Dans la Haute-Gambie : $b Voyage d'exploration scientifique, 1891-1892
Au point de vue géologique, nous avons fort peu d’argiles ; dans les vallées, presque partout la latérite alterne avec le terrain ferrugineux. Les collines sont surtout formées de quartz, de roches et de conglomérats. Mentionnons également quelques grès. Les schistes font absolument défaut. Pas de trace de terrain ardoisier.
La flore y est d’une pauvreté remarquable, surtout sur les plateaux et les montagnes. Elle est un peu plus riche dans les vallées, mais pas plus variée. Mentionnons particulièrement de nombreux karités, des lianes à caoutchouc, fromagers, nétés et quelques caïls cédrats. Les flancs des collines sont, en général, couverts de bambous.
Guibourya, où nous faisons étape, est un village Malinké de 500 habitants environ. C’est le dernier village du Diébédougou, dans le Nord. Il est construit au milieu d’une vaste plaine que limite au Nord la chaîne principale du Tambaoura et au Sud le versant du plateau de Koudoréah. Il est un peu moins sale que la plupart des villages Malinkés, mais toute sa partie moyenne est en ruines. De telle sorte qu’il est divisé en deux parties égales. Il ne reste plus que des vestiges de l’ancien tata qui l’entourait. Le tata du chef est assez bien entretenu, il en est de même de deux autres petits tatas particuliers. Il fait une journée assez agréable comme température, mais triste. Le ciel est couvert, le soleil voilé. Forte brise d’Ouest. Nous sommes en plein petit hivernage. Nous ne tarderons pas à avoir quelques pluies.
Notes sur le Diébédougou. — Le Diébédougou, que nous venons de traverser, est l’Etat Malinké le plus important du Bambouck. Il se compose de deux provinces, le Diébédougou à proprement parler et le Kouroudougou. Sa superficie est environ de 2500 kilomètres carrés et il est relativement très peuplé. Il ne comprend pas moins de 51 villages dont la population forme un total d’environ 18,000 habitants. La densité est à peu près de 7,2 habitants par kilomètre carré. Dans sa partie Est, qui est traversée par le Tambaoura, c’est un pays de montagnes, et sa partie ouest, qui touche à la Falémé, est un pays de plaines. Il est médiocrement arrosé par des marigots qui sont pour la plupart tributaires de la Falémé ou du Bafing. Le Tambaoura en cette région forme la ligne de partage des eaux entre les bassins de ces deux rivières. Voici la liste de ses villages :
| Kassama (résidence du chef du pays.). | Dangoutakolé. | Oundouman. |
| Salingui. | Yateria. | Betea. |
| Kolobo. | Malaoulé. | Batama. |
| Kéniéko. | Bambadigua. | Sitakili. |
| Lagola. | Anguira. | Koulaya. |
| Linguékoto. | Diakouba. | Bokobokoto. |
| Kobokoto. | Kama. | Gounganko. |
| Koudoréah. | Faracounda. | Mali. |
| Guibourya. | Kouffara. | Diomfare. |
| Diantissa. | Dialadiou. | Diodan. |
| Bourama. | Sékoto no 1. | Kegnoto. |
| Kembélé. | Sékoto no 2. | Médina. |
| Fabakaya. | Sékoto no 3. | Dembala. |
| Dialakegui. | Sansanko. | Sagala. |
| Guénobanta. | Sébédougou. | Dabara. |
| Kénédiguato. | Goudofara. | Balou. |
| Yatia. | Mouralia. | Sekonomata. |
La population de ces différents villages est uniquement formée de Malinkés appartenant à la famille des Sisokos. Il est bien entendu que nous ne nous occupons là que de la famille à laquelle appartient le pays. Nous ne parlons nullement des captifs. Les chefs de village appartiennent tous à cette ancienne famille. Les Sisokos du Diébédougou descendent, par les femmes, de Noïa-Moussa-Sisoko, le grand colonisateur du Bambouck. Ils ont donc usurpé un nom qui ne leur revenait pas de droit. La légende nous apprend, en effet, que la seule fille qu’eut Moussa se maria avec un Couté, qui en eut cinq fils qui s’établirent dans le Diébédougou. C’étaient : Sountou-Bouri, Sountou-Ali, Kandio, Sila-Maka et Famalé. Famalé fut le chef de cette nouvelle colonie et, depuis cette époque, tous les chefs du Diébédougou prirent le nom de Famalé.
Le Diébédougou est placé sous le protectorat de la France et dépend du cercle de Bafoulabé. L’autorité du chef est vigoureusement contrebalancée par celle du chef de Yatéra, Cané-Mady-Sisoko, qui réunit autour de lui la plus grande partie des villages du Diébédougou. Ils vivaient presque en état d’hostilité ouverte lorsqu’en 1889 le capitaine Quiquandon, agissant conformément aux ordres de M. le commandant supérieur du Soudan Français, les réconcilia et fit jurer obéissance à Famalé par tous les chefs des villages dissidents. Il n’y eut que le village de Kénioto qui s’y refusa, malgré tout ce que nous fîmes pour le ramener à de meilleurs sentiments. Il fallut le bombarder et le brûler. Les habitants s’enfuirent, mais peu après vinrent à Guénou-Goré dans le Konkodougou faire leur soumission. Ordre leur fut donné d’aller habiter à Kassama ; mais l’année suivante ils furent autorisés à reconstruire leur village. Depuis cette époque, les affaires se sont de nouveau brouillées et, actuellement, Gané-Mady est regardé, même par l’autorité française, comme le chef, sinon de droit, mais de fait d’une partie du Diébédougou. Ainsi c’est lui qui est chargé de faire rentrer l’impôt des villages qui lui obéissaient jadis et qui ont recommencé à méconnaître l’autorité de Famalé. Pour le bien du pays, il serait bon que cet état de choses fût promptement modifié et que le vrai chef du pays soit rétabli dans tous ses droits et prérogatives. Je me hâte de dire que Mané-Mady ne fait rien de contraire au serment qu’il a prêté et qu’il est le plus humble des sujets de Famalé. Kassama est la résidence de ce dernier. C’est un gros village où le docteur Collin, un des premiers explorateurs du Bambouck, s’était établi en 1887, lorsqu’il est allé prospecter ce pays au point de vue commercial. Les officiers français y sont très bien vus et Famalé serait très heureux si nous y établissions un poste militaire. Pendant le séjour que nous y avons fait en 1889, il a souvent, devant nous, manifesté ce désir au capitaine Quiquandon, le chef de notre mission.
29 Janvier. — Je quittai Guibourya à 5 h. 45 du matin par une température très douce. Il a plu une partie de la nuit. A un kilomètre et demi du village environ, nous traversons le marigot de Gara-Kô et à 7 h. 45 nous faisons halte au petit village de Kéniéti, où j’avais promis de m’arrêter.
Kéniéti est un petit village de Malinkés de la famille des Fofanas. Il n’a pas plus de 150 habitants et fait partie du petit État de Diabéli. Il est construit au pied du Tambaoura, comme, du reste, tous les villages de cette région, et est démuni de tata. Seules les cases du chef sont construites dans une petite enceinte qui est en assez bon état. Le reste du village est assez mal entretenu. Hier, le chef m’avait envoyé son frère à Guibourya pour me saluer et m’inviter à aller passer la journée dans leur village. Je le remerciai et lui promis que, ne pouvant pas y rester aussi longtemps, je m’y arrêterais en passant. A peine étions-nous arrivés que ce brave homme vint me saluer et fit apporter du couscouss pour les hommes. Je les laisse manger et n’absorbe que deux verres d’un excellent lait. A huit heures nous nous remettons en marche, après avoir chaudement remercié le chef de sa bonne réception et lui avoir fait un petit cadeau.
En quittant Kéniéti, nous traversons, à environ un kilomètre du village, un second village en construction. Ce sont les habitants du premier qui, se trouvant à l’étroit, s’agrandissent de ce côté. Une heure après, nous sommes à Guénobanta, où nous ferons étape aujourd’hui. Un peu avant d’y arriver, on traverse un petit marigot, le Yagoudoura-Kô, sur les bords duquel se trouvent de belles plantations de tabac.
De Guibourya à Guénobanta, la route ne présente absolument aucune difficulté. Elle longe tout le temps le flanc Ouest du Tambaoura et traverse une vallée absolument plane qui s’étend de la montagne à la Falémé. La direction est Nord et la distance qui sépare ces deux villages est de 15 kilomètres environ.
Au point de vue géologique, nous n’avons presque partout que de la latérite. Les argiles ne se montrent qu’aux environs des marigots, mais en petites bandes fort étroites. Pas de schistes. Par contre rien que des quartz fortement colorés en rouge par de l’oxyde de fer. Les roches et conglomérats ferrugineux sont peu abondants. Le Tambaoura est là uniquement formé de quartz qui sont aurifères en certains endroits.
La flore est peu variée. Toujours beaucoup, beaucoup de karités (variété Shée). Les lianes à caoutchouc sont rares. A signaler encore quelques beaux caïl-cédrats, nétés, baobabs et fromagers. Les mimosées ont fait leur apparition et en maints endroits sont fort communes.
Guénobanta est un village de Malinkés Sisokos dont la population est tout au plus de trois cents habitants. Il est situé au pied du Tambaoura, sur un petit monticule peu élevé. Il ne possède pas de mur d’enceinte. Seules, les cases du chef sont entourées par un petit tata en assez bon état. Il est fort mal entretenu et cela tient à ce que les habitants sont des Malinkés d’abord, et, en second lieu, à ce qu’ils passent tout leur temps à chercher l’or dans les environs. C’est la résidence du chef du Diabéli.
Le Diabéli est un petit Etat Malinké situé aux pieds du Tambaoura. Il appartient à la famille des Sisokos, qui y forment quatre villages.
Guénobanta — Yérala — Niafato — Foutouba
Outre ces quatre villages Sisokos, il y a encore un village Fobana, Kéniéti, et un village Daniogo, Linguékotendi.
La population totale du Diabéli peut être estimée à environ 1,500 habitants. Le chef actuel est un vieillard qui ne jouit d’aucune autorité sur ses sujets. Il se nomme Tantombo-Famori-Sisoko. Le Diabéli a été colonisé par deux fils de Moussa-Sisoko, Sambou et Coubacka. Les Fofanas et les Daniogos ne vinrent s’y établir que bien après eux. Les premiers sont originaires du Bafing de Sandénia et les seconds du Soubou de Dioulaguénou. Ce petit État est également placé sous le protectorat de la France.
30 janvier. — Je quittai Guénobanta à 5 h. 20 du matin par un ciel excessivement couvert. Il fait un vent épouvantable. Peu après notre départ la pluie se met à tomber en abondance. C’est une véritable pluie d’hivernage.
A quelques centaines de mètres du village, nous traversons le marigot de Toulicoto-Kô et, à 6 h. 50, nous arrivons, absolument trempés, à Yérala.
Yérala est un village Malinké de 250 habitants environ. C’est le dernier village du Diabéli au Nord. Il est construit au pied du Tambaoura, et, à l’encontre des autres villages de cette région, entouré de beaux lougans. Il ne possède pas de tata extérieur et les cases du chef sont entourées d’une enceinte en fort mauvais état. Le village est lui-même fort mal entretenu. La pluie et le vent font rage quand nous y arrivons. Heureusement que nous trouvons de bonnes cases pour nous abriter et de bous feux pour nous sécher. Je suis littéralement trempé et je grelotte la fièvre à outrance. A peine sommes-nous arrivés que le chef du village vient me saluer et fait apporter une douzaine de calebasses de couscouss pour mes hommes. Tous se repaissent, je prends deux verres d’excellent lait, et, la pluie ayant cessé, nous nous remettons en route à 7 h. 40.
Nous arrivons sans encombre à Dialafara à 9 h. 15, après avoir traversé le Nété-Kô, qui forme la limite entre le Diabéli, et le Tambaoura, et, un peu avant d’arriver à Dialafara, le Dagoussa-Kô, qui coule au pied du monticule sur lequel s’élève le village. A mi-chemin nous avions rencontré le fils du chef, que son père avait envoyé à notre avance. Il fait toujours un vent atroce.
De Guénobanta à Dialafara, la direction générale est Nord et l’étape n’a pas plus de 17 kilomètres. La route ne présente absolument aucune difficulté. Elle longe à environ huit cents mètres le pied du Tambaoura, dans une plaine absolument unie qui ne présente pas de reliefs de terrain appréciables. Au point de vue géologique, toujours les mêmes terrains. En quittant Guénobanta, et après avoir traversé le Toulicoto-Kô, on traverse une vaste plaine argileuse qui s’étend jusqu’aux environs de Yérala, où la latérite apparaît. En thèse générale, dans cette région, c’est au pied du Tambaoura que se trouve la latérite, les plaines qui s’étendent à l’Ouest sont uniquement formées d’argiles. Peu après Yérala, nous avons de nouveau les argiles. Nous trouvons un petit banc de latérite aux environs du Nété-Kô, puis de nouveau l’argile jusqu’à Dialafara, où reparaît la latérite.
La flore n’a pas changé. Beaucoup de karités, dont quelques-uns sont énormes. Les caïl-cédrats, fromagers, nétés sont aussi fort communs. Dans les terrains argileux, beaucoup de mimosées. Peu de lianes à caoutchouc.
Dialafara, où nous faisons étape, est un village Malinké d’environ 500 habitants. Il tombe littéralement en ruines. C’est la résidence du chef du petit État de Tambaoura. Il est démuni de tata extérieur. A l’intérieur, quelques petits tatas appartenant à des particuliers. Celui qui entoure les cases du chef est fort mal entretenu. Les lougans qui entourent le village sont relativement peu étendus, parce que la population ne s’occupe guère qu’à rechercher l’or dans les environs. C’est, du reste, la caractéristique de tous les villages dans le voisinage desquels se trouvent des placers. Ils sont beaucoup plus pauvres que les autres et la famine y est plus fréquente.
Je suis assez bien logé, malgré tout, sur la place principale du village, en face l’arbre à palabres qui disparaît littéralement sous une gigantesque liane Saba.
Le village est construit sur un petit monticule qui s’élève au pied du Tambaoura et qui domine une plaine où se trouvent de superbes karités.
Le Tambaoura, dont Dialafara est la capitale, est un petit État Malinké qui doit son nom à la chaîne de montagnes aux pieds de laquelle il s’étend. C’est un des pays les plus riches en or du Bambouck. Il a pour chefs des Sisokos. Mais on y trouve aussi d’autres familles Malinkées. D’après la légende il fut d’abord peuplé par des Keitas, des Guétas, des Dabos et des Tarawarés. Ces quatre familles Malinkées vinrent s’y établir à peu près à l’époque de la grande migration de Koli-Tengrela. Les Sisokos ne vinrent que plus tard et soumirent les premiers à leur autorité. Ils furent conduits à la conquête de ce pays par Bandé-Maka, un des nombreux fils de Moussa-Sisoko. Depuis cette époque, ils y ont toujours régné en maîtres. Le Tambaoura a été placé sous le protectorat de la France par le gouverneur Faidherbe, en 1858. Il fait partie actuellement du cercle de Khayes et acquitte assez régulièrement l’impôt qui lui est demandé. Il est peu peuplé et n’a que dix villages qui ne comptent pas plus de 2,500 habitants. En voici les noms par famille :
1o Villages Sisokos : Dialafara, Bouroudela, Kama, Diokéba, Galadio.
2o Village Keita : Salingui.
3o Village Guéta : Samafaradala.
4o Village Dabo : Dangara.
5o Villages Tarawarés : Boubou, Sokoto.
La densité de la population, dans le Tambaoura, n’est pas plus de 1,5 habitant par kilomètre carré.
A peine suis-je installé dans ma case, que les frissons que j’avais éprouvés tout le long de la route ne font qu’augmenter. Je suis obligé de me coucher aussitôt. Toute la journée, j’ai eu une forte fièvre, et ce n’est que le soir que, me sentant un peu mieux, je pus rédiger mes notes. Je suis arrivé à Dialafara un bien mauvais jour pour un malade. C’est, en effet, aujourd’hui que rentrent dans leurs familles les jeunes filles qui ont été circoncises. Aussi, jusqu’à la nuit, ce n’a été dans le village que chants, cris, beuglements, tam-tams, coups de fusil. Le soir, j’en avais la tête absolument brisée. De plus, il fait un véritable temps d’hivernage. Chaleur lourde et orageuse, et pluie abondante dans la soirée. Elle est venue à temps pour mettre en fuite le tam-tam et me permettre un peu de reposer pendant la nuit.
La circoncision est, de toutes les mutilations ethniques qui se pratiquent sur les organes génitaux, la seule qui soit en usage au Soudan. Elle se pratique presque dans toutes les peuplades sur les hommes. Toutefois, il nous a été dit qu’elle était inconnue chez les Bobos, qui habitent dans la boucle du Niger. Nous tenons ce détail de notre excellent et malheureux ami, le Dr Crozat, qui, après Binger, visita cette curieuse peuplade. Dans tout le Soudan, la femme y est également soumise, sauf cependant chez les Ouolofs. Nous allons décrire la façon dont se pratique cette opération chez les deux sexes, en exposant en même temps les fêtes, pratiques religieuses, coutumes, etc., etc., qui l’accompagnent chez les différents peuples du Soudan.
1o Circoncision chez l’homme. — Chez tous les Soudanais, à quelques détails insignifiants près, c’est le même mode de procéder. L’opération se fait vers l’âge de 14 à 17 ans.
Le matin du jour où les patients doivent être opérés, on les conduit au bain. Dans une grande calebasse remplie d’eau, on plonge des gris-gris réservés pour cette circonstance et qui ont, paraît-il, des vertus spéciales, comme, par exemple, de donner force et vigueur aux enfants et de leur donner, dans la suite, une nombreuse lignée. Chacun des enfants vient alors procéder à ses ablutions intimes avec cette eau. Puis, sous la garde d’un surveillant nommé à cet effet, ils sont conduits au lieu où doit être pratiquée l’opération ; pendant le temps que met la cicatrisation à se faire, trois ou quatre hommes sont désignés par les anciens du village pour surveiller les opérés et pour se bien assurer qu’ils se livrent bien aux coutumes et pratiques en usage en cette circonstance. Ces surveillants doivent, bien entendu, être des circonscis.
L’appareil opératoire est des plus simples. Un couteau bien effilé, de la ficelle, de l’eau dans une calebasse, des chiffons et du sable. Au Soudan, ce sont généralement les forgerons qui procèdent à l’opération aussi bien chez les peuples musulmans que chez ceux qui ne le sont pas. Chez les Ouolofs et les Maures, ce sont plutôt les marabouts qui opèrent. Voici comment on procède. Le patient se place, assis à cheval sur un mortier à couscouss de façon à avoir le périnée reposant sur le corps même du mortier. Chez les Bambaras et les Malinkés, au lieu du mortier, on se sert d’une simple bille de bois. Le résultat est le même. Le mortier est surtout employé chez les peuples d’origine Peulhe. La verge reposant bien sur le mortier ou le morceau de bois, le prépuce est attiré fortement en avant. Tout ce qui dépasse le gland est solidement ligoté à plusieurs tours. C’est un des temps les plus douloureux de l’opération ; un aide en est chargé. Puis ceci fait, la verge est maintenue solidement appuyée sur le mortier ou le morceau de bois et l’opérateur d’un coup sec sectionne le tout, ficelle et prépuce. Ce temps de l’opération est absolument indolore. La plaie opératoire est ensuite lavée à grande eau. Très douloureuse cette aspersion. La quantité de sang qui s’écoule est absolument insignifiante. On procède alors au pansement. Oh ! il n’est pas long : du sable fin, quelques chiffons et tout est dit. Le pansement est refait chaque jour.
Cette opération, bien que douloureuse, se fait sans que l’on entende un cri de la part des patients. Il y aurait déshonneur à se plaindre. De plus, ils sont persuadés que s’ils criaient, ils mourraient dans le courant de l’année, aussi sont-ils tous d’une impassibilité remarquable et ne bronchent-ils pas en présence de l’instrument du supplice.
Que deviennent les lambeaux de chair ainsi excisés ? En aucune circonstance, ils ne sont jetés aux ordures. Les uns les enterrent, les autres les mangent. D’autres enfin, et ce sont les plus nombreux, les conservent précieusement, les font sécher et s’en font des gris-gris qui jouissent de propriétés miraculeuses.
Dès que tous ont été opérés, ils sont revêtus d’un long boubou bleu muni dans le dos d’une grande poche, et coiffés d’un bonnet pointu haut d’environ 35 à 40 centimètres. Cela leur donne l’air le plus bizarre qu’on puisse voir. Ils ressemblent au médecin malgré lui. Le boubou ample et très étoffé est destiné à éviter les frottements que ne manquerait pas d’occasionner le pantalon. La grande poche qu’il présente, est destinée à recevoir le produit de leurs quêtes ou de leurs rapines ; car les circoncis, pendant tout le temps que met la cicatrisation à se faire, ont le droit de prendre tout ce qui, en fait de victuailles, leur tombe sous la main.
Aussitôt après l’opération et dès qu’ils ont revêtu leur costume, ils sont promenés dans tout le village, sous la conduite de leurs surveillants, avec accompagnement de tam-tams et de chants. Qu’ils le peuvent ou non, il faut marcher, ou sans cela, gare le fouet. Ils sont ensuite réunis dans une grande case, construite à leur intention et située, en général, un peu en dehors du village. C’est là qu’ils doivent habiter et manger jusqu’à ce que tous soient parfaitement guéris. Là aussi on les gave littéralement. Il faut manger et toujours manger, quand l’heure est venue, qu’on ait faim ou non. Autrement, en avant le fouet. Mon interprète me racontait à ce sujet que lorsqu’il fut circoncis, un jour que, repu, le surveillant le forçait à manger encore, il avait rendu dans sa calebasse l’excédent de nourriture qu’on lui avait fait avaler malgré lui. Le surveillant le força à l’avaler de nouveau.
La cicatrisation se fait assez vite soit en moyenne de 15 à 20 jours. Elle est d’autant plus rapide que le sujet est plus jeune. Mais il faut au minimum 40 à 45 jours pour que le tissu cicatriciel ait pris la couleur noire des tissus environnants. C’est à ce moment-là seulement, et quand tous sont absolument guéris, qu’on leur donne liberté de manœuvre. Ils endossent alors le pantalon. Le jour où ils sortent de leur case est jour de fête dans le village.
La nuit, ils dorment sous l’œil d’un surveillant, et ils doivent, pendant toute la durée de leur séjour dans la case, dormir sur le dos. Si, par hasard, ils se mettent sur le côté, un coup de fouet les a bientôt remis en place.
Pendant toute la durée de leur traitement, ils sont soumis à la discipline la plus sévère. Ils ne peuvent et ne doivent rien faire en dehors de leurs camarades. Ainsi, si l’un d’eux se permet de chanter, seul, par exemple, immédiatement le surveillant lui inflige une correction ou simplement le force à chanter pendant trois ou quatre heures sans interruption. Ils doivent tout faire ensemble, manger, chanter, jouer, aller à la promenade, etc., etc.
Celui qui est opéré le premier est appelé le chef des circoncis de l’année, celui qui l’est le dernier doit servir de domestique aux autres pendant toute la durée de leur claustration. Ainsi, c’est lui qui leur porte leur calebasse de couscouss, qui va chercher l’eau nécessaire aux pansements, etc., etc. Il n’y a pour cela aucune considération de caste ou de famille. Tous sont égaux pendant ce laps de temps.
A proprement parler, il n’y a pas un âge fixe auquel se pratique la circoncision. Tout d’abord cela serait assez difficile ; car le noir ignore son âge, celui de sa femme et celui de ses enfants. Il est des garçons qui ne se laissent opérer que peu de temps avant leur mariage, c’est-à-dire de 20 à 25 ans, il en est d’autres, au contraire, qui le sont plus jeunes. Mais d’une façon générale, on peut dire que c’est de 14 à 17 ans que se pratique généralement sur les hommes cette opération ethnique.
2o Circoncision chez la femme. — Toutes les peuplades de la Sénégambie et du Soudan, à l’exception toutefois des Ouolofs, pratiquent aux femmes, quand elles atteignent l’âge de puberté, une opération analogue à la circoncision chez les garçons. On y procède habituellement, après l’apparition des premières règles, jamais avant. Il existe même certaines familles Malinkées et Ouassouloukées chez lesquelles les femmes ne sont soumises à cette opération que lorsqu’elles ont eu leur premier enfant.
Chacun sait que les négresses ont les petites lèvres fort développées. Tout le monde a entendu parler plus ou moins du « tablier des hottentotes ». L’opération première et son véritable but étaient de sectionner cette partie de leurs organes génitaux. Mais l’opération étant toujours mal faite on en est venu à couper également tout ou partie du clitoris. Telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, elle consiste donc à supprimer toute la partie des petites lèvres qui dépasse les grandes et à faire l’ablation complète ou partielle du clitoris. Voici comment cela se pratique.
La patiente est étendue sur le dos, les jambes fléchies sur les cuisses et les cuisses relevées et perpendiculaires à l’axe du corps. Un billot, généralement un pilon à couscouss, est placé sous le sacrum pour faire fortement saillir le pubis. Ces préparatifs achevés, l’opérateur, qui est toujours une femme de forgeron, procède à l’opération à l’aide d’un petit couteau à lame très mince, très étroite et bien aiguisée. L’opération est faite avec si peu de soins que le clitoris est toujours sectionné en partie ou en totalité. Chez les Bambaras, c’est une condition sine quâ non de bonne opération. Ils sont imbus de cette idée que si elle n’était pas ainsi pratiquée ils mourraient inévitablement. Aussi ne verra-t-on jamais un Bambara épouser une Ouolove parce que, disent-ils « la Ouolove a un dard qui, s’il les piquait au ventre, les ferait infailliblement mourir. »
Les filles ou femmes qui viennent d’être opérées sont soumises aux mêmes pratiques que les garçons jusqu’à ce qu’elles soient guéries. Par exemple, elles ne sortent que deux fois par jour, le matin et le soir, pour se baigner. Elles sont surveillées par les matrones et doivent dormir étendues sur le dos, les jambes légèrement écartées.
La circoncision, aussi bien pour les femmes que pour les hommes, se pratique généralement un mois et demi ou deux mois avant l’hivernage. Mais il n’y a rien d’absolument fixe à ce sujet. C’est l’occasion de grandes fêtes, tam-tams, coups de fusil, danses, etc., etc., et d’agapes monstres. Chez les Bambaras et les Malinkés, qui font usage de boissons fermentées, c’est une des plus grandes soûleries de l’année. On fabrique, pour la circonstance, d’énormes calebasses de dolo (bière de mil), et l’on ne cesse de boire que lorsqu’il n’y a plus rien à absorber ou que tout le monde est ivre-mort.
Chez les musulmans, qui ne font point usage de boissons alcooliques, on se contente d’engloutir force calebasses de couscouss et de dévorer moutons, bœufs, poulets et chèvres. Dans certains villages toutes les provisions y passent.
J’avais l’intention de ne rester qu’un jour à Dialafara, mais je fus obligé d’y passer encore la journée du 31 janvier ; car l’accès de fièvre que j’avais eu la veille m’avait tellement affaibli que j’aurais été absolument incapable de faire l’étape.
1er février. — La nuit ayant été assez bonne, je puis quitter Dialafara à 5 h. 45 du matin, par une douce température. La route se fait bien et assez rapidement. A deux kilomètres de Dialafara, il nous faut franchir le Tambaoura par de véritables sentiers de chèvres. Je suis si faible que je suis obligé de me faire porter. Je ne m’étais jamais vu dans un pareil état. Et pourtant nous n’avons plus que trois étapes à faire pour atteindre, au Galougo, la ligne de chemin de fer de Kayes à Bafoulabé. Y arriverai-je jamais ? Enfin, malgré des souffrances inouïes et de fréquents vomissements bilieux, je puis faire cette étape. A 9 h. 30, nous traversons de beaux lougans, et laissons sur notre gauche quelques petites cases dont l’ensemble forme un village de culture, appartenant à Orokoto, où nous mettons pied à terre, à 10 h. 45. De Dialafara à Orokoto, l’orientation de la route est N.-N.-E., et la distance qui sépare ces deux villages n’a pas plus de 21 kilomètres. Cette étape est une des plus mauvaises que nous ayons faite depuis le commencement de notre voyage. Je n’en ai pas rencontré qui présentent plus de difficultés. Le passage du Tambaoura est excessivement pénible. Le sentier ne fait que traverser des amoncellements de roches énormes. A partir de là, la route traverse des plateaux rocheux, où l’on n’avance qu’avec mille précautions. Ce n’est que cinq kilomètres environ avant d’arriver à Orokoto que la route devient meilleure. Elle est très difficilement praticable pour les animaux. Au point de vue géologique, rien de bien particulier à signaler. De Dialafara au Tambaoura, s’étend une vaste plaine de latérite.
Dans toute cette partie du Tambaoura, de même, du reste, que tout le long de la route, on ne trouve absolument que des quartz et des grès. Les conglomérats ferrugineux et les schistes sont fort rares. Très peu d’argiles. La latérite reparaît aux environs d’Orokoto. La végétation est, on le comprend aisément, des plus maigres. Les karités sont excessivement rares et finissent par disparaître complètement aux abords du village. Plus de caïl-cédrats, plus de nétés. Quelques rares fromagers et bambous rachitiques, quelques maigres lianes à caoutchouc également.
Orokoto, où nous faisons étape, est un village Malinké de quatre cents habitants environ. Sa population est uniquement formée de Sisokos. C’est la résidence du chef du Niambia. Il est construit sur un petit monticule que dominent des collines peu élevées. Son tata extérieur tombe en ruines. Celui du chef est en assez bon état, ainsi que deux ou trois autres petits tatas particuliers. Quant au village lui-même, il est fort mal entretenu, sale et dégoûtant.
Le Niambia, dont Orokoto est la capitale, est un petit Etat Malinké situé à l’Ouest de la chaîne principale du Tambaoura, dans l’angle qu’elle forme avec son contrefort Nord-Est. Au Nord et au Nord-Ouest il confine au Natiaga et au Niagala, à l’Ouest au Tambaoura, au Sud au Bambougou et à l’Est au Barnita. Sa superficie est d’environ 1,800 kilomètres. Il est peuplé de Malinkés et ce sont les Sisokos qui sont les maîtres du pays et les propriétaires du sol. Il fut colonisé par eux peu après leur arrivée dans le Bambouck et sous la conduite de deux fils de Moussa-Sisoko qui se nommaient : Haoussa N’Digui et Mansa-Gadio. Ils y sont restés depuis cette époque. Le Niambia n’a que onze villages et sa population est au plus de trois mille habitants. Elle est peu nombreuse, relativement à l’étendue du pays, et sa densité n’est que 1,6 habitant par kilomètre carré. Voici les noms de ces villages :
Orokoto (résidence du chef), Boundéri, Banguilima, Daraleo, Faragounkoto, Téba, Sédiankoto, Koungou, Gadiani, Dialakoto, Malembou.
Son aspect général est plutôt celui d’un pays de montagnes que celui d’un pays de plaines. Il est placé sous le protectorat de la France et relève du commandant du cercle de Kayes. Très pauvre, il arrive difficilement à s’acquitter chaque année du faible impôt auquel il a été taxé. C’était autrefois un véritable repaire de bandits et de détrousseurs de grands chemins. Aujourd’hui encore, malgré sa proximité des centres de Bafoulabé, Médine et Kayes, les dioulas n’osent guère s’y aventurer, tant est mauvaise sa réputation, et de temps en temps même actuellement, il n’est pas rare d’entendre dire qu’un marchand y a été dévalisé. Les réclamations de ce genre sont fréquentes à Bafoulabé et à Kayes.
Il existe entre Orokoto et Dialafara depuis quelques années une vieille haine dont le motif est assez curieux pour être rapporté ici. A Orokoto existe un individu, véritable chef du pays, bandit remarquable, qui a nom Siliman-Koy ou Siliman le blanc, pour le distinguer de son frère Siliman fi ou Siliman le noir, parce que ce dernier est plus foncé que le premier. Tous les deux sont excessivement redoutés dans le pays et ils annihilent complètement l’autorité du véritable chef du pays. Ce sont de plus des adversaires déclarés de l’influence française dans la région. Siliman-fi a même déclaré qu’il ne voulait jamais voir un blanc. Aussi dès qu’un officier est signalé ou annoncé dans les environs, quitte-t-il le village et se réfugie-t-il dans les environs où il possède un petit village de culture. Cet homme possède absolument le génie du vol. Le fait suivant en est la preuve. Il avait pu se procurer, je ne sais comment, un uniforme complet de tirailleur. Ainsi habillé, il partit un jour à la tête de ses hommes et se rendit à Linguékoto, dans le Kamana. Il exhiba là au chef du village un papier revêtu de la signature du commandant de Bafoulabé et portant le timbre du cercle, et lui annonça qu’il était chargé par ce fonctionnaire de lui réclamer le paiement immédiat de 10 gros d’or, soit environ 100 fr. Le chef s’exécuta sur le champ et paya. Je doute que Siliman-fi lui ait jamais donné bonne et valable quittance. Ces deux individus ont ainsi beaucoup de faits de ce genre à leur actif. Mais revenons à notre sujet. Il y a quelques années, Siliman-Koy s’éprit d’une jeune fille du village d’Orokoto, et il fut convenu avec le père que leur mariage serait célébré dès qu’elle serait nubile. Siliman-Koy devait payer en dot une vache, huit gros d’or et une pièce de guinée. La vache et la pièce de guinée furent immédiatement payées. Il n’en fut pas de même des huit gros d’or. Mais, entre temps, le cœur de la jeune enfant parla et un beau jour elle déclara à son père qu’elle ne voulait à aucun prix de Siliman-Koy et qu’elle voulait épouser un des fils du chef de Dialafara. Celui-ci paya au père la dot entière qu’il réclamait et offrit à Siliman de lui rendre ce qu’il avait déjà versé. Ce dernier refusa absolument. Mais pendant tous ces pourparlers, le mariage fut conclu avec le fils du chef de Dialafara et la femme eût même des enfants de lui, Inde iræ. Siliman-Koy alla réclamer à Médine et sut si bien exposer sa plainte au commandant de ce poste et l’entortiller que celui-ci ne trouva rien de mieux que de faire enlever par des tirailleurs à Dialafara la femme et le mari. Ce dernier fut ramené à Médine sous bonne escorte, et sévèrement puni. Je me demande pourquoi. La femme et ses enfants furent donnés à Siliman-Koy. Mais, un an après, elle s’enfuit de la maison de son nouveau mari et retourna avec l’ancien. Siliman-Koy vint la chercher à la tête de ses hommes et s’empara même d’une partie du troupeau de Dialafara.
En 1890, lorsque le capitaine Quiquandon, envoyé en mission spéciale dans le Bambouck, passa par là, les habitants de Dialafara lui firent part de leurs griefs contre Orokoto. Il leur fit rendre les bœufs qui leur avaient été volés, mais il ne fut nullement question de la femme. Depuis cette époque, chaque fois qu’ils en trouvent l’occasion, les gens d’Orokoto commettent, sur le territoire de Dialafara, toutes sortes de rapines. Les réclamations affluent à Kayes et à Bafoulabé, et, lorsque j’y suis passé, cette grave affaire n’était pas encore réglée. Mais à la suite d’une conférence qui eut lieu entre les commandants de ces deux cercles et à laquelle nous prîmes part comme témoins, tout paraissait être sur le point de s’arranger. Cette petite histoire montre, d’une façon évidente, que le sentiment de l’amour n’est pas inconnu des Noirs et qu’ils sont susceptibles d’attachement.
Tous ces faits qui, en somme, étaient de fraîche date, contribuèrent à me faire recevoir avec méfiance à Orokoto. Aussi, ne fus-je pas étonné, en arrivant, de constater qu’il n’y avait plus dans le village que les hommes. Les femmes et le troupeau avaient été envoyés dans la brousse. Je fis au chef de vifs reproches sur la façon dont se conduisait son village en cette circonstance. Quelques heures après mon arrivée, tout le monde était revenu. On s’était imaginé que je venais pour brûler le village et m’emparer du troupeau. La journée se passa mieux qu’elle n’avait commencé, et je n’eus qu’à me louer de la conduite de tous à mon égard.
2 février. — Nous quittâmes Orokoto à cinq heures du matin. La nuit a été relativement chaude. Petite brise de Sud-Est. Ciel clair et étoilé. Au lever du jour, le ciel se couvre un peu. Forte brise de Sud-Est. Le soleil ne paraît pas. Le ciel est resté couvert toute la journée. Il est tombé quelques gouttes de pluie vers onze heures, et, à midi, il fait une chaleur lourde et orageuse et un fort vent de Sud-Est. C’est la fin du petit hivernage. Cette petite saison pluvieuse ne dure jamais plus de huit à dix jours au maximum. Elle s’établit généralement vers la fin de la lune de janvier et cesse dans les premiers jours de la lune suivante. Pendant ce laps de temps, les vents passent par les quatre points cardinaux et il tombe quelques averses quand ils sont à l’Ouest et au Sud-Est. Dès qu’ils remontent vers l’Est, les pluies cessent, la chaleur devient lourde et orageuse, et lorsqu’ils sont redevenus franchement Est et Nord-Est, elle est sèche et se maintient ainsi jusqu’à la fin de la belle saison, au retour de l’hivernage, vers la mi-juin.
Ma santé s’est un peu améliorée ; mais je suis toujours excessivement faible et de plus j’ai les pieds tellement enflés que je ne puis plus mettre mes bottes. Je suis anémié au plus haut degré. Je n’ai plus aucune illusion à me faire à ce sujet. Heureusement que dans deux jours je vais enfin pouvoir me soigner un peu.
La route d’Orokoto à Malembou se fit rapidement. A l’heure dite, les porteurs sont réunis, les préparatifs du départ lestement faits et une demi-heure après ce réveil, nous pouvons nous mettre en route. A six heures, nous faisons la halte au petit village de Téba.
Téba est un petit village Malinké de 150 habitants. Sa population est uniquement formée de forgerons. Il s’élève au pied d’une falaise à pic et est entouré de toutes parts de hautes collines. Il est absolument ouvert et ne possède aucun tata ni intérieur ni extérieur. J’y suis très bien reçu, le chef vint me saluer dès mon arrivée et m’offre du lait en abondance pour mes hommes et pour moi. Inutile de dire que le village est sale comme tout bon village Malinké doit l’être. Après nous être reposé pendant une demi-heure nous nous remettons en route. A peu de distance du village il nous faut gravir un passage escarpé d’environ un kilomètre de longueur. Ce ne sont que des escaliers rocheux auxquels succèdent de vastes plateaux formés de grès absolument lisses et polis. On voit que pendant des siècles, il a dû couler là un fleuve immense et que des masses d’eau considérables ont dû passer par-dessus ces énormes rochers. Il devait y avoir en cet endroit une chute majestueuse. Du reste, tout semble indiquer que la plus grande partie de la route de Malembou à Orokoto suit le cours d’un ancien cours d’eau. Elle est épouvantable. Ce ne sont partout que des roches gigantesques et c’est au milieu d’un véritable chaos que l’on chevauche. Partout l’eau a laissé sa trace ineffaçable. Les quelques marigots que l’on rencontre et notamment le Tamba-Kô, le seul important de la région, sont à fond de roches et très difficiles à traverser. Il n’y a qu’à environ six kilomètres de Malembou qu’elle devient réellement praticable. Au point de vue géologique, des quartz, des grès, des schistes et des conglomérats ; toutes roches absolument ferrugineuses. Mentionnons tout spécialement les énormes blocs de schistes lamelleux que l’on trouve entre Orokoto et Téba. Par ci par là quelques ilots d’argiles. Enfin à 5 kilomètres environ de Malembou, la latérite apparaît et forme un vaste plateau qui s’étend jusqu’au village. Nous y arrivons à 10 b. 50. Végétation très pauvre : quelques caïls-cédrats, fromagers, lianes à caoutchouc. Au bord des marigots, de superbes palmiers. Les karités, rares au début de la route, deviennent plus communs à la fin et sont très abondants aux environs de Malembou.
Malembou est un petit village Malinké dont la population s’élève à 100 habitants tout au plus. C’est le dernier village du Niambia dans cette direction. Il est situé à 25 kilomètres au Nord-Est d’Orokoto. Fort mal entretenu, il ne possède aucun moyen de défense. Il est construit comme tous les villages Malinkés sur un petit monticule au centre d’une plaine que dominent au Nord et au Sud de petites collines. J’y suis très bien reçu et les habitants me donnent, moyennant une petite redevance, tout ce qu’il me faut pour mon personnel et pour moi. La journée se passe sans incident et je m’endormis tout heureux en songeant que l’étape prochaine sera la dernière. Demain nous serons au Galougo. Demain ce sera la fin de la brousse, le chemin de fer, Kayes, le repos.
3 février. — Je n’ai pas de peine à réveiller mon monde. Personne n’a dormi, tant on a hâte d’arriver. Aussi les préparatifs du départ sont-ils lestement faits et à cinq heures nous nous mettons en route. Le jour commence à poindre. Nous arrivons enfin sans encombre à Faidherbe-sur-Galougo, à 10 h. 45, tout heureux de voir enfin cette ligne de chemin de fer tant désirée.
La route de Malembou à Faidherbe-sur-Galougo ne présente aucune difficulté dans sa première partie. Elle se déroule au milieu d’une plaine absolument unie que ne traverse aucun marigot. Il n’en est pas de même dans sa seconde partie. On ne chevauche alors que dans des sentiers obstrués par des roches énormes et la route est difficilement praticable pour les animaux. Le passage du Tamba-Kô que l’on franchit deux fois est des plus difficiles. Son fond formé de roches énormes et glissantes rend l’opération très délicate. Au point de vue géologique, rien de particulier. En quittant Malembou et après avoir traversé une petite bande de latérite d’environ un kilomètre de largeur, on marche pendant environ 15 kilomètres au milieu d’une vaste plaine d’argile. A partir de ce point, nous ne trouvons plus que des quartz, grès, conglomérats ferrugineux et schistes. Ces derniers sont assez rares. La latérite apparaît aux environs du petit village de Faidherbe-sur-Galougo. Végétation très maigre, quelques rares karités dans la première partie de la route. Ils sont plus abondants dans la seconde et finissent par disparaître trois kilomètres environ avant d’arriver au Galougo. Les lianes à caoutchouc sont peu abondantes, et les fromagers, caïl-cédrats, Légumineuses ont presque tous complètement disparu.
Faidherbe-sur-Galougo est un petit village Malinké que les indigènes désignent sous le nom de Gossi. Sa population n’est pas de plus de 130 habitants. Fondé en 1887, par le lieutenant-colonel Galliéni, alors commandant supérieur du Soudan Français, il fut détruit en 1890 par les cavaliers Toucouleurs d’Ahmadou et reconstruit depuis. Appelé Faidherbe-sur-Galougou par le commandant de Monségur, alors commandant des cercles à Kayes, il n’est connu d’aucun noir sous ce nom. Il est mal construit, mal entretenu et fort sale. Ceci est classique, chacun le sait, pour les villages Malinkés. Nous le traversons sans nous y arrêter et allons tout droit au campement du chemin de fer, situé à environ 150 mètres du village. Bien entendu, le train pour Kayes est passé depuis une heure et demie à peine et il n’y en aura plus que dimanche prochain. Mais dans l’après-midi il y en aura un pour Bafoulabé. Je décide alors de me rendre à ce poste pour y attendre le départ pour Kayes. Mes animaux s’y rendront par étapes. Je comptais trouver un officier au Galougo et un magasin pour pouvoir m’y ravitailler. Il n’y a plus maintenant que deux canonniers qui y sont chargés de l’entretien de la voie. Ils m’offrent du pain et un peu de vin. Je n’ai garde de refuser. Il y a si longtemps que je n’en ai goûté. Je suis obligé de leur faire préparer, moyennant rétribution bien entendu, du couscouss par les habitants du village. Enfin, vers deux heures, arrive le train. J’ai la bonne chance d’y trouver nos amis Huvenoit, capitaine d’artillerie de marine, directeur du chemin de fer, Cruchet, aide-commissaire, le docteur Collomb, mon excellent collègue, et d’autres officiers que leur service appelle soit sur la ligne, soit à Bafoulabé. Tous me font la plus cordiale des réceptions.
Nous arrivons à Bafoulabé à six heures du soir. A la gare de Talahari nous avions laissé Huvenoit et la plupart des officiers qui voyageaient avec nous. Seuls, Collomb, Cruchet et moi continuons jusqu’à Bafoulabé. Chemin faisant, Collomb me raconte que la colonie vient d’être cruellement éprouvée par une épidémie analogue à la fièvre jaune qui a sévi dans la plupart de nos postes, et qui y a fait de nombreuses victimes. Quatorze officiers entre autres ont succombé et parmi eux deux de nos collègues. Au débarcadère à Bafoulabé, nous fûmes reçus par le commandant du cercle, le capitaine Conrard, un vieux Soudanais et un de mes meilleurs amis, et par mon collègue, le Dr Gallas, médecin-major du poste. Je fus obligé de m’appuyer sur leurs bras pour pouvoir arriver jusqu’à leur logement. J’étais bien épuisé, mais la joie du retour, la perspective de coucher dans un bon lit et surtout les soins si attentionnés et si affectueux dont m’entourèrent ces bons amis me firent oublier ma fatigue. Que tous reçoivent ici le témoignage de ma profonde reconnaissance. Je ne saurais oublier les marques de sympathie qu’ils m’ont manifestées pendant que je suis resté leur hôte. Je ne manquai pas dès mon arrivée d’annoncer mon retour à M. le délégué du commandant supérieur du Soudan Français.
La réponse ne se fit pas attendre. M. le chef d’escadron d’artillerie de marine de Labouret, qui remplissait alors ces fonctions à Kayes pendant l’absence de M. le lieutenant-colonel Humbert qui, à cette époque, dirigeait les opérations contre Samory, m’adressa aussitôt le télégramme suivant que je transcris ici fidèlement.
« Délégué commandant supérieur à docteur Rançon. Bafoulabé, no 347. Vous adresse amitiés et dépêche colonel no 748 de Bissandougou. « 19 novembre 1892, commandant supérieur à docteur Rançon, Kayes ; en communication, délégué commandant supérieur Kayes. Reçu votre lettre du 11 décembre. Suis très content vous savoir en bonne santé. Je prie mon délégué à Kayes de faire payer votre palefrenier Moussa-Sacko de sa solde et de lui faire un cadeau pour le récompenser de ses bons services avec vous. Serais très heureux causer avec vous à mon retour de votre mission qui, je l’espère, sera très utile pour le commerce futur du Soudan. Souhaits de bonne santé et de bonne réussite ».
Ce témoignage particulier de sympathie et d’estime, émané de l’autorité supérieure, tout l’intérêt et toute l’affection que me manifestaient mes amis à Bafoulabé, à Kayes et en France, me récompensèrent grandement de mes travaux et ne tardèrent pas à me faire oublier les déceptions et les fatigues que j’avais éprouvées pendant mon voyage.
FIN
NOTES :
[1]Cette disparition, aujourd’hui à peu près réalisée, tient aux procédés barbares employés par les Malais des îles de la Sonde, qui, pour obtenir un plus grand rendement immédiat de l’Isonandra ou Palachium Gutta, n’hésitent pas à couper l’arbre au lieu de le saigner discrètement, et sans atteindre par cette exploitation ses œuvres vives, comme la prévoyance la plus élémentaire le commanderait.
[2]On trouvera dans le IIe volume des Annales du Musée colonial de Marseille un mémoire posthume de Geoffroy sur un produit intéressant de la Guyane. La valeur de ce travail laisse présager ce qu’aurait été le rapport de mission de ce savant et scrupuleux observateur.
[3]Marchand ambulant, colporteur.
[4]Parkia biglobosa Benth.
[5]Champs cultivés.
[6]Borassus flabelliformis L., palmier à vin.
[7]Voir pour plus amples détails le travail de MM. Heckel et Schlagdenhauffen sur cette graine comestible. (Journ. de pharm. et chimie du 15 juin 1887 et Bull. de la Soc. de Géog. de Marseille). C’est le Oull des Woloffs.
[8]Voir pour plus amples détails sur ce poison d’épreuve le mémoire de MM. Heckel et Schlagdenhauffen dans le journal Les Nouveaux Remèdes, 1886.
[9]Cola cordifolia de Rob. Brown : on ignore si la graine de ce végétal renferme de la caféine comme celle du Cola acuminata R. Brown. (Voir la monographie des Kolas africains par E. Heckel dans le 1er vol. des Annales de l’Institut colonial, 1893). Ce végétal est encore nommé N’Dimb dans certains dialectes.
[10]Khaya senegalensis A. de Jussieu ; c’est le Quinquina du Sénégal, bon fébrifuge par son écorce.
[11]Sorgho vulgare Pers.
[12]Arachis hypogæa L.
[13]Hibiscus esculentus L.
[14]Carica Papaya L.
[15]Voir au sujet de ce végétal, le travail de MM. Heckel et Schlagdenhauffen dans le journal Les nouveaux Remèdes. — 1888.
[16]Zea Maïs L.
[17]Cet intéressant animal a été l’objet de récentes observations sur ses mœurs, son anatomie et sa physiologie, dans le journal La Nature, de Tissandier (1891), de la part de MM. les professeurs Heckel, de Marseille, et Vaillant, du Muséum de Paris. Plus tard M. Dubois, de la Faculté des Sciences de Lyon, a communiqué à l’Association scientifique de France (1892) des observations physiologiques sur sa respiration.
[18]C’est une opinion, du reste aujourd’hui reconnue erronée, qui a été soutenue, avec beaucoup d’autres du même genre, par Ch. Martins.
[19]Voir, au sujet de ce végétal précieux et de son utilisation, un travail du professeur Édouard Heckel intitulé « Un arbre à beurre et une nouvelle source de Gutta » dans le journal La Nature, de G. Tissandier, 1885.
[20]Voir sur cette curieuse plante le mémoire de M. le professeur Edouard Heckel qui l’a fait connaître le premier dans les Annales de la Faculté des sciences de Marseille, 1891, 1er fascicule.
[21]Cette plante médicinale très intéressante est en ce moment en même temps que sa congénère le Sangol (Cocculus Leæba D. C.), l’objet d’une étude détaillée de la part de MM. les professeurs Heckel et Schlagdenhauffen. Ce travail sera inséré dans le IIIe volume (1895) des Annales de l’Institut colonial de Marseille.
[22]Ceratanthera Beaumetzi Heckel, rhizôme purgatif et tænifuge.
[23]Le Nando est le Sarcocephelus esculentus Afz. trouvé sous ce nom par Corre près de Joal et connu comme remède employé par les indigènes contre les maux de ventre. Voir à ce sujet le mémoire de MM. E. Heckel et Schlagdenhauffen (Archives de Médecine navale, Décembre 1885 et Janvier 1886. (Note de M. Heckel).
[24]Le Fouff serait, d’après Lecart, un nom Woloff donné à un Polygala usité au Sénégal et au Soudan contre la morsure des serpents (Note de M. Heckel).
[25]Cette odeur est vraisemblablement due à l’éther méthylsalicilique dont la présence a été constatée récemment par M. Bourquelot dans plusieurs espèces du genre Polygala (Note de M. Heckel).
[26]C’est probablement l’Asclepias Curassavica L.
[27]Le Cantacoula dont je n’ai vu que les coques renfermant le hammout, est certainement une Rutacée-Aurantiacée, qui se rapproche beaucoup des Feronia de l’Inde. Ces derniers ont aussi une pulpe acidule agréable dans laquelle sont noyées les graines (E. Heckel).
[28]Ce végétal appartient évidemment au genre Balsamodendron et doit être voisin de l’espèce B. africanum Arnott, qui fournit le Bdellium d’Afrique (Heckel).
[29]Il est formé par les feuilles d’une Verbénacée du genre Verbena (E. Heckel).
[30]Espèce très rapprochée du Ximenia americana et que je nomme X. Seno D. C. (E. Heckel).
[31]Tué depuis aux côtés du colonel Bonnier, à l’affaire de Goundam.
[32]L’écorce de la racine de cette plante est connue depuis longtemps en matière médicale sous le nom d’écorce de Mudar ; elle est réputée tonique et diaphorétique (E. Heckel).
TABLE DES MATIÈRES
| INTRODUCTION | 7 |
| CHAPITRE I | 11 |
| Comment je fus amené à visiter la Haute-Gambie. — Aperçu rapide de l’itinéraire que j’ai suivi pour m’y rendre. — Composition de ma caravane. — Mon interprète Almoudo Samba N’ Diaye. — De Kayes à Nétéboulou (Ouli). — Séjour à Nétéboulou. — Maladie. — Manque de vivres. — Comment je fus ravitaillé par la Compagnie Française de la côte occidentale d’Afrique. — Extrême complaisance de M. le capitaine Roux, de l’infanterie de marine, commandant du cercle de Bakel. — Je puis quitter Nétéboulou. — Préparatifs de départ. — Projet d’itinéraire. — Nétéboulou. — Son histoire. — Sa population. — Son chef Sandia-Diamé. — Importance de sa situation au point de vue commercial. — Son avenir. | |
| CHAPITRE II | 23 |
| Départ de Nétéboulou. — Témoignages de sympathie de la population. — En route pour Sini. — Ordre de marche de la caravane. — La plaine de Genoto. — Arrivée à Makadian-Counda. — De Makadian-Counda à Sini. — Arrivée à Sini. — Belle réception. — Le tam-tam. — Le Balafon. — Sérénade. — Le chef du Ouli, Massa-Ouli. — Sa famille. — Description de la route suivie. — Géologie. — Botanique. — Le Nété. — Le Téli. — Le N’taba. — Sini. — Sa population. — Belles cultures. — Départ de Sini. — Canapé. — Lait et beurre en abondance. — Soutoko. — La mosquée. — Villages Peulhs. — Fatigue de la route. — Arrivée à Barocounda. — Départ de Barocounda. — Arrivée à Toubacouta. — Épisode de la guerre du marabout Mahmadou-Lamine-Dramé. — Réception peu cordiale à Toubacouta. — Belle case. — Traces du passage de la mission de délimitation des possessions Françaises et Anglaises en Gambie. — Toubacouta. — L’ancien et le nouveau village. — L’envoyé de Guimmé-Mahmady, le chef du Sandougou. — Beaux lougans. — Belles rizières. — Le marigot de Maka-Doua, frontière du Ouli et du Sandougou. — Description de la route de Sini à Toubacouta. — Géologie. — Botanique. — Le dougoura. | |
| CHAPITRE III | 53 |
| Le Ouli. — Situation. — Limites. — Aspect général du pays. — Hydrologie. — Orographie. — Constitution géologique du sol. — Flore. — Productions du sol. — Cultures. — Faune. — Animaux domestiques. — Populations. — Ethnologie. — Rapports du chef du pays avec les différents villages. — Rapports du Ouli avec les autorités françaises. — Conclusions. | |
| CHAPITRE IV | 72 |
| Départ de Toubacouta. — Beaux lougans de mil. — Le Caïl-cédrat. — Arrivée à Dalésilamé. — Village Sarracolé et village Malinké Musulman. — Rencontre d’un dioula. — De l’hospitalité chez les indigènes. — Souma-Counda. — De Souma-Counda à Missira. — Cordiale réception. — Guimmé-Mahmady, chef du Sandougou. — Séjour à Missira. — Visite des chefs des villages du Sandougou. — Beurre, lait, kolas en abondance. — Violente tornade. — Départ de Missira. — Vastes champs d’arachides. — Pioche spéciale pour les arracher. — Le Diabéré. — Diakaba. — Nombreux papayers. — Sidigui-Counda. — Saré-fodé. — Saré-Demba-Ouali. — Son chef Demba. — Visite du frère de Maka-Cissé, chef du Sandougou occidental. — Cordiale réception des Peulhs. — Puces et punaises. — Départ de Saré-Demba-Ouali. — Le village Ouolof de Tabandi. — Arrivée au village Toucouleur Torodo de Oualia. — Ousman-Celli, son chef. — Belle réception. — Belle case. — Excursion au Sandougou. — Saré-Demboubé. — Le Sandougou frontière du Niani et du Sandougou. — Le gué de Oualia. — Description de la route de Toubacouta au Sandougou. — Le Baobab. — Le Kinkélibah. — Violent accès de fièvre. | |
| CHAPITRE V | 98 |
| Le Sandougou. — Description géographique. — Aspect général. — Hydrologie. — Orographie. — Constitution géologique du sol. — Flore. — Productions du sol. — Cultures. — Faune. — Animaux domestiques. — Populations. — Ethnologie. — Situation et organisation politiques. — Rapports avec les autorités françaises. — Conclusions. | |
| CHAPITRE VI | 113 |
| Départ de Oualia. — Passage du Sandougou. — Cissé-Counda-Teguenda. — Countiao. — Cissé-Counda. — Arrivée à Koussalan. — Grande fatigue éprouvée pendant la route. — Description de la route du Sandougou à Koussalan. — Koussalan, sa population, son chef. — Beaux lougans. — Le mil. — Le maïs. — Le tamarinier. — Départ de Koussalan. — Carantaba. — Beaux jardins d’oignons. — Calen-Foulbé. — Calen-Ouolof. — Description de la route de Koussalan à Calen-Ouolof. — Le Laré ou Saba, liane à caoutchouc. — Je reçois une lettre de M. l’Agent de la Compagnie française à Mac-Carthy. — Nuit sans sommeil. — Les moustiques. — Départ de Calen-Ouolof. — Rosée abondante. — Yola. — Couiaou. — Lamine-Sandi-Counda. — Medina-Canti-Countou. — Arrivée à Lamine-Coto. — J’y trouve M. Joannon, agent de la Compagnie française à Mac-Carthy. — Réception amicale. — Arrivée à Mac-Carthy. — Description de la route de Calen-Ouolof à Mac-Carthy. — Le riz et les rizières. — Le rônier. — Installation et séjour à Mac-Carthy. — Réception sympathique. — Arrivée de MM. Frey et Trouint, agents de la Compagnie. — Nombreux achats en prévision de mon voyage au Kantora, à Damentan et aux pays des Coniaguiés. — Nous sommes tous malades. — Départ retardé. | |
| CHAPITRE VII | 145 |
| Mac-Carthy. — Situation géographique. — Notice historique. — Description géographique. — Aspect général. — Hydrologie. — Orographie. — Constitution géologique du sol. — Climatologie. — Flore. — Productions du sol ; cultures. — Faune. — Animaux domestiques. — Le Protopterus ou Mudfisch des Anglais, ou Schlammfisch des Allemands, ou poisson de vase. — Ethnographie ; populations. — Organisation politique et administration. — Conclusions. | |
| CHAPITRE VIII | 158 |
| Départ de Mac-Carthy. — En route pour le Kalonkadougou. — Diamali. — La vigne du Soudan. — Canouma. — Le Fonio. — Le Fromager. — Counté-Counda. — Arrivée à Demba-Counda. — Fatigue extrême. — Bonne réception. — Le village. — Son chef. — Je suis forcé d’y rester deux jours. — Description de la route de Mac-Carthy à Demba-Counda. — Géologie. — Botanique. — Bizarre superstition. — Départ de Demba-Counda. — Arrivée à Kountata, premier village du Kalonkadougou. — De Kountata à Diambour. — Beaux lougans. — Les puits de Diambour. — Belle réception. — Le village. — Massa-Diambour. — Séjour à Diambour. — Départ pour Goundiourou. — Arrivée à Goundiourou. — Village en ruines. — Oseille et tomates indigènes. — Description de la route de Diambour à Goundiourou. — De Goundiourou à Daouadi. — Guiriméo. — Mansa-Bakari-Counda. — Saré-Dadi. — Daouadi. — Aspect du village. — Un courrier rapide. — Lettre de M. Frey. — Description de la route de Goundiourou à Daouadi. — La gomme et les gommiers. — La gomme de Kellé. — De Daouadi à Coutia. — Boulou. — Coutia. — Massa-Coutia. — Aspect du village. — Les tisserands. — Description de la route de Daouadi à Coutia. — Le coton. — Les Niébès-Ghertés ou Tigalo-N’galo. — Patates douces. | |
| CHAPITRE IX | 186 |
| Le Kalonkadougou. — Limites-frontières. — Description géographique. — Aspect général. — Constitution géologique du sol. — Flore. — Productions du sol. — Cultures. — Faune. — Animaux domestiques. — Populations. — Ethnographie. — Situation et organisation politiques actuelles. — Rapports avec les autorités françaises. — Conclusions. | |
| CHAPITRE X | 196 |
| Départ de Coutia. — Kalibiron. — Diabaké. — Paquira. — Arrivée à Koussanar. — Description de la route de Coutia à Koussanar. — Géologie. — Botanique. — Cultures. — Koussanar. — Aspect du village. — Nombreuses variétés d’acacias. — Beaux jardins de tabac. — De Koussanar à Goundiourou. — Coumbidian. — Ahmady-Faali-Counda. — Description de la route suivie. — Goundiourou. — Remarquable propreté du village. — Nombreuses visites. — Belles plantations de haricots. — De Goundiourou à Sini. — Siouoro. — Massara vient à mon avance. — Arrivée à Sini. — Cordiale réception. — Description de la route de Goundiourou à Sini. — Géologie. — Botanique. — Départ de Sini. — Arrivée à Nétéboulou. — Séjour à Nétéboulou. — Grands préparatifs. — Organisation d’un convoi pour Kayes. — Pas de courrier. — Un voyage extraordinaire. — Étrange superstition. — Le génie du foyer. — Départ de Nétéboulou. — Arrivée à Passamassi. — Belle réception. — Belle case. — Description de la route de Nétéboulou à Passamassi. — Belles plantations d’indigo. — De Passamassi à Son-Counda. — Yabouteguenda. — Le traitant Niamé-Lamine. — Passage de la Gambie. — Les caïmans. — Arrivée à Son-Counda. — Description de la route de Passamassi à Son-Counda. — Nous sommes dans le Kantora. — Le vieux chef du pays. — Aspect du village. — Courges. — Calebasses. — Gombos. — Je me dispose à partir pour Damentan. | |
| CHAPITRE XI | 223 |
| Le Kantora. — Limites, frontières. — Aspect général. — Hydrologie. — Orographie. — Constitution géologique du sol. — Flore, productions du sol, cultures. — Faune, animaux domestiques. — Populations. — Ethnographie. — Rapports du chef avec ses administrés. — Situation politique actuelle. — Rapports avec les autorités françaises. — Émigration. | |
| CHAPITRE XII | 233 |
| Départ de Son-Counda. — Marche de nuit. — Frayeur des Malinkés. — Héméralopie. — Itinéraire de Son-Counda au marigot de Tabali. — Description de la route. — Géologie. — Botanique. — Le Dion-Mousso-Dion-Soulo. — Campement en plein air. — Un gourbi en paille. — De Tabali à la rivière Grey. — Itinéraire. — Passage de la rivière Grey. — Ingénieuse embarcation. — De la rivière Grey au marigot de Konkou-Oulou-Boulo. — Itinéraire. — Description de la route. — Géologie. — Botanique. — Les lianes Delbi et Bonghi. — Le Barambara. — Du marigot de Konkou-Oulou-Boulou à Damentan. — Itinéraire. — Description de la route. — Géologie. — Botanique. — Le Karité. — Arrivée à Damentan. — Belle réception. — Le chef Alpha-Niabali. — Séjour à Damentan. — Palabres. — Influence du chef dans la région. — Fanatisme musulman. — Arrivée d’un Coniaguié. — Je l’envoie annoncer ma visite à son chef. — Environs de Damentan. — Belles cultures. — Le Ricin. — Préparatifs de départ pour le Coniaguié. | |
| CHAPITRE XIII | 258 |
| Le pays de Damentan. — Limites. — Frontières. — Aspect général. — Hydrologie. — Orographie. — Constitution géologique du sol. — Flore, productions du sol, cultures. — Faune, animaux domestiques. — Populations, ethnographie. — Rapports de Damentan avec les pays voisins. — Rapports de Damentan avec les autorités françaises. | |
| CHAPITRE XIV | 270 |
| Départ de Damentan. — Le guide Fodé. — De Damentan au marigot de Bamboulo. — Itinéraire. — Description de la route. — Le Belancounfo. — Le Raphia vinifera. — Du marigot de Bamboulo au marigot de Oudari. — Itinéraire. — Description de la route. — Rencontre de quatre chasseurs Coniaguiés. — Traces laissées par une troupe d’éléphants. — Le campement de Oudari. — Départ de Oudari. — Passage du marigot. — Les termitières. — Le marigot de Oupéré. — Le marigot de Mitchi. — Belle végétation. — Un pont dans les branches. — Le palmier oléifère (Elæis Guineensis). — Le marigot de Bankounkou. — Nous apercevons le plateau du Coniaguié. — Les lougans. — Frayeur des enfants et des femmes Coniaguiés à mon aspect. — Curiosité des hommes. — Le Bakis. — Iguigni, le premier village Coniaguié. — Karakaté. — Ouraké. — Halte sous un fromager. — Le chef du village, grand-prêtre et gardien du territoire. — Étrange superstition. — En route pour Yffané, la capitale. — Nombreux sentiers, nombreux détours. — Une curieuse escorte. — Arrivée à Yffané. — Halte sous un beau tamarinier. — Le chef Tounkané. — Je suis autorisé à me reposer dans le village Malinké. — Défense à mes hommes et à moi d’entrer dans le village Coniaguié. — Curiosité indiscrète des indigènes. — Description de la route du marigot de Oudari à Yffané. — Géologie. — Botanique. | |
| CHAPITRE XV | 292 |
| Séjour à Yffané. — Deuxième journée. — Tam-tam. — Chiens. — Chacals. — Cris bizarres dans le village. — Étrange coutume. — Nombreux visiteurs. — Visite de Tounkané. — Grand palabre. — Pas de vivres. — Cordiale et généreuse hospitalité des Malinkés. — Tounkané me demande en cachette une bouteille de gin. — Abondance du gibier dans les environs d’Yffané. — Troisième journée. — Nombreuses visites de dioulas Malinkés établis dans le pays. — Les pintades. — Tounkané me fait cadeau d’un bœuf. — Je puis enfin me procurer un peu de mil et de fonio. — Refus de Tounkané de me donner des porteurs pour retourner à Damentan. — Dans la soirée il me promet de m’en donner le lendemain matin. — Il enverra deux délégués à Nétéboulou pour s’aboucher avec le commandant de Bakel. — Heureux résultat de mon voyage. — Départ d’Yffané. — Tounkané me donne deux guides, mais pas de porteurs. — D’Yffané au marigot de Oudari. — Campement à Oudari. — Inquiétudes de Sandia. — Arrivée de quatre Coniaguiés qui font route avec nous. — Du marigot de Oudari à Damentan. — Les antilopes. — Les sangliers. — Arrivée à Damentan. — Joie d’Alpha-Niabali de me revoir. — Récit de Sandia et d’Almoudo. — Ils m’apprennent les dangers que nous avons courus au Coniaguié. | |
| CHAPITRE XVI | 309 |
| Le pays de Coniaguié et le pays de Bassaré. — Limites. — Frontières. — Aspect général du pays. — Hydrologie. — Orographie. — Constitution géologique du sol. — Faune. — Animaux domestiques. — Les bœufs. — Les poulets. — Les pintades. — Flore. — Productions du sol. — Cultures. — Populations. — Ethnographie. — Ethnologie. — Sociologie. — Opinions diverses sur l’origine des Coniaguiés et des Bassarés. — Les villages. — Les habitations. — La nourriture. — La coiffure. — Le vêtement. — Organisation de la société. — La famille. — Rôle de la femme dans les affaires publiques. — Religion. — La guerre. — Les armes. — Fabrication de la poudre. — Langage. — Situation politique actuelle. — Rapports des Coniaguiés avec leurs voisins. — Notes diverses sur les Bassarés. | |
| CHAPITRE XVII | 344 |
| Repos à Damentan. — Départ de Damentan. — De Damentan à la Gambie. — Le Manioc. — La Pourghère. — Traces du passage d’une hyène. — Arrivée sur la rive droite de la Gambie. — Une forêt de rôniers. — Le gué de Voumbouteguenda entre Damentan et Bady. — Le fils du chef de Damentan vient me rejoindre. — Passage de la Gambie. — Entre la Gambie et Bady. — Immense incendie. — Une superstition bizarre. — Description de la route entre Damentan et Bady. — Géologie. — Botanique. — Datura. — Sendiègne. — M’Bolon-M’Bolon. — Arrivée à Bady. — Le village. — Le chef. — Nous sommes bien reçus. — La population. — Grand nombre de goîtreux. — Maladies de la peau. — Palabres. — Sandia me quitte pour retourner à Nétéboulou. — Départ de Bady. — Sansanto. — Niongané. — Beaux lougans d’arachides. — Arrivée à Iéninialla. — Belle réception. — Description de la route de Bady à Iéninialla. — Géologie. — Botanique. — Le Vène. — Départ de Iéninialla. — Le pont sur le Barsancounti. — Passage de la rivière Balé. — Rencontre d’une députation des notables de Gamon venus au devant de moi. — Arrivée à Gamon. — Belle réception. — Belle case. — Description de la route de Iéninialla à Gamon. — Géologie. — Botanique. — Le Nando. — Le Fouff. — Les dattiers. — Les piments. — Description du village. — Le chef. — Palabres. — Plaintes des habitants. | |
| CHAPITRE XVIII | 364 |
| Le Tenda et le pays de Gamon. — Frontières, Limites. — Aspect général du pays. — Hydrologie. — Orographie. — Constitution géologique du sol. — Flore, productions du sol, cultures. — Faune, animaux domestiques. — Populations. — Ethnographie. — Organisation politique. — Rapports avec les pays voisins. — Rapports avec les autorités françaises. | |
| CHAPITRE XIX | 386 |
| Départ de Gamon. — Difficultés au moment de se mettre en route. — Toujours les porteurs sont en retard. — De Gamon au marigot de Firali-Kô. — Route suivie. — Tumulus. — Respect des Noirs pour les morts. — Campement sur les bords du marigot. — Description de la route suivie. — Géologie. — Botanique. — Le Fogan ou Tirba. — Le Cantacoula. — Nouvelle lune. — Pratique religieuse des Noirs à cette occasion. — Départ du Firali-Kô. — Route suivie du Firali-Kô au marigot de Sandikoto-Kô. — Rencontre d’un lion. — Le Niocolo-Koba. — Campement sur les bords du Sandikoto-Kô. — Description de la route suivie. — Géologie. — Botanique. — Le Hammout. — Du Sandikoto-Kô à Sibikili. — Route suivie. — Chasse au bœuf sauvage. — Récit de Mahmady au sujet d’un éléphant. — Arrivée à Sibikili. — Description de la route suivie. — Géologie. — Botanique. — Le Bambou. — Une maladie particulière sur ce végétal. — Réception à Sibikili. — Tout le village est ivre. — Description du village. — Fortifications Malinkées. — En route pour Badon. — Route suivie. — Rencontre d’une députation que le chef envoie au devant de moi. — Description de la route. — Géologie. — Botanique. — Le Calama. — Arrivée à Badon. — Belle réception. — Le village. — Le chef. — La population. — Je tombe sérieusement malade. | |
| CHAPITRE XX | 412 |
| Le pays de Badon. — Limites, frontières. — Aspect général du pays. — Hydrologie. — Orographie. — Constitution géologique du sol. — Faune, animaux domestiques. — Flore, productions du sol, cultures. — Populations, ethnographie. — Situation et organisation politiques. — Rapports du pays de Badon avec les pays voisins. — Rapport du pays de Badon avec les autorités françaises. — Le Badon au point de vue commercial. — Conclusions. — Traités passés par le pays de Badon avec la France. | |
| CHAPITRE XXI | 429 |
| Séjour à Badon. — Je suis gravement malade d’un accès de fièvre à forme bilieuse hématurique. — Générosité de Toumané pour mes hommes et pour moi. — Sa passion pour le dolo. — Arrivée à Badon d’un envoyé du commandant supérieur du Soudan se rendant au Fouta-Diallon. — Plaintes de Toumané au sujet des gens du Bélédougou. — Ma santé s’améliore un peu. — Passage de nombreux dioulas à Badon. — Plaintes de Toumané au sujet des dioulas. — Comment on tue un bœuf chez les Malinkés. — Je puis enfin partir. — Nombreuse escorte. — Faiblesse extrême. — Départ de Badon pour Tomborocoto (Niocolo). — Route suivie. — Passage de la Gambie. — Arrivée à Tomborocoto. — Description de la route. — Géologie. — Botanique. — Les Sénés. — Le thé de Gambie. — Tomborocoto. — Mauvaise réputation des habitants. — Je suis bien reçu. — Départ de Tomborocoto. — Route suivie. — Les lougans et les villages de cultures. — Arrivée à Dikhoy. — Description de la route. — Géologie. — Botanique. — Poivre. — Enormes haricots. — Dikhoy. — Belle case. — Légende Malinkée. — Un chef parent d’un oiseau. — Départ de Dikhoy. — De Dikhoy à Laminia. — Route suivie. — Médina. — Diengui. — Sillacounda. — Les Karités. — Les troupeaux. — Palabre à Sillacounda. — Passage de la Gambie. — Un bœuf pris par un caïman. — Façon de pêcher des habitants de Sillacounda et de Laminia. — Arrivée à Laminia. — Description de la route suivie. — Géologie. — Botanique. — La chasse. — Le Touloucouna. — Laminia. — Description du village. — Sa population. — Riches troupeaux. — Belles cultures. — Arrivée d’une caravane de dioulas chargée de kolas. — Le kola au Soudan français. — Fanatisme musulman des Diakankés. — Une école de marabouts et de talibés. — Une séance de tatouage. | |
| CHAPITRE XXII | 473 |
| Le Niocolo. — Limites, frontières. — Aspect général du pays. — Hydrologie. — Orographie. — Constitution géologique du sol. — Climatologie. — Flore, productions du sol, cultures. — Faunes, animaux domestiques. — Populations, Ethnographie. — Situation et organisation politiques actuelles. — Rapports du Niocolo avec les pays voisins. — Rapports du Niocolo avec les autorités Françaises. — Le Niocolo au point de vue commercial. — Conclusions. | |
| CHAPITRE XXIII | 496 |
| Départ de Laminia. — Souhaits de bon voyage. — Pratique religieuse à ce sujet. — De Laminia à Médina. — Dentilia. — Route suivie. — Extraction du fer. — Hauts-fourneaux. — Description de la route. — Géologie. — Botanique. — Le Diabé. — La Fève de Calabar. — Arrivée à Médina. — Dentilia. — Le pavillon tricolore. — Belle réception. — Orchestre original. — Description du village. — En route pour Saraia. — Route suivie. — Bembou. — Badioula. — Description de la route. — Géologie. — Botanique. — Les ficus. — Le Seno. — Les Strophanthus. — Arrivée à Saraia. — Le village. — Un mariage chez les Malinkés. — Départ pour Dalafi. — Beaux lougans. — Le Caoutchouc. — Arrivée à Dalafi. — Mensonges des habitants. — Respect des indigènes pour les bœufs blancs. — En route pour Diaka. — Médina. — Route suivie. — L’Anacarde. — Cordiale réception. | |
| CHAPITRE XXIV | 528 |
| Le Dentilia. — Frontières, limites. — Aspect général. — Hydrologie. — Orographie. — Constitution géologique du sol. — Flore, production du sol, cultures. — Faune, animaux domestiques. — Populations, Ethnographie. — Situation et organisation politiques. — Rapport du Dentilia avec les pays voisins. — Rapport du Dentilia avec les autorités Françaises. — Le Dentilia au point de vue commercial. — Conclusions. | |
| CHAPITRE XXV | 545 |
| Départ de Diaka-Médina. — Marche de nuit. — Fuite d’un porteur. — Rencontre d’une nombreuse caravane. — Le commerce du sel au Soudan. — Passage de la Falémé. — Description de la route suivie. — Géologie. — Botanique. — Le Kaki. — Arrivée à Faraba. — Nous sommes en pays de connaissance. — Le village, le chef. — Recherche de l’or. — Départ de Faraba. — A travers le Sintédougou et le Bambouck. — Sansando. — Dioulafoundoundi. — Soukoutola. — Notes sur le Sintédougou. — La vallée de Batama. — Mouralia. — Les mines d’or. — Sékonomata. — Batama. — Ascension de la chaîne du Tambaoura. — Yatéra. — Malaoulé. — Koudoréah. — Difficultés de la route. — Guibourya. — Le Diébédougou. — Kéniéti. — Guénobanta. — Le Diabeli. — Yérala. — Dialafara. — Le Tambaoura. — Les circoncis et la circoncision au Soudan. — Orokoto. — Panique des habitants. — Nouvelle ascension du Tambaoura. — Téba. — Malembou. — Le Natiaga. — Arrivée à Faidherbe-sur-Galougo. — Le chemin de fer. — Mauvaises nouvelles. — Arrivée à Boufoulabé. — Cordiale réception. |
Lille. — Typ. & Lith. Le Bigot frères, Rue Nationale, 68.
ILLUSTRATIONS
| Chaland pour le transport du personnel européen dans le Haut-Sénégal. | face à | 10 |
| Sénoudébou (Bondou), Femmes Toucouleurs. | face à | 12 |
| Une rue à Sénoudébou (village Toucouleur du Bondou). | face à | 14 |
| Plan d’une habitation Malinkée | 19 | |
| Vue prise de la Falémé. | face à | 22 |
| [Balafon, 6 figs.] | 27, 28, 29 | |
| Ruisseau de Koromadji, frontière commune du Ouli et du Ferlo-Bondou (route de Naoudé à Tamba-Counda) | face à | 52 |
| Bords de la Gambie (entre Dialacoto et Nétéboulou). | face à | 54 |
| [Pioche spéciale pour la récolte des arachides] | 82 | |
| [Diaberé] | 84 | |
| Arum Heckeli Rançon. | face à | 84 |
| Kinkélibah (Combretum Raimbaulti Heckel : rameau floral). | 94 | |
| Balangar. — Factorerie de la Compagnie française de l’Afrique occidentale. | face à | 156 |
| Tomate et oseille du Soudan | face à | 174 |
| Tabac (Nicotiana Tabacum L.). | face à | 200 |
| La Gambie à Yaboutéguenda. | face à | 214 |
| Saba (liane à caoutchouc). | face à | 241 |
| Karité ou Shee (Butyrospermum Parkii) | 246 | |
| N’taba (Sterculia cordifolia). | face à | 256 |
| Ceratanthera Beaumetzi Heckel (Belancoumfo) tænifuge et purgatif. | 273 | |
| Groupe de Coniaguiés. | face à | 316 |
| Rônier (Borassus flabelliformis). | 348 | |
| Gué de Voumboutouguenda (Gambie), route de Damantan à Bady. | face à | 348 |
| Graines de Kola | 453 | |
| Rameau floral et fruit du kolatier. | 454 | |
| Panier à kola. | 456 | |
| Femme Toucouleur (Sénoudébou). | 470 | |
| Femme Toucouleur (Bakel). | 472 | |
| Jeune fille malinkée (Badon). | face à | 474 |
| CARTES | ||
| Carte de Ouli. | 11 | |
| Sandougou | 98 | |
| MAC-CARTHY | 144 | |
| Kalonkadougou | 158 | |
| Kantora | 222 | |
| SON-COUNDA | 232 | |
| Damentan, Tenda et Gamon | 258 | |
| Coniaguié | 309 | |
| Damentan, Tenda et Gamon | 364 | |
| Badon | 411 | |
| Niocolo | 473 | |
| Dentilia | 495 | |
INDEX DES NOMS DE PLANTES
| Anacarde ou acajou à pommes | Anacardium occidentale |
| Arachide | |
| Bakis | Tinospora Bakis |
| Bambou | Bambusa arundinacea |
| Baobab | Adansonia digitata |
| Barambara | |
| Belancoumfo | Ceratanthera Beaumetzi |
| Bonghi | Vahea florida |
| Caïl-cédrat | Khaya Senegalensis |
| Calama | Combretum glutinosum |
| Calebassier | Crescentia Cujete |
| Cantacoula | |
| Casse | Cassia fistula |
| Coton | Gossypium punctatum |
| Courges | Lagenaria vulgaris |
| Dattiers | |
| Datura | Datura Stramonium |
| Delbi | Vahea Heudelotii |
| Diabé | Lawsonia inermis |
| Diabéré | Arum Heckeli |
| Dion-Mousso-Dion-Soulo | |
| Fafetone | Calotropis procera |
| Fanto | Légumineuse |
| Fève de Calabar | Physostigma venenosum |
| Ficus | Ficus spp. |
| Fogan | |
| Fonio | |
| Fouff | |
| Fromager | Bombax ceiba |
| Gingembre | |
| Gombo | Hibiscus esculentus |
| Gomme de Kellé | |
| Gomme et Gommiers | Acacia spp. |
| Hammout | Commiphora |
| Haricots | |
| Indigo | |
| Kaki | Diospyros mespiliformis |
| Karité | Butyrospermum Parkii |
| Kinkélibah | Combretum Raimbaulti |
| Kola ou gourou, ou café du Soudan | Cola/Sterculia acuminata |
| Laré ou Saba | Vahea Senegalensis |
| Maïs | |
| Manioc | Manihot dulcis |
| M’Bolon-M’Bolon | |
| Mil | |
| Nando | |
| Nété | Parkia biglobosa |
| N’taba | Sterculia cordifolia |
| Oignon | |
| Oseilles | Rumex sp./Hibiscus sabdariffa |
| Palmier oléifère | Elæis Guineensis |
| Patates douces | Ipomœa Batatas |
| Piment/Poivre de cayenne | |
| Poivre ou Enoné ou Niamoco | Amomum Melegueta |
| Pourghère | Jatropha curcas |
| Raphia vinifera | |
| Ricin | Ricinus communis |
| Riz | |
| Rônier | Borassus flabelliformis |
| Sendiègne | |
| Séné | Cassia obovata |
| Séno | Ximenia |
| Strophanthus | Strophanthus spp. |
| Tabac | |
| Tamarinier | |
| Téli | Erythrophlæum Guineense |
| Thé de Gambie | |
| Tigalo N’galo ou Niébé gherté | |
| Tirba | |
| Tomates | |
| Touloucouna | Carapa Touloucouna |
| Vène | Pterocarpus erinaceus |
| Vigne du Soudan | Vitis spp. |
Note du transcripteur :
- Page 23, " de la popula n. " a été remplacé par " population "
- Page 23, " plaine e Genoto. " a été remplacé par " de Genoto "
- Page 34, " est évidemmeut bien " a été remplacé par " évidemment "
- Page 38, " 6 heures 15 qnand " a été remplacé par " quand "
- Page 51, " Le sarcocape est " a été remplacé par " sarcocarpe "
- Page 52, " dont il il n’a pas été " a été remplacé par " dont il n’a pas été "
- Page 54, " appartient à à cette " a été remplacé par " appartient à cette "
- Page 55, " d’une façon génésale " a été remplacé par " générale "
- Page 80, " L’arachide (arachis hypogoea) " a été remplacé par " hypogæa "
- Page 80, " légumineuse cœsalpinée " a été remplacé par " cæsalpinée "
- Page 83, " si on peut arrriver " a été remplacé par " arriver "
- Page 92, " celle de l’Althœa " a été remplacé par " l’Althæa "
- Page 95, " les Riviêres du Sud " a été remplacé par " Rivières "
- Page 96, " On prend un verrre " a été remplacé par " verre "
- Page 99, " du pays cbange " a été remplacé par " change "
- Page 99, " région Nord du Sandaugou " a été remplacé par " Sandougou "
- Page 102, " sables du et Nordles argiles " a été remplacé par " sables du Nord et les argiles "
- Page 120, " l’extrémilé de la tige " a été remplacé par " l’extrémité "
- Page 126, " les feuillles desséchées " a été remplacé par " feuilles "
- Page 128, " Koussalan teoù nous arrivons " a été remplacé par " et où "
- Page 145, " Situation géographiqne " a été remplacé par " géographique "
- Page 149, " particulièrement es chiens " a été remplacé par " les chiens "
- Page 152, " réussir à les conservver " a été remplacé par " conserver "
- Page 164, " Mungo-Park lorqu’il passa " a été remplacé par " lorsqu’il "
- Page 165, " An pied de l’arbre " a été remplacé par " Au pied "
- Page 170, " plus que que des décombres " a été remplacé par " plus que des décombres "
- Page 196, " à cinq neures " a été remplacé par " heures "
- Page 208, " ces beaux longans " a été remplacé par " lougans "
- Page 209, " arrivée à Baboulabé " a été remplacé par " Bafoulabé "
- Page 220, " expulser le tœnia " a été remplacé par " tænia "
- Page 251, " Tenda, Coniagué, Ouli " a été remplacé par " Coniaguié "
- Page 259, " 15° 53′ et et 15° 14′ " a été remplacé par " 15° 53′ et 15° 14′ "
- Page 268, " la richessse de son sol " a été remplacé par " richesse "
- Page 285, " que l’on arrrive sur " a été remplacé par " arrive "
- Page 299, " celui qui paraisssait " a été remplacé par " paraissait "
- Page 311, " Le pays des Goniaguiés " a été remplacé par " Coniaguiés "
- Page 325, " fixent sur sur le sommet " a été remplacé par " fixent sur le sommet "
- Page 335, " pêche est abolument inconnue " a été remplacé par " absolument "
- Page 339, " les colonies du Fouta-Djallon " a été remplacé par " colonnes "
- Page 363, " je pou ais lui répondre " a été remplacé par " pouvais "
- Page 381, " rentrer à Beutenani " ; " janvier 1883, à Beutenani " ; " hiverna à Beutenani " ont été remplacés par " Bentenani "
- Page 363, " Jusqu’au Coudouko-Boulo " a été remplacé par " Condouko-Boulo "
- Page 370, " Balé et Nicolo-Koba " a été remplacé par " Niocolo-Koba "
- Page 403,
" quartz de {et}c onglomérats " a été remplacé par
" quartz et de conglomérats "
({et} à l’envers) - Page 406, " les hommes de Sibiliki " ; " bien reçu à Sibiliki " ont été remplacés par " Sibikili "
- Page 407, " ouze heures environ " a été remplacé par " onze "
- Page 412, " partie du Soudan francais " a été remplacé par " français "
- Page 415,
" l{es}rend très-glissantes " a été remplacé par
" les rend "
({es} à l’envers) - Page 423, " en rccoltent le fruit " a été remplacé par " récoltent "
- Page 425, " distance de la Gamble " a été remplacé par " Gambie "
- Page 429, " Arrivé à Badon " a été remplacé par " Arrivée "
- Page 434, " au au moment du départ " a été remplacé par " au moment du départ "
- Page 436, " Légumineuse cœsalpinée " a été remplacé par " cæsalpinée "
- Page 444, " au mileu duquel " a été remplacé par " milieu "
- Page 448, " Mais es bergers " a été remplacé par " les bergers "
- Page 452, " Il y deux récoltes " a été remplacé par " Il y a deux récoltes "
- Page 456, " 14° 5, de latitude Nord " a été remplacé par " 14° 5′ de latitude Nord "
- Page 464, " Européens ou Soudan Français " a été remplacé par " au "
- Page 479, " cette partie du Nicolo " a été remplacé par " Niocolo "
- Page 490, " avons donné plus baut " a été remplacé par " haut "
- Page 491, " almamys du Bondon " a été remplacé par " Bondou "
- Page 491, " plaindre à moi de de ce " a été remplacé par " plaindre à moi de ce "
- Page 496, " Arrivée à Dalabi " a été remplacé par " Dalafi "
- Page 502, " s’offrent porfois aussi " a été remplacé par " parfois "
- Page 505, " le rhythme monotome " a été remplacé par " monotone "
- Page 509, " marigot de Baucoroti-Kô " ; " marigot de Baucoroti " ont été remplacés par " Bancoroti "
- Page 530, " soumettre aux contumes " a été remplacé par " coutumes "
- Page 531, " ces steppes sant parsemées " a été remplacé par " sont "
- Page 548, " Lorqu’il est poli " a été remplacé par " Lorsqu’il "
- Page 554, " par les Gouloubalys " a été remplacé par " Couloubalys "
- Page 554, " au Sud et et à l’Ouest " a été remplacé par " au Sud et à l’Ouest "
- Page 572, " que chex ceux qui ne le sont " a été remplacé par " que chez ceux "
- Page 576, " De Dialabara à Orokoto " a été remplacé par " Dialafara "
- Page 578, " Inde irœ " a été remplacé par " iræ "
- Page 586, " Lamine-Sandi-Couda " a été remplacé par " Lamine-Sandi-Counda "
- De plus, quelques changements mineurs de ponctuation et d’orthographe ont été apportés.
- La même image est utilisée pour les deux cartes " Damentan, Tenda et Gamon "(chapitre xiii, chapitre xviii), qui sont identiques.