La vie en France au moyen âge d'après quelques moralistes du temps
[416] Lazare.
[417] soulagement.
[418] chairs.
[419] car tu nous rabotes de trop près.
[420] flétrir.
[421] femme seule.
[422] seul à seule.
[423] quelle.
[424] insipide.
[425] tu mérites d’être vomi.
[426] ici-bas.
[427] aime mieux.
[428] dans l’autre monde deux.
[429] Variante: «mari».
[430] un chapeau de [feuilles de] saule.
[431] que l’on méprise.
[432] et le grenier de ton prochain est vide.
[433] dont il a six ou sept à son foyer.
[434] ta panse flasque.
[435] la mienne.
[436] toutes deux.
[437] pour toi.
[438] Qui, pour augmenter sa beauté.
[439] de marbre.
[440] L’auteur de la Clef d’amors (éd. Doutrepont, Halle, 1890) estimait au contraire que, parmi les modes récentes, celle des robes à traîne était une des plus louables (v. 2385-90):
Ce me semble la meillor guise
Qui soit de nouvel avant mise.
[441] Quel homme est cet individu?
[442] C’est l’histoire orientale du savetier de Baudas, qui est dans Marco Polo et ailleurs (A.-G. van Hamel, o. c., II, p. 352).
[443] Allusion à une historiette dont on n’a pas retrouvé jusqu’ici le prototype dans les écrits connus sur Merlin.
[444] lait.
[445] n’enfournera sous sa moustache.
[446] Cf. le Poème moral (éd. Cloëtta), str. DLXV.
[447] Encore un trait de ressemblance entre le Reclus et l’auteur du Poème moral. Celui-ci n’admet pas non plus que les jongleurs aient droit à la vie. Ne leur donnez rien, conseille-t-il: mieux vaut donner aux pauvres. Mais c’est ce que l’on ne fait pas. On ouvre volontiers la porte, qu’on ferme aux pauvres, à celui qui sait «drecier les jambes contremont» ou «faire le perier* sor la halte table», qui fait rire, qui «sait bien rechinier**».
{*} faire le poirier, l’arbre fourchu, la tête en bas.
{**} grimacer.
L’auteur du Poème moral poussait, semble-t-il, la haine des jongleurs plus loin qu’aucun autre moraliste de son temps; il ne se lasse pas de les anathématiser:
Qui sevent tote nuit rotruenges canteir,
Ki la mainie funt et sallir et dancier.
Doit hom a iteil gent lo bien Deu aloweir***
{***} allouer.
Tout ce qu’ils disent, tout ce qu’ils font tourne à péché.
Il resemblent la truie qui de boe est cargie;
S’ele vient entre gent, de son greit u cacie,****
Tuit ont del tai lor part a cui ele est froïe*****.
{****} de son gré on chassé.
{*****} leur part de la fange dont elle est souillée.
Ceux qui s’amusent de ces gens-là ne sont pas, eux-mêmes, sans faute; ils répondront devant Dieu des cadeaux qu’ils leur auront faits.
[448] défendu.
[449] C’est un porc: qu’il mange faines et glands.
[450] Noces.
[451] chétive.
[452] Allusion, qui paraît certaine, au roman de Carité. Cf. plus haut, p. 119 et suiv.
[453] veau.
[454] et il y a plus de peaux d’agneaux que de peaux de brebis en vente.
[455] il me semble.
[456] fait la fête.
[457] A.-G. van Hamel n’a pas trouvé la source de cette historiette. «Il est probable, dit-il (II, p. 366), qu’elle n’existait encore qu’à l’état d’anecdote orale en circulation dans quelques communautés de Citeaux lorsque le Reclus la mit, le premier, par écrit.»
[458] aveuglé.
[459] de ton œil la taie.
[460] guérisseuse.
[461] la mienne.
[462] marécageux.
[463] dépense le sien.
[464] Ponthieu.
[465] Beauvaisis.
[466] Le P. Anselme, Histoire généalogique de la Maison royale de France, VIII, p. 604.
[467] Layettes du Trésor des chartes, IV (1902), p. 481.
[468] En 1250 (E. Boutaric, Actes du Parlement, p. CCCX, nº 24).
[469] Actes du Parlement, I, p. CCCXVIII, col. I (avec une faute de ponctuation).
[470] «Dominus Gaufredus de Capella, miles, consiliarius domini regis, qui supradicta pronunciavit» (L. Delisle, Fragments inédits du registre de Nicolas de Chartres (Paris, 1872. Extr. du t. XXIII, 2e p., des Notices et Extraits des Manuscrits, p. 82).
[471] Romania. XVI, 1887, p. 27. Le ms. porte «Tierri, li quens frans de Sortphat». M. P. Meyer a imprimé cette leçon, évidemment fautive, avec un point d’interrogation. Lisez «Forpach». Voir des pièces originales du XIVe siècle, à la Bibl. nat., fr. 26595, Aspremont, nº 6: «Je, Jehans d’Aspremont, chevaliers, sires de Forpah»; nº 7: «sires de Fourpach». Forbach n’a été érigé en comté qu’au XVIIIe siècle, mais, en 1241, on donnait déjà, par courtoisie, le titre de comte au sire de Forbach, qui se le donnait à lui-même: «Ego Thiricus, comes de Forpars...» (Archives de Meurthe-et-Moselle, B 566, nº 203).
[472] Ib., p. 31, note 5.
[473] Je ne saurais dire si la dédicace à Jean de Bruges, à Tierri, comte de Forbach, et aux dames d’Aspremont a été substituée à celle aux Tyrel par Robert de Blois lui-même ou par un autre, au XIIIe ou au XIVe siècle. C’est en 1330 seulement que la seigneurerie de Forbach a passé par mariage dans la maison d’Aspremont (M. Besler, Geschichte des Schlosses, der Herrschaft und der Stadt Forbach. Forbach, 1895). D’autre part, il y a eu, comme nous l’avons vu, un Tierri de Forbach au XIIIe siècle. Quant à Jean de Bruges, plusieurs personnages de ce nom ont vécu tant au XIIIe qu’au XIVe siècle (van Praët, Recherches sur Louis de Bruges, seigneur de la Gruthuyse. Paris, 1831, p. 47 et suiv.).
[474] Cf. le même, dans la Romania, XXI, p. 109: «Une édition des poésies de Robert de Blois est une des œuvres les plus attrayantes que puisse se proposer la critique».
[475] Romania, XVI, p. 42. Cf. XXI, p. 109: «Robert de Blois est un auteur intéressant. C’est un lettré. Il connaît assez bien les écrivains latins que, de son temps, on étudiait dans les écoles, Ovide surtout. C’est le poète courtois par excellence...»
[476] Il a été inséré dans le Jardin de Plaisance par l’Infortuné (1501). Voir A. Piaget, Martin le Franc (Lausanne, 1888), p. 134.
[477] La liste des manuscrits est dans la Romania, XVI, p. 33, nº 5.
[478] Notons seulement le morceau intitulé «De floibles natures» (Romania, l. c., p. 41; Ulrich, III, 126). «Il y a, dit Robert de Blois, des gens si faibles et de telle nature qu’ils ne se peuvent pas bien tenir de luxure ni supporter de graves pénitences. Ces péchés là, les «pechiés par non pooir», qu’on appelle «pechés au Père», Dieu les pardonne volontiers.—D’autres pèchent par ignorance; s’ils savaient que ce fût pécher, ils n’agiraient pas de la sorte. Ce sont là les «péchés par non savoir» ou «pechés au Fils»; on en peut bien avoir merci.—Les seuls péchés impardonnables sont ceux de «desesperance», qu’on commet contre le Saint-Esprit:
Et cil n’a pas droite creance
A cui ceste creance faut.
Nule bone ovre ne lor vaut...
Desesperance est apeleiz...
Quant on a fait tant de pechiez
C’om en est si fort esmaiez
C’om ne cuide pas ne ne croit
Que Deus si debonaires soit
Que il tout vuelle pardoner,
Por ce pert l’en le confesser.
Même définition du péché de «desesperance», cent ans plus tard, dans le Ménagier de Paris (éd. de 1846), I, p. 41.
[479] Sur la langue de l’auteur, voir W. Förster, dans l’Archiv de Herrig, LXXXVII (1891), p. 233 et suiv.
[480] Histoire littéraire, XIX, p. 833. Cf. ib., XVI, p. 219.
[481] Il n’y a rien d’analogue dans les Ensenhamens provençaux antérieurs à Robert de Blois, qui sont constamment graves: celui de Gari lo Bru (Revue des langues romanes, 4e série, III, 1889, p. 404) et celui de Sordello (C. Appel, Provenzalische Chrestomathie, 3e édit., Leipzig, 1907, p. 165).
[482] Il est curieux, du reste, de constater comment les textes littéraires relatifs à l’histoire des mœurs ont été utilisés parfois dans les ouvrages les plus estimés. Voir, par exemple, les réflexions de l’Histoire littéraire à propos du § XVII du Chastoiement (sur l’art de manger à table). Le poète dit:
Les plus beaux morceaux devant lui
Tornez; n’alez pas alisant
Ne le plus bel ne le plus gent
Vers vos.....
«Ces vers ne prouvent-ils pas, se demande le rédacteur de l’Histoire littéraire (XIX, 834), que l’on conservait encore l’usage de manger à deux dans la même assiette, comme les chevaliers de la Table Ronde?»
Le poète dit:
Trop larges, se vos i maingiez,
N’est cortoisie ni proesce
D’autrui chose faire largesce.
Le rédacteur de l’Histoire littéraire (XXIII, 757) voit là une preuve que, dans les repas publics du XIIIe siècle, «les illustres convives jetaient souvent quelque chose à ceux qui passaient derrière leurs sièges».
[483] Ce premier préambule de deux vers est remplacé, dans l’édition de l’Enseignement qui forme le début du roman de Beaudous, par 45 vers de précautions oratoires: «De trop parler est vilenie»; soyons prudents; pas de noms propres, afin de plaire à tout le monde et de ne fâcher personne; parlons en termes généraux (cf. plus haut, p. 41):
Si k’il ne se puist corroucier,
Comunemant doit toz blasmer
Ceulx qui tel sont, sanz nul nomer.
[484] draps d’or et de soie.
[485] Dans l’édition de Beaudous, on lit en outre: «Ceux d’aujourd’hui utilisent leurs vieux habits; ils les offrent en payement aux maçons et aux charpentiers qui travaillent pour leur compte. Un vêtement fait deux saisons, car on retourne l’étoffe, quand elle est défraîchie:
Li nuef dedens, li viés defors.
Une arme metent en dous cors.»
Passage incorrectement interprété dans l’Histoire littéraire, XXIII, p. 736.—Cf. le Mirouer du Monde, p. p. F. Chavannes dans les Mémoires et Documents de la Société d’histoire de la Suisse romande, IV, 1845, p. 79): «Il [les seigneurs] sont fin frepier [de leurs vieux habits], car il les vendent plus chier que il ne feroient en un marchié. Car il les donnent a leurs serjans ou a leurs ouvriers...»
[486] enlever.
[487] ne les pouvait.
[488] Ici s’arrête le second préambule, d’après P. Meyer (Romania, XVI, p. 25).
[489] dehors.
[490] Troisième préambule, qui est rubriqué dans le ms. 5201 de l’Arsenal: Du blasme des princes et des prelaz. Vient ensuite la dédicace aux Tyrel (à un anonyme dans l’édition de Beaudous) dont il a été question plus haut (p. 153).
[491] ont l’habitude de.
[492] on compose.
[493] pingre.
[494] âme.
[495] Ce petit poème, qui suit le troisième préambule et la dédicace dans l’édition d’Ulrich, se trouve, ailleurs, transcrit à part (Romania, XVI, p. 31, nº 3). Il y en a une édition séparée dans la Romania, VI, p. 501.
[496] C’est ici que commence, dans l’édition du ms. 5201 de l’Arsenal, l’Enseignement des princes proprement dit; il est précédé de la rubrique: «Enseignement des princes et d’autres genz conmunemant».
[497] malheur.
[498] modéré.
[499] Ce paragraphe est transcrit à part dans quelques manuscrits, sous la rubrique De derision (Romania, XVI, p. 35, nº 7).
[500] Cet article est très amplement développé dans le poème moral du XIIIe siècle qui est intitulé Vilainnengouste (Bibl. nat., fr. 12471, fol. 11). Vilainnengouste n’est, presque d’un bout à l’autre, qu’une invective «contre les mesdisans et gens mal parliere». L’auteur n’était pas sans talent.
[501] Romania, XVI, p. 36, nº 8.
[502] Bouchez-vous le nez pour la puanteur.
[503] pire.
[504] pue.
[505] Romania, XVI, p. 36, nº 9.
[506] Lieu commun fort ancien, ici traditionnel et atténué. W. Map, par exemple (De Nugis curialium, éd. Wright, p. 203), le présente avec une tout autre verdeur: «Cum naturaliter odit anima mea servos, hoc mihi placet in eis quod circa finem et opportunitates edocent quantum amandi sint. Proverbium anglicum de servis est: Canem suscipe compatrem et altera manu baculum...»
[507] pour ton malheur.
[508] Lieu commun complémentaire du précédent; l’auteur n’a voulu se priver d’aucun.—Celui-ci est également fort ancien, et il a été pareillement développé, quelquefois, avec force. Voir notamment le célèbre sermon en vers anglo-normands Grant mal fist Adam (dans la Bibliotheca Normannica de H. Suchier, Halle, 1879, p. 16), et le Dit de Gentillece (au t. II du Nouveau Recueil... d’A. Jubinal, p. 50). Au commencement du XIVe siècle, Jehan de Condé (Œuvres..., éd. A. Scheler, II, p. 189) le ressassait plus que jamais.
[509] Romania, l. c., p. 37, nº 10.
[510] On a quantité de dénonciations du XIIIe et du XIVe siècle contre les «losangiers» qui captent la faveur des princes par de basses complaisances.—«Pleut il?» fait li sire a son serjant. «Oil, sire», fait il, «se vos voulez» (Le Mirouer du Monde, éd. F. Chavannes, p. 81).—Cf. le Le Livre du chevalier de la Tour Landry (éd. A. de Montaiglon, 1854, p. 150): «Je vouldroye que vous sceussiez un exemple que je vi en Angoulesme quant le duc de Normandie vint devant Aguillon. Sy avoit chevaliers qui trayoient par esbat encontre leurs chapperons. Si comme le duc vint en cellui parc, par esbat si demanda a un des chevaliers un arc pour traire, et, quant il ot trait, il y en eut .II. ou .III. qui distrent: «Monseigneur a bien trait!»—«Sainte Marie, fist un, comme il a trait royde!»—«Ha! fist l’autre, je ne voulsisse pas estre armé et il m’eust feru!» Si commencerent a le louer moult de son trait, mais, a dire verité, ce n’estoit que flatterie, car il tray le pire de tous...»
[511] combats, mêlées.
[512] en cas de nécessité.
[513] Romania, l. c., nº 11.
[514] plusieurs se sont sanctifiés.
[515] pingres.
[516] Ib., nº 12.
[517] Éd.: pas.
[518] effronterie.
[519] Ce conseil est le premier que tous les moralistes du moyen âge ont donné aux dames, depuis Gari lo Bru (loc. cit.):
Que domna an tost per via
Ne trop faça gran pas
Ni per annar se las...
Cf. ci-dessous, p. 195, note 1.
[520] broche ou anneau.
[521] L’Art d’amors de Jacques d’Amiens (éd. G. Kœrting, Leipzig, 1868) a (p. 61) un chapitre sur les présents qu’il convient de faire aux dames. On s’est étonné naguère que ces présents soient, parfois, «tout simplement de l’argent». Mais les dames que Jacques d’Amiens avait en vue n’étaient pas toutes des dames du monde, et il s’agit en cet endroit de «cadeaux» proprement dits.
[522] sinon de bien.
[523] Cf. Urbain le Courtois, dans la Romania, XXXII (1903), v. 83 et suiv.
[524] Au XIIIe et au XIVe siècles, les dames ôtaient leurs chaperons devant ceux qu’elles croyaient devoir honorer: «Dont il avint que je estoye en une bien grande compaignie de chevaliers et de grans dames, si osta une grant dame son chapperon et se humilia encontre un taillandier. Si y avoit un chevalier qui dist: «Madame, vous avez osté vostre chapperon contre un «taillandier»; et la dame respondit que amoit mieux a l’avoir osté contre luy que a l’avoir laissié contre un gentil homme» (Le Livre du chevalier de la Tour Landry [1372], éd. A. de Montaiglon, 1854, p. 23).
[525] Littéralement: «avec le frein»; comme qui dirait: toute bridée.
[526] malsaine.
[527] de son haleine.
[528] On jugeait les gens à leur manière de rire: «Li fous se fait oïr en son ris» (Altfranzösische Lebensregeln, dans Romanische Studien, I, p. 373).—L’auteur de la Clef d’amors (éd. Doutrepont. Halle, 1890) enseigne expressément (v. 2525 et suiv.) l’art de rire: «Fame doit aprendre a rire...»
[529] Voir Flamenca (dans La Société française au XIIIe siècle, p. 156).
[530] psautier.
[531] Robert de Ho (Les Enseignements de Robert de Ho, éd. M. V. Young, Paris, 1901, in-8) donne le même conseil avec une addition, tirée de son expérience personnelle: «Si tu sais contes conter ou chansons de geste chanter, ne te fais pas trop prier en compagnie; tu en serais blâmé. Mais que cela ne dure pas trop longtemps, jusqu’à fatiguer l’auditoire. Et voici une «cointise» par le moyen de quoi tu verras bien si l’on en a assez:
D’une quointise* que je sai
Conment tu porras esprover
Si lor plaist de tei escouter.
Repose toi au meillor pas,
Si lor laisse dire lor gas**;
Quar quant il tuit gabé avront
Saches qu’il t’amonesteront
De dire avant, si lor agrée.
Ou se ce non, ta reposée
Seit ilec***, que tu plus n’en dies...»
{*} politesse.
{**} laisse-les blaguer.
{***} arrête-toi là.
[532] Cf. l’Art d’amors (éd. G. Kœrting, v. 2280 et suiv.): «Ne n’aiés pas roigneus le col...» L’auteur de La Clef d’amors (éd. Doutrepont, v. 2305) et Amanieu de Sescas (Ensenhamen de la donzela, dans K. Bartsch, Provenzalisches Lesebuch. Elberfeld, 1855, p. 141, v. 54), ajoutent: «se laver les dents».
[533] Comparer La Clef d’amors (éd. Doutrepont), v. 3213 et suiv.—Il existe toute une littérature du moyen âge, en langue d’oil et en langue d’oc, en prose et en vers, sur les «Contenances de table». Voir, sur ce point, les indications bibliographiques de V. Chichmarev dans la Revue des langues romanes, XLVIII (1905), p. 289 (il ne connaît pas l’appendice à l’opuscule de Mme de Saint-Surin, L’Hôtel de Cluny au moyen âge, Paris, 1835). Cf. Ant. Thomas, Francesco da Barberino (Paris, 1883), p. 137, n. VI. Le livre de A. Franklin, La Civilité... du XIIIe au XIXe siècle (Paris, I, 1908) est nul pour le moyen âge.
[534] Ce qui suit est le formulaire de déclarations et de réponses à des déclarations dont les rimeurs du moyen âge avaient coutume d’enrichir leurs Enseignements et leurs «Arts d’amour», à l’instar du De Amore libri tres d’André le Chapelain. Il y a un formulaire du même genre, plus ample, dans l’Art d’amors de Jacques d’Amiens, précité.
[535] Entre autres choses, Robert de Blois a inséré ici (v. 649 et suiv.) une chanson de son cru: Dame, por cui sovant sopir... Autres chansons d’amour de Robert dans les Sämmtliche Werke d’Ulrich, II, p. 147-150.
[536] refus, excuse.
[537] Ms.: et.
[538] longues difficultés.
[539] Dans l’édition de Méon le Chastoiement des Dames ne s’arrête pas là, non plus que dans le ms. fr. 24301 de la Bibliothèque nationale. Il se termine par une pièce sur l’Amour, qui, dans d’autres manuscrits, est isolée (Romania, XVI, p. 38, nº 13; cf. ib., XVII, p. 283).
Parler d’amors ou dairien fuel...
Édition synoptique des quatre mss. dans les Sämmtliche Werke de J. Ulrich (II, 103-143).
Ce morceau, de pure description psychologique, se termine par des conseils qu’il n’est pas hors de propos de rapprocher des précédents:
Les .II. cortoisies plus granz
C’on puist avoir...
Les deux courtoisies les plus grandes qu’on puisse avoir, c’est aimer et donner.—Mais il faut donner sagement, ou l’on se moque de vous. De même si l’amoureux ne garde pas son secret, s’il se vante, on perd confiance en lui. Les confidences sont permises, mais seulement à un ami sûr.
[540] «Le premier fist de lui meesmes une partie, car la est dit dont il fu, et comment et por quoi il vint deça la mer, et commant il se contint et maintint longuement par la grace Nostre Seignor. Après i a rimes et chançons plusors, que il meïsmes fist, les unes des granz folies dou siecle que l’an apele amors; et assez en i a qu’il fist d’une grant guerre qu’il vit a son tens antre l’ampereor Fredri et le seignor de Barut, mon seignor Jehan de Belin le viel. Et .I. mout biau compe i a il de cele guerre meïsmes dès le commancement jusques a la fin, ou que il sont devisé li dit et li fait et li grant consoil des batailles et des sieges atiriez ordenéement; car Phelipes fu a touz. Après i a chançons et rimes qu’il fist plusors en sa viellesce de Nostre Seignor et de Nostre Dame et des sains et des saintes. Celui livre fist il por ce que ces troveüres et li fait qui furent ou païs a son tens et les granz valors des bons seignors fussent et demorassent plus longuement en remembrance... a tous ces qui les vorront oïr.»
«Il résulte de ce passage, dit très bien G. Paris (Les Mémoires de Philippe de Novare, dans la Revue de l’Orient latin, IX, 1902, p. 165), que le premier des trois livres dont Philippe de Novare se déclare l’auteur devait s’appeler Li livres Phelipe de Novaire et se composait de quatre parties: 1º récit de la jeunesse de Philippe, de son arrivée en Orient et des premiers temps de sa vie dans sa nouvelle patrie; 2º chansons d’amour, composées par lui à cette époque; 3º récit en prose de la guerre des Ibelin contre l’Empereur Frédéric, dans lequel étaient intercalées des chansons de circonstance; 4º chansons pieuses, composées par Philippe dans sa vieillesse.»
[541] Revue de l’Orient latin, l. c., p. 205.
[542] On l’a appelé longtemps, par erreur, «Philippe de Navarre». L’erreur commune sur ce point a été rectifiée par G. Paris dans la Romania, XIX, 99.
[543] C’est-à-dire tient, et non pas tint. On a conclu, bien à tort, de ce texte, que, en 1263-64, Philippe de Novare était mort.
[544] Comparer les Enseignements de Robert de Ho, qui ne sont, presque d’un bout à l’autre, qu’un commentaire de maximes empruntées à la Bible et au pseudo-Caton; et Li Castois dou jouene gentilhomme, par Jehan de Condé (Œuvres..., éd. A. Scheler, I, p. 251), d’où il n’y a rien à tirer.
[545] Joinville vieillissant se mêlait aussi, comme on sait, de donner des consultations sur les bonnes manières. Francesco da Barberino en a conservé quelques-unes (Ant. Thomas, Francesco da Barberino. Paris, 1883, p. 26).
[546] mangeoires.
[547] sales.
[548] ennuyeux.
[549] méchants et capricieux.
[550] Cf. ci-dessous, p. 220, 221.
[551] Cet article est développé par l’auteur d’ «Urbain le courtois» (Romania, XXXII, 1903, p. 68):
Devant son seigneur a manger.
Il ne se doit point apouuer**
Ne nul membre ne doit grater...
Si hom vous doigne*** petit u grant 27
Tant com vous estes joesne enfant,
En genoillant le recevez
Et doucement lui merciez.
{*} se tenir debout.
{**} appuyer.
{***} si on vous donne
[552] A rapprocher d’un sermon anonyme du XIIIe siècle (B. Hauréau, Notices et Extraits de quelques manuscrits latins de la Bibliothèque nationale, IV, p. 95). Au dire de ce prédicateur, l’éducation des jeunes nobles était moins douce que celle des enfants des vilains, plus gâtés par la tendresse et la vanité des parents: «Rustici filios suos, quando parvuli sunt, sublimant et faciunt eis tunicas rudicatas, et, quando sunt adulti, mittunt eos ad aratrum. Econtra nobiles viri primo ponunt filios suos sub pedibus et faciunt eos comedere cum garcionibus; quando sunt magni, tunc sublimant eos.»
[553] coureuses.
[554] Tel est aussi l’avis qu’exprime l’auteur d’ «Urbain le courtois» (Romania, XXXII, 1903, p. 68):
Pensez de tei, mon filz chier.
Pernez nule por sa beauté
Ne ki soit en livre lettrié;
Car sovent sunt decevables...
Le Ménagier de Paris (éd. de 1846, I, p. 75), qui écrivait à la fin du XIVe siècle, admet que les femmes sachent lire, mais il se fait l’écho, à ce sujet, d’un bruit singulier qui courait: «Est a noter sur ce, si comme j’ay oy dire, que, puisque les roynes de France sont mariées, elles ne lisent jamais seules lettres closes, si elles ne sont escriptes de la propre main de leur mary..., et aux autres elles appellent compaignie et les font lire par autres devant elles.... Et leur vient de bonne doctrine...»
[555] Cf. le De regimine principum de Gilles de Rome, où il est dit qu’il faut empêcher les jeunes filles de courir à droite et à gauche (cohibendæ a discursu), de peur de les exposer au mal et à la tentation (Histoire littéraire, XXX, p. 521).
Comparer les préceptes du chevalier de La Tour Landry à ses filles [1372]: «En disanz vos heures a la messe ou ailleurs, ne samblés pas a tortue ne a grue; celles semblent a la grue et a la tortue qui tournent le visaige et la teste par dessus et qui vertillent de la teste comme une belette... Soiez ferme comme de regarder devant vous tout droit plainement, et, si vous voulés regarder de costé, virez visaige et corps ensemble; si en tendra l’en vostre estat plus seur et plus ferme, car l’on se bourde de celles qui se ligierement brandellent et virent le visaige ça et la» (Le Livre du chevalier de La Tour, éd. A. de Montaiglon, 1854, p. 24).
[556] peu.
[557] Il semble que la douleur de l’exil hors du pays natal ne soit pas chose à considérer en cette affaire. Même sentiment dans le Petit Plet de Chardri (éd. J. Koch, v. 495-540):
Tutes terres vus sunt païs...
[558] Il a été dit plus haut qu’on ne sait pourquoi ni comment Philippe de Novare, en sa jeunesse, avait quitté son pays natal. Mais il me paraît clair que l’auteur pense ici à son cas personnel.
[559] joyeux.
[560] Cf. le Mireour du monde (éd. F. Chavannes, p. 91), d’un anonyme contemporain: «Tous ceux qui font leurs pechiés coiement ne sont mie ypocrites... quar, qui son pechié choile et cuevre, pour ce que il ne corrumpe ses prochains par mauvais essample, en ce fait il bien.»
[561] mettent à rançon.
[562] affaiblit.
[563] C’est l’histoire du roi annuel de Barlaam et Josaphat; cf. Romania, I, p. 425, et les Gesta Romanorum, éd. Œsterley, nos 74 et 224. Thème développé aussi par Robert de Blois, Sämmtliche Werke, éd. Ulrich, III, p. 112.
[564] sous aucun prétexte.
[565] Les «Mémoires» de Philippe de Novare étaient, comme ses «Quatre âges», entrecoupés de chansons. Sur ces chansons, très distinguées pour un homme du monde qui n’était pas rimeur de profession, voir G. Paris, dans la Revue de l’Orient latin, IX, p. 196.
[566] Philippe ne déconseille pas, pourtant, de se «rendre»; mais il faut le faire à temps et avoir la vocation. Cf. § 152; et ci-dessus, p. 83.
[567] L’idéal de la correction mondaine, pour un homme bien né, a été souvent esquissé au XIIe et au XIIIe siècle. Il l’a été par Robert de Ho (Enseignements, éd. M. V. Young, v. 1105 et suiv.): bien monter à cheval, s’entendre au fait des chiens et des oiseaux, parler avec mesure, être «estable», et versifier comme il faut. Il l’est dans le Doctrinal Sauvage (au t. II du Nouveau Recueil... d’A. Jubinal, p. 150 et suiv.)[568]: «Bien garder sa parole et son sens»; ne blâmer ni reprendre personne «car vous ne savez mie quanqu’il vous avendra»; ne donner de conseils qu’à qui en demande et, «s’il ne vous veut croire, tout qoi si le lessier»; se tenir soigneusement à l’écart des «fous melancoliques» qui pourraient vous dire ou vous faire vilainie; ne jamais quereller en public ni sa femme ni sa maisnie (ses domestiques). La vaillance ne suffit pas: «Honiz soit hardemens ou il n’a gentillece». Ne point faire des économies de bouts de chandelle:
Dont li espargnemens fet grant blasme venir;
Et si n’en puet l’en pas durement enrichir...
Telles étaient encore exactement, à la fin du XIVe siècle, les recommandations du chevalier de La Tour Landry.
[568] Liste des manuscrits du Doctrinal Sauvage dans les Notices et Extraits des Manuscrits, XXXIII, 1, p. 45.
[569] Cf. plus bas, p. 219.
[570] Ces blasphèmes des «desesperés» que Philippe de Novare connaissait font penser naturellement à ce passage célèbre des Vers de la Mort d’Hélinant, composés entre 1194 et 1197 (éd. Fr. Wulff et E. Walberg. Paris, 1905, p. 32; cf. ib., p. XXXIII):
De quel eure Morz nos assaille?
Prendons or le bien qui nos vient!
Après, que puet valoir si vaille:
Mors est la fins de la bataille
Et ame et cors noient devient».
Voir aussi le Mireour du Monde (éd. F. Chavannes, p. 51): «N’est-ce mie grant orguel quant un vilain ou une vieille... cuide plus savoir de divinitei que tous les clers de Paris... et ne veut croire que Dieu sache faire chose que il ne puist entendre?» Cf. ibidem, p. 48; et le Livre de Mandevie (Bibl. nat., fr. 1002, fol. 31): «Telz y a qui ne croient point que soient paradis ne enffer ne qu’ilz aient ame en corps...»
Les témoignages surabondent, d’ailleurs, qui font voir que, à toutes les époques du moyen âge, en France, les libres-penseurs de tout genre n’ont pas manqué. On se fait aujourd’hui une idée si conventionnelle de ces temps-là que cela surprend toujours, au premier abord, quiconque rencontre, pour la première fois, des témoignages sur ce point. L. Petit de Julleville, par exemple, fut très étonné de voir dans Gautier de Coinci que, parmi les contemporains dudit Gautier, beaucoup ne respectaient guère le clergé et ne croyaient pas aux miracles; et il a jugé à propos de manifester sa surprise (Histoire de la langue et de la littérature françaises au moyen âge, I, 1896, p. 35, note; cf. p. 37).
[571] L’auteur du Dit moral intitulé Chatepleure ou Pleurechante (p. p. A. Jubinal, dans les notes aux Œuvres de Rutebeuf, éd. elzévirienne, III, p. 91; cf. Romania, XIII, 510) a entrepris aussi de refuter les «bougres», qui «riens ne croient». Mais sa réfutation est très faible, et c’est sur l’Inquisition qu’il compte surtout:
Se Diex n’eüst sor terre tramis(?) frere Robert.
Ce frère Robert est, bien entendu, l’inquisiteur Robert le Bougre, et non pas Robert de Sorbon, comme le croit l’éditeur.
[572] Le singulier usage, que blâme ici Philippe de Novare, de sortir de l’église après l’Évangile en laissant le prêtre achever seul sa messe, était jadis très répandu. Lecoy de la Marche (La chaire française du moyen âge, 1886) a recueilli à cet égard des textes curieux et probants: «J’ai vu, dit le prédicateur Jacques de Vitri, un chevalier qui n’avait jamais assisté au sermon; il ne savait pas ce qu’est le saint sacrifice; il se figurait qu’on le célèbre uniquement pour recevoir l’offrande» (p. 209). Un chancelier de l’église de Paris reproche en 1273 aux bourgeois de Paris de tourner le dos et de sortir sitôt qu’ils voient le prédicateur monter en chaire: «Ainsi font les boteriaus (crapauds) quand la vigne fleurit; le parfum de la fleur les chasse ou les tue, comme la douceur de la parole de Dieu met en fuite ces bourgeois» (p. 215). Cet usage était déjà en vigueur au temps de saint Césaire d’Arles et a persisté, paraît-il, jusqu’à nos jours en certains lieux (ib.). Le désir de ne pas être sollicité à l’offrande y était sans doute pour quelque chose.
[573] Sur l’historiette de la Dame aux petits couteaux, voir P. Meyer dans la Romania, XIII, p. 595.
[574] Comparer une pièce anonyme sur ce thème: Cument les foles genz se affient trop de testamenz, dans la Romania, XIII, p. 525.
[575] le Diable.
[576] Avez-vous mal?
[577] convenables, ragoûtantes.
[578] décaties.
[579] Voir le portrait idéal de la bonne vieille grande dame, d’après nature—d’après madame Olive de Belleville, dame de la Galonnière—dans le Livre du chevalier de La Tour Landry (éd. A. de Montaiglon), p. 274. Cf. la comtesse de Hereford, ci-dessus, p. 27.
[580] L’auteur s’exprime ainsi au § 195. Il établit, au contraire, plus loin (§ 222), une concordance entre chacune de ces «choses» et chacun des quatre âges (Soffrance-Enfance, Servise-Jovent, Valour-Moien aage, Honors-Viellesce).
[581] Cf. l’Enseignement des princes de Robert de Blois (éd. Ulrich), v. 156.
[582] Cf. plus haut, p. 170.
[583] Ib., p. 169, note 2.
[584] effacée.
[585] A.-G. van Hamel, Les Lamentations de Matheolus... (Paris, 1892-1905, 2 vol. in-8). Fasc. 95 et 96 de la «Bibliothèque de l’École des Hautes Études».
[586] M. Ch. Haskins a dépouillé naguère, sur mon conseil, les sermons des Chanceliers de l’Université de Paris au XIIIe siècle; il en a tiré les éléments d’un intéressant tableau de la vie des écoliers à cette époque (The University of Paris in the sermons of the XIIIth century, dans l’American Historical Review, oct. 1904).
Un sermon de Gautier de Château-Thierry jette, par ailleurs, le jour le plus cru sur la vie à la Villon qui était alors celle d’un grand nombre de clercs étudiants à l’Université de Paris. Ces Gastebien, dit Gautier, viennent dépenser joyeusement à Paris l’argent de leurs pères usuriers ou des églises qui leur ont octroyé des bourses. «Sunt etiam qui accipiunt bursas suas a mulieribus quas tenent...; conveniunt de denario nocturno ad litteram, id est de nocte turpiter per luxuriam acquisito» (B. Hauréau, Notices et Extraits de quelques manuscrits latins, VI, p. 210).
[587] M. van Hamel a très bien démontré (p. CXXIX) que Mahieu a dû envoyer à tous ses correspondants le poème entier, tel qu’il est dans le ms. d’Utrecht, avec le livre IV, c’est-à-dire avec la collection de toutes ses épitres dédicatoires. Ces épitres, dont quelques-unes ressemblent à des satires déguisées, sont, du reste, bourrées d’allusions et d’intentions qui restent, pour nous, inintelligibles.
[588] Les personnages nommés au livre IV des Lamenta ont été identifiés avec soin, pour la plupart, par M. V.-J. Vaillant dans son mémoire sur Maistre Mahieu, satirique boulonnais du XIIIe siècle. Boulogne-sur-Mer, 1894.
[589] M. van Hamel se demande s’il est possible de préciser davantage, et répond par l’affirmative.—Mahieu fait allusion à une querelle célèbre entre l’épiscopat et les Ordres Mendiants, et au protagoniste de la campagne du côté épiscopal, Guillaume de Mâcon, évêque d’Amiens. Or, c’est une bulle de Martin IV, du 10 janvier 1282, qui ouvrit cette querelle. Comme Mahieu dit que, présentement (diebus istis), l’évêque Guillaume «brille partout comme le soleil», et comme c’est vers 1298 que Guillaume paraît avoir été au comble de sa faveur en cour de France[?], M. van Hamel estime que «c’est en 1298 ou dans les années environnantes que maître Mahieu a écrit les Lamentations» (p. CXXVII).—Cf. plus loin, p. 249.
[590] M. Vaillant s’exprime ainsi (o. c., p. 13): «L’absence de dates dans les nécrologes tant de Thérouanne que de Boulogne a rendues futiles les recherches entreprises pour identifier le Johannes de Vassonia du rubricateur.»
[591] En 1289, on trouve, parmi les clercs de l’hôtel du roi qui reçoivent des «manteaux» (pallia): «Archidiaconus Brugiarum, Johannes de Vassonia» (Ludewig, Relliquiæ manuscriptorum, XII, p. 20, c. 2).
Le 30 juin 1289, Nicolas IV réserve un canonicat dans l’église de Boulogne à Jehan de Vassogne, déjà chapelain du pape, archidiacre de Bruges, prébendé dans les églises de Laon, de Beauvais, de Soissons, de Troyes, de Montfaucon (Journal des Savants, 1890, p. 499). C’est évidemment à cause de sa qualité de chanoine de Boulogne que Mahieu s’est adressé à lui.
[592] Voir A. d’Herbomez, Philippe le Bel et les Tournaisiens (Bruxelles, 1893-97), p. 11-12.
[593] La littérature antiféministe du moyen âge, en latine et en langue vulgaire, est immense, comme on sait. Elle a été de nos jours, l’objet de plusieurs travaux, pour la plupart médiocres. Voir notamment Th. Lee Neff, La satire des femmes dans la poésie lyrique française du moyen âge (Paris, 1900; cf. Romania, XXX (1901), p. 158); et C. Pascal, Misoginia medievale, dans les Studi medievali, II (1906), p. 242.
[594] Il est à noter que plusieurs des dignitaires de l’église de Thérouanne à qui Mahieu adressa son ouvrage avaient été ou étaient membres ordinaires de la cour judiciaire du roi, c’est-à-dire des «parlements» ou du Parlement, à Paris (Jacques de Boulogne, Jehan de Vassogne, etc.). Il paraît probable que c’est pour ce motif qu’un exemplaire en circulait encore, soixante-dix ans plus tard, dans le cercle de parlementaires lettrés dont Jehan le Fèvre faisait partie.
[595] L’ouvrage du Bigame a été désigné, depuis le XVe siècle, sous le nom de «Matheolus», abréviation du diminutif «Matheolulus», adopté par l’auteur lui-même (Liber lamentationum Matheoluli). Voir, sur ce point, van Hamel, o. c., p. CLVII, note.
[596] Amplifications dues, pour la plupart, à des réminiscences du Roman de la Rose (Jehan de Meun), dont Jehan le Fèvre était un lecteur assidu.
[597] II, 1673; II, 1702; etc.
[598] je n’avais l’habitude de.
[599] La première description comme d’un «chalivali» (charivari), «et même», d’après G. Paris, «la plus ancienne mention de ce mot» se trouve dans les additions de Chaillou au second roman de Fauvel (v. plus loin, p. 288). Ce passage, curieux pour l’histoire des mœurs au XIVe siècle, est reproduit dans l’Histoire littéraire, XXXII, p. 146:
Li uns ont ci devant darriere[600]
Vestuz et mis leur garnemenz;
Li autres ont fait leur paremenz
De gros saz et de froz[601] a moinnes.
Li uns tenoit une grant poelle,
L’un le havet[602], le greïl, et le
Pesteil[603], et l’autre un pot de cuivre
Et tuit contrefesoient l’ivre...
Li uns avoit tantins[604] a vaches
Cousuz sus cuisses et sus naches[605],
Et au dessus grosses sonnetes
Au sonnier et hochier claretes;
Li autres tabours et cimbales
Et granz estrumens orz et sales
Et cliquetes et macequotes[606]
Dont si hauz brais et hautes notes
Fesoient que nul ne puet dire...
Dans le ms. fr. 146, des miniatures illustrent ces scènes grotesques. Elles ont été reproduites en fac-simile par P. Aubry, La musique et les musiciens d’Église en Normandie au XIIIe siècle d’après le Journal des Visites pastorales d’O. Rigaud (Paris, 1906, gr. in-8), qui a négligé d’en indiquer la provenance et la destination.
[600] Ed.: le devant d’arrière.
[601] frocs.
[602] croc.
[603] pilon.
[604] clochettes.
[605] fesses.
[606] instrument de musique mal défini.
[607] Cf. v. 1269. «S’il veult pois, elle fait porée—De raves ou de cicorée.»
[608] fait la lessive.
[609] quenouille.
[610] hanche.
[611] Historiettes bien connues. Les contes analogues de la littérature du moyen âge sont indiqués par van Hamel, «Notes», p. 150.
[612] farce.
[613] veau.
[614] il convient.
[615] Légende célèbre. Voir A. Héron, Œuvres de Henri d’Andeli (Paris, 1881), p. XXVIII.
[616] Mahieu revient souvent sur ce chapitre: l’âge a annulé sa vigueur. D’autre part, on a vu que Perrette est représentée comme âgée. Comment donc a-t-elle un jeune enfant? «La présence de la nourrice qui allaite le bébé de l’auteur, dit sagement M. van Hamel (p. 156), s’accorde assez mal avec la vieillesse de Perrette et l’impuissance du mari». La scène de la nourrice est-elle «une expérience ancienne» de Mahieu ou un simple morceau de littérature (cf. Perse, Sat., V, 132)?—Rappelons que l’auteur se maria nécessairement à la fin de 1274 au plus tôt et qu’il écrit vers la fin de 1290.
[617] labourer.
[618] entendras.
[619] j’y vais.
[620] désormais.
[621] qu’il aille.
[622] Plus haut, p. 91.
[623] Cette référence, qui n’est pas dans l’original, appartient au traducteur (à moins que le traducteur ait travaillé sur un ms. plus complet que celui d’Utrecht). «Les histoires du peintre, dit M. van Hamel, sont sans doute des peintures murales, des vitraux, ou bien des miniatures dans le genre de celles que contient notre ms. M.» (O. c., II, p. 157). Mais il me paraît certain qu’il s’agit de Pierre le Peintre, chanoine de Saint-Omer au XIIe siècle, auteur de vives et plaisantes satires; on a de lui, entre autres écrits antiféministes, un poème De muliere mala (B. Hauréau, Notices et Extraits de quelques mss. latins de la Bibliothèque nationale, V, p. 219).
[624] La contre-partie de cette thèse se trouve dans d’innombrables invectives contre les femmes libres ou vénales. La plus énergique, vraiment belle, est le Dit de Chastie Musart (publié parmi les Notes aux Œuvres... de Rutebeuf, éd. elzévirienne, III, p. 382; cf. Zeitschrift für romanische Philologie, IX, 330 et Romania, XV, 604), dont il existe au moins deux rédactions, mais pas d’édition convenable.
Voir aussi Wilham de Wadington (Histoire littéraire, XXVIII, p. 191), parce qu’il donne une note qui n’a pas souvent été donnée au moyen âge:
Car leprus devenent sovent:
Las! tant est a vilté doné
Feme qe est a tuz liveré.
[625] châsses.
[626] reliques.
[627] «Sainte Geneviève, Notre-Dame des Champs, Saint-Maur corrompent ainsi nos dames de Paris (nostras dominas parisienses)», dit Mahieu. Le traducteur ajoute de son chef une longue liste d’autres églises parisiennes (p. 72).
[628] Le témoignage du Bigame sur l’importance du rôle joué dans la vie galante des femmes du moyen âge par les églises et les pèlerinages est confirmé par cent autres. Voir, plus haut, celui d’Etienne de Fougères (p. 24). Cf. les notes de l’édition Van Hamel, II, p. 166.
[629] Est-ce une addition du traducteur, ou bien le passage correspondant à cet endroit de la traduction manque-t-il dans le seul ms. connu du poème original? Voir sur ce point van Hamel, o. c., II, p. LV. Le traducteur, en tout cas, connaissait certainement la scène analogue qui se trouve dans le Roman de la Rose (v. 17326 et suiv.).
[630] tout ce que.
[631] souviennes.
[632] tout ce que.
[633] tienne.
[634] affligez.
[635] avec les plus grandes.
[636] rester.
[637] Cf. v. 3397 et suiv. Les mœurs des femmes nobles sont particulièrement libres: «Il ne convient que lieu trouver».—L’auteur de La Clef d’amors (éd. Doutrepont, v. 249 et suiv.) est du même avis:
Tant plus sera de noble afere
Plus sera douce et debonere...
Fille a vilain se fet proier.
[638] Ce passage est à rapprocher de celui où Gui de Mori, remanieur du Roman de la Rose (fin du XIIIe siècle), parle des nonnains en amour. La nonne vivant rarement seule, dit Gui de Mori, son ami est toujours obligé de donner au moins à deux: à elle et à sa compagne; et comme elles ont du temps de reste, elles aiment beaucoup à nourrir leurs amours par des messages. Voir Bibliothèque de l’École des Chartes, LXVIII (1907), p. 269.
[639] Historique de la querelle par B. Hauréau dans l’Histoire littéraire, XXV, 380.—C’est au synode national de Paris, présidé par le légat Benoit Caëtani en 1290, qu’eut lieu la passe d’armes décisive entre les partisans et les adversaires des Mendiants sur la question des confessions. Un très intéressant compte rendu contemporain de ce synode (dont l’histoire est encore à faire) a été récemment exhumé et publié par H. Finke, Aus den Tagen Bonifaz VIII (Münster i. W., 1902), p. III-VII. On y voit que le principal orateur, après l’évêque d’Amiens, fut Jacques de Boulogne, évêque de Thérouanne, le propre patron de notre Bigame (p. IV). Je pense en conséquence que les Lamenta, certainement écrits avant 1292, l’ont été probablement en 1290 ou très peu après, sous le coup de l’émotion produite par le synode.
[640] femme.
[641] Sur le mariage des filles du Diable, voir P. Meyer, dans la Romania. XXIX (1900), p. 54.
[642] Il y avait, au temps de l’auteur de La Clef d’amors (éd. Doutrepont, v. 2417 et suiv.) des marchands de perruques pour dames. D’où la grossière apostrophe des écoliers de Paris aux dames à faux cheveux, que les prédicateurs aimaient à citer: «Isabel, ceste queue n’est pas de ce veel!» (B. Hauréau, Notices et Extraits de quelques manuscrits latins, IV, p. 177).
[643] le masque.
[644] fourrures blanches.
[645] Les «souliers à la poulaine» sont du traducteur; c’est une mode du XIVe siècle. L’original parle simplement de souliers laqueatos et decollatos.—Par contre, le texte du XIIIe siècle mentionne l’usage où étaient les femmes de se botter comme les hommes (more virorum Extensas caligas fert, quod non credo decorum); il s’ensuivait entre les sexes une confusion que Mahieu estime fâcheuse. Le traducteur a laissé de côté ce passage, qui ne correspondait plus aux usages de son temps.
[646] M. van Hamel résume ainsi ce passage (II, p. XC): «Le poète lui-même a été souvent dupe des séductions des Parisiennes et de leur toilette». Mais non; il dit seulement, ici, qu’il l’avait été des «cols de Paris» et des «voiles d’Allemagne», à Paris ou ailleurs.
[647] en couches.
[648] Qu’est-il licite à un amant d’accepter de celle qui l’aime sans s’exposer à une qualification malséante? Voici l’avis de Gui de Mori, déjà nommé (Bibliothèque de l’École des Chartes, LXVIII, 1907, p. 270):
Ou de fil bendiaus dont on saine,
Ou un loissiel de fil prenés
D’eles; a tant vous en tenés.
[649] temps de rester couché.
[650] cet individu.
[651] ruse
[652] La mention de la Babelée est une addition du traducteur. La Babelée est citée aussi dans le Songe du Vergier et par Eustache Deschamps.
[653] bavarder.
[654] Ce passage n’est que dans la traduction; mais il est à croire qu’ici, comme ailleurs, Jehan le Fèvre avait sous les yeux un texte latin plus complet que celui du ms. d’Utrecht.
[655] chaînes.
[656] endommager.
[657] La même profession de foi est mise dans la bouche d’une femme par l’auteur de Gilote et Johane (au t. II, p. 28 et suiv., du Nouveau Recueil de contes, dits, fabliaux, p. p. A. Jubinal). Cette pièce est en anglo-normand très incorrect, et c’est dommage, car, sans cela, elle serait agréable. Être battue, avoir des enfants! Gilote n’a jamais connu de femme qui ne se soit repentie de s’être mariée:
Entre moi meismes e mon amy.
Je pus quaunt je vueil partyr de ly
Sauntz congié de prestre ne de autruy.
Et choysir un autre tauntost apres,
E vivre en joye...........
[658] prébendes.
[659] aime l’argent.
[660] D’après la coutume du Boulonnais, le droit d’aînesse s’appliquait, non seulement en ligne directe, mais dans les successions collatérales.
[661] cruelle.
[662] Ordre religieux.
[663] Cf. v. 2822 et suiv.
[664] Cette description de danses du XIIIe siècle est une des plus circonstanciées que l’on connaisse. Voir les références à d’autres textes et le commentaire de celui-ci dans les «Notes» de M. van Hamel, p. 212.
[665] Cette énumération du traducteur diffère de celle de l’original (Tibia, psalterium, symphonia somniferaque Cum citharis vidule, tuba, fistula, timpana...). Cf. les textes cités par Fr. Novati dans les Studi medievali, 1907, p. 309.
[666] L’auteur insiste d’une manière un peu désobligeante sur l’humilité des origines d’Eustache, et toute la tirade à l’adresse de ce personnage paraît (comme celle à l’adresse du suivant), plutôt ironique. Eustache d’Aix avait-il été mêlé, en sa qualité d’official, à la dégradation de Mahieu?
[667] Le traducteur, qui s’est contenté de résumer très brièvement les envois qui précèdent, a traduit cette diatribe.
Ce hors-d’œuvre, si bizarrement inséré en appendice à la tirade qui concerne Guillaume de Licques, n’est à coup sûr qu’une adaptation d’un des nombreux «États du monde» qui circulaient alors comme pièces indépendantes. Il est conforme, en ses grandes lignes, aux pièces latines du même genre qui ont été conservées à part (E. du Méril, Poésies populaires latines du moyen âge. Paris, 1847, p. 128, et Poésies inédites du moyen âge. Paris, 1854, p. 313; Th. Wright, The latin poëms commonly attributed to Walter Mapes, p. 229).
[668] troupeau.
[669] Cf. Guiot de Provins, ci-dessus, p. 66.
[670] Lieu commun; cf. ci-dessus, p. 46.
[671] Le traducteur, analysant, sans la traduire, cette partie de l’œuvre de Mahieu, atteste qu’il avait sous les yeux un ms. plus complet (en cet endroit) que celui d’Utrecht. Il y avait, dans ce ms. perdu, une tirade à l’adresse de maître Ernoul de Beaurain, doyen du chapitre de Saint-Firmin-le-Martyr de Montreuil, qui n’est pas dans le ms. d’Utrecht (entre la tirade à Jehan de Ligny et celle à Nicaise de Fauquembergue).
[672] On lit dans le ms. 947 de la Bibliothèque de Tours, qui contient les deux parties: Ci commence le Livre de Fauvel et de Fortune; et: Explicit Fauvel et Fortoune.
[673] Guile = Tromperie.
[674] Bibl. nat., fr. 571. Publié à Saint-Pétersbourg, en 1888, par A. Bobrinsky et Th. Batiouchkof. Voir l’Histoire littéraire, XXXII, p. 111.
[675] Poésies de Gilles li Muisis, éd. Kervyn de Lettenhove, II (Louvain, 1882), p. 85.
[676] «Cette façon de parler était si répandue, dit G. Paris, qu’elle a passé en anglais. To curry Favel, «étriller Fauvel», s’employait pour «tromper, faire le flatteur». Plus tard, on ne comprit plus le mot Favel, et, par une de ces fausses interprétations si fréquentes dans toutes les langues, on dit to curry favour, manière de parler encore usitée aujourd’hui» (Histoire littéraire, l. c., p. 115).
[677] Un seul ms. (fr. 24436) donne «septembre» au lieu de «decembre». Deux donnent le VI au lieu du XVI.
[678] Le texte de l’énigme se présente ainsi, correct, dans deux manuscrits seulement (fr. 2195 et 947 de Tours). On lit dans fr. 12460: Ge mes...; et dans fr. 24436: Ge rues dor...
[679] Histoire littéraire, XXXII, p. 136.
[680] Le ms. fr. 580 de la Bibl. nat. de Paris ne contient que la première partie, mais c’est un accident; ce ms. est de basse époque.—Le ms. 4579 des nouv. acq. fr. de la même Bibliothèque ne contient pas la seconde partie; mais c’est un accident: la première partie elle-même y est incomplète.
[681] Bibl. nat., fr. 2139. Il n’y a qu’une différence d’encre.
[682] Il n’est pas douteux que l’auteur du premier Fauvel connaissait aussi l’œuvre de Jehan de Meun. Il parle de Faux-Semblant (Bibl. nat., fr. 2139, fol. 10).
[683] G. Paris avait pourtant dit plus haut, et très bien (Hist. litt., XXXII, p. 116): «La popularité de Fauvel ne provient pas de ce poème [le premier]; au contraire, c’est cette popularité qui l’a inspiré».
[684] G. Gröber ne fait pas preuve de goût en émettant cette appréciation (Grundriss der romanischen Philologie, II, 902): «Der Ausdruck ist... klar und voll Kraft.»
[685] Le remanieur du ms. fr. 2140 a pratiqué des suppressions considérables. Il a fait aussi quelques additions, mais sans intérêt.
[686] Le premier Fauvel est cité ici, non d’après l’édition, mais d’après le ms. fr. 2139.
[687] La main d’un ancien reviseur a noté au fol. 9 vº de ce ms. la lacune par le mot «Defectus». Cf. une autre lacune (certainement accidentelle, celle-là), au fol. 9 rº; elle est signalée de même par les mots: «Hic deficit».
[688] Ne pas confondre, d’ailleurs, Gervasius, clerc de la Chancellerie royale, avec magister Gervasius, son contemporain, qui siégeait aux parlements judiciaires. Le surnom de ce dernier était: «de Ponte Arci» (Pont-Arcy, arr. de Soissons, Aisne).
[689] La plus ancienne mention que je connaisse de Gervais du Bus se trouve dans une copie partielle d’un compte de l’Hôtel du roi pour le terme de la Pentecôte 1313 (Ludewig, Relliquiæ manuscriptorum, XII, p. 29). Ce compte offre trois noms de notaires qui ne se rencontrent dans aucun document antérieur: Jean du Temple, Gui de Livri et «Gervasius». Mais, tandis que l’on a, au Trésor de Chartes, quantité de lettres royales des années 1313 et 1314 qui ont été contresignées par les nouveaux venus Jean et Gui, je ne me souviens pas d’en avoir rencontré qui porte la signature de Gervais avant le temps des fils de Philippe le Bel.
[690] Liste publiée par J. Viard dans la Bibliothèque de l’École des Chartes, LI (1890), p. 266. On lit dans cette édition «Guez du Buc» (au lieu de «Gervez du Bus»).
[691] Arch. nat., JJ 66, fol. 434 vº (mai 1332).
[692] Arch. nat., JJ 71, fol. 97 vº; cf. JJ 66, fol. 374: «Pour consideration des bons et loyaus services que nostre amé et feal clerc Gervais du Bus a fait longuement et continuelment a noz devanciers.... non contrestant qu’il ne soit nobles...» (Février 1332, n. st.).
[693] Arch. nat., JJ 71, fol. 97 vº.
[694] M. P. Aubry a fait exécuter une reproduction photographique des premiers feuillets de ce ms. célèbre, qui a été mise en vente, en octobre 1907, chez P. Geuthner, à Paris. Cf., du même, Un «explicit» en musique du Roman de Fauvel. Paris, Champion, 1906, gr. in-8.
[695] La composition en a été sérieusement étudiée pour la première fois par P. Paris (Les manuscrits françois de la Bibliothèque du roi, I (1836), p. 304 et suiv.).—Cette notice de P. Paris a exercé beaucoup d’influence (beaucoup trop) sur celle que G. Paris a insérée dans l’Histoire littéraire.
[696] Cette addition est imprimée dans l’Histoire littéraire, XXXII, p. 138, où elle n’est pas très exactement interprétée.
[697] Dans l’Histoire générale de la langue et de la littérature françaises, II, p. 199. G. Gröber (Grundriss, l. c.) dit la même chose, mais rapporte en outre, sans l’adopter ni la rejeter, l’opinion de G. Paris.
[698] Il le faut paléographiquement.—«François» est, d’ailleurs, un prénom tout à fait inusité au commencement du XIVe siècle. Il est surprenant que cette circonstance n’ait pas éveillé la méfiance de G. Paris.
[699] Chose qui, de plus, n’a rien d’étonnant en soi: on a vu plus haut (p. 279, note 2) que, sur 4 mss. où l’énigme qui contient le nom de Gervais du Bus figure, deux l’offrent sous une forme indéchiffrable, par suite de méprises analogues.
Il y a du reste, dans le ms. fr. 146, en marge du vers altéré (à gauche), un G: indice que la faute commise fut constatée et corrigée par quelqu’un dès le XIVe siècle.
[700] Le nom de cette famille se présente dans les documents sous les formes Challo, Chaillo, Chaillou; en latin Challoti, Charloti.—Elle a son dossier au Cabinet des Titres (Bibl. nat., fr. 27130, fol. 1).
[701] Voir la «Chronologie des baillis et des sénéchaux», par M. L. Delisle, au t. XXIV des Historiens de la France.
[702] Arch. nat., K 1151, nº 26. (Ce document a échappé à M. L. Delisle, qui n’a pas signalé R. Chaillou comme bailli de Touraine).
[703] E. Boutaric, Actes du Parlement de Paris, t. II (à l’index des noms propres).
[704] Arch. nat., KK 1, p. 308.
[705] Histoire générale de Languedoc (éd. Privat), t. IX et X (à l’index des noms propres).
[706] On lit dans le Livre des Changeurs du Trésor, parmi les recettes faites en avril 1336-1337: «Des hoirs feu mons. Raoul Chaillou» (Arch. nat., KK 5, fol. 17).
[707] Histoire littéraire, l. c., p. 145.
[708] Ch.-V. Langlois, La Société française au moyen âge, p. 234 et suiv.
[709] Il a déjà été remarqué (ci-dessus, p. 227) que Jehan de Vassogne, un des destinataires des Lamenta de Mahieu, fut Chancelier de France, et Jehan le Fèvre, le traducteur dudit Mahieu, procureur au Parlement de Paris.
[710] Encore un mot.—Il est certain, pour bien des raisons, que le ms. fr. 146 n’est pas l’exemplaire original des «Morceaux choisis» de Chaillou; c’en est une copie au net, exécutée par un scribe plus calligraphe que lettré. Fut-il transcrit et enluminé pour Raoul Chaillou lui-même, ou pour Jehan Chaillou, le clerc secrétaire de Charles V, ou pour un autre membre de la famille? C’est ce que je ne saurais décider. L’écriture est de la première moitié du XIVe siècle.
[711] Ms.: sa.
[712] voile.
[713] le plus grand.
[714] tond la crinière.
[715] peigne.
[716] signifier.
[717] fourberie.
[718] plaisir.
[719] hérétique équivaut.
[720] Pierre.
[721] tributaire.
[722] filet.
[723] prébendes.
[724] loup.
[725] intronisés.
[726] mérite.
[727] s’attachent.
[728] L’église de Saint-Benoît le Bestourné, à Paris, ainsi nommé à cause de son orientation inverse de celle des autres églises.
[729] avec un harnachement qui comporte les courroies appelées «lorains».
[730] «Dorenlot», grosse boucle de cheveux relevée sur le front d’un homme.
[731] Cf. la Somme le roi (Bibl. nat., fr. 938, fol. 31 vº): «I
[732] attirer.
[733] robe chantent touz jourz Placebo, c’est a dire: «Messire dit voir, Messire fait bien...»
[734] Voir ci-dessus, p. 282.
[735] «Angoisseuse» symbolise le vice, trop peu répandu pour que la plupart des moralistes aient pensé à le stigmatiser, qui s’oppose à «Accide» ou «Fole parece». Voir le Mirouer du Monde (éd. F. Chavannes, p. 203); cf. Étienne de Fougères, plus haut, p. 26.
[736] prier.
[737] agir ainsi.
[738] Voilà une de ces ressemblances d’expression entre la première (cf. ici même, pp. 294, 296) et la seconde partie de Fauvel dont l’existence a été signalée plus haut.
[739] Le séjour de Gilles à l’Université de Paris a été contesté dans la Biographie nationale belge, t. XI, mais sans motif, comme l’a bien vu Ph. Wagner (Gillon le Muisi, dans les Studien und Mittheilungen aus dem Benedictiner- und dem Cistercienser Orden, t. XVII (1896), p. 554) et démontré H. Lemaître (Chroniques et Annales de Gilles le Muisit. Paris, 1905, p. VI). M. Kervyn avait fixé le séjour de Gilles à Paris avant sa prise d’habit; M. Lemaître le place «depuis la fin de 1297 jusque vers le milieu de 1301; mais voyez plus loin, p. 326: «Je vis en mon enfanche...»
[740] Les trois principales biographies de Gilles li Muisis sont citées à la note précédente. Voir aussi U. Berlière, Notes sur Gilles li Muisis, dans la Revue bénédictine de Maredsous, X (1893), p. 256.
[741] Il a été vendu, le 10 juin 1901, chez Sotheby, pour la somme de 16 500 francs.
[742] Cette édition laisse à désirer. Voir Revue critique d’histoire et de littérature, 1883, II, p. 174. Cf. A. Scheler, Étude lexicologique sur les poésies de Gillon le Muisit, dans les Mémoires couronnés par l’Académie de Belgique, XXXVII (1886).
L’étude de Ph. Wagner sur le registre poétique de l’abbé (Studien und Mittheilungen, XVIII, 1897, p. 396-411) n’est pas instructive.
[743] Le manuscrit contient en outre des prières, un historique des derniers abbés du monastère de Saint-Martin, des souvenirs sur les papes de Célestin V à Clément VI, la biographie de deux évêques de Tournai et des remerciements de l’auteur pour sa guérison.
[744] Ph. Wagner, le dernier biographe de l’abbé Gilles, n’en sait pas plus long que nous sur ce Jacques Bochet, gloire locale (Studien und Mittheilungen..., XVIII, 1897, p. 53).
[745] Les vers n’étant pas numérotés dans l’édition Kervyn de Lettenhove, les références numériques (chiffres entre parenthèses) seront faites ici, par exception, non pas au vers, mais à la page de l’édition.
[746] Il faut dire aussi que l’impression de pesanteur est encore accentuée, pour nous, par le «walesc» de l’auteur, c’est-à-dire par le dialecte wallon, ou tournaisien, dont il se sert, et par le rythme si lassant des quatrains monorimes.
[747] Que l’on soit bien averti, toutefois, que tel n’est pas l’avis de tous les lecteurs modernes de l’abbé Gilles.—M. Kervyn de Lettenhove, qui a édité l’œuvre poétique du bon abbé, le compare à Dante (I, p. II), parle de son éloquence, de la fécondité de son imagination, de sa vivacité, de son élégance (p. XVIII, XXVIII). M. A. Delboulle (Revue critique, 1883, II, p. 174) s’exprime ainsi: «Les poésies de Gillon le Muisit ne sont ni ternes ni plates ou chargées de chevilles, comme celles de la plupart de ses contemporains; elles ont de la précision, de l’énergie, de la grâce même...». Cf. Ph. Wagner, l. c., p. 407; et H. Lemaître, o. c., p. XXIV.
[748] quantité.
[749] péchés.
[750] On constate que l’abbé Gilles a noté, en effet, avec la plus grande diligence, dans ses écrits historiques et ses cartulaires administratifs, la qualité et la valeur des crus.
[751] oublié.
[752] Cf. un éloge très analogue de la paix de cloître, dans le Poème moral (éd. Cloëtta):
Et hom li fait vuidier a grant honte la sele,
Entant siet li bons hom toz solz en sa capele
Et senz nul grant torment cante sa miserele.