L'Illustration, No. 3739, 31 Octobre 1914
EN FLANDRE FRANÇAISE ET ARTOIS
Trois zones d'action: entre Armentières et Lille, autour de la Bassée, vers Lens et Arras. Les communiqués ont été très sobres de détails sur les événements de ce côté.
Le 20, les Allemands tenaient les avancés de Lille; le 21, nous approchions de la grande ville jusqu'à 6 kilomètres des remparts, à Radinghem; le 22, nouvelle avance; le 24, nos lignes vers Lille sont attaquées et l'ennemi est repoussé; depuis lors les attaques allemandes sont demeurées infructueuses.
Sur la Bassée et Lens, plus vagues encore ont été les indications. Les Allemands y firent toute la semaine d'énormes efforts, avec des forces tellement supérieures que, le 25, on annonçait un recul à l'Ouest des deux villes; depuis lors les Allemands n'ont pu poursuivre ce succès; nous avons même réalisé de légers progrès. Pendant ce temps, on se battait toujours aux environs d'Arras; l'artillerie allemande, placée à grande distance, continuait la destruction méthodique de la vieille cité, mais nos troupes paraissaient contenir et repousser l'ennemi qui avait dirigé de violentes attaques au Nord de la ville, du 19 au 22; le 25, la surprise de nuit échouait comme dans les autres secteurs; le 26, on apprenait que nous étions à l'Est de la ville, c'est-à-dire, sans doute, dans la direction de Douai.
Le 28, le communiqué signalait qu'au Sud-Ouest de la Bassée, vers Cambrin, petit chef-lieu de canton, l'ennemi avait reculé. Et l'état-major faisait connaître que les pertes des Allemands étaient énormes dans les Flandres.
Au Sud d'Arras, aux confins de l'Artois et de la Picardie, les Allemands montraient moins d'activité, ils renouvelaient cependant, vers le 20, leurs tentatives pour percer nos lignes à hauteur d'Albert, mais ne réussissaient pas à nous entamer.