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L'Illustration, No. 3739, 31 Octobre 1914

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LA TREIZIÈME SEMAINE DE GUERRE

Voies ferrées pries    Routes pries. Canaux.
Carte de la région où se poursuit une lutte acharnée à la frontière franco-belge, près de la mer du Nord et autour d'Arras.

Voici plus de quinze jours que se poursuit entre la mer du Nord et les bords de la Scarpe, près d'Arras, la plus violente bataille de cette terrible et sanglante campagne. Peut-être durera-t-elle une semaine encore, tant les Allemands mettent d'acharnement à tenter la rupture de nos lignes, afin de faire une trouée grâce à laquelle ils pourraient réaliser leur rêve: assiéger Dunkerque et Calais.

Dans ce but, ils procèdent plus que jamais à la ruée par des masses énormes, se renouvelant à mesure que le fusil et l'obus renversent les rangs qui accourent comme les flots sur la plage. Le littoral de la mer du Nord, les dunes, les rives de l'Yser, les villes de Nieuport, Dixmude et Roulers offrent le terrifiant spectacle de milliers et de milliers de cadavres, sans que tant de vies sacrifiées en vain aient brisé la volonté des chefs qui espèrent, à force de violence, enfoncer sur quelque point la vivante muraille offerte par les armées des alliés.

La grande bataille commença vers le 13 par le balayage du territoire français au Nord de la Lys. La cavalerie allemande qui l'avait envahi fut rejetée sur la rive droite de la rivière. Nous avons dit, la semaine dernière, comment, jusqu'au 20, se succédèrent les événements.

Ce jour-là et le 22 furent marqués par des rencontres très violentes sur tout le front, sans que nous ayons fléchi. Le 23, seulement, les alliés perdaient un peu de terrain au Nord de Dixmude et autour de la Bassée; partout ailleurs nous progressions, surtout sur la côte et entre Ypres et Roulers. L'Yser ne pouvait être forcé par les Allemands qui, le 24, cependant, réussissaient le passage sur un point. Le 25, tentative générale jusqu'à la Somme, par des attaques de nuit que les alliés repoussaient. Le 26, effort non moins violent de Nieuport à Lens. En même temps, aux mêmes heures, en Picardie, en Champagne, en Argonne, sur la Meuse, en Woëvre, les divers corps allemands, obéissant à un évident mot d'ordre, essayaient de reprendre l'offensive. Sur tous les points cette attaque a échoué.

Le communiqué du 28 signalait une sorte d'apaisement dans tes attaques allemandes au Nord, par contre sur les points où nous avions l'offensive nos progrès continuaient.

Voyons maintenant, sur chaque partie du front, comment les événements de cette tragique semaine se sont déroulés.

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