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Nouvel atlas de poche des champignons Comestibles et Vénéneux les plus répandus. Série II (Première édition)

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Mérule pleureur.—Merulius lacrymans.

Les Merulius se distinguent des autres Polyporées en ce qu’ils ont plutôt des plis anastomosés que de véritables pores.

Le Mérule pleureur, appelé aussi Merulius destruens (destructeur) se trouve dans les endroits humides, les caves principalement, derrière les boiseries et surtout sous les parquets.

Lorsqu’il n’est pas fructifié, il se montre à nous sous la forme de filaments blancs et ténus qui vont souvent fort loin pour trouver des bois à détruire, puis quand les conditions sont favorables, il se condense en une membrane assez consistante, grisâtre ou blanche sur les bords, jaune ou jaunâtre au centre, où s’organise l’hyménium; c’est alors qu’apparaissent les alvéoles ou pores, qui tout d’abord ressemblent un peu à de la fraise de veau; puis les spores se forment, mûrissent et donnent à la membrane une teinte jaune brunâtre.

Les dimensions de la plaque hyméniale sont très variables, elles peuvent aller, de quelques centimètres, à 10 et 20 centimètres, être circulaires ou allongées.

Sous l’influence des courants et aussi par leur puissance de projection, ces spores peuvent se déposer très loin sous forme d’une poussière rougeâtre.

C’est un champignon redoutable, surtout pour les bois tendres et principalement les sapins, qui sont dévorés en peu de temps. Le meilleur moyen de s’en préserver est tout d’abord de brûler tout ce qu’il atteint, et de badigeonner avec une solution bouillante de sulfate de cuivre à 10% tout ce qui est atteint, sans en excepter les bois neufs que l’on emploie: il faut en outre ménager des courants d’air.

—Planche 53—

Sur les bois, dans les endroits humides—Toute l’année

Mérule pleureur—Merulius lacrymans

Nuisible aux bois d’industrie


Hydne hérisson.—Hydnum erinaceum.

Nous savons que les Hydnum sont tous garnis sur leur surface hyméniale de pointes plus ou moins longues auxquelles on a donné le nom d’aiguillons. Les spores se trouvent à la surface de ces aiguillons.

Nous parlerons aujourd’hui de l’un des plus anciens et des plus beaux parmi les champignons de ce genre.

L’Hydne hérisson se développe toujours dans les cavités qui se trouvent sur les arbres, mais de préférence sur les chênes et les hêtres. Lorsque le mycélium est suffisamment organisé, il projette au dehors de l’orifice ou de la cavité une masse charnue, blanche, semblable à un moignon, lequel, une fois dehors, s’élargit plus ou moins, de façon à représenter un coussinet ou une épaulette, puis il se développe tout autour des quantités de prolongements filiformes très allongés sur le devant et bien plus courts ailleurs. Ces prolongements, blancs ou blancs jaunâtres, prennent tous la direction verticale et sont parallèles les uns aux autres, en sorte que quand le champignon s’est complètement développé, on croirait avoir devant soi une épaulette d’une nature particulière.

L’Hydne hérisson est comestible, mais sa chair est de consistance un peu ferme; comme saveur, il rappelle assez celle du champignon de couche.

C’est un champignon assez rare qui toujours excite l’admiration des mycologues qui ont la chance de le rencontrer.

—Planche 54—

Sur les vieux arbres blessés—Été, automne

Hydne hérisson—Hydnum erinaceum

Comestible


Hydne imbriqué.—Hydnum imbricatum.

L’Hydne imbriqué, appelé aussi barbe de bouc, comporte un chapeau et un pied. Le chapeau est épais, charnu, un peu arrondi, puis plat ou un peu déprimé, souvent difforme et irrégulier sur les bords qui sont minces, ondulés, lobés; il est en outre le plus souvent parsemé de grosses écailles tuberculeuses assez régulièrement disposées. Ces écailles sont plus foncées (quelquefois presque noires) que le reste du chapeau, qui est brunâtre ou terre d’ombre. A la partie inférieure du chapeau se trouvent des aiguillons fragiles d’un blanc sale ou cendrés, qui se prolongent sur le pied.

Pied plutôt court, épais, gris, brun ou rougeâtre.

Chair ferme, cassante, sèche, d’un blanc pâle ou grisâtre, un peu amère.

On trouve ce champignon en automne, dans les bois de conifères; il est comestible.

Hydne gélatineux.

Hydnum (Tremellodon) gelatinosum.

L’Hydnum gelatinosum, que l’on nomme aussi Tremellodon gelatinosum, a un chapeau de consistance gélatineuse, translucide, grisâtre ou brunâtre, lisse, irrégulier, souvent dimidié ou terminé par un pied latéral de même consistance. A la partie inférieure du chapeau existent des aiguillons moins transparents; chair à saveur agréable.

On trouve toujours ce champignon près de terre, sur les souches d’arbres verts, où il se groupe plus ou moins. Il est comestible.

—Planche 55—

Sur la terre Souches de conifères
Hydne imbriqué Hydne gélatineux
Hydnum
imbricatum
Hydnum (tremellodon)
gelatinosum
Comestibles

Clavaire fusiforme.—Clavaria fusiformis.

Comme l’indique son nom, cette Clavaire a la forme d’un fuseau, c’est-à-dire qu’elle s’effile à ses extrémités.

Elle mesure de 5 à 8 centimètres et est de couleur jaune vif un peu mat. Elle est, à l’intérieur, compacte, puis creuse, d’abord jaune, puis blanchissante.

La Clavaire fusiforme est simple, mais elle pousse toujours en touffes formées de nombreux rameaux.

On la trouve à l’automne, dans les bois, les gazons, les bruyères; elle est comestible.

On trouve dans les mêmes endroits d’autres Clavaires jaunes, de couleurs moins vives et aussi comestibles.

Clavaire en pilon.—Clavaria pistillaris.

Cette Clavaire, qui ressemble au pilon des pharmaciens, se compose essentiellement d’une partie renflée, généralement oblongue et s’atténuant peu à peu jusqu’à la base: elle peut atteindre de 10 à 15 centimètres, sur une épaisseur de 2 à 4 centimètres. La tête ou clavule est rougeâtre ou d’un jaune fauve, lisse, ridée ou sillonnée par places.

Chair blanche, compacte, filandreuse, se continuant jusqu’à la base.

La partie inférieure est moins colorée et presque blanche.

Quoique peu agréable, elle est comestible; on la trouve à l’automne et même pendant l’été, dans les bois ombragés.

—Planche 56—

Dans les bois—Été, automne

Clavaire fusiforme Clavaire en pilon
Clavaria fusiformis (gauche) Clavaria pistillaris
Comestibles

Gyrocéphale helvelloïde.
Gyrocephalus (Guepinia) helvelloides.

Les Gyrocephalus (ou Guepinia) sont des champignons gélatineux assez fermes, stipités, ayant un peu la forme d’une spatule ou d’une cuiller, ou encore d’un lobe d’oreille.

Ils se distinguent des Tremella par leurs basides linéaires et leurs spores courbées.

Le Gyrocephalus helvelloides, ainsi appelé parce qu’il ressemble un peu à certaines Helvelles, se compose d’un pédicule blanchâtre ou rougeâtre plus ou moins grand, et se prolongeant en une sorte de chapeau irrégulier, spatulé, lobé ou festonné, quelquefois même il est creusé en entonnoir et presque toujours plus développé d’un côté que de l’autre. Il peut atteindre une hauteur de 5 à 10 centimètres; il est un peu translucide, rouge ou rose orangé, et de consistance molle gélatineuse.

L’hyménium se trouve à la partie inférieure du chapeau, il est vaguement plissé.

En raison de sa couleur, certains mycologues le nomment Gyrocephalus rufus (Gyrocéphale rouge).

On trouve ce champignon à terre, surtout dans les montagnes et sous les conifères.

Il peut être consommé en salade.

—Planche 57—

A terre, sous les conifères—Été, automne

Gyrocéphale helvelloïde—Gyrocephalus (Guepinia) helvelloides

Comestible


Calocère visqueuse.—Calocera viscosa.

Les Calocera sont voisins des Clavaria, dont ils diffèrent par leur consistance gélatineuse, visqueuse, cornée étant secs.

Ce sont des champignons aux couleurs vives, à réceptacle simple ou rameux, isolés ou cespiteux et poussant sur les arbres ou les bois décomposés.

Le Calocera viscosa, ou Calocera flammea, comme on le nomme aussi, est formé de rameaux plus ou moins nombreux, dressés, cylindriques ou un peu aplatis, un peu bifurqués au sommet. Toute la plante est jaune rougeâtre, plus foncée à la dessiccation.

Inférieurement, le champignon se prolonge en une racine tenace radicante. Nous le croyons comestible, mais il ne vaut pas les Clavaires, c’est en tous cas une petite espèce.

Auriculaire mésentérique.
Auricularia mesenterica.

Les Auricularia font partie des Trémellinées ou Auriculariées, du mot latin Auricula, oreille. Dans ces champignons, l’hyménium est quelque peu plissé, ridé, et les spores sont oblongues, courbées et assez grosses.

L’Auriculaire mésentérique, nommée aussi Auriculaire trémelloïde, vient sur les souches décomposées, qu’elle garnit de nombreux chapeaux d’abord adhérents, puis réfléchis, entiers, arrondis, gris brunâtre, zonés.

L’hyménium, qui se trouve à la partie inférieure, est d’un brun violacé, plissé, ridé.

—Planche 58—

Sur les troncs—Été, automne

Calocère visqueuse Auriculaire mésentérique
Calocera viscosa
(bas)
Auricularia mesenterica
(haut)
Non comestibles

Phallus puant.—Phallus impudicus.

Ce champignon, que les anciens naturalistes avaient nommé Morille puante, œuf du diable, se rencontre assez fréquemment dans les bois sablonneux.

Il se présente à l’origine comme une sorte d’œuf blanchâtre ou grisâtre. Ces œufs se montrent à moitié émergés du sol, ou même ils reposent tout à fait sur les débris ou le mycélium s’est implanté. A un moment donné, cet œuf se rompt irrégulièrement pour donner issue au champignon proprement dit, qui, dans l’espace de quelques heures, atteint tout son développement.

Il se présente alors sous la forme d’un pédicule long de 10 à 20 centimètres, cylindro-conique aux extrémités, fistuleux et complètement percé de nombreuses perforations qui lui donnent une très grande légèreté. Sa partie supérieure est garnie d’une sorte de coiffe munie d’alvéoles renfermant à leur intérieur une mucosité verdâtre et malodorante où se trouvent les spores. C’est cette matière que les insectes transportent inconsciemment dans d’autres endroits, qui contribue à propager l’espèce.

Bien qu’un tel champignon n’invite guère à le consommer, on assure qu’à l’état d’œuf, il a été mis en vente sur le marché d’Épernay.

On trouve dans les mêmes endroits le Phallus imperialis, sensiblement plus rare que le précédent; il a la volve rose, puis le Phallus caninus (Phallus de chien), beaucoup plus grêle dans toutes ses parties, avec la tête rose.

—Planche 59—

Sur la terre des bois sablonneux—Été, automne

Phallus puant—Phallus impudicus

Non comestible


Scléroderme vulgaire.—Scleroderma vulgare.

Le nom de ce champignon lui vient de deux mots grecs, qui signifient qu’il a la peau dure.

Les Sclérodermes ont un peu l’aspect des vesses-loup (Lycoperdon), mais ils en diffèrent en ce que l’enveloppe qui recouvre le tissu fructifère est épaisse, coriace, alors que dans les Lycoperdons elle est mince; de plus, la trame fructifère est, dans les Lycoperdons, homogène et dépourvue dans le jeune âge de cellules ou logettes qui existent dans les Scleroderma.

Le Scléroderme vulgaire se trouve dans les terrains maigres sur la terre, où il adhère par un faisceau de petites racines.

C’est un réceptacle plus ou moins difforme, globuleux, sessile ou à peine stipité, dur, ferme, marqué à sa surface de squames ou d’alvéoles quelque peu verruqueuses. La chair est d’abord blanche, divisée en logettes, puis elle devient noire et grenue, et non pulvérulente comme dans les vesses-loup.

Astre hygrométrique.—Astreus (Geaster) hygrometricus.

Ces champignons, plus connus sous le nom de Geaster (étoile de terre), ressemblent tout d’abord à des Lycoperdons, mais, à l’encontre de ces derniers, l’enveloppe du champignon se sépare en deux parties; l’une, extérieure, qui se divise en plusieurs lobes se recourbant plus ou moins en dehors, suivant l’état hygrométrique de l’air, et une interne, mince, continuant à envelopper les spores. A cet état, le champignon représente assez bien une étoile. L’enveloppe intérieure s’ouvre au sommet pour laisser passage aux spores.

L’Astre hygrométrique se trouve fréquemment sur la terre, dans les endroits sablonneux.

—Planche 60—

Sur la terre sablonneuse—Été, automne

Scléroderme vulgaire Astreus hygrométrique
Scleroderma vulgare
(bas)
Astreus (geaster)
hygrometricus (haut)
Non comestibles

Clathre en réseau.—Clathrus cancellatus.
(Clathre rouge.)—(Clathrus ruber.)

Comme le Phallus puant dont il est proche, le Clathre est à son origine renfermé dans une sorte d’œuf, mais plus arrondi, blanchâtre et marqué extérieurement d’impressions polygonales résultant de la pression intérieure du champignon. Cet œuf se déchire irrégulièrement à son sommet pour laisser voir le champignon proprement dit. On voit alors se produire une sorte de sphère, découpée par des mailles polygonales plus ou moins nombreuses, irrégulières, formant comme un treillis rose, rouge ou jaune rougeâtre intérieurement, d’une structure délicate et fragile. A l’intérieur, ces branches anastomosées sont garnies d’un hyménium verdâtre d’odeur fétide et renfermant de nombreuses spores que les insectes se chargent de propager au loin.

Le Clathre se trouve surtout dans le midi et le sud-ouest de la France, sous les oliviers et dans les friches, à l’automne.

Spathulaire jaunâtre.—Spathularia flavida.

Ce champignon tire son nom du mot latin Spathula, qui signifie spatule.

C’est un champignon comprenant un pied blanc ou blanchâtre, épais, dressé, cylindrique ou comprimé, plus large à la base qu’au sommet et mesurant à peu près 5 centimètres de hauteur. A sa partie supérieure, il est couronné ou plutôt enchâssé par une tête oblongue, comprimée, entière ou festonnée, jaune et de consistance charnue molle.

L’hyménium est formé de thèques renfermant 8 spores filiformes.

Se trouve surtout sous les pins, à l’automne; comestible.

—Planche 61—

En groupe sous les conifères A terre dans le midi et l’ouest
Automne
Spathulaire jaunâtre Clathre en réseau
Spathularia flavida Clathrus cancellatus
Comestible Non comestible

Bulgarie salissante.—Bulgaria inquinans.

Champignon bizarre, qui pousse pendant une grande partie de l’année sur les chênes malades ou abattus. Son nom lui vient de Bulga, qui signifie bourse, à cause de l’analogie qu’il a avec certaines bourses à quêter.

La Bulgarie débute par une petite boule jaune rougeâtre velue, de la grosseur d’un pois; puis cette boule s’ouvre à sa partie supérieure pour montrer une surface concave, puis plane, avec les bords légèrement relevés.

Complètement développée, la Bulgarie ressemble assez à un cône tronqué qui adhérerait au support par sa petite base: elle mesure de 1 à 3 centimètres, sur une hauteur à peu près égale.

L’hyménium représente un disque plat, mais fuligineux, formé de nombreuses thèques, renfermant de 4 à 8 spores ovales, qui se répandent tout à l’entour comme une poussière noire.

Extérieurement, le champignon est brunâtre, velu et marqué de quelques zones parallèles; chair gélatineuse, coriace, noire, de saveur mucilagineuse, puis légèrement piquante et comme un peu marécageuse: ce qui en fait un comestible de peu de valeur.

La Bulgarie pousse abondamment sur les chênes malades et surtout abattus.

—Planche 62—

Sur les troncs abattus, chêne, hêtre—Été, automne

Bulgarie salissante—Bulgaria inquinans

Comestible peu estimé


Pézize orangée.—Peziza aurantia.

Ce joli champignon ne peut échapper aux regards du plus distrait des mycologues, à cause de sa couleur vive et voyante, et aussi parce qu’il vient généralement en grand nombre là où il se plaît.

La Pézize orangée débute tout d’abord par une très petite surface, qui gagne rapidement et finit par acquérir une largeur de 3 à 5 centimètres. De régulière qu’elle était et appliquée sur le sol, elle se contourne plus ou moins d’une façon capricieuse et montre des bords sinués, ondulés.

Extérieurement et intérieurement, elle est rouge orangé.

L’hyménium, qui est un peu plus foncé, occupe la partie interne de la coupe, il est formé, comme dans tous les discomycètes, de thèques contenant 8 spores, elliptiques réticulées.

De même qu’avec les pézizes de grande dimension, on peut très bien, avec la Pézize orangée, constater la projection des spores sous forme d’un petit nuage.

On la trouve à l’automne et commencement de l’hiver, dans les bois, les chemins frais, et surtout là où la terre a été battue, et c’est merveille de voir ces multiples champignons rivaliser d’intensité, de coloris et de formes.

Elle est si jolie et si abondante, et, disons-le, si propre, que l’on peut bien se risquer à la manger, car elle est comestible.

Voici la recette qui nous a été communiquée:

Il suffit, après les avoir bien nettoyées, de les préparer au sucre avec un peu de kirsch; ce serait excellent.

—Planche 63—

Sur la terre humide—Automne, hiver

Pézize orangée—Peziza aurantia

Comestible


Xylaire hypoxyle.—Xylaria hypoxylon.

La Xylaire hypoxyle est totalement différente d’aspect de la suivante; elle est aussi plus commune, et beaucoup l’ont foulée aux pieds sans avoir pris la peine de l’examiner.

On dirait de petits arbuscules qui se pressent sur un chicot d’arbre, coupé près du sol: ils sont souvent très nombreux, et si l’on tente de les cueillir, on éprouve une assez grande résistance, et l’on remarque que les doigts sont imprégnés d’une poussière blanche.

Si nous examinons l’un quelconque de ces arbres en miniature, nous constaterons une base unique fortement implantée sur le bois nourricier; puis ce rameau se renfle un peu et nous offre l’aspect ruguleux mentionné dans la Xylaire polymorphe, et si dans ce renflement nous faisons une section, nous y retrouvons les périthèces, les asques et les spores.

Plus haut, le rameau change d’aspect, il se rétrécit, s’aplatit, se bifurque ou même se trifurque en donnant lieu à des rameaux plats pouvant eux-mêmes se diviser à nouveau. Ces rameaux sont blancs, et ce sont eux qui nous ont taché les doigts tout à l’heure. Cette poussière blanche est formée de spores très petites, rondes, ce sont des conidies, qui répondent à un autre mode de reproduction.

Voir page 65 la description de la Xylaire polymorphe.

—Planche 64—

Sur les souches—Toute l’année

Xylaire polymorphe Xylaire hypoxyle
Xylaria polymorpha (bas) Xylaria hypoxylon (haut)
Non comestibles

Xylaire polymorphe.—Xylaria polymorpha.

Le botaniste qui rencontre pour la première fois cette singulière production a peine à croire qu’il se trouve en présence d’un champignon.

Figurez-vous, sur une souche plus ou moins décomposée, une masse noirâtre résultant d’un assemblage de tubercules irréguliers, digités ou spatules; les uns sont renflés, bosselés, contournés et terminés par une sorte de pied court, beaucoup plus mince, d’autres sont plus allongés, ovoïdes ou digités, également pédicellés; mais tous présentent la même teinte brune noirâtre et une surface rugueuse. Si l’on fait une section longitudinale de l’un d’eux, on trouve que ces clavules sont remplies d’une chair blanche assez tendre et comme un peu veinée. En examinant la coupe avec plus d’attention, on remarque sur toute la périphérie de la section, de petits points brunâtres régulièrement disposés. Ce sont autant de périthèces ou conceptacles qui renferment les organes de la reproduction.

Chaque périthèce ou conceptacle contient de nombreuses thèques à 8 spores ovales ou arrondies.

Le nom de polymorphe lui vient de la diversité des formes que peut affecter ce champignon, que l’on trouve toute l’année sur les souches en voie de décomposition.

Non vénéneux, mais non comestible en raison de sa constitution. Il fait partie, comme le précédent, du groupe des Pyrénomycètes.


PARTIE II
Généralités


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