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A la pagaïe : $b sur l'Escaut, le canal de Willebroeck, la Sambre et l'Oise

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SUR LA SAMBRE CANALISÉE


En route pour Landrecies

Le matin lorsque nous descendîmes, l’aubergiste nous montra deux seaux d’eau derrière la porte de la rue: «Voilà de l’eau pour vous débarbouiller,» dit-elle. Nous nous arrangeâmes donc pour nous débarbouiller, pendant que Madame Gilliard, dehors, sur les marches de l’escalier, brossait les chaussures de la famille et que Mr Hector, tout en sifflant gaiement, arrangeait pour la tournée du jour quelques marchandises dans une boîte à compartiments portative, qui formait une partie de son bagage. Pendant ce temps, l’enfant faisait partir des amorces de Waterloo, dont il avait parsemé le parquet.

Soit dit en passant, je me demande comment on appelle en France les amorces de Waterloo; peut-être des amorces d’Austerlitz? Ceci est un point de vue des plus suggestifs. Vous rappelez-vous ce Français qui, voyageant via Southampton, descendit à la gare de Waterloo et fut forcé de traverser le pont de Waterloo? M’est avis qu’il dut avoir l’envie de retourner dans son pays, sans aller plus loin.

Pont même est sur la rivière; mais tandis que par la terre ferme, il y a dix minutes de marche pour y venir de Quartes, il y a six mortels kilomètres par eau. Nous laissâmes nos sacs à l’auberge, et sans bagage, nous regagnâmes nos canoës à travers les prairies humides. Quelques-uns des enfants étaient là pour nous voir partir; mais nous n’étions plus les êtres mystérieux de la soirée précédente. Un départ est beaucoup moins romanesque qu’une arrivée inexpliquée par un soir doré. Quelque vive qu’ait été l’impression produite par la première apparition d’un fantôme, c’est avec une indifférence comparativement aussi grande que nous le voyons disparaître.

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