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Dictionnaire érotique moderne

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Pucelage (Avoir son). Façon de parler hyperbolique, qui signifie seulement: N’avoir pas fait l’œuvre de chair depuis plus ou moins de temps.

Tu tombes à pique, mon bonhomme: tu vas avoir mon pucelage, car il y a bien trois grands jours que je n’ai cassé une canne.

A. François.

Pucelle. Le rara avis des sociétés modernes, qui couronnent des rosières pour faire croire qu’il y en a,—comme si le pucelage était une chose de conserve!

Mademoiselle Charlotte du Tillet ne fut jamais mariée, mais on dit qu’elle n’était plus pucelle pour cela.

Tallemant des Réaux.
Veuve de huit galants, il la prit pour pucelle;
Et dans son erreur par la belle
Apparemment il fut laissé.
La Fontaine.
—Combien dureront nos amours?
Dit la pucelle, au clair de lune.
—L’amoureux répond: O ma brune,
Toujours, toujours!
A. Privat d’Anglemont.

Pucelle de Belleville. Fille galante. Cette expression, tirée d’un roman de Paul de Kock, remplace maintenant celle qu’on employait aux XVIe et XVIIe siècles: pucelles de Marolles.

Punaise. Femme de mauvaise vie.—J’aurais cru ce mot moderne dans cette acception: je l’ai retrouvé dans une épigramme de Sygognes:

Lise, cette insigne punaise,
Me fait montre de ses ducats,
Et c’est afin que je la baise:
Mais qu’elle ne l’espère pas.

Une cocotte arrête une voiture, monte dedans, et dit au cocher d’une voix de duchesse: «Cocher, au bois!»—«Au bois de lit, punaise!» crie un voyou.

A. Delvau.

Putain. Professeur femelle de philosophie horizontale.

Il m’est comme aux putains malaisé de me taire.
Régnier.
De toutes ses putains la Lebrun entourée.
L. Protat.
J’avais résolu dans l’âme,
Pour n’être plus libertin,
De prendre une honnête femme
Qui ne fût pas trop putain.
Collé.
Les marbres de nos Tuileries,
Eux-mêmes se sentent atteints
Par toutes les galanteries
Que nous débitons aux putains.
(Parnasse satyrique.)

Et tu m’ laisses...—Faut-y pas t’ tenir compagnie? Merci!—Sans rien et les manches pareilles? Eh ben, c’est gentil!—Pas l’ temps.—Me v’là putain pour l’honneur.

H. Monnier.

Auquel les grandes dames et princesses faisant état de putanisme étudiaient comme un très-beau livre.

Brantôme.
Tu as voulu me pourchasser,
Mâtine, pour te putasser.
Théophile.
Toutes estes, serez ou fustes,
De fait ou de volonté putes.
Jean de Meung.

Car aussi bien que vous j’eusse fait l’amour, et j’eusse été pute comme vous.

Brantôme.
Pute, où avez-vous tant été?
Vous venez de vo puterie.
(Anciens Fabliaux.)

Putassier. Coureur de bordels; anciennement on disait putier.

Sy est pour vrai; car je le sais,
Que ce n’est qu’un vilain putier.
(Farces et Moralités.)

Putiner. Faire la putain, courir après les hommes.

Putiphariser. Imiter la femme de Putiphar—jusqu’au manteau exclusivement, les Joseph d’aujourd’hui tenant à leurs habits.—Fourrer la main dans le pantalon d’un jeune garçon encore timide.

Quelque chose de chaud. Sec, un vit ou un con; liquide, le foutre qu’ils font en collaboration.

Liz’ que veux-tu qu’on t’apporte,
Des huîtr’s ou d’ la têt’ de veau?
—Non, non, ferme-nous la porte,
J’aim’ mieux quelque chos’ de chaud.
Ch. Colmance.

Quelque chose de court. Une courte, même quand elle est longue.

Tout l’ mond’ connaît bien l’aventure
Qui m’a fait rire si souvent:
Un certain paillard par nature,
D’une nonn’ prit l’habillement
Et s’en alla droit au couvent.
Que d’ victimes il aurait faites,
Si la mère abbess’ le mêm’ jour,
N’avait pas, grâce à ses lunettes,
Vu qu’il portait quéqu’ chos’ de court.
Bapt. Lamôme.

Quenouille. Le membre viril.

Lise y procède, et saute à la quenouille
Avec laquelle Eve nous a filés.
Grécourt.
Avec une autre quenouille,
Non, vous ne filerez pas.
Béranger.

Quéquette. Priape d’enfant, dans le jargon des bonnes et de mesdames les nourrices. Se dit aussi d’un priape peu viril.

Partout on lui fait bon accueil,
Elle a fait plus d’une conquête...
Cependant elle n’a qu’un œil,
Mademoiselle Quéquette.
Stan. Tostain.

Queue. Un des noms du membre viril, fréquemment employé—sans qu’il soit besoin d’expliquer pourquoi, tant le mot est imagé.

Mademoiselle, ma queue est assez levée pour votre service.

D’Ouville.

Je suis comme les poireaux, j’ai la tête blanche et la queue verte.

Tallemant des Réaux.
Messire Jean, je n’y veux point de queue!
Vous l’attachez trop bas, messire Jean.
La Fontaine.
L’académicien dit: mon vit. Le médecin:
Ma verge. Le curé: mon membre. Une putain:
La queue...
L. Protat.
Je viens revoir l’asile où, dans les jours mauvais,
J’exerçais librement les fiertés de ma queue.
A. Glatigny.

Queues (Faire une ou des). Tromper son amant avec un autre homme, lorsqu’on est femme; trahir sa maîtresse pour une autre femme, lorsqu’on est homme.

Ah! oui, je sais... c’est pour l’autre jour, avec ta madame Machin, que vous avez été à Meudon me faire des queues.

H. Monnier.

Quille. Le membre viril.

Ma tante dessus ses vieux ans.
A voulu gouster de la quille
Et s’est faict enfler le devant
D’un petit fils et d’une fille.
(Chansons folastres.)
Si fussiez allé chaque jour,
Cependant qu’Alix était fille,
Planter en son jardin la quille,
A l’envi chacun eût crié!
Jodelle.

Elles tâchent toujours d’abattre la quille du milieu.

Tabarin.

Raccrocher. Arrêter un homme sur le trottoir, la nuit, et l’inviter à monter pour baiser et jouir.

J’ai été un an à l’hôpital. Une autre que moi, en sortant de là, aurait raccroché.

Rétif de la Bretonne.

Rage du cul, ou Rage amoureuse. Envie furieuse de jouir par la fouterie ou par la masturbation.

Ombres folles, courez au but de vos désirs:
Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage,
Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs.
Ch. Baudelaire.

C’est la rage luxurieuse, la lubricité forcenée, la jouissance horrible qui reste inachevée.

A. D. M. (Gamiani.)

Ragoût (Avoir du). Se dit de certaines façons habiles que certaines femmes ont de se remuer sous l’homme pour le faire godiller plus amplement qu’avec d’autres.

Mais exiger des époux
Ces petits ragoûts,
Ces exercices gentils!
Les connaissent-ils?
Non; tout dans le sacrement,
Se fait maussadement
Et gauchement.
Collé.

Raidir. Bander.

Quand, plus raide que la justice,
Nez en l’air et gros de courroux,
Il s’élance pour le service,
On croit qu’il fera les cent coups.
Eug. Vachette.

Raie du cul (La). La rainure des fesses, la petite vallée qui se trouve entre ces deux montagnes—où tant de membres virils aiment à descendre.

Pour ne trouver la raie nette de la dame avec qui l’on s’ébat, on y gagne bonne vérole.

Brantôme.
Trois mignons de la cour se tuèrent jaloux
Pour le bien prétendu d’une raie publique.
Théophile.

Raille. Agent de police, redouté des filles qui font le trottoir.

Cela nous avertit qu’il flâne en ce quartier
Un raille dont il faut d’abord se méfier.
L. Protat.

Ramoner une femme. Faire l’acte vénérien avec elle, passer et repasser l’outil priapique, le ramon de l’homme, dans sa petite cheminée, non pour la débarrasser de ses impuretés, mais, en réalité, pour en mettre de nouvelles.

Mes belles, c’est vous que je cherche
Pour vous montrer une leçon;
Et croyez-moi, vos cheminées
Seront promptement ramonées,
Si vous éprouvez ma façon.
(Ballet des Chercheurs de midi à quatorze heures)

Rater une femme. Ne pouvoir bander assez raide au moment suprême où la femme, pâmée et déjà délirante dans l’attente de la félicité promise, ouvre les cuisses et ferme les yeux.

Non, mais tout de bon, je vous rate... Vous n’êtes plus qu’une comtesse ratée.

La Popelinière.
Je rate, hélas! également,
Le poisson, ma belle et ma muse.
Béranger.

Rater une femme. La baiser, en égoïste, et sans la faire jouir.

Quand je la baise, ma femme
S’obstine à ne pas bouger...
Comment faut-il de cela,
Punir cette ingratte-là?
—Rate-la!
Aug. Gilles.

Rateur. Homme qui a plus grands yeux que grosse pine et qui reste en affront devant la femme qui l’attend, cuisses ouvertes, fesses frémissantes.

Quand il fait le séducteur,
Sur mon honneur! ça me vexe:
Car à l’endroit du beau sexe
Il n’est pas à d’mi rateur.
Jules Poincloud.

Ravigoter un homme. Faire tant, des doigts et de la langue, qu’il parvient à bander.

D’un tour de main ell’ ravigote
Le plus p’tit, le plus maigre jeu.
E. Debraux.

Recevoir l’assaut. Être baisée par un homme—qui monte sur le ventre, la pine en avant, avec la furia d’un zouave montant sur le Mamelon Vert.

Dis-lui qu’à la chute du jour, elle s’apprête à recevoir les assauts de l’empereur d’Orient.

La Popelinière.

Réclamer ses gants. Demander au monsieur qu’on a raccroché sur le trottoir un supplément au prix convenu pour aller au bonheur.

Elle ne sera pas une fille ordinaire,
Réclamant aux vieillards libidineux ses gants,
Et tirant tous les jours des coups extravagants.
A. Glatigny.

Recommencer. Tirer un second, puis un troisième, puis un quatrième coup, selon que la femme en vaut la peine ou que l’homme a du sperme dans sa bouteille,—l’amour étant, comme on sait, un grand recommenceur.

La grisette serre avec énergie l’étudiant contre sa poitrine, en soupirant et en tressaillant des derniers frissons de la jouissance; pour un peu elle recommencerait.

H. Monnier.

Récurer (Se faire). Prendre des médicaments, mercuriels, ou autres, pour guérir des véroles gagnées au doux jeu d’amour.

Voyez, là-bas, le sémillant Mercure
Et ses fuseaux qui tricotent gratis,
Représentant le dieu qui nous récure
Et la maison Giraudeau père et fils.
Gustave Nadaud.

Redingote anglaise. Préservatif contre la vérole. (V. Capote, Ruban.)

Réduit (Le). La nature de la femme, où le membre viril a tant de plaisir à se réfugier les jours d’ennui, à s’abriter les jours d’orage. Réduit, déduit; déduit, réduit.

Déjà de sa grandeur les doigts saints et bénis
Visitaient de l’amour les plus secrets réduits.
Grécourt.
Mais D*** avec sa main,
Sa lèvre de carmin,
Sait trouver ton réduit
Où rarement l’homme impur s’introduit.
J. Duflot.

Refaire de sorgue (Se). Se remettre d’une nuit d’orgie:—bien dormir, ou bien déjeuner.

Tous dix, au tapis-franc nous étions réunis,
Chez le père Vit-Dur, ogre de mes amis,
Zig qui ne mange pas ses pratiques sur l’orgue;
Nous étions venus là nous refaire de sorgue.
L. Protat. (Serrefesse.)

Règles (Avoir ses). Avoir ses menstrues—qui viennent très irrégulièrement à certaines femmes.

Pour ces règles que tu débines
Et traites de déjections,
Ce sont les sources purpurines
Des saintes fécondations.
Anonyme.

Relique. Le membre viril,—on n’a jamais su pourquoi.

Du grand saint Nicolas,
Dans vos draps,
Prenez donc la relique.
Béranger.
Gage de ses travaux
Pendait sous sa tunique
Cette belle relique,
Chère aux tendrons dévots.
J. Cabassol.

Remuer du cul ou du croupion. Se trémousser de plaisir sous l’homme.

Et tandis qu’elles font bien leur devoir de remuer du croupion et de pressurer la grappe soigneusement pour faire que le jus en sorte...

Mililot.
Sur son lit d’acajou,
Cette jeune ingénue
Fort gentiment remue
Du cul pour un bijou.
J. Duflot.

Enfin, à force de frotter et de remuer le cul de part et d’autre, il arrive que tous deux viennent à s’échauffer d’aise par une petite démangeaison et chatouillement qui leur vient le long des conduits.

Mililot.

Elle passa dans un bois avec un jeune compagnon dans l’espérance d’y bien remuer les fesses.

D’Ouville.

Le garçon en avertit la fille et elle le garçon: cela les oblige à frotter plus fort et à remuer plus vite les fesses.

Mililot.

Que j’étais jeune, que j’avais les reins souples et que je les pouvais remuer.

P. de Larivey.
Tous vos baisers sont contraints;
Mais remuez donc les reins!
Que faites-vous de vos mains?
Béranger.

Renauder. Renoncer à une chose, manifester de la répugnance à la faire.

Rendre (Se). Consentir à se mettre sur le dos, à ouvrir ses cuisses et à se laisser baiser par l’homme qui en sollicite depuis plus ou moins de temps l’honneur—et le plaisir.

La comtesse nous raconta dans le plus grand détail comme quoi elle s’était rendue à Préban, et tout ce qui s’était passé entre eux.

Rendre un homme heureux. Le faire jouir en le branlant, ou en le suçant, ou en tirant un coup avec lui.

Thémire pour me rendre heureux
Veut que de son flambeau l’Amour seul nous éclaire.
(Épigrammes.)
Oh! oh! oh! ah! ah! ah!
Rendez heureux ce monsieur-là,
La, la.
Béranger.

Rengainer son compliment, ou son objet. Remettre son membre dans sa culotte; ne pas pousser plus loin l’aventure.

... J’entends quelqu’un venir.....
Rengaine ton objet...
Louis Protat.

Rentrer bredouille. Se dit d’une fille qui, descendue vers quatre heures du soir sur les boulevards pour y chasser au miché, rentre chez elle toute seule, sans avoir été suivie.

Plus j’y songe et plus je m’embrouille;
Comment, ils ont vu tes appas,
Et tu reviens ici bredouille!
Collé.

Répandre sa semence. Décharger en baisant, ou en se branlant.

Un proverbe chinois dit qu’il ne faut pas répandre sa semence sur la mer; il a raison: c’est sur les filles.

A. François.

Repasser une femme. La faire jouir en la baisant avec ce fer rouge que les polissons appellent une pine—qui la roussit quelquefois.

Et notez que la moindre bagasse peut en dire autant à un grand roi ou prince, s’il l’a repassée.

Brantôme.
Son vaillant fils, fameux par sa crinière,
Un beau matin, par vertu singulière,
Vous repassa tout ce gentil bercail.
Voltaire.
Et me v’là vite en d’voir de la r’passer.
Dumoulin.

Rester court. Manquer de souffle au lit; débander au moment même où il faudrait bander le plus raide.

Rester court
A la neuvième politesse!
Est-ce à ma cour
Qu’on vient pour me jouer ce tour?
Collé.

Retapeuse. Putain.—Femme ou fille qui fait la retape;—qui raccroche.

En robes plus ou moins pompeuses,
Elles vont comme des souris:
Ce sont les jeunes retapeuses
Qui font la gloire de Paris.
A. Glatigny.

Retirée du service (Être). Ne plus exercer le rude métier de fille d’amour, soit par suite de maladies, soit par suite de mariage, soit par suite de vieillesse, soit—comme sainte Marie l’Égyptienne—par honte de ce métier.

C’est si agréable, quand on s’est retirée du service.... de pouvoir se dire: Ce procureur du roi si féroce, c’était mon petit Auguste! Je le menais par le bout du nez, et il trouvait cela très doux.

A. Delvau.

Retirer (Se). Sortir du con de la femme qu’on baise quand on craint d’être surpris, ou de lui faire un enfant;—ou lorsque l’on a fini de baiser, ce qui n’est plus surprenant.

Thémire, feignant le contraire,
Disait toujours: Ménage-moi;
J’ai peur de rencontrer... ma mère...
Ah! cher Colin, retire-toi...
G. Garnier.

Ah! tu te retires!... Pourquoi ne l’as-tu pas laissée dans moi? je ne l’aurais pas mangée, va!

H. Monnier.
Voulez-vous un ami prudent
Qui ménage vos craintes;
Vite, ouvrez-moi vos... sentiments,
Je sais me retirer à temps.
(Chanson anonyme moderne.)

Rétrécir (Se). Se laver souvent le vagin avec des astringents, afin d’en rapprocher les parois et de faire croire ainsi—aux innocents—qu’ils prennent un pucelage.

A se rétrécir elle excelle
Et joint aux airs d’une pucelle
La plus profonde instruction.
H. Raisson.

Retrousser (Se). Se retourner. Se tirer de la gêne par tous les moyens possibles.

Une célèbre actrice
A fillette novice
Disait, sans croire l’offenser:
Imite-moi, Charlotte;
De sagesse on peut se passer:
Quand on est dans la crotte,
Il faut se retrousser.
Vandael.

Ribaud, ribaude. Homme et femme de mauvaise vie; luxurieux et impudiques.

Je suis la grande Gargouillaude,
Garce du souverain Gagoux,
Chaude putain, fière ribaude,
Pleine de vérole et de loups.
Le Sr de Sygognes.

Rose. La nature de la femme.

Tu n’auras pas ma rose,
Car tu la flétrirais.
Béranger.
Là sur l’albâtre on voit naître l’ébène,
Et sous l’ébène une rose s’ouvrir.
Parny.
Ma fille, avant d’céder ta rose,
Retiens bien ce précepte-là.
E. Debraux.

Rosée céleste, divine, etc. Décharge de la liqueur balsamique, que les gens qui n’attendent rien du ciel appellent tout bonnement:—du foutre.

Mon amie, reçois encore cette preuve de mon amour. Gamiani, excitez-moi, que j’inonde cette jeune fille de la rosée céleste.

A. de M.

Notre adorable conquérant fait des siennes à toute outrance et darde la rosée de vie sans le moindre ménagement.

A. de Nerciat.

Et le détestable Fa-tutto a fait pleuvoir dans mon sein la brûlante rosée du crime.

Voltaire.

Rosette. Petite rose de chair qui se trouve à l’entrée de l’anus et qui en est pour ainsi dire le pucelage, car les pédérastes passifs ne l’ont plus (d’où les pédérastes actifs sont appelés chevaliers de la rosette).

Travaille bien, prends ta lichette,
La lichette donne du cœur;
Et s’il le faut, tends ta rosette,
Cela te portera bonheur.
A. Dumoulin.

Rossignol. Le membre viril.

Aussitôt qu’elle eut aperçu
Le rossignol que tenait Catherine.
La Fontaine.

Roublard. Libertin qui connaît toutes les ruses féminines et qui, des deux rôles que les hommes jouent avec les filles, celui de miché et celui de maquereau, celui de jobard et celui d’écornifleur, préférerait encore le dernier au premier.

Ça me rappellera, à moi, vieux roublard, le temps où je l’avais encore, où j’étais si godiche avec le sexe.

Lemercier de Neuville.

Rouchie. Femme de mauvaise vie.

... Depuis, de Pinolie
Ma femme, Pincecul a fait une rouchie.
L. Protat.

Roupettes. Les testicules,—qui sont les petites roues sur lesquelles repose le canon chargé de mitraille spermatique.—L’expression est moderne.

Ses roupettes étaient grosses et rebondies,
Et de poils longs et noirs abondamment fournies.
L. Protat.
Sur les roupettes granitiques
De l’indomptable Sarrazin
Il pleut...
B. de Maurice.

Rouscailler. Besogner du membre avec une femme qui en meurt d’envie.

Un pareil état m’excite et m’offense:
Descends de mon lit, ou bien rouscaillons!

Roustons. Les testicules.—Expression moderne.

Votre main, doucement chatouille ses roustons,
Tandis qu’il vous pelote et vous prend les tétons.
L. Protat.

Ruban. Préservatif en baudruche ou en caoutchouc dont on habille le membre viril toutes les fois qu’on le conduit au bonheur.—(V. Capote.)

Ne crains rien: ces rubans feront bien ton affaire,

dit le marchand de capotes à Pincecul, dans la parodie de Lucrèce, par M. Protat, avoué.

Je sais attacher un ruban
Selon la grosseur d’une pine.
(Chanson anonyme moderne.)

Rudiment de Cythère (Le). Les principes de la langue—et des autres cochonneries.

Jeanne, sotte au monastère,
Sotte au sortir du couvent,
Plaisait sans savoir comment.
Le précepteur de son frère
Lui montre le rudiment
Que l’on enseigne à Cythère:
Son esprit s’ouvre à l’instant.
Collé.

Ruffian. Accouplement de Ruffi et d’Anus. Mot qui s’est introduit en France au XIIIe siècle, et n’a été en vogue qu’à la fin du XVe, quand l’italianisme déborda dans l’idiome gaulois. Ce mot avait alors différentes significations, telles que: lénon, proxénète, débauché, habitué de mauvais lieu, etc. Aujourd’hui, il signifie tout bonnement maquereau.

Elle introduit dans ma maison,
Son rufien, qui sait fort bien
Faire son profit de mon bien.
J. Grevin.

On l’accusait d’avoir fait quelquefois le ruffian à son maître.

Tallemant des Réaux.

Je suis ruffian, et m’en vante.

A. Glatigny.

Rusée au jeu (Être). Savoir ce qu’il faut faire pour amuser les hommes et leur procurer de vives jouissances, comme le casse-noisette, la patte d’araignée, la feuille de rose, etc.

Tu me portes la mine d’être un jour bien fine et rusée à ce jeu.

Mililot.

Rut. Ardeur vénérienne.

Mais Jeanne tout en rut s’approche et me recherche
D’amour ou d’amitié, duquel qu’il vous plaira.
Régnier.
Le corps en rut, de luxure enivré,
Entre en jurant comme un désespéré.
Voltaire.
Si son esprit l’eût arrêté,
Elle eût mis en rut le conclave
Et fait bander sa sainteté.
Collé.

Sac. Le ventre.—On dit d’une femme enceinte: Elle en a plein son sac.

La jeune garce en eut plein son sac.

Marguerite de Navarre.

Sacrifice. Fouterie désintéressée et—toujours intéressante.

La compagnie qui, pendant notre sacrifice, avait gardé un profond silence, me complimenta de l’hommage que mes charmes avaient reçu par la double décharge que j’avais subie dans une seule jonction.

(Mémoires de miss Fanny.)

J’étais trop jeune encore pour multiplier les plus doux sacrifices.

Pigault-Lebrun.

Saletés (Dire des). Tenir des propos de «haulte gresse» et de grande salacité, pour provoquer les idées libertines et pousser à la consommation de la femme par l’homme et de l’homme par la femme.—Faire des saletés. Peloter une femme ou un homme, sucer ou gamahucher, branler ou faire postillon, etc., etc.,—toutes les choses aimables de la fouterie.

Tu me disais alors que, pour savoir te plaire,
Une femme devait et dire et savoir faire
Toutes les saletés et toutes les horreurs.
L. Protat.

Salières (Avoir des). Se dit des femmes maigres qui n’ont que des trous où il faudrait des bosses; derrière les clavicules, par exemple.

Elle a deux salières et cinq plats (sein plat). Vieux dicton qui s’emploie pour désigner une femme maigre qui n’a ni cul ni tétons.

Salope. Femme galante, de haut ou de bas étage.

Je vous aime ainsi, divine salope.
(Parnasse satyrique.)

Sangler une femme. La baiser, la frapper à coups de queue—sans qu’elle s’en fâche.

Il demande grâce pour avoir sanglé cette fille.

Saint-Amand.

Satisfaire son goût. Baiser une femme, ou enculer un homme, selon qu’on est conformiste ou non conformiste en amour.

Il aime par-dessus tout
La volupté roturière;
Pour satisfaire son goût
Il faut une couturière.
Ém. de la Bédollière.

Satisfaire une femme. La baiser de façon qu’elle ne réclame pas,—à moins qu’elle ne soit trop gourmande.

Des houris toujours belles,
Qu’on satisfera bien,
Et qui, toujours pucelles,
N’arrêteront sur rien.
Collé.

Satisfaire un homme. Le branler, ou se laisser baiser par lui—ce qui, en effet, le comble de satisfaction.

Chez ce libertin cagot
Qu’ j’ai tant d’ mal à satisfaire,
Je suis entré’ pour tout faire:
Aussi j’y fais mon magot.
J. Poincloud.

Satyriasis (Le). L’hystérie des hommes, comme l’hystérie est le satyriasis des femmes, c’est-à-dire que ceux et celles qui en sont possédés ne font autre chose dans la vie que de baiser ou d’essayer de baiser.

Ces abbés poupins et débauchés, ces fléaux de la virginité, seront condamnés à un satyriasis éternel.

A. Dulaurens.

Sauce d’amour. Le sperme.

Il lui faut un gros vit, et lequel soit toujours
Bien roide et bien fourni de la sauce d’amour.
Théophile.

Saucisse. Le membre viril.

N’est-ce pas user d’artifice
Pour avoir un plaisir plus cher,
A Margot d’avoir la saucisse
Et le vit du fils d’un boucher?
Théophile.

Sauvage (Se mettre en). S’habiller tout nu, c’est-à-dire: se déshabiller ou ne pas s’habiller du tout.

Être (ou n’être pas) sauvage. Eviter les hommes ou accepter et même rechercher leurs hommages.

Alors, Jupin, prenant l’ parti d’ la dame,
Dit au Cyclope: Un mot va t’apaiser:
Si tu n’ veux pas qu’on reconnaiss’ ta femme
En sauvag’ faut la déguiser.
Ém. Debraux.

Savante en amour (Être). Se dit de toute fille ou femme qui connaît les préceptes les plus secrets et les secrets les plus précieux de l’art d’aimer, et qui serait plutôt capable d’en enseigner à un homme que d’en apprendre de lui.

Une autre fille de son quartier, plus expérimentée que l’autre et qui, pour être un peu moins belle, n’en était pas moins savante et spirituelle en amour.

Mililot.

Savoir des poses. Être experte dans l’art d’allumer les désirs libertins des hommes.

Il n’est poses qu’elle ne sache,
En débauche elle a de Carrache
L’invention.
H. Raisson.

Savonner une femme. La baiser, parce qu’ici le sperme sert de savon, ce qui fait qu’elles sont plus blanches que les hommes, au dire de Tabarin.

Et je lui donnerai une savonnade à laquelle son mari ne l’a pas habituée.

Seigneurgens.

Secouer la cartouche, le chinois, la houlette (Se). Se branler la pine.

Sans mot dire il se fait secouer la houlette.
Louis Protat.

Secouer une femme. La baiser gaillardement, l’ébranler dans tous les sens en la branlant du bout de la queue.

Je te secouerai bien un peu entre l’huis et la muraille.

P. de Larivey.
Vénus, ribaude paillarde,
D’une façon plus gaillarde
Sait bien remuer le cu
Quand le dieu Mars la secoue.
Théophile.
Mon cher Adam, mon vieux et triste père,
Je crois te voir en un recoin d’Eden
Grossièrement former le genre humain,
En secouant madame Eve, ma mère.
Grécourt.

Semence. Liqueur de la génération; le foutre de l’homme et de la femme.

Au jeûne où votre con se trouve,
Vouloir faire une fine épreuve
Si je suis bélier ou mouton.
Vous eussiez eu de la semence
D’un vit dont la grandeur immense
N’eut jamais de comparaison.
F. de Maynard.

Dix-huit jours après qu’elles avaient reçu la semence.

Ch. Sorel.

Sens dessus dessous (Être). Beau désordre, agréable à la vue chez une belle femme. Quand elle est renversée et bouleversée à grands coups de pine, les cheveux épars, le cul et les tétons en l’air, ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes, on n’a plus qu’à recommencer à faire le dessus, à moins qu’on ne préfère le dessous,—pour changer.

Gai, gai, l’on est chez nous
Toujours en fête,
Cul par dessus tête
Et sens dessus dessous!
Béranger.

Sentimentage. Amour plus platonique que physique, qui exclut l’infidélité et le plaisir au profit de je ne sais quel idéal ridicule—bon pour les romans et pour les pensionnats de demoiselles.

Mais s’il allait souhaiter quelque préférence exclusive, se croire offensé de mes inévitables infidélités, perdre de vue que je suis aphrodite, et vouloir m’assujettir à son sentimentage?

A. de Nerciat.

Sentir (Le). Sentir le membre de l’homme entrer profondément dans le vagin de la femme et y remuer.

—J’y suis.
Le sens-tu, Philis?
—Oui, Lycas, poursuis;
Tu te raidis
Contre l’obstacle.
Collé.

Sérail. Bordel, où l’on élève à la brochette une foule de beautés de poils différents pour amuser ce polisson de sultan qui s’appelle le Public.

Seringue. La pine, avec laquelle l’homme donne à la femme un lavement de sperme—qui est le plus émollient de tous les lavements.

Il tire de sa pochette
Sa seringue et deux pruneaux.
Gautier-Garguille.

Seringuer. Administrer l’injection balsamique à un con bien portant,—avec la seringue que vous savez.

Jusqu’alors, je n’avais ressenti pareille jouissance. Il me seringua trois fois de suite de son nectar délicieux; le foutre s’en allait à gros bouillons de la tête de son gros vit, il me sautait jusqu’au cœur.

(Anaïs, ou Dix ans de la vie, etc.)

Serrer (Le). Faire le casse-noisette, retenir le membre viril comme dans un étau.

Sens-tu comme je te le serre?

H. Monnier.

Serrure. La nature de la femme—dont l’homme a la clef dans son pantalon.

Quand on fouille à votre serrure
Avec la clef de la nature.
Le Sr de Sygognes.

Comment pensez-vous qu’on puisse garder une serrure, à qui toutes sortes de clefs sont propres?

D’Ouville.

Service (Faire le). Se remuer sous l’homme afin de le faire mieux jouir; ou bien jouer de la main avec son membre au lieu de jouer des reins avec lui.

Quand t’auras fini ton service,
T’auras cent sous.
Lemercier de Neuville.

Servir de sa main (Se). Se masturber, faute de maîtresse, ou par amour pour la veuve Poignet,—cette veuve que foutent tous les collégiens.

La volupté me pénètre soudain.
Mon trépignoir trépignait dans sa cage:
Pour l’apaiser, je n’avais que ma main.
Je m’en servis pour écumer sa bile.
Anonyme.

Serviteur. Amant, homme qui sert une femme à son gré,—à moins qu’elle ne soit aussi gourmande que Messaline.—S’est dit aussi d’un godemichet, qui est, en effet, meilleur serviteur de la femme que l’homme.

Que l’innocent fabrique,
Au lieu de son méchant flûteur,
Un serviteur
D’un beau moule, et bien élastique.
Collé.

Sirène. Fille publique qui cherche à attirer l’homme en chantant,—pour le faire chanter à son tour.

Sirop de navet. Le sperme, par allusion à la forme du navet et à sa couleur.

Sans donner l’ temps qu’ell’ réfléchisse,
J’ lui r’passe, afin qu’a s’ rafraîchisse,
D’ la liqueur du nœud conjugal
Et l’ sirop d’ navet pectoral.
(Chanson anonyme moderne.)

Socratiser. Préférer les hommes—comme Socrate, le plus sage des hommes, dit-on, préférait Alcibiade, qui en était le plus beau.

Sodomie, Sodomiser. Enculer une femme—ou un homme.

Sodomise deux coups et deux fois déchargeant,
Il retire du cul deux fois son vit bandant.
Piron.
Quoi, disent-elles, si les flammes
Sodomites brûlent les âmes,
On ne le fera plus qu’aux garçons.
Collé.

Peut-être aurait-il trouvé plus à propos de passer pour cocu que pour sodomite.

Tallemant des Réaux.
Il la quitte alors pour l’engin
D’un franciscain que sodomise
Un prélat...
B. de Maurice.
Tout Africain est sodomite,
Ainsi l’exige le climat:
On comprend ça.
Alex. Pothey.

Soixante-neuf (Faire). C’est faire tête-bêche (V. ce mot), les deux chiffres (69) le disant éloquemment.

Que fait Bacchus quand, accablé d’ivresse,
Son vit mollit et sur le con s’endort?
Soixante-neuf... et son vit se redresse,
Soixante-neuf ferait bander un mort!
(Parnasse satyrique.)

Solenniser la Saint-Priape. Baiser, le dieu des jardins étant le dieu de l’amour.

Or, un jour que Sa Sainteté
Solennisait la Saint-Priape
Sur l’autel de la volupté...
B. de Maurice.

Solution de continuité. La nature de la femme, où il y a en effet une sorte d’interruption de surface.

Bref aussitôt qu’il aperçut l’énorme
Solution de continuité,
Il demeura si fort épouvanté,
Qu’il prit la fuite.
La Fontaine.

Sonner le bouton ou le tocsin. Branler une femme ou un homme,—la femme avec le doigt, l’homme avec la main.

Le cochon sonnait le tocsin
Sur le bouton de son vagin
Avec son médium sans corne.
A. Watripon.
Tout aussitôt sur son lit il la couche,
Sonne au bouton!
La reine alors, déchargeant dans sa bouche,
Dit que c’est bon!
(La Gastibelzade.)

Sonner son fils. Se branler.—L’expression, très juste comme image, a été trouvée par une dame, Mme Octave, actrice du Vaudeville.

On dit encore: Agacer le sous-préfet, Se balancer le Chinois, Crier Vive l’Empereur, Se donner une Saragosse, Se polir la colonne, Épouser la veuve Poignet, Se coller une douce.

Sottises (Faire des). Peloter une femme, quand on est homme; patiner un homme, quand on est femme; copuler.

Enfin, finalement, a’ vous été contents?—Oui.—Il n’a pas fait d’ sottises?—Si tu veux...

H. Monnier.

Soulager (Se). Dépenser son sperme en baisant une femme, ou en se masturbant,—ce qui allége d’autant les rognons.

Pauvre chat! Eh bien, tu vas te soulager, mon chéri, je te le promets.

Lemercier de Neuville.

Soupe et le bœuf (La) ou le bouilli. L’ordinaire conjugal:—les mêmes bonjours, les mêmes bonsoirs, les mêmes coups tirés par le même homme,—avec la même femme.

Parce qu’enfin, voyez-vous, du nectar et de l’ambroisie, c’est toujours la même chose que de l’ambroisie et du nectar. Junon, Flore, etc..., tout ça est bel et bon; mais c’est toujours la soupe et le bouilli; tandis qu’il y a là-bas, chez le papa Desnoyers, des brunettes, et de la piquette qui nous ravigoteront.

Émile Debraux.

Sous le linge. A nu, sans chemise.

Je suis pourtant curieuse de voir comme elle est sous le linge.

La Popelinière.

Souteneur. Homme sans préjugés qui, en cas de quelque attaque, doit servir de défenseur aux putains. En retour, il exige d’elles une bonne partie de l’argent qu’elles gagnent à la sueur de leur con.—Le souteneur est le mari modèle. Il est cocu, c’est convenu d’avance avec sa femme. Mais il ne doit pas songer à la faire cornette. Il doit la monter régulièrement une ou deux fois par semaine; mais dans l’intervalle, il ne faut pas qu’il s’avise de penser même à une autre femme, encore moins d’en approcher. Malheureusement, chez les souteneurs, c’est comme chez les maris: il en est peu de vraiment honnêtes et sur qui une femme puisse compter sans réserve.

J’ suis le roi des souteneurs!
Je connais la savate!
Au billard, faut m’ voir, j’épate
Les vrais amateurs.
Lemercier de Neuville.

Soutenir le choc. Se dit en parlant d’une femme que l’on baise, et à qui l’énergie de l’assaut ne fait pas peur.

Il faudrait surtout avoir soutenu durant toute la nuit un entretien très vif avec une nonne charmante.

Louvet.

Sperme. Graine d’enfants que l’on sème (σπειρω) dans le ventre de la femme,—terre souvent féconde, et souvent bréhaigne aussi, selon la qualité de la semence, ou la vertu du semoir.

Nul rafraîchissement ne la lui peut ôter si bien qu’un bain chaud et trouble de sperme vénérique.

Brantôme.
Le sperme n’est pas l’or potable
Qui vous nourrit au lieu de pain;
Durant que votre con tient table
Votre ventre crie à la faim.
Théophile.
La bonne Alix, curieuse, s’avance,
Voyant jaillir ce sperme merveilleux.
Piron.
Et lorsque du plaisir est arrivé le terme,
Dans ma bouche je sais encor garder le sperme.
L. Protat.

Succube. Homme qui consent à servir de femme à un autre homme, et qui fait le dessous pendant qu’il fait le dessus.

Succubes. On appelle ainsi les patientes dans les combats amoureux de femmes à femmes. Confession de Mademoiselle Sapho, suite du Cadran des plaisirs de la Cour, p. 257.

Quand il consommait son Kabyle,
On entendait sous le gourbi
Au milieu de la nuit tranquille,
Le succube pousser ce cri...
Al. Pothey.

Sucer. Passer la langue sur le membre viril pour l’amener à érection, et le faire décharger.

Que les chiens sont heureux!
Ils se sucent la pine,
Ils s’enculent entre eux!
Th. Gautier.
Je voudrais être chien
Car du soir au matin
Je pourrais me sucer la pine.
Dumoulin.
Cependant, en suçant, il est bon que la main
Joue autour des roustons un air de clavecin.
L. Protat.

Sucer le clitoris. Gamahucher.

Il te faut, à tout prix,
Sucer des clitoris,
Et si l’antiquité
Ne l’eût pas fait, tu l’aurais inventé.
J. Duflot.

Sucer un homme. Lui passer habilement et doucement la langue le long du membre, autour et dessus, jusqu’à éjaculation complète.

Pourtant il leur manque, en somme
(Ce qui vaut bien un écu),
De savoir sucer un homme.
De la Fizelière.

Suceuse. Femme qui fait profession de donner aux hommes du plaisir sans peur. C’est la fellatrice des anciens.—La suceuse rend à l’homme le service que le gamahucheur rend à la femme, et dans les deux cas, c’est la langue qui fout.—Il y a à Paris, dans le faubourg Montmartre, une maîtresse suceuse, appelée la Pompe funèbre,—de l’ameublement d’ébène et de soie noire de son appartement.

Suçon. Empreinte que laissent les lèvres d’un amant sur le cou, les joues ou la bouche de sa maîtresse, de façon à l’empêcher, pendant quelques jours, de se montrer aux regards malins du public, qui connaît parfaitement ce petit timbre bien accusateur.

Sucre (pour suc, probablement). Le sperme de l’homme, dont les femmes sont si friandes et dont elles ont souvent plein la bouche.

Trouvant mon linceul tout souillé,
Et mon pauvre vit barbouillé
De sucre plus blanc que l’albâtre.
(Cabinet satyrique.)

Comment, vous appelez donc cela du sucre, mademoiselle?

D’Ouville.

Sucre d’orge (Le). Le membre viril—que les filles d’Eve, toujours portées sur leur bouche, aiment tant à sucer.

George, George,
Donne-moi de ton sucre d’orge.
(Ancienne chanson.)

Suffire à soi-même (Se). Faire de la prestidigitation à son profit—et en l’honneur d’Onan.

J’étais dans l’âge où la nature
Eveille nos sens au plaisir...
Quand à propos un abbé pâle et blême,
Trois fois par jour répétant la leçon,
M’apprit l’ moyen de m’ suffire à moi-même:
J’ai, mes amis, toujours été cochon.
(Parnasse satyrique.)

Superlatives délices (Les). Le moment où l’homme et la femme, mêlant leurs ondes spermatiques, se pâment sous l’excès de jouissance qui en résulte.

Plaisirs inconnus des dieux,
Superlatives délices!...
Béranger.

Tabernacle. La nature de la femme, où l’on serre précieusement le dieu—des jardins.

Elle est belle, ma Joséphine! elle a un chouette maître-autel!... un rude tabernacle!...

Tisserand.

Tablier de sapeur. Motte bien garnie de poils, noirs, blonds ou rouges, longs ou frisés... On dit aussi: Barbe au con.

Clara, elle, avait une gorge superbe, des fesses splendides, et un adorable petit con, protégé par un formidable tablier de sapeur.

J. le Vallois.

Tablier lève (Son). Se dit d’une fille qui s’est laissé faire un enfant et qui ne peut plus dissimuler sa grossesse.

Tacher une femme. Répandre à son intention—et quelquefois à son profit—un peu de liqueur séminale, en se branlant devant elle ou en la baisant en robe.

Mais v’là que j’ vous tache, mam’zelle,
C’est la faute de vot’ bretelle:
Plus qu’ mon amour elle tenait.
Béranger.

Tambouriner. Jouir d’une femme, en frappant son ventre à coups de cette baguette qu’on appelle le membre viril.

Ma foi, s’il se perd sous ma jupe,
Nous le ferons tambouriner.
(Chanson anonyme moderne.)

Tante. Homme qui sert de femme aux pédérastes actifs.

Enfants, on les appelle mômes ou gosselins; adolescents, ce sont des cousines; plus âgés, ce sont des tantes.

Moreau Christophe.

Taper dans le tas. Étant donné que:—le théâtre représente un atelier de brocheuses, de modistes ou de couturières. En vrai bandeur, vous faites votre choix; mais ne voulant pas faire four, vous tapez d’abord la plus facile, qui a bientôt une confidente que vous tapez aussi. La deuxième excite la curiosité d’une troisième, d’une quatrième, et... vous arrivez à réaliser le proverbe:

Qui en a vu une, les connaît toutes.

Taper dans l’œil. Commencer à plaire à quelqu’un—ou à quelqu’une;—séduire par la grâce, l’esprit, la parole ou le geste.

Ma petite poulette,
Dans la rue Montorgueil,
Ton p’tit nez en trompette,
Il m’a tapé dans l’œil.
Laïtou, etc.
Al. Dalès.

Taquiner le bouton, soit de la gorge, soit du clitoris. Promener habilement l’index sur l’extrémité du sein ou du clitoris d’une femme afin de la faire bander et jouir.

La gauche, autour du cou bien doucement passée,
Taquine le bouton de la gorge agacée.
L. Protat.

Taquiner le hanneton. Branlailler un homme, dont le membre ne sait pas trop ce qu’il veut, à ce point qu’il donnerait de la tête aussi bien dans un con que dans un cul.

... Le Suédois, dit-on,
Aime qu’on lui taquine un peu le hanneton.
L. Protat.

Témoins à décharge. Les deux roustons, qui, lorsque le vit est en cause, ont de quoi le faire décharger.

Suivant les témoins à décharge,
Le vol doit être récusé.
—Les imposteurs! répond Glycère,
N’écoutez pas leurs faux rapports,
Ils n’ont rien vu, c’est bien sincère,
Car tous les deux étaient dehors.
Vaubertrand.

... L’abbé... avoit en ses jeunes ans perdu ses deux témoins instrumentaires... en descendant d’un bellocier: c’est un prunier sauvage...

(Contes d’Eutrapel.)

Les dames rirent assez de Castor, qui était resté sans témoins.

P. de Larivey.

Tempérament. Ardeur amoureuse.

Qui sait, hélas! si ton tempérament
Ne trahit pas ton malheureux amant.
Voltaire.

Né avec un tempérament de feu, je connus à peine ce que c’était qu’une belle femme que je l’aimai.

Diderot.
Pinc’-moi plutôt un d’ ces grands drôles
Qui crèvent de tempérament,
Larges des reins et des épaules:
C’est du nanan.
E. Debraux.

Temple de Cypris. La nature de la femme, où nous faisons tous nos dévotions à genoux, de la langue et de la queue.

Lors il n’y a tétons ni fesse rebondie,
Cuisse, ventre, nombril, ni temple cyprien,
Que je ne baise, ou tâte, ou retâte, ou manie.

Tendre sa rosette. Se laisser enculer par un homme.

Tenir la chandelle. Avoir des complaisances honteuses pour un commerce de galanterie; se faire maquereau.

Quand vous venez, à Fabrice dit-elle,
Me faire tenir la chandelle
Pour vos plaisirs jusque dans ma maison.
La Fontaine.
A son destin j’abandonne la belle,
Et me voilà; des esprits comme nous
Ne sont pas faits pour tenir la chandelle.
Parny.

Tu m’as pris pour un imbécile... Comment! moi j’irais tenir la chandelle!

Jaime fils.

Tenir une maison. Avoir un bordel, qu’on autorise seulement les femmes à tenir, à leurs risques et périls: seul commerce qui aille bien!

Tu connais pas Morin, qu’est de la police?... qui vit à Rouen, rue Ricardière, cont’ la rue aux Ours, avec eune femme qui tient eune maison?

H. Monnier.

Testicules. Les témoins du duel amoureux. Voir Témoins à décharge.

Tétasse. Mot grossier signifiant une mamelle pendante.

Les tétons deviennent tétasses.
G. Coquillart.
Cette mère des gueux, cette vieille carcasse
D’un linge sale et noir resserre sa tétasse.
Théophile.

Tête-à-tête. Conversation à deux, qui a lieu n’importe où, dans une chambre, dans un fiacre, sur l’herbe, sur une chaise,—et la plus éloquente, puisqu’on n’y parle pas, ou qu’on y parle peu, et qu’en revanche on y agit beaucoup.

J’eus pourtant malgré tout cela quelque tête-à-tête impromptu avec Sa Grandeur. Il est si doux d’escamoter de temps en temps quelque chose d’une rivale qui en fait autant.

Tête-bêche (Faire). Se placer de façon que la tête de l’homme soit entre les cuisses de la femme, à la hauteur de son con, qu’il gamahuche, et que la tête de la femme soit entre les cuisses de l’homme, à la hauteur de sa pine, qu’elle suce.

Mais quand parfois il trouve une motte bien fraîche,
Ce qu’il aime avant tout, c’est faire tête-bêche.
L. Protat.

Tétonnière. Femme amplement pourvue de mamelles.

Dans le cabaret où ils soupaient servait une grosse tétonnière d’Andalousie.

Pigault-Lebrun.

Tétons. La gorge d’une femme.

Sur un col blanc, qui fait honte à l’albâtre,
Sont deux tétons, séparés, faits au tour,
Allant, venant, arrondis par l’amour.
Voltaire.

Donne-moi tes tétons.

La Popelinière.
Comme le gland d’un vieux qui baise
Flotte son téton ravagé.
(Parnasse satyrique.)
Si son cœur est de roche.
Ses tétons n’en sont pas.
J. Duflot.

Théâtre de la nature. Le con, où le vit a ses entrées comme acteur ou protecteur, en payant soit de son argent, soit de sa bonne mine.

«Ce théâtre a pour avant-scènes deux colonnes de marbre blanc; il ne possède qu’un seul décor, lequel représente un buisson avec une fontaine au milieu.

Le trou du souffleur est par derrière, ainsi que l’orchestre, composé d’un seul musicien qui exécute avec son instrument à vent une ouverture sur les motifs de: sentir avec ardeur.

Quand l’acteur principal entre en scène, il a toujours l’aspect dur et imposant; il a avec lui deux confidents, deux amis inséparables qui l’attendent dans la coulisse. Quand l’acteur quitte la scène, il est triste et abattu... il pleure.

La directrice est libre de donner plusieurs représentations de suite, et, pour peu que l’acteur principal la trouve aimable, et à son gré, plein de verve et d’éloquence, il rentre en scène avec un nouveau transport,—à moins de raisons majeures.

—Tous les mois, le théâtre fait relâche. Il l’annonce par une affiche rouge sur laquelle on applique une bande blanche. Pendant ce temps, l’acteur est libre de donner des représentations en ville, mais, gare à lui!... Souvent il se fatigue, revient malade... Alors, la directrice se plaint et l’administration coule!!!

Nota: La directrice accorde quelquefois des entrées de faveur.»

Tire-bouchon américain. C’est la tocade de toutes les grisettes. Elles font asseoir l’homme sur une chaise, mettent son bouchon au vent; puis, s’asseyant à cheval sur lui et s’appuyant sur le dos de la chaise, elles se font entrer le dit bouchon dans le con tant qu’elles peuvent, le tirent, se renfoncent dessus, jouissent comme des carpes pâmées, et s’en donnent ainsi jusqu’à ce qu’elles soient tout à fait échinées.

Quoique Cornélie soit partie, le plaisir n’est pas parti avec elle; monte chez moi, je serai bien aimable, et je te ferai le tire-bouchon américain.

(Fantaisiste, I, 179.)

Tirelire (Briser sa). Perdre son pucelage,—ce trésor que les mères veulent forcer les filles à garder pendant seize ou dix-huit ans.

Maman, apprenez qu’un voleur
M’a pris la pièce qu’on admire;
Mais ce qui me met en fureur,
C’est qu’en brisant ma tirelire,
Tout haut chantait le sacripant,
Zi, zi, pan, pan!
L. Festeau.

Tirer. Baiser une femme.

Et dans un bois, je savais la tirer.
E. Debraux.
Aimes tu mieux en gamine
Tirer l’ coup du macaron?
Saunière.
Montrez à ma mère
Tout votre savoir,
Elle va vous faire
Tirer dans le noir.
(Les Archers de l’amour.)
A ce prix-là, dans toute la boutique
De faire un choix j’eus la permission
Et je montai pour tirer une chique...
(Chanson anonyme moderne.)
Je vais tirer mon coup, ma crampe, ou bien ma chique,
Dit un futur Gerbier...
L. Protat.
Réclamant aux vieillards libidineux ses gants,
Et tirant tous les jours des coups extravagants.
A. Glatigny.
J’ vois que vous y prenez goût.
Mais je n’ tir’ jamais qu’un coup.
F. de Calonne.

Tirliberly. Mot forgé pour désigner le membre viril.

Et retroussé jusqu’au tirliberly,
En laisse voir un tout des plus superbes.
Grécourt.

Tiv. Anagramme de vit.

Polidor, amoureux d’une beauté sauvage,
Prit en sa main son tiv rouge comme un tison,
Et dit: Faut-il, hélas! que je meure en servage,
Ayant dedans ma main la clef de ma prison!
Gombauld.

Toison. Les poils qui garnissent l’entrée du con.

Pour garder certaine toison,
On a beau faire sentinelle,
C’est temps perdu lorsqu’une belle
Y sent grande démangeaison.
La Fontaine.
Au soleil tirant sans vergogne
Le drap de la blonde qui dort,
Comme Philippe de Bourgogne
Vous trouveriez la toison d’or.
Th. Gautier.
Va sur Acomat au poil raide,
Sur Fatime, à la toison d’or.
B. de Maurice.

Tomber sur le dos. Se faire baiser.

Tiens! v’là Victoire qui roule sa bosse.

—Pauvre fille! si gentille, si sage... car enfin elle ne sort jamais.

—Parbleu! elle sera tombée dans l’escalier; c’est là qu’elle aura attrapé ça.

(Souvenirs de carnaval.)
Mais aussi qui ne tombe pas
Au premier mot qu’on lui dise.
Bussy-Rabutin.

Ce sont filets et piéges pour donner le saut et faire tomber à la renverse les femmes et les filles.

Noel du Fail.

Tordion. Vieux mot signifiant remuement, employé pour exprimer les mouvements lascifs faits dans l’acte vénérien.

Et inventa la bonne dame
Mille tordions advenants,
Pour culeter à tous venants.
Cl. Marot.

Il semble à ce pauvre homme qu’elle avait appris ces tordions d’un autre maître que lui.

B. Desperriers.

Elle ne se put en garder de faire un petit mobile tordion de remuement non accoutumé de faire aux nouvelles mariées.

Brantôme.

Elle a pour le moins trente-cinq ans sur la tête, ce qui me fait croire qu’elle a oublié tous ces petits tordions et gaillards remuements, qui chatouillent la jeunesse.

P. de Larivey.

Tortiller du cul, ou des fesses. Se trémousser sous l’homme.—Hésiter, faire des manières.—On dit aussi: tortiller de la crinoline, c’est-à-dire: se déhancher, soit en dansant, soit en marchant pour allumer les galants.

Quand on va boire à l’Ecu
N’ faut pas tant tortiller du cu.
Vadé.
Quand tout sommeille aux alentours,
Hortense, se tortillant d’aise,
Dit qu’elle veut que je la baise
Toujours, toujours.
A. Privat d’Anglemont.
Au miché je sais battre un ban;
Je sais tortiller de l’échine.
(Chanson anonyme moderne.)

Toucher. Faire l’acte vénérien.

La belle fille qui voulait être touchée au bas du ventre.

(Moyen de parvenir.)
Ecoute, mon mignon, contemple
Du bon Joseph les saints exemples,
Qui ne toucha sa sainte dame.
Jodelle.
Mais si un amoureux la touche,
Elle repartira du cu,
Encore mieux que de la bouche.
(Cabinet satyrique.)

Où le mari, parce qu’il la touchait quelquefois, pensait avoir part.

Brantôme.
N’ayant touché que vous, je n’en puis rien savoir.
J. de Schélandre.

Mais il ne lui touchait que quand la fantaisie lui en prenait.

Tallemant des Réaux.
Il ne lui touche point, vit dedans l’abstinence.
La Fontaine.
Phébus, au même état où je me suis couchée,
Me trouve le matin sans que l’on m’ait touchée
(Épigrammes.)

Elle lui dit que s’il la touche, elle criera.

Ch. Sorel.
Femme gentille et sage
Est un trésor; mais il n’y touche point.
Parny.

Toucher (Se). Se livrer à la masturbation, à ce plaisir solitaire que Martial appelle si justement gaudia fœda, et dont tant de jeunes gens sont morts,—sans compter le compositeur Bellini. Les murs de Paris ont été longtemps couverts de cette légende: Galimard se touche. Serait-ce vrai, Seigneur!

Toucher la grosse corde. Patiner le membre viril et le faire résonner sur le ventre.

Toupet (Avoir du). Avoir la motte bien garnie.

Ce n’est point là le conin que vous aviez au couvent; il n’y avait que du poil follet, du duvet, et je tiens là un toupet. Un vrai toupet.

La Popelinière.

Toupie. Femme de mauvaise vie, mais de bonne volonté, qu’on fait tourner comme on veut—en y mettant le prix.

Misère et corde! c’est déjà des histoires pour des toupies.

Gavarni.

Tour de bitume. Promenade des filles sur les boulevards, pour raccrocher des hommes et les ramener, soit au bordel, si elles sont en maison, soit dans leur appartement lorsqu’elles sont chez elles.

Allons! voilà mon tour de bitume arrivé... Au persil! au persil!...

Lemercier de Neuville.

Tour de fesse. L’acte vénérien.

Francine, trop chaude du cu,
Pour mieux couvrir ses tours de fesse,
Voulait épouser un cocu.
Théophile.

Tourner de l’œil, Tourner la prunelle. Montrer le blanc des yeux en jouissant.

Tu tournes la prunelle...
Tu vas jouir... ma belle...
Marc-Constantin.

Tracasser les couilles d’un homme. Lui faire patte d’araignée, afin de le faire bander lorsqu’il est réfractaire.

De l’autre main tracasse-moi les couilles... là... là... tout du long.

La Popelinière.

Traînée. Fille de mauvaise vie, qui traîne sa jeunesse quand elle est jeune, sa beauté quand elle en a, dans tous les endroits où vont les hommes et où elle ne devrait pas aller.

Elle sera heureuse avec lui... si elle ne fait pas la traînée avec lui, par exemple.

Eug. Vachette.

Traîner son boulet (ou sa chaîne). Terme populaire qui signifie: avoir toujours sa femme légitime au bras, sur le dos, ou sous la pine.—Le mariage étant une chaîne, on en a pour jusqu’à la fin des jours de l’un ou de l’autre.

Traits. Infidélités qu’un homme fait à une femme, ou une femme à un homme; coups tirés illégalement.

Son mari lui avait fait tant de traits qu’elle l’avait quitté.

Champfleury.
. . . Devant monsieur le maire
J’ai solennellement promis de ne pas faire
De traits à mon époux...
L. Protat.

Travail. Prostitution; fouterie intéressée.

Au nom de Dieu, dedans le tête-à-tête,
A ton flâneur donne de l’agrément;
Dans le travail, rappelle-toi, Jeannette,
Que t’es pas là pour ton amusement.
L. Festeau.

Que tu travailles bien aussi!... fort! fort!... ma mignonne, tu me ravis!...

La Popelinière.
Tu passes toutes tes soirées
Chez Dautun le marchand de vin:
Les autres femmes, plus rusées,
Travaillent du soir au matin.
Dumoulin.
Epous’s d’ultras,
Nièc’s de prélats,
Tout ça travaille et n’ se numérot’ pas.
Béranger.
O femelle divine,
Crois-moi!
Fais travailler ma pine
Sur toi!
Eug. Vachette.

Trémousser (Se). Jouer des fesses et des reins. S’agiter sous l’homme,—ou sur la femme, selon le plaisir que l’on ressent et que l’on veut faire partager, afin d’arriver à la jouissance mutuelle.

Amusez-vous, trémoussez-vous,
Amusez-vous, belles;
Amusez-vous, ne craignez rien,
Trémoussez-vous bien.
Désaugiers.
Quoiqu’usé, le vieux Mondor
Pour Lisette soupire;
L’âge a rouillé son ressort,
Mais il se trémousse encor...
Pour rire.
Piton.

Trente points (Les) qui constituent la beauté des femmes, sont,—je cite d’après Brantôme:

Trois choses blanches: la peau, les dents et les mains.
Trois noires: les yeux, les sourcils et les paupières.
Trois rouges: les lèvres, les joues et les ongles.
Trois longues: le corps, les cheveux et les mains.
Trois courtes: les dents, les oreilles et les pieds.
Trois larges: la poitrine, le front et l’entre-sourcils.
Trois étroites: la bouche, la ceinture et le con.
Trois grosses: le bras, la cuisse et le mollet.
Trois déliées: les doigts, les cheveux et les lèvres.
Trois petites: les seins, le nez et la tête.

Tribade. Mot grec (τριβος) signifiant une femme qui abuse de son sexe avec une autre femme.

Les tribades s’adonnent à d’autres femmes ainsi que les hommes mêmes.

Brantôme.
Tribades, mes amours,
Sacrifions toujours
Dans ce temple où Venus
Garde pour nous ses trésors inconnus.
J. Duflot.

Tribadie: amour d’une femme pour une autre, très répandu dans les pensionnats de jeunes filles et dans les couvents de femmes.

Comtesse de N***.
Dans cette Grèce aujourd’hui qu’on renomme
Que faisiez-vous, vierges du Parthénon?
Que faisiez-vous, ô vestales de Rome?
Vous tribadiez en l’honneur d’Apollon.
J. Duflot.

Tricher. Forcer, par un habile coup de cul, le membre de l’homme à se retirer au moment où il va décharger son sperme, pour ne pas s’exposer à faire d’enfants,—ce qui est peut-être prudent, mais, en tout cas, malhonnête, volant qui triche.

Pour nous, femmes sages,
Hors de nos ménages,
Il faut jouir peu,
Ou tricher au jeu.
Tricher! quelle gêne!
On conçoit sans peine,
Quand on est expert,
Tout ce qu’on y perd.
Béranger.

Tricoter des fesses. Les remuer vivement dans l’acte vénérien, pour mieux jouir ou pour mieux faire jouir l’homme.

Tripière. Femme ou fille à la gorge mal faite,—ou trop fournie.

Madame de Bassompierre, qui n’était ni jeune ni belle, et qui n’avait pour elle que son embonpoint et ses grands airs, ne manquait pas de galants... Le Plessy-Guénégaud s’amusait à payer cette grosse tripière comme un tendron, parce qu’elle était de qualité.

P. Dufour. (Hist. de la prostitution.)

Tripoter une femme. Polissonner des mains avec elle, lui prendre le cul et les tétons.

Je tripote,
Je bahote
Près de la cambuse aux crottes.
(Parnasse satyrique.)

Triquebilles. Vieux mot employé pour désigner les testicules.

Qu’on me coupe les triquebilles!
(Cabinet satyrique.)

Troisième sexe (Le). Celui auquel appartiennent les pédérastes et les gougnottes.

—Je ne mène pas là votre seigneurie, dit-il, car c’est le quartier des tantes,—Hao! fit lord Durham, et qu’est-ce?—C’est le troisième sexe, milord.

H. de Balzac.

Tromper d’endroit (Se). Enculer une femme, au lieu de la baiser,—ce qui peut arriver, la nuit surtout, au plus honnête homme.

Comm’ c’est chaud! comm’ c’est étroit!
Tiens! je m’suis trompé d’endroit!
J’ai fait un’ fameus’ bêtise,
Mamzell’ Lise...
A. de Calonne.
Me voyant traité d’la sorte,
Il dit qu’il s’est trompé d’ porte,
Et veut m’ fourrer son outil
Dans un trou qu’ j’ai sous l’ nombril.
(Parnasse satyrique.)

Trône du plaisir. La nature de la femme.

Si mes vœux près d’Eglé sont toujours superflus,
Du trône du plaisir si sa main me repousse.
Collardeau.

Trou. La nature de la femme, ou l’anus.

Les grands trous leur sont odieux, déplaisants et désagréables.

(Variétés hist. et litt.)
Nenni, non. Et pourquoi? Pour ce
Que six écus sauvés m’avez,
Qui sont aussi bien dans ma bourse
Que dans le trou que vous savez.
Collé.
Le bout était trop gros, ou le trou trop petit.
Piron.

Il fallut donc recourir aux verges... dont je vis bientôt les effets, par la croissance de l’allumelle de mon homme, qui, profitant du moment... commença à jouer au trou-madame.

(Mémoires de miss Fanny.)
Je m’y pris avec tant d’adresse
Qu’elle me dit, plein’ de tendresse;
Je t’accord’ le droit marital.
Puis elle ajouta, pour final:
Tu sais le côté qui me blesse,
Ah! ne va pas dans le trou d’ bal!
(Chanson anonyme.)
Au séminaire de Montrouge...
Chacun, en amateur de cul,
Loin de jouer au trou-madame,
Jouait toujours au trou du cul.
(Chanson anonyme moderne.)
... La langue française
Est encore aujourd’hui si pauvre et si niaise,
Qu’elle n’a vraiment pas deux termes pour nommer
Ce petit trou mignon qui sait si bien charmer.
L. Protat.

Il se couche comme cela sur le ventre de la fille, et lui fourre, dans le trou par où elle pisse, ce long engin, avec le plus grand plaisir du monde.

Mililot.
Bernis chanta de Pompadour
Les trous qu’avait formés l’amour
Sur sa peau blanche et lisse;
N’en déplaise à l’auteur galant,
Moi, j’aurais chanté seulement
Le joli trou
Dont je suis fou,
Le joli trou qui pisse.
J. Cabassol.

Trousser (Se faire). Se faire baiser.

Mais aux champs une fillette
Se fait volontiers trousser.
De la Fizelière.

Trousser une femme. La baiser, la femme étant aussi vite baisée que troussée, ou femme troussée étant considérée comme foutue.

Quoi! tu te laisses trousser tout de suite?

La Popelinière.
Lise, indignée en sentant qu’il la trousse,
Sans doute alors se livrait aux sanglots.
Béranger.

Turlupiner. Agacer, ennuyer, taquiner quelqu’un par paroles:—badiner, chatouiller, patiner ou peloter quelqu’un (gestes et attouchements réciproques)—afin de baiser ou d’être baisée.

Finissez donc, dame Jacq’line,
Disait gros Pierre; j’ vas m’ fâcher,
Où diable allez-vous me nicher?
J’ n’aim’ pas ainsi qu’on m’ turlupine.
Blondel.

L’auteur a parfaitement l’intention de faire dire au chanteur:

J’ n’aim’ pas ainsi qu’on m’ tir’ la pine.

Tu vas me le payer, Aglaé! Expression familière aux filles et à leurs hommes, pour signifier cinquante choses.—C’est l’équivalent de: As-tu fini! ou de: Des navets!

Ultramontain. Employé pour désigner un homme adonné au péché contre nature.

L’ultramontain, à son culte fidèle,
La refusait, et même avec dédain.
Piron.

User (En). Faire l’acte vénérien.

Comme si ce n’était rien que d’enlever en une soirée une jeune fille à son amant, et d’en user ainsi tant que l’on veut.

De Laclos.
Lorsque Jean veut se reposer,
S’il me plaît encor d’en user.
Béranger.

User des doigts. Masturber une femme ou un homme.

Pour vous en prendre à votre sexe,
Avez-vous mis l’autre aux abois?
C’est peu que votre main me vexe,
Vous usez pour vous de mes doigts.
Béranger.

Vache. Fille de la dernière catégorie,—par allusion à ses énormes tétons, sa seule beauté, et aussi à sa nonchalance de ruminante.

Comme on connaît les seins, on les honore.
(Vieux proverbe.)

Avoue, Zidore, que ta Fifine est une bonne vache, et une vache à lait encore.

Lireux.

Vagin. La nature de la femme, qui sert d’étui (vagina) à la grosse aiguille de l’homme.

Le Grec se sauve en Italie;
Le morpion grimpe au vagin
D’une fillette assez jolie.
B. de Maurice.

Vaisselle de poche. L’argent nécessaire en amour—la braise avec laquelle on chauffe les femmes.

Il a son charme, le métier de mac, surtout au point d’ vue d’ la vaisselle de poche.

Lemercier de Neuville.
A des pouilleux si tu t’accroches,
Rappelle-toi qu’il t’en cuira
Car l’amour sans vaissell’ de poches,
C’est du caca.
E. Debraux.

Valet de cœur. Le greluchon d’une femme entretenue,—qui serait mieux appelé valet de cul, puisqu’il doit être toujours à la disposition de sa maîtresse.

Valoir le coup. Être passable.—Expression employée par l’homme, à l’égard de toute femme qui, n’étant pas belle, a cependant quelque chose qui plaît:—Elle vaut le coup,—c’est-à-dire: elle mérite qu’on la baise au moins une fois.

Vautrer (Se). Faire l’acte vénérien.

Est-il honnête qu’un parent
Dessus sa parente se vautre?
Théophile.

Veau. Gourgandine, fille de la dernière catégorie,—sans doute par allusion à sa chair fadasse, plus adipeuse que musculée, plus lymphatique que sanguine, qui ne donne pas le moindre appétit.

Un soir, à la barrière,
Un veau
Tortillait son derrière
Bien beau.
Eug. Vachette.
O vous, jeunes étudiants,
De veaux si vous êtes amants,
Craignez, craignez fort la vérole.
A. Watripon.

Velléités (Avoir, ou Se sentir des). Avoir envie de baiser une femme quand on est homme, ou de se faire piner par un homme quand on est femme.

Ma chère amie, mes velléités sont passées: vous voudrez bien attendre qu’elles reviennent. Pour l’instant, laissez-moi dormir.

J. Le Vallois.

Vendangeuse d’amour. Fille ou femme qui a pour unique occupation de vendanger l’amour et de tirer de la meule de son pressoir assez d’argent pour ne pas être obligée de faire autre chose; sa grappe est sans cesse écrasée à coups de pine, et le jus qui en sort nous grise.

Ces femmes.......
Sont des vendangeuses d’amour.
Lorsque des vignes de Cythère
On revient, c’est au petit jour,
A pas pressé, avec mystère.
A. Delvau.
Mets à profit sa négligence,
Et sans alarmes jusqu’au jour,
Viens vendanger en son absence
Des fruits de plaisir et d’amour.
Parny.

Vendre sa fleur. Se laisser dépuceler par un monsieur qui en a les moyens.

Ces ouvrièr’s au gent minois
Qu’on voit parfois,
En tapinois,
Vendre leur fleur jusqu’à cent fois par mois.
Émile Debraux.

Venir au fait, aux prises, etc. Baiser,—qui est la conclusion naturelle de toutes les minauderies de la femme et de toutes les cajoleries de l’homme.

Mais cependant, quand ce vient au fait, elles éprouvent le contraire.

Mililot.

Une jeune beauté s’étant rendue amoureuse d’un jeune homme bien fait, lui donna tant de libertés qu’ils en vinrent à l’abordage.

D’Ouville.
Qu’avec l’abbesse un jour venant au choc.
La Fontaine.
Il parle trop, dit Emilie,
Et jamais il ne vient au fait.
Daillant de la Touche.
C’est assez parlementé,
Il faut en venir aux prises.
(La Comédie des chansons.)

Le valet de là-dedans s’amouracha d’elle et elle de lui, de sorte qu’ils en vinrent aux prises.

D’Ouville.

La belle, quand ce vint aux prises, fit ouf.

Tallemant des Réaux.

A peine lui donna-t-il le temps de se recoucher pour en venir aux prises.

(La France galante.)
Il la baisa pour en avoir raison,
Tant et si bien qu’ils en vinrent aux prises.
La Fontaine.

Oh! monsieur, je vous remercie, nous en venons tous les deux, le clerc et moi.

B. Desperriers.

Il lui demande si elle est en résolution d’en venir aux prises.

Ch. Sorel.

Vénus populaire (La). La fille de trottoir, qui ne demande que deux francs pour un voyage à Cythère.

Amour, empoisonne mes sens.
Et toi, Vénus la populaire,
A toi mon hymne et mon encens.
A. Barbier.
Ces rustiques Vénus qui font les innocentes.
Ant. Méray.
Faut t’voir valser, comm’ t’es vive et légère;
Tous les garçons disiont d’ toi dans le pays,
Qu’ t’es t’un’ vraie nymphe, un’ Vénus potagère.
J’ n’en bois ni mange et j’ n’en dors point les nuits.
Ad. Porte.

Nous avons eu depuis: la Vénus aux carottes.

Verge. Le membre viril,—avec lequel on fouette le ventre des vierges; virga, virgo.

Il souhaitait qu’il pût abattre sa faim en se frottant le ventre, tout ainsi qu’en se frottant la verge, il passait sa rage d’amour.

Brantôme.
L’académicien dit: mon vit. Le médecin:
Ma verge....
L. Protat.

Verger de Cypris. Le pénil, autrement dit la motte de la femme, où «le fruit d’amour rit aux yeux.»

Lors elle lui donna
Je ne sais quoi qu’elle tira
Du verger de Cypris, labyrinthe des fées.
La Fontaine.

Vérole. Maladie vénérienne, plus commune aujourd’hui que jamais, pour laquelle il y a à Paris un hôpital spécial, l’hôpital du Midi.

Cent escoliers ont pris la vérole avant que d’être arrivés à leur leçon d’Aristote la Tempérance.

Montaigne.
Si j’ suis paumé, j’enquille aux Capucins,
Ricord guérira ma vérole.
Dumoulin.
Vingt couches, autant de véroles
Ont couturé son ventre affreux,
Hideux amas de tripes molles
Où d’ennui bâille un trou glaireux.
Anonyme.

Veuve Poignet. La main qui sert à branler,—la première maîtresse des jeunes gens, comme le médium est le premier amant de toutes les femmes.

Pour l’apaiser, je n’avais qu’une main:
Je m’en servis pour écumer sa bile.
Veuve Poignet, sans vous, qu’aurais-je fait?
Mais avec vous, c’était chose facile.
Anonyme.
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