Les Contes; ou, Les nouvelles récréations et joyeux devis
447 Italianisme qui signifie: Voyez comment.
448 Plusieurs éditions portent allouoit.
449 Ou fautelette, comme on lit dans d’autres éditions.
450 On parlait ainsi en Saintonge, en Bourgogne et dans quelques autres provinces.
451 Ortensio Lando raconte l’origine de ce proverbe dans son Cemmentario d’Italia. Une femme qui voulait régaler sa commère fit un pâté à l’insu de son mari; une pie babillarde, nourrie en cage dans la chambre où le pâté venait d’être fait, ne manqua pas, lorsque le maître rentra, de répéter plusieurs fois: «Madame a fait un pâté.—Oh! oh! dit-il, et où est donc ce pâté? n’y a-t-il pas moyen de le voir?—Prenez-vous garde, répondit la femme, à ce que dit une bête? Il n’y a point ici de pâté; vous devez m’en croire plutôt qu’une pie.» Le mari, prenant cela pour argent comptant, sortit; mais il ne fut pas plus tôt sorti, que la femme court à la cage, prend la pie, et, par vengeance, lui pelle la tête. Le lendemain, un frère quêteur étant venu à la porte demander l’aumône, capuchon bas, la pauvre pie, qui lui vit la tête rase, crut qu’on la lui avait ainsi pelée pour avoir parlé de pâté: «Ah! ah! lui cria-t-elle, tu as donc parlé de pâté!»
452 Bons mots, boutades, reparties.
453 Jacques Colin, d’Auxerre, a passé pour l’homme de son temps qui savait le mieux sa langue. L’honneur qu’il eut d’être secrétaire de François Ier lui donna beaucoup de crédit auprès de ce prince, et le mit en état, comme il affectionnait les lettres, de favoriser ceux qui en faisaient profession. Cependant il se vit disgracié en 1527, et sa mort arriva peu de temps après. Il fut le protecteur d’Amyot, de Melin de Saint-Gelais, de Clément Marot, etc.
454 Couvent de Bourges desservi par des chanoines réguliers de saint Augustin.
455 Tabourot, dans ses Bigarrures, au chapitre des Entend-trois, dit qu’un avocat ayant allégué ce précepte, qu’il attribuoit à saint Ambroise: «Il faut se garder du devant d’une femme, du derrière d’une mule, et d’un moine de tous côtés,» à l’issue de l’audience, la partie adverse, qui était un abbé, lui soutint que saint Ambroise n’avait rapporté ce passage nulle part. L’avocat maintint vraie sa citation; l’abbé gagea qu’elle était fausse, et perdit, l’avocat lui ayant fait voir dans les contes de Des Perier le proverbe, qui n’est pas, il est vrai, de saint Ambroise, docteur de l’Église, mais bien de l’abbé de Saint-Ambroise, Jacques Colin, que François Ier appelait familièrement Saint-Ambroise.
456 Se revengeait, prenait revanche.
457 Ps. 58.
458 Depuis le mois d’octobre 1539, date de l’ordonnance de François Ier.
459 Pourpoint.
460 Jérôme Fondulo, ou Fonduli, était de Crémone. Il a demeuré long-temps en France, tantôt à Paris, tantôt à Lyon, où il vivait en 1537. Sa maigreur était proverbiale.
461 Cette plaisanterie est prise de Rabelais, liv. I, chap. 40.
462 Rebrousse, retrousse.
463 Pour émoussé, écrasé.
464 Ou trapu, carré.
465 C’est-à-dire savait bien se servir de son épée. Cette locution est employée ici dans un sens obscène.
466 Façon de parler ridicule, employée peut-être ici pour se moquer de ceux qui en usaient.
467 C’est-à-dire du temps qu’il faisait la vie, courait le guilledou.
468 La Monnoye pense qu’on doit lire représentation.
469 Pour: la lui tint.
470 Allusion à de façon suis royal, anagramme de François de Valois, faite par Marot.
471 Le nez de François Ier laissa de tels souvenirs dans le peuple, qu’on disait encore au dix-septième siècle: le roi François grand nez, ou le roi grand nez.
472 Suivant La Monnoye, se passait aisément signifierait se suffisait aisément, de l’italien passarsi; quant à n’avoir autre enfant, il faudrait sous-entendre pour, c’est-à-dire parce qu’il n’avait point d’autre enfant. Mais il est plus naturel d’interpréter cette phrase: «Il se consolait aisément de n’avoir pas d’autre enfant.»
473 Pour le voici.
474 Plaisanterie.
475 C’est-à-dire les abattis de la bête.
476 En ce temps-là, on avait coutume de donner des aubades ou sérénades aux personnes de l’un ou l’autre sexe pour lesquelles on voulait manifester de la considération.
477 Accident.
478 Le sens voudrait que ce même fût remplacé par tout autre mot; il faut lire sans doute: mettre à néant.
479 Équivoque sur commentatores juris.
480 Terme populaire, par lequel on entendait un homme non seulement allègre et dispos, mais étourdi, trop vif, remuant jusqu’à en être incommodé.
481 A la gasconne, pour: le chancre.
482 Ensuite.
483 Ou galimard, étui d’écritoire.
484 Génois. On disait anciennement Genevois, par une composition bizarre du français Gênes et de l’italien Genovesi.
485 Ces mots, adressés par la reine des Volsques au Ligurien Aunus, et depuis à tous les Liguriens, font le commencement du vers 715 du onzième livre de l’Enéide.
486 Accaparer, se ménager.
487 Tabourot, chap. 7 de ses Bigarrures; Bouchet, serée 3, et plusieurs autres, ont fait mention de cette équivoque, mais postérieurement à Des Periers.
488 Rendre sage.
489 Pour colporter.
490 Médisante. Guépin était le sobriquet ordinaire des habitants d’Orléans.
491 Chassenée, sans son Catalogus gloriæ mundi, partie 10, considér. 32, dit que, de son temps (c’est-à-dire au commencement du seizième siècle), on donnait aux universités de France et d’Italie les épithètes suivantes: les flûteux et joueux de paume de Poitiers, les danseurs d’Orléans, les braguars d’Angiers, les crottés de Paris, les brigueurs de Pavie, les amoureux de Turin, les bons étudiants de Toulouse.
492 Assuré.
493 Pour aboyer.
494 Les êtres.
495 Chiens de chasse criards.
496 Lapins. Il y a ici une équivoque obscène.
497 Les Vaudrey, d’une ancienne et illustre famille de la Franche-Comté, ont passé pour intrépides. Gilbert Cousin (Gilbertus Cognatus) les traite de héros; et leur histoire effectivement, de même que celle des héros, a été mêlée de beaucoup de fables; témoin le seigneur de Vaudrey dont il est parlé dans cette nouvelle; témoins encore les amours romanesques de Charles de Vaudrey et de la dame de Vergy, dans le quatrième volume des Nouvelles du Bandel.
498 pour bizarrerie.
499 Corcelet fait de mailles ou boucles de fer entrelacées. Le diminutif jaquette signifie en général une robe, un habillement.
500 C’est-à-dire, l’esprit à l’envers.
501 On ne dit plus que le pont de Sé, au singulier.
502 Ces ponts de bois ont été remplacés par un seul pont de pierre, long de mille pas.
503 Parapets.
504 Interjection populaire: regarde, vois, tiens.
505 Borderie, petite métairie trop peu importante pour une paire de bœufs, et qui est desservie par des ânes.
506 Un peu.
507 Espèce de grosses poires d’hiver, à chair ferme et parfumée. Il y avait aussi des pommes de râteau.
508 Ou ardi, liard, en langage toulousain.
509 Ancienne exclamation, qui peut venir du latin sic. Rabelais dit: Sec, au nom des diables!
510 Pigeons sauvages, bizets.
511 Ramiers.
512 Mot toulousain qui paraît corrompu. Ce sont peut-être des perdrix.
513 Pour maître d’hôtel, majordome.
514 C’est-à-dire de quel vin.
515 Clément Marot, dans son Dialogue des deux amoureux, avait le premier donné un exemple de ces réponses par monosyllabes. Rabelais a imité cette nouvelle de Bon. Des Periers, dans le cinquième livre du Pantagruel, où frère Fredon épuise, pour ainsi dire, tous les monosyllabes de la langue. Ce cinquième livre ne fut publié qu’en 1562, après la mort de Rabelais; le recueil de Bon. Des Periers avait paru en 1549.
516 C’est-à-dire avait ôté sa robe de moine.
517 Pour estomac.
518 On disait aussi: il se pensa.
519 La Monnoye croit devoir lire égarément, c’est-à-dire à la volée, inconsidérément.
520 Pour afin que.
521 On dit aujourd’hui: pays perdu.
522 Une poignée, une pincée.
523 Le surlendemain.
524 C’est-à-dire: Oh! par ma foi, seigneur, vous dites bien la vérité.
525 On dit aujourd’hui: tirer les vers du nez. Ce proverbe vient des charlatans, qui, en voyant quelqu’un atteint de folie, disaient qu’il avait un ver dans la tête, et offraient de l’en tirer. C’est là ce qu’anciennement on appelait le vercoquin.
526 C’est-à-dire: oui, certes bien, c’est un homme.
527 C’est-à-dire, très-grossier; le bureau, ou bure, étant une étoffe de grosse laine qui paraît moins fine encore lorsqu’elle est teinte.
528 L’ordonnance commençait par recipé, c’est-à-dire prenez.
529 C’est-à-dire des mouchoirs et des chemises.
530 On dit maintenant: coq en pâte. Cette expression vient de ce qu’on met sous un panier à claire-voie la volaille qu’on veut empâter, engraisser.
531 Affaires.
532 La poche du juste-au-corps.
533 A la loterie.
534 C’est le Pogge qui fait le conte de ce médecin.
535 Le même conte se trouve dans le premier livre des Faceti e motti de Louis Domenichi.
536 C’est-à-dire qu’il se mit d’accord, d’intelligence.
537 C’est-à-dire sans l’avoir battue de la bonne manière. Donner dronos et le chaperon de même signifiait, selon La Monnoye, fouetter et mitrer un coupable. Cette expression est prise ici au figuré.
538 C’est-à-dire le diable vous aura rendu un mauvais service.
539 Forger sur l’enclume.
540 C’est-à-dire, en termes couverts, pris le déduit; par allusion à la pâte que l’on jette dans le moule à faire les gauffres.
541 C’est-à-dire qu’il jurait le nom de Dieu.
542 Débarrasser, délivrer.
543 Fatigue.
544 Testicules.
545 C’est le sujet de la 85e des Cent Nouvelles nouvelles, intitulée le Curé cloué.
546 Expéditions.
547 Ces prévôts étaient établis dans toutes les maréchaussées de France ressortissant au tribunal des maréchaux, qui avait son siége à la table de marbre du palais de Paris.
548 Arrêt.
549 Pour dérobé.
550 Pour bien, suivant la prononciation de ce prévôt des maréchaux.
551 Imité par La Fontaine: Les Lunettes, IV, 12.
552 C’est-à-dire dont il n’y avait pas une...
553 Imagination.
554 En même temps.
555 Travailler.
556 Pour fil.
557 Il faut lire certainement elle.
558 C’est-à-dire en bon point, en bon état.
559 Le Petit-Pont à Paris n’a pas changé de nom depuis la démolition du petit Châtelet, qui le séparait de la rue Saint-Jacques.
560 On appelait ainsi autrefois dans l’université de Paris les écoliers qui changeaient souvent de collége, à cause de leur ressemblance avec ces oiseaux nommés martinets, qui changent tous les ans de demeure, venant au mois de mars et s’en retournant à la Saint-Martin.
561 Pour morue.
562 C’est-à-dire lui chanta pouille, lui dit des injures.
563 C’est le nom qu’on donnait aux valets des régents de collége. Le nom de Jean était ridicule ou méprisable, à force de devenir commun.
564 Dans le sens de badin, facétieux.
565 Au lieu de per Deum, jurement déguisé. On dit encore pardienne, qui vient de per diem. Un bon curé disait que c’était le jurement de David, et le prouvait par le verset 6 du psaume 120: Per diem sol non uret te. On avait inventé dans notre langue une infinité de correctifs à ce jurement, tous plus ridicules les uns que les autres: Pardi, pardienne, pargué, parguienne, parguieu, parbieu, parbleu, pardigues, pardille, pardine, pargoi.
566 Méchante.
567 L’écolier n’avait juré que per diem; le régent, croyant, comme Laroche-Thomas, que le pluriel avait plus de force, jure per dies.
568 C’est une phrase des prédicateurs burlesques Olivier Maillard ou Michel Menot: Ponere aliquem ad metam non loqui, mettre quelqu’un en termes de ne pouvoir parler.
569 Pour rôles, rouleaux de papier, catalogues.
570 Ecoliers externes, ou qui ne demeuraient pas dans la collége, nommés alors galochers et depuis galoches, parce qu’ils portaient des galoches pour se tenir les pieds secs en allant au collége.
571 C’était sans doute l’enseigne d’un cabaret renommé dans le quartier de l’université.
572 C’est le latin infanda, dont on ne peut parler sans horreur. Il paraît que les mots détestable, exécrable et abominable n’étaient pas encore admis dans la langue usuelle.
573 La Monnoye croit devoir mettre ici là-dessus, au lieu de la déesse.
574 Le grand dictionnaire polyglotte de Calepin avait fait donner le nom de calepin à toute espèce de vocabulaires.
575 C’est-à-dire en sûreté, comme un criminel poursuivi se retirant dans certains lieux d’asile.
576 Ancien collége de Paris, fameux par la pédanterie de ses régents et par sa malpropreté. Il fut supprimé à la révolution, et ses bâtiments servent aujourd’hui de prison militaire, au coin de la rue des Sept-Voies.
577 Amorces.
578 Ce verbe doit être employé ici dans le sens de faisoit des présents.
579 En particulier.
580 Lui donna courage et espérance.
581 Considération, égard.
582 Cette expression proverbiale vient de ce que les bonnes gens attribuent des vertus merveilleuses aux herbes cueillies la veille de la Saint-Jean.
583 Pour fromage.
584 Il faisait une petite pause.
585 Exclamation, serment de femme, qui semble une ellipse de: Par mon âme, dea!
586 C’est-à-dire, en les guignant de l’œil. La vieille tour d’Étampes se nomme tour de Guignette, parce que, placée sur un monticule, elle guignait, pour ainsi dire, les environs.
587 La Monnoye met ici une note que les éditeurs ont sans doute mal lue: «Sit modo, comme si l’on écrivait soit mon, prononçant soit par sait.» Dans le vieux langage, mon se prenait quelquefois pour donc; ainsi, à savoir mon signifie à savoir donc. C’est mon équivaut à or donc, oui-dà, vraiment, etc.
588 Voyez, sur cet italianisme, une note de la Nouvelle XXV.
589 Se moquerait.
590 Quand ce fut au tour de la veuve de parler.
591 «Le blason, dit Thomas Sibilet, chap. X de son Art poétique, est une perpétuelle louange du continu vitupère de ce qu’on s’est proposé blasonner.» Épigramme, portrait satirique.
592 Pour maudissons, malédictions.
593 Ce sont les premiers mots de l’épître qui sert de préface aux Distiques de Caton.
594 Patois d’Avignon.
595 «Aimez vos parents.» C’est le deuxième précepte de Caton.
596 L’esquinancie.
597 «Portez honneur à vos proches.» C’est le troisième précepte de Caton.
598 «Fréquentez les gens de bien.» Septième précepte de Caton.
599 Imprécation mitigée par la négation n’aie. C’est comme si elle eût dit: Maugré bieu de toi.
600 Sixième précepte de Caton: «Accommodez-vous au temps.»
601 Des Periers entend par là un mauvais petit poème, De moribus in mensâ servandis, qui était alors à l’usage des basses classes, commençant ainsi:
Jean Sulpice de Veroli, qui en est l’auteur, vivait sur la fin du quinzième siècle.
602 Ou pasquil, épigramme ou satire qu’on attachait à la vieille statue de Pasquin, à Rome, et qui bravait alors la puissance des papes.
603 En français, de Haut-Manoir. C’est celui dont on fait le conte suivant. Un jour, vantant sa noblesse: «Il suffit qu’on sache, disait-il, que je suis sorti de Haut-Manoir.—Vous! lui répondit un rieur, vous, sorti de Haut-Manoir! et comment cela pourrait-il être? votre mère était une Anglaise, de la maison de Bacon.»
604 Faible, sans consistance, malléable.
605 Arrêts.
606 Dire des sottises, comme font les bateleurs.
607 C’est le nom latin qu’avait pris Jean de Bolton, religieux de Saint-Antoine de Vienne. Son traité de Arca Noe a été imprimé pour la première fois, à Lyon, in-4o, en 1554, plus de dix ans après la mort de Des Periers, qui, par conséquent, n’a pu le citer ni avoir écrit ce conte. Voici les paroles de Joannes Buteo, page 19: Quamquam sunt qui putent mures in Arca non fuisse, et id genus similia, propterea quod ex corruptione nascantur.
608 C’est-à-dire l’un disait d’une manière, et l’autre de l’autre.
609 Griffon. C’était alors le synonyme vulgaire de greffier. Griffant est mis pour griffonnant.
610 Pour ressemblait.
611 Toutes les éditions portent que; nous nous sommes permis ce changement pour la clarté de la phrase.
612 On dit aujourd’hui dans le même sens: Défiler son chapelet. Râtelée s’entend de ce que l’on a sur le cœur.
613 Ce n’est pas une façon de parler extraordinaire, comme le dit La Monnoye, mais sans doute une faute de copiste. Nous proposons de la corriger ainsi: du prix ou du poids de 80 ou 100 écus.
614 Il entend le cinquième concile de Latran, commencé en 1512 sous Jules II, et fini en 1517 sous Léon X, dans la onzième session duquel on approuva le concordat fait entre Léon X et François Ier, en 1516, et la bulle du 19 décembre suivant, par laquelle, du consentement de François Ier, le pape révoquait et abrogeait la Pragmatique ou les libertés de l’église gallicane.
615 Cette naïveté est empruntée à Rabelais, livre III, chap. 39; lequel troisième livre de Rabelais n’a été imprimé pour la première fois qu’en 1546, deux ans après la mort de Des Periers.
616 On nommait ainsi le peuple, depuis la révolte des Jacques-Bonhomme sous Charles V.
617 Piètre ou mauvais visage.
618 C’est-à-dire grommelant, en remuant les babines, comme les singes.
619 Mécontente.
620 Les gens de guerre, et surtout les lansquenets, portaient des habits avec des crevés et des chausses déchiquetées.
621 Pour ailes; c’est-à-dire décrétales.
622 Homenas, dans Rabelais, livre IV, chap. 52, où sont reproduits ces quatre vers, dit que ce sont petits quolibets des hérétiques nouveaux. Nul auteur plus ancien que Pierre Grosnet, qui écrivait vers l’an 1536 ou 1537, n’a rapporté ce dicton.
623 Cueilleur de prunes, ou plus communément cueilleur de pommes, se dit d’un homme sans habit, qui a un tablier sale retroussé autour de lui.
624 Il vaut mieux lire rat.
625 Marchands, maîtres dans les corps de métier.
626 Quand on dit qu’un homme est fou par bémol et par bécarre, on entend qu’il l’est par nature, parce que, dans les termes de l’ancienne gamme, chanter par nature, c’est passer de B mol en B carre par nature.
627 On sait la réponse de Caton en pareille rencontre. Un homme qui portait un coffre le heurta, et tout en le heurtant lui dit: Gare. «Est-ce, lui demanda Caton, que tu portes autre chose que ce coffre?» Cicéron, livre 2, de Oratore.
628 Crocheteur de la place de Grève, à qui ses crochets tiennent lieu d’ailes.
629 Quelques éditions écrivent philofole.
630 D’Ouville, ou plutôt Bois-Robert, sous le nom de son frère d’Ouville, page 54 de la IIIe partie de ses Contes, dit que c’étaient deux jésuites qui demandaient le chemin de Pamperoux à un laboureur poitevin, lequel feignait de ne les pas entendre et ne parlait qu’à ses bœufs. Enfin, après avoir long-temps exercé la patience de ces pères, quand il sut qu’ils étaient jésuites, il leur dit qu’ils le prenaient pour un autre, et qu’il n’était pas si sot que de se mêler d’apprendre la moindre chose à des gens qui savaient tout.
631 Rien n’était plus commun parmi les Grecs et les Latins que ces sortes de souhaits.
632 Le laboureur. Cette expression vient de ce que, dans certaines provinces, on aiguillonnait les bœufs au labour avec une espèce de longue pique.
633 Ce sont des noms que les paysans du Poitou donnent à leurs bœufs, par rapport à la couleur du poil de ces animaux: garea, de varius, bigarré; frementin, pour fromentin, de couleur de froment; brichet, pour bourrichet, d’un gris tirant sut le roux.
634 Viens après moi; tu vas bien clopin clopant.
635 Pour siffle, en patois.
636 A vous échauffer jusqu’à en suer comme dans une étuve.
637 C’est-à-dire: Michel, cet homme demande le chemin de Parthenay; n’est-ce pas de ce côté-ci, en descendant?
638 Il m’est avis que c’est par deçà.
639 C’est-à-dire: Quand vous serez à cette grande croix, tournez à droite, et puis allez tout droit; vous ne pouvez manquer.
640 Voici la traduction du patois poitevin: Ce chevreau, monsieur?... le voulez-vous avec la mère? Da, il est bon, ce chevreau!... Pesez, monsieur, comme il est gras... La mère n’en a encore porté que deux... Ne voulez-vous qu’une parole? Je vois bien qu’il ne faut pas vous surfaire... Ma foi! il ne vous coûtera pas moins de cinq sous et demi.
641 Patois, idiome.
642 Village à trois lieues de Châtelleraut et autant de Poitiers.
643 Chasse au courre et au vol.
644 La merdé! j’ai vu le roi d’aussi près qu’aucun: il a le visage comme un homme; mais je parlerai à ce beau sergent qui mit avant-hier ma charrette et mon bœuf en la main du roi. La merdé! il n’a pas la main plus grande que moi.
645 C’est une des principales églises de Poitiers, qui compte saint Hilaire au nombre de ses premiers évêques.
646 A l’Université, avec ou comme les grimauds.
647 Compatriotes, en patois poitevin. Caméristes, c’est-à-dire en chambre, à l’enseigne du Bœuf couronné.
648 Rapetassés.
649 C’est-à-dire: A mon fils Michel... au Roi des bœufs ou auprès... Michel, mande-moi lequel c’est qui est mort, de ton frère Guillaume ou de toi; car j’en suis en une grande peine. Du reste, je veux bien t’avertir qu’on dit que notre évêque est à Dissai: vas-y pour prendre couronne (tonsure de prêtre); et la prends bonne et grande, afin qu’il n’y faille pas retourner à deux fois.
650 Château en Poitou, sur le Clain.
651 En poitevin, c’est Poitiers.
652 Mon père, je vous avertis que ce n’est pas moi qui suis mort; mais c’est mon frère Guillaume: il est bien vrai que j’étais plus malade que lui, car la peau me tombait comme à un cochon.
653 Contredire, disputer.
654 Les proverbes n’étaient pas favorables aux gentilshommes de cette province. On disait: Gentilhomme de la Beauce, qui garde le lit quand on refait ses chausses, et qui vend ses chiens pour avoir du pain.
655 En patois beauceron, chaudeau.
656 Ou gobets, morceaux.
657 Péter.
658 Pour en voilà.
659 Messire Jean Melaine ressemble assez au carme de la 83e des Cent Nouvelles nouvelles.
660 Gorger, rassasier.
661 Aujourd’hui cellerier.
662 A l’office.
663 C’est-à-dire avec l’impatience d’un chasseur qui entend le son du cor et le cri des chiens.
664 Atteindre se prend ici pour aveindre.
665 Un pain, non pas de la qualité, mais de la grosseur de ceux qu’on coupe par morceaux pour la soupe des lévriers.
666 Mesure à vin, ainsi appelée parce qu’elle tient quatre chopines.
667 La Guiche, valet de pied du prince de Condé, Henri de Bourbon, deuxième du nom, gagea de manger une éclanche pendant que midi sonnerait, pourvu qu’auparavant elle fût coupée en morceaux, et gagna la gageure. Il est fait mention de ce La Guiche dans une gazette bouffonne imprimée à Dijon en 1633: L’art admirable de La Guiche pour manger méthodiquement un membre de mouton pendant que douze heures sonnent.
668 On a dit depuis: Comme fit le roi François Ier devant Pavie. Ce proverbe: comme fit le roi devant Arras, vient de ce qu’en 1477 Louis XI, indigné contre les habitants d’Arras, fit tirer jusqu’à la dernière pièce de son artillerie sur leur ville, pour se venger de leurs insolences.
669 Il vaut peut-être mieux lire pierre, comme portent plusieurs éditions. On appelait pierre toute espèce de boulet, parce que les premiers boulets de canon furent en effet des pierres de grès arrondies.
670 C’étaient des pois cuits seulement avec de l’eau, du sel et de l’huile.
671 Pour morue.
672 C’est-à-dire qu’il ne lui fit point de grâce, parce que, en termes de chancellerie romaine, quand on dit qu’une provision est expédiée en forme commune, on entend qu’elle est expédiée sans grâce, sans privilège.
673 Allusion à patenôtre, Pater noster.
674 Cuirasse de brigand.
675 Casques. On les appelait morions à cause de leur couleur noire.
676 Arquebuses.
677 La caque était un quart de muid.
678 La Monnoye aurait dû nous apprendre quel est ce roi Cambles ou Cambletes. Je crois plutôt que ce nom est altéré, ainsi que la phrase qui termine cette Nouvelle: il s’agit peut-être de Candaule, roi de Lydie, de la famille des Héraclides, qui, une nuit, fit cacher son favori Gigès dans la chambre de la reine et la lui montra nue; ce qui amena sa perte, par vengeance de cette princesse outragée et non mangée.
679 Commencement d’une ancienne chanson.
680 Le vrai nom de cette famille était Gédoin. Voyez les Bigarrures, du seigneur des Accords (Tabourot), au chapitre des Anagrammes. Jean Gédoin était fils de Robert Gédoin, seigneur du fief nommé le Tour, et secrétaire de Louis XI, Charles VIII, Louis XII et François Ier.
681 Ce mot, qui nous est inconnu et qui ne figure dans aucun dictionnaire, équivaut peut-être à la locution usitée aujourd’hui: de ce pas. On pourrait lire aussi empêche, empêchement; emprise, entreprise, et empenne, plumes qui garnissent une flèche.
682 C’est-à-dire prendre au dépourvu. Allusion à un vieil usage selon lequel il ne fallait pas se montrer sans un rameau ou une feuille verte le premier jour de mai, sous peine de payer l’amende aux plaisants et de recevoir des avanies. Il y a une comédie de La Fontaine intitulée: Je vous prends sans vert.
683 Godé, en patois de Dijon, pour guedé, rouge de vin; ou godet.
684 Ou à sa manière, ou bien une fois dans sa vie.
685 Expression figurée, obscène, empruntée à Rabelais.
686 Doit-on lire face, comme dans d’autres éditions?
687 C’est-à-dire qu’on l’allonge ou raccourcit tant qu’on veut.
688 La salle de l’École de droit à Poitiers, où se lisaient les Institutes, s’appelait la Ministrerie. Florimond de Rémond, livre VII, chap. 11 de son Histoire de l’hérésie de ce siècle, en parlant d’Albert Babinot, un des premiers disciples de Calvin, dit qu’il avait été lecteur des Institutes en cette Ministrerie de Poitiers, et Calvin et d’autres le nommèrent M. le ministre; d’où ensuite le même Calvin prit occasion de donner le nom de ministres aux pasteurs de son Eglise.
689 Retiré.
690 Pour viendras-tu.
691 Pour boiras.
692 Pour voudras.
693 Ne buvait pas tant.
694 Boutique, étal.
695 Bosse.
696 Ceinture de métal, d’argent ordinairement.
697 C’est-à-dire la bouche.
698 Ce proverbe érotique est ancien dans la langue italienne, d’où il est tiré. Il se trouve dans Boccace, Journée VII de son Décameron, Nouv. 8, où Antoine Le Maçon a rendu la dansa trivigiana par la danse de l’ours, proverbe français équivalant, au lieu duquel on a dit depuis plus communément, et peut-être par corruption, la danse du loup.
699 Pour verre.
700 Petits flans.
701 Ce sont les idées mêmes de l’ancienne chanson bachique qui commence ainsi: Aussitôt que la lumière.
702 Danse où les danseurs s’embrassaient.
703 Caresse, baiser à la manière des pigeons.
704 Poursuivre, actionner, demander raison à.
705 Intermédiaires, entremetteurs.
706 La règle de saint François défendait aux cordeliers de porter de l’argent sur eux.
707 C’est-à-dire quand il y a matière, quand il le faut.
708 Pour accusa.
709 Bourses, escarcelles qu’on portait pendues à la ceinture.
710 A Toulouse, la place où se tient le marché s’appelle la Pierre, et en langage du pays, la Peyre.
711 Gueux, mendiant, chargé d’une poche ou besace.
712 Il faut lire tournement ou tournoiement, quoique toutes les éditions aient tourment.
713 Les Toulousains prononcent ainsi et appellent escloupet, petit sabot. On pourrait croire que le bruit qu’on fait en marchant avec ces esclops ou éclots leur a formé ce nom par onomatopée.
714 Élégance, recherche de parure.
715 Selon La Monnoye, ce mot est écrit à la gasconne, pour fillot, garçon, d’où l’on a fait filou.
716 François Dupatault, sieur de la Voulte, prévôt de l’hôtel du roi en 1545. Il est parlé de lui dans les Annales d’Aquitaine de J. Bouchet et dans l’Apologie pour Hérodote, ch. 17.
717 Ou bien en point, habillés comme il faut.
718 C’est-à-dire gens dévots, qui servent volontiers des messes, plient les chasubles, les corporaux, parent les autels, etc.
719 Cette expression s’entend de ces gens qui ont la mine trompeuse et qui cherchent à tromper le monde comme de vrais marchands.
720 C’est-à-dire la peur. On disait proverbialement la fièvre de Saint-Vallier, en mémoire de celle qui fit blanchir en une seule nuit les cheveux du seigneur de Saint-Vallier, un des complices du connétable de Bourbon, sous François Ier.
721 Le bourreau.
722 C’est un jurement affirmatif. On a dit: Par saint Jean! saint Jean! Jean! ah Jean! et à Jean!
723 En ce temps-là on portait la bourse pendue à un cordon en forme de baudrier sous l’aisselle gauche, d’où on la tirait quand on en avait besoin. «On la mettait, dit-il dans le conte suivant, par une fente qui était en la manche du sayon ou du pourpoint.»
724 Pour attentif.
725 Tout-à-coup, à l’improviste.
726 Allusion au jeu du métier deviné, où, quand on n’a pas deviné juste, on retourne se cacher, en attendant qu’on prépare la représentation d’un autre métier.
727 Coupeurs de bourses, parce que la plupart des bourses étaient de cuir et attachées à des courroies.
728 Pour dessiner ou désigner.
729 On dit maintenant emmieller.
730 Préparé, mis en avant, prétexte.
731 C’est-à-dire il tranche court, il finit la conversation. Couper la queue se disait autrefois du joueur qui ne voulait point donner de revanche après avoir gagné la partie.
732 Devant l’officialité, tribunal de l’évêque.
733 Parce que le prévôt riait aux dépens du criminel, de même que l’hôtelier rit aux dépens de son hôte.
734 C’est le nom qu’on a originairement donné aux voleurs qui habitaient les monts Pyrénées, vraisemblablement parce qu’ils allaient par bandes. On a depuis entendu par ce nom toute sorte de voleurs.
735 Guillaume Bouchet, qui rapporte le même fait, Serée 14, l’a tiré de ce conte.
736 Au propre, visage d’âne; mais le peuple donnait un sens obscène à ce terme injurieux, parce que le vieux mot vis, en gascon viet, n’était plus usité dans le sens de visage.
737 Ou quincailles, quincailleries.
738 Tombant, descendue.
739 Ayant l’épaule disloquée.
740 Pour égratigner.
741 Le diable.
742 En langage de vilain.
743 Ce gasconisme s’est conservé jusqu’au dix-septième siècle, puisque Ménage le reproche aux gens de la chambre des comptes de son temps.
744 Voyez une note sur ce mot dans la Nouvelle XII.
745 Enlèvement de meubles, d’objets nécessaires.
746 Beroalde de Verville, au ch. 31 de son Moyen de parvenir, prétend qu’il faut dire: Il souvient toujours à Martin de sa flûte, et fait là-dessus un conte. D’autres rapportent l’origine du proverbe à un biberon nommé Robin, accoutumé à ces verres appelés flûtes, qui tiennent chopine. «Le compagnon, disent-ils, étant devenu goutteux, n’osait plus, de peur d’augmenter ses douleurs, boire son vin que trempé; ce qui était cause que toutes les fois qu’il buvait il se souvenait de ses flûtes et les regrettait.» Mais l’origine la plus vraisemblable de ce proverbe se trouve dans la 76e des Cent Nouvelles nouvelles, intitulée la Musette.
747 Équivoque sur le mot saint.
748 Petits coqs.
749 Poules.
750 Pour accueil.
751 Il faut lire sans doute par.
752 La Monnoye croit que ce mot est pris pour affoulées, foulées, c’est-à-dire éreintées, estropiées.
753 Cette nomenclature érotique est imitée presque mot à mot d’une épigramme de Clément Marot.
754 Besiat, ou beziat, est un mot languedocien qui signifie douillet, mignard.
755 Pour la lancer.
756 Air, façon de page.
757 C’est un conte qui se trouve au livre 2 du Cortegiano de Baltazar de Castiglione. Un gentilhomme, à qui ce singe appartenait, jouant un jour contre lui aux échecs, en présence du roi de Portugal, perdit la partie; ce qui le mit si fort en colère, qu’ayant pris une pièce des échecs, il en donna un grand coup sur la tête du singe. L’animal, se sentant frappé, fit un cri; et se retirant dans un coin, semblait, en remuant les babines, demander au roi justice de l’injure qui lui avait été faite. A quelque temps de là, son maître, pour faire la paix, lui demanda revanche: le singe se fit beaucoup prier pour y consentir; enfin il se remit au jeu, où il ne manqua pas, de même que la première fois, d’avoir bientôt l’avantage. Mais, jugeant à propos de prendre ses sûretés, il saisit de la main droite un coussin et s’en couvrit la tête pour parer le coup qu’il appréhendait de recevoir, tandis que de la main gauche il donnait échec et mat au gentilhomme; après quoi, il alla gaillardement faire un saut devant le roi en signe de victoire.
758 Exalter.
759 Oppien, livre II de la Chasse, attribue aux éléphans un langage articulé semblable à la voix humaine; et Christophe Acosta dit à peu près la même chose des éléphans du Malabar. Il cite même l’exemple d’un de ces animaux, qui fut requis par le gouverneur de la ville de Cochin de prêter son concours à la mise à flot d’une galiote du roi de Portugal, et qui répondit très à propos et très-intelligiblement: Hoo, hoo; ce qui, dans la langue du pays, signifiait qu’il le voulait bien.
760 Hygin, dans son poème astronomique, livre II, chap. 23, raconte que l’âne sur lequel Bacchus passa certain marais de Thesprotie reçut, en récompense de ce service, le don de la parole.
761 Il semble que cela regarde Guilio Camillo Delminio, inventeur d’une mnémonique à l’aide de laquelle il se faisoit fort, dans l’espace de trois mois, de rendre un homme capable de traiter en latin quelque matière que ce fût, avec toute l’éloquence de Cicéron. François Ier, auprès de qui, en 1533, il trouva moyen d’avoir accès, lui fit donner six cents écus et le chargea de rédiger son invention par écrit; ce que Jules, mort en 1544, n’a exécuté que fort imparfaitement dans deux petits traités assez confus qu’il a laissés, l’un intitulé Idea del theatro, l’autre Discorso in materia di esso theatro. Étienne Dolet, dans ses lettres et dans ses poésies, a parlé de cet Italien comme d’un escroc qui avait pris le roi pour dupe.
762 Jeu de mots sur mine, figure, air d’une personne, et mine, mesure de grains contenant six boisseaux de Paris.
763 Occupé autour du singe.
764 Ce fut vers la fin du règne de François Ier et après le mariage de Catherine de Médicis avec le dauphin, depuis roi de France sous le nom de Henri II.
765 Instruction de singe. Mot fait à l’imitation de cyropédie, instruction de Cyrus. La Monnoye fait observer que le mot de cyropédie ayant été créé par Jacques des comtes de Vintimille, traducteur de l’Institution de Cyrus par Xénophon, et cette traduction n’ayant été imprimée pour la première fois qu’en 1547, on peut juger que Bonaventure Des Periers, mort avant 1544, n’a pu prendre cyropédie pour le modèle de singéopédie.
766 C’est la morale de la fable de La Fontaine.
767 Tandis pour cependant se disait encore du temps de Malherbe.
768 Joubert, dans son traité du Ris, fait un conte à peu près semblable d’un médecin qui avait un singe. Il dit que ce médecin étant dangereusement malade, ses domestiques crurent qu’il n’en reviendrait pas. Dans cette pensée, craignant peut-être qu’ils ne fussent mal payés de leurs gages, ils délibérèrent de se payer eux-mêmes par leurs mains. L’un s’empara d’une courtepointe, l’autre d’un tapis, l’autre d’un paquet de linge; chacun se munit de quelque pièce. Le singe, attentif à leurs mouvements, prit de son côté la robe rouge et le bonnet de son maître; et celui-ci, le voyant se carrer dans cet équipage, trouva la chose si plaisante, qu’il ne put s’empêcher d’en rire aux éclats. Par l’effet de ce rire, une chaleur bienfaisante venant à se répandre dans tout son corps, la nature reprit des forces, et peu de temps après il guérit entièrement.
769 On trouve très-souvent l’expression de lieutenant du mari dans les Cent Nouvelles nouvelles.
770 Imité des Cent Nouvelles nouvelles, XLVII.
771 Invitation, avance.
772 Quant à moi.
773 Couplet de quelque chanson de ce temps-là.
774 Qui lui est propre.
775 Mis en avant.
776 Les vacances des cours souveraines. Ce mari était donc un magistrat ou un avocat.
777 Naudé, dans ses Considérations sur les coups d’Etat, trouve, par rapport à la matière de son livre, l’invention de ce médecin parfaitement bien imaginée.
778 C’est ici que finissent les Contes attribués à Bonaventure Des Periers. Les suivants sont de ses éditeurs, qui les ont empruntés la plupart, presque textuellement, à d’autres conteurs, tels que Henri Estienne, Noël du Fail, etc.
779 Imité de l’Apologie pour Hérodote, par Henri Estienne, chap. 15.
780 Pour pelaudez, battez, écorchez, prenez au poil et à la peau.
781 Imité des Cent Nouvelles nouvelles, LXXIX, l’Ane retrouvé, et reproduit dans les Serées de J. Bouchet, serée 10, et dans le recueil des Plaisantes Nouvelles, nouvelle 58.
782 Rabelais dit dans son Pantagruel, livre II, chap. 1: «Autres croissent par les oreilles, lesquelles tant grandes avoient, que de l’une faisoient pourpoint,» etc.
783 Défilés, vallons.
784 Jeu de mots sur âne et hennir, qu’on écrivait hannir.
785 Recouvré, retrouvé.
786 Ce conte se trouve aussi dans les Plaisantes Nouvelles, nouvelle 14.
787 Jusqu’à la philosophie occulte.
788 Femme de médecin.
789 Près de.
790 Imité d’Érasme in Convisio fabuloso, et répété par Henri Estienne dans l’Apologie pour Hérodote, chap. 15.
791 Ce passage nous apprend qu’au seizième siècle on donnait d’abord le nom de bottines à des espèces de guêtres en cuir, et que, par extension, ce nom avait été appliqué à des demi-bottes.
792 On lit un conte à peu près semblable dans le Recueil de divers Discours, imprimé à Poitiers, in-4o, en 1556.
793 Il vaut mieux lire guère.
794 Ce sont les titres des dictionnaires latins en usage à cette époque dans les classes.
795 Pour balayer.
796 Dans la fameuse Épître au roi pour avoir été dérobé.
797 Recueilli aussi dans les Plaisantes Nouvelles, 68. Voyez sur Triboulet la 3e Nouvelle de Bonaventure Des Periers.
798 C’est-à-dire, sans doute, quelque folie dont il assommait les auditeurs.
799 Marotte, sceptre de fou.
800 Le Domenichi, dans son recueil imprimé à Florence l’an 1548, rapporte un fait analogue sans nommer Triboulet.
801 Elle eut lieu vers l’année 1537, puisque son épitaphe se trouve dans les poésies latines de Jean Voulté, publiées en 1538.
802 Ce conte, tiré du vingtième sermon de l’Avent par Olivier Maillard, a été traduit textuellement par Henri Estienne, au chap. 6 de l’Apologie pour Hérodote.
803 Imité du Recueil de divers Discours, imprimés à Poitiers, in-4o, en 1556.
804 C’est-à-dire préparant sa pendaison.
805 Ce conte se trouve aussi dans l’Apologie pour Hérodote, chap. 39; Henri Estienne nomme ce conseiller Godon.
806 Qui copie, imite, contrefait plaisamment, comme les copieux de La Flèche, qui font plus haut le sujet de deux Nouvelles.
807 Ce conte est tiré presque mot à mot du sixième et quatorzième chapitre des Propos rustiques de Noël du Fail.
808 Cette mode date du règne de Charles VI, vers 1390.
809 Il faut rétablir ce passage d’après le texte même des Propos rustiques: «La foi des femmes vers les hommes étoit inviolable; et n’étoit aussi loisible aux hommes, fors de jour ou de nuit, vers leurs prudes femmes l’enfreindre. Ainsi, etc.»
810 Oies mâles.
811 Se sèche comme du foin.
812 Raconté aussi par Henri Estienne, dans son Apologie pour Hérodote, chap. 36.
813 Il se nommait Le Coq et était curé de Saint-Eustache et chanoine de Notre-Dame. Il passait pour un savant théologien.
814 C’est-à-dire en haine.
815 Plaisant.
816 Fripon. Le nom du poète Villon était un sobriquet que François Corbeuil devait à ses vols.
817 Recueilli dans l’Apologie pour Hérodote, chap. 15.
818 Des demi-pistoles.
819 Batelier, gondolier.
820 Boutades, bons mots.
821 Irlandais.
822 Avoir de l’entregent.
823 Habitants de l’île de Micone. C’est Érasme qui fait le portrait de ces parasites.
824 Faméliques.
825 Assemblées, festins.
826 Se rassasier.
827 Mangeait. On dit encore familièrement: casser des croûtes.
828 Voyez ce conte dans l’Apologie pour Hérodote, chap. 16.
829 C’est-à-dire monts et merveilles.
830 Il semble que l’on a dû dire perot pour perroquet, qui se nommait autrefois papegai; mais perot doit plutôt s’entendre d’un de ces moines gaillards qu’on appelait pères ou beaux pères.
831 Recueilli aussi par Henri Estienne, chap. 15 de l’Apologie pour Hérodote.
832 Rapporté par Henri Estienne, chap. 17 de l’Apologie pour Hérodote.
833 On disait plutôt mettre sus.
834 Voyez encore l’Apologie pour Hérodote, chap. 36.
835 Étudié, médité, travaillé.
836 Henri Estienne ajoute: au pont d’Antoni.
837 Gros cheval pour porter une malle ou valise.
838 Imité de Jean-Jovien Pontan, et de Chassaneus, partie XIe du Catalogus gloriæ mundi, considér. 48.
839 C’est Nicolas III, marquis d’Est et de Ferrare, qui vivait au quinzième siècle, et qui fut un des princes les plus estimés de son temps.
840 Nous avons, pour le sens, changé ainsi le texte original, qui porte à fois.
841 Tours de passe-passe. On appelait ainsi les danses vives et pétulantes, accompagnées de beaucoup de passes ou figures.
842 Rapporté aussi par Henri Estienne, chap. 15 de l’Apologie pour Hérodote.
843 Henri Estienne nous apprend que ce fut M. de Nevers; sans doute François de Clèves, premier du nom, duc de Nevers, né en 1516, mort en 1566.
844 Henri Estienne a supprimé ce mot, qu’il n’entendait peut-être pas, et qui doit signifier fatigué, usé, défiguré, dans le sens de l’expression populaire: Il a rôti le balai.
845 L’île de Terre-Neuve fut découverte en 1504 par des pêcheurs normands, et François Ier y envoya, en 1524, Jean Vérazzan pour en prendre possession.
846 Fiel, cœur.
847 Il faut lire sans doute par fourrière, remise préventive sous la garde de la justice.
848 Mordu.
849 Locution proverbiale, signifiant qu’il lui arriva malheur.
850 Recueilli aussi dans l’Apologie pour Hérodote, chap. 18, où ce gentilhomme est nommé d’Avenchi.
851 L’édition de La Monnoye porte ayant, ce qui fait une phrase mal agencée.
852 Henri Estienne écrit particulière.
853 Partager.
854 Imité des Cent Nouvelles nouvelles, LXIV, le Curé rasé, et rapporté aussi par Henri Estienne, chap. 15.
855 C’est-à-dire, il était convenu en secret avec lui.
856 Semblant.
857 C’est-à-dire dans ses lacs.
858 Imité du Décamerone de Boccace, Nov. 5, Giorn. III; des Cent Nouvelles nouvelles, et recueilli aussi par Henri Estienne, chap. 15. Le conte du Magnifique, parmi ceux de La Fontaine, a quelque analogie avec celui-ci.
859 Maladie d’esprit, vertigo, ver-coquin.
860 Voyez une nouvelle à peu près semblable dans Bebelius, Facet. II, 136; et dans Le Domenichi, Facetie e Motti, l. 3.
861 Voyez la même anecdote dans l’Apologie pour Hérodote, chap. 16, où le chancelier cardinal Duprat est désigné comme l’auteur de ce coq-à-l’âne, ainsi qu’on disait alors.
862 Pour provision.
863 Rapporté aussi par Henri Estienne, dans l’Apologie pour Hérodote, chap. 36. Ce curé est celui de Brou, que Bonaventure Des Periers nous a déjà fait connaître dans plusieurs contes.
864 Arrangerais.
865 Cette dernière phrase est imitée des bateleurs et des charlatans, qui, après avoir annoncé leur marchandise ou leurs tours, disent à leurs musiciens de sonner une fanfare.
866 Recueilli par Henri Estienne, chap. 15 de l’Apologie pour Hérodote.
867 C’est-à-dire les écus.
868 Créancier, prêteur.
869 Éloigner, écarter.
870 Cette nouvelle se trouve aussi dans le Recueil de plaisantes Nouvelles, page 249.
871 Pour dépensaient.
872 Charles de Lorraine, archevêque et duc de Reims, cardinal, fils de Claude de Lorraine, premier duc de Guise. Il naquit en 1524 et mourut en 1574.
873 Recueilli également par Henri Estienne, chap. 15 de l’Apologie pour Hérodote.