Œuvres de P. Corneille, Tome 02
[694] Var. Mais dis que pour rentrer dans mon indifférence. (1637-57)
[695] Var. Et que dans la colère en son âme conçue. (1637-57)
[696]
Var. Je puisse à mes amours faciliter l'issue. (1637)
Var. Je puisse à mon amour faciliter l'issue. (1644-57)
[697]
Var. Poussons à cela près; mais aussi, quand j'y pense. (1637)
Var. Faisons à cela près; mais aussi, quand j'y pense. (1644-57)
[698] L'édition de 1682 porte: «Et tu voulois,» ce qui est probablement une erreur. Toutes les autres impressions ont voudrois.
[699]
Var. Et tu voudrois qu'un autre eût cette qualité
Pour après.... ALID. Je t'entends: sois sûr de ce côté;
Outre que ma maîtresse, aussi chaste que belle,
De la vertu parfaite est l'unique modèle,
Et que le plus aimable et le plus effronté
Entreprendroit en vain sur sa pudicité,
Les beautés d'une fille ont beau toucher mon âme. (1637-57)
[700]
Var. Ami, soupçon à part, avant que le jour passe,
D'Angélique pour toi gagnons la bonne grâce,
Et de ce pas allons ensemble consulter
Des moyens qui pourront t'y mettre et m'en ôter. (1637-57)
[701] Var. Tenant une lettre déployée. (1637-60)
[702]
Var. Son choix mal à propos m'en a fait le porteur.
Mon humeur y répugne, et quoi qu'il en advienne[702-a],
J'en fais une, de peur de servir à la sienne. (1637-57)
[702-a] L'édition de 1637 donne avienne.
[703] Var. Manque aussitôt vers lui comme le sien vers vous. (1637-57)
[704] Var. Contre ce que je vois mon fol amour s'obstine. (1637-60)
[705] Var. Opposez-lui ses traits, battez-le de ses armes. (1637-63)
[706]
Var. Surtout cachez mon nom, et ne m'exposez pas
Aux infaillibles coups d'un violent trépas. (1637-57)
[707]
Var. Ne crains rien de ma part: je sais l'invention
De répondre aisément à ton intention. (1637-57)
[708]
Var.[Ne m'instruis point, et va, qu'il ne devine:]
S'il t'avoit ici vu, toute la vérité
Paroîtroit, en dépit de ma dextérité.
POL. C'est d'elle désormais que je tiendrai la vie.
ANG. As-tu de la garder encore quelque envie?
Ne me réplique plus, et va-t'en. (1637)
[709] Var. Et ceux dont Alidor paroissoit l'âme atteinte. (1637-57)
[710]
Var. Traître, ingrat, est-ce à toi de m'aborder ainsi,
Et peux-tu bien me voir sans me crier merci? (1637)
[711]
Var. [Voilà me recevoir avec des compliments....]
ANG. Bien au-dessous encor de mes ressentiments.
ALID. La cause? ANG. En demander la cause! lis, parjure. (1637-57)
[712] Var. Quand je la crus d'esprit, je ne la connus pas. (1637-57)
[713] Var. Et de quelques attraits que le monde vous vante. (1637-68)
[714] Var. Eh bien! ta trahison est-elle en évidence? (1637-57)
[715] Var. Lorsque vous tempêtez, son foudre à gouverner. (1637-68)
[716] Les mots: et Alidor continue, manquent dans les éditions de 1637-60.
[717] Var. Je voudrois en pouvoir faire autant de ton cœur. (1637-57)
[718]
Var. Commet-on envers vous des forfaits si nouveaux
Qu'incontinent on doive être mis en morceaux? (1637-57)
[719] Var. Qu'elle porte pendu à sa ceinture. (1637-57)—Ces miroirs à la ceinture étaient au dix-septième siècle d'un usage général. Dans la fable de la Fontaine intitulée l'Homme et son image (livre I, fable XI), on trouve à ce sujet une curieuse énumération:
Afin de le guérir, le sort officieux
Présentoit partout à ses yeux
Les conseillers muets dont se servent nos dames
Miroirs aux poches des galants,
Miroirs aux ceintures des femmes.
[720]
Var. Qu'encore qu'Alidor ne soit plus sous vos lois,
Il va vous obéir pour la dernière fois. (1637-57)
[721]
Var. Voilà, voilà que c'est d'avoir trop attendu:
Je devois dès longtemps te bannir par caprice;
Mon bonheur dépendoit d'une telle injustice. (1637-57)
[722] Var. Mais, aveugle, je prends une injuste querelle. (1637-57)
[723] Var. Fais que de mon esprit je le puisse bannir. (1637-57)
[724] Var. Tout se change ici-bas, mais partout bon remède. (1637-57)
[725] Var. Qu'il m'en demeureroit encore plus de mille. (1637-1657)
[726] Pléger, garantir. Voyez tome I, p. 176, note 579.
[727] Var. Une larme, un soupir te perceront le cœur. (1637-57)
[728] Var. Mais j'en crains un progrès à ta confusion. (1637-57)
[729] Var. PHYLIS, frappant du pied à la porte de son logis, et faisant sortir Doraste. (1644-60)—Dans l'édition de 1637, on lit en marge: Elle frappe à sa porte, et Doraste sort.—Ce jeu de scène remplace, dans les éditions indiquées, celui qui, dans notre texte, suit le vers 485.
[730] Var. Frère, quelque inconnu t'a fait un bon service. (1637)
[731] Amant préféré d'Angélique, dans le Roland furieux de l'Arioste.
[732] Var. Je souffrirois plutôt cinquante amants qu'un frère. (1637)
[733]
Var. Vous êtes ma maîtresse, et moi, sous votre empire,
Je dois suivre vos lois, et non y contredire[733-a],
Et pour vous obéir mes sentiments domptés
Se règlent seulement dessus vos volontés.
PHYL. J'aime des serviteurs avec cette souplesse,
Et qui peuvent aimer en moi ce qui les blesse. (1637-57)
[733-a] Je dois suivre vos lois, encor que j'en soupire. (1644-57)
[734] Les mots: et Phylis l'arrête, manquent dans l'édition de 1637.
[735] Var. D'un million d'amants je puis nourrir les feux. (1637-57)
[736] Var. Je devrois rejeter leurs vœux auprès des vôtres. (1637-57)
[737] Var. Est-ce là donc l'objet de tes légèretés? (1637-57)
[738] Var. Tu m'as offert des vœux, que je t'en rende aussi. (1637)
[739] Locution proverbiale tirée du jeu de paume.
[740] Var. PHYLIS, arrêtant Cléandre, etc. (1644-60)—On lit en marge, dans l'édition de 1637, où il n'y a point ici de distinction de scène: Lysis rentre et Cléandre tâche de s'échapper et d'entrer chez Angélique.
[741] Var. On ne sort d'avec moi qu'avecque mon congé. (1637-57)
[742]
Var. Je ne puis plus souffrir de ces badineries:
Ne m'aime point du tout, ou n'aime rien que moi. (1637-57)
[743] Var. Qui te rend si cruel que de me rejeter? (1637-57)
[744] Var. A quel prix que ce soit il me faut racheter. (1660)
[745] Var. Qui reçoit tout le monde avec même visage. (1648)
[746] Var. Vu qu'il ne me dit mot et ne suit point mes pas. (1637-57)
[747] L'édition de 1682 donne seule fidélité, pour civilité: c'est une faute évidente, que Thomas Corneille s'est gardé de reproduire en 1692.
[748] Var. DORASTE, sortant de chez Angélique. (1637-60)
[749]
Var. Demain un sacré nœud me joint à cette belle;
Dis-lui qu'il se console. Adieu: je vais pourvoir
A tout ce qu'il faudra préparer pour ce soir.
PHYL. Nous voilà donc de bal! Dieu nous fera la grâce. (1637-57)
[750] On lit ici dans l'édition de 1692: PHYLIS, à Cléandre, indication qui n'est point inutile.
[751] Var. D'en trouver là cinquante à qui donner la place. (1637)
[752] Affiné, trompé, dupé. Voyez tome I, p. 190, note 632.
[753]
Var. [Avec si peu de cœur aimer si puissamment!]
Que faisiez-vous, mes bras? que faisiez-vous, ma lame?
N'osiez-vous mettre au jour les secrets de mon âme?
N'osiez-vous leur montrer ce qu'ils m'ont fait de mal?
N'osiez-vous découvrir à Doraste un rival?
[Cléandre, est-ce un forfait que l'ardeur qui te presse?]
Craignois-tu de rougir d'une telle maîtresse? (1637-57)
[754] Var. Par honte, par respect, ou par discrétion? (1637)
[755]
Var. Avec quelque raison ou quelque violence,
Que l'un de ces motifs t'obligeât au silence,
Pour faire à ce rival sentir quel est ton bras,
L'intérêt d'un ami ne suffisoit-il pas?
Pouvois-tu desirer d'occasion plus belle. (1637-57)
[756] Ce vers se retrouve, à un mot près, dans le Cid, acte III, scène III: Ne diffère donc plus ce que l'honneur t'ordonne.
[757]
Var. [Et lui gagne Angélique, afin qu'il te la rende.]
Veux-tu pour le défendre une plus douce loi?
Si tu combats pour lui, les fruits en sont pour toi.
J'y suis tout résolu, Doraste, il la faut rendre;
Tu sauras ce que c'est de supplanter Cléandre:
Tout l'univers armé pour te la conserver
De mes jaloux efforts ne te pourroit sauver.
Qu'est-ce-ci, ma fureur? est-il temps de paroître?
Quand tu manques d'objets, tu commences à naître:
C'étoit, c'étoit tantôt qu'il falloit t'exciter,
C'étoit, c'étoit tantôt qu'il falloit m'emporter.
Puisque, un rival présent, trop foible, tu recules,
Tes mouvements tardifs deviennent ridicules,
Et quoi qu'à ces transports promette ma valeur,
A peine les effets préviendront mon malheur.
Pour rompre en honnête homme un hymen si funeste,
Je n'ai plus désormais qu'un peu de jour qui reste;
Autrement il me faut affronter ce rival,
Au péril de cent morts, au milieu de son bal:
Aucune occasion ailleurs ne m'est offerte;
Il lui faut tout quitter, ou me perdre en sa perte.
[Il faut....] (1637-57)
[758] Var. Après cela veux-tu que je m'explique? (1637-57)
[759]
Var. Si bien qu'après le bal qu'il lui donne ce soir,
Leur hymen accompli rend mon malheur extrême. (1637-57)
[760] Var. Cet hymen auroit mis mon bonheur à son point[760-a]. (1637-57)
[760-a] L'édition de 1682 porte, par erreur sans doute: «à ce point.»
[761]
Var. Les restes d'un rival eussent fait mon servage,
Elle eût perdu mon cœur avec son pucelage. (1637 et 44)
Var. Les restes d'un rival captivassent mon âme,
Elle eût perdu mon cœur en devenant sa femme. (1648)
[762]
Var. Me feindre tout de glace, et n'être que de flamme,
La mépriser de bouche et l'adorer dans l'âme. (1637-57)
[763] Var. J'aurai trop de moyens à te garder ma foi. (1637, 44 et 52-57)
[764]
Var. Ne trouble point, ami, ton repos pour mon aise:
Crois-tu qu'à tes dépens aucun bonheur me plaise? (1637-57)
[765] Allusion à ces vers de la Suivante (649-652, p. 160):
Le duel est fâcheux, et quoi qu'il en arrive,
De sa possession l'un et l'autre il nous prive,
Puisque de deux rivaux, l'un mort, l'autre s'enfuit,
Tandis que de sa peine un troisième a le fruit.
—Voyez pour d'autres rapprochements du même genre, tome I, p. 446, note 1443.
[766]
Var. Il faut prendre un chemin et plus court et plus seur[766-a]:
Je veux sans coup férir t'en rendre possesseur. (1637)
Var. Je veux prendre un chemin et plus court et plus seur. (1644-60)
[766-a] Voyez tome I, p. 190, note 634.
[767]
Var. Va-t'en donc, et me laisse auprès de cette belle
Employer le pouvoir qui me reste sur elle. (1637-57)
[768] Var. Je te vais donc laisser ma fortune à conduire. (1637-57)
[769] Var. Mais reprendre un amour dont je me veux défaire. (1637-57)
[770] Var. Toute peine est fort douce à qui sert ses amis[770-a]. (1637-57)
[770-a] Voyez la fin de l'Examen, p. 223.
[771] Var. Du forfait d'Alidor que de son châtiment. (1637-57)
[772]
Var.Et par quelques puissants efforts
Que de tous sens je tourne et retourne mon âme. (1637-57)
Var.Hélas! par quelques pleins efforts. (1660-68)
[773] Var. ANGÉLIQUE, voyant Alidor entrer en son cabinet. (1637)
[774]
Var. Ton plaisir dépend-il d'avoir vu mes douleurs?
Qui te fait si hardi de surprendre mes pleurs?
Est-il dit que tes yeux te mettront hors de doute,
Et t'apprendront combien ta trahison me coûte?
Après qu'effrontément ton aveu m'a fait voir
Qu'Angélique sur toi n'eut jamais de pouvoir,
[Tu te mets à genoux, et tu veux, misérable.] (1637-57)
[775]
Var. Va, va, n'espère rien de ces submissions. (1637-48)
Var. Va, va, n'espère rien de ses submissions. (1652-57)
[776]
Var. Sur notre amour passé c'est à trop te fier. (1637)
Var. Sur notre amour passé c'est là trop te fier. (1644-57)
[777] Var. Comme vaincue il faut que je quitte la place. (1637-57)
[778] Var. Elle veut sortir du cabinet, mais Alidor la retient. (1637, en marge.)—ALIDOR, la retenant. (1644-60)
[779] Var. Ma chère âme, mon tout, quoi! vous m'abandonnez! (1637—57)
[780] Var. Ne vous montroit-il pas un esprit préparé? (1652-57)
[781]
Var. Aussi mon compliment flattoit mal ses appas:
Il vous offensoit bien, mais ne l'obligeoit pas. (1637-57)
[782] Var. Cesse de m'éclaircir dessus un tel secret. (1637-57)
[783] Var. Que me sert de savoir si tes vœux sont constants? (1637-57)
[784] Var. Aussi ne viens-je pas pour regagner votre âme. (1637-57)
[785] Var. Mais voici qui vous rend l'un et l'autre à la fois. (1652-60)
[786]
Var. Dans ma prompte vengeance à jamais misérable,
Que je déteste en vain ma faute irréparable! (1637-57)
[787]
Var. C'est demain qu'on nous doit pour jamais séparer:
En ce piteux état que veux-tu que je fasse?
ALID. Ah! ce discours ne part que d'un cœur tout de glace.
Son, non, résolvez-vous: il vous faut à ce soir
Montrer votre courage, ou moi mon désespoir. (1637-57)
[788] Var. Non, mais que dira-t-on d'un tel enlèvement? (1637-57)
[789]
Var. Dessus mes volontés ta puissance absolue
Peut disposer de moi, peut tout me commander.
Mon honneur, en tes mains prêt à se hasarder,
Par un trait si hardi quelque tort qu'il se fasse,
Y consent toutefois, et ne veut qu'une grâce:
[Accorde à ma pudeur que deux mots de ta main]
Justifient aux miens ma fuite et ton dessein;
Qu'ils puissent, me cherchant, trouver ici ce gage,
Qui les rende assurés de notre mariage;
Que la sincérité de ton intention
Conserve, mise au jour, ma réputation. (1637-57)
[790] Var. Pour vaincre nos malheurs j'ose tout hasarder. (1660)
[791] Var. Ma faute en sera moindre, et hors de l'impudence. (1637-60)
[792] Var. Ma reine, enfin par là vous me ressuscitez. (1637-57)
[793]
Var. Je manque ici de tout, et j'ai peur, mon souci,
Que quelqu'un par malheur ne te surprenne ici. (1637-57)
[794]
Var. Va, quitte-moi, ma vie, et te coule sans bruit.
ALID. Adieu donc, ma chère âme. ANG. Adieu, jusqu'à minuit. (1637-57)
[795] Var. ANGÉLIQUE, seule en son cabinet. (1637, en marge.)
[796] Var. Sur la foi de celui qui n'en sauroit garder. (1637-57)
[797]
Var. D'où provient qu'Alidor sort de chez Angélique?
Auroit-il avec elle encor quelque pratique?
Son visage n'a rien que d'un homme content. (1637-57)
[798] Var. Que mon frère en tiendroit, s'ils étoient mis d'accord! (1657)
[799] Var. Puisque vous le voulez, adieu, je me retire. (1637-57)
[800] Au participe ARMÉS, employé substantivement, Thomas Corneille a substitué, dans l'édition de 1692: HOMMES ARMÉS.
[801] Var. Il dit ce vers, etc. (1637, en marge.)—Dans cette édition, les mots: L'acte est dans la nuit, se trouvent placés plus haut, en regard du titre: ACTE IV.
[802] Var. Attends là de pied coi que je t'en avertisse. (1637-57)
[803]
Var. Ce trait est un peu lâche, et sent sa trahison. (1637-57)
Var. Ce trait peut sembler lâche et plein de trahison. (1660)
[804] Var. Avant que s'aviser de cette violence! (1637-57)
[805]
Var. Peux-tu bien t'exposer à des maux sans remède,
A de vains repentirs, d'inutiles regrets,
De stériles remords et des bourreaux secrets,
Cependant qu'un ami, par tes lâches menées,
Cueillira les faveurs qu'elle t'a destinées?
Ne frustre point l'effet de ton intention[805-a]. (1637-57)
[805-a] Ce dernier vers ne se trouve que dans l'édition de 1637 Dans les impressions de 1644-57, on lit, comme dans notre texte:
Ne romps point les effets de son intention.
De tous les deux côtés il y va de ta foi.
A qui la tiendras-tu? Mon esprit en déroute
Sur le plus fort des deux ne peut sortir de doute.
[Je n'en veux obliger pas un à me haïr.] (1637-57)
[806]
Var. [Mais trahir ton ami! mais trahir ta maîtresse!]
Jamais fut-il mortel si malheureux que toi?
[807]
Var. Mais que mon jugement s'enveloppe de nues!
Mes résolutions, qu'êtes-vous devenues? (1637-57)
Var. Quoi! je hésite encor, je balance, je doute! (1660)
[808]
Var. Cléandre, elle est à toi: dedans cette querelle,
Angélique le perd; nous sommes deux contre elle. (1637-57)
[809]
Var. Et celle qu'en ce cas je nommerai mon mieux,
M'en sera redevable, et non pas à ses yeux. (1637-57)
[810] Var. Qui te fait avancer? (1637-57)
[811] Var. Forcer ici mes bras à te faire service. (1637-63)
[812]
Var. Encore un mot, Cléandre, et qui t'importe fort:
Ta taille avec la mienne a si peu de rapport,
Qu'Angélique soudain te pourra reconnoître. (1637-57)
[813]
Var.ANG. St. ALID. Je l'entends, c'est elle.
ANG. Alidor, es-tu là? ALID. Je suis à vous, ma belle.
[De peur d'être connu, je défends à mes gens.] (1637-57)
[814] Var. Sa perte est assurée, et ce traître Alidor. (1637-57)
[815] Var. Il n'en faut point parler, sa perte est évidente. (1654)
[816]
Var. Je le sens refuser sa franchise à ce prix;
[Je le sens, malgré moi de nouveaux feux épris.] (1637-57)
[817] Var. Ne la va point jeter ton infidélité. (1637-57)
[818]
Var. Et laisse-toi gagner à de si fortes armes. (1637)
Var. Et te laisse enfin vaincre à de si fortes armes. (1644-57)
[819] Var. Cours après elle, et vois si Cléandre aujourd'hui. (1637-57)
[820] Var. Qui pensez triompher d'un cœur mélancolique. (1637, 44 et 52-60)
[821] Var. Ne me présume pas encore succombé. (1637-57)
[822] Var. Je n'osois m'avancer, de peur d'être aperçue. (1637-57)
[823] Var. Autant que m'ont permis les ombres de la nuit. (1637-57)
[824]
Var. La belle preuve, hélas! de ton amour extrême,
De remettre ce coup à d'autres qu'à toi-même!
J'étois donc un larcin indigne de tes mains? (1637-57)
[825] Var. Et je suis un larcin indigne de tes mains? (1660-64)
[826]
Var. Quel étoit donc le but de ton intention?
ALID. D'attendre ici le coup de leur émotion. (1637-57)
[827] Cette indication manque dans l'édition de 1663.
[828]
Var. Permettez-moi d'aller mettre ordre à ce méconte[828-a].
ANG. Cependant, misérable, à qui me laisses-tu? (1637-57)
[828-a] Voyez tome I, p. 150, note 497.
[829]
Var. L'hymen (ah! ce penser déjà me fait mourir!)
Me va joindre à Doraste, et tu le peux souffrir!
Tu me peux exposer à cette tyrannie! (1637-57)
[830]
Var. Jugez mieux de ma flamme, et songez, mon espoir,
Qu'un tel enlèvement n'est plus en mon pouvoir. (1637-57)
[831]
Var. Doraste, ou par malheur quelque pire surprise
De ces coureurs de nuit me feroit lâcher prise:
De grâce, mon souci, passons encore un jour. (1637-57)
[832] Var. Et tu me fais trop voir par cette rêverie. (1637-57)
[833] Var. Différer le malheur de ce triste hyménée. (1637-57)
[834]
Var. Ingrat, t'ai-je opposé tant de précautions?
Tu m'aimes, ce dis-tu? tu le fais bien paroître,
Remettant mon bonheur ainsi sur un peut-être.
ALID. Encor que mon amour appréhende pour vous,
Puisque vous le voulez, eh bien! je m'y résous:
Fuyons, hasardons tout. Mais on ouvre la porte. (1637-57)
[835] Var. Ce change à mon dépit jetoit un faux appas[835-a]. (1637-57)
[835-a] Voyez tome I, p. 148, note 485.
[836] En marge, dans l'édition de 1637: Angélique lit.
[837]
Var. Toutefois ce papier suffit pour m'en instruire;
Je le pris d'Alidor, mais je le pris sans lire. (1637-57)
[838] Var. Met au lieu d'Angélique un autre entre ses mains[838-a]. (1648-57)
[838-a] Voyez tome I, p. 228, note 759.
[839]
Var. [J'en ignore le nom, mais elle m'a suivie,]
Et quelle qu'elle soit.... DOR. Il suffit, n'en dis plus;
Après ce que j'ai vu, j'en sais trop là-dessus:
[Autre n'est que Phylis entre leurs mains tombée.] (1637-57)
[840] Var. Il est deux fois, que dis-je? il est seul le coupable. (1657)
[841]
Var. Que peux-tu désormais, que peux-tu faire au monde,
Si ton amour fidèle et ton peu de beauté. (1637-57)
[842]
Var. Et ne t'expose plus à tant de trahisons,
Et tant qu'on ait pu voir la fin de ce méconte. (1637-57)
[843] Var. Va cacher dans ta chambre et tes pleurs et ta honte. (1637-60)
[844] Var. Et vous puis-je haïr si j'aime tout le monde? (1637-57)
[845] Var. Les traits que cette nuit il trempoit dans vos larmes. (1637-68)
[846] Var. Je crois prendre une fille, et suis pris par un autre. (1637-52 et 57)
[847] Var. Je m'expose à ma peine et néglige ma fuite. (1660)
[848]
Var. Je m'offre à des périls que tout le monde évite.
Ce que j'ai pu ravir, je le viens demander. (1637-57)
[849]
Var. [Vous ne me devrez rien, du moins si j'en suis crue.]
CLÉAND. Mais après le danger où vous vous êtes vue,
Malgré tous vos mépris, les soins de votre honneur
Vous doivent désormais résoudre à mon bonheur.
La moitié d'une nuit passée en ma puissance
A d'étranges soupçons porte la médisance.
Cela su, présumez comme on pourra causer.
PHYL. Pour étouffer ce bruit il vous faut épouser,
Non pas? Mais au contraire, après ce mariage,
On présumeroit tout à mon désavantage,
Et vous voir refusé fera mieux croire à tous
Qu'il ne s'est rien passé qu'à propos entre nous[849-a].
[Toutefois après tout, mon humeur est si bonne.] (1637-57)
[849-a] Qu'il ne s'est rien passé que de juste entre nous. (1644-57)
[850] Var. Si vous me refusez, m'écouteroient-ils mieux? (1637-60)
[851] Var. Il vous faudroit tout dire. (1637-60)
[852] Var. Elle rentre, et Cléandre la voulant suivre, Alidor l'arrête. (1637, en marge.)
[853] Var. Pourvu que son humeur soit pareille à la sienne. (1637-57)
[854] Voyez Mélite, vers 1047, et note 688.
[855] Var. Je m'exposerois trop à des maux sans remède. (1637-57)
[856]
Var.Qu'ainsi tout me succède!
Comme si ses desirs se régloient sur mes vœux. (1637-57)
[857] Var. Aveugle, cette nuit m'a redonné le jour. (1637-57)
[858]
Var. [A servir Angélique ont mis tous mes plaisirs.]
Je ne m'obstine plus à mériter sa haine:
Je me sens trop heureux d'une si belle chaîne;
Ce sont traits d'esprit fort que d'en vouloir sortir.
Et c'est où ma raison ne peut plus consentir.
[Mais, hélas! ma raison est-elle assez hardie]
Pour me dire qu'on m'aime après ma perfidie? (1637-57)
[859] Var. Porte-t-il point ma belle à me vouloir du mal? (1637-57)
[860] Var. Que dis-je, misérable? ah! c'est trop me méprendre. (1637-57)
[861] Var. Et si le ciel vengeur comme moi ne conspire. (1637 et 48-54)
[862] Var. Entrons à tous hasards d'un esprit résolu. (1637-57)
[863]
Var. Que si pour l'avoir lu sa colère s'anime. (1637-57)
Var. Ou si pour l'avoir lu sa colère s'anime. (1660)
[864]
Var. Nous savons les chemins de regagner son cœur. (1637-57)
Var. Cherchons quelques moyens de regagner son cœur. (1660-64)
[865]
Var. J'aurois peu de raison de lui vouloir du mal
Pour m'avoir délivré d'un esprit déloyal. (1637-57)
[866]
Var. [Il me rendra soudain et la vie et ma sœur.]
LYC. Écoutez un peu moins votre âme généreuse:
Que feriez-vous par là qu'une sœur malheureuse?
Les soins de son honneur que vous devez avoir,
Pour d'autres intérêts vous doivent émouvoir.
Après que par hasard Cléandre l'a ravie,
Elle perdroit l'honneur s'il en perdoit la vie.
On la croiroit son reste, et pour la posséder
Peu d'amants, sur ce bruit, se voudroient hasarder.
Faites mieux: votre sœur à peine peut prétendre
[Une fortune égale à celle de Cléandre:]
Que l'excès de ses biens vous le rendent[866-a] chéri,
Et de son ravisseur faites-en son mari.
Encor que son dessein ne fût pour sa personne. (1637-57)
[866-a] Le verbe est au pluriel dans toutes les éditions indiquées.
[867] Var. Ma sœur, je te retiens après t'avoir perdue! (1637)
[868] Var. Et de grâce, quel lieu recèle le voleur. (1637-57)
[869] Var. Au lieu de ton rival, attaque ton beau-frère. (1637-57)
[870] Var. Et veut faire d'un rapt un amour légitime. (1637-57)
[871]
Var. Non pas, à dire vrai, que son objet me tente,
Mais, mon père content, je suis assez contente. (1637-57)
[872] Ce vers a été omis par erreur dans l'édition de 1682.
[873] Var. Eh quoi! ce qui me plaît, faut-il qu'il te déplaise? (1637-57)
[874] Var. Règle, plus modéré, ton esprit sur le mien. (1637-57)
[875] Var. Si tu n'es, mon souci, d'humeur à te dédire. (1637-57)
[876] Il y a tout aigreur, au masculin, dans les éditions de 1648-57. Voyez la note relative au mot ardeur, tome I, p. 465, note 1503-a.
[877] Dans l'édition de 1637, Alidor, Angélique, Doraste sont seuls nommés en tête de la scène; les autres personnages sont remplacés par un etc.
[878] Var. Mais la chance est tournée en cet enlèvement. (1637-57)
[879] Var. Tu perds un serviteur, et je gagne un amant. (1637)
[880] Var. Puisque avec Alidor je lui rends la parole. (1648)
[881] L'édition de 1682 donne seule, et sans doute par erreur: ferez-vous, pour feriez-vous.
[882] Var. Vous l'aimiez, aimez-le: je lui cède mes droits. (1637-57)
[883]
Var. Mon âme, se peut-il que votre rigueur dure?
Suis-je plus Alidor? vos feux sont-ils éteints? (1637-57)
[884] L'édition de 1682 porte par erreur: «Et quand mon cœur croît, etc.»
[885] Var. C'est là que je prendrai des mouvements plus saints. (1637-57)
[886] Var. Ne veut point d'autre tiers pour les raccommoder. (1657)
[887] Var. Si tu m'aimes, ma sœur, fais-en autant que moi. (1654)
[888] Var. N'accommodent que mieux notre fragilité. (1637-57)
[889] Var. Cherche un autre à trahir, et pour jamais adieu. (1637)
[890] Dans l'édition de 1637, on lit au-dessous du nom d'Alidor le titre que voici: STANCES en forme d'épilogue.
[891] Var. Beautés, ne pensez point à réveiller ma flamme. (1637-57)
[892] Var. Je suis hors du péril qu'après son mariage. (1637-60)
[893] Relation contenant l'histoire de l'Académie françoise, 1653, p. 181.
[894] Ce monologue sert de prologue à la pièce. Ce n'est pas sur le carré d'eau, comme dit Pellisson, mais sur le bord d'un ruisseau que le poëte voit la cane et le canard:
A même temps j'ai vu sur le bord d'un ruisseau
La cane s'humecter, etc.
[895] Ce prologue n'a pas été imprimé en tête de la pièce.
[896] Histoire de l'Académie françoise, par Pellisson et d'Olivet, tome I, fin de la note 1 de la p. 83.
[897] Cet argument ne se trouve pas en tête de la pièce; nous l'avons rédigé pour que le lecteur pût comprendre sans difficulté l'acte que nous publions.
[898] Il y a voisin, au lieu de voisine, dans l'édition originale.
[899] Voyez plus haut les vers 290 (p. 33) et (p. 89) 1322 de la Galerie du Palais.
[900] L'édition originale donne la; mais il faut nécessairement le, se rapportant à amour, qui est au masculin trois vers plus haut.
[901] C'est ainsi que le mot est imprimé pour la rime dans l'édition originale.
[902] Cous, coups. Telle est l'orthographe du mot dans l'édition de 1638. Plus loin, au vers 372, où le mot n'est point à la rime, il y a coups.
[903] Voyez ci-dessus, p. 308.
[904] Impourvue, imprévue. Voyez tome I, p. 183, note 613.
[905] L'orthographe des deux rimes, dans l'édition originale, est parestre et estre; plus haut, aux vers 49 et 50, on lit cognestre et naistre.
[906] Il y a cachés, au masculin, dans le texte de 1638.
[907] Mécontée, mécomptée. Voyez tome I, p. 150, note 497.
[908] Voyez ci-dessus la note 273 de la p. 87.
[909] Il y a dans le texte: en assassin, qui n'a point de sens. La leçon que nous avons préférée est justifiée par cette explication que donne, en 1690, le Dictionnaire de Furetière: «En galanteries on appelle assassins certaines mouches taillées en long que les femmes coquettes mettent sur leur visage pour paroître plus belles.»
[910] Il y a par erreur ses, pour ces, dans le texte de 1638.
[911] Voyez ci-dessus, p. 315, la note du vers 118.
[912] Jalous est ainsi imprimé pour la rime dans l'édition originale. Voyez plus bas, (p. 325) vers 379, et ci-dessus, p. 313, la note du vers 72.
[913] Tel est le texte de l'édition originale. L'omission de pas est-elle une faute typographique?
[914] Il faut se rappeler que ce nom est celui qu'Aglante avait pris. Voyez l'Argument, p. 310.
[915] On lit son dans le texte, mais le sens n'est pas douteux.
[916] Nom supposé de Cléonice. Voyez l'Argument, p. 310.
[917] Voyez sur les traditions relatives à ce personnage: Histoire de Médée, par l'abbé Banier, Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, tome XIV, p. 41.
[918] Cet examen a d'ailleurs été fait avec autant d'érudition que de goût par M. Patin dans ses Études sur les tragiques grecs, Euripide, tome I, p. 149 et suivantes. On peut encore consulter utilement un Parallèle des beautés de Corneille avec celles de plusieurs scènes de la Médée de Sénèque, par M. Guilbert, lu à la Société libre d'émulation de Rouen dans la séance du 16 juin 1804.
[919] Mairet.
[920] Pièce inconnue et qui n'a sans doute pas été représentée.
[921] Benserade.
[922] Le titre complet de l'ouvrage est: le Parnasse ou la critique des poëtes, par de la Pinelière, angevin, dédié à Monseigneur le marquis du Bellay. A Paris, chez Toussaint Quinet.... M.DC.XXXV. In-8. Avec privilége du Roi.—Ce privilége ne se trouve point, non plus que l'achevé d'imprimer, dans l'exemplaire qui est à la bibliothèque de l'Arsenal, le seul que nous ayons pu voir.
[923] On ignore complétement qui ces initiales désignent. Dans l'impression de 1657, l'ordre est un peu différent: «A Monsieur P. T. G. N.» Cette épître dédicatoire n'est que dans les éditions antérieures à 1660.
[924] Var. (édit. de 1660-1668): sur son théâtre.
[925] Var. (édit. de 1660 et de 1663): ses enchantements.
[926] Var. (édit. de 1660 et de 1663): ce n'est pas elle.
[927] Voici de quelle nature est le service dont il s'agit. Égée vient de consulter l'oracle d'Apollon pour savoir si sa femme, longtemps stérile, lui donnera enfin des enfants. «Tu ne sais pas, lui dit Médée, quelle heureuse rencontre tu as faite en moi: je ferai cesser ta privation d'enfants, et grâce à moi, tu deviendras père d'une nombreuse postérité; je connais des secrets qui ont cette vertu.» (Euripide, Médée, vers 712-714.)
[928] Var. (édit. de 1660): auroit demeuré.
[929] Dans le Discours de l'utilité et des parties du poëme dramatique, tome I, p. 46.
[930] Var. (édit. de 1660 et de 1663): et c'est assez.
[931] Var. (édit. de 1660 et de 1663): qui tous ont.
[932] Var. Se peut-il faire, ami, qu'ici je vous revoie. (1639)
[933]
Var. Préparez-vous à voir dans peu mon hyménée.
POLL. Quoi! Médée est donc morte à ce compte? JAS. Elle vit. (1639)
[934] Var. Mais un objet nouveau la chasse de mon lit. (1639-57)
[935] Hypsipyle, reine de Lemnos, fille de Thoas. Jason avait eu d'elle deux fils.
[936]
Var. Que former dans son cœur un regret inutile,
Jeter des cris en l'air, me nommer inconstant?
Si bon semble à Médée, elle en peut faire autant.
[Je la quitte à regret, mais je n'ai point d'excuse.] (1639)
[937]
Var. Me nomma mille fois homme sans conscience:
Il fallut après tout qu'elle prît patience. (1644-57)
[938]
Var. C'est donc là cet objet qui vous tient enchaîné? (1639)
Var. Créuse est donc l'objet qui nous vient d'enflammer? (1644, 52 et 54)
[939]
Var. Sans l'entendre nommer je l'avois deviné. (1639)
Var. Je l'avois deviné sans l'entendre nommer. (1644-64)
[940]
Var. Et je crois qu'il tiendroit pour un indigne emploi
De blesser d'autres cœurs que de filles de roi. (1639)
[941] Var. Font bien voir qu'en tous lieux, sans lancer d'autres dards. (1639)
[942]
Var. Et sous quelque climat que le sort me jetât,
Je serois amoureux par maxime d'État. (1639)
[943] Var. Alors, sans mon amour, qu'étoit votre vaillance? (1639-57)
[944]
Var. Et que pouvois-je mieux que lui faire la cour,
Et relever mon sort sur les ailes d'Amour? (1639)
[945] Var. Son trépas seul me force à cet éloignement. (1639-57)
[946] Var. Du vieux tyran Pélie elle gagne les filles. (1639-57)
[947] Var. Médée, après ce coup d'une si belle amorce (1652-57)
[948]
Quid referum Peliæ natus, pietate nocentes?
(Ovide, Héroides, XII, vers 129.)
—Voyez la note 951.
[949]
Var. Et leur amour crédule, à grands coups de couteau,
Prodigue ce vieux sang, qui fait place au nouveau. (1639-57)
[950]
Var. Et refusant ses yeux à conduire sa main,
N'ose voir les effets de son pieux dessein. (1639-57)
[951]
His, ut quæque pia est, hortatibus impia prima est,
Et ne sit scelerata, facit scelus: haud tamen ictus
Ulla suos spectare potest, oculosque reflectunt,
Cæcaque dant sævis aversæ vulnera dextris.
(Ovide, Métamorphoses, livre VII, vers 339-342.
—Voyez aussi la Médée d'Euripide, vers 484, 485; et celle de Sénèque, vers 475, 476.
[952] Var. L'épouvante les prend, et Médée s'enfuit. (1639-57)
[953] Var. L'un et l'autre pourtant de honte dissimule. (1639-57)
[954] Var. La paix s'en alloit faire aux dépens de ma tête. (1639-57)
[955] Var. Ce mépris insolent des offres d'un grand roi. (1639-68)
[956] Var. Livroit aux mains d'Acaste et ma Médée et moi. (1639-57)
[957] Var. C'est toujours vers Médée un peu d'ingratitude. (1639-57)
[958] On lit dans l'édition de 1639: JASON, seul, et il n'y a point de distinction de scène.
[959] Var. Jamais un trouble égal ne confondit mon âme. (1639-60)
[960] Conte, compte. Voyez tome I, p. 150, note 497.
[961]
Var. J'en fais un ennemi, si je garde ma foi:
J'ai regret à Médée, et j'adore Créuse. (1639-57)
[962] L'édition de 1682 porte par erreur:
Je vois mon crime en l'une, et l'autre mon excuse.
[963] Var. Mais la voici qui vient: l'éclat d'un tel visage. (1639-57)
[964]
Var. Que vos dévotions d'une longue souffrance
Gênent un pauvre amant qui meurt en votre absence! (1639)
[965]
Var. Je n'avois pourtant rien à demander aux Dieux. (1639-57)
Var. A nos Dieux toutefois je n'ai rien demandé:
En me donnant Jason, ils m'ont tout accordé. (1660-64)
[966] Var. Employez-vous pour eux, faites envers un père. (1639-60)
[967]
Var. J'avois déjà pitié de leur tendre innocence. (1639-68)
—Toutes les éditions, hormis celle de 1682, donnent, comme on le voit, pitié,
au lieu de parlé; mais cette dernière leçon a été conservée par Thomas Corneille
dans l'impression de 1692.
[968] Racine, dit Voltaire, a imité ce vers dans Phèdre (acte III, scène II):
Déesse, venge-toi; nos causes sont pareilles.
La conformité des deux passages est-elle vraiment assez grande pour que l'on puisse parler d'imitation?
[969] Var. Et vous, troupe savante en mille barbaries. (1639-57)
[970] Var. Noires sœurs, si jamais notre commerce étroit. (1639-57)
[971] Il y a serments, pour serpents, dans l'édition de 1682; Thomas Corneille a corrigé en 1692 cette faute d'impression, qui n'existait point dans les éditions précédentes. Voyez tome I, Avertissement, p. VI.
[972] Var. Et m'apportez du fond des antres de Mégère. (1639-57)
[973] Var. Banni de tous côtés, sans biens et sans appui. (1639-60)
[974]
Dii conjugales....
. . . . . . . . . . quosque juravit mihi
Deos Jason, quosque Medeæ magis
Fas est precari, noctis æternæ chaos,
Aversa superis regna, manesque impios
. . . . . . . . voce non fausta precor:
Nunc, nunc adeste, sceleris ultrices Deæ,
Crinem solutis squalidæ serpentibus,
Atram cruentis manibus amplexæ facem,
Adeste: thalamis horridæ quondam meis
Quales stetistis. Conjugi letum novæ,
Letumque socero et regiæ stirpi date;
Mihi pejus aliquid, quod precer sponso malum:
Vivat; per urbes erret ignotas egens,
Exsul, pavens, invisus, incerti laris:
Me conjugem optet....
(Sénèque, Médée, vers 1-22.)
[975] Var. Lui font-ils présumer que ma puissance usée. (1639)
[976]
Hæc virgo feci: gravior exsurgat dolor;
Majora jam me scelera post partus decent.
Accingere ira, teque in exitium para
Furore toto: paria narrentur tua
Repudia thalamis. Quo virum linquis modo?
Hoc quo secuta es: rumpe jam segnes moras;
Quæ scelere parta est, scelere linquenda est domus.
(Sénèque, Médée, vers 49-55.)
—Voyez aussi vers 904 et suivants:
. . . . Prolusit dolor
Per ista noster, etc.
[977]
. . . . . . . Spectat hoc nostri sator
Sol generis! et spectatur, et curru insidens
Per solita puri spatia decurrit poli?
Non redit in ortus, et remetitur diem?
Da, da per auras curribus patriis vehi:
Committe habenas, genitor, et flagrantibus
Ignifera loris tribue moderari juga.
Gemino Corinthos littori opponens moras,
Cremata flammis maria committet duo.
(Sénèque, Médée, vers 28-36.)
[978]
Var. Corinthe consommée affranchira le reste. (1639)
Var. Corinthe consumée affranchira le reste. (1644-57)
[979]
Var. Mon erreur volontaire ajustée à mes vœux
Arrêtera sur elle un déluge de feux. (1639-57)
[980]
Var. Il faut l'ensevelir dessous sa propre cendre,
Et brûler son pays, si bien qu'à l'avenir
L'isthme n'empêche plus les deux mers de s'unir. (1639-57)
[981] Var. Et de n'empêcher plus les deux mers de s'unir. (1660)
[982] L'édition de 1682 porte, par une erreur évidente: «d'une haine continue.»
[983] Var. Pour mieux prendre à son point le temps de sa vengeance[983-a]. (1648-63)
[983-a] Pour est corrigé en peut dans l'errata de l'édition de 1663.
[984] Appas, appât. Voyez tome I, p. 148, note 485.
[985] On lit en des moindres malheurs dans l'édition de 1682, mais c'est probablement une faute d'impression.
[986] Var. Et n'a point où cacher de si grandes douleurs. (1639-64)
[987] Var. Et m'offrir pour servante à son nouvel amour? (1639-57)
[988] Var. Et songez qu'à grand'peine un esprit plus remis. (1639-57)
[989]
NUTRIX. Sile, obsecro, questusque secreto abditos
Manda dolori. Gravia quisquis vulnera
Patiente et æquo mutus animo pertulit,
Referre potuit; ira quæ tegitur nocet;
Professa perdunt odia vindictæ locum.
MEDEA. Levis est dolor qui capere consilium potest
Et clepere sese: magna non latitant mala.
Libet ire contra. NUTRIX. Siste furialem impetum
Alumna: vix te tacita defendit quies.
MEDEA. Fortuna fortes metuit, ignavos premit.
NUTRIX. Tunc est probanda si locum virtus habet.
MEDEA. Nunquam potest non esse virtuti locus.
(Sénèque, Médée, vers 150-161.)
[990]
NUTRIX. Abiere Colchi; conjugis nulla est fides,
Nihilque superest opibus e tantis tibi.
MEDEA. Medea superest: hic mare et terras vides,
Ferrumque, et ignes, et Deos, et fulmina.
(Ibidem, vers 164-167.)
[991] Var. Et le sceptre des rois, et le foudre des Dieux. (1639-68)
[992] Var. N'eût point de nos amours étouffé le flambeau. (1639-57)
[993]
NUTRIX. Rex est timendus. MEDEA. Rex meus fuerat pater.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . NUTRIX. Profuge. MEDEA. Pœnituit fugæ.
Medea fugiam? . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . Fugiam; at ulciscar prius.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Fortuna opes auferre, non animum potest.
(Sénèque, Médée, vers 168-176.)
[994] Le mot seule manque dans l'édition de 1639.
[995] Var. Madame.... Elle s'enfuit au lieu de m'écouter. (1639-57)
[996] Var. Elle court à sa perte, et sa brutale envie. (1639-57)
[997]
Var. Mon courroux lui fait grâce, et tout léger qu'il est,
Notre première ardeur soutient son intérêt. (1639-57)
[998] Var. Il ne fait qu'obéir aux volontés d'un roi. (1639-64)
[999] Il y a qu'il l'arrache dans l'édition de 1682, mais c'est certainement une faute d'impression. Il y en a une autre au vers 371: la perte, pour leur perte.
[1000]
. . . . Si potest, vivat meus,
Ut fuit, Jason; sin minus, vivat tamen,
Memorque nostri muneri parcat meo.
Culpa est Creontis tota. . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . Petatur solus hic; pœnas luat
Quas debet.
(Sénèque, Médée, vers 140-147.)
[1001] Les éditions de 1664, 68 et 82 portent contentez-vous, pour contenez-vous. Nous avons adopté néanmoins le texte des éditions antérieures, qui offre seul un sens raisonnable.
[1002]
CREON. Medea. . . . . . . . . . . . . .
Nondum meis exportat e regnis pedem?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . Fert gradum contra ferox,
Minaxque nostros propius affatus petit.
Arcete, famuli, tactu et accessu procul.
(Sénèque, Médée, vers 179-188.)
[1003]
Egredere, purga regna . . . . . . .
. . . . . . . . . . libera cives metu.
(Sénèque, Médée, vers 269, 270.)
[1004] Var. Vous porte à me chasser avecque tant d'ardeur. (1639-57)
[1005]
. . . . . . . . . . Vade veloci via,
Monstrumque sævum, horribile jamdudum, avehe.
MEDEA. Quod crimen, aut quæ culpa mulctatur fuga[1005-a]?
CREON. Quæ causa pellat, innocens mulier rogat.
(Sénèque, Médée, vers 190-193.)
[1005-a] Voyez la Médée d'Euripide, vers 284.
[1006] Var. Repasse tes forfaits avecque tes erreurs. (1639-57)
[1007] Var. Dont tes méchancetés te promettent l'entrée. (1639 et 57)
[1008] L'édition de 1639 donne nous, pour vous; c'est évidemment une faute.
[1009] Var. Bien qu'il eût mille fois mérité son supplice. (1639-57)
[1010]
MEDEA. Qui statuit aliquid parte inaudita altera,
Æquum licet statuerit, haud æquus fuit.
CREON. Auditus a te Pelia supplicium tulit?
(Sénèque, Médée, vers 199-201.)
[1011] Voyez la Médée d'Euripide, vers 474-480.
[1012] Var. Contre le laboureur qui les avoit semés. (1639-57)
[1013] Var. Vomissant mille traits de sa gueule enflammée. (1639-57)
[1014] Var. Si lors à mes devoirs mon desir limité. (1639)
[1015] Var. Eût conservé ma honte et ma fidélité. (1639-57)
[1016]
Decus illud ingens, Græciæ florem inclitum,
Præsidia achivæ gentis, et prolem Deum
Servasse memet: munus est Orpheus meum,
Qui suxa cantu mulcet et silvas trahit;
Geminumque munus Castor et Pollux meum est;
Satique Borea . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . Nam ducum taceo ducem,
Pro quo nihil debetur; hunc nulli imputo:
Vobis revexi ceteros, unum mihi.
(Sénèque, Médée, vers 226-235.)
[1017]
. . . . . . . . Si placet, damna ream;
Sed redde crimen.
(Sénèque, Médée, vers 245, 246.)
[1018] Var. De me faire coupable et jouir de mon crime? (1639-60)
[1019]
CREON. I, querere Colchis. MEDEA. Redeo: qui advexit ferat.
(Sénèque, Médée, vers 197.)
[1020]
. . . . . . . Cur sontes duos
Distinguis?
(Ibidem, vers 275, 276.)
[1021]
Potest Jason, si tuam causam amoves,
Suam tueri: nullus innocuum cruor
Contaminavit; abfuit ferro manus,
Proculque vestro purus a cœtu stetit.
(Ibidem, vers 262-265.)
[1022] Var. La séparant de toi, sa défense est facile. (1657)
[1023] Var. Jamais il n'a prêté sa lame à tes desseins. (1639)
[1024]
Var. Rends-lui son innocence en t'éloignant d'ici;
Emporte avecque toi son crime et mon souci. (1639-57)
[1025]
. . . . . . . . . Letales simul
Tecum aufer herbas.
(Sénèque, Médée, vers 269, 270.)
[1026]
Var. Tout ce qui me fait craindre et rend Jason coupable. (1639-57)
Var. Et tout ce que jamais a fait Jason coupable. (1664)
[1027] Var. C'est à son intérêt que ma savante audace. (1639-57)
[1028]
. . . . . . . Illi Pelia, non nobis jacet.
Fugam rapinasque adjice, desertum patrem
Lacerumque fratrem. . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Toties nocens sum facta, sed nunquam mihi.
(Sénèque, Médée, vers 276-280.)
[1029] L'édition de 1682 donne, par erreur, le, pour les: «Mais vous le saviez tous.
[1030]
Talem sciebas esse, quum genua attigi,
Fidemque supplex præsidis dextra petii.
(Sénèque, Médée, vers 247, 248.)
[1031]
Var. Ma main saignoit encor du meurtre de Pélie,
Quand dessous votre foi vous m'avez recueillie,
Et votre cœur, sensible à la compassion. (1639-57)
[1032] Voyez plus loin, acte III, scène III, p. 383, note 1091.
[1033]
MEDEA. Supplex recedens illud extremum precor,
Ne culpa natos matris insontes trahat.
CREON. Vade, hos paterno, ut genitor, excipiam sinu.
(Sénèque, Médée, vers 282-284.)
[1034] Var. Si Créuse et Jason ainsi l'ont ordonné. (1639-57)
[1035]
Unus parando dabitur exsilio dies.
(Sénèque, Médée, vers 295.)
—Voyez aussi la Médée d'Euripide, vers 359.
[1036] Voyez plus loin la note du vers 834. (n. 1088)
[1037] Var. Sa contestation se rendroit éternelle. (1639-57)
[1038] Ce jeu de scène manque dans l'édition de 1639.
[1039] Les éditions de 1639-48 portent submission.
[1040]
Var. Te voilà sans rivale, et mon pays sans guerre,
Ma fille : c'est demain qu'elle sort de ma terre. (1639-60)
[1041] Var. Je ne crois pas, Monsieur, que ce vieux roi d'Athènes. (1639-60)
[1042] Var. Que ses premiers bouillons s'apaisent aisément. (1639-57)
[1043] Dans l'édition de 1682, on a imprimé par erreur: «dont l'âge un peu sortable.»—Au vers 532, il y a une autre faute: «Nous savons,» pour «Nous saurons.»
[1044]
Var. Et si dans sa colère il demeuroit entier,
Ma princesse, en tout cas, nous sommes du métier. (1639)
[1045] Var. Ne sont que trop bastants à ranger sa folie. (1639)
[1046]
Var. Mais on ne traite point les rois avec mépris;
On leur doit du respect, quoi qu'ils aient entrepris:
Remets, si tu le veux, sur moi toute l'affaire;
Quelques raisons d'État le pourront satisfaire,
Et pour m'y préparer plus de facilité,
Surtout ne le reçois qu'avec civilité. (1639-57)
[1047] Var. Qu'on la prenne en ses mains afin de vous l'offrir. (1639)
[1048] Les éditions de 1639-52 et de 1657 portent ses, pour ces.
[1049]
Var. Pour elle, vous savez que je fuis ses approches:
Je ne m'expose point à ses vaines reproches. (1639-57)
[1050] Var. Or jugez à quel point iroient mes déplaisirs. (1639-57)
[1051] Var. Que malgré notre amour je vous quitte un moment. (1639)
[1052] On lit augmentera, pour augmenteroit, dans l'édition de 1682.
[1053] Ce personnage est emprunté à Euripide, mais c'est Corneille qui a eu la fâcheuse idée d'en faire le futur de Créuse et au besoin de Médée. Voyez plus haut l'Examen, p. 335 et 336.
[1054] Var. Par ce honteux hymen, de l'arrêt de ma mort. (1639-57)
[1055] L'édition de 1682 porte ajuster, pour ajouter.
[1056] Voyez plus haut la Notice sur la Comédie des Tuileries, p. 308 et 309.
[1057] Var. Que bien que vous m'aimez, je me donne à Jason. (1663-68)
[1058] Var. Quand on connoît sa faute, on pèche doublement. (1639-57)
[1059]
Var. Puis donc que vous trouvez ma faute inexcusable. (1639, 44 et 52-57)
Var. Puisque vous trouvez donc ma faute inexcusable. (1648)
[1060] Var. Je ne veux plus, Monsieur, me confesser coupable. (1639-60)
[1061] Var. Et sans le posséder suis-je pas déjà reine? (1639-57)
[1062]
Var. [Que le bien de l'État, mon pays et mon père.]
ÆGÉE. Puisque mon mauvais sort à ce point me réduit,
Qu'au lieu de me servir, ma couronne me nuit,
Pour divertir l'effet de ce funeste oracle,
Je dépose à vos pieds ce précieux obstacle:
Madame, à mes sujets donnez un autre roi,
De tout ce que je suis ne retenez que moi.
Allez, sceptre, grandeurs, majesté, diadème:
Votre odieux éclat déplaît à ce que j'aime;
Je hais ce nom de roi qui s'oppose à mes vœux,
Et le titre d'esclave est le seul que je veux.
CRÉUSE. Sans plus vous emporter à cette complaisance,
Perdez mon souvenir avecque ma présence,
Et puisque mes raisons ont si peu de pouvoir,
Que votre émotion se redouble à me voir,
[Afin de redonner le repos à votre âme.] (1639-57)
[1063] L'édition de 1682 porte, par erreur: «tout amour,» pour «ton amour.»
[1064]
Var. [Et le jour de sa fuite est celui de ta mort.]
Celle qui de son fils saoula le roi de Thrace
Eut bien moins que Médée et de rage et d'audace.
Seule égale à soi-même en sa vaste fureur,
Ses projets les plus doux me font trembler d'horreur.
[Sa vengeance à la main, elle n'a qu'à résoudre.] (1639-57)
[1065]
Var. Ma peur me fait fidèle et tâche d'avancer
Les desseins que je veux et n'ose traverser. (1639-57)
[1066] Var. Nérine, eh bien! que fait notre pauvre exilée? (1639-60)
[1067]
Var. Tes sages entretiens l'ont-ils point consolée?
Ne peut-elle céder à la nécessité?
NÉR. Elle a bien refroidi son animosité. (1639-57)
[1068] Les éditions de 1663-82, au lieu de vous, portent nous, qui n'offre point ici un sens satisfaisant. Thomas Corneille a rétabli le vous en 1692.
[1069] En est omis dans l'édition de 1682.
[1070] Var. Pouvoit laisser agir sa libéralité. (1639-64)
[1071] Var. Qu'elle voulût partir avec ses bonnes grâces. (1639-64)
[1072] On lit cet offre, pour cette offre, dans les éditions de 1663-82; mais la fin du vers: «et par elle j'espère,» montre que c'est une faute.
[1073] On a imprimé trop, pour tôt, dans l'édition de 1682.
[1074]
Var. [Je te dirai, Nérine, un moyen fort aisé;]
Mais puis-je m'assurer dessus ta confidence?
Oui, de trop longue main je connois ta prudence.
On a banni Médée, et Créon tout d'un temps
Joignoit à son exil celui de ses enfants:
[La pitié de Créuse a tant fait vers son père.] (1639-57)
[1075] Var. Qu'ils n'auront point de part aux malheurs de leur mère. (1639)
[1076]
Var. Elle peut aisément d'une chose inutile
Semer pour sa retraite une terre fertile. (1639-57)
[1077] Var. Puisqu'à mon seul aspect je la vois qui s'irrite[1077-a]. (1639-57)
[1077-a]
Atque ecce, viso memet, exsiluit, furit.
(Sénèque, Médée, vers 445.)
[1078]
Fugimus, Iason, fugimus: hoc non est novum,
Mutare sedes; causa fugiendi nova est.
Pro te solebam fugere. Discedo, exeo.
Penatibus profugere quam cogis tuis,
Ad quos remittis? Phasin et Colchos petam,
Patriumque regnum, quæque fraternus cruor
Perfudit arva? . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Parvamne Iolcon, Thessala an Tempe petam?
Quascumque aperui tibi vias, clusi mihi.
(Sénèque, Médée, vers 447-458.)
—Voyez aussi la Médée d'Euripide, vers 390-392 et vers 361-365.
[1079]
. . . . . . . . . Ingratum caput!
Revolvat animus igneos tauri halitus,
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Hostisque subiti tela, quum jussu meo
Terrigena miles mutua cæde occidit,
. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Somnoque jussum lumina ignoto dare
Insomne monstrum.
(Ibidem, vers 465-473.)
[1080] Var. Qu'ai-je épargné depuis qui fût à mon pouvoir? (1652-57)
[1081]
. . . . . . . . . . . . Comes
Divisus ense, funus ingestum patri,
Sparsumque ponto corpus....
(Sénèque, Médée, vers 131-133.)
[1082] Var. A cet objet piteux épandu sur les eaux. (1639-57)
[1083] Var. Bourrelle de mon sang, honte de ma famille. (1639-57)
[1084] Var. Sous un même tombeau se vit ensevelie. (1639-57)
[1085]
. . . . . . . Non timor vincit virum,
Sed trepida pietas; quippe sequeretur necem
Proles parentum. . . . . . . . . . . . . .
Nati patrem vicere.
(Sénèque, Médée, vers 437-441.)
[1086] Var. Où le soin que j'ai d'eux me range à toute force. (1639)
[1087]
Perimere quum te vellet infestus Creo,
Lacrimis meis evictus, exsilium dedit.
(Sénèque, Médée, vers 490, 491.)
[1088]
Pœnam putabam; munus, ut video, est fuga.
(Ibidem, vers 492.)
[1089] Var. Si tu la hais si fort, pourquoi la gardes-tu? (1639-57)
[1090] Var. Les neveux de Sisyphe avec ceux du Soleil. (1639-60)
[1091]
JASON. Dum licet abire, profuge, teque hinc eripe:
Gravis ira regum est semper. MEDEA. Hoc suades mihi,
Præstas Creusæ: pellicem invisam amoves.
JASON. Medea amores obicit? MEDEA. Et cædem, et dolos.
JASON. Objicere crimen quod potes tandem mihi?
MEDEA. Quodcumque feci. JASON. Restat hoc unum insuper,
Tuis ut etiam sceleribus fiam nocens.
MEDEA. Tua illa, tua sunt illa: cui prodest scelus
Is fecit. Omnes conjugem infamem arguant;
Solus tuere, solus insontem voca:
Tibi innocens sit, quisquis est pro te nocens[1091-a].
JASON. Ingrata vita est cujus acceptæ pudet.
MEDEA. Retinenda non est cujus acceptæ pudet.
JASON. Quin potius ira concitum pectus doma:
Placare natis. MEDEA. Abdico, ejuro, abnuo.
Meis Creusa liberis fratres dabit?
JASON. Regina natis exsulum, afflictis potens.
MEDEA. Non veniat unquam tam malus miseris dies
Qui prole fœda misceat prolem inclitam:
Phœbi nepotes Sisyphi nepotibus.
JASON. Quid, misera, meque teque in exitium trahis?
Abscede, quæso.
(Sénèque, Médée, vers 493-514.)
—Voyez aussi la Médée d'Euripide, vers 408-410 et 564, 565.
[1091-a] Médée dit de même à Jason dans Ovide:
Ut culpent alii, tibi me laudare necesse est,
Pro quo sum toties esse coacta nocens.
(Héroides, XII, vers 131, 132.)
[1092]
. . . . . JASON. Cedo defessus malis;
Et ipsa casus sæpe jam expertos time.
MEDEA. Fortuna semper omnis infra me stetit.
(Ibidem, vers 518-520.)
[1093]
Var. [Tu masques tes desirs d'un faux titre de crainte:]
Un sceptre pour ton change a seul de vrais appas.
JAS. Vois l'état où je suis: j'ai deux rois sur les bras,
Acaste à la campagne, et Créon dans la ville:
Que leur puis-je opposer qu'un courage inutile?
MÉD. Fuis-les tous deux pour moi; suis Médée à ton tour;
Sauve ton innocence avecque ton amour;
Fais-les, je n'arme pas ta dextre sanguinaire
Ni contre ton parent, ni contre ton beau-père.
JAS. [Qui leur résistera, s'ils viennent à s'unir?] (1639-57)
[1094]
JASON. Alta extimesco sceptra. MEDEA. Ne cupias vide.
(Sénèque, Médée, vers 529)
[1095] Les éditions de 1639, de 1644 et de 1652-64 ponctuent ainsi ce vers et le suivant:
Qui me résistera si je te veux punir?
Déloyal, auprès d'eux crains-tu si peu Médée?
[1096]
JASON. Acastus instat; propior est hostis Creo.
MEDEA. Utrumque profuge. . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . Innocens mecum fuge.
JASON. Et quis resistet, gemina si bella ingruant,
Creo atque Acastus arma si jungant sua?
MEDEA. His adice Colchos, adjice Æten ducem,
Scythas Pelasgis junge: demersos dabo.
(Sénèque, Médée, vers 521-528.)
[1097]
Var. [La flamme m'obéit, et je commande aux eaux:]
Et je ne puis chasser le feu qui me consomme,
Ni toucher tant soit peu les volontés d'un homme! (1639)
[1098] Je t'aime encor, Jason, malgré ta lâcheté,
n'est point imité de Sénèque; et Racine en cet endroit s'est rencontré avec Corneille, quand il fait dire à Roxane:
Écoutez, Bajazet, je sens que je vous aime, etc.
(Bajazet, acte II, scène I.)
La situation et la passion amènent souvent des sentiments et des expressions qui se ressemblent sans qu'elles soient imitées. (Voltaire.)
[1099]
. . . . . . . Liberos tantum fugæ
Habere comites liceat.
(Sénèque, Médée, vers 541, 542.)
—Dans Euripide, au contraire (vers 929, 930), Médée demande pour ses enfants la faveur de rester à Corinthe.
[1100]
Parere precibus cupere me fateor tuis:
Pietas vetat; namque istud ut possim pati,
Non ipse memet cogat et rex et socer.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . Spiritu citius queam
Carere, membris, luce.
(Ibidem, vers 544-549.)
[1101] Var. Seule eût de notre hymen rompu les chastes nœuds. (1639)
[1102] Var. Qu'élancent des grands Dieux les plus âpres colères. (1639)
[1103]
. . . . . . . . . Sic natos amat?
Bene est: tenetur. Vulneri patuit locus.
(Sénèque, Médée, vers 549, 550.)
—Voyez aussi la Médée d'Euripide, vers 813.
[1104] Voyez la Médée d'Euripide, vers 1036, 1037.
[1105] Var. Si je vous ai rien dit contre la vérité! (1639-60)
[1106] Les mots: dans sa grotte magique, ne se trouvent pas dans l'édition de 1639.
[1107] Ce jeu de scène manque aussi dans l'édition de 1639.
[1108] L'édition de 1682 a seule ici clameurs, au lieu de charmes. C'est sans doute encore une erreur typographique.
[1109] Var. Sur ce présent fatal ont déchargé leurs pestes. (1639-57)
[1110] Par une erreur générale et difficile à expliquer, toutes les éditions, excepté celles de 1639-48 et de 1657, portent: «Vois mille autre venins.»
[1111]
Vectoris istic perfidi sanguis inest
Quem Nessus exspirans dedit.
(Sénèque, Médée, vers 775, 776.)
[1112] Aujourd'hui, la première syllabe de ce mot est aspirée.
[1113]
Reliquit istas invio plumas specu
Harpyia, dum Zeten fugit.
(Sénèque, Médée, vers 781, 782.)
[1114]
Piæ sororis, impiæ matris facem
Ultricis Altlææ vides.
(Ibidem, vers 779, 780.)
[1115]
Dedit et tenui sulfure tectos
Mulciter ignes; et vivacis
Fulgura flammæ de cognato
Phaethonte tuli. . . . . .
. . . . . . . . . . . . . .
Habeo flammas usto tauri
Gutture raptas.
(Ibidem, vers 824-830.)
[1116] Déceptif, trompeur.
[1117]
Var. Les traîtres apprendront à se jouer à moi.
Mais d'où provient ce bruit dans le palais du Roi? (1639-57)
[1118]
Var. Ce généreux vieillard, indigné que ses feux
Près de votre rivale aient perdu tant de vœux. (1639-57)
[1119] Var. Le suit dans ce dessein; Créuse en est saisie. (1639-57)
[1120] Var. J'en devine la fin, mon traître l'a sauvée. (1639-60)
[1121] Var. Vois-tu pas qu'en l'ouvrant je m'ouvre une retraite. (1639-60)
[1122]
Var. Et que brisant ses fers, cette obligation
Engage sa couronne à ma protection. (1639-57)
[1123] Var. C'est vous dont le courage, et la force, et l'adresse. (1639-57)
[1124]
Var. Et vous voyant faucher ces têtes criminelles,
[J'ai suivi, mais de loin, des actions si belles.]
Qui pourroit reculer en combattant sous vous,
Et qui n'auroit du cœur à seconder vos coups? (1639-57)
[1125]
MEDEA. Quæ fraus timeri tempore exiguo potest?
CREON. Nullum ad nocendum tempus angustum est malis.
Sénèque, Médée, vers 291, 292.)
—Voyez aussi la Médée d'Euripide, vers 359, 360.
[1126] Voyez tome I, p. 205, note 687.
[1127]
Var. Que font nos amoureux, Cléone? CLÉONE. La princesse,
Sire, auprès de Jason reprend son allégresse. (1639-57)
[1128] Il y a ces, au lieu de ses, dans l'édition de 1682.
[1129] Voyez la Médée de Sénèque, vers 570-572 et 843-847.
[1130] C'est une imitation de ce passage bien connu, de Virgile (Énéide, livre I, vers 49):
.... Timeo Danaos, et dona ferentes.
[1131] Var. Nous peuvent-ils laisser quelques sortes d'ombrages? (1648)
[1132] Var. Sire, renvoyez-lui ce don pernicieux. (1639-57)
[1133] Var. Il est en prison. (1663, en marge.)—Au-dessous du nom du personnage, on lit en titre, dans les éditions de 1639-57: STANCES.
[1134]
Var.Dont auparavant mon amour
Les sceptres étoient incapables. (1639-57)
[1135] Var. C'est mourir, à mon gré, beaucoup plus d'une fois. (1639-57)
[1136] Var. Pauvre prince, l'on te méprise. (1639-57)
[1137] Var. L'autre te va coûter ta vie et ton État. (1639-64)
[1138] Var. Vu qu'à bien comparer mes fers avec ma flamme. (1639-57)
[1139] Var. ÆGÉE, MÉDÉE, NÉRINE. (1639-57)
[1140] Ce jeu de scène manque dans l'édition de 1639.
[1141] Var. Ces portes ne sont pas pour tenir contre moi. (1639-57)
[1142] Var. Je dois et l'un et l'autre à qui brise mes chaînes. (1639-48)
[1143]
Var. Votre divin secours me tire de danger,
Mais je n'en veux sortir qu'afin de vous venger:
Madame, si jamais avec votre assistance
Je puis toucher les lieux de mon obéissance. (1639-57)
[1144] Var. Jusque dessus ces murs planter mes pavillons. (1639-57)
[1145] Var. Étouffe les devoirs de ma reconnoissance? (1639)
[1146] Voyez la Médée d'Euripide, vers 709.
[1147] Voyez la remarque de Corneille sur ce passage, tome I, p. 107.
[1148] Var. Nérine devant vous portera ce flambeau. (1639-57)
[1149]
Var. Et me donner bientôt l'honneur de vous revoir[1149-a]!
MÉD. Auparavant que vous je serai dans Athènes;
Cependant, pour loyer de ces légères peines[1149-b],
Ayez soin de Nérine, et songez seulement
Qu'en elle vous pouvez m'obliger puissamment[1149-c]. (1639-57)
[1149-a] Ce premier vers de la variante se trouve dans les éditions de 1639-64.
[1149]-b Cependant, pour le prix de ces légères peines. (1644-57)
[1149]-c Ce dernier vers termine l'acte dans les éditions indiquées.
[1150] Ce jeu de scène ne se trouve pas dans l'édition de 1639.
[1151] Dans l'édition de 1692, Thomas Corneille a remplacé attireront par t'attireront.
[1152]
Var. [Dépêche, ou ces longueurs attireront ma haine.]
Ma verge, qui déjà t'empêche de courir,
N'a que trop de vertu pour te faire mourir.
Garde-toi seulement d'irriter ma colère.
Et pense que ta mort dépend de me déplaire.
THEUD. Apprenez un effet le plus prodigieux. (1639-57)
[1153] Var. Cette pauvre princesse à peine l'a vêtue. (1639-60)
[1154] Il y a s'y jette, au singulier, dans l'édition de 1682.
[1155]
Var. Qui veut les dépouiller, eux-mêmes les déchire,
Et l'aide qu'on leur donne est un nouveau martyre. (1639-57)
[1156] Voyez la Médée d'Euripide, vers 1207, 1208.
[1157]
Var. A convoyer Pollux hors des murs de la ville,
Qui court à grande hâte aux noces de sa sœur. (1639-57)
[1158] Var. MÉDÉE, lui donnant, etc. (1644-60)—Ce jeu de scène ne se trouve pas dans l'édition de 1639.
[1159] Il n'y a pas ici de distinction de scène dans l'édition de 1639.
[1160]
Ex pellice utinam liberos hostis meus
Aliquos haberet!
(Sénèque, Médée, vers 920, 921.)
[1161]
. . . . . . . . . Non sunt mei.
. . . . . . Crimine et culpa carent;
Sunt innocentes: fateor; et frater fuit.
(Ibidem, vers 934-936.)
[1162]
Scelus est Iason genitor.
(Ibidem, vers 933.)
[1163] Var. De l'amour aussitôt je tombe à la colère. (1639)
[1164]
Cor pepulit horror. . . . . . . . . .
Pectusque tremuit; ira discessit loco,
Materque tota, conjuge expulsa, redit.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Quid, anime, titubas? . . . . . . . .
Variamque nunc huc ira, nunc illuc amor
Diducit? . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . Ira pietatem fugat,
Iramque pietas.
(Sénèque, Médée, vers 926-928 et 937-944.)
[1165] Dans l'édition de 1682, on a imprimé je l'en va, pour je l'en vais (vay).
[1166]
Jamjam meo rapientur avulsi e sinu.
. . . . . . . Osculis percant patris,
Periere matri.
(Sénèque, Médée, vers 949-951.)
[1167] Var. Mais ma pitié retourne, et revient me braver. (1639-57)
[1168]
. . . . . Anceps æstus incertam rapit.
(Sénèque, Médée, vers 939.)
[1169] Var. Allons à son trépas ajouter ce carnage. (1639)
[1170] Var. Loin de me secourir, vous croissez mes tourments. (1639-57)
[1171] Var. Et ma peau, qu'avec eux votre pitié m'arrache. (1639-57)
[1172]
Var. Voyez comme mon sang en coule en mille lieux:
Ne me déchirez plus, bourreaux officieux;
Fuyez, ou ma fureur une fois débordée
Dans ces pieux devoirs vous prendra pour Médée. (1639-57)
[1173] Ce jeu de scène ne se trouve pas dans l'édition de 1639.
[1174] Var. Ce feu qui me consomme et dehors et dedans. (1639)
[1175] Var. Punit-il point assez mes souhaits imprudents? (1639-57)
[1176] Var. Et je crois qu'Ixion, au choix des sentiments. (1639)
[1177] L'édition de 1682 a, par erreur: devrois, pour devois.
[1178] Var. Me porte bien des coups plus vifs et plus pressants. (1639-57)
[1179] Var. L'impiteuse Clothon en porte le flambeau. (1639-57)
[1180]
Var. Cléone, soutenez, les forces me défaillent,
Et ma vigueur succombe aux douleurs qui m'assaillent;
Le cœur me va manquer, je n'en puis plus, hélas!
Ne me refusez point ce funeste soulas,
Monsieur, et si pour moi quelque amour vous demeure. (1639-57)
[1181] L'édition de 1663 est la seule qui porte arroseront.
[1182]
Var. [De grâce, hâtez-vous de recevoir mon âme.]
CRÉON. Ah! ma fille. CRÉUSE. Ah! mon père. CLÉONE. A ces embrassements,
Qui retiendroit ses pleurs et ses gémissements?
Dans ces ardents baisers leurs âmes se confondent,
Et leurs tristes sanglots seulement se répondent.
CRÉUSE. Hé quoi! vous me quittez? [CRÉON. Oui, je ne verrai pas.] (1639)
[1183] Var. Quoi! vous me refusez? (1644-57)
[1184] Ces mots ne sont pas dans l'édition de 1639.
[1185] Var. Il ne vit plus, sa belle âme est partie. (1639)
[1186] L'édition de 1682 a seule douceurs, au pluriel.
[1187]
Var. Que vois-je ici, bons Dieux! quel spectacle d'horreur!
Quelque part que mes yeux portent ma vue errante. (1639-57)
[1188] Var. Et que ce scorpion sur ta plaie écrasé. (1639)
[1189]
Var. [Je dois être puni de vous l'avoir offerte.]
Trop heureux si sa force agissant en mes mains
Eût de notre ennemie éventé les desseins,
Et détournant sur moi ses trames déloyales,
Mon âme eût satisfait pour deux âmes royales;
Mais ce poison m'épargne, et ces feux impuissants. (1639-57)
[1190]
Var. [Réserve encor ma vie à de pires tourments!]
O honte! mes regrets permettent que je vive,
Et ne secourent pas ma main qu'elle captive;
Leur atteinte est trop foible, et dans un tel malheur
Je suis trop peu touché pour mourir de douleur.
[Pardonne, chère épouse, à mon obéissance.] (1639-57)
[1191] Il y a le corps, pour les corps, dans l'édition de 1682.—Ce jeu de scène manque dans l'édition de 1639.
[1192] Var. Étant en haut sur un balcon. (1657)—Elle est en haut sur un balcon. (1663, en marge.)—Cette indication manque dans l'édition de 1639.
[1193] Var. Laisse la place vide à ton hymen nouveau. (1639)
[1194] Voyez la Médée d'Euripide, vers 1314, 1315.
[1195]
I nunc superbe, virginum thalamos pete.
(Sénèque, Médée, vers 1007.)
—Dans Euripide (vers 621-623) c'est avant la mort de Créuse que Médée dit à Jason: «Va, le désir de voir ta nouvelle épouse te subjugue.... Va l'épouser, etc.»
[1196] Au lieu de: exploits, on lit: effets, dans l'édition de 1682, ce qui est évidemment une faute.
[1197]
. . . . Huc, huc, fortis, armigeri, cohors,
Conferte tela, vertite ex imo domum.
(Sénèque, Médée, vers 980, 981.)
[1198] Cette indication manque aussi dans l'édition de 1639.
[1199]
Sic fugere soleo: patuit in cœlum via.
(Ibidem, vers 1022.)
[1200]
Meus dies est: tempore accepto utimur.
(Ibidem, vers 1017.)
[1201]
. . . . Conjugem agnoscis tuam?
(Ibidem, vers 1021.)
[1202] On a imprimé par erreur victime, pour victoire, dans l'édition de 1682.
[1203] Var. Si je te vais revoir plus tôt que tu ne veux. (1639-57)
[1204] Ces mots ne se trouvent pas dans l'édition de 1639.
[1205] Voyez le Lexique.
[1206] Par Desmarest.
[1207] Histoire du Théâtre françois, tome V, p. 96.
[1208] Épître familière, p. 17.
[1209] Bibliothèque de l'École des chartes, 1re série, tome V, p. 317.
[1210] Le Théâtre françois, p. 174.
[1211] Josias de Soulas, écuyer, sieur de Floridor, succéda, au théâtre du Marais, à d'Orgemont, dans l'emploi d'orateur de la troupe; ensuite il remplaça Bellerose à l'hôtel de Bourgogne. Nous aurons à parler avec quelques détails de la façon dont il jouait Massinisse dans la Sophonisbe de Corneille. Il mourut vers 1672. Il eut trois enfants: un fils et deux filles. Son fils fut prêtre de la paroisse de Saint-Sauveur; sa fille aînée épousa le fils de Montfleury, et la cadette, un sieur Bigodet, qui devint fermier général après son mariage. Voyez Histoire du Théâtre françois, tome VIII, p. 217, et la note suivante.
[1212] Voici le titre exact de cet arrêt: Arrêt du conseil d'État du Roi, en faveur du sieur de Floridor, comédien du Roi, contre les commis à la recherche des usurpateurs de noblesse; qui prouve que la qualité de comédien ne déroge point. (Extrait des registres du conseil d'État du 10 septembre 1668.) On y lit que Floridor entra «dans les gardes du roi Louis XIII, père de S. M., où il porta le mousquet dans la compagnie du sieur de la Besne, et depuis servit en qualité d'enseigne dans le régiment de Rambierre; et après, la réforme de quelques compagnies de ce régiment lui fit prendre le parti de la comédie, dans laquelle il a servi depuis vingt-cinq ans, comme il fait encore à présent, au divertissement de S. M.»
[1214]
Cessez de vous en plaindre. A présent le théâtre
Est en un point si haut que chacun l'idolâtre,
Et ce que votre temps voyoit avec mépris
Est aujourd'hui l'amour de tous les bons esprits.
(Vers 1645-1648.)
[1215] Le 6 juin 1861.
[1216] Le quatrième.
[1217] Commencement du cinquième acte.
[1218] Cette épître n'est que dans les éditions antérieures à 1660.—Les initiales cachent-elles un nom réel? Aucun éditeur n'est parvenu jusqu'ici à le découvrir.—Dans l'impression de 1639 on lit partout Madamoiselle, au lieu de Mademoiselle.
[1219] Voyez la Notice, p. 430.
[1220] Var. (édit. de 1663 et de 1664): il ne seroit pas sûr.
[1221] Art poétique, vers 93 et 94.
[1222] On lit ainsi à partir de l'impression de 1668; dans les éditions antérieures: «plus de vingt et cinq années.»
[1223] L'indication de ce rôle et des deux suivants manque dans l'édition de 1639.
[1224] On lit de plus, à la suite de ce rôle, dans les éditions de 1639-1657: Rosine, princesse d'Angleterre, femme de Florilame
[1225] Le lieu de la scène n'est pas marqué dans l'édition de 1639.
[1226] Var. Ce grand mage, dont l'art commande à la nature. (1639-57)
[1227]
Var. Si bien que ceux qu'amène un curieux desir
Pour consulter Alcandre attendent son loisir. (1639-57)
[1228] Var. Que pour se divertir il sort de sa demeure. (1639-64)
[1229] Var. Je croyois le réduire à force de punir. (1639-57)
[1230] Longues erreurs, longs voyages.
[1231] Var. Pour trouver quelque fin à tant de maux soufferts. (1639)
[1232]
Var. J'ai vu les plus fameux en ces noires sciences
Dont vous dites qu'Alcandre a tant d'expériences. (1639-57)
[1233] Var. On en faisoit l'état que vous faites de lui. (1639-57)
[1234] Var. Et connoît l'avenir et les choses passées. (1639)
[1235] Var. Et je fus étonné d'entendre les discours. (1639)
[1236] Var. Des traits les plus cachés de mes jeunes amours. (1639-60)
[1237] Var. Espérez mieux: il sort, et s'avance vers vous. (1639)
[1238] L'édition de 1639 donne, par erreur sans doute, ces pas, pour ses pas. Un peu plus bas, au vers 98, il y a de même ces bras, pour ses bras.
[1239] Var. Rennes ainsi qu'à moi lui donne la naissance. (1639)
[1240]
Var. Là de son fils et moi naquit l'affection:
Nous étions pareils d'âge et de condition. (1639-57)
[1241] Var. Oracle de nos jours, qui connoît toutes choses. (1639)
[1242] Var. Je le tiendrai rendu si j'en sais des nouvelles. (1639-68)
[1243] Var. Je veux vous faire voir sa fortune éclatante. (1639-64)
[1244] Var. Les novices de l'art, avecque leurs encens. (1639-57)
[1245] L'édition originale (1639) nous offre ici une variante qui pourrait s'expliquer, mais qui est corrigée comme une faute dans l'errata:
Leurs herbes, fleurs, parfums et leurs cérémonies.
[1246] Var. Pour les faire valoir et pour vous faire peur. (1639)
[1247] Chapuzeau, dans un chapitre de son Théâtre françois qui a pour titre Grande dépense en habits (p. 170), nous donne quelques détails qui prouvent que Pridamant parle ici sans aucune exagération: «Cet article de la dépense des comédiens est plus considérable qu'on ne s'imagine. Il y a peu de pièces nouvelles qui ne leur coûtent de nouveaux ajustements, et le faux or ni le faux argent qui rougissent bientôt n'y étant pas employés, un habit à la romaine ira souvent à cinq cents écus. Ils aiment mieux user de ménage en toute autre chose pour donner plus de contentement au public, et il y a tel comédien dont l'équipage vaut plus de dix mille francs. Il est vrai que lorsqu'ils représentent une pièce qui n'est uniquement que pour les plaisirs du Roi, les gentilshommes de la chambre ont ordre de donner à chaque acteur, pour les ajustements nécessaires, une somme de cent écus ou quatre cents livres, et s'il arrive qu'un même acteur ait deux ou trois personnages à représenter, il touche de l'argent comme pour deux ou trois.»
[1248] Var. Mon fils n'est point du rang à porter ces richesses. (1639)
[1249]
Var. Et sa condition ne sauroit endurer
Qu'avecque tant de pompe il ose se parer. (1639-57)
[1250] Var. Qu'en public de la sorte il ose se parer. (1639-57)
[1251] L'édition de 1682 a seule ici: ces accidents, pour ses accidents.
[1252] Après le nom d'ALCANDRE, Thomas Corneille, dans l'édition de 1692, a ajouté ici, et plus bas à la fin de la scène: à Dorante, indication qui n'est pas inutile pour la clarté.
[1253] Var. Il vous faut sans réplique accepter ses arrêts. (1639)
[1254] Un grand nombre d'écrivains publics étaient alors établis dans le cloître de Saint-Innocent. L'auteur d'un petit écrit publié en 1615 et qui a pour titre Le Secrétaire de Saint-Innocent, fait l'apologie de cette profession, «laquelle, dit-il, ne me fait pas.... si peu d'honneur, qu'il n'y ait encore un des marguilliers et deux bourgeois de la paroisse qui me saluent les premiers quand ils me rencontrent et me disent en passant: «Dieu vous gard', Monsieur!» Qu'en pourroit attendre davantage un gentilhomme de dix mille francs de rente? Il s'en sentiroit bien fort honoré.» Quant aux profits, ils n'étaient pas bien considérables, à ce qu'il paraît; car nous voyons un charbonnier et un crocheteur aborder l'écrivain, lui payer à boire; après quoi, le charbonnier lui dit: «Vous ne serez pas malcontent de nous, qui avons encore chacun une pièce de cinq sous de reste après avoir bu.» Ce qui fait dire à l'auteur, émerveillé d'une si bonne aubaine: «Qui fut bien aise d'une si belle et si utile occasion, à laquelle chaque bissexte n'en porte pas deux semblables? ce fut moi.»—Voyez encore, dans la Ville de Paris en vers burlesques de Berthod, le long morceau où il décrit la conduite et le style des secrétaires de Saint-Innocent.
[1255] Var. Ennuyé de la plume, il le quitta soudain. (1644-68)
—Les éditions de 1652 et de 1657 donnent, par erreur: se quitta, pour le quitta.
[1256] A la foire Saint-Germain, qui se tenait sur l'emplacement actuel du marché Saint-Germain et s'étendait jusqu'à l'extrémité de la rue de Tournon et aux environs du Luxembourg. Elle s'ouvrait le 3 février; elle a eu lieu pour la dernière fois en 1789.
[1257] Var. Et dans l'Académie il joua de la main. (1639)
[1258] La fontaine de la Samaritaine, élevée sur le Pont-Neuf, tirait son nom d'un groupe de bronze doré représentant Jésus et la Samaritaine auprès du puits de Jacob. Elle a été entièrement détruite en 1812.—Nous appelons encore ponts-neufs les chansons qui courent les rues.
[1259] On pourrait être tenté de croire qu'il est question de Gautier-Garguille, comédien d'abord au Marais, et ensuite à l'Hôtel de Bourgogne; mais les noms Gautier et Guillaume s'employaient autrefois d'une manière générale, comme aujourd'hui Pierre et Paul. Voyez Godefroy, Lexique de Corneille, tome II, p. 433.
[1260] Il ne s'agit pas ici de Gros-Guillaume. Voyez la note précédente.
[1261] Var. Depuis il trafiqua des chapelets de baume. (1654 et 60)
[1262] Buscon, Lazarille, Gusman sont les héros de divers romans espagnols, du genre picaresque, dont il avait paru des traductions françaises, soit à la fin du seizième, soit au commencement du dix-septième siècle. Celui auquel Buscon donne son nom a pour auteur don François Quevedo de Villegas, et a été publié en français en 1633. Les aventures de Lazarille de Tormes ont été attribuées par les uns à Diego Hurtado de Mendoza, par d'autres à Jean de Ortega: une traduction française de la première partie a paru dès 1560; une autre, de la première et de la seconde, en 1620. La vie et les gestes de Guzman d'Alfarache, écrits en espagnol par Matthieu Aleman, furent traduits en français, en 1600, puis en 1632. Sayavèdre ou Sayavedra est un chevalier d'industrie, qui, après avoir dépouillé Guzman d'Alfarache de tout ce qu'il possédait, devient son domestique et partage quelque temps sa vie aventureuse. Voyez les livres IV et V du roman.
[1263] L'édition de 1682 donne seule: «Quoi qu'il s'offre,» au lieu de: «Quoi qui s'offre.»
[1264] Var. Quoi qui s'offre à vos yeux, n'en ayez point d'effroi. (1639-68)
[1265] Var. Soupirez-vous après quelques nouveaux lauriers? (1639-57)
[1266] Var. Et puis quand auriez-vous rassemblé votre armée? (1639-57)
[1267] Voyez la Notice, p. 423.
[1268] De l'espagnol bellaco, vellaco, maraud, coquin.
[1269] Var. Le penser m'adoucit: va, ma colère cesse. (1639)
[1270] Var. Je vous vois aussi beau que vous êtes terrible. (1639)
[1271] Var. Qui puisse constamment vous refuser son cœur. (1639)
[1272] Troubler, neutralement, pour se troubler.
[1273] Les éditions de 1644-57 ont que, au lieu de qui, ce qui fait une leçon vide de sens.
[1274] Var. Et donneroit à Mars à gouverner son foudre. (1639-68)
[1275] Voyez ci-dessus, p. 144, note 425.
[1276] Var. Le jour jusqu'à midi se passoit sans lumière. (1639)
[1277]
Var. Où se pouvoit cacher la reine des clartés?
MAT. Parbieu je la tenois encore à mes côtés.
Aucun n'osa jamais la chercher dans ma chambre,
Et le dernier de juin fut un jour de décembre;
Car enfin, supplié par le Dieu du sommeil,
Je la rendis au monde, et l'on vit le soleil. (1639-57)
[1278] Var. Et tout ce qu'elle obtint par son frivole amour. (1660-68)
[1279] Dans l'édition de 1682, on lit, mais c'est probablement une faute d'impression: «leurs pays,» pour: «les pays.»
[1280] Var. J'ai détruit les pays avecque les monarques. (1639-57)
[1281] Var. Lorsque j'ai ma beauté, je n'ai point ma valeur. (1639-68)
[1282] L'édition de 1682 porte, par erreur, vers vous, pour vers moi.
[1283] Dans l'édition de 1639, le vers commence ainsi: «Cruelle, c'est là donc, etc.;» mais l'errata y substitue: «Cruelle, est-ce là donc, etc.?»
[1284]
Var. Et la même action, à votre sentiment,
Mérite récompense, au mien un châtiment.
ADR. Donner un châtiment à des flammes si saintes. (1639-57)
[1285] Var. Ne me donna du cœur que pour vous adorer. (1639)
[1286] Var. Mon âme prit naissance avecque votre idée. (1639-57)
[1287]
Var. Et les premiers regards dont m'aient frappé vos yeux
N'ont fait qu'exécuter l'ordonnance des cieux,
Que vous saisir d'un bien qu'ils avoient fait tout vôtre. (1639-57)
[1288] Var. Le ciel m'eût fait plaisir d'en enrichir un autre[1288-a]. (1639-60)
[1288-a] Voyez tome I, p. 228, note 759.
[1289]
Var. Après tout, vous avez bonne part à sa haine,
Ou de quelque grand crime il vous donne la peine;
Car je ne pense pas qu'il soit supplice égal
D'être forcé d'aimer qui vous traite si mal.
ADR. Puisque ainsi vous jugez que ma peine est si dure,
Prenez quelque pitié des tourments que j'endure. (1639-57)
[1290] Var. Que je vois ces tourments passer pour superflus. (1639-57)
[1291] Conte, compte. Voyez tome I, p. 150, note 497.
[1292] Var. Au moins si ce grand bruit qui court de vos merveilles. (1639-57)
[1293] L'impression de 1682 porte, mais à tort: «Que nous avons.» Notre texte: «Que vous avez,» est celui de toutes les autres éditions qui ont paru du vivant de Corneille, et de celle que Thomas a publiée en 1692.
[1294] En marge, dans l'édition de 1639: Elle montre Clindor.
[1295] Var. Sans que jamais mon cœur acceptât ces maîtresses. (1639)
[1296] Var. Qu'elles n'aient pu blesser un cœur dont je dispose! (1639-57)
[1297] Ici l'édition de 1692 ajoute: montrant Clindor.
[1298] Var. Sus-tu rien de leur flamme et de la jalousie. (1639-57)
[1299] Var. Dont pour moi toutes deux avoient l'âme saisie? (1639)
[1300] Dans l'impression de 1682: «l'un et l'autre,» ce qui est une faute évidente.
[1301] Var. Trop pleine des lauriers remportés sur les rois. (1639-68)
[1302] Il n'y a point ici de distinction de scène dans l'édition de 1639.
[1303] L'édition de 1682 donne seule: «du temps,» pour: «d'un temps.»
[1304]
Var. Un clin d'œil vaut pour vous tout le discours des autres. (1639)
Var. Un coup d'œil vaut pour vous tout le discours des autres. (1644-68)
[1305]
Var. En ce piteux état, ma fortune si basse
Trouve encor quelque part en votre bonne grâce. (1639-57)
[1306] Var. C'est comme il faut choisir, et l'amour véritable. (1639-57)
[1307] Var. S'attache seulement à ce qu'il voit d'aimable. (1639-60)
[1308] Var. Sans qu'elle ait vu vos pas s'adresser en ce lieu. (1639-60)
[1309] Divertissez, détournez. Voyez tome I, p. 184, note 614.
[1310] Var. Vous n'avez point la mine à servir sans dessein. (1639-57)
[1311]
Var. Me croyez-vous bastant de nuire à votre feu?
ADR. Sans réplique, de grâce, ou vous verrez beau jeu. (1639-57)
[1312] Var. Et je suis homme à rendre un jour ce qu'on me prête. (1639-57)
[1313] Les mots jaloux et foux sont ainsi imprimés et riment aux yeux dans toutes les éditions. Dans la Comédie des Tuileries, nous avons vu au contraire jalous et courrous, par une s, rimant avec des mots en ous.
[1314] Var. Je suis trop glorieux et crois trop d'Isabelle. (1644-57)
[1315] Var. Pour craindre qu'un valet me supplante auprès d'elle. (1639-57)
[1316] Var. Le plaisir qu'elle prend à rire avecque lui. (1639-57)
[1317] Var. Oh Dieu! que me dis-tu? (1639)
[1318] Var. De notre Rodomont il s'est mis au service. (1639-60)
[1319]
Var. Où choisi pour agent de ses[1319-a] folles amours,
Isabelle a prêté l'oreille à ses discours.
Il a si bien charmé cette pauvre abusée. (1639-57)
[1319-a] L'édition de 1639 donne, par erreur, ces, pour ses.
[1320] Dans l'édition de 1692, on lit après ce vers: Il lui donne un dimant.
[1321] Ici l'orthographe de ce mot est gaignée dans toutes les éditions, excepté dans celle de 1657.
[1322] Dans l'édition de 1682, il y a le, pour la, ce qui est évidemment une faute.
[1323]
Var. Je connois votre bien beaucoup mieux que vous-même.
Orgueilleuse, il vous faut, je pense, un diadème,
Et ce jeune baron, avecque tout son bien,
Passe encore chez vous pour un homme de rien!
Que lui manque après tout? bien fait de corps et d'âme,
Noble, courageux, riche, adroit et plein de flamme,
[Il vous fait trop d'honneur.] (1639-57)
[1324] Var. Et reconnois fort mal les honneurs qu'il me fait. (1639-63)
[1325]
Var. De certains mouvements que le ciel nous inspire
Nous font aux yeux d'autrui souvent choisir le pire.
C'est lui qui d'un regard fait naître en notre cœur
L'estime ou le mépris, l'amour ou la rigueur.
[Il attache ici-bas avec des sympathies.] (1639-57)
—Voyez ci-dessus, p. 309.
[1326] Var. Les âmes que son choix a là-haut assorties. (1639-57)
[1327] Var. Impudente, est-ce ainsi que l'on se justifie? (1639-60)
[1328] Var. Ce guerrier valeureux nous tient-il dans ses fers? (1652-57)
[1329] L'édition de 1648 porte, par erreur sans doute, contester, à l'infinitif.
[1330]
Var. A l'empêcher de courre après son propre sens;
Mais c'est l'humeur du sexe: il aime à contredire,
Pour secouer, s'il peut, le joug de notre empire. (1639-57)
[1331] Var. N'auras-tu point enfin pitié de ma fortune? (1639-57)
[1332] Ce sont les noms de deux anciens royaumes de la presqu'île occidentale de l'Hindoustan.
[1333] Var. Où sont vos ennemis, que j'en fasse un carnage? (1639-60)
[1334] On lit fureur, pour faveur, dans l'édition de 1657.
[1335] C'est ainsi que le mot est imprimé dans toutes les éditions. Cette orthographe était générale au commencement du dix-septième siècle. Voyez le Lexique.
[1336] Var. Qui se connoissant mal à faire des bravades. (1639-57)
[1337] Var. Que n'ai-je eu cent rivaux à la place d'un père. (1639)
[1338] Médaille de damné, portrait, vraie image de damné.
[1339] Parnes, pièces de bois posées sur la charpente d'un comble pour recevoir les chevrons; on dit plus ordinairement pannes.—Soles signifie proprement les pièces de bois placées à plat qui portent la cage d'un moulin à vent; il se dit aussi de celles qui se couchent à terre dans les autres constructions et machines.—Traveteaux, petites poutres, petites solives.
[1340] Les éditions de 1652-64 portent peintures, au pluriel.
[1341] Le mot seul manque dans l'édition de 1639 et dans celles de 1648-57.
[1342] Var. Bien que pour l'épouser je lui donne ma foi. (1639-57)
[1343]
Var. Un rien s'assemble mal avec un autre rien;
Mais si tu ménageois ma flamme avec adresse,
Une femme est sujette, une amante est maîtresse;
Les plaisirs sont plus grands à se voir moins souvent:
La femme les achète, et l'amante les vend;
Un amour par devoir bien aisément s'altère;
Les nœuds en sont plus forts quand il est volontaire;
Il hait toute contrainte, et son plus doux appas[1343-a]
Se goûte quand on aime et qu'on peut n'aimer pas;
Seconde avec douceur celui que je te porte.
LYSE. Vous me connoissez trop pour m'aimer de la sorte,
Et vous en parlez moins de votre sentiment
Qu'à dessein de railler par divertissement.
Je prends tout en riant comme vous me le dites:
[Allez continuer cependant vos visites.]
CLIND. Un peu de tes faveurs me rendroit plus content. (1639-57)
[1343-a] Voyez tome I, p. 148, note 485.
[1344] Une double erreur typographique a défiguré ce vers et le suivant dans l'édition de 1682:
Et malgré les douceurs que l'amour déploie,
Deux malheurs ensemble ont toujours courte joie.
[1345]
Var. De ce qu'à ses desirs ma raison fait d'injure. (1660 et 63)
Var. De ce qu'à ces desirs ma raison fait d'injure. (1664 et 68)
[1346] Var. Aux lieux où vous trouvez votre heur et votre joie. (1639-57)
[1347] On lit un autre dans les éditions de 1664-82. Voyez tome I, p. 228, note 759.
[1348]
Var. Souviens-toi donc.... LYSE. De rien que m'ait pu dire....
CLIND. Un amant.... LYSE. Un causeur qui prend plaisir à rire[1348-a]. (1639-57)
[1348-a] La scène V finit là dans les éditions indiquées.
[1349]
Var. Et pour me suborner il contrefait l'amant!
Qui hait ma sainte ardeur m'aime dans l'infamie,
Me dédaigne pour femme, et me veut pour amie.
Perfide, qu'as-tu vu dedans mes actions,
Qui te dût enhardir à ces prétentions?
Qui t'a fait m'estimer digne d'être abusée,
Et juger mon honneur une conquête aisée?
J'ai tout pris en riant, mais c'étoit seulement. (1639-57)
[1350]
Var. Et ma feinte douceur te laissant espérer,
Te jette dans les rets que j'ai su préparer.
Va, traître, aime en tous lieux, et partage ton âme:
Choisis qui tu voudras pour maîtresse et pour femme;
Donne à l'une ton cœur, donne à l'autre ta foi;
Mais ne crois plus tromper Isabelle ni moi.
Ce long calme bientôt va tourner en tempête,
Et l'orage est tout prêt à fondre sur ta tête:
Surpris par un rival dans ce cher entretien,
Il vengera d'un coup son malheur et le mien.
Toutefois qu'as-tu fait qui t'en rende coupable[1350-a]? (1639-57)