Oeuvres Completes de Rollin Tome 1: Histoire Ancienne Tome 1
Il laissa en mourant cinquante-quatre fils, dont trois seulement étaient d'un mariage légitime; savoir, Micipsa, App. p. 63. Val. Max. lib. 5, cap. 2. Gulussa et Mastanabal. Scipion partagea le royaume entre ces trois derniers, et donna aux autres des revenus considérables; mais bientôt après Micipsa demeura seul possesseur de ces vastes états par la mort de ses deux frères. Il eut deux fils, Adherbal et Hiempsal; et il fit élever avec eux dans son palais Jugurtha 369 son neveu, fils de Mastanabal, et en prit autant de soin que de ses propres enfants. Ce dernier avait des qualités excellentes, qui lui attirèrent une estime générale. Bien fait de sa personne, beau de visage, plein d'esprit et de sens, il ne donna point, comme c'est l'ordinaire des jeunes gens, dans le luxe et le plaisir. Il s'exerçait avec ceux de son âge à la course, à lancer le javelot, à monter à cheval; et, supérieur à tous, il savait pourtant s'en faire aimer. La chasse était son unique plaisir, mais la chasse contre les lions et d'autres bêtes féroces. Pour achever son éloge, il excellait en tout, et parlait peu de lui-même: plurimùm facere, et minimùm ipse de se loqui.
Un mérite si éclatant et si généralement approuvé commença à donner de l'inquiétude à Micipsa. Il se voyait âgé, et ses enfants fort jeunes. 370Il savait de quoi l'ambition est capable quand il s'agit d'un trône; et qu'avec beaucoup moins de talents que n'en avait Jugurtha, il est aisé de se laisser entraîner à une tentation si délicate, sur-tout quand elle est aidée de circonstances si favorables. Afin d'éloigner un compétiteur si dangereux pour ses enfants, il lui donna le commandement des troupes qu'il envoyait au secours des Romains, occupés alors au siège de Numance, sous la conduite de Scipion. Il se flattait que Jugurtha, brave comme il était, pourrait bien s'engager mal à propos dans quelque action périlleuse, et y laisser la vie; mais il se trompa. 371Ce jeune prince à un courage intrépide joignait un grand sang-froid; et, ce qui est fort rare à cet âge, il était également éloigné et d'une prévoyance timide et d'une hardiesse téméraire. Il gagna dans cette campagne l'estime et l'amitié de toute l'armée. Scipion le renvoya avec des lettres de recommandation pour son oncle, et des témoignages fort avantageux, après lui avoir donné pourtant de sages avis sur la conduite qu'il devait tenir; car, habile comme il était à connaître les hommes, il avait apparemment entrevu dans ce jeune prince une ambition dont il craignait les suites.
Micipsa, touché de tout le bien qu'on lui mandait de son neveu, changea de disposition à son égard, et ne songea plus qu'à le gagner à force de bienfaits. Il l'adopta, et par son testament le fit son héritier comme ses deux autres enfants. Se voyant près de mourir, il les manda tous trois ensemble, et les fit approcher de son lit. Là, en présence de toute la cour, il fit souvenir Jugurtha de tout ce qu'il avait fait en sa faveur, le conjurant au nom des dieux de défendre et de protéger toujours ses enfants, qui, de proches qu'ils lui étaient par le sang, étaient devenus ses frères par son bienfait. 372Il lui représenta que ce n'étaient point les armes ni les trésors qui faisaient la force d'un royaume, mais les amis, qui ne s'acquièrent ni par les armes, ni par l'or, mais par des services réels, et par une fidélité inviolable. Or peut-on trouver de meilleurs amis que des frères? et quel fond peut faire sur des étrangers quiconque devient ennemi de ses proches? Il exhorta ses enfants à ménager avec grand soin et à respecter Jugurtha, et à n'avoir d'autre dispute avec lui que pour tâcher de l'atteindre, et même, s'il se pouvait, de le surpasser en mérite. Il finit en leur recommandant à tous de demeurer fidèlement attachés au peuple romain, et de le regarder toujours comme leur bienfaiteur, leur patron, leur maître. Micipsa mourut peu de jours après.
AN. M. 3887 ROM. 631. Jugurtha ne se contraignit pas long-temps. Il commença par se délivrer d'Hiempsal, qui lui avait parlé avec beaucoup de liberté, et le fit égorger. Adherbal vit par-là ce qu'il avait à craindre pour lui-même. AN. M. 3888 ROM. 632. La Numidie se divise et prend parti entre les deux frères. On lève de part et d'autre de nombreuses troupes. Adherbal, après avoir perdu la plupart de ses places, est vaincu dans un combat, et obligé de se réfugier à Rome. Jugurtha n'en est pas fort effrayé; il savait que presque tout y était vénal. Il y envoie donc des députés, avec ordre de corrompre à force de présents les principaux des sénateurs. Dans la première audience qu'on leur donna, Adherbal exposa le malheureux état où il se trouvait réduit, les injustices et les violences de Jugurtha, le meurtre de son frère, la perte de presque toutes ses places, et il insista principalement sur les derniers ordres que son père, en mourant, lui avait donnés, de mettre uniquement sa confiance dans le peuple romain, dont l'amitié serait pour lui et pour son royaume un appui plus ferme et plus sûr que toutes les troupes et tous les trésors du monde. Son discours fut long et pathétique. Les députés de Jugurtha répondirent en peu de mots qu'Hiempsal avait été tué par les Numides à cause de sa cruauté, qu'Adherbal avait été l'agresseur, et qu'après avoir été vaincu il venait se plaindre de n'avoir pas fait tout le mal qu'il aurait souhaité; que leur maître priait le sénat de juger de sa conduite en Afrique par celle qu'il avait gardée à Numance, et de compter plus sur ses actions que sur les accusations de ses ennemis. Ils avaient employé en secret une éloquence plus efficace que celle des paroles; et elle eut tout son effet. A l'exception d'un petit nombre de sénateurs qui conservaient encore quelques sentiments d'honneur, et n'étaient pas vendus à l'injustice, tout le reste pencha du côté de Jugurtha. Il fut résolu qu'on enverrait sur les lieux des commissaires pour partager également les provinces entre les deux frères. On peut bien juger que Jugurtha n'épargna pas l'argent. Le partage fut fait entièrement à son avantage, en gardant néanmoins quelque apparence d'équité.
Ce premier succès enfla son courage et augmenta sa hardiesse. Il attaque son frère à force ouverte; et, pendant que celui-ci s'amuse à envoyer vers les Romains, il enlève plusieurs de ses places, pousse toujours ses conquêtes, et, après le gain d'une bataille, l'assiége lui-même dans Cirta, capitale de son royaume. Cependant surviennent des députés de Rome, avec ordre de déclarer aux deux princes, de la part du sénat et du peuple, qu'ils aient à mettre bas les armes et à faire cesser toute hostilité. Jugurtha, après avoir protesté de son profond respect et de sa parfaite soumission pour les ordres du peuple romain, ajouta qu'il ne croyait pas que son intention fût de l'empêcher de défendre sa propre vie contre les embûches de son frère: qu'au reste, il enverrait au plus tôt à Rome pour informer le sénat de sa conduite. Par cette réponse vague, il éluda les ordres du sénat, et ne laissa pas même aux députés la liberté d'aller trouver Adherbal.
Quelque serré qu'il fût dans la place, il trouva le moyen d'écrire à Rome pour implorer le secours du peuple romain contre un frère qui le tenait assiégé depuis cinq mois, et qui en voulait à sa vie. Quelques sénateurs étaient d'avis que, sans perdre de temps, on déclarât la guerre à Jugurtha; mais son crédit l'emporta encore, et l'on se contenta d'ordonner une députation composée de sénateurs de grand poids, du nombre desquels était Émilius Scaurus, homme puissant dans la noblesse, factieux, et qui cachait de grands vices sous une apparence de probité. Jugurtha fut d'abord effrayé, mais il sut éluder aussi leur demande, et les renvoya sans rien conclure. Alors Adherbal, n'ayant plus aucune ressource, se rendit, à condition qu'il aurait la vie sauve; mais il fut égorgé sur-le-champ, et un grand nombre de Numides avec lui.
Malgré l'horreur que cette nouvelle excita à Rome, l'argent de Jugurtha lui fit encore trouver des défenseurs dans le sénat. Mais C. Memmius, tribun du peuple, homme vif et ennemi de la noblesse, engagea le peuple à ne pas souffrir qu'un crime si horrible demeurât impuni. La guerre fut donc déclarée à Jugurtha. AN. M. 3894 ROM. 638. AV. J. C. 110. Le consul Calpurnius Bestia en fut chargé. 373 Il avait d'excellentes qualités; mais elles étaient gâtées et rendues inutiles par son avarice. Scaurus partit avec lui. Ils emportèrent d'abord plusieurs places; mais l'argent de Jugurtha arrêta ces conquêtes 374; Scaurus même, qui jusque-là avait paru fort vif contre ce prince, ne put résister à une attaque si violente. On fit un traité. Jugurtha parut se rendre au peuple romain. Trente éléphants, quelques chevaux, et une somme d'argent fort médiocre, furent remis entre les mains du questeur.
L'indignation publique éclata pour-lors à Rome. Le tribun Memmius échauffa les esprits par ses discours. Il fit nommer Cassius, qui était préteur, pour aller trouver Jugurtha, et l'engager à venir à Rome sous la garantie du peuple romain, afin qu'en sa présence on examinât qui étaient ceux qui avaient reçu de l'argent. Il ne put se dispenser de s'y rendre. Sa vue ranima la colère du peuple; mais un tribun, corrompu à force de présents, traîna l'assemblée en longueur, et enfin la dissipa. Un prince numide, petit-fils de Masinissa, qui se nommait Massiva, et était pour-lors à Rome, fut conseillé de demander le royaume de Jugurtha. Celui-ci le sut, et le fit égorger au milieu de Rome. Le meurtrier fut arrêté, et mis entre les mains de la justice; et Jugurtha eut ordre de se retirer de l'Italie. Ce fut pour-lors que, sortant de la ville, et tournant plusieurs fois ses regards de ce côté-là, il dit " 375que Rome n'attendait pour se vendre qu'un acheteur, et qu'elle périrait s'il s'en trouvait un."
La guerre recommence donc de nouveau. Elle réussit fort mal, d'abord par la nonchalance, et peut-être par la connivence du consul Albinus; puis, lorsqu'il fut retourné à Rome pour y tenir les assemblées, par l'ignorance de son frère Aulus, qui, ayant engagé l'armée dans un défilé d'où elle ne pouvait sortir, se rendit honteusement à l'ennemi, qui fit passer les Romains sous le joug, et leur fit promettre qu'ils sortiraient de Numidie dans l'espace de dix jours.
Il est aisé de juger comment une paix si ignominieuse, conclue sans l'autorité du peuple, fut regardée à Rome. On n'y conçut de bonnes espérances pour le succès de cette guerre, que lorsque le soin en fut confié au consul L. Métellus. 376 A toutes les autres vertus d'un excellent général il joignait un parfait désintéressement, qualité la plus essentielle alors contre un ennemi tel que Jugurtha, qui jusque-là, pour vaincre, avait moins employé l'épée que l'argent. Il trouva Métellus invincible de ce côté-là comme de tout autre: il fallut donc payer de sa personne et de son courage, au défaut de cette ressource qui commença à lui manquer. Aussi fit-il des efforts extraordinaires; et tout ce qu'on peut attendre de la bravoure, de l'habileté, de l'attention d'un grand capitaine, à qui le désespoir fournit de nouvelles forces et de nouvelles lumières, il l'employa dans cette campagne, mais toujours sans succès, parce qu'il avait affaire à un consul à qui il n'échappait aucune faute, et qui ne manquait aucune occasion de prendre avantage sur son ennemi.
La grande peine de Jugurtha fut de se mettre à couvert du côté des traîtres: Depuis qu'il eut su que Bomilcar, en qui il avait une entière confiance, avait songé à attenter sur sa vie, il n'eut plus un moment de repos. Il ne trouvait nulle part de sûreté; le jour, la nuit, le citoyen, l'étranger, tout lui était suspect, tout le faisait trembler; il ne prenait le sommeil qu'à la dérobée, changeant même souvent de lit sans garder les bienséances de son rang: quelquefois, s'éveillant en sursaut, il prenait des armes et jetait de grands cris, tant la crainte le troublait et l'agitait comme un forcené.
Marius servait en qualité de lieutenant sous Métellus. Dévoré d'ambition, il travailla d'abord secrètement à le décrier dans l'esprit des soldats: et, devenu bientôt l'ennemi déclaré et le calomniateur de son général, il vint à bout, par ces voies indignes, de le supplanter et de se faire nommer en sa place pour terminer la guerre contre Jugurtha. 377 Quelque force d'ame qu'eût d'ailleurs Métellus, il fut abattu par ce coup imprévu, qui lui arracha des larmes et des discours peu dignes d'un grand homme comme lui. Il y avait en effet dans le procédé de Marius une noirceur affreuse, qui montre clairement ce que c'est que l'ambition, et comment elle est capable d'étouffer dans quiconque s'y livre tout sentiment d'honneur et de probité. Métellus, ayant pris soin d'éviter la rencontre d'un successeur dont la seule vue aurait été pour lui un cruel tourment, arriva à Rome, où il fut reçu avec un applaudissement général. AN. M. 3898 ROM. 642. L'honneur du triomphe lui fut accordé, et il prit le surnom de Numidicus.
J'ai cru devoir réserver pour l'histoire romaine le détail des actions particulières qui se sont passées en Afrique sous Métellus et sous Marius, dont Salluste nous a laissé un récit fort circonstancié dans son admirable histoire de Jugurtha. Je me hâte de venir à la fin de cette guerre.
Jugurtha, dans la déroute de ses affaires, avait eu recours à Bocchus, roi des Maures, dont il avait épousé la fille. La Mauritanie est un pays qui s'étend depuis la Numidie jusque par-delà les bords de la mer qui répondent à l'Espagne. A peine le nom du peuple romain y était-il connu; et cette nation, de son côté, était absolument inconnue aussi aux Romains. Jugurtha fit entendre à son beau-père que, s'il laissait subjuguer la Numidie, son pays aurait sans doute le même sort, d'autant plus que les Romains, ennemis déclarés de la royauté, semblaient avoir juré la ruine de tous les trônes. Il engagea donc Bocchus à entrer en ligue avec lui contre eux, et il en reçut à différentes reprises des secours fort considérables.
Cette liaison qui, de part et d'autre, n'était fondée que sur l'intérêt, n'avait jamais été bien ferme entre eux. Une dernière défaite de Jugurtha acheva d'en rompre tous les nœuds. Bocchus conçut le noir dessein de livrer son gendre aux Romains. Dans cette vue, il avait écrit à Marius de lui envoyer un homme de confiance. Sylla lui parut fort propre pour cette négociation. C'était un jeune officier d'un rare mérite, qui servait sous lui en qualité de questeur. Il ne craignit point de se mettre à la discrétion du barbare, et il y alla. Quand il fut arrivé, Bocchus, qui, selon le génie de la nation, ne se piquait pas beaucoup de fidélité, et qui de moment à autre changeait de dessein, délibère s'il ne le livrerait pas lui-même à Jugurtha. Il demeura long-temps dans cette incertitude, combattu en lui-même par des pensées toutes contraires; et le changement subit qu'on voyait sur son visage, dans son air, dans tout son maintien, marquait assez ce qui se passait dans son esprit. Enfin, revenant à son premier dessein, il fit ses conditions avec Sylla, et lui remit entre les mains Jugurtha, qui fut conduit aussitôt à Marius.
Plut. in vit. Marii. [c. 10] 378Sylla, dit Plutarque, se conduisit dans cette occasion en jeune homme avide et altéré de gloire, dont il commençait tout récemment à goûter la douceur. Au lieu d'attribuer à son général l'honneur de cet événement, comme son devoir l'y obligeait, et comme ce doit être une règle inviolable, il s'en réserva la plus grande partie, et fit faire un anneau qu'il portait toujours, où il était représenté recevant Jugurtha des mains de Bocchus, et il affecta dans la suite de s'en servir toujours pour son cachet. Marius, piqué jusqu'au vif de cette espèce d'insulte, ne la lui pardonna jamais. Et ce fut là l'origine et la semence de cette haine implacable qui éclata depuis entre ces deux Romains, et qui coûta tant de sang à la république.
Plut. ibid. AN. M. 3901 ROM. 645. AV. J. C. 103. Marius entra en triomphe dans Rome, faisant voir aux Romains un spectacle qu'ils avaient de la peine à croire, même en le voyant, Jugurtha captif: cet ennemi redoutable, pendant la vie duquel on n'avait osé espérer de voir la fin de cette guerre, tant son courage était mêlé de ruses et de finesses, et son génie fertile en nouvelles ressources au milieu des malheurs les plus désespérés. On dit que dans la marche du triomphe il perdit l'esprit, qu'après la cérémonie il fut mené en prison, et que les sergents, se hâtant d'avoir sa dépouille, lui déchirèrent toute sa robe, et lui arrachèrent les deux bouts des oreilles pour avoir les pendants qu'il y portait. En cet état, il fut jeté tout nu et plein d'effroi dans une fosse profonde, où il passa six jours entiers à lutter contre la faim et contre la crainte de la mort, ayant toujours conservé jusqu'au dernier soupir un désir ardent de la vie: digne fin, ajoute Plutarque, digne récompense de ses forfaits, s'étant toujours cru tout permis pour assouvir son ambition, ingratitude, perfidie, noires trahisons, cruautés sanglantes et barbares.
Juba, roi de Mauritanie, a fait trop d'honneur aux lettres et aux sciences pour être entièrement omis dans l'histoire de la famille de Masinissa, dont son père, nommé aussi Juba, était arrière-petit-fils, et petit-fils de Gulussa. Juba le père se signala dans la guerre, entre César et Pompée par son attachement inviolable au parti du dernier. Il se donna la mort après la bataille AN. M. 3959 ROM. 703. de Thapse, où ses troupes et celles de Scipion furent entièrement défaites. Juba son fils, encore enfant, fut livré au vainqueur, qui en fit un des principaux ornements de son triomphe. Il paraît qu'on prit grand soin de son éducation à Rome, où il acquit des lumières qui dans la suite l'égalèrent aux plus savants hommes qu'ait jamais eus la Grèce. Il ne quitta le séjour de cette ville que pour aller prendre possession des états de son père. Auguste les lui rendit lorsque, par la mort AN. M. 3974 ROM. 719. AV. J. C. 30. d'Antoine, il se vit le maître absolu de disposer des provinces de l'empire. Juba, par la douceur de son règne, gagna le cœur de tous ses sujets. Sensibles à ses bienfaits, ils le mirent au nombre de leurs dieux. Pausanias [Pausan. Attic. c. 17.] parle d'une statue que les Athéniens lui avaient érigée. Il était bien juste qu'une ville de tout temps consacrée aux Muses donnât des marques publiques de son estime à un roi qui tenait un rang illustre parmi les savants. Suidas 379 attribue à ce prince plusieurs ouvrages, dont aujourd'hui il ne nous reste que des fragments. Il avait écrit 380 de l'histoire d'Arabie, des antiquités d'Assyrie, des antiquités romaines, de l'histoire des théâtres, de celle de la peinture et des peintres, de la nature et des propriétés de différents animaux, de la grammaire, et d'autres matières semblables 381, dont on peut voir le dénombrement dans la petite dissertation de M. l'abbé Sevin sur la vie et sur les ouvrages de Juba le jeune, d'où j'ai tiré le peu que j'en ai dit ici.
Note 381: (retour) Il ne faut pas oublier ses Commentaires sur l'Afrique, tirés principalement des livres carthaginois. (AMM. MARCELL. XII, c. 15.)Ajoutons, comme un fait important, que ce prince, s'occupant avec ardeur des progrès de la géographie, avait fait reconnaître par ses vaisseaux les îles Fortunées, actuellement les îles Canaries.--L.
FIN DU TOME PREMIER DE L'HISTOIRE ANCIENNE.
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES
DANS LE TOME PREMIER.
Avertissement de l'auteur des observations et éclaircissements historiques joints à cette édition. V Éloge de Rollin, par M. Saint-Albin Berville. XIII Épitre dédicatoire. XXXVII PRÉFACE. § I. Utilité de l'Histoire profane, sur-tout par rapport à la religion. XLIII § II. Observations particulières sur cet ouvrage. LXVI Avertissements de l'auteur répandus dans l'in-12, en différents tomes, et réunis ici tous ensemble. LXXVII Édition des principaux auteurs grecs cités dans l'Hist. ancienne. XCVII AVANT-PROPOS. Origine et progrès de l'établissement des royaumes. 1 LIVRE PREMIER. HISTOIRE ANCIENNE DES ÉGYPTIENS. PREMIÈRE PARTIE. Description de l'Égypte, et de ce qui s'y trouve de plus remarquable. 7 CHAPITRE PREMIER. Thébaïde. 9 CHAPITRE II. Égypte du milieu ou Heptanome. 11 § I. Obélisques. 13 § II. Pyramides. 15 § III. Labyrinthe. 20 § IV. Lac de Mœris. 21 § V. Débordement du Nil. 24 1. Sources du Nil. 25 2. Cataractes du Nil. 26 3. Causes du débordement. 28 4. Temps et durée du débordement. 29 5. Mesure du débordement. 31 6. Canaux du Nil. Pompes. P. 33 7. Fécondité causée par le Nil. 35 8. Double spectacle causé par le Nil. 38 9. Canal de communication entre les deux mers par le Nil. 39 CHAPITRE III. Basse Égypte. 41 SECONDE PARTIE. Des mœurs et coutumes des Égyptiens. 49 CHAPITRE PREMIER. De ce qui regarde les rois et le gouvernement. 50 CHAPITRE II. Des prêtres et de la religion des Égyptiens. 57 § I. Culte de différentes divinités. 60 § II. Cérémonies des funérailles. 68 CHAPITRE III. Des soldats et de la guerre. 72 CHAPITRE IV. De ce qui regarde les sciences et les arts. 75 CHAPITRE V. Des laboureurs, des pasteurs, des artisans. 79 CHAPITRE VI. De la fécondité de l'Égypte. 84 TROISIÈME PARTIE. Histoire des rois d'Égypte. 92 Rois d'Égypte. 95 LIVRE SECOND. HISTOIRE DES CARTHAGINOIS. PREMIÈRE PARTIE. Caractère, mœurs, religion et gouvernement des Carthaginois. 141 § I. Carthage formée sur le modèle de Tyr, dont elle était une colonie. 141 § II. Religion des Carthaginois. 143 § III. Forme du gouvernement de Carthage. 150 Suffètes. 151 Le sénat. 152 Le peuple. 154 Le tribunal des cent. 154 Défauts du gouvernement de Carthage. 156 § IV. Commerce de Carthage. Première source de ses richesses et de sa puissance. 159 § V. Mines d'Espagne. Seconde source des richesses et de la puissance de Carthage. 161 § VI. La guerre. 163 § VII. Les sciences et les arts. 168 § VIII. Caractère, mœurs, qualités des Carthaginois. 172 SECONDE PARTIE. Histoire des Carthaginois. 176 CHAPITRE PREMIER. Fondation de Carthage et ses accroissements jusqu'à la première guerre punique. 176 Conquêtes des Carthaginois en Afrique. 181 Conquêtes des Carthaginois en Sardaigne, etc. 182 Conquêtes des Carthaginois en Espagne. 183 Conquêtes des Carthaginois en Sicile. 187 CHAPITRE II. Histoire de Carthage, depuis la première guerre punique jusqu'à sa destruction. 226 Article I. Première guerre punique. 227 Art. II. Guerre de Libye, ou contre les mercenaires. 254 Art. III. Seconde guerre punique. 269 Causes éloignées et prochaines de la seconde guerre punique. 270 Déclaration de la guerre. 278 Commencement de la seconde guerre punique. 280 Passage du Rhône. 282 Marche qui suivit le passage du Rhône. 284 Passage des Alpes. 288 Entrée dans l'Italie. 293 Combat de cavalerie près du Tésin. 294 Bataille de la Trébie. 298 Bataille de Trasimène. 304 Conduite d'Annibal par rapport à Fabius. 308 État des affaires en Espagne. 314 Bataille de Cannes. 315 Quartier d'hiver passé à Capoue par Annibal. 323 Affaires d'Espagne et de Sardaigne. 327 Mauvais succès d'Annibal. Siéges de Capoue et de Rome. 328 Défaite et mort des deux Scipions en Espagne. 330 Défaite et mort d'Asdrubal. 332 Scipion se rend maître de toute l'Espagne. Il est nommé consul, et passe en Afrique. Annibal y est rappelé. 336 Entrevue d'Annibal et de Scipion en Afrique suivie du combat. 341 Paix conclue entre les Carthaginois et les Romains. Fin de la seconde guerre punique. 344 Courte réflexion sur le gouvernement de Carthage au temps de la seconde guerre punique. 349 Intervalle entre la seconde et la troisième guerre punique. 351 § I. Suite de l'histoire d'Annibal. 351 Annibal entreprend et vient à bout de réformer à Carthage la justice et les finances. 352 Retraite et mort d'Annibal. 355 Éloge et caractère d'Annibal. 364 § II. Différends entre les Carthaginois et Masinissa, roi de Numidie. 369 Art. IV. Troisième guerre punique. 377 Digression sur les mœurs et le caractère du second Scipion l'Africain. 407 Histoire de la famille et de la postérité de Masinissa. 416
FIN DE LA TABLE DU TOME PREMIER.