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Le féminisme français II: L'émancipation politique et familiale de la femme

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Après le surmenage cérébral, la concurrence sociale de l'homme et de la femme nous semble un des risques les plus redoutables du féminisme contemporain. Bien que la question économique et la question politique se tiennent par plus d'un côté, et quelque téméraire qu'il soit d'escompter à l'avance l'évolution probable d'un mouvement aussi complexe que le mouvement féministe, nous inclinons à croire que l'émancipation politique produirait plus de bien que de mal, et qu'en sens inverse, l'émancipation économique fera peut-être plus de mal que de bien.

C'est pourquoi nous avons dès maintenant revendiqué, pour la femme majeure, l'exercice du droit de suffrage, dont les Anglaises et les Américaines jouissent déjà en tout ce qui concerne les affaires communales et provinciales. Mais il nous a fallu constater, en même temps, que les Français d'aujourd'hui sont peu désireux d'en octroyer l'exercice aux femmes, et que les Françaises elles-mêmes se montrent peu empressées d'en réclamer la jouissance aux hommes: méfiance d'un côté, pusillanimité de l'autre, que les progrès de l'instruction et la marche des idées ne manqueront pas de vaincre tôt ou tard. N'est-ce pas un fait d'expérience que l'émancipation intellectuelle mène tout droit à l'émancipation politique?

On a vu plus haut les raisons qui nous font augurer des bons effets de l'électoral féminin. Veut-on connaître maintenant celles qui nous font redouter l'envahissement graduel, et presque fatal, de nos emplois industriels par les femmes du peuple et de nos professions libérales par les femmes de la bourgeoisie? Aussi bien faut-il que celles-ci sachent, par avance, où les excès inconsidérés du féminisme économique peuvent les conduire; et qu'à s'y jeter à corps perdu, elles risquent de trouver, au bout du chemin, des réalités douloureuses, qui ne ressemblent guère aux rêves qu'elles caressent ni aux conquêtes qu'elles ambitionnent.

I

Le censeur Metellus Numidicus disait au peuple romain assemblé: «Si la nature avait pu nous donner l'existence sans le secours de la femme, nous serions délivrés d'une compagne fort importune.» Cette boutade insolente nous prouve que la misogynie n'est pas chose nouvelle. Que penserait aujourd'hui ce terrible homme, s'il lui était donné de voir aux États-Unis la formidable invasion de toutes les carrières viriles par les femmes américaines? Il partagerait, j'imagine, le pessimisme d'un de nos contemporains, d'esprit très positif, qui nous assure que, «sitôt que la femme sera proclamée civilement l'égale de l'homme, il n'y aura plus d'égalité, l'homme alors devenant définitivement esclave 197

Note 197: (retour) J. Bourdeau, L'Évolution de l'esclavage. Feuilleton du Journal des Débats du 2 avril 1897.

Triste présage! Où allons-nous donc? Quoique notre pays soit moins immédiatement menacé que les pays anglo-saxons, M. Émile Bergerat annonçait récemment à ses compatriotes abrutis par l'absinthe, énervés par l'inconduite ou stupéfiés par le tabac, le jeu et la politique, que «la femme nouvelle est en train d'usurper la France 198.» Est-il possible que notre République démocratique se transforme, un jour ou l'autre, en un royaume d'amazones? Après avoir écrasé le serpent, la femme doit-elle encore écraser l'homme? Le sexe fort court-il vraiment de sérieux dangers? Est-il à prévoir qu'à force d'envahir les ateliers, de s'insinuer dans les magasins et les bureaux et de s'installer dans les professions libérales, le féminisme victorieux évincera les hommes des situations éminentes qu'ils occupent depuis des siècles, et que, de chute en chute, le roi de la création tombera misérablement au rôle de roi fainéant?

Note 198: (retour) Revue illustrée du 1er mars 1897, p. 162.

Un fait n'est pas niable, à savoir que la femme d'Occident marque une tendance de plus en plus nette à devenir, comme on l'a dit, «l'antithèse absolue de la femme d'Orient.» Est-ce une raison pour que les nouveautés intellectuelles auxquelles l'Européenne aspire,--études universitaires et carrières libérales, égalité des sexes dans la famille, dans l'industrie, dans l'État,--lui donnent, comme elle l'espère, honneur et profit, bonheur et santé? Faisons la balance des profits et des pertes, que l'homme et la femme peuvent retirer d'un mouvement d'opinion qui tend à égaliser leurs droits et leurs fonctions; et demandons-nous premièrement si la société elle-même y trouvera son compte.

Pour celle-ci, assurément, le bénéfice serait nul et le préjudice certain, au cas où les revendications féminines en viendraient, d'exagération en exagération, à violenter l'ordre fondamental des choses. La dissemblance des sexes est de nécessité naturelle. En s'efforçant de réaliser entre l'homme et la femme une croissante identité d'attributions, on méconnaîtrait cette loi générale, d'un caractère vraiment scientifique, d'après laquelle le progrès normal des organismes supérieurs est lié à la division de mieux en mieux comprise et pratiquée des efforts et des travaux. Mais nous pouvons être sûrs que dame Nature ne se laissera pas violer impunément: quand le féminisme aura dépassé la limite des libertés permises, elle saura bien rappeler à l'ordre, avec une rudesse souveraine, les extravagantes qui s'en seront écartées. Encore est-il que, sans outrepasser ces frontières extrêmes, il ne serait pas bon que la concurrence, après s'être établie entre les hommes et les peuples, se glissât entre les sexes pour les désunir. Le «chacun pour soi» n'a point fait assez de bien dans nos sociétés, pour qu'on trouve excellent qu'il divise les familles et les ménages.

Quant à l'homme, il n'aurait qu'à se louer, d'après M. Georges Brandès,--le critique danois bien connu,--du «flot psychique» qui pousse les femmes vers les positions viriles. Ce mouvement le délivrera «des fatigues physiques et de l'affaissement moral occasionné par sa position actuelle de soutien unique et surmené de la famille, trop souvent victime d'une épouse exigeante, vaniteuse ou stupide 199.» Mais un si beau résultat suppose évidemment que toutes les femmes de l'avenir seront parfaites. En êtes-vous bien sûr, M. Brandès? Pour l'instant, l'homme risque très certainement d'être évincé, peu a peu, de certaines positions lucratives, qu'il a occupées jusqu'ici en maître indiscuté. Et comme l'entrée en scène de sa rivale permet de conjecturer pour lui, en plus d'un cas, une aggravation des difficultés de la vie, on conviendra qu'il n'a point tort de trouver cette perspective peu réjouissante. Est-ce une raison d'interdire aux femmes de nous disputer nos métiers et nos professions? Cette prohibition serait inhumaine. Nous ne consentirons jamais à ériger en délit le travail féminin qui empiète sur les positions masculines. Imagine-t-on une loi martiale bannissant les femmes de tous nos emplois, sous le prétexte outrecuidant que, seuls, nous sommes capables d'y faire bonne figure? Nous maintenons qu'en règle générale, elles ont le droit et le moyen de les remplir aussi bien que notre sexe.

Note 199: (retour) Revue encyclopédique du 28 novembre 1896, p. 829.

Entre nous, faut-il une si haute capacité, une si sublime intelligence, des lumières si rares pour faire un avocat disert, un médecin estimable, un bon avoué, un huissier exact ou un parfait notaire? Est-il si difficile de se créer une place honorable dans les carrières dites «libérales»? Faut-il une vocation insigne et des dons particuliers pour faire un agent de change ou un commissaire priseur? Évidemment non; des qualités très moyennes nous suffisent pour occuper honnêtement ces ordinaires fonctions. Ne dites donc point que les femmes sont indignes de les briguer, sous prétexte qu'elles sont incapables de les remplir. La vérité est que beaucoup d'entre elles s'en acquitteraient avec autant d'application, de savoir et d'habileté que leurs maris. Nous avons l'idée, somme toute, que la femme ne rabaisserait aucune de nos professions, de même qu'elle aurait beaucoup de peine à voter plus mal que nous.

II

Mais n'exagérons point les profits possibles de son immixtion dans nos emplois. La moyenne des femmes pourra s'élever utilement aux fonctions d'importance secondaire qui lui procureront, sinon la gloire, dont il est facile de se passer, du moins le pain, qui leur est nécessaire pour vivre; et la plupart n'ambitionnent rien de plus. A côté de quelques intrigantes qui bataillent pour la notoriété, les autres, qui sont légion, ne combattent que pour l'existence. Et c'est ce qui fait précisément que la société n'est point recevable à décliner leur requête et, encore moins à railler leurs doléances. Aussi bien conclurons-nous à nouveau que leur refuser les moyens de s'instruire, c'est leur refuser et les moyens de travailler et les moyens de vivre. En admettant même que la culture plus soignée de leur intelligence soit, pour le plus grand nombre, une très faible chance de réussite industrielle et d'élévation sociale, l'État n'est fondé, ni en justice ni en raison, à leur fermer telles ou telles écoles, à leur interdire tels ou tels emplois, à inscrire impérativement sur les portes qui donnent accès aux différentes carrières: «Compartiment des hommes, compartiment des femmes! Ici, les messieurs; ailleurs, les dames!»

Hormis les restrictions d'utilité générale,--et par là nous entendons les exceptions nécessaires qui s'appuient sur un intérêt social de premier ordre,--dès qu'une femme a l'espoir de faire son chemin et de gagner sa vie en une position quelconque, si bien tenue qu'elle soit par les hommes, il serait cruel de lui dire: «Vous n'entrerez pas ici. Cette propriété est gardée. Défense vous est faite de braconner sur le domaine réservé au sexe masculin!» Car elle serait en droit de nous répondre: «Je veux vivre; et, à cet effet, j'ai le droit de travailler librement, à mes risques et périls, sous la seule sanction de ma responsabilité personnelle. Or, je me sens des goûts pour tel métier, des aptitudes pour telle fonction. Si vous m'en fermez l'accès, faites-moi des rentes. Si vous me refusez une situation indépendante, mariez-moi. Si vous m'empêchez de travailler, nourrissez-moi. Une dot ou du pain, s'il vous plaît!»

Encore une fois, qu'une élite parvienne seulement à supplanter le sexe fort dans les professions ouvertes à la concurrence féminine, il y a probabilité; que les nouveaux emplois sollicités par la femme soient maigrement rémunérateurs pour elle, il y a vraisemblance. Et pour cause: les hommes s'écrasent aux portes des carrières surabondamment pourvues. Tant pis pour les femmes qui s'obstineront à en forcer l'entrée! Elles ne pourront s'en prendre qu'à elles-mêmes des déceptions qui les attendent. Mais l'État n'a pas le droit de les exproprier préventivement de ce qu'elles croient être leur gagne-pain.

Et puis, toute force sociale en disponibilité finit toujours par se créer un emploi. Qui oserait affirmer qu'après bien des tâtonnements, bien des épreuves, bien des souffrances, les femmes, en quête de nouvelles destinées, ne trouveront pas, dans les civilisations à venir, des occupations imprévues,--dont nos incessants progrès industriels nous donnent déjà, sinon une idée nette, du moins un vague pressentiment,--grâce à quoi leur activité débordante pourra s'épancher librement vers d'utiles et larges débouchés, pour leur profit et pour le nôtre?

III

Quant à savoir maintenant si l'émancipation économique rapportera à la femme autant de considération et d'honneur que d'argent comptant, il y a pour le moins discussion. Si, d'un côté, on tient pour un profit certain le développement de son indépendance et de sa fierté, de son instruction et de son influence, c'est-à-dire un accroissement du vouloir et du pouvoir, il convient, d'autre part, d'inscrire à son passif tout ce qu'elle pourra perdre, hélas! en tranquillité, en grâce, en bonté. Pour être plus homme, qui sait si elle ne sera pas moins femme? Elle pourra se flatter sans doute d'être une activité productrice capable, autant que son compagnon, de «faire de l'argent»; mais, devenue par cela même sa rivale plus ou moins acharnée, n'est-il pas à craindre que celui-ci ne lui marchande ou ne lui refuse les égards, les prévenances, les indulgences, qu'il accordait jadis à sa douceur aimable et pacifiante?

Et ce sera perte nette pour son sexe. Que si, en effet, contrairement à la tradition, qui nous la montre se mouvant partout dans un cercle d'action différent de celui des hommes, elle s'efforce sans mesure d'envahir leur domaine et d'empiéter sur leurs attributions séculaires, il est à prévoir, qu'en même temps qu'elle oubliera sa faiblesse pour s'élever, son compagnon se souviendra de sa force pour la rabaisser?

En aucun pays, le culte chevaleresque de la femme n'a pénétré aussi profondément le coeur de l'homme. Nul étranger n'égale, vis-à-vis des dames, cette politesse prévenante, cette bonne grâce empressée des Français, que nos pères ont désignée du joli nom de «galanterie». Il n'est pas un peuple où la femme ait été,--je ne dis pas mieux comprise,--mais plus fêtée qu'en France, plus admirée des artistes, plus chantée par les poètes, plus flattée dans son amour-propre, plus excusée dans ses faiblesses, plus obéie dans ses caprices, plus recherchée pour sa grâce et sa beauté, «plus entourée, comme dit Mme Marie Dronsard, de tendresse audacieuse et de respect ému 200,»--en un mot, plus aimée.

Note 200: (retour) Le Mouvement féministe. Le Correspondant du 10 septembre 1896, p. 862.

Or, est-il si difficile d'observer que, déjà ces prévenances deviennent moins générales? Les hommes s'effacent-ils toujours devant les portes pour laisser la préséance aux dames? Soulèvent-ils toujours leur chapeau, en s'introduisant dans un compartiment occupé par quelque voyageuse? Offrent-ils toujours aux femmes leur place d'intérieur dans les tramways et les omnibus? Le nivellement fait son chemin dans les relations de la vie. A part les vieux messieurs réactionnaires qui continuent les traditions polies de notre race, les nouvelles générations s'habituent, sans le moindre scrupule, à la règle facile de l'égalité des sexes. J'ai entendu des dames aux cheveux blancs se plaindre du sans-gêne de nos jeunes gens, qui paraissent s'inquiéter comme d'une guigne de mériter la réputation, autrefois si enviée, d'hommes bien élevés. Éviter à une voisine un courant d'air, une mauvaise place, un dérangement, une fatigue, leur est de nul souci. Le soin de leur chère petite personne l'emporte sur tout sentiment de déférence respectueuse ou d'obligeance serviable.

S'il faut se plaindre de cette indifférence, on aurait grand tort de s'en étonner. Il y a d'abord la concurrence, qui tend à effacer l'ancienne ligne de démarcation entre les deux sexes. Les femmes se flattant d'usurper nos positions, des hommes se trouvent qui les défendent rudement: quoi de plus naturel? À Dieu ne plaise que nous excusions en quelque façon l'inconvenant charivari, dont les élèves de l'École des beaux-arts ont salué l'entrée des femmes dans les ateliers! Si même cette concurrence n'avait pour effet que de renvoyer aux professions manuelles certains gaillards plus pourvus de vanité que de talent, il faudrait la bénir. Mais comment voulez-vous qu'ils voient d'un bon oeil l'introduction de rivales, qui leur disputeront les récompenses officielles? Où l'antagonisme éclate, la galanterie cesse.

Et c'est de bonne guerre, après tout! Vous réclamez l'égalité absolue, Mesdames: vous l'aurez. Impossible de prendre une part égale des profits et des libertés de notre sexe, sans subir une égale part de nos désagréments et de nos risques. Pas moyen d'être à l'honneur, sans être à la peine, à la lutte. Vos mères tenaient pour des charges douces et sacrées d'élever les enfants et de gouverner la maison; et ces devoirs excitent votre pitié, offensent votre superbe individualisme. La vie extérieure vous tente; les occupations viriles vous attirent. Mais à disputer au sexe fort les carrières et les offices qu'il occupe en monopole, à l'évincer des places où il gagne le pain de la famille, il faut que vous sachiez que vous courez au devant des représailles, et que votre concurrence risque de tourner en conflit.

Habitué à ne plus voir en la femme son complément, sa collaboratrice, son associée, mais une rivale qui s'applique à le supplanter dans ses fonctions et à l'expulser de son domaine, forcé de vous combattre puisqu'il vous répugne d'être protégées, et condamné à vous rendre coup pour coup puisqu'il vous sied de lui déclarer la guerre, l'homme vous fera regretter peut-être de l'avoir traité en ennemi au lieu de l'avoir accueilli en allié. Que peuvent devenir, je vous le demande, dans cette âpre mêlée pour la vie, et cette urbanité séculaire, qui s'efforçait de vous faire oublier votre faiblesse et votre subordination par les égards rendus à la maîtresse du logis et à la mère de famille, et cette courtoisie prévenante, qui s'appliquait à écarter de vos pas les soucis et les misères, à parer votre personne, à embellir votre vie? Vous ne voulez plus être défendues, servies, honorées, gâtées: très bien. Provoqués imprudemment en combat singulier, vos chevaliers servants d'autrefois vous tireront la révérence et se mettront en garde. Que celles qui vont au devant des coups ne s'étonnent donc point de recevoir quelques horions! A qui brûle de le combattre, l'homme aurait tort vraiment de faire des grâces et de prodiguer les fleurs et les bonbons.

IV

On pense bien que ce petit discours s'adresse surtout, dans notre pensée, à ce bataillon de femmes, d'humeur conquérante, qui nourrissent la prétention d'imposer aux hommes leurs vues, leurs goûts, leurs caprices; à ces libres créatures, éprises d'une rage de domination, qui, pour de vagues raisons de vanité blessée, de cabotinage exaspéré ou même de méchanceté pure, ont pris en haine le sexe masculin tout entier. Entre nous, j'ai peine à les croire redoutables. Elles ont beau déclarer la guerre ouverte entre l'Homme et la Femme et prêcher la révolte en termes effrontés, comment les prendre au sérieux? Qu'elles sachent pourtant qu'une réaction est possible: la misogynie fait des progrès parmi les lettrés, et certains d'entre eux ont la main lourde. A ce féminisme dément et pervers, au féminisme qui pédale, canote, fume, cavalcade, au féminisme nigaud qui compromet par ses extravagances les plus utiles réformes, nous devons, en toute occasion, prodiguer rudement les rappels à l'ordre et à la bienséance.

Comment conserver son sang-froid en voyant des femmes,--que je veux croire intelligentes,--repousser avec un dédain blessant les politesses des hommes, par ce motif qu'elles sont le signe d'une tutelle injurieuse exercée sur leur prétendue faiblesse? Certaine école féministe en est venue à ne pas comprendre qu'une femme, qui se respecte, puisse se laisser complimenter par un honnête homme. N'a-t-on pas incriminé Mme Pognon d'avoir fait appel à la vieille galanterie française, pour ramener au silence les auditeurs irrespectueux du Congrès féministe de 1896? Afin de nous encourager sans doute à la courtoisie, Mme Potonié Pierre, qui ne redoutait point l'égalité du verbe et du poing, tenait toutes nos marques de condescendance pour des manifestations de mépris, interprétant les moindres égards rendus à son sexe comme un signe de servage et l'affirmation d'une infériorité sociale. Quoi d'étonnant, après cela, que certains mâles, amis de leurs aises, prennent la femme au mot et lui prodiguent l'égalité qu'elle désire? Si même au lieu de coups de chapeau, ils échangent avec leurs voisines, dans une réunion publique, des coups de coude ou des coups de parapluie, celles-ci devront, pour être logiques, les en remercier, comme d'un touchant hommage à leur indépendance virile et batailleuse.

Aux femmes qui seraient tentées de l'oublier, rappelons donc que, vis-à-vis du sexe masculin, elles ne sont vraiment fortes que par leur faiblesse; qu'il est de leur intérêt d'agréer nos ménagements et nos politesses; et qu'à souffrir d'être gâtées par ces vilains hommes, elles conserveront sur eux leur influence et leur empire plus sûrement qu'en réclamant contre eux une égalité chimérique.

Certains écrivains semblent craindre qu'une fois affranchie légalement de ses traditionnelles sujétions, la femme aura tôt fait d'accabler l'homme de sa prééminence. C'est même une opinion très répandue que les relations publiques et privées ne peuvent être transformées par l'évolution du féminisme, qu'au préjudice des maîtres d'aujourd'hui. Mais, à notre avis, ce pessimisme est vain. Nous sommes convaincu, au contraire, que la femme émancipée souffrira beaucoup plus que nous de ses libertés conquises. Humble servante, en théorie, n'est-elle pas aujourd'hui, pour peu qu'elle sache le vouloir avec intelligence, la souveraine maîtresse de l'a famille et de la maison? Supposez qu'elle brise les liens légaux dont elle sait si bien, quand elle est habile, nous faire des chaînes: est-elle sûre qu'on lui laissera partout la préséance? A se poser en rivale, elle risque de ne plus être traitée en amie. Faites donc que toutes ses obligations actuelles soient rompues ou relâchées, que tous ses actes soient émancipés, que toute sa personnalité soit libérée,--faute de pouvoir s'appuyer, comme à présent, sur l'époux que notre loi civile constitue, pour la vie, son pourvoyeur et son gardien,--elle aura perdu ce qui fait en notre société son honneur et sa sécurité. Aux femmes que la bicyclette ou le vagabondage des moeurs mondaines arrache à leur mari, à leurs enfants, à leurs devoirs, il faut avoir le courage de répéter que deux calamités les guettent: l'irrévérence des hommes et l'exaspération des nerfs. Ce qui menace la femme, dont c'est le rêve de s'affranchir et de se «masculiniser» outre mesure, c'est l'abaissement moral et la dégénérescence physique. Au bout du féminisme excentrique, il y a la déconsidération et la névrose.

V

Nous voici ramenés encore une fois à l'inévitable question de santé. Il n'en est point qui intéresse davantage l'avenir de la femme, ni qui marque mieux les limites intangibles que les outrances du féminisme ne doivent point dépasser. Or, de même que l'émancipation intellectuelle met en péril le développement normal de la jeune fille, ainsi encore l'émancipation économique risque de détourner la jeune femme de sa vocation naturelle et d'appauvrir les sources mêmes de la natalité.

Et d'abord, les prétentions féminines aux tâches et aux emplois des hommes sont grosses de périls pour la santé des femmes. Tout en souscrivant à leurs revendications, pour ce qu'elles ont de rationnel et d'humain, tout en reconnaissant que certaines exigences économiques leur font parfois une nécessité de marcher sur nos brisées,--on ne peut s'empêcher de trembler pour leur complexion plus délicate et plus fragile que la nôtre. Qu'elles choisissent bien leur voie! Plus d'une occupation virile leur serait meurtrière. Qu'elles ne se flattent point d'avoir, en tout et partout, la force de nous imiter, de nous suppléer, de nous évincer sans dommage! Pour ne parler que des fonctions libérales, douces en apparence et si enviables en fait, sont-elles nombreuses les têtes féminines capables de résister aux fatigues, à l'énervement des recherches et des travaux intellectuels? La plupart des carrières scientifiques et professorales, par l'application continue, par la tension cérébrale et même l'endurance corporelle qu'elles supposent, exigent de quiconque veut s'y élever et s'y maintenir une certaine robustesse générale, un solide équilibre mental, une très forte santé physique et morale. Que de vies l'effort intellectuel a brisées prématurément parmi nous! Que sera-ce parmi les femmes? Ne risquent-elles point de payer d'un épuisement prématuré l'ambition d'égaler et d'imiter le sexe fort? N'ont-elles rien à craindre du surmenage?

Un exemple, en passant: il concerne une fonction à laquelle, pourtant, nous avons montré que la femme semble appelée par de nombreuses convenances sociales. De l'avis des médecins allemands, «une femme ne peut pas affronter les fatigues médicales sans de sérieux dangers pour sa santé: son organisme est trop délicat pour des travaux aussi rudes et aussi prolongés.» Et Mme Arvède Barine, à laquelle j'emprunte ce témoignage, ajoute: «Je dois dire que les lettres des médecins, que j'ai sous les yeux, sont presque unanimes à mettre le public en garde contre l'influence pernicieuse du travail cérébral à haute dose pour les jeunes filles. Qu'elles ne commencent au moins qu'après vingt ans, écrit l'un d'eux. Autant dire qu'elles doivent renoncer aux carrières libérales 201.» Les médecins français que j'ai pu consulter ne pensent pas autrement.

Note 201: (retour) Progrès du féminisme en Allemagne. Feuilleton du Journal des Débats du 2 décembre 1896.

Et ce n'est rien d'étudier en vue d'une profession virile: il faut plus tard l'exercer. Pour une femme dont la tête et le corps résisteront vaillamment aux fatigues et aux veilles, combien tomberont le long du chemin ou n'apporteront au mariage qu'une fécondité appauvrie, une constitution débilitée, pour le plus grand malheur des enfants? Sans compter que le féminisme intégral se soucie peu des devoirs encombrants de la maternité; et c'est là le troisième péril qu'il fait courir à l'humanité future.



CHAPITRE III

Femmes d'aujourd'hui et femmes de demain


SOMMAIRE

I.--Troisième risque: l'orgueil individualiste.--Du devoir maternel.--L'écueil du féminisme absolu.--Les tentations de l'amour libre.

II.--Ce qu'est la puissance de la femme sur l'homme.--La «Grande Féministe» de l'avenir.--Une créature a gifler.--Avis aux honnêtes femmes.

III.--Ce qu'elles doivent défendre: la famille, le mariage et l'enfant--Pourquoi?

IV.--Dernier conseil.--Appel en faveur de la paix domestique et de la paix sociale.--Pax nobiscum!


Après le surmenage intellectuel, qui risque d'épuiser prématurément en la jeune fille les énergies et les grâces de la vie, après la concurrence économique, dont l'âpreté croissante peut compromettre gravement le repos et la dignité de la femme, nous redoutons pour l'épouse l'orgueil individualiste, qui dessèche et tarit toutes les sources de l'amour et du sacrifice.

I

En affirmant que la femme est quelqu'un au même titre que l'homme, et que nous devons respecter en elle, comme en nous-même, la personnalité, la dignité humaine, notre intention n'est point de déposséder le mari, et encore moins le père, de tous leurs pouvoirs traditionnels. Nous convenons seulement qu'ils ne sont pas des monarques absolus; que, sans être supprimée, leur autorité peut être adoucie; et qu'enfin, s'ils ont charge d'âmes, ils ne sauraient jamais opérer de mainmise sur les âmes. En un mot, l'exercice de leurs droits est inséparable, à nos yeux, de l'accomplissement de leurs devoirs. C'est pourquoi, en vue d'élargir les prérogatives de l'épouse et de la mère, nous n'avons pas hésité à tempérer, à restreindre même l'autorité maritale et paternelle, toutes les fois que les revendications de la femme nous ont paru d'accord avec les intérêts de la famille.

Faut-il aller plus loin? Des esprits, qui se piquent d'être scientifiques, nous assurent que l'évolution de l'industrie et la division du travail, la rapidité des communications et surtout les progrès de l'instruction, auront pour effet certain de déraciner peu à peu l'homme et la femme du sol et du foyer; que la bonne vie familiale d'autrefois est condamnée à disparaître un jour sous la poussée des forces dissolvantes qui travaillent le monde; que la dislocation de la communauté domestique est fatale; qu'en résumé, suivant un aphorisme tranchant répété à satiété, si «la famille est le centre du monde actuel, l'individu sera l'unité sociale du monde futur.» Certes, ceux qui partagent ces vues doivent craindre l'avènement de l'union libre et, avec lui, un nouvel esclavage pour la femme, puisqu'il est d'expérience que des moeurs sans règle conduisent au chaos, à la sauvagerie et à l'exploitation odieuse des faibles par les forts.

Mais, heureusement, ces prévisions attristantes ne tiennent pas un compte suffisant des résistances inévitables de la nature. L'émancipation de la femme a des limites qui ne seront point franchies sans souffrance et sans dommage. Après être sorti imprudemment de sa sphère traditionnelle, le sexe féminin sera, tôt ou tard, impérieusement ramené à ses fonctions conjugales et maternelles. Il n'en est point d'ailleurs de plus élevées, puisque de ce double rôle dépendent la conservation et l'élévation de l'espèce humaine. Au père d'assurer des ressources à la famille; à la mère d'en surveiller l'emploi. Il serait fou de tourner leur collaboration nécessaire en concurrence jalouse. Compagne des bons et des mauvais jours, ménagère économe et diligente, soutien et consolation des enfants, l'épouse doit être, en plus, une éducatrice accomplie. Nous dirions même volontiers que le but de l'éducation féminine consiste surtout à préparer les jeunes filles à la maternité réelle ou suppléante.

Que pourrait bien être, en effet, une société dépossédée du saint idéal de la mère? C'est même du point de vue élevé de la maternité, qu'il nous est le plus facile d'apercevoir que les occupations viriles ne peuvent être, toutes indistinctement, le fait des femmes. Mettons-les à nos places: elles n'y seront pas absolument déplacées. Intellectuellement parlant, nous ne les croyons nécessairement impropres à aucun service administratif ou privé. Beaucoup même y seraient peut-être plus ponctuelles que les hommes, plus attentives, plus zélées (je n'ose dire moins nerveuses ou moins maussades,--le public ayant trop à se plaindre des demoiselles du téléphone!) Ouvrons-leur donc, par hypothèse, tous nos métiers. Alors une question se pose: comment feront-elles leur métier de femmes? Il est loisible à une fille majeure d'occuper une fonction masculine; à une mère, non. Qui gardera le foyer? Qui veillera sur les enfants? Aujourd'hui, une femme se fait une position en se mariant, car elle épouse véritablement la position du mari. Mais forcée de se créer elle-même une position indépendante, occupée aux devoirs de sa charge, assujettie aux exigences de sa clientèle, comment pourra-t-elle fonder, allaiter, soigner, élever une famille?

On répond à cela que l'homme et la femme feront une paire d'excellents amis. Et des écrivains éthérés ont célébré, en style charmant, tout ce qui peut résulter de beau, de bon et de sain d'un commerce idéal entre les deux sexes. Une Italienne de distinction, qui signe ses livres du pseudonyme de Neera, écrit ceci: «On dirait presque que les personnes d'esprit et de coeur très subtils préfèrent l'amitié à l'amour proprement dit, par ce même raffinement de sensation qui rend quelquefois préférable aux fleurs des plates-bandes le parfum des plantes nuisibles, dans certains jardins remplis d'ombre et de mystère.» Voilà certes un sentiment qui n'est pas à la portée du vulgaire! Si ces «amitiés très nobles» ont le don d'élever les hommes et les femmes au-dessus de la matière, il faut tout de même reconnaître qu'en se généralisant, elles ne serviraient guère les fins de la nature.

Et ce qu'il y a de pis, c'est que l'amour platonique a moins de chances que l'amour libre de régner sur les âmes à venir. Pour une originale qui ne se mariera point du tout, il en sera vingt plus positives qui se marieront de temps en temps. L'union libre et stérile est la fin inéluctable du féminisme absolu; et cette perspective réjouit et enchante l'individualisme anarchique. Qu'est-ce, après tout, que le féminisme «intégral», sinon l'anarchisme des femmes? De là une plaie possible et redoutable, sur laquelle M. Émile Faguet a mis fortement le doigt. «Toute femme exerçant une profession masculine, a-t-il dit, sera une quantité perdue pour la propagation de l'espèce; car elle cessera d'être la femme dont la société a besoin pour se perpétuer, dont la nation a besoin pour s'augmenter, ou pour ne pas diminuer, ou pour ne pas périr.» Le féminisme est donc lié dans ses progrès,--comme dans ses origines,--au célibat féminin. Et l'on imagine aisément combien la moralité risque d'en souffrir,--un célibat féminin aggravé, généralisé, émancipé, comme on s'en flatte, ne pouvant que difficilement rester vertueux et chaste. Conclusion à méditer: «La nation forte, la nation d'avenir sera, parmi les nations, celle où les femmes n'exerceront point de métier, si ce n'est le leur. L'accession des femmes aux emplois masculins est d'abord le signe, puis devient la cause d'une formidable dégénérescence nationale 202

Note 202: (retour) Émile Faguet, La Femme devant la science. Feuilleton du Journal des Débats du jeudi 12 décembre 1895.

II

Au fond des plus ardentes revendications féministes, on sent percer vaguement un insatiable besoin d'activité et d'influence. Mais où voit-on que l'une et l'autre manquent aux femmes honnêtes? Que la société d'aujourd'hui nous réserve certaines carrières, soit! Elle n'en sollicite pas moins nos contemporaines à l'action. Sans parler des livres qu'elles inspirent, des fleurs de poésie qu'elles sèment sur leurs pas, des arts qu'elles soutiennent de leur grâce et qu'elles encouragent et récompensent de leur suffrage, est-ce que toute oeuvre humaine ne laisse pas transparaître un nom de femme? Est-ce qu'en toute maison fortunée, en tout ménage bien tenu, dans l'ordre, la paix et la joie du foyer, on ne retrouve pas l'activité vigilante de l'épouse et la tendresse attentive de la mère? Est-ce qu'en toute vieillesse tranquille, on ne reconnaît pas le dévouement d'une fille, comme aussi dans toute enfance heureuse, les caresses d'une aïeule? La femme est la gardienne de nos moeurs, l'éducatrice des petits, la consolation des affligés. Son coeur s'ouvre à tous les élans de charité, et sa main à toutes les oeuvres d'assistance. Rien ne se fait de grand et de bon, dans la famille et dans là société, d'où sa pensée soit absente. Elle est capable de toutes les initiatives, de toutes les générosités, de tous les héroïsmes;--et l'on prétend qu'elle ne sera utilement agissante qu'en ouvrant un cabinet d'affaires ou de consultations!

Et ces dames se remuent, s'agitent, se groupent, se syndiquent, afin d'accroître et d'étendre leur prépondérance. Elles s'imaginent de très bonne foi que leur union fera leur force, que leur action concertée multipliera leur prestige et leur influence, sans se douter que l'homme, qui se laisse conquérir volontiers par le charme d'une femme, ne manquera pas de réagir instinctivement contre les tentatives d'intimidation d'un comité hostile. Je ne sais qui a dit que, pour en arriver à ses fins, la femme doit être seule. Sa puissance est en raison inverse du nombre. Elle est faite, des pieds à la tête, pour l'action individuelle, pour l'ascendant individuel, pour le triomphe individuel. Là où, seule, elle peut vaincre, une coalition a mille chances d'être battue; car celle-ci n'est plus qu'une machine de guerre, contre les entreprises de laquelle la combativité de l'homme se réveille et se hérisse. Le féminisme syndical n'augmentera point si facilement qu'on le croit l'action et la prééminence de la femme.

Mais c'est peine perdue d'opposer la femme de nos jours à la femme des temps nouveaux. Celle-ci prendra sûrement nos raisonnements en pitié. Très libre dans ses manières, dans ses relations, dans ses habitudes, entourée d'hommes qui ne seront jamais que des camarades, rebelle au mariage, ennemie de toutes les conventions sociales, guérie de toutes les illusions de jeunesse, froide, sèche, dure, amoureuse d'elle-même, égoïste et méprisante, telle on nous dépeint déjà la «grande féministe» de l'avenir. Il ne faudra point lui parler d'amour familial ou de dévouement domestique: une femme de son espèce ne saurait être que la noble amie d'un sublime esthète ou d'un grand homme.

En vérité, une créature aussi bouffie d'orgueil et d'ambition ne mériterait que des «gifles», comme disait Sarcey. Si la femme du XXe siècle doit ressembler à ce type singulier, la vie sera gaie! Plus de ménage tenable, plus de famille possible. A moins que cette anarchie ne finisse, comme tous les bouleversements sociaux, par l'intervention du maître, c'est-à-dire par la victoire brutale du sexe fort sur le sexe faible. Nous avons parlé plus haut de la possibilité d'une réaction masculine: à constater certains faits, à lire certains livres, on la croirait presque commencée. Déjà les ouvriers syndiqués repoussent les femmes de l'usine et de l'atelier. C'est un concert unanime, à gauche et à droite, pour les renvoyer à leur pot-au-feu et à leurs mioches. Et dans les classes lettrées, s'il est encore des écrivains pour prôner, à l'exemple d'Ibsen, l'émancipation féminine, il en est d'autres qui, à la suite de Strindberg, prêchent la croisade sainte contre l'éternelle Dalila; et c'est un emportement furieux contre 1'«être perfide». Bref, chez certains hommes, la misogynie est en progrès.

Et si jamais les hostilités éclatent et se généralisent entre les deux sexes, on peut conjecturer que la lutte sera cruelle et inique, comme le sont inévitablement les grands mouvements de passion. En cette bataille lamentable, toutes les haines se croiseront: haine de la femme nouvelle contre l'homme, contre la maîtrise de la force brutale, contre la tyrannie persévérante du mâle; haine exaspérée de l'homme contre la femme indépendante, contre les effronteries des demi-vierges, contre les ambitions comiques de ces lettrées prétentieuses que Nietzsche appelait, injurieusement, «des vaches écrivassières aux mamelles gonflées d'encre.» A entendre ces dames et ces demoiselles en voie de libération, le devoir d'obéissance est un «esclavage avilissant». Impossible à ces fières créatures de voir un homme, sans qu'elles se sentent «supérieures à lui en lumières et en vertus.» L'existence d'un mari leur «pèse sur la poitrine comme un rocher.» Du côté des hommes, mêmes récriminations farouches. La plus élémentaire prudence nous conseillerait, paraît-il, de tenir à distance ces «félins perfides», qui cachent leurs griffes sous les gants blancs. Devenir maîtresse de sa destinée n'est pour la femme, en rupture d'obéissance, qu'un moyen de devenir maîtresse de notre propre liberté.

Au total, l'union des sexes n'est plus, dans un certain monde, qu'un prétexte à des sensations agréables, à moins que les conjoints ne voient, l'un dans l'autre, un instrument malheureusement nécessaire de procréation et d'avilissement. Pourquoi faut-il, je vous le demande, que la nature ait exigé la collaboration de l'homme et de la femme pour assurer la reproduction de l'espèce? Et puis, à quoi bon faire des enfants? On s'y résignerait peut-être «si tous les nouveau-nés étaient garçons», dira Monsieur, «si tous les nouveau-nés étaient filles», dira Madame. Ô l'harmonieuse famille! Adieu le doux et simple unisson des bons ménages!

«Vous exagérez,» dira-t-on.--Pas beaucoup. Que les sceptiques veuillent bien se reporter aux pages où nous avons établi qu'après l'émancipation intellectuelle, pédagogique, sociale et politique,--à laquelle nous croyons équitable de souscrire en une sage mesure,--les féministes les plus hardis et les plus exaltés réclament, sans le moindre scrupule, l'abolition de la puissance paternelle et maritale, la suppression du mariage monogame et de la famille légitime: ils y verront qu'en affichant ces revendications extrêmes, l'anarchisme féminin nous menace, tant par les sophismes qu'il étale que par les réactions qu'il encourage, d'anéantir tout ce que la loi, la religion, la morale, la civilisation, ont fait depuis des siècles pour élever notre pauvre humanité au-dessus des appétits de la brutalité animale, pour corriger l'instinct par le devoir, pour ennoblir le père et honorer la mère, pour discipliner la chair et spiritualiser la bête.

C'est pourquoi tous ceux qui ont à coeur la paix publique et le progrès humain, estimeront sans doute qu'il est nécessaire de rappeler une dernière fois à la femme honnête, à la femme chrétienne, à nos mères, à nos soeurs, que le devoir leur incombe,--plus qu'aux hommes,--de défendre les saintes traditions de la famille française contre le dévergondage des idées et des moeurs, et de crier avec nous au féminisme tenté de franchir la limite des revendications permises: «Tu iras jusqu'ici, mais pas plus loin!»

III

De grâce, Mesdames, faites bonne garde autour du mariage, autour de l'enfant; défendez le foyer, défendez la famille.

La famille! Chose inconcevable: nos diverses écoles révolutionnaires n'ont à la bouche que le mot «solidarité»; et elles conspirent, avec une effrayante unanimité, à décrier, à détruire la famille qui est le berceau des premières affections, la source vive de cette tendresse d'âme qui seule est capable de sauver l'homme de la dureté et de la barbarie. Mais il suffit que la pierre du foyer soit le premier fondement de la morale, la raison d'être du patrimoine, la clef de voûte de la propriété, pour qu'ils s'acharnent à l'ébranler. Ils devraient se dire, pourtant, que le respect de la famille est le soutien des devoirs plus généraux qui nous lient à tous nos frères en souffrance; qu'un peuple n'est qu'un groupement de familles, comme l'humanité elle-même n'est que l'ensemble des peuples, et que ces vastes unions ne sauraient être fortes, prospères et bienfaisantes, si l'unité première, qui en est l'âme, se disloque et se désagrège.

Mais non! Faute peut-être d'avoir goûté les joies du foyer, faute d'avoir connu la douce affection d'une bonne mère et la forte et paternelle direction d'un brave homme, ils s'appliquent furieusement à effacer de la conscience publique le respect des parents et les obligations de la piété filiale. Ils savent maintenant que, pour renverser l'ordre social, il ne suffit pas de renverser le gouvernement. Les prétendants et les ministres ne manqueront jamais en France. Dès que l'un tombe, quelque autre se relève. Seulement la famille ne se refait pas comme un ministère. Et comme cette vieille puissance domestique est le dernier refuge de l'autorité sociale, on la tient pour la grande ennemie qu'il faut à tout prix miner et abattre, en aiguisant contre elle l'ironie des gens d'esprit, en troublant la paix des ménages, en exaltant la passion, en ridiculisant la vertu, en excusant l'adultère, en prônant le divorce, en obscurcissant dans l'âme des époux et des enfants la notion de leurs devoirs respectifs, en affaiblissant chez tous le respect de la foi jurée, le respect du mariage, le respect de la vie, le respect de l'amour.

Et les femmes se prêteraient complaisamment à ces démolitions anarchiques? Je ne veux pas le croire. Car tout serait perdu,--la morale, la patrie et l'honneur. Si, par hasard, ces grandes choses cessaient de leur tenir au coeur, qu'elles songent du moins à elles-mêmes et à leurs enfants. Qu'elles sachent que jamais l'union libre ne pourra faire le bonheur des femmes et des mères. Tous les révolutionnaires du monde ne parviendront pas à démontrer que la félicité consiste, pour celles-ci, à retourner en arrière, à la polygamie païenne, à ces époques de naturalisme barbare où le mâle et la femelle se prenaient et se quittaient au gré de la passion ou de l'instinct. L'union sexuelle met face à face un fort: l'homme,--et deux faibles: la femme et l'enfant. Or, le mariage a été créé pour l'enfant, auquel il donne un père «certain», et aussi pour la femme, qu'il a, non sans peine, arrachée à la dégradation de la sauvagerie primitive en la constituant reine du foyer. Oui, le mariage est tout profit et tout honneur pour la femme. C'est à quoi, encore une fois, nous prions instamment les Françaises de réfléchir.

En tout cas, le mariage est beaucoup moins avantageux pour l'homme. C'est un frein très dur qui bride toutes les convoitises de l'instinct et du plaisir, qui refoule et comprime tous les appétits de changement et de nouveauté. A vrai dire, la monogamie est, pour le sexe fort, un instrument de perpétuel renoncement. Lié pour toujours à la femme de son choix, l'époux doit s'interdire, s'il est honnête homme, d'effleurer du moindre désir les femmes des autres. Il n'est que la polygamie qui lui permette l'assouvissement de ses passions et lui assure la pleine satisfaction de ses caprices. Parlez-moi d'un pacha: voilà un véritable souverain. Lui, au moins, est le maître de son harem. Dans la chrétienté, plus d'autocratie maritale. Qui dit mariage, dit partage. Là où la famille monogame existe, le roi de la création a renoncé à la monarchie absolue. Élevant la femme jusqu'à lui, il s'est contenté d'un dualisme constitutionnel qui associe l'épouse au gouvernement du foyer et à la dignité du pouvoir.

Et maintenant, dénouez le lien matrimonial, rompez le noeud sacramentel, supprimez les obligations civiles, relevez les époux de leurs serments: et l'homme, délivré du mariage qui le gêne, retournera bien vite au plaisir, aux libres amours, aux jouissances despotiques, méprisantes et méprisables. C'est faire le jeu du mâle que d'affaiblir la discipline conjugale. Le jour où, de relâchement en relâchement, l'union des sexes ne sera plus qu'une association temporaire, l'homme aura reconquis sa souveraineté absolue; et la femme, déchue de son ancienne grandeur, s'apercevra, mais un peu tard, que la liberté ne profite qu'aux forts et aux brutes.

Dieu veuille donc qu'elle ferme l'oreille aux doctrines de ceux en qui s'oblitère et défaille le sens moral! Préconisée surtout par des hommes, exclusivement avantageuse aux hommes, l'union libre est, comme l'a écrit M. Jules Bois, «une duperie bien plus cruelle que le mariage le moins bien assorti 203.» Puissent les femmes s'en tenir au vieux mariage! Là est, pour elles, la sécurité, l'honneur, le salut. Et j'imagine que cette résolution leur sera facile à prendre, si elles veulent bien se rappeler, qu'à part quelques respectables exceptions, le libre amour n'est préconisé que par des viveurs ou des dévergondées.

Note 203: (retour) Lettre citée par M. Joseph Renaud dans la Faillite du mariage, p. 159.

Souhaitons enfin que les mères sachent défendre leurs enfants contre les entreprises des partis révolutionnaires, dont c'est le mot d'ordre de substituer les prétendus droits de l'État au droit sacré des parents sur la personne de leurs fils et de leurs filles. Et défendre l'enfant, n'est-ce pas encore défendre le mariage et la famille? Or, il nous paraît impossible, qu'en réponse aux voleurs sournois ou effrontés qui rôdent autour de nos berceaux, les mères françaises ne sentent tout à coup, lorqu'elles contemplent leur fils endormi sous les rideaux blancs, un même cri de colère et de passion leur monter instinctivement du coeur aux lèvres: «Cher petit corps, fruit béni de mes entrailles, tu n'es pas leur enfant, mais le mien. Ton père et moi, nous t'avons donné la vie pour perpétuer la nôtre. Tu es notre joie et notre parure. Nous t'avons fait, par la grâce de Dieu, à notre image et à notre ressemblance; et sur ton visage, notre paternité s'est gravée comme un sceau. Quelque chose de nous transparaît sur ton front, dans tes yeux, dans tes gestes, dans ton sourire. Nous vivons pour t'aimer, pour t'aider, pour faire ton bonheur. Moi qui te parles, je donnerais tout mon sang pour t'épargner une larme. Car tu es mon chef-d'oeuvre, toi, dont le corps est ma chair, toi, dont mon sang et mon lait sont la vie. Qui oserait se glisser entre ton père et moi pour nous prendre ton âme? Tu n'es pas un trésor abandonné par hasard sur le bord du chemin, une chose sans maître que le premier venu puisse ramasser en passant. Je ne veux pas que l'État te traite comme un vil métal qu'on jette au creuset pour le frapper au coin d'une effigie commune. Nous avons mis en toi toutes nos complaisances, toutes nos ressemblances, et j'entends que tu les gardes ainsi qu'un dépôt sacré. Plus tard, lorsque la patrie te demandera ton sang, j'espère, mon fils, que, devenu homme, tu le donneras bravement, sans hésiter, sans compter, avec joie, avec orgueil. Mais si jamais la société révolutionnaire, cette marâtre anonyme au sein aride, osait porter une main impie sur ta frêle adolescence, tout mon sang crierait vers elle: «Mon enfant n'est pas orphelin. Je suis sa mère: je le garde. Qui l'aimerait davantage? Lui dérober son âme, c'est m'arracher la mienne. Je ne vous le livrerai point. Je ne le dois pas, je ne le peux pas!»

IV

Il faut finir. Droit au respect, droit à la vérité, droit à la science, sans exception ni restriction; droit au travail, droit au suffrage, droit à l'autorité familiale elle-même, dans la mesure où ces droits s'accordent avec l'intérêt social et l'unité du gouvernement domestique! tel est l'élargissement de puissance et de dignité que nous avons revendiqué pour la femme. Mais, en revanche, nous croyons avoir démontré que, poussé plus loin, le féminisme la découronnerait des privilèges de son sexe et affranchirait l'homme de ses devoirs de traditionnelle protection. Les Françaises commettraient donc une grave imprudence en épousant tous ces excès. Elles n'y gagneraient aucun profit honnête et perdraient, du même coup, bien des honneurs appréciables.

Jamais, en effet, la femme n'a tenu tant de place qu'aujourd'hui dans nos hommages et dans nos préoccupations. Il semble même que notre société soit organisée principalement pour son plaisir et pour son avantage. Cela est vrai surtout de la femme riche qui gouverne le monde comme une reine. Les hommes l'adulent et l'exaltent. On la célèbre en prose et en vers. Elle est l'idole des artistes et des poètes. Le roman et le théâtre nous attendrissent sur ses qualités, sur ses malheurs et jusque sur ses défauts. C'est pour parer sa beauté et satisfaire ses caprices que nos plus précieuses industries tissent la laine, le lin et la soie. La mode va au-devant de ses désirs et multiplie pour elle ses créations et ses nouveautés. On rencontre partout son influence, dans les intrigues de la politique, dans les cénacles littéraires, dans les succès de salon et d'académie. Rien ne se fait sans qu'on la consulte. Elle inspire les oeuvres, elle dispense la renommée, elle consacre ou renverse les réputations, elle élève ou affolle ou pervertit les hommes. Tout conspire à son ornement, à sa puissance et à sa glorification. Son empire est souverain. Est-il croyable que, lasse des honneurs où l'ont portée l'esprit chrétien, le sentiment chevaleresque et la politesse des moeurs, elle aspire à descendre?

Que s'il lui plaît,--ce dont je la louerai fort,--de mener une vie plus sérieuse, plus agissante et surtout plus bienfaisante, sans s'exposer à être moins fêtée et moins honorée, qu'elle nous permette de lui indiquer un champ largement et indéfiniment ouvert à ses besoins d'expansion, à sa fièvre de mouvement et d'apostolat. Au lieu de s'acharner à établir entre les deux sexes une égalité absolue, une égalité chimérique, ne serait-il pas logique, autant que désirable, que la femme heureuse, intelligente et fortunée, s'efforçât de diminuer les inégalités qui la séparent de ses soeurs indigentes et déshéritées?

Vous voulez l'égalité, Mesdames? Commencez donc par la réaliser entre les femmes, avant de la poursuivre contre les hommes. Puisque l'égalité est un si grand bienfait, faites-en d'abord la charité à votre sexe. Ne soyez point méprisantes pour celles qui peinent, ni indifférentes pour celles qui souffrent. Tendez affectueusement votre main blanche et fine à l'apprentie, à l'ouvrière, à la paysanne. Compatissez à leurs épreuves, secourez leur misère, partagez leurs chagrins. Sans abdiquer votre autorité sur vos domestiques, rendez-la plus douce, plus calme, plus digne. Faites-vous aimer de vos inférieures; c'est le meilleur moyen de vous en faire respecter. Multipliez les oeuvres d'assistance: ouvrez des crèches, des asiles, des patronages. Visitez les pauvres, visitez les malades. Prenez soin des orphelins et des veuves. Que votre sollicitude s'étende à toutes les souffrances! Que votre pitié pénètre dans les prisons, dans les hôpitaux, dans les mansardes! Vous, femme du monde, soyez l'amie de la femme du peuple. Faites-lui l'aumône de votre aristocratique bonté; rendez l'amour pour la haine. Rapprochez les distances, dissipez les préjugés, désarmez l'envie. Les mères sont faites pour se comprendre et s'estimer. Et lorsque plus d'égalité régnera entre les femmes, combien vous sera-t-il plus aisé de la revendiquer,--si vous y tenez,--entre les sexes!

Même alors, Mesdames, quelles que soient vos aspirations de liberté, ne renoncez point (c'est ma dernière prière) à cette rayonnante bonté féminine qui nous console des tristesses et des horreurs de la vie présente. Entre les peuples, l'antagonisme s'avive, la lutte s'exaspère; lutte pour la suprématie du côté des forts, lutte pour l'existence du côté des faibles. Les petits États en appellent vainement à la justice et à la pitié du monde civilisé. Les grandes nations poursuivent leurs fins ambitieuses par le fer et par le feu. Sur tous les continents, la force écrase le droit. C'est l'universel triomphe de la mauvaise foi. Et pendant ce temps-là, des hommes se lèvent au-dedans du pays, qui, attisant la haine et soufflant la révolte, fondent le bonheur du peuple sur la discorde et la violence, et menacent de jeter à bas notre société pour la refaire à leur image et à leur ressemblance. En ce triste monde qui retentit du bruit des grèves incessantes et du tumulte furieux des guerres, au milieu des clameurs du prolétariat révolutionnaire, dans le fracas des régiments en marche et des canons qui roulent vers les frontières, dans le concert formidable des lamentations de ceux qui tombent et des malédictions de ceux qui souffrent, au milieu des plaintes et des blasphèmes, des cris de colère et des appels de vengeance qui se croisent à travers l'espace, troublant les vaillants, terrifiant les timides, déconcertant les sages, affligeant, navrant, désespérant toutes les âmes,--une seule voix parle encore de compassion et d'amour. Et cette voix, Mesdames, c'est la vôtre.

Que les menaces de guerre ne remplacent point sur vos lèvres les paroles de grâce et de bonté! Vous êtes le sourire de la terre. Déjà nous souffrons de trop de divisions: n'y joignez pas ce conflit suprême qui s'appelle le «divorce des sexes». Que la paix soit avec nous! Que la paix soit entre nous! Retenez et méditez le conseil d'ami que vous donne M. Jules Lemaître, et dont nous faisons notre conclusion, assuré qu'en le suivant à la lettre, vous travaillerez plus sûrement à votre bonheur et à celui de votre entourage, qu'en émancipant à outrance votre personnalité: «Le meilleur moyen pour la femme de s'élever et de se maintenir en dignité, ce n'est pas de faire l'homme, c'est, au contraire, d'être très femme, non par le caprice, la coquetterie, mais par l'acceptation totale des fonctions bienfaisantes de son sexe, par cette faculté de dévouement et ce don de consolation qui sont en elle; de prendre très au sérieux son ministère féminin et d'en chérir les devoirs 204.» Veut-on, pour terminer, que nous enfermions en une formule brève l'esprit essentiel de ce livre? Reconnaître à la femme tous ses droits, ne l'émanciper d'aucun de ses devoirs, tel est pour nous, le premier et le dernier mot du féminisme honnête et sage.

Note 204: (retour) Opinions à répandre: Féminisme, p. 161.

BIBLIOGRAPHIE FÉMINISTE 205

Note 205: (retour) Cette bibliographie,--la première qui ait été faite sur ce sujet,--n'a pas la prétention d'être complète.

ÉTUDES, DISCOURS ET OUVRAGES PUBLIÉS OU TRADUITS EN LANGUE FRANÇAISE AU COURS DES CINQUANTE DERNIÈRES ANNÉES DU XIXe SIÈCLE.

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Didon (le R. P. Henri).--Indissolubilité et divorce. 1 vol. in-12. Dentu, 1880.

Dissard (Mme Clotilde).--Opinions féministes à propos du Congrès féministe de Paris. Brochure gr. in-8. Giard et Brière, 1896.

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Drioux (Substitut du procureur général).--Le mouvement féministe et le socialisme. (Discours.) Brochure in-8. Orléans, Morand, 1896.

Dronsard (Mme Marie).--Le mouvement féministe, les causes de son développement tardif en France; son extension à l'étranger. Le Correspondant de septembre et octobre 1896.

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Dupanloup (Mgr Félix).--M. Duruy et l'éducation des filles. Brochure in-8. Douniol, 1867.--La femme chrétienne et française: dernière réponse à M. Duruy. Brochure in-8. Ibid., 1868.--La femme studieuse. 1 vol. in-16. Ibid., 1869.--Femmes savantes et femmes studieuses. Brochure in-8. Ibid., 1867.--Le mariage chrétien. 1 vol. in-16. Ibid., 1868.--Controverse sur l'éducation des filles. 1 vol. in-8. Plon et Cie, 1875.

Duverger (A.).--De la condition politique et civile des femmes. 1 vol. in-8. Marescq, 1872.

Esterno (le comte Ferdinand d').--La femme envisagée au point de vue naturaliste, spiritualiste, philosophique, providentiel. 1 vol. in-12. Calmann-Lévy, 1882.

F. A. B.--La femme et sa vocation. 1 vol. in-12. Fischbacher, 1898.

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Fonsegrive (Georges).--Le rôle de la femme à l'intérieur et à l'extérieur du catholicisme. La Quinzaine du 16 février 1898.--L'enseignement féminin. 1 vol. in-8. Lecoffre, 1898.

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Frank (Louis).--Essai sur la condition politique de la femme. 1 vol. in-8. Arthur Rousseau, 1892.--Le grand catéchisme de la femme. Verviers, 1894.--L'épargne de la femme mariée. Bruxelles, 1892.--La femme dans les emplois publics. Bruxelles, 1893.--Le témoignage de la femme. Bruxelles, 1896.--Les salaires de la famille ouvrière. Bruxelles, 1896.--La femme contre l'alcool. Bruxelles, 1896.--La femme avocat. 1 vol. in-8. Giard et Brière, 1898.

Gasparin (la comtesse Agénor de).--La femme et le mariage. 1 vol. in-12. Fischbacher, 1895.

Gasparin (le comte Agénor de).--Les réclamations des femmes.--1 vol. in-8. Lévy frères, 1872.

Gerritsen (M. et Mme C.-V.).--La femme et le féminisme. 1 vol. in-4. Giard et Brière, 1901.

Gide (Paul).--Étude sur la condition privée de la femme dans le droit ancien et moderne. 1 vol. in-8. Durand et Pedone-Lauriel, 1867.

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Giraud (Léon).--Le roman de la femme chrétienne. Préface de Mlle Hubertine Auclert. 1 vol. in-12. Ghio, 1880.--Les femmes et les libres-penseurs. Brochure in-12. Périnet, 1880.--Essai sur la condition des femmes en Europe et en Amérique. 1 vol. in-12. Ghio, 1883.--La femme et la nouvelle loi sur le divorce. Brochure in-8. Pedone-Lauriel, 1885.--La vérité sur la recherche de la paternité. 1 vol. in-8. Pichon, 1888.

Giraud-Teulon (Alexis).--Les origines du mariage et de la famille. 1 vol, in-12. Fischbacher, 1884.

Glasson (le professeur).--Le mariage civil et le divorce. 1 vol. in-8. Paris, 1885.

Gourdault (Jules).--La femme dans tous les pays. 1 vol. in-8. Jouvet, 1882.

Gournay (Louis).--De l'éducation des femmes. Revue encyclopédique du 8 octobre 1898.

Grant-Allen.--Le roman d'une féministe. Traduction française de G. Labouchère. 1 vol. in-18. Bibliothèque de la Vie moderne, 1896.

Gréard (Octave).--L'enseignement secondaire des filles. 1 vol. in-8. Delalain, 1882.--L'éducation des femmes par les femmes. 1 vol. in-12. Hachette, 1886.--Éducation et instruction. 4 vol. in-12. Ibid., 1887.

Guerrier (Paul).--Le respect de la femme dans la société moderne. 1 vol. in-18. Savine, 1895.

Guilleminot (A.).--Études sociales: femme, enfant, humanité. Préface du Dr Georges Martin. 1 vol. in-18. Giard et Brière, 1896.

Hauser (H.).--Le travail des femmes aux XVe et XVIe siècles. Brochure gr. in-8. Giard et Brière, 1897.

Haussonville (comte d').--Salaires et misères de femmes. l vol. in-18. Calmann-Lévy, 1899.

Hepworth-Dixon (Miss Ella).--Une femme moderne. Traduction française de G. Labouchère. 1 vol. in-18. Bibliothèque de la Vie moderne, 1896.

Héricourt (Jenny d').--La femme affranchie. 2 vol. in-12. Dentu, 1860.

Hudry-Menos (Mme).--La femme. 1 vol. petit in-18. Schleicher frères, 1900.

Ingelbrecht.--Le féminisme et la femme mariée. Revue politique et parlementaire de février 1900.

Janet (Paul).--L'éducation des femmes. Revue des Deux-Mondes du 1er septembre 1883.

Joly (Henri)--Le dernier congrès d'économie sociale et le féminisme. La Quinzaine du 16 août 1901.

Kauffmann (Mme Caroline).--Questionnaire sur plusieurs sujets féministes. Brochure in-8. Henri Richard, 1900.

Krug (Charles).--Le féminisme et le Droit civil français. (Thèse.) 1 vol. in-8. Nancy, 1899.

Laboulaye (Édouard).--Recherches sur la condition civile et politique des femmes. 1 vol. in-8. Durand, 1843.

Lacour (Léopold).--L'humanisme intégral. 1 vol. in-18. Bibliothèque sociologique. Stock, 1896.

La Grasserie (Raoul de).--De la recherche et des effets de la paternité naturelle. 1 vol. in-8. Pedone-Lauriel, 1893.--Le mouvement féministe et les droits de la femme. Revue politique et parlementaire de septembre 1894.

Lafont de Sentenne (Substitut du procureur général).--Des droits du mari sur la correspondance de sa femme. (Discours.) Brochure in-8. Toulouse, 1897.

Lambert (Maurice).--Le féminisme et ses revendications. Brochure in-8. Pédone, 1897.

Lamy (Étienne).--La femme de demain. 1 vol. in-16. Perrin, 1901.

Lampérière (Mme Anna).--Le rôle social de la femme: devoirs, droit, éducation. 1 vol. in-18. Alcan, 1898.

Leduc (Lucien).--La femme devant le Parlement. (Thèse.) 1 vol. in-8. Giard et Brière, 1898.

Lefebvre (le professeur Charles).--Leçons d'introduction à l'histoire du droit matrimonial français. 1 vol. in-8. Larose, 1900.

Legouvé (Ernest).--Histoire morale des femmes. 1 vol. in-8. Saudré, 1848. La septième édition a été augmentée d'un appendice sur L'éducation des femmes, Didier, 1882.--La femme en France au XIXe siècle. 1 vol. in-12. Ibid., 1864.--La question des femmes. Brochure in-12. Ibid., 1881.

Le Hardy de Beaulieu (Charles).--L'éducation de la femme.--1 vol. in-12. Liège, Sazonoff, 1867.

Lejeal (Gustave).--La Française devant la loi. Revue encyclopédique du 26 novembre 1896.

Lemaître (Jules).--La femme de Michelet. Revue de Paris du 15 octobre 1898.--Opinions à répandre: féminisme. Société française d'imprimerie et de librairie, 1901.

Leroy-Beaulieu (Paul).--Le travail des femmes au XIXe siècle. 1 vol. in-18. Charpentier, 1895.

Le Senne (Napoléon-Madeleine).--Droits et devoirs de la femme devant la loi française. 1 vol. in-8. Hennuyer, 1884.

Letourneau (Charles).--L'évolution du mariage et de la famille. 1 vol. in-8. Vigot, 1888.

Le Roux (Hugues).--Nos filles: qu'en ferons-nous? 1 vol. in-18. Calmann-Lévy, 1898.--Le bilan du divorce. 1 vol. in-18. Ibid., 1900.

Levinck (Anna).--Les femmes qui ne tuent ni qui ne votent. 1 vol. in-12. Marpon et Flammarion, 1882.

Lombroso et Ferrari.--La femme criminelle et la prostituée. Traduction française de Meille. 1 vol. in-8. Alcan, 1896.

Lourbet (Jacques).--La femme devant la science contemporaine. 1 vol. in-18. Alcan, 1896.--Le problème des sexes. 1 vol. in-8. Giard et Brière, 1900.

Maguette (L.).--De l'admission des femmes au barreau. Revue générale du droit, année 1897.

Marc (Fernand).--Le rôle de la femme chrétienne dans les premières communautés. (Thèse.) 1 vol. in-8. Paris, 1898.

Margueritte (Paul et Victor).--Femmes nouvelles. (Roman.) 1 vol. in-16. Plon, 1899.--Mariage et divorce. La Revue des Revues du 1er décembre 1900.

Marie du Sacré-Coeur (Soeur).--La régénération de la France par la femme. 1 vol. in-18. Lecoffre, 1897.--Les religieuses enseignantes et les nécessités de l'apostolat. 1 vol. in-16. Rondelet, 1898.--La formation catholique de la femme contemporaine. 1 vol. in-18. Ibid., 1899.

Marion (Henri).--Psychologie de la femme. 1 vol. in-18. Colin, 1900.

Marquet (Substitut du procureur général).--La condition légale de la femme au commencement et à la fin du XIXe siècle. Brochure in-8. Nîmes, Chastanier, 1899.

Martial (Lydie).--Qu'elles soient des épouses et des mères. 1 vol. in-16. Bibliothèque de la Nouvelle Revue, 1898.

Maryan (M.) et Béal (G.).--Le féminisme de tous les temps. 1 vol. in-8. Bloud, 1901.

Michelet.--Le prêtre, la femme et la famille. 1 vol. in-12. Hachette, 1845.--La femme. 1 vol. in-12. Ibid., 1860.

Mill (John-Stuart).--L'affranchissement des femmes. Traduction française de Cazelles. 1 vol. in-12. Guillaumin, 1869.

Morché (Henri).--Le droit de la femme sur les produits de son travail. (Thèse.) 1 vol. in-8. Angers, Burdin, 1901.

Morisot-Thibault.--De l'autorité maritale. 1-vol. in-8. Chevalier-Maresch, 1899.

Moysen (Paul).--La femme dans le droit français. 1 vol. in-8. Chevalier-Marescq, 1896.

Musée social.--L'industrie de la couture et de la confection à Paris. Série A, circulaire nº 14.

Nadaillac (marquis de).--L'évolution du mariage. Le Correspondant du 10 juin 1893.

Naville (Ernest).--La condition sociale des femmes. 1 vol. in-12. Fischbacher, 1891.

Ostrogorski.--La femme au point de vue du droit public. Annuaire de législation étrangère, année 1899.

Pascaud (H.).--Le droit de la femme mariée aux produits de son travail. Revue politique et parlementaire du 10 septembre 1896.--Les droits des femmes dans la vie civile et familiale. Recueil des travaux de l'Académie des sciences morales et politiques, juillet 1896.

Pelletan (Eugène).--La famille, la mère. 1 vol. in-8. Librairie internationale, 1865.--La femme au XIXe siècle. Brochure in-18. Paguerre, 1869.

Pert (Camille).--Le livre de la femme. 1 vol. in-16. Société d'éditions littéraires et artistiques, 1901.

Piolet (le R. P. Jean-Baptiste).--De l'émigration des femmes aux colonies. Le Correspondant du 10 avril.

Posada (Adolphe).--Théories modernes sur les origines de la famille et de la société. Traduction française de Frantz de Zeltner. 1 vol. in-8. Giard et Brière, 1897.

Prévost (Marcel).--Les vierges fortes: I. Frédérique; II. Léa. (Romans.) 2 vol. in-18. Lemerre, 1900.

Principales personnalités féminines de France et de l'Étranger.--La femme moderne. Revue encyclopédique du 26 novembre 1896.

Raztetti (Mme).--La femme d'après la physiologie, la pathologie et la morale. 1 vol. in-12. Fischbacher, 1890.

Rebière (A.).--Les femmes dans la science. 1 vol. in-8. Nony, 1897.

Regnal (Georges).--Ce que doivent être nos filles. 1 vol. in-18. Dentu, 1896.

Renaud (Joseph).--La faillite du mariage et l'union future. 1 vol. in-18. Flammarion, 1898.

Réval (G.).--Les Sévriennes. (Roman.) 1 vol. in-18. Société d'éditions littéraires et artistiques, 1900.--Un lycée de jeunes filles. (Roman.) 1 vol. in-18. Ollendorff, 1901.

Richer (Léon).--La femme libre. 1 vol. in-12. Dentu, 1877.--Le Code des femmes. 1 vol. in-12. Ibid., 1883.

Rivet (Gustave).--La recherche de la paternité. Préface par Alexandre Dumas fils. In-8. Dreyfous, 1891.

Rochard (Jules).--L'éducation des filles. Revue des Deux-Mondes du 1er février 1888.

Rössler (le R. P. Augustin).--La question féministe. Traduction française de J. de Rochay. 1 vol. in-18. Perrin, 1899.

Rousselot (Paul).--La pédagogie féminine. 1 vol. in-12. Delagrave, 1881.--Histoire de l'éducation des femmes en France. 2 vol. in-12. Didier, 1883.

Ryckère (Raymond de).--La femme en prison et devant la mort. 1 vol. gr. in-8. Storck, Lyon, 1898.

Sagnol (Johannès).--L'égalité des sexes. Brochure-in-8. Librairie socialiste, 1889.

Schirmacher (Mlle Kaethe).--Le féminisme aux États-Unis, en France, dans la Grande-Bretagne, en Suède et en Russie. Brochure petit in-18. Colin, 1898.

Secrétan (Charles).--Le droit de la femme, 1886.

Simon (Jules).--L'ouvrière. 1 vol. in-8. Hachette, 1861.--La famille. Brochure in-18. Degorce-Cadot, 1869.

Simon (Jules et Gustave).--La femme du XXe siècle. 1 vol. in-18. Calmann-Lévy, 1892.

Starcke (C. N.).--La famille dans les différentes sociétés. 1 vol. in-8. Giard et Brière, 1899.

Talmeyr (Maurice).--Les femmes qui enseignent. Revue des Deux-Mondes du 1er juin 1897.

Terrisse (Marie).--A travers le féminisme. 1 vol. in-12. Fischbacher, 1895.

Thullé (le docteur).--La femme: essai de sociologie physiologique. 1 vol. in-8. Delahaye et Lecrosnier, 1885.

Thuriet (Substitut du procureur général).--Des réformes demandées par le parti féministe dans la législation pénale. (Discours). Brochure in-8. Dijon, Darantière, 1896.

Un vieux bibliophile.--Manuel de bibliographie biographique et d'iconographie des femmes célèbres de tous les siècles et de tous les pays. 1 vol. gr. in-8. Nilsson, 1894.

Vachon (Marius).--La femme dans l'art. 1 vol. in-4. Rouam, 1893.

Valbert (G.).--L'émancipation des femmes. Revue des Deux-Mondes du 1er novembre 1880.--L'enseignement des jeunes filles en France, à propos d'un livre allemand. Revue des Deux-Mondes du 1er janvier 1886.--Ce que pensent les professeurs allemands de l'admission des femmes dans les Universités. Revue des Deux-Mondes du 1er avril 1897.

Vallier (Joseph).--Le travail des femmes dans l'industrie française. (Thèse.) 1 vol. in-8. Grenoble, 1899.

Varigny (Charles de).--La femme aux États-Unis. 1 vol. in-18. Colin, 1893.

Viallefont (Substitut du procureur général).--De la femme avocat. (Discours.) Brochure in-8. Agen, 1898.

Villey (le professeur Edmond).--Le mouvement féministe contemporain. (Discours.) Brochure in-8. Caen, Lanier, 1895.

Wagner (C).--Auprès du foyer. 1 vol. in-18. Colin, 1898.

Westermarck (Édouard).--L'origine du mariage dans l'espèce humaine. Traduction française de Henry de Varigny. 1 vol. in-8. Guillaumin, 1895.

REVUES ET JOURNAUX

L'Avant-Courrière.--Feuille des revendications féministes fondée en 1893 par Mme Jeanne Schmahl.

Le Droit des Femmes.--Journal fondé en 1869 et publié pendant vingt-trois ans sous la direction de M. Léon Richer.

Le Féminisme chrétien.--Revue fondée en 1896 par Mme Marie Maugeret.

La Femme.--Publication fondée par Mlle Sarah Monod et dirigée par Mlle Sabatier.

La Femme socialiste.--Feuille mensuelle fondée en 1901 par Mme Élisabeth Renaud.

La Fronde.--Journal quotidien fondé en 1897 par Mlle Marguerite Durand.

L'Harmonie sociale.--Feuille hebdomadaire fondée en 1897 par Mme Aline Valette.

Le Journal des Femmes.--Revue dirigée par Mme Maria Martin.

La Ligue.--Organe belge du Droit des femmes, fondé à Bruxelles en 1893 par Mlle Marie Popelin.

Le Pain.--Publication fondée en 1898 par Mme Paule Vigneron.

La Revue féministe, fondée en 1895 par Mme Clotilde Dissard.



TABLE DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS

LIVRE I
ÉMANCIPATION ÉLECTORALE DE LA FEMME

CHAPITRE I
Pourquoi la femme serait-elle exclue des prérogatives de la puissance
virile?

I.--Théorie surannée de l'«office viril».--Ses origines et ses motifs.    3

II.--Le témoignage de la femme.--Droit ancien, droit nouveau.             5

III.--La femme tutrice.--Extension désirable de sa capacité actuelle.    10

IV.--Droit accordé aux commerçantes d'élire les juges des tribunaux de
commerce.--Sa raison d'être.                                             12

V.--Droit revendiqué par les patronnes et les ouvrières de participer à
la formation des conseils de prud'hommes.--Scrupules inadmissibles.      15

CHAPITRE II
Vicissitudes et progrès du suffrage féminin

I.--Position de la question.--Traditions juridiques et religieuses
hostiles à l'électorat politique des femmes.--La Révolution a-t-elle été
féministe?--Olympe de Gouges et sa «Déclaration des droits de la Femme
et de la Citoyenne».                                                     18

II.--Appels de quelques Françaises au pouvoir judiciaire et au pouvoir
législatif.--Les expériences américaines.--Les innovations anglaises.    22

CHAPITRE III
Le suffrage universel et l'électorat des femmes

I.--Tactique habile des Anglo-Saxonnes.--En France, le suffrage
universel ne remplit pas sa définition.--Pourquoi les Françaises
devraient être admises à voter.                                          25

II.--Exclure la femme du scrutin est irrationnel et injuste.--Égalité
pour les hommes, inégalité pour les femmes.                              30

III.--L'exemption du service militaire justifie-t-elle l'incapacité
politique du sexe féminin?--Que le vote soit un «droit» ou une
«fonction» de souveraineté, les femmes peuvent y prétendre.              33

CHAPITRE IV
Plaidoyer en faveur de la femme électrice

I.--A-t-elle intérêt à voter?--La politique démocratique intéresse les
femmes autant que les hommes.--Le bulletin de vote est l'arme des
faibles.                                                                 36

II.--En faveur des droits politiques de la femme.--Sa capacité.--Sa
moralité.--Son esprit conservateur.                                      39

III.--Opinions de quelques hommes célèbres.--Résistances
intéressées.--Les femmes sont-elles trop sentimentales et trop dévotes
pour bien voter?                                                         41

CHAPITRE V
Objections des poètes et des maris

I.--Si la vie publique risque de gâter les grâces de la femme.--Vaines
appréhensions.                                                           45

II.--Si l'électorat des femmes risque de désorganiser la société
domestique.--Craintes excessives.                                        48

III.--Comment concilier les droits politiques de la femme avec les
droits politiques du mari?--Du peu de goût des Françaises pour
l'émancipation électorale.                                               52

CHAPITRE VI
A quand le vote des Françaises?

I.--Hostilité des uns, indifférence des autres.--Où est la femme forte
de l'Évangile?                                                           55

II.--L'électorat des femmes et leur éligibilité.--Du rôle politique de
la femme de quarante ans.                                                57

III.--Dangers de la vie parlementaire.--Point de femmes députés.--Le
droit d'élire n'implique pas nécessairement le droit d'être élu.         60

LIVRE II
ÉMANCIPATION CIVILE DE LA FEMME

CHAPITRE I
La crise du mariage

I.--On se marie tard, on se marie moins, on se marie mal.--Calculs
égoïstes des jeunes gens.--Calculs égoïstes des jeunes filles.--Calculs
égoïstes des parents.                                                    68

II.--Le flirt.--Son charme.--Son danger.                                 70

III.--Instruction et célibat.--Pourquoi la jeune fille «nouvelle» doit
faire une femme indépendante.--Anglaises et Françaises.                  72

IV.--Ménages ouvriers.--Diminution des mariages et des naissances dans
la classe populaire.--Les tentations de l'amour libre.                   75

V.--Raisons d'espérer.--Bonnes épouses et saintes mères.--Le féminisme
parisien et l'antiféminisme provincial.                                  77

CHAPITRE II
Pour et contre l'autorité maritale

I.--Des pouvoirs du mari sur la femme.--Ce qu'ils sont en droit et en
fait.--L'homme s'agite et la femme le mène.                              82

II.--A quoi tient l'affaiblissement du prestige marital?--Bonté,
naïveté, vulgarité ou pusillanimité des hommes.--Qu'est devenue
l'élégance virile?                                                       84

III.--La puissance du mari est d'origine chrétienne.--Doctrine de la
Bible et des Pères de l'Église.--Égalité spirituelle et hiérarchie
temporelle des époux.                                                    88

IV.--Déclarations de Léon XIII.--Le dogme chrétien a inspiré notre droit
coutumier et notre droit moderne.                                        92

CHAPITRE III
Point de famille sans chef

I.--L'article 213 du Code civil.--Son fondement rationnel.--Pourquoi les
femmes s'insurgent contre l'autorité maritale.--Curieux plébiscite
féminin.                                                                 95

II.--Le fort et le faible des maris.--La maîtrise de la femme
vaudrait-elle la maîtrise de l'homme?--La femme-homme.                   97

III.--L'égalité de puissance est-elle possible entre mari et
femme?--Point d'ordre sans hiérarchie.--L'égalité des droits entre époux
serait une source de conflits et d'anarchie.                            100

IV.--Répartition naturelle des rôles entre le mari et la
femme.--Puissance de celle-ci, pouvoir de celui-là.--La volonté
masculine.--A propos du domicile marital.--La maîtresse de maison.      103

V.--Le secret des bons ménages.--Par quelles femmes l'autorité maritale
est encore agréée et obéie.--Avis aux hommes.                           109

CHAPITRE IV
A propos de la dot

I.--Le mal qu'on en dit.--Les mariages d'argent.--Récriminations
féministes et socialistes.                                              114

II.--Peut-on et doit-on supprimer la dot?--Le bien qu'elle fait.--La
femme dotée est plus forte et plus libre.                               117

III.--Mariage sans dot, mari sans frein.--Filles à plaindre et parents à
blâmer.--Éducation à modifier.                                          119

CHAPITRE V
Du régime de communauté légale

I.--Une revendication de l'«Avant-Courrière».--Pourquoi les gains
personnels de la femme sont-ils aujourd'hui à la merci du mari?--La
communauté légale est notre régime de droit commun.                     125

II.--Remèdes proposés.--Abolition de l'autorité maritale.--Séparation de
biens judiciaire.--Substitution de la division des patrimoines à la
communauté légale.                                                      127

III.--Pourquoi nous restons fidèles à la communauté des biens.--Ce vieux
régime favorise l'union des époux.--Point de solidarité sans patrimoine
commun.--Méfiance et individualisme: tel est l'esprit de la séparation
de biens.                                                               131

IV.--La communauté légale peut et doit être améliorée.--Restrictions aux
pouvoirs trop absolus du mari.--Ce qu'est la communauté dans les petits
ménages urbains ou ruraux.                                              137

V.--La séparation est un principe de désunion.--Point de nouveautés
dissolvantes.--Dernière concession.                                     142

CHAPITRE VI
Protection des salaires et des gains de l'épouse commune en biens

I.--Projet de réforme.--Droit pour la femme de disposer de ses salaires
et de ses gains.--Le tribunal devra-t-il intervenir?--Une amélioration
facile à réaliser.                                                      148

II.--Droit pour la femme de déposer ses économies à la Caisse
d'épargne.--Innovation incomplète.--L'épouse doit avoir, à l'exclusion
de l'époux, le droit de retirer ses dépôts.                             152

III.--Abandon du foyer par le mari.--Droit pour la femme de
saisir-arrêter les salaires de son homme.--Droit réciproque accordé au
mari à rencontre de la femme coupable.                                  153

IV.--Étrange revendication.--Le salariat conjugal.--Est-il possible et
convenable de rémunérer le travail de la femme dans la famille?         157

CHAPITRE VII
L'incapacité civile de la femme mariée

I.--En quoi consiste cette incapacité légale?--Ses atténuations.--Sa
raison d'être.--Vient-elle de l'inexpérience ou de l'infériorité du sexe
féminin?                                                                163

II.--Fondement rationnel.--Unité de direction dans le gouvernement de la
famille.--Convient-il d'abolir l'incapacité civile de la femme mariée?
                                                                        166

III.--Élargissement désirable de la capacité des femmes.--Suppression de
l'autorisation maritale dans le cas de séparation de biens.--Un dernier
voeu.--La puissance maritale est-elle une fonction inamovible?          168

LIVRE III
ÉMANCIPATION CONJUGALE DE LA FEMME

CHAPITRE I
L'amour conjugal

I.--Traditions chrétiennes du mariage.--Son fondement: devoir ou
plaisir?--Il ne doit se confondre ni avec la passion qui affole, ni avec
le caprice qui passe.                                                   173

II.--L'amour-passion: ses violences et ses déceptions.--Le mariage sans
amour: son abaissement et ses tristesses.                               176

III.--Instinct mutuel d'appropriation.--Rites solennels de
célébration.--L'amour conjugal est monogame.--Que penser de
l'indissolubilité du mariage?                                           179

IV.--C'est une garantie prise par les époux contre eux-mêmes.--L'accord
des âmes ne se fait qu'à la longue.--Exemples pris dans la vie
réelle.--A quand l'amour sans lien?                                     182

CHAPITRE II
La réforme du mariage

I.--Récriminations féministes contre les moeurs et contre les
lois.--Sont-elles fondées?--La «loi de l'homme».--Exagérations
dramatiques.                                                            187

II.--Jugement porté sur l'oeuvre du Code civil.--S'il faut la détruire
ou la perfectionner.--Améliorations désirables.                         190

III.--Entraves excessives.--Ce que doit être l'intervention des
parents.--Sommations dites «respectueuses».--Mariages
improvisés.--Fiançailles trop courtes.                                  192

IV.--Une proposition extravagante: le «concubinat légal».               197

CHAPITRE III
Du devoir de fidélité et des peines de l'adultère

I.--Rôle de l'Église et de l'État.--Mariage civil et mariage
religieux.--Qu'est-ce que l'union libre?                                199

II.--Ce qu'il faut penser du devoir de fidélité.--Répression du délit
d'adultère: inégalité de traitement au préjudice de la femme et à
l'avantage du mari.--Théorie des deux morales.                          202

III.--Identité des fautes selon la conscience.--Conséquences sociales
différentes.--Convient-il d'égaliser les peines?                        205

IV.--A propos de l'article 324.--S'il est vrai que le mari puisse tuer
impunément la femme adultère.--Suppression désirable de l'excuse édictée
au profit du mari.                                                      209

V.--Autres modifications pénales en faveur de la jeune fille du
peuple.--La question de la prostitution.--Réforme légale et réforme
morale.                                                                 213

CHAPITRE IV
La littérature «passionnelle» et le féminisme «antimatrimonial»

I.--Symptômes de décadence.--Mauvais livres, mauvaises moeurs.--Ce que
la femme «nouvelle» consent à lire.--Ce qu'y perdent la conversation, la
décence et l'honnêteté.                                                 221

II.--Théâtre et roman: exaltation de la femme, abaissement de
l'homme.--La femme romantique d'autrefois et la féministe émancipée
d'aujourd'hui.--Anarchisme inconscient de certaines jeunes filles.--Le
châtiment qui les attend.                                               225

III.--Le mariage est une gène: abolissons-le!--L'amour selon la Nature
ou la monogamie selon la Loi.--On compte sur le divorce pour ruiner le
mariage.                                                                228

CHAPITRE V
Où mène le divorce

I.--Les méfaits du divorce.--L'esprit individualiste.--Statistique
inquiétante.--Le mariage à l'essai.                                     237

II.--Plus d'indissolubilité pour les époux, plus de sécurité pour les
enfants.--Le droit au bonheur et les devoirs de famille.--Appel à
l'union.                                                                243

III.--Le divorce et les mécontents qu'il a faits.--Nouveauté dangereuse,
suivant les uns; mesure insuffisante, suivant les autres.--La logique de
l'erreur.--Divorce par consentement mutuel.--Divorce par volonté
unilatérale.--Suppression du délit d'adultère.                          246

IV.--En marche vers l'union libre.--Plus d'indissolubilité, plus de
fidélité.--Un choix à faire: idées chrétiennes, idées révolutionnaires. 254

CHAPITRE VI
Les doctrines révolutionnaires et l'abolition du mariage

I.--Mariage et propriété.--Leur évolution parallèle.--La Révolution les
supprimera l'un et l'autre.--Pourquoi?                                  259

II.--S'il est vrai que le mariage actuel asservisse la femme au
mari.--L'épouse est-elle la propriété de l'époux?                       262

III.--Point de révolution sociale sans révolution conjugale.--Appel
anarchiste aux jeunes femmes.--Appel socialiste aux vieilles filles.    265

CHAPITRE VII
Morale anarchiste et morale socialiste

I.--Morale anarchiste: l'émancipation du coeur et des sens; la
libération de l'amour; l'apologie de l'inconstance.                     271

II.--Morale socialiste: la suppression du mariage; la réhabilitation de
l'instinct; l'affranchissement des sexes.                               278

III.--Noces libertaires.--La souveraineté du désir.--Unanimité des
conclusions anarchistes et socialistes en faveur de l'union libre.      280

IV.--Ne pas confondre l'indépendance de l'amour avec la communauté des
femmes.--Illusions certaines et déceptions probables.                   284

CHAPITRE VIII
Où l'union libre conduirait la femme

I.--La femme libre dans l'union libre.--Pourquoi se lier?--Le mariage
tue l'amour.--Réponse: et l'inconstance du coeur? et la satiété des
sens?--Point de sécurité sans un engagement réciproque.--Abattez le
foyer ou domptez la passion.--Le mariage profite surtout à la femme.    289

II.--Étrange dilemme de Proudhon.--Si le mariage chrétien a réhabilité
la femme.--L'union libre et les charges de la vie.--Les souffrances et
les violences de l'amour-passion.                                       295

III.--Crimes passionnels.--Les suicides par amour plus nombreux du côté
des femmes que du côté des hommes, plus fréquents du côté des veufs que
du côté des veuves.--Explication de cette anomalie.--Quand la moralité
baisse, le mariage décline.                                             299

CHAPITRE IX
Les scandales et les méfaits du libre amour

I.--Revendications innommables.--Ce que sera l'«union future».--La
liberté de l'instinct.--La réhabilitation du libertinage.--La femme
devenue la «fille».                                                     303

II.--Les chaînes du mariage.--Plus d'engagements solennels si la vie
doit être un perpétuel amusement.                                       305

III.--Sus au mariage! sus à la famille!--Citations démonstratives.--Les
destructions révolutionnaires.                                          307

IV.--Derniers griefs.--Les nuisances de l'union libre.--Le mariage,
peut-il disparaître?--Appel aux honnêtes gens.                          311

CHAPITRE X
Hésitations et inconséquences du féminisme radical

I.--Tactique adoptée par la Gauche féministe.--Le mariage doit être
rénové et l'union libre ajournée.                                       317

II.--Ce que doit être le mariage nouveau: «une association libre entre
égaux».--Abolition de toutes les supériorités maritales.                319

III.--Extension du divorce.--Voeux significatifs émis par le Congrès de
1900.--Aux prises avec la logique.                                      323

IV.--Les entraînements de l'erreur.--La peur des mots.--A mi-chemin de
l'union libre.--Inconséquence ou timidité.--Conclusion.                 333

LIVRE IV
ÉMANCIPATION MATERNELLE DE LA FEMME

CHAPITRE I
Du rôle respectif des père et mère

I.--Le «féminisme maternel».--Philosophie chrétienne.--Division des
tâches et séparation des pouvoirs.                                      342

II.--Quelles sont les intentions et les indications de la
nature?--Dissemblances physiques entre le père et la
mère.--Différenciation des sexes.                                       343

III.--Dissemblances psychiques entre l'homme et la femme.--Heureuses
conséquences de ces différences pour les parents et pour les
enfants.--La paternité et la maternité sont indélébiles.                345

IV.--Égalité de conscience entre le père et la mère, suivant la
religion.--Équivalence des apports de l'homme et de la femme dans la
transmission de la vie, selon la science.--N'oublions pas l'enfant!     348

CHAPITRE II
Éducation maternelle

I.--Vertu éducatrice de la mère.--Ses qualités admirables.--Ses
tendresses excessives.--Faiblesse de la mère pour son fils, faiblesse du
père pour sa fille.                                                     351

II.--Les parents aiment mal leurs enfants.--L'éducation doit se
conformer aux conditions nouvelles de la vie.                           354

III.--Éducation des filles par les mères.--Supériorité de l'éducation
maternelle sur l'éducation paternelle.                                  356

IV.--Ce qu'une mère transmet à ses fils.--L'enfant est le chef-d'oeuvre
de la femme.                                                            359

CHAPITRE III
Paternité légitime et maternité naturelle

I.--Le patriarcat d'autrefois et la puissance paternelle
d'aujourd'hui.--L'intérêt de l'enfant prime l'intérêt du père dans les
lois et dans les moeurs.--Décadence fâcheuse de l'autorité
familiale.--Deux faits attristants.--Imprudences féministes.            364

II.--Régime du Code civil.--Prépondérance nécessaire du père.--Le fait
et le droit.--Indivision de puissance dans les bons ménages.--La mère
est le suppléant légal du père.--Inégalités à maintenir ou à niveler.   372

III.--Encore le matriarcat.--Son passé, son avenir.--Priorité
conjecturale du droit des mères.--Le matriarcat est inséparable de la
barbarie.--Il serait nuisible au père, à la mère et à l'enfant.         379

IV.--Honte et misère de la maternité naturelle.--Mortalité
infantile.--De la recherche de la paternité naturelle: raisons de
l'admettre; difficultés de l'établir.--Réformes proposées.--La Caisse de
la Maternité.                                                           387

CHAPITRE IV
Idées et projets révolutionnaires

I.--La question des enfants.--Réhabilitation des bâtards.--Tous les
enfants égaux devant l'amour.--Optimisme révolutionnaire.               399

II.--Doctrine socialiste: l'éducation devenue «charge sociale».--Tous
les nourrissons à l'Assistance publique.--Le collectivisme infantile.   403

III.--Doctrine anarchiste: l'enfant n'appartient à personne, ni aux
parents, ni à la communauté.--Que penser du droit des père et mère et du
droit de la société?--La voix du sang.                                  405

IV.--Le devoir maternel.--Négations libertaires.--Retour à l'animalité
primitive.--Les «nourrices volontaires».                                409

V.--Où est le danger?--La liberté du père et la liberté de l'enfant.--Un
dernier mot sur les droits de la famille.--Histoire d'un Congrès.--La
paternité sociale de l'État.                                            414

CHAPITRE V
Le féminisme et la natalité

I.--Conséquences extrêmes du féminisme «intégral».--Ses craintes d'un
excès de prolificité.--Pas trop d'enfants, s'il vous plaît!--Remèdes
anarchistes.                                                            422

II.--Diminution des naissances.--Le féminisme intellectuel et la
stérilité involontaire ou systématique.--Le droit à l'infécondité.--Luxe
et libertinage.                                                         425

III.--Calculs restrictifs de la natalité.--Inquiétantes
perspectives.--Où est le remède?                                        428

IV.--Coup d'oeil rétrospectif.--Quelle est la fin suprême du
mariage?--Nos devoirs envers l'enfant.--Appel aux mères. 430

LIVRE V
PRÉVISIONS ET CONCLUSIONS

CHAPITRE I
Les risques du féminisme

I.--Où est le danger?--Premier risque: le surmenage cérébral.--A quoi
bon tout enseigner et tout apprendre?--Les exigences des programmes et
les exigences de la vie.                                                434

II.--Doléances des maîtres.--Appréhensions des médecins.--Exagérations à
éviter.                                                                 437

III.--Le célibat des intellectuelles.--Ses périls et ses souffrances.   440

CHAPITRE II
Où allons-nous?

I.--Deuxième risque: l'émancipation économique.--La concurrence féminine
est un droit individuel.--Il faut la subir.                             443

II.--Ce que la femme peut faire.--Ce que l'État doit permettre.--Balance
des profits et pertes.                                                  447

III.--L'indépendance professionnelle de la femme lui vaudra-t-elle plus
d'honneur et de considération?--Les représailles possibles de l'homme.  449

IV.--Contre le féminisme intransigeant.--En quoi ses extravagances
peuvent nuire à la femme.                                               452

V.--Encore la question de santé.--Par où le féminisme risque de périr.
                                                                        454

CHAPITRE III
Femmes d'aujourd'hui et femmes de demain

I.--Troisième risque: l'orgueil individualiste.--Du devoir
maternel.--L'écueil du féminisme absolu.--Les tentations de l'amour
libre.                                                                  457

II.--Ce qu'est la puissance de la femme sur l'homme.--La «Grande
féministe» de l'avenir.--Une créature à giffler.--Avis aux honnêtes
femmes.                                                                 461

III.--Ce qu'elles doivent défendre: la famille, le mariage et
l'enfant.--Pourquoi?                                                    465

IV.--Dernier conseil.--Appel en faveur de la paix domestique et de la
paix sociale.--_Pax nobiscum!_                                          470

BIBLIOGRAPHIE FÉMINISTE.                                                475

IMP. FR. SIMON, RENNES (2471-01).



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