Chroniques de J. Froissart, tome 10/13 : $b 1380-1382 (Depuis l'avènement de Charles VI jusqu'au commencement de la campagne de Flandre)
NOTES
[1] Sarthe, arr. de la Flèche.
[2] Le duc de Bourgogne commandait l’armée royale au Mans; ce ne fut que le 13 octobre 1380 que les troupes furent licenciées par le duc d’Anjou, régent, qui retint seulement les hommes d’armes de Clisson, de Jean de Beuil et de Pierre de la Rocherousse (Bibl. nat., Clair. vol. 23, nº 1665).
[3] Mayenne, arr. de Laval.
[4] Mayenne, arr. de Laval.
[5] Cossé-le-Vivien, Mayenne, arr. de Château-Gontier. C’est à tort que Kervyn a identifié cette ville avec Changé (arr. de Laval).
[6] Dès le mois de septembre, on préparait en Angleterre l’envoi de renforts à l’armée de Buckingham, et Thomas Credy était chargé d’arrêter des navires pour le passage des troupes en Bretagne (Rec. Off., Queen’s Rem., Misc., Navy 610/11).
[7] La chronologie des évêques de Saint-Pol-de-Léon est assez indécise à cette date, d’autant que les archives du Finistère, comme a bien voulu nous le dire notre confrère, M. J. Lemoine, ne renferment aucun acte ni aucune mention d’évêque de ce diocèse entre 1364 et 1390. A en croire Fr.-Alb. Le Grand (Vie, gestes, mort et miracles des saincts de la Bretaigne..., 1637, p. 484), il s’agirait ici de Pierre Ouvroin, élu évêque en 1370 et mort en 1385, prélat qui «n’estoit pas encore sacré en 1380.» Malheureusement, pour cette partie de sa notice, l’auteur ne paraît pas avoir eu d’autre source que le texte même de Froissart, dans lequel il identifie «l’esleu de Lion» avec Pierre Ouvroin; et, quelque vraisemblable que soit son hypothèse, il ne saurait être cru sans preuves.
[8] Ille-et-Vilaine, arr. de Vitré.
[9] Mayenne, arr. de Laval.
[10] Ille-et-Vilaine, ch.-l. d’arr.
[11] Ce fut seulement après le sacre du roi que les ducs, apprenant la marche de 7,000 Anglais sur Nantes, «ordonnèrent que Chastelmorand et le Barrois, qui avoient quatre cens hommes d’armes en la frontière de Pouencé, près d’Angers, menassent leurs gens dedans Nantes et qu’ils se hastassent avant que les Anglois y parvenissent et qu’ils chevauchassent jour et nuit. Ainsi le firent, et furent à Nantes premiers que les Anglois quelques trois heures» (Chronique du bon duc Loys p. 120). Ils eurent facilement accès à la Tour neuve, commandée par Guillaume Leet, mais n’obtinrent que par force les clefs de la ville, gardées par un chanoine, ami des Anglais, comme beaucoup des habitants. Ils furent bientôt renforcés par Pierre de Beuil et 200 hommes d’armes (Ibid., p. 123).
[12] Ille-et-Vilaine, arr. de Saint-Malo.
[13] Saint-Sulpice-la-Forêt, Ille-et-Vilaine, arr. de Rennes.
[14] Ille-et-Vilaine, arr. de Rennes.
[15] Ille-et-Vilaine, arr. de Rennes.
[16] Les désertions commençaient a décimer l’armée anglaise, et un mandement, daté de Northampton le 10 novembre 1380, ordonne l’arrestation d’hommes d’armes revenus de France et de Bretagne avant l’expiration de leur service (Rec. Off., Close Rolls 227, m. 27 vº).
[17] Jean des Barres, dit le Barrois, que nous avons déjà vu à Troyes en 1380 dans l’armée du duc de Bourgogne (t. IX, p. CVII, note 3), appartenait à la maison du duc de Bourbon. Avant cette date, il avait, en 1375, assisté à la chevauchée d’Auvergne; nous le retrouvons ici, aux côtés de son cousin germain Jean de Châteaumorand, à Nantes et à Vannes. La Chronique du bon duc Loys nous le montre successivement à la bataille de Rosebecque (1382), à l’Écluse (1386), puis en Espagne, en Bordelais, en Bretagne (1387), enfin en Barbarie (1390) et à Gênes auprès de Boucicaut.
[18] Jean de Châteaumorand, l’inspirateur, peut-être le véritable auteur de la Chronique de Cabaret d’Orville, était en 1370 écuyer de la maison du duc de Bourbon, dont il portait «continuellement» le pennon. Après avoir fait, en 1375, la chevauchée d’Auvergne et accompagné B. du Guesclin à son passage en Bourbonnais, en 1380, nous le retrouvons à Nantes et à Vannes. Il prend dès lors part à toutes les expéditions où figure le duc de Bourbon, qui l’envoie souvent en ambassade, et la Chronique du bon duc Loys s’étend longuement sur ses exploits. Elle ne mentionne cependant pas son rôle en Orient (voy. Delaville Le Roulx, la France en Orient, p. 302, 360, etc.). Jean de Châteaumorand, qui fut sans doute fait chevalier à l’occasion du couronnement de Charles VI (Chazaud, Chr. du bon duc Loys, p. XIII-XIV), figure, en 1385, comme chambellan du duc de Bourbon, et, en 1388, comme chambellan du roi; en 1389, il est au service du duc de Touraine (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 699).
[19] Un Jean de Tournemine, écuyer de Charles d’Orléans, est, en 1410, au service du roi sous les ordres de Richemont (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 2867).
[20] Ne pouvant s’entendre sur l’interprétation de l’ordonnance de Charles V (août 1374) qui avait fixé la succession royale, les quatre oncles du roi convoquèrent au Parlement, le 2 octobre 1380, un conseil où figurèrent, à leur côté, la reine Blanche, la duchesse d’Orléans, les comtes d’Eu, d’Artois, de Tancarville, d’Harcourt, de Sancerre, de Brene, Charles de Navarre, les archevêques de Rouen, de Reims et de Sens, les évêques de Laon, Beauvais, Agen, Paris, Langres, Bayeux, Thérouanne, Évreux, Meaux et Chartres, et autres prélats et barons (Arch. nat., X1a 1471, fol. 382 vº). Ce conseil décida, après avoir donné le titre de régent au duc d’Anjou et confié la garde du roi aux ducs de Bourgogne et de Bourbon, de couronner au plus tôt le jeune Charles VI (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 16). Une violente dispute eut lieu entre le duc d’Anjou et le duc de Bourgogne, le jour même du couronnement, à propos de la préséance (Ibid., p. 30 et 32).
[21] Le comte de Flandre était occupé par le siège de Gand, qu’il voulut quitter, dit la Chronique des Quatre Valois (p. 290), pour aller assister au sacre du roi, «mais les Flamens ne vouldrent souffrir qu’il laissast leur host durant ledit siege devant Gant».
[22] Olivier de Clisson ne fut officiellement nommé connétable de France que par lettres patentes du 28 novembre 1380 (Dom Lobineau, Preuves de l’hist. de Bretagne, t. II, p. 610); mais il avait prêté serment au roi dès le 21 octobre (Bibl. nat., Brienne vol. 259, p. 27), «en especial contre le roy d’Angleterre». Nous trouvons, à la date du 8 novembre, une quittance donnée au service du connétable de France (Bibl. nat., Clair. vol. 36, nº 2725).
[23] Le roi promit à Reims de supprimer les aides, mais il ne tint cette promesse qu’à son retour à Paris, sous la menace d’une émeute (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 44; Grandes Chroniques, t. VI, p. 472; Ordonn., t. VI, p. 527): «Le juedi après la Saint Martin d’hiver» (15 novembre), «le roi nostre sire abati les aydes ayans cours en son royaume, par le conseil de nos seigneurs de son sang» (Arch. nat., X1a 1471, fol. 443; voy. aussi Petit Thalamus, p. 401, la Chr. des Quatre Valois, p. 291). Cette suppression des aides fut suivie à Paris (Arch. nat., JJ 147, fol. 108) et au dehors (Ibid., JJ 148, fol. 55) d’excès de tous genres contre les Juifs, qui venaient, en octobre, d’obtenir du roi la confirmation des lettres que Charles V avait données en leur faveur (Arch. nat., JJ 118, fol. 11 et 22). Ces excès n’avaient pas encore pris fin en décembre 1380, puisqu’à la date du 19 de ce mois on voit un Jean Beaudouin arrêtant un Juif «pour avoir de lui une ou deux pintes de vin, ainsi que compagnons ont acoustumé de demander aux Juifs, quant ilz sont trouvez sanz rouelle ou sauf conduit» (Arch. nat., JJ 118, fol. 93 ve). Une nouvelle émeute contre les Juifs avait lieu à Paris en janvier 1381 (Ibid., fol. 139).
[24] M. Terrier de Loray (Jean de Vienne, p. 158, note 2) cite une quittance donnée par l’amiral, à la date du 4 novembre, «estant à la poursuite des Anglais», ce qui rend sa présence au sacre de Reims assez douteuse.
[25] Marne, arr. de Reims.
[26] C’est le dimanche 11 novembre que le roi rentra à Paris «à grant solempnité... et fu la ville encourtinée, et furent joustes faites au palais, le lundi et le mardi, des chevaliers et escuiers qui y estoient» (Grandes Chroniques, t. VI, p. 472).
[27] A la date du 19 novembre 1380, le duc de Berri est nommé lieutenant général du roi en Guyenne, Toulousain, Languedoc, Berri, Poitou et Auvergne, avec faculté de disposer dans ces pays des finances du roi (Bibl. nat., Brienne vol. 259, fol. 219-222 vº). Le duc d’Anjou, qui s’était déjà fait attribuer la majeure partie du trésor royal, reçoit en don (25 décembre 1380) les restes des forfaitures des Navarrais (Arch. nat., JJ 121, fol. 120). L’accord définitif pour le gouvernement du royaume eut lieu le 28 janvier 1381: un conseil de régence de douze personnes était nommé; la garde du roi et de Mr de Valois était confiée aux ducs de Bourgogne et de Bourbon; le duc d’Anjou avait la présidence du conseil (Bibl. nat., ms. fr. 6537, fol. 45, orig.).
[28] Le comte de Saint-Pol vint à Paris demander grâce au roi, et, soutenu par de puissants amis, entre autres le sire de Couci, obtint la restitution de ses biens (Chronographia regum francorum, p. p. H. Moranvillé, t. III, p. 2). Il ne put, malgré ses efforts, arriver à perdre Bureau de la Rivière, auquel il reprochait sa disgrâce (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 36 et 38).
[29] Aisne, arr. de Saint-Quentin.
[30] Ici se placent, dans l’édition de Johnes, deux chapitres nouveaux, dont nous reparlerons à propos des §§ 210 et 216.
[31] Châtillon-sur-Seiche, Ille-et-Vilaine, arr. de Rennes.
[32] Ille-et-Vilaine, arr. de Redon.
[33] Loire-Inférieure, arr. de Châteaubriant.
[34] Aux défenseurs de la ville était venu se joindre, avec ses hommes d’armes, Pierre de Beuil, dont le père, Jean de Beuil, était engagé, le 12 décembre 1380, par le connétable de Clisson pour la guerre de Bretagne (Bibl. nat., Clair. vol. 23, nº 1665).
[35] D’après le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 58 et 60), c’est surtout à l’intervention du sire de Beaumanoir qu’est due la reprise des négociations, commencées du vivant même de Charles V (Grandes Chroniques, t. VI, p. 473).
[36] Ce Cosyngton, qui ne peut être le Guillaume figurant en 1313 dans Rymer (t. III, p. 406), doit être identifié avec Étienne de Cosyngton, bien connu déjà, qui, d’après la Chronique du bon duc Loys de Bourbon (p. 124), fut fait prisonnier dans cette sortie.
[37] Pierre II, seigneur d’Amboise, vicomte de Thouars en 1397, mort en 1422.
[38] Amauri de Clisson, qui prend part plus tard à l’expédition de Gueldre, figure comme chevalier bachelier, avec deux autres chevaliers et six écuyers, dans une revue reçue à Corenzich le 1er octobre 1388. Une quittance à son nom, de 129 francs, porte la date du 27 septembre de la même année (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 789).
[39] A la date du 18 décembre 1380, le roi Richard appointe John Orewell pour arrêter vingt vaisseaux destinés à aller porter secours par la Loire à l’armée de Buckingham (Rec. Off., Lord Treas. Rem., For. Rolls nº 2).
[40] Yves de Cholet mourait en 1390 sous les murs de Carthage pendant l’expédition de Barbarie (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 668).
[41] Rymer cite au moins deux Anglais de ce nom. Il faut sans doute identifier celui dont il s’agit ici avec Hugh Tyrrel, capitaine, en 1374, du château d’Auray en Bretagne et garde du château de Carisbrooke dans l’île de Wight en 1377 (Rymer, t. VII, p. 51 et 147).
[42] Nous retrouvons ce personnage en Flandre en 1385 au service du roi d’Angleterre (Rymer, t. VII, p. 488).
[43] Les Nantais surprirent l’ennemi et détruisirent la mine qu’il faisait depuis plusieurs jours. Tristan de la Jaille, prisonnier, fut sans doute échangé, car il figure plus loin aux joutes de Vannes. Au dire de la Chronique du bon duc Loys, Thierri de Sommaing fut tué dans cette escarmouche (p. 125).
[44] Malgré les pillages nombreux auxquels ils se livraient (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 62), les Anglais avaient grand’peine à se ravitailler; aussi la disette de vivres, jointe à «une maladie de cours de ventre qui fort les acoura» (Chr. du bon duc Loys de Bourbon, p. 127), fut la véritable cause de la levée du siège de Nantes.
[45] Loire-Inférieure, arr. de Châteaubriant.
[46] Loire-Inférieure, arr. de Châteaubriant.
[47] Ille-et-Vilaine, arr. de Redon.
[48] Ille-et-Vilaine, arr. de Redon.
[49] Morbihan, arr. de Ploërmel.
[50] Morbihan, arr. de Ploërmel.
[51] La Trinité-Porhoët, Morbihan, arr. de Ploërmel.
[52] Morbihan, arr. de Ploërmel.
[53] Saint-Jean-Brevelay, Morbihan, arr. de Ploërmel.
[54] Ce château ducal, à Vannes, fut rebâti au XIIIe, puis au XVIIe siècle pour devenir le palais épiscopal, et servit de préfecture après la révolution; il a été presque complètement démoli en 1866.
[55] Château situé à Sarzeau, Morbihan, arr. de Vannes.
[56] Morbihan, arr. de Lorient.
[57] Quimper, Finistère, ch.-l. de dép.
[58] Finistère, ch.-l. d’arr.
[59] Les barons bretons n’avaient pas consenti à laisser entrer les Anglais dans les villes; ils ne leur avaient laissé que la campagne et les faubourgs et les avaient obligés à s’approvisionner à prix d’argent auprès des habitants (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 58).
[60] Château situé à Locmariaquer, Morbihan, arr. d’Aurai.
[61] Aujourd’hui Guéméné-sur-Scorf, Morbihan, arr. de Pontivi.
[62] Morbihan, arr. de Ploërmel.
[63] Vendée, arr. de la Roche-sur-Yon.
[64] Côtes-du-Nord, arr. de Saint-Brieuc.
[65] Les troupes qu’avait rassemblées Olivier de Clisson étaient importantes; à la date du 1er août 1380, nous voyons figurer dans une montre passée à Château-Josselin deux chevaliers bannerets, trente-deux chevaliers bacheliers et cent soixante-cinq écuyers (Dom Morice, Mémoires, t. II, col. 254-255).
[66] Malgré l’opinion du Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 56), les Anglais ignorèrent si bien les négociations de paix entreprises par les barons bretons, qu’à la date des 21 et 24 décembre 1380, Thomas Credy et Walter Leicester étaient chargés de réunir des navires destinés à transporter des troupes en Bretagne en même temps qu’en Portugal (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 13; Queen’s Rem., Misc., Nuncii 632/12). Dès le mois de février 1381, Thomas de Felton s’apprêtait à partir pour la Bretagne avec 900 hommes d’armes et 900 archers, «pro fortificatione Thome, comitis Buk. et exercitus regis...» (Ibid., Issue Rolls 303, m. 12). L’insurrection des communes empêcha son départ ainsi que celui de Jean des Roches, de Pierre Veel et de Robert Passelewe, qui, de Dartmouth, devaient aller au-devant de Buckingham (Rec. Off., Lord Treas., Rem., For. Acc. 5, m. 11 rº et m. 20 vº).
[67] Voy. t. IX, p. 272-274 et 278-279.
[68] Voy. sur Robert d’Aunoi, dit le Galois, que Kervyn confond avec son père Philippe, la notice détaillée de M. H. Moranvillé dans le Songe véritable, p. 93-96 (Extrait des Mémoires de la Soc. de l’Hist. de Paris, t. XVII).
[69] La Chronique du bon duc Loys fait mourir ce «banneret» anglais sous les murs de Nantes. Il est probable qu’elle commet une erreur, car en avril 1399, nous voyons un Guillaume Clynton accompagnant le roi Richard en Irlande et intervenant, en 1406, à l’acte réglant la succession du roi Henri IV (Rymer, t. VIII, p. 78 et 463).
[70] Peu de temps auparavant, le 1er octobre 1380, Lionnel d’Airaines assistait à une revue à Ardres (Bibl. nat., Clair. vol. 5, nº 238).
[71] Ce chevalier anglais est sans doute le même que Jean Franc, que la Chronique du bon duc Loys fait mourir à tort dans une escarmouche du siège de Nantes, puisque nous le retrouvons plus tard en Barbarie en 1390. Le témoignage de Cabaret est du reste ici comme ailleurs assez sujet à caution, car parmi les chevaliers anglais tués en même temps que Franc, il cite Thomas Trivet, qui ne mourut qu’en 1388 d’une chute de cheval (Froissart, éd. Kervyn, t. XII, p. 251-252).
[72] La Chronique du bon duc Loys parle longuement de ces joutes de Vannes, où devaient primitivement figurer quinze hommes d’armes de l’hôtel du duc de Bourbon contre quinze Anglais (p. 127-128) et combattre à outrance. Les champions, réduits à cinq de chaque côté, par suite de la fatigue des chevaliers anglais (p. 130), ne portent pas tout à fait les mêmes noms que dans Froissart. Ce sont, du parti anglais: Wautier Cloppeton, Édouard de Beauchamp, Thomas de Hennefort, Brisselai et Jean de Traro; du parti français: Jean de Châteaumorand, le Barrois, le bâtard de Glarains, le vicomte d’Aunai et Tristan de la Jaille.
[73] De la maison du duc de Bourbon, le bâtard de Clarens se trouvait en Bretagne, après avoir fait la campagne d’Auvergne, en 1375, et accompagné B. du Guesclin en Bourbonnais en 1380. En 1382, il assiste à la bataille de Rosebecque et, en 1386, il fait partie des chevaliers partant porter secours à l’évêque de Metz, Pierre de Luxembourg.
[74] D’après la Chronique du bon duc Loys (p. 131), Éd. de Beauchamp était ivre, ce qui l’empêcha de fournir sa joute. Cet écuyer fit, en 1386, la campagne d’Espagne au service du roi de Castille (Rymer, t. VII, p. 490).
[75] Le même sans doute que le Gautier Clopton de la Chronique du bon duc Loys, que Rymer cite à la date de 1397 (t. VIII, p. 10).
[76] La joute de Jean de Châteaumorand et de Guillaume de Faringdon eut lieu le lendemain de celle où avait figuré Janekin Cloton.
[77] Grâce aussi au duc de Bourgogne, allié par sa femme au duc de Bretagne (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 60).
[78] Le traité de paix, par lequel le duc de Bretagne fait sa soumission au roi, est signé le 15 janvier 1381 à Vincennes. Par cet acte, le duc de Bretagne demande pardon au roi et s’engage à lui faire hommage; il promet son concours contre les ennemis du roi de France et particulièrement les Anglais; il paie une indemnité de 200,000 francs (Dom Lobineau, Hist. de Bretagne, t. II, col. 610 et suiv.). Olivier de Clisson ratifie ce traité le 23 février, remettant aux mains du roi son différend avec le duc de Bretagne, qui, le 4 avril, à Guérande, appose son sceau au traité en présence des commissaires royaux: Jean le Fèvre, évêque de Chartres, Arnaud de Corbie, premier président au Parlement, Pierre de Chevreuse, Jean le Mercier et Jean Tabary, secrétaire du roi (H. Moranvillé, Étude sur Jean le Mercier, p. 85). Ce n’est que le 27 septembre, à Paris, que le duc de Bretagne prête hommage au roi (Dom Morice, Hist. de Bretagne, t. I, p. 384). Charles VI n’avait pas attendu cette date pour accorder une rémission générale aux partisans du duc de Bretagne à Saint-Denis, le 2 mars 1381 (Arch. nat., JJ 118, fol. 187).
[79] Pour apaiser Buckingham, le duc avait, le 11 avril, fait dresser un acte par lequel ses barons s’engageaient à refuser de combattre les Anglais, si le roi de France voulait y forcer le duc. Buckingham feignit de se contenter de cet acte et partit (Dom Morice, Hist. de Bret., t. I, p. 384).
[80] Walsingham (Hist. angl., t. I, p. 444) prétend que le duc de Bretagne donna de l’argent aux Anglais pour obtenir leur départ. L’armée anglaise était alors bien diminuée par les maladies (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 66): de 6,000 hommes qu’elle comptait devant Nantes, elle n’en avait guère plus de 3,000 (Chr. du bon duc Loys, p. 35), et avait perdu tous ses chevaux (Walsingham, t. I, p. 444). Le paiement des gages de Buckingham (9,000 livres) et celui de ses chevaliers est daté de Brest, 30 avril 1381 (Rec. Off., Lord Treas. Rem., For. Acc. 4, m. 40 vº et 50 vº). Le 2 mai, le comte de Buckingham arrive à Falmouth avec 1,069 hommes; le reste de ses gens débarque dans d’autres ports de Cornouailles (Rec. Off., Lord Treas. Rem., For. Acc. 4, m. 40 vº).
[81] A ces noms, il faut ajouter ceux de Guillaume de Windsor, qui part pour Cherbourg le 5 mars, de Guillaume de Faringdon et de Massy de Podyngton, qui s’apprêtent à le rejoindre, le 30 mai (Rec. Off., Early Chancery Rolls 325, m. 13 et 2).
[82] Après l’exécution de Jean Pruneel et l’appel fait par le comte aux bannis de Flandre (voy. t. IX, p. XCIV-XCV), le 18 juin 1380, les Brugeois avaient arraché à Louis de Male certains privilèges relatifs, entre autres, à la bière et aux vins. Revenu à Lille, le comte s’était hâté de révoquer ces concessions (Arch. du Nord, citées dans Le Glay, Chronique rimée, p. 88, note 1) et avait imposé son alliance aux habitants de Bruges et du Franc (J. Meyer, Ann. flandr., fol. 174). Malgré ces alliés, malgré ses mercenaires anglais (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 110), le comte assistait aux nouveaux succès des Gantois, qui s’étaient emparés de plusieurs villes (Kervyn, Ist. et chr. de Flandre, t. II, p. 191 et 236); il se résolut à la paix, qui fut «criée» au mois de juin 1380. Elle fut bientôt rompue, le 8 août, à l’occasion d’une querelle de tisserands (Meyer, fol. 174), et les hostilités recommencèrent.
[83] C’est par erreur que, dans le volume précédent (t. IX, p. LXXXII), ce personnage a été appelé Guillaume. Jean Boele, qui figure à différentes reprises dans les comptes de la ville de Gand, était échevin en février 1381 (J. Vuylsteke, Rekeningen der Stad Gent, 1893, p. 185).
[84] Arnould de Clerk (en flamand Arent de Cleerc) est mentionné en 1380 avec Simon Colpaert dans les comptes de Gand (Rekeningen, p. 192) à propos d’une expédition à Dixmude.
[85] Un Pierre de Wint paraît en mai 1378 dans les comptes de Gand (Rekeningen, p. 104).
[86] Jean de Launoit (Jan vander Elst) appartient à la corporation des marchands en 1376 et 1377 (Rekeningen, p. 24, 35, 83, 97, etc.). Est-ce le même que Jan vander Helst, échevin entre 1377 et 1380 (Ibid., p. 151)? D’après Meyer (fol. 177 rº), c’était un banni.
[87] Belgique, prov. de Flandre occidentale.
[88] La défaite des Gantois eut lieu le 27 août 1380 (Meyer, fol. 175 rº), au moment où, d’après une rédaction des Chroniques de Flandre, ils se disposaient à marcher sur Dixmude (Ist. et chr., t. II, p. 539). C’est peut-être ici qu’il faut placer l’expédition d’Arnould de Clerk, voy. p. XIV, note 84.
[89] Meyer n’estime qu’à 1,200 le nombre des Gantois morts.
[90] Ypres ouvrit ses portes au comte le 28 août, bien qu’une rédaction des Chroniques de Flandre (Ist. et chr., t. II, p. 257) place cet événement après le 9 septembre.
[91] Le comte «fist decoler bien .IIIIC. de ceuls de ladicte ville» (Ist. et chr., t. II, p. 174).
[92] Le 29 août 1380.
[93] Voy. Ist. et chr., t. II, p. 174.
[94] D’après Meyer (fol. 175), ce fut le 1er septembre, immédiatement après la prise de Deynse, que commença le siège de Gand, qui devait être long et durer près de dix semaines. Le comte avait avec lui 100,000 hommes (Ist. et chr., t. II, p. 193).
[95] Ter Boote, plateau situé au nord de Gand, au delà de Longpont (Langerbrugge).
[96] Région située au nord de Gand et comprenant les métiers d’Assenede, de Bouchaute, de Hulst et d’Axel.
[97] Langerbrugge, au nord de Gand.
[98] Ce combat eut lieu à la fin du siège, le 5 novembre 1380. Il fut fort meurtrier; c’est là que mourut Josse de Hallwin (Ist. et chr., t. II, p. 174). Voy. les comptes relatifs à Longpont (Rekeningen, p. 218).
[99] Le 6 octobre 1380 (Meyer, fol. 176).
[100] Godefroy de la Tour, rentier de Brabant, donne quittance le 15 décembre 1374 de 125 francs d’or, pour terme d’une rente à lui due par le trésor royal (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 2859).
[101] C’est le jour de la Saint-Denis, 9 octobre, que les Gantois partent pour Termonde, qu’ils prennent le 11 (Meyer, fol. 176 rº).
[102] La prise de Grammont par les Gantois eut lieu en novembre 1380; le seigneur d’Enghien y fut fait prisonnier (Ist. et chr., t. II, p. 193). Elle avait été précédée en octobre de l’attaque contre Audenarde, de la prise d’Eenaeme et de la défaite et mort d’Arnould de Clerk, que Froissart, d’accord avec une des rédactions des Chroniques de Flandre (t. II, p. 198-199), place en carême 1381; ce dernier combat est daté par Meyer (fol. 176 rº) du 25 octobre. Dix jours après (le 5 novembre) se passait la bataille de Longpont, dont Froissart a parlé plus haut.
[103] Avant de retourner à Bruges, le comte signa la paix que demandaient les Gantois; lui-même «tot fessus malis et ære exhaustus, videns plus se damni quam lucri facere» (Meyer, fol. 176 vº), y consentit volontiers. Cette paix, signée «au camp devant Gand» le 11 novembre 1380, jour de la Saint-Martin, prit le nom de paix Martinienne; elle est ignorée de certaines Chroniques, qui disent que «demoura la cose ainsy toute la saison sans pais, sans trieues et sans nul accord» (Ist. et chr., t. II, p. 193; cf. p. 238). Par cette paix, dit Wielant, dans ses Antiquités de Flandres (Dom Smet, Rec. des chr. de Fl., t. IV, p. 307), «le comte pardonne tous meffaictz sans jamais rien pouoir demander; item, que tous ceulx qui sont banniz par ceuls de Gand demoureront banniz et obeyront au ban et que desormais l’on fera justice selonc les coustumes de la ville». De plus, toute personne qui violera cette paix sera punie comme si elle avait violé une réconciliation légale (Van Duyse et de Busscher, Inventaire... des chartes... de Gand, p. 158, et J. Vuylsteke, Rekeningen der Stad Gent, p. 448-450). A cette époque, le comte cherche aussi à s’assurer le concours de l’Angleterre, où il envoie des ambassadeurs, en décembre 1380 (Rec. Off., Early Chanc. Rolls 325, m. 20). Le 20 février suivant, Jean Elyot est envoyé à Calais, porteur de lettres pour le comte, les échevins et bourgeois de Bruges, Ypres et Gand (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 20).
[104] La paix ne dure guère. De nouvelles contestations s’élèvent entre les Gantois et les Brugeois, ces derniers voulant garder ce qui avait été pris par les autres durant les hostilités. Le 24 février 1381, les Gantois renouvellent leur alliance avec Ypres et créent un tribun du peuple, Rasse Mulaert; par une nouvelle loi, ils décident que quiconque fera prisonnier un chevalier recevra deux livres; pour un écuyer le prix ne sera que d’une livre. Au commencement de mai, les Gantois prennent Termonde, Courtrai, Grammont, etc., sans pour cela que le calme règne dans la ville. Pendant une émeute, Simon Rym est tué (Meyer, fol. 176 vº-177 rº).
[105] Village près de Gand. La bataille eut lieu le lundi 13 mai 1381, jour de la Saint-Servais. On trouve des comptes se rapportant aux expéditions de Courtrai (voy. la note précédente) et de Nevele dans le livre de M. J. Vuylsteke (Rekeningen, p. 220-223).
[106] Jean, bâtard d’Enghien, figure déjà en 1379 au siège d’Audenarde, pendant lequel il fut fait chevalier (Ist. et chr., t. II, p. 230).
[107] Kervyn a consacré aux Berlaimont une assez longue notice (t. XX, p. 310-311) où ne figure pas celui dont il est ici question.
[108] Sur Gui de Ghistelles, voy. t. IX, p. LXXXIV, note 4.
[109] Thierri de Dixmude, chevalier, donne quittance le 1er mars 1376 de ses gages et de ceux de deux chevaliers et neuf écuyers de sa compagnie, au service de Louis de Sancerre. On le retrouve en 1380 figurant dans une revue à Hesdin, le 19 juillet, et à Corbeil, le 1er septembre; il est sous les ordres du seigneur de Couci (Bibl. nat., Clair. vol. 40, nos 192, 193 et 195). En différend depuis quelque temps déjà avec les bourgeois de Valenciennes, au sujet de la mort de son écuyer tué dans cette ville, il soumet son cas au comte de Blois et au seigneur de Couci à la fin de 1382 (Arch. du Nord, série B, t. I, p. 184). Le 13 septembre 1386, nous le retrouvons au service du duc de Bourgogne, comte de Flandre, dans une montre passée à Thérouanne, où il figure avec huit chevaliers et soixante et un écuyers (Bibl. nat., Clair. vol. 40, nº 199).
[110] Un heer van Leewerghem paraît dans les comptes de la ville de Gand en 1380 (Rekeningen, p. 177).
[111] D’après Meyer (fol. 178 rº), Jean de Launoit ne meurt pas à Nevele, mais est banni après le combat.
[112] Les Gantois perdirent 6,000 hommes (Ist. et chr., t. II, p. 174). Une quinzaine de jours après l’affaire de Nevele, le comte «envoya le baniere des Gantois, qui avoit esté gaingnie, à le comtesse d’Artois, se mere» (Ist. et chr., t. II, p. 199).
[113] Le combat de Nevele fut suivi d’une accalmie qui ne se prolongea guère. Le comte de Hainaut s’interposa pour arriver à conclure la paix; mais les Gantois s’y refusaient (Ist. et chr., t. II, p. 243), et le comte exigeait des conditions trop onéreuses (Meyer, fol. 178 rº).
[114] Cette attaque des Gantois, qui doit être placée avant le combat de Nevele, eut lieu le 2 mai 1381. Quant aux événements qui suivent, relatifs à Audenarde et à Eenaeme, on a déjà vu qu’ils sont de beaucoup antérieurs. Voy. plus haut, p. XVI, note 102.
[115] Nous retrouvons plus tard, après la campagne de Flandre de 1383, ce Blanchard de Calonne, chargé par le roi, ainsi que Jacques de Calonne, dit Riflart, «de pranre et recevoir les biens des Flamans et de ceux qui tenoient leur partie et aussi des Urbanistes» (Arch. nat., X1a 1472, fol. 62, X2a 10, fol. 163 et 11, fol. 49).
[116] Belgique, prov. de Flandre orientale.
[117] Sur Jean de la Faucille, voy. t. IX, p. LXIV, note 1, et le Cartulaire des comtes de Hainaut, t. II, p. 311-331. Il était accusé par Simon Rym d’avoir été la cause de la mort de son oncle. Voy. plus haut, p. XVII, note 104.
[118] Le Simon Rym qui paraît en 1360 comme caution d’un hôtelier (J. Huyttens, Recherches sur les corporations gantoises, p. 54) est sans doute l’oncle de celui-ci. Voy. la note précédente.
[119] Après Nevele, Pierre du Bois et François Ackerman avaient été nommés capitaines de Gand (Ist. et chr., t. II, p. 243). Ce dernier fut même rewaert de Gand du 30 juillet au 6 août 1381 (Rekeningen, p. 202 et 211). Il eut pour successeur Gilles le Foulon jusqu’en janvier 1382.
[120] C’est à tort que le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 172) prétend que Sohier d’Herzeele aida Philippe d’Artevelde seulement à partir du siège d’Audenarde, au courant de 1382.
[121] Éléonore d’Aragon.
[122] Depuis son avènement au trône de Castille (30 mai 1379), Jean était resté l’allié du roi de France, avec lequel il avait renouvelé les traités conclus par son père. Une première fois, en 1379, il envoie une flotte en aide à Charles V; une seconde fois, en 1380, ses vaisseaux entrent dans la Tamise. La guerre semble cependant suspendue pour quelque temps, et des fiançailles sont même décidées entre Henri, infant de Castille, et Béatrice de Portugal. Mais, tout à coup, le roi Jean, retenu à Salamanque par les obsèques de sa mère, morte le 27 mars 1381, apprend que le roi de Portugal s’apprête à une nouvelle lutte pour laquelle il attend d’Angleterre des troupes commandées par le comte de Cambridge. Jean renouvelle alors à Vincennes, le 22 avril 1381, par ses ambassadeurs Lopez de Ayala et Fernando Alfonso de Algana, les traités antérieurs conclus avec le roi de France (Rymer, t. VII, p. 285). Il décide de s’opposer tout d’abord à l’arrivée des renforts anglais, ce qu’il ne peut cependant faire, malgré la victoire navale que remporte son amiral, Fernao Sanchez de Toar, sur la flotte portugaise commandée par Juan Alfonso Tello, le 17 juillet 1381. Sur terre, les Portugais ne sont pas plus heureux: ils voient leurs villes ruinées par Fernando Osorez et leurs châteaux pris par le roi Jean lui-même, qui manque mourir sous les murs d’Almeida (Lopez de Ayala, Cronicas, t. II, p. 125-153; Duarte Nuñez, Cronicas, t. II, p. 308-317).
[123] Pierre de Villaines figure en 1388 comme écuyer dans une montre de son père, le Bègue de Villaines, avant de partir pour l’expédition de Gueldre (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 3001); en 1386, il est envoyé par Charles VI au secours du roi de Castille (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 440).
[124] Guillaume, seigneur de Naillac, du Blanc et de Châteaubrun, vicomte de Bridiers, conseiller et chambellan du roi et du duc de Berri, surnommé le Preux, paraît comme chevalier en 1376 (Bibl. nat., Clair. vol. 80, nº 153), prend part en 1382 à la campagne de Flandre (Chr. du bon duc Loys, p. 170), est créé sénéchal de Saintonge et gouverneur de la Rochelle le 16 avril 1383 (Guérin, Arch. hist. du Poitou, t. XXIV, p. 201, note 1), et nommé garde du château de Taillebourg en 1385 (Chr. du bon duc Loys, p. 140); le 5 février 1387, il s’engage avec Gauthier de Passac, moyennant 100,000 fr., à mener en Castille 2,000 hommes d’armes contre le duc de Lancastre (Douët d’Arcq, Choix de pièces inédites, t. I, p. 76-78); en mars 1396, il reçoit du duc de Bourgogne, à la maison duquel il appartenait aussi, une livrée pour assister à une réception d’ambassadeurs (E. Petit, Itinéraires, p. 552).
[125] Gauthier de Passac, que nous trouvons chevalier bachelier en 1372 (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 2209), assiste, avec le duc de Bourbon, à la prise de Brive-la-Gaillarde en 1374 et de la Roche-Senadoire en 1375 (Chr. du bon duc Loys, p. 58 et 102); il est sénéchal de Limousin en 1376 (Bibl. nat., Clair. vol. 83, nº 217) et conseiller du roi en 1381 (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 2209); en 1382, il fait la campagne de Flandre, assiste à la bataille de Rosebecque (Chr. du bon duc Loys, p. 169 et 172), fait partie de l’armée de l’Écluse (p. 185) et part avec Guillaume de Naillac (voy. la note précédente) pour l’Espagne en 1387. Il était chambellan du roi (Bibl. nat., Clair. vol. 84, nº 3) et vivait encore en 1405 (Ibid., nº 6).
[126] Bertrand de Terride, fils de Bertrand de Terride, seigneur de Penneville et sénéchal de Bigorre (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 2809), était chambellan du duc d’Orléans en 1403 et chambellan du roi en 1410 (Bibl. nat., Ibid.).
[127] Juan Fernandez d’Andeiro, qui devait jouer un peu plus tard un rôle considérable comme favori de la reine Éléonore, avait été exilé en Angleterre par suite du traité intervenu entre la Castille et le Portugal. Ayant reçu du roi les pouvoirs nécessaires pour traiter avec le Portugal (Rymer, t. VII, p. 253), il était revenu secrètement auprès de Ferdinand, qui s’engageait, le 15 juillet 1380, à payer un prix raisonnable pour trois mois les 1,000 hommes d’armes et les 1,000 archers que lui amènerait le comte de Cambridge; il promettait de plus de marier sa fille Béatrice au fils du comte (Rymer, t. VII, p. 263), qui devait succéder à son beau-père sur le trône de Portugal. Le 14 mai 1381 a lieu à Westminster le renouvellement de l’alliance entre l’Angleterre et le Portugal (Rymer, t. VII, p. 307).
[128] En 1346, lors du siège de Calais, Robert de Namur avait reçu du roi d’Angleterre «trois cens livres à l’estrelin, qui valent dix huit cent frans de Franche... Adonc fist hommaige le dit conte au roy d’Engleterre» (Froissart, t. IV, p. 260). Le 12 mai 1376, il reçut du roi, pour hommage, la confirmation d’une pension annuelle de 1,200 florins (Rymer, t. VII, p. 102-103).
[129] Le 6 septembre 1380, le duc de Lancastre avait déjà reçu un pouvoir général pour aller en Écosse réformer les attentats aux trêves antérieures (Rymer, t. VII, p. 268). Les attentats avaient été réparés le 1er novembre, les trêves confirmées le 1er décembre (Ibid., p. 276 et 278) et le comte de Northumberland avait reçu l’ordre de payer comme réparations au comte de Douglas la somme de 59 livres, qui lui étaient remboursées le 8 février 1381 (Rec. Off., Close Rolls 227, m. 21).
[130] Simon Burley s’était occupé, depuis le 18 juin 1379, avec Richard de Braybroke, des négociations de ce mariage (Rec. Off., Lord Treas. Rem., For. Rolls, nº 2), pour lequel il fit de nombreux voyages. Nous l’avons vu, à la fin de juillet 1380, revenir d’Allemagne (t. IX, p. CI, note 7) avec les ambassadeurs de Wenceslas et traverser la France; il était accompagné de Robert de Braybroke, plus tard évêque de Londres (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 13). Un passage d’un ms. connu de Johnes seul nous apprend que l’envoyé de Wenceslas, qu’il nomme duc de Saxe, se rendait en Angleterre «to observe the State of England and to make inquiries concerning the dower, and how it was to be settled on the Queen» (Chronicles, translated... by Thomas Johnes, 1862, t. I, p. 622-624). Le duc de Tesschen repart bientôt pour l’Allemagne, accompagné, nous dit Froissart, de Pileo de Prata, archevêque de Ravenne; Simon Burley, qui a reçu ses pouvoirs le 26 décembre (Rymer, t. VII, p. 280), part avec lui, emmenant Adam Houghton, évêque de Saint-David. Le 23 janvier 1381, Anne de Bohême nomme les trois plénipotentiaires chargés de négocier son mariage: Przenislas, duc de Tesschen, Conrad Kreyger et Pierre de Wartenberg (Rymer, t. VII, p. 282). L’acte par lequel le roi d’Angleterre s’engage à épouser Anne de Bohême et à verser à Wenceslas la somme de 80,000 florins, payables à Bruges, est signé à Nuremberg le 1er février 1381 (Rymer, t. VII, p. 290). Les plénipotentiaires repartent alors pour aller faire ratifier à Londres (2 mai 1381) (Ibid., p. 294) cet acte, dans lequel intervient le comte de Cambridge. Des pensions viagères sont accordées par le roi d’Angleterre aux ambassadeurs de Wenceslas (Rymer, t. VII, p. 288, et Rec. Off., Patent Rolls, nº 311, m. 17); et, vers le milieu de mai 1381, Simon Burley et les envoyés de Wenceslas retournent «versus partes Alemannie ad regem Romanorum» en compagnie de Walter Skirlawe (Rec. Off., Lord Treas. Rem., For. Rolls, nº 2), pour aller chercher la jeune reine, qui doit être conduite à Calais.
[131] Fleuve qui, prenant sa source dans le nord du pays de Galles, se jette dans le canal de Bristol.
[132] Froissart place à tort Plymouth dans le Berkshire, alors qu’il est dans le Devonshire. De Dartmouth devaient aussi partir un certain nombre de bateaux (Rec. Off., Issue Rolls 303, m. 12).
[133] Depuis la fin de décembre 1380, grâce aux soins de Thomas Seyville, Walter Leicester, Thomas Credy et Will. Lokyngton, de nombreux bateaux avaient été retenus pour le passage des troupes en Portugal (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 13; 303, m. 1; Early Chanc. Rolls 325, m. 16; Queen’s Rem., Misc., Nuncii 632/12). Jean Cokefeld, dès le 6 avril 1381, avait été chargé de préparer, à Plymouth et à Dartmouth, les logements de l’armée (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 25; Early Chanc. Rolls 325, m. 12); Robert Crull et Will. Lokyngton étaient préposés au paiement des gages (Ibid., Issue Rolls 303, m. 4, et Accounts Queen’s Rem. 39/17).
[134] Le comte de Cambridge emmenait avec lui, outre 4 chevaliers bannerets et 16 bacheliers, 500 hommes d’armes et 500 archers (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 20 et 24). S’étant endetté pour faire ses préparatifs, il obtenait, le 4 mai, que ses pensions, en cas de décès, fussent payées pendant un an à ses héritiers (Ibid., 303, m. 2); le 10, il chargeait de le représenter, pendant son absence, son frère le duc de Lancastre et le comte Richard d’Arundell (Early Chanc. Rolls 325, m. 7).
[135] Matthieu de Gournai commandait à 250 hommes d’armes et à 250 archers (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 20 et 24). Le 1er mars 1381, il recevait son sauf-conduit (Early Chanc. Rolls 325, m. 13); ses compagnons le 4. Le 8 mai, il obtenait la remise d’un procès (Privy Seals 470, nº 1770) et, le 9, la confirmation du don de Tortas (Ibid., nº 1794).
[136] Thierri, dit le Chanoine de Robersart, était à la tête de 100 hommes d’armes et de 100 archers (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 20 et 24).
[137] Il s’agit bien ici de Raimond et non de Jean de Castelnau, comme l’indiquent certains mss., ce personnage étant désigné dans la suite par le titre de seigneur de Castelnau, qui convient seul à Raimond, l’aîné.
[138] Guillaume de Beauchamp, dernier fils du comte de Warwick, recevait une pension de 200 marcs les 3 décembre 1380 et 20 février 1381 (Rec. Off., Privy Seals 467, nº 1485, et 469, nº 1606); il emmenait en Portugal 250 hommes d’armes et 250 archers (Ibid., Issue Rolls 302, m. 20 et 24).
[139] Le syndic de Latrau commandait à 100 hommes d’armes et à 100 archers (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 20 et 24). Le 4 mai 1381, on lui faisait une avance de 200 livres sur sa solde (Ibid., 303, m. 2); le 18 mai, le roi d’Angleterre lui confirmait une rente de 200 écus à Bordeaux, dont il donnait quittance le 23 (Ibid., Privy Seals 470, nº 1794, et Close Rolls, 227, m. 6 vº).
[140] Richard Talbot, qui était allé en France en 1359 (Rymer, t. VI, p. 137) et avait accompagné en Italie Lionnel, duc de Clarence, lors de son mariage avec Yolande Visconti (Ibid., p. 587), participe, en 1385, aux expéditions de Portugal et d’Écosse (Ibid., t. VII, p. 454 et 475).
[141] Thomas Simond avait avec lui 20 hommes d’armes et 20 archers (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 20 et 24). Il fit plus tard, en 1386, partie de l’expédition de Castille (Rymer, t. VII, p. 491).
[142] Miles de Windsor, fils de Guillaume de Windsor, devait, en 1386, suivre le duc de Lancastre en Castille (Kervyn, t. XI, p. 455).
[143] Peut-être faut-il lire ici, comme plus loin (p. 159), Jean de Cavendisch.
[144] Aux noms donnés par Froissart, il faut ajouter les suivants: l’évêque de Dax (Jean Guitier), avec 70 hommes d’armes et 70 archers, Thomas Fichet, avec 40 hommes d’armes et 40 archers, et les barons espagnols Fernand Rodrigues et Jean Alphonse, avec 50 hommes d’armes et 50 archers (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 20 et 24, et Early Chanc. Rolls 325, m. 12).
[145] Jean-Fernandez avait avec lui 120 hommes d’armes et 120 archers (Rec. Off., Issue Rolls 302, m. 20 et 24).
[146] Ce chiffre est tout à fait au-dessous de la réalité et ne doit s’appliquer qu’aux troupes que le comte de Cambridge commandait personnellement. L’expédition comptait 1,500 hommes d’armes et 1,500 archers, réduits, au moment du départ, à 1,379 hommes d’armes et 1,483 archers, sans compter les chefs, 4 chevaliers bannerets et 37 bacheliers (Rec. Off., Accounts Queen’s Rem. 39/17).
[147] Les nouveaux pouvoirs du duc de Lancastre, pour réformer les attentats commis contre les trêves d’Écosse, datent du 1er mai 1381 (Rymer, t. VII, p. 288). Parmi les chevaliers qu’il emmenait figure Robert Rous, ancien capitaine de Cherbourg, aux gages d’une livre par jour (Rec. Off., Lord Treas. Rem., For. Rolls, nº 2); avec lui étaient aussi l’évêque de Hereford, Jean Gilbert, et maître Jean Waltham (Ibid., Warr. for issues, bundle 5).
[148] La cause déterminante de l’insurrection fut la perception de l’impôt personnel, qui, fixé à 4 deniers par personne en 1380 et modifié en 1381, n’avait pas donné ce qu’on espérait. Jean Leg, chargé de la perception, avait exaspéré par ses abus les populations déjà épuisées par les impositions des années précédentes (Knyghton, dans Hist. angl. script. ant., t. II, col. 2632-33).
[149] Déjà soumis à la justice ecclésiastique à la fin du règne d’Édouard III, Jean Ball, chanoine excommunié, fut poursuivi de nouveau en décembre 1380 par l’archevêque de Cantorbéry (Ordonn. royale, citée par Kervyn, t. IX, p. 561), qui dirigea contre lui un mandement, à la date du 26 avril 1381. Jean Ball était en prison à Maidstone, quand il fut délivré par les bandes de Wat Tyler (Knyghton, col. 2634), sans doute le 11 juin 1381, comme il le prédisait lui-même (Walsingham, t. II, p. 32).
[150] Partisan des doctrines de Wiclef, Jean Ball prêchait contre la dîme: personne, selon lui, ne pouvait espérer gagner le ciel s’il était né hors mariage (Walsingham, t. II, 32).
[151] Jack Straw, qui était à la tête des insurgés de l’Essex, a été confondu par plusieurs historiens, entre autres par Knyghton (col. 2636), avec Wat Tyler; mais un acte de Rymer (t. VII, p. 311) les distingue positivement.
[152] Les historiens ne sont pas d’accord sur l’origine de Wat Tyler, les uns le faisant venir d’Essex, les autres de Kent: en réalité, il y eut, parmi les insurgés, deux personnages de ce nom (voy. Bémont, dans Histoire générale de MM. Lavisse et Rambaud, t. III, p. 388, note 1). Un Wat Tyler est signalé comme «manens in Ketleston, from which we may perhaps infer that he was not a resident in the district» (Powell, The Rising in East Anglia in 1381, p. 34-35).
[153] Jeanne de Kent, princesse de Galles, malgré un premier mariage contracté avec Thomas Holand, avait été forcée, pendant l’absence de son mari, à épouser le comte de Salisbury. Ce second mariage fut déclaré nul par le pape. Veuve de Thomas Holand, en décembre 1381, elle avait été recherchée et épousée par le prince de Galles, père de Richard II.
[154] Simond de Sudbury, archevêque de Cantorbéry depuis le mois de mai 1375.
[155] C’est à tort que Froissart reproche au roi de ne pas avoir pris de précautions contre l’émeute menaçante. Les mesures prises à cet égard furent même en partie causes de l’échec du comte de Buckingham en Bretagne, car les renforts qu’il attendait durent rester en Angleterre et furent rappelés à Londres dès le commencement des troubles. C’est ainsi que Thomas Felton et autres chevaliers, engagés dès le 1er mars 1381, retournent auprès du roi (Rec. Off., Lord Treas. Rem., For. Acc. 5, m. 11 rº et 20 vº; Issue Rolls, 4 Rich. II, m. 20).
[156] Kervyn (t. XXIV, p. 164) estime que Froissart, ici comme ailleurs, désigne ainsi à tort l’abbaye de Saint-Augustin.
[157] Walsingham (t. II, p. 464) fait jouer à Jean Newton un certain rôle le jour de la mort de Wat Tyler. Insulté et menacé par le chef des insurgés, il va être frappé, quand s’interpose le maire de Londres, Guillaume Walworth.
[158] King’s Lynn, port du Norfolkshire sur la mer du Nord.
[159] Port du Norfolkshire sur la mer du Nord.—D’après une note communiquée par notre confrère Petit-Dutaillis, note qu’il a bien voulu extraire pour nous de la thèse manuscrite du regretté André Réville, qu’il doit bientôt publier, sur le soulèvement des paysans d’Angleterre... dans les comtés de Hertford, Suffolk et Norfolk en 1381, la révolte s’étendit plus au nord encore que la ligne de démarcation que lui assigne Froissart. Les positions de la thèse d’André Réville ont été publiées en 1390 (Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de 1890, pour obtenir le diplôme d’archiviste-paléographe, p. 139-148).
[160] Ce chevalier, que Walsingham nomme Guillaume de Morlee, fut envoyé avec Jean Brewes à Londres, par les insurgés de Norfolk, pour demander au roi les lettres d’affranchissement (t. II, p. 6). En 1405, il fait partie d’une expédition contre la France (Rymer, t. VIII, p. 403); en 1406, il intervient dans l’acte par lequel le roi règle sa succession (Ibid., p. 463).
[161] Ce personnage figure aussi dans Walsingham (t. II, p. 5) parmi les chevaliers «qui eos sequi compulsi sunt,» à côté de Jean Brewes et Robert de Salle. Le fait ne semble pas prouvé pour ce dernier (Powell, The Rising in East Anglia in 1381, p. 31).
[162] Froissart a évidemment confondu ici Brentford sur la Tamise avec Dartford sur la Darent, où la tradition place la première explosion de colère des paysans à propos des vexations des collecteurs de la poll-tax. Pour aller de Rochester à Blackheath, on passe en effet par Dartford et non par Brentford.
[163] Ce nom est porté aujourd’hui par une petite localité des environs de Greenwich, dont le parc est encore borné de bruyères au sud et au sud-est.
[164] Le prénom du maire de Londres était Guillaume et non pas Jean, comme en témoignent les documents officiels du Record Office (Patent Rolls 311, nos 4 vº et 5) et un procès-verbal des Guildhall Records (Letter Book H, fol. 133).
[165] Éléonore de Bohun, fille du comte de Hereford et Northampton, avait épousé Buckingham en 1374.
[166] A son retour de Bretagne, le comte de Buckingham avait appris le mariage de son neveu Henri de Lancastre avec sa belle-sœur, Marie de Bohun, qu’il espérait voir entrer en religion, pour être maître de toute la fortune revenant à sa femme. Il en fut fort mécontent «and never after loved the ducke of Lancaster as he had hitherto done». C’est ainsi que Johnes s’exprime dans un passage qu’il est seul à reproduire (t. I, p. 623-624). Dans ce passage, Froissart donne aux deux sœurs, filles du comte de Northampton, les noms fautifs de Blanche et d’Isabelle, au lieu d’Éléonore et de Marie.
[167] Thomas d’Erskine, que nous voyons en 1357 prisonnier des Anglais (Rymer, t. VI, p. 35), intervient au traité de la rançon du roi David, le 3 octobre 1357 (Ibid., p. 48). Il va en Angleterre en 1366 et 1367 (Ibid., p. 534 et 576) avec 12 chevaliers et a un duel retentissant avec Jean de Douglas en 1367 (Ibid., p. 582, 583); en 1369, il se rend en France et en Angleterre (Ibid., p. 614) et intervient aux trêves qui sont signées pour quatorze ans (Ibid., p. 632). Nous le retrouvons ici négociant de nouvelles trêves, de même qu’en 1384 et 1390 (Rymer, t. VII, p. 434 et 683).
[168] Cette ancienne résidence royale a donné son nom à un quartier du Londres actuel.
[169] La prison de Marshalsea, qui est démolie aujourd’hui, était située dans le quartier de Southwark, près de l’emplacement où fut bâtie au XVIe siècle l’église actuelle de Saint-George. Elle existait encore en 1826; Dickens y a placé le lieu d’action de son roman Little Dorrit.
[170] Les insurgés entrèrent du côté d’Aldgate et de Southwark (Guildhall Records, Letter Book H, fol. 133).
[171] L’hôtel de Savoie, construit au milieu du XIIIe siècle, sous le règne de Henri III, par Pierre de Savoie, oncle de la reine, était bientôt devenu la propriété de la maison de Lancastre. Longtemps après l’incendie de 1381 (1505-1511), on bâtit sur son emplacement la Savoy-Chapel, restaurée en 1864.
[172] Ce quartier de Londres possède encore la crypte de l’église Saint-John. D’après Walsingham (t. I, p. 457) l’incendie dura sept jours.
[173] Cette haine du peuple anglais pour les étrangers, et surtout pour les Flamands, a été tout particulièrement signalée par A. Réville (Positions... de la promotion de 1890, p. 144, 145 et 146). Les Flamands, massacrés le vendredi 14 et non le jeudi, étaient au nombre de 40 (Guildhall Records, Letter Book H, fol. 133).
[174] Impliqué en 1376, en même temps que Latymer, dans une affaire de concussion, Richard Lyons, après avoir vainement essayé de se faire bienvenir du prince de Galles en lui envoyant un baril plein d’or, avait été condamné à la prison perpétuelle, en la Tour de Londres, «pur certaines mesprisons par lui faitz dont il est convict» (Rymer, t. VII, p. 113-114), puis gracié (Knyghton, col. 2636; cf. aussi un passage d’une chronique anonyme publié par Kervyn, t. VIII, p. 469). C’est sans doute en suivant Latymer en France, lors de l’expédition de Buckingham (1380-1381), qu’il avait eu pour valet un Wat Tyler. Richard Lyons fut décapité le jour suivant, vendredi 14. Son château d’Overhall avait été détruit par les insurgés de Suffolk (Powell, The Rising in East Anglia in 1381, p. 10).
[175] En aval de la Tour de Londres; le nom est resté aux Saint Katherine’s Docks.
[176] Ce nom, donné alors à une grande plaine, a été conservé à une rue située à l’extrémité est de Londres.
[177] Walsingham dit que le roi avait permis aux insurgés d’entrer dans la Tour (t. I, p. 458).
[178] Robert de Hales, trésorier du roi, dont le palais de Hybery, situé à deux lieues de Londres, fut détruit complètement (Knyghton, col. 2636).
[179] Ce frère mineur se nommait Guillaume Appelton (Guildhall Records, Letter Book H, fol. 133).
[180] Jean Leg, chargé, en 1380, de lever l’impôt de la poll-tax, était, en 1370, sergent d’armes du roi; il avait dû, à cette époque, s’occuper de rassembler des bateaux pour l’expédition de Robert Knolles en France (Rymer, t. VI, p. 659). En 1373, on lui avait confié la garde des deux fils de Charles de Blois (Ibid., t. VII, p. 26).
[181] A ces noms, il faut ajouter un certain Richard Somenour, qui, avec les autres, fut décapité sur le Tower hill, où avaient lieu les exécutions pour crime de haute trahison (Guildhall Records, Letter Book H, fol. 133).
[182] La Tour royale, où était la Garde-robe de la reine, était située sur la rive gauche de la Tamise, non loin du pont actuel des Blackfriars.
[183] Le procès-verbal des Guildhall Records, qui semble ici incomplet intentionnellement (il ne parle pas des chartes octroyées par le roi à Mile-End), reste muet aussi sur les outrages faits à la reine mère, qui se serait rendue de la Tour à la Garde-robe non pas en bateau, mais en suivant le roi en char.
[184] Ces lettres, dont la teneur est donnée par Walsingham (t. I, p. 467), sont datées du 15 juin: non seulement elles affranchissent les serfs, mais encore leur pardonnent tous leurs crimes et délits.
[185] Sous le prétexte de discuter les termes des chartes d’affranchissement (Walsingham, t. I, p. 463).
[186] D’après A. Réville, c’est le 17 juin que la bande de Geoffrey Listere, «recrutée dans la région de Holt et de North Walsham,» marcha sur Norwich (Positions de thèses..., p. 145). Au dire de Walsingham (t. II, p. 5), le nombre des chevaliers entraînés par les insurgés fut considérable en Norfolk.
[187] Geoffroy Listere, un teinturier de Norwich, qui «apud North Walsham et nomen et potestatem regiam exercebat» (Chr. a monacho Sancti Albani, p. 310), était réellement de Felmingham (Powell, The Rising in East Anglia in 1381, p. 27).
[188] C’est en refusant de suivre les insurgés que Robert Sall fut tué (Chr. a monacho Sancti Albani, p. 305). Frappé tout d’abord par Henry Rise, il fut achevé par Adam Blak, William Broom, etc. (Communication de M. Petit-Dutaillis, d’après les papiers d’André Réville). Les rôles municipaux de Norwich consultés par A. Réville ne disent nullement que Robert Sall fût capitaine de la ville. Fait chevalier par Édouard III, Robert Sall représentait au Parlement le comté de Norfolk (Powell, The Rising in East Anglia in 1381, p. 29).
[189] La principale prison de Londres porte encore aujourd’hui ce nom.
[190] Il ne reste aujourd’hui du prieuré de Saint-Barthélemi que l’église, bien modifiée au XVIe siècle.
[191] Sur la place de Smithfield se donnaient autrefois les tournois et se tenait la foire de Saint-Barthélemi; on y faisait aussi les exécutions capitales.
[192] Ce Thomas Baker n’est autre sans doute que Roger Bacon, lieutenant de G. Listere, qui «déchire la charte des privilèges de Yarmouth, vide la prison, massacre trois prisonniers, pille les collecteurs des coutumes royales» (A. Réville, Positions des thèses... de 1890, p. 145). Ce Bacon était chevalier (Powell, The Rising in East Anglia in 1381, p. 26).
[193] Ce jeune écuyer du roi ne peut sans doute pas être le même que le Jean Standisch, qui était chargé, en 1346, de conduire à la Tour de Londres un prisonnier écossais (Rymer, t. V, p. 534), d’autant que son vrai prénom est Raoul et non Jean (voy. la note suivante).
[194] Les noms ne sont pas les mêmes dans le procès-verbal, où il est dit que le roi «dictum majorem et dominum Nicholaum Brembre et dominum Johannem Phelipot, pridem majores dictæ civitatis, dominum Robertum Launde ordine militari suis propriis manibus decoravit» (Guildhall Records, Letter Book H, fol. 133). On lit dans Knyghton (col. 2637): «Tunc rex dicto Johanni de Walworth et Radulpho de Standiche vicem rependens, ipsos cum aliis .IIII. burgensibus de civitate militari cingulo sublimavit, scilicet dominos Johannem Philipote, Nicholaum de Brembre, et Johannem Lande, Nicholaum Twyford.»
[195] Nous voyons Nicolas Brembre prêter de l’argent au roi «in magnis et urgentibus necessitatibus,» probablement en 1381 (Rymer, t. VII, p. 459); il est membre du conseil du roi en 1388 (Ibid., p. 566).
[196] Dans la compagnie du roi se trouvait encore un jeune chevalier de Hainaut, compagnon de Robert de Namur, Henri de Sansselles, que Johnes cite dans une addition à notre texte (t. I, p. 663, en note). Froissart l’a nommé plus haut p. 103.
[197] Le roi, qui avait, le jour même du 15 juin, ajourné le Parlement (Rymer, t. VII, p. 311), donne la garde de la cité de Londres à Guill. Walworth, le maire, Robert Knolles, Jean Philipot, Nicolas Brembre et Robert Launde (Rec. Off., Patent Rolls 311, m. 5), auxquels il adjoint, le 20 juin, Robert Bealknapp et Guillaume Cheyne (Ibid., m. 4 vº). A cette date, de nombreuses arrestations sont faites à Londres et ordre est donné à Robert d’Asheton, capitaine de Douvres et garde des Cinq-Ports, à Jean de Clynton, à Thomas Trivet et à Ét. de Valence de s’armer contre les rebelles (Ibid.).
[198] Arrêté, non pas à Londres, le 15 juin, mais plus tard à Coventry, Jean Ball fut jugé à Saint-Albans, vers le 15 juillet, par Robert Tresilian et condamné à être écartelé, puis pendu; son corps, coupé en quatre morceaux, fut exposé en différents quartiers de la ville (Walsingham, t. II, p. 34; Knyghton, col. 2644). Il avait avoué qu’il avait été poussé à la rébellion par des personnes «of the highest rank and power» (Johnes, t. I, p. 664, en note).
[199] Jack Straw fut pris à Londres: amené devant le maire, il fit sa confession, où il indiqua que son projet était de supprimer le roi, les nobles et les ordres religieux, sauf les frères mendiants, et de s’emparer du pouvoir en nommant un roi à la tête de chaque comté (Walsingham, t. I, p. 9-10; Chr. a monacho Sancti Albani, p. 308-310). Il fut décapité.
[200] Wat Tyler avait été tué à Smithfield, par Guillaume Walworth, le 15 juin.
[201] C’est le 18 juin 1381 que la nouvelle trêve fut signée entre le duc de Lancastre et Jean, comte de Carrick, fils aîné du roi; elle devait prendre fin le jour de la Purification (2 février 1383), et fut proclamée le 10 février 1382 (Rymer, t. VII, p. 312 et 344).
[202] En 1373, Matthieu Redman intervenait au traité d’alliance entre l’Angleterre et le Portugal, et, en 1375, négociait une trêve en Bretagne (Rymer, t. VII, p. 19 et 78).
[203] D’après Knyghton (col. 2641), qui est très sensiblement partial en sa faveur, le duc de Lancastre reçut du duc de Northumberland un envoyé par lequel il lui fit dire qu’il ne pouvait le recevoir dans le château de Bamborough, avant de savoir si le roi était bien disposé pour lui. Le duc de Northumberland avait du reste été chargé de la garde des frontières d’Écosse, au sujet desquelles Thomas Seyvill lui était envoyé en juillet 1381 (Rec. Off., Lord Treas. Rem., For. Rolls, nº 2). Une addition de Johnes (t. I, p. 664, en note) montre que cette interdiction était spéciale au duc de Lancastre, compromis par les révélations de Jean Ball et de ses complices.
[204] Les châteaux du duc à Leicester et à Tutbury avaient été saccagés; sa femme, la duchesse Constance, fuyant l’émeute, s’était vu refuser l’entrée de son château de Pontefract et avait été contrainte de se réfugier à Knaresborough. Knyghton prétend (col. 2642) qu’ému par tous ces désastres, où il voyait un châtiment de Dieu, le duc aurait à ce moment fait vœu de renoncer à sa vie de désordre et d’éloigner sa maîtresse Catherine de Swinford. Il l’épousait néanmoins en 1396, deux ans après la mort de la duchesse Constance.
[205] Froissart parle à peine de la révolte de Saint-Albans, où la lutte fut vive entre les rebelles commandés par William Grindecob et l’abbé Thomas de la Mare (Walsingham, t. I, p. 467-479). Roger Bacon, qui fut un des chefs de l’insurrection en Norfolk, fut jugé et emprisonné à la Tour de Londres; finalement, il fut amnistié à l’occasion du mariage du roi (Powell, The Rising in East Anglia in 1381, p. 39).
[206] Fait prisonnier par l’évêque de Norwich, Henri Spencer, qui s’était mis à la tête des chevaliers de son comté, Lister fut pendu (Walsingham, t. II, p. 8) avec douze complices (Johnes, t. I, p. 664, en note).
[207] Dans cette armée figurait Thomas Trivet «et certains hommes d’armes et archiers chivalchant en sa compaignie» (Rec. Off., Issue Rolls 304, m. 2; Warr. for issues, bundle 5).
[208] Village du comté de Kent.
[209] Village du comté de Cambridge.
[210] Aussitôt l’émeute apaisée à Londres, le roi était parti pour le Kent, sous prétexte d’un pèlerinage à Cantorbéry, accompagné des comtes de Salisbury, de Suffolk et de Devonshire. Il passe par Rochester où, après enquête faite par J. Newton, de nombreux rebelles sont exécutés; de même à Ospringe et à Cantorbéry (Johnes, t. II, p. 667-668). Le roi se rend alors en Essex, d’où, en date du 23 juin et jours suivants, il envoie à tous les comtés d’Angleterre une proclamation déclarant que les rebelles n’ont point agi par son ordre, comme ils veulent le faire croire, et doivent être poursuivis partout où on les trouvera (Rec. Off., Patent Rolls 312, m. 39 vº); des commissaires sont nommés pour chaque comté; le duc de Lancastre est un de ceux du comté d’York; le comte de Buckingham un de ceux du comté d’Essex. De Waltham-Abbey, le roi va à Havering-at-Bower, où de nombreux ordres d’arrestations sont donnés (Ibid., m. 33 vº) à partir du 28 juin; le 2 juillet, de Chelmsford, il révoque ses lettres d’affranchissement (Rymer, t. VII, p. 317) et continue ses enquêtes (Rec. Off., Patent Rolls 312, m. 33 vº). Revenu à Londres pour quelques jours, le 8 juillet, il s’occupe d’organiser la résistance contre les rebelles dans les différents comtés (Issue Rolls 303, m. 9). Le 15, il est à Saint-Albans, où il ordonne plusieurs enquêtes (Patent Rolls 312, m. 29 vº), et assiste au supplice de Jean Ball; le 16, il convoque, pour le lundi 16 septembre, le Parlement (Close Rolls 228, m. 40 vº; Issue Rolls 303, m. 10), que, plus tard, il proroge aux premiers jours de novembre (Close Rolls 228, m. 39 vº; Issue Rolls 303, m. 14); le 20, étant toujours à Saint-Albans, il reçoit, avant de se rendre à son château de Berkhampstead, le serment de fidélité des gens du Hertford (Walsingham, t. II, p. 39). Il s’occupe enfin, d’accord avec les évêques de Norwich et d’Ely et le comte de Suffolk, des enquêtes et des poursuites à faire dans le Norfolk et le Suffolk (Rec. Off., Issue Rolls 303, m. 11; Lord Treas. Rem., For. Rolls, nº 2).
[211] Dès le commencement de l’insurrection, le roi avait envoyé au duc de Lancastre Jean Orewell, porteur d’une «quadam billa facta per communes qui insurrexerunt contra pacem» (Rec. Off., Lord Treas. Rem., For. Rolls, nº 2). Se sentant soupçonné de pactiser avec les rebelles (Johnes, t. I, p. 664, en note), ou tout au moins avec les barons écossais, qui lui avaient offert des troupes pour marcher contre les révoltés (Walsingham, t. II, p. 42), le duc écrit au roi pour lui expliquer sa «migrationem in Scotiam.» Richard, sur les conseils du comte de Warwick (Johnes, t. I, p. 668), invite à revenir son oncle, qu’il déclare lui être toujours resté fidèle, contrairement aux bruits qui ont couru (3 juillet 1381.—Rymer, t. VII, p. 318), lui donne un sauf-conduit (Rec. Off., Patent Rolls 312, m. 35) et, à la date du 5 juillet, ordonne au duc de Northumberland de lui faire escorte (Rymer, t. VII, p. 319).
[212] D’après la rédaction de Johnes (t. II, p. 668), c’est à Newcastle que le duc de Lancastre rencontra le comte de Northumberland, avec lequel il se réconcilia. D’York, en passant par Rothingham et Leicester, le duc arriva à Reading, où il trouva le roi (Knyghton, col. 2641).
[213] Froissart revient ici avec des détails complémentaires sur la mort de Guichard d’Angle, dont il a déjà parlé (t. IX, p. 236; voy. la note 2 de la p. XCVIII).
[214] Capitale du comté de Berks.
[215] Jean de Pembroke, que nous retrouvons en 1386, dans Froissart (Kervyn, t. XXII, p. 341-342), chargé de la défense d’Orwell et de Sandwich, mourut très jeune encore en 1386, à Woodstock, mortellement blessé dans un tournoi.
[216] Il s’agit ici non pas de Robert Brembre, mais de Robert Launde, qui figure plus haut (p. XXXIV, note 197), et que Knyghton nomme à tort Jean Launde.
[217] Nicolas Twiford, orfèvre de Londres, est chargé, en 1370, d’un essai d’or (Rymer, t. VI, p. 611); en 1389, il était maire de Londres et un des collecteurs du roi en cette ville (Ibid., VII, p. 634 et 646).
[218] Adam Fraunceys, marchand de Londres, fut chargé de l’essai de l’or de la rançon du roi Jean, en janvier 1361 (Rymer, t. VI, p. 307); le 22 juin 1372, il est un de ceux qui prêtent de l’argent à la reine Marguerite d’Écosse (Ibid., p. 727). En 1405, mentionné comme chevalier, il est collecteur pour le Middlesex (Ibid., t. VIII, p. 413); il devint plus tard maire de Londres (Ibid., t. XI, p. 29).
[219] D’après Walsingham (t. II, p. 44-45), le duc et le comte comparurent devant le roi à Berkhampstead. Le comte fut d’abord arrêté, puis relâché sous caution des comtes de Warwick et de Suffolk, à condition de se présenter devant le Parlement au commencement de novembre. Le duc de Lancastre, craignant un mauvais accueil à Londres, différa toujours sa comparution, et, l’affaire n’aboutissant pas, le roi força les deux adversaires à se réconcilier.
[220] Le 18 août 1381, le roi avait donné pouvoir au duc de Lancastre pour faire les enquêtes sur l’insurrection (Rymer, t. VII, p. 323; Rec. Off., Pat. Rolls 312, m. 26 vº). La répression continua. Le 20, on arrêta un drapier de Londres, Stephen Hull, accusé d’avoir participé à l’incendie de l’hôtel de Savoie (Rec. Off., Close Rolls 228, m. 40); le 30, le roi demande le rôle des sentences prononcées dans les divers comtés contre les insurgés (Ibid.); le 14 septembre, on instruit le procès des gens d’Essex accusés d’avoir pillé et brûlé les domaines de la reine mère (Id., Pat. Rolls 312, m. 23 vº). Enfin, le Parlement s’ouvre à la Toussaint (Rotuli Parliamentorum, t. III, p. 98). Les lettres d’affranchissement sont révoquées et une amnistie, à laquelle de nombreuses exceptions sont faites, est accordée aux communes rebelles, en échange d’une taxe sur les «leynes, peaulx, lanutz et quirs,» votée difficilement pour cinq ans par le Parlement (Id., p. 103) dans les commencements de 1382. A cette date, on peut considérer l’insurrection comme finie.
[221] Le comte de Cambridge n’arriva à Plymouth qu’après le 12 mai 1381, date où fut faite la montre des troupes partant pour le Portugal (Rymer, t. VII, p. 305). D. Nuñez (t. I, p. 319) dit qu’il arriva à Lisbonne le 19 juillet 1381; nous avons cependant un état de solde daté du 2 août, où il est parlé du départ prochain des Anglais (Rec. Off., Issue Rolls 303, m. 12). Les bateaux qui emportaient les 3,000 hommes de l’expédition étaient au nombre de quarante et provenaient: sept de Bristol, quatre de Plymouth, un de Lynn, onze de Dartmouth, deux de Bayonne, treize de Lisbonne et deux d’Oporto, comptant en plus près de 1,200 marins (Rec. Off., Accounts, Queen’s Rem. 39/17).
[222] Béatrice de Portugal (voy. la note suivante).
[223] Édouard et non Jean, comme le nomme Froissart, n’eut jamais pour femme que Philippine de Mohun. Ses fiançailles, décidées depuis longtemps avec Béatrice de Portugal (voy. plus haut, p. XXII, note 127), furent rompues en 1383 (voy. p. LVIII, note 320) par le mariage de cette princesse avec le roi Jean de Castille.
[224] Le comte de Cambridge fut logé à San Domingo. Les Anglais n’ayant pas amené de chevaux avec eux, le roi Ferdinand s’occupa de leur en procurer et fit don au comte de Cambridge de douze chevaux, et à la comtesse de douze mules richement garnies (D. Nuñez, t. II, p. 319-320).
[225] L’église actuelle de Sainte-Catherine, bâtie sur la colline de même nom, domine le côté ouest du port.
[226] Nous nous sommes arrêté dans ce paragraphe à la fin de la l. 12 de la p. 152.
[227] Ce n’est que plus tard, le 24 janvier 1382, d’après Meyer (fol. 180 rº), que Philippe d’Artevelde fut nommé rewaert de Gand, après le meurtre de Gilles le Foulon. C’est à cette date que nous trouvons la mention de sommes touchées par Philippe d’Artevelde (Rekeningen, p. 278 et 310).
[228] Ce doyen des tisserands, accusé de trahison, se nommait Liévin Walrave (Meyer, fol. 179 rº).
[229] Marguerite, comtesse de Flandre, fille du roi Philippe le Long, avait toujours exercé sur son fils une influence utile à la France. Elle ne mourut que l’année suivante, en 1382. Son corps fut transféré à Saint-Denis le 9 mai 1382 (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 158); les obsèques, auxquelles le roi Charles VI assista, eurent lieu le 18 mai (Chronographia, t. III, p. 36). Les diverses chroniques ne parlent que plus tard de la présence d’Artésiens dans l’armée du comte.
[230] Ce nouveau siège de Gand commença dans les premiers jours de juillet 1381 et le sac de Grammont, qui le précède, doit sans doute être daté du 30 juin, dimanche suivant la Saint-Jean (Ist. et chr., t. II, p. 245). D’après certaines chroniques le siège ne dura guère que trois semaines; d’après d’autres, le comte le leva vers le 1er octobre.
[231] La date de la mort de Gauthier d’Enghien, qui varie suivant les chroniques, est fixée vraisemblablement par Meyer au jeudi 18 juillet 1381.
[232] Gauthier d’Enghien fut enterré, non pas à Enghien, mais dans une chartreuse près de Bruges, en octobre 1381. Il fut payé pour ses obsèques à «sire François, l’aumônier et capellain Monseigneur,» la somme de 60 livres (Arch. du Nord, pièce citée par Le Glay, Chr. rimée, p. 102).
[233] Voy. une généalogie de la maison de Lalaing dans les Pièces originales de la Bibl. nat., vol. 1622.
[234] La levée du siège de Gand fut pour les habitants de cette ville le commencement d’une période de troubles et d’anarchie. Pour bien accentuer leur séparation complète du reste de la Flandre, les Gantois se déclarèrent urbanistes et nommèrent un évêque de cette opinion (voy. plus loin, p. LXXII; Ist. et chr., t. II, p. 175); et, sous la conduite de Gilles le Foulon, ils se livrèrent au pillage de la campagne environnante; mais, harcelés sans cesse par les garnisons voisines, ravitaillés imparfaitement par leurs amis de Hollande et du Liégeois, pressés par le duc Aubert de faire la paix, ils s’y seraient résolus dès septembre 1381, si les exigences du comte, qui ne cherchait qu’à différer, n’avaient pas été si grandes (Meyer, fol. 179 vº). Après de nouvelles hostilités et malgré les résistances du parti révolutionnaire, les conférences de Haerlebeke eurent lieu du 30 septembre au 2 octobre et du 5 au 7 octobre 1381 (Rekeningen, p. 272-273). Elles avaient été précédées d’autres conférences tenues à Oedelem, près de Bruges, le 8 juin, et du 13 au 20 août (Ibid., p. 186 et 271).
[235] Les représentants du comte aux conférences de Haerlebeke furent messire de la Gruthuse, Josse de Halewin, messire Jean de Halewin, maître Pierre de la Zeppe, le receveur et Gilles le Souton, «envoyés par deux fois ou mois d’octobre l’an IIIIxx et I à Haerlebeke pour tenir journée contre chiaus de Gand.» Les frais de cette ambassade montèrent à 142 livres, 13 sous, d’après un compte des archives de Lille, cité par Le Glay (Chr. rimée, p. 102).
[236] Gilbert de Grutere n’assista qu’aux dernières conférences, du 5 au 7 octobre (Rekeningen, p. 272).
[237] D’après le Memorie Boek de Gand, cité par Kervyn (t. IX, p. 566), un mouvement populaire se produisit le 26 janvier 1382. Simon Bette, premier échevin de la Keure, ne périt que le jeudi 30.
[238] Maître de la ville, Philippe d’Artevelde édicte de nouvelles lois et fait nommer quatre tribuns: Pierre du Bois, Jacques le Riche, doyen des tisserands, Jean de Heyst et Rasse Vande Voorde (Meyer, fol. 180 vº). Voy. Kervyn, t. IX, p. 566-567.
[239] Ce paragraphe ne commence dans ce chapitre qu’à la ligne 13 de la page 152.
[240] La suppression des aides accordée à Paris le 15 novembre 1380 (voy. plus haut, p. v, note 23) avait été accueillie avec joie. La fin du règne de Charles V fut en effet marquée par une augmentation sensible des impôts, dont on souffrit vivement: «Dyablement y ait part,» disait en parlant du feu roi un homme du peuple, «quant il a vescu si longuement, car il nous feust mieulx, s’il feust mort passé a.X. ans!» (Arch. nat., JJ 136, fol. 13 vº). «Maudite soit l’heure que il fu onques nez ne sacrez!» disait un autre (Ibid., JJ 144, fol. 169 vº). Aussi, quand le 4 mars 1381 «ont esté mandé à Paris les gens des trois estas de la Languedouyl et a esté assemblée à Paris pour avoir ayde pour le fait de la guerre» (Ibid., X1a 1471, fol. 443), les États refusèrent l’aide. De même à Compiègne et à Senlis. Le roi dut se contenter d’une taille accordée à Paris et dans le diocèse de Sens et de subsides du clergé obtenus par le pape en septembre 1381. Après un accord fait avec le prévôt des marchands et les bourgeois de Paris en janvier, il est décidé qu’au 1er mars prochain un impôt sera perçu sur le vin et sur le sel et 8 deniers (12, d’après d’autres chroniques) par livre de toute marchandise (Chronographia, t. III, p. 3-8). L’ordonnance est publiée au mois de janvier à huis-clos au Châtelet; on afferme les impôts, et le dernier jour de février on a recours à une ruse pour l’annoncer au peuple (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 134).
[241] Les détails donnés par Froissart sur la révolte des Maillotins sont assez confus et incomplets; ils doivent être rectifiés et complétés par d’autres chroniques, principalement par la Chronographia regum francorum, p. p. M. H. Moranvillé. Lorsque, le 1er mars 1382, la révolte éclata au sujet du recouvrement de l’impôt, la cour, forcée de fuir à la hâte, se réfugia non pas à Meaux, mais à Vincennes (Œuvres d’Eustache Deschamps, t. III, p. 139), où était le roi, qui n’alla à Meaux qu’en avril, après la répression de l’émeute de Rouen (Petit, Séjours de Charles VI, p. 13).
[242] Le peuple s’empare à l’hôtel de ville de douze mille maillets de plomb, que Hugues Aubriot avait autrefois fait faire en prévision d’une guerre (Chronographia, t. III, p. 23); les insurgés, au nombre de 4,000, se rassemblent sur la place de Grève.
[243] L’émeute avait des partisans, même parmi les sergents du guet: l’un d’eux, Jean Évrart, «fut un des principaulx rompeurs et briseurs de noz prisons du Chastellet» (Arch. nat., JJ 138, p. 123).
[244] Les Maillotins tuent plusieurs gens de justice (Chronographia, t. III, p. 23-24), portent le pillage «à Montmartre, à Sainte Katherine, à Saint Éloy et en l’ostel» du duc d’Anjou (Arch. nat., JJ 136, fol. 1 vº). Le peuple profite du désordre pour tuer et piller de nouveau. Les Juifs ne sont pas épargnés à Paris (Ibid., JJ 122, fol. 55, et JJ 136, fol. 114), non plus qu’à Mantes (Ibid., JJ 122, fol. 96 vº) «et en aucunes autres villes» (Ibid., JJ 136, fol. 113): on les tue, on les robe «de toutes leurs chevances tant d’or, d’argent, de joyaux et autres meubles, comme de leurs lettres et obligations en quoy leurs debteurs estoient tenuz à eux» (Ibid.).
[245] Bourguignon d’origine, Hugues Aubriot intervient en 1360 (Froissart, t. V, p. LXVII, note 2) avec six autres bourgeois au traité par lequel le roi d’Angleterre s’engage à respecter la Bourgogne, moyennant une somme garantie par les dits bourgeois. Bailli de Dijon en 1362 (Moranvillé, Étude sur Jean le Mercier, p. 85, note 2), il l’est encore en 1366 (Petit, Itinéraires, p. 469). Charles V le fait alors venir auprès de lui. Prévôt de Paris en 1367, il embellit et assainit la ville, mais indispose contre lui les clercs de l’Université par ses règlements de police. Il est créé chevalier par le roi et devient maître des comptes en 1378 (Arch. nat., P 2295, fol. 529). Aux obsèques de Charles V, il entre en lutte ouverte avec l’Université (Chr. des Quatre Valois, p. 288); accusé d’hérésie, de liaison avec des Juives et d’autres crimes encore (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 102-104), il est arrêté, obligé de désavouer ses erreurs (Chronographia, t. III, p. 5) le 17 mai 1381 et condamné à la prison perpétuelle. Délivré le 1er mars 1382 par les Maillotins, qui veulent en faire leur chef, il s’enfuit d’abord en Bourgogne, puis à Sommières en Languedoc, où le pape lui assigne résidence (voy. la notice de Le Roux de Lincy, Bibl. de l’Éc. des chartes, t. XXIII, p. 173-213, et Ist. et chr. de Flandre, t. II, p. 255-256). D’après les Grandes Chroniques (t. VI, p. 475), il «demoura toujours prevost de Paris» jusqu’à sa condamnation. Une quittance (Bibl. nat., Clair. vol. 7, nº 139) en date du 9 novembre 1375 nous apprend quels étaient les gages d’Aubriot, qui, pour le terme de la Toussaint, reçoit 150 livres, 2 sols et 7 deniers.
[246] L’intervention d’Enguerran de Couci eut lieu deux fois: d’abord le 1er mars 1382, et plus tard au mois d’avril, après la répression de l’émeute de Rouen. Froissart supprime tous les faits qui se sont passés entre ces deux dates. Le 1er mars 1382, à la première nouvelle de la révolte, le roi envoie le duc de Bourgogne et le sire de Couci pour apaiser le peuple. Sur le refus du roi de supprimer les impôts, les troubles continuent: on ouvre les prisons du Châtelet, dont on incendie les papiers, de Sainte-Geneviève et de Saint-Germain. L’émeute dure jusqu’au 4 mars. Après des pourparlers assez longs, le roi finit par obtenir des bourgeois, terrorisés par le peuple et les troupes menaçantes du duc d’Anjou, la punition des coupables. Dans la nuit du 10 au 11, on arrête un grand nombre de Maillotins qui, du 12 au 15, sont décollés ou pendus, à l’indignation croissante des Parisiens. La paix semble rétablie, sans que le roi ait obtenu de subsides: il part pour Rouen (Chronographia, t. III, p. 24-30).
[247] Après son départ de Rouen, le roi s’arrête à Compiègne, où il convoque vers le milieu d’avril (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 148) les trois États de la province de Reims, qui ne lui accordent pas entièrement ce qu’il désire (Chronographia, t. III, p. 32). Il demande alors aux Parisiens sur quelle aide il peut compter de leur part. Le sire de Couci part de Meaux, où est le roi (20 avril), pour chercher une réponse. Paris offre 12,000 francs pour les besoins personnels du roi. Le 18 mai, une conférence a lieu à Saint-Denis entre les représentants du roi, à la tête desquels se trouve le président au Parlement Arnaud de Corbie, et ceux de la ville, dirigés par l’avocat Jean Desmarès. Moyennant une amnistie générale remontant au 1er mars et la renonciation à toute aide, la ville accorde au roi une taille de 80,000 francs (le Religieux de Saint-Denis dit 100,000), dont 12,000 pour le roi et 8,000 pour les réparations de la ville; les 60,000 autres, destinés à la solde des gens de guerre, doivent rester entre les mains d’un receveur spécial (Chronographia, t. III, p. 36-37). «Et par ce furent pour lors paix et accort entre le roi et eulx» (Chr. des Quatre Valois, p. 302). Le roi, mécontent de cette solution, ne fit son entrée à Paris que le 1er juin et se hâta d’aller ensuite à Maubuisson (p. 303).
[248] L’émeute de Rouen précéda celle de Paris et commença le lundi 24 février, jour de la Saint-Mathias, «pour ce que le roy et son conseil revoudrent avoir toutes les aides comme devant» (Chronique de Pierre Cochon, p. 163), et dura trois jours, pendant lesquels il y eut «infractions de prisons, maisons rompues, murtres, larrecins, monopoles, conspiracions, assemblées, sons de cloches, portes fermées, pors d’armes, crimes de lese majesté, infractions de sauvegarde, sacrileges et infractions d’eglises et lieux saints, et autres maulx et inconveniens» (Arch. nat., JJ 122, fol. 56 vº). Les Rouennais, ayant à leur tête un drapier du nom de Jean le Cras (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 130), obtiennent par la force du chapitre de Notre-Dame et des religieux de Saint-Ouen le renoncement à leurs droits (Ibid., p. 164-165; Chr. des Quatre Valois, p. 298), puis envoient demander au roi des lettres de rémission. Le roi part de Vincennes le 17 mars et séjourne à Pont-de-l’Arche du 23 au 27 (Petit, Séjours de Ch. VI, p. 13). Avant de faire une entrée triomphale à Rouen, il fait mettre à mort les plus compromis des émeutiers et déposer toutes les armes au château, puis, proclamant son pardon, il entre dans la ville le samedi 29, veille des Rameaux, et y reste jusqu’au 6 avril, jour de Pâques. Le maire de la ville est suspendu et sa mairie mise entre les mains du bailli de Rouen (Chr. de Pierre Cochon, p. 166). «Le roy estant à Rouen, fut par les barons et prelas et bourgois de Normendie acordée l’imposicion eu cas que les autres provinces du royaume de France l’acorderoient» (Chr. des Quatre Valois, p. 301).
[249] Les hésitations du duc d’Anjou furent grandes avant de se décider à aller en Italie. Malgré la prise d’Arezzo par Charles de la Paix, que le pape Urbain avait reconnu roi de Sicile, malgré les appels de la reine Jeanne (4 juin 1381), qui lui promettait de le faire couronner roi dès son arrivée en Italie (Bibl. nat., coll. Dupuy 845, 2e partie, fol. 26), malgré l’entrée à Rome (8 juin) de Charles, qui se fait couronner par Urbain et s’empare de Naples (16 juillet), le duc attend toujours, «illam guerram arripere trepidans» (Chronographia, t. III, p. 15 et 20). Dans un conseil du roi tenu à Créci les 26-28 juillet (Journal de Jean le Fèvre, p. p. H. Moranvillé, t. I, p. 8), il avait été alloué au duc 60,000 francs sur les aides; le roi lui donnait de plus 50,000 francs en pièces d’argenterie, «subsides auxquels il convient de joindre 32,000 francs que Louis s’était appropriés à la mort de son frère» (Valois, La France et le grand schisme d’Occident, t. II, p. 14-15). Décidé pour le moment à envoyer des secours pécuniaires à la reine Jeanne (Journal de Jean le Fèvre, t. I, p. 9-10), il apprend le 25 septembre qu’assiégée dans Castel Nuovo, elle s’est rendue à Charles de la Paix après la défaite de son mari, Othon de Brunswick; tout le pays, devenu urbaniste, s’est soumis au nouveau roi (Valois, La France et le grand schisme, t. II, p. 11-12). Le duc semble renoncer à ses projets définitivement; mais, à la fin d’octobre, il cherche à se renseigner auprès du pape sur les dispositions des Provençaux à son égard; enfin, le 8 janvier 1383, il s’engage à risquer l’entreprise malgré tout et envoie à Avignon son chancelier Jean le Fèvre (Journal de Jean le Fèvre, t. I, p. 11-14).
[250] Avant de partir pour l’Italie, le duc d’Anjou avait essayé, mais en vain, de contracter une alliance avec les Bolonais, les Florentins et les Génois. Ses ambassadeurs avaient été plus heureux avec les Visconti de Milan. Un projet de mariage avait été ébauché entre Louis, fils aîné du duc d’Anjou, et une des filles de Bernabo. Ce dernier s’engageait à payer pendant six mois la solde de 2,000 lances, commandées par un de ses fils. Même réussite auprès d’Amédée, comte de Savoie, auquel le duc abandonnait sur son futur royaume le Piémont et quelques villes. Le comte, en échange, suivait le duc en Italie avec 1,200 lances (Valois, La France et le grand schisme, t. II, p. 29-35).
[251] La majeure partie des troupes recrutées par le duc d’Anjou se composait des «gens d’armes de Bertram du Guesclin, qui encore se tenoyent ensemble» (Ist. et ch. de Flandre, t. II, p. 173).
[252] Les fiançailles d’Édouard, et non de Jean, fils du comte de Cambridge, avec la princesse Béatrice, furent solennellement célébrées. Couchés dans le même lit, suivant la coutume anglaise, ils furent bénis par l’évêque de Lisbonne et reçurent le serment de fidélité des nobles de Portugal (D. Nuñez, Cronicas, t. II, p. 321).
[253] Les troupes anglaises se livrèrent à Lisbonne à des excès et à des désordres sans nombre; se conduisant en hommes qui viendraient, non pas défendre le pays, mais le ruiner, ils pillaient les villes et violaient les femmes (F. Lopes, dans la Collecâo de libros ineditos de José Correa de Serra, t. IV, p. 413). Le roi de Portugal chercha alors à les éloigner; il aurait voulu les voir s’établir sur les rives de la Guadiana, à la frontière même; mais ils restèrent à Villa Viçosa, où ils continuèrent à exaspérer les populations, qui ne pouvaient se venger d’eux qu’en cachette (D. Nuñez, t. II, p. 323-324).
[254] Portugal, prov. d’Alentejo.
[255] Portugal, prov. d’Alentejo, près de la frontière d’Espagne.
[256] Après la prise d’Almeida, le roi de Castille était venu à Coca. Le 9 décembre 1381, il est à Madrigal; le 31 à Avila (Ayala, t. II, p. 155).
[257] Les chevaliers qui accompagnent le Chanoine de Robersart ont déjà été énumérés plus haut, p. XXIV-XXV. Froissart ajoute seulement ici les noms de Raymonnet de Marsan et de Jean Soustrée, que Johnes appelle Sounder. Ce chevalier, que les historiens désignent simplement comme un bâtard d’Angleterre (F. Lopes, t. IV, p. 448; D. Nuñez, t. II, p. 319), devait être un bâtard de Thomas de Holand (cf. Kervyn, t. XI, p. 389, et t. XII, p. 96). Ce n’est donc que par extension qu’il pouvait être considéré comme frère bâtard du roi, ce dernier ayant pour mère Jeanne de Kent, qui avait précédemment épousé Thomas de Holand.—C’est par erreur que Froissart donne ici le prénom d’Adam à Thomas Simond.
[258] Higuera-la-Real, bourg d’Espagne, prov. de Badajoz.
[259] Ces deux frères ne figurent pas dans les chroniques espagnoles et portugaises.
[260] Un Froissart le Meulier est cité dans un document de 1517 comme ancien propriétaire d’un pré (Monuments pour servir à l’histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg, t. III, p. 626).
[261] D’après Froissart, ce fut à Matthieu de Gournai, connétable de l’armée, et à Guillaume de Windsor, maréchal de l’armée, que se rendit ce château. Il faut évidemment lire Beauchamp au lieu de Windsor, Guillaume de Beauchamp étant alors maréchal de l’armée (voy. p. XXIV), et Guillaume de Windsor se trouvant à cette époque en Angleterre (cf. plus loin, p. L, note 273).
[262] Jerez de los Caballeros, ville d’Espagne, prov. de Badajoz.
[263] Don Fernando Osorès, d’après F. Lopes.
[264] Ville forte d’Espagne, prov. de Badajoz.
[265] Bourg d’Espagne, prov. de Badajoz.
[266] Durant cet hiver, nous trouvons la mention de l’envoi en Angleterre de deux messagers, Guillaume Bettenham, écuyer de Guillaume de Beauchamp, et Alph. Seyns, espagnol, «ad prosequendum versus dominum regem et consilium suum quedam negocia tangencia moram dicti Willelmi et aliorum militum de comitiva sua in guerra regis ibidem» (Rec. Off., Issue Rolls 304, m. 14; Warr. for issues, bundle 5). Ils reviennent en Portugal avec des lettres pour le comte de Cambridge. Vers le milieu de l’année 1382, une autre ambassade, où figure le chancelier de Portugal, se rend auprès du duc de Lancastre (Ibid., Issue Rolls 305, m. 14).
[267] Froissart nomme plus loin (p. 198-199) quelques-uns des chevaliers qui accompagnèrent Olivier du Guesclin en Castille.—En automne 1381, le roi de Castille avait reçu la visite de Charles de Navarre, autorisé par le roi de France (Arch. nat., PP 109, p. 522) à se rendre en Castille et en Navarre avec tous ses gens. En passant par Montpellier (24 à 27 octobre), Charles avait reçu de nouveau du duc de Berri la seigneurie de la terre de Montpellier (Petit Thalamus, p. 402-403).
[268] Les gages de Simon Burley pour ses voyages en Flandre et en Bohême sont ordonnancés à la date du 28 février 1382 (Rec. Off., Warr. for issues, bundle 5).
[269] Froissart donne à tort au roi des Romains le nom de Charles, au lieu de Wenceslas.
[270] A côté du duc de Teschen et de ses deux compagnons Conrad de Kreyg et Pierre de Vaterbery, qui devaient remporter l’argent octroyé à Wenceslas à l’occasion du mariage (Rec. Off., Issue Rolls 304, m. 12), il faut citer Here Poto, chevalier banneret de Bohême, qui accompagna la reine en Angleterre (Ibid. 305, m. 14).
[271] Wenceslas de Bohême et Jeanne de Brabant, sa femme.
[272] L’un de ces messagers, Jean de Rotselaer, appartient à une famille bien connue de Brabant.
[273] Parmi les chevaliers qui vinrent à Calais au-devant de la reine était Guillaume de Windsor, auquel l’ordre avait été donné de se préparer à cette mission dès le 20 septembre 1381 (Rec. Off., Issue Rolls 303, m. 15).
[274] Les ambassadeurs anglais chargés de recevoir à Calais la reine Anne étaient Jean de Montaigu, Simon Burley et Jean de Holland, frère du roi (Rymer, t. VII, p. 236). Ils étaient porteurs d’une certaine somme, empruntée à Nicolas Brembre et destinée «à diverses chivalers, esquiers et autres officiers venantz en la compaignie de Anne, la soere du roy des Romayns et de Boeme, nostre compaigne future, de son paiis tant que à Calais et retournantz d’illueques à leur paiis susditz» (Rec. Off., Issue Rolls 304, m. 12 et 15; Warr. for issues, bundle 5).
[275] La reine emmenait avec elle en Angleterre 55 chevaux de selle et de trait, qui nécessitèrent pour leur passage l’affrètement de trois bateaux de Dunkerque (Rec. Off., Issue Rolls 305, m. 8).
[276] Anne fut reçue à Douvres par le «connétable» du château, Robert d’Asheton, qui s’occupait déjà depuis quelque temps des préparatifs de cette réception (Rec. Off., Issue Rolls 304, m. 14 et 15; Ibid. 305, m. 6). L’arrivée de la reine en Angleterre fut accompagnée d’un tremblement de terre, dont on ne manqua pas de tirer présage (Walsingham, t. II, p. 46).
[277] Arrivée à Londres, la reine demande, le 13 décembre 1381, une amnistie générale, qui est accordée aux rebelles des communes (Rymer, t. VII, p. 337). Convocation est envoyée «diversis episcopis, prelatis et certis magnatibus de essendo apud Westm. in diebus maritagii et coronacionis domine regine» (Rec. Off., Issue Rolls 304, m. 16).
[278] Walsingham (t. II, p. 47) ne précise pas la date des noces royales qui furent faites, dit-il, après l’Épiphanie de 1382. Ce fut l’archevêque de Cantorbéry qui célébra le mariage et couronna la reine.
[279] Cette princesse épousa en 1386 Jean, roi de Portugal.
[280] Froissart fait sans doute ici allusion à la convocation des Trois États, qui eut lieu à Compiègne vers le milieu d’avril 1381, où «aucuns des bonnes villes», à l’exception de Reims, Châlons, Laon, Soissons et Tournai (Chronographia, t. III, p. 32), «acorderent l’imposicion» (Chr. des Quatre Valois, p. 301); voy. plus haut, p. XLV, note 247.
[281] Depuis le 1er juin (voy. plus haut, p. XLV, note 247) jusqu’à sa rentrée définitive à Paris, avant la campagne de Flandre, le roi séjourna principalement à Melun (11 au 28 juin), à Compiègne (8 à 11 juillet), à Senlis (13 et 15), à Maubuisson, à Soissons; il était le 22 août à Meaux (Petit, Séjours de Charles VI, p. 14). Le 23, il allait coucher au Louvre et, s’apprêtant à continuer en Guyenne la guerre contre les Anglais, présentait son frère Louis de Valois comme son lieutenant (Chronographia, t. III, p. 38-39; cf. Chr. des Quatre Valois, p. 305).
[282] Quand éclata l’émeute des Maillotins, le duc d’Anjou était déjà, depuis près d’une semaine, à Avignon, où il était arrivé le 22 février, ce qui rend assez invraisemblable l’assertion de Froissart relative à l’octroi des subsides par les Parisiens. Le fait n’est du reste pas mentionné par d’autres chroniqueurs.
[283] Gard, arr. d’Uzès, sur un bras du Rhône.
[284] Le duc d’Anjou arrive à Avignon le 22 février 1382 (Journal de Jean le Fèvre, t. I, p. 21). Avant son départ, il avait dû renoncer à son titre de régent. Le roi fut «dispensé à age royal au jour de Toussains» 1382, sous la garde des ducs de Bourgogne et de Bourbon (Ist. et chr. de Flandre, t. II, p. 209).
[285] Aussitôt son arrivée à Avignon, le duc chercha à gagner les Provençaux (Valois, La France et le grand schisme, t. II, p. 21-23), auxquels il confirma à diverses reprises les dons faits par la reine Jeanne. Le pape l’aida dans ces négociations, et le 20 mai, en grand consistoire, donna officiellement le royaume de Naples à la reine Jeanne et au duc d’Anjou, auquel il remit la bannière papale (Petit Thalamus, p. 405).
[286] Le duc partit sans plus s’occuper de la rébellion d’Aix, laissant au duc de Berri, qui était en Provence depuis la Noël et auquel il avait donné la principauté de Morée et celle de Tarente (Journal de Jean le Fèvre, t.1, p. 34 et 41), le soin d’apaiser cette révolte.
[287] C’est du 15 au 19 février, à son passage à Lyon, que le duc d’Anjou avait définitivement conclu son traité avec le comte de Savoie (Valois, La France et le grand schisme, t. II, p. 34).
[288] Fourni d’argent par le roi de France et le pape (Valois, loc. cit., t. II, p. 24-29), après avoir passé quelques jours (du 31 mai au 6 juin) à Pont-sur-Sorgues, auprès de la duchesse, à laquelle il laisse pleins pouvoirs (Journal de Jean le Fèvre, t. I, p. 43), le duc s’arrête du 7 au 13 à Carpentras et part décidément pour l’Italie le 13 juin 1382 (Ibid., p. 3 et 44). Il est le 14 à Sault et pénètre en Dauphiné, passe par Gap et Briançon et entre en Italie par le col du Mont-Genèvre (Valois, La France et le grand schisme, t. II, p. 38).
[289] M. Valois (loc. cit., p. 38) a montré que le duc d’Anjou n’est point allé en Savoie; c’est aux environs de Rivoli (le 23 juin) qu’il opère sa jonction avec les troupes du comte de Savoie. Il est le 25 à Turin.
[290] Après s’être attardé en Piémont, le duc entre seulement le 18 juillet en Lombardie (Valois, loc. cit., p. 39-40).
[291] Le duc ne passe pas à Milan, mais à Broni; il reçoit la visite des seigneurs de Milan, qui le ravitaillent. Le mariage de la princesse Louise et du fils du duc est décidé. Bernabo fait une avance de 40,000 florins sur la dot, somme qu’il s’engage à payer chaque année jusqu’à la fin de la guerre (Valois, loc. cit., p. 40-41).
[292] Le duc ne pouvait traverser la Toscane, contrairement à ce que dit Froissart, ayant lui-même promis de prendre un autre chemin. En quittant la Lombardie, il traverse les pays de Plaisance et de Parme, et parvient le 5 août à Panzano, sur le territoire de Bologne. A partir de ce moment, les hostilités commencent aux environs de Forli; le seigneur de Ravenne seul est partisan du pape Clément. Arrivé à Ancône, le duc se décide à passer les Apennins et à marcher sur Rome. Il s’arrête à Leonessa, à vingt-cinq lieues du Vatican (Valois, loc. cit., p. 40-47).
[293] Ce ne furent point les routiers de Hawkwood (ils ne s’avancèrent sur Rome que plus tard, vers le 22 octobre), mais les conseils de ses compagnons, qui décidèrent le duc d’Anjou à s’emparer du royaume de Naples, avant de songer à détrôner le pape Urbain (P. Durrieu, Bibl. de l’Éc. des chartes, t. XLI, p. 167-168; Valois, loc. cit., p. 36).
[294] Pierre de Genève, frère du pape d’Avignon.
[295] Le 17 septembre, le duc est à Aquila, dans l’Abruzze, où il est reçu avec les honneurs souverains. Il reprend sa marche en avant et le 6 octobre pénètre sur les terres de l’abbaye du Mont-Cassin; le 14, à Maddaloni, l’armée angevine est à six lieues et demie de Naples (Valois, La France et le grand schisme, t. II, p. 49, 52-53).
[296] La reine Jeanne était morte très probablement le 27 juillet 1382. Cette date, nouvellement proposée par M. Jarry (Bibl. de l’Éc. des chartes, t. LV, p. 236), semble concorder avec celle du service solennel que Charles de la Paix fit célébrer le 31 juillet pour le repos de son âme (Valois, La France et le grand schisme, t. II, p. 51).
[297] L’évaluation du nombre des hommes composant l’armée angevine varie suivant les chroniqueurs. M. Valois (loc. cit., p. 39, note 1), que nous ne pouvons mieux faire que de suivre pour toute cette période, a relevé des différences allant de 15,000 à 100,000.
[298] Pour des raisons multiples, le duc s’immobilisa devant Naples, sans pouvoir empêcher les bandes de Hawkwood de faire leur jonction (31 novembre) avec Charles de la Paix, qui l’amusait en le défiant à des combats personnels, dont la date était éternellement remise (Valois, loc. cit., p. 53-57).
[299] L’enchanteur dont parle Froissart était un chevalier nommé Garillo Caracciolo et surnommé le Chevalier sauvage. Envoyé par Charles de la Paix pour défier le duc d’Anjou, il fut accusé de pratiques ténébreuses et magiques et brûlé, en dépit de son caractère de messager (Valois, loc. cit., p. 56).
[300] Peu de temps auparavant, Jean Fernandez Andeiro avait été fait comte d’Ourem (D. Nuñez, t. II, p. 325).
[301] C’est à Arronches que se réunirent les Anglais pour commencer leur chevauchée. L’expédition, forte de 200 chevaliers et de 4,000 hommes de pied, prit d’abord le chemin d’Ouguella et gîta la première nuit à San Salvador da Matança. Ce n’est que le deuxième jour que Lobon fut pris (D. Nuñez, t. II, p. 340).
[302] Ville d’Espagne, prov. de Badajoz.—Après la prise du château, où se distingua le bâtard d’Angleterre (F. Lopes, t. IV, p. 448), les Anglais y laissèrent une garnison de 70 hommes (D. Nuñez, t. II, p. 340).
[303] Cortijo de Cantaelgallo, ville d’Espagne, prov. de Badajoz.—La mort d’un des leurs fut le signal pour les Anglais d’un massacre général des habitants de la ville, où ils laissèrent 200 hommes de pied et 30 écuyers (D. Nuñez, t. II, 341).
[304] Ville d’Espagne, prov. de Badajoz.
[305] Sur ce personnage, voy. plus haut, p. XLVIII, note 257.
[306] Ville de Portugal, prov. d’Alentejo.
[307] Le roi Ferdinand, qui était à Vimieiro, vient à Estremoz, puis à Borba, et rejoint le comte de Cambridge à Elvas (D. Nuñez, t. II, p. 341). Lopez de Ayala estime l’armée portugaise à 3,000 hommes d’armes et celle des Anglais à 1,000 hommes d’armes et à 1,000 archers, forces auxquelles s’ajoutait un grand nombre de gens de pied (t. II, p. 157).
[308] Le roi de Castille quitte Avila, se rend à Oterdesillas, puis à Simancas, à Zamora, enfin à Badajoz, où il est à la fin de juillet 1382. Il a sous ses ordres 5,000 hommes d’armes, 1,500 geneteurs et quantité de gens de pied, d’arbalétriers et d’archers (D. Nuñez, t. II, p. 342; Lopez de Ayala, t. II, p. 156-157). Le roi de Castille «entra oudit royaume de Portugal si fort et si puissant de gens d’armes que lesdis roy de Portigal et Anglois furent contrains de faire traictié avecques lui, par lequel traictié ledit roy de Portigal renonça au traictié et aliances qu’il avoit avecques les Anglois» (Ist. et chr. de Flandre, t. II, p. 260).
[309] Froissart fait sans doute allusion à la prise de Bruges par les Gantois et aux négociations engagées entre Philippe d’Artevelde et le roi d’Angleterre.
[310] Martin, cardinal, fut évêque de Lisbonne du 5 mai 1379 au 6 décembre 1383, date à laquelle il fut tué.
[311] Grand chambellan de Castille. Ce personnage est le seul de tous ceux que cite Froissart qui soit officiellement intervenu comme plénipotentiaire dans la signature du traité de paix. Il avait pour collègue castillan Pero Sarmento. Le roi de Portugal était représenté par dom Alvaro Perez de Castro, comte d’Arraiolos, et Gonçalo Vasquez de Azeuedo (Lopez de Ayala, t. II, p. 158; F. Lopes, t. IV, p. 459; D. Nuñez, t. II, p. 345).
[312] L’évêque d’Astorga était chancelier de Castille.
[313] La principale clause du traité de paix fut les fiançailles de Ferdinand, deuxième fils du roi de Castille, avec l’infante Béatrice, dont le mariage avec le fils du comte de Cambridge était ainsi rompu. Le roi Jean s’engageait à rendre sans rançon les vingt galères prises à la flotte portugaise et à fournir des bateaux pour rapatrier les mercenaires anglais (Lopez de Ayala, t. II, p. 159; D. Nuñez, t. II, p. 345).
[314] Les chroniqueurs portugais mentionnent la colère des Anglais de voir signer la paix; ils se disaient trompés (F. Lopes, t. IV, p. 464; D. Nuñez, t. II, p. 348).
[315] Mohammed V était monté sur le trône de Grenade en 1354, où il resta jusqu’en 1391, après un interrègne entre 1359 et 1360.
[316] Le roi de Tunis était alors Abou-’l-Abbas-Ahmed (1370-1394).
[317] Abou-Hammou Mouça II (1359-1386).
[318] Le comte de Cambridge avait pris le chemin de Rio Maior pour venir à Santarem; il était à Almada le 1er septembre 1382, prêt à s’embarquer sur les bateaux castillans (D. Nuñez, t. II, p. 349); mais il ne partit qu’en octobre, après avoir été ravitaillé par Othe de Granson et Jean de Gruyères (Rec. Off., Early Chanc. Rolls 327, m. 23; Issue Rolls 305, m. 3).—Un chroniqueur nous apprend que, dans l’acte où il s’engageait à renvoyer au roi de Castille ses bateaux, le comte de Cambridge avait pris le titre de fils du roy de France et d’Angleterre. Le roi n’accepta pas cette rédaction, à laquelle il fit substituer les mots: fils du roy d’Angleterre (Ist. et chr. de Flandre, t. II, p. 260).
[319] Le 27 octobre 1382, le roi Jean de Castille était à Madrid quand il apprit la mort de sa femme, la reine Éléonore d’Aragon (Lopez de Ayala, t. II, p. 160). Cette princesse était fille du roi Pierre IV d’Aragon et avait épousé Jean Ier en 1375.
[320] Aussitôt après la mort de la reine de Castille, le roi de Portugal propose au roi Jean de lui donner en mariage sa fille Béatrice, qui, en vertu du traité de paix, devait épouser son second fils Ferdinand. Le roi Jean accepte; l’archevêque de Saint-Jacques reçoit pleins pouvoirs (mars 1383) pour faire annuler les fiançailles ayant eu lieu avec le fils du comte de Cambridge; les dispenses du pape sont obtenues et le mariage, hâté par le roi Ferdinand, qui se sent malade à Salvaterra, est célébré par procureur le 30 avril 1383 (L. de Ayala, t. II, p. 161; F. Lopes, t. II, p. 469; D. Nuñez, t. II, p. 350-351). La nouvelle reine arrive à Elvas le 13 mai 1383 (D. Nuñez, t. II, 359).
[321] Ce prince mourut en bas âge.
[322] Déjà malade depuis quelque temps, le roi Ferdinand mourut le 22 octobre 1383, à l’âge de cinquante-trois ans passés.
[323] Froissart raconte avec plus de détails dans son troisième livre la lutte du roi Jean de Castille, soutenu par la reine régente de Portugal, Éléonore Tellez, contre le frère bâtard du roi Ferdinand, qui devait bientôt porter le nom de Jean Ier de Portugal.
[324] Peu de temps avant sa mort, au moment du mariage de sa fille avec le roi de Castille, le roi Ferdinand avait envoyé en Angleterre un écuyer nommé Ruy Cravo, pour s’excuser d’avoir été forcé de renoncer à marier sa fille avec le prince Édouard, fils du comte de Cambridge, et pour protester de son amitié (F. Lopes, t. IV, p. 478; D. Nuñez, t. II, p. 358).
[325] Les Gantois ne pouvaient se procurer des vivres qu’à grand’peine «et furent de si près guettiés toute celle saison d’yver et jusques à l’entrée de may que vivres deffailloient en Gand, si que plus n’avoient que mengier» (Ist. et chr., t. II, p. 245).
[326] Philippe d’Artevelde avait, en mars 1382, commandé une expédition qui était allée chercher des vivres dans les environs d’Audenarde et de Courtrai (Kervyn, t. X, p. 455).
[327] Ce n’est que le 16 avril que les Gantois purent aller à Liège et à Louvain chercher des provisions. Dès le 1er du mois, ils avaient envoyé à Louvain des députés qui, accompagnés du bourgmestre et de quatre échevins, avaient obtenu de l’évêque des vivres et la promesse de s’entremettre pour eux auprès du comte (Kervyn, t. X, p. 455).
[328] Sur François Ackerman, que nous avons déjà cité comme rewaert de Gand en 1381 (p. XX, note 119), et que nous retrouvons à la tête d’une flotte en 1382 (p. LXXI, note 386), voy. dans Kervyn (t. X, p. 454-455, et t. XX, p. 2-5) plusieurs actes du Record Office. Ce personnage, qui joue dans la suite un rôle important comme amiral de Flandre, est nommé Francion et qualifié de dux ignobilis par le Religieux de Saint-Dénis (t. I, p. 370); une rédaction des Chroniques de Flandre (Ist. et chr., t. II, p. 223-225) le confond avec Jean Yoens et lui attribue en 1379 l’incendie du château du comte de Flandre.
[329] Évêque de Liège de 1378 jusqu’à sa mort en 1390. La plupart des manuscrits, et d’après eux Meyer, offrent à tort la leçon Arnould d’Erclé pour Jean d’Arkel, prédécesseur d’Arnould de Hornes (1364-1378) sur le siège épiscopal de Liège. Une longue généalogie de la famille Hornes, dans laquelle figure l’évêque de Liège, a été imprimée à Paris en 1722; elle est conservée à la Bibliothèque nationale (Pièces orig., vol. 1533).
[330] Belgique, prov. de Brabant.
[331] Le palais de Caudenberg «dominait de ses créneaux et de ses tourelles la ville industrielle placée au-dessous» (Kervyn, Étude littéraire sur le XIVe siècle, t. I, p. 93). Le nom de l’hôtel de la duchesse de Brabant est rappelé aujourd’hui par l’église de Saint-Jacques-sur-Caudenberg, située tout près du palais royal.
[332] C’est, d’après Meyer (fol. 182 vº), le 6 avril 1382 que le comte résolut d’assiéger la ville de Gand.
[333] Les Chroniques ne fournissent pas de grands détails sur ces conférences de Tournai, où furent «le conseil des bonnes villes de Flandres, du Franc et de tout le plat pays;» du côté du comte «y furent pluiseurs nobles et gentils hommes dudit pays, et aussi y furent l’evesque du Liége et son conseil, pour traiter de l’acord dudit comte de Flandres et de ceuls de Gand; mais on n’y peut paix trouver» (Ist. et chr., t. II, p. 177). Meyer prétend que l’évêque de Liège arriva à Tournai le 6 avril (fol. 182 rº), mais cette date est démentie par les comptes de Louvain cités par Kervyn (t. X, p. 455), d’après lesquels l’évêque, se rendant à Tournai, n’était encore à Louvain que le 22. Il partit le lendemain pour Bruxelles pour se joindre aux députés du Brabant. Les échevins de Louvain ne purent obtenir un sauf-conduit du comte pour les accompagner (Ibid., p. 456).
[334] Sur les familles d’Oupey et d’Hérimez, voy. Kervyn, t. XXII, p. 317-318, et t. XXI, p. 544-547.
[335] Le prévôt de Haerlebeke, conseiller et chancelier du comte de Flandre, plus connu sous le nom de prévôt de Saint-Donat de Bruges, se nommait Sohier vander Beke et était un ancien chanoine de Tournai. Malgré le rôle conciliateur que lui prête Froissart (t. IX, p. 211), il n’en avait pas moins été visé personnellement dans le traité de 1379 (t. IX, p. LXXXVI, note 6).
[336] Ce passage de Froissart, relatif à de nouveaux troubles de Paris, n’est pas ici à sa place; il se rapporte à la fin d’avril, au moment où le sire de Couci, envoyé en ambassade auprès des Parisiens (voy. plus haut, p. XLV, note 247), ne put obtenir d’eux qu’une somme de 12,000 francs pour les besoins du roi. Poussé par les seigneurs, qui désiraient le pillage de la ville et s’y préparaient (Chr. des Quatre Valois, p. 302), Charles VI voulut à ce moment affamer Paris et songea même à donner l’assaut (Chronographia, t. III, p. 32-33). Les conférences de Saint-Denis amenèrent un accord dont Froissart a parlé plus haut (p. 153-155).
[337] D’après une chronique (Ist. et chr., t. II, p. 204), les Gantois n’étaient que 4,000 «et avoit avec yauls pluiseurs carios qui menoient trebus et espingalles.» D’après Olivier de Dixmude, cité par Kervyn (t. X, p. 458), l’armée de Philippe d’Artevelde s’élevait à 8,000 hommes.
[338] Au point du jour, le vendredi 2 mai 1382, les Gantois arrivent à nonne à une lieue de Bruges (Ist. et chr., t. II, p. 246), dans la plaine de Beverhoutsveld, qui a donné son nom à la bataille.
[339] Le texte de Froissart porte ici Buxy, mais de la comparaison d’un autre passage où figure cet écuyer, à l’occasion des obsèques du comte de Flandre en 1384 (Kervyn, t. X, p. 282), et d’une pièce d’archives publiée par Kervyn (t. XXI, p. 266), il résulte qu’il s’appelait Buxeul = Buxeuil. C’est du reste ainsi orthographié qu’il apparaît de nouveau dans Froissart (t. XV, p. 396, 397 et 423).
[340] Le nom de ce personnage, qui assiste comme écuyer aux obsèques du comte de Flandre (Kervyn, t. X, p. 282), semble altéré; nous le retrouvons ailleurs (t. X, p. 542, et t. XXI, p. 266) sous les formes Leombiart et Le Ombearde, peut-être Lombard.
[341] D’après une chronique (Ist. et chr., t. II, p. 204), l’armée du comte était forte de 20,000 hommes, sans compter les courtiers, bouchers, poissonniers et vairiers qui étaient du parti du comte, les tisserands et foulons tenant pour les Gantois (Ibid., p. 205). Dans Olivier de Dixmude, ce nombre est réduit à 12,000 hommes. Le comte devait avoir aussi à son service des gens d’armes anglais, que nous voyons faire montre en la ville de Bruges le 6 avril 1382 (Arch. du Nord, citées par Le Glay, Chr. rimée, p. 103).
[342] La bataille commença à l’heure de vêpres (Ist. et chr., t. II, p. 204); les Brugeois étaient «plains de viandes et de vins» (Ibid., p. 247).
[343] Il y eut deux décharges d’artillerie de la part des Gantois; l’une d’elles jeta le comte à bas de son cheval (Ist. et chr., t. II, p. 247).
[344] D’après le Religieux de Saint-Denis, (t. I, p. 112), l’armée du comte perdit 5,000 hommes; 6,000, d’après Olivier de Dixmude.
[345] Malgré la panique provoquée dans les rangs de ses auxiliaires, le comte voulait quand même assaillir les Gantois, mais «une grant partie de ceulx de ladicte ville de Bruges se tournèrent contre lui et se mirent avecques ses ennemis et en leur ayde» (Ist. et chr., t. II, p. 258).
[346] Obligé de fuir et de rentrer à Bruges, le comte n’avait pour l’accompagner que 40 hommes (Meyer, fol. 184 rº).
[347] Un nouveau combat eut lieu dans l’intérieur de la ville, où périrent près de 10,000 habitants (Chronographia, t. III, p. 33). Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 118) prétend qu’étant entrés presque sans résistance dans Bruges, sous prétexte d’assister à la procession, les Gantois se ruèrent sur les habitants et en égorgèrent une partie avec les armes qu’ils tenaient cachées.
[348] Le comte perdit son sceau dans la déroute, et trois semaines après, à Lille, dut se servir de celui du sire de Ghistelles (7e Cartulaire de Flandre, cité par Le Glay dans Chr. rimée, p. 104).
[349] Froissart a donné dans sa Chronique de Flandre (Bibl. nat., ms. fr. 5004, fol. 105 vº-108 rº) une rédaction plus détaillée qui nous apprend que ce fut à un bourgeois de Gand, nommé Renier Campion, que le comte dut son salut. La vieille femme qui le cacha chez elle était la veuve Bruynaert (Kervyn, Hist. de Flandre, t. III, p. 486).
[350] Le pillage fut grand (Ist. et chr., t. II, p. 178); d’après Walsingham (t. II, p. 62), 17,000 hommes furent tués dans Bruges.
[351] Un assez grand nombre d’habitants quittèrent alors leur ville et se retirèrent à Tournai avec tout ce qu’ils possédaient (Arch. nat., JJ 122, fol. 37 vº).
[352] Jean de Baronaige figure déjà, quoique non mentionné par Froissart, parmi les défenseurs d’Audenarde en octobre 1379 (Chr. et ist., t. II, p. 165 et 230).
[353] Sur la filiation et les alliances de Thierri d’Anvaing, voy. Kervyn (t. XX, p. 98).
[354] Florent de Heule avait été fait chevalier au siège d’Audenarde en octobre 1379 (Ist. et chr., t. II, p. 166).
[355] Un des premiers actes de Philippe d’Artevelde fut de mettre de nouveaux fonctionnaires à la tête de la ville (Ist. et chr., t. II, p. 248). La Chronique de Flandre donne le nom de l’épicier-hôtelier, Guillaume le Cat (Bibl. nat., ms. fr. 5004, fol. 110 rº), chez qui Philippe organisa la nouvelle administration de Bruges (voy. aussi Kervyn, t. X, p. 460). Philippe avait fait rassembler hors des murs, à l’abbaye de Sainte-Catherine, tous ceux de Bruges qui acceptaient le nouvel état de choses et leur avait fait jurer fidélité; le reste des habitants avait été tué (Ist. et chr., t. II, p. 205), ce qui ne concorde guère avec l’opinion de Walsingham (t. II, p. 62), qui prétend que les procédés des Gantois furent si humains que, trois jours après la prise de la ville, les marchandises recommençaient à affluer à Gand et les marchés à se rouvrir.
[356] Le comte resta caché jusqu’à minuit le samedi (et non le dimanche) et sortit seul et à pied de Bruges (Ist. et chr., t. II, p. 247) «par une fausse porte» (Chr. normande de P. Cochon, p. 170). Il prit aussitôt le chemin de Lille, arriva à Trois-Sœurs, y trouva une jument qui le conduisit jusqu’à Roulers; là il se fit reconnaître «à son hoste du Cornet, qui le monta de bon cheval et le mena jusques en Lille, et ses gens siewirent après luy» (Ist. et chr., t. II, p. 248). D’après la Chronographia (t. III, p. 33), le comte avait deux compagnons de fuite.
[357] «A part les châtellenies de Cassel, de Bourbourg et de Dunkerque, tenues par la dame de Bar, toute la Flandre était perdue pour Clément VII» (Valois, La France et le grand schisme, t. I, p. 261-262).
[358] La défaite du comte fut une occasion pour les gens de Louvain et de Liège de resserrer leur alliance avec les Gantois, et d’échanger avec eux des ambassades (Kervyn, t. X, p. 460).
[359] Une des rédactions des Chroniques de Flandre (Ist. et chr., t. II, p. 205), de même que Meyer (fol. 184 vº), parle de trois portes de Bruges, qui furent détruites dès le 7 mai.
[360] Voy. Ist. et chr., t. II, p. 178.
[361] Ibid., p. 205.
[362] Ces autres villes étaient Damme, l’Écluse, Berghes «et tout le remanant de Flandre» (Ist. et chr., t. II, p. 178 et 248).
[363] Philippe d’Artevelde alla à Courtrai, où il était le 11 mai, avant de se rendre à Ypres, où il était le 24. A la fin de mai, il mettait le siège devant Audenarde (Meyer, fol. 185 vº).
[364] Une chronique française de la Bibliothèque nationale (fr. 17272, fol. 22 vº) qualifie Jacques d’Artevelde de «brasseur de miel.» C’est ainsi que Froissart s’exprime dans sa première rédaction et dans la rédaction du ms. d’Amiens (t. I, p. 127 et 394); mais, dans la rédaction du ms. de Rome (t. I, p. 394), il le nomme simplement bourgeois. Les Grandes Chroniques (t. V, p. 372) disent qu’il «prist à femme une brasseresse de miel;» même leçon dans la Chronographia (t. II, p. 46). Voy. à cet égard Kervyn, t. II, p. 533-539, et t. IV, p. 464-475. Les travaux de M. de Poter sur les Artevelde, dans les publications de l’Académie de Belgique, ont été complétés par M. J. Vuylsteke en 1873 (Eenige Bijzonderheden over de Artevelden).
[365] Pour essayer de paralyser le commerce des villes révoltées, le comte signe à Lille, le 15 mai 1382, des lettres par lesquelles il déclare ne plus prendre «sous sa protection et sauve-garde les marchands étrangers étant en Flandre, à cause de la rebellion des habitants de ce pays» (Pièce des Arch. du Nord, analysée par Le Glay, Chr. rimée, p. 103). D’après Walsingham (t. II, p. 62), le comte se tint à Saint-Omer pendant le siège d’Audenarde.
[366] Gilbert de Leeuwerghem, écuyer, était capitaine d’Audenarde à la date du 8 avril 1382 (Le Glay, Chr. rimée, p. 103). Il devint plus tard chambellan du duc de Bourgogne.
[367] Jean de Heule était un des défenseurs d’Audenarde en 1379 (Ist. et chr., t. II, p. 165 et 230).
[368] Cet écuyer appartenait sans doute à la famille de Nicolas Zannequin, capitaine des Flamands, tué à la bataille de Cassel.
[369] D’après le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 170), l’armée de Philippe d’Artevelde comptait 300 archers anglais, 40,000 Gantois et un grand nombre de bannis et de condamnés.
[370] Nous voyons Tristan de Lambres, écuyer, tenir un écu aux obsèques du comte de Flandre (Kervyn, t. X, p. 282).
[371] M. Kervyn veut reconnaître cette grosse pièce de siège «dans le canon gigantesque placé aujourd’hui à Gand,» près du marché du Vendredi (t. X, p. 461).
[372] Belgique, prov. de Flandre occidentale, sur la rive gauche de la Lys.
[373] Belgique, prov. de Flandre occidentale. La ville d’Helchin «estoit enclavée ou royaume de Franche» (Ist. et chr., t. II, p. 178).
[374] Le Religieux de Saint-Denis parle d’un défi que le seigneur d’Heerzele aurait envoyé au comte (t. I, p. 172); il est plus probable d’admettre que ce fut entre Daniel de Halluin et le sire d’Heerzele qu’eut lieu, sous les murs d’Audenarde, une joute dont parle une chronique française (Bibl. nat., fr. 17272, fol. 43 vº et 44 vº).
[375] Le roi se trouve à Compiègne du 8 au 11 juillet 1382 (Petit, Séjours de Charles VI, p. 14).
[376] Le comte, qui réside à Hesdin au commencement du mois de juin, approuve, à la date du 4, la défense faite par le bailli aux habitants de Termonde de sortir de la ville (Chr. rimée, p. 104). Le 26 août, il paie .VI. livres .II. sols «au Grand Coppin pour les fraiz des justices fais à Hesdin de .III. conspirateurs de Flandres» (Ibid., p. 105).
[377] A Bapaume, le comte fait décoller les otages de la ville de Courtrai, qui vient de se rendre aux Gantois; de Douai, il envoie les otages d’Ypres à Bapaume, à Hesdin et ailleurs (Ist. et chr., t. II, p. 206).
[378] C’est au mois d’août que fut convoquée à Compiègne l’assemblée des nobles et des prélats (Terrier de Loray, Jean de Vienne, p. 167). Le roi et le duc de Bourgogne s’y trouvaient ensemble le 15 (Petit, Séjours de Charles VI, p. 14, et Itinéraires, p. 152).
[379] Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 70) raconte d’une autre façon l’origine de l’emblème adopté par Charles VI, qui aurait pris à la chasse un cerf, porteur d’un collier sur lequel étaient gravés les mots: Cæsar hoc mihi donavit. Le récit de Froissart faisant allusion à un cerf volant a au moins le mérite d’expliquer toutes les particularités de l’animal cher au roi.
[380] La Chronographia (t. III, p. 34-35) fait remonter antérieurement (au 24 juin 1382) l’envoi d’une lettre de Philippe d’Artevelde, demandant au roi de France, qu’il appelle son seigneur, de prendre en main le gouvernement des Flandres en lieu et place du comte, s’il ne voulait pas voir le roi d’Angleterre se substituer à lui. Les Flamands ne demandaient du reste qu’à traiter; mais le comte de Flandre et le duc de Bourgogne poussaient au contraire le roi à faire la guerre (Chr. des Quatre Valois, p. 305).
[381] Ce messager, qui se nommait Hennequin et avait appris le français à la cour de France, fut accueilli par le duc de Bourgogne avec des insultes (Chronographia, t. III, p. 34), mais fut laissé en liberté, dit le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 172). Froissart semble être plus dans la vérité, quand il avance qu’on le garda plus de six semaines en prison, car cette arrestation fut un des griefs de Philippe d’Artevelde contre le roi (cf. dans notre texte p. 261 et 277).
[382] Peu de temps après sa lettre du 24 juin (voy. plus haut, note 380), Philippe d’Artevelde avait entamé des négociations avec l’Angleterre, et aux dates des 11 et 15 juillet et du 18 août 1382, nous trouvons la mention de paiements faits soit à un envoyé de Philippe, soit à Richard Hereford, héraut, à Edmond Halstede, Richard Wodehall et George de Ffelbrigg, écuyers, députés vers les Gantois (Rec. Off., Issue Rolls 305, m. 9, 11 et 13). A la date des 19-24 août figure aussi dans les comptes de la ville de Gand l’embarquement des échevins de Gand Michiel Boene et Jan de Hert, et à la date du 13 septembre le départ pour l’Angleterre de Laurent de Maech, de Jan de Jonghe et de Jan uten Broucke (Rekeningen, p. 328-329).
[383] Voy. le passage relatif à cet emprunt de 200,000 florins ou 50,000 marcs dans la rédaction du ms. de Rome, t. II, p. 256-257.
[384] Philippe d’Artevelde était à Bruges du 4 au 8 septembre 1382; nous le trouvons sous les murs d’Audenarde ou à Edelaere du 12 septembre à la fin de novembre (Rekeningen, p. 328-331).
[385] Le récit de Froissart renferme plus d’une erreur et plus d’une confusion dans l’énumération des ambassadeurs flamands. Cette ambassade se composait en effet de 12 membres, dont les noms nous ont été conservés par les lettres de créance qui leur furent données le 14 octobre 1382. C’étaient Willem van Coudenberghe, Willem vanden Pitte, Race vander Voerde, Jan van Waes et Michiel Boene, représentant Gand; Lodewijc de Vos, Jacop de Scoteleere, Jacop de Bruwere et Willem Matten, représentant Bruges; Gillis Tant, Jacop Moanin et Lamsin de Borchgrave, représentant Ypres (Rekeningen, p. 457-459; voy. aussi Gachard, Mémoires de l’Académie de Belgique, t. XXVII, p. 37). Aux cinq envoyés de Gand étaient adjoints Gillis van Wijnvelde, Martin van Erpe et Pieter van Beerevelt (Rekeningen, p. 330).
[386] François Ackerman ne pouvait faire partie de l’ambassade, étant à cette époque parti pour la Rochelle à la tête d’une flotte (Rekeningen, p. 345).
[387] Mentionné plusieurs fois dans les Rekeningen der Stad Gent (p. 278, 298 et 310).
[388] Ce Louis de Vos est peut-être le même que ce bourgeois de Gand, qui, en 1383, à la bataille de Dunkerque, fut fait chevalier (Kervyn, t. X, p. 225).
[389] Nous trouvons un Jean de Scotelaere mentionné en 1380 dans les Rekeningen (p. 184); mais il est à remarquer que l’envoyé de Bruges se nommait Jacques et non Jean.
[390] Martin vande Water fut le successeur, en 1384, de l’évêque urbaniste de Gand, Jean de West; il ne faisait pas partie de l’ambassade (cf. Kervyn, t. X, p. 463).
[391] Le nom de Bruwere, qui appartient ici à un bourgeois de Bruges, est fréquent à Gand (Rekeningen, p. 64, 84 et 97).
[392] Ce clerc, dont le nom est supprimé dans la plupart des manuscrits, est appelé Bande Quintin dans l’un (c’est la leçon que nous avons adoptée) et Hewart de Sueskes dans un autre; mais ces noms sont tout à fait fantaisistes. Nous avons consulté à ce sujet M. Julius Vuylsteke, dont la compétence est grande pour tout ce qui regarde l’histoire de Gand. Il nous a gracieusement répondu et sa conclusion est que le personnage en question ne peut être que maître Willem de Coudenberghe, l’un des ambassadeurs. Malgré la valeur de cette autorité, nous croyons qu’il faut plutôt reconnaître dans le clerc de Froissart, parent de Philippe d’Artevelde, Martin van Erpe, neveu de Philippe et plus tard un de ses héritiers, un de ceux qui avaient été adjoints à l’ambassade (voy. p. LXXI, note 385). En faisant de ce clerc anonyme le successeur prématuré de l’évêque urbaniste Jean de West, Froissart l’identifiait avec Martin vande Water, qu’il avait déjà mentionné à tort comme accompagnant l’ambassade.
[393] Jean de West, évêque urbaniste de Gand, que Froissart semble avoir confondu avec l’échevin Jan van Waes, suivi dans cette erreur par Meyer (fol. 186 vº) et par Kervyn de Lettenhove (Histoire de Flandre, t. III, p. 505), a laissé peu de traces dans l’histoire de Gand. Cet ancien doyen de Tournai, nommé par les Gantois, en haine de la France clémentine, évêque de Tournai à la place de Pierre d’Auxy, avait été pourvu en 1380 de bulles régulières par Urbain VI (Valois, La France et le grand schisme, t. I, p. 261). C’était un grand clerc, disent les chroniques du temps (Ist. et chr., t. II, p. 175; dom Smet, Rec. des chr. de Fl., t. III, p. 273); il mourut en 1384 et fut enterré dans l’abbaye de Saint-Victor de Waestmunster près de Termonde, revêtu de ses habits pontificaux (Gallia christiana, t. III, col. 229).
[394] Les ambassadeurs qui vinrent recevoir leurs instructions de Philippe d’Artevelde étaient à Edelaere du 30 septembre au 2 octobre; ils partirent le 17 (Rekeningen, p. 329-330).
[395] Ce Jean de Caumont semble devoir être nommé Raymond (P. Anselme, t. IV, p. 481). Par contre, nous trouvons un Jean de Caumont, sans doute frère de Nompar de Caumont (Ibid., t. IV, p. 470), écuyer en Flandre et à l’Écluse en 1387 et 1388 (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 622).
[396] Perducat d’Albret, que nous voyons le 6 mai 1381 recevoir du roi d’Angleterre la confirmation du don de la ville de Bergerac, qu’il avait reçue précédemment du roi Charles V, se retrouve à la Rochelle, après le 6 mai 1381 (Labroue, Le livre de vie, p. 154) et à Londres lors de l’insurrection de 1381 (voy. plus haut, p. XXXI), reçoit le 6 septembre le don de la baronnie de Caumont et autres lieux (Rec. Off., Privy Seals 472, nº 1901), après avoir reçu le 1er du même mois les terres du seigneur de Langoiran rebelle (Ibid., 471, nº 1897). Il reçoit le 25 octobre un don d’argent (Rec. Off., Issue Rolls 304, m. 5), le 6 mai 1382, le château de Verteuil-de-Castelmoron (Labroue, p. 159); enfin, le 26 juillet de la même année, 50 livres à valoir sur une somme promise par le roi Édouard. Cette somme de 50 livres est délivrée à «Bertucato de la Brette de dominio Aquitannie, nuper capto de guerra in servicio regis per gentes francigenas, inimicos regis, et pro instante prisonario existenti» (Rec. Off., Issue Rolls 305, m. 12). Sur Perducat d’Albret, alors qu’il était au service de la France, voy. une note de Siméon Luce (t. VII, p. CIV, note 2).
[397] La note précédente montre que Perducat d’Albret ne mourut que passé le 26 juillet 1382, au moins près d’un an après avoir été mis en possession de la baronnie de Caumont.
[398] Les ambassadeurs flamands étaient porteurs d’instructions que nous résumons d’après le texte qu’en a donné Kervyn (t. X, p. 464-466). Ils demandaient la confirmation des privilèges à eux accordés par les rois d’Angleterre, l’établissement à perpétuité en Flandre de l’estaple de la laine, la protection par une flotte anglaise du commerce que la Flandre entretenait avec la Rochelle et autres villes du continent, le paiement par termes de la somme de 140,000 livres sterling octroyées autrefois aux Flandres par le roi Édouard, enfin l’expulsion hors du territoire anglais des réfugiés flamands. Les ambassadeurs recevaient des présents du roi à la date du 25 octobre 1382 (Rec. Off., Issue Rolls 305, m. 3) et, le 31, Jean Morewell les accompagnait jusqu’à Sandwich (Ibid.), comme il l’avait fait précédemment pour une autre ambassade (Ibid. 306, m. 1), et retenait des bateaux pour leur traversée (Ibid. 305, m. 3).
[399] A la date du 20 décembre 1382, Philippe d’Artevelde recevait du roi d’Angleterre une certaine somme à valoir sur les 100 marcs représentant jusqu’au 14 novembre les arrérages d’une pension viagère de 12 sous par jour à lui accordée autrefois par le roi Édouard III (Rec. Off., Issue Rolls 306, m. 9).
[400] Au cours du siège, Philippe manqua de s’emparer de la ville sans coup férir, car les chevaliers, se plaignant de ne pas recevoir leur solde, étaient décidés à abandonner le service du comte. Les bourgeois intervinrent, et grâce à un changeur de Valenciennes, Pierre Rasoir, les choses restèrent en l’état. Voy. de longs détails sur cette négociation dans la Chronique de Flandre de Froissart (Bibl. nat., ms. fr. 5004, fol. 138 rº-142 vº). Pendant que les Gantois étaient ainsi occupés par le siège, nous trouvons, à la date du 28 septembre, la mention d’un paiement fait par le comte à un garçon qui aurait mis le feu au logis de Philippe d’Artevelde (Chr. rimée, p. 106). Cette maison n’est sans doute pas celle que son père possédait à Gand place de la Calandre, à côté de l’hôtel de Masmines (Kervyn, t. II, p. 537), et que l’on montrait encore au XVe siècle (Kervyn, t. IV, p. 473).
[401] Malgré des avis contraires qui se manifestèrent jusqu’au dernier moment, le roi, influencé par le duc de Bourgogne, qui plaidait la cause de son beau-père (Chr. du bon duc Loys, p. 167), était décidé à intervenir dès le mois d’août; et le 18 il allait à Saint-Denis prendre l’oriflamme qui fut remise à Pierre de Villiers (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 176). Pendant ce temps, la campagne se préparait secrètement et sous l’apparence d’un projet d’expédition en Angleterre. C’est ainsi que la compagnie de Jean de Vienne, rassemblée à Orléans, ne prit qu’à la fin de septembre le chemin du nord (Terrier de Loray, Jean de Vienne, p. 167).
[402] L’évêque d’Auxerre, Guillaume d’Estouteville, fut transféré à Lisieux le 18 septembre 1382; son successeur, Ferri Cassinel, fut installé sur son siège avant le 22 octobre 1382.
[403] Pierre Aycelin de Montaigu.
[404] Gui de Honcourt, chevalier, au service du duc d’Anjou en 1379, gouverneur du bailliage d’Amiens en 1385 (Bibl. nat., Clair. vol. 60, nos 14 et 63), était seigneur de Laidain et de Fontaines, conseiller du roi (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 1530) en 1387, et plus tard bailli de Vermandois. Nous l’avons déjà mentionné à Béthune et à Ham en 1380 (t. IX, p. CII).
[405] Ces commissaires, auxquels une chronique de Flandre ajoute Enguerran de Hedin (Ist. et chr., t. II, p. 260), arrivaient en octobre à Tournai (Chronographia, t. III, p. 40) et demandaient par deux fois un sauf-conduit à Philippe d’Artevelde pour aller traiter avec lui, mais celui-ci refusa insolemment une première fois de Gand à la date du 10 octobre, une seconde fois d’Edelaere à la date du 14 (Ist. et chr., t. II, p. 261-262). Une autre rédaction note cependant que quelques-uns des commissaires allèrent à Audenarde parlementer avec Philippe (Ibid., p. 207).
[406] Jean Bonenfant, bourgeois de Tournai, premier échevin de Saint-Brice en 1379, était marchand de vins (Kervyn, t. XX, p. 357).
[407] Sur Jean Piétart, bourgeois de Tournai, tanneur, plusieurs fois mayeur des échevins de Saint-Brice, voy. Kervyn (t. XXII, p. 358-359).
[408] Cette lettre du 20 octobre a été publiée par M. J. Vuylsteke dans les Rekeningen der Stad Gent (p. 461-463) d’après un ms. de Gand qui offre quelques variantes avec notre texte et modifie même le sens de toute une phrase; c’est ainsi qu’à la p. 276, l. 19-22, au lieu de mais il... entre nous (leçon qui se retrouve à peu près semblable dans tous les mss., même ceux de la Chronique de Flandre, cf. Bibl. nat., fr. 5004, fol. 145 rº), on lit dans le ms. de Gand: mais il vous samble que, selonc nostre response à vous sur ce envoiée que nous n’avons volenté de entendre à la voye du traitié; sur quoy fermement sachiés que nul traitié n’enquerrés entre vous.
[409] Nous ne trouvons ni dans les Séjours de Charles VI ni dans les Itinéraires de M. Petit la mention à cette date du séjour à Péronne du roi ou du duc de Bourgogne.
[410] «Pluiseur noble du conseil du roi ne consillèrent mie que li rois entreprinst le fait, pour ce que li Flamenc estoient fort et douté, et pour ce qu’il sambloit à aucuns que li contes n’avoit mie en temps passé obey à la couronne de Franche dont il devoit le conté de Flandres tenir en pairie.» Ce qui décida l’intervention royale fut la promesse que le comte ferait hommage de son comté au roi (Ist. et chr., t. II, p. 207). On feignait du reste de ne prendre aucune décision ferme, et il fut convenu que le roi irait d’abord à Arras «et là se prendroit la conclusion de ce qu’il devroit faire» (Ibid., p. 262).
[411] C’est vers la mi-octobre, à Arras, que devaient se réunir les gens d’armes (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 174). La Chronographia fixe le rendez-vous à Corbie et à Péronne pour le 20 octobre (t. III, p. 39).
[412] Quoi qu’en dise Froissart, la distribution des vivres fut moins qu’assurée et l’armée royale, ne recevant pas de solde, pilla la province d’Artois, abandonnée aux hommes et aux chevaux (Ist. et chr., t. II, p. 210; cf. Chronographia, t. III, p. 41).
[413] C’est de Compiègne que Charles VI partit pour la Flandre; et avant son départ, le 28 octobre, il écrivait une lettre au bailli de Rouen pour presser l’envoi d’une troupe de 100 arbalétriers (Bibl. nat., Portefeuilles Fontanieu, vol. 99-100, fol. 152-156). Les diverses chroniques fournissent des dates différentes pour l’arrivée de Charles VI à Arras. D’après les Séjours de Charles VI, le roi était les 30 et 31 octobre à Nesle, le 1er novembre à l’abbaye de Saint-Nicolas d’Arrouaise et le 3 à Arras. Le prince Louis, frère du roi, vint aussi à Arras, mais le conseil décida son éloignement, voulant assurer la succession au trône, au cas où il arriverait malheur au roi (Ist. et chr., t. II, p. 210-211). L’armée royale était forte de 10,000 hommes, sans compter les arbalétriers, les gens de pied, les troupes légères et les valets d’armée (Religieux de Saint-Denis, t. I, p. 188).
[414] C’est à l’abbaye de Saint-Nicolas d’Arrouaise, le 1er ou le 2 novembre, que le comte de Flandre «fist hommage au roy de toutes les terres qu’il devait tenir du roy et du royaume» (Ist. et chr., t. II, p. 210). Le comte était du reste arrivé à Arras bien avant Charles VI, puisqu’à la date du 26 octobre il donnait quittance en cette ville à Gilles Basin, son panetier, d’une certaine somme empruntée pour lui (Chr. rimée, p. 106).
[415] D’après le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 190), le roi, avant de commencer la campagne, fit sommation de déposer les armes et de rentrer dans le devoir à Philippe d’Artevelde, qui refusa. C’est sans doute une allusion à l’échange de correspondances qui eut lieu précédemment entre Philippe et les commissaires royaux.
[416] Nord, arr. de Lille, sur la rive droite de la Lys; la partie belge de la ville est sur la rive gauche.
[417] Nord, arr. d’Hazebrouck, sur la Lys.
[418] Nord, arr. d’Hazebrouck, au confluent de la Lys et de la Lawe.
[419] Nord, arr. d’Hazebrouck, sur la Lys.—Les escarmouches furent nombreuses sur les bords de la Lys (Arch. nat., JJ 126, fol. 144).
[420] Belgique, prov. de Flandre occidentale, sur la Lys.
[421] Cette escarmouche doit se placer au moment où le roi avait déjà quitté Arras. D’après une chronique française (Bibl. nat., fr. 17272, fol. 43 rº), le Hase de Flandre était accompagné de Henri d’Antoing, maréchal du comte, du seigneur de Brugdam et de Guillaume, bâtard de Poitiers, ayant avec eux 120 hommes d’armes. Ils passèrent la Lys et mirent en fuite les Gantois, qui gardaient le pont de Commines; mais, surpris dans leur sommeil par 8,000 Yprois, ils perdirent 56 hommes d’armes et durent se réfugier à Lille auprès du comte.
[422] Sur ce personnage qui, en 1380, devant Péronne, fut fait prisonnier par les Anglais (t. IX, p. CII), voy. Kervyn, t. XXIII, p. 69.
[423] Henri de Duffle était fils de Gauthier de Duffle et d’Élisabeth d’Oosterhout (Kervyn, t. XXI, p. 118).