Chroniques de J. Froissart, tome 10/13 : $b 1380-1382 (Depuis l'avènement de Charles VI jusqu'au commencement de la campagne de Flandre)
20§ 286. Ne demora gaires de temps puissedi que
messires Daniel de Halluin, establis capitaine souverain
d’Audenarde, s’en vint, à toute la charge que avoir
deubt et que baillie lui fu de par le conte, bouter
dedans la ville d’Audenarde, dont ceulx qui i estoient
25furent tous resjoïs; et i entrèrent le dis et setime jour
dou mois de mai et s’i tinrent toute la saison très
honnourablement, ensi que vous orrés recorder avant en
l’istoire.
Avoec messire Daniel de Halluvin estoient de gens
30d’armes messires Loïs et messires Ghillebers de
Lieureghien, messires Jehans de Helle, messires Florens
[246] de Heule, messires Blanchars de Calonne, li sires de
Rassenghien, messires G[e]rars de Marqueillies, Lambrot
de Lambres, Enguerrammet Zendequin, Morelet
5de Hallwin, Hanghenardin et plusieurs autres chevaliers
et escuiers de Flandres, d’Artois et de la chastelerie
de Lisle, et tant que il se trouvoient bien cent et
cinquante lances de bonnes gens d’armes, hardis et
entreprendans et tous reconfortés d’attendre le siège.
Messires Daniel de Halluvin, qui cappitaines estoit,
10n’encloï en la ville d’Audenarde avoec lui fors toute
fleur de gens d’armes, et bien li besoingna.
§ 287. Quant Philippes d’Artevelle, qui se tenoit à
Gand, entendi que ceulx d’Audenarde estoient ensi
rafreschi de gens d’armes et de pourveances, si dist
15que il i pourverroit de remède et que ce ne faisoit mie
à souffrir, car c’estoit trop grandement ou prejudice
et [des]honneur dou païs de Flandres que celle ville se
tenoit là ensi; et dist que il i venroit mettre le siège et
jamais ne s’en partiroit si l’aroit abatue et tous ceulx
20mors qui dedans estoient, chevaliers et autres. Adont
fist il un mandement par tout le païs de Flandres que
tous feussent apparilliés et venus le nuevime jour du
mois de juing devant Audenarde. Nuls n’osa desobeïr;
tous s’apparillièrent des bonnes villes de Flandres et
25dou Francq de Bruges, et vinrent mettre le siège devant
Audenarde, et s’estandirent par champs, par prés,
par marès tout à l’environ. Et là estoit Philippes d’Artevelle,
leurs souverains cappitaines, par qui il s’ordonnoient
tous, qui tenoit grant estat devant Audenarde.
30Adont fist il une taille en Flandres que chascuns
feus toutes les sepmaines pai[er]oit quatre gros; [si
[247] porteroit le riche le povre]. De ceste taille acquist et
assembla Philippes grant argent, car nuls ne nulle
n’[estoit] excusés ne deportés que il ne paiast; car il
avoit ses sergens espars parmi Flandres pour faire
5paier povres et riches, volsissent ou non. Et disoit on
que il avoit à siège devant Audenarde, quant il furent
tout assemblé dou païs de Flandres, plus de cent mille
hommes, et fisent ces Flamencq au dessus d’Audenarde
en l’Escaut fichier et planter grans [et] gros mairiens,
10par quoi point de navire de Tournai ne peust venir en
Audenarde. Et avoient de toutes choses en l’ost à
planté, halles de draps, de pelleteries et de merceries
et marchié tous les samedis; et leur apportoit on des
villages environ toutes choses de doulceurs, fruits,
15beurres, laitaiges, fromages, poullailles et autres
choses, et avoit en l’ost tavernes et cabarès ossi boins
et ossi plantureux comme à Bruges ou à Bruxelles, et
vins de Rin, de Poitou, de France, garnaces, malevaisées
et autres vins estranges et à bon marchié. Et
20pouoit on aler, passer, venir et retourner parmi leur
host saulvement et sans peril, voires ceulx de Hainnau,
de Braibant, d’Alemaigne et dou Liège, mais non
ceulx de France.
§ 288. Quant messires Daniaulx de Hallwin, capitaine
25d’Audenarde, entra premierement en la ville, il
fist toutes les pourveances departir onniement et donner
à chascun, scelon lui et à sa charge, sa portion, et
renvoia tous les chevaulx sur quoi il estoient venu, et
fist toutes les maisons près des murs abatre ou couvrir
30de terre pour le trait dou feu des canons, car en
l’ost il en avoient merveilleusement grant fuison; et
[248] fist toutes les femmes et les enfans et les anchiennes
gens logier ens es moustiers et plusieurs vuider la
ville; et ne demora gaires de chiens en la ville que
tous ne feussent mors ou jettés ens es fossés ou en la
5rivière. Si vous di que les compaignons qui là estoient
en garnison faisoient souvent de belles issues dou soir
et dou matin, et portoient à ceulx de l’ost grant
domaige. Et là avoit entre eulx deux escuiers d’Artois,
frères, Lambrot de Lambres et Tristan. Chil doi
10par plusieurs fois i fisent de grans apertises d’armes,
et ramenoient souvent des pourveances de l’host et des
prisonniers, voulsissent ou non leurs ennemis. Ensi se
tinrent il tout l’esté, et estoit l’intention de Philippe
d’Artevelle et de son conseil que il seroient là tant que
15il les affameroient, car à l’assaillir il leur cousteroit trop
grandement [de leurs gens], et fisent faire ceulx de Gand,
ouvrer et charpenter à force sur le mont d’Audenarde
un engin merveilleusement grant, liquels avoit vint piés
de large et vint piés jusques à l’estaige et quarante
20piés de long, et appelloit on cel engin un mouton,
pour jetter pierres de fais dedans la ville et tout effondrer.
Encores de rechief, pour plus esbahir ceulx de
la garnison d’Audenarde, il firent faire et ouvrer une
bombarde merveilleusement grande, laquelle avoit cinquante
25et trois pols de bée et jettoit quarreaux merveilleusement
grans, gros et pesans; et, quant celle
bombarde desclicquoit, on l’ooit par jour bien cinq
lieues loing et par nuit de dix, et menoit si grant tempeste
au desclicquer que il sambloit que tous les deables
30d’enfer feussent sur le chemin. Encores fisent
faire ung engien les Gantois et assoir devant la ville,
qui jettoit vint croiseules de cuivre tout boulant. De
[249] tels engiens, de canons, de bombardes, de truies et de
moutons se mettoient en paine ceulx de Gand de adomagier
ceulx de Audenarde; et de tout ce se confortoient
bellement les compaignons qui dedans estoient,
5et remedioient à l’encontre, et faisoient des issues
trois ou quatre la sepmaine, dont il avoient plus d’onneur
que de blasme et de proufit que de domaige.
§ 289. Entretemps que on seoit devant Audenarde,
se departirent bien douse cens hommes de l’ost et s’avisèrent
10que il iroient voir là le plat païs et abatre et fuster
les maisons des chevaliers qui issus de Flandres
estoient et venus demorer en Hainnau, en Braibant et
en Artois, eulx, leurs femmes et leurs enfans. Si acomplirent
tous leurs propos chil routier et fisent mout de
15desrois parmi Flandres, et ne laissièrent oncques maisons
ne ostels de gentils hommes, que tous ne feussent
ars et rués par terre. Et s’en vinrent de rechief à Male,
l’ostel dou conte, et le parabatirent, et trouvèrent le
repos où li contes avoit esté mis d’enfance, et le despechièrent
20par pièces, et le cuvelette où on l’avoit baignié
et la despechièrent ossi toute. Et abatirent la
chappelle et aportèrent la cloche, et puis s’en vinrent
[à] Bruges, et là trouvèrent il Piètre dou Bos et Piètre
le Wintre, qui leur fissent bonne chière, et, de ce que
25il avoient fait, il [leur] dissent que il avoient trop
bien exploitiet.
Quant chil routier se furent rafresqui quatre jours,
il prissent leur chemin vers le pont à Warneston, et
passèrent le rivière dou Lis et s’en vinrent devant le
30ville de Lille, et abatirent aucuns moulins à vent et
boutèrent le feu en aucuns villages devers Flandres.
[250] Adont s’armèrent cil de Lille et s’en vuidièrent à piet
et à cheval plus de quatre mille; et en i ot ratains de
ces Flamens: si en i eut des mors et des pris à qui on
trencha depuis à Lille les testes, et, se il euissent esté
5bien poursieui, ja piés n’en fust escapés. Toutesfois,
cil routier de Gand entrèrent en Tournesis et i fissent
moult de desrois et ardirent la ville de Helchin et des
autres villages environ qui sont dou roiaulme de
France, et retournèrent à tout grant proie au siège
10d’Audenarde.
Ces nouvelles vinrent au duc de Bourgongne, qui
se tenoit à Bapaumes en Artois, comment li Gantois
avoient courut, ars et pilliet sour le roiaulme de
France. Si en escripsi tantos tout le convenant li dus
15de Bourgongne devers son nepveut le roi de France,
qui se tenoit à Compiègne, et aussi au duc de Berri,
son frère, et au duc de Bourbon et au conseil dou roi,
afin que il en euissent avis, et ne vosist mie li dus de
Bourgongne que ce ne fust avenut et que li Flament
20euissent autrement fait, car il suposoit bien que encores
en conven[r]oit ensonniier le roi de France: autrement
ses sires li contes ne revenroit jamais à l’iretage
de Flandres; et ossi, tout considéré, ceste guerre le
regardoit trop grandement, car il estoit de par sa
25femme, après la mort de son signeur le conte, hiretiers
de Flandres.
§ 290. En che tamps se tenoit li contes de Flandres
à Hesdin. [Si] li fu recordé comment li routier de Gand
avoient esté à Malle et abatu l’ostel ou despit de lui,
30et le cambre où il fu nés arse, et les fons où il fu
batissiés rompus, et le repos où il fu couchiés enffes,
[251] armoiiés de ses armes, qui estoit tout d’argent, et la
cuvelette ossi où on l’avoit d’enffanche bagniet, qui
estoit d’or et d’argent, toute deschirée et aporté[e] à
Bruges, et là fait leurs galles et leurs ris; [ce] li vint
5et tourna à grant desplaissance.
Si eut li contes, lui estant à Hesdin, tamainte imagination,
car il veoit tout son païs perdu et tourné
contre lui, excepté Tenremonde et Audenarde, et ne
veoit nul recouvrier de nul costé, fors de la poissance
10de France. Si s’avisa, tout considéré, que il venroit
parler à son fil le duc de Bourgongne, qui se tenoit
à Bappaumes, et li remonstrer ses besongnes. Si se
departi de He[s]din et s’en vint à Arras, et là se
repossa deus jours. A l’endemain il vint à Bappaumes;
15si descendi à l’ostel dou conte, qui estoit siens, car
pour ce tamps il estoit contes d’Artois, car sa dame
de mère estoit morte. Li dus de Bourgongne, ses fils,
eut grant compation de lui et le reconforta moult
doucement, quant il l’eut oï complaindre, et li dist:
20«Monsigneur, par la foi que je doi à vous et au roi, je
n’entenderai jamais à autre cose si serés resjoïs [de
vos] mescances, ou nous parperderons tout le demorant,
car ce n’est pas bon ne cose deue de tel ribaudaille,
comme il sont ores en Flandres, laissier gouvrener
25un païs, et toute chevalerie et gentillèce en
poroit estre honnie et destruite, et en consequent
sainte crestiennetté.» Li contes de Flandres se reconforta
parmi tant que li dus de Bourgongne li eut en
convenant de aidier, et prist congiet à lui et s’en revint
30en la chitté d’Arras. A ce jour i tenoit li contes de
Flandres plus de deus cens hommes des bonnes villes
de Flandres [ostagiers], et estoient au pain et à l’aighe
[252] en diverses prisons, et leur disoit on tous les jours
que on leur trenceroit les testes, ne il n’en atendoient
autre cose. Quant li contes fu venus [à] Arras, il les fist
en l’onneur de Dieu et de Nostre Dame tous delivrer,
5car bien veoit, à ce qui avenoit en Flandres, que il
n’avoient nulles coupes, et leur fist jurer à estre bons
et loiaux envers lui, et puis leur fist delivrer à cascun
or et argent pour aler à Lille ou à Douai ou ailleurs, là
où mieux leur plairoit, dont li contes acquist grant
10grace. Et puis se departi li contes d’Arras, et s’en
retourna à He[s]din, et là se tint une espasse.
§ 291. Li dus de Bourgongne ne mist mies en oubli
les convenances qu’il avoit eues à son signeur de père,
le conte de Flandres. Si se departi de Bappaumes,
15messire Gui de la Tremoulle en sa compaignie et messire
Jehan de Viane, amiral de France, qui rendoient
grant paine de conseil à ce que li contes fust confortés;
et cil doi estoient li plus grant et li plus haut de
son conseil. Tant chevaucha li dus de Bourgongne
20avoecques sa route que il vint à Senlis, où li rois
estoit et si doi oncle, Berri et Bourbon. Si fu là
recheus à joie et puis demandés des nouvelles de
Flandres et dou siège d’Audenarde. Li dus de Bourgongne,
à ces premières parolles, en respondi moult
25sagement au roi et à ses oncles; et, quant che vint au
loisir, il traïst à une part son frère le duc de Berri, et
li remonstra comment cil Gantois orgilleux se mettoient
en paine de destruire toute gentillèce, et ja
avoient il ars et pilliet sus le roiaulme de France, qui
30estoit une cose moult prejudiciable, à la confusion et
vitupère dou roiaulme, et que on ne leur devoit mies
[253] souffrir. «Biaux frères, li dist li dus de Berri, nous
en parlerons au roi. Nous sommes, je [et] vous, li doi
plus hault de son conseil: le roi enfourmé, nuls n’ira
au devant de nostre entente; mais, à esmouvoir
5guerre le roi de France et le roiaulme à Flandres, qui
ont esté en bonne pais ensamble, il convient que il i
ait title et que li baron de France i soient conjoint.
Autrement nous en seriens demandé et encoupé, car li
rois est jones, et sévent bien toutes gens que il fera
10en partie ce que nous vorons et li consillerons. Se biens
l’em prendoit, la cose se paseroit en bien; se maus
li en venoit, nous en seriens demandé et trop plus
blasmé que li autre et à bonne cose, et diroit on partout:
«Veés les oncles dou roi, le duc de Berri et le
15duc de Bourgongne, comment il l’ont consilliet jovenement!
Il l’ont bouté en guerre et le roiaulme de
France, dont il n’eust que faire.» Pour quoi je di,
biau frère, que nous meterons ensamble le grigneur
partie des prelas et des nobles dou roiaulme de France
20et leur remonsterons, le roi present, vous personnellement
à qui il en touche pour l’iretage de Flandres,
toutes ces incidensses. Nous [verrons] tantos la generale
volenté dou roiaulme.» Respondi li dus de Bourgongne:
«Biaux frères, vous parlés bien, et ensi sera
25fait com vous le dittes.»
A ces parolles evous le roi, qui entra en la cambre
où si doi oncle estoient, un esprivier sus son puing, et
se feri en leurs parolles, et leur demanda moult liement
en riant: «De quoi parlés vous maintenant, mi
30bel oncle, en si grant conseil? Je le saroie volentiers,
se c’est cose que on puist savoir.»—«Oïl, Monsigneur,
dist li dus de Berri, qui fu avissés de parler,
[254] car à vous en apartient de ce conseil grandement. Veschi
vostre oncle, mon frère de Bourgongne, qui se
complaint à moi de ceulx de Flandres; car li villain de
Flandres ont bouté hors de leurs hiretages le conte de
5Flandres, leur signeur, et tous les gentils hommes, et
encores sont il à siège devant la ville d’Audenarde
plus de cent mille Flamens, qui ont là assis grant fuisson
de gentils hommes, et ont un cappitaine qui s’appelle
Phelippes d’Artevelle, pur Englois de corage,
10liquels a juret que jamais de là ne partira si ara sa
volenté de ceulx de sa ville, se vostre poissance ne
l’en liève, tant i a il reservé. Et vous, qu’en dites?
Volés vous aidier vostre cousin de Flandres à raquerir
son hiretage, que chil villain par orguoel et cruaulté
15li tollent et efforcent?»—«Par ma foi, respondi li
rois, biaus oncles, oïl, je en sui en très grant volenté,
et, pour Dieu, que nous i alons: je ne desir autre cose
que moi armer, et encores ne m’armai je onques. [Si]
me fault il, se je voel resgner en poissance et en honneur,
20aprendre les armes.»
Chil doi duc regardèrent l’un l’autre, et leur vint
grandement à plaissance la parolle que li rois avoit
respondu; et dist encores li dus de Berri: «Monsigneur,
vous avés bien parlé, et à ce faire vous estes
25tenus par pluiseurs raisons. On tient la conté de Flandres
dou demaine de France, et vous avés juré, et
nous pour vous, à tenir en droit vos hommes et vos
liéges, et ossi li contes de Flandres est vos cousins, et
si portés de ses cauches, par quoi vous li devés
30amour; et, puisque vous en estes en boine volenté,
ne vous en ostés jamais, et en parlés enssi à tous
ceulx qui vous en parleront, car nous asamblerons
[255] hastéement les prelas et les nobles de vostre roiaulme,
et leur remonsterons, present vous, toutes ces coses.
Si parlés ensi hault et cler que vous avés ichi parlé à
nous, et tout dirons: «Nous avons roi de haulte
5emprise et de bonne volenté.»—«Par ma foi!
biaux oncles, je voroie que che fust à dematin aler
celle part, car, de or en avant, che sera le plus grant
desir que je arai que je voise en Flandres abatre l’orgoel
des Flamens.» De ceste response orent li doi duc
10grant joie.
Adont vint là li dus de Bourbon. Si fu appellés des
deus dus, et li recordèrent toutes les parolles que vous
avés oïes et la grant volentet que li rois avoit d’aler
en Flandres, dont li dus de Bourbon ot grant joie. Si
15demorèrent les coses en cel estat, mais li rois escripsi,
et si oncle ossi, à tous les signeurs dou conseil dou
roiaulme de France, que il venissent sus un jour, qui
asignés i estoit, à Compiengne, et que là aroit parlement
pour les besongnes dou roiaulme de France. Tout
20obeïrent, che fu raisons, et sachiés que li rois estoit
si resjoïs de ces nouvelles et si pensieus en bien [acomplir
son plaisir], que il n’en pooit hors, et disoit trop
souvent que tant de parlemens tenoit on pour faire
bonne besongne: «Il me samble que, quant on voelt
25faire et emprendre aucune besongne, que on ne le
doit point tant demener, car, au detriier, on avisse
ses ennemis.» Et puis se dissoit encores oultre, quant
on li metoit devant les perils qui venir en pooient:
«Oïl, oïl; qui onques rien n’enprist riens n’achieva.»
30Enssi se divissoit li jovenes rois de France, et gengloit
à le fois as chevaliers et as escuiiers de sa cambre, qui
dalés lui estoient et qui le servoient. Or vous voel jou
[256] recorder de un songe qui lui estoit avenu en celle saisson,
lui estant en la citté de Senlis, et sur quoi il s’ordonna
de sa devise dou cerf vollant, sicom je fui adont
enfourmés.
5§ 292. Advenu estoit, point n’avoit lonc terme, au
jone roi Charle de France, entrues que il sejournoit
en la citté de Senlis, que, en dormant en son lit, une
vission li vint, et li estoit proprement avis que il se
trouvoit en la citté d’Arras, où onques à che jour
10n’avoit esté, et là estoit et toute la fleur de la chevalerie
de son roiaulme, et là venoit li contes de Flandres
à lui, qui li aseoit sus son poing un faucon pelerin
moult gent et moult biel, et li dissoit enssi: «Monsigneur,
je vous donne à bonne estrine ce faucon pour
15le milleur que je veïsse onques, le mieux volant, le
mieux et le plus gentieument cauçant et le mieux
abatant oisiaux.» De ce present avoit li rois grant
joie, et disoit: «Biaux cousins, grant merchis.»
Adont estoit il avis au roi que il regardoit sus le connestable
20de France, qui estoit dalés li, messire Olivier
de Clichon, et li disoit: «Connestables, alons, vous
et moi, as camps pour esprouver che gentil faucon
que mon cousin de Flandres m’a donné.» Et li connestables
respondoit: «Sire, alons.» Adont montoient
25il as chevaulx entre eus deus seulement, et venoient
as camps, et prendoit li connestables ce faucon de la
main dou roi, et trouvoient moult bien à voler et
grant fuisson de hairons. Adont dissoit li rois: «Connestables,
jettés l’oiseil, si verons comment il cachera
30et volera.» Et li connestables le jettoit; et cils faucons
montoit si haut que à paines le pooit il cuesir en l’air,
[257] et prendoit son chemin sus Flandres. Adont disoit li
rois au connestable: «Connestables, chevauchons
après mon oiseil; je ne le voel pas perdre.» Et li
connestables li acordoit, et chevauchoient, che estoit il
5vis au roi, au ferir des esperons parmi uns grans marès,
et trouvoient un bois trop durement fort et drut d’espines
et de ronses et de mauvais bos à chevauchier.
Là dissoit li rois: «A piet! à piet! nous ne poons
passer che bos à cheval.» Adont descendoient il et
10se mettoient à piet; et varlet venoient, qui prendoient
les chevaulx, et li rois et li connestables entroient en
che bos à grant paine, et tant aloient que il venoient
en une trop ample lande, et là veoient le faucon qui
cachoit hairons et abatoit, et se combatoit à eulx et
15eulx à lui; et sambloit au roi que ses faucons i faisoit
très grant fuisson d’apertisses et cachoit oisiaulx
devant lui et tant que il en perdoient la veue. Adont
estoit li rois trop courouchiés que il ne pooit sieuir
son oisel, et dissoit au connestable: «Je perderai
20mon faucon, dont je averai grant anoi, ne je n’ai loire
ne ordenance dont je le puisse reclamer.» En che sousi
que li rois avoit, li estoit vis que uns trop biaux chers
qui portoit douse [rains], et à elles, apparoit à iaulx
en issant hors de ce fort bois et venoit en celle lande,
25et s’enclinoit devant le roi; et li rois dissoit au connestable,
qui regardoit ce cerf à mervelles et en avoit
grant joie: «Connestables, demorés ichi; je monterai
sus che cerf qui se represente à moi, et sieurai
mon faucon.» Li connestables li acordoit. Là montoit
30li jones rois de grant volenté sus che cerf volant, et
s’en aloit à l’aventure après son faucon; et chils chers,
comme bien dotrinés et avissés de faire le plaisir dou
[258] roi, le portoit par desus les grans bois et les haulx
arbres. Et veoit que ses faucons abatoit oisiaux à si
grant plenté que il en estoit tous esmervilliés comment
il pooit ce faire, et sambloit au roi que, quant cils
5faucons ot asés volet et abatu de hairons et de oisiaux
tant que bien devoit souffire, li rois reclama son faucon;
et tantos cils faucons, comme bien duis, s’en
vint assir sus le poing dou roi. Et estoit vis au roi
que il reprendoit le faucon par les longnes et le metoit
10à son devoir, et cils cers ravaloit par desus ces bois
et raportoit le roi en la propre lande là où il l’avoit
encargié et où li connestables de France le atendoit,
qui avoit grant joie de sa venue. Et, sitos comme li
rois fu là venus et descendus, li cers s’en raloit et
15rentroit au bos, et ne le veoient plus; et là recordoit
li rois au connestable, che li estoit vis, comment il
li estoit avenu, et dou cerf comment il l’avoit doucement
porté. «Ne onques, dist li rois, je ne chevauchai
plus aise.» Et li recordoit encores la bonté de
20son faucon, comment il avoit abatu tant d’oisiaulx que
il en estoit esmervilliés, et li connestables l’ooit volentiers.
Adont venoient li varlet qui les poursieuoient,
qui ramenoient leurs chevaulx; si montoient sus, et
trouvoient un chemin bel et ample qui les ramenoit à
25Arras. Adont s’esvilloit li rois, et avoit grant mervelle
de celle vission, et trop bien li souvenoit de tout, et
le recorda à aucuns de ceulx de sa cambre, qui le
plus prochain li estoient; et tant li plaissoit li figure
de che cerf que à paines en imaginations il n’en pooit
30partir, et fu li une des incidenses premiers, quant il
descendi en Flandres combatre les Flamens, pour quoi
le plus il encarga en sa devise le cerf vollant à porter.
[259] Nous nos soufferons un petit à parler de li, et parlerons
de Phelippe d’Artevelle et des Flamens qui se
tenoient à siège devant la garnisson et ville d’Audenarde.
5§ 293. Phelippe d’Artevelle, quoi que il li fust bien
avenu en son commenchement de la bataille de Bruges
et que il euist eu là celle grace et celle fortune de
desconfire le conte et ceulx de Bruges, n’estoit mies
bien soutils de guerres ne de faire sièges, car de
10jonèche il n’i avoit point esté nouris ne introduis,
mais de pesquier à le verghe as pissons en la rivière
dou Lis et de l’Escaut. De cela faire avoit il estet
grans coustumiers, et bien le monstra, lui estant
devant Audenarde, car onques ne sceut la ville assir
15et quidoit bien, par grandeur et presomption qui
estoit en lui, que chil d’Audenarde se deuissent de
fait venir rendre à lui; mais il n’en avoient nulle
volenté, ainçois se portoient comme très vaillans gens,
et faissoient souvent [de belles] issues, et venoient
20escarmuchier as barrières à ces Flamens, et en
ochioient et mehaignoient, et puis si se retraioient
en leur ville sans damage; et de ces apertisses, issues
et envaïes Lambert de Lambre et Tristrans, ses frères,
et li sires de L[ieur]eghien en avoient grant renommée.
25Li Flament regardèrent que li fosset d’Audenarde
estoient larghe et rempli d’iaue: [si] ne les pooit [on]
aprochier pour asalir fors à grant paine. Si fu consilliet
et avisset entre iaulx que il asambleroient sus
les fossés grant fuisson de fagos et d’estrain, pour
30raemplir les fossés et pour venir jusques as murs et
combatre à eux main à main. Ensi comme il fu
[260] ordonné, il fu fait. On ala as bos lontains et prochains,
et commença on à fagoter fagos à grant plenté et à
aporter et à chariier sus les fossés et là faire moies,
pour plus esbahir ceulx de la garnison; mais li compaignon
5n’en faissoient compte, et disoient que, se
traïson ne couroit entre eulx de ceulx de la ville, il
n’avoient garde pour siège que il veïssent; et de ce
trait, messires Daniaux de Haluin, qui capitaine en
estoit, pour li oster de toutes doubtes, estoit si au
10desus de ceulx de la ville nuit et jour que il n’avoient
poissance, ordonnance ne regard [nul] sus eux, et
n’osoit nuls homs de la nation d’Audenarde, nuit ne
jour, aler sus les murs de la ville sans la compaignie
des saudoiiers estragniers: autrement, qui i fust trouvés,
15il estoit de corection ou point de perdre la teste.
Enssi se tint là li sièges tout che tamps, et estoient
li Flament en leur ost moult au large de tous vivres
qui leur venoient par mer et par les rivières, car il
estoient signeur de tout le païs de Flandres, et avoient
20ouvert et aparilliet les païs de Hollande, de Zellandes
et de Braibant et ossi une partie de Hainnau, car toudis
en larechin li villain et li païssant de Hainnau,
pour gaegnier, leur menoient en leur ost assés de
vivres.
25Chils Phelippes d’Artevelle avoit le corage trop plus
englois que franchois, et euist volentiers veu que il
se fuissent ahers et aloiiet avoecques le roi d’Engletière
et les Englois, par quoi, se li rois de France ne
li dus de Bourgongne venoient sus eux à main armée
30pour recouvrer le païs, il en fuissent aidiet et confortet
et consilliet. Et ja avoit Phelippes en son ost bien
deus cens Englès, archiers d’Engletière, liquel s’estoient
[261] emblet de leurs gages de Calais et là venu pour
gaegnier, desquels archiers il avoit grant joie, et
estoient cil très bien paiiet toutes les sepmaines.
§ 294. Phelippes d’Artevelle, pour coulourer son
5fait et pour veoir quel cose on disoit et diroit de lui
en France, se avisa que il escriproit et feroit escripre
le païs de Flandres au roi de France, en eux humeliant
et en priant que li rois se vosist ensonniier de eux
remettre en parfaite paix et amour envers leur signeur
10le conte. De ceste imagination il fu creux sitretos
comme il en parla à ses gens, et escripsi unes lettres
moult douces et moult amiables devers le roi de
France et son conseil; et les baillièrent [à] un mesagier
à cheval Phelippes et ses consaulx, et li disent que
15il s’en alast devers le roi de France et li baillast ces
lettres. Chil respondi que volentiers, et chevaucha
tant par ses journées que il vint à Senlis. Là trouva il
le roi et ses trois oncles; si delivra ses lettres. Li
rois les prist et les fist lire, present ses oncles et son
20conseil. Quant on les ot leutes et entendues, on n’en
fist que rire, et fu adont ordonné de retenir le mesagier
et dou mettre em prison pour tant que il estoit
venus en la presence dou roi sans sauf conduit; et
lors fu mis en prison et i demora plus de sis sepmaines.
25Phelippes d’Artevelle le sceut, car ses mesagiers
point ne retournoit: si le prist en grant indination,
et fist venir devant lui toutes les cappitaines de
l’ost, et leur dist: «Or, veés vous quelle honneur li
rois de France nous fait, quant si amiablement nous
30li avons escript, et sur ce il a retenu nostre mesagier!
Certainement, nous mettons trop longuement à nous
[262] fortefiier dou costé d’Engletière; [si] nous en poront
bien maulx prendre, car ne pensés ja dou contraire
que li dus de Bourgongne, qui est tout en France
maintenant et qui maine le roi enssi comme il voelt,
5car c’est uns enffes, doie laissier les besongnes avenues
en cel estat; certes nenil, et exemple par nostre
mesagier que il a retenu. Et si avons trop bien cause
et matère de envoiier en Engletière, tant pour le commun
pourfit de Flandres que pour nous mettre à seur et
10donner doubte à nos ennemis. Je voel bien, dist Phelippes,
que nous envoions en Engletière dis ou douse
de nos hommes des plus notables, par quoi la congnissance
en viengne en France, et que li rois et ses
consaulx quide que nous nos volons aloiier au roi
15d’Engletière, son aversaire; mais je ne voel mies que
tels aliances soient sitretos faites, se il ne nous besongne
autrement que il ne face encores; mais voel que nos
gens demandent au roi d’Engletière et à son conseil
d’entrée, et de ce avons nous juste cause de demander,
20la somme de deus cens mille viés escus que
Jaquemes d’Artevelle, mes pères, et li païx de Flandres
prestèrent jadis au roi d’Engletière, lui estant
devant Tournai, pour aidier à paiier ses saudoiiers,
et que on die au roi d’Engletière et à ses oncles et à
25tous leurs consaulx que la conté de Flandres generallement
et les bonnes villes de Flandres qui jadis fissent
ce prest, font de tout ce ravoir requeste et demande.
Et, quant on nous ara rendu et restitué che en quoi
li rois d’Engletière et li roiaulmes est par debte endebtés
30et tenus et obligiés envers nous, li rois d’Engletière
et ses gens aront belle entrée de venir en Flandres.
Encores vault mieux, che dist Phelippes, que nous nos
[263] aidons dou nostre que li estragnier, et jamais ne le
poons ravoir plus legierement que maintenant, car li
rois d’Engletière et li roiaulmes d’Engletière ne se
eslongeront mie de avoir l’entrée, l’amour, le confort
5et l’aliance d’un tel païs comme à present est la conté
de Flandres, car encores n’ont li Englès dessus les
bendes de mer mouvant de l’Escluse jusques à Bourdiaux,
excepté Callais, Chierebourc et Brest, nulle
entrée par où il puissent passer en France. [Si] leur
10venra li païs de Flandres grandement à point, car
Bretaigne, excepté Brest, leur est toute close, et est
li dus de Bretaigne jurés à estre bon François, et, se
il ne l’estoit, [si] le devenroit il pour l’amour de son
cousin germain, no signeur le conte de Flandres.»
15Adont respondirent tout cil qui entendu l’avoient et
qui à ce conseil estoient, et dissent: «Phelippe, vous
avés très bien dit et sagement parlé, et nous volons
que il soit enssi que vous l’avés ordonné et devisé, et
qui ordonnerait dou contraire, il ne voroit pas le
20pourfit de Flandres.»
§ 295. Phelippes d’Artevelle ne sejourna pas adont
longhement, mais ordonna sus che conseil et pourpos,
et en escripsi à Piètre dou Bos et à Piètre le Wintre,
qui estoient à Bruges cappitaines, et ossi à ceulx de
25Ippre et de Courtrai. Il sambla à cascun bon de enssi
faire: si furent esleu et avisé des bonnes villes de
Flandres de cascune un bourgois ou deux, et de la
ville de Gand sis. Et tout premiers François Acremen i
fu esleux, Rasses de le Vorde, Loïs de Vos, sire Jehan
30Scotelare, Martin Vandreware, Jacob de Brouère
et uns clers qui estoit esleus à estre evesques de
[264] Gand de par Urbain, car maistres Jehans de West,
qui avoit esté doiens de l’eglise Nostre Dame de Tournai,
avoit aviset en son tamps que on feroit un evesque
en Gand, qui posesseroit des pourfis que li evesques
5de Tournai i devoit avoir, mais en ce procurant il
estoit mors. Or estoit revenus avant uns clers de la
ville de Gaind et de très bon linage en Gand, qui s’appelloit
[Baude Quintin], et cil s’en ala avoecques leurs
gens en Engletière, et l’i envoia Phelippes d’Artevelle,
10pour aidier à faire ces traitiés, car il estoit de son
linage. Quant cil douse bourgois de Gand et de Flandres
furent tout ordonné et apparilliet et cargiet et
enditté de ce que il devoient faire et dire, si prissent
congiet à leurs gens et se departirent dou siège d’Audenarde
15environ l’entrée dou mois de jullet, et chevauchièrent
vers Ippre et de là à Bourbourc, et puis à
Gravelines, ét esploitièrent tant que il vinrent à Calais.
Le capitaine de Calais, messires Jehans d’Ewrues, les
requella liement quant il sceut que il voloient aler en
20Engletière, et les pourveï de nefs pasagière[s], et ne
sejournèrent à Calais que trois jours. Quant il se partirent,
et eurent [vent à] volenté et furent tantos à
Douvres, et chevauchièrent tant parmi Engletière que
il vinrent à Londres. Et partout estoient bien venut,
25especialment dou commun d’Engletière, quant il dissoient
que il estoient de Gaind, pour tant que li Gantois
s’estoient si bien porté que il avoient desconfit le
conte et se poissance et estoient signeur dou païs; et
dissoient que Gantois estoient bonnes gens.
30En che tamps que chil de Gand arivèrent à Londres,
estoit li rois d’Engletière et ses consaulx messires
Jehans de Montagut, messires Simons Burlé et messires
[265] Guillaumes de Biaucamp à Westmoustier, pour
ahireter messire Perducas de Labreth de toute la tère
et baronnie de Chaumont en Gascongne, laquelle tère
estoit en la main dou roi pour fair[e] ent sa volenté,
5et je vous dirai par quel manière. Messires Jehans de
Chaumont et messires Alixandres, ses frères, estoient,
grant temps avoit, mors sans hoirs; si estoit leurs
hiretages, selonc l’usage de Gascongne, retournés à
leur liége signeur, le roi d’Engletière. Li rois Edouwars
10dou tamps passet l’avoit donnet à messire Jehan Camdos,
et le tint tant comme il vesqui. Après sa mort, il
le rendi à messire Thumas de Felleton. Or estoit nouvellement
messires Thumas mors; si estoit la terre
en la main dou roi d’Engletière, laquelle terre ne
15pooit longhement estre sans gouvreneur demorant
sus, car elle joinst et marchist à la tère le signeur de
Labreth, qui pour che tamps estoit bons Frans. Si fu
regardé et avisé dou conseil le roi d’Engletière que
messires Perducas de Labreth, qui avoit servis les rois
20d’Engletière Edouwart et Richart et le prince et le
païs de Bourdelois bien et loiaument plus de trente
ans, estoit bien merites de avoir telle terre, et que il
le garderait bien et deffenderoit contre tout homme.
§ 296. Messires Perducas de Labreth, quant il rechut
25le don de la terre de Chaumont en Gascongne, dist
enssi au roi qui l’en pourveoit et ahiretoit, present les
nobles de son païs: «Sire, je preng et rechoi cel
hiretage pour moi et pour mon hoir, à condition telle
que contre tous hommes je vous servirai et ferai servir
30de mon hoir ensieuant, excepté contre l’ostel de
Labreth; mais contre cellui dont je sui issus ne
[266] ferai je ja guerre tant que on m’i voelle laissier
mon hiretage en paix.» Li rois et ses consaulx respondirent
que Dieux i eust part, et que enssi on li
deliveroit.
5Or vous dirai, puis que en ceste matère je sui, que
il avint de messire Perducas de Labreth. Quant il fu
venus en Gascongne et il eut pris la posession de la
terre, et que messires Jehans de Noefville, senescaulx
de Bourdiaulx et de Bourdelois pour le tamps, l’en
10ot mis en posession par la vertu des lettres dou roi
d’Engletière que il monstra, li sires de Labreth en ot
grant joie, car bien savoit que ses cousins ne li feroit
point de guerre. Et demorèrent ces terres de Labreth
et de Caumont toutes en paix, et tenoit à amour li
15sires de Labreth grandement son cousin, car il contendoit
à ce que après son dechiès il le vosist mettre
en posession des castiaulx qui sont en la baronniie
de Chaumont; mais Perducas n’en avoit nulle volenté,
et avint que il s’acoucha malades au lit de le mort.
20Quant il veï que morir le convenoit, il appella tous les
hommes de la terre et fist devant lui venir un sien
cousin, un jone escuier et bon homme d’armes, qui
s’appelloit [Perducet], et li dist: «[Perducet], je te
raporte, en la presence de mes hommes, toute la terre
25de Chaumont. Si soies bons Englès et loiaus envers le
roi d’Engletière, dont li dons m’en vient, mais je voel
que à l’ostel de Labreth, dont nous issons, tu ne faces
point de guerre, se il ne te sourquièrent ou efforcent.»
Li escuiers respondi liement, qui tint à grant che don:
30«Sire, volentiers.» Enssi fu [Perducès] de Labreth
sires de Chaumont en Gascongne, et morut messires
Perducas, qui en son tamps avoit esté uns grans capitains
[267] de gens d’armes et de routes; de li ne sai je
plus avant.
§ 297. Quant cil Gantois furent venu à Londres,
leur venue fu tantos segnefie au roi et à son conseil.
5On envoia devers eux pour savoir quel cose il voloient
dire. Il vinrent tout en une compaignie au palais à
Wesmoustier, et là trouvèrent premierement le duc
de Lancastre, le conte de Bouquighen, le conte de
Saleberi, le conte de Kemt, messire Jehan de Montagut,
10maistre d’ostel dou roi, messire Simon Burlé,
messire Guillaume de Windesore et la grigneur partie
dou conseil dou roi; et n’estoit mies li rois presens à
celle première venue. Ces gens de Gand et de Flandres
enclinèrent ces signeurs d’Engletière, et puis
15commencha li clers esleux de Gand à parler pour tous,
et dist enssi: «Mi signeur, nous sommes chi venu, et
envoiiet de par le bonne ville de Gand et tout le païs
de Flandres, pour avoir conseil, confort et aide dou
roi d’Engletière sus certains articles et bonnes raisons
20que il i a de aliances anchiennes entre Engletière et
Flandres. Si le[s] vollons renouveller, car il besongne
au païx de Flandres à present, car il est sans signeur
et n’ont les bonnes villes et li païx que un regard,
c’est uns homs qui s’appelle Phelippes d’Artevelle,
25liquels princhipaument se recommende au roi et à
vous tous qui estes de son conseil, et vous prie que
vous requelliés ce don en bien, car, où li rois d’Engletière
volra ariver en Flandres, il trouvera le païs
ouvert et aparilliet pour reposer, rafresquir et demorer
30tant comme il lui plaira, lui et ses gens, et pour
mener avoecques lui dou païx de Flandres cent mille
[268] hommes tous armés. Mais oultre, li païx fait requeste
que de deus cens mille viés escus que jadis Jakemes
d’Artevelle et les bonnes villes de Flandres prestèrent
au roi Edouwart de boine memoire au siège de Tournai
5et ensieuant au siège de Calais, il les voellent
ravoir, et est li intention des bonnes villes de Flandres,
anchois que les aliances passent oultre, que la somme
que dit est soit misse avant, et, là où elle le sera, li
rois d’Engletière et tout li sien pueent bien dire que
10il sont amit as Flamens et que il ont entrée à leur
volenté en Flandres.» Quant li signeur eurent oï ceste
parolle et requeste, il regardèrent l’un l’autre et commenchièrent
li aucun à sousrire. Adont parla li dus de
Lanclastre, et dist: «Biau signeur de Flandres, vostre
15parolle demande bien à avoir conseil, et vous vous
retrairés à Londres, et li rois se consillera sur vos
requestes, et vous en responderons tellement que bien
vous devera par raison souffire.» Chil Gantois respondirent:
«Dieux i ait part!» Adont issirent il
20hors de la cambre, et li signeur dou conseil demorèrent
qui commenchièrent à rire entre eux et à dire:
«Et ne avés vous oï ces Flamens et les requestes que
il ont faites? Il prient à estre consillié, conforté et
aidié, et dient que il leur besongne, et [si] demandent
25avoec tout ce à avoir nostre argent. Ce n’est pas
requeste raisonnable que nous paions et si aiderons.»
Lors se departi li consaulx sans riens plus avant adont
consillier, et assignèrent journée de estre de rechief
ensamble. Et li Gantois s’en retournèrent à Londres,
30et là se logièrent et s’i tinrent un grant tamps, car il
ne pooient estre respondu [du] roi ne de son conseil,
car li conssaus d’Engletière sus leurs requestes estoit
[269] en grant different et [tenoit] les Flamens à orguilleux
et presomptieux, quant il demandoient à ravoir deus
cens mille escus, si anchienne debte que de quarante
ans. Onques cose ne cheï si bien à point pour le
5roi de France, qui voloit venir sus Flandres, que ceste
cose fist qui fu enssi demenée, car, se li Flament
n’euissent point demandé la somme des florins dessus
dis et n’euissent singullèrement fors requis le roi d’Engletière
de confort et de aide, li rois d’Engletière fust
10venus en Flandres ou euist envoiiet si poissanment que
pour atendre à bataille, avoecques l’aide des Flamens
qui estoient adont tout ensamble, la poissance dou
plus grant signeur dou monde; mais il ala tout autrement,
dont il leur en mesvint, sicom vous orés recorder
15avant en l’istore.
§ 298. Nouvelles vinrent en France au conseil dou
roi que Phelippes d’Artevelle, qui avoit le corage
englois, et li païs de Flandres avoient envoiet en
Engletière une quantité de homes des villes de Flandres,
20pour faire aliances au roi d’Engletière et as
Englès; et couroit vois enssi que li rois d’Engletière à
poissance venroit en celle saisson ariver en Flandres,
et se tenroit en Gand. Ces nouvelles et ces coses estoient
assés à soustenir et à croire que li Flament se fortefieroient
25en aucune manière. Adont fu avissé ou conseil
dou roi que le messagier Phelippe d’Artevelle, que on
tenoit en prison, on deliveroit, et que au voir dire on
n’avoit nulle cause dou tenir. Si fu delivrés et renvoiiés
en Flandres et devant Audenarde, où li os
30estoit.
En che tamps avoient cil de Bruges pris des bourgois
[270] de Tournai et retenu et mis en prison, et monstroient
li Flament que il avoient ossi chier la guerre as
François comme la pais. Quant cil de Tournai veïrent
ce, si fissent tant que il atrapèrent et retinrent devers
5eux des bourgois de Courtrai, et les amenèrent prisonniers
à Tournai. Enssi se nourissoient haïnes entre
les Tournisiens et les Flamens. Toutesfois li signeur
de Tournai, qui ne voloient mies de leur fait avoir
10title de guerriier les Flamens qui estoient leurs voisins,
sans avoir commandement dou roi de France,
dont il n’avoient encores nul, avisèrent que il envoieroient
deus de leurs bourgois devant Audenarde parler
à Phelippe d’Artevelle, pour savoir se intention et
pour ravoir leurs bourgois et rendre ossi en escange
15ceulx qu’il tenoient. Si i furent esleu de aler, et i
alèrent, Jehan Bonenffant et Jehan [Pietart], et vinrent
au siège devant Audenarde, et parlèrent à Phelippe,
liquels, pour l’onneur de la citté de Tournai,
non pour le roi de France, sicomme il leur dist, les
20requelloit amiablement, «car li rois ne l’avoit pas
deservi ne aquis envers le païs de Flandres, quant un
mesagier pour bien envoié devers lui on avoit retenu
et mis en prison.»—«Sire, respondirent li doi
bourgois, vostre mesagier, vous le ravés.»—«C’est
25voirs, dist Phelippes, le plus par cremeur que autrement.
Or me dites, dist Phelippes, pour quelle besongne
vous venés maintenant ichi.»—«Sire, respondirent
li bourgois, c’est pour ravoir nos bonnes gens de
Tournai que on tient en prison à Bruges.»—«Ha!
30respondi Phelippes, se on les i tient, ossi tenés vous
de ceulx de Courtrai par devers vous. Vous ne devés
pas perdre à vostre venue; rendés nous les nostres,
[271] vous rarés les vostres.» Respondirent cil de Tournai:
«Vous parlés bien, et nous le ferons enssi.»
Là fu acordé de faire cel escange, et en escripsi Phelippes
à Piètre dou Bos et à Piètre le Wintre, qui se
5tenoient à Bruges, que on delivrast les bourgois de
Tournai que on tenoit en la Pière en prisson, et on
deliveroit à Tournai ceulx de Courtrai, car il s’en tenoit
bien à ce que la citté de Tournai en avoit ordonné et
escript. Enssi exploitièrent li doi bourgois de Tournai,
10et vous di que, quant che vint au congiet prendre,
Phelippes d’Artevelle leur dist enssi: «Entendés,
signeur, je ne vous voel mie trahir; vous estes de
Tournai, laquelle ville est toute liége au roi de France,
auquel nous ne volons avoir nul traitiet jusques à tant
15que Audenarde et Tenremonde nous seront ouvertes,
et ne revenés plus par devers nous ne renvoiiés, car
cil qui i venroient demor[r]oient; et contregardés vos
gens et vos marcheans de aler ne venir ne envoiier ne
marcander en Flandres, car, se il i vont, il seront
20retenu et li leurs pris, combien que il vaille; et, se li
nostre i vont, nous [les] abandonnons à estre pris et
retenus sans nul pourcas, car bien savons, quoi que
nous atendons, que li rois de France, vostres sires,
nous fera guerre.» Chil bourgois de Tournai entendirent
25bien ces parolles; si les retinrent et glosèrent, et
dissent que de tout ce, iaulx revenu à Tournai, il en
aviseroient la bonne ville et les gens. Si se departirent
dou siège d’Audenarde et retournèrent à Tournai;
si recordèrent tout ce que vous avés oï. Adont fu faite
30une deffense que nuls n’alast ne marcandast à ceulx
de Flandres sus à estre escheu en le indination dou
roi. Toutesfois li bourgois de Tournai, qui estoient
[272] prisonnier à Bruges, revinrent, et cil de [Courtrai]
furent renvoiiet. Enssi n’ossoit nuls marchans de Tournai
marchander as Flamens, mais, quant il leur convenoit
[avoir] des marcheandisses de Flandres, il les
5venoient querir ou acater à ceulx de Valenchiennes,
car cil de Hainnau, de Hollande et de Zellandes et de
Braibant et dou Liège pooient seurement aler demorer
et marchander par toute Flandres.
§ 299. Ensi se tint li sièges devant Audenarde
10grans et biaux, et toute celle saisson Phelippes d’Artevelle
et cil de Gand estoient logiet sus le mont
d’Audenarde, au lés deviers Hainnau; et là seoient li
engien et li grande bombarde qui jettoit les grans
[quariaux] et qui rendoit tel noise au descliquier que
15on l’ooit de sis lieues loing. Ens es prés desoulx
avoit on fait un pont sus l’Escaut de nefs et de cloies,
couvert d’estrains et de fiens, et par delà che pont
estoient logiet chil de Bruges, en remontant sus les
camps oultre le porte de Bruges. Après estoient logiet
20cil de Ippre et de Courtrai, de Popringhe et de Cassel
et dou Franc de Bruges, et comprendoient le tour de
la ville en rallant jusques à l’autre part de l’Escaut.
Enssi estoit toute la ville de Audenarde environnée,
et quidoient bien par tel siège li Flament afamer ceulx
25de dedens, mais à le fois li compaignon issoient et
faissoient des envaïes. Une eure perdoient, l’autre
gaagnoient, ensi comme à tels besongnes li fait d’armes
aviennent; mais toutesfois d’assaus n’i avoit nuls fais,
car Phelippes ne voloit pas follement aventurer ses
30gens, et dissoit que tout sans asallir il aroient la ville
et que par raison elle ne se pooit tenir longhement,
[273] quant il n’estoient conforté ne ne pooient estre de nul
costé, ne à paines uns oisellès ne [volast] mies en Audenarde
que il ne fust veus de ceulx de l’ost, tant bien
avoient il environné la ville à tous lés.
5§ 300. Or retournons au roi de France et à son conseil.
Li oncle dou roi et li consaulx de France avissèrent
pour le mieux que il envoieroient à Tournai
aucuns prelas et chevaliers dou roiaulme, pour traitier
à ces Flamens de Flandres et pour savoir plus
10plainement leur entente. Si furent esleu et ordonné
de venir à Tournai messires Milles des Dormans,
evesques de Biauvais, li evesques d’Auchoire, li evesques
de Laon, messires Guis de Honcourt et messires
Tristrans dou Bos; et vinrent chil à Tournai comme
15commissaire de par le roi de France, et là s’arestèrent.
Quant il furent venu, asés nouvellement estoient
retourné de l’ost de devant Audenarde Jehan Bonenfant
et Jehans Pietars, qui remonstrèrent à ces prelas
et chevaliers commissaires dou roi comment Phelippes
20d’Artevelle, au congiet prendre, leur avoit dit et que
li Flament n’entenderoient jamais à nul tretiet jusques
à tant que Audenarde et Tenremonde leur seroient
ouvertes. «Bien, respondirent li commissaire, se
chils Phelippes, par orguoel et beubant dont il est
25plains, fait sa grandeur, espoir, che n’est pas li acors
des bonnes villes de Flandres. Si escriprons à Bruges,
à Gand, à Ippre, et envoierons de par nous à cascune
ville une lettre et un mesagier. Par aucune voie faut il
entrer ens es coses, puis que on les voelt commenchier,
30et nous ne sommes pas chi venut pour guerriier, mais
pour traitiier envers ces maleois Flamens.» Adont
[274] escripsirent cil commissaire trois lettres as trois villes
et princhipaux de Flandres, et i mettoient en cascune
Phelippe d’Artevelle en ligne et ou premier chief. Si
contenoient les lettres enssi:
5§ 301. «A Phelippe d’Artevelle et à ses compaignons
et as bonnes gens des trois bonnes villes de Flandres
et le Franc de Bruges.
«Plaise vous savoir que li rois, nostres sires, nous
a envoiiés en ces parties en espèce de bien, pour paix
10et acord faire, comme souverain signeur, entre noble
prinche, son cousin, monsigneur de Flandres, et le
commun païs de Flandres; car renommé[e] queurt que
vous querés à faire aliance au roi d’Engletière et as
Englès, laquelle cose seroit contre raison et ou prejudice
15dou roiaulme de France et de la couronne, et
ne le poroit le roi souffrir aucunement. Pour quoi nous
vous requerons de par le roi que vous voelliés à nous
baillier sauf conduit, alant et venant, pour ceste pais
faire amener à bonne conclusion, sique le roi vous en
20sache gré, et nous rescripsiés response de vostre
intention. Nostres Sires vous voelle garder. Escript à
Tournai, le sesime jour de octembre.»
§ 302. Quant ces trois lettres, toutes contenans une
meïsmes cose, furent escriptes et seellées, on les
25bailla à trois hommes, et leur fu dit: «Vous irés à
Gand, et vous à Bruges, et vous à Ippre, et nous
rapporterés response.» Il respondirent: «Volentiers
response vous rapporterons nous, se nous le poons
avoir.» A ces mos il partirent, et ala cascuns son
30chemin. Quant cil de Gand vint à Gand, pour ce jour
[275] Phelippes d’Artevelle i estoit; autrement cil de Gand
n’euissent point ouvert la lettre sans lui. Il l’ouvri et
le lissi; et, quant il l’eut leu, il n’en fist que rire et
se parti assés tos de Gand, et s’en retourna devant
5Audenarde, et enporta la lettre avoecques li; mais li
mesagiers demora em prison à Gand. Et, quant il fu
venus devant Audenarde, il appella le signeur de Harselles
et aucuns de ses compaignons, et leur lissi la
lettre des commissaires, et dist: «Il samble que
10ces gens de France se truffent de moi et dou païx de
Flandres. Ja avoie je dit as bourgois de Tournai, quant
il furent avant hier chi, que je ne voloie mais oïr nulles
nouvelles de France ne entendre à nul traitié que on
me peuist faire, se Audenarde et Tenremonde ne
15nous estoient rendues.» A ces mos vinrent nouvelles
de Bruges et de Ippre des cappitainnes qui là estoient,
comment ossi on leur avoit escript, et que briefment
li mesagier qui ces lettres avoient aportées estoient
retenu ens es villes et mis en prison. «Ce est bien
20fait,» che dist Phelippes. Adont busia il sus ces
besongnes un petit, et, quant il eut merancoliet une
espasse, il s’avisa que il rescriproit aus commissaires
dou roi de France. Si rescripsi unes lettres; si avoit en
le superscrision: «A très nobles et discrés signeurs
25les signeurs commissaires dou roi de France.
§ 303. «Très chiers et poissans signeurs, à vostres
très nobles discreptions plaise vous savoir que nous
avons recheu amiables lettres à nous envoiies de très
exellent signeur Charles, roi de France, faissans mention
30comment vous, très nobles signeurs, estes envoiiet
de par lui par dechà pour traitier de paix et d’acord
[276] entre nous et haut prince monsigneur de Flandres et
son païs, et par le roi devant dit et sen [conseil] aians
plaisance de ce conduire et acomplir, siques ceux de
Tournai, nos chiers et boins amis, nous tesmongnent
5par leurs lettres patentes par nous veues. Et, pour ce
que li rois escripst que à lui moult desplaist et a despleut
que li discors ont si longhement esté et encores
sont, dont nous avons grant mervelle comment che
puet estre, en tamps passé, quant la ville de Gand fu
10asisse et la paix d’Audenarde n’estoit de nulle valeur,
et ossi quant nous dou commun conseil des trois
bonnes villes de Flandres à lui escripsimes, sicom à
nostre souverain signeur, que il vosist faire la paix et
acord, que adont ne li pleut en otant faire enssi que il
15nous samble maintenant que volentiers feroit. Et aussi
en telle manière avons receu unes lettres patentes contenans
que deus fois nous avés escript que vous estes
venu, dou roi devant dit chargiet, sicomme chi dessus
est declairiet; mais il nous samble que, selonc nostre
20response à vous sur ce envoie, que nous avons volenté
d’entendre au traitiet ce que fermement nul traitiet
n’est à querre entre nous et le païs de Flandres, se
ce n’est que les villes et forterèches, à la volenté de
nous, regars de Flandres et de la dite ville de Gaind,
25fremée[s] contre le païx de Flandres et nomméement
et expresséement contre la bonne ville de Gand, dont
nous sommes regard, seront descloses et ouvertes à
la volenté de nous, regars, et de la dite ville. Et, se
ce estoit, nequedent ne poriens nous traitier à la
30manière que vous le requerés, car il nous samble que
li rois ou nom de vous a et puet asambler en l’aide de
son cousin, nostre signeur, grant poissance, car nous
[277] savons et veons que fauseté i a, enssi comme autrefois
i a eu. Dont nostre intention est de ce estre seur et
sur nostre garde et deffence, sicomme nous sommes
après atendans. Il trouvera l’ost apparilliet pour lui
5deffendre contre ses ennemis, car nous esperons, à
l’aide de Dieu, avoir victore, enssi comme autrefois
avons eu à vous, oultre donnant à entendre que
renommée est que vous avés entendu que nous ou
aucuns de Flandres traitent aliances envers le roi
10d’Engletière, et que nous esrommes pour ce que nous
sommes subjet à la couronne de France et que li rois
est nostre signeur souverain à qui nous sommes tenu
de nous i aquiter; ce que fait avons, en tant que en
tamps passé à lui avons envoiiet nostres lettres, ensi
15comme à nostre signeur souverain, enssi que il vosist
faire la pais; et sur quoi il pas ne respondi, mais nos
mesagiers fu pris et detenus, ce que grant blasme nous
sambloit de tel signeur. Et encores li est plus grans
blasmes [et fait] à blasmer que desour ce il a à nous
20escript sicomme souverain signeur, et il ne nous daigna
envoiier response, quant à lui escrisimes comme à
nostre souverain signeur. Et, pour tant que adont che
ne li pleut à faire, pensames nous à querir le pourfit
dou païs de Flandres à qui que ce fust à faire, sicomme
25fait avons. Nientmains que aucune cose en est encore,
pora li rois bien venir à tamps à manière que toutes
forterèces soient ouvertes, et pour ce que nous
deffendesimes ceux de Tournai, quant darrainement
furent en nostre ost, que nuls ne venroit mais en telle
30manière cargiés de lettres ne de bouce sans avoir sauf
conduit, et oultre se sont venut portant lettres, sans
sent ne consent de nous, à Gand et à Bruges [et à
[278] Ippre], si avons les mesagiers fait prendre et detenir,
et leur aprenderons à porter lettres tellement que
autres i prenderont exemple, car nous sentons que
traïson aquerés, especiaulment pour moi, Phelippe
5d’Artevelle, dont Dieux me voelle deffendre, et aussi
faire et mettre discord ou païs. Pour quoi nous vous
laissons savoir que de ce ne vous travilliés plus, se ce
n’est que les villes devant dites soient ouvertes, che
que briefment, à l’aide de Dieu, elles le seront, liquels
10vous ait en sa sainte garde. Escript devant Audenarde,
le vintime jour dou mois d’octembre, l’an mille trois
cens quatre vins et deus. Phelippe d’Artevelle,
regard de Flandres, et ses compagnons.»
§ 304. Quant Phelippes d’Artevelle eut enssi escript,
15present le signeur de Harselles et son conseil, [si]
leur sambla que riens n’i avoit à amender, et seellèrent
la lettre, et puis regardèrent [à] qui il le bailleroient.
Bien savoient que, se nuls de leur costé apa[r]tenans
à eulx portoit ces lettres à Tournai, il seroit
20mors ou retenus, pour tant que il tenoient les trois
mesagiers des commissaires en trois villes en prison.
Si demanda Phelippes: «Avons nous nul prisonnier
de ceulx d’Audenarde?» On li respondi: «Oïl, nous
avons un vallet qui fu hier pris à l’escarmuce, mais il
25n’est pas d’Audenarde; il est d’Artois, vallès à un
chevalier d’Artois, messire G[e]rart de Marquillies,
sicomme il dist.»—«Tant vault mieux, dist Phelippes,
faites le venir avant; il portera ces lettres, et
parmi tant il sera delivrés.» On le fist venir avant.
30Adont l’appella Phelippes et li dist: «Tu ies mon prisonnier,
et te puis faire morir, se je voel, et tu en as
[279] esté en grant aventure; et, puis que tu es chi, tu seras
delivrés parmi tant que tu m’aras en convenant sour
ta foi que ces lettres tu me porteras à Tournai et les
bailleras as commissaires dou roi de France que tu
5trouveras là.» Li varlès, quant il l’oï parler de sa
delivrance, ne fu onques si liés, car il quidoit bien
morir; si dist: «Sire, je vous jure par ma foi que je
les porterai là où vous volrés, se ce estoit pour porter
en infier.» Et Phelippes commencha à rire et dist:
10«Tu as trop bien parlé.» Adont li fist il baillier deux
escus et le fist convoiier tout hors de l’ost et mettre
ou chemin de Tournai.
Tant exploita li varlès et tant chemina que il vint à
Tournai et entra ens es portes, et demanda où il trouveroit
15les commissaires; on li dist que il en oroit
nouvelles sus le marchiet. Quant il fu venus sus le
marchiet, on li enseigna l’ostel de l’evesque de Laon:
il se traïst celle part, et fist tant que il vint devant
l’evesque, et se mist en genous et fist son mesage bien
20et à point. On li demanda des nouvelles de Audenarde
et de l’ost. Il respondi ce qu’il en savoit et compta
comment il estoit prisonniers, mais on l’avoit en l’ost
delivret pour tant que il avoit aporté celle lettre. On
li donna à disner; entrues que il disnoit, il fu très bien
25examinés des gens de l’evesque. Quant il ot à grant
loisir disné, il se parti. Li evesques de Laon ne volt
mies ouvrir ces lettres sans ses compaignons, et envoia
devers eux; et, quant il furent tout troi li evesque et
li chevalier ensamble, on ouvri ces lettres: si furent
30leutes à grant loisir, et bien examinées et considérées.
Adont parlèrent il ensamble, et dissent: «Cils Phelippes,
à ce que il monstre, est plains de grant orguoel
[280] et presomption, et petitement amire la majesté roial
de France; il se confie en la fortune que il eut pour
li devant Bruges. Quel cose est il bon, ce dissent
5il, en chechi à faire?» Lors consillièrent il longhement,
et, eux consilliet, il dissent: «Li prevos et
li juret et li consaulx de Tournai, en quelle citté nous
sommes, sevent bien que nous avons envoiiet à Phelippe
d’Artevelle et aux villes de Flandres: s’est bon
que il oent la response telle que Phelippes nous fait.»
10Chils consaulx fu tenus. Messires Tristrans dou Bos,
gouvernères de Tournai, envoia querir les prevos [et
jurés]; on ouvri la halle, on sonna la cloque: tout cil
dou conseil vinrent. Quant il furent venu, on lissi et
relissi par deus ou par trois fois tout generalement
15ces lettres. Li sage se mervilloient des grosses et
presomptieuses parolles qui dedens estoient. Adont fu
consilliet que la copie de ces lettres [demorroit] à Tournai,
et li commissaire dedens deus ou trois jours s’en
retourneroient devers le roi et i reporteroient ces
20propres lettres seellées dou seel Phelippe d’Artevelle.
Atant se departi cils consaulx, et s’en retourna cascuns
en son hostel.
§ 305. Phelippes d’Artevelle, qui se tenoit à host
devant Audenarde, enssi comme vous savés, ne se
25repentoit mies de ce se durement et poindanment il
avoit escript en aucunes manières aux commissaires
dou roi de France, mais il se repentoit de ce que
parellement ou plus doucement il n’avoit escript aux
prevos et jurés de Tournai, en faindant et en monstrant
30amour, quoique petit en i eust. Par voie de
disimulation il dist que il i escriroit, car il n’i voroit
[281] mie nourir toute le haïne ne male amour que il poroit
bien. Si escripsi Phelippes en le fourme et manière
comme chi s’enssieut, et fu li supercription telle: «A
honnerables et sages nos chiers et bons amis les prevos
5et jurés de la ville et cité de Tournai.
§ 306. «Très chier et bon ami, vous plaise savoir
que nous avons recheu unes lettres mention faissant
de deus vos bourgois et manans, portant lettres à
Gand et à Bruges des commissaires dou roi de France,
10pris et detenus par nous, pour avoir hors de prison
à la prière de vous, par quoi la bonne amour
et afection qui est, et, se Dieux plaist, perseve[r]ra
entre vous et le commun païx de Flandres, soit de
tant plus perseverée; laquelle amour, très chier amit,
15nous samble bien petite, car à nostre connissance est
venu que li rois de France, li dus de Bourgongne, li
dus de Bretaigne et pluiseur autre grant signeur
assamblent forment pour venir en l’aide de monsigneur
de Flandres sour le païs de Flandres et pour
20avoir le dit païs pour combatre, nonobstant les lettres
que il à nous envoiièrent pour traitier pais et acord:
ce que à nous ne samble pas voie faisable, à ceux
appartenant: dont nous sommes sour nostre garde
et deffence, et serons d’ores en avant de jour et de
25nuit. Et tant que des prisons vos bourgois, si sachiés
que nous les detenrons devers nous tant que nous
sarons le vrai de l’asamblement des signeurs et que
à nous aplaira de eux delivrer, car vous savés que,
quant vos bourgois furent darainement en Flandres
30pour trouver la pais, que là fu dit, ordonnet et commandet
que on n’envoieroit mais nulle personne, ne
[282] par lettres ne autrement, à savoir est sans sauf conduit,
che que li signeur commissaire là estant ont
fait, pour faire discort et content ou dit païx. Si vous
prions, chiers amis, que ne voelliés plus envoiier nulle
5personne en Flandres de vos bourgois ne de autres
de par les dis signeurs; mais, se aucune cose vous
plaist, à vous touchant ou à vos bourgois, ce que nous
porons faire, nous rechepverons vos besongnes en
telle manière comme nous volriens que les nostres
10fuissent recheues par vous, en qui nous avons aucunement,
en ce cas et en plus grant, fiance, sicom
on doit avoir en ses bons voisins; et est nostre
intention, et generallement dou païx de Flandres,
que tout marceant et leurs marceandisses passent
15et voissent sauvement de l’un païs en l’autre, sans
eux ne aux marceandisses riens fourfaire. Et Dieux
vous gard! Escript en nostre ost devant Audenarde,
le vint et troisime jour dou mois d’octembre, l’an mil
trois cens quatre vins et deus. Phelippes d’Artevelle,
20regard de Flandres, et ses compaignons.»
§ 307. Au chief de trois jours apriès ce que la première
lettre fu envoiie aux commissaires dou roi,
enssi que li seigneur de Tournai estoient en [la] halle
asamblé en conseil, vinrent ces secondes lettres, et
25furent aportées par un varlet de Douai, sicom il disoit,
que cil de [Gand] estant au siège devant Audenarde
leur envoioient. Les lettres furent recheues et portées
en halle, et li commissaire appellet, et là furent leutes
à grant loisir et consillies. Finablement li commissaire
30dissent ensi as provos et jurés de Tournai, qui
demandoient conseil de ces besongnes: «Signeur,
[283] nous vous dissons pour le mieux que vous n’aiiés nulle
aquintance ne canlandisse à ceux de Flandres, car on
ne vous en saroit gret en France; ne ne ouvrés ne
rechevés mais nulles lettres que on vous envoie de che
5lés là, car, se vous le faites et on le scet au conseil
dou roi, vous en recheverés blasme et damage, et
sera grandement ou prejudice dou roiaulme. Chils Phelippes
d’Artevelle monstre et nous enseigne par ses
escripsions que il ne fait pas grant compte dou roi ne
10de sa poissance; mais se laira trouver au debout de
la conté de Flandres, qui est hiretages au conte, à
toute sa poissance. Che sont parolle[s] impetueuses
et orguilleuses, et li rois et monsigneur de Bourgongne
en aront à nostre retour grant indignation; si ne
15demo[r]ront pas les coses longhement en cel estat.»
Et cil de Tournai respondirent que par leur conseil
il perseve[r]roient et que, se à Dieu plaisoit, il ne
feroient ja cose dont il fussent repris. Depuis ne
demora que trois jours que li commissaire partirent
20de Tournai, et s’en retournèrent devers le roi, et le
trouvèrent à Peronne, et ses trois oncles les dus dallés
lui, Berri, Bourgongne et Bourbon.
§ 308. Le jour devant estoit là venus li contes de
Flandres, pour remonstrer ses besongnes au roi et à
25son conseil, et pour relever la conté d’Artois, en quoi
il estoit tenus, car encores ne l’avoit il point relevée.
Si en estoit il contes par la sucession de la contesse
d’Artois, sa mère, qui estoit morte en l’anée. Quant
chil commissaire furent venu, li consaulx dou roi se
30mist ensamble, present le jone roi, et là furent leutes
les deus lettres dessus dites que Phelippes d’Artevelle
[284] et cil de Flandres avoient envoiies à Tournai. De ce
que on les converti en grant mal et que il fu dit que,
en le nouveleté dou roi de France, si grans orgieux
qui estoit en Flandres ne faissoit mies à souffrir ne à
5soustenir, de ce ne fu pas li contes de Flandres courouchiés,
che fu raisons, car bien veoit et congnissoit
que, sans l’aide et poissance dou roi de France, il ne
pooit jamais retourner à son hiretage de Flandres. Si
fist là li contes de Flandres au roi, present son conseil,
10ses complaintes bien et à point, et fu bien oïs et respondus
en dissant des dus: «Cousins, des Flamens ne
poés vous à present dire ne parler de nul raisonnable
traitiet, sicom il appert par leurs [lettres] seellées,
et sont orgilleux et presomptieux et trop fourfait,
15quant il querent aliances à estragne signeur tel comme
le roi d’Engletière, qui est nostres aversaires; et ce ne
sera point soustenu, mais les ira li rois hastéement
combatre, et de che soiés tous asseurés.» Lors se offri
et presenta li contes de Flandres au roi de relever la
20conté d’Artois, enssi comme à son naturel signeur et
que il le devoit faire. Li rois fu consilliés de respondre
et dire enssi: «Contes, vous retournerés en Artois,
et tremprement nous serons à Arras, et là ferés vous
vostre devoir, presens les pers de France, car mieux
25ne poons nous monstrer que la querelle est nostre
que de aprochier nos ennemis.»
Li contes se contempta moult de ceste response, et
se parti de Peronne trois jours après, et s’en retourna
en Artois, et vint à Hesdin. Et li rois de France, comme
30chils qui de grant volenté voloit venir en Flandres et
abatre l’orgoel des Flamens, enssi que autrefois si
predicesseur avoient fait, mist clers en oevre à tous
[285] lés et envoiia lettres et mesagiers et mandemens qui
s’estendirent par toutes les parties de son roiaulme,
en mandant que tantos et sans delai cascuns venist
vers Arras pourveux au mieux que il peuist, car au
5plaisir de Dieu il voloit aler combatre les Flamens en
Flandres. Nuls sires tenant de lui n’osa desobeïr, mais
fissent leurs mandemens de leurs gens, et s’aparillièrent
et se departirent li lontaing d’Auvergne, de
Roerghue, de Quersin, de Toulousain, de Gascongne,
10de Limosin, de Poito, de Sainctonge, de Bretaigne et
d’autre part, de Bourbonnois, de Forois, de Bourgongne,
de la Daufiné, de Savoie et de Loeraingne,
de Bar et de tous les circuités et chaingles dou
roi[aume] de France et des tenances. Et tout avaloient
15aval vers Artois: là se faissoit li amas des gens d’armes
si grans et si biaux que mervelles estoient à considerer.
§ 309. Li contes de Flandres, qui se tenoit à He[s]din
et qui tous les jours ooit nouvelles dou roi et dou
20duc de Bourgongne et dou grant mandement qui se
faissoit en France, fist une deffense par tout Artois
ou plat païs que nuls, sus à perdre corps et avoir, ne
traisist ne mesist hors de son hostel, en forterèce ne en
bonne ville, cose que il euist, car il voloit que les gens
25d’armes fuissent aissiet et servit de ce qui estoit ou
plat païs. Adont s’en vint li rois en Arras, et là s’aresta;
et les gens d’armes de tous lés venoient et aplouvoient
tant et si bien estofé que ce estoit grant biauté dou
veoir, et se logoient enssi comme il venoient sus le
30plat païs, et trouvoient les granges toutes plaines et
bien pourveues, lesquels pourveances leur venoient
[286] bien à point, car tout estoit abandonné, et li corps
des grans signeurs se logoient ens es bonnes villes.
Adont vint li contes de Flandres en Arras, et conjoï
grandement le roi et les signeurs qui là estoient venu,
5et fist là hommage au roi, present les pers qui là
estoient, de la conté d’Artois, et li rois le rechut à
homme, et li dist: «Biaux cousins, se il plaist à Dieu
et à saint Denis, nous vous remeterons temprement
en l’iretage de Flandres, et abaterons tellement l’orguoel
10de ce Phelippe et de ses Flamens que jamais
[n’aront] cure ne poissance de eulx reveler ne relever.»
—«Monsigneur, dist li contes, je i ai bien
fiance, et vous i aque[r]rés tant d’onneur et de grace
que à tous les jours dou monde vous en serés prisiés,
15car maintenant voirement est li orgieux moult grans
en Flandres.»
§ 310. Phelippes d’Artevelle, lui estant [au siège]
devant Audenarde, estoit tous avisés et enformés
comment li rois de France voloit à poissance venir sur
20lui. Par samblant il n’en faissoit compte, et disoit à ses
gens: «Mais par où quide cils roitiaux entrer en Flandres?
Il est encores trop jones d’un an, quant il nous
quide esbahir par ses asamblées. Si ferai tellement
garder tous les passages et les entrées de Flandres
25que il ne sera mies en leur poissance que il se voient
de ceste anée dechà le rivière dou Lis.» Adont manda
il à Gand le signeur de Harselles que il venist devant
Audenarde: il vint. Quant il fu venus, Phelippes li
dist: «Sires de Harselles, vous savés bien et entendés
30tous les jours comment li rois de France se apparelle
pour nous destruire; il faut que nous aions avis
[287] et conseil sur ce. Vous demor[r]és chi et tenrés le
siège, et je m’en irai à Bruges et à Ippre aprendre
encores mieux des nouvelles, et rafresquirai, par
parolles et monitions de bien faire et de eux encoragier,
5les bonnes gens des bonnes villes, et establirai
sus la rivière dou Lis aux passages tant de gens que
li François ne poront oultre.» A tout ce s’acorda
bien li sires de Harselles. Lors se departi Phelippes
dou siège, et s’en chevauca vers Bruges; et chevauchoit
10comme sires, et faissoit porter son pennon
devant lui tout desvolepet, armoiiet de ses armes, et
portoit de noir à trois cappiaulx d’argent.
Quant il fu venus à Bruges, il trouva Piètre dou
Bos et Piètre le Wintre, qui là estoient gardiien et
15cappitaines de Bruges. Si parla à eulx et leur remonstra
comment li rois de France atout sa poissance
voloit venir en Flandres, et que il convenoit aler au
devant pour i remediier et garder les passages: «Si
voel, Piètre dou Bos, que vous allés au pas à Commines:
20vous garderés là la rivière. Et vous, Piètre le
Wintre, vous irés au [pont] à Warneston et là garderés
vous le passage. Et faites tous les pons en dessus
la rivière jusques à la Gorge et à Estelles et à
Menreville rompre, et en desous jusques à Courtrai.
25Par enssi ne poront li François passer, et je m’en
irai à Ippre parler à ceux de Ippre et eux en amour
rafresquir et reconforter, et remonstrer comment nous
sommes conjoint ensamble par une unité, et que nuls
ne se fourvoie ne isse de ce que nous avons juret
30ensamble à tenir. Il n’est mies en la poissance dou roi
de France ne de ses François que il puisent passer la
rivière dou Lis ne entrer en Flandres, puis que li pas
[288] seront gardé, se il ne vont au lonc de la rivière querre
passage vers Saint Omer et Berghes. Et, se il faissoient
che chemin, il trouveroient tant d’empecemens, de
crolières et de mauvais pas que il ne se poroient tenir
5ensamble, avoec ce que il est iviers et que il fait
fresc et mauvais chevauchier, que il seroient tout
perdu d’avantage.» Che respondirent cil doi Piètre:
«Phelippe, vous dites voir, et nous ferons ce que
vous dites. Et de nos gens qui sont en Engletière,
10avés vous oï nulles nouvelles?»—«Par ma foi! respondi
Phelippes, nenil, dont je m’esmervelle. Li parlement
sont maintenant à Londres, si en deverons
temprement oïr nouvelles. Li rois de France ne se
puet jamais tant haster que nous ne soions conforté
15des Englès, anchois que il nous porte point de contraire.
Espoir, fait li rois d’Engletière son mandement,
et venront Englois à l’Escluse sus une nuit, quant nous
ne nos en donrons garde, car il ont vent pour issir
hors d’Engletière à volenté.» Ensi se devisoient chil
20troi compaignon ensamble. Auques pour ce tamps
toute Flandres estoit en obeïssance à eux, excepté
Tenremonde et Audenarde.
§ 311. Entrues que ces ordonnances se faissoient,
et que li rois de France sejournoit à Arras, et que
25gens d’armes s’amassoient en Artois, en Tournesis et
en le castelerie de Lille, se avissèrent aucun chevalier
et escuier qui sejournoient à Lille et là environ,
par l’emprise et ennort dou Halse de Flandres, que il
feroient aucun exploit d’armes, par quoi il seroient
30renommé. Si se quellièrent un jour environ sis vins
hommes d’armes, chevaliers et escuiers, et vinrent
[289] passer la rivière dou Lis au pont à Menin, à deux
lieues de Lille, liquels pons n’estoit point encores
deffais, et chevauchièrent en la ville et l’estourmirent
moult grandement, et tuèrent et decopèrent en la
5ville et là près grant fuisson de gens, et les cachièrent
priès tous hors de leur ville. Li haros commencha à
monter; les villes voisines commenchièrent à sonner
leurs cloques à herlle et à traire vers Menin, car li
haros venoit de là. Si s’[as]amblèrent grant fuisson
10de gens, et se requellièrent tout ensamble en Menin.
Quant li Halses, messires Jehans de Jeumont, li castelains
de Buillon, messires Henris de Dufle et li chevalier
et escuier eurent bien esmeu le païs et leur fu
vis que il estoit tamps dou retourner, il se missent au
15retour pour rapasser à ce pont la rivière, enssi que il
avoient passé; et ja le trouvèrent il fort et pourveu de
Flamens qui le deffaissoient ce qu’il pooient, et, quant
il en avoient rosté une ais, il le couvroient de fiens,
afin que on ne veïst point le mehaing. Evous chevaliers
20et escuiers retourner, montés sur fleurs de coursiers
et de chevaux, et truevent en la ville plus de
deus mille de ces païssans qui là s’estoient requelliet,
liquel se mettent tout en bataille pour venir sus eux.
Quant cil gentil homme en veïrent le convenant, si
25dissent: «Il nous faut, par force de chevaux, rompre
ces villains, ou nous sommes atrapet.» Adont se
missent il tout ensamble, et abaissièrent les lances et
les espées roides de Bourdiaux, et esperonnèrent les
chevaux de grand randon, et missent devant les plus
30fors montés, et commenchièrent à huer. Chil Flament
s’ouvrirent qui ne les osèrent atendre, et li autre
dient que il le fissent tout par malisse, car il savoient
[290] bien que li pons ne les poroit porter; et dissoient
entre eux li Flament: «Faissons leur voie; tous
verés ja biau jeu.» Li Halse[s] de Flandres, li chevalier
et li escuier qui se voloient sauver, car li sejourners
5leur estoit contraires, fièrent chevaux des esperons
sus ce pont, liquels n’estoit pas fors pour porter un
si grant fais. Toutesfois li Halses de Flandres et aucun
autre eurent l’eur et l’aventure de passer oultre, et passèrent
environ trente, et, enssi que li autre voloient
10passer, li pons rompi desous eulx. Là eut des chevaus
enrasquiés, qui ne se peurent ravoir, qui i
furent mort et leurs maistres. Chil qui estoient
derière veïrent che meschief: si furent moult esbahi
et ne sceurent où fuir pour eux sauver. Si ferirent li
15aucun en la rivière, qui le quidoient noer, mais il ne
pooient, car elle est parfonde et de hautes rives où
cheval ne se pueent aherdre ne [rescoure]. Là eut grant
meschief, car li Flament venoient, qui les encauchoient
et ochioient à volenté et sans merchi, et les faissoient
20saillir en l’aige, [et] là se noioient. Là fu messires
Jehans de Jeumont en grant aventure d’estre perdus,
car li pons rompi desous li, mais, par grant apertisse
de corps, il se sauva. Toutesfois, il fu navrés dou
trait moult durement ou chief et ou corps, dont il jut
25puis plus de sis sepmaines et ne se peut armer en
grant tamps. A che dur rencontre furent mort li castelains
de Buillon et [Bouchars] de Saint Hilaire et
pluiseur autre, et noiiés messires Henris de Dufle; et
en i eut que mors que noiiés plus de soissante, et cil
30tout ewireux qui sauver se peurent, et grant fuison
de blechiés et de navrés. Enssi ala de ceste emprisse.
Les nouvelles en vinrent as signeurs de France qui
[291] estoient à Arras, comment leurs gens avoient perdu,
et comment follement li Halses de Flandres avoit chevauchiet.
Si furent des aucuns plains, et des autres
non; et disoient cil qui le plus estoient usé d’armes:
5«Il ont fait une folle emprisse de passer une rivière
sans gué et aler courir une grosse ville, et entrer ou païs,
et retourner au pas par où il avoient passet, et non
[garder] che pas jusques à leur retour; che n’est pas
emprise faite de sages gens d’armes qui voellent venir
10à bon chief de leur besongne, à faire enssi, et pour
ce que outrequidiet il ont chevauchiet, leur en est il
mal pris.»
§ 312. Cheste cose se passa; on le mist en oubliance,
et Phelippes d’Artevelle se departi de Bruges et s’en
15vint à Ippre, où il fu requelliés à grant joie. Et Piètres
dou Bos s’en vint à Commines, où tous li plas païs
estoit asamblés, et là entendi as besongnes et fist
toutes les ais dou pont de Commines desclauer et desquevillier,
pour estre tantos, se il besongnoit, [deffait];
20mais encore ne vaut il mies le pont condempner de tous
poins, pour l’avantage de ceulx dou plat païs requellier,
qui passoient tous les jours leurs bestes à grant fuisson
et mettoient oultre le Lis à sauveté et cachoient
ens es bos et ens es praieries sus le païs et environ
25Ippre. Si en estoit li païs si cargiés que à grans mervelles.
Che propre jour que Phelippes d’Artevelle vint à
Ippre, vinrent les nouvelles, comment, au pont à
Menin, li François avoient perdu et li Halses avoit esté
30priès atrappés. De ces nouvelles fu Phelippes tous resjoïs,
et dist en riant, pour rencoragier ceulx qui dallés
[292] lui estoient: «Par la grace de Dieu et le bon droit
que nous avons, tout li autre venront à celle fin, ne
jamais cils rois de France, jonement consilliés selonc
che qu’il est d’eage, se il passe la rivière dou Lis,
5ne retournera en France.»
Phelippes d’Artevelle fu cinc jours à Ippre, et
preecha em plain marchiet pour rencoragier son
peuple et tenir en leur foi; et leur remonstra comment
li rois de France, sans nul title de raison, venoit
10sus eux pour eux destruire: «Bonnes gens, dist Phelippes,
ne vous esbahissiés point se il viennent sur
vous, car ja n’aront poissance de passer la rivière
[dou Lis]. J’ai fait tous les pas bien garder, et est
ordonnés à Commines Piètres dou Bos atout grant
15gent, qui est uns loiaux homs et qui aime l’onneur de
Flandres; et Piètre le Wintre est à Warneston, car
tout li autre passage [sus] la rivière dou Lis sont
romput, ne il n’i a passage ne gué fors à ces deus
villes là où il puissent passer. Et si ai oït nouvelles
20de nos gens que nous avons envoiiet en Engletière.
Nous arons temprement un très grant confort des
Englès, car nous avons bonnes aliances à eux: il se
sont ahers avoecq nous pour aidier à faire nostre
guerre contre le roi de France qui nous voelt heriier.
25Si vivés loiaument en cel espoir, car li honneurs nous
demor[r]a, et tenés che que vous avés juret et promis
à moi et à la bonne ville de Gand, qui tant a eu de
paine et de frait pour soustenir et garder les droitures
et les francisses des bonnes villes de Flandres.
30Et tout cil qui voellent demorer dalés moi, enssi
comme il l’ont juret, [lièvent] le main vers le chiel en
segnefiant loiauté.» A ces mos, tout cil qui ou marchiet
[293] estoient et qui oït l’avoient levèrent le main
amont, et le aseurèrent que tout demor[r]oient dalés
lui. Adont descendi Phelippes de l’escafaut où il avoit
pre[e]chiet, et s’en vint fendant parmi le marchiet
5jusques à son hostel, et se tint là tout ce jour. A
l’endemain, il monta à cheval et retourna à toute sa
route vers Audenarde, où li sièges se tenoit, qui point
ne se deffaissoit pour nouvelles que il oïssent; mais il
passa parmi Courtrai, et reposa là deus jours.
FIN DU TEXTE DU TOME DIXIÈME.
VARIANTES
VARIANTES.
§ 169. P. 1, l. 2: Sartre.—Ms. B 12: Chartres.
P. 1, l. 3: Noiion.—Ms. A 2: Nogent.
P. 1, l. 5: deslogièrent.—Les mss. A 7, B 5, 7 ajoutent: et puis se partirent.
P. 1, l. 6: là.—Le ms. B 20 ajoute: s’arrestèrent et.
P. 1, l. 7: Sablé.—Mss. B 5, 7: Sales.
P. 1, l. 8: Mans.—Leçon des mss. B 1, 2.—Ms. A 1: Man.—Ms. B 12: Mayens.
P. 2, l. 1: d’Arve.—Mss. B 1, 2, 12, 20: d’Arne.
P. 2, l. 4: marescages.—Mss. A 7, B 7: marez.—Ms. B 5: marès.
P. 2, l. 7-9: seuissent... garde.—Ms. B 12: les eussent là assailliz, ilz n’eussent aucunement peu secourir à l’un l’autre.
P. 2, l. 7: convenant.—Ms. B 20: inconvenient.
P. 2, l. 11: passèrent.—Les mss. B 1, 2 ajoutent: oultre.
P. 2, l. 12-13: en iaulx... esperoient.—Mss. A 7, B 5, 7: en esperant.
P. 2, l. 15: Hainbon.—Mss. A 2, B 12: Hennebont.
P. 2, l. 19: recorda.—Ms. A 2: compta.
P. 2, l. 19-20: l’eut tantos passé.—Ms. B 20: en eut de legier passé son deuil.
P. 2, l. 22: je avoie.—Mss. B 1, 2: il avoit.
P. 2, l. 24: la moitié.—Manquent aux mss. B 1, 2.—Ms. B 12: plus de la moittié.
P. 2, l. 28: me fault.—Ms. B 12: ainsi pour la cause de ce roy Charles mort il m’est besoing de.
P. 2, l. 31: laisseront.—Les mss. A 2, B 5, 12 ajoutent: entrer.
P. 2, l. 32 à p. 3, l. 1: et chiaulx... fiance.—Mss. B 5, 7: telz que.
P. 3, l. 2: c’on dist... Guion.—Manquent au ms. B 12.
P. 3, l. 2: messire Bertram.—Manquent aux mss. A 7, B 5, 7.
P. 3, l. 2: Guion.—Le ms. A 2 ajoute: admiral de Bretaigne.
P. 3, l. 3: Tannegui.—Ms. A 2: Aubigny.—Ms. B 1: Chavregni.—Ms. B 2: Channi.—Ms. B 20: Cauvegny.
P. 3, l. 4: Caresmiel.--Ms. A 2: Carismel.—Ms. B 12: Carmel.—Ms. B 20: Karennel.
P. 3, l. 4: l’esleu de Lion.—Ms. A 2: grant gouverneur de Leon.—Manquent aux mss. B 5, 7.
P. 3, l. 25 et plus bas: Vitré.—Leçon des mss. B 1, 2.—Ms. A 1: Viteri.—Mss. A 2, B 12, 20: Vitry.
P. 3, l. 28-29: où il... jours.—Mss. A 7, B 5, 7: et de là.
P. 3, l. 29: Chastel Bourg.—Leçon du ms. B 12.—Ms. A 1: Chastel Brout.—Mss. A 7, B 5, 7: Chastel Briant.—Mss. B 1, 20: Chastel Bronc.—Ms. B 2: Chasteaubriant.
P. 3, l. 29-30: Chastel Bourg en Bretaigne.—Ms. A 2: Bron, qui estoit le propre heritaige de messire Bertran du Guesclin, connestable de France qui avoit esté, car il estoit mort, n’avoit guaires, devant Chasteau Neuf de Randon, si comme nous avons dit ci devant.
§ 170. P. 4, l. 6-7: et li... n’estoit.—Ms. B 20: et les barons de son païs de Br. n’estoient.
P. 4, l. 11: de France.—Ms. A 2: bon ou maugré leurs ennemis.
P. 4, l. 17: chil.—Mss. A 7, B 2, 5, 7, 12: de ceulx.
P. 4, l. 18: sont.—Leçon du ms. A 7.—Mss. A 1, B 1, 20: est.—Ms. B 2: et qui est.—Mss. B 5, 7: lesquelz sont.—Ms. B 12: laquelle est.
P. 4, l. 18: tous rebelles.—Leçon des mss. A 7, B 5, 7.—Mss. A 1, B 1, 2, 12, 20: toute rebelle.
P. 4, l. 19: ordonnent.—Leçon des mss. B 5, 7, 12.—Mss. A 1, 7, B 1, 2, 20: ordonne.
P. 4, l. 21: seellèrent.—Ms. A 7: s’alièrent.
P. 4, l. 23: regent.—Les mss. A 7, B 5, 7 ajoutent: de France.
P. 4, l. 25: pour.—Leçon des mss. A 7, B 1, 5, 7, 12, 20.—Manque au ms. A 1.
P. 4, l. 31: et... enssi.—Ms. A 7: distrent.—Mss. B 5, 7: dirent.
P. 5, l. 4: à Chastiel Bourg.—Ms. A 2: en la ville de Bron.
P. 5, l. 7: entrer.—Le ms. B 12 ajoute: ne autres.
P. 5, l. 7: mais.—Le ms. A 2 ajoute: pour l’amour et honneur du duc.
P. 5, l. 22: qui estoient.—Mss. A 7, B 5, 7: qu’ilz sentoient.
P. 5, l. 25: se.—Le ms. B 20 ajoute: conduisoit et.
P. 5, l. 29: prioient.—Le ms. A 2 ajoute: moult humblement.
P. 6, l. 5: de mettre.—Mss. B 1, 2: demorèrent.—Ms. B 20: remettre.
§ 171. P. 6, l. 10-11: messires Robert Canolles.—Manquent aux mss. B 5, 7.
P. 6, l. 19: trois.—Ms. B 1, 2: quatre.
P. 6, l. 20 et plus loin: Combourg.—Mss. A 1, B 1, 2, 5, 20: Combrout.—Ms. A 2, 7: Combour.—Ms. B 7: Combrenc.—Ms. B 12: Cambourg.
P. 6, l. 23: les convenans.—Ms. B 20: la conduite.
P. 7, l. 1: de Vennes.—Manquent aux mss. B 1, 2.
P. 7, l. 1: Vennes.—Leçon des ms. A 2, 7, B 5, 7.—Mss. A 1, B 12, 20: Rennes.
P. 7, l. 9: jour.—Le ms. A 2 ajoute: se ilz eussent voulu.—Les mss. B 1, 2 ajoutent: se il voulsissent.
P. 7, l. 10 et plus loin: le Heidé.—Mss. A 7, B 5: la Heidé.—Mss. B1, 2: le Herdé.—Ms. B 7: la Herdé.—Ms. B 12: la Heydé.
P. 7, l. 17: amour.—Ms. A 2: signe d’amour par semblant.—Ms. B 20: signe d’amour.
P. 7, l. 21: de l’esté.—Ms. B 1: de li estre.—Ms. B 2: de lui estre.
P. 7, l. 28: merchi.—Le ms. B 12 ajoute: et en seront tous aises et joyeulx.
P. 8, l. 8-9: tout... Masière.—Ms. B 12: là tout autour logiez.
P. 8, l. 8: et.—Leçon des mss. A 7, B 1, 2, 5, 7.—Manque au ms. A 1.
P. 8, l. 9: Bretaigne.—Le ms. A 2 ajoute: et le conseil du conte.
P. 8, l. 11-12: et... compaignie.—Ms. A 2: ces.iiii. barons estoient propres conseilliers du conte.
P. 8, l. 13: besongnes.—Le ms. A 2 ajoute: et pour sçavoir comment ilz se pourroient maintenir contre ceuls de Nantes.
§ 172. P. 8, l. 16: devant.—Leçon des mss. B 1, 2, 12.—Manque au ms. A 1.—Mss. A 7, B 5, 7: à.
P. 8, l. 24-25: et que... le.—Mss. A 7, B 5, 7: on.
P. 8, l. 24: ces.—Les mss. B 1, 2 ajoutent: besoingnes et.
P. 8, l. 26: querre.—Le ms. A 7 ajoute: le conte.—Les mss. B 5, 7 ajoutent: le conte de B.
P. 8, l. 26: où il... hoos.—Mss. A 7, B 5, 7: pour estre à ces obligacions et consaulx.
P. 9, l. 5: à Rennes.—Ms. A 2: encores es faubours de Rennes et le conte et ses barons en la ville.
P. 9, l. 9: che.—Le ms. B 20 ajoute: que ilz l’attenderoient francement.
P. 9, l. 13: Morfouace.—Le ms. A 2 ajoute: de Saint Maslou de l’Isle.
P. 9, l. 14: Malatrait.—Le ms. B 20 ajoute: le Besgue.
P. 9, l. 14: Tournemine.—Ms. A 2: mons. Jehan T.—Mss. A 7, B 5, 7: le sire de T.
§ 173. P. 10, l. 2: li contes de Savoie.—Manquent au ms. B 20.
P. 10, l. 4: li.—Mss. A 7, B 5, 7: mais li.
P. 10, l. 22-23: et tout li enffant.—Ms. B 20: et tous les jouvenceaulx o lui, et par especial ceulx.
P. 10, l. 24-25: dont... devant.—Mss. A 7, B 5, 7: jour de la Toussains.
P. 10, l. 25: joedi.—Leçon du ms. A 2.—Mss. A 1, B 1, 2, 12, 20: venredi.
P. 10, l. 30: roi.—Le ms. B 20 ajoute: chrestien.
P. 11, l. 8: vestie.—Ms. B 1: vestus.—Ms. B 2: vestu.
P. 11, l. 8-9: si... avoir.—Ms. B 20: et le roy estoit tant richement et noblement vestu que l’on ne pouoit plus.
P. 11, l. 10: escamiaulx.—Mss. B 5, 7: eschafaulx.
P. 11, l. 11: à ses piés.—Ms. A 2: assez près du roy.
P. 11, l. 27: aliennées.—Le ms. A 2 ajoute: au moins lors.
P. 11, l. 32: tref.—Leçon des mss. A 2, B 2, 5, 7, 12.—Mss. A 1, 7, B 1: tret.
P. 12, l. 2: cinc.—Mss. B 1, 2: quatre.
P. 12, l. 2: Braibant.—Manque aux mss. B 1, 2.
P. 12, l. 3: Bourbon.—Les mss. B 1, 2 ajoutent: avoecques eulx son grant oncle.
P. 12, l. 5: servoient.—Ms. B 12: seroient.
P. 12, l. 6: li sires de Cliçon.—Manquent au ms. A 2.
P. 12, l. 7: France.—Mss. A 7, B 5, 7: la mer.
P. 12, l. 14: pas.—Mss. A 2, B 12: repas.
P. 12, l. 28: mort.—Mss. A 7, B 5, 7: qui estoit trespassez.
§ 174. P. 13, l. 13: Montraulieu.—Ms. A 2: Montauban.—Ms. B 12: Monstreuil.
P. 13, l. 13: Houssoie.—Le ms. A 2 ajoute: mons. Geffroy de Karrismel.
P. 13, l. 29: Ricebourc.—Ms. B 12: Chierbourg.
P. 13, l. 31: priès.—Le ms. B 20 ajoute: des portes de la cité.
P. 14, l. 2: d’Ango.—Le ms. A 2 ajoute: de Touraine.
P. 14, l. 3: du Mainne.—Leçon du ms. B 1.—Ms. A 1: de Humaine.
P. 14, l. 11: nuit.—Le ms. A 2 ajoute: où nous sommes.—Les mss. B 5, 7 ajoutent: de huy.
P. 14, l. 11: escarmuchier.—Le ms. A 2 ajoute: espoir ont les aucuns tant beu que le mal Saint Martin les tient es testes tellement qu’ilz sont ja endormiz, et ainsi cuident ilz de nous.» Si commencièrent tous à rire.
P. 14, l. 13: est.—Leçon du ms. B 2.—Manque aux mss. A 1, B 1.—Mss. A 2, 7, B 5, 7, 20: dites.
P. 14, l. 13: et est... faire.—Ms. B 12: ainsi devrions faire.
P. 14, l. 13-14: et nous le vollons.—Manquent aux mss. B 5, 7.
P. 14, l. 15: sis vins.—Ms. A 2: VIIxx.
P. 14, l. 17: i.—Leçon des mss. B 1, 2.—Manque aux mss. A 1, 7, B 5, 7, 12.
P. 14, l. 25: mehaignier.—Ms. B 12: decopper.—Le ms. A 2 ajoute: et mettre en grant meschief.
§ 175. P. 15, l. 8: eussions.—Leçon du ms. B 2.—Ms. A 1: issions.—Mss. A 7, B 7, 12: yssions.—Ms. B 1: heussions.—Ms. B 5: yssissions.
P. 15, l. 8: sis.—Mss. B 2, 5, 7, 12: de sis.
P. 15, l. 8: set.—Ms. B 20: huit.
P. 15, l. 15: friente.—Ms. A 2: nul semblant.—Ms. B 5: bruyt.—Ms. B 7: frieme.—Ms. B 12: frainte.
P. 15, l. 28: moult coiteussement.—Ms. A 2: moult courtoisement.—Ms. B 20: tout à la couverte.
P. 16, l. 9: Nantes.—Le ms. A 2 ajoute: à pou de dommaige.
§ 176. P. 16, l. 13: les.—Le ms. B 20 ajoute: escarmuchoient et.
P. 16, l. 15 et ailleurs: il.—Leçon du ms. B 1.—Ms. A 1: ilz.
P. 16, l. 16: setime.—Ms. A 2: VIIIe.
P. 16, l. 22: Alghars.—Ms. A 2: Alehart.
P. 16, l. 22-23: Thumas.—Ms. B 1: Thuns.—Ms. B 2: Tun.
P. 16, l. 23: Rodes.—Ms. B 5: Rodez.
P. 17, l. 4: Thumas.—Ms. A 1: Thunez; cf. plus haut p. 16, l. 22-23.—Mss. B 1, 2: Thomas.
P. 17, l. 9: point.—Mss. A 7, B 7: pou.—Ms. B 5: peu.
P. 17, l. 12: resvilliet.—Le ms. B 20 ajoute: par les saillies des François.
§ 177. P. 17, l. 15: duck.—Le ms. B 20 ajoute: Jehan.
P. 18, l. 2: mors.—Le ms. B 20 ajoute: sans nul remède.
P. 18, l. 6: foullées.—Ms. A 2: pillées ne foullées.—Mss. B 1, 2: violées.—Ms. B 12: pillées.
P. 18, l. 12: tiroit trop.—Ms. B 20: traveilloit moult.
P. 18, l. 32: Roem.—Le ms. A 2 ajoute: le seigneur de Beaumanoir.
P. 18, l. 32: Rocefort.—Le ms. A 2 ajoute: le conte de Longueville, le viconte de la Bellière.
P. 18, l. 32: li.—Manquent aux mss. A 1, 7, B 1, 7.—Mss. B 2, 5, 12: les.
P. 19, l. 6: les.—Leçon des mss. B 2, 5, 7, 12.—Manque aux mss. A 1, 7, B 1, 20.
P. 19, l. 8: à siège.—Ms. A 1: assiège.
P. 19, l. 10: tant.—Le ms. B 20 ajoute: de soussy et.
P. 19, l. 21: auquel.—Le ms. A 2 ajoute: aler.
P. 19, l. 22: si.—Leçon des mss. A 7, B 1, 2, 5, 7, 12.—Ms. A 1: se.
§ 178. P. 19, l. 28: hommes d’armes.—Mss. A 7, B 5, 7: lances.
P. 20, l. 1: de.—Leçon du ms. B 1.—Manque au ms. A 1.
P. 20, l. 5: Amauris.—Ms. B 12: Aymeri.
P. 20, l. 9: de Quisenton.—Mss. B 1, 2: de Guisenton.—Ms. B 5: de Gousuicenton.—Ms. B 7: de Gouçuicenton.—Manquent au ms. B 12.
P. 20, l. 20: siis.—Ms. A 2: VIII.—Ms. A 7: dix.—Mss. B 5, 7: des.
P. 20, l. 21: trois.—Mss. B 1, 2: quatre.
§ 179. P. 20, l. 24: Colet.—Leçon des mss. B 1, 2, 12; cf. plus loin p. 22, l. 10.—Mss. A 1, B 20: Celet.—Ms. A 2: Rieux.—Mss. A 7, B 5, 7: Selete.
P. 20, l. 27 et plus loin: Douvesière.—Ms. A 1: Domescière.—Ms. A 7: Douvestre.—Mss. B 1, 2, 12, 20: Dennesière.—Ms. B 5, 7: Dunestre.—Le ms. A 2 donne comme leçon: Hostidonne et ses gens.
P. 21, l. 3: Tiriel.—Ms. A 2: Tinciel.—Ms. A 7: Ticiel.—Mss. B 1, 2, 20: Titiel.—Mss. B 5, 7: Ciciel.—Ms. B 12: Titel.
P. 21, l. 13: tenoient.—Le ms. B 20 ajoute: pour le roy de France en garnison.
P. 21, l. 14: fourageurs.—Mss. A 7, B 5, 7: fouriers.
P. 21, l. 18-19: qui... nouvelles.—Manquent aux mss. B 1, 2.
P. 21, l. 18-22: qui... fesist.—Manquent au ms. B 12.
P. 21, l. 19: n’ooient.—Leçon des mss. A 7, B 5, 7.—Ms. A 1: n’ooit.
P. 22, l. 2: ou.—Le ms. B 20 ajoute: XIIc ou.
P. 22, l. 5-6: ne... l’oost.—Ms. B 20: le dit messire Robert Canolle ne nulz autres ne departirent point de l’ost.
§ 180. P. 22, l. 10: Collet.—Ms. A 2: Rieux.
P. 22, l. 11: Morfouace.—Manque aux mss. A 7, B 5, 7.
P. 22, l. 20: Traiton.—Mss. A 1, 7, B 1, 2, 5, 7, 20: Raiton.—Ms. A 2: Raton.—Mss. A 7, B 5, 7: Roiton; cf. plus bas l. 29.
P. 22, l. 28-30: et i... chevalier.—Manquent au ms. B 12.
P. 22, l. 29: Traiton.—Leçon des mss. A 1, 7, B 1, 2, 5, 7.—Ms. A 2: Tinton.—Ms. B 20: Traicon.
P. 23, l. 2-15: si s’armèrent... venu.—Mss. B 1, 2: si vinrent tantost moult estofféement à l’escarmuce [B 2 ajoute: et tellement que].
P. 23, l. 3: et.—Leçon du ms. A 7.—Manque au ms. A 1.
P. 23, l. 5: à faire.—Ms. A 1: affaire.
P. 23, l. 20-21: pour... avant.—Ms. B 20: moult avant pour acquérir loz et pris.
P. 23, l. 21: agraciier... avant.—Ms. B 12: acquerir honneur.
P. 23, l. 22: Galle.—Ms. A 2: Jaille.
§ 181. P. 23, l. 31: ens.—Ms. B 20: en la cité.
P. 24, l. 8-9: si... touchoit et.—Ms. B 12: mais estoient toujours les Anglois sur leur guet, et ce que plus leur.
P. 24, l. 8: fors.—Leçon des mss. A 7, B 5, 7.—Manque au ms. A 1.—Mss. B 1, 2, 12: que.
P. 24, l. 13: mais... assés.—Ms. B 20: et ceulx de la cité en avoient à plenté.
§ 182. P. 24, l. 17-21: deus... eulx.—Ms. A 2: moult travaillez et endurans assez de mesaises, deus mois et quatre jours attendans la venue du duc de Br. ainsi qu’il leur avoit promis, et ilz virent que point ne venoit ne ses convenances point ne tenoit, et qu’ilz n’en aroient autre chose.
P. 24, l. 21 et ailleurs: il.—Ms. A 1: ilz.
P. 24, l. 25: au deslogier.—Ms. A 7: le deslogier.
P. 24, l. 26: de l’an renoef.—Mss. A 7, B 5, 7: de l’an revolu.—Ms. B 12: du jour de l’an.—Ms. B 20: de l’an renouvellé.
P. 24, l. 29: Nord.—Ms. A 2: Aunoy.—Mss. A 7, B 5, 7: Niorch.—Ms. B 12: North.
P. 24, l. 31: Maide.—Ms. A 2: Haidé.—Mss. B 1, 2: Marde.
P. 25, l. 6: Lohiac.—Mss. B 1, 2: Loheric.
P. 25, l. 8: Gors.—Ms. A 2: Guer.—Mss. A 7, B 5, 7: Gros.
P. 25, l. 8-10: deus... Trenitté.—Ms. A 2: trois jours pour eulx aisier et reposer leurs chevaulx, et l’endemain au matin ilz s’en partirent et vindrent logier à la Trinité en Forhouet, et là demoura l’ost deus jours.
P. 25, l. 9: Maron.—Ms. B 12: Maurot.
P. 25, l. 9: au Maron.—Ms. B 20: ilz se arrestèrent à la Trinité soubz Amauron.
P. 25, l. 10: jours.—Leçon des mss. A 7, B 5, 7.—Manque au ms. A 1.
P. 25, l. 12: Brehaing.—Ms. A 2: Brehal.—Ms. B 12: Beliaing.
P. 25, l. 18: et vinrent.—Ms. B 20: Adont ilz envoièrent deux bourgois de la ville.
P. 25, l. 24-25: Il respondirent.—Leçon des mss. B 1, 2.—Mss. A 7, B 5, 7: Ceulx resp.—Ms. B 12: Les bourgois de Vennes resp.
P. 25, l. 30-31: nous... noient.—Ms. B 20: ceulx de Vennes ne sont point conseilliez de leur faire ouverture ne de les y recepvoir.
P. 25, l. 31: Brehain.—Ms. B 12: Bain.
P. 26, l. 6: Si.—Leçon du ms. B 5.—Ms. A 1: Se.—Ms. B 20: Je.
P. 26, l. 13: rechepvoir.—Le ms. B 20 ajoute: en toute humilité et bonne amour.
P. 26, l. 13: tant.—Ms. A 7: tout.—Ms. B 5: ce commant.
P. 26, l. 24: frère.—Le ms. A 2 ajoute: car le duc avoit la seur du conte espousée, qui estoit fille du roy d’Angleterre.
P. 26, l. 27: un cop.—Ms. B 5: une fois.
P. 27, l. 10: si.—Leçon du ms. A 7.—Mss. A 1, B 1: se.
P. 27, l. 13-18: mes gens... frontières.—Ms. B 12: il y a eu sur les frontières, le siège durant, grant plenté de gens d’armes, chevaliers et escuiers de ce pays, telz que.
P. 27, l. 15: je aie.—Leçon du ms. B 5.—Mss. A 1, B 1: il aient.—Ms. A 2: ilz ont.—Mss. A 7, B 2, 7, 20: ilz aient.
P. 27, l. 19: Laval.—Mss. A 7, B 5, 7: Derval.
P. 27, l. 20: Rochefort.—Le ms. A 2 ajoute: le sire de Rain, le sire de Montauban, le sire de Montfort, le sire de Quintin, le viconte de la Bellière et mons. Olivier du Guesclin, conte de Longueville.
P. 27, l. 25: Si.—Leçon du ms. B 1.—Ms. A 1: Se.
P. 28, l. 24: ens es.—Ms. B 20: long des.
P. 28, l. 25: Suseniot.—Ms. B 7: Susemont.
P. 28, l. 27: là d’où.—Leçon du ms. B 5.—Mss. A 1, 7, B 7, 20: de là où.
P. 28, l. 28-29: li sires... Trivès.—Ms. B 12: de Fitz Warin.
P. 28, l. 32: fourbours.—Le ms. B 20 ajoute: en grant destroiteté.
P. 29, l. 5-9: Messires... camps.—Leçon des mss. B 1, 2.—Manquent aux mss. A 1, 2, 7, B 5, 7, 12, 20.
P. 29, l. 13: chevaulx.—Les mss. B 1, 2 ajoutent: de fain.
P. 29, l. 17-26: Li viscontes... amender.—Mss. B 1, 2: Les grans barons de Bretaigne et leurs castiaus.
P. 29, l. 19: Commelin Guighant.—Ms. A 2: Kemere Guingant.—Ms. B 12: Commelinghant.
P. 29, l. 24: Mont Contour.—Ms. B 12: Montroutoier.—Le ms. A 2 ajoute: que plus n’osoient aller fourrer celle part.
P. 29, l. 29: ouvrir... de.—Ms. B 20: eslargir ne deffouquier l’un d’avec.
P. 30, l. 2-4: chiaulx de Hainbon... Campercorentin.—Mss. B 1, 2: l’un l’autre.
P. 30, l. 2: chiaulx de Camperlé.—Ms. A 1: cil de C.
§ 183. P. 30, l. 11: le duch.—Leçon des mss. A 7, B 5, 7.—Mss. A 1, B 1, 2: lui.—Mss. B 12, 20: le duc de Bretaigne.
P. 30, l. 31 à p. 31, l. 7: il tiennent... le roi de France.—Ms. A 2: on les trouve prests de vous rendre ce qui est de vostre droit demaine, le plus noble hiretage de crestienneté sans couronne, mais que vous soiés amés de vos gens; car se ainsi vous le faittes, pour certain la duchié et les gens d’icellui païs vous ameront et obeïront, mais jamais ilz ne laisseroient le roi de France.
P. 31, l. 1: le.—Leçon des mss. B 1, 2.—Manque aux mss. A 1, 7, B 5, 7, 12.
P. 31, l. 2-4: et n’est... heritages...—Leçon des mss. B 1, 2.—Manquent aux mss. A 1, B 20.
P. 31, l. 2-5: et n’est... couronne.—Mss. A 7, B 5, 7: si vous souffise atant vostre seignourie.
P. 31, l. 2-6: et n’est... Bretaigne et.—Manquent au ms. B 12.
P. 31, l. 8-9: Se vostre... de ce.—Manque aux ms. A 2.
P. 31, l. 8: moullier.—Mss. A 7, B 5, 7: femme.
P. 31, l. 20: autres.—Leçon des mss. A 7, B 5, 7, 12.—Manque au ms. A 1.
P. 32, l. 1: ahatie.—Mss. A 7, B 5, 7: jouste.
P. 32, l. 4: taire.—Le ms. A 2 ajoute: car ilz embellissent moult grandement nostre histoire.
§ 184. P. 32, l. 14: pouls.—Ms. A 2: pointes.—Mss. B 1, 2: fers.—Ms. B 7: cops.—Ms. B 12: coups.
P. 32, l. 15: haces.—Le ms. A 2 ajoute: et trois cops de dague.
P. 32, l. 16: refuser.—Les mss. B 1, 2 ajoutent: car il ne demandoit autre marchandise.
P. 32, l. 18-19: ne le volt pas consentir.—Ms. B 12: ne voult point souffrir.—Ms. B 20: ne le volt pas souffrir ne c.
P. 32, l. 18-19: pas consentir.—Mss. A 7, B 7: et commanda.—Ms. B 5: mie souffrir et commanda.
P. 32, l. 19: que... riens.—Manquent aux mss. B 1, 2.
P. 32, l. 23: de.—Leçon des mss. B 1, 2.—Manque aux mss. A 1, 7, B 5, 7, 12, 20.
P. 32, l. 26: Clinton.—Ms. A 7: Gliçon.—Ms. B5: Clisson.—Ms. B 7: Cliçon.—Ms. B 12: Clichon.—Ms. B 20: Clinchon.
P. 33, l. 12: asserissiet.—Mss. A 7, B 5, 7: assegrisiez.—Ms. B 12: arrestez.
P. 33, l. 22: Envoiiés.—Le ms. A 2 ajoute: un herault.
P. 33, l. 26: ahati.—Ms. A 7: aers.—Mss. B 5, 7: ahers.—Ms. B 12: aatiés.
P. 33, l. 27: à chevalx.—Ms. A 2: trois coups de hache, trois coups d’espée et trois coups de dague.
P. 33, l. 30: d’armes.—Le ms. B 12 ajoute: et de asseoir trois coups de glave.
P. 34, l. 4: Touwars.—Ms. A 1: Couwars.—Ms. B 1: Thouart.
P. 34, l. 10: Josselin.—Le ms. A 2 ajoute: ouquel le connestable si se tenoit.
§ 185. P. 34, l. 11: qui se tenoit.—Leçon des mss. B 1, 2, 12.—Manquent au ms. A 1.—Mss. A 7, B 5, 7: fut.
P. 34, l. 12: Vennes.—Les mss. A 7, B 5, 7 ajoutent: et.
P. 34, l. 13-14: qui portoit la parolle.—Mss. A 7, B 5, 7: tout en hault.—Le ms. A 2 ajoute: ainsi qu’il lui plaira.
P. 34, l. 18: à ses gens.—Mss. A 7, B 5, 7: aux siens.—Manquent aux mss. B 1, 2.
P. 34, l. 25: en sa presence.—Manquent aux mss. B 1, 2.
P. 34, l. 26: eu.—Le ms. B 5 ajoute: en la siene.
P. 34, l. 26: en le presensse de la sienne.—Mss. B 1, 2, 12: en sa presence.—Manquent au ms. B 5.
P. 34, l. 30: faissans.—Les mss. B 1, 2 ajoutent: fais.
P. 35, l. 9: devoient.—Le ms. B 12 ajoute: et tous les autres en leur compaignie.
P. 35, l. 17: Tristran de le G.—Ms. B 12: Jehan de G.
P. 35, l. 19: François.—Mss. B 12, 20: Haynuyers.
P. 35, l. 22-23: et d’espées de Bourdiaulx.—Manquent aux mss. B 1, 2, 5, 7, 12.
§ 186. P. 35, l. 31 à p. 36, l. 1: mès il... que il.—Leçon des mss. B 5, 7.—Ms. A 2: car le sire de Busançois le ferit par tele manière qu’il.—Mss. A 1, 7, B 20: ly sires de Vertaing le feri par tel manière qui.—Mss. B 1, 2: mais li sires le feri par telle manière que il lui.—Ms. B 12: et le sire de Pousances fu feru du sire de Vertaing par telle manière qu’il lui.
P. 36, l. 20-21: moult courouchiet.—Ms. B 12: plus courouchiez que devant.
P. 36, l. 22: cel.—Mss. A 7, B 5, 7, 12: cest.
P. 36, l. 22-23: ensonniier de jouster.—Mss. A 7, B 5, 7: à Savoyen jouster ne ensonnier de querir jouste.
P. 37, l. 1: Janekins Setincelée.—Mss. A 7, B 7: Janekin Setincelles.—Ms. B 5: Jenekin de Stincelles.—Ms. B 12: Jennequin Stincelle.
P. 37, l. 9: Adont recouvrèrent il le.—Mss. B 1, 2: et ainsi du.
P. 37, l. 9: recouvrèrent.—Mss. A 1, 7, B 5, 7: retournèrent.—Ms. B 12: recouvrèrent [au second]; cf. plus haut, p. 36, l. 4.
P. 37, l. 12: à.—Le ms. B 12 ajoute: bon et.
P. 37, l. 19 et ailleurs: Clinton.—Leçon du ms. A 7.—Mss. A 1, B 1, 2, 20: Cloton.—Mss. B 5, 7: Gliton.—Ms. B 12: Clichon.
§ 187. P. 37, l. 25: à faire.—Ms. A 1: affaire.
P. 37, l. 30: contes.—Le ms. A 2 ajoute: «Ostez.
P. 38, l. 8: plaisir.—Le ms. A 2 ajoute: et vous prie que ce soit le plus fort de toute vostre compaignie et le choisissez à vostre bon loisir.
P. 38, l. 12: l’oost.—Le ms. A 2 ajoute: qui tindrent ce à grant vaillance.
P. 38, l. 13-14: et as... dissent.—Mss. B 1, 2: et demandèrent.
P. 38, l. 17 et ailleurs: Ferrinton.—Mss. A 1, B 20: Fermitton.—Mss. A 2, B 12: Fremeton.
P. 38, l. 23: place.—Le ms. A 2 ajoute: pour faire fait d’armes.
§ 188. P. 38, l. 30 à p. 39, l. 1: armé... arresté.—Mss. B 1, 2: l’un contre l’autre.
P. 38, l. 31: le carne.—Mss. A 2, 7, B 5, 7, 12, 20: la visière.
P. 39, l. 3: fleca.—Ms. A 7: flechy.—Ms. B 5: fleschy.—Le ms. A 2 ajoute: en reculant lourdement jusques bien près de cheoir.
P. 39, l. 6: de.—Leçon des mss. A 7, B 1, 5, 7.—Manque au ms. A 1.
P. 39, l. 7-9: et li... tant.—Mss. B 12, 20: tant que le fer lai coulla parmi la cuisse tellement.
P. 39, l. 8: et.—Leçon du ms. A 7.—Ms. A 1: à.
P. 39, l. 10: une puignie.—Ms. A 2: demi pié.
P. 39, l. 12-13: et chevalier... durement.—Mss. B 1, 2: mout.
P. 39, l. 13: courouchiet.—Le ms. A 2 ajoute: aussi fut le conte.
P. 39, l. 15: et.—Leçon des mss. B 1, 2.—Manque au ms. A 1.
P. 39, l. 19: piet.—Le ms. A 2 ajoute: et lui convient reculer ou cheoir.
§ 189. P. 40, l. 7: alet.—Mss. B 12, 20: alouez.
P. 40, l. 12: chevauchier.—Le ms. B 20 ajoute: au large.
P. 40, l. 12: Si.—Leçon des mss. B 1, 2.—Mss. A 1, 7, B 5, 7: Il.
P. 40, l. 13: illes.—Ms. B 12: parties.
P. 40, l. 13: Cornuaille.—Le ms. A 2 ajoute: de Jarsy.
P. 40, l. 17-18: li viscontes... Rocefort.—Mss. B 1, 2: les.iiii. barons dessus nommés.
P. 40, l. 21: de che.—Leçon du ms. A 7.—Ms. A 1: che.—Mss. B 5, 7: ne ce.—Ms. B 12: ainsi.—Manquent aux mss. B 1, 2.
P. 40, l. 24-25: en la... poroient.—Mss. B 1, 2: au mains mal.
P. 40, l. 28-30: si... bonne et.—Mss. B 1, 2: qui.
P. 41, l. 10: li.—Ms. B 5: si que li.—Ms. B 7: que li.
P. 41, l. 15: le souverain gouvrenement.—Ms. A 2: le gouvernement, au moins la plus grant partie.
P. 41, l. 17-20: tendoit... retardés.—Manquent aux mss. B 1, 2.
P. 41, l. 17: tart.—Mss. B 5, 7: tost.
P. 41, l. 18: ne.—Mss. A 7, B 5, 7: et ne.—Ms. B 12: si ne.
P. 41, l. 21-22: à che... à paix.—Mss. B 1, 2: à la paix dou duc de Br.
P. 41, l. 22-23: il... France.—Mss. B 1, 2: ses voiagez n’en fust brisiés, car il tendoit devant.ii. ans aller en Pulle et en Callabre.
P. 42, l. 11: Suseniot.—Ms. B 5: Suseniout.—Mss. B 7, 20: Susemont.—Ms. B 12: Susseur.
P. 42, l. 12: dur, à che.—Ms. A 2: peine et avoit contre cuer ce.
P. 42, l. 13: savoit.—Leçon des mss. B 1, 2, 12.—Mss. A 1, 7, B 5, 7: savoient.
P. 42, l. 13: pooit.—Mss. B 5, 7: pouoient.
P. 42, l. 14: mautallent.—Les mss. B 5, 7 ajoutent: au conte de Bouq. et.
§ 190. P. 42, l. 15-16: Quant... Englès.—Ms. B 5: Quant le conte de B. et les Angloys sceurent et eurent cognoissance.
P. 42, l. 19: deceus.—Leçon des mss. A 7, B 2, 12.—Ms. A 1: de ceulx.
P. 42, l. 19-20: deceus... avoit.—Manquent aux mss. B 5, 7.
P. 42, l. 21: ne s’estoit.—Leçon des mss. A 7, B 1, 2, 5, 7, 12.—Ms. A 1: n’estoit.
P. 42, l. 25: couvertement.—Ms. B 20: ouvertement.
P. 43, l. 6: Vennes.—Ms. A 7: Rennes.
P. 43, l. 9: Camperlé.—Le ms. A 2 ajoute: et à Quimper Corentin.
P. 43, l. 12: gens.—Leçon des mss. B 1, 2.—Manque aux mss. A 1, 7, B 5, 7, 12.
P. 43, l. 16: Houssoie.—Le ms. A 2 ajoute: capitaine de Rennes.
P. 43, l. 17: Guion.—Le ms. A 2 ajoute: admiral de Bretaigne.
P. 43, l. 18: Tannegui.—Ms. B 12: Chavegny.
P. 43, l. 18: Karemiel.—Ms. B 5: Kaermel.—Le ms. A 2 ajoute: Tristan de Pastinien, Tristan d’Engoulevent.
P. 43, l. 21: lui.—Le ms. A 2 ajoute: et qu’il lui pleust venir à terre.
P. 44, l. 3: et desancré.—Ms. A 7: et des autres.—Ms. B 5: et des autres navires aussi.—Ms. B 7: et des autres aussi.—Manquent au ms. B 12.
§ 191. P. 44, l. 28: estoit... le conte.—Mss. B 5, 7: avoit à nom Jehan, seigneur de Bourbon et ung de l’ostel au conte.
P. 44, l. 31: Boucinel.—Ms. B 1: Bourniel.—Ms. B 2: Bournel.—Mss. B 12, 20: Bourcinel.
P. 45, l. 1: en Valongne.—Leçon du ms. B 12.—Mss. A 1, B 1, 2, 20: en Avalongne.—Ms. A 7: de Boulongne.—Mss. B 5, 7: de Bouloigne.
P. 45, l. 5: Cliffort.—Ms. A 1: Criffort; cf. plus loin, l. 9-10.
P. 45, l. 9: Boucinel.—Ms. A 1: Bourcinel; cf. plus haut, p. 44, l. 31, et plus loin, p. 47, l. 8.
P. 45, l. 11: heriiet.—Mss. A 7, B 5, 7: ahaitis.
P. 45, l. 16: à celle.—Mss. A 7, B 5: à celle heure et.
P. 45, l. 27: que.—Leçon des mss. B 1, 2, 12.—Manque aux mss. A 1, 7, B 5, 7.
P. 46, l. 8-9: deus... otels.—Ms. A 7: tous telz.—Mss. B 5, 7: des armeures tous telz.
P. 46, l. 9: ievols.—Manque au ms. A 2.—Ms. B 1: egalz.—Ms. B 2: egaulz.—Mss. B 12, 20: pareilz.
P. 46, l. 14: pointiiés si avant.—Ms. B 20: poursieuvy de si près.
P. 46, l. 17: coses.—Le ms. A 2 ajoute: et tant de parçons.
P. 46, l. 26: venue.—Mss. B 1, 2: entente.
P. 47, l. 3: cops.—Ms. B 20: mots.
P. 47, l. 7-8: des parchons.—Mss. A 7, B 5, 7: des paroles.—Ms. B 12: de ces traittiez.
§ 192. P. 47, l. 24-25: nous verrons.—Mss. A 7, B 5, 7: vous verrés.
P. 47, l. 27: gides.—Mss. A 7, B 5, 7: gardes.
P. 48, l. 2: seront.—Leçon des mss. A 7, B 1, 2, 5, 7.—Ms. A 1: serons.—Ms. A 2: seroient plus.—Ms. B 12: seroient.
P. 48, l. 4: acumeniièrent.—Ms. B 12: administrèrent.
P. 48, l. 11: parellement.—Ms. B 12: plainement.
P. 48, l. 13: ma.—Leçon des mss. B 1, 2.—Manque au ms. A 1.
P. 48, l. 16: se doit armer.—Ms. A 2: doit faire à ung autre.
P. 48, l. 21: avalés.—Les mss. B 5, 7 ajoutent: leurs bacinetz.
P. 48, l. 21: les... bacinès.—Mss. B 5, 7, 12: leurs visières.
P. 48, l. 28: escippa.—Ms. A 7: esclicha.—Mss. B 1, 2, 12: esquipa.—Mss. B 5, 7: esclissa.
P. 48, l. 30: orginal.—Mss. A 7, B 7: orgonal.—Ms. B 5: organal.
P. 48, l. 32: tronçons.—Ms. B 1: trenchans.—Ms. B 2: trenchant.
P. 49, l. 6: de son costé.—Leçon des mss. B 1, 2, 12.—Ms. A 1: de son cop.—Manquent aux mss. A 2, 7, B 5, 7.
P. 49, l. 21: ahaties.—Ms. A 7: fait.—Mss. B 5, 7: faiz.
P. 49, l. 24: heure.—Mss. A 7, B 5, 7: temps.
P. 50, l. 1-2: l’envoiia... et.—Ms. B 5: envoya ung de ses escuyers pardevers luy et luy commanda luy dire qu’il le prioit qu’il venist parler à lui, et il y vint.
P. 50, l. 9: parechons.—Ms. B 5: usances.—Ms. B 7: parçons.—Ms. B 12: adventures.
P. 50, l. 11: pris.—Ms. A 2: et les espices données et prinses.
P. 50, l. 21: Pont Ourson.—Mss. B 5, 2: Pontrouson.
P. 50, l. 31: et.—Les mss. B 5, 7 ajoutent: dirons.
P. 50, l. 32: dou conte.—Leçon des mss. A 7, B 1, 2, 5, 7, 12.—Ms. A 1: donte.
§ 193. P. 51, l. 4: n’amiroit.—Ms. A 2: n’amoit.—Mss. B 5, 7: ne craignoit.
P. 51, l. 23: signeur.—Le ms. A 2 ajoute: et bon ami.
P. 51, l. 23: estoient.—Mss. A 7, B 5: estoit.
P. 51, l. 27: Flandres.—Le ms. A 1 ajoute de nouveau: en se compaignie.
P. 51, l. 31: et.—Leçon des mss. A 7, B 2, 5, 7, 12.—Manque au ms. A 1.
P. 52, l. 1: Pière.—Ms. B 7: Prière.
P. 52, l. 11: Franc.—Leçon des mss. A 7, B 2, 5, 7, 12.—Ms. B 1: Francq.—Manque au ms. A 1.
P. 52, l. 13: reconquerroit.—Leçon des mss. A 7, B 1, 2, 5, 7.—Ms. A 1: reconqueroit.
P. 52, l. 19: comparroient.—Leçon des mss. A 7, B 1, 2, 5, 7, 12.—Ms. A 1: comparoient.
P. 52, l. 29-30: quoiteusement.—Mss. B 5, 12: secretement.—Ms. B 7: couvertement.
P. 53, l. 2: proumesse.—Ms. B 5: serement.—Ms. B 7: serment.
P. 53, l. 3: Ernoul.—Mss. B 1, 2: Jehan.
P. 53, l. 6: cheulx... amis.—Ms. A 2: nos bons amis de la ville, ainsi que tenuz y sommes.
§ 194. P. 53, l. 14-15: tous ces convenans.—Mss. B 1, 2: ces convenances estre vraies.
P. 53, l. 20: relleveroit.—Mss. A 7, B 1, 2, 5, 7: releveroient.
P. 53, l. 24: chiequantenier.—Le ms. A 2 ajoute: et dizeniers.
P. 53, l. 25: noef.—Ms. A 2: dix.
P. 54, l. 19: d’Enghien et.—Les mss. B 5, 7 ajoutent: y ot.
P. 54, l. 24: Ernoul.—Ms. B 20: Piettre.
P. 54, l. 27: dissent.—Mss. A 7, B 5, 7: demandèrent l’un à l’autre.
P. 55, l. 7: las.—Ms. B 12: lassez.—Manque au ms. B 1.
P. 55, l. 20-21: et li... fuianx.—Ms. B 1: les veï.—Ms. B 2: les vit.
P. 56, l. 3-4: Si se... Gaind.—Ms. A 2: Si se deslogièrent du milieu des champs et se mistrent plus seurement.
P. 56, l. 8: Ippre.—Le ms. B 20 ajoute: si que dit est.
P. 56, l. 9: douse cens.—Ms. A 2: .XVIIIc.[include superscript and ending. in sc?] hommes tuffes et tacriers.
P. 56, l. 13: rataint.—Ms. B 12: occiz et mors.
P. 56, l. 16: gens.—Manque au ms. B 1.—leurs gens manquent au ms. B 2.
P. 56, l. 18: comment.—Le ms. A 2 ajoute: diable.
P. 56, l. 20: et.—Ms. A 1: e.
P. 56, l. 20: et menet mourir maisement.—Ms. B 12: livrez.
P. 56, l. 20: maisement.—Ms. A 7: mauvaisement.—Mss. B 5, 7: faulcement et mauvaisement.
§ 195. P. 56, l. 31: mener.—Mss. B 1, 2: amener et adrechier.
P. 57, l. 2: il.—Ms. A 2: ces communes.
§ 196. P. 57, l. 19: trois mille.—Ms. A 2: IIIIm.
P. 57, l. 19: mille.—Leçon des mss. A 7, B 1, 2, 5, 7.—Manque au ms. A 1.
P. 57, l. 22: i.—Leçon des mss. B 1, 2, 5, 12.—Manque aux mss. A 1, 7, B 7.
P. 58, l. 2-3: par le... Ippre.—Ms. B 12: que.
P. 58, l. 3: gens.—Le ms. A 2 ajoute: qui sont marrados et craffeurs.
P. 58, l. 4: notable et si merciable.—Mss. B 1, 2: noble.
P. 58, l. 4: merciable.—Mss. A 7, B 5: piteable.—Ms. B 7: pitable.
P. 58, l. 6: trois cens.—Ms. A 2: IIIIc.
P. 58, l. 11: vollenté.—Les ms. B 1, 2 ajoutent: et bonne merci.
P. 58, l. 16: set cens.—Ms. A 2: VIxx.
P. 58, l. 17: gens.—Ms. A 2: meschans gens, compaignons des chaperons blans de Gand et.
P. 58, l. 21: chevaliers.—Le ms. A 2 ajoute: qu’ilz avoient tuez.
§ 197. P. 59, l. 2-3: dallés... loiaulté.—Ms. B 12: avecq lui.
P. 59, l. 14: sis.—Ms. A 2: VIII.
P. 59, l. 21: Biete.—Mss. A 2, 7, B 5, 7, 12: Biette.—Ms. B 20: Bietre.
P. 59, l. 26: Bourgongne.—Ms. A 2: Bretaingne.
P. 59, l. 30-31: painne ne peril.—Leçon des mss. A 7, B 1, 7.—Ms. A 1: ne painne peril.—Mss. B 2, 12: paine ne traveil.
P. 60, l. 1: si.—Leçon des mss. A 7, B 2, 5, 7, 12.—Mss. A 1, B 1: se.
P. 60, l. 8: à faire.—Ms. A 1: affaire.
P. 60, l. 12: quatre ou à sis.—Ms. A 2:.VIII. ou à.X.
P. 60, l. 12: marchissans à.—Mss. B 1, 2: de.
P. 60, l. 15: Braibans li païs.—Mss. A 7, B 2, 5, 7, 12: le pays de Braibant.
§ 198. P. 60, l. 22: Flandres.—Les mss. F 1, A 1, 2, 4, 7, 9, B 1, 2, 5, 7, 12, 15, 16, 20 ajoutent: qui.
P. 60, l. 28: deus cens.—Ms. B 5: cent.
P. 60, l. 31: separées... ne.—Ms. B 12, 20: estoffez et ce pour les rivières que merveilles, car.
P. 61, l. 4: tous.—Les mss. B 5, 7 ajoutent: deffendables et.
P. 61, l. 6: à siège.—Ms. A 1: assiège.
P. 61, l. 6: un.—Ms. A 2: deux.
P. 61, l. 10: jour.—Les mss. B 1, 2 ajoutent: il avint que.
P. 61, l. 14: Lonc Pont.—Ms. B 12: passage.
P. 61, l. 22: chiés.—Mss. A 7, B 5, 7: le souverain chief.
P. 61, l. 27: le Witre.—Mss. B 5, 7: de Mittre.
P. 61, l. 29: sitretos.—Ms. B 20: incontinent.
P. 61, l. 31: à effort.—Ms. A 2: à grant effort.—Ms. B 5: que merveilles.—Ms. B 7: que effort.
P. 62, l. 3: jettée.—Leçon des mss. A 7, B 1, 2, 5, 7.—Mss. A 1, B 12: jetté.
§ 199. P. 62, l. 17: siis mille.—Ms. A 2:.VIIIm.
P. 62, l. 23-28: et escuiers... et vuidier.—Mss. A 7, B 7: que, quant ilz sçorent la prise [B 7: l’emprise], s’en vuidèrent.—Ms. B 5: lesquelz, quant ilz sceurent l’emprise, s’en vindrent.
P. 63, l. 3: Mamines.—Ms. A 2: Mauvinet.—Ms. B 5: Nammur.
P. 63, l. 6: contre eulx.—Ms. B 12: si qu’ilz n’eurent point de dommaige.
§ 200. P. 63, l. 16: à grant frait et à grant painne.—Mss. B 12, 20: à grans despens et à grant traveil.
P. 63, l. 19: Granmont.—Le ms. B 12 ajoute: et tout le plat pays.
P. 63, l. 25-27: si... et.—Ms. B 12: se rafreschir. En ce temps furent faittes de ceulx de Gand pluseurs belles issues sur ceulx d’Audenarde qui.
P. 64, l. 10-17: où Jehans... à Donse.—Ms. B 12: et d’autre part Jehan de Lannoy estoit à Denze.
P. 64, l. 12: Rasse de.—Ms. B 20: Jaques.
P. 64, l. 14-15: siis mille hommes.—Ms. A 2:.VIIIm. compaignons tuffaulx.
P. 64, l. 18-19: Adont... trouvèrent.—Ms. B 12: trouva.
P. 64, l. 29: venroit.—Leçon des mss. A 7, B 1, 2, 5, 7.—Ms. A 1: venront.—Ms. B 12: yroit.
P. 64, l. 30: mès.—Les mss. B 1, 2, 20 ajoutent: Jehans de Launoit n’i estoit point, mais [B 2: car; B 20: ainchois].
P. 65, l. 2: siis.—Ms. A 2: huit.—Mss. A 7, B 5, 7: dix.
P. 65, l. 4: il tournèrent vers.—Leçon des mss. B 1, 2.—Ms. B 20: ilz s’en alèrent vers.—Manquent au ms. A 1.
P. 65, l. 4: il tournèrent vers Nieule, car.—Ms. A 2: ilz eurent autre conseill, car.—Manquent aux mss. A 7, B 5, 7.
P. 65, l. 15: Niewle.—Mss. B 5, 7: demye lieue.
P. 65, l. 25: ables.—Mss. A 7, B 5: abilles.—Ms. B 5: abiles.—Ms. B 12: hardis.—Ms. B 20: aidans.
P. 65, l. 31: trouveroient.—Mss. B 1, 2, 5, 7, 12: trouvoient.
P. 66, l. 1: à par li.—Ms. B 12: à par elle.—Manquent aux mss. A 7, B 5, 7.
P. 66, l. 10: grandeur.—Ms. B 5: oultrecuydance.
§ 201. P. 66, l. 23: quinse cens.—Ms. A 2:.XVIc.
P. 66, l. 28: Risoi.—Leçon des mss. B 1, 2.—Mss. A 1, 7, B 5, 7, 20: Risson.—Ms. A 2: Busson.
P. 66, l. 30: Berlaimont.—Leçon du ms. B 2.—Ms. A 1: Barbaumont.—Ms. A 2: Barbamont.—Mss. A 7, B 20: Barbammont.—Ms. B 1: Berlaumont.—Mss. B 5, 7: Barbommont.
P. 66, l. 31: messires Guis de Gistelles.—Manquent au ms. B 20.
P. 67, l. 2-4: messires Thieris... Villains.—Manquent au ms. A 2.
P. 67, l. 3: Grutus.—Ms. A 7: Gentus.
P. 67, l. 6: en devant.—Mss. B 1, 2: en la saison en devant.—Ms. B 12: un petit en devant.—Ms. B 20: un petit devant ce.
P. 67, l. 7: à Obies.—Mss. A 1, B 1, 2: au Bies.—Mss. A 2: à Doubies.—Ms. A 7: au Biez.—Mss. B 5, 7: à Aubiez.—Mss. 12, 20: en un lieu nommé le Biez.—Corrigé d’après une leçon antérieure, t. IX, p. 228.
P. 67, l. 14: trois.—Le ms. B 12 ajoute: de ceulx de Gand.
P. 67, l. 17: les.—Les mss. A 7, B 5, 7 ajoutent: batailles.
P. 67, l. 18: amonnestoit.—Ms. B 12: administroit.
P. 67, l. 20: painne.—Les mss. B 12, 20 ajoutent: et de dangiers.
P. 68, l. 1: en.—Leçon des mss. B 1, 2.—Ms. A 1: on.
P. 68, l. 1: ceoit.—Mss. A 7, B 5, 7: en y avoit.
P. 68, l. 3-4: je vous... poussis.—Mss. B 12, 20: un merveilleux estour moult aspre et dangereux.
P. 68, l. 9-10: bon bouteïs.—Mss. B 12, 20: ung moult fier estour.
P. 68, l. 18: sis.—Ms. A 2:.VIIIm.
P. 68, l. 20: plassiet d’aige et de marès.—Mss. B 12, 20: marescage couvert d’eaue.
P. 68, l. 26: cace.—Ms. B 5: fouyte.
P. 68, l. 28: recouvrier.—Les mss. B 12, 20 ajoutent: que tout le pays fors ceulx qui tenoient le party des Gantois ne feust allé en essil et à perdition par feu et par glaive [B 12 ajoute: et eussent tout destruit].
§ 202. P. 69, l. 1: ses commugnes.—Mss. B 5, 7: les compaignons.
P. 69, l. 10-11: les tuoient à mons.—Ms. B 12: occioient à tous lez.
P. 69, l. 10-11: à mons.—Mss. A 2, 7, B 5, 7: à monceaulx.—Ms. B 20: de toutes pars.
P. 69, l. 16: ou moustier.—Mss. B 12, 20: dedens l’eglise avecq maint autre.
P. 69, l. 19: dehors.—Mss. A 7, B 5, 7, 12: derrière.
P. 69, l. 24: contre le conte.—Mss. B 12, 20: à l’encontre de son droiturier seigneur.
P. 69, l. 31: feu.—Le ms. B 12 ajoute: dedens à tous costez.
P. 70, l. 1: velourdes.—Mss. A 7, B 5: balourdes.—Mss. B 12, 20: menuz fagoz.
P. 70, l. 1: apoia.—Ms. A 1: apaia.
P. 70, l. 5: à grant martire.—Mss. B 12, 20: en grant misère.
P. 70, l. 6: esboullé.—Mss. B 12, 20: effondrez.
P. 70, l. 12: galler.—Mss. A 7, B 1, 5, 7, 12, 20: gaber.—Ms. B 2: moquer.
P. 70, l. 14: biau.—Ms. B 12: sombre.
P. 70, l. 15: euwan.—Mss. 12, 20: en vain.
P. 70, l. 16: Launoit.—Ms. A 1: Launoy.
P. 70, l. 17: tel parti.—Mss. B 1, 2: ce peril.
P. 70, l. 18: le quoitoit de si priés.—Mss. B 12, 20: lui commença à approchier [B 20: le oppressoit] de si près que plus ne le pouoit souffrir et.
P. 70, l. 19-20: entra... car.—Ms. B 12: par feu ou saillir de hault en bas, si.
P. 70, l. 22: Enssi.—Les mss. B 1, 2 ajoutent: que vous oez.
P. 70, l. 23: Launoit.—Les mss. B 12, 20 ajoutent: sa vie miserablement.
§ 203. P. 70, l. 29: ville, ou ars ou moustier.—Ms. B 12: ville et en l’eglise de Nyeule.—Ms. B 20: ville de Nieule ou ars en l’eglise.
P. 71, l. 2: plasquier.—Ms. A 2: marestz.—Ms. A 7: flaichis.—Ms. B 2: placart.—Mss. B 5, 7: flachis.—Ms. B 12: palliz.—Ms. B 20: palus et marescage.
P. 71, l. 3: eulx.—Mss. B 12, 20: Rasse ne le secourir.
P. 71, l. 9: sommes.—Ms. A 1: somme.
P. 71, l. 11: gens.—Les mss. B 1, 2 ajoutent: faire doient et.
P. 71, l. 22: la mort.—Ms. B 5: l’amour.
P. 72, l. 6-7: que... il l’ochiroient.—Ms. B 12: de le occire.
P. 72, l. 12: toute.—Ms. A 1: toutes.
P. 72, l. 12: toute Flandres.—Mss. B 5, 7: la comté de Flandres toute.
P. 72, l. 14: maus.—Le ms. A 2 ajoute: qui devoient advenir au païs.
P. 72, l. 14: sanchiés.—Ms. A 4: sachiez.—Mss. A 7, 9, B 5, 7: ce saichiez.—Ms. B 2: rapaisez.—Mss. B 12, 15, 16: advenuz.
P. 72, l. 16: Après.—Leçon des mss. B 1, 2, 5, 7, 12.—Mss. A 1, 7: Près.—Un nouveau paragraphe commence ici dans les mss. B 1, 2, 12.
P. 72, l. 24: tout lassé.—Ms. A 2: touz lassez et travaillez.—Ms. B 12: assez traveilliez et lassés, si.—Ms. B 20: travailliez et lassez.
P. 72, l. 25: cinc cens ou sis cens.—Ms. B 12: six ou sept cens.
P. 72, l. 27: poursieuir.—Les mss. B 12, 20 ajoutent: et costoier.
P. 72, l. 29: logement.—Mss. A 7, B 5, 7: deslogement.—Ms. B 12: logiez.
P. 72, l. 32: cinc cens.—Ms. A 2: VIc.
P. 73, l. 4: tierne.—Mss. A 2, 7, B 2, 12, 20: tertre.—Ms. B 1: tiertre.—Mss. B 5, 7: tartre.
P. 73, l. 12: requellerons.—Le ms. A 2 ajoute: hardiement.—Le ms. B 12 ajoute: lourdement.
P. 73, l. 18: n’avoit.—Leçon des mss. A 7, B 1, 2, 5, 7, 12.—Ms. A 1: n’avoient.