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La vie en France au moyen âge d'après quelques moralistes du temps

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NOTES:

[1] Histoire littéraire de la France, XXIII, p. 245.

[2] Revue critique d’histoire et de littérature, 1869, II, p. 54.

[3] «La letteratura didattico morale del Medioevo è assai poco studiata, fors’ anche perchè, invero, non molto allegra e amena, e molte opere sono ancora inedite nelle biblioteche...» (R. Ortiz, dans la Zeitschrift für romanische Philologie, XXVIII, 1904, p. 555).

[4] L’état actuel des connaissances acquises et des travaux exécutés sur les moralistes qui ont écrit en langue d’oil du XIIe au XIVe siècle a été exposé tant bien que mal par M. A. Piaget, au t. II (pp. 165-218) de l’Histoire de la Langue et de la Littérature françaises des origines à 1900 (Paris, 1896); cf. G. Paris, la Littérature française au moyen âge (Paris, 1905, 3e éd.), p. 165 et suiv...—Sur les moralistes du même temps qui ont écrit en latin, voir G. Gröber, Uebersicht über die lateinische Litteratur, au t. II (1902) du Grundriss der romanischen Philologie.—Il n’y a même pas de nomenclature satisfaisante des écrits de même genre en langue d’oc. Voir pourtant J. Bathe, Die moralischen Ensenhamens im Altprovenzalischen (Warburg, 1906).

Il existe un inventaire spécial de la Littérature didactique du moyen âge s’adressant spécialement aux femmes (Halle a. S., 1903), par Alice A. Hentsch. L’auteur s’est proposé d’y énumérer tous les écrits de ce genre en quelque langue, savante ou vulgaire, qu’ils aient été composés.

[5] «Ce beau poème...», dit M. P. Meyer (Romania, XXXII, p. 104). Jugement qui paraît, d’ailleurs, un peu trop indulgent.

[6] Romania, XXIX, p. 72.

[7] Bibl. nat., ms. fr. 1593, fol. 141.

[8] Notices et Extraits des Manuscrits, XXXIV, 1re partie, p. 176.

[9] On ne sait encore rien de plus sur le très intéressant Livre de Mandevie ou Melancolies de Jehan Dupin—dont G. Paris (Esquisse historique de la Littérature française au moyen âge, 1907, p. 220) appelle l’auteur «Durpain»—que ce qu’en ont dit l’abbé Goujet (Bibliothèque françoise, IX, 1745, p. 96) et P. Paris (Les manuscrits françois de la Bibliothèque du roi, IV, 179). Il n’en existe pourtant pas moins de dix mss. à Paris seulement, sans compter les éditions incunables.

[10] Bulletin de la Société des Anciens Textes français, XVIII (1892), pp. 69-85; cf. Romania, XXIII (1894), pp. 449-455.—L’opuscule récent de L. Lusner (La Somme des Vices et des Vertus. Wien, 1905, in-8) est très peu instructif.

[11] Voir ci-dessous, p. 32, 78, 161-162, 309.—On se fera une idée des divergences qui se sont produites sur la valeur des écrits les plus célèbres par l’exemple suivant. Très peu de gens, au XIXe siècle, ont lu la Somme des Vices et des Vertus du frère dominicain Guillaume Péraut, dont, pourtant, tous les érudits au courant de l’histoire littéraire du XIIIe siècle connaissent le nom. Or, voici le jugement de l’un de ces lecteurs (Histoire littéraire, XIX, p. 309): «La Somme de Guillaume Péraut n’offre guère que des séries de textes tirés des livres saints, des docteurs de l’Église, quelquefois des auteurs profanes; l’auteur n’y ajoute que ce qui est indispensable pour lier et coordonner ces extraits; ce qu’il y a mis du sien n’en est que la moindre portion.» Et voici l’opinion d’un autre (B. Hauréau, Notices et Extraits de quelques manuscrits latins de la Bibliothèque nationale, II, p. 68): «Guillaume Péraut n’était pas seulement un scrupuleux moraliste; c’était aussi un écrivain... Souvent, sans doute, on trouve ses dissertations un peu longues, mais on peut rarement leur reprocher d’être banales.»

[12] MM. G. Paris, G. Gröber, A. Piaget, J. Bathe, Mlle Alice A. Hentsch, précités.

[13] Quelques-uns ont cru devoir instituer d’abord une première distinction fondamentale entre ce qui est en prose et ce qui est en vers (G. Gröber), entre la littérature «religieuse» et la littérature «profane» (G. Paris), ce qui les a obligés à faire deux énumérations parallèles et à parler séparément d’œuvres qu’il aurait été évidemment avantageux de rapprocher.

[14] Controverse entre W. Bohs (Romanische Forschungen, XV, p. 204-316) et J. Bathe (Archiv für das Studium der neueren Sprachen, CXIII, p. 394-399).

[15] G. Paris, Saint Alexis, p. 213.

[16] A. Stickney, The Romance of Daude de Pradas on the four cardinal virtues (Florence, 1879).

[17] B. Hauréau, Notices et Extraits de quelques manuscrits latins... II, p. 202 et suiv.

[18] Liste des traductions et des adaptations du pseudo-Caton dans les Romanische Forschungen, XV (1903), pp. 41-149.—Sur les traductions du Moralium Dogma philosophorum, voir Notices et Extraits des Manuscrits, XXXIII, 1re p., p. 23.

[19] Migne, t. CLXXI.

[20] Voir la dernière édition de ce Carmen dans les Notices et Extraits des Manuscrits, XXXIV, 2e p., p. 153. Il n’est nullement certain, quoi qu’en dise l’éditeur, que ce poème soit tout entier d’Abélard.

[21] Li Ver del Juïse (éd. H. von Feilitzen. Upsala, 1883) et l’opuscule de Pierre (Notices et Extraits des Manuscrits, XXXIII, 1re p., p. 37) sont typiques de ces productions parfaitement vides, dont on a un assez grand nombre (G. Paris, la Littérature française au moyen âge, § 153).

[22] Il est à remarquer que les œuvres en latin qui offrent le plus d’intérêt sont précisément des enfilades d’historiettes, comme le De Nugis curialium de Walter Map et le Verbum abbreviatum de Pierre le Chantre.—On n’a toujours pas d’autre édition du charmant De Nugis curialium que celle de Th. Wright (1850).—Sur le Verbum abbreviatum, voir les Positions des Mémoires présentés à la Faculté des lettres [de Paris] pour l’obtention du Diplôme d’études supérieures (Paris, 1905), p. 109.

[23] Les ouvrages du même genre qui ont été composés au moyen âge hors de France (abstraction faite des traductions) sont beaucoup moins nombreux. Voir L. Torretta, Il «Wälscher Gast» di Tommasino di Cerclaria e la poesia didattica del secolo XIII, dans les Studi medievali, I (1904), pp. 24-76; et R. Ortiz, Il «Reggimento» del Barberino ne’ suoi rapporti colla letteratura didattico-morale degli Ensenhamens dans la Zeitschrift für romanische Philologie, XXVIII (1904), pp. 550, 649.

La littérature provençale sur ces sujets est assez abondante, mais médiocre. L’œuvre, qui paraît avoir été importante, de Raimond, seigneur d’Anjou en Dauphiné, est perdue (V. plus loin, p. 45).

[24] Bibliothek des literarischen Vereins in Stuttgart, CXX (1874).

[25] Voir plus haut, p. V, notes 5 et 6.

[26] Chardry’s... Petit Plet (éd. John Koch). Heilbronn, 1879 (Altfranzösische Bibliothek, t. I).

[27] Il va sans dire que ces dix personnages ne sont pas les seuls qui auraient mérité d’être entendus. On a regretté notamment de ne pouvoir, faute d’espace, présenter l’auteur du Poème moral (publié par W. Cloetta, à Erlangen, 1886) et les trois jongleurs typiques des cours seigneuriales wallonnes de la fin du XIIIe et du commencement du XIVe siècle, Baudouin et Jehan de Condé, Watriquet de Couvin.

J’aurais souhaité aussi d’être en mesure de placer à la fin de ce volume, en appendice, deux études que j’avais préparées sur deux compositions très intéressantes, la Riote du Monde et li Proverbe au vilain, avec l’analyse de ces compositions. J’ai dû y renoncer, pour le même motif.—Sur la Riote du Monde, voir la Zeitschrift für romanische Philologie, t. VIII (1884) et XXIV (1900); sur li Proverbe au vilain, voir la Revue universitaire, 1902, II, pp. 161-172.

[28] Il va de soi que les citations originales sont faites ici d’après les meilleures éditions: on n’a pas pu entreprendre de procurer, à l’occasion du présent ouvrage, toutes les éditions critiques qui manquent, ni de traduire, comme il serait très désirable qu’on le fît, le texte des œuvres de Robert de Blois, qui nous a été transmis en dialecte de l’Est, dans le dialecte du val de Loire dont Robert de Blois se servit sans doute. Mais tous les textes cités ont été vérifiés dans les manuscrits, chaque fois que le sens en paraissait douteux. Des leçons fautives, adoptées par les éditeurs, ont pu être, de la sorte, rectifiées en plusieurs endroits.

[29] C’est ici le lieu de rappeler que les œuvres des moralistes du moyen âge, comme les romans du même temps, ont été souvent dépouillées par des érudits qui se sont proposé d’y relever, pour les rapprocher les uns des autres, tous les renseignements relatifs à tel ou tel sujet (par exemple à la manière de se tenir à table ou à l’éducation des femmes), ou encore toutes les données d’un certain genre (par exemple les proverbes). J’ai donné la liste de ces monographies dans mon volume de 1904 (La Société française au XIIIe siècle, p. VII, note 2 et Appendice). Cette liste n’est plus à jour; il a paru depuis trois ans une trentaine de nouvelles dissertations de cette espèce.

[30] L. Delisle, Chronique de Robert de Torigni, II (1873), p. 2.

[31] «Clausula est compositio verborum plausibilis structuræ exitu terminata» (Cité par du Cange).

[32] L. c., p. 73.

[33] Ib., p. 285, 286.

[34] L. Delisle, Notes sur les chartes originales de Henri II, roi d’Angleterre, au British Museum et au Record Office, dans la Bibliothèque de l’École des Chartes, LXVIII (1907), p. 292, nº 61.

[35] Chronique de Robert de Torigni, II, p. 292; cf. p. 2, note 4.

[36] Ib., p. 74, note 2, et p. 2, note 4.

[37] Dès 1874, A. Boucherie avait annoncé l’intention de publier une édition du Livre des Manières, qu’il n’a jamais donnée.

[38] Cette «contesse d’Heirefort» doit être très probablement identifiée avec Damette, fille de Robert Goyon, femme du comte Adam d’Hereford, dont il est question dans le Pouillé historique de l’archevêché de Rennes (p. p. G. de Courson). Il y a trace de donations d’Adam et de Damette en faveur de l’abbaye du Mont-Saint-Michel et du monastère de Blanc-Essay dès avant 1160.

[39] Voir, sur l’édition Kremer, A. Mussafia, dans le Literaturblatt für germanische und romanische Philologie, VIII (1887), col. 353.

[40] Voir aussi A. Le Moyne de la Borderie, Histoire de Bretagne, t. III (1899).

[41] Ajoutons que la langue de ce poème, écrit dans un dialecte dont on a très peu d’autres monuments, est souvent, par elle-même, embarrassante pour les philologues les plus expérimentés. Un certain nombre de mots de l’ancien vocabulaire français ne sont connus que par le Livre des Manières.

[42] Cf. plus loin, p. 25, note 2.

[43] G. Paris en a eu, je crois, le sentiment. M. Haard af Segerstad écrit au contraire, par un véritable contresens (O. c., p. 97): «Il [Étienne] est peu maître de la langue; il condense en trois cents strophes environ des matériaux dont un autre eût tiré dix fois plus...»

[44] éviter.

[45] attirer.

[46] changeante, trompeuse.

[47] aux honneurs.

[48] mangent avec eux.

[49] débauchés.

[50] On lit dans la Chronique précitée de Robert de Torigni sous l’année 1173 (II, p. 42): «Cum rex Anglorum Henricus misisset Brebenzones suos ad devastandam terram Radulfi de Fulgeriis...»

[51] va.

[52] allègre.

[53] va.

[54] pas même. Cf. Romania, VII, p. 343.

[55] Il faut lire, semble-t-il, les cent premiers vers du Livre des Manières sur la condition des rois à la lumière de ce que l’auteur de la Vie de Guillaume le Maréchal (éd. P. Meyer, I, 1891) a fait connaître de la vie errante et torturée d’Henri II vieillissant:

Quant li reis Henris entendi
Que la riens ou plus [a]tendi 9080
A bien faire e qu’il plus amot
Le traïsseit, puis ne dist mot...
Li sanz li figa sur le cuer...

[56] concubines, maîtresses.

[57] concubines, maîtresses.

[58] «trentel», série de trente messes.

[59] affligé du vice bestial.

[60] Ces noms bizarres sont des noms bretons. «Organite» est un diminutif d’Orguen; comme l’a remarqué M. Haard af Segerstad (O. c., p. 62), la femme du prêtre Damalioc, mère de Robert d’Arbrissel, s’appelait ainsi. Quant à «Horhan», ou «Orhan» (ci-dessous, p. 26), ce nom se trouve, sous la forme «Orhant», dans des chartes du XIIe siècle (Cartulaire de Redon, éd. de Courson, nos 349 et 379).

[61] qui font encore dans leurs lits.

[62] prébendes, et font la fête.

[63] encaissent(?).

[64] prêtre.

[65] église.

[66] Cf. plus haut, p. 3.

[67] intérêt.

[68] intérêt.

[69] K. Haard af Segerstad conjecture, non sans vraisemblance, que l’archevêque de Tours, métropolitain d’Étienne, est spécialement visé ici (les saints Gatien, Martin et Julien sont des saints tourangeaux). Et quel archevêque de Tours? Barthélemi de Vendôme, intronisé en 1174, jeune et prodigue, dont la Gallia Christiana dit: «Usque adeo fœnus excrevit ut totius archiepiscopatus annui redditus vix ad solvendas usuras sufficerent.» Il semble que le prédécesseur de Barthélemi sur le siège de Tours ait été un tout autre homme.

[70] «O reisson final» (v. 515). Éd.: «oreisson».

[71] plus grande.

[72] dame.

[73] fardeaux.

[74] cultiver avec la charrue.

[75] bétail.

[76] ivraie.

[77] paysans.

[78] que vous payiez bien vos dimes.

[79] espèce d’étoffe orientale.

[80] «hoquet», manteau à capuchon.

[81] Ici commence la partie du Livre dont l’intelligence est, pour nous, la plus difficile, à cause de l’état du texte.—On doit remarquer que le développement sur les ventes à prix surfait avec payment différé, auquel l’auteur attachait évidemment beaucoup de prix et qui comportait, semble-t-il, deux parties symétriques (cas où le prêteur est victime, cas où c’est l’emprunteur), est coupé en deux, dans le texte du ms. unique, par une suite de cinq quatrains (CCXIX-CCXXIII) qui n’ont aucun rapport avec le sujet. De plus l’une et l’autre partie de ce développement se présente mal, abruptement. Quelle que soit l’insuffisance des écrivains du moyen âge en général dans l’art de composer, et de celui-ci en particulier (J. Kremer, o. c., p. 144), tant d’incohérence paraît l’indice d’une altération du texte, sans doute d’interversions.

Je dois ajouter que je ne suis pas certain d’entendre correctement toutes les parties de ce passage. M. Haard af Segerstad (O. c., p. 87) ne l’a certainement pas bien compris.

[82] avec.

[83] s’amuse.

[84] récipient qui sert à puiser et à porter l’eau.

[85] Ms.: acorust.

[86] Vers obscur. Il s’agit d’un mauvais traitement, mais lequel?—«Estalle» signifie «latte» ou «barre de bois» (cf. le fr. moderne «astelle»).

[87] Sans doute la Belissant d’Amis et Amiles, fille de Charlemagne, femme d’Amis, qui dit: «Ne m’en chaut... se mes peres m’en fait chascun jor batre» (Haard af Segerstad, o. c., p. 38).

[88] l’eau à la cruche.

[89] guenilles.

[90] convînt de l’intérêt.

[91] Passage difficile, qui a été diversement interprété. Voir Haard af Segerstad, o. c., p. 85.

[92] marché raisonnable.

[93] Sur les fils d’usurier, cf. Guiot de Provins, ci-dessous, p. 46.

[94] meurent.

[95] Ce qu’Étienne de Fougères dit des femmes serait encore plus intéressant si l’on n’y pouvait pas noter des réminiscences classiques, de Marbode (De meretrice, De matrona) et surtout de Juvénal (Sat. VI).

[96] querelle.

[97] froide et distante.

[98] envers un pire que lui ardente.

[99] satisfaite.

[100] outrager.

[101] ami de cœur.

[102] vient de muer.

[103] Vers intervertis dans le ms. et les éditions.

[104] Ms. et éd.: que la.

[105] Richeut, type de l’entremetteuse.

[106] telle lignée.

[107] mise à fin.

[108] au fils adultérin échoit l’honneur (le bien).

[109] Lieu commun, très répandu dans la littérature du moyen âge. Le roman de Blancandin attribue, de même, aux déportements des femmes nobles la décadence de la noblesse; cette décadence est venue

par les dames corrompues
Qui gisent avoec lor garçons.

Voir l’Histoire littéraire, XXII, p. 765.—Cf. Guiot de Provins, plus bas, p. 42.

[110] mauvais visages.

[111] Il me semble que les cinq quatrains qui suivent (CCLXXVII à CCLXXXI), consacrés à la description détaillée des actes contre nature, depuis:

Ces dames ont trové un jieu... 1105

très inutiles, d’une obscénité choquante, d’un ton goguenard et amusé qui jure singulièrement avec le contexte—et qui, quelle que fût la liberté du temps, auraient été plus que singuliers sous la plume d’un évêque,—ont tous les caractères d’une addition au texte primitif.

[112] tranquille, garantie.

[113] maudite soit.

[114] hoirs, enfants.

[115] amasse.

[116] pis.

[117] et qui n’en a le sien distribue.

[118] sera close et enfermée.

[119] passagère.

[120] excepté la peau.

[121] trésor.

[122] trouve.

[123] maîtresses.

[124] de la suite de Notre Seigneur.

[125] éviter.

[126] Qu’à Dieu puissions nos âmes.

[127] On n’apprend pas sans surprise, après cela, qu’il a été dit de lui: «Cet homme de génie, né trois siècles trop tôt...» (C. Lenient, La Satire en France au moyen âge. Paris, 1893, p. 109).

[128] Chose singulière, dans le «Tableau chronologique» qui se trouve en appendice de la dernière édition (posthume, 1905) de la Littérature française au moyen âge par G. Paris, la Bible Guiot est indiquée deux fois, comme ayant été composée en 1204 (p. 276) et «vers 1224» (p. 277).

[129] Voir les consciencieuses recherches de M. A. Baudler sur les quatre-vingt-six personnages cités dans la Bible comme protecteurs du poète: Guiot de Provins, seine Gönner... (Halle a. S., 1902), pp. 10-55.

[130] San Marte, Parcival Studien (Halle, 1861), p. 142.

[131] L. Guibert, Destruction de l’Ordre et de l’abbaye de Grandmont (Paris, 1877), p. 53 et suivantes.—Les principaux incidents sont de 1185, 1219, 1223. Mais il est aussi difficile de dater les chansons latines qui s’y rapportent (B. Hauréau, Notices et Extraits de quelques manuscrits latins de la Bibliothèque nationale, VI (1893), p. 303) que l’allusion de Guiot.

[132] En 1208, d’après le P. Helyot, Histoire des Ordres religieux et militaires, II p. 112. Mais cf. dom G. Maillet-Guy, Les origines de Saint-Antoine, dans le Bulletin de la Société... d’archéologie de la Drôme (Oct. 1907), p. 384.

[133] Dom G. Maillet-Guy n’a pas trouvé trace de la bulle d’Honorius III, citée par les anciens historiographes de l’Ordre; mais ce n’est pas une preuve qu’elle n’ait pas existé.

[134] Dom G. Maillet-Guy, l. c., p. 389.

[135] Telle est l’opinion de San Marte (O. c., p. 4), acceptée sans discussion par A. Baudler.

[136] En effet, le v. 2038, qui fait partie d’un passage où il est question des Convers comme quêteurs ambulants, ne prouve rien; il a fort bien pu être écrit après l’autorisation, donnée aux Convers en 1209, de fonder, à Saint-Antoine même, un «très modeste oratoire» (Bulletin cité, p. 384).—Il paraît certain, d’un autre côté, que l’«uevre du mostier» (v. 2081) doit s’entendre de l’église du «mostier» (c’est-à-dire du prieuré). Mais il resterait à prouver que, après l’autorisation de 1209, les Convers furent dégagés, en fait et pour l’opinion publique, même aux yeux des amis du «mostier» (tels que Guiot), de toute obligation envers l’«uevre».

[137] Histoire littéraire, XXIII, p. 612. Cf. A. Baudler, Guiot von Provins, pp. 70-91.

[138] Ce Jofroi, que je n’ai pas réussi mieux que A. Baudler (o. c., p. 34) à identifier, n’était sûrement pas comte, car il n’y a pas place pour lui dans la suite bien établie des comtes de Mâcon. Le destinataire de la chanson n’est donc pas ce Jofroi. On peut hésiter entre Girard de Vienne (1155-1184) et Guillaume II de Vienne (1184-1226).

[139] On en comptait quatre en 1887, dont un égaré. Celui de Turin (L. v. 32) a été détruit depuis.

[140] P. Meyer, l. c., et dans les Notices et Extraits des Manuscrits, XXXIII, 1, p. 34. Cf. Romania, XX, p. 579.

[141] A. Baudler, Guiot von Provins... pp. 55-69.

[142] Analyse par A. Baudler, l. c.—Les premiers vers contiennent une allusion assez claire à la tyrannie des moines noirs, dont Guiot s’est tant plaint dans la Bible.

[143] G. Gröber (Grundriss der romanischen Philologie, II, p. 703) est, je crois, le seul qui semble placer la composition de la Bible d’Hugues de Berzé avant celle de la Bible Guiot (puisqu’il parle des deux «Bibles» dans cet ordre). Cette innovation n’est pas heureuse.

[144] Ce n’est pas une difficulté que le destinataire de la Bible au seigneur de Berzé soit appelé «biaus frere, biaus amis» par ledit seigneur. Nous avons une pièce du même seigneur de Berzé où il s’adresse au troubadour Folquet en ces termes: «Ne le penseiz, Fouquet, biaus dous amis» (Romania, XVIII, p. 557). D’autre part, au moyen âge (comme aujourd’hui en Russie), on s’appelait couramment «frère» sans être du même sang.

[145] A. Scheler, qui l’a décrit (Notice et Extraits de deux manuscrits français de la Bibliothèque de Turin. Bruxelles, 1867, p. 89), ne dit rien de l’envoi final, mais il a noté que la Bible au seigneur de Berzé comptait dans ce ms. 845 vers (au lieu de 838 dans l’édition).

[146] C’est ce que l’on pouvait déjà inférer des derniers vers de ce ms., cités par M. P. Meyer dans la Romania, VI, p. 19. Mais M. P. Meyer a eu l’obligeance de transcrire à mon intention, en novembre 1907, les 50 vers qui précèdent ceux qu’il avait imprimés jadis dans la Romania: ils diffèrent tout à fait de ceux qui se lisent, à la même place, dans les mss. qui ont servi pour l’édition. Ils ne contiennent, d’ailleurs, qu’une amplification sans intérêt; voir plus loin, p. 88.

[147] cours.

[148] connaisseurs.

[149] sots.

[150] trompeurs.

[151] je crois.

[152] sale.

[153] «Cince» signifie chiffon, guenille. Allusion aux querelles entre Philippe de Souabe et Otton IV.

[154] Passage malade dans les deux mss. de Paris: «Des estapes et des crenices» (fr. 25405); «Des estoupes et descrecine» (fr. 25437). Éd.: «Des estoupes et des crevices». La restitution proposée ici l’est sous toutes réserves. Mais le mot à la rime et le sens général ne sont pas douteux.

[155] Syrie.

[156] Ce personnage mérite de retenir l’attention entre tous. C’est sans doute ce Raimond d’Anjou en Dauphiné (Anjou, commune de Roussillon, Isère), qui est si souvent cité dans les œuvres de Francesco da Barberino (Ant. Thomas, Francesco da Barberino et la littérature provençale en Italie au moyen âge. Paris, 1883, pp. 130-142). Il avait composé en provençal plusieurs ouvrages didactiques, qui paraissent perdus, sur des questions de courtoisie et de morale. «C’est, dit A. Thomas, une physionomie qui rappelle celle de Joinville...»; elle rappelle aussi celle de Philippe de Novare.

[157] eau.

[158] Ce passage, un des premiers textes où il soit question de l’aiguille aimantée, est depuis longtemps célèbre. Cf. les textes contemporains sur le même sujet, réunis par R. Berger, Canchons und Partures des... Adan de le Hale (Halle a. S., 1900), p. 173.

[159] faux.

[160] source.

[161] ne va sur eux plutôt que sur les Grecs.

[162] tapes.

[163] souvenir.

[164] Allusion obscure à des incidents dont des évêques avaient été récemment victimes.

[165] fraudent, friponnent.

[166] Ici commence la revue des Ordres monastiques. C’est sans doute la plus ancienne, comme c’est la plus intéressante, des énumérations plaisantes de cette espèce dont on a un assez grand nombre. Voir notamment les Œuvres de Rutebeuf (éd. elzévirienne, I, p. 187; III, p. 147 et suiv.) et le Livre de Mandevie.

[167] quelles fautes y ai-je?

[168] mal à mon aise, malheureux.

[169] peur.

[170] ma faute.

[171] feutre, grabat.

[172] triste, inquiet.

[173] maquignons, revendeurs.

[174] laisse.

[175] Le cardinal cistercien auquel il est fait allusion en ces termes n’est-il pas Gui de Parai [peut-être de Paray-le-Monial en Bourgogne], ancien abbé de Citeaux, dont la carrière en cour de Rome fut si brillante sous Innocent III: légat en France et en Allemagne, évêque de Palestrina, archevêque de Reims? [Voir sa notice dans l’Histoire littéraire, XVI, p. 499]. Gui de Parai est mort le 30 juillet 1206.—Un autre cistercien, Girard, abbé de Pontigni, fut fait cardinal du titre de Saint-Nicolas in carcere Tulliano en 1198; les nomenclatures cardinalices fixent sa mort «vers 1210».—Je ne vois pas d’autre cardinal de l’«Ordre blanche» avant Rainier Cappocci, de Viterbe, promu en 1212 (mort en 1252), dont il ne saurait être question ici.

[176] seul.

[177] Ordre religieux.

[178] autre chose.

[179] agitent.

[180] caressent.

[181] m’interdisent.

[182] tout debout.

[183] réfectoire.

[184] œufs pourris.

[185] et des fèves avec les cosses.

[186] boisson à bœufs (de l’eau).

[187] C’est, en effet, l’accusation de style contre les Templiers, hommes d’argent, financiers, spéculateurs. Voir, par exemple, l’intéressant fragment de la première moitié du XIIIe siècle, publié par M. P. Meyer dans la Romania, IV (1875), p. 391:

Mult sont prudom[e] li Templer
E bien se sevent purchacer,
Mes trop par aiment le diner;
[E] quant li tens est alques chiers
Si vendent blé
Plus volentiers que il nel prestent a lur menie.

[188] lui vaut peu.

[189] signes de reconnaissance sur la poitrine.

[190] tromper.

[191] éclopés.

[192] prêtre.

[193] rougir et faire suppurer.

[194] brûle.

[195] touailles et anneaux et guimpes.

[196] Cette violente philippique contre les hospitaliers de Saint-Antoine de Viennois, qui n’a été signalée par aucun des historiens de cet Ordre (pas même par le dernier, dom G. Maillet-Guy, précité), est un nouvel indice des relations de Guiot avec les comtes de Mâcon et de Vienne. Seul, un familier de la maison de Vienne pouvait être à ce point au courant de la querelle locale entre l’«hôpital» et le «mostier» ou prieuré bénédictin de Saint-Antoine de Viennois, et intéressé dans cette querelle.

[197] C’est, semble-t-il, par erreur que l’Histoire littéraire (l. c., p. 815) interprète ce passage à la lettre et dit: «Guiot se borne à reprocher aux nonnes de ne pas maintenir la propreté dans leurs couvents.»

[198] Les moralistes du moyen âge qui ont écrit des «États du monde» se sont rarement occupés d’une manière spéciale des professions libérales. Comparer pourtant à ce qu’en dit ici Guiot ce qu’en ont dit Matfre Ermengau (Le Breviari d’Amor, éd. G. Azaïs, II, p. 65 et suiv.), l’auteur du Dit des Mais (A. Jubinal, Nouveau Recueil... I, p. 191 et suiv.), l’auteur de l’Exemple du riche homme et du ladre (dans les Notices et Extraits des Manuscrits, XXXIV, 1re p., p. 180).

[199] blutoir.

[200] son.

[201] Bologne.

[202] bavards.

[203] étourneau en cage.

[204] profit.

[205] examinent les urines.

[206] phtisique.

[207] atteint du «fi» (espèce de ladrerie des bestiaux).

[208] paralytique.

[209] Le meilleur est de mèche avec le pire.

[210] mon infirmité me laisse.

[211] vaisseau.

[212] On connaît maintenant d’autres manuscrits anciens de cette pièce (P. Meyer, dans la Romania, VI, p. 19); voir plus haut, p. 39.

[213] Les manuscrits de la Bible et des chansons d’Hugues offrent les formes: Bresi, Bersil, Bresil, Bergi, Bregi, Bargi, Berze, Berri, etc.

[214] Histoire littéraire, XVIII, p. 640, 816.

[215] Rapport publié dans les Annales de ladite Société, 1866, premier semestre.

[216] On lit dans la dernière édition de la Chronique de Morée (J. Schmitt, The Chronicle of Morea. London, 1904): «[Greek: hoi nte Berêthoi]». L’éditeur ne se prononce pour aucune identification (p. 624, col. 1).

[217] G. Paris, Hugues de Berzé, dans la Romania, XVIII (1889), p. 553; O. Schultz, Urkundliches zu Hugues de Berzé, dans la Zeitschrift für romanische Philologie, XVI (1892), p. 504; cf. Romania, XXII, 318.

[218] Décrit par H. Furgeot dans le Cabinet historique, XXV (1879), p. 145. Cf. la Collection des Châteaux de Bourgogne en cartes postales (Phototypie Bourgeois frères, Chalon-sur-Saône), nº 44.

La famille de Berzé s’est éteinte vers la fin du XIVe siècle. Voir Arcelin, dans l’Indicateur héraldique et généalogique du Mâconnais, 1866, p. 46.

[219] On lit dans l’Histoire littéraire (XXIII, p. 573): «Nous avons vu deux copies d’une chanson assez élégante de Gautier de Bregi, lequel pourrait être de la même famille que Hugues de Bregi, ou Barsi, ou Brezil, auteur de la Bible au seignor de Berze et dont Fauchet connaissait des chansons.» Il y a un Brégy dans le département de l’Oise; est-ce là tout ce qui a décidé M. G. Gröber à parler (Grundriss der romanischen Philologie, II, p. 963) du chansonnier «Gautier de Bregy (Oise)»?

[220] Ces deux «de Saint Denis» se mêlaient aussi d’écrire. Cf. Chansons de Gace Brûlé (éd. Huet, 1902), p. 50: «Renaut, chantez, qui amez sans feintise, Gar lessié l’ont li dui de Saint Denise»....

[221] Si les vers 431 et suiv. (ci-dessous, p. 84) avaient trait, comme on l’a cru, à Boniface de Montferrat, Hugues serait resté en Romanie jusqu’en 1207 au moins.

[222] Voir l’Exceptio capitis sancti Clementis, par Rostang de Cluny, dans les Exuviæ sacræ Constantinopolitanae, t. II.

[223] Je cite, pour plus de clarté, l’excellente restitution en dialecte bourguignon que G. Paris a composée d’après les deux versions provençalisées.

[224] G. Paris a cru que la chanson provençalisée était de 1201; elle aurait été interpolée plus de vingt ans après, par l’addition de la strophe du ms. de Modène.

«Si, dit G. Paris (Romania, XVIII, 558), le poète s’adressait non pas a Boniface de Montferrat [le héros de la 4e croisade], mais à Guillaume son fils, il lui parlerait sûrement de son père et de la prise récente de Salonique par Théodore Ange Comnène, au lieu que, pour exciter le marquis à secourir non la Romanie mais la Terre Sainte, et lui rappeler que c’est une obligation de famille pour les Montferrat, il ne lui cite que l’illustre exemple de Conrad de Montferrat, frère de Boniface, au courage duquel on avait dû en effet, en 1189, le salut de Tyr et de la Syrie».—Cet argument, qui repose sur le silence du poète, ne vaut rien: Hugues, rappelant le souvenir de Conrad de Montferrat, n’était pas obligé d’évoquer aussi celui de Boniface.

«L’envoi du ms. de Modène a été ajouté, sans doute, en marge de l’original de ce ms. par quelqu’un qui a voulu rajeunir la pièce de 1201 et l’approprier tant bien que mal aux circonstances de 1223.»—Non; c’est aux circonstances de 1201 que la pièce n’est pas appropriée. Au reste, G. Paris ne conteste pas que la pièce soit d’Hugues de Berzé le jeune. Or, elle a été écrite par un homme d’âge; si elle était de 1201, il faudrait l’attribuer à Hugues de Berzé l’ancien.

Il faut remarquer enfin que, si la pièce était de 1201, on ne comprendrait point que Hugues de Berzé, le jeune ou l’ancien, exhortât à se croiser un prince, Boniface de Montferrat, qui s’était croisé avant lui (au témoignage de Villehardouin, §§ 43-45) et qui fut, dès le premier jour, le chef désigné de la croisade. Cette difficulté n’a pas échappé à G. Paris; mais il n’a pas pu, naturellement, s’en tirer, malgré ses efforts (L. c., p. 562).

O. Schultz, dans sa note sur la biographie de Folquet de Romans (Zeitschrift für romanische Philologie, IX, 133) avait déjà remarqué que, en 1201, Folquet de Romans était trop jeune pour qu’un seigneur comme Hugues de Berzé pût s’adresser à lui en de tels termes. O. Schultz datait, pour ce motif, la chanson de 1213, année où l’on prépara une croisade qui n’aboutit pas. Mais il ne connaissait pas l’envoi du manuscrit de Modène.

{Ce qui précède était écrit lorsqu’a paru dans la Romania, XXXV (1906), p. 387 et s., un article de M. J. Bédier sur la chanson provençalisée d’Hugues de Berzé. M. Bédier conclut comme moi, et à peu près pour les mêmes raisons, à l’irrecevabilité de l’hypothèse présentée par G. Paris.—Il en suggère à son tour une qui précise la date que j’assigne à la chanson (entre septembre 1220 et janvier 1224). La chanson vise, dit-il, un projet d’expédition à laquelle l’Empereur devait prendre part en personne (Ne ja d’aver porter ne seit pensis, etc.), et non l’expédition de Salonique, que Frédéric n’a jamais dû aider que par des subsides. Or il fut fortement question, en 1221, du départ de Frédéric pour la Terre Sainte. L’exhortation d’Hugues de Berzé serait donc de 1221.}

[225] C’est par un véritable contresens que l’on a écrit en parlant de lui: «L’austère gentilhomme...» (C. Lenient, La Satire en France, p. 110).

[226] cours.

[227] gai.

[228] pourvu que l’on.

[229] doyennés.

[230] Il s’agit ici d’Isaac l’Ange, que les croisés tirèrent de prison (étranglé); d’Alexis, son fils (deshérité); de Murzuphle, l’usurpateur; et enfin de Baudouin, comte de Flandre, que les Latins élurent à la place de Murzuphle, et qui fit précipiter l’usurpateur du haut de la colonne de Théodose.—C’est sans raisons sérieuses que O. Schultz (Zeitschrift für romanische Philologie, XVI, p. 507) a contesté ces identifications.

[231] «Romains», dans l’édition. Il s’agit évidemment des «Comains» de Villehardouin, le peuple barbare du Danube.

[232] Allusion obscure. L’hypothèse a été émise que c’est Boniface de Montferrat qui est ici visé; elle est gratuite.

[233] poursuivait l’épée dans les reins.

[234] Les v. 450-454 sont altérés et inintelligibles dans le ms. 837 et dans l’édition qui reproduit ce ms. (avec une faute d’impression). J’adopte ici la leçon du ms. fr. 378, fol. 5, qui est claire.

[235] rien.

[236] Le défunt.

[237] débat.

[238] Ms. 837 et Édition: «Chauces et chaudes et pevrées.» Restitué d’après le ms. fr. 378, fol. 6.

[239] Fors(?).

[240] ragoût au poivre.

[241] C’est cette supplication qui se trouve fort amplifiée à la fin du ms. de Londres (ci-dessus, p. 40, note 2):

Beal sire Dex, done moi grace
De toi servir et tant d’espace
De vivre .I. petit de respit,
Car je me confort e delit
A bien panser et an bien faire,
Si que li biens me puisse plaire
Autant com li mau m’ont plahu
Tant com j’ai au siegle vescu.

[242] Éd.: aime. Celui qui l’a le plus aimé [l’auteur].

[243] Recueil général des fabliaux, II, p. 8.

[244] Ib., IV, p. 41.

[245] Sur l’historique des recherches, fondées sur l’étude des rimes, qui ont abouti à distinguer trois ou quatre Guillaume, clercs normands ou ayant cherché fortune en Angleterre, voir A. Schmidt, dans Romanische Studien, IV (1879-80), p. 493 et suiv. Cf. Histoire littéraire, XXX, p. 160 (qui adopte les conclusions de A. Schmidt).

[246] Guillaume dit qu’il a composé le Bestiaire «trois ans» après l’interdit jeté sur l’Angleterre par le pape Innocent III. Cet interdit est du 23 mars 1208. Par conséquent le Bestiaire serait de 1211. Mais plusieurs manuscrits présentent la leçon «deux» (au lieu de «trois»). Voir Le Bestiaire, éd. Reinsch, p. 44 et 341.

[247] Ci-dessous, p. 95.

[248] Publié dans la Patrologie latine de Migne, CCXVII, col. 701-746. Il existe une traduction française du XIIIe siècle, sous ce titre: Le livre de la misere de l’homme (dont les manuscrits sont énumérés dans la Romania, XVI, p. 68).

[249] «Rien n’indique, dit M. G. Paris (Revue critique, 1869, II, p. 55), qu’il ait entendu Maurice lui-même en chaire». Rapprocher pourtant l’expression dont il se sert en parlant de l’évêque de Paris (Issi le me senefia Li bon evesques de Paris) de celle qu’il emploie en parlant de l’évêque de Lichfield, au début de sa pièce «Les Treis Moz» (Mustré m’a l’evesque Alisandre...) Rien ne s’oppose à ce que l’on croie, dans les deux cas, à des relations personnelles.

[250] Le Bestiaire (éd. R. Reinsch, Leipzig, 1892).—Quel est ce «sire Raol»? Les anciens érudits se sont perdus, là-dessus, en conjectures gratuites. Les modernes se sont sagement résignés, pour la plupart, à n’en rien savoir. Voir, sur ce point, C. Hippeau, dans les Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie, IX (1851-52), p. 354.

[251] Zeitschrift für romanische Philologie, III (1879), p. 225.

[252] La Vie de Tobie, éd. R. Reinsch, dans l’Archiv de Herrig, LXII (1879), p. 380.—On pense généralement qu’il s’agit ici de Kenilworth en Warwickshire.

[253] Le Bestiaire, p. 221.

[254] Voir plus loin, p. 95.

[255] G. Paris dit, dans sa Littérature française au moyen âge (Paris, 1905, p. 249), à propos du Roman des Romans, que ce poème moral «pourrait bien être de Guillaume le Clerc». J’ai lu ce poème inédit, dans les deux mss. qu’en possède la Bibliothèque nationale de Paris (fr. 19525, fol. 145; fr. 25407, fol. 139): l’hypothèse, évidemment suggérée par des ressemblances de pensée et d’expression, ne paraît pas nécessaire.

[256] Le Bestiaire, p. 220.

[257] mosquée.

[258] dans les édifices ecclésiastiques.

[259] Ib., p. 341.

[260] Dans l’Histoire de la langue et de la littérature françaises, p. p. L. Petit de Julleville, II, p. 198.

[261] femme.

[262] 8 novembre 1226.

[263] charogne.

[264] des reins.

[265] les vers.

[266] plaisir.

[267] volupté.

[268] Notre Seigneur.

[269] de son prochain.

[270] yeux.

[271] ne le haïsse.

[272] avec lui seul.

[273] Le thème des «trois ennemis de l’homme» (Spiritus immundus, Caro, Mundus), était classique au moyen âge; voir P. Meyer, dans la Romania, XVI, p. 2 et suiv. Il a fourni la matière de tout un poème moral: Des trois ennemis de l’homme, par Simon, lequel est, du reste, sans intérêt.

[274] soif.

[275] amasser.

[276] Éd.: nus, sans interrogation.

[277] fillette.

[278] Éd.: nus, sans interrogation.

[279] coucher.

[280] maîtrise.

[281] et lui refuse son plaisir (impose des privations).

[282] le dresseur d’autours.

[283] Lieu commun d’observation, souvent développé, mais avec une force singulière dans le Dit de Chastie Musart (p. p. A. Jubinal parmi ses notes aux Œuvres de Rutebeuf, éd. elzévirienne, III, p. 384; cf. Romania, XV, p. 603).

[284] je ne parle pas de tous les clercs.

[285] avec ceux qui lui devaient des devoirs d’hospitalité.

[286] cavalcade.

[287] firent du tort aux maisons.

[288] même.

[289] anneau au doigt.

[290] L’auteur du Roman des Romans (Bibl. nat., fr. 25407, fol. 147) s’étend encore plus au long sur les pratiques simoniaques des évêques; c’est son thème préféré: «Cume d’avers bargaigne l’en d’iglise...»

[291] doyens.

[292] V. Revue critique, 1869, II, p. 57.

[293] prêtent la main aux adultères.

[294] pots de vin.

[295] Invectives analogues, mais plus circonstanciées et plus roides, contre les archidiacres et les doyens [ruraux] dans le Roman des Romans et d’autres pièces sur les «États du Monde» qui ont été groupées par M. P. Meyer, Romania, IV (1875), pp. 389, 393.

[296] Que feront-ils au Jour du Jugement?

[297] nourries.

[298] Cf. ci-dessus, p. 11, note.

[299] Les mêmes que ceux des riches, observe l’auteur d’un «État du monde» en vers latins rythmiques (E. du Méril, Poésies populaires latines du moyen âge. Paris, 1847, p. 132); le cadre seul diffère:

Quoniam inter se concupiscentiam
Et incredibilem habent jactantiam...
Quid ipsi facerent in rebus maximis
Qui vix se cohibent in rebus minimis?

[300] On s’est toujours plaint de la veulerie et de la mauvaise volonté des ouvriers. Cf. De l’Estat du monde, dans les Œuvres... de Rutebeuf (éd. elzévirienne), II, p. 22:

Il vuelent estre bien paié
Et petit de besoingne fere...

Et ci-dessous, p. 345.

[301] Je vous le dirai par ma foi.

[302] poux.

[303] qu’il porte d’habitude.

[304] pingrerie.

[305] L’ivrognerie passait alors pour le vice national des Anglais, et de leur propre aveu; voir le Petit Plet (éd. J. Koch. Heilbronn, 1878) de Chardri, v. 1271. C’était aussi, déjà, le vice normand: l’auteur provençal d’un «Art de se tenir à table» conseille de ne pas boire à la normande (Revue des langues romanes, XLVIII, 1905, p. 293):

Ni non vulhas beure nulha via
A costuma de Normandia
Car ellos beuran a una taula
Sinquanta ves...

[306] l’enfant.

[307] tout son gréement.

[308] qu’il ne nous faille boire.

[309] Pierre.

[310] qui rougeoie [l’or].

[311] publicains, hérétiques.

[312] prisés.

[313] Albigeois.

[314] qui sont tout autant.

[315] aille.

[316] chanter, réciter.

[317] laisse aller.

[318] fidèle.

[319] biens, capitaux.

[320] aucunement.

[321] tas, meule.

[322] épines, orties et joncs.

[323] Ces deux chétifs.

[324] ici-bas.

[325] jusque.

[326] aussi.

[327] Notices et Extraits des Manuscrits, XXXIV, 1re p., p. 179.

[328] Gilles li Muisis, Œuvres, I, 87. Cf. plus loin, p. 307.

[329] «Bertremiu», dans Carité (CLXXXVII, 8).

[330] «Au tans ton aiol». L’aïeul de Louis IX, Philippe-Auguste. M. van Hamel suppose, très gratuitement, que «le mot aiol est peut-être ici pour la rime» (O. c., I, p. CLXXXIII).

[331] M. van Hamel a pensé (I, p. CLXXXIV, note 2) à cette hypothèse, sans l’adopter.—G. Gröber (Grundriss der romanischen Philologie, II, p. 697) partage, semble-t-il, l’opinion que j’émets ici.

[332] A.-G. van Hamel, o. c. (I, p. XCIII). Cf. G. Nætebus, Die nicht lyrischen Strophenformen des Altfranzösischen (Leipzig, 1891), p. 106, n. XXXVI. C’est la strophe de Gower.

[333] Ib., I, p. 303. Cf. A. Tobler, Verblümter Ausdruck und Wortspiel in altfranzösischer Rede, dans les Sitzungberichte de l’Académie de Berlin, XXVI (1882), p. 531.

[334] Ib., I, p. CLXXVII.

[335] se réjouit.

[336] haut siège.

[337] coquine.

[338] l’amasseuse.

[339] Telle n’est pas l’opinion d’Hélinant de Froidmont, en ses Vers de la Mort (XIII, 7-8).

[340] Battre. Voir le Glossaire de Du Cange au mot Feltrum.

[341] chambrière.

[342] Sa coutume imprime.

[343] Voir, entre autres, le fabliau publié dans le Recueil général des fabliaux de MM. de Montaiglon et Raynaud, V, p. 157.

[344] fils de marchande de graisse.

[345] la grasse Bologne.

[346] tromper.

[347] et plie les plaids en tant de plis.

[348] rase.

[349] bavardage.

[350] même.

[351] chef, capitale.

[352] arrange.

[353] ligne.

[354] met en ordre.

[355] désordres.

[356] Le Reclus se montre ici, en somme, très respectueux du pouvoir royal. Très différent en cela est Hélinant de Froidmont (Vers de la Mort, XIX), qui exhorte nettement les prélats à la révolte:

[Morz, va] semondre vivement
Toz nos prelaz comunement,
Lombars, Englois et ceus de France,
Por coi ne font sans demorance
Justise de roial* poissance
Qui Dieu guerroie apertement?..

{*} Variante: laie.

[357] et ceux par qui la nourriture [de tous] est procurée.

[358] grave.

[359] la ressemblance de Dieu.

[360] en telle affaire.

[361] chétif.

[362] parce qu’il est voleur.

[363] n’incline.

[364] vêtement de toile grossière.

[365] Cela me pèse qu’il ne rougisse tant que le feu s’en échappe. Un tel miracle vaudrait beaucoup.

[366] dans ta cour [de justice].

[367] Les moralistes du moyen âge ont assez souvent apostrophé les juges (impitoyables, prévaricateurs) et les gens de justice (d’avidité proverbiale). Nul ne l’a fait plus énergiquement que l’auteur du Poème moral (éd. Cloëtta, Erlangen, 1886), qui s’attaque surtout aux justices municipales de sa région, le Nord (str. CCCXLVI-CCCLVI).—Voir aussi le Contenz du Monde (Bibl. nat., fr. 1593, pl. 141) et le Dit des Mais (A. Jubinal. Nouveau recueil... I, p. 189).

[368] toujours.

[369] A tous ceux qui en ont besoin.

[370] si tu es méchant, qui sera.

[371] silence.

[372] mesuré.

[373] jusqu’aux souliers.

[374] assis, debout.

[375] si tu ne parais pas.

[376] si un laïc est ton égal.

[377] M. van Hamel a soigneusement comparé (I, p. 310) à ces développements sur le symbolisme des vêtements ecclésiastiques les passages correspondants du Rationale divinorum officiorum de Guillaume Durand. Il n’y a pas parallélisme.

[378] salir en frappant un homme.

[379] danser.

[380] jouer au tremerel.

[381] boire en compagnie.

[382] aller à la chasse.

[383] chiens.

[384] travaille donc jusqu’à suer.

[385] C’est à moissonner de l’argent qu’ils suent.

[386] Jeu d’adresse et de hasard; il s’agissait de faire sauter un bâton en le frappant avec un autre. On disait: «chacer la briche» (Livre des manières, v. 128).

[387] essaie.

[388] Et sinon je la laisserai.

[389] Ces chevaliers-là n’étant pas tenus pour fous par tous les moralistes. L’un d’eux est le héros d’un des plus jolis morceaux de l’un des meilleurs recueils d’anecdotes du XIIIe siècle (Bibl. de Tours, ms. 468, fol. 124 vº): «Un chevalier, très fort aux armes, semait ses blés en veste de bure et grands souliers; des chevaliers qui allaient en tournoi le virent, en passant sur la route, et se moquèrent de lui. Le lendemain, il alla au tournoi et gagna tous les chevaux des railleurs. De retour sur sa terre, il les harnacha pour le labour et se remit au travail. Les chevaliers vaincus, repassant sur la route, les reconnurent, lui et les chevaux, et lui demandèrent son nom. Il leur avoua qu’il n’avait que de petits revenus, de sorte qu’il était hors d’état de fréquenter les tournois au loin, mais que, pour ceux qui avaient lieu dans le voisinage, il y allait volontiers. Il les conduisit à sa maison, les reçut de son mieux et leur conseilla de ne plus rire des pauvres chevaliers.»

[390] insulte.

[391] ressemble à un chat qui crache.

[392] tend la patte.

[393] volages.

[394] Telle n’est pas, d’après Hélinant de Froidmont, la «senefiance» (Vers de la Mort, XIX) des deux cornes de la mitre:

..... Cornes, c’est senefiance
Qu’il doivent hurter durement.

[395] mauvais chiens.

[396] archers.

[397] Comparer le Poème moral (éd. Cloëtta), str. XLV. Lorsque Moïse eut embrassé une vie quasi monastique:

Ne manjoit mie mut de salmon a pevreie...
Lo cuir n’avoit il mie deliet et roselant
Ne n’aloit pas ses ventres par devant lui crolant.

[398] dans les bois.

[399] étoffe de laine bourrue.

[400] vêtir de laine.

[401] mettre du linge.

[402] peuple.

[403] Même quand je claquemurai ma vie.

[404] Pour ce je ne mis pas une écluse à ma bouche.

[405] Les riches peuvent se sauver aussi. Cela paraissait difficile à croire. Nul n’a plus creusé ce problème que le Reclus et l’auteur anonyme du Poème moral (éd. Cloëtta, 1886). Voir les quatrains CCCCLXXVIII et suiv. de ce dernier, sous la rubrique: Ke li riche home se puet salver et si ne semble mie voir.—La conclusion de l’auteur du Poème moral est aussi, bien entendu, qu’on peut se sauver dans toutes les conditions de la vie:

Teilz use vin et pain et chiere vesteüre,
Plus l’aimet Deus ke teil ki boit de l’aiwe pure.

[406] à qui mes dits semblent obscurs.

[407] soit permis.

[408] richesse.

[409] vinaigre.

[410] peignez.

[411] épouvantes.

[412] tous les jours.

[413] droits de vente.

[414] Qui s’est chargé de richesses.

[415] ta première toison.

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