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Dictionnaire érotique moderne

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Interroger le pantalon d’un homme. Porter les yeux sur son paquet, pour savoir ce qu’il pense, s’il est en état de baiser ou non.

Urinette, qui a interrogé son pantalon: A quoi bon, puisque tu n’es pas prêt?

Lemercier de Neuville.

Jacqueline. Nom de femme qui est devenu celui de toutes les femmes—devenues filles.

Le banquier Kocke, chez qui toi et ta jacqueline vous passez les beaux jours de l’été.

Camille Desmoulins.

Jacques ou Jacquot. Le membre viril.

Il est hercule ou peu s’en faut,
Il faut que tout lui cède;
Il sait démontrer comme il faut
L’amoureux intermède;
Quand il se prépare à l’assaut
Faut voir comme il est raide,
Jacquot,
Faut voir comme il est raide!
Al. Dalès.
... Il est nommé pine par la lorette;
Un chose, ou bien cela, par une femme honnête;
Jacques par le farceur...
L. Protat.

Jambe. La pine, qu’on appelle aussi la troisième jambe.

Ah! Monsieur, que vous avez une belle jambe!—Laquelle donc, Madame?... répliquait Arnal, en donnant à entendre qu’il ne s’agissait ni de la droite, ni de la gauche.

Jambons. Les cuisses d’une femme.

Elle a le cœur si bon, qu’en mille occasions,
Pour avoir une andouille, elle offre deux jambons.
Legrand.

Jardin. La nature de la femme, que l’homme est chargé d’entretenir, de sarcler, de bêcher, de ratisser, et de planter—d’enfants.

Au demeurant, il n’y a homme qui mieux dresse et accoutre un jardin que moi.

Noel du Fail.
Quand, se ruant tout en courroux,
Le fleuve aux ondes spermatiques,
D’Armide inondait le jardin.
B. de Maurice.

Jean, Jeannot, Janin. Expressions désignant un mari trompé.

Chez nous le mâle est Jean, la femelle Catin,
C’est l’usage de la famille.
Daillant de la Touche.

Il est Janin sans qu’il le sache.

Ch. Sorel.
Janot est le vrai nom d’un sot.
(Ancien Théâtre français.)

Jean Chouart. Le membre viril: appelé le pénil selon Lignac, la braguette selon Rabelais, Marot et autres poètes anciens; la verge, dans l’idiôme des nourrices et des parleurs timbrés; le bracquemart dans Robbé, Rousseau et Grécourt; Jean Chouart dans d’autres, etc., etc.

Jeanneton. Synonyme de Goton. Fille de la petite vertu, servante ou grisette, qui se laisse prendre volontiers le cu par les rouliers ou par les étudiants.

Partout on vous rencontre avec des Jeannetons.
V. Hugo. (Ruy-Blas)

Jeter le mouchoir. Choisir une fille, au bordel ou au bal, et l’emmener coucher avec soi; ou, si l’on est femme, faire comprendre à un homme qu’on bande pour lui et qu’on voudrait bien se le payer.

Jetez vous-même le mouchoir,
Ou bien au sort il faudra voir
Dans le dortoir,
Qui pourra vous échoir.
Collé.

Jeu (Le). Celui que presque tous les hommes et presque toutes les femmes savent jouer et aiment à jouer—quoique souvent il ne vaille pas la chandelle qu’on use en son honneur par les deux bouts.

J’en jurerais, Colette apprit un jeu
Qui, comme on sait, lasse plus qu’il n’ennuie.
La Fontaine.
Il était une fillette
Coincte et joliette
Qui voulait savoir le jeu d’amour.
(Farces et moralités.)
Vous et monsieur, qui, dans le même endroit,
Jouiez tous deux au doux jeu d’amourette.
La Fontaine.

Le jeu te plaît, petite? Alors, nous allons recommencer.

A. François.
Adieu, conquêtes,
Joyeuses fêtes,
Où le champagne au lansquenet s’unit;
Belles soirées,
Nuits adorées,
Qu’un jeu commence et qu’un autre finit.
Gustave Nadaud.

Jeu renouvelé des Grecs. La pédérastie, qui était le vice de Socrate; ou le gougnottisme, qui était le vice de Sapho.

Socrate et Sapho la Lesbienne
Ont eu des goûts assez suspects:
Tous les jours en France on ramène
Leurs jeux renouvelés des Grecs.
Collé.

Jeux innocents. Ainsi nommés par antiphrase sans doute, puisque ce sont les jeux les plus libertins que l’on connaisse, le jeune homme pinçant le cul à la jeune fille, ou la jeune fille faisant une langue avec le jeune homme, devant les grands parents assemblés—qui n’y voient que du feu.

Pour ces jeux innocents, source de tant de fièvres,
Qui troublent les jeunes sens,
Un monsieur a baisé, devant les grands parents,
Tout en baisant la joue, un peu le coin des lèvres.
On a rougi cent fois...
A. Karr.

Jouer au trou-madame. Faire la chosette.

Il est très dangereux de jouer au trou-madame avec elle.

Tabarin.

Jouer aux quilles. Faire l’acte vénérien.

La tienne joue bien aux quilles.

Brantôme.
Que l’un sur l’autre ils tombèrent
En jouant au beau jeu de quilles.
(Recueil de poésies françaises.)
Bon compagnon et beau joueur de quilles.
La Fontaine.

Jouer des mains. Peloter les tétons et le cul d’une femme—qui ne hait pas ce jeu, même lorsqu’elle en a le plus l’air offensé.

Je me souviens... qu’il hasarda sur cela des manières et des tons de polissonneries, qu’il s’exposait déjà à jouer des mains.

La Popelinière.

Jouer des reins. Faire l’acte vénérien.

L’étudiant jouant avec vigueur des reins...

H. Monnier.

Jouer du croupion, ou du cul. Jouer des fesses, faire l’acte vénérien.

Et en même temps, lui, de jouer du croupion.

(Les Aphrodites.)
Ne jouez plus du cul, ma tante,
Ni moi aux dez, je le promets.
Agrippa d’Aubigné.
Le vieux Jaquet dans une étable,
Voyant Lise jouer du cu
Avec un valet à gros rable,
En va faire plainte au cocu.
Théophile.

Jouer du mirliton. Baiser une femme.

En jouant du mirlitir,
En jouant du mirliton.
(Refrain d’une chanson récente.)

Jouer du napoléon. Faire sonner son gousset en passant devant une femme que l’on suppose aimer cette musique-là.

Jouer du serre-croupière. Faire l’acte vénérien.

Joueuse de flûte. Fille ou femme entretenue, qui joue de la flûte avec les queues de ses contemporains.

Lorettes, cocottes et autres aimables joueuses de flûte, corruptrices de la jeunesse.

Ch. Coligny.

Jouir. Arriver au summum du plaisir par l’éjaculation spermatique. Jouir d’une femme, la faire jouir.

As-tu de l’abbesse
A la fin joui?
Collé.
Dans peu de temps d’ici, vous verrez un paillard
Qui viendra pour jouir de son beau corps gaillard.
Trotterel.
Entre ses bras l’heureux Adam la presse,
Brûle, jouit, et dans sa folle ivresse
Il répétait: Perdre ainsi c’est gagner.
Parny.

Ah! comme je jouis, mon Dieu! comme je... jouis!... Ça me va dans la plante des cheveux.

H. Monnier.
Il est une heure dans l’année
Où tout ce qui vit veut jouir,
Où la vierge et la graminée
Ressentent le même désir.
A. D.
Je possède l’art du casse-noisette
Qui ferait jouir un nœud de granit.
(Parnasse satyrique.)
Mais, pour faire jouir, j’ai d’ailleurs un moyen
Qui jusques à ce jour m’a réussi très bien.
L. Protat.

Tellement que s’ils voient passer quelqu’une dont ils aient déjà joui, ils ne disent pas simplement: J’ai baisé une telle, mais bien: J’ai foutu une telle, je l’ai chevauchée.

Mililot.

Pas sans moi! pas sans moi!... Ensemble!... joui... jouissons... ensemble... bien ensemble!...

H. Monnier.

Jouissance. L’acte vénérien, et ce qu’on y éprouve, qui n’a pas son analogue dans les autres plaisirs humains.

Et regardant la jouissance
Comme un pas dangereux qu’il nous faut éviter.
Grécourt.
Soudain par leur vive jeunesse
Vers la jouissance emportés,
Tous deux des molles voluptés
Boivent la coupe enchanteresse.
Parny.
... Il faut de tous ces dons savoir bien se servir,
Savoir les employer à donner du plaisir
A ceux qui dans nos bras cherchent la jouissance.
L. Protat.

Jouisseuse. Femme qui aime l’homme et qui, au lit, y va bon jeu, bon argent, donnant autant de coups de cul qu’elle reçoit de coups de queue.

Ce n’est pas une bégueule, c’est une vraie jouisseuse.

Lemercier.

Joujou. Celui de l’homme est son vit.

Vive ce beau joujou
Bijou
Que la tendresse
Dresse...

Celui de la femme est son con.

Ah! permets que je pose
Le petit bout
De ma langue amoureuse
Qui serait bien heureuse
Dans ton joujou.
Marc-Constantin.

Quand je n’aurais pas su d’avance que mon orifice était fait pour être pénétré, la nature et notre position m’auraient à l’instant révélé que nos deux joujoux étaient faits l’un pour l’autre.

(Mon noviciat.)

Joyau. Signifie:

1o Le membre viril.

Vous ne vous enfuyez de ce joyau qu’on vous fait voir, que parce qu’aussi bien il est trop loin de vous.

Ch. Sorel.

Je jouissais d’autant plus délicieusement, que j’avais longtemps langui après la possession du joyau qui était tout entier dans mon étui.

(Mémoires de miss Fanny.)

2o La nature de la femme.

Ce tablier couvre leur joyau, dont les Hottentots sont idolâtres.

Voltaire.
Voyez fille qui dans un songe
Se fait un mari d’un amant;
En dormant, la main qu’elle allonge
Cherche du doigt le sacrement;
Mais faute de mieux, la pauvrette
Glisse le sien dans le joyau.
Béranger.

3o La virginité.

Pour demander à ce peuple méchant
Le beau joyau, que vous estimez tant.
Voltaire.

Madame Brown me gardait toujours jusqu’à l’arrivée d’un seigneur avec qui elle devait trafiquer de ce joyau frivole qu’on prise tant et que j’aurais donné pour rien au premier crocheteur qui aurait voulu m’en débarrasser.

(Mémoires de miss Fanny.)

Jus de couillon. Le sperme, le nec plus ultra des jus.

Vous qui, du haut de ce balcon,
Riez de ma misère,
S’il pleuvait du jus de couillon,
On vous verrait sous la gouttière.
Piron.

Lorsque Molière fait dire à Elmire:

Aucun jus, en ce jour, ne saurait me charmer...

il a la même idée que Piron, seulement: il l’exprime d’une façon plus honnête.

Laboureur (Le). Le membre viril, qui est chargé de défricher les vagins vierges avec le soc de sa petite charrue, et de féconder les vagins stériles en déchargeant dedans.

Combien pourtant que bien faible me semble
Pour labourer à deux terres ensemble.
Cl. Marot.

Quoi faisant, j’appliquerai dorénavant mes dix mille écus à une terre que je labourerai tout seul.

(La France galante.)

Les autres enflaient en longueur par le manche que l’on nomme le laboureur de nature.

Rabelais.

Un demi-pied de la ressemblance du laboureur de nature.

Tabarin.

Lâcher. Quitter une femme dont on est l’amant, ou un homme dont on est la maîtresse.

Après? Milie veut te lâcher.

Ch. Monselet.

—On dit aussi, dans le même sens: lâcher d’un cran.

Laisser aller son chat au fromage. Se laisser foutre par un homme.

Dites-moy, et ne mentez point,
Vous êtes-vous laissée aller?
(Farces et Moralités.)

La fille a laissé aller le chat au fromage si souvent que l’on s’est aperçu qu’il fallait rélargir sa robe.

(Variétés hist. et littér.)

Laisser faire (Se). Consentir, quand on est femme et un peu amoureuse, à ce qu’un homme qui bande raide vous trousse, vous écarte les cuisses et vous baise.

Qui ne voulant perdre son temps,
Et craignant de mourir pucelle,
Se le laissa faire à dix ans.
Collé.

Après, elle lui laissa tout faire.

Tallemant des Réaux.

Chevaucher simplement une femme qui se laisse faire et que la honte ou la froideur empêchent de passer outre dans la recherche du plaisir, c’est une satisfaction commune.

Mililot.

Lance (La). Le membre viril, avec lequel on blesse agréablement les femmes, qui, toutes, adorent les lanciers. Une belle arme, la lance! De beaux hommes, les lanciers!

Il dit qu’il était aussi bien fourni de lance que la femme de cul.

Bonaventure Desperriers.

Et m’ayant montré sa lance, qui était droite, il me prit à force de corps et me coucha à la renverse sur le lit.

Mililot.

Langues (Faire une ou des). Introduire plus ou moins profondément sa langue dans la bouche d’une femme lorsqu’on est homme, d’un homme lorsqu’on est femme, ce qui donne un avant-goût du plaisir que l’on va goûter tout à l’heure en foutant. On dit aussi: faire langue fourrée.

Il lui fait une langue prolongée.

H. Monnier.
Puis, lorsqu’on a dormi, l’haleine est si mauvaise,
Que, pour faire une langue, on n’est pas à son aise.
Louis Protat.

Langue exercée. Qui possède à fond la science du gamahuchage, soit pour femmes soit pour hommes.

Dis à Sophie, à la langue exercée,
De démontrer sur Édile Reynier
Comment on fait l’amour au gynécée
Et sur quel rhythme il le faut pratiquer.
J. Duflot.

Lanla landerirette. Refrain de couplets qui sert à gazer les gros mots. Il représente tantôt le vit, tantôt le con, etc., etc.

Auprès de sa jeune épouse,
Un mari peu complaisant
Dans une fureur jalouse
S’écria: Rien n’est plus grand
Que ton lanla landerirette
Que ton lanla landerira.
A ce reproche, la femme
De ce mari peu galant
Répondit: Vilain infâme,
Que n’en puis-je dire autant
De ton lanla landerirette,
De ton lanla landerira!
Anonyme.

Lanterne. La nature de la femme, dans laquelle l’homme met sa chandelle—sans la moucher.

Margot s’endormit sur un lit
Une nuit toute découverte,
Robin, sans dire mot, saillit,
Il trouva sa lanterne ouverte.
(Cabinet satyrique.)

Larcins. Petits vols amoureux, commis lestement et adroitement: ravir des baisers à une fille, lui prendre les tétons, le cul, les cuisses, etc., etc., sont des larcins qui sont répréhensibles,—selon l’humeur et le tempérament de la victime.

L’autre jour, au fond d’un jardin,
Il vous aperçut endormie:
Il vous fit plus d’un doux larcin...
Vous étiez donc bien assoupie?...
Si vous dormez comme cela,
Dites votre mea culpa.
(Vieille chanson anonyme.)

Lard. Le membre viril,—que grignottent si volontiers ces charmantes souris qu’ont appelle les femmes. Voyez: Couenne, chair, viande.

Gentils galants de rond bonnet,
Aimant le sexe féminin,
Gardez si l’atelier est net
Avant de larder le connin.
(Ancien Théâtre français.)

Largue. Femme, maîtresse, dans l’argot des voleurs, des voyous et des bohèmes.

Toi non plus, tu ne m’as pas l’air d’une largue ordinaire.

Lemercier de Neuville.

Les largues nous pompent le nœud.

Dumoulin-Darcy.

Lasciveté. Prédisposition à l’amour; art des courtisanes pour exciter les désirs des hommes.

Si la présence de l’empereur seul ne suffit pas pour les exciter, elles puisent dans leur lasciveté même un aimant mutuel.

La Popelinière.
Cette lasciveté de formes se reflète
Dans son ajustement bizarre et singulier.
A. Glatigny.

Latrine. Femme galante usée et sale, et qui continue à baiser, parce qu’il y a des gens qui ne sont pas difficiles.

Pourtant on fout cette latrine!
Ne vaudrait-il pas mieux cent fois
Moucher la morve de sa pine
Dans le mouchoir de ses cinq doigts?
A. de Musset.

Lavabo. Cuvette spécialement destinée aux soins de propreté, qu’exige la fréquente dépense de sperme.

Tu m’as ému, Scapin... Ton discours est fort beau...
Je t’amène ma fille: achète un lavabo.
A. Glatigny.

Laver (Se). Faire les ablutions de prudence autant que de propreté, après le coït—qui a naturellement pollué les parties sexuelles.—C’est la grande affaire des putains, qui dépensent en un soir plus d’eau que les ivrognes n’en boivent dans toute leur vie. C’était aussi la grande affaire des Romains post rem veneream: ils se lavaient presque religieusement, quasi religiose. Martial en témoigne assez.—Pourquoi les femmes honnêtes n’imitent-elles pas les filles publiques, et les bourgeois les Romains?

Les hommes, lorsqu’ils ont foutu
A double couillon rabattu,
Se lavent dans une terrine.
Dumoulin-Darcy.
Pourtant il leur manque, en somme
(Ce qui vaut bien un écu),
De savoir sucer un homme
Et de se laver le cul.
De la Fizelière.

Lavette. Le membre viril—peu viril.

Mais c’machin s’change en lavette,
Grâce au pouvoir d’ la vertu,
Et j’ m’en tire quitte et nette
Avec un peu d’ colle au cul.
(Parnasse satyrique.)

Le et quelquefois aussi La. (Sous-entendu vit ou pine.)

Le voilà qui se durcit vraiment... qui se roidit... Attends, que je me renverse tout à fait pour que nous le fassions entrer quelque part.

La Popelinière.

Il dit qu’il voulait qu’on le lui coupât, s’il ne faisait son devoir.

(La France galante.)

Lèche-cul. Petit chien havanais, king’s Charles, épagneul, ou de n’importe quelle autre race, qu’affectionnent volontiers les filles pour en être gamahuchées.—Voir Gimblette.

Lesbienne. Femme qui préfère Sapho à Phaon, le clitoris à la pine; Parisienne qui semble née à Lesbos, «terre des nuits chaudes et langoureuses.»

Elle aime tous les rats,
Et voudrait, la Lesbienne,
Qu’à sa langue de chienne
Elles livrent leurs chats.
J. Duflot.

Lever le croupion ou le cul. Se remuer sous l’homme, dans l’acte copulatif.

C’est plaisir de la voir lever le croupion à chaque coup de queue.

Seigneurgens.

Elle levait toujours le cul de peur d’user les draps.

Tabarin.
Blaise hausse la bouteille,
Et Margot lève le cul.
Collé.
Je n’aime point ces demoiselles
Qui lèvent par trop le devant.
Collé.

Lever à jeun (Se). Se lever sans avoir fait l’acte copulatif, même une pauvre petite fois.

Souvent je me levais à jeun
D’avec ce sacrilége;
Et jamais le défunt
N’en fit qu’un:
Le bel époux de neige!
Collé.

Lever le siége. Débander après avoir bandé devant une femme qui fait trop de façons pour se laisser baiser.

Une trop longue défense a souvent fait lever le siége d’une place qui voulait se rendre: il arrive des accidents.

Collé.

Lever une femme, ou seulement Lever. Dire des galanteries à une femme, au bal ou dans la rue, et l’emmener coucher avec soi pour en faire.

J’irai ce soir à Bullier, si je ne lève rien...

Lynol.

Lever un homme. S’arranger de façon, lorsqu’on est femme, à attirer, dans un bal ou sur le boulevard, par ses œillades ou ses effets de croupe, l’attention et les désirs d’un homme qui, ainsi allumé, suit, monte, paie et baise.

Ces filles ne vont au Casino que pour lever des hommes ou se faire lever par eux.

A. François.

Tiens! Xavier qui vient d’être levé par Henriette.

Monselet.

On dit aussi dans le même sens: Faire un homme.

Libertin. Homme qui prend volontiers des libertés avec les femmes,—des libertés et le cul.

Chez ce libertin cagot
Qu’ j’ai tant d’ mal à satisfaire.
Jules Poincloud.

Libertinage. Talent particulier, science particulière pour faire jouir les femmes quand on est homme, et les hommes quand on est femme.

Sais-tu que tu es d’un libertinage affreux, et que je ne veux point, moi, suivre ton exemple?

La Popelinière.

Libertine. Femme qui connaît à merveille les secrets du métier d’amour.

J’ai vu, jeunes Français, ignobles libertines,
Vos mères, belles d’impudeur,
Aux baisers du Cosaque étaler leurs poitrines
Et s’enivrer de son odeur.
Aug. Barbier.

Limace. Membre viril—qui n’est pas viril; par exemple, celui des vieillards, qui ne sait plus relever fièrement la tête au premier appel d’une femme, et aspire honteusement à la tombe, comme le nez du père Aubry.

Bien qu’en toi sa limace ait été dégorgée,
Pour toi je bande encore...
Louis Protat.

Limer. Rester longtemps sur une femme sans arriver à l’éjaculation.

L’étudiant limant encore, pour l’acquit de sa conscience, car il ne bande plus aussi raide.

H. Monnier.
Mais sans folle ivresse,
Il ne fait rien
Qu’il ne lime sans cesse.
Collé.

Liqueur. Le sperme, qu’on pourrait mettre en bouteille sous le nom de Crème de cocus, car c’est avec cela qu’on les fait.

En moins de six coups de cul, je me vis arrosée largement de la liqueur amoureuse.

Mililot.
Jà trente ans limitent mon âge
Sans avoir goûté la liqueur
Dont le petit archer vainqueur
Charme des filles la tristesse.
Tabarin.
L’autre jour, épanchant cette liqueur divine,
Dont nos plaisirs et nous, tirons notre origine.
Grécourt.
Le paillard darde au fond sa bénigne liqueur.
Piron.

Liqueur séminale. Le sperme, qui est la semence fécondante par excellence, «liqueur blanche et épaisse comme bouillie, que les amants rendent tous deux l’un dans l’autre, avec un délice qui ne se peut exprimer.»

Livrer (Se). Ouvrir son cœur, ses cuisses, son cul—et par conséquent le paradis—à un homme.

Elle est réduite aujourd’hui à se livrer au petit Dupré.

(La France galante.)
Je hais cette Laïs qui trop facilement
Se livre aux premiers mots d’un galant qui la presse.
E. T. Simon.

Elle a donc fait le serment de ne se livrer, selon la nature, qu’à des nobles.

A. de Nerciat.

Livres libres, obscènes, orduriers, malsains. Ouvrages où l’on parle sans vergogne, comme dans celui-ci, des parties naturelles des deux sexes et de leurs fonctions; de cons, de vits, de culs, de fouterie, de gamahucherie, etc. Ils sont abominés par les personnes honnêtes qui ne foutent que dans l’obscurité la plus complète et en faisant passer leur vit par un trou de la chemise de leur dame, et qui enseignent à la jeunesse que les enfants se trouvent naturellement sous des feuilles de chou.

Un livre incendiaire a rallumé tous les feux que mon austérité commençait d’assoupir.

(Mon noviciat.)

Long comme un jour sans pine. Phrase ad usum prostibuli, parce que dans un bordel, où l’amour est la seule occupation des femmes, la journée paraît longue lorsqu’il ne vient pas de michés.

Long nez, longue pine. Proverbe français qui ment—comme tous les proverbes. S’il ne mentait pas, il faudrait mettre l’acteur Hyacinthe dans une niche et l’adorer.

Lorette. Femme entretenue par Monseigneur Tout-le-Monde, et qui habite volontiers dans les environs de l’église de Notre-Dame-de-Lorette,—d’où son nom, qui lui a été donné par Nestor Roqueplan.

Je suis coquette,
Je suis lorette,
Reine du jour, reine sans feu ni lieu!
Eh bien! j’espère
Quitter la terre
En mon hôtel... peut-être en l’Hôtel-Dieu.
G. Nadaud.

Loup (Connaître le). De vue seulement. Avoir été baisée dans une forêt quelconque, ou sur le bord d’un bois..... de lit.

Ignorant le masculin,
La novice, humble nonnette,
Dessine à l’enfant divin
Certaine fente coquette.
Or, la sœur Marton qui connut le loup,
Dit: Vous vous trompez, mais du tout au tout,
A Jésus, faut une quéquette.
Al. Flan.

Loupeuse. Gourgandine chaude comme une louve, et aimant à courir après les hommes.

Louve. Femme débauchée et hystérique.

Par la mort Dieu, vous dites vrai; saint Antoine arde la louve.

(Les Cent Nouvelles nouvelles.)
Car à toute heure on vous trouve
Faisant la chatte ou la louve,
En public ou à l’écart.
(Cabinet satyrique.)

En outre tu es un adultère qui as souillé mon lit avec cette louve.

Ch. Sorel.

Lubricité. Ardeur amoureuse, paillardise.

Son œil blanchit et s’illumine,
Et son flanc plein de volupté
Surpasse en ardeur Messaline
Et l’antique lubricité.
A. Barbier.

Toutes se font une joie d’enfant de se voir mettre leurs fesses à nud, d’en montrer la blancheur et le contour, et de recevoir dessus de fines atteintes de verges de myrte, de la part d’une main flatteuse et légère, parce que ce badinage les aiguillonne et qu’il sert, en effet, à irriter la lubricité.

La Popelinière.

Lucrèce (Faire la). Faire la chaste, comme l’épouse de Collatin, devant tous les Sextus généralement quelconques,—et finir par ouvrir ses cuisses comme elle devant l’impertinent engin du fils de Tarquin le Superbe.

Le plaisir de se venger d’une femme qui avait fait la Lucrèce.

Saint-Evremont.
Mais malgré son air virginal,
Sachez que la bougresse
A mon vit donna certain mal
Qui lui fit faire l’S...
Ah! il m’en souviendra,
Larira,
D’avoir aimé une Lucrèce.
Anonyme.

Lupanar. Bordel. Mot solide... bâti par les Romains; on s’en sert encore.

J’ai rêvé que j’étais au fond d’un lupanar;
C’était comme un immense et splendide bazar
Dans lequel enculeurs, enculés, maquerelle,
Maquereaux et putains se ruaient pêle-mêle.
Louis Protat.
Je suis roublard
Et j’ pourrais écrir’ les mémoires
Du lupanar.
Lemercier de Neuville.

Luxure. Un des sept péchés capitaux, dont le libertinage humain a fait un péché véniel—ou plutôt vénériel, dirait Commerson.

Ne parlons plus des pompes et des fêtes du plus grand des empereurs: réfléchissons combien il est plus grand dans ses luxures.

La Popelinière.

Mac. Abréviation de maquereau.

Ça me f’ra p’t’être rigoler un brin, de changer d’rôle, et de mac devenir miché.

Lemercier de Neuville.
Après tout, ce n’est pas si bête
D’avoir fait quatre cents binettes
D’homm’s de lettr’s, de peintr’s et de mac?
A. Pothey.

Maca. Maquerelle, entremetteuse, femme vieillie dans le vice.

Machin ou Machine. La nature de la femme, le membre viril,—dans le langage des gens pudibonds qui n’osent pas appeler les choses par leur nom.

Que mettras-tu dans mon con, en m’enfilant?—Mon machin.

H. Monnier.
Fiez-vous à ma cuisine,
Célibataires blasés,
Pour remonter la machine,
Et flatter vos goûts usés.
L. Festeau.
Secrets appas, embonpoint et peau fine,
Fermes tétons et semblables ressorts,
Eurent bientôt fait jouer la machine.
La Fontaine.
Mais finis donc, imbécile,
Sacré nom de Dieu d’gredin!
Si tu n’me laiss’s pas tranquille,
J’ vas pisser sur ton machin.
(Parnasse satyrique.)

Macrotin. Apprenti maquereau; voyou qui se fait la main avec les petites gourgandines dont il vide les poches sans le moindre scrupule, en attendant qu’il puisse exercer sur une plus grande échelle, avec de plus grandes filles.

Oui, c’est un métier commode
Et qui devient à la mode:
Mac, macrotin...
Vive le macrotin!
L. de Neuville.

Madame. Nom que les filles d’un bordel donnent à leur abbesse, pour laquelle elles ont le respect qu’elles n’auront jamais pour la vertu.

Ce sont nos petits bénéfices, à nous, pauvres filles... Madame nous prend tout et ne nous laisse rien.

Lemercier de Neuville.

Madame Manicon. Surnom que le populaire donne volontiers aux sages-femmes,—on devine pourquoi.

Magasin de blanc. Bordel—où l’on dépose en effet des quantités considérables de sperme.

Main experte (Avoir la). Savoir bien branler les hommes, chose difficile, en effet, et pour laquelle toute femme galante doit faire un apprentissage fort long et très minutieux,—manutieux, dirait Commerson.

J’ai les deux mains expertes,
Entrez dans mon boudoir.
A. Montémont.

Main légère (Avoir la). Se dit d’une femme versée dans l’art de la volupté, qui branle un homme avec une telle dextérité qu’il jouit sans savoir à quoi attribuer sa jouissance, à une bouche ou à une main.

Maison à gros numéro. C’est le Lupanar des anciens et le Bordel des modernes. Sur le premier étaient peintes les armes parlantes du dieu de Lampsaque—une pine gigantesque et ses deux agréments. Sur le second est peint un énorme numéro qui engage les passants libertins à y entrer.

C’est l’infecte maison où l’effroi se promène,
L’auberge dont l’enseigne est un gros numéro.
A. Glatigny.

Maison à parties ou de passe. Maison particulière, d’apparence honnête, où les filles libres viennent tirer leurs coups avec les michés qu’elles ont levés en route.

Maison de tolérance. Bordel, que non-seulement la préfecture de police tolère, mais encore qu’elle autorise pour la satisfaction des besoins du public célibataire—et surtout marié.

Maître-autel. Le mont de Vénus, universel objet d’adoration de la part des fidèles qui y voient resplendir leur Dieu—ou plutôt leur déesse.

Elle est belle, ma Joséphine! elle a un chouette maître-autel!... un riche tabernacle!...

Tisserand.

Maîtresse. Fille ou femme dont on est le maître,—quand on n’en est pas l’esclave battu, cocu et content; épouse illégitime à laquelle on est plus fidèle qu’à l’épouse légitime, et qui se moque de vous tout autant que celle-ci; la femelle du marlou.

Le maître de quelques-unes, c’est leur mari, espérons-le, pour l’honneur de la morale; le maître d’un plus grand nombre, c’est leur caprice; le maître de toutes, c’est leur luxe... Quant à l’amant, il n’en saurait être question ici... D’ailleurs, quand une femme a un amant, elle est sa maîtresse: ce n’est donc pas lui qui en est le maître.

H. de Pène.
Pour la femme, soyez bon!
Prouvez-lui votre tendresse!
C’est ce bougre de Léon
Qu’est l’amant de ma maîtresse.
G. Nadaud.

Et moi, nom d’un... quoi que j’ possède?... Un pantalon, qu’ le commissaire m’a déjà fait dire qu’on voyait c’ que j’ portais; des gilets, j’en manque, j’en ai jamais évu avec toi: des bottes qui r’niflent, quand j’ marche pas sus ses tiges... Et j’ai une maîtresse!

H. Monnier.

Maladie (La). C’est celle qui n’a pas besoin de nom—quoiqu’elle en ait un—pour être sue de ceux qui lisent les affiches des Charles-Albert, des Giraudeau de Saint-Gervais, des Ollivier, et autres Fontanaroses modernes. C’est celle que Pline appelait morbus sonticus, et Celse major morbus!

Le soir, ils vont voir des gueuses
Qu’ils baisent dessus leurs lits.
Pour leurs femm’s (les malheureuses!)
Ils y donn’nt la maladie.
Guichardet.

Mâle (Le). L’homme.

Je préfère en amour une certaine pose:
Le mâle, sur le dos, sous la femme est placé.
L. Protat.

Mamelles. Les tétons.

O contours veloutés, mamelles féminines!
Cantel.

Hélas! qui pourrait voir sans rougir des femmes et des jeunes filles entièrement découvertes, étaler sans honte, jusque dans la maison du Seigneur, leurs mamelles toutes nues... Dans le principe du moins, ces mondaines ont commencé par échancrer le bord et le dehors de leurs habits. Puis, cette échancrure a gagné jusqu’à la chemise, que dis-je? jusqu’à la chair toute nue. A la fin, elles ont tellement rongé et échancré le derrière et le devant de leurs habits, que les épaules et les tétons en sont demeurés tout-à-fait nus.

(Discours sur la nudité des mamelles.)

Manche (Le). Le vit, que la femme empoigne quand elle désire en être cognée.

Je l’empoignai par le manche et le menai au pied du lit, où je me couchai à la renverse, l’attirant dessus moi: je m’enconnai moi-même son vit dans mon con jusques aux gardes.

Mililot.
Mais, belles, sachez qu’un beau manche
Réchauffe aussi bien qu’un manchon.
Théophile.

Manchon de la femme. Les poils qui constituent sa motte, assez fournie pour tenir lieu de manchon.

Et la tribune de Florence
Au cant choqué montre Vénus
Baignant avec indifférence
Dans son manchon ses doigts menus.
Th. Gautier.
Je n’ prêt’ pas mon manchon
Mignon,
Je n’ prêt’ pas mon manchon.
Laujon.

Manger l’anguille sans la sauce. Retirer vivement la pine d’un homme au moment où il va décharger, afin de n’avoir pas d’enfant de lui,—la sauce de cette anguille étant fort agréable, mais aussi pleine d’inconvénients.

Prenez donc des précautions!
Sans la sauce mangez l’anguille!
Beau moyen si bien éprouvé:
J’en suis pour un enfant trouvé.
Béranger.

Mangeur de blanc. Souteneur de filles, maquereau qui vit du—sperme dépensé par les autres hommes, avec de l’argent, au profit de sa maîtresse, etc.

Mangeons du blanc! mangeons du blanc!
Ça vaut mieux que manger du flan!
Mangeons du blanc jusqu’à l’aurore,
Et que Phœbus nous trouve encore
Mangeant du blanc!
Lemercier de Neuville.

Je voulais tâter du métier de miché, mais je vois que celui de mangeur de blanc est encore le meilleur.

Lemercier de Neuville.

Manger de la chair crue. Faire l’acte vénérien.

Si elles savaient ce que c’était de manger de la chair crue la nuit.

Marguerite de Navarre.

Manger le fruit d’une femme. Gamahucher une femme, enceinte peut-être.

Prends garde!... Tu vas manger mon fruit.

Jean Du Boys.

Jean, rentrant chez lui, à l’improviste, trouve Pierre, son voisin, la tête entre les cuisses de sa femme, et bien en train de la gamahucher.—Fouchtra! s’écrie-t-il, cha m’étonne plus, chi je n’ai pas d’enfants; j’en fais tous les jours, et Pierre me les mange!

Manier. Peloter une femme—ou un homme.

Mais, Monsieur, vous baisez mes fesses à tout moment; vous me maniez partout!

La Popelinière.

On ne peut donc sans scandale manier un peu les breloques du monde?—Sacrebleu! quelles breloques! c’est bien aussi la montre, ma foi.

A. de Nerciat. (Les Aphrodites.)

Ma bonne, disait Rosette, il veut toujours me faire manier sa sottise et prendre la mienne.

La Popelinière.
C’est des marlous, n’y prends pas garde;
Viens, que j’ te magne ton outil.
H. Monnier.

Manière. Se dit du faire particulier aux femmes galantes qui, souvent, ont autant de manières que les plus illustres artistes,—première manière, seconde manière, etc.

Changer de sesque, c’est fort mal
Quand on n’est plus dans l’ carnaval;
P’t-être aussi qu’ vous changez d’ manière
Et qu’aux femmes vous voulez plaire;
Ce s’rait deux bons goûts à la fois.
J’ vous crois fait’ pour en avoir trois.
Béranger.

Manœuvrer du cul. Remuer des fesses quand on est sous l’homme, soit pour l’aider à décharger, soit parce que la jouissance arrache à la femme d’involontaires et lascives torsions de croupe.

Fait l’étroite pour lui, même quand elle est large,
Et manœuvrant du cul, jouit quand il décharge.
L. Protat.

Manquer à ses devoirs. Faire son mari cocu—ce qui est le seul devoir auquel les femmes ne manquent jamais.

Si vous aviez un peu de vertu dans l’âme, vous sentiriez aussi ce qu’il en coûte à une femme bien née pour manquer à ses devoirs et faire un pas comme celui-ci.

La Popelinière.

Manquer de respect à une femme. La violer—de son propre consentement, mais à fond de train, pour se faire pardonner l’irrévérence de cette action.

A l’encontre d’un talon rouge qui avait manqué de respect à une intendante, mais qui n’a pu achever de lui en manquer entièrement.

Collé.

Manquer de voix. Chanter un air à une femme, avec la queue, et s’en tenir là, volontairement ou involontairement. Baiser mollement.

Quand des voix qu’il me dut
Vint l’éclat dont il brille,
Avec moi que de fois
Il a manqué de voix.
Béranger.

Manuéliser (Se). Se masturber.

C’est le seul moyen d’être sage au couvent, puisqu’on ne peut l’être sans se clitoriser ou se manuéliser.

Mercier de Compiègne.
Du bon Guillot le vit se raidissait,
Et le poignait si fort concupiscence,
Que dans un coin se manuélisait.
Piron.

Maquereau. Défenseur de beautés faciles qui le payent; entremetteur.

Le roi fit choix du conseiller Bonneau,
Confident sûr et très bon Tourangeau.
Il eut l’emploi, qui certes n’est pas mince,
Et qu’à la cour où tout se peint en beau,
Nous appelons être l’ami du prince,
Mais qu’à la ville, et surtout en province,
Les gens grossiers ont nommé maquereau.
Voltaire. (La Pucelle.)

Maquerelle. Grosse dame qui se charge de procurer de l’ouvrage aux petites dames, et qui pousse parfois la complaisance jusqu’à les aller chercher dans leur famille.

Le troisième privilége des châtrés, c’est qu’ils sont fort renommés en leur fidélité en fait de maquerellage.

(Variétés hist. et littér.)
Tenant par acte misérable
Le maquerellage honorable.
(Cabinet satyrique.)
Tant qu’elle conta sa querelle
A une vieille maquerelle.
Matheolus.
Et puis dites que les moustiers
Ne servent point aux amoureux,
Bonne maquerelle pour eux
Est ombre de dévotion.
Cl. Marot.

Aussi n’épargne-t-il pas les mères qui sont maquerelles de leurs propres filles.

H. Estienne.

Car l’honneur d’une femme souffre beaucoup quand elle est vue avec une maquerelle.

P. de Larivey.

Maquignon. Un monsieur qui fait la traite des blanches,—le mango antique.

Maquillage. Tricherie féminine qui consiste à dissimuler, à l’aide de pâtes, de cosmétiques et d’onguents, les ravages que le temps apporte au visage le plus frais.

Celle-ci, une fois entrée, relève la mèche de la lampe posée sur la cheminée, mais pas trop cependant, afin de ne pas trahir son maquillage.

Lemercier de Neuville.

Et ce qui prouve que ce n’est pas là une mode nouvelle, c’est que je trouve dans un poète du XIIIe siècle, Gaultier de Coinsy, les vers suivants:

Telle se fait moult regarder
Par s’en blanchir, par s’en farder,
Que plus est laide et plus est blesme
Que peschiez mortelx en caresme.

Marchandise. La nature de l’homme et celle de la femme, qui, toutes deux, mais la dernière surtout, sont un objet de commerce.

J’ouvre boutique, et faite plus savante,
Vous mets si bien ma marchandise en vente,
Subitement affinant les plus fins,
Qu’en peu de temps fameuse je devins.
J. du Bellay.
Je veux une Phillis entre l’haut et le bas,
Qui ne fasse pas trop valoir sa marchandise.
Bussy-Rabutin.

Voyons, montre-moi ta marchandise, mon petit couillon chéri.

J. Le Vallois.

Marcheuse. Femme qui a été fille et qui, ne l’étant plus, est chargée de conduire dans les chemins du vice celles qui le sont encore. «Ses fonctions sont d’appeler les passants à voix basse, de les engager à monter dans le bordel où, d’après ses annonces banales, ils doivent trouver un choix exquis de jeunes personnes. Dans la maison de tolérance de première ligne, il y a ordinairement plusieurs marcheuses dont l’emploi principal est de promener les filles d’amour sur les boulevards et dans les passages.»

Margot, Margoton. Nom de femme qui est devenu celui de toutes les femmes—devenues filles.

Priape dérogea, Vénus fit la Catin.
Cette contagion infecta les provinces,
Du clerc et du bourgeois passa jusques aux princes.
La plus mauvaise garce eut ses adulateurs,
Et jusqu’à la Margot, tout trouva des fouteurs.
(L’Art priapique.)
Villon sut le premier dans ces siècles grossiers
Débrouiller l’art confus de nos vieux romanciers,
Redonner le mouchoir aux filles de bon ton,
Et laisser la province enfiler Margoton.
(L’Art priapique.)

Nous le tenons: nous savons où demeure sa margot.

Eugène Sue.
J’ai peu d’estime pour l’argot;
Mais au besoin, je le tolère.
Si je rencontre une margot,
Je la regarde sans colère.
Phil. Dauriac.

Mariage. Collage légitime de l’homme et de la femme, qui a le vit pour trait d’union, plus les enfants qui peuvent résulter dudit collage. Selon Balzac:

Le mariage est une association de mauvaise humeur, pendant le jour, et de mauvaise odeur pendant la nuit.

Mari malheureux. Mari, peut-être cossu,—mais à coup sûr, cocu—sans cédille.

Marlou. Variété de maquereau, d’homme sans préjugés, qui non-seulement consent à recevoir de l’argent des filles galantes, mais encore en exige d’elles le poing sur la gorge et le pied dans le cul.

La plus sublime de ces positions, c’est celle du marlou.

Frédéric Soulié.

C’est des marlous, n’y prends pas garde.

H. Monnier.

Marmite. Putain,—la femelle naturelle du maquereau, à qui elle fournit de quoi manger, boire et rigoler avec ou sans elle.

Tu es un crâne fouteur... et... si tu y consens, ce n’est pas toi qui me donneras de la braise, c’est moi qui serai ta marmite.

Lemercier de Neuville.

Marmotte. Le con,—qui ne dort jamais.—Allusion au poil d’une motte bien garnie.

Un soir, ma sœur me dit: Si nous étions dans le même lit, tu pourrais faire entrer ta petite broquette qui est toujours raide dans la bouche de ma petite marmotte que tu aimes tant à sucer.

(Anti-Justine.)

Marque de la vaisselle. Le membre viril,—avec lequel nous poinçonnons à notre chiffre le vagin des femmes, qui cependant n’a pas besoin de cela pour être trouvé de bon aloi et pour circuler de main en main.

Marrons. Les testicules.

... Tire de sa poche une longue ficelle, lui lie les deux marrons que vous savez.

(Nouvelles de Grazzini.)
Dam’ Putiphar, sans médire,
Les aimait, je crois, assez;
Pourtant Joseph, on doit l’ dire,
N’avait qu’ des marrons glacés.
Marrons, marrons,
Bien pleins et bien ronds,
Tout l’ monde en voudra,
Ils brûl’nt, ces gros-là!
Alphonse.

Masturbation. Pseudonyme honnête de Branlage.

Qu’enfin, tous les soldats sans reproduction,
N’aient plus qu’un seul recours: la masturbation.
Fernand Desnoyers.

Masturber (Se). Se livrer à l’onanisme, aux plaisirs solitaires.

De mes cinq doigts je fais une pucelle:
Masturbons-nous, c’est le plaisir des dieux.
(Chanson anonyme moderne.)

Matou. Le mâle de la femme, cette chatte amoureuse.

Allons, mon gros matou, grimpe-moi d’autor et d’achar!

De Neuville.

Mauvais Lieu. Endroit où l’on pelote les femmes, même où on les baise; bordel.

Pour amener sa Lucrèce
A souffrir ce petit jeu,
Le bonhomme sans finesse,
Met la scène en mauvais lieu.
Collé.

Meilleure chose du monde (La). La fouterie, qui est le plaisir des dieux et des déesses, des hommes et des femmes,—l’excelsior de toutes les jouissances connues.

Comment, si c’est quelque chose de bon! C’est la meilleure chose du monde!

Mililot.

Membre (Le). Sous-entendu viril. Le grand outil générateur, que nous faisons travailler comme un cheval et que les femmes adorent comme un dieu.

Jouis-tu, cochon? Ah! le beau membre!

Lemercier de Neuville.
On voit, sous les feuilles de vignes
Que leur impose la pudeur,
S’agiter de gros membres dignes
D’admiration—ou d’horreur.
Anonyme.

Monseigneur le vit, ou madame la pine. Outre ces deux noms, ce noble personnage, qui veut chaque jour être fêté, possède plus de prénoms qu’il n’en faudrait pour refaire le calendrier... républicain. Je cite les principaux:

L’acteur, l’affaire, les agréments naturels, l’aiguille, l’aiguillon, l’aiguillette, l’andouille, l’arbalète, l’ardillon, l’aspergès, l’asticot, la baguette, le balancier, le bâton à un bout, le bâton de sucre de pomme, le bâton pastoral, le battant de cloche, la béquille du père Barnaba, le berlingot, la bibite, le bidet, le bijou, le bistouri, la bite, le bogue, le bonhomme, le bouchon, le boudin blanc, le bougeoir, la bougie, le bout de viande, le boute-feu, le boute-joie, la boutique, le boyau, la braguette, le bracquemard, le bras, la briche, la broche, la broque, la burette, le canon à pisser, la carotte, le cas, le carafon d’orgeat, le cavesson, cela, ce qu’on porte, la chair, le chalumeau, le champignon, la chandelle, la chanterelle, la charrue, la chenille, la cheville d’Adam, la cheville ouvrière, le chibre, le chiffe, le Chinois, le chose, le cierge, la cigarette, la clé, le clou, la cognée, le cognoir, le coin, la colonne, le compagnon fidèle, la corde sensible, le cordon de saint François, le cornichon, la couenne, la courte, le criquet, le dard, le dardillon, le degré de longitude, le devant, le doigt du milieu, le doigt qui n’a pas d’ongle, dom ou frère Frappart, le dressoir, le drôle, l’écouvillon, l’engin, l’épée, l’étendard d’amour, le fils, le flacon d’eau-de-vie, le flageolet, la flèche, la flûte à un trou, le fourrier de nature, la gogotte, la grosse corde, le goujon, le goupillon, la guigui, la guiguitte, la haire, le hanneton, l’herbe qui croît dans la main, l’histoire, le honteux, Jacques, la jambe, Jean Jeudi, Jean Chouart, le laboureur de nature, la lance, la lancette, le lard, la lavette, la limace, le machin, le Mahomet, le manche du gigot, la marchandise, le mirliton, le mistigouri, le moineau, le morceau, la navette, le nerf, le nœud, l’obélisque, le onzième doigt, l’os à moelle, l’outil, l’ouvrier de nature, le paf, le panais, le pénis, le pendiloche, le perroquet, la petite flûte, le petit frère, le petit voltigeur, la pierre à casser les œufs, la pierre de touche, le pieu, le pignon, le pis, la pissottière, le poinçon, la pointe, le poireau, la potence, le poupignon, Priape, la quéquette, la queue, le robinet de l’âme, Rubis-Cabochon, la sangsue, saint Agathon, saint Pierre, le salsifis, la sentinelle, la seringue, le sifflet, le sous-préfet, le sucre d’orge, le trépignoir, la triquebille, la troisième jambe, le tube, la verge, la viande crue, etc. etc.

Menesse. Femelle de l’homme en général—et, en particulier, de l’homme sans préjugés qu’on appelle maquereau.

En ai-je t’y reçu, de l’argent des menesses! Oh! là là!...

Lemercier de Neuville.

Menin. Fouteur,—garçon d’honneur qui doit partager vos jeux—et vos joies, Mesdames.—Ce mot vient de l’espagnol menino, jeune page.

La petite comtesse, à côté du prélat, lui serrait de temps en temps la main par-dessous la nappe, pour lui faire comprendre combien elle le préférait pour menin à son peu naturel ami.

(Le Diable au corps.)

Mensonge cotonneux. Tétons d’ouate que les femmes maigres substituent aux tétons de chair qu’elles n’ont pas.

Il dévoilera les mensonges cotonneux de madame.

Théophile Gautier.

Mentule. Mot purement latin (mentula) signifiant le membre viril.

En tirant sa mentule en l’air, les compissa.

Rabelais.

On voyait une tourbe de filles qui semblait tirer à qui mieux mieux une mentule grosse et longue à proportion.

(Le Synode nocturne des tribades.)
Je n’eusse, hélas! enduré tant de maux
Comme j’ai fuit, qui or comme animaux
Rongent le frein de ma triste mentule.
(Cabinet satyrique.)

Mère abbesse. Maîtresse d’un couvent de s’offre-à-tous:—Maquerelle.

Sortez vite et rentrez souvent,
Le jour baisse,
Servez votre abbesse;
Mes filles, malgré pluie ou vent,
En avant, pour l’honneur du couvent.
Béranger.

Mère d’actrice. Vieille femme que louent les jeunes femmes de théâtre pour éloigner d’elles les galants—qui ne sont pas assez riches.

Messaline (Valérie). Impératrice romaine, deuxième femme de Claude. Célèbre par son impudicité et ses étonnantes débauches: la plus fameuse putain de son temps. Après avoir souillé la couche impériale, en y recevant des amants de toutes les conditions, elle osa, du vivant de son époux, épouser publiquement Silius, jeune homme qu’elle aimait éperdûment. Claude, à cette nouvelle, la fit mettre à mort avec tous ses complices, l’an 48 de J.-C. Juvénal, dans ses Satires, s’exprime ainsi, au sujet de cette grande impure:

Quand de Claude assoupi la nuit ferme les yeux,
D’un obscur vêtement sa femme enveloppée,
Seule, avec une esclave, et dans l’ombre échappée,
Préfère à ce palais tout plein de ses aïeux,
Des plus viles Phrynés le repaire odieux.
Pour y mieux avilir le nom qu’elle profane,
Elle emprunte à dessein un nom de courtisane:
Son nom est Lisisca; ces exécrables murs,
La lampe suspendue à ces dômes obscurs,
Des plus affreux plaisirs la trace encor récente,
Rien ne peut réprimer l’ardeur qui la tourmente.
Un lit dur et grossier charme plus ses regards
Que l’oreiller de pourpre où dorment les Césars.
Tous ceux que dans cet antre appelle la nuit sombre,
Du regard les invite et n’en craint pas le nombre.
Son sein nu, haletant, qu’attache un réseau d’or,
Les défie, en triomphe, et les défie encor.
C’est là que, dévouée à d’infâmes caresses,
Des muletiers de Rome épuisant les tendresses,
Noble Britannicus, sur un lit effronté,
Elle étale à leurs yeux les flancs qui t’ont porté.
L’aurore enfin paraît, et sa mine adultère
Des faveurs de la nuit réclame le salaire.
Elle quitte à regret cet immonde parvis.
Ses sens sont fatigués et non pas assouvis.
Elle rentre au palais, hideuse, échevelée,
Elle rentre, et l’odeur autour d’elle exhalée
Va, sous le dais sacré du lit des empereurs,
Révéler de la nuit les lubriques fureurs.
Messire Luc. Le cul,—par anagramme. (Voir aussi noc et tiv.)

Métier (Le). L’acte vénérien.

Cousin, c’est pardieu la plus belle
Et qui entend mieux le métier,
Que femme qui soit au quartier.
J. Grevin.
Le métier d’amour en effet
Est une assez plaisante affaire;
Ce métier-là plus on le fait,
Et moins on est propre à le faire.
Daceilly.
Et dans cet amoureux métier,
De maître il devient écolier.
Parny.

Mettre (Le). Introduire son membre dans la nature d’une femme.

Réveille-toi, petite gueuse; je veux te le mettre encore une fois au moins.

La Popelinière.
Notre héros se forma vite...
Le mit-il, ou le lui mit-on?
N’y eut pas d’affront.
Al. Pothey.
Adam voulut le mettre:
Ève le sentit mettre.
Viens, bande-à-l’aise,
Vite, mets-le-moi.
Collé.

Mettre au fait (Se). Se déniaiser, s’habituer à l’homme en jouant des reins avec lui.

Tu as bien tort; si tu ne te mets pas au fait, ton mari te prendra pour une bête.

La Popelinière.

Mettre dans les fesses (Se le faire). Se faire enfiler.

L’ dimanche, au sortir de la messe,
Elles dis’t toutes, mais en vain:
Nicolas, mets-moi dans la fesse
C’ qu’est dans ton pantalon d’ nankin.
Darcier.

Mettre en œuvre. Faire l’acte vénérien.

Elle manda secrètement le fils d’un cordonnier, son voisin, et le fit venir en l’étable des chevaux de son père, et le mit en œuvre comme les autres.

(Les Cent Nouvelles nouvelles.)

Et à la vérité, on en met de bien pires en œuvre.

(T. des Accords.)

Et en disant cela, il la mit en œuvre.

D’Ouville.

Mettre en appétit. Exciter l’ardeur vénérienne.

Chevaucher trois ou quatre coups ne fait que mettre en appétit; il faut continuer tant qu’il y en a, pour nous donner du passe-temps.

Mililot.

Il n’est rien qu’une femme trouve plus mauvais que quand l’homme la met en appétit, sans la contenter.

Bonaventure Desperriers.

Mettre le foutre à la bouche de quelqu’un. L’exciter à la fouterie par des discours libertins, par des images obscènes, ou par des attouchements polissons.

Ingrat! tu m’as mis le foutre à la bouche!
J’allais presque entrer dans le paradis!
(Parnasse satyrique.)

Mettre sous le linge (Se). Se glisser entre deux draps pour y faire l’amour.

Je n’ai pas été plutôt arrivé qu’elle m’a sauté au cou avec ardeur, et que, s’apercevant que je bandais, et raide, elle s’est mise immédiatement sous le linge, où nous avons joué des reins avec enthousiasme.

J. Le Vallois.

Mettre sur le dos (Se). Se placer pour être baisée,—afin de faire avec un homme la bête à deux dos.

Sur le dos nonchalamment
Vous recevez votre amant;
Pas le moindre mouvement,
Autant, ma foi,
Sentir sa femme auprès de soi.
Béranger.

Mettre une femme à mal. La baiser,—ce dont elle se trouve ordinairement très bien.

Il avait mis à mal toutes les femmes qu’il avait entreprises.

Richelet.

Mettre une femme dans la circulation. La forcer—après l’avoir frappée à son effigie—à avoir tout le monde pour amant. Séduire une jeune fille, lui faire un enfant, et l’abandonner, c’est la jeter dans la circulation.

Mettre un homme en état. Le préparer, par un pelotage savant, à l’accomplissement de son devoir d’homme.

C’est dans ce moment-là, pour le mettre en état
Et pouvoir arriver à quelque résultat,
Qu’il faut de son métier connaître les roueries
Et n’être pas novice en polissonneries.
Louis Protat.

Miché. Homme galant forcé d’acheter ce que les femmes galantes donnent pour rien à leurs amants de cœur.

Allumer tous les soirs la chandelle de l’hyménée en faveur d’un tas de gonzesses et d’autant de michés.

Lemercier de Neuville.
Surtout selon l’argent donné par le miché.
Louis Protat.

Miché de carton. Honnête homme qui achète de l’amour en marchandant, ce qui le fait mépriser des amoureuses.

Les Valaques ont près des femmes une grande réputation de mauvaise foi... Aussi elles les évitent et les ont placés au premier rang des michés de carton.

Vermorel.

Miché sérieux. Homme qui ne regarde pas à la dépense avec la femme qui l’a levé à Mabille ou sur le boulevard, et dont il devient souvent le Monsieur.

Fichtre! C’est un miché sérieux!

Lemercier de Neuville.

Mignon. Jeune pédéraste... passif.—Apollon à belles fesses.—L’histoire faisant mention des pages de Henri III, qui étaient non-seulement ses favoris, mais encore ses mignons, ne laisse pas de doute sur l’emploi qu’ils avaient auprès de leur maître.

Ce qu’il est le plus naturel de faire à la femme est précisément ce dont elle se soucie le moins;... tantôt elle veut qu’on la traite comme un mignon... tantôt, etc.

A. de Nerciat.
Petit fils, petit mignon,
Mâle ou femelle, je sais ton nom.
Béranger.
Et j’abandonne au vicaire de Dieu
Ses trois clés d’or, ses fulminantes bulles,
Son Vatican, son cardinal neveu,
Ses beaux mignons, ses nièces et ses mules.
Parny.

Mignonne. Nom que l’on donnait au XVIIe siècle, à l’époque de leur apparition, à toutes les femmes entretenues.

Les riches seigneurs et les financiers ne se faisaient pas faute d’entretenir plusieurs mignonnes à la fois dans différents quartiers de la ville, ou même de les réunir ensemble comme dans un sérail.

P. Dufour.
Il me faut donc chercher quelque jeune mignonne,
Que, pour fille de chambre, en gaussant je lui donne.
J. de Schélandre.

Mijaurée. Fille ou femme qui, devant l’homme, affiche des prétentions par des manières affectées et ridicules qui nous font... pisser.—Oh! la! la!

Ne va pas avec moi faire la mijaurée.
Regnard.
Fi des coquettes maniérées!
Fi des bégueules du grand ton!
Je préfère à ces mijaurées
Ma Jeannette, ma Jeanneton.
Béranger.

Milieu. Le con, par devant;—le cul, par derrière.—Il n’y a pas de milieu, nom de Dieu!

Ce n’était que l’enjeu, nom de Dieu!
Pour luron de ma sorte.
Je fêtai son milieu! nom de Dieu!
Trois fois avant que j’ sorte, nom de Dieu!
J’ fous l’ quatrième à la porte, nom de Dieu!...
J’ fous l’ quatrième à la porte.
F. de Calonne.
Le doux milieu demandait à sa dame,
Pour y trouver un repos bienheureux.
(Cabinet satyrique.)
Et la pauvrette s’est donnée
D’un vit par le milieu du corps.
Collé.

Milord. L’entreteneur—anglais ou toulousain—d’une femme galante.

Le notaire est son milord.

H. de Balzac.
J’allons fair’ sauter les sacoches
De ce bon mossieu, son milord.
L. Festeau.

Une demoiselle entretenue ne se contente pas de son seul entreteneur appelé ordinairement Mylord Pot-au-feu. Elle a un amant en titre, qui ne paye que les chiffons; un Guerluchon, c’est un amant qu’elle paye; un Farfadet, c’est un complaisant; et un Qu’importe est une personne qui vient de temps en temps, qui est sans conséquence, et paye au besoin les petites dettes criardes.

(Correspondance d’Eulalie, I, 132.)

Minette. Gamahuchage de la femme par l’homme, et quelquefois de l’homme par la femme,—au moyen de la langue, qui a l’air de laper le sperme comme les chats lapent le lait.

Allons, ma fille, une minette, pour que je bande.

J. Le Vallois.

Le bougre lui fait minette.

Gustave Nadaud.
Elle a l’étrange goût
Qu’on la foute en levrette.
Elle vous fait minette
Et puis avale tout.
Joachim Duflot.

Et maintenant, mon agneau... fais-moi une minette distinguée, digne du coup que nous allons tirer ensemble.

Lemercier de Neuville.

Minon Minette. (Faire). Se gamahucher mutuellement, homme et femme; faire tête-bêche.

Minotauriser un homme. Le faire cocu,—allusion aux cornes du Minotaure de l’île de Crète.

Quand une femme est inconséquente, le mari doit être, selon moi, minotaurisé.

H. de Balzac.

Mirliton. Un des nombreux synonymes des mots: vit, pine et con,—très usité dans les chansons et les poésies légères.

Je ne connais sur la terre
Que deux séduisants objets:
Ce vin qui remplit mon verre
Et d’un tendron jeune et frais,
L’étroit mirliton, etc.
Le cynique Diogène
Blâmait toujours le plaisir,
Et lui-même, dans Athènes,
Il empoignait pour jouir
Son vieux mirliton, etc.
J. Cabassol.
Vos mirlitons, Mesdames, à présent,
Sont grands trois fois plus qu’ils ne devraient être.
Grécourt.
Mais où placer un Amphion
Qui n’a qu’un petit mirliton?
(Chanson anonyme moderne.)

Miroir à putains. Beau garçon, souvent trop beau pour rien faire, dont toutes les filles raffolent et qu’elles payent l’une après l’autre—et même quelquefois ensemble.

Miroir aux alouettes. Pièce d’or que l’on fait briller dans un bal et sur laquelle les drôlesses tombent toutes rôties—par le désir.

Moineau. Le membre viril—que les femmes, ces charmants oiseleurs, prennent si facilement à la glu de leur con.

Ouvre... ouvre tes cuisses, prends mon moineau, mets-le en cage.

La Popelinière.

Moineau de Lesbie (Le). Le membre viril—qui est le moineau affectionné de toutes les femmes, excepté des Lesbiennes.

Moitié. Épouse légitime, avec qui l’on ne fait qu’un, grâce au nœud qui sert de trait d’union.

Péters, dis-moi, par amitié,
Pourquoi que l’usage réclame
Qu’à Paris on nomme moitié
Ce qu’au village on nomme femme
—C’est que Paris est un pays
Où se prodiguent tant les dames,
Que là, les trois quarts des maris
N’ont que la moitié de leurs femmes.
(Ancien Vaudeville—des Variétés.)

Moniche (La) ou Monique. La motte,—avec toutes ses circonstances et dépendances.

Lorsque Vénus vint au monde,
Elle avait la motte blonde,
Les tétons bien relevés
Et les poils du cul frisés.
En voyant cette moniche,
Le grand Jupin s’écria:
Heureux celui qui se niche
Dans un con comm’ celui-là.
Anonyme.

Après cela, c’est son tour de fêter toutes ces petites moniches.

(Aphrodites.)

Monsieur (Le). L’homme bienveillant qui honore de sa protection quelque jeune femme sans feu ni lieu, l’habille, la met dans ses meubles et oublie régulièrement un louis ou deux sur sa cheminée. C’est le miché cristallisé.

On ne peut pas parler à mademoiselle. Et le monsieur..... n’y est pas?

Gavarni.

Mont de Vénus. La petite éminence placée à l’entrée du con de la femme, qu’on appelle vulgairement la motte.

Car il faut des oublis antiques
Et des pudeurs d’un temps châtré
Venger dans des strophes plastiques,
Grande Vénus, ton mont sacré!
Th. Gautier.

Monté (Être bien ou mal). Avoir un membre viril d’une belle longueur, ou d’une exiguïté fâcheuse.

Elle en fut quitte pour faire élection des plus gros montés qui se pouvaient trouver.

Brantôme.

C’est que t’as l’air d’en avoir pour deux... T’es bien monté... mâtin.

Lemercier de Neuville.

Monter. Avoir un miché, et aller dans une chambre quelconque du bordel tirer un coup avec lui.

Rester ici au lieu d’aller au salon avec toutes ces dames...; toujours descendre et ne jamais monter.

Lemercier de Neuville.

Monter la tête à un homme. Le faire bander par des polissonneries en paroles ou en actions.

Mais rien ne monte la tête,
Non, rien n’est plus polisson
Qu’une langue toujours prête
A vous lécher le bouton.
Lemercier de Neuville.

Monter le bourrichon (Se). Se monter la tête, ou plutôt l’imagination à propos d’une femme avec qui l’on désire coucher ou d’un homme que l’on se rêve pour amant. Se dit spécialement des filles qui ont des toquades pour tel ou tel homme, coiffeur ou poète, peintre ou goujat, qui a un grand talent ou un gros paquet.

Conserve tes vers pour une autre Muse
Qui se montera mieux le bourrichon.
(Parnasse satyrique.)

Monter le Coup (Se). Être crédule, s’imaginer que toutes les femmes sont vertueuses, ou que l’on peut les baiser sans les payer.

Si tu crois que je suis novice,
Tu t’ mont’s le coup.
Lemercier de Neuville.

Monter le coup aux hommes. Leur promettre mille jouissances par des provocations de toilette, de regards, de paroles, d’attouchements—et se contenter de les faire jouir prosaïquement.

Et cette crinoline!... En voilà encore une invention qui nous aide à monter le coup aux hommes.

Lemercier de Neuville.

Monter une femme. La baiser,—ce qui est une façon cavalière de s’exprimer.—La femme est une monture.

Pute ne tient conte
Qui sur son cul monte,
Toz li sont igual.
(Anciens Fabliaux.)
Le vin si fort le surmonta
Que sur ses deux filles monta.
(Recueil de poésies françaises.)

Disant qu’il ne voulait laisser si aisément une si belle monture, qu’il avait si curieusement élevée, que premièrement il n’eût monté dessus, et su ce qu’elle saurait faire à l’avenir.

Brantôme.
Vous serez le premier qui monterez sur elle,
J’en jure par ma foi, c’est une demoiselle.
Théophile.

Mais ça était un pauvre monteur que ce monsieur le Dauphin.

Tallemant des Réaux.
Mais quand je fis de ma bourse ouverture,
Je ne vis onc plus paisible monture.
Cl. Marot.
Or, allons donc, et je m’assure
Que vous trouverez la monture
Aussi gaillarde et bien en point.
J. Grevin.

Il n’y a si vieille monture, si elle a le désir d’aller et veuille être piquée, qui ne trouve quelque chevaucheur malotru.

Brantôme.
De qui les femmes aux courtisans
Servent bien souvent de montures.
(Recueil de poésies françaises.)
Notre rustre n’eut pas sur sa monture douce
Fait trois voyages seulement,
Qu’il sentit du soulagement.
La Fontaine.
Un aumônier n’est pas si difficile;
Il va piquant sa monture indocile,
Sans s’informer si le jeune tendron
Sous son empire a du plaisir ou non.
Voltaire.

Monsieur, je vous entends bien; vous voulez monter sur moi.

Noel du Fail.

Montrer son degré de longitude. Sortir du pantalon son membre viril—de plus ou moins de longitude—et s’en servir pour mesurer la distance qu’il y a entre les deux méridiens, le méridien femme et le méridien homme, à la grande satisfaction de tous les deux.

Je vis après ce polisson
En si fière attitude
Qu’il m’enflamme en me montrant son
Degré de longitude.
Collé.

Montrer sa boutique. Exhiber ses pièces sexuelles: montrer son cul à un homme ou son membre à une femme.

En tombant, elle a montré toute sa boutique.

d’Hautel.

Morceau (Beau ou vilain). Belle ou vilaine fille.

Nous allons voir si l’état d’ miché vaut l’ mien, et si je s’ra assez chançard pour tomber sur un bon morceau...

Lemercier de Neuville.

Morceau d’un homme (Le). Son membre viril—dont la femme est si friande.

Et quelle qu’en soit la longueur,
Aucun morceau ne lui fait peur.
(Chanson anonyme moderne.)

Morpion. Pou de corps, parasite de l’homme et de la femme, qui s’attache spécialement aux parties sexuelles—d’où il est difficile de le déloger, à moins d’employer l’onguent mercuriel ou l’essence de citron.

Cent mille poux de forte taille
Sur la motte ont livré bataille
A nombre égal de morpions
Portant écus et morions.
Th. Gautier.

Morsures. Marques rosées que les gens qui baisent se font mutuellement dans les spasmes de la jouissance.

Je suis, mon cher savant, si docte aux voluptés,
Lorsque j’étouffe un homme en mes bras veloutés,
Ou lorsque j’abandonne aux morsures mon buste.
Ch. Baudelaire.

Mort-dans-le-dos. Homme froid, mou, indolent, insensible et sans énergie;—incapable de bander,—dans l’argot du peuple, qui n’aime pas les lymphatiques.—Synonyme de Pisse-froid.

Morue. Femme de mauvaise vie, qu’on pourrait appeler—si l’ichthyologie ne s’y opposait pas formellement—la femelle du maquereau.

Vous voyez, Françoise, ce panier de fraises qu’on vous fait trois francs; j’en offre un franc, moi, et la marchande m’appelle...—Oui, madame, elle vous appelle... morue!

Gavarni.

Mots inconnus. La kyrielle de cris d’ardeur, de mots étouffés, mourants et sans suite que l’on prononce dans le paroxysme de la jouissance, tels que:

... Tout à toi!... à moi!... arrête... là!... ah!... plus vite... va donc!... ah! je sens... je fonds... arrête... je jouis!... oh!...

Qu’elle est superbe en son désordre,
Quand elle tombe les seins nus,
Qu’on la voit, béante, se tordre
Dans un baiser de rage, et mordre
En criant des mots inconnus.
A. de Musset.

Motte. Le Mont-Sacré, la petite éminence osseuse qui couronne la nature de la femme, et qui est quelquefois glabre, mais le plus souvent pubescente, c’est-à-dire, couverte de poils.

Et quand il trouve la chemise, il la lève et m’appuie la main sur la motte, qu’il pince et frise quelque temps avec les doigts.

Mililot.
Le mécréant se reculotte
Et regagne ses bataillons;
L’un va pleurer sur une motte,
Et l’autre hélas! sur des couillons.
B. de Maurice.
Ces petits cons à grosse motte,
Sur qui le poil encor ne glotte,
Sont bien de plus friands boucons.
(Cabinet satyrique.)
Mais toutes ces beautés, mon Aline, crois-moi,
Cèdent à la beauté de ta motte vermeille.
Théophile.

Moucher (et Se). Bander, baiser ou se branler—afin de décharger.

Le vieux maréchal de Villeroi ayant été envoyé à Lyon, en 1717, pour apaiser une sédition, ce ne furent pendant son séjour que réjouissances et fêtes continuelles. Une grande dame de Paris, ayant appris que les Lyonnaises s’empressaient fort d’écrire au maréchal, écrivit à l’une d’elles: «Mandez-moi donc à qui M. le maréchal a jeté le mouchoir.» La vieille madame de Breault, qui habitait Lyon, et qui avait été autrefois des amies de Villeroi, vit cette lettre et dit à celle qui la lui montrait: «Ecrivez à votre amie qu’il y a longtemps que le maréchal ne se mouche plus.»

P. Larousse.

Moucher la chandelle. Retirer son membre du vagin de la femme, au moment de l’éjaculation, afin que le suif qui en coule ne le brûle pas, et surtout n’y dépose pas de la semence d’enfants.

Comment, disait-il,
D’un mari, ma belle,
Malgré la chandelle
Tromper l’œil subtil?
—Mouchez, disait-elle.
Victor Mabille.

Mou de veau. Gorge flasque, tombante.

L’autre dit que sa gorge était un mou de veau.
L. Protat.

Moudre. Faire l’acte vénérien.

Et moulait au moulin de la dame toujours très-bien, sans y faire couler l’eau.

Brantôme.

Et en jouant et passant le temps ensemble commencèrent à moudre fort et ferme.

P. de Larivey.

Mouiller. Faire l’acte vénérien,—au bout duquel les deux acteurs se sentent réciproquement inondés de sperme.

La nature entière se pâme
Sous un baiser mystérieux,
Et se mouille comme une femme,
Sous le vit du plus beau des dieux.
(Parnasse satyrique.)

Mouiller ses draps. Avoir des pollutions nocturnes; jouir comme Ixion, d’une nuée qui a le con d’une femme ou la pine d’un homme.

Il n’est que toi, V***, ma toute belle,
Qui seule, hélas! te chatouillant le sein,
Fais chaque nuit des rêves de pucelle,
Et sans plaisir mouilles ton traversin.
J. Duflot.

Mouiller une femme. Décharger à son profit la provision de sperme que l’on a dans les couilles.

Va... va... va... petit homme... Ah! cela vient... Tu me mouilles... Ah!...

H. Monnier.

Moule à merde. Le cul,—d’où la merde sort en effet moulée en corde à puits.

D’un moule à merde il fait un moule à pine
Et bat le beurre au milieu d’un étron.
(Chanson anonyme moderne.)

Moulin à merde. Se dit d’une vilaine bouche,—comme de la plus mignonne et la plus rose.

Si vous croyez baiser une belle petite bouche, avec des dents bien blanches, vous baisez un moulin à merde; tous les mets les plus délicats: les biscuits, les pâtés, les tourtes, les farcis, les jambons, les perdrix, les faisans, le tout n’est que pour faire de la merde mâchée.

(Lettre de la duchesse d’Orléans à l’Electrice de Hanovre.)

Mourir. Arriver, par l’excès de la jouissance vénérienne, à un état de béatitude—ou plutôt d’hébètement—qui vous enlève aux choses de la terre et vous transporte dans le monde inconnu où l’on ne pense plus, où l’on ne parle plus, où l’on ne remue plus, où l’on nage dans une atmosphère spermatisée.

Vous me voyez, tendre fougère,
Avec mon berger chaque jour
Mourir dans les bras de l’Amour.
(Épigrammes.)
Laisse Roger baiser ta gorge ronde
Et Louis se mourir dans tes bras.
J. Duflot.

Munitions d’amour. Le fard, les pommades, etc. pour les femmes, et, pour les hommes, de bons vits bien bandants.

Il part: après un mois d’absence,
Il revient avec cent amis,
Jeunes, discrets et bien munis.
Parny.

Musardine. Drôlesse qui hante les Concerts-Musard, où le miché donne plus qu’ailleurs.

On dit une musardine, comme jadis on disait une lorette.

Albéric Second.

Mystères. Se dit de toutes les choses de l’amour qui, devant être tenues secrètes, ne sont révélées que par les initiés, aux soupirants après l’initiation de ces choses.

Avec quels transports il me remerciait de l’avoir initié dans de si agréables mystères.

(Mémoires de miss Fanny.)
Tout va bien mieux, comme m’ont assuré
Ceux que l’on tient savants en ce mystère.
La Fontaine.
Quand sur le déclin du mystère
Le galant transporté du plaisir qu’il ressent.
Grécourt.
Vous demeurez sans voix, sans mouvement,
Loin de me seconder dans l’amoureux mystère.
Piron.

Nanan. L’acte vénérien et la jouissance qui en est le résultat,—la plus exquise des friandises, la plus savoureuse de toutes les jouissances.

Mais avec ceux que la victoire
A trahis, fais-le gratuit’ment;
Rendr’ service aux fils de la gloire,
C’est du nanan.
E. Debraux.

Nature de la femme (La). Messire le Con, qui, comme son seigneur et maître le vit, ne manque pas de prénoms. Ainsi:

L’abricot fendu, l’affaire, l’angora, l’anneau d’Hans Carvel, l’atelier, l’autel de Vénus, l’avec, la bague, le baquet, le bas, les basses marches, le bassin, le bénitier, le bijou, le bissac, la blouse, le bonnet à poil, le bonnet de grenadier, la bouche d’en bas, la bourse à vit, la boutique, le brasier, la brèche, le cabinet, le cadran, la cage, le calendrier, le calibistri, le calibre, le cas, la cave, la caverne, ça, le Céleste-Empire, le centre, le champ, le chandelier, le chapeau, le chat, le chaudron, le chemin du paradis, la cheminée, le chose, la cité d’amour, le clapier, le cœur, la coiffe, le combien, le concon, le connin, la connasse, le conneau, le cornichon, le conil, la coquille, le corridor d’amour, la crevasse, le dédale, le devant, la divine ouverture, l’écoutille, l’écrevisse, l’empire du Milieu, l’entonnoir, l’entremise, l’entre-deux, l’entre-sol, l’éteignoir, l’éternelle cicatrice, l’étoffe à faire la pauvreté, l’étui, la fendasse, la fente, la figue, le formulaire, le fruit d’amour, le golfe, la guérite, le harnois, le hérisson, l’hiatus divin, l’histoire, le jardin d’amour, la lampe amoureuse, la lampe merveilleuse, la lanterne, la latrine (un vieux con), le machin, le maljoint, la marchandise, messire Noc, le mirliton, le mortier, le moule à pine, le moulin-à-eau, la moniche, le noir, l’objet, les Pays-Bas, le petit lapin, Quoniam bonus, le réduit, le salon du plaisir, le Sénégal, la serrure, le tabernacle, le temple de Cypris, la tirelire, le trou chéri, le trou de service, le trou madame, le trou mignon, le trou par où la femme pisse, le trou velu, le vagin, etc., etc.

La risée des femmes fut grande, quand ils virent la femme à Landrin lui montrer sa nature.

P. de Larivey.
Et je crois que votre nature
Est si étroite à l’embouchure,
Qu’on n’y pourrait mettre deux doigts.
Théophile.

Passant les doigts entre les poils qui sont dessus la motte, laquelle il empoigna aussi, faisant par ce moyen entr’ouvrir la fente de ma nature.

Mililot.
Mais le monstre, avec joie inspectant ma nature,
Semblait chercher comment et de quelle façon
J’allais être foutue; en cul, con ou téton
Qu’il regardait déjà comme étant sa pâture.
Louis Protat.
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