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Tableau historique et pittoresque de Paris depuis les Gaulois jusqu'à nos jours (Volume 2/8)

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FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE DU PREMIER VOLUME.

TABLE DES MATIÈRES.
PREMIER VOLUME.—SECONDE PARTIE.

QUARTIER SAINT-JACQUES-DE-LA-BOUCHERIE.

  •   Pages
  • Paris sous Hugues-Capet, Robert, Henri Ier, Philippe Ier, Louis-le-Gros, Louis-le-Jeune et Philippe-Auguste 471
  • Le Grand-Châtelet 509
  • Saint-Leufroi 530
  • La Grande-Boucherie 537
  • Saint-Jacques-de-la-Boucherie 542
  • Des confréries 559
  • L'hôpital de Sainte-Catherine 570
  • Saint-Josse 573
  • Le chapitre du Saint-Sépulcre 577
  • Les religieuses de Saint-Magloire 582
  • Saint-Leu et Saint-Gilles 588
  • Hôtels 594
  • Rues et Places 597
  • Quais 612
  • Monuments nouveaux, etc. Ibid.

QUARTIER SAINTE-OPPORTUNE.

  • Origine du quartier 616
  • Le For-l'Évêque 620
  • Le Grenier à sel 624
  • Saint-Éloi 626
  • Les Six Corps 630
  • Sainte-Opportune 641
  • Hôtels 653
  • Rues et places 660
  • Quais 674
  • Rues et places nouvelles 675

QUARTIER DU LOUVRE, OU SAINT-GERMAIN-L'AUXERROIS.

  • Paris sous Louis VIII, Louis IX (saint Louis), Philippe III, Philippe IV, Louis X, Philippe V, Charles IV, Philippe VI, Jean 676
  • Saint-Germain-l'Auxerrois 740
  • Le Louvre 762
  • Académies 802
  • La Congrégation des prêtres de l'Oratoire de N. S. J. C. 810
  • Saint-Honoré 817
  • Hôtels 822
  • Fontaines 832
  • Rues et places 839
  • Monuments nouveaux, etc. 850
  • Rues et places nouvelles 854

QUARTIER DU PALAIS-ROYAL.

  • Origine du quartier 856
  • Saint-Louis et Saint-Nicolas-du-Louvre 862
  • Le Palais-Royal 872
  • La place du Palais-Royal et le Château-d'Eau 901
  • Hôpital royal des Quinze-Vingts 903
  • Place du Carrousel 912
  • Le Palais des Tuileries 915
  • La grande Galerie 931
  • Le jardin des Tuileries 944
  • Porte de la Conférence 955
  • Saint-Roch 959
  • Communauté de Sainte-Anne 969
  • Jacobins de la rue Saint-Honoré 971
  • Place Vendôme 975
  • Les Feuillans de la rue Saint-Honoré 982
  • Les Capucins de la rue Saint-Honoré 992
  • Les religieuses de l'Assomption 999
  • Les Filles de la Conception 1006
  • La place Louis XV et le Garde-Meuble 1009
  • Cours-la-Reine et Champs-Élysées 1015
  • Pont Louis XVI 1018
  • L'église de la Magdeleine 1020
  • Les Bénédictines de la Ville-l'Évêque 1026
  • Saint-Philippe-du-Roule 1029
  • Chapelle Beaujon, dédiée à saint Nicolas 1035
  • Hospice Beaujon 1038
  • Saint-Pierre-de-Chaillot 1039
  • Sainte-Perrine 1044
  • Pompe à feu 1046
  • Manufacture royale de la Savonnerie 1048
  • La Visitation de Chaillot 1051
  • Les Minimes de Chaillot 1053
  • Hôtels 1058
  • Fontaines 1072
  • Rues et places du quartier du Palais-Royal 1075
  • Quais 1094
  • Antiquités romaines Ibid.
  • Monuments nouveaux, etc. 1096
  • Rues nouvelles 1106

Erratum. Page 487, ligne 2, habilement s'opposer; lisez, l'opposer.

Notes

1: Voyez la Ire partie de ce volume, p. 63.

2: Ibid., p. 64, 66, 69 et suiv.

3: Nous trouvons expressément dit «que tout homme libre devoit rester fidèle au prince à qui il s'étoit une fois recommandé, tant que ce prince étoit vivant; mais qu'après sa mort, il lui étoit permis de se recommander à qui il jugeroit à propos de le faire.» (Corps diplom. de Dumont, t. I.)

4: Voyez la Ire partie de ce volume, p. 64.

5: Sur ce que nous allons dire et jusqu'à la page 476, on peut consulter les livres 16, 17, 18, 19, 29, 30 et 31 de cet auteur.

6: Les grands qui se donnoient à un roi ne pouvoient traiter en leur nom avec des princes étrangers, ni se rendre leurs clients; obligés de le suivre à la guerre, ils devoient être compris dans tous les traités qu'il lui arrivoit de faire, et aucune guerre ne pouvoit être légitimement entreprise sans leur avis. C'étoit encore parmi eux que ces rois barbares choisissoient leurs ambassadeurs, et ceux qui étoient chargés de leurs négociations.

7: Greg. Tur. Hist., lib. II, c. 30.

8: «Louis-le-Bègue, étant sur le point de mourir, chargea l'évêque de Beauvais et un comte, nommé Alboin, de porter à Louis, son fils aîné, la couronne, l'épée et les autres ornements royaux, mandant à ceux qui étoient auprès de lui de le faire sacrer et couronner roi. Mais avant de procéder à cette cérémonie, ils convoquèrent les grands du royaume dans la ville de Meaux, pour délibérer sur ce qu'ils avoient à faire. Louis ne fut pas couronné aussitôt que son père l'avoit désiré; et contre l'intention de ce prince, on lui associa son frère Carloman.» (Aimoin, liv. V, c. 39.)

Quoique Pépin eût fait sacrer et couronner ses fils de son vivant, «les Francs les élurent après sa mort pour lui succéder» (Egin. de princip.), et les annales qui portent le nom d'Aimoin disent très-expressément que «Charles et Carloman furent créés rois par le consentement de tous les Francs.» (Lib. 4, c. 47.)

Nous apprenons du même annaliste que Louis-le-Débonnaire ne dut d'avoir succédé à son père qu'à la diligence qu'il avoit faite pour prévenir la trahison de Wala, et à la bonne volonté du peuple. C'est ainsi qu'il obtint le trône du consentement et avec l'applaudissement de tous les Francs. (Ibid., c. 102.) On pourroit multiplier à l'infini ces exemples, tant dans la première que dans la seconde race.

9: Voyez la première partie de ce volume, p. 59.

10: C'est-à-dire le vassal bénéficier; car le vassal allodial ou libre propriétaire prêtoit l'hommage simple, lequel étoit fort différent de la recommandation qui étoit aussi appelée hommage lige. Ceux des grands vassaux qui se prétendoient propriétaires de leurs biens en franc aleu, offrirent toujours le premier, et refusèrent le second tant qu'il leur fut possible de s'y soustraire.

11: Il reste plusieurs formules des sermens prêtés à leur couronnement, par les rois des deux premières races, et même pendant le cours de leurs règnes: on peut les réduire à ces trois points principaux: protection aux églises; paix aux peuples; justice à chacun.—Le vassal juroit d'être fidèle au roi régnant, comme tout homme franc devoit l'être à son roi.

12: Cap. Car. Calv., tit. 53, c. 4.

13: «Si vous voulez que nous vous soyons fidèles, disoit le peuple à Charlemagne, faites observer les lois.» (Petitio populi, Worm., an. 803.) Non-seulement les lois autorisoient les fidèles à en agir ainsi avec les rois, mais «elles leur enjoignoient même de leur remontrer toutes les fautes qu'ils pouvoient commettre, afin qu'ils les réparassent. Si après ces avertissemens, le roi ne changeoit point de conduite et d'intention, alors les sujets ecclésiastiques et séculiers devoient faire cause commune afin qu'il ne conservât point le pouvoir de traiter qui que ce fût contre la loi et la raison, et ce nonobstant sa propre volonté.» (Cap. Car. Calv., t. 29, c. 10.)

C'étoit là sans doute régner à de tristes et humiliantes conditions; mais de cette situation précaire des rois, d'où naissoient tant et de si graves inconvénients, il en résultoit du moins cet avantage que, pour ôter tout prétexte à la révolte, ces princes apportoient le plus grand soin à faire rendre la justice; et que les grands vassaux se voyoient obligés de les imiter, et de se montrer de leur côté justes et bienveillants envers leurs sous-vassaux, pour ne point s'exposer à perdre leurs droits de suzeraineté. Plus on pénètre le fond du régime féodal, plus on reconnoît que c'étoit un excellent système administratif, peut-être même le meilleur qui ait jamais existé; système dont on avoit fait une mauvaise loi politique en y assujettissant le souverain au même degré que les moindres de ses sujets, et qu'il auroit suffi de le renfermer dans ses bornes naturelles pour en faire la plus salutaire des institutions. C'est ce qui arriva par la suite; et la France eût été trop heureuse, si, parvenus là, ses rois eussent su s'y arrêter.

14: Les rois eux-mêmes sembloient reconnoître que ce déni de justice pouvoit légitimer la révolte; et lorsque Charles-le-Chauve se réconcilia avec ses sujets révoltés, il distingua des autres ceux que la guerre avoit ruinés, et qui, n'ayant point été récompensés de leurs services, avoient un juste sujet de se soulever contre lui. Il promit même de réparer le tort qu'il leur avoit fait, le plus tôt et le mieux qu'il lui seroit possible, avec le conseil de ses fidèles. (Cap. Car. Calv., tit. 29, c. 6.)

15: Que de clameurs n'a-t-on point élevées contre la puissance spirituelle, ses usurpations, etc. à l'occasion de ces dépositions de rois et d'empereurs, souvent prononcées par un tribunal composé d'évêques! Cependant que l'on se transporte à ces temps reculés, qu'on en étudie les usages, qu'on en comprenne les mœurs, qu'on renonce enfin à cette manie absurde de les juger d'après les temps où nous vivons, et l'on sera forcé de reconnoître comme raisonnable et salutaire, ce que l'on blâme avec tant de violence et d'aigreur. Les rois, nous le répétons, étoient à la merci de la race turbulente et guerrière qui les environnoit. «Il n'étoit permis à personne, dit un capitulaire, d'empêcher par sa désobéissance l'exécution des lois; mais si l'un des rois descendans de Louis-le-Débonnaire manquoit aux engagements communs qu'il a pris avec les autres rois et à ceux qu'il a pris vis-à-vis de son peuple, ceux qui ne s'en étoient point écartés s'assembloient avec le grand nombre des fidèles, et après que l'on avoit averti inutilement le prince réfractaire, on décidoit en commun quelle conduite on devoit tenir à son égard.» (Cap. Car. Calv., tit. 31, c. 12.) Ainsi la loi elle-même consacroit, en certains cas, la révolte. Réduits souvent à de telles extrémités, c'étoient les rois eux-mêmes qui, de même que le faisoient leurs sujets dans un si grand nombre d'autres circonstances, demandoient d'être jugés par un tribunal ecclésiastique, comme plus équitable, plus modéré, et étranger d'ailleurs à toute passion, à tout intérêt qui auroit pu leur être contraire: «Après avoir été sacré roi, disoit Charles-le-Chauve; après avoir été élevé sur le trône, je n'ai pas dû en être renversé; mon sacre n'a pas pu devenir nul, au moins avant que j'eusse été entendu et jugé par les évêques, qui sont les ministres de mon sacre et que l'Écriture appelle les trônes de Dieu, trônes sur lesquels le Tout-Puissant est assis et par qui il rend ses jugements. J'ai toujours été prêt à me soumettre à leurs réprimandes et à leurs sentences pénales (judiciis castigatoriis), et maintenant encore je suis dans la même disposition.» (Cap. Car. Calv., tit. 30, c. 3.)

16: Les mêmes démembrements s'opérèrent en Allemagne avec de légères différences que nous ne pourrions faire connoître ici sans sortir de notre sujet.

17: Les Sarrasins.

18: Voyez page 134, 1re partie de ce volume.

19: Voy., p. 68, première partie de ce volume.

20: Ibid. p. 66 et suiv.

21: De tous les duchés, il ne conserva que celui de Bénévent; et non content de diviser les autres, il crut nécessaire encore de démembrer la juridiction des comtes des cités.

22: Aimoin, lib. 15, c. 19.

23: Les invasions des Normands.

24: Ce domaine, qui étoit immense, fut tellement divisé que vers la fin de la seconde race les rois de France n'avoient plus pour toute propriété que la petite ville de Laon et son petit territoire.

25: Eudes, comte de Paris et frère de Robert, aïeul de Hugues Capet. La troisième race de nos rois eût sans doute commencé à cet Eudes, s'il ne fût mort sans enfans.

26: Charles de Lorraine. On lui fit justement un crime d'avoir rendu hommage à l'empereur Othon.

27: Hugues Capet étoit moins riche que plusieurs de ses vassaux: ce ne fut même qu'après la mort de son frère Othon, que le comté de Paris fut définitivement réuni à la couronne de France.

28: Voyez p. 271, première partie.

29: Suger, de simple moine de Saint-Denis, en étoit devenu abbé par ses grands talents. Louis-le-Gros avoit été élevé dans cette abbaye; ce fut là que Suger en fut connu, et ce qui donna occasion à ce prince, devenu roi, de l'employer dans la suite aux plus grandes affaires..... C'est lui qui a bâti l'église de Saint-Denis, telle qu'on la voit encore aujourd'hui, à l'exception du portail et des deux tours qui l'accompagnent, monuments vénérables de l'ancienne église élevée par Pépin et par Charlemagne; et ce qui honore du moins autant sa mémoire, c'est qu'on croit, avec beaucoup de vraisemblance, que le projet de la compilation des grandes chroniques, connues sous le nom de Chroniques de Saint-Denis, fut son ouvrage. (Hénault.)

30: Toutes les villes des peuples qui habitoient le nord de l'Europe étoient chétives et grossièrement bâties; et les voyages de la Terre-Sainte leur firent voir, pour la première fois, de ces belles cités, dont jusque là ils n'avoient pas même l'idée. Les historiens latins sont frappés à la vue de la magnificence, des richesses, et de l'élégance dont l'empire d'Orient leur offroit le spectacle. «Ô que Constantinople est une belle et vaste cité! s'écrie Foulques de Chartres en la voyant pour la première fois. Combien de couvents elle renferme, et combien de palais bâtis avec un art admirable! on ne croiroit jamais combien elle abonde en toutes sortes de bonnes choses, en or, en argent, en étoffes de différentes espèces. À chaque heure, il arrive dans son port des vaisseaux chargés de toutes les choses nécessaires à l'usage de l'homme.» (Fulcher, ap. Bongars, v. 1, p. 386.) Guillaume, archevêque de Tyr, l'historien le plus éclairé de tous ceux qui ont écrit sur les croisades, dit que ce que les Occidentaux voyoient de l'élégance et de la splendeur de la cour de Constantinople étoit au-dessus de toutes les idées qu'ils auroient pu s'en former. Gonthier, moine français, qui écrivit une histoire de la conquête de Constantinople, Geoffroi de Villehardouin, gentilhomme d'un rang distingué, et accoutumé à toute la magnificence que l'on connoissoit en Occident, en parlent avec la même admiration. Ce dernier peint avec les couleurs les plus vives l'étonnement dont furent frappés ceux de ses soldats qui voyoient pour la première fois Constantinople: «Ils avoient peine à croire, dit-il, qu'il y eût une ville si belle et si riche dans le monde entier. Quand ils virent ses grandes murailles, ses hautes tours, ses riches palais et ses superbes églises, tout cela leur parut si grand, qu'ils n'auroient jamais pu se former une idée de cette ville impériale, s'ils ne l'eussent vue de leurs propres yeux.» (Histoire de la Conquête de Constantinople, p. 49.)

31: Voy. pag. 31, première partie. Ces murs furent élevés pendant le voyage du roi à la Terre-Sainte, et aux dépens des bourgeois de Paris, comme ces mêmes bourgeois le représentèrent depuis à Louis XIII: cependant on les a toujours appelés les murs du roi. Les successeurs de Philippe les donnèrent aux prévôts des marchands et échevins; c'est-à-dire qu'ils leur en confièrent la garde, la visite et le soin de les réparer.

32: Entre autres le clos de Sainte-Geneviève, celui de Saint-Étienne-des-Grès, le clos l'Évêque, une partie de la terre de Laas, etc.

33: Le Louvre.

34: Ces juges accordèrent à l'abbaye tout le territoire contenu depuis la tournelle de Philippe Hanselin, bâtie sur le bord de la Seine (tournelle ou tourelle, connue sous le nom de tour de Nesle), jusqu'à la borne qui sépare, vers la plaine de Grenelle, la terre de Saint-Germain d'avec celle de Sainte-Geneviève, et depuis cette borne jusqu'à une autre qui sépare les mêmes terres près du chemin d'Issy, enfin depuis cette dernière jusqu'à celle que les arbitres eux-mêmes posèrent contre les murs de Saint-Étienne-des-Grès.

35: Elles furent achevées en deux ans, l'une sous le nom de Saint-André-des-Arcs, l'autre sous celui de Saint-Côme.

36: Voyez page 349; 1re partie.

37: Nos premiers rois les trouvèrent déjà établis à Paris, maîtres absolus du commerce, et exerçant ouvertement l'usure. Un édit de Dagobert, de l'an 633, les fit sortir de France; on les y voit reparoître sous Charles-le-Chauve, et le concile de Paris, de 850, renouvela toutes les lois de police portées précédemment contre eux. En 1096, Philippe Ier et tous les souverains de l'Europe les chassèrent de nouveau de leurs États; mais ils y rentrèrent peu d'années après, sous des conditions qui, en garantissant davantage leur sûreté, aggravèrent le poids de leur servitude. Ils se rendirent tributaires du prince, qui les partagea entre les grands seigneurs de sa cour; et, de même que les serfs, ils faisoient partie de l'héritage, et demeuroient attachés à la terre. Ils continuèrent ainsi leur trafic et leurs usures, et les choses demeurèrent en cet état sous les règnes de Louis-le-Gros et de Louis-le-Jeune. (Delamare.)

38: Action injuste, contraire au droit naturel, et par conséquent à la religion. Un grand pape (saint Grégoire-le-Grand) en jugeoit ainsi. Tout zélé qu'il étoit pour la conversion des juifs, il ne pouvoit souffrir qu'on leur fît des injustices (Hénault.)

39: Ce sont aujourd'hui les rues de la Poterie, de la Friperie, de la Chaussetterie, de Jean-de-Bausse et de la Cordonnerie.

40: Les nouveaux accroissements de Paris leur fournirent les moyens de trouver des logements commodes. Quelques-uns allèrent demeurer derrière le lieu où est aujourd'hui le Petit-Saint-Antoine, d'autres à la montagne Sainte-Geneviève, d'autres dans le cul-de-sac de la rue de la Tisseranderie. De là viennent les noms de rue des Juifs et de rue Judas. Ils se logèrent aussi rue des Lombards, rue Quinquempoix et rue des Jardins, depuis rue des Billettes. La rue de la Harpe et la rue Saint-Bon en furent tellement remplies, que, dans le grand pastoral de l'église de Paris, on trouve ces deux rues sous le nom de Juiverie. Il n'y eut plus que les artisans et les plus pauvres d'entre eux qui se logèrent dans la juiverie de Champeaux.

41: Le connétable ou comte des écuries (comes stabuli), qui, sous la deuxième race, ne marchoit qu'après le comte du palais, devint le premier homme de l'État sous la troisième.

42: On le donna aux débauchés qui fréquentoient les mauvais lieux.

43: Il levoit deux sous par semaine sur tout ce qu'on appeloit alors logis de bourdeaulx et de femmes bourdelières. Chaque femme adultère lui devoit cinq sous.

44: Auguste l'établit à Rome sous le nom de præfectus urbis; et cette institution passa ensuite, par une loi expresse, dans toutes les provinces de l'Empire.

45: On avoit renfermé dans ces nouveaux murs les bourgs anciens et nouveaux de Saint-Germain-l'Auxerrois, qui appartenoient à l'évêque de Paris; une partie du Bourg-l'Abbé, dépendant de l'abbaye de Saint-Martin-des-Champs; tout le Beau-Bourg, qui étoit sur les terres du Temple; le bourg Thiboust, dont étoit propriétaire une famille parisienne de ce nom; toute la terre ou bourg de Saint-Éloi; tout le bourg de Sainte-Geneviève; une partie du bourg de Saint-Germain-des-Prés, et la plus grande partie des terres, des vignes et des prés qui étoient dans la dépendance des seigneurs de ces bourgs, et les avoient jusqu'alors séparés de la ville, etc. (V. les 1er et 2e plans de Paris, pl. 1 et 2.)

46: Le vice radical de cette législation des Francs étoit la loi qui admettoit la composition, c'est-à-dire le rachat par une amende, de presque tous les crimes, et entre autres du meurtre, qui ne peut être efficacement puni que par la mort du meurtrier.

47: Le jugement par jurés.

48: L'établissement des combats judiciaires connus sous le nom de jugement de Dieu, et dernière ressource de ceux qui avoient subi une condamnation par jurés, pourroit le faire croire (voyez p. 351, première partie); et peut-être étoit-il moins absurde de s'en remettre ainsi à la Providence du soin de prononcer en dernier ressort dans une procédure, que d'abandonner la vie, les biens, l'honneur d'un citoyen, à l'ignorance, à la sottise, à la pusillanimité ou à la passion du premier venu. Puisque nous avons trouvé bon de rétablir dans notre code criminel cette institution apportée des forêts de la Germanie au milieu des Gaules, et que nous persistons à l'y maintenir, malgré tout ce qu'elle a d'abusif, de funeste, de déraisonnable, il conviendroit, pour ne pas nous montrer moins sensés que nos grossiers aïeux, d'y joindre le combat judiciaire, qui en est un fort digne complément.

49: «Que les maîtres ou les avoués des serfs soient contraints pour eux, et que, suivant la loi, ils répondent et soient examinés pour eux en justice; mais que les maîtres contraignent et recherchent leurs esclaves comme il les aiment.» (Cap. excerp. ex leg. Long. c. 12.)

50: Ban signifie tout mandement fait à cri public, pour ordonner ou défendre quelque chose.

51: Voyez p. 488.

52: Voyez Ire partie, p. 139 et 140.

53: Le vicomte, dont la juridiction étoit inférieure à celle du comte, jugeoit de toutes les causes fiscales, se faisoit partie publique pour la veuve et l'orphelin; et toutes les causes roturières ressortissoient à son tribunal. La compétence du tribunal du centenier ne s'étendoit pas au-delà des causes mineures; mais comme il y avoit appel de son tribunal à celui du comte, sa juridiction ressembloit beaucoup à celle des hauts-justiciers, avec cette différence qu'il avoit le droit d'informer et d'instruire même sur des affaires dont le jugement n'étoit pas de sa compétence.

54: Les usurpations des vassaux sur la couronne vers la fin de la seconde race portèrent atteinte à l'ensemble de cette hiérarchie, sans toutefois en attaquer le principe: le droit d'appel fut conservé. Mais chaque suzerain ayant concentré en lui-même le pouvoir administratif et le pouvoir politique, et s'étant en quelque sorte fait roi dans ses domaines, il en résulta nécessairement que sa cour particulière de justice fut le dernier degré de l'appellation pour tous ses vassaux; et les choses en étoient là, lorsque les Capets montèrent sur le trône. La cour des comtes de Paris, devenue alors cour royale, changea de nom sans changer d'abord d'attributions; et les vassaux de ce comté et des autres domaines du roi furent les seuls qui dépendirent de sa juridiction. Ce ne fut que par degré que cette prérogative précieuse du trône, ce droit d'appel général de tous les sujets à la cour de justice du roi, qui est la sûreté de chacun et qui fait la dignité des souverains, fut reconquis par la couronne de France, pour être plus solidement établi, et ne lui être plus jamais enlevé.

55: Greg. Tur., lib. 5, c. 20; lib. 6, c. 36; lib. 7, c. 24; lib. 8, c. 21; lib. 9, c. 6.

56: Aim., lib. 5, c. 49.

57: On l'appelle bourgmestre en Germanie; et dans les cités épiscopales, telles que celle de Cologne, où l'évêque avoit lui-même le droit de présider et de décider de l'avis donné par les échevins, ce bourgmestre étoit l'envoyé ou le commissaire de l'évêque (Carta archiep. Colon., an. 1229).

58: Ce tribunal étoit appelé præsidium. L'institution des communes multiplia ses justiciables; et telle est l'origine de nos présidiaux.

59: Cod. Theod., lib. 12, tit. 6, leg. 5, 8, 24, et ultim.

60: Ce magistrat se nommoit Étienne Boislève, et non Boileau, comme la plupart des historiens l'ont appelé. Tous s'accordent à faire de lui le plus grand éloge, et jamais peut-être il n'en fut de plus mérité. C'est un des hommes les plus intègres et du plus grand sens dont la France puisse s'honorer. Non-seulement il remit l'ordre dans Paris, mais il créa les divers corps ou communautés des marchands et artisans, et leur donna leurs premiers statuts; ce qu'il fit avec tant de sagesse et de prévoyance, que ces mêmes statuts n'ont été que copiés ou imités dans tout ce qui s'est fait depuis pour la discipline de ces communautés, ou pour l'établissement des nouvelles qui se sont formées. (Delamarre.)

61: C'est de là que naissoit son droit d'avoir toujours un dais subsistant au-dessus de son principal siége, prérogative qui n'appartenoit qu'à ce tribunal. C'est la première juridiction qui ait eu un sceau aux armes du roi, et un officier particulier pour en avoir la garde. (Delamarre.)

62: L'usage s'étoit introduit, parmi les propriétaires de fiefs, d'affermer les prévôtés de leurs possessions, pour en grossir les revenus; et la prévôté seule de Paris en avoit été exceptée jusqu'à la minorité de saint Louis. Alors les troubles et les besoins de l'État ayant obligé le conseil de ce prince d'avoir recours à ces moyens extraordinaires pour se procurer de l'argent, la prévôté de cette ville fut comprise, pour la première fois, au nombre des fermes du roi, et adjugée au plus offrant. Les personnes de qualité qui y avoient siégé jusqu'alors s'en retirèrent dès qu'elle fut devenue vénale; et elle se trouva entre les mains de gens de tout état, sans naissance et sans savoir. Le mal qui en résulta fut grand, mais il dura peu; et le roi, devenu majeur, rétablit l'ancien ordre dans cette partie importante de l'administration.

63: En 1389, sous Charles VI, le prévôt étoit obligé d'exercer lui-même la justice; et il ne lui étoit permis d'avoir un lieutenant que pour quelques causes légitimes qui l'empêchassent de présider lui-même.

64: Il étoit composé d'un chef, qui avoit le nom de bailli de Paris, d'un lieutenant-conservateur, de douze conseillers, d'un avocat et d'un procureur du roi, d'un greffier et de deux audienciers.

65: Les prévôts de Paris, gens d'épée, souvent sans étude et sans lettres, n'exercèrent la justice que par le lieutenant civil, après que Charles VIII et Louis XI, l'un en 1493, et l'autre en 1498, eurent ordonné que les prévôts, baillis et sénéchaux fussent docteurs ou au moins licenciés dans les deux droits. Alors le lieutenant civil devint, après le prévôt, le premier magistrat du Châtelet.

66: En 1526, le titre de prévôt de Paris fut changé en celui de garde de la prévôté. Ce magistrat avoit un grand nombre de priviléges, et étoit considéré comme le chef de la noblesse dans la première ville et la première province du royaume.

67: Les présidiaux pouvoient juger en dernier ressort jusqu'à 250 liv. ou 10 liv. de rente; et par provision, nonobstant l'appel, en donnant caution, jusqu'à 500 liv. ou 20 liv. de rente. Le siége établi au Châtelet de Paris étoit composé de vingt-quatre conseillers.

68: Voyez pl. 30. Le terrain qu'occupoit cet ancien édifice a été changé en une place régulière que décore une des plus jolies fontaines de Paris. Voyez, à la fin de ce quartier, l'article Monuments nouveaux.

69: Dubreul, Hist. de l'Abbaye, p. 60.—Hist. eccl. Par., t. I, p. 535, etc.

70: Tom. I, p. 69.

71: Dubreul, Suppl., p. 85.

72: Dubreul, p. 795.

73: Nous parlerons avec quelque détail de ce monument, à l'article de l'Hôtel-de-Ville.

74: Acta SS. Ben. Sæc. 3, part. I, p. 594.

75: V. ce que nous avons dit des Commendes, p. 211, Ire partie.

76: Dubreul, Suppl., 84.

77: D. Mabillon et plusieurs de ses confrères.

78: Hist. eccl. Par., t. II, p. 295. Archiv. de S. Germ... Test. Christ. Malcion....... Nouvelle Gaule chrétienne, tom. VII, col. 253, etc.

79: Le corps de bâtiment où elle étoit placée existe encore, et est occupé par des marchands de diverses professions.

80: Hist. S. Mart., lib. IV, fol. 330.

81: Cette association étoit faite en nom collectif, et composée de dix-huit à dix-neuf familles, qui possédoient ensemble la boucherie de la porte de Paris, et celle du cimetière Saint-Jean; de manière que si les mâles d'une de ces familles venoient à manquer, les autres en héritoient, à l'exclusion des bâtards et des femmes. Quoique ces bourgeois fussent très-riches, cependant ils exerçoient eux-mêmes leur métier: ils y étoient même obligés, comme on le voit par les registres du parlement, et il leur étoit défendu de louer leurs étaux à d'autres. Cette communauté de bouchers avoit une juridiction particulière et une chambre de conseil; l'appel de leurs jugements alloit au Châtelet, et ils ont conservé ce privilége, jusqu'à ce que Louis XIV eut réuni au Châtelet toutes les justices particulières de la ville et des faubourgs de Paris. De ces familles de bouchers, il ne restoit plus, dans le siècle dernier, que les Sainctyons et les Thiberts.

82: Pig., p. 51.

83: Leurs places furent désignées devant Saint-Leufroi, près le Petit-Châtelet, dans la halle de Beauvais et le long des murs du cimetière Saint-Gervais.

84: Les mêmes lettres portoient que les quatre nouvelles boucheries seroient démolies; mais ce dernier article n'eut point son entière exécution. À l'exception de celle qui avoit été bâtie vis-à-vis Saint-Leufroi, et qui fut abattue, parce qu'elle eût été trop près de la grande, toutes ces nouvelles boucheries furent conservées. (Traité de la Police, t. I, p. 1205. et suiv.)

85: Soixante liv. parisis pour les trois étaux.

86: Recherches sur Paris; quartier Saint-Jacques-de-la-Boucherie, p. 18.

87: T. I, p. 314.

88: Hist. S. Martin, p. 6.

89: En 1758.

90: Hist. S. Mart., p. 148 à 153.

91: Hist. S. Mart., p. 156.

92: Saint-Jacques-l'Hôpital et Saint-Jacques-du-Haut-Pas.

93: L'église a été abattue et convertie en marché. La tour est devenue une propriété particulière.

94: L'existence de ce personnage singulier parut, dit-on, mystérieuse et pleine de prodiges à ses contemporains, parce qu'ils lui virent faire des choses qui leur semblèrent fort au-dessus et de la condition obscure dans laquelle il étoit né, et des moyens que pouvoit lui fournir la profession d'écrivain qu'il exerçoit: car, ajoute-t-on, sortant tout à coup de la médiocrité où il sembloit devoir toujours vivre, il tira d'honnêtes familles de la misère, dota des filles, secourut la veuve et l'orphelin, fonda des hôpitaux, répara des églises; enfin se répandit en largesses plus grandes qu'il n'appartenoit d'en faire à un particulier, et même à un particulier opulent.

Toutefois il est probable que par contemporain il faut entendre ici la classe populaire, qu'étonne tout ce qui est nouveau à ses yeux, et qui est disposée à trouver du merveilleux dans tout ce qui lui paroît inexplicable. Voyant un homme dont l'état sembloit peu lucratif, faire tout à coup des dépenses aussi considérables, le peuple de ce temps-là, qui n'étoit pas plus capable que ne le seroit celui de nos jours, de rechercher et d'approfondir les causes d'un événement dont les apparences avoient quelque chose d'extraordinaire, se fit sur le compte de Nicolas Flamel mille idées bizarres dont la tradition s'est perpétuée et peut-être grossie d'âge en âge. Les moins exagérés crurent qu'il avoit trouvé la pierre philosophale, et cette croyance a trouvé des partisans jusque dans le siècle dernier. «Un particulier, dit l'abbé Villain, sous un nom imposant, mais sans doute emprunté, se présenta, en 1756, à la fabrique de cette paroisse, se disant chargé par un ami mort d'une somme considérable qu'il devoit employer à des œuvres pies, à sa volonté. Ce particulier ajouta que, pour entrer dans les vues de son ami, il avoit imaginé de réparer des maisons caduques appartenantes à des églises; que la maison du coin de la rue de Marivault, vis-à-vis de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, avoit besoin de réparations, et qu'il y dépenseroit trois mille livres. L'offre fut acceptée; la réparation étoit le prétexte: l'objet véritable étoit une fouille et l'enlèvement de quelques pierres gravées[94-A]. Les intéressés à la découverte du trésor imaginaire veillèrent avec soin sur l'ouvrage; on creusoit en leur présence; on emportoit furtivement des moellons et toutes les pierres gravées. La réparation qui a été faite montoit à deux mille livres; mais ce particulier et les intéressés ont disparu sans payer, et cette dépense restera probablement sur le compte d'un maître maçon, qui s'est livré trop légèrement à des inconnus qu'il cherche et ne trouve point.» On présume que ces inconnus cherchoient la pierre philosophale.

Avant cet événement, plusieurs curieux ayant déjà fait fouiller la terre dans les caves de leurs maisons, y avoient trouvé, dans différents endroits, des urnes, des fioles, des matras, du charbon; et dans des pots de grès une certaine matière minérale, calcinée et divisée en petits globes de la grosseur d'un pois. De telles découvertes, bien qu'elles ne fussent pas de nature à satisfaire leur curiosité, semblèrent confirmer néanmoins ces idées de science occulte, au moyen desquelles on cherchoit à expliquer les actions extraordinaires de ce personnage.

Quelques-uns, cherchant des explications plus naturelles[94-B], prétendirent que cet homme avoit dû ses immenses richesses à la connoissance qu'il avoit des affaires des juifs; et que, lorsqu'ils furent chassés de France, leurs biens ayant été acquis et confisqués au profit du roi, Flamel traita avec leurs débiteurs pour la moitié de ce qu'ils devoient, en leur promettant de ne pas les dénoncer. Mais, comme l'observe très-bien Saint-Foix, ces écrivains n'eussent pas avancé un fait aussi faux, s'ils eussent lu les déclarations de Charles VI, à l'occasion de ce bannissement: la première, du 17 septembre 1394, porte plusieurs clauses, tant pour la sûreté de leurs personnes, que pour celle de leurs biens, et le remboursement de leurs créances; et les autres, données le 2 mars 1395 et le 30 janvier 1397, dégagent entièrement leurs débiteurs de toute obligation contractée envers eux.

Tant de fables ridicules qui ont été débitées sur Nicolas Flamel, et ces conjectures de quelques-uns dont la fausseté est si évidente, et l'incertitude où tant d'autres sont restés, par cette impossibilité où ils croyoient être de rendre raison des merveilles de sa vie, prenoient leur source dans une erreur première qui leur faisoit supposer qu'en effet il avoit fallu d'immenses richesses pour exécuter tout ce que ce personnage avoit fait. Il a suffi à un homme de sens d'écarter d'abord cette supposition, pour faire évanouir le merveilleux dont on avoit voulu entourer ce personnage, plus célèbre qu'il ne lui appartenoit de l'être, et qui, sans doute, n'avoit pas compté sur une telle célébrité. Tel est le résultat du travail complet fait sur ce stérile sujet par M. l'abbé Villain déjà cité. (Voyez Histoire de la paroisse Saint-Jacques-de-la-Boucherie, et Hist. de Nicolas Flamel et de Pernelle, par cet écrivain, 1761.) Il y prouve, qu'à l'exception de quelque bizarrerie qu'il est possible de remarquer dans le caractère de Flamel, ses œuvres et sa vie, ne sortent pas de la classe des événements les plus communs. Pour arriver à cette démonstration, le savant biographe a compulsé, lu, vérifié une foule d'actes, de titres, de contrats, ensevelis dans la poussière des dépôts, et notamment dans les archives de Saint-Jacques-de-la-Boucherie. Soutenu de toutes ces pièces, il prouve jusqu'à la dernière évidence, 1o que le bien de Flamel n'étoit pas très-considérable, et qu'il a pu facilement le gagner dans son état d'écrivain, qui, loin d'être peu lucratif, étoit une profession honorée et avantageuse avant la découverte de l'imprimerie; 2o que sa femme Pernelle, à laquelle il survécut plus de vingt années, avoit accru sa fortune par une donation qu'elle lui fit du patrimoine assez considérable qu'elle possédoit; 3o qu'il vivoit avec l'économie la plus sévère, à cause de ce goût de piété qui le portoit à consacrer au service des églises la fortune que Dieu lui avoit donnée; 4o enfin, et ceci est sans réplique, qu'après un recensement fait de son avoir et des fondations dont il est le créateur, il est démontré que ces établissements ne passent pas la valeur de son capital. Cette petite dissertation, extrêmement curieuse, est un vrai triomphe remporté par la critique judicieuse et éclairée sur l'ignorance et les préventions.

94-A: Saint-Foix dit qu'en 1754 on voyoit encore et qu'il avoit vu lui-même ces pierres où étoient gravées la figure de Flamel et celle de sa femme, avec des inscriptions gothiques et de prétendus hiéroglyphes.

94-B: Piganiol et Naudé.

95: Sur ce pilier on avoit aussi placé l'inscription suivante: «Feu Nicolas Flamel, jadis écrivain, a laissé par son testament, à l'œuvre de cette église, certaines rentes et maisons qu'il a aquestées et achetées de son vivant, pour faire certain service divin et distributions d'argent, chacun an par aumosne, touchant les Quinze-Vingts, l'Hôtel-Dieu et autres églises de Paris.»

96: Voyez pl. 30, une Représentation de l'Église de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, d'après une ancienne gravure devenue très-rare.

97: Il fut un temps où ce droit d'asile, dont on abusoit sans doute alors, avoit été très-salutaire. Il avoit été introduit en France à cette époque de la conquête, où les vaincus n'avoient pas souvent d'autre refuge contre la violence de leurs vainqueurs, et où le clergé étoit protecteur né de tous les opprimés. Plus tard les évêques le défendirent, uniquement parce que c'étoit un droit qu'ils pouvoient céder, mais qu'ils ne devoient pas se laisser ravir; une telle foiblesse pouvant avoir, pour des droits d'une toute autre importance, les conséquences les plus dangereuses.

98: Dans la Cité.

99: Avant d'en venir à la ligne parallèle du carré long, il faut observer que la paroisse Saint-Jacques avoit encore dans la rue Saint-Martin, à gauche, plus loin que la rue Aubry-le-Boucher, quelques maisons placées après celles qui dépendoient de la paroisse Saint-Josse, et qu'elle en possédoit également un certain nombre dans la rue Quinquempoix.

100: Le reste dépendoit de Saint-Barthélemi, dans la Cité.

101: L'abbé Lebeuf.

102: Voyez p. 271, Ire partie.

103: En jetant les yeux sur le plan du territoire de Saint-Germain l'Auxerrois, l'on voit une ligne qui coupe assez également la rivière par moitié dans sa longueur: la rive gauche reste à Saint-Sulpice et à Saint-André-des-Arcs; sur le grand bras, Saint-Germain à la droite, et Saint-Barthélemi la gauche. Quand on a construit des ponts, qu'on les a couverts de maisons, qu'on a placé auprès ou dessous des moulins, des gords[103-A], des bateaux à lessive, etc., l'usage a été de les attribuer aux paroisses qui étendoient leur territoire sur le rivage. Le pont Saint-Michel se trouvoit, par cette raison, partagé entre trois paroisses. (Jaillot.)

103-A: Espèce de pêcherie que l'on construit dans une rivière, au moyen de deux rangs de perches qu'on y plante.

104: Les drapiers, les épiciers, les merciers, les fourreurs, les bonnetiers et les orfévres.

105: Hist. de Par., i. I, p. 207.

106: Merc. de Fr., octob. 1755.

107: Ces titres sont différentes bulles d'Honoré III, du 17 janvier 1222; de Grégoire IX, du 23 mai 1231, etc.

108: On trouve cependant des actes postérieurs qui lui donnent son ancien titre. Lebeuf, t. Ier, p. 319 et 322.

109: Hist. de Par. t. I, p. 207. Hist. eccles. Par., t. I, p. 147. Le Maire, t. III, p. 185.

110: C'étoient là ces êtres inutiles et dangereux, fardeau de la société, que l'on a chassés de leurs maisons, que l'on a voués à toutes les misères, à tous les opprobres, sans pouvoir vaincre leur constance ni lasser leur résignation.

111: Cet hospice est devenu le magasin d'un marchand d'étoffes, qui a pour enseigne l'image de sainte Catherine.

112: Martin Fréminet vivoit sous Henri IV et Louis XIII. C'étoit un imitateur de Michel-Ange, dont il avoit pris tous les défauts et saisi quelques beautés.

113: Lebeuf, tome II, page 489. Il ne reste plus maintenant aucun vestige de cette église, dont la place est occupée par une maison particulière.

114: Archiv. du Saint-Sépulcre, inv., p. 255.

115: Part. I., fol. 154.—Cart. épisc., fol. 323.

116: Cet édit avoit été obtenu par le marquis de Louvois, qui étoit alors vicaire général de ces deux ordres.

117: On prétend que le ministre Colbert, qui avoit fait la dépense de ce tableau, y étoit représenté, tenant un des coins du linceul.

118: V. pl. 30; et sur la cour Batave, qui a remplacé cette église, voyez, à la fin de ce quartier, l'article Monumens nouveaux.

119: Et non duc de Lorraine, comme l'a écrit Dubreul; puisque c'étoit alors Thierry ou son fils Simon Ier.

120: Il en avoit, dit-on, rassemblé plus de deux cents.

121: Pierre Lebrun, son valet de chambre, et Robert de Franzelles, son chambellan ordinaire. Ce dernier lui avoit, dit-on, gagné au jeu la part qu'il obtint dans cet hôtel.

122: Sa veuve lui avoit fait élever un petit mausolée que l'on considère comme l'un des chef-d'œuvres de Paul Ponce, sculpteur florentin qui vivoit sous François II. C'est un bas-relief en bronze, représentant un personnage debout, qui, d'une main, tient des pavots, de l'autre soutient sa tête légèrement penchée. Tous les historiens de Paris ont cru que cette figure étoit une image allégorique du sommeil: l'ayant examinée avec attention au musée des Petits-Augustins, où elle avoit été transportée, il nous a semblé que ce ne pouvoit être que le portrait d'André Blondel lui-même, parce qu'on y remarque une imitation naïve de la nature, qu'un sculpteur habile n'eût point aussi scrupuleusement suivie, en voulant exprimer un caractère idéal. Ce morceau, du reste, est remarquable, surtout par le moelleux des draperies et la vérité de l'attitude. (Déposé maintenant au Louvre.)

123: Sauval, qui avoit vu le testament que Diane fit en 1564, dit qu'elle y ordonne, si elle meurt à Paris, qu'avant de la transférer à Anet, où elle veut être enterrée, on la porte dans l'église de Filles-Repenties, et qu'on y fasse pour elle un service des morts.

124: L'église et le monastère de Saint-Magloire ont été remplacés par des maisons particulières. (Voy. pl. 30.)

125: Il y a plusieurs raisons très-fortes pour appuyer cette opinion. 1o L'abbaye possédoit seulement des reliques de saint Gilles et non de saint Leu; 2o dans les livres ecclésiastiques de Paris, du treizième siècle, on voit saint Gilles avec un office propre, au 1er septembre, et saint Loup remis à un autre jour, ou réduit à une simple commémoraison; 3o dans tous les titres de ce temps, relatifs à cette église, on lit toujours: Ecclesia SS. Egidii et Lupi.

126: Cartul. S. Magl., fol. 76.

127: Lebeuf, p. 296.

128: En 1727 on fit encore à cette église plusieurs réparations considérables; on en changea presque entièrement l'intérieur, de manière que cette église étoit une des plus agréablement décorées de Paris. La charpente entière du clocher de l'horloge fut transportée, la même année, de la tour sur laquelle elle étoit, et qui menaçoit ruine, sur une autre tour nouvellement bâtie, haute de douze toises, et distante de vingt-quatre pieds. Cette manœuvre se fit heureusement, par le moyen d'un grand échafaud sur lequel on fit rouler le clocher, lequel avoit sept pieds et demi de diamètre sur trente-cinq d'élévation, ce qui se fit sans toucher au plomb de la couverture, aux plates-bandes de fer, etc., et sans déplacer la grosse cloche de l'horloge, qui pesoit au moins deux milliers. Cette manœuvre hardie fut exécutée par un charpentier nommé Guérin. (Voy. pl. 30.)

Dans le temps qu'on faisoit ces réparations, on détruisit une pierre bise qui étoit au second pilier à droite en entrant dans la nef. Sur cette pierre étoient les armes et l'épitaphe, en vers latins, de Jean Louchart et de Marie de Brix sa femme. Ce Jean Louchart étoit un des plus déterminés ligueurs, et un de ceux qui eurent le plus de part à la mort du président Brisson, de Claude Larcher et de Jean Tardif. Il fut aussi l'un des quatre factieux que le duc de Mayenne fît pendre dans la salle basse du Louvre, le 4 décembre 1591.

En 1780, de nouvelles réparations furent faites dans le chœur de cette église, sous la direction de M. de Wailly. Le sol du sanctuaire fut exhaussé, et l'on pratiqua au-dessous une chapelle souterraine dans laquelle on descend par deux escaliers. Le grand autel reçut en même temps une nouvelle décoration.

129: Elle possédoit, dès 1450, trois chapelles établies par fondation, et qui étoient à la nomination alternative de l'évêque de Paris et de l'abbé de Saint-Magloire. Il y avoit aussi une confrérie de l'Ange-Gardien, instituée par Henri de Gondi, cardinal de Retz et évêque de Paris.

130: Ce tableau passoit pour être le chef-d'œuvre de Porbus; et l'on prétend même que le célèbre Poussin le regardoit comme un des plus beaux qu'il eût jamais vus. Cette tradition peut paroître suspecte: car enfin Porbus, qui a excellé dans le portrait, qui, de même que les meilleurs peintres flamands, est remarquable par l'éclat et la vérité de son coloris, n'avoit point, comme dessinateur, la science, la pureté et l'élévation, qui seuls auroient pu lui mériter un si magnifique éloge de la part d'un homme tel que le Poussin. Toutefois, nous ne pouvons entièrement rejeter cette anecdote racontée par tous les historiens de Paris; et quoique les jugements qu'ils portent sur les productions des arts, soient ordinairement fort erronés, n'ayant point vu ce tableau, et ne sachant pas même ce qu'il est devenu, nous ne pouvons savoir si effectivement Porbus ne s'est pas surpassé en cette circonstance.

131: Son monument, exécuté par Girardon, se composoit d'une pyramide en marbre blanc jaspé, que surmontoit une urne cinéraire en marbre blanc; l'urne étoit accompagnée de deux génies, dont l'un soutenoit le portrait en médaillon de madame de Lamoignon. Au-dessous le sculpteur avoit représenté, dans un bas-relief, un événement remarquable et qui fait le plus grand honneur à la mémoire de cette illustre dame. Elle avoit ordonné qu'on l'inhumât aux Récollets de Saint-Denis; mais il arriva que son corps ayant été déposé dans l'église de Saint-Leu, avant d'être transporté dans ce couvent, les pauvres de cette paroisse, qu'elle avoit comblés de ses bienfaits, se rassemblèrent, s'emparèrent des restes précieux de celle qu'ils avoient toujours regardée comme leur mère, et profitant d'un moment où l'église étoit déserte, creusèrent une fosse et l'y enterrèrent. C'est cette action si touchante que son fils, M. de Lamoignon, président à mortier au parlement, avoit confiée au ciseau de l'artiste[131-A].

131-A: Nous ignorons ce qu'est devenu ce monument qui n'a point été déposé au musée des Petits-Augustins.

132: L'église de Saint-Leu et Saint-Gilles a été rendue au culte.

133: Voyez l'article Hôtel-de-Ville, quartier de la Grève.

134: Sauval, t. I, p. 658; et t. II, p. 474.

135: Arch. de l'archevêché et de Saint-Méri.

136: Cart. S. Magl., 1284, fo 88.—Guillot, Corrozet, etc.

137: Cens. de S. Éloi.

138: Compte de 1421, cité par Sauval, t. III, p. 283.

139: Sauval, t. I, p. 130.—Cette rue n'existe plus depuis quelques années.

140: Arch. de l'archev.

141: Hist. univ., t. III, p. 469.—MS. S. Germ., c. 454.

142: Nécr. de N. D.

143: Nécrol. S. Catharinæ de Culturâ, 18 juin.

144: MSS. de S. Germ. des Prés.

145: Hist. de l'ord. de S. Lazare.

146: Sauval dit qu'en 1300 elle s'appeloit rue de la Parcheminerie, et qu'elle n'a pris le nom qu'elle porte que vers la fin du treizième siècle, temps auquel les maîtres à écrire s'y retirèrent; ce qui implique contradiction. L'abbé Lebeuf y voit la Lormerie de Guillot, ce qui ne paroît pas admissible. (Jaillot.)

147: Dans cette rue est un cul-de-sac nommé de la Heaumerie, lequel paroît être véritablement la Lormerie de Guillot. On appeloit lormiers ceux qui fabriquoient de petits ouvrages en fer ou en cuivre. Ils avoient leur confrérie, et il étoit naturel qu'ils se fussent placés auprès de ceux qui faisoient les heaumes ou casques, les hautberts ou cottes de mailles, auxquels ils fournissoient les treillis, les chaînes et les anneaux qui entroient dans la composition de ces armures. Il y avoit dans cette même rue un autre cul-de-sac, que l'on nommoit du For-aux-Dames: il devoit ce nom aux religieuses de Montmartre, qui avoient en cet endroit l'auditoire de leur juridiction et une prison.

148: Arch. de S. Méri. Dans cette rue est le cul-de-sac du Chat-Blanc. Depuis 1300 il a eu successivement les noms de rue Jehan-Chat-Blanc et Charblanc, Gilles-Chat-Blanc, Guichard-le-Blanc, Petite rue des Rats.

149: Elle fait maintenant une des faces latérales de la place neuve du Châtelet.

150: Cette rue et celle de la Joaillerie ont été détruites; et toutes les deux sont entrées dans le plan de la nouvelle place du Châtelet.

151: Petit Cart. de l'évêché, ch. 229.

152: En 1612 et 1636 on l'appeloit rue de la Pourpointerie, nom qu'elle n'a pas porté long-temps.

153: Cens. de l'évêché.

154: On trouve dans cette rue un cul-de-sac nommé des Étuves. Au quinzième siècle, c'étoit une ruelle qui aboutissoit dans la rue de la Vieille-Monnoie. On la ferma ensuite pour y faire un jeu de paume, dans lequel on entroit par ce cul-de-sac. Elle prit son nom des étuves qu'on avoit construites dans une maison qui en fait le coin.

155: Pet. Cart. C. 189 et 166.

156: Cens. Sancti Elig.

157: Plan manusc. Biblioth. du R.

158: Arch. de S. Méri.

159: C'est dans cette rue que se fit, sous la régence, l'agiotage des billets de banque du fameux Écossois Law, qui ruina alors la France, comme on l'a ruinée depuis avec des papiers représentant d'abord des valeurs énormes et idéales, puis après réduits à leur juste valeur, c'est-à-dire à rien.

160: La partie de cette rue qui formoit le cul-de-sac, existe encore, et se trouve effectivement fermée sur le terrain de Saint-Magloire. On la nomme cul-de-sac Saint-Magloire.

161: Il fut massacré en 1418. Un procureur au Châtelet qui acheta cette maison, en 1663, s'y trouvoit, dit Sauval, mal logé et à l'étroit.

162: Cens. de l'évêché.

163: Dans cette rue est un cul-de-sac, appelé de Beaufort. C'étoit autrefois une ruelle qui conduisoit aux prisons de l'abbaye de Saint-Magloire. Il a pris son nom d'une maison qui, en 1572, étoit connue sous le nom d'hôtel de Beaufort.

164: Cens. de l'archevêché.

165: La rue de la Triperie est entrée avec les rues Saint-Leufroi et de la Joaillerie dans le plan de la nouvelle place du Châtelet.

166: Sauval, t. III, p. 291 et 429.

167: Cens. S. Germ. Autiss.

168: Cart. Sorb., fol. 20.

169: Past. A, p. 677.

170: Le cardinal de Lorraine, revenant du concile de Trente, voulut faire une espèce d'entrée à Paris, accompagné de plusieurs gens armés. Le maréchal de Montmorency, alors gouverneur de cette capitale, lui envoya dire qu'il ne le souffriroit pas. Le cardinal répondit avec hauteur, et continua sa marche; Montmorency l'ayant rencontré vis-à-vis les Charniers des Innocents, fit main-basse sur son escorte, et le força à se sauver dans la boutique d'un marchand de cette rue, où il resta caché jusqu'à la nuit sous le lit d'une servante.

171: Dans cette rue, du côté de la rivière, étoit une descente qui n'avoit point de dénomination particulière; et au-dessus de cette descente, il y avoit une cour assez spacieuse que l'on nommoit la cour aux Bœufs. Plus haut se voit encore aujourd'hui un petit cul-de-sac, reste d'une ruelle nommée du Moulin ou des Moulins, laquelle devoit ce nom à un moulin auquel elle aboutissoit. Jaillot pense que c'est cette ruelle qui, dans le rôle des taxes de 1313, est appelée rue ou ruelle Iehan Bonnefille et Iehanne Bonnefille. Plusieurs titres prouvent en effet que Jean Bonnefille, maître des bouchers, avoit sa maison dans cette rue au treizième siècle, et que ses descendants y demeurèrent après lui.

172: Cens. S. Elig.

173: Arch. de S. Méri.

174: À l'extrémité et en face de cette rue, dans celle de Quinquempoix, est un cul-de-sac qui porte le nom de Venise, parce qu'il semble en prolonger la rue. Il est fort ancien. Dès 1210 il s'appeloit Vicus de Byeria, rue de Bièrre, et de même en 1250[174-A]. Il y a eu depuis quelques variations dans l'orthographe jusqu'en 1601, qu'il fut nommé rue Verte, et enfin cul-de-sac de Venise. Ce cul-de-sac donne aujourd'hui dans la maison dite la Cour batave.

174-A: Arch. de S. Méri.

175: Ces boutiques, qui obstruent ainsi la galerie formée par ces arcades, nuisent à l'effet que produiroit l'ensemble de cette cour, et gâtent le plan primitif de cette belle maison.

176: Il se trouve que ces figures sont les mêmes que celles qui remplissent les tympans de l'arcade de la chambre des comptes (Voy. 1re partie, p. 406); et ainsi se confirme ce que nous n'avions présenté d'abord que comme une simple conjecture, que ces figures avoient été appliquées sur cette arcade par une opération de moulage.

177: Les quais de Conti et des Augustins.

178: Il fut nommé, dans le principe, quai de la Saunerie.

179: Depuis, la place des Trois-Maries. (Sauval, t. III, p. 125).

180: La ville avoit donné ce mur à bail en 1503; et la chambre des comptes, prétendant qu'il appartenoit au roi, en fit un nouveau bail le 10 octobre de la même année. Ces détails sont constatés par un réquisitoire de M. de Marillac, procureur-général, et par l'arrêt rendu en conséquence le 11 août 1550.

181: C'est de là que lui est venu son dernier nom de la Mégisserie.

182: Ils furent relégués sur le bord des rivières; mais il étoit encore à craindre que la saleté inséparable des préparations diverses qu'ils donnoient aux peaux, et l'usage qu'ils faisoient, dans leurs teintures, de drogues pernicieuses, n'ôtassent à l'eau sa salubrité: ces considérations déterminèrent à les transférer au faubourg Saint-Marcel et à Chaillot, ce qui ne fut exécuté cependant qu'en 1673.

183: Il a été détruit vers 1780.

184: Vales. in Præf., p. 17.

185: Olim., Reg. 3, fol. 108; et reg. 4, fol. 169.

186: Cet office de bailli de l'évêque étoit si important, que des personnes de qualité ne dédaignoient point de l'exercer. Un Henri de Béthune l'étoit en 1303, et à la fin du même siècle, un Henri de Marle.

187: Voyez 1re partie, p. 349.

188: Cens. de l'évêché, en 1372, etc.

189: On lit dans Sauval que cet édifice existoit encore en 1432.

190:

Forum Episcopi sæculare
Nimiâ ædium vetustate collabens
A fundamentis excitavit
Johannes Franciscus de Gondy,
Primus Parisiorum archiepiscopus,
Pacis artes, jura, legesque meditans;
Urbe armis incessâ, factionibus
Turbatâ,
Anno Domini 1652.

191: Ce tribunal avoit été accordé à l'archevêque pour connoître de toutes les affaires séculières concernant le duché de Saint-Cloud et ses dépendances.

192: Ce bâtiment, qui existe encore, n'a point changé de destination, et sert d'entrepôt à la direction générale des salines.

193: Petit cart. de l'évêché, c. 227, fol. 165, verso.

194: Il existe encore quelques colonnes du portail de cet édifice, dont une partie a été convertie en maison particulière, et dont l'autre avoit été employée à l'agrandissement du grenier à sel.

195: Félibien et Lobineau, t. II, p. 950.

196: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 18, verso.

197: T. I, p. 64.

198: Nous ignorons ce que sont devenues ces figures, qu'on ne trouve point dans la collection des monuments françois.

199: Ils eurent l'honneur de complimenter Louis XV au palais des Tuileries, lors de sa majorité; et à cette occasion ils firent frapper une médaille qui représente le buste du roi; au revers on lit cette inscription: «Les six corps marchands ont complimenté le roi sur sa majorité, étant présentés par le duc de Gesvres, gouverneur de Paris, le 23 février 1723.»

Chacun des membres les plus distingués de cette association passoit successivement à la place de juge-consul, puis d'échevin de la ville de Paris. Ils étoient regardés comme les plus notables bourgeois; cette dernière qualité les anoblissoit, et leur donnoit le titre d'écuyer.

200: Ils exerçoient leur profession sur le pont au Change, qu'ils avoient seuls le droit d'habiter. «Mais comme en 1461, dit Sauval, après la suppression de la pragmatique, leur corps vint à s'affoiblir, de sorte que le pont au Change n'étoit plus habité que par des chapeliers et des faiseurs de poupées, peu à peu ils déchurent si fort, et pour le nombre et pour le bien, qu'en 1514, se voyant réduits à cinq ou six chefs de famille tout au plus, et ainsi hors d'état de faire la dépense nécessaire pour l'entrée de Marie d'Angleterre, il leur fallut cesser d'être du nombre des six corps.»

201: D'abord à Saint-Denis-de-la-Chartre, puis ensuite à Sainte-Marie-Égyptienne.

202: Ces statuts, comme ceux de tous les autres corps, régloient principalement les conditions nécessaires pour être admis dans le corps, les années d'apprentissage, l'obligation de chef-d'œuvre, la manière dont les veuves pouvoient exercer le commerce, les modes d'inspection du corps sur ses membres, sur la qualité des marchandises, etc., etc.

203: Les marchands de vin, qui, comme nous l'avons dit, ne purent être admis dans les six corps, obtinrent cependant comme eux des armoiries en 1629.

Ces armoiries étoient un navire d'argent à bannière de France flottante, avec six autres petites nefs d'argent à l'entour, une grappe de raisin en chef, le tout en champ d'azur.

204: L'auteur des Tablettes parisiennes.

205: Il fut convenu, 1o que la cure seroit annexée à une prébende indiquée par l'acte, et qu'ainsi celui qui jouiroit à l'avenir de cette prébende seroit curé ou chefecier; 2o qu'à chacune des trois autres prébendes on attacheroit trois vicairies pour un prêtre, un diacre et un sous-diacre qui seroient amovibles, et auxquels on paieroit, à chacun, 4 liv. par an; 3o que, si un chanoine vouloit assister aux heures canoniales, et faire l'office de son vicaire, il seroit dispensé d'en avoir un, jouiroit de la même rétribution, etc.

206: Il y avoit encore dans cette église une semi-prébende, dont l'origine est inconnue.

207: Hist. du Dioc. de Paris, t. I, p. 66. (Voy. pl. 33.)

208: C'étoit un privilége que le roi donnoit aux officiers de sa maison et à certaines communautés, de plaider en première instance, et dans de certains cas, aux requêtes du palais et de l'hôtel.

209: L'auditoire fut pour lors transporté aux Porcherons, dans la maison seigneuriale, qui existoit encore en 1789.

210: Sa veuve, qu'il laissoit arec trois enfants, fut une espèce d'Artémise que rien ne put consoler de la perte de son mari: elle lui érigea un buste, et fit graver sur sa tombe cette épitaphe singulière, où ses regrets et son amour offrent une vivacité d'expression qui s'accorde peu avec l'austérité et les principes du christianisme. Elle est assez curieuse pour être rapportée.

Uxor mæsta sui dùm cernit busta mariti,
Tunc ternos amplexa, gemens, in funere natos:
Quid me linquis, ait, miseroque dolore sepultam
Deseris, ô conjux? Ah! si nunc cura jugalis
Te tenet ulla tori, lacrymis gemituque tuorum
Flecteris: hanc animam, quæso, rape, namque, perempto
Te, superesse piget; nullâ fruar antè quiete,
Quàm mihi fatales dissolvant stamina Parcæ.
Jamque dolore amens tabeseo, et tempora vitæ
Longa meæ nec erunt: primisque extinguar in annis.
Mors mihi grata foret, posituræ morte labores.
Et nos una duos tandem teget urna; meusque
Spiritus æterno tecum potietur amore.

211: À peu près 16,000 livres d'aujourd'hui. Il acheta en même temps une maison voisine et la seigneurie qui en dépendoit.

212: Voy. pl. 32.

213: Liv. rouge du Châtelet, fol. 39.

214: Cassiod., formul. 8, de Praf. Vigil. urb. Ravenn., lib. 7.

215: Capit. Reg. Franc., t. I, p. 10.

216: Olim, IV, fol. 118.

217: Voy. pl. 33. Il n'existe plus que des portions dégradées de ce monument, qui sert maintenant d'habitation à des particuliers. Les cariatides et tous les ornements de sculpture dont il étoit couvert ont été détruits; et la balustrade qui s'élevoit au-dessus du second fronton a été abattue.

218: Cart. Sorb., fol. 142.—Hist. de Paris, t. I, p. 102.

219: Le fief Popin s'étendoit en partie sûr les rues de Richelieu, des Petits-Champs, Sainte-Anne, Traversière, Clos-Georgeau; en entier sur les rues du Hasard et Villedot; et dix maisons relevoient de ce fief entre les rues Thibaut-aux-Dés, des Deux-Boules, Bertin-Poirée, et des deux côtés de la rue des Deux-Visages (Arch. de l'archev.). La place où est située la rue de l'abreuvoir Popin avoit été donnée par cette famille, dans le 12e siècle, à l'abbaye de Hautes-Brières, de qui la compagnie des marchands de l'eau l'acquit en 1170. (Traité de la Pol., t. II, pag. 653).

220: Jaillot, quart. S.-Opportune, p. 7.—Sauval dit encore qu'en 1449 on la nommoit le cloître Sainte-Opportune; et il est vrai que ce nom a été donné en général à toutes les rues qui environnoient cette église.

221: Arch. de l'archev.—Sauval, t. III, p. 283 et 310.

222: Cens. de l'évêché.

223: Ibid.

224: Ibid.

225: Pet. Cart. de l'évêché, fol. 89. Cart. 107, gr. Cart., fol. 283.

226: Sauval., t. II, p. 242.

227: Cens. de l'évêché.

228: Arch. S. Martin.

229: T. II, p. 125. Au bout de cette rue est le cul-de-sac de la Fosse aux Chiens. C'étoit anciennement une rue qui se prolongeoit jusqu'à la rue Tirechape. La place où ce cul-de-sac est situé étoit hors de la première enceinte, et servoit de voirie; ce qui a fait donner à tout cet endroit les noms de Marché aux pourceaux, de la Place aux Chats et de la Fosse aux Chiens, qui en occupe une partie. Dès le commencement du quinzième siècle, c'étoit un cul-de-sac. Il se nomme aujourd'hui cul-de-sac des Bourdonnois.

230: Jaillot, quart. S. Opport., p. 17 et 18.

231: Ce buste, abattu en même temps que toutes les statues de nos rois, a été remis à sa place.

232: MS. de S. Germ., c. 453, fol. 285.

233: Cens. de l'évêché.

234: Arch. de l'archevêché.

235: L'abbé Lebeuf pense que ce nom pourroit lui venir du fief Harenc, qu'on sait, dit-il, avoir été voisin de Sainte-Opportune. Jaillot n'adopte point cette conjecture, parce que le fief Harenc étoit situé près de Saint-Jacques-de-la-Boucherie, donnant dans cette rue et dans celle du Crucifix, et qu'il n'y avoit dans la rue de la Harangerie, ni même dans le quartier Sainte-Opportune, aucune maison qui dépendit de ce fief.

Il y avoit en 1372, dans cette rue, une ruelle qui n'est désignée dans les titres sous aucun nom. Elle est devenue depuis un passage particulier.

236: Cens. de S Ant.—Gr. cart., fol. 82, 151, 171.—Petit cart., fol. 148.

237: Nous ferons connoître, en parlant des rues du quartier du Louvre, celle qui paroît la plus vraisemblable.

238: Il y a dans cette rue un cul-de-sac appelé Rolin-prend-gage: anciennement on le nommoit ruelle Baudoin-prend-gaige. Il en est fait mention sous ce nom dans les registres du parlement à l'an 1311; et il paroît, par les censiers de l'évêché, qu'il le portoit encore en 1581.

239: Cens de l'évêché.

240: Jaillot, quart. S. Opport., p. 49.

241: Cens. de l'évêché.

242: Ibid.

243: Jaillot, quart, S. Opport, p. 50.

244: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 67, recto.

245: Sauval., t. I, p. 163.

246: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 75, verso.

247: Jaillot, quart. S. Opport., p. 52, 53.

248: Cart. épisc., fol. 399.

249: Gr. cart., c. 135, fol. 90.

250: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 12, verso.

251: Chez les rois francs, comme chez les empereurs grecs, tous les officiers devoient être nourris de la table du prince; et les anciennes chroniques nous ont conservé sur ce service de leur maison, pendant le carême, des détails qui peuvent donner quelque idée de ce qu'étoit alors la cour royale de France. Le Roi se mettoit à table le premier, et il étoit servi par les ducs et par les rois tributaires qui se trouvoient alors auprès de lui. Ceux-ci prenoient place immédiatement après, et le même service qu'ils avoient fait auprès de lui, les comtes et les préfets le faisoient auprès d'eux. Ces derniers les remplaçoient, et avec eux mangeoient les différents dignitaires ou chevaliers qui composoient la cour. La table étoit ensuite occupée par les compagnies militaires (militares viri, vel scholares alæ), qui, à leur tour, étoient remplacés par les maîtres des différents offices et les valets de la cour. Ceux-ci ne se mettoient à table qu'à minuit. (Monach. Sangal., lib. I.)

252: Cav. Car. Cal., tit. 36.

253: Les grandes compagnies, qu'il fallut faire sortir du royaume et employer à des guerres extérieures sous Charles V, pour parvenir à les exterminer, n'avoient point d'autre origine.

254: On connoît la réponse de cet Aldebert, comte de Périgord, à Hugues Capet et à son fils Robert. Ce seigneur assiégeoit la ville de Tours qui appartenoit alors au comte Eudes, dit le Champenois. «Les rois, dit une ancienne chronique, n'osèrent l'en empêcher par la voie des armes; ils lui envoyèrent seulement demander qui l'avoit fait comte.—Eh! qui donc les a faits rois, répondit froidement Aldebert qui continua le siége et emporta la place.»

255: N'oublions pas toutefois que ces excès et ces violences ne se commettoient que sur les terres des voisins. Chacun défendoit et protégeoit ses vassaux avec un soin extrême; et l'on conçoit quel intérêt puissant chacun avoit à le faire. (Voyez Ire partie, p. 73.)

256: La Normandie, l'Anjou, le Maine, la Touraine, le Poitou, l'Auvergne, le Vermandois, l'Artois, Montargis, Gien, etc.

257: Voyez p. 341, Ire partie.

258: En 1041, Louis IX, plus puissant que Henri, établit, à son retour de la croisade, une autre trève, dite la quarantaine le roi, par laquelle il étoit défendu atout seigneur de songer à se venger de son ennemi avant quarante jours. Depuis, et par une ordonnance datée de Corbeil en 1257, il abolit entièrement ces sortes de guerres, chargeant les sénéchaux de punir tous ceux qui voudroient se faire justice par les armes; mais cette ordonnance n'atteignit encore que les vassaux du second ordre.

259: Il la soupçonnoit d'infidélité, et principalement d'avoir eu quelque liaison en Syrie avec le prince d'Antioche, son oncle paternel. Par ce divorce il lui rendit la Guienne et le Poitou, qu'elle avoit apportés en mariage; et six semaines après, cette princesse donna ces provinces à Henri, comte d'Anjou et duc de Normandie, qu'elle épousa. Il étoit déjà déclaré successeur du roi d'Angleterre, et se trouva depuis, sous le nom de Henri II, souverain de ce royaume, duc de Normandie et d'Aquitaine, comte d'Anjou, de Poitou, de Touraine et du Maine. Philippe-Auguste lui enleva depuis quelques-unes de ces provinces, mais la puissance des Anglois n'en fut pas moins très-grande en France, et l'on sait les maux qu'elle y causa. Peu s'en fallut qu'ils ne la subjuguassent entièrement: et nous verrons, par la suite, ces insulaires maîtres de presque toutes nos provinces, leurs rois déclarés successeurs des rois de France, et régnant déjà dans Paris. Suger avoit prévu ce qui arriva; et s'étoit fortement opposé à une action si préjudiciable à l'État. Elle ne fut consommée qu'après sa mort, arrivée en 1152.

260: En 1223.

261: L'université, qui jusque là n'avoit point eu de sceau particulier, et dont les actes étoient scellés par le chancelier de l'église de Notre-Dame, prétendoit se délivrer de cette sujétion. Le légat, qu'elle prit pour juge de son différend avec l'église, rompit publiquement le sceau qu'elle avoit fait, et anathématisa d'avance ceux qui oseroient en faire un autre. Ce fut cet acte insultant qui alluma la fureur des écoliers. Maîtres et élèves, tout fut excommunié, et cette excommunication ne fut levée qu'au concile de Bourges, où quatre-vingts docteurs de Paris se rendirent pour obtenir l'absolution du légat, qui la leur accorda sur-le-champ.

262: Ces confédérés étoient Thibaud VI, comte de Champagne; Pierre de Dreux, dit Mauclerc, comte de Bretagne; Philippe, comte de Boulogne, oncle du roi; Hugues de Lusignan, comte de la Marche; Jeanne, comtesse de Flandre; Enguerrand de Couci; les comtes de Ponthieu, de Châtillon, etc., etc.

263: Il faut observer qu'alors la plupart de ceux qui portoient le nom d'écoliers étoient des hommes faits qui venoient à Paris de toutes les parties de l'Europe et de la France, pour y suivre les cours de théologie, de droit et de philosophie.

264: Quelques professeurs s'établirent à Angers et à Orléans; et l'on croit que ce fut là l'origine de ces deux universités. D'autres passèrent en Bretagne et en Angleterre, chez les ennemis les plus acharnés de la régente, où l'on s'empressa de leur donner asile et protection.

265: L'ordre des frères prêcheurs venoit d'être fondé en Espagne par saint Dominique, et saint François d'Assise avoit fondé en Italie celui des frères mineurs, à peu près dans le même temps.

266: Il s'étoit également acquis la confiance de l'empereur Frédéric II et de Grégoire IX, dans ces démêlés si fameux qui amenèrent la fin de la maison de Souabe; tous les deux le consultoient, et il ne tint pas à lui que cette lutte cruelle dans laquelle tous les torts étoient évidemment du côté de l'empereur, ne se terminât par une paix durable.

267: Il est certain que cet affranchissement des esclaves, fait unique dans les annales du monde, ne pouvoit être conçu et exécuté avec quelque sûreté que sous l'empire de la loi chrétienne; mais c'est une grande question de savoir si le moment étoit venu de le faire, et si cette politique des rois de France que l'on commence à entrevoir, de chercher dans le peuple des appuis contre la noblesse, n'avoit pas des inconvénients plus grands que les avantages qu'ils espéroient en retirer. Peut-être aurons-nous occasion de l'examiner. Quoi qu'il en soit, il y eut encore des esclaves en France sous les successeurs de saint Louis; et nous dirons bientôt ce qui se passa sous Louis X, lorsque ce prince publia une ordonnance en faveur des serfs. Long-temps après le règne de ce prince, plusieurs seigneurs continuèrent de maintenir leur ancienne autorité sur les esclaves. Il paroît même, par une ordonnance du fameux Bertrand Duguesclin, connétable de France, que la coutume de les affranchir étoit encore regardée, de son temps, comme une innovation pernicieuse. (Voy. Roberts, introd., § 20.)

268: Il les fit publier l'an de grâce 1270, avant qu'il allât à Tunis, dans toutes les cours laies du royaume et de la prévôté de France. Ce recueil, précieux monument de son zèle pour la tranquillité et le bonheur de ses sujets, contient 208 articles. C'est proprement un nouveau code composé de lois romaines, de canons des conciles, de décrétales ou épîtres des papes, de différentes coutumes de la monarchie, et d'ordonnances de nos rois. Il prescrivoit des formes pour les actions réelles ou personnelles, substituoit les preuves par témoins aux combats judiciaires, régloit les juridictions, établissoit des lois pour les fiefs, les donations, les successions, les partages, les affranchissements, des punitions pour les divers crimes, etc., etc.; enfin embrassoit presque toute la jurisprudence françoise telle qu'elle étoit alors. Toutefois, et déjà nous en avons fait la remarque, ces établissements n'eurent cours dans la France entière que parce que c'étoient des coutumes générales, dont plusieurs sans doute étoient tombées en désuétude, mais qui toutes étoient anciennes et avoient eu force de lois par le consentement des assemblées de la nation. (Voy. p. 174, 1re partie.)

269: On sait qu'il se plaisoit à rendre lui-même la justice à ses sujets, et qu'en été il établissoit son tribunal, ou sous les arbres du bois de Vincennes, ou dans le jardin de son palais de la Cité. «Tableau touchant de nos antiques mœurs, dit avec raison l'auteur du Tableau du règne de saint Louis (Collect. des Mém. relat. à l'hist. de France., t. II, p. 124), dont la poésie et l'éloquence se sont emparées, pour en proposer l'exemple aux siècles modernes, sans réfléchir que c'étoit à titre du seigneur féodal, que Louis jugeoit ses sujets, et que la constitution des monarchies actuelles, entièrement différente, rend plus ou moins, dans toute l'Europe, la justice indépendante du pouvoir suprême.» La poésie et l'éloquence de nos temps modernes se sont emparées de bien d'autres choses, qu'elles ont également dénaturées et niaisement consacrées.

270: Il ordonna que toutes les femmes folles de leurs corps seroient chassées des maisons particulières, et défendit à ses sujets de leur louer aucune habitation où elles pussent faire leur infâme commerce. Alors on donna un nom odieux aux endroits où elles furent obligées de se retirer: c'étoient de petites loges, dans lesquelles il leur étoit défendu de passer la nuit, afin qu'un reste de pudeur pût contenir les hommes, forcés, pour y entrer, de braver le grand jour et tous les regards. Ces loges furent appelées bords ou bordels, du mot saxon bord, qui signifie petite loge; et c'est par erreur qu'on a cru trouver cette étymologie dans la situation de ces maisons au bord de l'eau. Les broderies, les boutonnières d'argent et autres ornements furent interdits à ces femmes perdues; on les empêcha même de mettre leurs loges dans les grandes rues, et on les contraignit de se retirer dans les rues de l'Abreuvoir, des Boucheries, de Froi-Manteau; dans celles de Glatigny, Chapon, Champ-Fleury, etc.

271: Entre autres mesures rigoureuses, il ordonna que, pour les distinguer des chrétiens, ils seroient tenus de faire coudre sur leur robe, devant et derrière, une pièce de feutre d'une palme de diamètre. Cette marque fut appelée rouelle; et lorsqu'on trouvoit un juif qui ne l'avoit pas, sa robe étoit confisquée, et il étoit condamné à dix livres d'amende. Philippe-le-Hardi rendit contre eux, dans la suite, un arrêt encore plus sévère, en ordonnant qu'ils porteroient une corne sur leur bonnet; ce qui fut pour eux la plus grande humiliation qu'ils eussent encore éprouvée. Il leur fut défendu en même temps de porter des habits de couleur, de se baigner dans les rivières où se baignoient les chrétiens, etc. Ils n'eurent plus, dès lors, à Paris, qu'une synagogue, rue de la Tacherie, et un cimetière rue de la Harpe. Du reste, ils étoient toujours soumis à la servitude, comme du temps de Philippe-Auguste.

272: Voyez p. 657.

273: Ce prévôt étoit le fameux Étienne Boislève, dont nous avons déjà parlé. Son grand sens et sa fermeté firent refleurir le commerce et l'industrie; par l'intégrité de ses jugements il releva l'honneur de son tribunal, et donna ainsi l'exemple à tous les juges du royaume. On raconte que saint Louis, satisfait de son zèle, et voulant lui donner des marques éclatantes de sa satisfaction, le faisoit asseoir auprès de lui, chaque fois qu'il rendoit lui-même la justice au Châtelet.

274: Il avoit le même droit, au mariage de ses enfants, et lorsqu'il partoit pour quelque expédition militaire.

275: Les soi-disant philosophes.

276: C'est ce qu'on appeloit basse-justice (Voy. p. 513.)

277: Cette juridiction temporelle du clergé n'avoit cessé de s'accroître sous les règnes précédents et jusqu'à saint Louis. Le désordre, l'anarchie et les violences étant alors à leur comble, l'église, seul refuge des opprimés, avoit cru devoir employer pour en arrêter le cours ce qu'elle avoit de lois plus sévères et de plus terribles châtiments. Sous la minorité du roi, son conseil, fort mal conseillé sans doute, voulut arrêter le cours de cette justice salutaire; mais il ne réussit alors qu'à empêcher les juges ecclésiastiques de mettre en interdit les chapelles du roi. Depuis, les seigneurs eux-mêmes avoient formé une commission à l'effet de défendre à leurs vassaux l'appel devant un tribunal ecclésiastique; et cette commission, qui devoit être permanente, s'étoit même arrogé le droit de juger de la validité d'une excommunication; mais le pape menaça, et parvint facilement à rompre cette association. Les rois eux-mêmes se montroient impatients d'un joug qui avoit été si long-temps nécessaire à leur propre conservation; et par cette corruption du cœur que fait naître l'usage même légitime du pouvoir, cherchoient imprudemment tous les moyens possibles de le briser.

278: Il est dit dans cet acte que le roi seul a la voirie à Paris et dans toute la banlieue, excepté dans les rues où l'évêque a toutes les maisons de l'un et de l'autre côté; et que si, parmi les maisons de l'évêque, il y en a seulement une qui ne soit point à lui, l'évêque perd la voirie, que le roi ne partage avec personne. Tous les lieux d'exemptions, comme Saint-Martin-des-Champs, le Temple, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Éloi, Saint-Julien-le-Pauvre, n'ont point de voirie; le chapitre de Notre-Dame ne l'a que dans le Parvis, et l'abbaye de Sainte-Geneviève que dans la vieille terre, depuis la croix Hémon jusqu'à l'abbaye.

279: Ce nombre fut fixé à soixante-dix sergents à pied et trente-cinq à cheval; mais, quelques années après, le roi en augmenta le nombre, et permit au prévôt d'avoir quatre-vingts sergents à cheval et quatre-vingts sergents à pied. Le prévôt de Paris avoit encore douze autres sergents à pied qui lui étoient particulièrement attachés, et faisoient auprès de lui l'office de gardes.

280: Voyez p. 146, 1re partie.

281: Il fut reporté avec la même pompe à Saint-Denis. Depuis on en transféra une côte dans l'église de Notre-Dame, et partie du chef à la Sainte-Chapelle.

282: Voyez p. 409, 1re partie.

283: «Il est toujours aisé, dit le P. Daniel, de faire le procès à ceux qui ont administré les finances, soit parce qu'il est rare de se modérer dans un tel poste, soit parce que, dans un pareil maniement, il est moralement impossible de rendre compte de tout.»

284: Ceci va paroître bien extraordinaire, bien prodigieux, bien incroyable à nos grands prédicateurs de liberté, aux philanthropes ennemis de la féodalité, qui versent encore tous les jours des larmes si amères sur le joug de fer dont elle accabloit l'humanité, dans ces temps d'une aussi effroyable tyrannie; mais il n'en est pas moins vrai que le plus grand nombre des serfs préféra son argent à la liberté qui lui étoit si peu libéralement offerte. «Attendu, est-il dit, dans les lettres du roi, que plusieurs, par mauvais conseil ou faute de bons avis, ne connoissent pas la grandeur du bienfait qui leur est accordé, nous ordonnons à nos officiers de les taxer si suffisamment et si grandement, comme leur condition et leurs richesses pourront bonnement le souffrir.» (Spicil., t. III, p. 707.) Ceci prouve tout à la fois et que les serfs se soucioient peu d'être libres, et qu'ils étoient riches; ce qui devroit cependant ne pas sembler si malheureux à nos philosophes et à nos libéraux: car tout en estimant la liberté, on sait qu'ils ne méprisent point les richesses.

285: «C'est pour la première fois, dit le président Hénault, qu'il est fait mention de la loi salique, qui ne permettoit pas que les femmes héritassent de la couronne de France.» C'est encore là une de ces opinions erronées de nos historiens modernes, que nous aurons occasion d'examiner et de réduire à sa juste valeur. Ce n'étoit point uniquement par la loi salique, mais par toutes les anciennes lois et coutumes des Francs, que les femmes étoient exclues de la succession au trône; et nous dirons pourquoi.

286: Pour cimenter cette paix, les religieux cédèrent à l'université le patronage des cures de Saint-André-des-Arcs et de Saint-Côme, et payèrent en outre tous les arrérages d'une rente qu'ils lui devoient en vertu d'une transaction faite antérieurement entre les deux parties. Ils convinrent en outre de faire murer la porte qui donnoit sur le Pré-aux-Clercs, lequel devint, depuis ce moment, une promenade publique commune aux écoliers et aux habitants de Paris.

287: C'étoient deux mauvais prêtres, l'un déposé de sa cure pour ses crimes, l'autre moine apostat de l'ordre de Saint-Benoît. Ces hommes qui les suivoient étoient des serfs affranchis; et il est remarquable que rien de pareil n'étoit arrivé avant ces affranchissements; ce qui semble justifier l'opinion émise dans l'ordonnance du connétable Duguesclin. (Voyez p. 708.)

288: Il songeoit, quand il mourut, à établir partout un même poids et une même mesure, et à faire en sorte que, dans toute la France, on se servît de la même monnoie. Louis XI eut depuis la même pensée.

Ordonnance faite à Saint-Germain, de laquelle, dit du Tillet, est tirée la maxime reçue «qu'en fait de justice on n'a égard à lettres missives; ordonnance sainte de nos rois, pour se garder de surprise en cet endroit, qui est leur principale charge.» Autre ordonnance qui règle que les confiscations seront employées à acquitter les rentes à vie ou perpétuelles; autre qui réunit au domaine les terres que le roi possédoit avant son avénement à la couronne; autre qui défend aux maîtres du parlement, présidents ou autres, d'interrompre les besongnes du parlement; autre au sujet de la discipline de cette compagnie; autre concernant le gouvernement de son palais, dans laquelle le roi déclare qu'il n'entendra aucune affaire avant d'avoir assisté, tous les jours, au saint sacrifice de la messe.

289: Hugues de Cuisy, troisième successeur de Capetal, fut également pendu dans l'hôtel de Nesle sous Philippe de Valois, pour prévarications dans l'exercice de sa charge. Ces deux exécutions diminuèrent beaucoup la considération dont jouissoit la place de prévôt de Paris.

290: Le collége du Plessis et celui des Écossais.

291: Ce prince fut sévère justicier. Sous son règne, il se fit une recherche très-rigoureuse des financiers, presque tous Lombards et Italiens, que l'on accusoit des usures les plus criantes: leurs biens furent confisqués, et on les renvoya dans leur pays, aussi pauvres qu'ils en étoient venus. Gérard Laguerre, receveur général des revenus de la couronne, accusé de malversation, mourut à la question, sans avoir fait l'aveu du crime qu'on lui imputoit; mais il est probable qu'on en avoit acquis des preuves suffisantes, car son corps n'en fut pas moins traîné par les rues et attaché au gibet de Paris.

292: Les colléges de Marmoutier, d'Arras, des Lombards, de Tours, de Lisieux, de Bourgogne, d'Autun, de l'Ave-Maria, le collége Mignon, ceux de Saint-Michel, de Cambrai, de Boncours, de Justice, des Allemands et de Tournai.

293: Nos rois commençoient à user de ce droit suprême sur les grands vassaux; et peu de temps après Jean fit décapiter, dans l'hôtel de Nesle, le comte d'Eu et de Guines, connétable de France, accusé et convaincu de haute trahison; mais, dans cette dernière exécution, du moins les formalités nécessaires furent remplies.

294: Il y avoit déjà eu plusieurs maladies contagieuses à Paris sous les règnes précédents; mais celle-ci, qui désola en même temps toute la France, fut la plus terrible qui eût encore exercé ses ravages dans cette capitale. Elle enleva plusieurs personnes de la famille royale: Jeanne de Navarre, fille de Louis X; Bonne de Luxembourg, femme du duc de Normandie; la reine Jeanne de Bourgogne, femme de Philippe de Valois. Il mouroit à l'Hôtel-Dieu jusqu'à cinq cents personnes par jour; on renouvela par trois fois la communauté des sœurs qui servoient les malades, et qui périrent toutes victimes de leur zèle. Des quartiers entiers devinrent déserts; et le cimetière des Innocents se trouva tellement comblé de cadavres, qu'on se vit forcé de le fermer, et d'en bénir un autre hors de la ville.

295: C'étoit une imposition sur diverses marchandises; mais le roi reconnut que cet octroi étoit gratuit de la part de la ville, et ne portoit aucun préjudice à ses priviléges et franchises.

296: Il fit défendre de nourrir des pourceaux dans l'enceinte de la ville, sous peine de dix sous d'amende pour chaque pourceau, et permit au premier qui les rencontreroit de les tuer. Il étoit aussi défendu de balayer les rues dans les grandes pluies, pour ne pas charger la rivière des immondices, qui devoient être emportées dans des tombereaux.

297: Saint-Foix.

298: Ibid.

299: Dubreul, Malingre, Belleforêt.

300: Elle étoit écrite en petit gothique, et placée entre les deux statues: l'abbé Lebeuf ne lui donne que deux à trois cents ans.

301: Quartier du Louvre, p. 25.

302: Depuis, l'abbaye Saint-Germain-des-Prés: le corps du saint étoit dans la petite chapelle Saint-Symphorien, qui faisoit partie de cette basilique.

303: Voici les termes de cet acte:

Basilicæ domni ac peculiaris patrini mei Germani episcopi qui me dulcissimè enutrivit, et suâ sanctâ oratione, ac si indignum, ad sacerdotii honorem perduxit, si SUPERSISTIT in basilicâ domni Vincentii, ubi sanctum ejus corpusculum requiescit, dono inibi in honore sepulturæ suæ, villam Bobanæ quæ est in territorio Stampense super fluvio Colla, quam mihi gloriosus domnus Chlotarius rex suo munere contulit: quod jubeo eâ conditione ut si sanctum corpus ejus IN BASILICA NOVA quam inclitus Chilpericus quondàm rex construxit, si convenerit, ut inibi transferatur, villa ipsa, ubi semper ejus corpus fuerit, semper ibi deserviat, et ipse sanctus pontifex pro meis facinoribus deprecari dignetur...... Die VI kal. aprilis, anno XXII regnantis gloriosissimi domni Chlotarii regis. (Corvaisier—Hist. des évêques du Mans, p. 194.)

304: Cette relique étoit une portion de ses vêtements. Elle existoit encore dans le trésor de Notre-Dame en 1787.

305: S. Germani Rotundi.

306: Les évêques de Paris possédoient, dans les environs de cette église, une grande étendue de terres labourables et de prairies, dont les démembrements ont formé plusieurs paroisses et les quartiers les plus populeux de Paris.

307: Duchesne, t. IV, p. 77.

308: Le nom de monastère s'est conservé long-temps pour les paroisses, dans le vieux mot montier et moutier: mener la mariée au moutier. Dans la chronique de Cambrai, que cite l'abbé Lebeuf, la cathédrale d'Arras est appelée monasterium S. Mariæ Atrebatensis.

309: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 18, verso.

310: Lebeuf, Hist. du Dioc. de Par., t. I, p. 49.

311: À commencer au Grand-Châtelet inclusivement, et suivant la grande chaussée de Saint-Denis, pour ne se terminer que vers Saint-Cloud, dont Chaillot seul se trouvoit excepté. (Lebeuf, ibid.)

312: Il y avoit eu anciennement beaucoup de fondations de chapelles qui n'existoient plus dans le quatorzième siècle; et les plus anciennes de ce temps-là ne passoient pas le quinzième. L'abbé Lebeuf y compte une chapelle de Saint-Nicolas, dans la nef, établie dès l'an 1189; en 1317, une chapelle de Sainte-Madeleine; en 1328, une chapelle de la Trinité, fondée par Guillaume Des Essarts. Plusieurs chapellenies se trouvoient déjà établies en 1497, à l'autel des Cinq-Saints, situé dans la nef, etc., etc. (Le même, ibid., p. 50.)

313: Voy. pl. 47. La situation de ce portail, placé intérieurement, et précédé d'un vestibule, est cause sans doute que les figures dont il est orné ont échappé aux dévastations des brigands révolutionnaires. Elles sont au nombre de six, et représentent les deux personnes royales dont nous avons déjà parlé, un ecclésiastique orné d'une simple dalmatique, qu'on croit être le saint diacre Vulfran; sainte Geneviève, un ange et un évêque, que l'abbé Lebeuf dit être saint Landri. Le peuple de Paris s'imagine y voir la représentation de saint Germain; mais c'est une erreur: la statue de saint Germain étoit au trumeau qui séparoit les deux battants de la porte; elle en fut ôtée dans le dix-septième siècle, avec le pilier qui embarrassoit l'entrée, et enfouie en terre sous la première arcade du bas-côté, à droite. (Lebeuf, ibid., p. 42.)

314: Voyez pl. 35.

315: V. pl. 36. Le clocher, dont on a abattu la partie pyramidale, étoit d'un gothique qui annonçoit le douzième siècle. Sa situation singulière au côté méridional de l'entrée du chœur porte à penser qu'il y en avoit un autre au côté septentrional, pour établir un ordre symétrique, comme on le remarque dans un grand nombre d'églises.

316: Architecte de la partie du Louvre bâtie sous François Ier. Nous aurons bientôt occasion d'en reparler.

La construction de ce jubé fut accompagnée de riches embellissements faits intérieurement à cette église depuis 1607 jusqu'à 1623, en menuiserie, peintures, bronzes, marbres précieux et dorures. Toutes les voûtes furent peintes d'azur, semé de fleurs de lis d'or. Le grand autel surtout étoit d'une magnificence remarquable, orné de six colonnes de porphyre, enceint d'une balustrade de marbre blanc, etc.

317: Dans le temps que cette église étoit collégiale, l'office paroissial se célébroit dans une chapelle de la nef, que l'on appeloit chapelle de la paroisse.

318: Nom qu'on donne, dans la décoration d'architecture, à une partie unie, simple, de diverses figures, et ordinairement carrée-longue.

319: C'est ainsi qu'on nomme les montants et traverses de bois, de pierre ou de fer qui séparent les guichets d'une croisée.

320: On prétend que François Ier, vivement frappé des beautés de l'original peint à fresque dans le réfectoire des Dominicains de Milan, voulut le faire transporter en France, avec le mur sur lequel il étoit peint, mais qu'ayant reconnu l'impossibilité de l'exécution d'un tel projet, il en fit faire plusieurs copies, au nombre desquelles étoit celle-ci. Si le fait est vrai, on ne sauroit assez regretter ce morceau, d'autant plus précieux que l'original est dans un état de dégradation qui augmente tous les jours, et qu'on dit irréparable.

321: Le mausolée de ces deux personnages offre leurs figures en albâtre, étendues sur une tombe de marbre noir, les mains jointes et la tête appuyée sur un coussin; l'homme en habit de guerre, la femme vêtue suivant la mode du temps. Un lion est couché à leurs pieds. (Il avoit été déposé au musée des Petits-Augustins.)

Nous ne croyons pas qu'aucun historien de Paris ait parlé de ce monument, qui cependant est en ce genre l'un des plus remarquables de cette capitale. Il n'est point de sculpture moderne exécutée avec un sentiment plus délicat, un fini plus précieux, une plus grande vérité d'imitation. Les draperies, jetées avec toute l'élégance que pouvoit permettre un semblable costume, sont d'une souplesse qui le dispute aux ouvrages des plus grands maîtres du seizième siècle. On ignore l'auteur de ce chef-d'œuvre qui nous retrace le style de Germain Pilon dans son meilleur temps.

Le soubassement est couvert d'ornements d'une exécution très-soignée, et enrichi de cinq petites statues représentant la Vierge, des Saints, des Vertus caractérisées par leurs attributs. Ces divers morceaux paroissent sortir de la même main, et ne sont point indignes de ces deux excellentes figures.

322: Ce monument avoit été déposé au musée des Petits-Augustins.

323: Déposé dans le même musée.

324: On voit que cette paroisse s'étendoit jusque dans le quartier Sainte-Opportune, et même dans les rues environnantes de cette dernière église, dont les droits curiaux étoient extrêmement circonscrits. Elle n'avoit sous sa juridiction que trente à quarante maisons comprises dans les rues de la Tabletterie et des Fourreurs, de plus, les maisons du cloître et de la place, celles de la rue de l'Aiguillerie, quelques-unes au coin de la rue Saint-Denis, et la rue Courtalon.

325: Une partie de cette forêt subsistoit encore du temps de saint Louis, qui, au rapport des historiens, fit construire l'hôpital des Quinze-Vingts in luco (dans le bois). Elle se confondoit alors avec la forêt de Saint-Germain-en-Laye.

326: Histoire de l'université de Paris.

327: Ces domaines, dispersés dans le royaume, et au nombre de cent soixante (Voy. p. 81, 1re partie.), composoient le principal revenu de nos rois de la première et de la seconde race. Ce n'étoient point des maisons de plaisance avec de vastes jardins embellis par l'art; c'étoient de bonnes métairies, ordinairement au milieu des forêts. On y tenoit des haras; on y nourrissoit des bœufs, des vaches, des moutons, de la volaille. On vendoit au profit du roi les provisions qu'il n'avoit pas consommées. Voy. p. 677.

328: Duch., t. V, p. 63.

329: On sait que l'évêque et le chapitre de Paris avoient aussi des droits sur une partie du terrain du Louvre. Dix-huit ans après, en 1222, ce même prince chargea la prévôté de Paris du paiement d'une rente de 20 liv. parisis à ce prélat et à son église, à cause des Halles, du Petit Châtelet et même de la plus grande partie du Louvre, bâtis dans leur seigneurie.

330: Ici Sauval dit que les tours des portaux ne s'élevoient que jusqu'au premier étage. Il confond évidemment les tours de l'enceinte avec celles qui flanquoient le corps-de-logis; et il suffit de jeter les yeux sur la gravure que nous en donnons pour s'en convaincre. Voy. pl. 37.

On voyoit autrefois dans la sacristie de l'abbaye Saint-Germain-des-Prés un ancien tableau qui paroissoit avoir été peint au commencement du quinzième siècle. Il représente un saint abbé de ce monastère, nommé Guillaume, à genoux, et soutenant un Christ détaché de la croix; à l'article où nous parlerons de cette célèbre abbaye, nous aurons occasion de revenir sur ce tableau, extrêmement curieux sous plusieurs rapports, mais principalement par la composition du fond sur lequel se détachent les figures. Ce fond représente l'abbaye au milieu de ses prés, environnée de tours rondes, de hautes murailles et de fossés profonds. Le Louvre, avec ses grosses tours, y paroît aussi de l'autre côté de la rivière, tel qu'il avoit été construit par Philippe-Auguste. À côté est le Petit-Bourbon, dont a pu voir encore des débris dans le siècle dernier; et plus loin, la butte Montmartre avec le monastère de religieuses que la reine Adélaïde de Savoie y avoit fait bâtir. C'est d'après ce tableau, seul monument qui nous ait laissé une représentation de ces édifices, que cette gravure a été fidèlement copiée. (Il avoit été déposé au musée des Petits-Augustins.)

331: Les registres et les titres de la chambre des comptes sont pleins d'assignations de deniers, que nos rois donnaient aux grands seigneurs sur la tour du Louvre. Louis VIII, qui pendant son règne avoit amassé des sommes immenses en masse et en espèces, les fit porter dans cette tour, et non dans celle du Temple, qui avoit jusque là servi de trésor à ses prédécesseurs. François Ier l'ayant fait abattre deux ans et demi après, le coffre du Louvre ou de l'épargne lui succéda, et servit à la garde du trésor royal, suivant le registre des ordonnances du parlement.

332: Sur le pignon du pont-levis étoit la figure de Charles V tenant un sceptre, sculptée par Jean de Saint-Romain, pour le prix de 6 liv. 8 sous parisis.

333: Quoique cette tour servît de prison, nous apprenons des registres de la chambre des comptes que Charles V y demeuroit en 1398, et qu'il fit fermer de fil d'archal les fenêtres de son appartement, parce qu'il se trouvoit incommodé des oiseaux et des pigeons qui y entroient sans cesse. On croit même qu'il n'est pas le seul de nos rois qui en ait fait sa demeure. Du reste, le peuple, avide de tous les bruits qui frappent son imagination, contoit quantité de fables de cette tour; et c'étoit une tradition, qu'il y existoit des souterrains où l'on se défaisoit des criminels qu'on ne vouloit pas faire mourir en public.

334: Selon un catalogue de cette bibliothèque, il y avoit 269 volumes dans la première chambre, 260 dans la chambre du milieu, et 380 dans la chambre du troisième étage.

335: Ces fossés étoient très-poissonneux; et il est dit que l'an 1415, le 3 février, on en leva les bondes, pour donner de l'air au poisson, qui étoit enseveli sous la glace.

336: Henricus II, christianissimus, vetustate collapsum refici cœptum à patre Francisco I, rege christianissimo, mortui sanctissimi parentis piissimus filius absolvit, anno à salute Christi M. D. XXXXVIII.

337: Voy. pl. 39. Depuis la nouvelle restauration, il ne reste plus d'intègre dans cette partie que la moitié de l'aile qui s'étend depuis l'angle jusqu'au gros pavillon du milieu; l'autre portion a été démolie dans sa partie supérieure, et reconstruite dans l'ordonnance des autres façades intérieures. Avant, elle étoit ornée de frontons comme le Vieux-Louvre.

338: Cet homme célèbre remplit Paris de monuments qui sont tous autant de chefs-d'œuvre. Tout le monde connoît sa fin tragique. Il fut tué le jour de la Saint-Barthélemi, lorsqu'il s'occupoit à retoucher la sculpture de la fontaine des Innocents, qui depuis long-temps étoit achevée.

339: Cette salle, lorsque nos rois cessèrent d'habiter le Louvre, devint un dépôt des statues antiques et des plâtres qui servoient aux études des artistes. Elle prit alors le nom de salle des Antiques. Depuis, les quatre classes qui composent l'Institut y ont tenu leurs séances.

340: Voy. pl. 39. Ce grand artiste, qui passa presque toute sa vie à Rome, n'étoit point alors à Paris; et ces figures furent exécutées sur les modèles qu'il envoya.

341: Voyez pl. 47.

342: Voyez pl. 38.

343: Voy. pl. 43. La façade du côté du quai étoit masquée par une autre façade élevée depuis par Perrault; et les artistes d'un goût délicat la préféroient à cette dernière.

344: Voy. pl. 40.

345: Des officiers envoyés par la cour lui apprêtoient à manger sur la route; il étoit complimenté et recevoit des présents dans toutes les villes où il passoit. Quand il approcha de Paris, on envoya au-devant de lui M. de Chantelou, maître-d'hôtel du roi, qui savoit l'italien, et qui, par cette raison, eut ordre de l'accompagner pendant tout son séjour dans cette capitale.

346: Le portrait qu'en a tracé Claude Perrault peut passer pour vrai, quoiqu'il sorte d'une main ennemie, parce qu'il s'accorde assez avec ce qu'en dit M. de Chantelou, qui en parle avec une entière impartialité; le voici:

«Il avoit une taille un peu au-dessous de la médiocre, bonne mine, un air hardi. Son âge avancé et sa bonne réputation lui donnoient encore beaucoup de confiance. Il avoit l'esprit vif et brillant, et un grand talent pour se faire valoir: beau parleur, tout plein de sentences, de paraboles, d'historiettes et de bons mots dont il assaisonnoit la plupart de ses réponses........ Il ne louoit et ne prisoit guère que les hommes et les ouvrages de son pays. Il citoit souvent Michel-Ange; et on l'entendoit presque toujours dire: Sicome diceva il Michel-Angelo Buonarotta

347: Voy. pl. 41. Le roi en posa la première pierre avec un grand éclat. La médaille qu'on y plaça étoit d'or, et de la valeur de 2,400 liv. Elle représentoit d'un côté la tête de Louis XIV, et de l'autre le dessin du cavalier Bernin, avec ces paroles: Majestati et æternitati imperii Gallici sacrum. La médaille étoit du célèbre Warin, et l'inscription de Chapelain.

348: T. I, vie du Bernin.

349: Patte, dans ses Mémoires sur l'architecture, porte à peu près le même jugement de ce projet. Presque tous les artistes qui en ont parlé sont d'avis que c'est une composition médiocre: cependant aujourd'hui que le goût de l'architecture est changé en France, il est probable qu'on le jugeroit plus favorablement; et l'on ne peut nier que les lignes qu'il présente n'aient plus de grandeur, et ne soient conçues dans un style plus pur que la colonnade actuelle.

350: Ceci arriva après que le Bernin eut quitté la France. Il n'avoit point vu ce projet; et si l'on ne savoit d'ailleurs la haine qui existoit entre lui et les Perrault, cette circonstance suffiroit seule pour détruire entièrement la petite anecdote qu'on a tant répétée de son admiration pour le dessin de la colonnade, anecdote que Voltaire a dite d'abord en prose, et ensuite en vers:

«À la voix de Colbert Bernini vint de Rome:

De Perrault dans le Louvre il admira la main.
Ah! dit-il, si Paris renferme dans son sein
Des travaux si parfaits, un si rare génie,
Falloit-il m'appeler du fond de l'Italie?»

Si le Bernin a jamais exprimé sa façon de penser sur Perrault, il a certainement dit à peu près le contraire de ce qu'on lui fait dire ici.

351: Voy. pl. 42.

352: On lui reproche de n'être qu'une décoration théâtrale, sans liaison entre ses parties ni avec l'édifice, qu'elle ne sert qu'à masquer; on critique l'innovation des colonnes accouplées, qui n'offre, dit-on, aucun résultat avantageux; et l'on prétend qu'avec des colonnes solitaires, même d'un diamètre égal à celles qu'il a employées, l'architecte eût donné plus de majesté à sa façade, sans priver de lumière l'intérieur du péristyle. Mais ce que l'on blâme surtout universellement, c'est cet avant-corps du milieu qui interrompt la colonnade, et en forme deux péristyles séparés. Par là le monument perd la moitié de sa noblesse et de sa grandeur.

353: Voy. pl. 44. C'est cette façade qui masque celle de Levau, déjà existante, et dont nous venons de parler.

354: Voy. pl. 43.

355: Pour les trois façades intérieures du Louvre qui se composent des trois ordres, Voyez la pl. 45; et pour les vestibules ou entrées, la pl. 46.

356: Voyez à la fin de ce quartier l'article Monuments nouveaux.

357: Voyez p. 275, 1re partie.

358: On sera peut-être curieux d'avoir ici un détail circonstancié des formalités qui s'observoient en pareille circonstance, pour donner une sanction entière à de semblables établissements. Sur le consentement de l'évêque, du 15 octobre 1612, ces lettres-patentes furent enregistrées au parlement le 4 septembre d'après; l'année suivante, le pape Paul V l'autorisa par une bulle du 6 des ides de mai (le 10) 1613; et en conséquence des lettres de relief adressées à la cour des aides le 16 décembre 1618, celles de 1611 y furent enregistrées le 18 février 1619, et à la chambre des comptes le 10 avril 1629, en exécution de semblables lettres qui leur avoient été adressées au mois de janvier précédent.

359: Voyez pl. 47.

360: Sur un mausolée de marbre noir, le cardinal[360-A] est représenté à genoux, ayant devant lui un livre ouvert que lui présente un ange. Ce mausolée, remarquable parmi les monuments de la sculpture française, est de François Anguier. (Déposé pendant la révolution au musée des Petits-Augustins.)

360-A: Ce prélat, digne des anciens temps, mourut en disant la messe, et au moment qu'il prononçoit ces mots du canon: hanc igitur oblationem; il fut ainsi lui-même la victime du sacrifice qu'il n'eut pas le temps d'achever. Cette circonstance est rappelée dans son épitaphe, et exprimée dans le distique suivant:

Cœpta sub extremis nequeo dùm sacra sacerdos
Perficere, at saltem victima perficiam.

361: L'église de l'Oratoire a été concédée à des protestants qui y célèbrent leur culte; on a placé dans les bâtiments de la communauté les bureaux de la caisse d'amortissement.

362: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 46.

363: Ibid.—et Dubreul, p. 802.

364: Hist. S. Mart. de Campis, p. 200.

365: Hist. de Par., t. V, p. 602.

366: Huit sacerdotales, deux diaconales et deux sous-diaconales. (Petit Pastor., fol. 86.)

367: Hist. de Par., t. III, p. 77.

368: Voyez p. 361, 1re partie.

369: Ce clocher fut élevé vers l'an 1300, et l'abbé Lebeuf a trouvé dans un acte de 1424 que le chapitre acquit, moyennant seize sous de rente, un petit terrain dans la justice de l'évêque, et faisant le coin de la rue des Petits-Champs, pour y construire le portail. C'étoit ainsi que la plupart des anciennes églises se formoient de parties incohérentes, élevées successivement à de longs intervalles, ce qui d'ailleurs ne répugnoit point au système de l'architecture gothique. La représentation que nous donnons de celle-ci doit paroître d'autant plus curieuse qu'elle provient d'un dessin original, lequel est unique, et n'a jamais été gravé. (Voy. pl. 47.) Il ne reste plus d'autre vestige de cette église, qu'une petite portion du mur du portail; le reste a été remplacé par des maisons; et le cloître est devenu un passage qui donne de la rue des Bons-Enfants dans la rue Croix-des-Petits-Champs, et que croisent deux autres passages aboutissant à la rue Saint-Honoré et à la nouvelle rue de Montesquieu.

370: Sur son tombeau, déposé pendant la révolution au musée des Petits-Augustins, cet homme trop fameux est représenté à genoux devant un prie-Dieu, sur lequel est posé le livre des psaumes ouvert à ces mots: miserere mei Deus, etc. Cette figure est de Coustou, habile sculpteur du siècle dernier; et l'on prétend qu'il y a parfaitement saisi les traits et la physionomie du ministre. Il l'a représenté la tête et les yeux tournés vers l'épaule gauche, du côté du peuple, et la légère altération qu'il a mise dans ses traits semble indiquer le repentir. Il n'y a pas moins d'adresse et de circonspection dans l'épitaphe qui étoit encore plus difficile à traiter que la figure. Elle est de M. Couture, recteur de l'université de Paris, et mérite d'être citée:

D. O. M.
AD ARAM MAJOREM.

In communi Canonicorum sepulcreto situs est Guillelmus Dubois, S. R. E. cardinalis, archiepiscopus et dux Cameracencis, S. Imperii princeps, regi à secretioribus consiliis, mandatis et legationibus, publicorum cursorum præfectus, primus regni administer, hujus Ecclesiæ canonicus honorarius. Quid autem hi tituli? nisi arcus coloratus, et fumus ad modicum pariens. Viator, stabiliora solidioraque bona mortuo apprecare. Obiit anno 1723. Hœredes grati erga regem et summum pontificem animi monumentum posuêre.

371: Elle fut ouverte en 1583.

372: Arch. S. Germ. Autiss., reg. 1, fol. 70.

373: Arch. de l'archev.

374: Elles n'avoient pas sans doute dix toises chacune; car tout l'emplacement du Petit-Bourbon n'en contenoit guère plus de deux mille huit cents. (Jaillot.)

375: Il avoit été en partie démoli en 1527, à l'occasion de la révolte et de l'évasion du fameux connétable de Bourbon. On sema du sel sur le sol qu'il occupoit; les armoiries du coupable y furent brisées, et le bourreau barbouilla les fenêtres et les portes qui restoient encore, de ce jaune infamant dont on barbouilloit les maisons des traîtres, et notamment des criminels de lèse-majesté.

376: On la nommoit aussi rue du Louvre.

377: Sauval, qui cite pour garant un registre de l'hôtel-de-ville (t. I, p. 27 et 431; t. II, p. 237 et 260), prétend que ce fut dans cet hôtel que Henri IV fut blessé par Jean Châtel. Le chancelier de Chiverni dit, dans ses mémoires, que ce malheur arriva dans l'hôtel de Schomberg, depuis l'hôtel d'Aligre. D'autres historiens avancent que ce fut au Louvre.

378: En 1281.

379: Ce fut dans cet hôtel de Retz que fut conduit l'exécrable Ravaillac après son attentat.

380: Entre autres par l'hôtel d'Angeviller.

381: Elle a été depuis abattue, ainsi que plusieurs maisons de la rue du Petit-Bourbon, contiguë à ce passage, pour former une place devant l'église.

382: On avoit déjà parlé de marier Henri IV avec Marie de Médicis; et comme Zamet étoit né sujet du duc de Florence, ses ennemis le soupçonnèrent d'un crime dont il n'y eut toutefois aucune preuve.

383: Dans cette maison du Doyenné qu'elle occupoit, sans doute pour être à la proximité du Louvre et de sa tante la marquise de Sourdis, dont l'hôtel étoit situé dans un cul-de-sac, rue des Fossés-Saint-Germain.

384: Sauval assure avoir connu des vieillards qui lui avoient dit qu'après sa mort on l'exposa dans la grand'salle de sa maison; qu'elle étoit vêtue d'une robe de satin blanc, et couchée sur un lit de parade de velours cramoisi, enrichi de dentelles d'or et d'argent.

Saint-Foix dit qu'il n'est pas vraisemblable qu'on ait exposé à la vue du public une personne à qui des symptômes terribles de mort avoient défiguré tous les traits et tourné la bouche jusque derrière le cou.

385: Il est remarquable que la première fontaine qui fut élevée dans la Cité étoit alimentée par les eaux de l'aquéduc Saint-Gervais. Ce fut en 1605 et sur l'emplacement de la maison du père de Jean-Châtel, que le prévôt des marchands Miron la fit construire, après qu'on eut abattu la pyramide infamante qui d'abord avoit été bâtie sur les ruines de cette maison. On y lisoit ce distique latin qui rappeloit la mémoire de l'attentat du régicide, et de la destruction du monument destiné à en éterniser le souvenir:

Hic, ubi restabant sacri monumenta furoris,
Eluit infandum Mironis unda scelus.

Peu d'années après, cette fontaine fut transférée dans la cour méridionale du Palais de Justice, et elle y étoit déjà en 1724. Elle existe encore sous le nom de fontaine Sainte-Anne, et reçoit de l'eau de la pompe du pont Notre-Dame.

386: Pet. cart., fol. 163, c. 223.

387: Cens. de l'évêch., 1489.—Sauval, t. I, p. 109.

388: Il y a dans cette rue trois culs-de-sacs:

1o. Celui des Provençaux. Il doit son nom à une enseigne qui subsistoit encore en 1772. On l'appeloit anciennement Arnoul de Charonne, du nom d'un particulier qui y demeuroit en 1293. Depuis, par altération, Raoul de Charonne et Arnoul le Charron. (Cart. S. Germ. Autiss., fol. 38 et 39.—Cens. de l'év.)

2o. Celui de la Petite-Bastille. En 1499, il étoit cité sans nom dans les censiers de l'évêché, sous la seule dénomination de Ruelle-sans-bout. En 1540, on le trouve nommé Jean de Charonne. Enfin il a reçu son dernier nom d'un cabaret qui en occupoit le fond.

3o. Le cul-de-sac de Court-Bâton[388-A]. Il formoit autrefois avec celui de Sourdis une rue qui aboutissoit dans celle de l'Arbre-Sec et sur le fossé. On la nommoit Chardeporc; et elle devoit ce nom à Adam Chardeporc, qui, en 1251, possédoit plusieurs maisons sur le fossé Saint-Germain. (Cart. S. Germ. Autiss., fol. 72.) Comme on appeloit anciennement un porc bacco, et bacon quand il étoit salé, on donna à cette rue le nom de Bacon, qu'elle portoit en 1340. (Reg. 1, fol. 13.) On voit cependant, par le dit de Guillot et le rôle de 1313, que cette rue s'appeloit du Col-de-Bacon, vraisemblablement d'une enseigne. Il fut ensuite changé, par altération, en Cop ou Coup-de-Bâton; et c'est ainsi qu'elle est désignée dans la liste du quinzième siècle. On a dit ensuite de Court-Bâton, du nom d'une maison qui faisoit le coin de cette rue et de celle des Fossés. (Reg. des Ensaiss. de l'archev., 1636)

388-A: Il est maintenant fermé d'une grille.

389: T. I, p. 243.

390: Arch. de N. D., compte de 1407.

391: Cette place devint un lieu de rassemblement. En 1505 il y éclata une espèce de sédition, à l'occasion d'une marchande que le curé, dit-on, ne vouloit pas enterrer, avant qu'on ne lui eût montré si, dans son testament, il existoit un legs pour l'église; ce qui semble bien incroyable. Sous Charles VI, il y avoit déjà eu au même endroit une émeute, à laquelle l'excès des contributions avoit servi de prétexte.

392: Voyez p. 837.

393: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 27—verso et seq.

394: Cens. S. Germ. Autiss., an. 1554.

395: Hist. univ. Par., t. III, p. 459.—Arch. de l'archev.

396: La portion de cette rue qui étoit du côté de la vieille place du Louvre a été abattue pour l'agrandir; cette place est nommée maintenant place d'Austerlitz, et l'espace qui est devant la façade latérale du palais, du côté de la rue du Coq, se nomme place de Marengo.

397: Voyez p. 822. Elle fait maintenant partie de la place qui est devant la colonnade, et qu'on nomme place d'Iéna.

398: Cart. S. Germ. Autiss., folio 28, verso.

399: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 28, verso.

400: Arch. de l'archev.

401: Arch. de S. Germ. l'Auxer.

402: Cette rue est maintenant fermée du côté du cloître.

403: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 14 et 61.

404: Ibid.

405: Ensaiss. de S. Germ., reg. 2, fol. 36 et 64.

406: Ensaiss. de S. Germ. Reg. 3, fol. 54. Devant cette place étoit un port qui servoit d'arrivage aux marchandises, et de dépôt de navigation. Avant la construction du pont Neuf, il y avoit sur cette place, comme sur d'autres points des rivages de la Seine, un nombre suffisant de bachoteurs ou passeurs d'eau pour la facilité des communications.

407: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 67 et 68.

408: Arch. de l'archev., et de S. Honoré.

409: Abb. v. 174 et seq.

410: Dans cette rue est un cul-de-sac appelé de Sourdis. Il doit ce nom à un hôtel qui y subsistoit encore en 1772. Vis-à-vis ce cul-de-sac étoit autrefois la poste aux chevaux.

411: On donnoit indifféremment à ces trois rues le nom de rues ou ruelles du cloître, ruelle par laquelle on va à l'église, et y aboutissant.

412: Il y a dans le cloître un cul-de-sac que l'on nommoit, au quinzième siècle, rue de la Treille, ensuite, ruelle du Puits du Chapitre. Un titre de 1271 la désigne sous le nom de ruella Guidonis de Ham. Elle a repris le nom de cul-de-sac de la Treille.

413: Elle a pris ce nom de l'église qui étoit sous l'invocation de saint Honoré, évêque d'Amiens.

414: Arch. du chap. de N. D.

415: On la nomme maintenant rue de la Bibliothèque.

416: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 52, verso.

417: Arch. de l'archev.

418: Cart. de Sorb., fol. 145, verso.—Cart. épiscop. 1282.

419: Les anciens bâtiments qui subsistoient encore vers le milieu du dernier siècle annonçoient le règne de saint Louis, ou celui de Philippe-le-Hardi.

420: T. I, p. 159.

421: Cart. S. Germ. Autiss., fol. 52.

422: Germ. Brice, t. IV, p. 180.

423: Une des plus grandes effronteries de Buonaparte avoit été de faire mettre son buste au milieu de tout ce magnifique appareil, honneur insigne qu'il jugeoit lui être dû, pour avoir fait regratter cette belle colonnade.

424: À la place de ce casque étoit encore un portrait de Buonaparte.

425: Le quartier des Halles.

426: Vis-à-vis la rue Royale, à l'endroit où commence aujourd'hui le nouveau faubourg qui porte ce même nom de faubourg Saint-Honoré.

427: Cet arrêt avoit pour fondement six motifs qui regardoient la santé, la subsistance et la sûreté des citoyens. «Le premier, que la ville de Paris, portée à une grandeur excessive, seroit plus susceptible de mauvais air; le second, que cela rendroit le nettoiement de ses immondices beaucoup plus difficile; le troisième, que l'augmentation du nombre des habitants augmenteroit à proportion le prix des vivres et autres denrées, ouvrages et autres marchandises; le quatrième, que l'on avoit depuis couvert de bâtiments les terres qui avoient autrefois servi d'agriculture pour les légumes et les menus fruits nécessaires aux provisions de la ville: ce qui en causeroit immanquablement la disette si l'on continuoit d'y bâtir; le cinquième que les habitants des bourgs et des villages voisins, attirés par les prérogatives des faubourgs de cette capitale, venoient s'y habituer en si grand nombre, que, si cela continuoit, la campagne deviendroit déserte; le sixième enfin, que la difficulté de gouverner un si grand peuple donnoit lieu au déréglement de la police et aux meurtres, vols et larcins qui se commettoient fréquemment et impunément, de jour et de nuit, en cette ville et ses faubourgs.»

Cependant l'on bâtit encore depuis, et hors des bornes qui avoient été plantées en 1638; ce qui provoqua, en 1672, un nouvel arrêt, qui ordonnoit qu'il seroit planté de nouvelles bornes aux extrémités des faubourgs pour en marquer l'enceinte, et faisoit de très-expresses défenses de les passer à l'avenir par aucun bâtiment. (Delamare.)

428: On en trouvera plus loin la preuve.

429: Recherch. sur Par., quart. du Palais-Roy., p. 77.

430: Hist. eccles. Par., t. II, p. 182.

431: La ville de Brie s'appeloit anciennement Braie, Braia. C'est des premiers comtes de Dreux qu'elle a été nommée depuis Brie-comte-Robert.

432: Gall. christ., t. VII.—Hist. univ., t. III, p. 53.

433: Hist. eccles. Par., t. II, p. 184.

434: On disoit également dans ce temps-là, les pauvres maîtres de Sorbonne. On conserve, à la fin d'un petit cartulaire de l'évêque de Paris, les statuts de ce collége écrits en caractères du quinzième siècle. Selon ces statuts, le proviseur devoit donner à chaque écolier trois sous par jour pour sa nourriture, et ceux-ci étoient tenus de ne parler qu'en latin dans sa maison. (Lebeuf.)

435: Past. D., p. 323.

436: Il le fit comme étant de fondation royale, le roi ayant succédé aux droits des comtes de Dreux.

437: L'église de Saint-Nicolas fut dès ce moment totalement abandonnée. Depuis elle a été démolie, et il n'en reste plus aucuns vestiges, mais nous ignorons à quelle époque. Elle existoit encore en 1780.

438: Ces bénéfices étoient à la collation de l'archevêque, excepté les quatre royaux, et celui des Gallichers, ainsi appelé du nom de son fondateur, qui étoit un gentilhomme limousin.

439: Il a construit une autre église à Livourne.

440: Voyez pl. 65.

441: Le Moine, qui avoit décoré la chapelle de la Vierge, fut chargé de l'exécution du mausolée de cette Éminence, lequel étoit placé sous l'arcade opposée. Ce ministre y étoit représenté expirant dans les bras de la Religion. La France, désignée par son écusson, exprimoit le regret de la perte qu'elle étoit sur le point de faire; derrière le piédestal s'élevoit une pyramide chargée d'une urne, et du pied de cette urne descendoit une grande et lourde draperie qui couvroit en partie le squelette de la Mort, que l'artiste avoit jugé à propos d'offrir aux regards du mourant. Ce monument, mal conçu et encore plus mal exécuté, présentoit une image frappante de cette dégradation rapide où l'art étoit parvenu sous le règne de Louis XV.

442: Cette église avoit été concédée, depuis la révolution, à des protestants qui, pendant quelques années, y ont exercé leur culte. Depuis elle a été abattue, et le terrain sur lequel elle étoit située entrera nécessairement dans le grand plan qui doit lier ensemble le Louvre et le palais des Tuileries.

443: Recherch. sur Paris, quart. du Pal.-Roy., p. 23.

444: Cette inscription fut vivement critiquée. Balzac prétendit qu'elle n'étoit ni grecque, ni latine, ni françoise; il la trouvoit d'ailleurs pleine de vanité: elle sembloit, selon lui, offrir ce sens absurde, qu'il n'y avoit point en France d'autres cardinaux que le cardinal de Richelieu, ou bien qu'il étoit le cardinal des cardinaux françois. On réfuta l'opinion de Balzac, et on lui prouva que c'étoit un gallicisme consacré par un ancien usage, et qui n'étoit pas plus ridicule que l'Hôtel-Dieu, les Filles-Dieu, la place Maubert, la rue Bourg-l'Abbé, etc.

445: Cette salle pouvoit contenir environ trois mille spectateurs. Le roi la donna à Molière en 1660; et après sa mort, arrivée le 17 février 1673, elle fut destinée aux représentations de l'Opéra. Ce spectacle a toujours été donné depuis sur ce théâtre jusqu'au 6 avril 1763, qu'il fut consumé par un incendie. Il y avoit en outre dans le même emplacement un second théâtre également construit par les ordres du cardinal, et qui n'étoit fait que pour contenir cinq cents spectateurs choisis. La passion que ce ministre avoit pour les représentations dramatiques l'avoit porté à ces dépenses.

446: Le roi fit expédier un pouvoir à Claude Bouthillier, surintendant des finances, pour accepter cette donation. Comme ce pouvoir contient un détail assez curieux des choses que le cardinal donnoit au roi, nous croyons à propos de le rapporter ici.

«S. M. ayant très-agréable la très-humble supplication qui lui a été faite par M. le cardinal de Richelieu, d'accepter la donation de la propriété de l'hôtel de Richelieu, au profit de S. M. et de ses successeurs rois de France, sans pouvoir être aliéné de la couronne, pour quelque cause que ce soit; ensemble sa chapelle de diamants, son grand buffet d'argent ciselé et son grand diamant, à la réserve de l'usufruit de ces choses, la vie durant du sieur cardinal, et à la réserve de la capitainerie et conciergerie dudit hôtel pour ses successeurs ducs de Richelieu, même la propriété des rentes de bail d'héritages constituées sur les places et maisons qui seront construites au dehors et autour du jardin dudit hôtel: sadite Majesté a commandé au sieur Bouthillier, conseiller en son conseil d'état, et surintendant de ses finances, d'accepter, au nom de sadite Majesté, la donation, etc., etc.»

447: Cette galerie, construite avec tant de soins et de dépenses, fut dans la suite si négligée, qu'on se vit forcé de la détruire en 1727; des appartements furent pratiqués dans l'espace qu'elle occupoit.

448: Un nouvel incendie la consuma une seconde fois en 1781; alors ce spectacle fut transporté sur le boulevart de la porte Saint-Martin.

449: Desgots, architecte du roi.

450: On détruisit aussi l'orangerie, qui étoit placée au-dessous des anciennes galeries, et séparée du grand jardin par une grille de fer.

451: Il y avoit, dès le principe, dans le Palais-Royal, sans compter une foule de cafés, de salles de restaurateurs, de maisons de jeu, de lieux de prostitution, etc., un grand et un petit théâtre, deux spectacles d'ombres chinoises et de fantoccinis, trois clubs, une assemblée militaire, des bains, une loge de francs-maçons, des maisons de vente, etc., etc.

452: Cette salle sert maintenant aux comédiens françois. On en a depuis changé la décoration intérieure, laquelle étoit composée de loges coupées et saillantes en forme de balcons; ce qui faisoit l'effet le plus bizarre et le plus désagréable. Son architecture extérieure n'a d'ailleurs rien de remarquable.

453: C'étoient des enfants qu'on avoit stylés à paroître sur la scène et à faire des gestes, tandis que des acteurs cachés dans les coulisses chantoient et parloient pour eux. Cette salle est maintenant un café.

454: Nous suivons l'ordre dans lequel ces tableaux étoient placés à l'époque où ils ont été vendus par le dernier duc d'Orléans.

455: Ces merveilles de l'école françoise étoient sorties du royaume; le Régent les fit racheter en Hollande pour la somme de 120,000 liv. Sortis une seconde fois de France, ces tableaux faisoient le principal ornement d'une des plus belles galeries de l'Angleterre; ils y ont été détruits, il y a quelques années, par un incendie.

456: Ce fut M. Charles d'Escoubleau, marquis d'Alluye et de Sourdis, qui l'acheta le 22 mars de ladite année. Le même jour il en fit sa déclaration au profit du cardinal de Richelieu.

457: Les historiens de Paris disent que la rue Saint-Thomas-du-Louvre étoit alors la seule avenue du Palais-Royal, d'où il s'ensuivroit que l'hôtel de Sillery auroit couvert toute la place, et que la rue Froid-Manteau auroit été prolongée sur ses ruines jusqu'à la rue Saint-Honoré, ce qui n'est pas exact; l'inspection seule du plan de Saint-Victor, publié par d'Heulland, suffit pour s'en convaincre. (Jaillot.)

458: Voyez pl. 65.

459: Belleforest, Corrozet, Dubreul, Sauval.

460: On en trouve aussi la réfutation dans des vers de Rutebœuf, poète contemporain de saint Louis, dont Fauchet a conservé un fragment, où l'hôpital des Quinze-Vingts est peint avec des couleurs qui ne conviennent en aucune façon à des gentilshommes. Voici ce fragment:

Li Roix a mis en un repaire,
Mes je ne sais pas porquoi faire,
Trois cents aveugles tote à rote.
Parmi Paris en va trois paires,
Tote ior ne finent de braire:
As trois cents qui ne voient gote,
Li uns sache, li autre bote,
Si se donnent mainte secosse,
Qu'il n'y a nul qui lor éclaire:
Si feux y prent, ce n'est pas dote,
L'ordre sera bruslée tote,
S'aura li Roix plus à refere.

461: Saint Louis avoit formé le projet de fonder cet hôpital dès l'an 1254.

462: On sait que, dans ces contrées brûlantes, le vent élève des tourbillons d'un sable extrêmement fin, qui, s'insinuant dans les yeux, attaque la vue de ceux qui ne prennent pas les précautions nécessaires pour s'en garantir.

463: Par un acte passé en 1282, entre la congrégation de la maison des pauvres aveugles et le chapitre de Saint-Germain-l'Auxerrois, cette congrégation cède au chapitre 10 liv. 15 s. de rente sur deux maisons près la Grande-Boucherie; et en échange le chapitre accorde aux Quinze-Vingts la permission d'avoir un cimetière et deux cloches du poids de cent livres chacune, leur abandonnant en outre la dîme qui lui appartenoit sur les terres de leur hôpital.

464: Voyez pl. 65.

465: Dans l'origine, le pape Clément IV avoit permis aux administrateurs de faire la quête par tout le royaume.

466: L'emplacement qu'occupoient les Quinze-Vingts forme maintenant un groupe de maisons et de rues, dont nous donnerons la nomenclature à la fin de ce quartier.

467: Les maisons qui formoient cette partie de la rue ont été abattues depuis la révolution, et la nouvelle galerie élevée en regard de l'ancienne a fait de la place du Carrousel une place régulière sur trois côtés. Le quatrième est encore couvert d'une partie des maisons qui la séparoient, en 1789, de la rue Saint-Thomas-du-Louvre.

468: C'étoit un poteau que l'on fichoit en terre, et contre lequel on s'exerçoit à rompre la lance ou à lancer des dards.

469: Entre les rues dites des Grands et des Petits-Augustins; on en faisoit aussi dans l'endroit qui conserve encore le nom de rue des Vieilles-Tuileries.

470: C'est le jardin des Tuileries.

471: Cens. de l'évêché.

472: Il ne faut point oublier qu'à cette époque les Quinze-Vingts et tous les édifices environnants étoient hors des murs de la ville.

473: Compte de l'ordinaire de Paris 1519.

474: Voyez p. 868.

475: D'après les plans et les dessins que Ducerceau nous en a conservés, son étendue devoit être bien supérieure à celle que présente aujourd'hui la ligne de bâtiments dont il est composé.

476: Voyez pl. 66. Ce palais y est vu du côté du jardin, dans le temps qu'il en étoit encore séparé par une rue et par un mur. Dans le principe, cette coupole et les quatre corps de bâtiments qui l'accompagnoient, n'avoient pas l'élévation qu'ils ont maintenant.

477: Voyez pl. 53.

478: Voyez pl. 54.

479: Le séjour que les officiers de Louis XV firent dans cette galerie pendant sa minorité, y causa de grandes dégradations; elle fut alors séparée, dans toutes ses dimensions, par des cloisons, et depuis on n'avoit point pensé à réparer le dommage que ces arrangements passagers y avoient causé.

480: Une grande partie des appartements de ce palais, et notamment le pavillon de Flore, étoient occupés depuis long-temps par diverses personnes de qualité. On avoit également accordé des logements aux Tuileries à des particuliers attachés au service de S. M., à des gens de lettres, à des artistes, etc. Il n'y avoit guère que l'appartement du roi et celui de la reine qui fussent restés intacts.

481: Ce théâtre avoit cent quarante pieds de longueur, et soixante-deux pieds et demi de largeur dans œuvre. Sa hauteur depuis le sol du théâtre jusqu'au premier entrait étoit de cinquante-quatre pieds; celle de la mansarde, dans laquelle étoient placées les machines, les vols, les gloires, étoit de vingt-deux pieds, non compris le faux comble de la couverture. Les fondations destinées aux machines infernales avoient seize pieds de profondeur.

482: C'est dans l'emplacement de ce théâtre que fut construite la seconde salle de la Convention nationale, et que l'on a depuis élevé la nouvelle salle des spectacles du château des Tuileries.

483: Sur cette galerie et sur les diverses réparations et additions faites au château des Tuileries depuis 1789, voyez, à la fin de ce quartier, l'article Monuments nouveaux.

484: Il se trompe cependant dans cette partie de son récit, puisqu'il est incontestable qu'elle ne fut achevée que sous Louis XIII.

485: Il donna à cet effet des lettres-patentes, datées du 2 décembre 1608, dont voici le texte:

«Comme entre les infinis biens qui sont causés par la paix, celui qui provient de la culture des arts n'est pas des moindres, se rendant grandement florissants par icelle, et dont le public reçoit une très-grande commodité, nous avons eu aussi égard, en la construction de notre galerie du Louvre, d'en disposer le bâtiment en telle forme que nous y puissions commodément loger quantité des meilleurs ouvriers, et plus suffisants maîtres qui se pourroient recouvrer tant de peinture, sculpture, orfévrerie, horlogerie, insculpture en pierreries, qu'autres de plusieurs et excellents arts, tant pour nous servir d'iceux, comme pour être, par ce même moyen, employés par nos sujets en ce qu'ils auroient besoin de leur industrie, et aussi pour faire comme une pépinière d'ouvriers, de laquelle, sous l'apprentissage de si bons maîtres, il en sortiroit plusieurs qui par après se répandroient par tout notre royaume, et qui sauroient très-bien servir le public, etc.»

Par ces mêmes lettres-patentes, le roi donne à ces artistes le privilége de travailler pour le public, sans pouvoir être inquiétés par les maîtres de Paris, ni autres, et de pouvoir faire des apprentis qui auront ensuite le droit de s'établir dans tout autre endroit du royaume qu'il leur plaira de choisir.

486: Le module est une mesure en architecture qui se compose du diamètre, et plus souvent du demi-diamètre de la colonne.

487: En blâmant cette profusion d'ornements, Blondel loue avec raison la pureté et la délicatesse de leur exécution.

488: Voy. pl. 55.

489: Voyez p. 809.

490: On en a fait une suite de galeries où sont déposés les chefs-d'œuvre de sculpture antique apportés d'Italie.

491: Cette galerie, presque entièrement détruite en 1661 par un incendie, avoit été rétablie sur les dessins de ce peintre.

492: Ces tableaux ont été transportés dans la grande galerie, et remplacés par des cartons de Jules Romain. Au-dessous de ces cartons est une exposition d'une partie des dessins de la collection du Roi[492-A].

492-A: Ces dessins, qui étoient alors au nombre de dix mille, et dont le nombre a fort augmenté, sont maintenant déposés à l'hôtel d'Angeviller, rue de l'Oratoire.

493: On arrive à ce salon par un très-bel escalier construit, quelques années avant la révolution, par ordre de M. le comte d'Angeviller. L'exposition des tableaux des peintres vivants s'y faisoit tous les deux ans.

494: C'est ce fameux Musée où furent pendant quelques années rassemblées presque toutes les merveilles que l'Italie possédoit. Il contient encore, dans ce qui lui en est resté, une des plus belles collections de l'Europe. Voyez l'article monuments nouveaux.

495: Elle étoit située près du troisième guichet. Son établissement remonte à François Ier. Vers 1630, Louis XIII la plaça dans le pavillon de la reine. En 1690 elle fut transportée dans les galeries du Louvre. Ce fut alors qu'on acheva l'immense collection de caractères dont elle étoit composée, et qui en faisoit l'établissement le plus riche et le plus complet que l'on connût en ce genre. Cette imprimerie n'étoit point soumise aux réglements de la librairie, mais dépendoit immédiatement du roi.

496: La monnoie des médailles, transférée aux galeries du Louvre en 1689, étoit située au-dessus du troisième guichet. Elle contenoit une suite considérable de poinçons et de carrés composant l'histoire métallique des rois de France, histoire qui cependant ne remonte pas plus haut que François Ier. On y voyoit en outre les portraits de ces princes, depuis le commencement de la monarchie jusqu'à Louis XVI.

497: Ce guichet fut ainsi nommé, parce qu'il fut ouvert par le marquis de Marigny, directeur-général des bâtiments de Louis XV.

498: La plupart de ces sculptures, plâtres, portraits, etc., ont été d'abord transportes et déposés dans les galeries supérieures du musée des Petits-Augustins, et, depuis la restauration, dans des salles du collége des Quatre-Nations.

499: Voyez pl. 67.

500: En 1588.

501: Chronologie novennaire.

502: Elle étoit située de l'autre côté de la rivière.

503: Ces murs étoient alors situes à peu près vis-à-vis la rue Royale; la rue se nommoit rue des Tuileries.

504: Voy. le plan de Gomboust, gravé en 1652.

505: Voy. pl. 70. Ce Renard avoit été valet de chambre du commandeur de Souvré. C'étoit un homme d'un caractère souple et obligeant, qui ne manquoit point d'esprit, et se connoissoit fort bien en meubles et en tapisseries. Il faisoit de ces objets précieux une sorte de commerce avec les personnes de qualité; et le cardinal Mazarin, qui lui en achetoit quelquefois, s'amusoit de sa conversation. Dès que Louis XIII lui eut donné ce terrain, il en fit un jardin très-proprement tenu, qui, par sa situation et par les manières honnêtes du maître, devint le rendez-vous ordinaire des seigneurs de la cour, et de tout ce qu'il y avoit alors de plus galant dans la ville. Il est souvent parlé de ce jardin dans les mémoires de la minorité de Louis XIV; et, du temps de la Fronde, il devint même fameux par une aventure burlesque qui offre un nouveau coup de pinceau à ajouter au tableau de cette guerre à la fois déplorable et ridicule. Quoique les frondeurs ne voulussent pas permettre que le roi entrât dans Paris, les courtisans ne laissoient pas que d'aller en toute liberté aux Tuileries, et de là au jardin de Renard. Un jour que le duc de Candale, Jarzay, Boutteville, Saint-Mesgrin et quelques autres s'étoient réunis pour y souper et s'y divertir, les frondeurs commencèrent à craindre que, si le peuple voyoit souvent les seigneurs qui étoient dans le parti de la cour, il n'en prit insensiblement des dispositions favorables au jeune roi. En conséquence, ils y envoyèrent le duc de Beaufort, suivi d'une assez grosse troupe de gens. Ce prince chassa les violons, renversa les tables, mit tout en désordre dans le jardin; et cette belle expédition n'eut pas d'autres suites.

506: Il eût fallu rapporter trois mille toises cubes de terre, ce qui eût coûté une somme considérable, sans rien ajouter à l'agrément de cette promenade.

507: On donne ce nom à une épaisseur de maçonnerie qui sert de pied à un mur.

508: Il y avoit dans un de ces bosquets une salle de comédie en verdure, qui subsistoit encore du temps de la minorité de Louis XV. À la place de ce théâtre on fit un jeu de mail pour le jeune roi; et dans le vide de ce mail, on éleva un pavillon où fut placé un billard également destiné à son amusement.

509: Ces charmilles qui bordoient la lisière du bois ont été détruites.

510: Voyez pl. 56.

511: Ce vœu des artistes et généralement de tous les gens de goût a été exécuté depuis la révolution.

512: Il a été détruit pendant la révolution, et l'on a comblé le fossé.

513: Une de ces portes est celle du pavillon du milieu; les deux suivantes sont ouvertes de chaque côté de la terrasse contiguë au palais; il y en a une au milieu de la terrasse du nord; la cinquième est à l'extrémité du jardin du côté de la place Louis XV; la sixième au pont tournant. Depuis, on en a ouvert deux autres. (Voyez l'article monuments nouveaux.)

514: L'un de ces deux manéges, qui étoit couvert, est devenu depuis fameux pour avoir servi de local aux séances de l'assemblée nationale; il a été abattu, ainsi que les écuries et un grand nombre d'édifices qui remplissoient cet espace. C'est maintenant une très-belle rue qui va de la place du Carrousel à la place Louis XV.

515: Toutes ces sculptures sont en marbre, et n'ont point été déplacées. Depuis, ce magnifique jardin a été enrichi d'un grand nombre d'autres figures, ouvrages modernes ou copiés de l'antique. Voyez l'article Monuments nouveaux.

516: Voyez pl. 67.

517: Les plans de Quesnel et de Mérian.

518: Voyez p. 943.

519: Ce jardin, d'abord tracé et entouré de murs par Catherine de Médicis, ensuite abandonné, fut continué et planté sous Henri IV.

520: Néanmoins, soit qu'elle eût été bâtie par le propriétaire de l'hôtel Gaillon, soit en raison du voisinage de cet hôtel, elle est désignée dans tous les actes sous le titre de chapelle de Gaillon ou de Sainte-Suzanne de Gaillon; et lorsqu'il fut proposé de l'acquérir pour agrandir l'église que l'on vouloit élever, elle ne fut cédée par le titulaire qu'à la charge de construire dans la nouvelle église, et le plus près possible du grand autel, un autel dit de la chapelle de Sainte-Suzanne de Gaillon.

521: Cet hôpital étoit destiné aux malades affliges d'écrouelles. Le fondateur le transporta dans le faubourg Saint-Jacques.

522: Ces figures, cette croix et ces armes ont été détruites pendant la révolution. Depuis ce portail a été réparé.

523: Voyez pl. 57.

524: Ces deux chapelles furent bâties en 1709, au moyen d'une loterie que le roi accorda à la fabrique de cette église.

525: Cette chapelle avoit été bâtie sur le terrain qui servoit anciennement de cimetière.

526: Voyez pl. 58.

527: Sur les réparations faites à cette église et sur les décorations nouvelles dont elle a été enrichie, voyez l'article monuments nouveaux.

528: Son tombeau étoit surmonté de son buste, par Coysevox.

529: Son monument en marbre avoit été exécuté par Charpentier.

530: Son médaillon étoit incrusté dans le mur, et on lisoit au-dessous son épitaphe composée par le célèbre recteur de l'université Coffin.

531: Un médaillon offroit également le portrait de ce personnage, et au-dessous étoient placés plusieurs symboles de la carrière qu'il avoit parcourue.

532: Son monument se composoit d'un génie pleurant auprès d'un médaillon qui renformoit son portrait; au-dessous étoient groupés un globe et des instruments de mathématiques.

Tous ces monuments, dont les meilleurs étoient médiocres, avoient été déposés au musée des Petits-Augustins.

533: L'église Saint-Roch a été rendue au culte.

534: Il y a maintenant, dans la même rue, une communauté de sœurs de la Charité.

535: On avoit déposé au musée des monuments françois quelques fragments de ce tombeau, qui, au total, étoit d'une exécution médiocre.

536: On y conservoit soigneusement une chaise qui avoit servi, dit-on, à Saint-Thomas, dit l'Ange de l'école.

537: L'église des Jacobins, les bâtiments et les jardins qui occupoient presque tout l'espace qui est entre la rue Saint-Honoré et la rue Neuve-des-Petits-Champs, ont été abattus, et l'on a transporté sur ce vaste emplacement le marché qui obstruoit auparavant la rue Traversière. Voyez Monuments nouveaux.

538: Charles IX y logea en 1566 et en 1574. (Sauval, t. II, p. 289.)

539: Cette acquisition fut faite par contrat du 4 juillet 1685, moyennant 660,000 liv., et adjugée par décret le 22 août 1687.

540: Voyez pl. 59.

541: Deux rues qu'on a ouvertes, l'une sur le terrain des Capucines, l'autre sur celui des Feuillans, viennent de lui rendre ces points de perspective qui lui manquoient.

542: Deux de ces hôtels, appartenans à deux traitants nommés Poisson de Bourvalais et Villemarec, furent saisis en 1717, et destinés à former le logement du chancelier de France.

543: Elle pesoit environ 60,000 livres, et pour la couler on fondit 83,753 livres de matière. Elle a été abattue, avec toutes les autres statues de nos rois, le 18 août 1792.

544: Voici les plus remarquables de ces inscriptions:

Ludovico magno, decimo quarto, Francorum et Navarræ regi christianissimo, victori perpetuo, religionis vindici, justo, pio, felici, patri patriæ, erga urbem munificentissimo, quam arcubus, fontibus, plateis, ponte lapideo, vallo amplissimo arboribus consito decoravit, innumeris beneficiis cumulavit; quo imperante securi vivimus, neminem timemus, statuam hanc equestrem quamdiù oblatam recusavit, et civium amori, omniumque votis indulgens, erigi tandem passas est; præfectus et ædiles, acclamante populo, posurêe.

Jusqu'en 1730, le piédestal de cette statue équestre ne fut orné que des inscriptions données par l'académie des belles-lettres; mais à cette époque on l'enrichit de cartels et de trophées de bronze doré, sculptés par Coustou le jeune, auxquels on ajouta les inscriptions suivantes:

Dans le cartel qui étoit placé du côté de la chancellerie;

Ludovicus XV, Franciæ et Navarræ rex optimus, magni pronepos, Europæ arbiter, suscepto è Mariâ Polonâ Delphino, à præfecto et ædilibus, pro avo monumentum absolvi sivit, anno 1730.

Ce cartel étoit tenu par deux enfants, ayant pour symbole les attributs de Minerve, tels que le hibou, la branche d'olivier, le serpent, un livre, etc. Sous la corniche et sous cette inscription se groupoient des attributs convenables aux sciences et aux arts.

Sur le pilastre à droite de l'inscription étoit un trophée représentant l'Afrique; et sur le pilastre à gauche, un autre trophée représentoit l'Amérique.

À gauche de la statue, du côté opposé à la chancellerie, on avoit placé un autre cartel avec cette inscription:

Cippum cui equestris Ludovici Magni statua imposita est splendidis ordine uno late septum ædibus restitui, et ornari curârunt præfectus et ædiles, anno 1730.

Cette inscription, ainsi que la première, étoit soutenue par deux enfants ou génies, avec pilastres, trophées, etc.

Le piédestal vis-à-vis le couvent des Feuillants offroit les armes de France, ornées de palmes et de lauriers; de l'autre côté, et vis-à-vis l'église des Capucines, on voyoit les armes de la ville de Paris, dont le vaisseau étoit posé sur la tête d'un fleuve, accompagné de roseaux, d'armes, du livre, du caducée, de la bourse de Mercure, et couronné par le chapeau de ce dieu, attributs qui désignent le commerce.

Dans les pilastres qui ornoient les angles on avoit sculpté des agrafes soutenant des chutes de festons de chêne et de laurier, qui tomboient le long de ces pilastres, comme symboles de la force et de la victoire.

Tout ce monument fut entouré d'une grille de fer dans la même année 1730[544-A].

Jusqu'en 1775, la foire d'été, dite de Saint-Ovide, se tenoit sur la place Vendôme. Cette foire duroit un mois: on construisoit des boutiques sur la place, et les spectacles des boulevarts étoient obligés de s'y établir.

544-A: Sur la colonne qui a remplacé ce monument, voyez, à la fin de ce quartier, l'article monuments nouveaux.

545: Voyez pl. 68.

546: L'abbé Lebeuf ne s'est pas expliqué clairement, en disant, t. I, p. 124, que ces religieux furent établis en 1577. Cette époque ne peut s'appliquer qu'à l'établissement de leur réforme, puisque tous les actes attestent qu'ils ne vinrent à Paris qu'en 1587.

547: Quatorze religieux avoient, dit-on, succombé, dans une semaine, sous la grande austérité de cette règle.

548: Ces dons leur furent faits à l'occasion d'un jubilé; M. de Gondi, évêque de Paris, ayant indiqué, dans cette vue, une station dans leur église.

549: On ne leur donne ordinairement qu'un module de moins en hauteur.

550: Voyez pl. 67.

551: La vie de ce saint abbé avoit été peinte sur verre dans le cloître de ce monastère, en peinture dite d'apprêt[551-A], par un peintre flamand nommé Sempi. On voyoit encore quelques-uns de ces tableaux au musée des Monuments français.

551-A: La peinture d'apprêt diffère de l'ancienne peinture sur verre, en ce que par celle-ci on coloroit d'une teinte uniforme la substance entière du verre mis en fusion, tandis que, dans le nouveau procédé, la couleur est appliquée avec le pinceau, et fixée sur le verre au moyen d'un feu assez fort pour l'amollir, et non pour le liquéfier entièrement. Par cette manière d'opérer, on se procure des teintes qui donnent du relief aux figures; mais aussi la couleur n'est pas, comme dans l'autre, inaltérable.

552: Elle étoit alliée à la famille souveraine des Médicis.

553: Les monuments des Rostaing, de Marie de Barbezières, de Raimond Phélippeaux, des comtes d'Harcourt, et du maréchal de Marillac, avoient été déposés au musée des Petits-Augustins. Toutes ces sculptures étoient d'une grande médiocrité.

554: Il leur fallut pour cela une permission du pape, qui leur fut accordée par une bulle du 13 juillet 1528.

555: Par ces constitutions il leur fut accordé un vicaire-général; mais en 1619 Paul V lui donna le titre de général, et le rendit indépendant de celui des frères mineurs.

556: Hist. de Par., t. II, p. 1132.

557: L'abbé Lebeuf recule l'établissement des Capucins jusqu'en 1515. Cette date manque d'exactitude sous tous les rapports, puisqu'ils ne furent établis en Italie qu'en 1525, et en France en 1574.—Sauval n'est pas plus exact lorsqu'il dit que leur première maison fut fondée et bâtie à Meudon en 1585, par le cardinal de Lorraine (mort en 1574); que quelques-uns furent installés en même temps à Picpus, ce qui arriva en 1572; enfin que Henri III leur fit bâtir, vers l'an 1603, leur couvent près les Tuileries, tandis que ce prince est mort à Saint-Cloud en 1589.

558: Les registres du parlement, au 11 juillet 1574, nous apprennent que onze de ces religieux assistèrent au convoi de Charles IX, décédé le 30 mai précédent.

559: Il faut toutefois en excepter le nouveau couvent de la Chaussée-d'Antin, dont nous ne tarderons pas à parler.

560: Nous citerons entre autres le P. Ange de Joyeuse, fameux par son inconstance, son courage et sa dévotion[560-A]; le P. Joseph Le Clerc, autre capucin célèbre, le confident et l'un des principaux agents du cardinal de Richelieu; le P. Athanase Molé, frère du président Mathieu Molé; le P. J. B. Brûlart, frère du chancelier de ce nom; le P. Séraphin de Paris, l'un des prédicateurs ordinaires de Louis XIV, «orateur, dit La Bruyère, qui, avec un style nourri des saintes Écritures, expliquoit la parole divine uniment et familièrement,» ce qu'il n'osoit espérer de son siècle. Le P. Michel Marillac, fils du garde des sceaux, etc., etc. Les jeunes religieux de cette maison s'étoient appliqués, vers la fin du dernier siècle, à l'étude des langues savantes, et ils y avoient fait des progrès tels, qu'on pouvoit espérer beaucoup de leurs travaux et de leurs lumières, lorsque la révolution est venue tout détruire et tout disperser.

560-A: C'est de lui que Voltaire a dit:

«Il prit, quitta, reprit la cuirasse et la haire.»

561: Ce modèle leur avoit été donné par M. de Vergennes, ministre des affaires étrangères, qui l'avoit lui-même reçu des Turcs, chez qui il avoit été en ambassade.

562: Tous les bâtiments des Capucins ainsi que ceux des Feuillans, qui étoient situés vis-à-vis, ont été démolis; et sur ces vastes emplacements ont été percées plusieurs rues nouvelles; voyez l'article Monuments nouveaux.

563: Voyez pl. 70. Il avoit été question d'un plan de restauration pour cet édifice, dans lequel on devoit ajouter aux constructions déjà existantes une nef spacieuse en forme de basilique; et le dôme, qui maintenant compose seul toute l'église, eût été réservé uniquement pour le chœur. Si ce plan étoit exécuté, le nom de l'habile architecte qui l'a conçu (M. Molinos) nous donne l'assurance qu'alors l'église de l'Assomption deviendroit un monument digne d'être remarqué.

564: Hist. de Par., t. II, p. 1254.

565: Les religieuses de Sainte-Élisabeth étoient dirigées par des religieux de leur congrégation, et celles de la Conception faisoient profession d'être soumises aux supérieurs ecclésiastiques ordinaires.

566: Les bâtiments de cette communauté ont été changés en maisons particulières.

567: Il y avoit travaillé pendant douze années consécutives.

568: C'étoit Bouchardon lui-même qui avoit demandé cet artiste pour son successeur. Ces quatre figures, d'un style maniéré et mesquin, représentoient la Force, la Paix, la Prudence et la Justice.

569: Voyez pl. 68. Les inscriptions étoient placées sur les deux faces qui regardoient les Tuileries et les Champs-Élysées. La première étoit ainsi conçue:

Ludovico XV. Optimo principi, quod ad Scaldim, Mosam, Rhenum victor, pacem armis, pace et suorum et Europæ felicitatem quæsivit.

On lisoit sur la seconde:

Hoc pietatis publicæ monumentum Præfectus et ædiles decreverunt, anno M.DCC.XLVIII, posuerunt anno M.DCC.LXIII.

570: Ces bas-reliefs, de sept pieds et demi de long sur cinq de haut, offroient, du côté de la rivière, le roi dans un quadrige, couronné par la Victoire et conduit par la Renommée; de l'autre, le même prince assis sur un trophée, et donnant la paix à ses peuples.

571: Il a été renversé le 10 août 1792. C'est devant le piédestal mutilé de cette statue que fut consommé l'assassinat juridique de Louis XVI, le 21 janvier 1793, et que coula, sur un échafaud permanent, le sang le plus pur de la France.

572: Voyez pl. 60. Le bâtiment de la gauche étoit et est encore occupé par des particuliers; celui de la droite servoit autrefois de garde-meuble de la couronne. On y voyoit les grands meubles, comme lits, dais, etc., servant au sacre de nos rois; les diamants de la couronne, la chapelle d'or du cardinal de Richelieu, la nef d'or qui servoit dans les grandes cérémonies, des tapisseries magnifiques des Gobelins et de la Savonnerie; une quantité innombrable de vases de jaspe, agate, cristal de roche, etc.; des armures anciennes et étrangères, etc., etc.

573: Voy. pl. 61.

574: Voyez p. 66.

575: Ce pont, commencé en 1768, fut achevé en 1772. Il est composé de cinq arches, également en voûtes surbaissées, de 120 pieds d'ouverture et de trente pieds de hauteur sous la clef, il a environ 750 pieds de long. La largeur des piles est de 13 pieds.

576: On appelle ainsi le catalogue, registre ou inventaire de tous les bénéfices d'un diocèse.

577: Pet. Cart., fol. 417.

578: Gall. Christ., t. VII, col. 260.

579: Hist. de Par., t. III, p. 102.

580: La confrérie de Sainte-Marie-Magdeleine fut établie le 20 novembre 1491. Le roi Charles VIII s'en déclara le fondateur, et s'y fit recevoir, ainsi que la reine son épouse.

581: Les chanoines prétendoient, pour maintenir ce droit de curé primitif, avoir celui de venir officier à l'église de la Ville-l'Évêque, le jour de la fête de la patronne.

582: Cette église a été entièrement détruite, et l'emplacement qu'elle occupoit est maintenant un chantier de bois à brûler.

583: Toutefois le curé et les marguilliers de Saint-Roch n'acquiescèrent à ce jugement qu'à condition que ces limites ne pourroient préjudicier à leurs droits, en cas que, dans la suite, la clôture de la ville fût reculée ou avancée.

584: L'ancienne église de la Magdeleine n'a point cessé de servir au culte, jusqu'au commencement de la révolution, pendant laquelle elle a été abattue. Il n'existe aucune gravure de ce petit monument; et celle que nous donnons est copiée d'après un ancien dessin, qui, sans doute, est unique. Nous croyons inutile de faire remarquer combien est précieuse cette suite de monuments détruits qu'offre notre ouvrage, et qui, sans lui, n'auroient laissé, avant peu, que des traditions confuses et bientôt effacées. (Voyez pl. 69.)

585: Voyez pl. 62.

586: Voyez l'article Monuments nouveaux.

587: Elle fut depuis abbesse et réformatrice du Val-de-Grâce.

588: Pet. Cart., fol. 109, verso, C. 144.

589: Pet. Cartul., fol. 258, C. 375.

590: L'érection d'une chapelle en paroisse nous paroît aujourd'hui une chose extrêmement simple et facile dans son exécution, surtout quand les autorités ecclésiastiques et civiles ont donné leur approbation. Il n'en étoit pas de même autrefois, où ce changement pouvoit blesser une infinité d'intérêts qu'il falloit concilier. Nous ne croyons pas nous écarter de notre sujet, en mettant sous les yeux de nos lecteurs la liste des personnes et des corps qui avoient droit de juridiction sur le territoire du Roule, et dont il fallut requérir le consentement pour l'érection de cette paroisse.

Le décret ne fut arrêté qu'après avoir ouï les dames de Saint-Cyr, dames de Villiers-la-Garenne, du Pont de Neuilly et de partie du Roule; les religieux de Saint-Denis, hauts, moyens et bas justiciers de ces lieux, et du fief des Mathurins et de Socoly, la dame de Vaubrun, dame de Clichy, défaillante; les prévôts, lieutenants, ouvriers monnoyeurs de Paris; Jacques Rioul, secrétaire du roi, seigneur de Villiers-la-Garenne; le chapitre de Saint-Honoré, gros décimateur de Villiers, et celui de Saint-Benoît, gros décimateur de Clichy. Les chanoines de Saint-Honoré demandèrent à continuer d'aller en procession à cette église, le 1er mai. L'archevêque retint la collation pure de la cure, et statua qu'on paieroit quarante livres chaque année au curé de Villiers, et cinq livres à la fabrique. François Socoly, écuyer, seigneur de Villiers, se conserva en la nouvelle paroisse le droit d'une part de pain bénit, et d'un bouquet le 1er de mai, jour de la fête patronale. (L'abbé Lebeuf, t. III, p. 94.)

591: Elle a été détruite: la représentation que nous en donnons provient d'un dessin qui n'avoit jamais été gravé. Voy. pl. 69.

592: Voyez pl. 63.

593: Nous en parlerons avec plus de détail à l'article de la Halle aux blés.

594: Voyez pl. 64.

595: Voyez pl. 70.

596: Cet hospice porte maintenant le titre d'hôpital, et est administré par le gouvernement.

597: Auteuil signifioit, dans l'ancien langage, un lieu couvert de prés et de marais; et le mot chal, chail, cal, est traduit, dans des titres du quatorzième siècle, par destructio arborum. L'abbé Lebeuf pense que c'est de là que vient notre mot échalas.

598: Ce nom même seroit probablement tombé tout-à-fait dans l'oubli, s'il n'y avoit eu dans ce lieu une maison de plaisance appartenant à nos rois. Les ducs de Bretagne y possédoient aussi au quatorzième siècle un domaine, dit pour cette raison le manoir de Nigeon, ou l'hôtel de Bretagne. Gui de Bretagne, comte de Penthièvre, y mourut en 1321. Marie de Bretagne, fille de Charles de Châtillon, jouissoit de cette maison en 1360 et la porta en mariage à Louis, duc d'Anjou, frère du roi Charles V. Cet hôtel, ou châtelet, qui appartenoit encore en 1427 au duc de Bretagne, composa une partie des biens situés à Chaillot, que le roi d'Angleterre donna, le 28 avril de la même année, au comte de Salisbury, avec un autre hôtel et des terres qui appartenoient au nommé Jean Tarenne. Ce don n'étoit que pour sa vie; ainsi le comte Salisbury étant mort le 3 novembre 1428, le duc de Bretagne rentra dans la possession de ce domaine, et en jouit jusqu'à son décès. (L'abbé Lebeuf, t. III, p. 54.—Sauval, t. II, Ibid., t. III.)

599: Les chanoines de Sainte-Geneviève et les habitants des deux villages se trouvant très-bien de cette coutume, le roi Louis-le-Gros accorda, en 1124, qu'elle seroit conservée à perpétuité dans la terre de Chaillot.

Il paroît que l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés possédoit aussi très-anciennement quelques fiefs dans ce village; car Dubreul parle d'une redevance à laquelle les habitants de Chaillot étoient assujettis à l'égard de cette abbaye; redevance qui, par sa nature, semble avoir pris naissance dans un siècle assez reculé. «Les habitants de Chaillot doivent, dit-il, chaque année, pour hommage à l'abbé de Saint-Germain-des-Prés, ou en son absence, à son receveur, deux grands bouquets à mettre sur le dressoir, et demi-douzaine de petits, avec un fromage gras fait du lait de leurs vaches qui viennent paître à l'île de la Maquerelle, au-deçà de la Seine, et un denier parisis pour chaque vache.»

600: Il est maintenant administré par le gouvernement.

601: Ce qui fait quarante-huit mille six cents muids d'eau.

602: Voyez pl. 67.

603: La représentation que nous en donnons est rare, et date de ces premiers temps. Le bâtiment, en lui-même, n'a rien qui mérite l'attention, mais il est curieux de voir quel étoit alors l'état d'un endroit aujourd'hui très-peuplé et couvert de maisons. La manufacture de la Savonnerie y paroît isolée dans une vaste plaine: on aperçoit derrière, à une certaine distance, le village de Chaillot, et à droite les derniers arbres du Cours-la-Reine, qui étoit encore hors de la ville. Il paroît que les quais se prolongeoient déjà jusqu'à cette distance au-delà des murs. Voy. pl. 69.

604: Sous Henri IV on la nommoit la maison de Grammont.

605: L'abbé Lebeuf ajoute: mais seulement homme vivant et mourant pour cette haute justice. Cette phrase, de style de jurisprudence, signifie que l'acquéreur main-mortable, lorsqu'il achetoit un immeuble pour lequel on ne vouloit pas qu'il jouit des avantages de la main-morte, étoit alors obligé de fournir un homme qui payoit les droits de mutation, et étoit censé le propriétaire de l'acquisition. À sa mort, on en substituoit un autre à l'effet de perpétuer le paiement des mêmes droits.

606: Cette église étoit d'une très-mauvaise architecture; le comble n'avoit aucune proportion avec le reste du bâtiment, ce qui produisoit un effet d'autant plus choquant, que, par sa situation, on l'apercevoit de très-loin. L'église et le couvent ont été entièrement détruits pendant la révolution; et sur le terrain adjacent on avoit commencé à élever le palais dit du Roi de Rome. On achève en ce moment la démolition de ces premières constructions et le nivellement de ce terrain.

607: Ces religieux étoient aussi connus sous le nom de Bons-Hommes. Quelques-uns pensent que ce nom leur fut donné parce que Louis XI appeloit François de Paule le Bon-Homme. D'autres croient que c'étoit une dénomination commune à tous les Ermites. En effet, Louis VII avoit déjà fondé, en 1164, et établi dans le bois de Vincennes, un monastère de l'ordre de Grandmont, dont les religieux étoient vulgairement appelés Ermites ou Bons-Hommes. Cette maison, richement dotée par les libéralités de ce prince et de plusieurs autres illustres personnages, passa, par un échange, aux Minimes du couvent de Nijon, qui y envoyèrent, en 1585, un certain nombre de religieux, lesquels prirent alors le nom de Minimes de Vincennes.

608: En l'abordant il se jeta à ses pieds, et lui dit: Saint homme, si vous voulez, vous pouvez me guérir. François de Paule l'exhorta à mettre sa confiance dans la Providence divine, et promit le secours de ses prières; toutefois, malgré les vives instances du roi, il ne voulut jamais faire d'autre prière à Dieu, sinon que son adorable volonté fût accomplie. Ce saint moine, sachant ce que ce monarque attendoit de lui, avoit long-temps refusé de quitter sa solitude; il répondit au roi de Naples, dont Louis XI avoit employé la médiation, qu'il n'iroit pas trouver un prince qui commenceroit par lui demander un miracle. Enfin il fallut un ordre du pape pour le déterminer à faire un tel voyage.

609: Voyez p. 1041.

610: L'église a été détruite, et le couvent changé en manufacture.

611: Jaillot semble avoir confondu ces deux hôtels; du moins ce qu'il en dit est si succinct et si embrouillé, qu'il est difficile de le bien comprendre.

612: À cette époque, la brique et la pierre étoient les seuls matériaux que l'on employât dans les grands bâtiments. C'est ainsi que furent bâtis la Place-Royale, Fontainebleau et plusieurs autres édifices publics. La rougeur de la brique, la noirceur de l'ardoise et la blancheur de la pierre formoient des nuances de couleur qui passoient alors pour très-agréables. Des édifices publics, ce genre de construction passa dans les maisons particulières; mais on se dégoûta bientôt de cette bigarrure de mauvais goût; elle fut même critiquée dès ce temps-là, et l'on trouvoit, avec quelque raison, qu'elle rendoit les maisons assez semblables à des châteaux de cartes.

613: Sur une partie de l'emplacement qu'occupoit cet hôtel ont été élevés le bâtiment des écuries d'Orléans et le Vauxhall d'hiver ou Panthéon. Les écuries d'Orléans ont été construites sur les dessins de M. Poyret, architecte. Cet édifice a le caractère qui lui convient. Le Vauxhall étoit une salle de danse bâtie en 1784, pour remplacer l'ancien Vauxhall de la foire Saint-Germain, que l'on venoit d'abattre. On en a fait depuis le théâtre du Vaudeville.

614: Voyez p. 873.

615: Voy. p. 901.

616: Il ne faut pas confondre cette rue de Matignon avec la prolongation de la petite rue Verte, qui a reçu depuis peu le même nom. Celle-ci étoit voisine de la rue des Orties et de celle de Saint-Thomas-du-Louvre.

617: Voyez p. 975.

618: Il étoit alors un des principaux rendez-vous de la Fronde.

619: Après la suppression des fermiers généraux, cet hôtel fut acheté par une société particulière de négociants, qui y continuèrent la fabrication et la vente du tabac. Il appartient, depuis quelques années, au gouvernement, qui l'a fait en partie démolir: sa démolition entière entre dans le plan des travaux qui doivent réunir le Louvre aux Tuileries.

620: Buonaparte et plusieurs personnes de sa famille ont habité cet hôtel; l'empereur de Russie y a logé en 1815. L'infortuné duc de Berry en a été le dernier habitant.

621: Il est occupé maintenant par le grand aumônier de France.

622: Il appartient à M. de Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent. L'empereur de Russie l'a occupé en 1814.

623: Au coin de la rue Neuve-de-Berri et de celle du faubourg du Roule.

624: Voyez p. 901.

625: On trouvera à la fin du troisième volume de cet ouvrage une notice sur les barrières de Paris, qui sont au nombre de cinquante, et dont plusieurs sont remarquables par l'élégance et le bon style de leur architecture.

626: Traité de la Pol., t. 1, p. 88.

627: Arch. de l'archev.

628: Vis-à-vis cette rue est une rue sans nom, où sont les réservoirs de la pompe à feu.

629: Cens. de l'évêché.

630: Il existe encore une petite portion de cette rue, qui donne sur la place du Carrousel.

631: Sur les changements de nom qu'elle a éprouvés, voyez page 912.

632: Cette rue, se prolongeant maintenant à travers les jardins qui avoisinoient l'église, vient aboutir à celle de l'Arcade, vis-à-vis la rue des Mathurins. Dans ce prolongement elle a une communication sans nom avec la rue d'Anjou, laquelle est située à son couchant.

633: Arch. de l'archev.

634: Arch. de l'archev.

635: La galerie neuve des Tuileries traverse le terrain sur lequel cette partie de la rue étoit située.

636: Arch. de l'archev.

637: Quelques auteurs font terminer cette rue au second guichet, et, depuis cet endroit jusqu'à la cour des Tuileries, l'appellent rue de la Monnoie, de la Monnoie-du-Louvre et de la Petite-Monnoie. Elle a été détruite.

638: Il y a une caserne d'infanterie dans cette rue.

639: La rue Quatremère a maintenant perdu son nom, et fait suite à la rue d'Anjou.

640: C'est dans cette rue qu'est la principale entrée du marché Daguesseau.

641: Cette rue est fameuse par l'événement désastreux arrivé le 30 mai 1770, au milieu des fêtes données à l'occasion du mariage du dauphin. On venoit de tirer un feu d'artifice sur la place Louis XV; la foule des spectateurs, se portant dans la rue Royale, y rencontra une foule non moins nombreuse qui venoit du côté opposé; et de la violence de ces deux masses qui s'entre-choquoient, il résulta un tel désordre, une presse si horrible, que plus de 300 personnes restèrent mortes sur la place, sans compter un grand nombre d'autres qui moururent après, des suites de leurs blessures.

642: T. I, p. 162.

643: Cens. de l'archev., 1665.

644: Cart. de Sorbonne, fol. 147.—Cart. S. Germ. Autiss., folio 52. La partie de cette rue qui dépassoit la place du Carrousel a été détruite.

645: Voyez Discours prélimin., p. xiij.

646: Recueil d'antiq., t. II, p. 375.

647: Voyez Observ. sur quelques antiq. rom., etc., par M. Bourignon de Saintes.

648: Elle étoit parvenue jusqu'à la naissance du cintre de grande arcade.

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