Dictionnaire érotique moderne
Faire venir le foutre à la bouche. Mettre une femme ou un homme en appétit d’amour, en patinant l’une ou en polissonnant avec l’autre.
T’es bien monté... mâtin! Ça vous fait venir le foutre à la bouche.
Faire vit qui dure. Être avare de son sperme, ne le dépenser qu’à bon escient, avec sa propre femme ou avec celles des autres, mais sans furie, sans extravagance, en homme qui tient à jouir jusqu’aux confins extrêmes de l’âge mûr.
Et voulant fair’ vit qui dure,
Je me retrouve en posture,
Un’ chandelle où vous savez.
Faire voir la feuille à l’envers. Baiser une femme dans les bois, parce qu’étant sur le dos et levant les yeux au ciel elle ne peut apercevoir que le dessous des feuilles d’arbre.
Il la jette sur le gazon.
—Ne fais pas, dit-il, la sauvage,
Jouis de la belle saison...
Ne faut-il pas, dans le bel âge,
Voir un peu la feuille à l’envers?
Faire voir la lune. Montrer son cul.
Qu’on examine à l’œil nu.
Chaque soir, me dit ma brune,
Si tu veux être discret,
Je te ferai voir la lune
A dada sur mon bidet.
Faire zague, zague. Branler un homme.
Comtesse, empoigne-le par le milieu... Là! là!... à merveille! Promène ta main d’un bout à l’autre, et serre-le-moi fort, de peur qu’il n’échappe... Fais zague, zague... Ah!...
Faire zizi, panpan. Faire l’acte vénérien—si plein d’onomatopées.
Avec deux mots fit sa conquête;
En les prononçant, le rusé
Brandillait la queue et la tête.
Voici les deux mots du serpent:
Zizi, panpan.
Fait (Le). L’acte vénérien.
Trouva sa femme sur le fait.
Qui, les ayant pris sur le fait,
Vendiqua son bien de couchette.
Faraud. Amant de cœur, maquereau.
Que c’est une femme effrontée
Qui fit assassiner son homme
Par son faraud...
dit l’auteur de la chanson sur le supplice de la Lescombat.
Farceuse. Gourgandine, femme dont le métier est de faire des farces aux hommes, c’est-à-dire de prendre leur argent et leur queue, et de se foutre d’eux après en avoir été foutue.
Farcy (La). Nom d’une maîtresse de bordel très connue à Paris, et qui n’a dans son troupeau que de très belles putains.
La Farcy n’a pas de telles Vénus.
Farfadet. Nom qu’on donnait au XVIIIe siècle à une variété de maquereaux; témoin ce passage du Colporteur de Chevrier: «Croirait-on que quand ce guerluchon ne suffit pas, il est dupé lui-même par une troisième espèce appelée farfadet?» Voir Milord Pot-au-feu.
Farfouiller une femme. La baiser, ou quelquefois la peloter seulement.
Il était las de baiser, manier, fouiller et farfouiller.
Comme celle qui disait que Claude lui avait farfouillé dans son cul de devant.
Faux pas (Faire un). Badiner imprudemment avec un homme, et, au moment où l’on y pense le moins, glisser et tomber, le vagin entr’ouvert, sur sa pine en arrêt.
Ah! le juif en profite!
Comment me dérober des bras
De ce chien de lévite?
L’abbé, de grâce! holà! holà!
La chose est monstrueuse!
Ah! malgré moi, que sens-je là?
Je suis vertueuse!
Faveurs d’une femme (Obtenir les). Être reçu à cuisses ouvertes par elle.
Après cela, on peut bien juger que la dame ne fut pas longtemps sans donner ses dernières faveurs au cavalier.
Que vous avez la fureur d’être sage?
Et vos faveurs seront le seul partage
De l’étourdi qui ravit votre foi?
Naît de la dernière faveur.
Du seul devoir attendre les faveurs,
Qui de l’amour doivent être le gage.
Et favorise chaque nuit
Gnaton, en qui le sexe est à moitié détruit.
Je renonce à l’honneur
D’obtenir ses faveurs.
Favori. Amant, greluchon; maquereau, le mâle de toute sultane favorite.
Qu’ messieurs les favoris,
Y sont pris.
Féminiser. Oter la virginité.
Féminiser ces onze mille vierges,
Pour qui Cologne a brûlé tant de cierges.
Femme chaste. Le merle blanc du sexe féminin. Casta, quia nemo rogavit, parbleu!
Femme chaude. Femme ayant les foies chauds, femme qui aime l’homme et jouit avec lui, quel qu’il soit, goujat ou roi, homme de peine ou de lettres, pourvu qu’il soit bon fouteur.—Femme qui bande et voudrait être baisée. Cela se dit, à propos du sexe auquel nous devons le jour—et la vérole,—comme à propos des chiennes, auxquelles nous devons des puces, avec cette différence, cependant,—toute en faveur de la race canine,—que les chiennes, une fois qu’elles ne sont plus en chaleur, ne se laissent plus grimper par les mâles, et que les femmes se font baiser en toute saison.
Femme étroite. Femme dont le vagin a l’étroitesse convenable et désirable pour retenir prisonnier le membre viril qui s’y est aventuré, jusqu’à ce qu’il s’avoue vaincu.
Qui fait toujours trouver large la plus étroite.
Femme facile. Femme qui accueille volontiers les propositions libertines des hommes.
Femme froide. Qui, en apparence, n’éprouve pas de plaisir dans la conjonction amoureuse et fait jouir les hommes sans paraître jouir elle-même.
Mais comme elle est naturellement froide, apparemment que le jeune seigneur n’y trouva pas son compte, car Mme Copen ne le revit plus.
Femme galante. Femme dont le métier est de faire jouir les hommes—qui en ont les moyens.
Femme honnête. Femme mariée,—selon toutes les femmes mariées.
Aujourd’hui, le fait est certain,
N’a plus que six fois la vérole,
Je ne veux plus être catin.
Enfin, dis-moi, veux-tu,
Pour dev’nir femme honnête,
Épouser un cocu?
Encore un coup d’cu, Jeannette!
Femme inconséquente. Façon polie de dire qu’elle est putain.
Lorsque, dans le monde, une jeune dame n’a pas très bien su étendre le voile par lequel une femme honnête couvre sa conduite, là où nos aïeux auraient rudement tout expliqué par un seul mot, vous, comme une foule de belles dames à réticences, vous vous contentez de dire:—Ah! oui, elle est fort aimable, mais...—Mais quoi?—Mais elle est souvent bien inconséquente.
Femme laborieuse. Femme qui ne refuse jamais de conduire un miché au bonheur.
Ah! monsieur, me dit cet homme avec des larmes d’admiration dans la voix, à quelque heure de la nuit qu’on frappe, si nous sommes couchés, elle se lève sans rechigner, va ouvrir au monsieur, reste avec lui le temps qu’il faut et remonte se coucher jusqu’à ce qu’un nouveau coup de sonnette la fasse relever et redescendre: c’est une femme bien laborieuse!
Femme large. Femme dont le vagin est d’une laxité à faire croire au membre imprudent qui s’y aventure qu’il entre dans une motte de beurre.—Voir Femme étroite.
Femme lascive. Qui possède, dans ses regards, dans ses gestes, dans ses mouvements, dans ses paroles, l’art d’allumer les désirs des hommes.—On dit aussi, mais moins fréquemment, Homme lascif, parce que la lasciveté est l’apanage spécial de la femme.
Si ces jeunes gens s’offrent à vous, ne les refusez pas: ils sont si beaux, si vifs et si lascifs.
Femme légère comme chausson. Extrêmement putain.—L’expression, très spirituelle et décente, a été employée pour la première fois par M. Aurélien Scholl dans un de ses échos du Figaro.
Femme lubrique. Savante en l’art d’aimer—et de faire jouir les hommes.
Voici ce qu’il y avait: Minois de fantaisie; joli corps, créature lubrique.
Femmelette. Femme chétive, douillette, délicate, qui a des goûts futiles, etc...!
Qu’un vit fait passer au carmin...
Femme sage. Femme honnête, selon toutes les femmes mariées—qui sont plus ou moins sages.
Fraîche, ayant des couleurs
Et des mœurs;
Elle était sage-femme
Et femme sage autant
Qu’à présent
On l’est, Dieu merci!...
Fendasse. La nature de la femme—à soldats.
Rien n’échappait à son vit furieux.
Fente. La nature de la femme, destinée à être fendue.
Rien ne fut soustrait à mes regards... Lucette, couchée sur lui, les fesses en l’air, les jambes écartées, me laissait apercevoir toute l’ouverture de sa fente, entre deux petites éminences grasses et rebondies.
Désireraient à leur réveil
Qu’un tel que moi leur fît de rente
Un bon vit pour boucher leur fente.
D’avoir bouché votre fente.
D’avoir vu la fente
De la comtesse d’Alaïs.
Ferme de rognons (Être). Être solide au combat amoureux; faire durer longtemps l’affaire, comme l’Ascylte du Satyricon, dont le membre était si bien bâti.
Fesses (Les). Les deux hémisphères qui jouent un si grand rôle dans la comédie à deux personnages intitulée: La Fouterie. Ce sont les tétons du derrière, comme les tétons sont les fesses du devant.
Et puis me tournant par derrière, il contemplait tantôt mes épaules, tantôt mes deux fesses.
Dans un monceau de tétons et de fesses,
Vont se croiser, et derrière, et devant.
Fessier (Le). Le cul, qui porte des fesses comme le pommier des pommes.
Tu es si fraîche que tu as sans doute le corps fort beau, et surtout le fessier.
Et j’aperçus un fessier magnifique
Qu’il me semblait avoir vu quelque part.
Festoyer. Faire l’acte vénérien.
Il s’efforçait de trouver manière de la festoyer, comme il avait fait avant que monseigneur fût son mari.
Plus d’un damné festoyait Proserpine.
Et s’ébattait, en festoyant sa mie.
Fête (la), fêter. Faire l’acte vénérien.
Que le galant recommence la fête.
Nom de Dieu!
Trois fois avant qu’ je n’ sorte.
Fêter la Saint-Priape. Faire l’acte vénérien, qui est faire une œuvre pie.
Solennisait la Saint-Priape.
Fétu. Le membre viril.
Feu au cul (Avoir le). Être ardent aux exercices vénériens.
C’est plus d’un coup par heure; il avait donc le feu au cul!
Feu de paille. Fouterie de pauvre ou de poète, qui commence en flambant de façon à faire espérer vingt coups, et qui s’éteint net après le premier.
Fiasco. Insuccès amoureux.—Faire fiasco. Ne pas pouvoir bander au moment où il le faut.
Fignard. Le cul (inusité).
Pencha son front rêveur; puis, avec un sourire,
Lui foutit sa botte au fignard.
Figue. La nature de la femme, qui est de la nature de ce fruit, un peu plissée, un peu molle,—et savoureuse comme lui.—Les Italiens ne jurent que par là: Per la fica! disent-ils.
Et ne va pas durant la nuit
Du voisin grignotter la figue.
Fille. Mot injurieux pour désigner une femme qui fait métier et marchandise de l’amour.
Le mot fille signifie, ad libitum, ce qu’il y a de plus pur, ce qu’il y a de plus doux, ce qu’il y a de plus bas, ce qu’il y a de plus vil dans le sexe féminin.—Il est sage et timide comme une fille.—Il aime tendrement sa fille.—En quittant l’auberge, il a donné quelque chose à la fille.—Il a eu l’imprudence de se montrer au spectacle avec une fille.
Et ne permettez pas qu’on en fasse mépris.
Le ramage des filles est cent fois préférable à l’argot des boursiers.
En fait d’amants,
Ruin’nt plus d’jeun’s gens
En quinze jours, qu’une fille en douze ans.
Fille à parties. «Prostituée en carte ou isolée, mais avec plus de formes. Si elle se fait suivre par sa tournure élégante ou par un coup d’œil furtif, on la voit suivant son chemin, les yeux baissés, le maintien modeste: rien ne décèle sa vie déréglée. Elle s’arrête à la porte d’une maison ordinairement de belle apparence; là, elle attend son monsieur, elle s’explique ouvertement avec lui; et, s’il entre dans ses vues, il est introduit dans un appartement élégant ou même riche, où l’on ne rencontre ordinairement que la dame de la maison.»
Fille d’amour. Fille de bordel, qui fait de l’amour un métier et de son cul une marchandise.
Numéroter les fill’s d’amour.
Fille de joie. Femme qui exerce un triste métier, celui qui consiste à être à la disposition du premier venu.
Il fut enfin la proie.
Le major l’avait fait mener au refuge où on enferme les filles de joie.
Fille de marbre, fille de plâtre. Fille galante, dont le cœur est plus dur que les tétons.
C’est à Paris que les filles de marbre apprennent péniblement le métier qui les fait riches en une heure.
Fille publique. Femme qui livre son corps au premier passant venu, moyennant un salaire qui varie suivant les quartiers dans lesquels elle exerce.
La première ordonnance concernait les filles publiques et imposait à ces malheureuses des heures de sortie et d’autres mesures que la décence publique réclamait depuis longtemps.
Vous seule auriez eu part aux faveurs de mon vit.
Fille soumise. Fille ou femme à laquelle la préfecture de police impose une carte, dans l’intérêt de la santé publique—que compromettent tant les coureuses insoumises.
Flageolet. Le membre viril, dont les femmes savent si bien jouer et jouir, et dont elles se gardent bien de boucher la patte d’où sort cette précieuse musique qui leur chatouille si agréablement le vagin.
Mais elle est foll’ du flageolet
Et veut que chaqu’ jour de la s’maine
Je fredonne au moins un couplet.
Voyant votre sein rondelet,
Jouer dessus de l’épinette
Et au-dessous du flageolet.
Du flageolet que voilà.
Fleur. Pucelage,—que la femme est censée donner à son époux la première nuit des noces.
Je suis maître de la fleur
Qui pour moi seul est éclose,
Je suppose,
Je suppose,
Irma, je suppose.
Et ne regrettez plus la plus belle des fleurs;
Si ne la garder pas, c’est faire une folie,
On goûte en la perdant mille et mille douceurs.
Te laisser vierge, c’est te faire sentir de la façon la plus cruelle que ta fleur ne vaut pas la peine qu’on se donnerait pour la cueillir.
Mais pour l’avoir perdue, il ne faut pas se pendre.
Cette fleur, qui avait été réservée pour le beau prince de Massa-Carrera, me fut ravie par le capitaine corsaire.
Qu’amour, diligent moissonneur,
Sait recueillir avant la fête
Que le tardif hymen s’apprête.
Fleur d’oranger. Fleurs blanches qu’une fille porte sur la tête le jour de son mariage, pour dire à tout le monde: Je n’ai pas encore été baisée; j’ai toujours gardé ma fleur et mon fruit... défendu.—Laissons passer et disons avec Commerson:
Le bouquet de fleurs d’oranger est le cynisme de la vertu.
Fleurettes. Petites fleurs du langage amoureux, douceurs que les galants débitent aux jeunes personnes qui y prêtent volontiers l’oreille,—faute de prêter autre chose à quelque chose de mieux. On dit aussi: Conter fleurettes, pour: parler d’amour.
Je ne cessais de me retracer mon gentil Belval, allant au fait, et commençant par où les autres me semblaient ne devoir finir d’un siècle. Aussi, leurs fleurettes n’étaient-elles honorées d’aucune attention.
Ils m’offraient pour me plaire
Des fleurettes au lieu d’écus,
Je les envoyai faire... vois-tu...
Fleur du mal. Tribade—qui se fait respirer par une autre femme, qu’elle respire à son tour.—L’expression date de 1856, époque de la publication du livre de poésies de M. Charles Baudelaire, dans lequel les gougnottes sont chantées sur le mode ionien.
Fleurons de Vénus. Accidents vénériens qui forment sur le front du malade une sorte d’auréole.
Comme un vase trop plein tu répands la vérole
Sur tout un peuple frémissant.
Fleurs blanches. Nom que, par corruption, on donne à un écoulement blanchâtre particulier aux femmes blondes, lymphatiques, chlorotiques, mal nourries,—parisiennes, en un mot. Mulierum vulvæ fluores, stillationes morbosæ, d’où, conséquemment, on devrait dire: flueurs blanches, du verbe latin fluere, couler.
Ses traits sont vifs, ses grâces franches,
Et les fleurs naissent sous ses pas;
Mais, hélas! ce sont des fleurs blanches.
Folichon, Folichonne, Folichonneuse, Folichonnette, Folichonner, Folichonnades, Folichonneries. Rieurs, bons vivants, folâtreries, gaillardises.
Qu’elle embrassait les cuisiniers.
Je fus épris comme un toqué d’une aimable folichonnette.
Cancane et me plaît mieux.
Rigolons et folichonnons.
M. M..., pour avoir lu des livres entachés de folichonnerie, copiera cent versets de la Bible.
Fondement (Le). Les parties sexuelles, dont le fondement n’est cependant qu’une partie.
Il faut garder son fondement
Propre, avec tout son fourniment,
Pour suivre les cours de l’école.
Fontaine. La nature de la femme, où s’abreuve l’humanité—altérée de jouissance.
Il fait rejaillir la fontaine
Qu’on voit tout le long, le long de la bedaine.
Nous fûmes aussitôt tous les trois près d’elle lui faire les caresses qu’elle montrait désirer; à peine avions-nous posé nos mains sur ses fesses, qu’après deux ou trois mouvements de reins, nous l’aperçûmes tourner de l’œil, et nous vîmes couler la fontaine du plaisir.
—On le dit aussi d’une femme qui a des flueurs ou un écoulement vénérien. De là le surnom d’une célèbre habituée de bals, Clara Fontaine:
Fontaine des amours.
Forcer la barricade. Déchirer la membrane de l’hymen d’une vierge en la dépucelant, la baïonnette en avant.
Il poussa et m’entr’ouvrit avec plus de facilité que devant, et fit tant à la fin, se remuant de cul et de tête, qu’il força la barricade.
Forcer une femme. La baiser malgré elle.
Je vous ai forcée, je vous ai violée; mais je n’ai pu faire autrement, et je vous en demande pardon.
Forêt humide (La). La motte de la femme, qu’arrosent si fréquemment la sueur, l’urine, les menstrues, le sperme, les ablutions, etc.
De gagner la forêt humide
Qui devant lui se présenta.
Fornicateur. Homme qui se plaît à commettre le doux péché de fornication.
Hardi fornicateur,
Et dont l’incontinence
S’attaque à l’honneur
De ma sœur.
Qui fornique et qui prie,
Allait passer sa vie
Dans un couvent lointain.
Notre grand’maman Ève elle-même n’a-t-elle pas commencé à mettre la fornication en honneur?
Se huche. Hélas! quel taon vous a piqué?
Serrant le cul, s’écria la commère;
Par là jamais nous n’avons forniqué.
Fouailler une femme. La baiser, se servir avec elle du fouet qui cingle si bien.
Elles savent donc qu’il y a des moines qui fouaillent.
La fille de taverne, dit Auguste Barbier,
Que pour l’homme hardi qui la bat et la fouaille
Depuis le soir jusqu’au matin.
Fouailleur. Coureur de filles, bordelier.—«Un T de plus dans ce mot, et on a son étymologie,» dit l’auteur des Excentricités du langage, M. Lorédan Larchey.
Fouetter un homme, afin d’amener l’érection de son membre.
On saisit le bouquet de verges à deux mains.
On fustige le vieux sur la chute des reins:
La douleur qu’il éprouve est quelquefois bien grande,
Mais il ne se plaint pas, il est heureux... il bande!
Fouler. Faire l’acte vénérien.
La pauvre fut assez foulée
Durant le temps qu’elle a vécu.
Four. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.
Avec sa pâte qui fut levée aussitôt que le four fut chaud.
Nous sommes à vostre service.
De travailler dans un four large.
Fourbir une femme. La baiser, frotter de la queue les parois de son vagin pour les dérouiller,—ce qui la rend non-seulement polie, mais très contente.
Comme s’il fallait que je lui donnasse du salaire pour avoir fourbi cette gaupe.
Qui l’occupait.
Fourgonner une femme. La baiser, en introduisant dans son petit foyer la pine en guise de poker.
Fournir sa carrière. Achever de jouir en baisant.
Tu aurais été ravie en extase en voyant seulement comme il se tourmentait sur moi dans le temps que nous achevions de fournir notre carrière.
Fourrager. Patiner une femme; essayer d’introduire son membre dans son aimable hiatus.
Eh bien! eh bien! où vas-tu comme ça?... Qu’est-ce que tu fourrages là-dedans?
Fourrer (Le). Introduire le membre viril dans la nature de la femme.
Je me le figure toujours tel que s’il me le fourrait dedans le con avec force et qu’il eût de la peine à entrer.
Fouterie. Action de foutre une femme, ou d’être foutue par un homme,—du verbe futuo, qui a la même signification.
Ceux-là qui sont bien fournis d’instruments à fouterie et qui sont propres à donner un plaisir partout.
Dans des vers fort beaux—que je n’ai pas lus;
Notre fouterie à peine commence,
Et déjà, mon cher, tu ne bandes plus!
Fouterie de pauvre. Pauvre fouterie; mauvais coup.
Fouteur. Homme qui satisfait les femmes, au lit ou en fiacre, à pied ou à cheval.
La nuit, dans son con souverain,
Enfonce—tirage illusoire!—
Ce grand godemichet d’airain!
Fussent-ils un peu plus à l’aise,
De prendre au con seul leurs ébats.
Je veux dire que tu es un crâne fouteur, que tu me chausses comme jamais en effet je n’ai été chaussée.
Fouteuse. Femme qui aime à être baisée, ou qui met son art à bien faire jouir les hommes qui la baisent.
Tu es une belle fouteuse, ma mie.
Mais on ne devient pas, il faut naître branleuse.
Ne désirent rien de petit.
Foutimasser. Baiser dans un grand con, avec un vit trop petit, ou ne pas assez bander: en somme, ne faire rien qui vaille.
Reste molasse,
Il foutimasse;
Quel bougre d’engin!
Fatigue, échauffe en vain un aimable sujet;
Sans cesse auprès de lui, le paillard foutimasse
Et sur ses nudités sa main passe et repasse.
Ne foutimacez plus les oreilles des dames.
Foutoir. Nom que les libertins donnent au boudoir, lieu où il ne s’agit pas de bouder, en effet, mais bien de foutre.—(V. Boudoir.)
Foutre (Le). Le sperme de l’homme et de la femme, la semence que celui-ci jette, à couillons rabattus, dans le champ de celle-là où poussent, au bout de neuf mois, des enfants mâles ou femelles.
Ensuite de cela, il me monte dessus, et en me faisant entrer son gros vit bandé au con, il me chevauche jusqu’à ce que son foutre me coule au fond de la matrice.
On mettrait une flotte à flot
Avec le foutre qu’on dépense
Tant que résonne son grelot.
Foutre. Interjection témoignant le mépris que l’on fait d’une chose.
Foutre de l’amant de Daphné...
Foutre. Le mot le plus énergique du langage érotique. Il signifie:
Jouir!—dépenser son sperme, n’importe de quelle façon,—en foutant.
Il y a fouteurs et fouteurs, comme il y a fagots et cotterets. Ainsi:
On fout à couillons rabattus, comme un Dieu, comme un roi, comme un prince,—ou comme un âne débâté.
On fout comme un daim, comme un épicier, comme un maçon, comme un pigeon.
On fout en main, en bouche, en aisselle, en con, en cul, en tétons, en cuisses.
On fout à la paresseuse, en levrette, à la florentine, à culs nus, à la dragonne, en cygne, etc.
On fout sa maîtresse, sa tante, sa cousine, sa femme, sa belle-sœur, sa belle-mère, sa bonne, sa portière, sa voisine, et—quelquefois son voisin.
Le vieillard fout sa bonne—un peu,
Et le pauvre fout—ce qu’il peut.
Foutre, comme verbe passif, signifie être perdu.
Elle exerce sur moi sa dernière rigueur.
Foutre, comme verbe réfléchi, signifie se moquer.
Va toujours ton train, je m’en fous.
Pourvu que mes couillons soient chauds,
Et que le poil de mon cul frise,
Je me fous du reste en repos.
Foutre à couillons rabattus. Avec énergie, comme toutes les femmes voudraient être foutues,—même, et surtout, celles qui ont le plus l’air de cracher sur le jus divin.
A double couillon rabattu,
Se lavent dans une terrine.
Foutre à la paresseuse. Baiser une femme le plus commodément possible; quelquefois, l’homme se met derrière la femme, laquelle replie un peu ses cuisses en avant. Plus généralement, ils se placent en face l’un de l’autre et la femme lève la cuisse et passe la jambe sur la hanche de son fouteur; les deux amants se trouvent alors collés l’un à l’autre depuis la poitrine jusqu’aux parties sexuelles, la pine dans le vagin: on pousse sans effort, et on jouit sans s’en apercevoir, en s’endormant même, si l’on est trop fatigué des coups précédemment tirés.
Et lente à décharger, fout à la paresseuse.
Foutre comme un âne débâté. Baiser avec énergie, sans se soucier d’autre chose que de bien jouir,—à la façon du héros de Lucius.
Vilains hypocrites... foutez comme des ânes débâtés; mais permettez-moi de dire foutre.
Foutre en aisselle. Décharger sous l’aisselle d’une femme au lieu de lui décharger dans le con: c’est aussi agréable pour l’homme—et moins dangereux pour la femme.
Un vit, qui bandait dur et fort,
S’avisa de foutre en aisselle;
Cet argument les mit d’accord.
Foutre en artilleur. Vous faites coucher la demoiselle sur le bord du lit, et debout devant elle, vous prenez ses jambes de chaque main, les écartez et les placez sur vos épaules, comme des leviers servant à manœuvrer une pièce de canon sur un affût. Vous fourrez votre écouvillon dans la gueule béante de son canon; il y entrera tout entier, et même un peu les testicules.
Foutre en con. Baiser bourgeoisement, comme baisaient Adam et Ève, les ignorants, bouche contre bouche et ventre contre ventre.
Je ne dis pas qu’on l’abandonne;
Eh! non, non, non!
Foutons en con!
Foutre en cuisses. Décharger entre les cuisses d’une femme qui ne tient pas à faire d’enfant, mais qui tient à faire plaisir à un homme.
Foutre en cul. Sodomiser.
Foutre en espalier. Posture usitée seulement chez les écoliers ou chez les gens de service qui se rencontrent dans des endroits sans meubles et veulent foutre cependant à la hâte et tant bien que mal en appuyant la femme contre un mur. Un brave évêque vit un jour son valet de chambre baiser une fille en espalier: «Imbécile, lui dit-il, tu ménages les matelas. Eh bien! c’est à ce beau métier que j’ai gagné la goutte.»
Foutre en levrette. Jouir d’une femme en se plaçant derrière elle, more canino, posture des plus estimées de la foutronomie, et l’une des plus agréables pour le fouteur. Soit à genoux, soit appuyée sur une fenêtre ou sur une table, soit couchée à plat ventre sur le lit ou sur le gazon, la femme vous présente ses fesses, vous pénétrez dans son con sans perdre un seul centimètre; vous vous y trouvez très serré et vous lui donnez quelques bons coups de cul. Malheureusement, cela vous fait jouir tout de suite, et l’opération ne dure pas assez longtemps au gré de la dame.
Quand on a sous son ventre un cul ferme et poli;
C’est pour faire un enfant une bonne recette
Qui fut, dit-on, donnée à Marie-Antoinette.
Qu’on la foute en levrette.
Foutre en main. Se faire branler.
Chez le bizarre genre humain:
On fout en con, en cul, en cuisses,
Au besoin même dans la main.
Foutre en tétons. Décharger sur la gorge d’une femme qui, au préalable, a ramené ses deux tétons vers le milieu de sa poitrine, de manière à presser, aussi doucement qu’avec les lèvres de son con, la pine qu’elle a mission de faire jouir. Cette façon d’aller au bonheur, comme toutes les autres artificielles, n’a de charmes que pour celui qui fout et non pour celle qui est foutue.
Un troisième en tétons...
Foutre par l’oreille. Faire répandre à quelqu’un les pleurs du désir, soit en lui lisant, soit en lui récitant des vers lubriques. L’expression est du poète Maynard.
Ils foutent les gens par l’oreille.
Foutue (Être bien ou mal). Bonheur, ou malheur.
Non, tu n’es que foutue, et tu l’es bien.
All’ tombe sur son cu,
Puis ell’ devint si tendre
Qu’ ça fut autant d’ foutu.
Fraise. Le bout des tétons d’une femme, à cause de sa couleur.
Fressure. Le siége des désirs amoureux, la nature de la femme.
Dame Luxure
Jà s’emparait.
Fricarelle (La). Le Lesbicus amor, qui tend de plus en plus à faire des ravages parmi les Parisiennes.
Poursuivant les Saphos à l’œil cave, au teint noir,
Ivre de fricarelle, et ne pouvant avoir
L’attouchement d’une tribade.
Fringuer, Fringasser une femme. La baiser.
Madame, si j’osasse.
Fringue, valet, hardiment;
Mon mary est à Rouen.
On fringue votre chambrière.
De qui le nom fameux s’appelle Sarprisi.
Fromage. Sperme de l’homme ou de la femme; caséum produit par les parties basses, ayant l’aspect du caséum produit par les parties hautes. D’où, à propos d’une fille qui s’est laissé dépuceler, l’expression proverbiale: laisser aller son chat au fromage.
Frotter le lard (Se). Faire l’acte copulatif, qui consiste en effet dans le frottement des chairs de ces deux cochons qui s’appellent deux amants.
Tu ne me l’es pas venu dire.
Un soir dans une taverne
Frottait Lise à la moderne,
C’est-à-dire par le cu.
Joyeusement se frottant leur lard.
Quand tu voudras, je frotterai ma coine contre ton lard.
Fureur d’amour. La voluptueuse démence que ressentent mutuellement un homme et une femme dans l’accouplement.
Fureur utérine.
Outre le terme de nymphomanie que nous adoptons pour exprimer cette maladie, on lui donne encore différentes dénominations. Moschio, médecin grec, l’appelle satyriasis, d’autres métromanie, d’autres érotomanie, qui signifie manie d’amour; mais tous ces noms étant arbitraires, nous nous en tiendrons à celui de nymphomanie, toutes les fois qu’il sera question de la fureur utérine.
Voir Nymphomanie.
Fuseau. Le vit, qui pour celles qui ont de l’haleine sert à enfiler.
Noir et tortu...
—Il est si gros, quelle folie!
A peine tient-il dans mes doigts;
Mon lin va se rompre vingt fois,
Ah! mon Dieu, que dira ma mère!
Elle est si sévère!
Finissez donc, mon cher Lucas,
De grâce, ne m’enfilez pas!
Gabahoter. Gamahucher une femme.
Je greluchonne alors aussi, sans hésiter.
Galant. Amant—d’une galanterie douteuse, souvent.
Et de la préférence
Les flatte en même temps.
Galanterie. Maladie vénérienne.
Sur la fin de la quatrième année, je m’aperçus que la supérieure m’avait communiqué ce qu’on appelle une galanterie.
De posséder si tôt de si charmants appas.
Je suis dans un état...
Auriez-vous attrapé quelque galanterie?
Galipoter le fondement. Besogner dans le derrière au lieu de besogner dans le devant, faire acte de bougre au lieu de faire acte d’honnête homme.
Galipoté le fondement,
J’ te préviens qu’ j’ai z’une avarie
Qui me rong’ tout le tour du gland.
Gamahuché (Être). Se dit de l’un comme de l’autre sexe, la langue étant à la disposition de tous les deux.
Gamahuché par l’aquilon.
Gamahucher le canal. Sucer un homme, aspirer la moelle qui coule dans son canal de l’urètre.
Nous pouvions, sans gêne et sans mal,
Nous gamahucher le canal.
Gamahucher une femme. La faire jouir en jouant de la langue dans son con, au lieu d’y jouer de la pine. Un métier de chien!
Par un vieux Cupidon était gamahuchée.
Gamin (Faire le). Quand une femme a bien fait la patte d’araignée, collé un joli bécot sur le bout du vit d’un homme, quand, enfin, elle a usé de toutes les gamineries capables de le faire bander, elle n’a plus qu’à s’enfourcher sur le glorieux priape façonné par elle,—pour elle.—Alors: Hue! dada!... notre gamin allant au trot, puis au galop: patatrot, patatrot!—comme s’il sautait sur les genoux de son grand-père,—se bourre le vagin à sa fantaisie, jusqu’à ce que plaisir s’ensuivant, le cavalier tombe épuisé sur sa monture.—C’est du nanan!—Voir le Tire-bouchon américain.
Gandin. Imbécile bien mis qui paie les filles pour qu’elles se moquent de lui avec leurs amants de cœur.
Il reste une consolation aux gandins qui grappillent dans les vignes amoureuses après ces maraudeurs de la première heure, c’est de se dire:
Portant des favoris découpés en jardins,
Faisaient assaut d’esprit avec des femmes rousses.
Gants. Ce qu’on donne aux femmes galantes comme supplément au prix convenu pour les baiser, qu’elles vous demandent avant de vous ouvrir leurs cuisses et qu’il est prudent de ne leur donner qu’après avoir joui—si elles vous ont fait jouir. Ce sont nos anciennes épingles, la drinkgeld des Flamands, le paraguantes des Espagnols et la buona mancia des Italiens—à propos de laquelle on pourrait dire, avec Rabelais, que ces sortes de femmes aiment mieux la manche que le bras.
Mais toujours quelque chose y cloche:
Dans leur bourse elles ont leurs gants,
Et leur corset est dans leur poche.
Employé dans un sens obscène pour désigner la virginité.
Elle fit toutes les grimaces que ses parents lui avaient dit de faire, pour lui faire croire qu’il en avait eu les gants.
Je puis donc m’attendre, dit Potiron, que si j’épouse cette demoiselle, je n’en aurai pas les gants.
Ganymède. Ce que l’on nommait anciennement un giton et que les Parisiens appellent une tante.
Garce. Mot qui, dans le vieux langage, a signifié fille pucelle, et qui, dans le langage moderne, signifie—tout le contraire.
User des droits de vierges bien famées.
Mon vit est crânement drissé.
Garde nationale (Être de la). Avoir des habitudes pédérastiques.
Il s’approche, je crois qu’il en veut à ma montre que je m’empresse de préserver; il s’approche davantage, avance sournoisement la main vers l’objet chéri des dames: je vis qu’il était de la garde nationale, et alors...
Gars à poil. Homme qui a des couilles au cul et passe pour un rude jouteur.
... Mon aîné?... c’est un gars à poil, et qui vous a une vraie pine de famille. Il foutra votre femme, vos deux filles, et vous enculera par-dessus le marché, histoire de dire qu’il a mis un pied chez vous.
Gaupe. Fille légère—comme chausson.
Gazon de la femme. Les poils de sa motte.
Mais un con refrogné, dont l’ouverture ronde
Assise est platement et sans aucun gazon.
Comme des marbres de Paros,
Fauchent sur les beaux corps sans voiles
Le gazon où s’assied Eros.
Gendarme. Concubine ou femme légitime qui, toujours pendue au bras de son homme, ou sur ses talons, le suit partout—et quand même.
Géniteur. Homme qui ne peut baiser une femme sans lui faire un enfant,—genitor.
Génitoires. Les couilles, qui contiennent la liqueur de la génération.
Mes doigts, légèrement promenés sur les fesses, les cuisses et les génitoires de l’Adonis, paraissaient lui faire grand plaisir.—Oh! oui, comme cela, chatouille, mon petit ange, chatouille-les bien!...
Et le montrait, voyant tout chacun ses génitoires.
Sachant des siens la trahison,
Voulut, pour en tirer raison,
Qu’on leur coupât les génitoires.
Gentille (Être bien). Bien arranger un homme, le faire jouir à gogo.
Joli garçon, viens avec moi, tu ne t’en repentiras pas... je serai bien gentille...
Gentille au dodo (Être bien). Promesse que vous fait une fille en vous raccrochant; cela consiste à vous faire jouir comme jamais vous n’avez joui avec aucune femme, soit en vous suçant, soit en vous branlant, soit en se laissant enculer par vous, soit en vous faisant postillon pendant que vous la foutez,—et tout cela pour arriver à vous faire tirer un pauvre petit coup de deux liards qui ne vous remue pas autant que le premier baiser de votre première bonne amie.
Giberne. Le fessier d’une femme, qui est, si on le veut, une boîte à cartouches. Allusion à la place ordinaire de la giberne.
Elle a une crâne giberne, ton adorée, faut lui rendre justice. Tout est-il à elle, dis?
Gibier d’amour. Jolie fille que l’on chasse—pour mieux la tenir et la posséder.
Par moi fut prise au collet.
Gibier de bordel. Petite drôlesse qui fréquente avec les polissons de son âge, en attendant que les vieux polissons fréquentent avec elle,—ce qui la conduira fatalement au bordel.
Gibier de Saint-Lazare. Fille publique, qui mérite toujours, peu ou prou, d’aller passer quelques jours ou quelques mois dans cette prison.
Gigolette. Drôlesse de quinze à seize ans qui débute dans la vie en même temps que dans le vice et qui est du bois—pourri—dont on fait les putains.
La gigolette est une adolescente, une muliéricule... qui tient le milieu entre la grisette et la gandine,—moitié ouvrière et moitié fille.
Gigolo. Le mâle de la gigolette—comme le pierrot est celui de pierrette, comme le maquereau celui de la maquerelle.
Le gigolo est un adolescent, un petit homme... qui tient le milieu entre Chérubin et don Juan,—moitié nigaud et moitié greluchon.
Gigots sans manche. Les cuisses et les fesses d’une femme, qui n’ont de manche que le vit que l’on peut y mettre.
Gigotter. Remuer, saccader, osciller et jouer des reins; danser la gigue sur les reins, ayant un homme entre les cuisses.—Dans un autre cas, on dit gigotter, pour manger du gigot. D’où cette facétie:
J’aime le lapin; ma femme préfère le gigot. Or, quand nous dînons dehors, chacun son goût: je prends mon plat de chat, mon lapin, et elle son gigot.—Quand je lapine, ma femme gigotte.
Gimblette (Faire la). Se donner mutuellement des douceurs, entre pensionnaires:—se masturber.—Dans le tableau de Frago, c’est une jeune fille qui se fait lécher le con par un chien qu’elle attire avec une gimblette (petite pâtisserie appelée ainsi).
Giton. Fils d’Hermès et d’Aphrodite, d’après M. de Chompré—qui avait lu le Satyricon de Pétrone; nom du jeune homme qui est devenu celui de tous les jeunes hommes—du même sexe que celui qui servait aux plaisirs d’Ascylte et d’Encolpe.
Du goût qui l’attache,
De son giton prudemment
Je prends quelquefois la tâche,
Quoiqu’il soit bien dur au con
Qu’on foute son compagnon
Jusque sous sa moustache!
Glaire. Sperme qui sort du membre viril, et qui ressemble, en effet, à une spermosité crachée par le trou de la pine.—On dit aussi: Pousser son glaire, pour introduire son membre dans la nature de la femme.
Gland. La partie supérieure du membre viril,—ainsi nommée à cause de son exacte ressemblance avec le fruit du chêne et du hêtre. On prend souvent cette partie du membre pour le membre lui-même.
Flotte son téton ravagé.
Globes (Les). Les tétons, sur lesquels les lèvres voyagent sans se lasser;—quelquefois les fesses ou les testicules.
Dans un affreux corset qui l’aurait déformée,
Montrant à découvert ses deux globes polis,
Se tenait d’elle-même et sans faire aucuns plis.
Qu’on aurait pris pour ceux du tendre Amour.
Pour fortifier le mystère,
Donnent le contrepoids aux coups,
Et rendent le jeu moins austère.
Gober le merlan. Sucer un homme jusqu’à l’éjaculation inclusivement, et boire le sperme qui sort de son membre frémissant,—par allusion au merlan roulé dans la farine et à sa forme allongée.
Gober un homme. Avoir envie de coucher avec lui.
Mon cher Arthur, Emma te gobe.
Godemichet. Phallus de cuir ou de velours avec ou sans ressorts, que les femmes libertines ou pusillanimes substituent au véritable phallus de chair et d’os que la prévoyante nature nous a soudé à tous au bas du ventre pour nous reproduire, et surtout pour jouir.—Ce mot vient du latin: Gaude mihi, fais-moi plaisir. Cet engin, aussi singulier qu’ingénieux,—le rival sérieux de l’homme, dont la vigueur est malheureusement limitée,—cet engin est en usage depuis que le monde est monde, c’est-à-dire livré à la corruption. Les dames romaines s’en servaient bien avant les dames françaises, comme l’indique le Satyricon, où l’on voit le pauvre Encolpe-Polyænos étrangement arrangé par Œnethée, la vieille prêtresse.—Une autre preuve, c’est le passage suivant de l’Escole des Filles, où Suzanne la délurée dit à Fanchon, à peine déniaisée par son ami Robinet:
J’ai leu dans un livre l’histoire d’une fille de roy, qui se servoit d’une plaisante invention, au défaut du véritable masle. Elle avoit une statue d’homme de bronze, peinte en couleur de chair et fournie d’un puissant engin d’une matière moins dure que le reste. Cest engin estoit droit et creux, il avoit la teste rouge et un petit trou par le bout, avec deux pendants en forme de couillons, le tout imité au naturel. Et quand la fille avoit l’imagination eschauffée de la présence de ce corps, elle s’approchoit de cest engin, qu’elle se fourroit dedans le con, elle empoignoit les fesses de cette statue et les trémoussoit vers elle; et quand ce venoit à descharger elle tournoit un certain ressort qui luy sortoit derrière les fesses, et la statue jettoit incontinent par l’engin une certaine liqueur chaude et espaisse, blanche comme bouillie, dans le con de la fille, dont elle estoit arrosée et satisfaite pour le coup.
Les anciens écrivains gaillards avaient donc raison d’écrire gaudemichi—qui se rapproche plus, étymologiquement, de gaude mihi que godemichet.
L’une se trouva saisie et accommodée d’un gros godemichet entre les jambes, si gentiment attaché avec de petites bandelettes autour du corps, qu’il semblait un membre naturel.
Qu’un seul godemichi, c’est tout mon héritage.
Pour un godemichet quitte son chapelet.
Godiche (Être ou n’être pas). Se laisser ou ne pas se laisser facilement duper par les femmes, ces éternelles monteuses de coups.
Ça me rappellera... le temps où j’étais si godiche avec le sexe, où les femmes m’allumaient si facilement.
Godiller ou Gaudiller. Jouir en baisant.—Cette expression a passé du dictionnaire des matelots dans celui des Parisiens, gens amphibies, moitié canotiers et moitié l’autre chose. Godiller, pour un homme de mer, c’est se servir d’un aviron appelé godille ou goudille, qui, placé dans une entaille arrondie sur l’arrière d’une embarcation, lui sert à la diriger.
Du fleuve au roi cornu,
Godiller ferme et dru,
Et cramper dans le cul
De ma blonde.
Godiller (Faire). Faire jouir une femme ou un homme.—Éprouver un accès de priapisme; bander.
Je veux qu’on me paie pour me faire godiller, moi!
Gogotte. Le membre viril, lorsqu’il manque de virilité; vit d’enfant.
Vous en viendrez à pisser dans vos bottes.
Gonfler (Faire) son andouille. Se masturber.
Ça m’gargouille,
Ça fait gonfler mon andouille.
Gonzesse. Fille ou femme de mœurs beaucoup trop légères; fille publique même.
Allumer tous les soirs la chandelle de l’hyménée en faveur d’un tas de gonzesses...
Qui loge’ à la Patt’ de Chat.
Gorge (Avoir de la). Posséder de plantureux tétons,—la seule richesse dont les femmes soient fières: c’est comme si elles avaient pignon sur rue.
Dis donc, a-t-elle autant de gorge que moi, ta madame?
Je suis sûre qu’elle ne se tient pas comme la mienne, sa gorge.
Son corps tout du long étendu,
L’on jugeait qu’elle avait perdu
Sa pudeur et sa retenue.
Mon con est boisé comme l’est Meudon,
Afin de cacher l’autel du mystère
Où l’on officie en toute saison.
Gothon. Abréviation de Margoton, qui signifie fille de mauvaise vie.
Gouapeuse. Petite drôlesse qui préfère la rue à l’atelier, le vagabondage au travail, et qui s’amuse avec les quéquettes des polissons de son âge en attendant l’occasion d’amuser les pines des messieurs plus âgés.
Gouffre secret. Grand et vieux con.—Engouffrez-vous, messieurs, voilà l’ plaisir!
Ces femmes aident autant qu’elles peuvent à la méprise par les toilettes préparatoires: ... elles compriment leurs tétons mollasses et pendants, elles réparent par des lotions astringentes les hiatus trop énormes de leurs gouffres secrets.
Gougnotte. «Fille ou femme qui abuse des personnes de son sexe», dit M. Francisque Michel—qui, par pudeur, manque de clarté; la gougnotte est une fille qui ne jouit qu’avec les filles, qu’elle gamahuche ou qui la branlent; une gougnotte préfère Sapho à Phaon, le clitoris de sa voisine à la pine de son voisin.
Gouine. Nom qu’on donne à toute fille ou femme de mœurs trop légères, et que le Pornographe fait venir de l’anglais queen, reine—de l’immoralité; mais qui vient plutôt de Nelly Gwinn, célèbre actrice anglaise qui avait commencé par être bouquetière, et qui, d’amant en amant, est devenue la maîtresse favorite de Charles II.
Goujon. Le membre viril,—qui frétille dans le con de la femme comme poisson dans l’eau.
Et mettez-le dans la fontaine
Qu’on voit tout le long, le long de la bedaine.
Goupillon (Le). Le membre viril—avec lequel on asperge de sperme les femmes, heureuses d’être ainsi aspergées.
Vous prîtes votre goupillon,
Et le tenant droit comme un cierge,
Il semblait que le cotillon
Vous donnât certain aiguillon.
Gourdes (Les). Les testicules, dans lesquels il y a une provision du cordial qui réchauffe les femmes malades de langueur.
Le marchand de coco: des gourdes; les grisettes:
Des machines...
Gourgandine. Fille ou femme qui se laisse baiser par le premier homme venu, militaire ou pékin, gros ou petit, riche ou pauvre, qui lui offre un dîner, une robe, ou seulement un verre de jaune.
Toujours il a eu le même public mâle et femelle, les mêmes faubouriens et les mêmes faubouriennes, les mêmes voyous et les mêmes petites gourgandines.
Gourgandiner. Hanter les mauvais lieux et les drôlesses qui les habitent.
Gourmande. Femme trop portée sur la queue, et difficile à satisfaire à cause de cela.
Goûter les plaisirs, les ébats, les joies, etc. Baiser, ce qui est la félicité suprême.
Le doux plaisir de la chair?
Qu’importe, pourvu qu’on foute?
Cela vous paraît-il clair?
Ne voulez-vous pas bien vous marier un jour
Pour goûter les ébats du petit dieu d’amour.
Quand elle eut commencé à goûter un peu les joies de ce monde, elle sentit que son mari ne la faisait que mettre en appétit.
Goût particulier. La pédérastie ou le gougnottisme, selon le sexe; ainsi nommé parce que c’est un goût presque général chez les filles galantes de Paris.
Ce goût, déjà trop répandu;
C’est bon pour amuser l’entr’acte
Quand le grand acteur est rendu.
Goût pour quelqu’un (Avoir du). Avoir envie de coucher avec telle femme plutôt qu’avec telle autre lorsqu’on est homme, ou avec tel homme plutôt qu’avec tel autre lorsqu’on est femme.
Elle en tombera à la renverse si elle a autant de goût pour moi que vous le dites.
Non, l’on dit: j’ai du goût pour vous.
Goûts contre nature (Avoir des). Être pédéraste, si l’on est homme,—ou gougnotte, si l’on est femme.
On ne le lui met plus!... On le lui a donc déjà mis! L’homme que j’ai honoré de mes faveurs aurait donc des goûts contre nature?
Goûts lubriques (Avoir des). Être très corrompu en amour.
Dont le récit fait dresser les cheveux;
De dédaigner les amours platoniques
Et de boucher des trous incestueux.
Goutte. Employé dans un sens obscène pour désigner le sperme.
De quelque gros vit rabouté,
Mais je veux qu’un goujat la foute
Avec un concombre pelé.
Goutte militaire. Sécrétion gonorrhéique qui vient chaque matin au bout du membre viril qui a été à la guerre amoureuse et qui y a été blessé—sans daigner se guérir.
Graisser le vagin (Se). Se faire baiser, s’oindre le con de sperme.
Et qui devait n’arriver que demain;
Elle venait consoler mon veuvage,
Et pour cela se graissait le vagin.
Graisser sa punaise. Baiser sa maîtresse.
Je lui en veux: il a graissé ma punaise.
Grandes lèvres. Orifice du vagin de la femme; tentacules s’emparant de tout priape qui vient regarder à l’entrée et ne le rendant à la liberté qu’après en avoir exprimé toute la moelle.
Grande confrérie. Celle des cocus, qui est, en effet, la plus nombreuse.
Le grand-prêtre lui dit: Mon vieux,
Te voilà de la confrérie
Des époux et des... bienheureux!
Que près du lit de ta poulette
Vienne un ange avec un moineau...
Et qu’il lui mette, mette, mette,
Mette le doigt dans cet anneau.
Grand jeu (Le). Toutes les polissonneries qui sont la ressource des filles savantes pour faire jouir les débauchés usés.
J’veux que mes cinq sens soient satisfaits: c’est c’que j’appelle le grand jeu, moi! Le toucher? tu m’as branlé. L’odorat? tu m’as fait une langue à l’absinthe. La vue? j’ai contemplé ces ordures, et toi. Il ne me manque plus que les satisfactions de l’ouïe et du goût.
Grange (la). Le con.
Me dit: Robinet
Ma grange est bien nette,
Mets-y ton boquet.
Gratte-cul. Femme qui n’est plus bonne au service amoureux.
Change en gratt’-cul la rose la plus belle.
Gratter dans la main. Déclaration muette. Sorte de pantomime, qui se joue discrètement dans le monde des filles.—Qu’un homme désire une femme ou... vice-versa, il lui suffit, profitant de la poignée de main d’adieu, de gratter légèrement du médium la paume de la main qu’il presse. Si la réponse a lieu de la même manière, l’affaire est dans le sac,—demande et réponse affranchie.
Gratter son devant. Se masturber.
Si j’eusse pensé que ma fille eût été si vite en besogne, je lui eusse laissé gratter son devant jusqu’à l’âge de vingt-quatre ans.
Gravelures. Obscénités dites ou chantées, comme il s’en dit et chante—principalement dans les réunions bourgeoises, chez les gens honnêtes, devant les grands parents et les petites filles.
C’n’est point, sur notre honneur,
Par pudeur.
Gravonner. Patiner les testicules de l’homme pendant qu’il baise.
Afin que la femme pût lui toucher, mettre la main dessus, gravonner pendant le temps de la conjonction.
Greffer un tendron. Prendre une jeune fille pour un arbre, la grimper et lui faire un enfant.
D’une main légère et douce
Je lui donne une façon;
Souvent je plante et je sème,
Mais, mon plaisir est extrême,
Lorsque je greffe un tendron.
Greluchon. Homme qui tient le milieu entre l’amant de cœur et le monsieur, entre celui qui paie et celui qui est payé.
Greluchonner. Synonyme de Paillassonner. Appliqué à un homme, signifierait: faire le greluchon.—Ce verbe s’applique plus logiquement à une femme galante, qui, lorsqu’elle ne travaille pas avec le miché sérieux, s’amuse avec un ami: elle greluchonne.
Grigou. Signifiait autrefois: lépreux, vieux grec.—Aujourd’hui, ce mot veut dire: époux vieux, laid, avare et jaloux:—Othello et Bertholo réunis.
Femme d’un vieux grigou,
Toujours fermant porte et verrou.
Quand il allait en ville,
Pour plus de sûreté,
Il emportait la clé.
Grimper. Baiser une femme, monter sur la cavale qui doit conduire au bonheur.
Nymphes, sirènes et tritons.
Tu t’es laissé grimper avant que... j’t’aie donné tes gants.
Grimpent les femmes des voisins,
Et, de Priape heureux apôtres,
Vendangent leurs divins raisins.
Grivois. Libertin en paroles ou en actions; peloteur et, conséquemment, fouteur.
Mon grivois ne voit pas plus tôt un cotillon mettre un pied dans sa chambre que, s’élançant par la ligne droite et franchissant la table, il me joint, me saisit avant que j’aie le temps d’ouvrir la bouche.
Gros lot (Avoir, donner ou gagner le). Avoir, donner la vérole,—le plus gros lot qu’on puisse gagner à la loterie de l’amour.
Gros numéro. Bordel.
Grue. Fille entretenue, parce que les filles de cette espèce sont souvent plus bêtes que belles—ce qui fait qu’on ne s’explique pas les folies que les gandins font pour elles.
Dans certains théâtres, on voit de jeunes aspirantes qui se font des yeux jusqu’aux oreilles et des veines d’azur du corset jusqu’aux tempes; ce ne sont pas des femmes, ce sont des pastels; cette première catégorie de grues s’appelle les maquillées.
Guenilles (Les). Les testicules de l’homme, que dédaignent les femmes—qui ne peuvent plus s’en servir.
Guenippe. Femme de mauvaise vie; guenon.
Et Lise, et toute autre guenippe.
Prenez vos plus belles nippes,
Sans vos attiffets laisser...
Et vous faites enchâsser.
Guenon. Femme de mauvaise vie, qui se trousse et écarte les jambes au profit du premier orang-outang venu.
Le temps où les femmes m’allumaient si facilement que la première guenon venue qui me mettait la main dessus me f’sait faire bâton pendant quinze jours.
Guenuche. Variété de guenon.
Mal faite comme une guenuche,
Éloquente comme un Gascon, etc.
Gueuse. Femme de mœurs beaucoup trop légères, qui n’est pas la femelle du gueux,—au contraire.
Une gueuse m’aborda.
Guigner les vits. Porter souvent ses regards à l’endroit du pantalon où se trahit le mieux le sexe de l’homme et par lequel on sait ainsi ce qu’il pense—des femmes présentes.
Des yeux de faunesse, émerillonnés,
Qui guignent les vits au fond des culottes
Et des pantalons les mieux boutonnés.
Guignes. Les testicules—à cause de leur forme.
Ma cousine... empoigne-le bien fort... Tu sais si bien frotter, frotte-moi de l’autre main mes guignes.
Guigui. Le membre viril.
Ah! petit coquin! tu t’en vas... tu me quittes... ta pauvre guigui n’a ni force ni vertu.
Guiguitte. Priape enfant.
Guilledou. Vieux mot hors d’usage signifiant un mauvais lieu.
Puisque tu cours le guilledou.
Du bons sens et de la sagesse,
Courait partout le guilledou.
Habitavit (L’). Le pantalon, dans lequel habite le vit.
Harponner une femme. La baiser militairement, sans s’arrêter aux bagatelles de la porte, pelotage, langues fourrées, branlage du bouton, etc.,—comme fait un pandour qui viole une béguine.—On dit aussi: Se harponner.
Ma gorge, par exemple, tu n’as pas eu le loisir d’y faire attention: nous venons de nous harponner si brusquement.
Haute-Bicherie (La). Les plus élégantes et les plus coureuses Parisiennes, reines d’un jour—et surtout d’une nuit—qui ne font que paraître et disparaître sur le boulevard, leur champ de bataille.
Ce salon—qui n’est pas autre chose qu’un marché—est hanté par la Haute-Bicherie parisienne: musardines, précatelanières, biches, lorettes, filles de marbre et autres gourgandines élégantes qui viennent là exactement comme nous allons à la Bourse, pour y faire leurs petites affaires.
Hercule (Un). Fouteur capable d’accomplir les douze travaux... ou même un peu moins, ce qui n’est déjà pas mal.
Tu possèdes un hercule, ma chère Tullie; que les autres hommes lui ressemblent peu!
Hérisson. La nature de la femme,—à cause des broussailles qui en obstruent l’entrée et auxquelles s’égratigne quelquefois le membre viril.
Heure du berger (L’). Le moment où l’homme baise la femme pour laquelle il bandait depuis plus ou moins de temps.
N’est pas employé prudemment,
Ce dieu pardonne rarement:
Amant, l’heure du berger sonne,
Mais ne sonne qu’un moment.
Hiatus (L’). La nature de la femme—qui, en effet, bâille toujours. Il peut se faire que les hiatus ne soient point tolérés dans les vers; mais, dans les draps, ils sont très estimés.
Hirondelle. Jeune fille encore pucelle, qui annonce le printemps de l’amour comme l’aronde le printemps de l’année.
Histoire. Le membre viril—que la femme se plaît à étudier avec son ventre;—quelquefois le con.
Allons, pas tant de façons: montre-moi ton histoire.
—Eh! quoi, mon cher Monsieur, n’est-ce donc que cela?
Peignez toujours... le reste, un autre le peindra.
Homme à femmes. Grand fouteur, après lequel courent toutes les femmes et qui court lui-même après toutes.
S’il veut être l’homme du jour,
S’il veut avoir toutes nos dames,
Ne doit jamais avoir d’amour.
Homme ardent, femme ardente. Homme amoureux, femme amoureuse, aimant à baiser. C’est l’ardens d’Ovide.
Homme à ressorts. Godemichet, qui rend mieux que l’homme sous la volonté de la femme qui veut jouir et qui le trouve toujours prêt.
Vaudraient-ils cet homme à ressorts?
Horreurs (Chanter des). Chanter des couplets gaillards, à double sens, pleins d’équivoques obscènes, comme se plaisent à en chanter les bourgeois lorsqu’ils sont en famille.
S’il a chanté! j’crois ben... Des horreurs, ma vieille, qu’il a chantées.
Horreurs (Dire des). Être libre en paroles; tenir des discours d’une grande lubricité,—pour pousser à l’accomplissement de l’acte vénérien.—Faire des horreurs. Se porter à des voies de fait agréables envers les femmes, leur prendre le cul, les tétons et le reste.—Horreurs est une antiphrase comme Euménides,—mais dans le sens contraire.
Toutes les saletés et toutes les horreurs;
Que cela ranimait le chibre des fouteurs.
Houris. Le pavé du Paradis de Mahomet,—sur lequel les vrais croyants espèrent se rouler éternellement un jour ou l’autre.
Qu’on satisfera bien,
Et qui, toujours pucelles,
N’arrêteront sur rien.
Huile. Le sperme, qui est l’huile essentielle de l’amour.
Lorsque je la tiendrai sur le dos étendue.
Huître. Le con qui sent la marée, s’ouvre et se referme sur le doigt du pêcheur; sa morsure, quoique douce, est parfois venimeuse.
Je vais te montrer les coquilles.
Humide radical (L’). Le sperme.—L’expression a été employée pour la première fois par Casanova de Seingalt.
Elle ne voulait pas, disait-elle, que, répétant tous les jours et à tous moments d’épuisantes tribaderies, j’émoussasse l’aiguillon de la volupté et tarisse ce précieux humide radical si nécessaire à ma croissance.
Idées (Avoir, donner des). Avoir, donner des envies de baiser.
Dans son crâne embrasé font germer des idées.
Ignominie. Employé dans un sens obscène pour désigner la nature de la femme.
Ce que vos saints nomment l’ignominie.
Il est midi. Se dit d’un homme qui bande violemment, dont l’aiguille est tout à fait en l’air.—Il est six heures et demie se dit d’un homme qui ne peut plus bander et dont le membre, flasque, incline piteusement vers la terre.
Impuissance. Impossibilité où se trouve un homme de bander, soit par suite de maladies, soit pour s’être trop masturbé dans sa jeunesse, soit par un vice de conformation quelconque. C’est ce qui arrive à Encolpe (dans le Satyricon) lorsque, étendu sur l’herbe, dans les bras de l’aimable libertine Circé, et au moment où il lui entr’ouvre les cuisses pour introduire son braquemard, d’ordinaire plus gaillard, il est trahi par une faiblesse subite et trompe l’attente de la belle courtisane à qui le cul démange d’impatience. Un auteur moderne, qui s’est probablement rappelé ce passage de Pétrone, fait dire, à un poète qui ne bande pas, par une fille qui bande fort:
Es-tu pédéraste ou castrat, voyons?
Un pareil état m’excite et m’offense:
Descends de mon lit, ou bien rouscaillons!
Impuissant (Être). Ne pas ou ne plus pouvoir bander en l’honneur du sexe auquel nous devons la suprême jouissance—et la plus horrible maladie.
Que l’homme ivre ou brutal
Nous donne en grimaçant,
Quand, par hasard, il n’est pas impuissant!
Impure. A la fin du XVIIIe siècle, on donnait ce nom aux filles entretenues qui aimaient à se pavaner en public. Le mot est encore dans la circulation.
Presque aussi sûre
Que ces belles
Demoiselles
Là!
Indécences (Dire ou faire des). Tenir des propos gaillards, avoir la parole leste et même ordurière.—Baiser avec des raffinements ignorés des simples mortels, en levrette, à la paresseuse, en cuisses, en tétons, etc.
Infante. Maîtresse, femme aimée,—les infantes, filles puînées des rois d’Espagne et de Portugal, étant supposées belles.
Dont les trous sadinets vivent bien de leurs rentes?
Aux petits oignons, mon infante!
Instruite (Être bien). Connaître à fond les divers moyens de faire jouir les hommes et de se foutre d’eux—tout en se laissant foutre par eux.
Je connais sur tout cela des femmes bien instruites.
Un jour elle trompa la vigilance de ses gouvernantes, et nous nous instruisîmes.
Instrument. Le membre viril, ou la nature de la femme.
Et je crains bien votre instrument.
Je lui happe son instrument,
Et je lui lave doucement.
Et ci a l’instrument grand et gros, de la longueur du bras.
Sur l’instrument le plus doux en amour.
Il lui dit qu’il savait jouer d’un autre instrument qui ravissait bien davantage.
Il faudra bien que l’on me prête.
Et a l’instrument compassé
Comme un houseau de biscaïen,
Quand a le ventre deslacé.
Monsieur l’official condamna la pauvre fille à prêter son beau et joli instrument à son mari.