Dictionnaire érotique moderne
Avoir rôti le balai. Avoir eu de nombreux amants, savoir ce que la pine en vaut l’aune, avoir fait une vie de chienne,—par allusion aux sorcières qui chevauchaient le balai pour aller au sabbat et qui le rôtissaient à la chaleur de leur cul.
C’est une fille qui a rôti le balai.
Avoir sept pouces moins la tête (En). Posséder un membre d’une longueur plus qu’estimable, et bien fait pour plaire aux femmes,—le sexe le plus goulu.
Au corps content, mais pas de peu,
Car il lui faut sept pouces, moins la tête,
Pour qu’elle ait un beau jeu.
Avoir son plaisir. Employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien:
Si mon plaisir de lui n’eusse
Polyxène, sans être vue de personne, tira le prêtre en sa maison pour en avoir son plaisir.
Avoir toujours l’anneau ou la bague au doigt. Passer sa vie à branler les femmes, le con étant pris pour un anneau—depuis celui de la femme d’Hans Carvel.
Avoir un arlequin dans la soupente. C’est-à-dire, dans le ventre. Être enceinte d’on ne sait qui,—de plusieurs amants,—de toutes les couleurs.
Avoir un bon doigté. Savoir peloter habilement les couilles d’un homme; faire à merveille la patte d’araignée.
Avoir un cheveu. Avoir un caprice pour une femme, ou pour un homme.
Elle a un cheveu pour lui.
Avoir une crane giberne. Se dit d’une femme qui a de belles fesses, une Parisienne callipyge,—naturellement ou artificiellement.
Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice: tout est-il à elle, dis?
Avoir un fruit. Se dit d’une jeune fille qui s’est laissé séduire et qui a lieu de s’en repentir—neuf mois après.
Avoir vu le loup. Se dit d’une fille qui n’est plus vierge, qui connaît depuis plus ou moins de temps les mystères du pantalon de l’homme—d’où elle a vu sortir, la tête en feu, le poil hérissé, son braquemard enragé.
Toujours est-il que le loup, qui rôdait par là depuis quelque temps, sous la blouse bleue et le pantalon de velours épinglé d’un grand gars de notre village, sortit sournoisement du bois des châtaigniers, se montra tout à coup à l’ombre de la haie d’aubépines, et—qu’elle vit le loup.
Aze (L’) te foute. Vieux dicton qui signifie: Va te faire foutre—par un âne.
Tels oiseaux qui leur ont pleu.
Priape, qui ne voit goutte,
Haussant son rouge museau,
A taston, pour son oiseau
Print un aze qui vous foute.
Quoi? répond l’autre.—L’aze, écoute...
—Si l’aze pète: dit Colas,
Parsanguié! que l’aze te foute!
Babines (Les). Les grandes lèvres de la nature de la femme.
Les deux babines un peu retroussées et colorées d’un rouge attrayant qui passe un peu au dehors entre les cuisses.
Badigeonner une femme. La baiser,—en employant le blaireau et la peinture à la colle que l’on sait.
Je veux qu’on me paye, moi! je veux qu’on me badigeonne, moi! et que l’on me donne des gants.
Badinage (que l’on peut prononcer à l’allemande: patinage.) Ce n’est pas autre chose que la préface de la fouterie elle-même:
Cessez ce badinage, Henri, ou je sonne pour appeler mes gens, et vous faire jeter à la porte.
Rions, plaisantons, badinons, mais n’allons pas plus loin.
On fut obligé de la marier plus tôt qu’on ne pensait, parce qu’en badinant avec son accordé, elle devint grosse.
N’avait encor tâté du badinage.
Et commençait l’amoureux badinage.
Ne gardez pas le témoignage,
Vous me feriez trop de jaloux.
Bagasse. Vieux mot pour désigner une putain:
...La plus grande bagasse de la ville.
O Dieu! que l’homme est malheureux qui épouse de telles chiennes et bagasses.
Bagatelle (La). Le plaisir vénérien, la plus sérieuse des occupations de l’espèce humaine.—L’expression appartient à l’argot des filles qui, elles, n’attachent aucune importance à l’amour.
L’asphalte du trottoir,
C’est pour la bagatelle:
Entrez dans mon boudoir.
Bague. On se sert quelquefois de ce mot pour désigner les parties naturelles de la femme.
Pour enfiler la bague et rembourrer le bas
De celle qu’il avait choisie pour ses ébats.
Tiens cette bague et ne la lâches;
Car tandis qu’au doigt tu l’auras,
Ce que tu crains point ne sera.
... Du chevalier s’est accusée, qui, comme l’autre, l’avait bien baguée.
Baguette. Le membre viril, avec lequel on mène les femmes qui ne sont pas sages en frappant sur leur ventre comme sur un tambour.
Des deux tambours du régiment
Bahut. La nature de la femme, dans laquelle l’homme serre—pour un instant—sa pine, comme chose précieuse.
Bahuter la pine (Se). Masturber, ou bander fortement.
Au grand galop se bahutaient la pine
Et tour à tour inondaient les pavés.
Baiser. Verbe excessivement actif, que l’humanité passe son temps à conjuguer depuis le premier jour du monde, et qu’Adam et Ève savaient dans tous ses modes avant les conseils libertins du serpent. C’est le to leacher des Anglais, le far l’atto venereo des Italiens et le basiare des latins.—Quant à son étymologie, elle est d’une clarté éblouissante même pour un aveugle. Agnès la devinerait. Baiser, verbe, vient de Baiser, substantif, car la conjonction d’en haut précède toujours la conjonction d’en bas, et il est impossible à une femme dont les petites lèvres ont été touchées par une bouche, de ne pas laisser toucher ses grandes lèvres par une pine. De ceci vient cela, dirait Hugo.
Baise tout simplement, quand il peut, sa moitié.
Crut que par là baiserait la commère.
J’aime mieux baiser mes sœurs.
Voulant un jour baiser sa chambrière,
Fourbit très bien d’abord le bon endroit.
Baiser à blanc. Se branler,—ce qui est une façon de baiser sans femme, quand on est homme, sans homme quand on est femme.
Baiser à la florentine. Se dit de deux amants qui, en se donnant l’un à l’autre des baisers sur la bouche, se lancent tour à tour de petits coups de langue, pour s’émoustiller mutuellement et jouir en avancement d’hoirie.
Baiser à la papa. Bourgeoisement, patriarcalement, comme M. Joseph Prudhomme baise madame Prudhomme, elle sur le dos, et lui sur elle.
Baiser à l’œil. Ne rien payer pour jouir d’une femme galante, comme font les greluchons.
A soixante ans la chose est chère et rare;
Aux pauvres vieux l’amour devient avare.
Baiser à vit sec. Ne pas décharger dans la matrice de la femme, qui, à cause des enfants ou seulement par goût particulier, préfère manger le poisson sans la sauce.
Voudrait ôter la sauce et le sel au jambon,
Ce qu’il est de plus doux en toute la nature
Et qui donne la vie à toute créature.
Baiser en épicier. Faire l’amour purement et simplement, comme un devoir, comme une presque corvée,—et non pas en levrette, non pas à la paresseuse, non pas de cette façon ou de cette autre, inventée par les savants et surtout par les savantes, mais à la mode patriarcale: la femme dessous et l’homme dessus.
Pour plaire à mon Antoinette?
Je la baise en épicier...
Le bougre lui fait minette.
Baiser en pigeon. Faire une langue, comme fut baisée—d’abord—la Vierge Marie.
Elle me baisa en pigeonne, la langue en bouche.
Baiser ou Foutre à couillons rabattus, ou comme un dieu. Avec énergie, sans songer au mari que l’on cocufie ni aux enfants que l’on procrée,—comme tous les hommes voudraient bien pouvoir foutre, et comme toutes les femmes voudraient bien être foutues.
Et maintenant, gonzesse, que je t’ai foutue à couillons rabattus, comme tu n’es pas foutue d’être foutue jamais de ta garce de vie.....
A double couillon rabattu,
Se lavent dans une terrine.
Madame Durut, sentant les approches du suprême bonheur, se livre au transport, et s’agitant à l’avenant, s’écrie: Foutre! c’est trop de plaisir! il fout comme un Dieu!
Baiser ou Foutre à la dragonne ou en maçon. Jouir d’une femme immédiatement, monter sur elle brutalement, sans préliminaires d’aucune sorte, ni caresses, ni langues, ni pelotage.
Baiser ou Foutre à la paresseuse. Se placer derrière une femme que l’on veut baiser, couché sur le côté comme elle, entrecroiser mutuellement les cuisses, insinuer doucement l’outil dans le trou qui l’attend, et besogner sans effort.
Et lente à décharger, fout à la paresseuse.
Baiser ou Foutre en aisselle. Tirer un coup dans le pli formé par le dessous du bras et de l’épaule.
Baiser ou Foutre en cygne. Baiser une femme à la façon de Jupiter Léda, à genoux et ses jambes sur les épaules.
Baiser ou Foutre en levrette. Baiser une femme in more—du prince de Canino.
Quand on a sous son ventre un cul ferme et poli.
Baiser ou Foutre en tétons. Décharger dans cette petite vallée formée par les deux tétons et qu’on peut rendre aussi étroite qu’on veut en les rapprochant avec les mains.
Baiser sur le pouce. Tirer un coup précipitamment, là où l’on se trouve, sur une chaise, sur un meuble, sur une botte de paille, etc.
Je t’ai baisée sur le pouce, ça ne compte pas: nous recommencerons sur le lit, quand ton mari sera à son bureau.
Baiseur, baiseuse. Synonyme presque décent de Fouteur, fouteuse.
Quoiqu’on m’estime baiseur.
S’écriera cette brunette,
A moins de douze couplets,
Au diable une chansonnette!
Quoi! douze, ou rien? dit un sot.
Oui, c’est l’humeur de Margot
Nous t’en promettons treize:
Viens, Margot, viens qu’on te baise.
Baladeuse. Fille de mauvaise vie,—par allusion à la boutique roulante des marchandes des quatre saisons.
Elle t’a trahi sans te trahir. C’est une baladeuse, et voilà tout.
Balance de boucher. Fille publique,—parce qu’elle pèse toutes sortes de viandes, des quéquettes de jouvenceaux, des courtes de maçons, des pines d’Auvergnats et des vits de maquereaux.
Balancer le chinois (Se). Jouer avec son membre pour jouir, le faire dodeliner de la tête, comme un poussah, jusqu’à ce que, l’érection arrivant, il se tienne roide comme la justice et pleure silencieusement toutes les larmes de son œil unique.
Balancer sa largue. Se débarrasser de sa maîtresse,—dans l’argot des filles et des maquereaux.
Balancer une femme. La renvoyer comme Abraham Agar, soit parce qu’elle devient gênante, soit parce qu’elle est trop libertine.
Elle m’a traité de mufle.—Alors, il faut la balancer.
Balancer un homme. Le quitter, soit parce qu’il ne vous donne pas assez d’argent, soit parce qu’il vous ennuie.
Qu’il fasse tinter son argent;
Sinon tu le balanceras...
On ne vit pas de l’air du temps
Balançoires. Simagrées que fait une fille qui ne veut pas être baisée, mais qui veut bien être payée; promesses de jouissances qu’elle fait au miché racolé par elle.
Je suis roublard,
Et j’ pourrais écrir’ les mémoires
Du lupanar.
Balayer ses enfants. Enlever avec un balai ou avec un torchon les gouttes de sperme qu’on a laissées tomber sur le parquet en se branlant ou en baisant une femme sur une chaise.
Balcon (Faire le). Moyen ingénieux employé par les filles pour faire savoir à leurs abonnés qu’elles sont visibles:—il leur suffit de mettre au balcon une chaise sur laquelle sera déposée une chemise ou une jupe commencée... puis de retirer le tout quand le client est entré.
Je vous dis que vous faites la fenêtre; on vous a vue au balcon.
—Ah! M. le commissaire, comme on vous a trompé: je ne vais jamais à ce bal là.
Balles. Les testicules, à cause de leur forme: c’est avec eux qu’on fusille les femmes—à bout portant.
Ballon (Avoir du). Se dit d’une femme qui a des fesses énormes, naturelles ou artificielles, comme en ont aujourd’hui, grâce à la crinoline, les Parisiennes, élégantes Vénus hottentotes.
Balloches. Les testicules.—Ce mot vient, soit du verbe
ballocher—qui, en argot, veut dire tripoter—soit du fruit du Bélocier, qui portait autrefois le même nom, ou à peu près le même nom, et qui présente en effet une certaine analogie avec la forme des couilles.
Un médisant dit que l’abbé auquel elle vouloit boire,—qui, à la vérité, avait en ses jeunes ans perdu ses deux témoins instrumentaires... en descendant d’un bellocier, c’est un prunier sauvage,—s’appelait monsieur de Non Sunt.
Ballottes (Les). Les testicules, petites balles avec lesquelles les femmes aiment à jouer et à jouir; quelquefois les tétons des femmes ou le maniement de cul, tétons, etc.
Elle lui met la main sur les ballottes qu’il a au-dessous de cet engin et les soulève mignardement en les passant et repassant doucement entre les doigts.
Les deux tétons, jolies ballottes du plaisir.
Ils virent en leur présence ballotter leurs femmes sans y pouvoir apporter aucun remède.
Bander. Être en érection, avoir envie de baiser une femme lorsqu’on est homme, ou un homme lorsqu’on est pédéraste. C’est l’arrigere (relever, hausser, dresser) des Latins.
Dit Vénus à part;
Qu’il soit de ma bande
Banni sans retour:
Jamais il ne bande.
Y bande encore... est-y gentil!
Je rends des vits
Toujours bandants.
—On a étendu la signification de ce mot, purement vénérienne, et on s’en sert maintenant au propre et au figuré: au propre, comme il vient d’être dit; au figuré, pour indiquer la violente envie qu’on a d’une chose.
Ainsi Mirabeau, voulant peindre la pusillanimité du duc d’Orléans, qui voulait et n’osait pas être criminel, dit: «Ce d’Orléans est un Jean-Foutre qui toujours bande le crime et n’ose le décharger. Ignavum equidem fateor qui continuo erigit scelus et nunquam ejaculari ausus est.»
Bander (Faire). Provoquer l’érection de l’homme par des discours libertins ou par des attouchements autour des parties sexuelles.
Qui font bander les plus usés,
Et font sortir de leurs boutiques
Les bourgeois les plus empesés.
Bande-à-l’aise. Homme qui n’est que médiocrement porté par son tempérament vers les choses de la fouterie, et qui bande plus volontiers avec son cerveau qu’avec son membre—comme la plupart des écrivains.
Mon con, Nicaise,
Se présente à toi...;
Viens, bande-à-l’aise,
Vite, mets-le-moi.
Mais monsieur bande rarement;
Monsieur a de l’esprit: j’en suis
Bien aise, bien aise,
Mais comme la peste, je fuis
Un bande-à-l’aise!
Bander comme un carme. Bander très fort, comme savaient bander jadis les carmes, chaux ou déchaux,—chauds surtout,—grâce à la continence qu’ils étaient forcés d’observer.
Bander de la gorge. Se dit d’une femme dont les seins se durcissent et se dressent sous l’impression du désir ou du plaisir.
Bander son arc. Bander,—le membre viril étant pris pour flèche et la nature de la femme pour cible.
Je ne daignerai plus, vers le but de ton con,
Lancer la flèche de ma pine.
Bandocher. Avoir des velléités d’érection; n’être pas en train; bander faiblement, difficilement.
... Elle recréait son impotente lubricité en lui chatouillant le scrotum et les testicules, ce qui le faisait bandocher.
Baquet. La nature de la femme dans laquelle l’homme décharge ses ordures liquides:
... Dans le baquet desquelles il eût volontiers lavé son vit.
Baratter. Baiser une femme, parce que, dans l’action amoureuse, la pine de l’homme, en allant et en venant dans le con de la femme, où il a déjà déchargé, a l’air de battre du lait dans une baratte et de faire du beurre. Ce n’est pas du beurre qu’il fait, en barattant ainsi, c’est du fromage.
Barbe de la femme (La). Les poils de sa motte,—qu’elle se garde bien de couper et encore moins d’épiler, à l’exemple des femmes d’Orient:
Que l’art toujours voulut raser;
O douce barbe féminine!
Reçois mon vers comme un baiser.
Barbeau. Souteneur de filles; membre de la grande famille des maquereaux—qui n’a rien de commun, que le nom, avec la grande famille des scombéroïdes.
Barbillon. Souteneur de filles; homme qui vend sa protection aux putains.—Du moment qu’il a été convenu qu’on appellerait ces drôles-là maquereaux, comme le maquereau est un poisson, on les a appelés aussi d’autres noms de poissons: on les a même appelés poissons purement et simplement.
Tu abandonnes le persil,
Et de ton barbillon de père,
Tu ne conserves aucun souci.
Bardache. Pédéraste actif ou passif, au choix—des autres.
C’est là un cul de châtré ou de bardache, si jamais il y en a eu.
Godefroy, seigneur de Bouillon,
L’encula dans une patache.
Bas (Le). La nature de la femme, à cause de sa situation.
Gargamelle commença à se porter mal du bas.
Elle s’accointa de l’un des clercs, lequel par aventure lui mettait l’intelligence de ces mots en la tête par le bas.
Bassin. La nature de la femme, dans laquelle le membre viril nage trop souvent.
J’eusse voulu toujours fouiller dans votre bassin.
Bataille. Sous-entendu amoureuse. L’acte vénérien, d’où nous sortons lassés, mais non rassasiés; vaincus faute de munitions, mais non dégoûtés.—On dit aussi: Jouer à la bataille.
La lance au poing il lui présente la bataille.
Un lit,
Qui servira toute la nuit
De champ à sanglante bataille.
Bataille de jésuites, cinq contre un (Faire la). Se masturber, les jésuites ayant inventé le plaisir solitaire—après Onan.
Bâter l’âne. Faire l’acte vénérien.—L’expression date probablement du conte de La Fontaine, le Bât,—imité de Béroalde de Verville.
Bâti. Membré convenablement: se dit en parlant d’un homme qui a tout ce qu’il faut pour faire jouir une femme.
Tu vois pourtant comme je suis bâti.
Bâton. Le membre viril, à cause de ses fréquentes érections qui lui donnent la dureté du bois—dont on fait les cocus. Les femmes s’appuient si fort dessus qu’elles finissent par le casser.
Derrière un petit bois touffu,
Dans le département de l’Aisne,
Le village de Confoutu.
Par suite d’un ancien usage
Qui remonte au premier humain,
Tout homme y fait pèlerinage,
La gourde et le bâton en main.
Bâton (Faire). Bander.
Le temps... où la première guenon venue qui me mettait la main dessus me f’sait faire bâton pendant quinze jours.
Bâton à un bout. Le membre viril,—le seul bâton qui n’ait qu’un bout, en effet.
C’est le bâton à un bout qui me pend entre les jambes.
Bâton de sucre de pomme (Le). Le membre viril,—à cause de sa forme, de sa longueur et du goût sucré qu’il a en fondant de plaisir dans la bouche de la femme qui le suce.
Et languissez dans la retraite,
Pour mieux dormir toute la nuit,
Il faut employer ma recette:
Si vous désirez un amant,
Si tout bas votre cœur le nomme,
A vos maux il faut un calmant...
Prenez bien vite, mon enfant,
Un bâton de sucre de pomme.
Bâton Pastoral. Le membre viril,—avec lequel nous conduisons des troupeaux de femmes au bonheur.
Le simple maniement volontaire d’une main blanche et délicate qui se promène autour de leur bâton pastoral, est suffisant pour leur expliquer tous les mouvements du cœur de leur dame.
Il lui montre son bâton pastoral tout rougeâtre et enflé.
Battre le beurre. Introduire son engin dans un vagin un peu gras et l’y agiter avec énergie comme dans une baratte.
Et bat le beurre au milieu d’un étron.
Battre sa flème. Courir le guilledou, aller dans les quartiers où la femme donne le plus.
Eh bien! puisque je suis en train de battre ma flème, je vais connaître cette maison.
Battre son quart. Se dit des filles de bordel, qui descendent à tour de rôle, pendant un quart d’heure ou une demi-heure, sur le trottoir, où elles raccrochent les passants.
Dorante, en se promenant devant la maison au grand numéro, croise Sylvia, qui bat son quart.
Battre un ban au miché. Le préparer à la jouissance suprême par des attouchements habiles et souvent répétés.
Selon la grosseur d’une pine;
Au miché je sais battre un ban,
Je sais tortiller de l’échine.
Baude (La). La vérole,—dans l’argot des voleurs, qui se rapproche plus qu’on ne croit du vieux langage, puisqu’on trouve dans Eutrapel: «Je cuidai avoir le baut, c’est-à-dire avoir gagné le mal padouan.»—Baude ne serait-il pas une syncope de ribaude?
Baudruche. Pellicule de boyau de mouton, que l’on neutralise pour en faire des choses très utiles:—des capotes anglaises.
Baume de vie (ou de vit). La semence de l’homme,—que donne le vit et qui donne la vie.
C’était pour me procurer mille morts délicieuses, qu’il ménageait avec art ce baume précieux qui donne la vie.
Bazar. Bordel,—qui est en effet un endroit où l’on expose la femme comme marchandise.
Je suis la patronne de ce bazar, la mère de dix-huit petites dames.
Beau corps (Elle a un). Se dit de toute femme laide de visage, quand on veut s’excuser d’avoir couché avec elle une fois ou d’y coucher tous les jours.
Beauté vénale. Femme qui fait métier et marchandise de ce qu’elle devrait donner pour rien,—l’homme, après tout, ne faisant pas payer les services de sa pine, qui valent bien ceux du con.
A l’humeur aventurière,
Vainement vous présentez
Le devant ou le derrière
A l’abbé
La Bédollière,
L’abbé
Qui sera flambé.
Beautés occidentales. Les fesses d’une femme, dont les tétons sont les beautés orientales.
Beautés postérieures. Les fesses.
Le grand camarade, tourmenté de ses désirs, se mettait préalablement au fait des beautés postérieures de la soubrette... et cherchait à s’établir en levrette, mais de petits coups de cul le dénichaient comme sans dessein.
Bébé. Nom d’amitié que les filles donnent depuis quelques années aux hommes avec qui elles baisent,—maquereaux ou michés.
Théodore, c’est mon bébé; M. Martin, c’est mon monsieur.
Mot aux nourrices dérobé,
C’est, aurait-on la barbe grise:
—Comment ça va? Bonjour, bébé.
Bécot (Donner un). Baiser la tête d’un vit comme on baise le bec d’une clarinette. Cette aimable action ne faisant aucun bruit, on peut aller longtemps: d’abord moderato, puis allegretto, vivace..... chaque pause vaut un soupir.
Comme il lève la tête,
Jacquot!
Bécotter. Donner des bécots.
Noir et tortu,
Qui me bécottes
Et fripes mes cottes;
Petit bossu, noir et tortu,
De me baiser, finiras-tu?
Béguin (Avoir un). Avoir envie de coucher avec un homme lorsqu’on est femme, avec une femme lorsqu’on est homme.
Ah! je ne sais pas quand il se passera, mais j’ai un fier béguin pour toi, va!
Beliner. Faire l’acte vénérien, l’acte bestial par excellence,—belluinus.
Belle en cuisses. Galanterie que les gens du peuple adressent volontiers à une femme—dont ils n’ont pas encore relevé la robe.
J’ prendrais bien quéque chose, moi... Et toi, la belle en cuisses?
Belle enfant. Nom que l’on donne à une jolie fille, tant qu’elle est en âge de faire l’enfant, ou de faire un enfant.
Ma belle enfant!
Cette expression se trouve dans tous les drames possibles et impossibles, depuis la Pie voleuse, jusqu’à la Grâce de Dieu, etc., etc. Dans cette dernière pièce, elle s’adresse à mademoiselle Clarisse Miroy, qui a 46 ans et est grosse comme mademoiselle Georges:—La belle enfant!
Belle sous le linge (Être). Ne rien perdre de ses séductions en se mettant nue devant un homme qui vous a trouvée belle habillée.
Il y avait à côté de son nom: bonne créature, assez belle sous le linge, mais gauche et sans mouvement.
Beluter. Faire l’acte copulatif, pendant lequel on remue beaucoup,—volutare.
Bénir des pieds. Se dit des spasmes amoureux, pendant lesquels l’homme et la femme gigotent des jambes, comme s’ils voulaient envoyer leur bénédiction urbi et orbi.
Bénitier. La nature de la femme, que nous emplissons de sperme bénit—par elle.
Aura mis le doigt au bénitier.
Laissez-moi mettre un doigt
Au bénitier de ma belle Lise.
Béquille du père Barnaba (La). Le membre viril de tous les hommes, sur lequel s’appuient si volontiers toutes les femmes. Expression employée dès l’époque de la régence dans de nombreuses chansons.
S’écriait Barnaba;
Quelle est l’honnête fille
Qui la rapportera?
Faite en fourche, et de manière
Qu’à la fois elle trouvoit
L’œillet et la boutonnière.
Berlingot. Le membre viril.
Besace. Tétons flasques et pendants, comme une besace dont les toiles se touchent; ou bien le ventre d’une fille enceinte.
Qui s’ présente et veut m’épouser:
Comme il faut qu’ chacun port’ sa b’sace,
Je m’ promets bien d’ l’utiliser.
Un mal de cœur, suit’ d’un’ scène amoureuse,
Rendit bientôt ma position chanceuse...
Besogne. L’acte vénérien, que nous accomplissons sans douleur—mais non sans fatigue. C’est ce que Fourier appelle le travail attrayant.
Quand ils ont bien travaillé et qu’ils sont saouls de la besogne.
Avec votre Brillant, qui besogne en crevé.
Serrait Lucas, qui, las de besogner,
Par un air abattu lui fit assez comprendre
Qu’on ne peut toujours enseigner.
Bestialité. Crime honteux que l’on commet avec une bête.
«Rien ne fut plus commun au moyen-âge que ce crime que l’on punissait de mort quand il était patent et confirmé par le tribunal.—Les registres du Parlement sont remplis de ces malheureux qu’on brûlait avec leur chien, avec leur chèvre, avec leur vache, avec leur pourceau, avec leur oie!—On aurait volontiers pardonné à la bête plutôt qu’à l’homme; mais on la tuait de peur qu’elle ne vint à engendrer un monstrueux assemblage de la bête et de l’homme.»
La lutte s’engage, les coups se portent, la bête devient l’égale de l’homme, Sainte est embestialisée... ensinginée.
Bête (La). La femme,—après l’homme.
Pourra désabuser le monde
De foutre ces bêtes à con
Des animaux le plus immonde.
Bête à deux dos (Faire la). Faire l’acte vénérien, pendant lequel les deux fouteurs, collés ensemble par le ventre, ont l’air de n’avoir que des dos.—L’expression a de l’usage. Coquillart s’en est servi, Rabelais après lui, et, après Rabelais, Shakespeare—dans la première scène d’Othello:
Your daughter and the Moor are now making the beast with two backs...
On s’en sert toujours avec avantage dans la conversation.
Bêtises (Dire des). Tenir des propos gaillards, qui font rougir—et godiller—les dames.
Bêtises (Faire des). Patiner une femme, peloter un homme; baiser; sodomiser.
Sois bien sage et bien raisonnable, mais pas trop cochon; si nous voulons, nous ferons des bêtises.
Après m’avoir caressé le menton,
M’ fit des bêtis’s au pied du Capitole:
J’ai, mes amis, toujours été cochon.
Bibi. Jouvenceau, mignon qui sert aux plaisirs libertins des vieillards—le giton du Satyricon, le Ganymède de Jupiter, l’officiosus des bains publics, à Rome;—ou mignon de dame.
Bibite. Le membre viril—quand il n’est plus ou quand il n’est pas encore assez viril.
Indigne d’entrer dans mon entonnoir.
La bibite au petit par la bonne d’enfant.
Bichette. Le membre viril,—ou plutôt, pour lui restituer son véritable sexe, la pine.—Cette expression, maintenant répandue à Paris, appartient à Nadar, à qui l’on prête des conversations intimes avec Mlle Bichette. Un couplet d’Alexandre Pothey la consacre:
Nadar a l’ sac, et pour de bon!
Le Monstre Vert, Frisette, Élise,
Jusqu’à l’antique Pavillon,
Pour célébrer ce jour de fête,
S’en vont fair’ la cour à Bichette!
D’être avalée elle a le trac!
Nadar a l’ sac!
Bichon. Jeune homme qui sert aux plaisirs d’un homme mûr. C’est le giton moderne.—C’est aussi l’amant de cœur, le petit chien complaisant des femmes qui aiment à se faire bichonner, c’est-à-dire, lécher le cul.
Bidault. Vieux mot hors d’usage employé dans un sens obscène pour désigner:
1o Le membre viril.
Celle-là vouloit bien avoir de vous autre chose que le bidault.
2o La nature de la femme.
Je serois guéri, ce me semble,
Mais pour voir un peu s’il ressemble
A celui de ma ménagère.
Bidet. 1o Cuvette de forme ovale, ordinairement enchâssée dans un tabouret de même forme, au-dessus de laquelle la femme se place à califourchon pour se laver—après le coït.—Ce meuble indispensable, essentiel, était connu des Romains, qui se lavaient post rem veneream, et quasi religiose. Sa forme était à peu près la même qu’aujourd’hui.
Enlèveront bientôt, et la trace, et l’effet.
A dada sur son bidet.
2o Le membre viril, dada que les femmes enfourchent pour aller au bonheur.
Que ce drôle était bien mon fait!
Trois fois sans débrider il poussa son bidet.
A dada sur mon bidet.
Lui présenta son pétulant bidet.
Sent son bidet tout prêt à rompre sa gourmette.
Bien servir un homme. Le faire bien jouir par des mouvements de croupe habiles et par toutes les fioritures amoureuses connues des femmes savantes.
Et j’en eus vingt dans un mois,
M’auraient mieux servi cent fois.
Bigarreau rouge (Le). Le gland, lorsqu’il n’est plus recouvert par la peau du prépuce et qu’il montre aux regards des jeunes filles sa tête chauve, source de volupté pour elles.
A force de se bander comme je dis, il y a une peau vers le haut qui se retire contre le ventre et découvre une tête qui est faite comme un gros bigarreau rouge.
Bijou. La nature de la femme, pour l’homme; le membre viril, pour la femme,—deux choses précieuses.
Un père au moins donne à sa fille
Pour en jouir, soit bien, soit mal,
Un petit bijou de famille.
Lui dit-il, en tirant un vigoureux bijou.
Si vous me manquiez du plus beau des bijoux,
Par quels moyens, hélas! leur plairiez-vous?
Bijou artificiel. Phallus de cuir,—vulgo godemiché.
D’une forte structure
Qui, dans les cons superficiels
Remplacent la nature.
Offre l’image et le trait favori,
Sert de Zoé la langueur amoureuse.
Biscotter une femme. La baiser, acte pendant lequel on se remue fortement,—de l’italien scuotere, étymologie tirée par les poils.
Il aimait mieux dépuceler cent filles que biscotter une veuve.
Et ne veut pas qu’on la biscotte.
C’est celui à qui l’on biscotte la femme.
Bissac. La nature de la femme, qu’elle tend si fréquemment à l’homme, pour qu’il l’emplisse—de sperme.
En foulant et fesant zic, zac,
Le galant se trouve au bissac.
Fait entrer Genfrey au bissac.
Bistoquer. Vieux mot hors d’usage, signifiant se servir du bistoquet, espèce de queue de billard, employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Que deux fois l’avait bistoquée.
Mais au moins, dites-moi, l’a-t-il point bistoquée?
Bistoquette. La pine.
Ce que le dieu des jardins
A bien plus gros que la tête?
Turlurette,
C’est la bistoquette.
Blagues à tabac. Se dit des tétons qui ne se tiennent pas assez.
Flottent au vent comme des vagues,
Suzanne, sont des polissons:
On voit bien que ce sont des blagues.
Blanchisseuse de tuyaux de pipe. Fille ou femme galante qui, d’une pipe en terre rouge, fait en un tour de cul ou de main une pipe en écume.
Blonde. Maîtresse,—quelle que soit la couleur de ses cheveux ou de son poil.
Cramper dans le cul
De ma blonde!
Blondin. Séducteur, quelle que soit la couleur de ses cheveux.
J’ trouv’ la clé dans la serrure...
J’entre et j’ vois ma femm’ près d’un grand blondin,
Tout autre aurait pris la mouche soudain...
Me faisait mazurker le cœur.
Blouse. La nature de la femme, qui, au jeu de billard amoureux, reçoit les deux billes de l’homme—avec la queue.
Voire deux, voire trois, dans ma pauvre fouillouse,
Comme on a mis de coups dedans votre belouse.
Bobosse. Entreteneur, miché sérieux.
Qui sans façon vous font présent
D’une guimbarde et de deux rosses:
C’est du nanan.
Boc, Bocan, Boucan ou Bocard. Bordel,—dans l’argot militaire ou populaire.—Voir aussi Boxon et Bousin.
Devient presque une solitude.
Boire au goulot. Sucer un homme.
Par le rustre je fus forcée
De boire à même le goulot.
Boire dans le même verre. Baiser à plusieurs la même femme,—qui heureusement a le soin de se rincer après que chacun de ses amants a bu.
Boire seul. Se masturber, ce qui est jouir en égoïste, sans trinquer avec un vagin.
V’là que j’bande... Ah! n’ craignez rien... J’ n’ai jamais eu c’ défaut-là... Un Français ne... boit... jamais seul...
Boire un coup. Gamahucher une femme après l’avoir baisée, pour se préparer au second coup. La femme ne s’étant pas lavée, on est obligé d’ingurgiter le résultat de la première émission. Ce qui est rentrer dans son bien... avec intérêts. Voici à ce sujet une anecdote qui explique la chose:
M. Z., couché avec une actrice de la Comédie-Française, Mademoiselle X, avait déjà, courant la poste, fait une course... féconde. La fantaisie lui vint de gamahucher. Il invita donc la dame à passer au lavabo. Celle-ci, craignant le froid, ou ne tenant au sacrifice que pour plaire au sacrificateur, ne daigna pas se déranger, et, parodiant un vieux proverbe, elle s’écria en riant:
«Ah! bah!... quand le coup est tiré, il faut le boire!»
Boîte. Sous-entendu: à jouissance, ou bien encore, boîte à pines. Fille publique.
Bondon. Employé dans un sens obscène pour désigner le membre viril.
A peine sont-elles aussi grandes qu’un tonneau qu’elles veulent avoir le bondon.
Bonheur. Aller au bonheur. Employé dans un sens obscène pour désigner l’acte vénérien.
Il ne répondit aux reproches qu’on lui faisait qu’en achevant son bonheur.
Bonneau. Homme serviable qui se charge—moyennant finance—d’aplanir les difficultés que pourraient éprouver à se rencontrer une femme mariée et son amant. Son obligeance va même jusqu’à procurer des amants à celles et des maîtresses à ceux qui en désirent.
Bonne enfant (Être). C’est, pour une putain, se prêter à tous les caprices libertins de l’homme qu’elle a raccroché.
J’ s’rai bonne enfant: j’ t’amus’rai bien.
Bonnes fortunes. Coups qu’un homme tire avec le sexe: autant de femmes, autant de bonnes fortunes.
Une jeune fille dira sans rougir, d’un jeune homme:—Il a eu tant de bonnes fortunes.—Mais elle se croirait déshonorée si elle disait de lui:—Il a foutu tant de femmes. Et pourtant, c’est exactement la même chose.
Nul ne fut sans bonne fortune.
Bonnet ou Bonnet à poil. La nature de la femme, que l’homme place sur la tête de son priape à la grande satisfaction de celui-ci. Il y a des bonnets pour toutes les têtes et des têtes pour tous les bonnets.
Que la chaleur de ton bonnet
Fera transpirer son... visage
Aujourd’hui ferait son bonheur;
Pour faire admirer sa tournure,
Coiffe mon petit voltigeur.
Car, comm’ disait notre aumônier:
J’ connais c’ pays qu’on prône,
Novi, Florence, Ancône;
Mais l’Italien, peu guerrier,
Rarement coiffe—un bonnet d’ guernadier.
Bontés. Coups tirés avec un homme. Expression chaste, sens obscène.
Vous êtes un ingrat: je regrette d’avoir eu des bontés pour vous, et de vous avoir ainsi donné le droit de me mépriser.
Bordel. Couvent de femmes qui ont fait vœu de lubricité. C’est le ganea (γάνος, joie) des Anciens, ordinairement situé loin de la ville, et la Borde (petite maison) des Modernes, située aussi dans la campagne, loin des regards indiscrets.
L’on envoie sa conscience au bordel, et l’on tient sa contenance en règle.
Un pied dans le bordel, l’autre dans la taverne?
Sur la grosse Cateau, qui tient bordel infâme.
Bordel ambulant. Fiacre, dont les stores baissés permettent aux amoureux, qui l’ont pris à l’heure pour aller plus doucement, de faire leurs petites affaires de cul.
Bordelier ou Bordelière. Homme ou femme qui hante les bordels.
Bossoirs (Les). Les tétons, par allusion aux deux grosses pièces de bois qui servent à suspendre et à hisser les ancres d’un navire et qui font saillie au-dessus de l’éperon, à l’avant.—D’où cette facétie libertine: «Les bossoirs (beaux soirs) font les belles nuits.»
Quoi qu’ tu fais d’ ces morceaux d’ tripe?
Botte florentine. Enculage d’un homme ou d’une femme,—par allusion aux habitudes pédérastiques, vraies ou supposées, des habitants de Florence, une façon de Sodome.
Peut-être aussi le plus bizarre de tous les goûts pour une femme... fait-il qu’elle ne prend aucune précaution contre la botte florentine qui pourrait la menacer.
Bouche d’en bas (La). La nature de la femme,—si éloquente dans son langage muet.
D’autres femmes y a-t-il, qui ont la bouche de là si pâle, qu’on dirait qu’elles y ont la fièvre.
Arrachant les dents bien à point,
Permettez que je vous visite
Votre bouche qui n’en a point.
Bouche impure (La). Le trou du cul,—qui parle plus souvent qu’on ne voudrait, et dont le langage n’est en odeur de sainteté qu’auprès des pédérastes.
Déjà le comte, dans un moment de délire assaisonné des exclamations les plus passionnées, est allé jusqu’à déposer un baiser fixe et mouillant sur cette bouche impure de laquelle, en pareil cas, il serait disgracieux d’obtenir un soupir.
Bouchère en chambre. Fille ou femme galante, qui pèse la viande—masculine—avec la main.
Boucherie. Bordel, où abondent les gros morceaux de viande,—humaine.
Je vais connaître cette maison et savoir quelle viande il y a à son étal, à cette boucherie-là.
Boucher la serrure. Mastiquer le vagin de la femme à force de décharger dedans, et le rendre impropre à la fécondation.
Boucher un trou, une brèche, une fente. Introduire le membre viril dans le vagin d’une femme, sous prétexte d’en mastiquer les fissures.
Sous not’ aumônier Goupillon;
J’ dis: Vous bouchez un’ brèch’, not’ père,
Par où pass’rait un bataillon.
Bouchon. Le membre viril, que la nature a destiné à fermer hermétiquement le goulot de la femme.
Bouder. Joli mot, sotte chose, a dit Commerson.—Laisser voir, par l’expression de son visage, qu’on a de l’humeur ou du ressentiment contre quelqu’un.
Quand on boude contre son ventre.
Tu sais que ta ci-devant femme, quant à ce qui est d’ça (foutre), n’aime à bouder ni contre son ventre, ni contre son bas-ventre.
Boudin ou boudin blanc. Le membre viril,—dont toutes les femmes voudraient bien avoir dix aunes dans le corps.
Qu’est-ce que vous voulez faire du boudin de mon mari. N’avez-vous pas assez du vôtre?
Il se retourna vers moi et me fit voir comme un bout de boudin blanc qui était assez long, dont je m’émerveillai que je n’en avais point de pareil.
Boudiner. Baiser.—Se dit aussi d’une femme qui se sert d’un boudin, au lieu d’un membre viril, pour se faire jouir.
Boudoir. L’endroit réservé, discret, mystérieux, parfumé, où toute femme qui sait vivre reçoit l’homme dont elle veut être aimée—à couillons rabattus.
Eh bien, Montade, n’est-il pas joli, mon boudoir!—Il le sera davantage quand nous l’aurons appelé par son vrai nom, foutoir.
Bougeoir (Le), ou la Bougie. Le membre viril—qu’on allume lorsqu’on va se coucher avec les femmes.
De mon travail, le croirait-on?
Tu restes spectatrice.
Pour le coiffer d’un éteignoir,
As-tu jamais pris mon bougeoir?
Hé! zon, zon, zon,
Prends-le moi, Suzon,
Il faut que ça finisse.
Bougre. Pédéraste,—en souvenir des hérétiques albigeois et bulgares qui, en leur qualité d’ennemis, étaient chargés d’une foule d’iniquités et de turpitudes par le peuple, alors ignorant—comme aujourd’hui.
De Fiévés occupent la vie:
Comme bougre il tache les culs,
Comme écrivain il les essuie.
Bougrerie. Péché contre nature que commettent, non seulement les pédérastes, mais même quelquefois les honnêtes gens avec les femmes.
Est dans la vie
Quelquefois de saison.
Bougresse. Gourgandine, femme qui aime l’homme.
Bouillon chaud. Sperme, au moment de son introduction dans le vagin de la femme.
Bouillon pointu. Lavement spermatique; enculage.
Dieu! qu’est-ce que je sens?—L’apothicaire poussant sa pointe: c’est le bouillon pointu.
Boulettes. Les testicules,—qu’on ne jette pas aux chiens, mais sur lesquels se jettent ces chiennes enragées d’amour qu’on appelle les femmes.
Ceux-là que tu voulais dire qui ne déchargent point, sont les châtrés, à qui on a coupé les deux boulettes et qui ne sont bons à rien qu’à bander quelquefois.
Bourdon. Le membre viril,—sur lequel s’appuie si volontiers la femme qui va en pèlerinage à Cythère.
Extasiée, fendue par l’énorme grosseur du vigoureux bourdon de mon dévirgineur, les cuisses ensanglantées, je restai quelque temps accablée par la fatigue et le plaisir.
Bourriquer. Baiser une femme comme l’âne saillit sa femelle, avec la même impétuosité et la même absence de précautions—et de délicatesse.
Boursavit. La nature de la femme, qui est en effet une bourse à vits—ou, pour parler plus pudiquement, une bourse à glands.
Elle avait corps féminin jusqu’aux boursavits.
Bourses. Les testicules, qui contiennent la véritable fortune de l’homme—que peut cependant lui enlever cette banqueroute amoureuse qu’on appelle la vérole.
De change, un financier, disent qu’ils ont des bourses.
Bousin, Bousingot. Bordel, petit bordel. D’où, par extension: Faire du bousin, pour: Faire du bruit,—les bordels n’étant pas précisément des Paraclets.
Près d’un bousingot,
Un’ putain me suc’ les lèvres,
M’ fait l’offr’ du dodo.
Bout. Le membre viril, qui ressemble à un bout de quelque chose—de bien agréable pour la femme.
Dont le bout
Est toujours petit et mou.
Boute-feu, Boute-joie. Le membre viril, parce qu’il met à feu et à flamme l’amadou féminin.
Cependant, je ne laissais pas de redouter l’instant où mon nouvel enfileur m’incrusterait son formidable boute-joie, mais je m’armai de courage.
Boutique. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.
Oh! ma mie, venez ici, et fermez la boutique, c’est aujourd’hui fête.
Et pour cela ne fermai la boutique.
Les femmes ouvrent leur boutique.
Vertu de ma vie! c’était une belle boutique.
Bouton. L’extrémité de chaque téton, qui est d’une sensibilité telle, qu’en le pressant un peu des lèvres ou des doigts on en fait sortir un flot de jouissance.
Qu’il est pur!
Ce bouton que je touche,
Qu’il est dur!
Bouton. L’extrémité du clitoris, qu’il suffit de toucher de la langue, du doigt ou de la pine pour ouvrir à la femme la porte des félicités divines.—Voir aussi Sonner le Bouton.
Laisse mon bouton... mon tit bouton...
Et celui des femmes aussi.
Boutonnière. La nature de la femme, en opposition à l’anus, que MM. les pédérastes appellent l’œillet.
Boxon. Bordel, probablement parce que, comme on y va gris, on s’y boxe souvent,—et non comme l’avance Francisque Michel, sans preuves à l’appui, parce qu’il y avait autrefois, à la porte de ces maisons-là, comme à la porte des cabarets, un rameau de buis (en lat. buxus).
On le r’çoit en paillasson.
Boxonner. Aller de bordel en bordel; fréquenter les filles publiques. Se dit aussi pour: Baiser.
Va boxonner loin de son vieux sournois.
Boxonneur. Coureur de bordels.
Boyau. Le membre viril, qui semble sortir du ventre—et qui y rentre quelquefois, au grand déplaisir de la femme.
Je me demande
Si j’ai dans le boyau pinal
Tous les sabres de l’arsenal.
De faire le vaillant, toi qui ne saurais tendre.
Adieu! contente-toi, et ne pouvant dresser,
Que le boyau ridé te serve pour pisser.
Braguette. Le membre viril,—par corruption de brayette, fente de la culotte par laquelle maître Jean Frappart met le nez à la fenêtre quand il a trop chaud ou qu’il a envie d’éternuer.
Qui entre, corps, oreille et teste
Au précieux ventre des dames.
Il mord si dru, qu’à sa braguette
Le Saint-Père porte la main,
Et, sur son auguste roupette,
Du morpion bénit l’hymen.
Braise, Braiser, Abouler de la braise, de l’argent, dans le langage des filles, parce que ce métal brille comme charbon allumé—surtout lorsque c’est de l’or,—et que c’est avec cela qu’on les chauffe.
Brandon et Brandilloires. Le membre viril, et les testicules, qui brandillent si voluptueusement sous une main de femme.
Levant mes jupes, il me fit voir un superbe brandon..., qu’il fit agir avec toute l’impétuosité qu’un long jeûne de mer pouvait lui fournir.
Brandouiller. Branler doucettement quelqu’un ou quelqu’une, pour le—ou la—faire bander et l’exciter à jouir.
D’une main qui vous le brandouille.
Si tu voulais,
Une heure ou deux, me brandouiller l’histoire,
Je banderais...
Tandis que l’autre écartait ton fichu,
Je caressais et brandouillais ta motte...
Dis-moi, Marton, dis-moi, t’en souviens-tu?
Branler. Employer la masturbation pour faire jouir les hommes quand on est femme, ou les femmes quand on est homme.
Prends-le donc, petite coquine... Là... à poignée!... Branle! branle! pour le remettre en train.
Une putain sachant branler parfaitement.
Monsieur branlait sa chambrière.
Branler (Se). Se servir de la main entière quand on est homme, et seulement du doigt médium quand on est femme, pour arriver à jouir sans collaboration.
A me branler, moi! Que je te maudis!
Branler du cul, ou Branler la croupière. Remuer des fesses, de façon à faire jouir l’homme qui vous a payée pour cela.
Pour branler une heure du cu
Que vous cognoissez bien
Pour branler la croupière
A gagné tout son bien.
Branleur, ou Branleuse. Paillard ou femme qui n’est pas assez belle ou qui n’est plus assez jeune pour être baisée, ou qui redoute de l’être à cause des enfants, et qui fait son métier de branler les hommes.
Branlotte. Action de branler ou de se faire branler.
Colle-toi sur moi; faisons-nous une bonne branlotte.
Branlotter le prépuce. Oter et remettre le petit chapeau de chair qui le protége et le rend si tendre au moindre contact.
Qui me branlottait le prépuce?
Braquemard. Le membre viril,—par allusion à l’épée courte et large dont on se servait au moyen-âge: c’est avec le braquemard, en effet, qu’on blesse les femmes au ventre.
De tant de braquemarts enroidis qui habitent par les brayettes claustrales.
Mettant la main sous les draps, et trouvant son braquemard.
Jacques par le farceur, braqmard par l’étudiant.
Bras. Le membre viril, qui nous sert à prendre les femmes par le—sentiment.—On dit aussi un bras d’enfant pour donner une idée de la longueur et de la grosseur de l’objet.
Brasier. La nature de la femme, où règne une chaleur à faire fondre les pines les plus solides.
Tant plus mon mari me brûle en mon brasier.
Brèche. La nature de la femme, par laquelle l’homme entre dans le paradis.
Et passant la main à la brèche.
Laissez donner à votre brèche.
Bricoler une femme. La baiser, lui mettre la bricole masculine dans le vagin.
Se trouvant en lieu d’assignation où cinq ou six se trouvaient pour la bricoler.
Avec une jeune guenon.
On embrasse Nicole,
Qu’on abandonne le matin
Pour Suzon, qu’on bricole.
Brigadier de l’amour (Le). Le doigt médium,—à cause de l’assistance qu’il prête aux amants dans les jeux libertins, puisque c’est avec lui qu’on branle une femme.
Ce doigt la réveille en vous;
Lorsque aussi près d’une dame
Le dieu cueille un beau laurier
Ce doigt est son brigadier.
Brimballer. Vieux mot hors d’usage signifiant sonner les cloches, employé dans un sens obscène pour faire l’acte vénérien.
Seulement il ne voyoit sa femme brimballant.
Neuf fois par neuf matins il brimballe des filles,
Et de neuf coups de cul son vit je bénirai.
Brimborions (Les). Les testicules,—qui ont l’air de pendre à la queue de l’homme comme les pompons à la tête d’un mulet.
Que l’on donne parfois aux deux brimborions
Qui sont pendus après?...
Broque, ou Broquette. Le membre viril—avant qu’il soit viril.—Monstrelet parle d’une statue d’enfant (le modèle de Mannekenpis) qui «par sa broquette donnait eau rose.»
Allons, mon petit ami, sors ta broquette pour que je la baise.
Ève soulevait la breloque,
Qu’importait à son clitoris
Un nœud, une pine... une broque!
A coup de cul il faut qu’on broque.
Le plus pauvre sur son grabat
Se démène à grands coups de broque;
Rois, juges, soldats valeureux,
Musulmans, païens, chacun broque;
Et le Saint-Esprit amoureux
Nous a faits chrétiens par la broque.
De Pincecul, hélas! l’exécrable broquette
Peut n’être pas...
Brûler, ou Brûler un cierge. Être très amoureux. Tirer un coup avec une femme,—qui se charge de vous faire couler.
Mon cœur n’est point rebelle:
Je me sens presque malgré moi
Brûler pour chaque belle.
Buisson (Le). Les poils qui ornent le mont de Vénus et qui défendent souvent l’entrée du vagin, quand ils sont mal peignés et mal lavés.
Son buisson est large et touffu;
N’eût-on plus d’ cheveux sur la teste,
Il faut avoir du poil au cul.
Burette (Petite). Le membre viril, qui contient l’huile essentielle de l’amour, cette «bonne eau» (de vit) dont parle Brantôme en ses Dames galantes, et «qui est si douce sans sucre.»
Fais-moi cadeau d’ ta p’tit’ burette
J’y vas d’ma burette tous les matins et tous les soirs.
But d’amour, ou But du désir, ou But mignon de fouterie (Le). La nature de la femme, à laquelle tendent tous les membres suffisamment virils.
Et lorsqu’il vit le but d’amour.
Du but de mon désir,
J’attrape une taloche
Qui fait toujours plaisir.
Et qu’en cela presque paraissait le but mignon de ficherie.
Ça (cela). Ça, c’est le vit; ça, c’est le con;—ça, c’est tous les agréments de la fouterie qu’on n’ose nommer, parce qu’ils s’appellent comme ça.—Faire ça, ou cela, c’est faire l’amour. Faire ci et ça, c’est faire ça... et autre chose.
Mon plaisir ne se peut comprendre,
Et, ma foi, sans ça,
Que pourrais-je faire de ça?
J’aime assez m’y reprendre,
Pour arriver encore à ça.
Afin de mieux m’étendre
Sur ce beau sujet-là,
Ah! que j’aime ça!
Ce mot me plaît à la folie;
Il semble déjà
Que je suis à même de ça.
Cabinet. La nature de la femme, où l’homme fait ses nécessités amoureuses,—ce qui donne à ce cabinet une odeur sui generis fort agréable, quoique un peu violente.
Le jardinier voyant et trouvant le cabinet aussi avantageusement ouvert, y logea petit à petit son ferrement.
Cadran. La nature de la femme, à laquelle le membre viril sert d’aiguille pour marquer les heures minutules du bonheur.
Café des deux colonnes. Prendre son café aux deux colonnes, c’est-à-dire gamahucher une femme. Le con sert le café au lait; les deux jambes sont là, pour la forme, et ne servent que d’enseigne: aux Deux Colonnes.
Cage. La nature de la femme,—dans laquelle se trémousse si agréablement le petit oiseau à longue queue que les savants appellent penis et les ignorants, pine.
Car eux fuient la cage, et lui, il l’aime tant,
Qu’il n’y est jamais mis qu’il n’en pleure de joie.
Et puis dans sa cage le mit
Une cage secrète:
Lucas l’entr’ouvrit, et tout droit
D’abord l’oiseau s’y jette.
Calcul. Plaisir vénérien.
Les deux amants étoient au plus fort de leur calcul.
Qui rend encor le calcul
Nul.
Calfeutrer une femme. Boucher son trou avec une pine.
Le garçon de boutique calfeutra aussi bien mon bas, que maître juré qui soit du métier de culetis.
Callibistri. Le membre viril, ou la nature de la femme.
Montrant mon callibistri à tout le monde, qui n’était pas petit sans doute.
Je crois que les callibistris des femmes de ce pays sont à meilleur marché que les pierres.
Camelottes, le monde camelotte. Celui des femmes galantes d’une catégorie très infime. Les fleuves ne peuvent pas remonter à leur source; les mots y remontent volontiers, au contraire; par exemple celui-ci. Il est de création moderne, quant au sens nouveau qu’on lui a donné sans songer à l’étymologie: or, camelotte vient de camelus, qui veut dire chameau.
Campagnes. Les aventures amoureuses d’une femme: autant d’amants, autant de campagnes—sous de simples soldats comme sous tel ou tel général, militaires ou bourgeois.—Le mot est pris quelquefois dans le sens de: Années consacrées au service de l’homme, à propos duquel il y a tant d’enrôlements volontaires.
Madame Durut: «J’ai pourtant, comme tu sais, mes petits trente-six ans bien comptés, dont, grâce à Dieu, vingt campagnes.»
Canal. Le membre viril, qui est en effet le canal du bonheur—pour les femmes. Quel dommage qu’on soit forcé de le faire draguer si souvent par les chirurgiens!
Le bien lui arrive en dormant.
Canichon. Con poilu et frisé comme un caniche.
Vot’ p’tiot canichon?
Non, que m’ répond ma parente,
C’est un vrai bichon.
N’ sens-tu pas sa bouch’ qu’est close?
Entre ton doigt d’dans...
—Tiens, que j’ dis, la drôl’ de chose,
Vot’ quien n’a point d’ dents.
Cantharide. Insecte qui, réduit en poudre, est un aphrodisiaque énergique et dangereux qu’emploient les gens épuisés par les excès vénériens pour en recommencer d’autres.
Capote. Autrement dit, redingote anglaise. Préservatif en baudruche ou en caoutchouc historié, dont on habille le membre viril, toutes les fois qu’on le conduit au bonheur,—ce qui ne le préserve pas du tout de la chaude-pisse ou de la vérole, d’après l’opinion du docteur Ricord, autorité compétente en cette matière, qui a dit: «La capote est une cuirasse contre le plaisir et une toile d’araignée contre la vérole.» Les frères Millan, gros et petits, sont seuls intéressés à soutenir le contraire.
Qui pendent chez le gros Millan,
S’enflent d’elles-mêmes, lubriques,
Et déchargent en se gonflant.
Caprice. Amant ou maîtresse.
Mon dernier caprice m’a cassé trois dents.
Carabine. Femme qui fréquente les élèves en médecine et se fait carabiner par eux.
Plaît fort au quartier Latin.
C’est Flora, la carabine,
Dont la mine si lutine,
Promet à chacun son tour
Un beau jour d’amour.
Carabiner une femme. La baiser à la gendarme, la flûte entre les jambes.
Et tandis que vous jouerez gros jeu avec la princesse, ne pourrai-je point carabiner avec la soubrette?
Caracoler. Baiser, ce qui est proprement faire des caracoles sur le ventre d’une femme.
Caramboler. Faire l’acte vénérien, parce que l’homme se sert de sa queue pour jouer au billard amoureux, pour y faire des effets de queue, pour mettre ses billes dans la blouse de la femme.
Carcan à crinoline. Nom que les voyous donnent aux drôlesses du quartier Breda, qui font de l’embarras avec leurs crinolines à vaste envergure sous lesquelles il y a souvent des maigreurs désastreuses.
C’est pas un de ces carcans à crinoline.
Cardinales (Les). Les menstrues, qui teignent en rouge la chemise des femmes.—On disait même autrefois: «Le cardinal est logé à la motte», pour signifier: «Cette femme a ses menstrues.»
A son amant chéri fit cet aveu fatal
Qu’elle avait pour neuf mois perdu son cardinal.
Caresser un homme. Le peloter, lui passer une main adroite dans le pantalon pour réveiller le membre qui y dort sur ses deux coussins, et le faire ainsi gaudiller.—Caresser une femme, la baiser,—ce qui est, pour elle, la caresse par excellence.
Hier tu reçus mes caresses,
J’accours aujourd’hui plein d’ardeur
Et tu repousses mes tendresses.
Leurs femmes caresser, ainsi qu’ils font les nôtres.
Qu’il me caressoit tous les jours.
La jeune demoiselle qui avait été si bien caressée, s’imaginait que cela devait durer toutes les nuits de la même façon.
Il les repoussa de la porte, la referma, et retourna caresser la belle.
Un peu plus loin vous pouviez aller rire.
Que de tendresses,
Pour réchauffer vos cœurs, vieux députés!
Carillonner. Baiser une femme, en frappant les parois de sa cloche avec le battant priapesque.
Et il carillonne à double carillon de couillons.
N’est-ce pas un sujet de rire, lorsqu’on est sur le point de carillonner à ma paroisse.
Carotte. Le membre viril,—par allusion à sa forme et à sa couleur.
Pourquoi la retires-tu, ta petite carotte? Je ne voulais pas te la manger.
Carte (Avoir sa, ou Être en). Être inscrite comme fille exerçant le métier de putain, sur le registre ad hoc ouvert à la préfecture de police.
Je ferai demander ta carte à la police,
Et tu pourras alors commencer ton service.
Cartes transparentes. Cartes à jouer qui, au premier abord, ressemblent à d’innocentes cartes, mais qui, lorsqu’on les regarde avec attention, entre le soleil et les yeux, sont autant de compulsamenti à fouterie.
Elle fait défiler devant ses yeux une foule de cartes transparentes, qui sont autant des outrages au bon goût qu’aux bonnes mœurs.
Cas. Le membre viril aussi bien que la nature de la femme.
Montroit son cas, de virus infecté...
Bien parfaite en tout ce qu’elle a;
Mais, à ce que je puis connoître,
Je me trompe bien à cela,
Car, bien parfaite, elle n’est pas
Toujours en besogne à son cas.
Qui a froid aux pieds, la roupie au nez, et le cas mol, s’il demande à le faire, est un fol.
En Espagnol portoit la tête.
Il avoit sa femme couchée près de lui, et qui lui tenoit son cas à pleine main.
Et son petit cas, qui tant vaut.
Le cas d’une fille est fait de chair de ciron, il démange toujours; et celui des femmes est de terre de marais, on y enfonce jusqu’au ventre.
La servante avait la réputation d’avoir le plus grand cas qui fût dans le pays.
Cascadeuse. Drôlesse du quartier Breda, qui se joue de l’amour et des amoureux.
Ne t’y fie pas: c’est une cascadeuse.
Casquer. Donner de l’argent à une femme galante quand on est miché, à un maquereau quand on est femme galante. Casquer, c’est tendre son casque; tendre son casque, c’est tendre la main: la fille d’amour tend la main, et l’homme qui bande y met le salaire exigé, pour avoir le droit d’y mettre sa queue.
En ai-je t’y reçu de l’argent des menesses!... Oui, elles ont casqué, et dru!...
Casse-noisette. Habile contraction du sphincter du vagin qui retient prisonnier le membre viril qui s’est engagé, la tête la première, dans ces mystérieuses Thermopyles, et le force ainsi à combattre vaillamment—et à jouir.
L’art du casse-noisette remonte à la plus haute antiquité; quelques femmes modernes le pratiquent encore avec succès, avec moins de succès cependant que les Chinoises, qui sont conformées de façon à faire gaudiller le Chinois le plus écourté du Céleste Empire.
Qui ferait jouir un nœud de granit.