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Tableau historique et pittoresque de Paris depuis les Gaulois jusqu'à nos jours (Volume 2/8)

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CURIOSITÉS DU MONASTÈRE DES MINIMES DE CHAILLOT.

TABLEAUX.

Dans l'avant-chœur, quatre tableaux de Sébastien Bourdon, représentant:

Le premier à droite, la Décollation de saint Jean.—Sur l'autel à côté, le baptême de N. S.—Dans la chapelle à gauche, une sainte Geneviève repoussant, avec l'aide d'un ange, le démon qui veut éteindre son cierge.—Sur le lambris qui étoit auprès, la même sainte prosternée aux pieds de saint Germain, évêque d'Auxerre, qui lui donne une médaille.

Dans la chapelle de la Vierge, une Assomption.—Dans celle de Sainte-Marthe, Louis XI recevant saint François de Paule, sans nom d'auteur.—Parmi plusieurs tableaux qui se trouvoient dans la sacristie, on remarquoit une très-belle adoration des bergers, par La Hyre.

TOMBEAUX ET SÉPULTURES.

Dans la chapelle de la Vierge étoit le mausolée du maréchal et vice-amiral Jean d'Estrées, mort en 1707. Sur le sarcophage, terminé des deux côtés en proue de vaisseau, on voyoit un Génie appuyé sur des palmes et des trophées, et tenant un médaillon qui offroit en bas-relief le portrait du maréchal et celui de son épouse, Marie-Marguerite Morin, morte en 1714. Le cœur de cette dame étoit déposé dans le même tombeau.

Dans la chapelle de Sainte-Marthe, on voyoit le mausolée de Françoise de Veynes, ou Veyni, épouse du fameux chancelier et cardinal Antoine Duprat.

Les autres personnages remarquables enterrés dans cette église étoient:

Jean d'Alesso, petit-neveu de saint François de Paule, mort en 1572.

Marie de La Saussaye son épouse.

Magdeleine d'Alesso, femme de Pierre Chaillot, secrétaire de la chambre du roi, morte en 1583. Il y avoit dans cette église une chapelle destinée à la sépulture de cette famille.

Olivier Lefebvre, seigneur d'Ormesson et d'Eaubonne, mort en 1600.

Anne d'Alesso son épouse, morte en 1590.

François Jourdan, professeur royal en hébreu dans le dix-septième siècle[610].

HÔTELS.

Les quartiers neufs, où l'on pouvoit disposer plus facilement de vastes emplacements, et surtout ceux où étoient situées les maisons royales, furent bientôt couverts, comme nous l'avons dit, d'hôtels magnifiques, habités par les personnages que leur rang et leur opulence appeloient aux premières charges de l'État, et obligeoient à une grande représentation. Un nombre considérable d'habitations de ce genre s'élevèrent autour du palais des Tuileries dès son origine, et plusieurs même devinrent célèbres dans l'histoire de Paris. Nous avons rassemblé ce qui reste de traditions curieuses sur ces anciens édifices, dont plusieurs ont été détruits; et nous donnerons en même temps la nomenclature exacte, et quelquefois la description de ceux qui ont été successivement élevés jusque dans les derniers temps de la monarchie.

ANCIENS HÔTELS DÉTRUITS.

Hôtel de Rambouillet.

Dans les treizième et quatorzième siècles, les seigneurs de Rambouillet avoient déjà à Paris plusieurs hôtels qui portoient leur nom. Deux sont particulièrement connus et remarquables. Le premier, habité par leur famille jusqu'en 1606, et situé dans l'endroit même où le cardinal de Richelieu fit construire depuis le Palais-Royal, avoit sa principale porte placée précisément à l'endroit où est maintenant le grand portail de ce palais. Cet édifice, sans régularité et sans symétrie, étoit très-vaste, et s'étendoit jusqu'aux anciennes murailles de la ville.

Plusieurs personnages illustres de la famille d'Angennes de Rambouillet, cardinaux, évêques, gouverneurs de provinces, chevaliers des ordres du roi, habitèrent successivement cet hôtel, depuis la fin du quatorzième siècle jusqu'à celle du dix-septième. Il fut vendu en 1624 pour la somme de trente mille écus au cardinal de Richelieu, qui le fit abattre et entrer dans les constructions du Palais-Royal.

Le second hôtel de Rambouillet[611], situé dans la rue Saint-Thomas du Louvre, près de l'hôtel Longueville, s'étendoit de là jusqu'au jardin de l'hôpital des Quinze-Vingts. Cet hôtel, qui avoit été connu successivement sous les noms d'hôtel d'O, de Noirmoutiers, de Pisani, prit celui de Rambouillet, lorsque Charles d'Angennes, marquis de Rambouillet, qui avoit épousé mademoiselle de Vivonne, fille du marquis de Pisani, vint s'y établir après la mort de son beau-père. Il le fit depuis presque entièrement rebâtir.

L'esprit, les grâces, les connoissances variées de Catherine de Vivonne, son goût pour tout ce qui avoit rapport aux sciences et aux lettres, attirèrent dans son hôtel tous les gens d'esprit de la cour et de la ville. Il s'y forma une espèce d'académie; les poëtes, les romanciers du temps s'empressèrent de célébrer cette illustre dame et de chanter les lieux qu'elle embellissoit de sa présence. Mademoiselle Scudéry, dans son roman de Cyrus, donna la description exacte de l'hôtel de Rambouillet, qu'on y reconnoît sous le nom de palais de Cléonime; ailleurs il est appelé le palais d'Arthenice. Ce nom, dont Malherbe étoit l'auteur, formoit l'anagramme de celui de Catherine, nom de baptême de la marquise. Enfin, la maison de cette dame étoit si renommée dans la république des lettres, qu'elle fut long-temps appelée le Parnasse français. Ceux qui n'y étoient pas admis auroient vainement prétendu à la célébrité, et il suffisoit d'y avoir entrée pour être compté parmi les beaux esprits du temps.

La société de l'hôtel de Rambouillet ne fut pas exempte des défauts inhérents pour ainsi dire à ces sortes de réunions; elle donna dans le pédantisme et dans une ridicule affectation de bel esprit, qui passa des écrits dans le langage, travers dont Molière fit justice dans sa comédie des Précieuses ridicules. Néanmoins on convient généralement que cette société, en réveillant le goût des lettres, prépara les voies aux célèbres auteurs du grand siècle. Il n'est pas de notre sujet de nous étendre davantage sur les assemblées littéraires qui donnèrent tant d'éclat à cet hôtel. Nous revenons à sa description.

Cet édifice, construit en briques, étoit décoré d'embrasures, de corniches, de frises, d'architraves et de pilastres de pierre[612]. Le corps du bâtiment formoit quatre grands appartements: le plus considérable étoit occupé par la marquise, qui y recevoit sa savante compagnie dans un superbe salon, dont la tenture étoit en velours bleu rehaussé d'or et d'argent. (Il est souvent parlé de cette salle dans les œuvres de Voiture, sous le nom de la chambre bleue.) Les fenêtres, dont l'ouverture prenoit depuis le plafond jusqu'en bas, laissoient jouir, sans obstacle, de l'air, de la vue et de la promenade du jardin, qui se trouvoit de niveau et contigu à cet appartement. Ce genre de croisées étoit surtout ce qui excitoit l'admiration: car, si nous en croyons Sauval, c'étoit la marquise de Rambouillet qui avoit fourni aux architectes l'idée de cet embellissement inconnu jusqu'alors; on devoit également à ses dessins la distribution aussi élégante que commode des appartements, distribution qui servit depuis de modèle à une infinité de palais et de châteaux.

Cet hôtel passa ensuite dans la maison de Sainte Maure-Montauzier, par le mariage de Charles de Sainte-Maure, duc de Montauzier, avec la célèbre Julie d'Angennes, fille de la marquise: il fut enfin possédé par les ducs d'Uzès, dont l'un avoit épousé la fille unique et seule héritière du duc de Montauzier et de Julie d'Angennes[613].

Hôtel d'Armagnac.

Il étoit situé sur une partie du terrain qu'occupe maintenant le Palais-Royal. Nous en avons parlé à l'article de ce monument[614].

Hôtel de Sillery.

Cet hôtel, bâti par le commandeur Brûlart de Sillery, étoit situé sur l'emplacement de la place du Palais-Royal, et fut détruit peu de temps après la construction de ce palais[615].

Hôtel de la Petite-Bretagne.

Cet hôtel ou manoir, qui avoit appartenu aux ducs de Bretagne, étoit situé sur le terrain qu'occupe actuellement la rue de Matignon[616]. Il fut donné, en 1428, au chapitre de Saint-Thomas-du-Louvre. En 1500, il y avoit en ce même endroit un hôtel appartenant à M. Jacques de Matignon, comte de Thorigni. Henri IV en fit depuis l'acquisition; et Louis XIII le donna en 1615 au président Jeannin, contrôleur des finances, pour y ouvrir une rue.

Hôtel de Luxembourg.

Cet hôtel avoit été bâti par M. le maréchal de Luxembourg, sur une partie de l'ancien terrain des Capucins, terrain qui lui avoit été adjugé par arrêt de la cour des Aides du 6 juillet 1673. On voit, par le contrat de vente qu'en fit M. le duc de Pinci-Luxembourg, que cet hôtel contenoit quatre maisons, cours, jardins, et trois arpents et demi qui s'étendoient jusqu'au boulevart.

Hôtel de Vendôme.

Nous en avons parlé en donnant la description de la place qui en a pris le nom, et qui a été élevée sur ses ruines[617].

Prévôté de l'Hôtel.

Cette maison, dite aussi l'hôtel du Grand-Prévôt, étoit située dans cette même rue, et vis-à-vis la tour Neuve, que l'on appeloit quelquefois, à cause de ce voisinage, tour du Grand-Prévôt.

Il y avoit encore dans ce quartier:

L'hôtel Chevilli, rue Basse-du-Rempart;

L'hôtel de Roquelaure, rue Saint-Nicaise.

L'hôtel de Beringhem, même rue.

Ces trois hôtels n'existent plus.

HÔTELS EXISTANTS EN 1789.

Hôtel de Longueville.

Cet hôtel, qui existe encore en partie, est situé de manière que l'une de ses façades donne sur la rue Saint-Thomas-du-Louvre, et l'autre sur la place du Carrousel. Construit sur les dessins de Métezeau, il offre beaucoup de mauvais goût dans son architecture, et, si l'on en excepte quelques peintures assez belles de Mignard, il ne renfermoit autrefois rien de bien curieux dans son intérieur. La seule circonstance qui le rende digne de remarque, c'est qu'il a servi de demeure à plusieurs personnages illustres: il en est souvent fait mention dans les mémoires du cardinal de Rets, et dans les historiens qui nous ont transmis les événements de la minorité de Louis XIV[618].

Cet hôtel, qui, dans le dix-septième siècle, appartenoit à M. de La Vieuville, fut acquis successivement par les ducs de Luynes, de Chevreuse, d'Épernon et de Longueville; il passa ensuite à Louis de Bourbon, comte de Soissons; et, par le mariage de sa fille, rentra depuis dans la maison de Luynes et de Chevreuse. Cette suite de princes et de grands seigneurs qui ont habité cet hôtel, et dont il a porté successivement le nom, sembloit lui promettre une destinée plus brillante que celle qu'il a éprouvée. En effet, après avoir servi pendant quelques années de remise pour les voitures de la cour, il fut vendu, en 1749, aux fermiers généraux, qui en firent le magasin et le bureau général du tabac[619].

La maison de Chevreuse possédoit encore anciennement un hôtel dans cette même rue, en entrant du côté des galeries. On trouve qu'en 1372 il appartenoit au comte de Vendôme; il passa ensuite à M. de Chevreuse et depuis au comte de La Marche qui l'occupoit en 1399. Les terriers de l'archevêché nous apprennent que les bâtiments dont il se composoit étoient situés de l'un et de l'autre côté de la rue.

Hôtel de l'Académie royale de musique.

Cet hôtel étoit situé dans la partie de la rue Saint-Nicaise qui est entrée dans le plan de la galerie neuve des Tuileries. C'étoit là que logeoient le directeur, le secrétaire perpétuel et le caissier de cette académie; il y avoit dans cette maison des ateliers où se préparoient les machines et décorations de l'Opéra, et un petit théâtre où se faisoient les premières répétitions. Cet établissement a été transporté rue Bergère.

Hôtel de Noailles.

Cet hôtel, situé rue Saint-Honoré, fut bâti pour Henri Pussort, conseiller d'état, et oncle du fameux Colbert. Il fut ensuite acheté par Pierre-Vincent Bertin, receveur général des parties casuelles, et revendu depuis par ses héritiers à Adrien Maurice, duc de Noailles. La grande porte est décorée de deux colonnes ioniques qui soutiennent un balcon, l'attique et l'entablement. Au fond de la cour est un péristyle, composé de six colonnes d'ordre dorique et orné de quatre niches.

Dans cet hôtel, remarquable par la beauté de ses appartements, on voyoit, avant la révolution, un superbe cabinet de tableaux, dont la collection, formée par le maréchal duc de Noailles, étoit une des plus précieuses de la capitale. On y trouvoit des morceaux de toutes les écoles, et, parmi ces peintures, plusieurs chefs-d'œuvre des plus grands maîtres.

Hôtel de Beaujon.

Cet hôtel, situé rue du Faubourg-Saint-Honoré, est un des plus remarquables de Paris, tant par son architecture que par sa magnificence et sa belle situation. Le comte d'Évreux le fit élever en 1718, sur les dessins et sous la conduite de Molet, célèbre architecte. Madame de Pompadour, l'ayant acquis, y fit faire plusieurs augmentations et embellissements, et l'occupa jusqu'à sa mort. Quelque temps après, Louis XV l'acheta du marquis de Marigni, pour en faire l'hôtel des ambassadeurs extraordinaires. On changea ensuite cette destination, et cet hôtel servit au garde-meuble de la couronne, en attendant qu'on eût achevé celui qu'on lui destinoit dans un des bâtiments de la place Louis XV. Enfin il passa, en 1773, entre les mains de M. Beaujon, qui en fit sa demeure ordinaire, et dépensa des sommes énormes pour y réunir tout ce que les arts et le luxe pouvoient produire de plus rare, et de plus exquis et de plus magnifique[620].

Ces hôtels sont les plus remarquables de ce quartier; nous nous contenterons de donner la nomenclature des autres édifices de ce genre, qui y sont répandus en grand nombre, et principalement dans le faubourg Saint-Honoré.

  • Hôtel d'Andlau, rue des Champs-Élysées.
  • —— d'Armaillé, rue d'Aguesseau.
  • —— de Beauveau, rue des Saussayes.
  • —— de Beaufremont, rue d'Anjou.
  • —— de la Belinaye, même rue.
  • —— de Castellane, rue de l'Arcade.
  • —— de Créqui, rue d'Anjou.
  • —— de Charost, faub. Saint-Honoré.
  • —— de Contades, rue d'Anjou.
  • —— de Chastenaye, faubourg Saint-Honoré.
  • —— de Duras, rue de Duras.
  • —— d'Elbœuf[621], place du Carrousel.
  • —— de Fodoas, rue des Saussayes.
  • —— de la Marck, rue d'Aguesseau.
  • —— de Nicolaï, rue d'Anjou.
  • —— de Mont-Bazon, faub. St-Honoré.
  • —— de la Rivière, rue d'Anjou.
  • —— de Rouault, même rue.
  • —— de Ray, faub. St-Honoré.
  • —— de Soyecourt, rue de la Pologne.
  • —— de la Trimouille, même faubourg.
  • —— de la Vrillière, rue Saint-Florentin[622].
  • —— de Villequier-d'Aumont, rue Neuve-du-Luxembourg.
  • —— de la Vaupalière, faubourg Saint-Honoré.

JARDIN DE MOUCEAUX.

Avant l'époque de la dernière enceinte élevée sous Louis XVI, Mouceaux étoit un hameau situé hors de Paris, à l'extrémité septentrionale du quartier que nous décrivons, entre l'église paroissiale de Clichy et les dernières maisons de la ville. Il y avoit en cet endroit un château nommé Belair, appartenant à M. Grimod de La Reynière, fermier général; à ce château étoit attachée une petite chapelle, dédiée sous l'invocation de saint Étienne, et qui servoit de succursale à l'église de Clichy.

C'est dans cet endroit que le dernier duc d'Orléans fit planter, en 1778, le parc anglais connu aujourd'hui sous le nom de jardin de Mouceaux. Le dessinateur de ce délicieux paysage a trouvé le moyen de réunir dans un espace peu étendu tous les prestiges et tous les effets pittoresques qu'on peut désirer dans ce genre de plantations. Ce jardin n'a point cessé d'être entretenu avec le plus grand soin.

PÉPINIÈRES DU ROI.

Elles occupoient un terrain considérable que séparoit en deux la rue de Courcelles. On y cultivoit, en pleine terre, les arbres étrangers des espèces les plus rares.

ÉCURIES DU ROI.

Elles ont été établies dans la portion de l'hôtel Longueville qui n'a point encore été démolie.

ÉCURIES DU COMTE D'ARTOIS.

Elles sont situées sur les terrains de l'ancienne pépinière du roi[623], que ce prince avoit achetés. Commencées peu de temps avant la révolution, sur les dessins et sous la conduite de M. Bellanger son architecte, elles n'ont point été achevées, et méritoient de l'être. La partie gauche, qui seule est terminée, offre des constructions très-élégantes, qui font regretter de ne pouvoir jouir de l'ensemble d'un aussi joli monument.

HÔTEL DES ÉCURIES DU ROI.

Cet hôtel étoit situé, avant la révolution, en face du pavillon Marsan. Il a été abattu, et sur le terrain qu'il occupoit a été élevé un passage couvert et garni de boutiques, dit le passage Delorme.

FONTAINES.

Le Château-d'Eau.

Nous ayons déjà parlé de ce monument, élevé en face du Palais-Royal par le duc d'Orléans, régent[624].

Fontaine des Quinze-Vingts.

Elle étoit située dans l'enclos de cet hôpital, et a été abattue en même temps que ses bâtiments.

Fontaine de Richelieu.

Elle est située dans la rue qui porte ce nom, et au coin de la rue Traversière. On y lisoit cette inscription composée par Santeuil:

Qui quondam magnum tenuit moderamen aquarum
Richelius, fonti plauderet ipse novo.

Cette fontaine, qui rappelle les compositions incohérentes de l'ancienne école française, se compose d'une niche accompagnée de pilastres doriques, avec table renfoncée et coquilles; un fronton que surmontent des figures en relief couronne cette composition; et au-dessus s'élève un grand amortissement avec pilastres corinthiens et consoles renversées. Il n'est pas nécessaire de faire remarquer combien un semblable style est bizarre et contraire à tous les principes du bon sens et du bon goût.

Fontaine du Diable.

Cette fontaine, située rue de l'Échelle, à l'extrémité de celle de Saint-Louis, fut reconstruite à neuf en 1759. La composition en est agréable: elle offre une pyramide portée sur un piédestal, et ornée d'une table saillante au-dessus de laquelle sont groupées deux divinités marines qui soutiennent la proue d'un vaisseau. Ces figures sont d'un bon caractère; et celui du monument entier est d'une simplicité élégante qui peut étonner, si l'on considère l'époque à laquelle il a été construit.

Fontaine d'Amour.

Cette fontaine, qui n'a rien de remarquable dans son architecture, est située à l'angle des rues des Moineaux et des Moulins.

Fontaine des Capucins.

Cette fontaine, dont l'architecture ne mérite également aucune attention, est située rue Saint-Honoré, et fut construite en 1718, près de la porte du monastère de ces religieux. On y lit encore cette inscription composée par Santeuil:

Tot loca sacra inter pura est quæ labitur unda:
Hanc non impuro quisquis es ore bibas.

Fontaine de la place Louis XV.

Cette fontaine, qui a été détruite, étoit située près de l'entrée de l'Orangerie.

BARRIÈRES.

Les limites du quartier du Palais-royal, du côté du couchant, terminent la ville de Paris dans un espace qui s'étend depuis le bord de la rivière jusqu'au-delà du jardin de Mouceaux. Il y a dans cette partie des nouvelles murailles élevées sous Louis XVI, huit barrières qui se présentent dans l'ordre suivant:

  • 1. Barrière des Bons-Hommes.
  • 2. ———— de Franklin.
  • 3. ———— de Passy, ou de Ste-Marie.
  • 4. ———— de Longchamps.
  • 5. ———— du Réservoir, ou des Bassins.
  • 6. ———— de Chaillot, ou de Neuilly.
  • 7. ———— du Roule.
  • 8. ———— de Courcelles.
  • 9. ———— de Montmartre[625].

RUES ET PLACES
DU QUARTIER DU PALAIS-ROYAL.

Rue d'Anglade. Elle va de la rue Traversière à la rue Sainte-Anne, et doit son nom à un maître Cartier, nommé Gilbert Anglade, qui, en 1639, acheta un emplacement rue des Moulins, sur lequel celle-ci a été ouverte. Dans un censier de l'archevêché, de 1663, elle est nommée Anglas par altération; et cette erreur a porté Sauval à lui chercher de fausses étymologies, et à rejeter la véritable. Cette rue n'est indiquée sous aucun nom sur les plans de Gomboust et de Jouvin.

Rue d'Angoulême. Cette rue, percée depuis 1780, aboutit d'un côté dans la rue du Faubourg du Roule, et de l'autre à celle de Ponthieu.

Rue d'Anjou. Elle aboutit à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, et à celle de la Ville-l'Évêque; elle étoit bâtie et connue sous ce nom dès l'an 1649. Elle est nommée dans un plan manuscrit rue des Morfondus, dite d'Anjou.

Rue Sainte-Anne. La partie de cette rue qui dépend de ce quartier commence au carrefour des Quatre Cheminées, et finit à la rue Neuve-des-Petits-Champs. Cette rue, percée en 1633, prit le nom de Sainte-Anne, en l'honneur d'Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII. Elle n'alloit encore, en 1663, que jusqu'à la rue Clos-Georgeot, au-dessus de laquelle étoient deux moulins qui l'avoient fait appeler rue des Moulins, et du Terrain aux Moulins. Auparavant, cet endroit est nommé, dans les anciens titres de l'archevêché, la Place au Sang et la Basse-Voirie, parce qu'on y déposoit les boues et les immondices. Le 15 septembre 1667, quatre particuliers obtinrent, par un arrêt du conseil, l'autorisation d'aplanir la butte qui existoit en cet endroit, et d'y tracer douze rues nouvelles[626]. Elles furent couvertes de maisons dans les années suivantes, et tout cet endroit étoit bâti en 1677. C'étoit à l'entrée de cette rue qu'étoit le marché aux pourceaux, qu'on y avoit placé en 1528, et qui subsistoit encore en 1609.

Rue de l'Arcade, ou de la Pologne. Elle va de la rue de la Magdeleine à celle de Saint-Lazare, vulgairement dite des Porcherons. Cette rue doit son premier nom à une arcade ou voûte qui servoit à faciliter la communication des jardins des religieuses de la Ville-l'Évêque; le second à une maison et terrain appelé la Petite Pologne, où elle conduisoit. Elle se trouve indiquée dans quelques titres de l'archevêché sous le nom d'Argenteuil.

Rue d'Argenteuil. Elle aboutit d'un côté rue des Frondeurs, de l'autre à la rue Neuve-Saint-Roch, et est ainsi nommée parce qu'elle a été bâtie sur l'ancien chemin qui conduit à Argenteuil.

Entre cette rue et celle des Moineaux et des Orties, étoit placé au dix-septième siècle le marché aux chevaux. Il y est resté jusqu'en 1667. Anciennement cet endroit s'appeloit la Haute-Voirie du faubourg Saint-Honoré. Il est ainsi désigné dans un titre du 12 mars 1564[627].

Il y a dans la rue d'Argenteuil un passage qui communique à la rue Saint-Honoré. Il règne le long de l'église Saint-Roch et y conduit. C'étoit anciennement un cul-de-sac sous le nom de Saint-Roch, qui aboutissoit à une des portes de l'église avant sa reconstruction. Il se prolonge maintenant jusqu'à la rue Saint-Honoré.

Rue d'Astorg. Cette rue, située dans le faubourg Saint-Honoré, et ouverte depuis 1779, donne d'un bout dans la rue Roquépine, et finit de l'autre à un carrefour où viennent aboutir les rues des Saussayes, de Surêne et de la Ville-l'Évêque. Elle doit son nom à une famille distinguée qui y avoit un hôtel.

Rue aux Bassins. C'est une ruelle sans maisons, située dans Chaillot, vis-à-vis la barrière de Longchamps.

Rue des Batailles. Cette rue, située dans Chaillot, n'a fait partie de la ville qu'à l'époque où ce village y a été renfermé. Elle fait la continuation de la grande rue de Chaillot jusqu'à la barrière de Passy, où étoit autrefois situé le couvent de la Visitation.

Rue de Beaujolois. Elle a été percée depuis 1780 sur l'ancien emplacement des Quinze-Vingts. Elle donne d'un bout dans la rue de Chartres, et de l'autre dans celle de Valois. Il y a une autre rue de Beaujolois qui va du passage de Radziville à l'autre extrémité de la façade du nord du Palais-Royal où elle donne dans la rue Montpensier.

Rue de Berri. Cette rue, également ouverte depuis 1780, donne d'un côté dans la rue du Faubourg-du-Roule, et de l'autre dans celle de Ponthieu, et sur l'avenue de Neuilly. Elle se nomme maintenant rue Neuve de Berri.

Rue des Blanchisseuses. C'est une ruelle de Chaillot qui sépare des jardins, et aboutit d'un côté à la grande rue de ce village, de l'autre à l'allée des Veuves.

Rue des Boucheries. Elle va de la rue Saint-Honoré dans celle de Richelieu; elle fut bâtie vers l'an 1638. Son nom lui vient de la boucherie des Quinze-Vingts, qui fut construite vis-à-vis, lorsqu'on démolit la porte Saint-Honoré pour la reporter plus loin.

Cul-de-sac de la Brasserie (Voy. rue Traversière).

Rue Brunette. Cette rue donne d'un côté dans la grande rue de Chaillot et la rue des Batailles, de l'autre dans la rue Basse de Chaillot. Elle se nomme aujourd'hui rue Gasté.

Rue du Carrousel. Elle étoit ainsi nommée de la place qui est devant le château des Tuileries, et aboutissoit à la rue de l'Échelle. Elle avoit été bâtie sur l'emplacement des fossés qui régnoient le long des murailles de la ville, lorsque l'enceinte de ces murailles suivoit la rue Saint-Nicaise. Cette rue a été détruite et est entrée dans le plan de la nouvelle place du Carrousel.

Grande rue de Chaillot. Cette rue, qui traverse presque tout le village de ce nom, donne d'un côté dans l'avenue de Neuilly, de l'autre dans celle des Batailles.

Rue Basse de Chaillot. Elle donne d'un côté dans la grande rue de Chaillot, de l'autre sur le quai de la Savonnerie.

Rue des Champs. C'est une des petites ruelles qui sont situées en la rue des Batailles et celle de Chaillot. Il en existe encore deux autres qui sont sans nom.[628]

Rue des Champs-Élysées. Elle conduit du Faubourg-Saint-Honoré aux Champs-Élysées et à la place Louis XV. Ce n'étoit jadis qu'un simple chemin sur lequel on a bâti quelques maisons au commencement du dix-huitième siècle. On la nommoit anciennement ainsi que la rue de la Magdeleine, l'Abreuvoir-l'Évêque. Le plan de La Caille, de 1714, est le premier qui l'indique sous le nom de la Bonne-Morue, qu'elle a conservé jusqu'en 1769, où celui qu'elle porte aujourd'hui lui fut donné.

Rue de Chartres. Cette rue, percée depuis 1780 sur l'ancien emplacement des Quinze-Vingts, aboutit d'un côté à la place du Palais-Royal, de l'autre à la rue Saint-Nicaise.

Il y a une autre rue de Chartres qui fait suite à celle de Courcelles, jusqu'à la barrière du même nom. On la nomme aujourd'hui rue de Mantoue.

Rue du Chemin Vert ou Rue Verte. Elle aboutit à la rue du Faubourg-Saint-Honoré et à celle de la Ville-l'Évêque. Ce nom lui vient sans doute de l'herbe qui croissoit des deux côtés du chemin sur lequel elle a été bâtie. On l'appeloit anciennement rue des Marais; elle est connue plus généralement aujourd'hui sous le nom de rue Verte. Il y a dans cette rue une caserne d'infanterie.

Rue Clos-Georgeau. Elle donne d'un bout dans la rue Sainte-Anne, de l'autre dans la rue Traversière. Quand on commença à bâtir sur la pente de la butte Saint-Roch, on ouvrit cette rue sur le jardin d'un particulier dont elle prit le nom. Plusieurs titres font mention de ce clos qui est nommé Jarjeau dans les archives de l'archevêché.

Rue du Colysée. C'étoit un chemin qui conduisoit à une espèce d'amphithéâtre bâti vers l'an 1772, où se donnoient des fêtes et où l'on tiroit des feux d'artifice. Cet édifice a été détruit, mais la rue existe toujours. Elle donne d'un côté dans la rue du faubourg Saint-Honoré, de l'autre dans l'avenue des Champs-Élysées.

Rue de la Corderie. Voyez rue de la Sourdière.

Rue de Courcelles ou de Villiers. On donnoit autrefois ces deux noms à cette rue, qui n'a conservé que le premier. C'étoit alors un simple chemin qui conduisoit du faubourg Saint-Honoré près de l'église du Roule, à Villiers-la-Garenne et à Courcelles.

Rue Daguesseau. Elle aboutit d'un côté dans la rue de Surêne, de l'autre dans celle du Faubourg-Saint-Honoré, et doit son nom à M. Daguesseau, conseiller au parlement, qui la fit percer pour communiquer à un marché qu'il avoit eu la permission d'établir en cet endroit, et qui a été transféré depuis dans la rue du Chemin-du-Rempart.

Marché Daguesseau. Il est situé dans l'espace qui sépare la rue de la Magdeleine de celle du Chemin-du-Rempart, et l'on y entre par ces deux rues. Ce marché fut établi en cet endroit pour la commodité des habitants du faubourg Saint-Honoré et du Roule, par les soins de Joseph Antoine Daguesseau, conseiller honoraire au parlement de Paris. Il l'avoit d'abord placé, en 1723, sur un terrain plus éloigné qu'il avoit obtenu par échange de madame de Duras. Depuis on jugea qu'il étoit avantageux de rapprocher ce marché de la ville; et des lettres-patentes ayant été obtenues à cet effet en 1745, il fut ouvert le 2 juillet 1746, sur l'emplacement qu'il occupe aujourd'hui, lequel appartenoit à André Mol de Lurieux, avocat au conseil.

Rue du Dauphin. Elle donne d'un bout rue Saint-Honoré, vis-à-vis Saint-Roch; de l'autre elle aboutissoit autrefois à la porte du jardin des Tuileries, et donne aujourd'hui dans la rue de Rivoli. Cette rue s'appeloit d'abord rue de Saint-Vincent. Elle est ainsi indiquée en 1575[629]. On l'a ensuite appelée cul-de-sac Saint-Vincent, parce qu'on la fermoit toutes les nuits du côté des Tuileries. Elle a porté ce nom jusqu'au mois de novembre 1744, que Louis XV, à son retour de Metz, étant venu habiter quelques jours ce palais, le dauphin son fils passa par cette rue pour aller entendre la messe à Saint-Roch. Pendant le peu de temps qu'il resta à l'église, on enleva l'inscription de cul-de-sac de Saint-Vincent, pour y substituer celle de rue du Dauphin, qu'elle a conservé jusqu'en 1789, et repris depuis la restauration.

Rue du Doyenné. Elle aboutissoit dans la rue Saint-Thomas-du-Louvre et dans le cul-de-sac du même nom. Elle étoit nommée rue du Doyenné, parce qu'elle avoit été ouverte au milieu de la maison et de la cour du doyen de Saint-Thomas, depuis Saint-Louis du Louvre. On l'appeloit dans le principe rue du Doyenné Saint-Thomas-du-Louvre[630].

Rue de Duras. Elle commence à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, et aboutit à l'ancien marché Daguesseau. Elle a pris son nom de l'hôtel de Duras, le long duquel elle est située.

Rue de l'Échelle. Elle va de la rue Saint-Honoré à la place du Carrousel. Quelques-uns ont pensé que cette rue avoit pris son nom de l'échelle patibulaire que les évêques de Paris avoient eue dans cet endroit: quoiqu'il n'y ait point de preuves suffisantes pour appuyer cette opinion, cependant il est certain qu'au milieu du dix-septième siècle la barrière des Sergents du For-l'Évêque étoit placée au coin de cette rue.

Rue l'Évêque. Elle va d'un bout au carrefour des Quatre-Cheminées, de l'autre à celui que forment les rues des Moineaux, des Moulins et des Orties. On présume que son nom lui vient de ce qu'elle a été ouverte sur la haute voirie qui appartenoit à l'évêque de Paris. Plusieurs titres, qui remontent au commencement du règne de Louis XIII, parlent de cette rue, et quelques-uns nous apprennent qu'elle s'appeloit anciennement rue du Culloir, sans nous donner l'étymologie de ce nom.

Rue Saint-Florentin. Elle va de la rue Saint-Honoré aux Tuileries; elle s'appeloit auparavant Cul-de-sac de l'Orangerie, et devoit ce nom à l'orangerie du roi qui se trouvoit au bout. Il paroît, par les titres de Saint-Éloi, que l'alignement en fut pris en 1640; et que, dès 1651, on la nommoit rue de l'Orangerie. Cependant Gomboust et Bullet ne lui donnent que le nom de cul-de-sac. Le duc de la Vrillière, ministre et secrétaire d'état, ayant fait bâtir un hôtel dans cette rue, elle changea de nom, et prit, le 26 janvier 1767, celui de rue Saint-Florentin, sous lequel ce ministre étoit alors connu.

Rue des Frondeurs. Elle aboutit à la rue Saint-Honoré et au carrefour des Quatre Cheminées. On ignore le nom que cette rue portoit anciennement; car s'il est vrai que le mot Frondeurs vienne des troubles connus dans notre histoire sous le nom de Fronde, elle n'a pu être appelée ainsi que depuis 1648. Elle est sans nom sur les plans de Gomboust et de Bullet. On la trouve nommée pour la première fois sur celui de Rouvin, en 1697.

Rue Sainte-Geneviève. Voyez rue Hébert.

Rue du Hasard. Elle va de la rue Traversière à la rue Sainte-Anne; on ignore à quelle occasion elle a pris ce nom, sous lequel elle est déjà indiquée, en 1622, dans un censier de l'archevêché.

Rue Hébert. Nous ignorons l'étymologie de ce nom qu'a porté d'abord ce chemin, qui aboutit d'un côté à la grande rue de Chaillot, et de l'autre au terrain vague qui vient finir aux murs de la ville. On le nomme maintenant rue Sainte-Geneviève. Le chemin sans nom qui descend de la barrière de Passy à cette rue vient de recevoir celui de rue de Lubeck.

Rue Saint-Honoré. La partie de cette rue qui dépend de ce quartier commence au coin de la rue des Bons-Enfants, et finit au boulevart[631].

Rue du Faubourg-Saint-Honoré. Elle commence au boulevart, et finit à celle du Roule; on l'appeloit en 1635 la chaussée du Roule, parce qu'elle conduisoit au village du même nom.

Rue de Longchamps. C'est un chemin qui donne, comme la rue Hébert, dans la grande rue de Chaillot, et se prolonge à travers les champs jusqu'à la barrière du même nom.

Rue Saint-Louis. Elle donne d'un bout dans la rue Saint-Honoré, et de l'autre dans celle de l'Échelle. On présume qu'elle doit son nom au voisinage de l'hôpital des Quinze-Vingts, fondé par saint Louis, ou à la rue Saint-Honoré, qui, comme nous l'avons dit (p. 912), s'appeloit anciennement, dans cet endroit, Grande Rue Saint-Louis. Gomboust et Bullet nous apprennent, dans leur plan, que cette rue se nommoit anciennement rue de l'Échaudé; mais avant eux on la désignoit déjà sous le nom de rue Saint-Louis; et l'ayant repris, elle l'a toujours conservé. Nous remarquerons ici que ce nom de l'Échaudé, que nous retrouverons dans la nomenclature des rues de Paris, étoit une dénomination générale que l'on donnoit à une masse ou île de maisons de figure triangulaire; et l'on appeloit rue de l'Échaudé; celle qui faisoit la base ou l'un des côtés de ce triangle. La rue dont nous parlons est aussi indiquée sous le nom de rue des Tuileries, dans un censier de l'archevêché, de 1663.

Rue de Lubeck. Elle descend de la barrière de Passy à la rue Hébert, maintenant rue Sainte-Geneviève.

Rue Neuve de Luxembourg. Elle donne d'un bout dans la rue Saint-Honoré, de l'autre sur le boulevart. Elle doit son nom au maréchal duc de Luxembourg, qui avoit son hôtel sur le terrain qui forme aujourd'hui cette rue.

Rue Magdebourg. C'est le nom que porte aujourd'hui une ruelle située à droite de la rue des Batailles, en descendant vers celle de Chaillot.

Rue de la Magdeleine. Elle commence à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, et aboutissoit en 1789 à celle de l'Arcade et à l'église paroissiale dont elle a pris le nom. On l'a aussi appelée rue de l'Évêque et de l'Abreuvoir-l'Évêque. Elle est ainsi indiquée dans les procès-verbaux de 1637 et de 1642[632].

Rue de Mantoue. Voyez rue de Chartres.

Rue du Marché. Cette rue conduisoit à un marché qui a été transféré près la porte Saint-Honoré, et c'est de là qu'elle avoit pris son nom; elle a son entrée dans la rue Daguesseau et dans celle de Surêne.

Rue Sainte-Marie. Elle va de la rue des Batailles dans la nouvelle rue de Lubeck.

Ruelle Sainte-Marie. Elle est située à l'extrémité de la rue des Batailles, du côté de la barrière.

Rue de Marigny. On donne ce nom à une avenue plantée d'arbres, qui aboutit d'un côté à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, de l'autre aux Champs-Élysées; elle est située en face de l'hôtel Beauveau, et se prolonge le long de celui que fit bâtir la marquise de Pompadour, et qui appartint depuis à son frère le marquis de Marigny. Elle fut ouverte lors des nouvelles plantations qui furent faites par ordre de ce directeur général des bâtiments, jardins, etc.

1ere Rue de Matignon. Elle aboutissoit, d'un côté, dans la rue des Orties, de l'autre, par un retour d'équerre, dans le cul-de-sac de Saint-Thomas-du-Louvre. Cet emplacement formoit, au quinzième siècle, l'hôtel, la place et les jardins de la Petite-Bretagne, qui avoient appartenu au duc de Bretagne. Elle devoit son nom à M. Jacques de Matignon, comte de Thorigny, qui y fit bâtir un hôtel. (Cette rue a été détruite.)

2e Rue de Matignon. Elle aboutit d'un côté à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, de l'autre aux Champs-Élysées, vis-à-vis l'allée des Veuves. C'étoit autrefois une prolongation de la petite rue Verte.

Rue de Milan. C'est le nom que l'on a donné depuis 1789 à un chemin sans nom situé près de la barrière de Courcelles.

Rue de Miromesnil. Elle a été ouverte en 1779, et aboutit d'un côté à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, de l'autre à celle de la Pépinière; elle doit son nom au chancelier Maupeou, qui étoit de cette famille.

Rue des Moineaux. Elle a une de ses extrémités dans la rue Neuve-Saint-Roch, l'autre dans celle des Orties. Elle étoit connue sous ce nom dès l'an 1561[633].

Rue de Montpensier. On a donné ce nom à une partie de la rue de Valois qui donne dans celle de Rohan.

Il y a une autre rue de Montpensier qui longe le Palais-Royal, depuis le théâtre Français jusqu'à l'angle opposé.

Rue de Mouceaux. C'est une rue percée depuis 1780, qui donne d'un côté dans la rue du Faubourg-du-Roule, de l'autre dans celle de Courcelles.

Rue des Moulins. Elle donne, d'un bout, à l'extrémité de la rue l'Évêque, de l'autre dans la rue Thérèse, et doit son nom à deux Moulins situés sur la butte Saint-Roch, auxquels elle conduisoit, et qu'on a détruits lorsqu'après avoir aplani cette butte on a couvert de maisons l'espace qu'elle occupoit. Cette rue existoit dès 1624[634].

Rue des Mulets. Elle traverse de la rue d'Argenteuil dans celle des Moineaux. Le voisinage des moulins pourroit bien lui avoir fait donner le nom qu'elle porte, à cause des mulets qui portoient le blé et rapportoient la farine; elle est indiquée dans le censier de l'archevêché, de 1663.

Rue Saint-Nicaise. Elle va de la rue Saint-Honoré dans celle des Orties, et occupe l'emplacement du rempart de l'enceinte de Charles V. Elle doit son nom à une chapelle de Saint-Nicaise qui servoit à l'usage de l'hôpital des Quinze-Vingts vers le milieu du 15e siècle[635].

Rue de l'Oratoire. Elle est située vis-à-vis la rue de Mouceaux. C'étoit un chemin sans nom avant 1789.

1re Rue des Orties. Elle régnoit le long des galeries du Louvre; elle a porté en 1603 le nom de Saint-Nicolas-du-Louvre, en 1622 celui de rue des Galeries[636]. On appeloit aussi cet endroit le rempart du Louvre. Jaillot dit que c'étoit anciennement un mur qui régnoit le long du quai, et qui pouvoit être garni d'orties, d'où cette rue ainsi que la suivante auront reçu leur nom[637].

2e Rue des Orties. Elle va de la rue Sainte-Anne à celle d'Argenteuil. Cette rue se trouve mentionnée sous ce nom dans le censier de l'archevêché, de 1623.

Rue de la Pépinière. Cette rue, qui se prolonge le long de l'espace qu'occupoit, avant la révolution, la pépinière du roi, n'a pris le nom qu'elle porte que depuis 1780. Avant cette époque, c'étoit un chemin sans nom. Elle donne, d'un côté, dans la rue de Courcelles, de l'autre, dans celle des Porcherons, située hors du quartier[638].

Rue de Poitiers. Cette rue nouvelle, percée depuis 1780, aboutit d'un côté dans la rue Neuve-de-Berri, de l'autre dans celle d'Angoulême.

Rue du Pont. Cette petite ruelle est située entre la grande rue de Chaillot et la rue Basse du même nom.

Rue de Ponthieu. Cette rue, percée en même temps que la rue Poitiers, est située dans la même direction, mais plus près de l'avenue de Neuilly; elle communique également dans les rues Neuve-de-Berri et d'Angoulême.

Rue Quatremère. Cette rue, qui devoit son nom à une famille connue de Paris, a été aussi ouverte à travers les champs qui bornoient auparavant la rue d'Anjou. Elle fait la continuation de cette rue, et va aboutir à celle de la Pépinière[639].

Rue du Rempart. Elle va d'un bout dans la rue Saint-Honoré, de l'autre dans celle de Richelieu; elle doit son nom à une partie de l'enceinte de Charles VI sur laquelle elle est située. En 1636, elle s'appeloit rue Champin.

Rue du Chemin-du-Rempart. Elle commence au coin de la rue de Surêne, et règne le long du rempart jusqu'à l'entrée du faubourg Saint-Honoré; c'est ce qui lui en a fait donner le nom. Elle portoit anciennement celui de Chevilly. La partie opposée se nomme rue Basse-du-Rempart, parce qu'elle est effectivement plus basse que le boulevart[640].

Rue de Richelieu. La partie de cette rue qui se trouve dans ce quartier commence à la rue Saint-Honoré et finit à la rue Neuve-des-Petits-Champs. Le cardinal de Richelieu ayant fait bâtir le Palais-Royal, et abattre à cet effet les anciens murs de la clôture de Charles V, on ouvrit cette rue. Elle fut d'abord nommée Royale; mais, peu après, elle prit le nom de Richelieu.

Rue Neuve-Saint-Roch. Elle donne d'un côté dans la rue Saint-Honoré, et de l'autre dans la rue Neuve-des-Petits-Champs; cette rue doit son nom à l'église Saint-Roch, dont la principale entrée y étoit située avant qu'on l'eût rebâtie. Elle s'appeloit auparavant rue de Gaillon. Sauval dit qu'on la nommoit, en 1495 la ruelle Michaut-Riegnaut, en 1521 Michaut-Regnaut, et en 1578 rue de Gaillon, du nom de l'hôtel qui en faisoit le coin.

Rue du Rocher. Elle fait suite à la rue de l'Arcade et se prolonge jusqu'à la barrière de Mouceaux. C'étoit un chemin sans nom avant 1789.

Rue de Rohan. Cette rue, située en face de celle de Richelieu, sur l'ancien terrain des Quinze-Vingts, communique d'un côté avec la rue Saint-Honoré, de l'autre aboutit à la rue de Chartres.

Rue Roquépine. La rue Roquépine a été percée en même temps que la rue d'Astorg, et donne d'un côté dans la rue Verte, de l'autre à la jonction des rues d'Anjou et Quatremère. Elle se prolongeoit autrefois jusqu'à la rue de l'Arcade: ce passage a été fermé.

Rue du Roule. C'est la continuation de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Elle doit son nom au petit village du Roule, réuni à celui de la Ville-l'Évêque, et déclaré ensuite faubourg de Paris. Ce village a porté au treizième siècle les noms de Rollus ou Rotulus; on le distinguoit en haut et bas Roule, et plusieurs titres font mention d'une léproserie ou maladrerie qui s'y trouvoit située, et qu'on a souvent appelée l'Hôtel du bas Rolle et Hôtel du Roule.

Rue Rousselet. Cette rue, percée le long de l'emplacement de l'ancien Colysée, donne d'un côté dans les Champs-Élysées, de l'autre dans la rue du Colysée.

1re Rue Royale. Elle va de la rue Neuve-des-Petits-Champs dans la rue Thérèse. On l'a nommée d'abord rue Neuve-de-Richelieu. On lui donna ensuite le nom de Royale, lorsqu'on fit porter le nom de la Reine à celle dans laquelle elle aboutit.

2e Rue Royale. Elle va de la rue Saint-Honoré à la place Louis XV, à laquelle elle sert de principale entrée de ce côté; elle a été tracée en même temps que cette place[641].

Rue des Saussaies. Elle aboutit d'un côté à la rue du Faubourg-Saint-Honoré, et de l'autre aux extrémités des rues de Surêne et de la Ville-l'Évêque. Elle a porté les noms de rue des Carrières, de la Couldraie, des Saussaies[642], de Chemin de la Saussaie[643], vraisemblablement parce qu'il y avoit dans ce terrain des carrières, des coudres et des saules. Plus anciennement elle avoit été appelée ruelle Baudet.

Rue de la Sourdière. Elle va de la rue Saint-Honoré au cul-de-sac de la Corderie; elle doit son nom à M. de La Faye, sieur de la Sourdière, qui avoit sa maison dans cet endroit. Ce n'étoit, au milieu du dix-septième siècle, qu'une longue allée qui régnoit le long de cette maison et de ses jardins. On voit, par un procès-verbal de 1640, qu'il y avoit trois maisons contiguës qui passèrent au sieur Guiet de l'Épine; et le passage, ayant été élargi, prit le nom de l'Épine-Guiet, et de Guiet-l'Épine. Il est ainsi désigné en 1663; mais dès l'année suivante on le voit sous le nom de la Sourdière, qu'il a conservé.

À l'extrémité de cette rue se trouve le cul-de-sac de la Corderie. On l'a aussi appelé autrefois cul-de-sac Péronnelle, dénomination prise de son emplacement, qu'on nommoit ainsi. On y entre par la rue Neuve-Saint-Roch. C'est maintenant une rue ouverte sur le marché Saint-Honoré, et qui porte le même nom.

Le passage qui conduisoit de cette rue aux Jacobins étoit une ruelle ou cul-de-sac nommé le cul-de-sac de Saint-Hyacinthe, du nom d'un des saints de cet ordre.

Rue de Surêne. Elle aboutit à la rue des Saussaies et au boulevart. C'étoit anciennement un simple chemin qui conduisoit au village de Surêne; et le cimetière de la Magdeleine y étoit situé. C'est dans cet endroit qu'on avoit d'abord placé le marché Daguesseau.

Rue Thérèse. Elle va de la rue Sainte-Anne à la rue Ventadour. On l'ouvrit lorsqu'on aplanit la butte Saint-Roch; et le nom qu'elle porte lui fut donné en l'honneur de Marie-Thérèse d'Autriche, épouse de Louis XIV. Il paroît cependant qu'elle ne le reçut qu'après la mort de cette princesse: car ce n'est que depuis 1692 qu'on la trouve distinguée de la rue du Hasard, et indiquée sous le nom de rue Thérèse.

Rue Saint-Thomas-du-Louvre. Elle aboutissoit d'un coté à la rue Saint-Honoré et à la place du Palais-Royal, de l'autre à la rue des Orties et aux galeries du Louvre. Ce nom lui vient d'une église de Saint-Thomas, située dans cette rue, et que depuis sa reconstruction on appela Saint-Louis-du-Louvre. On la nommoit anciennement la rue des Chanoines, Strata Canonicorum. On lui donna ensuite le nom qu'elle porte aujourd'hui, Vicus S. Thomæ de Lupera en 1242; S. Thomas de Lupara en 1256, et de Lupera en 1288[644].

Rue Traversière. Elle est ainsi nommée parce qu'elle traverse de la rue Saint-Honoré dans celle de Richelieu. Dans quelques titres qui remontent jusqu'à 1623, elle est appelée rue Traversante, de la Brasserie et du Bâton Royal.

Dans cette rue est un cul-de-sac nommé le cul-de-sac de la Brasserie; il doit ce nom à une maison dite de la Brasserie, qui en faisoit le coin en 1668.

Rue de Valois. Elle a été percée sur l'emplacement des Quinze-Vingts, et donne d'un côté dans la rue Saint-Honoré, de l'autre dans celle de Rohan.

Il y a une seconde rue de Valois qui donne d'un bout dans la rue Saint-Honoré, et de l'autre se prolonge le long du Palais-Royal jusqu'au passage Radziville, où elle donne dans la rue de Beaujolois.

Une troisième rue de Valois, située devant le jardin de Mouceaux, aboutit d'un côté à la rue de Courcelles, et se prolonge jusqu'à la barrière qui porte aussi le nom de Mouceaux.

Rue de Ventadour. Elle aboutit d'un côté dans la rue Neuve-des-Petits-Champs, et de l'autre dans la rue Thérèse. On la nommoit autrefois rue Saint-Victor; ensuite elle s'est prolongée jusqu'à la rue des Moineaux, et sous le nom de Ventadour ou de Lionne, elle se continuoit en 1673 au-delà de la rue Neuve-des-Petits-Champs. Elle tient le nom qu'elle porte maintenant de la famille de Ventadour.

Petite rue Verte. Elle donne d'un bout dans la rue du Faubourg-Saint-Honoré, de l'autre dans la rue Verte.

Allée des Veuves. Cette allée, qui termine les Champs-Élysées, donne d'un bout dans la grande allée, de l'autre sur le quai, à l'extrémité du Cours-la-Reine.

Rue Villedo. Elle traverse de la rue Sainte-Anne dans la rue de Richelieu; et doit son nom aux sieurs Guillaume et François Villedo, intendants généraux des bâtiments du roi et des ponts-et-chaussées, qui avoient, en 1667, plusieurs possessions à la butte Saint-Roch, sur lesquelles cette rue a été ouverte.

Rue des Vignes. Elle aboutit à la grande rue de Chaillot en entrant par l'avenue: c'étoit un chemin sans nom avant 1789.

Rue de la Ville-l'Évêque. Elle commence à la rue de l'Arcade, à l'ancienne extrémité de la rue de la Magdelaine, et finit à la rue des Saussaies. Son nom lui vient du territoire sur lequel elle est située, qui appartenoit à l'évêque et au chapitre de Notre-Dame, et dont plusieurs titres du treizième siècle font mention sous le même nom de Villa Episcopi.

PASSAGES.

Ils sont nombreux dans ce quartier et principalement autour du Palais-Royal.

Passage Radziville. Il est situé dans l'angle des rues de Valois et de Beaujolois, et donne à l'entrée de la rue des Bons-Enfants.

Passages sans nom de la rue de Beaujolois dans la rue Neuve-des-Petits-Champs. Il y en a deux, l'un avant, l'autre après la rue Vivienne.

Passage du café de Foi. Il donne de la rue Montpensier dans la rue de Richelieu.

Plusieurs autres passages sans nom communiquent encore le long de la rue Montpensier à divers points de la rue de Richelieu.

Passage Saint-Guillaume. Il communique de la rue Traversière à la rue de Richelieu.

Passage Saint-Roch. Il est situé auprès de cette église et communique de la rue Saint-Honoré à la rue d'Argenteuil.

QUAIS.

Quai des galeries du Louvre. Il commence au premier guichet, appelé de la rue Froi-Manteau, et finit au bout du Pont-Royal. À l'entrée de ce quai est le port Saint-Nicolas, lequel a pris son nom de l'église collégiale qui en étoit voisine. C'est à ce port qu'abordoient, avant la révolution, les marchandises qui venoient des pays étrangers en remontant la Seine. C'est encore là que l'on décharge aujourd'hui les barques qui apportent les productions de la Normandie, etc. Avant la construction du nouveau pont, dit Pont des Arts, on passoit la rivière à cet endroit dans des bateaux.

Quai des Tuileries ou de la Conférence. Il commence au bout du Pont-Royal, et finit à l'endroit où étoit anciennement la porte dont il a pris le nom. C'est de l'entrée de ce quai que partent, tous les jours, les galiotes de Saint-Cloud et de Sève.

Port aux Pierres. Il est situé vis-à-vis le Cours-la-Reine.

Quai de la Savonnerie. Il commence à l'extrémité du Cours-la-Reine, et finit à la barrière des Bons-Hommes. On le nomme maintenant quai de Billy et de la Conférence.

ANTIQUITÉS ROMAINES
DÉCOUVERTES DANS LE QUARTIER DU PALAIS-ROYAL.

Il a paru vraisemblable à plusieurs historiens de Paris que[645], sous la domination des Romains, la cité de Paris avoit commencé à étendre ses faubourgs sur la rive septentrionale du fleuve dont elle est entourée: à défaut de monuments historiques, des restes d'antiquités qu'on y a trouvés sur divers points et à diverses époques ont démontré jusqu'à l'évidence ce qui n'avoit d'abord été qu'une simple conjecture.

Des débris de voies romaines, que le temps n'a point entièrement détruits, indiquent des communications établies avec plusieurs lieux environnants, tels que Clichi, Pierre-Laie, Pontoise, Saint-Denis, Pierre-Fite, etc.; et d'autres monuments qui ne peuvent exister que dans l'enceinte des villes, prouvent que cette partie septentrionale, depuis couverte de forêts et de marécages, étoit alors habitée: voici ce que l'on a découvert dans le quartier que nous venons de décrire.

Aquéduc de Chaillot. Cet aquéduc souterrain, dont les premières constructions étoient établies sur les hauteurs de Chaillot, et à la source des eaux minérales qui existent encore aujourd'hui dans cet endroit, traversoit l'emplacement des Champ-Élysées, et probablement celui qu'occupe aujourd'hui le jardin des Tuileries, pour venir aboutir au jardin du Palais-Royal. Les travaux que l'on faisoit en 1763 pour la formation de la place Louis XV procurèrent la découverte des canaux de conduite de cet aquéduc; et l'on découvrit en même temps à Chaillot un reste de maçonnerie antique qui avoit fait partie de ses constructions. M. le comte de Caylus a publié à ce sujet une dissertation[646].

Bassins antiques du Palais-Royal. Ils furent découverts en 1781, lors des fouilles que l'on fit dans le jardin de ce palais pour établir les fondations de ses nouvelles galeries. Le premier, qui gisoit à trois pieds au-dessous du sol, et à l'extrémité méridionale de ce jardin, présentoit un carré de vingt pieds de dimension sur ses quatre côtés. Au même endroit furent trouvées des médailles d'Aurélien, de Dioclétien, de Posthume, de Magnence, de Crispe, de Valentinien Ier; ce qui semble indiquer une construction qui ne remonte pas au-delà du quatrième siècle.

Le second bassin, beaucoup plus vaste que le premier, et trouvé dans la partie septentrionale du même jardin, s'étendoit à cinq pieds sous terre, depuis le point de la galerie où est situé le café de Foi, jusqu'au passage de Radziville. Tous les deux étoient évidemment de construction romaine; et une circonstance assez remarquable, c'est que la direction de l'aquéduc, reconnue par M. de Caylus depuis Chaillot jusqu'à la place Louis XV, continuant d'être prolongée en ligne droite, seroit venue précisément aboutir au premier de ces deux bassins[647].

MONUMENTS NOUVEAUX
ET RÉPARATIONS FAITES AUX ANCIENS MONUMENTS DEPUIS 1789.

Palais-Royal. La cour de ce palais qui donne sur la rue Saint-Honoré et qui sert d'entrée à la partie de cet édifice qu'occupe M. le duc d'Orléans, doit être incessamment fermée au public; et à côté de cette cour il a été percé un nouveau passage formant une galerie qu'orne une colonnade d'ordonnance dorique. Ce passage, dans lequel on a pratiqué des boutiques, traverse le péristyle dont on avoit fait provisoirement, pendant quelques années, la bourse de Paris, et vient communiquer à la seconde cour que borne au nord la galerie de bois.

Au milieu du jardin, dont les deux extrémités sont ornées de tapis de verdure, s'élève une gerbe d'eau formant un jet d'environ dix-huit pieds de hauteur, qui retombe dans un grand bassin circulaire, et répand ainsi de la fraîcheur au milieu de cette promenade jusqu'alors peu agréable à cause de son extrême aridité.

Théâtre du Vaudeville. Ce théâtre a été élevé sur l'emplacement de l'ancien Vauxhall, vis-à-vis le Palais-Royal, et à l'entrée des rues de Chartres et de Saint-Thomas-du-Louvre qu'il borde des deux côtés. C'est un édifice qui, à l'extérieur, n'a pas d'autre apparence que celle d'une maison particulière. La salle qu'il contient est petite et n'a de même rien qui mérite d'être remarqué.

Palais des Tuileries. Toutes les constructions qui obstruoient la façade de ce monument, du côté de la place du Carrousel, ont été abattues; et le terrain qu'elles occupoient a été changé en une vaste cour qui s'étend jusqu'au premier guichet de la grande galerie, et que ferme une grille en fer d'un beau travail. Cette grille a trois entrées: la première au milieu et vis-à-vis l'arc de triomphe dont nous allons bientôt parler, les deux autres de chaque côté, et entre des massifs carrés en pierre formant piédestaux, qui supportent des statues colossales de Victoires, assises et entourées de divers attributs. Avant qu'on y eût placé ces statues, traitées dans le style de la décoration monumentale, les quatre chevaux de bronze antique enlevés à la ville de Venise avoient été élevés sur ces piédestaux.

Intérieur du palais. Cet intérieur a subi de grands changements dans sa décoration. Sous le vestibule on a pratiqué un nouvel escalier d'une belle architecture qui conduit d'un côté aux galeries supérieures de la chapelle et au théâtre, de l'autre à la salle des maréchaux. Ces diverses pièces ont subi, tant dans leur disposition que dans leur architecture, de grands et heureux changements. Les galeries au rez-de-chaussée du côté du jardin ont été décorées, sous toutes les arcades qui les composent, de statues antiques ou copiées de l'antique, représentant des personnages romains, matrones et sénateurs.

Jardin des Tuileries. Sans rien changer à la belle ordonnance et aux grandes masses de ce jardin, on l'a achevé dans quelques détails qui, jusqu'alors, avoient été négligés et qui en complètent la symétrie. C'est principalement du côté du pont tournant qu'ont été faits en ce genre les travaux les plus importants. L'orangerie a été abattue ainsi que les constructions qui obstruoient toute cette extrémité du jardin; et sur cet emplacement on a formé deux larges terrasses parfaitement symétriques, qui se dessinent en fer à cheval et viennent finir en pente douce des deux côtés du grand bassin. Ces deux terrasses ont été plantées d'arbres formant allées et bosquets; elles sont entourées de fossés du côté de la place Louis XV, et revêtues d'un mur solide en bossages. Chaque angle extérieur du parapet est orné d'un lion en marbre blanc.

Les deux autres terrasses dites des Feuillans et du bord de l'eau ont été plantées d'arbres. La première est fermée d'une grille toute semblable à celle qui termine la cour du château. Cette grille, qui s'étend depuis le pavillon Marsan jusqu'à l'extrémité du jardin, et qui forme ainsi l'un des côtés de la rue de Rivoli dans presque toute sa longueur, est soutenue de distance en distance par des piliers carrés sur lesquels on a placé des vases en marbre blanc d'une forme élégante. La terrasse du bord de l'eau est ornée de belles copies en bronze de quelques-unes des statues les plus célèbres de l'antiquité, le Laocoon, l'Apollon du Belvédère, l'Hercule Télèphe, la Diane de Versailles, etc. On communique du château à cette terrasse par une galerie souterraine; ce qui en fait une promenade particulière pour les princes, et que l'on peut isoler en un instant du reste du jardin, en fermant toutes les grilles dont elle est entourée.

Enfin tous les compartiments du parterre, jusqu'alors fermés seulement par des barrières en bois, ont été entourés de balustrades de fer; et plusieurs statues nouvelles en bronze et en marbre, ou modernes ou copiées de l'antique, ont été répandues autour des bassins, à l'entrée de ce parterre et sur la lisière du bois.

Grande galerie (côté du midi). À l'extérieur et dans toute la partie construite par Métezeau, il a été percé des arcades au nombre de vingt-huit, et établi dans le vaste rez-de-chaussée qui règne le long de ces arcades, des corps-de-garde et une orangerie. Dans toute la longueur de ce bâtiment jusqu'au pavillon de l'Infante, on a pratiqué dans le toit des jours qui éclairent la galerie intérieure où est exposée la collection des tableaux du roi, collection qui abonde en chefs-d'œuvre de toutes les écoles, et que l'on considère comme la plus belle de l'Europe, tant par le nombre que par l'excellence des morceaux dont elle est composée. Des colonnes de marbre du plus grand prix, des bustes, des ciselures en bronze doré, forment la décoration de cette galerie magnifique. À son extrémité est le salon d'exposition des tableaux de l'école française, dont l'entrée donne sur un escalier du plus grand style. Cet escalier communique au musée des statues antiques, plus nombreux et plus varié que celui du Vatican, aussi riche peut-être en chefs-d'œuvre du premier ordre, et qui se compose de toute la célèbre collection Borghèse, des antiques qui appartenoient anciennement au roi, et de beaucoup d'autres statues tirées de la Villa-Albani, du Vatican, et de plusieurs collections particulières. Ce musée comprend tout le rez-de-chaussée dont se composoient autrefois les appartements de la reine, ainsi que la fameuse salle du vieux Louvre dite des Cent-Suisses, que décorent les admirables sculptures de Jean Goujon.

Galerie (côté du nord). Cette galerie, parallèle à celle qui est connue sous le nom de grande galerie, construite sur les mêmes dimensions, et qui doit aboutir à la partie opposée du vieux Louvre, a été commencée, il y a environ quinze ans, du côté des Tuileries, et se prolonge en ce moment jusqu'à la rue de Rohan, offrant déjà une suite de vingt-une arcades, toutes semblables à celles de l'autre galerie qui sont en regard. La façade extérieure qui donne sur la rue de Rivoli se compose de croisées séparées par des niches destinées sans doute à recevoir des statues; au-dessus règne une longue corniche soutenue par des consoles. Tout cet ensemble a de la noblesse et de la simplicité, peut-être même trop de simplicité pour la demeure d'un grand souverain. L'intérieur de cette galerie est divisé en appartements destinés à être habités par des personnes que leurs emplois attachent à la cour.

Arc de triomphe. Ce monument, que Buonaparte fit élever en 1806, à la gloire, disoit-il, des armées françoises, et qui n'étoit réellement que le monument de son insolence et de son orgueil, n'a point été abattu depuis la restauration; et il existe encore ainsi que la colonne de la place Vendôme!...

Cette construction présente une largeur de soixante pieds sur quarante-cinq de hauteur. Sa profondeur est de vingt pieds et demi. Sa double façade se compose de trois arcades; et deux arcades percées dans chacune de ses faces latérales correspondent de l'une à l'autre et traversent les trois arcades de la façade. Huit colonnes de marbre rouge de Languedoc, d'ordre corinthien, enrichies de bases et de chapiteaux en bronze doré, ornent l'extérieur de cette composition; à l'aplomb de ces colonnes et au-devant de l'attique s'élèvent autant de statues de soldats français de diverses armes, dont les costumes forment, avec les bas-reliefs et les ornements traités dans le style antique dont les voûtes et les cintres des arcades sont couverts, une disparate qui n'est pas de très-bon goût. Ce sont des Fleuves, des Naïades, des Victoires, etc.; toutes ces sculptures ont été traitées d'une grande manière et avec une délicatesse très-rare d'exécution.

Six bas-reliefs en marbre blanc qui retraçoient les événements les plus remarquables de la campagne de 1805, décoroient les quatre faces de cet arc de triomphe. Ceux-là ont du moins été enlevés en 1815 pour ne plus jamais reparoître. Au-dessus de l'attique que surmontoit un double socle s'élevoit un quadrige qu'accompagnoient deux Victoires, et auquel on avoit attelé les quatre fameux chevaux de bronze dont nous avons déjà parlé. Ce quadrige attendoit la statue de l'usurpateur; il a été enlevé en même temps que les bas-reliefs. Le char et les Victoires en plomb doré étoient de la main de M. Lemot, et l'on y reconnoissoit le grand style, et la belle exécution de cet artiste célèbre.

L'église Saint-Roch. On a rendu à cette église quelques-uns des tableaux qui lui avoient été enlevés, entre autres celui du Doyen (la guérison des ardents), et celui de Vien (saint Denis prêchant la foi en France). Plusieurs chapelles ont été ornées de bas-reliefs, représentant des sujets tirés de la vie de N. S. par M. Desenne; et le même artiste a exécuté pour la chapelle du Calvaire un groupe du Christ au tombeau, dont l'exécution mérite des éloges. Saint-Roch possède encore plusieurs tableaux modernes qui lui ont été donnés par la ville de Paris.

On a de même rendu à cette église les monuments sépulcraux dont elle avoit été dépouillée, et l'on y a en outre déposé quelques-uns des monuments enlevés aux églises qui ont été détruites pendant la révolution, entre autres le tombeau du cardinal Dubois, et celui de Henri de Lorraine, comte d'Harcourt.

Marché Saint-Honoré. Ce marché a été ouvert et construit sur l'emplacement du couvent des Jacobins. Il est divisé en quatre compartiments couverts d'une simple toiture que portent des piliers de bois façonnés en colonnes; deux rues y communiquent de la rue Saint-Honoré et de la rue Neuve-des-Petits-Champs, et la place au milieu de laquelle il s'élève forme un carré entouré de maisons.

Colonne de la place Vendôme. Cette colonne, qui, nous l'espérons, disparoîtra un jour, pour l'honneur de la France, de la place qu'elle occupe, et la rendra à la statue équestre du grand roi, qui s'y élevoit autrefois, fut, de même que l'arc de triomphe, commencée par ordre de Buonaparte après la campagne de 1805, et finie seulement en 1810.

Elle a 218 pieds de haut, y compris son piédestal dont la hauteur est de 21 pieds et demi. Son diamètre est de 12 pieds; et toute sa surface, y compris le piédestal, le chapiteau et son amortissement, est revêtue de fortes lames de bronze, chargées de bas-reliefs. Ceux du piédestal représentent des trophées d'armes; les autres, qui s'élèvent en spirale jusqu'au faîte du monument, à l'imitation des colonnes Trajane et Antonine, offrent l'histoire monumentale de cette campagne de 1805, à l'occasion de laquelle a été conçu et exécuté ce monument.

Buonaparte, qui, peu de temps auparavant, avoit refusé une statue que ses flatteurs lui offroient, disant qu'à la postérité seule appartenoit le droit de la lui ériger, si elle l'en jugeoit digne, changea bientôt d'avis, et fit placer sur la calotte de cette colonne, qui étoit l'un des points les plus élevés de Paris, sa statue pédestre vêtue à la romaine. Cette statue colossale, de dix pieds de proportion, avoit été exécutée par le sculpteur Chaudet. Elle a été renversée en 1814; à sa place s'élève le drapeau blanc; et le contraste étrange qu'il offre avec le monument qui lui sert de support peut donner matière à bien des réflexions.

Champs-Élysées. À l'entrée de cette promenade, on a placé deux groupes en marbre qui ornoient autrefois le parc de Marly. Ces groupes, exécutés par Coustou jeune, représentent deux chevaux qui se cabrent et qui sont retenus par deux hommes nus.

Arc de triomphe de l'Étoile. Le projet de cet arc de triomphe fut encore conçu en 1805. Il fut commencé avec des travaux et des dépenses énormes, sur les dessins de l'architecte Chalgrin, et abandonné, nous ne savons pourquoi, lorsque la construction en étoit déjà fort avancée[648]. Il est construit sur la plus grande échelle des monuments de ce genre; et peut-être eût-il été le plus colossal de tous ceux qui existent maintenant. Sa hauteur eût été de 138 pieds, sa profondeur de 68. C'est une belle masse dont l'aspect est imposant et dont la situation à la porte Chaillot étoit une des plus heureuses qu'il fût possible de rencontrer, ce monument pouvant y être vu de tout Paris et de ses environs jusqu'à Neuilly. Il n'y a pas d'apparence qu'il soit jamais achevé.

Pont des Invalides. Ce pont, qui sert de communication du quai de la Conférence au Champ-de-Mars et à l'École-Militaire, s'élève en ligne droite sur cinq arches surbaissées. Il est orné entre chaque arche et au-dessus de chaque pilier d'une couronne de laurier au milieu de laquelle est gravé en relief le chiffre ⅃L surmonté d'une couronne royale. Ce pont, de la coupe la plus élégante et la plus hardie, est considéré avec juste raison comme le plus beau de Paris. Il portoit, pendant la révolution, le nom de pont d'Iéna; et des aigles éployées remplissoient l'espace qu'occupe aujourd'hui le chiffre du roi.

Église de la Magdeleine. Buonaparte avoit voulu faire de cette église, commencée avant la révolution, un Temple de la Gloire; et un concours avoit été ouvert pour l'exécution de ce bizarre et ridicule projet. Alors les constructions déjà faites éprouvèrent quelques changements dans leur ordonnance. Les travaux toutefois se poursuivirent lentement et n'ont été repris avec quelque activité que depuis le retour du roi, où le monument a subi encore quelques changements nouveaux pour être rendu à sa première destination. Deux rangs de colonnes corinthiennes, de six pieds de diamètre, en décorent la façade; et l'édifice sur les trois autres faces est entouré d'un péristyle formé par un seul rang de colonnes du même ordre et de la même dimension. Cette église doit avoir 264 pieds de longueur dans œuvre, non compris le portail et la chapelle de la communion. Sa largeur, aussi dans œuvre, et sans y comprendre les porches des portes latérales sera de 138 pieds. Elle sera, dit-on, surmontée d'un dôme, et le maître-autel s'élèvera au milieu du chœur. Toute cette ordonnance est d'un grand caractère; et l'église de la Magdeleine, lorsqu'elle aura été achevée, sera sans doute, dans son ensemble, la plus belle église moderne de Paris: mais aura-t-elle le caractère imposant et religieux de nos superbes basiliques gothiques? nous en doutons: cette architecture gothique semble appartenir spécialement au christianisme; et il ne nous semble pas que rien, sous ce rapport, puisse jamais l'égaler ou la remplacer.

Chapelle sépulcrale de Louis XVI et de Marie Antoinette, reine de France. Ce monument, élevé à la mémoire de ces deux augustes victimes, est presque entièrement achevé: du côté du rond-point il donne sur la rue d'Anjou, et l'entrée principale semble devoir être dans la rue de l'Arcade, un peu plus bas que la rue Neuve-des-Mathurins. L'édifice a la forme d'un carré long: ses deux faces latérales se composent chacune de neuf arcades, qui probablement seront fermées par des grilles et figureront des charniers. Du côté de la façade principale on monte quelques marches qui conduisent à une espèce de vestibule ou petite chapelle; un second escalier mène à une plate-forme élevée de dix à douze pieds au-dessus du sol: à son extrémité s'élèvent sur un perron quatre colonnes doriques avec fronton qui forment l'entrée de la principale chapelle. Les trois ronds-points qui la terminent semblent indiquer qu'elle formera trois divisions; et son exhaussement prouve qu'elle doit être accompagnée de chapelles souterraines. Cette composition a le caractère sépulcral qui lui convient, et fait honneur à l'architecte qui l'a exécutée. On a le projet de l'enrichir d'un grand nombre de sculptures, d'ornements, bas-reliefs, etc., que l'on exécute en ce moment.

Abattoir du Roule. Il est situé à l'extrémité de la rue de Miromesnil. À la fin du troisième volume de cet ouvrage, nous entrerons dans quelques détails sur les divers édifices de ce genre que l'on a élevés à diverses extrémités de Paris, et qui peuvent être mis au nombre des établissements les plus utiles que l'on ait formés pour la commodité et la salubrité de cette capitale.

RUES NOUVELLES.

Rue d'Astorg. On a prolongé cette rue à travers la rue d'Anjou jusque dans celle de la Pépinière.

Rue de la Bienfaisance. Elle aboutit d'un côté à la rue du Rocher et de l'autre à la rue de Miromesnil.

Rue Castiglione. Elle a été ouverte sur le terrain des Capucins, et aboutit d'un côté à la rue de Rivoli, de l'autre à la rue Saint-Honoré, vis-à-vis la place Vendôme.

Rue de la Croix du Roule. C'est un chemin qui traverse les champs, et qui communique de la rue du Faubourg-du-Roule à la barrière de Courcelles.

Rue Duphot. Elle aboutit d'un côté au boulevart de la Magdeleine, de l'autre à la rue Saint-Honoré. Le nom qu'elle porte est celui d'un général français.

Rue Gasté. Elle donne d'un côté dans la rue basse Saint-Pierre, de l'autre dans la rue des Batailles.

Rue des Gourdes. C'est un chemin parallèle à l'allée des Veuves, qui, d'un côté, aboutit à l'avenue de Neuilly, de l'autre vient finir à la ruelle des Blanchisseuses. Dans cette rue des Gourdes vient aboutir une autre rue sans nom qui longe le jardin Marbeuf.

Rue des Grésillons. Elle donne d'un côté dans la rue du Rocher, de l'autre dans celle de Miromesnil.

Rue Saint-Hyacinthe. Elle traverse de la rue de la Sourdière au Marché Saint-Honoré.

Rue Saint-Jean-Baptiste. Elle donne d'un bout dans la rue Saint-Michel, de l'autre dans celle de la Pépinière.

Rue Neuve-du-Luxembourg. La continuation de cette rue depuis la rue Saint-Honoré vient se terminer à la rue de Rivoli.

Rue du Marché Saint-Honoré. Elle va de la rue Saint-Honoré à la rue Neuve-des-Petits-Champs, traversant le Marché qui porte ce nom.

Rue des Maisons-Neuves. Cette rue, percée vis-à-vis la rue d'Astorg, et dans la même direction, aboutit d'un côté à celle de la Pépinière, de l'autre à la Voirie.

Rue Saint-Michel. Elle aboutit aux rues Saint-Jean-Baptiste et des Maisons-Neuves.

Rue de Mondovi. Elle commence à l'angle de la rue du Mont-Thabor, et vient aboutir à la rue de Rivoli.

Rue Montaigne. Elle commence au rond-point des Champs-Élysées, et vient aboutir à la rue du Faubourg-du-Roule.

Rue du Mont-Thabor. Elle se termine par un cul-de-sac qui traverse la rue Castiglione, et va aboutir à la rue Mondovi.

Rue Notre-Dame-de-Grace. Elle donne d'un bout dans la rue d'Anjou, de l'autre dans celle de la Magdeleine.

Rue de Ponthieu. Cette rue a été prolongée jusque dans la rue Montaigne.

Rue Richepanse. Elle donne dans la rue Saint-Honoré et dans la rue Duphot. Le nom qu'elle porte est celui d'un général français.

Rue de Rivoli. Elle commence à la rue de Rohan, et se prolongeant le long de la galerie neuve du château et du jardin des Tuileries, vient aboutir à la place Louis XV. Toutes les maisons de cette rue sont de la même élévation, et se composent d'un rez-de-chaussée formant une longue suite d'arcades d'une belle proportion, au-dessus duquel s'élèvent trois étages avec mansardes. C'est la plus belle rue de Paris.

Rue de la Grande-Voirie. Elle donne d'un bout dans la rue des Grésillons, et finit de l'autre par un cul-de-sac, traversant la rue de la Petite-Voirie.

Rue de la Petite-Voirie. Elle donne d'un côté dans la rue des Maisons-Neuves, et de l'autre dans celle de la Bienfaisance.

PASSAGES.

Passage Delorme. Il communique de la rue de Rivoli à la rue Saint-Honoré.

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