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Histoire du Consulat et de l'Empire, (Vol. 18/20): faisant suite à l'Histoire de la Révolution Française

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Notes

1: Napoléon qui n'avait appris que les commencements de la campagne de Belgique, et qui avait connu seulement la retraite de Bruxelles sur Lille, s'était plaint souvent dans sa correspondance du général Maison. Il en aurait parlé autrement s'il avait eu le temps d'apprécier la partie importante de cette campagne, qui, à cette époque, excita l'admiration de tous les militaires.

2: C'est le propre récit de M. de Vitrolles, ami dévoué du Prince.

3: M. de Vitrolles, témoin oculaire, et tenant la plume, dit qu'il ne fut pas fait une seule observation dans le conseil royal.

4: Divers écrivains, et notamment M. de Chateaubriand, qui en général se soucie peu de la vérité, ont raconté avec des couleurs fort exagérées l'attitude de la garde. D'après les témoins les plus vrais, son attitude fut exactement celle que nous tâchons de retracer ici, c'est-à-dire froide et soumise.

5: Je ne fais que reproduire ici, sauf les termes, les propres souvenirs du général Dupont consignés dans ses Mémoires manuscrits.

6: M. de Vitrolles n'en tint pas moins une sorte de procès-verbal des séances du Conseil, extrêmement succinct, à peine rédigé, mais infiniment intéressant, existant encore aux archives de l'État, et de tous les documents le plus curieux peut-être de ceux qui restent sur le gouvernement de la première Restauration.

7: Je trace ce tableau de l'état de la France d'après les rapports de la police mis chaque jour sous les yeux de Louis XVIII.

8: C'est une idée généralement admise qu'un soldat coûte en France 1,000 francs, et que cent mille soldats coûtent cent millions. Cela est inexact. On a conclu ce chiffre de notre état militaire dans la première moitié de ce siècle, parce qu'on entretenait à peu près 300 mille hommes avec un budget de 300 millions. Mais c'est en y comprenant la dépense de tout l'établissement militaire, c'est-à-dire des places fortes, du matériel, des états-majors, des cadres, des invalides, de la gendarmerie, c'est en répartissant toute cette dépense sur chaque tête de soldat, qu'on trouve 1,000 francs pour chacun. Si, au contraire, il s'agit seulement d'un homme à introduire dans les cadres existants et payés, les frais du matériel, des états-majors étant soldés et ne devant pas s'en accroître, l'homme alors est loin de coûter 1,000 francs. Il coûtait il y a quinze ou dix-huit ans, environ 400 francs en temps de paix. Sur ce pied 100 mille hommes à retirer du congé pour les verser dans les cadres, sans ajouter à ces cadres, devaient donc coûter 40 millions et non pas 100.

9: On a nié quelquefois que les choses fussent poussées aussi loin, à l'égard surtout des biens nationaux. Il n'y a qu'à lire les rapports de police adressés à Louis XVIII et la correspondance relative aux affaires ecclésiastiques, pour reconnaître qu'il n'y a rien que de rigoureusement exact dans le tableau que nous traçons ici.

10: Né et élevé à Marseille, j'ai ce spectacle présent encore à mes yeux, et il me semble voir cette suite de vaisseaux immobiles, rangés sur plusieurs lignes, depuis ce qu'on appelle la place de la Cannebière jusqu'au fort Saint-Jean. Enfant alors, et conduit souvent sur ces quais, j'avais pris l'habitude de remarquer ces bâtiments, je savais leur nom, je me rappelais leur figure, comme les maisons d'une rue qu'on est habitué à fréquenter, et jamais je n'en ai vu un seul déplacé pendant les dernières années de l'Empire. Aussi sa chute fut-elle l'occasion d'une joie dont je n'ai jamais été témoin en aucun autre temps ni en aucune autre circonstance.

11: Les vestiges qui restent des délibérations du Conseil prouvent que cette question ne fut pas même posée.

12: Un témoin des plus dignes de foi, par son caractère respectable et sa haute position, m'a dit avoir vu dans les mains de madame la maréchale Ney une lettre de son mari, écrite de Lons-le-Saulnier, le jour même où il abandonnait la cause des Bourbons pour celle de Napoléon, et dans laquelle se trouvaient ces mots: Mon amie, tu ne pleureras plus en sortant des Tuileries....—

13: Rien n'est plus curieux que la suite des rapports de police rédigés par M. Beugnot. On y voit que le mois de novembre fut un mois de folles alarmes, ce qui amena le changement ministériel que nous allons raconter.

14: Il n'existe peut-être pas un sujet, dans toute l'histoire de notre siècle, sur lequel les historiens étrangers ou français aient été plus mal informés que sur le congrès de Vienne, et il n'y en a pas de plus important, puisque c'est dans ce congrès que s'est constituée l'Europe moderne, et qu'a été fixé un état de choses qui a duré déjà près de cinquante années. J'écris en ayant sous les yeux les documents les plus authentiques, soit étrangers, soit français, et notamment la correspondance secrète de M. de Talleyrand avec Louis XVIII, et de Louis XVIII avec M. de Talleyrand. C'est dans celle-là que la partie anecdotique et personnelle de cette grande scène se trouve rapportée, avec tous les détails qui pouvaient intéresser un roi spirituel, malicieux, aimant le scandale, et n'ayant presque aucun préjugé, si ce n'est celui de son origine à laquelle il ne trouvait rien d'égal sur la terre. M. de Talleyrand fournissait les matériaux de cette correspondance à M. de la Besnardière qui la rédigeait, puis il la recopiait de sa main. Le Roi répondait le plus souvent lui-même, ou par M. de Blacas. Quant aux affaires proprement dites, M. le duc de Dalberg les traitait dans une correspondance spéciale avec le cabinet, que M. de Jaucourt dirigeait en l'absence de M. de Talleyrand. Celle-ci moins piquante, mais plus sérieuse, ne laisse rien à désirer sous le rapport des affaires elles-mêmes, qui s'y trouvent exposées avec une netteté, une précision et une connaissance des choses remarquables, mais toujours, bien entendu, du point de vue auquel la légation française s'était placée. Je ne puis citer les documents étrangers auxquels j'ai puisé, mais ils sont également authentiques, et m'autorisent à considérer comme vrai et complet le récit qu'on va lire.

Note au lecteur de ce fichier numérique:

Seules les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées. L'orthographe de l'auteur a été conservée.

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