Dictionnaire érotique moderne
Nature de l’homme (La). La pine—qui est le pendant de la nature de la femme.
Donne, dit-on, la pâture:
Sa bonté devrait un peu
S’étendre sur ma nature.
N’avoir ni cul ni tétons, comme la poupée de Jeanneton. Se dit d’une femme maigre, qui n’a ni gorge ni fesses,—l’envers de la Vénus Callipyge.
Né coiffé (Etre). C’est-à-dire: être né pour être cocu, comme tant d’autres, ou pour avoir tous les bonheurs.
Il a une chance de cocu.
Pour avoir ainsi triomphé,
Il faut, en vérité, ma chère,
Que votre époux soit né coiffé.
Nénets. Tétons.—dans l’argot des enfants et des filles.
Tiens, vois mes nénets, comme ils sont engraissés.
Petite maman s’est fait des nénets avec du coton.
N’être pas de marbre, ou de pierre. Se dit pour s’excuser de bander devant une belle fille—qui, au contraire, souhaiterait que l’homme fût toujours de marbre ou de pierre.
Il s’enflamma tout à coup
Il aida la peur beaucoup!
Quel coup! ah! quel coup! quel coup!
Quel heureux coup de tonnerre!
Nerf. Le membre viril, qui est en effet tout nerf dans l’ardeur vénérienne.
Il me troussa incontinent et, sans parler, me renversa là sur le lit, me le fit là sur-le-champ et me fit tâter son gros nerf, qui était extrêmement dur.
Nez. Le vit;—que l’on juge d’après le nez: plus il est fort, mieux il se fait sentir.
Tout l’ monde en est étonné.
Ceux qui n’ont pas un grand nez.
«Grand nez, grand vit,» dit un vieux proverbe.
Doigt vif et galant,
Nez de bon augure
Et bonne figure.
Noc. Le con, par anagramme.
Que l’amour ne peut vous troubler.
Si votre nocsavait parler,
Il démentirait votre bouche.
Noce (Faire la). Passer son temps à baiser quand on est homme, à se faire baiser quand on est femme.
Faut s’dire eune chose, il en est des prêtres comme des gens qui s’ marient: l’homme n’est tranquille, dans un ménage, que d’autant qu’il a fait la noce; donc, un prêtre qui l’a faite ne la fait plus.
Noceuse. Fille qui a jeté son bonnet par-dessus les moulins de Montmartre et qui l’a remplacé par un bouchon de paille signifiant clairement, même pour les aveugles, qu’elle est à vendre—et pas du tout à louer.
O mes frères! ce sont nos sœurs,
Et l’on nous méprise autant qu’elles:
Aux noceuses vont les noceurs!
Nœud (Le). La pine et les couilles qui, réunies, forment un nœud assez solide... pour nouer la femme à l’homme.
L’homme qui a beaucoup baisé de femmes et qui pour faire une fin, se marie, appelle cela: former d’autres liens.
La femme, également logique, dit: former un nouveau nœud.
Ce mot est employé fréquemment par les voyous qui disent: mon nœud! plus facilement qu’ils ne disaient: du flan!
Le nœud d’un goujat vaut celui d’un roi.
Noir (Le). La nature de la femme, où, en effet, il fait noir comme dans un four—et aussi chaud.
Le procureur, qui avait la braguette bandée, ne laissa pas de donner dans le noir.
Bref, je veux qu’elle ait tant de beautés que le galant soit déjà perdu d’aise et de transport avant que d’être arrivé jusqu’au noir.
Noms d’oiseaux. Petits noms que donnent ces dames à leurs messieurs, selon le degré d’amitié, d’estime ou d’amour qu’elles ont pour eux:
Mon ange, mon chien, mon chat, mon chou, mon loulou, ma biche, mon bichon, mon lapin, mon cochon, etc. On peut ajouter devant: mon grand, mon gros, mon petit, selon le physique de l’animal privilégié; et à la suite le mot chéri: mon gros chien chéri, gros bibi chéri, etc.—J’en passe et... des plus bêtes.
Non-conformiste. Pédéraste, ce qui est le schisme en amour.
Nouer l’aiguillette. Empêcher un mari ou un amant de consommer l’agréable sacrifice, non pas en lui jetant un sort, comme on le croyait autrefois, mais en épuisant complètement son stock de foutre, de sorte qu’on peut le laisser courir un peu dans la ville sans crainte d’infidélité.
Il avait peut-être l’aiguillette nouée.
Lequel ayant eu l’aiguillette nouée la première nuit de ses noces.
Ouï conter qu’on nouait l’aiguillette.
Novateurs des plaisirs. Noms tirés de l’oubli, ou supposés par l’auteur de l’Art priapique.
Ces chevaliers errants, ces paladins courtois!
Filant à leurs beautés une tendresse pure,
Ils pensaient que les foutre était leur faire injure,
Pinus sut le premier, dans ces siècles grossiers,
Cocufier plusieurs de ces preux chevaliers.
Tribadinus après fit fleurir l’encuissade;
Loyola fut, dit-on, père de l’enculade;
Vaginus renchérit par-dessus ces ribauds
Et créa pour jouir des moyens tout nouveaux;
Gamahu, qui suivit, eut une autre méthode:
Il devint, par sa langue, un ribaud à la mode
Et longtemps, près du sexe, eut un heureux destin.
Mais les imitateurs de ce sale mâtin,
Accablés de mépris par un goût si grotesque,
Abjurèrent bientôt leur méthode tudesque.
Ce paillard ordurier, trébuché de si haut,
Rendit plus retenus Chancrin et Poulinot.
Enfin Priapus vint et, le premier en France,
Corrigeant l’art de foutre, en bannit la licence;
D’un vit mis en sa place enseigna le pouvoir,
Et réduisit la couille aux règles du devoir.
Novice. Le garçon ou la fille qui, destinés par la nature à la vie amoureuse, n’ont pas encore prononcé leurs vœux aux pieds d’une femme l’un, dans les bras d’un homme l’autre, et, par conséquent, sont un peu neufs (novus, novi) pour les choses de la fouterie.
Ne sut comment prendre l’objet
Que, par un surcroît d’artifice,
Le drôle au ventre lui mettait.
Numérotée (Être). Être inscrite, avoir son nom et son numéro sur les registres de la préfecture.—Être fille publique.
Qui pour un cach’mire ouvr’ ses draps,
Épous’ d’ultras, nièc’ de prélats,
Tout ça travaille et n’ se numérot’ pas.
Nymphe. Déesse qui consent à sortir de son nuage pour entrer dans le lit d’un homme qui la paie pour cela.
Il avait pris je ne sais quelle habitude vituperosa avec une nymphe de la rue des Gravilliers.
Par un matin déménageait.
Nous entrâmes dans la salle où se trouvaient renfermées beaucoup de nymphes.
Aller négocier;
Avoir toutes les filles,
Quand on est financier...
Nymphes (Les). Les petites lèvres de la matrice.—Nymphomanes, tribades. Femmes qui s’aiment et se le prouvent, entre cuisses—et nymphes.
Que faire de mes deux recluses, que j’ai laissées la bouche béante et attendant les promesses de l’amour? Les voilà nymphomanes et tribades: elles vont se dessécher et périr avant le temps comme une fleur qui soupire après la rosée.
Obélisque. Le membre viril.
Où q’tu vas?—J’ monte chez Mélanie, pour mettre mon obélisque en pension.
On dit aussi: L’Obélisque de l’Uxor, c’est-à-dire de l’épouse, quand son mari le dresse devant elle.
Objet. La maîtresse, la femme que l’on baise—ou bien l’amant.
Cher objet de ma flamme,
Je veux vivre sous ta loi.
Que le plaisir charme la vie:
Sans bruit, sans effort,
On y brave les coups du sort;
Sitôt que l’archet
Vient exhaler son harmonie,
A trois sous l’ cachet
On peut fair’ danser son objet.
Nous irons au bal ce soir et tu me montreras ton objet.
Obscène. Impudique, indécent, ordurier.
Puis injurie, avec une obscène posture,
Le stupide garçon qui sert en ce logis.
Obstacle. Employé dans un sens obscène pour désigner la virginité.
La vertu tenait du miracle,
Puisque Loth, sans beaucoup d’efforts,
Sut triompher d’un double obstacle.
Obtenir tout d’une femme. Coucher avec elle,—les parties, en ce cas, étant le tout.
Il y a une dame de considération dans le monde qui veut faire châtier un jeune homme, pour l’avoir méprisée après avoir tout obtenu d’elle.
Œillade américaine. Coup d’œil égrillard, que lance une femme à l’homme qu’elle veut allumer, et qui promet ordinairement plus de beurre que de pain.
L’œillade américaine est grosse de promesses: elle promet l’or du Pérou, elle promet un cœur non moins vierge que les forêts vierges de l’Amérique, elle promet une ardeur amoureuse de soixante degrés Réaumur.
Commettrait l’œuvre de la chair.
Étant un bien, comme savez.
N’écoutaient rien, sur leurs nonnains juchés.
Onanisme. La masturbation—qui était, comme on sait, le vice d’Onan.
De sa postérité jaloux,
A Thamar, qu’il veut voir enceinte,
Donne ses trois fils pour époux.
Her s’épuise, Sela s’échine;
Homme impuissant et sans pitié,
Onan, auprès de sa moitié,
Chaque nuit se branle la pine.
Il est certains ribauds dont les pines glacées
Par un coup de poignet veulent être excitées,
On voit devant un con leur verge se baisser,
Et sous leur propre main aussitôt se dresser.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pour vous justifier, n’offrez pas à mes yeux
De l’impudique Onan l’exemple vicieux...
Oraison jaculatoire (Faire l’). Darder son aiguillon et lancer son sperme dans le con d’une femme, pendant qu’elle fait sa prière—sur le dos.
Avec quelle ardeur ils prient!
Regarde comme ils s’écrient:
Mon amour!.. je vois... les cieux!
—Ils font, la chose est notoire,
Comme un acte méritoire,
L’oraison jaculatoire
Qu’en mon temps j’ai faite aussi.
Ordinaire bourgeois (L’). Le nombre de coups, ordinairement très restreint, qu’un bourgeois tire avec sa femme,—la régularité de la vie empêche les extravagances du vit.
L’ordinaire bourgeois
Est de trois:
Jugez quel pauvre sire!
Ordinaires. Les menstrues des femmes, qui devraient venir ordinairement tous les mois.
Se mit tant en colère
Que cela vous lui supprima
D’abord ses ordinaires.
Ordures. Obscénités dites ou faites comme se plaisent à en dire ou en faire les honnêtes gens—qui sont ordinairement plus impudiques que les libertins.
Ni les couplets de chansons
Polissons.
Se croisent sous le toit du logis ténébreux.
Ôter le petit chapeau. Décalotter un homme en le branlant.—L’expression est moderne et imagée. Je ne saurais résister à la démangeaison que j’ai de citer l’anecdote qui y a trait. Un vieux monsieur croit apprendre à une ingénue la manœuvre de la masturbation.—«Ote le petit chapeau, lui dit-il; remets le petit chapeau; ôte le petit chapeau; remets, etc.» Après le Capitole et la roche Tarpéienne, l’ingénue s’écrie: «Il fallait donc me dire tout de suite de vous branler!»
Ourcine (L’). Hôpital spécial pour les écloppées et les blessées de Cythère. C’est le Midi des femmes.
Ourser. Faire l’acte vénérien. Ce n’est pas du dernier galant, mais c’est fréquemment employé—par les goujats.
J’étais allé dans l’intention d’ourser.
Est une expression commune, saugrenue,
Propre aux palefreniers...
Ourson. La toison qui protége la nature de la femme, et qui est souvent hérissée comme un petit ours blanc ou noir.
Malgré mon r’fus, il va son train;
Dans mon ourson couleur d’ébène,
Sans façon il glisse la main.
Outil. Le membre viril—avec lequel on travaille les femmes.
L’ouvrier son outil...
Les outils de la fouterie,
Seraient dignes de moquerie,
S’ils nous en défendaient l’effet.
Mon Dieu, il était si gentil,
Et si gentiment encresté!
Disait à Jean: Mon dieu, le bel outil!
En lui montrant l’outil de son ouvrage.
Ouverture divine (L’). La nature de la femme, dont la complète occlusion amènerait la fin du monde.
Ravissante nature!
Qu’il est petit!...
Ouvrage. La besogne de la fille,—le temps qu’elle consacre, moyennant finance, aux plaisirs de l’homme.
J’te laisse ta nuit, j’ vas m’ coucher, travaille...—Du froid qui fait? Merci! j’ voudrais t’y voir, tu rirais... Pus souvent que j’ vas en avoir, à l’heure qu’il est, d’ l’ouvrage!
Ouvrier de nature (L’). Le membre viril, qui ne boude jamais devant une besogne amoureuse, dimanches et fêtes, à minuit comme à midi.
Bon ouvrier scieur de planche
Qui travaille, nuict et jour,
D’un outil qui point ne tranche.
Ombragée au-dessous du nombril d’un poil large et épais, du milieu duquel on voit sortir un bel ouvrier de nature, fort bandé, qui à bon droit mérite d’être appelé membre.
Quand La Ferté eut cuvé son vin, elle voulut le lendemain matin le faire retourner à l’ouvrage.
Ouvrir ses draps. Ouvrir ses cuisses, se faire baiser.
Quand on veut ouvrir vos genoux.
Qui pour un cach’mire ouvr’ ses draps.
Ovale. Le con, qui en effet a cette forme,—si l’on y met un peu de bonne volonté.
Entre deux colonnes d’un albâtre lisse et arrondies, est situé cet ovale charmant, protégé par une petite éminence et une jolie motte.
A l’instant même à sa mère on cria:
Soyez tranquille, allez, c’est bien un mâle:
Dieu! quelle tête il a!
La grande Jeanne de l’échiquier d’Alençon l’appelait son ovale.
Paillard. Libertin, homme qui aime la femme, et qui s’amuse avec elle, non comme un bourgeois qui obéit aux commandements de Dieu et à l’habitude, mais comme un gourmet qui se plaît à manger l’amour à toutes les sauces.
Je suis paillard, la paillarde me duit.
Le paillard! il y prenait donc bien du plaisir!
S’était fait un vaste sérail.
Paillarde. Femme qui ne voit dans les hommes, quels qu’ils soient, ni des amants, ni des maris, mais des pines, et qui s’en sert avec une gloutonnerie à s’en donner des indigestions.
Les honnêtes femmes paillardes
S’en tiendront aux soldats aux gardes.
Paillarder. Baiser une femme, ou seulement la peloter.
Il fut surpris paillardant derrière le grand autel.
Elle ne faisoit tout le jour que paillarder avec lui.
Paillardise. Libertinage, lubricité.
En fait de paillardise, nous l’entendons au suprême, et les dames du monde ne sont que des bêtes auprès de nous.
Paillasse. Fille de la dernière catégorie,—la digne femelle du paillasson.
Balancez, la femm’ du fourrier,
Demi-tour, la femm’ du tambour,
Restez là, paillasse à soldat...
Tiens! est-c’ que tu déménages?
—Pourquoi qu’ tu tiens ce langage?
—C’est qu’ t’as ta paillass’ sous l’ bras.
—Eh! non, mon vieux, c’est ma femme...
Paillasson. Homme trop porté sur son membre; libertin à qui la qualité importe peu, pourvu qu’il ait la quantité.
C’est mon goût d’êtr’ paillasson.
Paillassonner. Courir les gueuses.
Pain quotidien (Le). L’acte vénérien, qu’un mari et une femme, ou plutôt un amant et une maîtresse accomplissent volontiers chaque jour, matin et soir, sans y manquer,—de peur de laisser mourir leur amour d’inanition.
Le mari et la femme, cela est bon, vois-tu, mais il n’est pas encore si bon que les autres, à cause qu’il est plus ordinaire et que c’est leur pain quotidien.
Ne refuse pas votre bien;
Tous les jours quatre politesses
Seront votre pain quotidien.
Pâmer (Se). S’évanouir agréablement en jouissant, soit lorsqu’on se branle, soit lorsqu’on est femme et qu’on sent besogner vigoureusement le mâle.
Sous le vit du plus beau des dieux.
Papillon de l’amour. Vulgo, morpion. Petit insecte qui, voyageant de vit en con et de couille en cul, se cramponne à l’un ou à l’autre, dans un but de colonisation.
Se grattait, fallait voir comme...
Ainsi que se gratte un homme,
Je me grattais à mon tour.
Or, Suzon me déculotte,
Je la trousse sans détour:
Nous étions pleins, vit et motte,
De papillons de l’amour.
Paquet. Ornement naturel de la culotte de l’homme, qui monte si fort la tête aux femmes; ornement postiche, parce qu’exagéré, de la culotte des danseurs espagnols, nécessaire pour donner de la verve à leurs danseuses.
T’as un beau paquet, mon chéri!
Je lâche un vigoureux pet.
Paradis de Mahomet (Le). Le seul auquel les vrais croyants doivent croire, parce qu’il est «pavé de pucelages,» au lieu d’être pavé de bonnes intentions, comme l’autre.
Paralysie de la queue. Impuissance; insensibilité du membre viril—qui a été trop sensible.
Parler. Faire l’acte vénérien.
Il parla à la belle cordonnière dessous sa robe à part.
Je me plais à votre entretien.
Parler gras. Tenir des propos gaillards; appeler les choses par leur véritable nom, et non par les ridicules périphrases dont les habille la pudeur de mauvais aloi des bourgeois et des bégueules.
Partie. Le membre viril.
Dont cet Anglais profana le couvent.
Qui fait la garce et le cocu.
De sorte que l’on pouvait voir sans difficulté ses parties.
On ne doit pas dire les parties honteuses, car on ferait tort à la nature, qui n’a rien fait de honteux.
Le marquis, de plus en plus étonné, et se reboutonnant pour ne pas laisser voir ses parties, vraiment honteuses en ce moment...
Pascal. Le vit. Pascal, comme Jacques, Thomas, Jacquot... ou etc., etc., etc.
Que Pascal soit devant, ou Pascal soit derrière.
Entre Florence et Cythère,
Pourvu qu’on loge Pascal,
Le reste n’importe guère.
Passade (Faire une). Tirer un coup en passant.
Si tu veux passer la nuit, mon chéri, ce sera vingt francs; si ce n’est qu’une passade, c’est dix francs: décide-toi.
D’une passade elle vaut bien la peine.
Jamais que des passades;
Mais je les aime mieux
Que des amours trop vieux.
Passe. Passade intéressée, côté des dames. Faire une passe. Amener un homme galant dans une maison qui reçoit aussi les filles—galantes.
Passer d’hommes (Se). Jouir sans la collaboration de l’homme, avec le doigt ou le godemichet.—Se passer de femmes, se masturber.
Comment peuvent-elles donc faire pour se passer d’hommes, quand l’envie leur en prend et les surmonte si fort que, le con étant tout en chaleur, il n’y a aucune allégeance, de quelque façon que vous le frottiez.
Passer la nuit. Coucher au bordel.
Combien qui faut t’ rend’, mon bibi?—Garde tout, j’ passe la nuit.
Passer par les mains d’un homme ou d’une femme. Coucher ensemble.
Est-ce qu’ils ne font pas tous des listes vraies ou fausses des femmes qui leur ont passé par les mains?
Qui ne lui passât par les mains.
Toute la jeunesse de la cour lui passa par les mains.
Passer sa fantaisie ou son envie. Faire l’acte vénérien.
Et après en avoir très bien passé ma fantaisie.
Car le roi n’eut pas plus tôt passé sa fantaisie avec la princesse de Monaco, qu’il pardonna à monsieur de Lauzun.
Et pour votre présidente, ce ne sera pas apparemment en restant à dix lieues d’elle que vous vous en passerez la fantaisie.
Elle voulut en passer son envie.
J’en passe incontinent l’envie.
Si vous aimez ce garçon, eh bien! ne pourriez-vous en passer votre envie?
Patiner. Badiner—d’une façon indécente.
S’approchant des comédiennes, il leur prit les mains sans leur consentement et voulant un peu patiner.
Car les provinciaux se démènent fort et sont grands patineurs.
Ah! doucement, je n’aime point les patineurs.
Près de fille au gentil corsage,
Je me plais à gesticuler:
J’aime beaucoup le patinage.
De poser sur la motte une brûlante lèvre:
Il satisfait ainsi son amoureuse fièvre.
Qu’on patine au coin d’un mur,
Ont, plus que les courtisanes,
Fesse ferme et téton dur.
Tandis qu’elle lui fait cela, elle le baise, coulant sa main sur son engin, qu’elle prend dans la braguette, et, quand elle l’a patiné quelque temps, elle le fait devenir dur comme un bâton.
Quand ils ont tout mis dans la nôtre, ils se délectent encore, en faisant, à nous sentir la main qui leur patine par derrière les ballottes.
Plus d’une, de haute lignée,
A force d’être patinée
Est flasque comme du coton.
Patte d’araignée (Faire la). Passer doucement et habilement les quatre doigts et le pouce sur le membre d’un homme, et ses tenants et aboutissants, afin de provoquer une érection qui ne viendrait pas sans cette précaution.
Lui faire avec cinq doigts la patte d’araignée,
Sa pine, peu sensible à mes soins superflus,
Demeurait flasque et molle et ne rebandait plus.
Patte de chat (La). Bordel fameux, situé sur le boulevard Courcelles, où presque toute la présente génération aura passé.
Qui log’t à la Patt’ de chat.
Pauvreté d’un homme (La). Son membre, qui est une richesse pour lui—quand il est maquereau.
Il montra toute sa pauvreté.
N’avez-vous pas honte de montrer ainsi votre pauvreté?
Pays-Bas (Les). La nature de la femme et les parties circonvoisines.
Son tabac ni ses broderies
Dont on fait cas;
Mais chemise fine et de Frise
Donne goût pour la marchandise
Des Pays-Bas.
Payse. Qualité que se donnent devant leurs maîtres les bonnes et les cuisinières, pour avoir le loisir de causer de—et de piner avec—son pays, qui est ordinairement un troupier français.
Que je n’ puis plus boire de vin?
Combien de fois faut-il que je te l’ dise:
Je m’ai pas assez méfié d’ la payse...
Pas assez méfié d’ la payse.
Pécher. Faire l’acte copulatif,—qui est bien le plus agréable des sept péchés capitaux.
Les appas d’un si doux péché,
Achetez un galant.
Trois fois sans plus, répond le camarade.
Sont dans cet âge où, n’en déplaise à Rome,
Il faut pécher, si l’on veut être heureux.
Pécheresse. Gourgandine, femme qui veut être juste et qui, en conséquence, pèche sept fois par jour, en collaboration avec les hommes.
Il ne veut pas affirmer, ni que ce fût une pécheresse, ni qu’elle fût femme de bien.
Peloter les couilles d’un homme. Lui passer une main vive et légère—un souffle!—sur les testicules, afin de provoquer l’érection de son membre et par conséquent la jouissance.
L’autre, dans mille endroits en tous sens le chatouille.
Pénil (du latin penicillus, dérive de penis). Selon Lignac, c’est le membre viril.—Selon d’autres savants, c’est la partie antérieure de l’os qui environne les parties naturelles, et où pousse le poil, qui est l’indice de la puberté.—Le pénil s’appelle aussi Mont de Vénus.
Pénillière. Poil qui couvre la nature de la femme.
Sa brune pénillière et ton dur abdomen,
Ton ostium et ces fessons d’albâtre!
Rouge comme un tison de feu,
L’enfonça dans sa pénillière.
Fut des fillettes chambrière.
Perdre son innocence. C’est-à-dire son pucelage.—bien après sa chasteté.—Baiser ou être baisée pour la première fois, au sortir du collége ou du couvent où l’on a fait ses études pour cela.
N’opposa que faible défense,
Et je perdis mon innocence
Dans l’épaisseur du bois.
Perroquet. Le membre viril, qui répète toujours la même chose—sans parvenir à ennuyer les femmes.
Pour loger mon perroquet.
Persiller. Se promener, le soir, quand on est putain libre, sur le trottoir des rues et des boulevards où l’on est assurée de rencontrer des hommes qui bandent ou à qui l’on promet de les faire bander.
De vingt penauds, j’ lui paye un p’tit panier.
Elles explorent le boulevard, persillent dans les squares.
Petit cadeau. Les deux sous du garçon des filles,—avec cette différence que les garçons les attendent, et qu’elles les demandent avant de commencer les exercices, car après, l’homme, un peu fatigué, redemanderait plutôt son argent que de redonner la moindre chose.
Dis donc, joli garçon, si tu veux que je sois bien gentille, il faut me faire ton petit cadeau... tu sais, le cadeau qu’on fait toujours aux petites dames.
N’était qu’une vétille;
Bref, je tombe dans le panneau,
Puis, de fil en aiguille,
Ell’ montre tout son petit jeu:
Qu’abat la quille à Mayeux...
Qu’abat (bis) la quille?
Petit centre (Le). Par devant, le con;—le cul par derrière.
A ceux qui lui parlent d’amour;
Mais, touchez-lui son petit centre,
Cela s’endure doucement,
Et pour écouter son amant,
Elle a l’oreille au bas du ventre.
Petit chien, grosse queue. Façon de parler proverbiale pour dire que les hommes de petite taille ont presque toujours un fort membre, comme contraste à l’Hercule ancien, qui n’avait qu’une quéquette.
Petit con, grand verre.
Fout dans un petit con et boit dans un grand verre,
Vide l’un, remplit l’autre, et passe avec gaîté
Du cul de la bouteille au con de la beauté.
Petite dame. Fille ou femme souvent grande, ou tout au moins de taille ordinaire, qui ne se trouve pas dans le cas de la fille de Jephté, pleurant de n’avoir pu perdre sa virginité.
Je suis la patronne de ce bazar, la mère de dix-huit petites dames auxquelles il te sera défendu de toucher, par exemple.
Petite flûte (La). Le membre viril, dont savent jouer les Tulou femelles connues sous le nom de suceuses.
Petite maison. Bordel particulier qu’avaient, au siècle dernier, aux portes de Paris, les grands seigneurs et les gros financiers: personne n’y baisait qu’eux, et ils y baisaient le plus de filles qu’ils pouvaient.
A sa petite maison,
Voilà les belles manières.
Petite oie (La). Le travail—attrayant—qui précède le coït; pelotage des couilles de l’homme par la femme, gamahuchage de la femme par l’homme, etc., etc. La petite oie est moins indigeste—pour la pine—que la grande oie: il y a des gens qui s’en contentent—de peur de vérole.
Or, n’est-il pas certain que l’homme qui triche et ceux qui, comme nous, jouissent des plaisirs de la petite oie, ne font rien de plus que ces moines, que ces religieuses, que tout ce qui vit dans le célibat? Ceux-ci conservent dans leurs reins, en pure perte, une semence que les premiers répandent en pure perte.
Elle avait déjà laissé prendre la petite oie à un homme qui la cajolait.
Et il fut maître de ce que nous appelons en France la petite oie.
En bon français les préludes d’amour.
Jambes, cuisses et la petite oie.
Petit frère (Le). Le membre viril—pour qui toutes les femmes sont des sœurs (en Jésus-Christ) avec lesquelles on est heureux de commettre des incestes.
Petit jeune homme. Le membre viril.
Avec pudeur, avec honnêteté,
Fais la toilette à son petit jeune homme:
Il faut avoir de l’amabilité.
Petit lapin. La nature de la femme, à laquelle nous faisons une chasse passionnée, armés du fusil à deux ou trois coups fabriqué par le Devismes céleste.
dit le refrain d’une chanson indécente moderne autorisée par la préfecture de police.
Petit pied, petit con. Proverbe qui forme pendant avec cet autre: Long nez, longue pine.
Grand est celui qui aux femmes fait bien.
Regarde au pied pour au rebours connaître
Quel le vaisseau d’une femme doit être.
Petit trou (Le). La nature de la femme.
Vilaine! tu prétends faire entrer cela dans ton petit trou? Je t’en défie.
D’un poil follet mollement crespelu,
Qui, à ton gré, domptes les plus rebelles.
Petit vase. Le con.
Une espèce de coquillage,
Conque de mer qu’on nomme un pucelage!
Hé bien, de ce vase enchanteur
Tels sont les bords qui de la rose,
Ou plutôt du plus fin corail
Ont la couleur...
Petit voltigeur (Le). Le membre viril, qui, par ses évolutions habiles et réitérées, fait la joie du corps dans lequel il sert comme engagé volontaire.
Quand l’Amour, ce dieu protecteur,
Mouillera, pour doubler ses charmes,
Le front du petit voltigeur.
Petits cons. Synonymes: l’anneau, le bijou, le petit centre, le conin, le conichon, l’hiatus divin, le petit lapin, la pissette, le trou chéri, etc., etc.
Voici le pour:
Qui n’entend ruse ni finesse,
Jamais je ne vais que le pas.
Je n’ai à faire aucun partage,
Je laboure tout l’héritage,
Encor ne me suffit-il pas.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ces petits cons à grosse motte
Sur qui le poil encor ne flotte,
Sont bien de plus friands boucons;
Le monde s’en irait grand erre
Si j’étais tout seul sur la terre
Et qu’il n’y eût que des grands cons.
Le contre:
Mettent un vit à la torture
Et le laissent sans mouvement;
J’aimerais mieux branler la pique
Que de foutre en paralytique:
Le plaisir gît au remûment.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Foutre des cons de ces pucelles,
Serrés comme des escarcelles,
Où le vit n’est en liberté;
J’ai dans le con de ma voisine
Ma chambre, antichambre et cuisine,
Logis d’hiver, logis d’été.
Petits vits. Synonymes: l’asticot, la bibite, le fifre, la guiguitte, la quéquette, le salsifis, etc., etc.
A peine garnit l’ouverture
Des cons, voire des plus petits,
Sont haïs de nous autres, filles,
Et les estimons inhabiles
A chatouiller nos appétits.
Ne rendent la nature pleine
Et ne donnent jusques au bout;
Il semble que l’on nous farfouille
Ou d’un fétu, ou d’une douille:
Il faut égalité partout.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ils sont vagabonds par la place,
Sans marquer ni chemin ni trace:
Les murs n’approchent nullement,
Le plancher sur leur chef se hausse,
C’est une volupté sans sauce:
Le plaisir vient du frottement.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Picotin d’avoine. Ration de sperme que l’homme marié donne plus ou moins fréquemment à sa femme, afin qu’elle n’aille pas se plaindre à ses voisines—et surtout se faire consoler par ses voisins.
Lui rebailler le picotin,
Si l’instrument ne se démanche.
Pièce du milieu. La nature de la femme, à laquelle l’homme se plaît à substituer son morceau.
Tout aussi grand qu’un autre dieu,
N’était qu’il lui suffit d’atteindre
Jusqu’à la pièce du milieu.
Elle sautait dans le lit sans craindre de montrer ses pièces.
Pied de con (Un). Un con qui aurait la capacité d’engloutir un vit de douze pouces.
Qui pourrait m’ guérir tout d’ bon
Et m’empêcher d’ fair’ bâton,
Ce s’rait d’ fair’ sombrer ma pine,
Capitain’, dans un pied d’ con.
Pied de vit (Un). Un membre de douze pouces. On vous en souhaite.—Va-t’en voir s’ils viennent!
Un pied de mouton au vinaigre
Est bon selon mon appétit.
Mais Charlotte ces mots rehausse:
—J’aime mieux un bon pied de vit;
Il n’y faut point chercher de sauce.
Avec un bon pied-de-roi
Vous serez tôt secourue.
Pieu (Le). Le membre viril—qu’on enfonce dans ce terrain mouvant qu’on appelle le vagin de la femme.
Et sitôt qu’ je l’ pouss’ d’un bord,
Crac! il se dress’ comme un r’ssort.
Pigeon. Jeune homme innocent, ou vieillard crédule, dont les filles se moquent volontiers, prenant son argent et ne lui laissant pas prendre leur cul, et le renvoyant, plumé à vif, au colombier paternel ou conjugal.
Qui se tenait droit comme un jonc,
Le nez au vent et l’âme en peine.
Il regardait d’un air vainqueur
Ma nymphe qu’avait mal au cœur:
Pour un cœur vierge, quelle aubaine!
Et j’ la conduis moi-même au pigeonnier.
—Moi, je tiens mon pigeon.
Pincer le cul. Aimer à prendre à belles mains les fesses d’une femme,—où d’un homme quand on est pédéraste.
Il lui pince amoureusement le cul.
Pinça le cul, sournoisement,
A Renaud encor presque imberbe.
Pine. L’outil masculin, l’engin avec lequel l’humanité pine et se perpétue. On n’ose pas prononcer le mot, mais on adore la chose, et il n’est pas de rêve de jeune fille qui ne soit agréablement troublé par ce dieu qui n’a pas encore trouvé d’athée. Pine vient, soit du grec πηνη, corde, soit du latin penis, queue, soit du français pénil.
L’autre la nommait sa pine.
En notre troupe il y avait un prêtre breton qui avait la pine si offensée.
Elle me dit qu’elle était fort étonnée qu’à mon âge je ne fusse pas plus instruite que cela sur le pinage, et que si je voulais être discrète, elle m’instruirait parfaitement.
Pour lors, un bracquemart du plus fort calibre la finit et la venge cinq ou six fois de l’insuffisante pinette qui vient de l’émoustiller.
Attends que je défasse tout cela: nous verrons la pine après.
Pour les sétons et les cautères
Il fit les pois,
Et pour les pines solitaires
Il fit les doigts.
Pique. Le membre viril.
Laquelle passa et repassa par les piques de neuf amoureux.
Son savoir grec pour redresser ma pique.
Qu’un bougre a mis au rang des chiens,
Se branler gravement la pique
A la barbe des Athéniens.
De vieilles bigornes qui n’épargnent ni or ni argent pour se faire piquer.
Il piquait ses pages au lieu de piquer ses chevaux.
Pirouette sur le nombril (Faire une). Faire l’acte vénérien.
J’ brave encor le péril,
Et j’ lui fais faire, si j’ bande,
La pirouett’ sur l’ nombril.
Cette expression, très ancienne, serait plus juste, si elle donnait à penser que la femme fait le dessus. Exemple:
Jusqu’à ce que Vénus passe sur le disque du soleil, ou que la sultane Moscha fasse une pirouette sur le nombril de Sa Hautesse: ce qui revient au même.
Pisser des os. Accoucher, mettre au monde une pauvre petite créature qui s’en repentira un jour.
Et, comme à moi, pisser des os.
Pisser droit. Bander roide et dru.
L’important, au lit, est de pisser droit.
Pisse-froid. Bande-à-l’aise.
Où diable Valère a-t-il raccroché ce pisse-froid-là?
Pisseuse. La femme.
Soudain en la quête on se jette,
Tant qu’on revienne tout tari
Par ces pisseuses de Paris.
Le petit bandit répétait...
Pistolet. Le vit.
M’a prins en affection;
Je luy donnay mon pistolet
Qu’elle a mis comme relique
Dans le tronc de sa boutique.
Plaisir (Avoir du). Jouir, en faisant l’atto venereo,—le seul acte qui cause un vrai plaisir.
Le grand plaisir, à qui tout autre cède.
Je dois au grand sénéchal les prémices de mes plaisirs.
Léda connut le trait doux et fatal.
Dans ce nain je trouve un hercule.
Faut-il qu’il soit si ridicule
D’avoir du plaisir avec lui?
Vous goûtez les plaisirs des dieux.
Planter des cornes. Introduire son membre dans le vagin d’une femme mariée à un autre homme,—ce qui fait pousser des cornes à celui-ci et quelquefois un enfant à celle-là.
Planter un homme. Baiser une femme.
Que fais-tu donc là? demandait un passant à Diogène, qui, en sa qualité de cynique, n’avait pas craint de trousser une fille en plein Agora et était en train de besogner avec elle.—Tu le vois, je plante un homme, répondit-il.
Pleurer. Décharger.
Trouvé ma couche trempée:
Mon cœur était aux abois:
Je fus bientôt détrompée.
Je fis cesser mes alarmes:
Ces pleurs qui mouillaient mon lit,
Ces pleurs n’étaient pas des larmes...
Mon petit doigt me l’a dit.
Pleurer ses péchés. Avoir la chaude-pisse.
De fouiller trop les lieux sacrés,
Qu’on lui pardonne son offense,
Car il pleure assez ses péchez.
Plomb. La vérole—avec laquelle on blesse, et quelquefois on tue la personne à qui on la communique.
Plomber. Se dit de l’odeur particulière que porte avec soi la femme qui ne se lave pas, ou qui échauffe trop son vagin seule ou en collaboration avec les hommes.
Comm’ ça plombe
Dans ta vieille catacombe!
Plumer des pigeons. Ruiner des hommes assez fous pour payer l’amour de certaines femmes plus qu’il ne vaut; ou seulement leur arracher quelques billets de mille francs ou quelques louis.
Poignard. Le membre viril.
Craignant une nouvelle plainte,
Lui dit: Hâte-toi de mourir,
Car mon poignard n’a plus de pointe.
D’un poignard à travers le corps.
Qui trompant sa jalouse mère,
Peut saisir un poignard si doux.
Poil blond ou noir (Avoir le). Avoir le pénis garni de poils blonds ou noirs.
Leur montra qu’étant blonde elle avait le poil noir.
Point. Employé dans un sens obscène pour désigner:
1o L’acte vénérien.
Bachelier et docteur ensemble.
2o Le clitoris.
Le point précis où naît la volupté;
Ce point secret, délicat et timide
Dont le doux nom des Grecs est emprunté.
Poison. Fille ou femme de mauvaise vie, qui empoisonne quelquefois l’eau-de-vie, quelquefois le musc,—et souvent l’homme.
Ce n’est pas une femme, c’est une poison.
Poisson. Maquereau, souteneur de filles.
Le perruquier jeune et actif est lui-même un poisson. Depuis un siècle, on l’appelle merlan; mais quelquefois, souvent même, il cumule,—et ces dames ont des merlans—maquereaux.
Poitrine (Avoir de la). Avoir des tétons accusés.
Ces belles filles qui ont de la poitrine et rien dessous!
Sa robe est très close et monte au menton;
Rien n’en a gonflé la chaste lustrine:
Elle est droite ainsi qu’on rêve un bâton.
Poivrer un homme. Lui donner la vérole.
Que je ne crois jamais en être délivré.
Je me fiche de ton Jérôme.
Polichinelle. Le vit,—par allusion à Karaguez, le polichinelle turc, qui est tout en nœud. (V. ce mot.)
De ce titre solennel:
Croirais-tu qu’il me refuse
Jusqu’à son polichinel?
Avoir le polichinelle dans le tiroir. Être enceinte.
Polir le chinois (Se). Se branler le vit. Boileau, qui n’aimait pas les femmes nous a dit:
Polissez-le sans cesse et le repolissez.
Tranquillement se polit le chinois.
On dit aussi: Se balancer le chinois.
Polisson, Polissonne. Libertin, libertine.
Aussi polissonne que toi.
Il ne se passera guère entre nous que des polissonneries.
Qu’il faut être très forte en polissonnerie?
Au lieu d’aller au salon avec toutes ces dames, à qui on dit et fait des masses de polissonneries...
Politesse (Faire une). Décaloter son prépuce en bandant devant une femme, et le lui introduire dans le vagin, pour lui prouver tout son respect—et la faire jouir par la même occasion.
Ell’ m’ répond oui modestement.
Payer au moins les soins de son hôtesse.
Seront le pain quotidien.
Polluer le dard (Se). Se masturber.
Sur ses coursiers laissait frotter les rênes
Et des deux mains se polluait le dard.
Abricot mignon qui s’entr’ouvre,
Et plus haut deux pommes d’amour.
Est au milieu de deux pommes d’albâtre.
Poussé par trent’-six rogommes,
N’ t’ai-j’ pas fait trouver des pommes
Où tu n’ cherchais qu’ des chiffons?
Pomper le dard. Sucer un homme.
Pomper le gland. Sucer l’extrémité du membre viril pour y amener le sperme.
Fait jaillir de son tronc un foutre ruisselant.
Pomper le nœud. Sucer un homme pour le mettre en érection et le faire jouir.
Mais nous, nous le pomperions mieux,
Si, comme la race canine,
Nous pouvions, sans gêne et sans mal,
Nous gamahucher le canal.
Pont-neuf. Fille de joie sur le ventre de laquelle tout le monde passe.
Des ponts-neufs, des fines matoises,
De ces filles, et cætera,
Qui pour cinq sols feraient cela.
Pont du coil (Le) et le coil du pont. Jeu innocent qui consiste à faire dire plusieurs fois de suite à une jeune fille cette phrase; ce qui l’amène à dire en se trompant: Le poil du con, le con du poil,—par anagramme.
Sur le pont du coil, sur le coil du pont;
Les charpentiers du roi la font
Sur le pont du coil, sur le coil du pont.
Ah! le joli petit pont
Que le pont du coil, que le coil du pont!
Il y a aussi cet autre dicton: Six petites pipes fines dans un sac, qui, répété avec volubilité, produit: six petites pines, etc.
Port de Cythère. Le con, lieu charmant, appelé plus poétiquement l’île de Cythère, est situé entre les cuisses de la femme. Il reçoit cordialement MM. les vits et abrite volontiers quels qu’ils soient, les produits de leurs vaisseaux—spermatiques.
Dix fois Trufaldin a touché au port, sans pouvoir y entrer.
Port d’arme (Être au). Être en érection.
Porter à droite. Avoir l’habitude de placer son paquet à droite de l’entre-jambes dans le pantalon—au lieu de le placer à gauche, comme presque tout le monde. On prétend qu’il n’y a que les pédérastes qui portent à droite.—Il y a des pédérastes et beaucoup d’honnêtes gens pour lesquels cette façon de porter est plus commode.
Porter à gauche. Avoir l’habitude de placer son membre sur le côté gauche du pantalon,—habitude normale, prétendent les tailleurs et les femmes, les deux classes d’humains qui s’occupent le plus de la position du paquet.
Qu’on voit dans ta culotte et qu’à gauche tu portes.
Porter une botte à une femme. Tirer un coup avec elle,—terme de l’escrime amoureuse.
Mam’zelle, ôtez donc, ôtez vot’ culotte:
Mam’zelle, ôtez donc vot’ culotte.
Porté sur la minette (Être). Aimer à gamahucher les femmes, à se faire le chien de ces chattes.
Mon gendre, lequel est porté sur la minette.
Poser. Faire valoir habilement, aux yeux des femmes, les avantages qu’on possède dans son pantalon, par exemple en se cambrant et en se présentant de profil.
Posséder une femme. En jouir, tirer un ou plusieurs coups avec elle—qui appartient en effet à l’homme durant tout le temps qu’il la tient sous lui, fichée au lit par son clou spermatique.
Je l’ai possédée, j’ai pris les dernières faveurs.
Poste. L’acte vénérien.
Il lui dit que s’il était couché avec elle, il entreprendrait de faire six postes la nuit.
Gaillardement six postes se sont faites.
Postère. Le postérieur, le cul.
En couvrant son postère:
Par un trou fait dans mon drap blanc,
Mettez-moi ce clystère.
Postillon (Faire). Introduire le doigt, ordinairement l’index, dans le derrière d’une femme ou d’un homme, pendant l’acte vénérien, pour doubler la jouissance.
Je te branlerai, je te sucerai, je te ferai postillon... tu jouiras!
Ou la glisse en dessous et lui branle le con.
Postures. Attitudes, positions et mouvements divers du corps les plus propres au jeu de l’amour.—Les Postures de l’Arêtin, suite de 16 sujets érotiques, dessinés par Jules Romain, gravés par Marc-Antoine Raimondi, et accompagnés de Sonnets par l’Arêtin, sont perdues depuis longtemps par suite de la persécution acharnée qui leur a été faite. On en retrouve cependant un souvenir dans le petit volume intitulé l’Arêtin français. Ces postures, fruits de l’imagination extravagante d’un artiste qui ne veut rien faire de commun, c’est-à-dire, de naturel, sont non-seulement peu usitées, mais peu agréables, quand elles ne sont pas même irréalisables. On a essayé de faire quelques autres manuels érotiques de ce genre: l’Art de foutre en 40 manières, etc.; mais dans ces petits livres, les figures ont rarement rapport au titre, et le texte est d’une niaiserie qui passe la permission. En un mot, ces sortes de manuels ont toujours été jusqu’ici des attrapes. Les diverses postures généralement pratiquées sont les suivantes:
En levrette, ce qui s’exécute tantôt sur un lit, tantôt la femme appuyée à un meuble, à une fenêtre, etc.
Levrette paresseuse, quand les deux amants sont couchés sur le côté, l’homme derrière la femme. Dans cette position, la femme remuant peu, peut fatiguer successivement un grand nombre d’hommes.
Tire-bouchon-américain. La femme assise sur l’homme assis lui-même sur une chaise, et le regardant; pour peu qu’un homme bande bien, la femme décharge deux ou trois fois et se satisfait entièrement.
La Diligence de Lyon, même position que la précédente, mais exécutée sur un lit ou sur un divan.
La Bête à deux dos, l’homme et la femme couchés en vis-à-vis l’un de l’autre, ce qu’on appelle encore danser à plat, baiser à la papa, ourser (les gens grossiers), la position naturelle (M. Prudhomme, les épiciers et tous les maris honnêtes). Voir aussi la crapaudine, modification agréable de cette posture.
Il n’y a rien de si plaisant à considérer qu’un beau corps en la personne aimée, la structure de ses membres, ses postures et ses dispositions lascives.
Dès le lendemain matin,
J’ai surpris ma créature
Avec un bénédictin.
Pot-au-feu. Les fesses d’une femme, quand elles sont d’un embonpoint agréable,—comme celles de la Vénus Callipyge...
Quel superbe pot-au-feu!
C’est d’ la fière marchandise,
Mam’zelle Lise!
Pot de chambre ou pot de nuit. La femme, parce que c’est ordinairement la nuit que l’on vide dans son con le liquide spermatique que l’on a fabriqué dans la journée.
Où j’aime à décharger la liqueur de mon membre.
Poulain. Tumeur vénérienne qui vient dans les aines, et qu’on appelle ainsi probablement par antiphrase—puisqu’elle vous empêche de marcher.
Et de pus malfaisants tous tes vaisseaux sont pleins.
Poupée. Femme galante avec le cul de laquelle il est permis à tout le monde de jouer, comme Néron avec celui de Poppée.
Je m’en fus rue Saint-Honoré pour y trouver ma poupée. Je lui dis: Ma petite femme...
Pousse-mou. Variété de Bande-à-l’aise.
Que le diable t’emporte et te casse le col!
Pousser. Introduire profondément son outil dans le ventre d’une femme et besogner comme il faut.
Oh! va... va!... mais va donc!... Pousse, tit homme... pousse!... mais pousse donc!
Ah! chien... chien!... que tu me fais mal!... Ah! mes fesses... mes pauvres fesses... Tu pousses si fort que tu me crèves... ah!
Pousser l’aventure à bout. Après avoir peloté une femme, la baiser d’autour et d’achar, à bride abattue.
De ce moment, il est décidé que le comte peut pousser à bout l’aventure.
Pousser le cul pour avoir la pointe. Proverbe en usage chez les couturières, et qui signifierait coudre, s’il ne voulait pas dire: Jouer des reins pour avoir au cul la pointe d’une aiguille de viande,—soit un bon gros vit.
Pousser sa pointe. Baiser une femme, la piquer de son fleuret démoucheté.
Chien,
Foutu vaurien,
Cess’ ta plainte
Et pouss’ ta pointe.
Précepteur d’amour. Femme déjà mûre qui se charge d’initier un jouvenceau ou une jouvencelle aux mystères de la Bonne Déesse, en baisant avec l’un et en branlant l’autre,—ce que le code pénal appelle excitation de mineurs à la débauche.
Non-seulement elle a soigné l’enfant de celui-ci, mais elle s’est faite son précepteur d’amour.
Précurseur (Le). Le médium, qui est le saint Jean-Baptiste de la jouissance, dont le vit est le Christ.
Là, là, là,
Le précurseur que voilà!
Ce doigt, toujours honnête,
Qui prépare tout ça,
Va, va, va,
Avant que l’on entre là!
Prédestiné. Synonyme de cocu.
C’est un prédestiné,—il l’est, il devait l’être:—c’était écrit.
Préliminaires de l’amour (Les). Toutes les menues friandises qui mettent les amants en appétit de foutre: baisers, langues, patinage mutuel, branlage, suçage, etc.,—le meilleur de l’amour, enfin, en ce que cela dure aussi longtemps que le veulent les raffinés.
D’abjurer vos séminaires,
Je vous accordai de l’amour
Tous les préliminaires.
Vous auriez eu tout le surplus,
Sans cette robe affreuse.
Préludes. Amusements libertins qu’on se permet en amour avant le suprême amusement: jouer avant de jouir.
C’est un habile musicien que son amant: il entend à merveille les préludes et les exécute d’une manière brillante, au grand contentement de Sylvie.
Prémices. Le pucelage d’un garçon ou d’une fille,—ce que les poètes appellent dans leur précieux langage:
Quand il a eu seize ans, elle lui a ravi ses désirables prémices.
Prendre des précautions. Se retirer précipitamment de la femme que l’on baise, au moment où l’on va décharger, afin de ne pas lui faire d’enfants.
Prenez donc des précautions!
Prendre du fruit. Croquer la pomme, c’est-à-dire: se laisser baiser, devenir enceinte pour accoucher,—peut-être d’un melon.
La jeune innocente
A cueilli des fleurs d’amour;
Mais trop imprudente,
Elle tremble d’avoir pris
Parmi les fleurs quelques fruits.
Prendre le cul d’une femme. Lui pincer les fesses; lui introduire le doigt entre les fesses; et par-dessous ses vêtements, soit dans le con, soit dans le cul.
De lui prendre un instant le cul.
Prendre le déduit. Faire l’acte vénérien.
Elle se jeta à son col, et le mena dans sa chambre, où il prit le déduit avec elle.
Coucher avecques elle, et prendre le déduit.
Il estimait que rire et prendre le déduit avec sa femme en temps sec lui était contraire.
Prendre ses ébats. Faire l’acte vénérien.
Car la nuit prenant ses ébats
Avecque lui dedans sa couche.
Nous aurons pris nos ébats,
Nous dormirons au bruit des eaux.
Ayant assez de loisir pour prendre leurs ébats ensemble à une autre heure.
Prirent ensemble leurs ébats.
M’ont juré sur leur conscience,
Que quand tu voulais prendre avec eux tes ébats,
Tu les payais toujours d’avance.
Prendre son plaisir. Faire l’acte vénérien.
A pris son plaisir avec elle
Trois ans entiers.
Lui, se voyant libre, ne manqua point à prendre son plaisir.
Mais pourtant, petit cœur, quand vous m’eussiez laissé prendre un peu mon plaisir.
Elle était dans les bras de Chastel avec qui elle avait pris son plaisir au son du luth.
Prendre un homme au saute-dessus. Arrêter un pédéraste, quand on est pédéraste soi-même, et de plus chanteur (V. ce mot), au moment où il se déboutonne et s’apprête à socratiser, ou à alcibiadiser, selon qu’il est actif ou passif.
Après avoir provoqué à la débauche celui qui a eu le malheur de les aborder, ils changent tout à coup de ton, le prennent, comme ils disent, au saute-dessus, et se donnant pour des agents de l’autorité, le menacent d’une arrestation...
Prêtresse de Lesbos. Femme aimant les personnes de son sexe.
Vous de Sapho disciples renaissantes.
Prêtresse de Vénus. Nom que M. Prudhomme donne à la fille publique qui l’arrange, lorsqu’il s’est dérangé.
Celles qui sont prêtresses de Vénus.
Preuve d’amour. Érection solide et durable du membre viril devant une femme, qui est toujours beaucoup plus sensible à ces preuves d’amour-là qu’à celles des amoureux transis.
Je m’en souviens encore comme si j’y étais, dit incontinent le bijou de Thélis: neuf preuves d’amour en quatre heures.
Des preuves d’amour les plus fortes,
Et sans nombre et de toutes sortes,
Cela ne me surprend pas.
Et puis des preuves de mon amitié, si vous voulez, parce que vous êtes bien gentil.
Priape. Le dieu fait homme, qui n’a pas encore trouvé d’athées et à qui le beau sexe—les tribades exceptées—se plaît à faire ses dévotions soir et matin, et même dans la journée et dans la nuit.
Ouvrait en souriant ses prunelles de marbre;
Et la vierge, le sein gonflé d’un doux émoi,
S’approche, rougissante et la joue enflammée,
Entoure de ses bras la statue, et, pâmée,
S’écrie: Oh! je meurs! Vénus, pardonne-moi!
Je m’élevais sur mes jambes, secouant frénétiquement mon glorieux priape.
Prière. L’acte vénérien.
Qu’on trouve ès heures de Cythère.
Voici, extraite de l’Anti-Justine, la prière à la Vierge Marie; c’est la page la plus originale du volume de Rétif:
Sainte et jolie Vierge Marie, que Panthère branlait, gamahuchait, entétonnait dans le lit du cornard le bon Joseph, duquel cocufiage provint le doux Jésus, ce bon fouteur de la putain publique la belle Madeleine, marquise de Béthanie, dont le vagabond Jésus était en outre le souteneur, autrement dit le maquereau, lequel, au grand regret de la sainte garce, enculait encore saint Jean, son giton; sainte et jolie Marie, vierge comme moi, nous vous remercions de cette heureuse journée de fouterie; faites-nous la grâce, par les mérites de votre fils, de nous avoir un pareil dimanche prochain. Et vous, sainte Madeleine, que foutait l’abbé Jésus, ainsi que Jean l’enculé, obtenez-moi la grâce de foutre autant que vous, soit en con, soit en cul, quinze ou vingt fois par jour sans être épuisée. Vous foutiez avec des pharisiens, avec Hérode et même Ponce-Pilate, pour avoir de quoi nourrir le gourgandin Jésus, votre greluchon, et les vagabonds qui lui servaient de chouans; obtenez-moi de votre maquereau Jésus, qui, étant Dieu, a sans doute quelque pouvoir, d’avoir sous peu ce riche entreteneur qui est un jour descendu de carrosse, bandant à mon intention, comme je revenais de chez mon amie madame Congrêlé, à cette fin qu’au moyen de l’argent que je gagnerai avec mon con, mon cul, mes tétons et ma langue dardée, je puisse soulager mon digne père dans sa vieillesse, non-seulement en foutant avec lui pour lui donner du plaisir, mais en me laissant vendre comme la pieuse fille d’Eresichton le fanatique, ou la pieuse Ocyroë, fille du centaure Chyron, qui, toutes deux, devinrent cavales, c’est-à-dire montures d’hommes et putains. Modèle d’homme et de maquereau, doux Jésus, fouteur acharné, greluchon complaisant de la brillante et exemplaire putain Madeleine, qui était si amoureuse de votre vit divin et de vos sacrées couilles, maintenez, par votre puissance, mon conin toujours étroit et satiné, mes tétons toujours fermes, ma peau, mon cul, mes fesses, mes bras, mes mains, mon cou, mes épaules toujours blancs; les vits de mes amants, celui de mon père y compris, toujours roides, leurs couilles toujours pleines: car vous teniez en cela du saint roi David, si fort selon le cœur de Dieu, puisqu’il était le premier fouteur de son temps. Faites, ô Jésus, que mes hauts talons, qui me prêtent tant de grâce et font bander tant de monde, ne me donnent jamais de cors aux pieds, mais que ces pieds tentatifs et toujours foutatifs restent longtemps comme ils sont. Amen!
Promiscuité. Mélange confus, communauté entre fouteurs et fouteuses.
Mettons la pudeur au rebut.
Des époux trompés le tricorne
A cessé d’être un attribut.
Les sexes s’effacent,
Malgré les mœurs, les lois et les Platons;
L’honneur n’est plus où nos maris le placent...
Promiscuitons!
Protecteur. Monsieur bien mis qui consent à mettre une fille dans ses meubles et à oublier tous les mois, dans le tiroir de l’un d’eux, quelques billets de banque destinés à l’entretien de cette fille—et de son amant de cœur.
Ces belles drôlesses... qui viennent de la rive droite de la Seine, du pays où les protecteurs fleurissent.
Prouesse. L’acte vénérien.
Ne faites point trop de prouesse.
Proverbes érotiques. En voici seulement quelques-uns des plus connus:
Le cas d’une fille est fait de chair de ciron, il démange toujours.
Le cas d’une femme est de terre de marais, on y enfonce jusqu’au ventre.
Un con bien ménagé, à Paris surtout, vaut mieux que deux métairies.
Au soir ne au matin
Ne sera sans merde.
Une femme ira plus pour un coup de vit qu’un âne pour dix coups de bâton.
Les femmes sont anges à l’église, diables en la maison, singes au lit.
Toute belle femme s’étant essayée au jeu d’amour ne le désapprend jamais.
Qu’on connaît femme à la cornette
S’elle aime d’amour le déduet.
Plus vous couvrirez une femme, plus il y pleuvra.
Et se montre en sale posture,
A tout homme fait à savoir
Que son con demande pâture.
Elle demande ailleurs soulas.
Le four est toujours chaud, mais la pâte n’est pas toujours levée.
Il vaut mieux dépuceler une garce que d’avoir les restes d’un roi.
Froides mains, chaudes amours.
Réchauffe aussi bien qu’un manchon.
L’oisiveté est mère de paillardise.
Et le cœur l’est du reste.
De femme honnête, on a bientôt le reste.
Provoquer les passants. Les inviter à monter tirer un coup.
A minois séduisant,
D’une œillade discrète
Provoquait le passant.
Prunes de monsieur. Les testicules, dont les femmes sont si friandes, à cause de l’excellente eau de noyau qui en sort.
Les prunes de monsieur m’ont plu,
On doit excuser une femme
Que tenta le fruit défendu.
Prussien (Un). Un cul.
On dit: Cheminer à la prussienne, pour foutre en cul.
A la barrièr’ d’Enfer
Rencontra z’un Prussien
Qui lui montra le sien.
Puceau. Adolescent qui n’a encore connu que la veuve Poignet.
Pucelage. Fardeau pesant dont toute jeune fille qui aspire à devenir femme se débarrasse volontiers—tout en faisant sa Sophie—en faveur de la première pine qui passe, la tête haute, le cou tendu.
Le roi impatient et ne goûtant pas qu’un autre ait un pucelage qu’il payait.
C’est un grand bien.
On trouva l’heureux pucelage
Qui près du roi devait coucher.
Qui de pucelage a le nom.