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Missions au Sahara, tome 1 : $b Sahara algérien

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E.-F. Gautier. — Sahara Algérien. Pl. LII.

Cliché Laperrine

94. — TOUAREG ARMÉ.

Cliché Laperrine

95. — TOURNOI TOUAREG, ou plus exactement fantasia.

Cliché Laperrine

96. — UN AUTRE TEMPS DE LA FANTASIA TOUAREG

Les Taïtoq et leurs Imr’ads restent néanmoins mêlés intimement à la vie commune de la confédération Hoggar dont ils font partie. Il leur serait d’ailleurs géographiquement impossible de s’en abstraire. Les pâturages de l’Ahnet, comme tous ceux du Sahara d’ailleurs, sont trop incertains pour qu’on puisse compter exclusivement sur eux. Taïtoq et Kel Ahnet sont propriétaires ou usufruitiers de districts étendus dans l’Adr’ar des Ifor’ass, où ils voisinent avec les Kel R’ela.

Actuellement pourtant les Taïtoq ont obtenu des autorités françaises la consécration de leur autonomie ; leur chef Sidi ag Gueradji est un aménokal indépendant.

Ce que nous avons appris de plus neuf dans ces dernières années sur les Touaregs en général et les Taïtoq en particulier, c’est leur faiblesse numérique. D’après Bissuel les tribus qui habitent la région de l’Ahnet « pourraient armer deux cent cinquante combattants, auxquels viendraient se joindre dix guerriers de Sekakna et quinze des Mouazil, soit un total de 275 hommes, dont la répartition par tribus nous reste inconnue ».

Ce sont des chiffres bien modestes, 275 soldats sur 15000 kilomètres carrés ; et combien suggestive la mention de dix guerriers des Sekakna. Ces chiffres sont encore exagérés de plus de moitié.

D’après M. Benhazera les Kel Ahnet peuvent mettre sur pied une cinquantaine d’hommes ; et c’est de beaucoup la fraction la plus intéressante ; qu’on lise, chez M. Benhazera, la liste nominative des Taïtoq, comportant 28 numéros. Ce sont des pays où les recensements se font sur les doigts de la main.

Avec le travail de M. Benhazera pour base on peut essayer de tracer un tableau économique de l’Ahnet.

CHAMEAUX MOUTONS OU CHÈVRES BŒUFS PALMIERS
Taïtoq 375 1000 0
Kel Ahnet 600 1500 0
Iouarouaren 225 600 0 300 (près de Silet).
Mouazil et Settaf 100 ? 0 ? (Akabli).
1300 3100 0

En somme environ 1300 chameaux et 3000 moutons, c’est là-dessus exclusivement que les Touaregs de l’Ahnet doivent vivre. Il faut souligner l’absence à peu près totale de cultures ; à défaut de céréales on moissonne méthodiquement des graminées sauvages (le drinn) ; ce qui nous reporte en quelque sorte avant Triptolème. Les Touaregs de l’Ahnet sont plus pauvres que leurs cousins du Hoggar ; ceux-ci ont quelques bœufs et quelques cultures ; Motylinski énumère au Hoggar 35 ar’rem (oasis rudimentaires) ; l’Ahnet n’en a pas un seul. C’est encore un élément d’individualisation. Plus pauvres que les Kel R’ela, les Taïtoq sont aussi des bandits plus redoutables ; ils représentent ce qu’on pourrait appeler la fleur de la chevalerie Touareg ; redoutés et légendaires pour leur humeur batailleuse. Il leur en a cui d’ailleurs. La tribu s’est épuisée à courir les aventures. La dernière fut particulièrement tragique.

En 1906 sur une quarantaine de Touaregs, en majorité Taïtoq, partis en rezzou au Sahel marocain, 4 seulement sont revenus.

Les Touaregs[266] ont vivement excité l’intérêt des voyageurs, depuis Duveyrier jusqu’à M. Benhazera : ils sont une admirable matière à monographie ; celle en particulier qu’a écrite Duveyrier reste excellente, il serait absurde de vouloir la refaire.

Je crois seulement qu’un côté de la question mériterait d’être mis en lumière. Les Touaregs sont incontestablement de race caucasique. Je crois bien que certains caractères physiques, la taille colossale chez beaucoup d’hommes, le stéatopygie chez quelques femmes, témoignent d’un mélange avec le sang nègre qui est d’ailleurs avoué. Dans l’ensemble pourtant le sang caucasique semble s’être défendu admirablement. M. Desplagnes qui le constate l’explique par les usages matrimoniaux (matriarcat) ; le Touareg a des négresses pour concubines, mais comme « le ventre teint l’enfant », les métis qui résultent de ces unions sont considérés comme nègres et restent étrangers à la tribu. Ce point de vue est peut-être juste, au Soudan en particulier. Au Sahara une autre explication me paraîtrait possible. On a remarqué au Soudan que le nègre boit énormément, sans doute parce que sa peau est conformée pour évaporer énormément, en conséquence il a horreur du désert, le pays de la soif. La soif joue peut-être au désert, parmi les nomades, le même rôle que la malaria aux oasis. Sous les palmiers la race noire, résistante à la malaria, élimine la blanche. Dans les pâturages et sur les grands chemins la race blanche, résistante à la soif, éliminerait la noire ? Cette explication repose, il est vrai, sur une hypothèse incomplètement prouvée, — que l’organisme caucasique serait plus spécialement susceptible d’acquérir « une structure xérophile », comme disent les botanistes.

Quoi qu’il en soit de l’explication le fait est constant. Il a été souvent mentionné. Un trait de ressemblance avec la race blanche, que je ne me souviens pas d’avoir vu noter ailleurs, est la précocité de la calvitie et de la canitie chez les Touaregs. Elle est d’autant plus frappante que le corps, entretenu par des exercices violents, conserve sa souplesse jusqu’à un âge avancé. Quand le vent soulève les voiles bleus, on aperçoit souvent des barbes incultes, grises ou blanches, qu’on eût été tenté de situer plutôt entre un faux col et un chapeau rond.

Les intelligences et les caractères nous font aussi une impression caucasique, fraternelle ; on a comparé les Touaregs aux chevaliers du Moyen âge (voir pl. LII, phot. 95, 96) ; on sait combien fut vive la sympathie de Duveyrier ; des personnalités comme celle d’Ikhenoukhen, le contemporain de Duveyrier, ou bien de Moussa ag Amastane et de Sidi ag Gueradji[267], qui jouent aujourd’hui les premiers rôles, nous sont pleinement intelligibles et nous attirent vivement ; tandis qu’un héros noir ou jaune, Béhanzin ou le Dé-Tham nous paraît toujours par quelque côté monstrueux ou inquiétant.

M. Chudeau voudrait rattacher les Berbères à la race de Cro-Magnon[268] ; en tout cas tout se passe comme s’ils étaient relativement près de nous, du moins comme individus, comme organismes humains.

Comme société au contraire, ils sont prodigieusement loin au delà de la barbarie, encore en pleine sauvagerie primitive. On a dit qu’ils sont à peine dégagés du néolithisme, — (bracelet de pierre polie, emmanchure néolithique de la hache en fer). — Le totémisme chez eux est encore tout frais, ils ont de nombreux tabous, le lézard de sable, la poule, le poisson ; et ils en rendent compte par des considérations de parenté : « Nous ne mangeons pas l’ourane, parce qu’il est notre oncle maternel. » Le voile qui n’est pas du tout une mesure hygiénique ne peut pas être autre chose qu’une survivance d’un vieux tabou[269]. On a beaucoup admiré, par opposition à l’asservissement de la femme arabe, la situation élevée que la femme tient dans la famille et dans la société : cette admiration est très justifiée ; mais l’égalité des sexes qui sera peut-être une conquête de l’avenir était réalisée au berceau de l’humanité ; la famille Touareg a pour base le matriarcat, comme la famille primitive[270] ; « le ventre teint l’enfant », c’est-à-dire qu’il suit sa mère et qu’il ignore son père ; son plus proche parent mâle est l’oncle maternel ; les mœurs sont très libres, polynésiennes.

En effet cette coexistence d’institutions aussi anciennes, néolithisme, totémisme, matriarcat, avec une cérébralité individuelle très développée, rappelle la Polynésie. Aussi bien y a-t-il peut-être quelque analogie géographique entre des montagnes isolées au milieu du désert et les atolls du Pacifique.

Nous allons nous trouver mieux outillés maintenant pour comprendre ce que fut au Tidikelt, au Touat, etc. la conquête arabe et si l’on veut andalouse des XVe et XVIe siècles. Ces « nazaréens » dont on voit dans la Saoura les villages détruits, ces Zénètes Juifs du Gourara et du Touat, ces Barmata du bas Touat, toutes ces populations qui furent islamisées et arabisées par les marabouts de la Seguiet el Hamra, appartenaient sans doute à ce type d’humanité qui s’est conservé en pays touareg.

Ibn Khaldoun nous apprend que les Sanhadja du Sahara se convertirent à l’islamisme au IIIe siècle de l’hégire[271], lors de la conquête almoravide dont ils furent les instruments et les bénéficiaires. Mais cette conversion fut superficielle, les Touaregs n’ont ni mosquée, ni clergé, ils ne pratiquent pas la prière et le jeûne ; ils ont une réputation d’impiété parfaite auprès de leurs voisins arabes, chez qui le R’amadan par exemple bouleverse une fois l’an toute la vie domestique et publique.

Aujourd’hui encore l’Islam et la langue arabe, l’un portant l’autre, après avoir conquis le Maurétanie et le Touat, s’attaquent au bloc Touareg. Les personnages influents au Hoggar sont des marabouts kounta, le fameux Abiddin, ou bien encore Baÿ de Teleyet, qu’on pourrait appeler le directeur de conscience de Moussa ag Amastan.

Il faut définir ainsi les Touaregs : ce sont ceux des Berbères Sanhadja, qui ont échappé jusqu’ici au grand mouvement d’expansion islamique, parti au XVe siècle de la Seguiet el Hamra. On trouve en présence au Sahara, sur deux domaines très distincts, d’une part des Touaregs, et de l’autre des Arabes nomades, des Maures. Il y a entre eux d’énormes différences de langue, de culture, de mœurs, de costume, d’armement, sans parler de haines inexpiables. Ce sont deux peuples différents à coup sûr et l’on voudrait dire deux races. L’histoire nous montre que ce fossé si profond est creusé d’hier ; de part et d’autre il y a les mêmes Berbères Sanhadja, mais les uns sont franchement convertis à l’islamisme, et les autres ont conservé dans la famille, dans la société, dans les mœurs, une énorme quantité de survivances préislamiques ; disons que les uns sont des civilisés et les autres des sauvages. Nous avons vu que le Tidikelt est la dernière conquête arabe, et que le résultat de la conquête fut la création des palmeraies. Comme représentants de la civilisation, c’est nous qui avons succédé aux marabouts marocains. Réussirons-nous à créer des oasis dans l’Ahnet ?

D’une façon générale, les plateaux touaregs et les causses du Tadmaït ont actuellement à peu près la vie économique qu’ils méritent. Les causses sont le pays classique des très grosses sources qui concentrent la vie sur un petit nombre de points. Les plateaux gréseux, qui sont en Europe pays de bois, semblent naturellement appelés au désert à devenir pays de pâturages.

Il semble incontestable pourtant que les Touaregs, aussi longtemps qu’ils furent les maîtres au Tidikelt y ont entravé la culture. On se rend très bien compte d’ailleurs qu’ils l’entravent au Hoggar, où elle semble appelée à prendre un certain développement[272]. L’avenir agricole du Mouidir-Ahnet est plus incertain en ce sens que les indigènes, dont la connaissance du pays est la base même de tout progrès, ne nous donnent ici aucune indication. L’avenir dépend d’un forage heureux de puits artésien, et le choix de l’emplacement est délicat.

[219]Voir la carte p. 315 et la grande carte géologique en couleurs.

[220]M. Flamand a constaté l’existence de cette faille dès 1900, ainsi qu’il a bien voulu me l’affirmer oralement.

[221]Je répète qu’une partie de tout ceci est empruntée aux conversations de M. Flamand.

[222]C. R. Ac. Sc., 23 juin 1902. M. Flamand ne précise pas la provenance des fossiles qui lui ont été envoyés par M. le capitaine Cauvet.

[223]C. R. Ac. Sc., 2 juin 1902.

[224]Documents, etc., p. 588, fig. 152.

[225]Id., p. 755.

[226]Il s’ensuit que l’expression de plissement calédonien est inexacte, puisque ce plissement n’affecte pas le Silurien supérieur. Mais cette expression est provisoirement commode encore qu’inadéquate.

[227]G.-B.-M. Flamand, Sur l’existence des schistes à graptolithes à Haci el Kheneg C. R. Ac. Sc., t. CXI, p. 954-957, 3 avril 1905.

[228]Une phrase de deux lignes dans G.-B.-M. Flamand : Mission au Tidikelt. La Géographie, 1900, p. 361.

[229]MM. Flamand et Ficheur, après un examen très sommaire, avaient rattaché ces fossiles au Carboniférien (voir E.-F. Gautier, le Mouidir-Ahnet, dans La Géographie, juillet 1904). Ce qui rend tout à fait certain, d’après M. Haug, l’âge supradévonien c’est la présence de Spirifer Verneuilli, accompagnée de Productella cf. dissimilis, etc.

[230]C. R. Ac. Sc., 4 décembre 1905.

[231]L. c.

[232]Mussel, Renseignements coloniaux, juin 1907. (Voir appendice I, p. 340.)

[233]Sur la carte géologique, il a été marqué Dévonien par erreur.

[234]C. R. Ac. Sc., 19 mars 1906.

[235]Besset, Bulletin du Comité de l’Afrique française, 1904. — E.-F. Gautier, Le Mouidir Ahnet, La Géographie, X, 1904.

[236]Je saisis cette occasion de remercier M. le commandant Lacroix, qui a bien voulu me communiquer ce travail ; — et M. Voinot lui-même à qui j’ai d’ailleurs d’autres obligations.

[237]L. c., p. 212.

[238]J’en donne en appendice. M. Flamand en a signalé : il en existe auprès du fort Miribel, d’après le colonel Laperrine.

[239]Bulletin du Comité de l’Afr. fr. Supplément de décembre 1902.

[240]Foureau, Essai de catalogue des noms arabes et berbères de quelques plantes, arbustes et arbres algériens et sahariens. Paris, Challamel, 1896. A l’user de ce catalogue on s’aperçoit que les Arabes et les Berbères ont parfois réuni sous un même nom des espèces voisines mais nettement différentes (drinn, diss par exemple). On reviendra là-dessus dans le second volume.

[241]Canis Zerda.

[242]Duveyrier, p. 222 et 225.

[243]Renseignements coloniaux, etc., 1903, no 8, p. 213.

[244]Bissuel, Les Touareg de l’Ouest, p. 67.

[245]Je sais naturellement que ces chameaux sont des dromadaires ; mais l’appellation de chameaux est aussi courante que défectueuse.

[246]Renseignements coloniaux publiés par le Comité de l’Afrique française, 1904, no 1.

[247]La Géographie, 15 juillet 1904.

[248]Schirmer, Journal de voyage d’Erwin de Bary, p. 56.

[249]Bulletin du Comité de l’Afr. fr. Supplément d’octobre 1907.

[250]Lieutenant Voinot, A travers le Mouidir, dans le supplément du Bulletin du Comité de l’Afr. fr. de septembre 1904.

[251]Maurice Benhazera, Six mois chez les Touareg du Ahaggar, Bulletin de la Société de Géographie d’Alger, 1906, 2e et 4e trimestre.

[252]Voir Bulletin du Comité de l’Afr. française : renseignements coloniaux, septembre 1904 ; et Géographie, 15 octobre 1905.

[254]Les Touareg de l’Ouest, Alger, 1888.

[255]Exploration scientifique de l’Algérie, Études sur la Kabylie, par E. Carette, 1848.

[256]Thomas Shaw, Relating to several parts of Barbary, Oxford, 1738.

[257]Bulletin du Comité de l’Afr. fr. Renseignements coloniaux, janvier 1907, p. 15. Le capitaine Dinaux écrit Ehenfous, et sans doute a-t-il de bonnes raisons pour cela. Comme d’habitude en matière de noms touaregs l’orthographe usuelle (?), si tant est qu’on puisse invoquer un usage, a bien des chances d’être incorrecte.

[258]M. Flamand a contesté que In Ziza fût un volcan éteint (Supplément au Bulletin du Comité de l’Afrique française de mars 1905, p. 137) ; et M. Mussel revient longuement sur cette question en s’appuyant sur l’autorité de M. Flamand dont il adopte les conclusions (Supplément au Bulletin du Comité de l’Afr. fr. de juin 1907, p. 149). Une contradiction aussi formelle avec un géologue de la valeur de M. Flamand serait grave s’il avait vu In Ziza ; le jour où il ira y voir cette contradiction disparaîtra. Sur la nature volcanique d’In Ziza les nombreux échantillons de laves rapportés ne laissent aucune espèce de doute ; ils sont à l’étude au Muséum. D’ailleurs l’appareil du volcan est très reconnaissable, on voit l’emplacement de la cheminée marqué par des dykes, on distingue les coulées qui constituent la masse même de la montagne ; la roche encaissante est du gneiss. Notons pourtant que l’aguelman d’In Ziza, que j’ai donné pour un cratère lac adventice, pourrait bien être comme le veut M. Flamand une marmite de géants.

Il est naturel de rattacher l’étude de ce volcan à celle des volcans du Hoggar, dont M. Chudeau se chargera dans le second volume de la présente publication.

[259]Deporter, Extrême-Sud de l’Algérie.... Alger, 1890.

[260]Mussel, Du Touat à l’Achegrad. Bulletin du Comité l’Afr. fr. Renseignements coloniaux, mars 1907, p. 57.

[261]L. c., p. 57.

[262]L. c., p. 57.

[263]L. c., p. 371.

[264]Ahaggar est l’orthographe correcte en même temps qu’inusitée.

[265]La description la plus détaillée qui en ait été faite est celle de Motylinski. Supplément au Bulletin, etc., octobre 1907. On y trouvera une photographie du Tombeau.

[266]Il est bien entendu que Touareg (singulier Targui) est probablement dérivé du berbère Targa, qui fut au Moyen âge le nom d’une tribu Sanhadja ; — mais que aujourd’hui, les intéressés ont rejeté ce nom, qui leur a été conservé par les Arabes ; — les Touaregs se donnent à eux-mêmes le vieux nom d’Imohar ou Imochar (berbère Imaziren, Tamazirt, latin Mazyces). On trouvera tout cela et bien d’autres choses dans Duveyrier et Benhazera.

[267]Voir Benhazera, l. c., E.-F. Gautier, La Géographie, 1er semestre 1906, p. 9.

[268]Il n’est point seul. Voici un curieux passage extrait du journal Le Temps (8 mars 1904). M. Pierre Mille, écrivant de Tombouctou, décrit des Touaregs, et il note « leurs traits réguliers, leurs lèvres fines, leurs nez arrondis du bout, comme ceux des montagnards pyrénéens ».

[269]Voir là-dessus : Frazer, Le Rameau d’or, traduction Stiébel, t. I, p. 243.

[270]Voir Frazer, The golden Bough, 3e édition, part IV, p. 383 et suiv.

[271]Duveyrier, p. 325.

[272]Motylinski, Supplément au Bulletin de l’Afr. fr., octobre 1907.


APPENDICES

APPENDICE I

ITINÉRAIRES ET OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES

Pour dresser les cartes de l’oued Messaoud (hors texte) et du Tidikelt-Mouidir-Ahnet (p. 315), on s’est appuyé sur trois itinéraires originaux qui sont : du Touat à Haci Sefiat, — de Zaouiet Reggan à Haci Rezegallah, — de Taourirt à Tin Senasset, par la route d’Ouallen.

Ces itinéraires ne sont pas présentés isolément, on les a reportés sur la carte générale, autrement dit on les a rapprochés des autres itinéraires antérieurement publiés.

Les itinéraires sont basés sur un nombre malheureusement petit d’observations astronomiques. Les instruments utilisés sont, outre les trois montres, un sextant et une lunette. Le sextant était en mauvais état, on a dû le faire réparer par le forgeron nègre de Taourirt (!). La lunette, par une étrange vicissitude, est celle de Cazemajou, rapportée par les tirailleurs après le massacre de la mission, et que le Comité de l’Afrique française a mis à la disposition du colonel Laperrine.

Les calculs ont été faits à l’Observatoire d’Alger, où la haute compétence et l’inépuisable complaisance de M. Trépied ont remédié en quelque mesure à la défectuosité du sextant. L’erreur instrumentale a pu être déterminée, du moins pour la période postérieure à l’opération chirurgicale de Taourirt.

Les itinéraires ont été établis à la boussole et reportés chaque jour au 1 : 100000 sur un carnet spécial. Pour l’utilisation de ce carnet on a adopté la méthode recommandée par M. Trépied[273], et on a calculé directement d’après le carnet les principales positions. On les donne ci-dessous.

Itinéraire de Haci Sefiat. — Le point de départ, Adrar, capitale administrative du Touat est assez bien déterminé ; d’après plusieurs séries d’observations de hauteurs de la polaire la latitude est : 27° 52′,6.

Une occultation observée par M. Niéger donne la longitude 2° 39′,5 (ouest).

En prenant ces chiffres pour base et en calculant d’après le carnet de route on trouve :

Haci Sefiat φ 27° 16′,5 L. 3° 3′,1 ouest.

D’autre part j’ai observé en ce point quelques hauteurs de polaire qui donnent, sans correction, φ 27° 16,3. Malgré le mauvais état du sextant, cette concordance laisse à supposer que l’observation est valable.

Le point ainsi déterminé n’est pas exactement le puits de Sefiat c’est notre campement à 1500 mètres environ au nord du puits.

Enfin le puits de Sefiat n’est pas le seul de ce nom, si tant est qu’il y ait bien réellement droit. Le colonel Laperrine, revenant de Taoudéni, a trouvé un autre haci Sefiat, beaucoup plus important par φ 27° 20′ 42″ et L. 3° 12′. On l’a placé sur la carte, il se trouve à une assez faible distance au nord-ouest de son homonyme, c’est-à-dire dans la même région et peut-être dans le même oued ?

On aura donc : φ L
Tesfaout 27° 43′,0 2° 42′,8
Campement d’H. Sefiat 27° 16′,5  3′,1
Puits d’H. Sefiat 27° 15′,7  3′,1

Itinéraire de Haci Rezegallah. — L’itinéraire de Zaouiet Reggan à H. Rezegallah est celui qui présente les moindres garanties d’exactitude précise. Le point de départ Zaouiet Reggan est suffisamment déterminé puisqu’il est tout voisin de Taourirt dont les coordonnées ont été fixées astronomiquement.

En admettant pour Zaouiet Reggan φ 26° 40′,5 et L. 2° 10′,5 le calcul des positions données par le carnet de route donne :

Haci Boura φ 26°  8′,3 L. 3°  1′,1
Haci Rezegallah φ 25° 51′,3 L. 3° 25′,0

Itinéraire à travers l’Ahnet (Taourirt-Ouallen-Tin Senasset). — Entre Taourirt et In Ziza, en passant par Ouallen, Ouan Tohra, et Tin Senasset l’itinéraire a été levé à la boussole, et reporté au jour le jour au 1/100000 sur un carnet spécial.

Mon propre carnet d’itinéraire de Taourirt à Ouan Tohra a été souvent complété d’après celui de M. le lieutenant Mussel, mon aimable compagnon de route, qui commandait le détachement.

Au delà d’Ouan Tohra il l’a été d’après le carnet de M. le lieutenant Clore ; ce sont des garanties supplémentaires d’exactitude.

D’ailleurs il a été possible de contrôler et de corriger l’itinéraire avec l’aide d’observations astronomiques. A Taourirt, avec la lunette Cazemajou nous avons observé l’occultation de k de la Vierge (immersion du 15 mai 1905) ; calculée à l’Observatoire d’Alger cette occultation a donné — 8s 26m,9 soit 2° 6′,5 ouest. La latitude, d’après des observations anciennes de M. le commandant Deleuze est 26° 42′,0. Avec le sextant réparé à Taourirt et dont l’erreur instrumentale, restée immuable puisque là soudure n’a pas bougé, a pu être être déterminée, j’ai pris à la traversée de l’Açedjerad trois séries d’observations de hauteurs de Polaire qui ont donné les latitudes suivantes :

Haci bou Khanefis 25°  8′,0.
Iglitten 24° 53′,3.
Aïn Tezzaï 24° 46′,0.

L’état de l’instrument pourrait laisser quelques doutes sur la valeur des conclusions, mais ces doutes sont levés par la comparaison avec les observations de M. Villatte, dont l’itinéraire croise le mien en deux points, Tadounasset et Tin Taggaret.

Les observations de M. Villatte et les miennes donnent cinq latitudes qui toutes ont ceci de concordant qu’elles offrent avec les données du carnet un écart à peu près constant de 5 à 7 minutes. On a donc des données sérieuses pour corriger les latitudes du carnet entre Taourirt et Tin Taggaret.

D’autre part les observations de M. Villatte permettent d’apporter une correction aux longitudes dans la même section de l’itinéraire.

Dans la seconde section, au delà de Tin Taggaret on peut s’appuyer sur la position d’In Ziza, qui a été déterminée par M. Villatte en latitude et en longitude. Moi-même en 1903 j’avais obtenu au théodolite une latitude d’In Ziza[274] tout à fait concordante avec les observations ultérieures de M. Villatte.

La correction à apporter à l’itinéraire est très forte, beaucoup plus que dans d’autres tronçons ; ce n’est pas surprenant si on considère la nature du terrain au nord de Tikeidi et au sud de Tin Senasset. Il s’étend là de grandes superficies tout à fait arides, qu’on est forcé de traverser à marche forcée de jour et de nuit.

En répartissant l’erreur ainsi obtenue, on obtient pour les points successifs de l’itinéraire les résultats indiqués au tableau de la page suivante.

Ces itinéraires ont été reportés sur deux cartes jointes au deuxième et au septième chapitre.

La première n’est pas à proprement parler une carte, puisqu’elle n’est pas construite suivant un système de projection déterminé. C’est un simple tableau graphique de positions. Pour la seconde carte on a adopté la projection de l’itinéraire Villatte (La Géographie, 15 octobre 1905.)

En cas de discordance entre l’itinéraire graphique et les listes de coordonnées, ce sont ces dernières qui doivent faire foi.

Ces trois itinéraires ont été levés en 1905.

Dans le voyage de 1903, muni d’un théodolite qui appartenait à M. le baron Pichon, j’avais fait un certain nombre d’observations de latitudes dont le voyage ultérieur de M. Villatte a rendu inutile la publication détaillée ; mes résultats concordaient avec ceux de M. Villatte d’une façon satisfaisante ; j’ai fait connaître dans La Géographie du 15 juillet 1904 (p. 99) la latitude vraie d’In Ziza, qui est de 23° 31′. Le chiffre de M. Villatte publié le 15 octobre 1905 dans La Géographie (p. 229) est exactement le même.

LATITUDE D’APRÈS CARNET LATITUDE CORRIGÉE LONGITUDE D’APRÈS CARNET LONGITUDE CORRIGÉE
Hacian Taïbin 26°34′,5 26°33′,9 1°54′,8 1°54′,1
Dj. Aberraz (extrémité Sud) 26°34′,8 26°34′,3 1°49′,3 1°48′,6
Bord occidental du Horst silurien 26°28′,7 26°27′,8 1°37′,1 1°35′,4
Sebkha Mekhergan (coucher 18-19 mai) 26°21′,2 26°19′,8 1°21′,9 1°19′,3
O. Arris (sortie de la Sebkha) 25°48′,9 25°45′,2 1°10′,1  6′,7
Tikeidi 25°34′,1 25°29′,4  2′,5 0°58′,7
Haci bou Khanefis 25°14′,8 25° 8′,0  5′,0  1′,3
Tête de l’oued Ifisten 25° 2′,2 24°56′,2 1°12′,3  9′,1
Oued Tazelouaï (un point dans l’). 24°55′,2″ 24°49′,2 1°12′,4  9′,2
Ouallen 24°44′,6 24°38′,6  5′,2  1′,3
Sommet du plateau 24°52′,3 24°46′,3  1′,8 0°57′,9
Taguellit 24°54′,9 24°48′,9 0°55′,2 0°50′,9
Iglitten 25° 0′,2 24°53′,3 0°53′,4 0°49′,0
Éperon d’Insemmen 25° 0′,2 24°54′,0 0°44′,4 0°39′,5
Meghdoua 25° 3′,1 24°57′,0 0°31′,9 0°26′,4
Tezzai 24°52′,8 24°46′,0 0°25′,2 0°19′,2
Tadounasset 25° 0′,2 24°54′,2 0°25′,9 0°21′,9
Villate.
Tin Tagar 24°53′,9 24°48′,6 0°13′,7  6′,4 O
Taloak 24°49′,2 24°43′,2  6′,8 O  0′,3 E
Dunes d’Aït el Kha 24°41′,7 24°35′,7  4′,5 E 0°11′,4
Foum Lacbet 24°41′,6 24°35′,6 0°18′,3 0°24′,9
Ouan Tohra 24°34′,6 24°28′,6 0°21′,9 0°28′,4
Tin Senasset 24°19′,7 24°13′,7 0°24′,9 0°31′,4
In Ziza 23°40′,2 23°31′,0  5′,3 0°11′,6

A la suite de mon voyage de 1902 j’ai publié, dans les Annales de Géographie, tome XII, 1903, une liste de longitudes qui, à ce moment, apportait aux cartes existantes une correction intéressante.

LIEUX LONGITUDES OUEST CARTE à 1 : 800000. Service géographique. CARTE à 1 : 500000. DU COMMANDANT LAQUIÈRE
°    °    °   
Haci el Mir 3 58 06 4 06 15 4 01 15
Tar’it 4 13 57 4 30 00 4 22 15
Igli 4 31 06 4 49 45 4 34 45
Beni Abbès 4 31 00 4 44 30 4 25 00
Ksabi 3 16 56 » 3 16 00
Timimoun 2 05 54 2 27 15 2 06 00

La carte Prudhomme, qui fait autorité, a adopté des positions voisines des miennes. Si j’insiste sur ces résultats, qui n’ont plus d’intérêt aujourd’hui, c’est d’abord par piété pour la mémoire de M. Trépied, directeur de l’observatoire d’Alger, à qui seul je suis redevable d’avoir pu faire une besogne astronomique où il y avait une part de travail utile.

C’est aussi pour apporter ma contribution à la solution d’un petit problème souvent agité. Un voyageur qui n’est pas astronome n’a-t-il pas un meilleur emploi à faire de son argent que d’acheter des instruments coûteux, et de son temps que de s’astreindre à la discipline méticuleuse des observations ? Je ne pense pas que la question puisse recevoir une solution absolue, mais au Sahara du moins et sous la direction de feu Trépied, un non-professionnel rapportait des observations utilisables. Elles eussent été beaucoup plus nombreuses, si j’avais eu un meilleur outillage.

[273]Ch. Trépied, Remarques sur la carte dressée par M. Villatte à la suite de son exploration de 1904 dans le Sahara central (La Géographie, XII, 1905, p. 231-238).

[274]Publiée dans La Géographie, 15 juillet 1904, p. 99.


APPENDICE II

INSCRIPTIONS

On ne s’est pas efforcé systématiquement de relever au passage les inscriptions Tifinar’ ; il serait même plus exact de dire qu’on a systématiquement évité de le faire. En présence de ces innombrables graffitti indéchiffrables, on est découragé par le sentiment de son impuissance.

Je retrouve pourtant dans mes notes quelques inscriptions soigneusement recopiées soit par moi-même, soit plus souvent par d’autres, et qu’il est préférable de réunir ici.

A Barrebi j’ai relevé, à côté des gravures, quelques inscriptions. Il en est d’arabes, tout à fait banales, comme celle dont voici la traduction « ... Dieu et le salut soit sur notre seigneur Mahomet, — Arbi ben Sleïman. » Les tifinar’ si on pouvait les lire ne seraient probablement pas beaucoup plus intéressants.

Inscription a. Inscription b. Inscription c.
Inscription d. Inscription e. Inscription f.

La dernière inscription (f) a été copiée par M. le lieutenant Pinta.

J’ai relevé soigneusement des inscriptions Berbères qui se trouvent au ksar d’Ouled Mahmoud, et que les indigènes prétendaient hébraïques[275].

Il y en a quelques-unes au vieux ksar abandonné, à 1500 mètres de l’actuel ; par exemple :

[Inscription]

Ces inscriptions Berbères sont accompagnées d’une inscription arabe que j’ai lue ainsi : « ab (?) fils de Zenati, az (?) fille de Zenati ».

Les inscriptions les plus nombreuses et les plus soignées sont au ksar actuel sur une gara centrale qui domine les maisons. Le ksar a vingt-cinq ans à peine, et les inscriptions n’ont rien de commun avec les habitants actuels qui les croient juives, et qui ont bâti dessus. Ces inscriptions, que j’ai calquées, sont très soignées, à trait profond, je les crois particulièrement anciennes.

Inscription II (ksar actuel).

Inscription IIbis faisant suite à la précédente sur le même rocher et un peu au-dessous

[Inscription]
Inscription III (sur un rocher voisin) Inscription IV (également sur un rocher voisin).

Sur le rocher où sont gravées ces deux dernières inscriptions on a bâti une maisonnette en pisé.

On m’avait signalé encore comme hébraïques des inscriptions situées à Abani, auprès de Tesfaout (Touat) : je me suis assuré qu’elles sont berbères comme on pourra s’en rendre compte sur les belles photographies dues à M. Auger interprète militaire. (Voir pl. XVIII, phot. 35 et 36.)

Enfin M. le lieutenant-colonel Laperrine qui s’est beaucoup occupé des caractères Tifinar’ et qui les connaît bien, a recopié sur mon carnet une inscription trouvée sur une dalle calcaire dans l’oued Aglagal (sud du Tadmaït).

[Inscription]

Inscription juive du Touat.

Elle provient du ksar de R’ormali dans l’oasis de Bouda.

La pierre sur laquelle est gravée l’inscription est encastrée à la base d’un pilier en pisé, qui a manifestement servi jadis de support à la bascule d’un puits comblé. Les indigènes ne connaissent ni le sens, ni la langue de l’inscription, ni sa date, ni son origine. De mémoire d’homme elle a toujours été au ksar de R’ormali.

La seule face visible de la pierre est un parallélogramme irrégulier d’environ 0 m. 30 sur 0 m. 25. La pierre est du grès rouge. L’inscription est d’un travail remarquable, au moins pour le pays ; sans doute la surface de la pierre n’a même pas été aplanie, les contours des lettres sont souvent éclatés ; mais leur dessin est très net, leur gravure en creux très profonde. C’est un travail peu soigné à coup sûr, mais on dirait l’œuvre d’un professionnel, non d’un sauvage qui s’amuse. Les habitants actuels du Touat seraient tout à fait incapables de produire quelque chose de comparable.

On trouvera dans les C. R. Ac. Inscr., année 1903, p. 236, le texte de cette inscription. En voici la traduction telle que la donne M. Philippe Berger.

Ligne 1 : ceci est le tombeau de [Monispa ?], fille d’Amram : Qu’elle repose en Eden !
2 : de [Zathaloq !] et elle est morte dans les douleurs (de l’enfantement).
3 : le samedi, vingtième d’Ab, qui nous apporte la paix.
4 : en l’année 5089.

M. Philippe Berger fait suivre cette traduction de quelques observations suivantes.

« Ligne 1. Le nom de la défunte = Monispa, est douteux. Au contraire le nom de son père Amram est un nom très connu, et qui est parfaitement en situation ici.

« Ligne 2. Cette ligne débute par un groupe de lettres très obscur. La lettre initiale semblerait indiquer qu’il s’agit d’un nom géographique = à (ou de) Zithaloq ».... A la fin de la ligne on lit : « dans les douleurs », ou peut-être « dans sa jeunesse ».

« Ligne 4. L’année 5089 correspond à l’année 1329 de notre ère. »

[275]Cf. Comptes rendus Acad. Inscript., 1905, p. 83 et suiv.


APPENDICE III

TRADUCTION D’UN MANUSCRIT ARABE CONCERNANT LA MINE DE CUIVRE DE TAMEGROUN

Je dois la communication de ce manuscrit à M. le capitaine Martin, chef d’annexe de Beni Abbès ; il est à la bibliothèque de Guerzim.

Voici comment M. Stackler, interprète militaire, le décrit :

Ce manuscrit, qui semble avoir un siècle et demi d’existence, contient beaucoup de mots qui sont à peu près ou tout à fait illisibles ; il y a même un morceau qui, à force d’avoir été plié et déplié a fini par se déchirer entièrement et a disparu.

Voici la traduction que M. Stackler a bien voulu en faire.

Louange à Dieu seul !
Que le salut soit sur son envoyé et sur son serviteur.

Renseignements sur un endroit appelé tel et tel. — « Lorsqu’on arrive à cet endroit, on demande où se trouve la colline qui a tel nom, puis on la monte jusqu’à son sommet, on s’y assied avant le lever du soleil, et on regardé du côté du sud. Cela doit se passer pendant les saisons d’été et d’automne.

« En se levant le soleil donne sur trois trous rangés l’un à côté de l’autre ; il faut aborder celui du milieu, on y trouve une caverne étroite, qu’il faut suivre jusqu’à ce qu’on arrive à deux trous situés l’un à droite, l’autre à gauche.

« Celui de droite renferme de la terre verdâtre comme du sulfate de cuivre ; c’est du minerai d’or, qui ne perd que le quart de son poids. Celui de gauche contient de la terre jaune et rouge : c’est aussi du minerai d’or qui diminue du tiers de son poids. Le trou de droite renferme également un coffre contenant moitié perles et moitié argent. Le deuxième trou, celui de gauche, contient de la terre qui semble enduite d’huile ; c’est du minerai d’or qui ne diminue que très peu ; une livre de minerai donne à peu près une livre d’or. Ce dernier minerai n’a pas besoin d’être soumis à l’action du feu, on le passe simplement dans de l’eau vinaigrée. A l’ouest de la colline en question se trouvent trois redjems, et les ateliers de ceux qui extraient le métal. Il faut aborder le redjem du milieu, qui est le plus grand. En enlevant ses pierres on trouvera un morceau de tronc de palmier bouchant l’entrée d’une caverne. Il faut l’enlever et descendre jusqu’au fond de ce gouffre où l’on rencontre une porte. En ouvrant cette porte, on trouve un puits surmonté d’un pont en tronc de palmier mis en mouvement par l’influence d’un « djin ».

« Il faut égorger sur ce pont un hibou, le battre avec une tige de fenouil, et après avoir coloré cette tige du sang de l’oiseau, écrire la formule suivante : Si nous avons dicté ce Coran.... etc..., puis toujours sur le pont en question, on lit la sourate du tonnerre.

« Le pont reste immobile ; en le traversant, on trouve une maison composée de quatre chambres garnies d’or, d’argent, d’armes et de chevaux. Il faut se garder de parler. On prend alors ce qu’on veut.

« Si l’on est plusieurs, il faut entrer séparément.

« Le jour favorable pour cela est le samedi.

« Au sein du gouffre se trouvent encore deux « redjems » entre lesquels existe un trou. On y entre, et l’on trouve au fond, une terre ressemblant à des écailles de poisson. En faisant fondre une livre de cette terre on obtient une livre d’émeraudes.

« A droite de ce trou se trouve un autre trou contenant une mine de pierres de cristal et Dieu est le plus instruit.

« Le minerai d’argent est lourd et blanc, lorsqu’on en jette une partie dans un feu ardent, il fond mais il ne se sépare pas de ses impuretés. Voici cependant la manière dont on le rend pur : On le réduit en poussière, on le lave avec de l’eau et du sel, on le fait sécher et on le soumet à l’action du feu, sur du charbon, on le saupoudre enfin d’un peu (d’ahlidj ?) et le minerai se sépare de ses impuretés, coule et se réunit seul.

« Autre espèce de minerai. — Il est noir, tacheté de blanc, il tire sur le bleu. Lorsqu’on en soumet une partie à l’action du feu, la substance précieuse ne se sépare pas de ses impuretés, il faut pour l’épurer, le réduire en une poussière qu’on jette sur un brasier et qu’on arrose avec du goudron tiré du laurier-rose. Alors l’argent se sépare de ses impuretés coule au milieu des charbons et se réunit tout seul.

« Espèce de minerai d’argent. — C’est une pierre bleue, lourde, tirant sur le vert, couverte de points blancs et facile à pulvériser. Pour séparer la matière précieuse de ses impuretés, on réduit ce minerai en poussière, on le met ensuite sur un feu formé de charbons ardents, et alors, ô chercheur, lorsqu’on aperçoit une étincelle rouge qui s’en échappe, mêlée à de la fumée noire, il faut le mélanger avec du sesquicarbonate de soude et du sublimé corrosif. Le minerai se sépare alors de ses impuretés et coule en bas.

« Espèce de minerai d’or. — C’est une pierre de couleur verte, tirant sur le jaune ; elle est très lourde et renferme du soufre. Lorsqu’on la met sur le feu, elle fond et le soufre brûle. Pour la séparer de ses impuretés et pour pouvoir l’utiliser, il faut la laver avec de l’eau et du sel. L’or se détache alors de ses impuretés.

« Espèce de minerai d’or. — Il renferme des racines semblables à des racines de palmier, il est formé d’une terre rouge, comme la terre dont on fait les marmites. Lorsqu’on en met sur la langue, on la trouve amère.

« On trouve également des pierres semblables à des œufs de poule dans le milieu desquels est le minerai. On le prend, on l’enduit de vinaigre et d’huile, on le fait chauffer à la vapeur, comme on fait pour le couscous, on l’étend pour le faire refroidir puis on prend un creuset ayant un bec comme un tuyau, on place un autre creuset sous le premier, de manière que le métal une fois fondu tombe dedans, on le couvre enfin de fiente de pigeon sauvage et on souffle dessus jusqu’à ce qu’il fonde. On termine en frappant trois fois dessus, avec des ossements d’un être humain mort depuis longtemps. Le minerai se purifie alors, et l’on aperçoit l’or sur la surface de l’argent. Dieu le très haut est le plus instruit de tout cela. »

Je crains bien que ce document ne soit tout à fait dépourvu d’intérêt. Ce doit être un démarquage de quelque formulaire marocain de sorcellerie métallurgique. Il faut pourtant noter deux choses.

1o Sid el Bedri ben el Meki, marabout de Guerzim, propriétaire de ce manuscrit, qui a de la littérature, le sens des affaires, la figure et la réputation d’un homme très supérieur à la moyenne des indigènes attribue à son manuscrit la plus grande importance pratique.

2o Il y a réellement à Tamegroun un bel affleurement de cuivre, et l’on y voit des traces incontestables d’anciens travaux.


APPENDICE IV

ORTHOGRAPHE DE QUELQUES NOMS TOUAREGS

En matière de noms géographiques je n’ai pas essayé d’adapter systématiquement l’orthographe française à l’orthographe arabe ou berbère, j’ai même en certains cas préféré les formes usuelles aux formes correctes (Mouidir à Immidir, etc.).

En cours de route pourtant j’ai écrit certains noms touaregs, sous la dictée des indigènes et en tifinar’. En voici la liste par ordre alphabétique. J’admets d’ailleurs volontiers que d’autres indigènes eussent écrit les mêmes noms différemment.

Achegrad ⴸⴳⵔⴺ Kokodi ⴾⴾⴸⵢ
Açeref ⵙⵔⴼ Meghdoua ⵎⵗⵤⵓ
Agatan ⴳⵜⵏ El Meraguen ⵍⵎⵈⴸⵏ
Azelmati ⵌⵍⵎⵜ Ouallen ⵓⵍⵏ
Chemââ ⴸⵎⴰ Taguellit ⵜⴳⵍⵜ
Eguérér ⴳⵔⵔ Tamamat ⵜⵎⵎⵜ
Ichahenchaguerouthnin ⵛⵂⵏⵛⴳⵔⵜⵏⵏ Tazelouaït ⵜⴶⵍⵓⵢⵜ
Ifisten ⴼⵢⴸⵏ Tchinka ⵏⵜⵛⵏⴾⵌ
Igamergan ⴳⵎⵔⵗⵏ Tikadouin ⵜⵈⵤⵓⵏ
Iguelitten ⴳⵍⵜⵏ Timreden ⵜⵎⵈⵤⵏ
Inaláren ⴰⵏⵍⵗⵏ Tingaran ⵜⴳⵔⵏ
Insemmen ⵏⵙⵎⵏ Tikeidi ⵜⵈⵤⵏ
Tsigenganat ⵜⵙⴳⵏⵜ

N. B. — Les noms en italiques se rapportent à l’Adr’ar des Ifor’ass, les autres à l’Ahnet.


APPENDICE V

INSCRIPTIONS ARABES

Sur une meule dormante, utilisée comme stèle funéraire dans un cimetière de l’oued Tilemsi, et que j’ai déposée au laboratoire d’anthropologie du Muséum, M. Ben Cheneb, professeur à l’École des Lettres d’Alger, a déchiffré une inscription arabe, qu’il a traduite ainsi que suit :

Au nom de Dieu, le clément, le miséricordieux, toute âme est mortelle (Cor. III, 182). C’est le tombeau du saint, du vertueux, du jurisconsulte, du savant, du cheikh, Omar et Amin, surnommé El Amin ben Mançour ben Ahmâlâl ? ben Wankor ben Mançour. Que Dieu me pardonne et leur pardonne, à tous musulmans et musulmanes, croyants [et croyantes, ceux qui] parmi eux sont en vie [et ceux qui sont morts].

Notons que M. Benhazera, dans la grotte de Timissao, a copié une inscription arabe en caractères fort anciens, koufiques, mais qui n’a pas encore fait l’objet d’une publication détaillée.


APPENDICE VI

ÉTUDE MINÉRALOGIQUE DU MATÉRIEL NÉOLITHIQUE

Les haches, pilons, meules, etc., de la région Saharienne centrale et Soudanaise, ont été soumis à M. Lacroix, professeur de minéralogie au Muséum. Les roches qui les constituent ont paru trop banales pour mériter une étude approfondie au microscope et sur plaques minces.

En voici la liste :

Grès. — Une meule en grès ; — (cimetière de l’oued Tilemsi) ;

Une meule en grès à ciment ferrugineux ; — (cimetière de l’oued Tilemsi) ;

Un fragment de mortier, avec inscription funéraire en arabe, en grès ; — (cimetière de l’oued Tilemsi) ;

Une hache en grès à ciment ferrugineux ; — (Koulikoro).

Ces outils en grès sont rares, et semblent confinés dans la région du Niger. A cette exception près tout l’outillage est fabriqué avec des roches peu ou prou métamorphiques, ou éruptives.

Quartzites. — Deux haches en quartzite métamorphique probablement à amphibole ; — (oued Silet).

Une hache en quartzite ; — (au nord de Timissao).

Une hache en quartzite ; — (Aïr).

Une hache en quartzite ; — (cimetière de l’oued Tilemsi).

Deux meules sphériques, en quartzite à gros grains ; — (cimetière de l’oued Tilemsi).

Trois meules en olive, en quartzite micacé ; — (cimetière de l’oued Tilemsi).

Une meule en olive, en quartzite ; — (cimetière de l’oued Tilemsi).

Un pilon très allongé, en quartzite chloriteux ; — (au nord de Timissao).

Chloritoschistes. — Une meule sphérique, en chloritoschite.

Un fragment de bracelet, en chloritoschiste.

Un bracelet inachevé, en chloritoschiste ; — (oued Taoundrart).

Leptynite. — Un polissoir en leptynite ; — (oued Tougçemin).

Ryolite. — Une meule sphérique en ryolite ; — (nord d’In Ziza).

Une hache sphérique en ryolite ; — (nord d’In Ziza).

Diabase[276]. — Une hache en diabase ; — (oued Silet).

Une hache en diabase ; — (Gao).

Quatre haches en diabase ; — (cimetière de l’oued Tilemsi).

Granite. — Un fragment de mortier en granite altéré.

Cette liste suggère quelques observations. Aucune de ces roches ne paraît étrangère à la région étudiée ; chacune d’elles au contraire y est bien connue et fréquente ; — grès, dévonien au Sahara, et d’âge indéterminé au Soudan ; — schistes métamorphiques siluriens ; — granite et roches éruptives ; — tels sont en effet les éléments constitutifs du sous-sol. Il semble donc que les outils aient été fabriqués sur place, et non importés.

Le bracelet en chloritoschiste de l’oued Toundrart a été trouvé encore mal dégagé de la roche dans un atelier actuel ; on sait que les Touaregs fabriquent et portent encore, au-dessus du coude, des bracelets en pierre. Le polissoir de l’oued Tougçemin atteste apparemment l’existence d’un atelier ancien. Les objets en ryolite ont été trouvés à proximité d’In Ziza, qui est un volcan à coulées de ryolite.

Les objets en grès ont tous été trouvés dans la même région, les bords du Niger, et il est possible en effet que les grès soudanais à ciment ferrugineux se prêtent au travail de la pierre mieux que les grès éodévoniens du Sahara.

[276]On a entendu diabase dans le sens le plus large, roches anciennes à feldspath triclinique, et à pyroxène plus ou moins transformé en amphibole par ouralitisation. Aucune plaque mince n’ayant été étudiée, on n’a pas cherché à déterminer si la structure est ophitique ou microlithique, autrement dit si on a affaire à des diabases ou à des labradorites.


APPENDICE VII

MINERAI ET BIJOUX (?) DE CUIVRE

J’ai fait analyser par M. Bouhard, chimiste diplômé de la Faculté des sciences de Paris, un échantillon de minerai de cuivre, recueilli à Tamegroun ; c’est du quartz à imprégnation de malachite ; il contenait 3,37 p. 100 de cuivre. C’est une faible proportion, surtout si on considère que l’échantillon avait été choisi à cause de sa belle apparence.

J’ai fait analyser par le même chimiste, les objets en cuivre trouvés dans le redjem d’Ouan Tohra. M. Bouhard n’a pas trouvé d’étain. Il a noté en revanche la présence d’arsenic et de fer.

M. le Dr Hamy, ayant fait analyser les objets en cuivre trouvés dans les redjems d’Aïn Sefra a obtenu des résultats analogues, il a constaté l’absence d’étain.

Ce mobilier funéraire est donc en cuivre, et non pas en bronze. Faut-il conclure que c’est un produit des mines locales, nord-africaines ? La nature des impuretés (arsenic et fer) permettra peut-être un jour d’être affirmatif sur ce point, lorsque les gisements marocains et sahariens seront mieux connus ! (?).


APPENDICE VIII

NITRATES D’OULED MAHMOUD
ANALYSE DÉTAILLÉE

par M. Pouget, professeur de chimie à l’École des sciences d’Alger.

Échantillons de nitrates.

No 1. — Terre à nitrates.

Résultats analytiques. Composition p. 100.
Humidité 0,9 p. 100. Azotate de potasse (AzO3K) 0,9
Résidu insoluble dans l’eau 27,6 Azotate de soude (AzO3Na) 4,1
Chlorure de potassium (KCl) 5,4
Az2O5 3,45 Sulfate de soude (SO4Na2) 14,2
K2O 3,9 Chlorure de sodium (NaCl) 41,4
Na2O 29,5 Chlorure de magnésium (MgCl2) 3,8
Cl 31,2 Chlorure de calcium (CaCl2) 1,2
SO3 8,05 Humidité 0,9
MgO 1,6 Résidu insoluble 27,6
CaO (traces de brome) 0,6 99,5

Remarque : L’ensemble des azotates contenu dans la substance équivaut à 5,35 p. 100 d’azotate de soude ou à 6,45 d’azotate de potasse.

No 2. — Nitrates (salpêtre).

Résultats analytiques. Composition p. 100.
Humidité 4,1 p. 100. Azotate de potasse (AzO3K) 56,4
Résidu insoluble 1,3 Azotate de soude (AzO3Na) 33,7
Az2O5 52,3 Chlorure de sodium (NaCl) 2,6
K2O 25,2 Sulfate de soude (SO4Na2) 1,0
Na2O 14,1 Chlorure de magnésium (MgCl2) 0,5
Cl 2,0 Chlorure de calcium 0,02
SO3 0,6 Humidité 4,1
MgO 0,2 Résidu insoluble 1,3
CaO 0,02 99,62

No 3. — Résidu de la préparation du salpêtre.

Résultats analytiques. Composition p. 100.
Humidité 3,2 p. 100. Azotate de potasse (AzO3K) 2,2
Résidu insoluble 0,8 Azotate de soude (AzO3Na) 1,4
Az2O5 2,1 Chlorure de sodium (NaCl) 62,8
Na2O 47,3 Sulfate de soude (SO4Na2) 22,9
K2O 3,5 Chlorure de potassium (KCl) 3,9
Cl 41,3 Chlorure de magnésium (MgCl2) 2,1
SO3 12,9 Chlorure de calcium 0,4
MgO 0,9 Humidité 3,2
CaO 0,2 Résidu insoluble 0,8
99,7

Remarque. — Les nitrates contenus dans ce résidu équivalent à 3,8 p. 100 environ d’azotate de potasse, c’est-à-dire à une quantité plus grande que la moitié de celle que contient le minerai [6,45].

Le mode de préparation est donc très mauvais puisque les pertes en nitrate sont énormes, on peut approximativement les évaluer à 40 p. 100 au moins.

Le salpêtre lui-même contient encore une proportion notable d’azotate de soude bien que le chlorure de potassium soit en excès dans le minerai.

Le minerai est plutôt une terre à nitrate de soude qu’à nitrate de potasse, c’est par le traitement qu’on lui fait subir qu’on en extrait du salpêtre, le traitement transforme partiellement le nitrate de soude en nitrate de potasse grâce à la présence du chlorure de potassium.


APPENDICE IX

ANALYSE D’UN ÉCHANTILLON DE TOMELA PROVENANT D’AKABLI

par M. Pouget, professeur de chimie à l’École des sciences d’Alger.

Tomela. — Masses concrétionnées, de couleur gris verdâtre, légèrement ocreuses en certains points de la surface, on y rencontre quelques cristaux blancs d’aspect fibreux.

L’analyse de la partie non cristallisée donne les résultats suivants :

SO3 36,4 p. 100.
Al2O3 10,0
FeO 8,2
CaO 1,1
MgO 2,4
Silice et sable 1,4
Eau 40,2
99,7 p. 100.

Les principaux éléments constitutifs sont donc le sulfate d’alumine et le sulfate ferreux.

La partie cristalline (densité 1,87) contient :

SO3 38,4 p. 100.
Al2O3 16,4
FeO 3,6
Eau 41,1
99,5 p. 100.

On peut la considérer comme un mélange de sulfate d’alumine hydraté, de sulfate ferreux, et d’un sulfate d’alumine basique ; sa composition peut être représentée par la formule

2(SO4)3Al218H2OAlunogène. + SO4Fe72OMélantérite. + (SO4)2AlAlOAlumiane.

Est-ce un simple mélange, ou une espèce minéralogique ? L’analyse d’un seul échantillon ne se prêtant à aucune détermination cristallographique ne permet pas de conclure.

Pouget.


APPENDICE X

NOTE SUR LES MOLLUSQUES DU SAHARA
ET PLUS PARTICULIÈREMENT DU TOUAT

Par M. Louis Germain.

Au cours de sa belle exploration, M. Chudeau a recueilli une riche série de Mollusques terrestres et fluviatiles dont il a eu l’amabilité de me confier l’étude. Ces documents viennent heureusement compléter ceux réunis par les expéditions françaises antérieures et, notamment, par la Mission Chari-lac Tchad conduite par M. A. Chevalier[277].

La collection rapportée par M. Chudeau comprend surtout des Mollusques du bassin du lac Tchad. J’ai déjà, dans une courte note[278], donné quelques indications sur les espèces nouvelles et je compte publier prochainement une étude d’ensemble sur ce sujet[279]. Je me contenterai de donner ici quelques détails sur les coquilles vivantes et fossiles provenant du Sahara, c’est-à-dire de la région dont traite le présent volume.

Planorbis salinarum Morelet.

1868. Planorbis salinarum. Morelet, Mollusques terrestres fluviatiles, voyage Dr. Welwitsch, p. 85, no 56, Tab. V, fig. 4.

Un exemplaire de cette très intéressante espèce, qui n’était connue jusqu’ici que des ruisseaux de l’Angola, a été récoltée par M. Chudeau dans les alluvions, à Abalessa. C’est en vain que le voyageur a fouillé les environs de Tit dans l’espoir d’y découvrir de nouveaux Planorbes, mais je dois ajouter qu’en 1886, M. Palat a envoyé, au laboratoire de Malacologie du Muséum, un grand nombre de Planorbes subfossiles recueillis dans le Touat et qui se rapportent à ce même Planorbis salinarum auxquels sont mêlés de nombreux exemplaires du Planorbis Aucapitainieri Bourguignat[280] et un spécimen du Planorbis Rollandi Morlet[281]. Ce fait a une grande importance car il montre que le massif du Hoggar et le Touat sont sur la limite septentrionale d’extension de la faune équatoriale proprement dite, c’est-à-dire à la zone où se fait le mélange entre cette faune et celle du système européen.

Melania tuberculata Müller.

1774. Nerita tuberculata Müller, Verm. terr. et fluv. histor. ; II, p. 191.

1862. Melania tuberculata Bourguignat, Paléontologie Mollusques terr. fluv. Algérie ; p. 102.

1901. Melania (Striatella) tuberculata Pallary, Mollusques fossiles terr. fluv. Algérie ; p. 174, pl. III, fig. 32-33.

De nombreux exemplaires de cette espèce bien connue ont été récoltés à Adrar ainsi qu’à Taourirt, Tazoult et En Nefis.

Melanopsis maroccana Chemnitz.

1795. Buccinum maroccanum Chemnitz, Conchyl. Cabinet ; 1re édit. ; X, p. 285, pl. CCX, fig. 2080 et 2081.

1862. Melanopsis maroccana Bourguignat, Paléontologie Mollusques terr. fluv. Algérie ; p. 105.

1901. Melanopsis maroccana Pallary, Mollusques fossiles terr. fluv. Algérie ; p. 177.

Espèce extrêmement variable qui se rencontre abondamment dans toutes les eaux douces du sud de la Tunisie, de l’Algérie et du Maroc. M. Chudeau en a recueilli de très nombreux exemplaires vivants et fossiles provenant d’Abd el Kader, Kaberten, Zaouiet Kounta, Taourirt, Tazoult et En Nefis. Ces documents me permettront d’étudier en détail, dans mon mémoire définitif, le polymorphisme de ce Melanopsis.

Melanopsis Maresi Bourguignat.

1862. Melanopsis Maresi Bourguignat, Paléontologie Mollusques terr. fluv. Algérie ; p. 106, pl. VI, fig. 1 à 4.

1865. Melanopsis Maresi Bourguignat, Mollusques terr. fluv. recueillis par H. Duveyrier dans le Sahara ; p. 22, pl. XXVIII, fig. 18 à 21.

1901. Melanopsis Maresi Pallary, Mollusques fossiles terr. fluv. Algérie ; p. 179 ; — et pl. IV, fig. 22 [var. crenulata].

Cette espèce, si reconnaissable à sa columelle droite et aux fortes costulations dont son test est orné, a été récoltée, vivante et fossile, dans l’Iguidi (Échantillons communiqués à M. Chudeau par M. le lieutenant Mussel).

Cardium edule Linné.

1767. Cardium edule Linné, Systema naturæ, Ed. XII, p. 1124.

1878. Cardium edule Tournouër, Assoc. franç. avancement Sciences ; VII, p. 608.

1901. Cardium edule Pallary, Mollusques fossiles terr. fluv. Algérie ; p. 181.

M. Chudeau a recueilli, à Taourirt, de nombreux exemplaires de cette coquille, mêlés à quelques rares spécimens de Melania tuberculata Müller. Un autre échantillon provient de Timimoun. C’est la première fois que cette espèce marine est signalée aussi loin dans le sud. On trouvera, dans le travail de Tournouër[282], de très nombreuses indications concernant ce Mollusque particulièrement intéressant.

A cette courte liste, il convient d’ajouter un tuf d’origine fluviatile recueilli dans la région de Tin Tagaret et de Taloak (Ahnet) et qui renfermait, m’a dit M. Chudeau, de nombreux exemplaires d’une coquille appartenant au genre Physa. Les échantillons de ce tuf ont, malheureusement, été perdus pendant le voyage ; mais il est probable qu’il s’agit ici d’une espèce appartenant au groupe du Physa contorta Michaud[283], si abondamment répandu dans toutes les eaux douces du nord de l’Afrique.

Il faut ajouter aussi des couches à Cardium edule et à Melania, qui ont été observées par M. Chudeau à quelques kilomètres au nord de Tikeidi (Açedjerad) ; les échantillons ont été égarés.

On voit donc tout l’intérêt qui s’attache à la connaissance faunistique de ces régions et, principalement, du massif du Hoggar dont l’exploration méthodique serait féconde en résultats. Il est permis d’espérer que de nouvelles expéditions fourniront les matériaux nécessaires pour entreprendre une telle étude.

Louis Germain.

N. B. — J’avais recueilli à Zaouiet Kounta des Melanopsis fossiles et à Temassekh des Cardium edule, qui, ayant été égarés, manquent à la liste de M. Germain. Comme coquilles je ne crois pas qu’elles fussent particulièrement intéressantes ; mais ce sont deux gisements nouveaux à ajouter aux autres. Les mollusques actuels et fossiles, d’eau douce et d’eau saumâtre, sont très abondants au Touat.

E.-F. Gautier.

[277]Chevalier (A.), L’Afrique centrale française, Récit du voyage de la Mission Chari-lac Tchad (1902-1904) ; Paris, 1907, gr. in-8o, xv-776 p., avec 111 fig. dans le texte, 9 planches et 6 cartes. J’ai publié, dans ce volume, une étude sur Les Mollusques terrestres et fluviatiles de l’Afrique centrale française, p. 457-617, avec 15 fig. dans le texte et 2 planches.

[278]Germain (Louis), Contributions à la faune malacologique de l’Afrique équatoriale ; X. Mollusques nouveaux du lac Tchad ; Bulletin du Muséum d’histoire naturelle Paris ; XIII, no 4, avril 1907, p. 269-274, fig. 19 à 23.

[279]Ce travail paraîtra, pendant l’année 1908, dans la Revue suisse de Zoologie et Annales du Musée d’histoire naturelle de Genève, publiées sous la direction de M. Maurice Bedot, professeur à l’Université de Genève.

[280]Bourguignat (J.-R.), Mollusques terrestres et fluviatiles recueillis par M. H. Duveyrier dans le Sahara [Supplément aux : Touareg du Nord, par H. Duveyrier] ; 1865, p. 24, pl. XXVIII, fig. 1 à 5 [Planorbis Aucapitainianus]. Pallary a figuré une variété major de cette espèce [Pallary (P.), sur les Mollusques fossiles terrestres, fluviatiles et des eaux saumâtres de l’Algérie, Mémoires de la Société géologique de France ; XII, 1901, p. 157, fig. 16.]

[281]Morlet (L.), Diagnoses Molluscorum novarum ; Journal de Conchyliologie ; XXVIII, 1880, p. 355 ; XXIX, 1881, p. 46 ; — et Description de Coquilles nouvelles ; ibid., XXIX, p. 344, pl. XII, fig. 4.

[282]Tournouër, Sur quelques coquilles marines recueillies par divers explorateurs dans la région des chotts sahariens ; Association française pour l’avancement des Sciences ; 7e session, Paris, 1878, p. 608-622, pl. VI.

[283]Michaud (G.), Description de Coquilles vivantes ; Actes de la Société linnéenne de Bordeaux ; III, 1829, p. 268, fig. 15-16.


APPENDICE XI

OBSERVATION A PROPOS DE LA CARTE GÉOLOGIQUE DE BÉCHAR

J’ai pris pour base de cette carte l’excellente topographie de M. le lieutenant Poirmeur. Mais ma géologie se trouve sur quelques points en désaccord tel avec la sienne, que je me crois obligé de justifier en quelques mots mon point de vue.

A. — M. Poirmeur écrit (Bulletin de la Société géologique de France, 4e série, t. VI, 1906, no 8, p. 725) :

« Le Dévonien inférieur de Ben Zireg (grès et calcaires durs) a été caractérisé par des Trilobites (capitaine de Lamothe), des orthocères et autres fossiles (collections du territoire d’Aïn-Sefra). »

Ces lignes affirment qu’on a trouvé à Ben Zireg des fossiles du Dévonien inférieur, mais elles n’indiquent pas le nom du paléontologiste qui a déterminé les fossiles ; et elles ne donnent pas des indications précises sur le gisement ; en fait je ne connais pas de grès au voisinage de Ben Zireg, mais seulement des ardoises et des calcaires.

D’autre part j’ai rapporté de Ben Zireg des fossiles que M. Haug déclare carbonifériens ; ils ont été cueillis dans une formation très puissante et très homogène, ardoises et calcaires interstratifiés, qui est la seule formation susceptible d’être primaire, à ma connaissance, au voisinage de Ben Zireg.

Je suis donc forcé, jusqu’à plus ample informé, d’attribuer ces couches au Carboniférien, et non au Dévonien.

B. — M. Poirmeur (Bulletin de la Société géologique de France, 4e série, t. VI, 1906, no 8, p. 726) rattache au Trias « l’affleurement de marnes irisées de ksar el Azoudj, qui se présente comme inférieur aux couches noires de la base du Lias (?) (Rhynchonella déposée au musée du territoire d’Aïn-Sefra) ».

Cet affleurement m’est bien connu (voir pl. XXV, phot. 47 et 48). Ces marnes irisées, ou plutôt ces schistes argileux mous, sont vivement redressés, et supportent en discordance absolue le poudingue calcaire pliocène, sur lequel est construit le poste. Sauf preuves du contraire, et pour des raisons de stratigraphie générale, je crois ces couches infradinantiennes ou supradévoniennes ; la présence d’une rynchonelle est fort intéressante, mais n’y contredit pas.

C. — M. Poirmeur (Bulletin de la Société géologique de France, 4e série, t. VI, 1906, no 8, p. 726) place à la base du Lias « des calcaires et grès schisteux de couleur noire, non fossilifères (base des formations secondaires, qui font face au Moumen et au Béchar, entre Ksar el Azoudj et Ben Zireg ». Cette formation m’est bien connue ; il y a en effet partout à la base des falaises des schistes noirs, et au sommet des calcaires. Seulement, si mes souvenirs sont exacts, la discordance de stratification est absolue ; les schistes sont verticaux, et les calcaires horizontaux. De plus les calcaires, au voisinage de Ben Zireg, à tout le moins, contiennent les beaux fossiles cénomaniens habituels. J’ai donc conclu que nous avons affaire à la transgression cénomanienne sur la pénéplaine primaire. J’attribue par conséquent au Cénomanien les calcaires qui, sur la carte de M. Poirmeur, sont attribués non seulement au Lias, mais encore au Jurassique supérieur dans le voisinage de Ben Zireg.

D. — La carte de M. Poirmeur (Bulletin de la Société géologique de France, 4e série, t. VI, 1906, no 8, p. 726), si je l’interprète correctement, car ici le texte n’est pas explicite, attribue au Cénomanien, non seulement les collines de Bezazil Kelba, ce qui est parfaitement correct, mais les grès houillers de Kenatsa, les poudingues pliocènes de Bou Aiech, et les grès albiens de Beni Ounif.

E. — Enfin je ne suis pas d’accord avec M. Poirmeur sur l’emploi du mot oligocène, du moins en ce qui concerne la hammada de Kenatsa et celle de Beni Abbès. Il me semble que M. Poirmeur rattache régulièrement à l’Oligocène les poudingues calcaires très durs, à rognons siliceux, qui constituent certainement le sol des hammadas précitées, et que tous les géologues algériens rattachent au Pliocène.


ERRATA


On s’est efforcé, dans le texte, d’uniformiser l’orthographe des noms. Entre le texte et les cartes, on a laissé échapper quelques fortes divergences orthographiques.

Dans la carte du Mouidir-Ahnet :

on a écrit Açerdjerah au lieu d’ Açedjerad.
Mekergan au lieu de Mekhergan.
Megdoua Maghdoua.
Tiqueidi Tikeidi.
Mouïdir Mouidir.

Dans la carte de Beni Abbès (p. 210) on a écrit : si Mohammed ben Ammou au lieu de ben Abbou.


TABLE DES FIGURES


Fig. 1. — Principaux types de redjems 69
2. — Redjems du Hoggar 72
3. —  —  73
4. — Tombeau de Tin Hinan 74
5. — Tombeau de l’Aïr 76
6. — Tombes actuelles 78
7. — Tombeau de la sultane Tabeghount 80
8. — Tombeau de noble Touareg 81
9. — Monuments en pierres sèches (pavages à fleur de sol) 83
10. — Monuments en pierres sèches (pavages à fleur de sol) 85
11. — Gravures du col de Zenaga 89
12. —  —  90
13. —  —  91
14. — Gravures du col de Zenaga (le bélier) 93
15. — Gravures de Barrebi 95
16. —  —  96
17. —  —  (cavalier numide) 97
18. — Gravures d’Aïn Memnouna 99
19. — Gravures de Hadjra mektouba 100
20. — Gravures de Taoulaoun (chasse au mouflon) 102
21. — Gravures de l’Oued Tar’it (méharis) 103
22. — Gravures d’Aguelman Tamana (bovidés) 106
23. — Gravures de Tin Senasset 107
24. —  —  d’Ouan Tohra 111
25. — Gravures de Foum Zeggag, Ouan Tohra et Timissao 113
26. — Coupe de la station néolithique d’Aïn Sefra 121
27. — Rouleaux et pilons en pierre du Sahara 130
28. — Coupe de Mouizib el Atchan 141
29. — Coupe de Sfissifa à Mizerell 144
30. — Coupe de Bou-Kaïs à Téniet Nakhla 144
31. — Coupe de l’Anter au Mezarif par le Moumen 146
32. — Coupe de l’Antar au Mezarif par le Béchar 146
33. — Coupe de Tar’it à Menouar’ar 148
34. — Coupe de Beni Ounif 150
35. — Carte du Beni Goumi 165
36. — Coupe de l’oued Saoura à Ennaya 181
37. — Coupe de Kerzaz à Oguilet Mohammed 182
38. — Coupe d’Ougarta à Tin Oraj 183
39. — Coupe à l’est de Zeramra 185
40. — Ouarourourt (coupe) 187
41. — Beni Abbès (carte) 210
42. — Coupe de Fgagira 225
43. — Coupe au S.-O. du Charouïn 226
44. — Entre Charouïn et Ouled Rached (coupe) 226
45. — Coupe de la sebkha de Timimoun 227
46. — Coupe du Timmi au dj. Heirane 228
47. — Coupe de Temassekh à Haci Sefiat 229
48. — Le carbonifère de Tazoult 229
49. — Coupe de Tesfaout à Haci Sefiat 231
50. — Carte schématique, montrant la virgation hercynienne 241
51. — Coupe schématique entre Ouargla et Timimoun 243
52. — Coupe schématique de l’Aouguerout 245
53. — Falaise terminale du Tadmaït (coupe) 278
54. — Coupe d’Aïn Cheikh 281
55. —  —  d’Hacian Taïbin à Garet ed Diab 283
56. — Au nord de l’Adr’ar Ahnet (coupe) 291
57. — Taloak à l’Adr’ar Ahnet (coupe) 294
58. — Coupe de l’erg Timeskis à Tadjemout 296
59. — Coupe transversale de l’Açedjerad 297
60. — Carte d’Aoulef 302
61. — Carte du Tidikelt et du Mouidir-Ahnet 315

CARTES HORS TEXTE

Itinéraires au Sahara, 1905, par E.-F. Gautier.

Carte du Béchar, avec transparent : carte tectonique.

Esquisse géologique d’une partie de l’Extrême-Sud algérien (Oued Saoura, Gourara, Touat), par E.-F. Gautier (en couleurs).

Essai de carte géologique de Tidikelt et du Mouidir-Ahnet, par E.-F. Gautier et R. Chudeau (en couleurs).


TABLE DES PLANCHES HORS TEXTE


Entre les pages
Planche I. — 1. Type de hammada 2-3
2. Type de reg.
II. — 3. Type de falaise 4-5
4. Un coin du Tassili auprès de Timissao.
III. — 5. Type de gara 4-5
6. Erg et nebka.
IV. — 7. Oued saharien 10-11
8. Oued Tlilia.
V. — 9. Sebkha de Timimoun 10-11
10. Type de Maader.
VI. — 11. Aguelman Taguerguera (en aval) 14-15
12. Aguelman Taguerguera (en amont).
VII. — 13. Puits de Timissao (à orifice étroit) 14-15
14. Type de puits soudanais à large orifice.
VIII. — 15. Oued Zousfana. Arbuste juché sur un monticule 16-17
16. Type de medjbed (sentier saharien) sur le reg du Touat.
IX. — 17. Le lit de la Saoura à Timr’ar’in 20-21
18. Une crue de la Saoura à Ksabi.
19. Le lit de la Saoura à Foum el Kheneg.
X. — 20. Tin Oraj. L’oued Tabelbalet enfoui sous l’erg er-Raoui 30-31
XI. — 21. Un trou d’exploitation à Taoudéni 54-55
22. La falaise d’érosion qui limite la cuvette de Taoudéni.
XII. — 23. Grand redjem du type le plus fruste 60-61
24. Redjem B d’Aïn Sefra.
XIII. — 25. Redjem D de Beni Ounif pendant les fouilles 60-61
26. Cimetière actuel (Charouïn).
XIV. — 27. Cercle de sacrifices 60-61
XV. — 28 et 29. Mobiliers funéraires trouvés dans les régions d’Aïn Sefra et de Beni Ounif 66-67
30. Gravure rupestre de Barrebi.
XVI. — 31. Gravure rupestre dans l’oued Tar’it 100-101
32. Gravure rupestre, à Taoulaoun.
XVII. — 33. Gravures rupestres à Ouan Tohra 110-111
34. Type de gravures rupestres sur granit (Hoggar).
XVIII. — 35. Inscription sur grès albien au ksar d’Abani, près Tesfaout. 116-117
36. Autre inscription sur grès albien au ksar d’Abani.
XIX. — 37. Type des pointes d’Ouargla 122-123
38. Type des pointes de la Zousfana.
XX. — 39. Djebel Orred. Vu en contre-bas du sommet de l’Antar 140-141
40. Sommet de l’Antar.
XXI. — 41. Dans le Béchar : col du Mouizib el Achan 140-141
42. Dans le Béchar : col de Téniet Nakhla.
XXII. — 43. Dans le Béchar : petite palmeraie d’El Djenien 142-143
XXIII. — 44. Djebel Béchar, vu du sud 142-143
45. Djebel Béchar, vu du nord.
XXIV. — 46. Collines de Bezazil Kelba 144-145
XXV. — 47. Portion de la falaise de Ksar el Azoudj 148-149
48. Falaise de Ksar el Azoudj (vue d’ensemble).
XXVI. — 49. Falaise de Kenatsa 154-155
50. La Zousfana en aval de Ksar el Azoudj.
XXVII. — 51. Vue prise du ksar de Tar’it en regardant la falaise 162-163
52. Vue prise du ksar de Tar’it en regardant la dune.
XXVIII. — 53. Tentes Doui-Menia, de type marocain 162-163
54. La zaouia de Kenatsa.
XXIX. — 55. Le poste d’Igli 180-181
56. Sur la rive droite de la Saoura à Beni Ikhlef.
XXX. — 57. L’oued Saoura à Beni Ikhlef 180-181
XXXI. — 58. Mine de cuivre de Tamegroun 188-189
59. Dans le kahal de Tabelbala auprès d’Oguilet Mohammed.
XXXII. — 60. Dans la chaîne d’Ougarta. Kheneg el Aten 188-189
61. Hadjra Mektouba.
XXXIII. — 62. Berge droite de la Saoura au ksar de Timmoudi 188-189
63. Falaise de Timmoudi.
XXXIV. — 64. Dans l’erg er Raoui, une antilope Adax 196-197
XXXV. — 65. Le minaret de Kerzaz 204-205
66. Un quartier de Kerzaz.
XXXVI. — 67. Ksar de Zeramra 214-215
68. A Zeramra. Koubba du saint qui garde le bois à brûler.
XXXVII. — 69. Foggara vue latéralement 242-243
70. Une foggara du Timmi suivant son axe.
XXXVIII. — 71. Croisement de petites seguias 242-243
72. Dans l’oasis du Timmi, Kesra ou « peigne » pour la répartition de l’eau.
XXXIX. — 73. Puits à bascule dans un jardin du Timmi 242-243
74. Grande seguia dans l’oasis du Timmi.
XL. — 75. Au Timmi, fabrication de briques creuses 260-261
76. Adrar (Timmi) capitale du Touat.
XLI. — 77. Timimoun. Une rue dans la palmeraie 260-261
78. Timimoun. Un coin du ksar.
XLII. — 79. Une palmeraie ensablée 260-261
80. Timimoun. Bouchers haratin dépeçant un chameau.
XLIII. — 81. Oued Aglagal 278-279
XLIV. — 82. A Ouan Tohra. — Le Baten Ahnet 290-291
XLV. — 83. Oued Arak. Une paroi du canyon 290-291
84. Oued Tibratin. Large vallée dans les argiles éodévoniennes.
XLVI. — 85. Oued Adjam. Porte qui donne accès dans le horst silurien d’Adoukrouz 294-295
XLVII. — 86. Près de l’oued Adjam. Grès éodévoniens basculés le long de la faille. Vue de détail 294-295
87. Même sujet que 86. Vue d’ensemble.
XLVIII. — 88. Près de l’oued Adjam. La muraille de grès éodévoniens basculée au nord d’Adoukrouz 294-295
89. L’Adr’ar Ahnet.
XLIX. — 90. Bled el Mass 300-301
91. Dans l’Adr’ar Ahnet, une gorge sauvage.
L. — 92. Adr’ar Ahnet. Un ravin dans les grès siluriens 300-301
LI. — 93. Adr’ar Ahnet. Oued Tedjouljoult 300-301
LII. — 94. Touareg armé 330-331
95. Tournoi touareg, ou plus exactement fantasia.
96. Un autre temps de la fantasia touareg.

TABLE DES MATIÈRES


CHAPITRE I
ONOMASTIQUE 1
Les sols (hammada — reg — erg — sif — feidj ou gassi — nebka. — Sol de Timchent), 3. — Forme du terrain (gara — baten et kreb — moungar, tarit — chebka), 8. — Hydrographie (l’oued — sebkha et chott — maader — haci — aïn — r’dir ou aguelman — tilmes abankor — medjbed — tanezrouft), 10.
CHAPITRE II
LES OUEDS ET LES DUNES 20
I. L’oued Messaoud, 20. — Haci Rezegallah, 23. — Haci Sefiat, 24. — Le réseau des affluents, 25. — O. Tlilia. — Sebkha de Timimoun, 27. — Les oueds du Grand Erg, 28. — L’oued Tabelbalet, 30. — L’Iguidi, 31. — L’oued Messaoud actuel, 32. — L’oued Messaoud historique, 34.
II. Les dunes, 41.
III. Taoudéni, 55.
CHAPITRE III
ETHNOGRAPHIE SAHARIENNE 60
I. Les tombeaux (redjems), 60. — Terminus ad quem et a quo, 64. — Aïn Sefra, 64. — Beni Ounif, 66. — La forme, 68. — Redjems du Hoggar, 71. — Provinces orientales, 75. — Autres monuments lithiques, 83. — Conclusion, 86.
II. Gravures rupestres, 87. — Station de Figuig, 87. — Station de Barrebi, 94. — Station d’Aïn Memnouna, 99. — Station de Hadjra Mektouba, 100. — Stations des oasis et du Tadmaït, 101. — Stations des plateaux touaregs, 102. — Station de Timissao, 112. — Stations Ifor’ass, 113. — Stations du Hoggar, 114. — Stations de l’Aïr, 115. — Stations du Niger et du Sénégal, et Inscriptions tifinar’, 116. — Conclusions générales, 117.
III. Armes et instruments néolithiques, 121. — Station d’Aïn Sefra, 121. — Station de Zafrani, 122. — Station de Tar’it, 123. — Gisements de la Saoura et du Touat, 125. — Gisements de l’Ahnet et du Tanezrouft, 126. — Gisements de l’Adr’ar des Ifor’ass et de l’O. Tilemsi, 128. — Rouleaux, meules dormantes, 130. — Conclusion, 133.
CHAPITRE IV
LA ZOUSFANA 139
Roches primaires carbonifériennes, 139. — Roches secondaires, 143. — Plis hercyniens, 144. — Plis atliques, 145. — L’ennoyage, 148. — Importance géographique du Vorland primaire, 150. — Gîtes minéraux du Grouz, 152. — Pluies et végétation, 154. — Régime des eaux, 155. — Nappe artésienne, 156. — Les oueds, 157. — Groupe d’oasis de Béchar, 159. — Tar’it, 161. — La vie sociale et économique, 166. — La route transsaharienne et Figuig, 170. — La question marocaine, 171. — La pacification, 174.
CHAPITRE V
RÉGION DE LA SAOURA 178
Sous-région d’Igli, 178. — La chaîne d’Ougarta, 180. — Les plis hercyniens, 181. —La zone Beni Abbès-Ougarta, 184. — Horst de Merhouma, 184. — Fenêtre d’Ougarta, 185. — Fenêtre de Zeramra, 186. — Fenêtre de Beni Abbès, 186. — Fenêtre des « pierres écrites », 187. — Les couches à bivalves et fenêtre d’Idikh, 188. — Structure générale, 189. — O. Saoura, 190. — L’oued Tabelbalet, 197. — Erg Atchan et Sebkha el Melah, 198. — La chaîne d’Ougarta, 199. — L’homme, 201. — Les ksars autonomes, Igli, Mazzer, Beni Abbès, Beni Ikhlef, Agdal, 206.
CHAPITRE VI
GOURARA ET TOUAT 219
Géologie du Gourara, 220. — Terrains crétacés, 220. — Tertiaire, 221. — Dévonien inférieur et Dévonien moyen, 222. — Dévonien supérieur et les ktoub, 223. — Carbonifère, 224. — L’allure des plissements hercyniens à Fgagira, Charouïn et aux bords de la sebkha, 225. — Failles récentes, 227.
Géologie du Touat, 227. — Éodévonien, 227. — Dévonien moyen et les ktoub, 228. — Carboniférien de Temassekh, Tazoult, Aïn Cheikh, 229. — Plissements hercyniens, 230. — Crétacé, 232. — Mio-Pliocène, 234. — Les failles, 235.
Hydrographie, 237. — Les Foggaras, 242. — Gourara, 244. — Touat (haut Touat et bas Touat), 249.
Le XVe siècle au Sahara et dans l’Afrique Mineure, 261. — Conditions politiques et économiques, 267. — Les nitrates de potasse, 275.
CHAPITRE VII
TIDIKELT ET MOUIDIR-AHNET 277
Géologie du Tidikelt, 277. — Crétacé, 277. — Sous-sol primaire, 280. — Dj. Aberraz, 282. — Pli d’In R’ar, 284. — Sud d’In Salah, 284.
Géologie de la pénéplaine entre le Tidikelt et le Mouidir-Ahnet, 286. — D’In Salah au Mouidir, 286. — De Taloak à Baba Ahmed, 287. — Taourirt à l’Açedjerad, 289.
Géologie du Mouidir-Ahnet, 290. — Silurien de Tadjemout, 290. — Adoukrouz et Adr’ar Ahnet, 291. — Sud et nord d’Aït el Kha, 292. — L’Éodévonien, 292. — Stratigraphie, 294. — Jeunesse des diaclases, 298. — Conclusions générales, 298.
Le Tidikelt, 300. — Histoire, 303. — Démographie et organisation politique, 305.
La pénéplaine déserte, 308. — Plateaux touaregs, 309. — La flore, 314. — Faune, 316. — Le Mouidir, 318. — L’Ahnet, 321. — Touaregs de l’Ahnet, 330.

APPENDICES

I. — Itinéraires et observations astronomiques 339
II. — Inscriptions (Tifinar’ et Hébraïques) 344
III. — Traduction d’un manuscrit arabe concernant la mine de cuivre de Tamegroun 347
IV. — Orthographe de quelques noms touaregs 350
V. — Inscriptions arabes 351
VI. — Étude minéralogique du matériel néolithique 352
VII. — Minerai et bijoux (?) de cuivre 354
VIII. — Nitrates d’Ouled Mahmoud 355
IX. — Analyse d’un échantillon de Tomela 357
X. — Note sur les mollusques du Sahara 358
XI. — Observation a propos de la carte géologique de Béchar 361
Errata 363
Table des figures et cartes 365
Table des planches hors texte 367

1702-07. — Coulommiers. Imp. Paul BRODARD. — 4-08.


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