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Bibliographie Cornélienne: Description raisonnée de toutes les éditions des oeuvres de Pierre Corneille

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Lodewjk Meyers Tooneelpoëzy; t'Amsterdam, by Jacob Lescaille, 1658, in-4.

Traduction en vers du Menteur, par Louis Meyer, poëte assez estimé du XVIIe siècle. Elle est précédée d'une épître dédicatoire dont voici la traduction:

«A Madame, Madame Anne de Hoorn, épouse du noble et très-vénérable seigneur Messire Corneille de Hooswyck, seigneur de Hooswyck, Diemerbrock et Papekop, Bourgmestre et Conseiller de la ville d'Amsterdam.

«Madame, un étranger ose se jeter à vos pieds pour implorer votre protection, tout indigne qu'il se reconnaisse d'obtenir cette haute faveur. C'est un Menteur, né en Espagne, et qui, ayant traversé la France, a l'intention de voir aussi les Pays-Bas. A son arrivée à Paris, il a été accueilli si favorablement que, non-seulement il n'a pas regretté d'avoir quitté sa patrie et d'avoir appris une langue autre que la sienne propre, mais que l'audace lui est venue de s'embarquer pour la Hollande, où, tout en parlant français, il a su charmer tous les gens de goût par son esprit; ce succès lui a donné le courage de plier sa langue à parler aussi notre idiome. Il y a près de six ans qu'il l'a appris par mes soins, et l'expérience lui ayant démontré que lors de sa venue en France il avait bien fait d'échanger ses mœurs et son nom espagnols contre ceux de la France, il a suivi le conseil que je lui ai donné d'élire domicile à la Haye, de prendre un nom hollandais et de conformer sa façon de parler et d'agir à celle qui est en vogue chez nous, afin d'être par là mieux reçu de nos concitoyens. Et maintenant, sur le point de quitter le foyer de son précepteur, il n'ose se hasarder en plein air, s'il ne lui est permis de s'abriter sous les ailes de Votre Seigneurie, laquelle, connaissant à fond la langue française, saura saisir le sens de ses paroles, lorsque, par ci, par là, il lui échappera quelque solécisme. Le jugement sagace de Votre Seigneurie, qui mesure aux bonnes choses les éloges qui leur sont dus et qui ne se laisse point séduire par les mauvaises, toutes fardées qu'elles soient, saura discerner les endroits où il s'écarte de l'esprit et de la gentillesse française et ceux où il a su en approcher. Et quoiqu'il tire son plus grand lustre d'un vice haï de tout le monde et qui le rend indigne de toute faveur, il s'est pourtant mis dans la tête qu'il suffisait de s'orner de l'éclat de votre nom pour obtenir l'estime des Hollandais. Quant à moi, tout en reconnaissant la témérité d'une conduite aussi arrogante, je ne regrette pas de la lui avoir inspirée. Si votre bienveillance pour les Muses et pour ceux qui les cultivent daigne consentir à lui offrir l'asile qu'il réclame, il ne saurait s'y réfugier qu'en présentant en même temps à Votre Seigneurie l'hommage de mon profond respect, et qu'en me fournissant l'occasion de remercier Votre Seigneurie des nombreuses faveurs qu'elle accorde à nos Muses scéniques en leur faisant l'honneur de sa présence, et de lui témoigner la vive reconnaissance que je ressens pour les bontés dont Elle m'a comblé, et dont jamais la mémoire ne périra dans mon cœur. J'aurais bien aimé témoigner ma gratitude en offrant à Votre Seigneurie un sujet noble auquel ma Muse espère donner le jour; mais, comme son fruit n'est point encore à terme, et que je me flatte que l'œuvre à laquelle deux esprits aussi éminents que Lopez de Vega et Corneille ont travaillé, n'aura pas été tout à fait gâtée par la traduction, je n'ai pas voulu attendre plus longtemps pour vous faire connaître l'ardeur de mon cœur reconnaissant, espérant que Votre Seigneurie daignera jeter un regard de bonté sur ce que je me permets de lui offrir, et me permettra de me nommer,

«Madame,
de Votre Seigneurie,
le très-humble, très-obligé et très-dévoué serviteur,
«L. Meyer.

«Anne de Hoorn appartenait à une famille patricienne d'Amsterdam, qui compte encore aujourd'hui plusieurs rejetons. C'était une femme d'un haut mérite, très-versée dans les littératures nationale et étrangère. Elle protégeait les gens de lettres, surtout Vondel, qui, dans des temps malheureux, fut tiré par elle de l'indigence.

«La dédicace est suivie d'un couplet adressé aux Lecteurs, et dont voici le sens:

«Tout homme qui aime à entendre mentir avec esprit et tromper père, maîtresses, amis et valets, doit faire connaissance avec ce Menteur-ci; mais qu'il se garde d'en suivre l'exemple, à moins qu'il ne soit certain d'être né sous la même planète.» V. L.

972. De Loogenaar, Blyspel. De lastste druk. T'Amsterdam, by de Erfgenamen van J. Lescailje en D. Rank, 1721. Pet. in-8.

XVI

973. Rodogune, Prinsesse der Parthen. Uit het Fransch van den Heer Corneille. Te Amsterdam, by Aart Dirksz Oossaan, Boekverkooper op den Dam, op de hoek van de Beurs-straat, 1687. Met Privilegie. In-12 de 4 ff. prél. et 80 pp.

Traduction en vers par François Ryk.

«Le titre est orné du fleuron de la Société littéraire In Magnis voluisse sat est (voy. le no 966).

«La tragédie est précédée d'une épître dédicatoire et du texte du privilége accordé à la Société le 16 octobre 1687. Voici la traduction de l'épitre:

«A Madame Jacoba Victoria Bartolotti Van den Heuvel, épouse du très-honorable seigneur Koonraad Van Beuringen, ancien bourgmestre et conseiller de la ville d'Amsterdam.

«Madame, parmi les pièces de théâtre composées par la sieur Corneille, cet excellent auteur français, celle de Rodogune, Princesse des Parthes, n'est pas considérée par lui comme la moins bonne, soit par rapport aux incidents qui en forment le nœud, soit par rapport au tumulte des passions qui y sont développées. L'amour, l'ambition, la soif de la vengeance, l'affection inaltérable que se portent deux frères rivaux, jointe à une tendresse respectueuse pour une mère dénaturée, s'y montrent tour à tour, et sont propres non-seulement à exciter une attention soutenue chez le spectateur, mais à faire vibrer les cordes les plus sensibles de son âme; et c'est surtout à émouvoir que, suivant les connaisseurs, doit tendre la tragédie. On voit ici le crime puni de sa propre main, tandis que l'amour et la vertu, après avoir couru les plus grands dangers, finissent par triompher.

«La Muse française prend plaisir ici à marier aux cyprès funèbres le myrte cher aux amants, et toutes ces raisons, jointes à la majesté et à l'excellence du style dans lequel la pièce est écrite, ont engagé notre Société à l'offrir au théâtre dans notre langue.

«Comme Votre Seigneurie, depuis sa plus tendre jeunesse, a montré un goût singulier pour la poésie et le beau langage, nous avons osé lui dédier cette traduction, dans l'espoir que, dans sa bonté, elle ne la dédaignerait pas, mais voudrait bien l'accepter avec l'hommage respectueux de ceux qui se tiendront éternellement obligés à Votre Seigneurie, et se disent,

«Madame,
de Votre Seigneurie,
les très-humbles serviteurs.

«Sous la devise:

«In Magnis voluisse sat est

«Frans ou François Rijk était un des membres les plus zélés de la Société In Magnis voluisse. Il traduisit différentes pièces de Corneille, de Racine et d'autres poëtes français. Quoique, parmi les traductions qu'il a faites, celle de Rodogune ne soit pas la meilleure, la pièce obtint cependant beaucoup de succès au théâtre, et ce fut surtout lorsque, dans les dernières années du XVIIIe siècle et dans les premières du XIXe, Mme Wattier fut chargée du rôle de Cléopâtre, que le public s'y porta avec enthousiasme. Après la retraite de cette tragédienne, la pièce disparut du répertoire.

«Koenraad ou Conrad Van Beuningen, mari de Jacqueline-Victoire Bartolotti Van Heuvel, avait été le bras droit du Grand Pensionnaire de Witt, et chargé par lui des négociations les plus délicates aux cours de Danemark, de France et d'Angleterre. Après la mort de de Witt, il continua de servir l'État dans divers postes éminents, jusqu'au jour où des symptômes d'aliénation mentale se découvrirent chez lui et forcèrent les magistrats à confier à sa femme la gestion de ses biens. Il mourut en 1693. Mme Van Beuningen, durant le séjour qu'elle fit à Paris de 1660 à 1666, avait probablement appris à connaître et à apprécier les pièces de Corneille, et ce fut cette circonstance surtout qui engagea la Société In Magnis voluisse à lui dédier la traduction de Rodogune.» V. L.

Sur Mme Wattier, Van Lennep ajoute la note suivante:

«Mme Wattier, connue également sous le nom de Ziesenis, qui était celui de l'architecte distingué qu'elle avait épousé, débuta en 1780 au théâtre d'Amsterdam comme jeune première, dans la tragédie, la comédie et l'opéra-comique. Le 11 novembre 1793, elle remplaça la première tragédienne dans le rôle de Cléopâtre et obtint un immense succès. Sa réputation, depuis ce temps, ne fit que grandir, et ceux qui l'ont connue s'accordent à dire que, si dans son art elle a pu avoir des rivales, aucune d'elles ne l'a surpassée. Elle unissait à un port majestueux une beauté antique, des yeux étincelants de passion, une voix également propre à charmer et à faire frémir de terreur ceux qui l'écoutaient. Un vieil amateur nous racontait un jour qu'il avait joué dans Rodogune avec Mme Wattier sur un théâtre de société. «Lorsque,» nous disait-il, «elle nous adressait ces mots: Mes enfants, prenez place, c'était bien le diable si vous aviez pu rester debout.» Napoléon, l'ayant vu jouer, la nomma sur-le-champ sociétaire de la Comédie française, titre qu'elle conserva jusqu'à la fin de 1818. Invitée par l'impératrice Joséphine à la Malmaison, elle y joua, avec Talma, deux scènes d'Hamlet, lui en français, elle en hollandais.»

974. Rodogune, Prinsesse der Parthen. Uit het Fransch van den Heer Corneille. Te Amsteldam, by de Erven van J. Lescailje en Dirk Rank, op de Beurssluis, 1721. Met Privilegie. Pet. in-8 de 4 ff. et 80 pp.

Cette édition est absolument calquée sur la précédente. Le titre porte le même fleuron que le no 936.

975. Rodogune, Prinsesse der Parthen. Uit het Fransch van den Heer Corneille. Te Amsteldam, by Izaak Duim, Boekdrukker en Boekverkooper, bezuiden het Stadhuis, 1744. Met Privilegie. Pet. in-8 de 4 ff. et 80 pp.

Troisième édition, restée inconnue à Van Lennep. La Bibliothèque nationale en possède un exemplaire.

XVII

976. Theodore, Maegt en Martelares, Treurspel. Uit het Fransch van den Heere P. Corneille. Labor excitat artem. Te Rotterdam, by Joh. van Doesburg, Boekverkooper, 1715. Pet. in-8 de 7 ff., 82 pp. et 1 f. blanc.

XVIII

977. Clavdii de Grieks Heraklivs, Treur-Spel met op-dragt aen Syne Doorluchticheyt Leopoldus Wilhelmus, Aertz-Hertog van Oosten-Rijk, Hertog van Bourgoignien, Gouverneur General van de Neder-Landen. Tot Brussel, by Claudius de Griek, boekverkooper, 1650. In-4 de 4 ff. et 55 pp. (dont la dernière est chiffrée par erreur 43).

«Le poëte Claude de Griek exerçait la profession de libraire à Bruxelles, sa ville natale. Son Héraclius est une version presque littérale de celui de Corneille, qui avait été publié trois ans auparavant; mais l'auteur paraît ne pas s'en douter. Ni sur le titre, ni dans l'épître dédicatoire à l'archiduc Léopold-Guillaume, il ne prononce le nom de Corneille.» A. W.

978. Heraklius, Treurspel. T'Amsteldam, by d'Erven van Albert Magnus, op de Nieuwendyk, in den Atlas, 1695. Pet. in-8 de 4 ff. et 80 pp.

Traduction en vers par François Ryk.

«La vignette sur le titre représente Melpomène assise, tenant une lyre sur le genou droit et une ruche sur la genou gauche. A ses pieds sont des attributs de théâtre; derrière elle, un personnage allégorique branlant d'un air furibond un poignard et une torche; plus bas, un satyre tenant les armes d'Amsterdam; au fond, un amphithéâtre, et, plus loin encore, le Parnasse avec Pégase. Au bas, la devise Yver in liefd' bloeiende (zèle fleurissant en amour).» V. L.

«Ryk ne prononce pas plus le nom de Corneille que son devancier, mais il avoue du moins, dans une dédicace en vers qu'il adresse à Laurent Baak, que la pièce n'est pas originale. «J'espère, dit-il, que vous ne trouverez pas mauvais que je vous fasse hommage de ce byzantin français costumé à la hollandaise.» A. W.

«Laurent Baak était issu d'une famille de riches négociants, tous aimant et pour la plupart cultivant les belles-lettres. La maison de son grand-père, appelé Laurent comme lui, servait de point de réunion à Hooft, Vondel et autres beaux esprits du temps. Le Laurent Baak dont il est question ici se distingua aussi comme auteur.» V. L.

979. Heraklius, Treurspel. T'Amsterdam, by Izaak Duim, 1737. Pet. in-12.

«Reproduction de l'édition de 1695, mais avec un nouveau fleuron.

«Le succès d'Héraclius fut moindre que celui de quelques autres pièces de Corneille. Il fut représenté, pour la dernière fois, sur le théâtre d'Amsterdam en 1782.» V. L.

980. Heraklius. Treurspel. Te Amsteldam, by Izaak Duim, Boekverkooper op den hoek van den Voorburgwal en Stilsteeg, 1762. Met Privilegie. Pet. in-8 de 4 ff. et 80 pp.

Au titre, le fleuron décrit sous le no 737.

XIX

981. Andromeda. Treurspel. Verciet met Zang, Dans, Konst- en Vliegwerken. T'Amsterdam, by Kornelis Sweerts, 1699. Pet. in-8, front. gravé.

«Traduction en vers par François Ryk. Elle est précédée d'une dédicace à Jo'nas Witsen, bailli d'Amsterdam. Le poëte y raconte que la famille de Witsen a produit nombre de Persées qui ont sauvé la patrie du dragon ennemi venu pour la dévorer.» V. L.

982. Andromeda. Treurspel. Verciert met Zang, Dans, Konst- en Vliegwerken. T'Amsterdam, by H. vande Gaete, 1715. Pet. in-8 de 4 ff. et 54 pp.

Réimpression restée inconnue à Van Lennep. Le frontispice est signé de Schynvoet.

983. Andromeda, Treurspel. Verciert met Zang, Dans Konst- en Vliegwerken. T'Amsterdam, by David Ruarus Boekverkooper, 1730. Met Privilegie. Pet. in-8 de 64 pp., front. gravé de Schynvoet.

984. Andromeda. Treurspel. Verciert met Zang, Dans, Konst- en Vliegwerken. Amsterdam, by Izaak Duim, 1739. Met Privilegie. Pet. in-8.

«Chacune de ces éditions est ornée d'une gravure différente, toutes représentant Andromède attachée au rocher et Persée combattant la monstre. Ce fait, que la pièce fut réimprimée jusqu'à trois fois dans l'espace de quarante ans, tend à prouver qu'elle plaisait au public, attiré sans doute par le spectacle qu'on y déployait. On ne cessa de la donner chaque année jusqu'en 1789. Après cette époque, on ne la retrouve plus sur l'affiche.» V. L.

XXI

985. [Nicomedes, Treurspel. Uit het Fransch van den Heer P. Corneille gerymd door Kataryne Lescailje. Amsteldam, 1684. Pet. in-8?]

Nous avons déjà cité le nom de Catherine Lescailje, née en 1649, morte en 1711 (voy. le no 945).

»Dès sa plus tendre jeunesse, elle avait composé des poésies, et Vondel, dans des vers qu'il lui avait adressés, l'avait qualifiée de «moderne Sapho». Quoiqu'il y ait beaucoup à rabattre de cette qualification, Mlle Lescailje mérite d'être placée au rang, sinon des grands poëtes, au moins des meilleurs versificateurs de son temps. Après la mort de son père, elle dirigea la maison de librairie connue sous le nom des héritiers Lescailje, au commencement seule, plus tard conjointement avec Thierry Rank, qui avait épousé la fille d'une de ses sœurs. Elle-même ne voulut jamais se marier, probablement de crainte que le mari qu'elle aurait pris ne compromit le crédit et la prospérité de la maison qu'elle dirigeait avec tant de succès.» V. L.

Nous n'avons pas vu l'édition de 1684, que Van Lennep n'indique pas. Nous en rétablissons la date d'après le privilége de l'édition suivante.

986. Nicomedes, Treurspel. Uit het Fransch van den Heer P. Corneille gerymd door Kataryne Lescailje. Te Amsteldam, by de Erfg: J: Lescailje, op de Middeldam, op de hoek van de Vischmarkt, 1692. Met Privilegie. Pet. in-8 de 3 ff. et 68 pp.

Au titre, un fleuron avec la devise: Perseveranter.

Les ff. prélim. contiennent un front. gravé dans le genre de Romain de Hooghe, un titre imprimé et 1 f. pour le privilége.

Le privilége est daté du 19 septembre 1684 et renouvelé le 31 mars 1692.

987. Nicomedes, Treurspel. Uit het Fransch van den Heere P. Corneille, door Kataryne Lescailje. T'Amsteldam, by Izaak Duim, Boekdrukker en Boekverkooper, bezuiden het Stadhuis, by den Dam, 1734. Met Privilegie. Pet. in-12 de 72 pp. chiffr.

La traduction de Catherine Lescailje a été en outre réimprimée dans le recueil de ses poésies (De Dichten van Katharyne Lescailje, Amsterdam, by de Erfg. van J. Lescailje, 1731, 3 vol. in-4, t. IIIe, pp. 401-484). Elle est encore portée, en 1782, au catalogue des pièces jouées sur le théâtre d'Amsterdam, bien qu'elle fût dès lors abandonnée.

XXII

988. Pertharitus, Koning der Lombarden. Treurspel, gevolgd naar het Fransche van den Heer P. Corneille. Te Amsteldam, by de Erfgenamen van J. Lescailje en Dirk Rank, 1723. Met Privilegie. Pet. in-8.

Traduction en vers, par Sybrand Feitama.

989. Pertharitus, Koning der Lombarden. Treurspel, gevolgd naar het Fransche van den Heere P. Corneille. Nooit te voren gedrukt.

Tooneelpoezy van S. F[eitama] onder de Zinspreuk: Studio fovetur ingenium; te Amsteldam, by P. Visser en A. Slaats, 1735, 2 vol. in-4, t. Ier, pp. 275-354.

On ne s'explique guère cette mention: Nooit te voren gedrukt (imprimé pour la première fois).

990. Pertharitus, Koning der Lombarden. Treurspel. Naar het Fransche van den Heer P. Corneille gevolgd, onder de Zinspreuk: Studio fovetur ingenium. Verbeterd in dezen tweeden druk. Te Amsterdam, by Izaak Duim, Boekverkooper, op den hoek van den Voorburgwal en Stilsteeg, 1756. Met Privilegie. In-8 de 4 ff. et 67 pp., front. gravé.

Édition revue et corrigée.

991. Pertharitus, Koning der Lombarden, Treurspel. Naar het Fransche gevolgd, onder de Zinspreuk: Studio fovetur ingenium. Amsterdam, 1773. In-8.

Les ff. prélim. comprennent un très-beau frontispice, dessiné par Buys et gravé par Vinkeles.

«Quoique la traduction de Feitama soit une des meilleures qu'il ait écrites, elle n'a pas reparu au théâtre après l'année 1774.» V. L.

XXIII

992. Edipus, Treurspel. Dit het Fransch van P. Corneille. T'Amsterdam, by de Erfgen: van J. Lescailje en Dirk Rank, op de Beurssluis, 1720. Met Privilegie. Pet. in-8. de 11 ff. et 96 pp.

Les ff. prélim. contiennent un beau frontispice de J. Goeree; le titre porte l'agneau au milieu des flammes, avec la devise: Perseveranter.

Traduction en vers, par Balthasar Huydecoper.

«Cet auteur, né en 1699, mort en 1778, appartenait à une famille patricienne d'Amsterdam, dont plusieurs membres remplirent des postes éminents dans la république. Lui-même fut échevin dans sa ville natale et bailli de l'île de Texel. Il écrivit quelques tragédies, dont deux surtout, Achille et Arsace, obtinrent un succès mérité. Il publia, en outre, plusieurs ouvrages de critique et de linguistique, dans lesquels il fit preuve d'un goût sûr et d'une profonde érudition, et qu'aiment encore à consulter les Hollandais qui veulent apprendre à bien écrire leur langue.

«La traduction est précédée d'une épître dédicatoire en vers, adressée au fameux professeur P. Burman, à Leide, épître dont nous essayons de donner ici la traduction:

«Le roi Œdipe, cet exemple de toutes les infortunes humaines, ce prince le plus malheureux qu'ait vu l'antiquité, reparaît sur la scène, non dans un habit nouveau, ni versant des pleurs que je lui fais répandre, ni tel qu'il a paru pour la seconde fois à la cour de France, applaudi par tous; mais tel que Corneille l'a fait briller, étoile resplendissante, illuminant de ses rayons l'Hélicon français, tel enfin qu'il se montra aux spectateurs émus jusqu'aux larmes de ses malheurs. Celui-là est digne du supplice de Marsyas, qui, présumant trop de ses forces, ose disputer au grand poëte de la France la couronne qui lui appartient. Tel le soleil lorsqu'en plein midi il réjouit et vivifie les champs qu'il éclaire, tel autrefois apparut Corneille. Un autre [Voltaire] arrive, pâle lune à minuit, et veut se mesurer avec lui: c'est Diane qui osa défier son frère. Mais le soleil fend-il les nuages et se montre-t-il dans sa splendeur, on voit aussitôt pâlir le disque de la lune. De même Corneille relèvera la tête, lorsque tout le monde aura vu flétrir et s'user par le temps et la rouille le clinquant qui l'aveugle aujourd'hui. Mais, sachant ce qui arrive à d'autres, je dois prévoir, etc.»

«La préface est bien écrite, mais elle est trop longue pour la reproduire ici.

«Huydecoper nous apprend pourquoi l'Œdipe de Corneille n'avait point jusque-là trouvé de traducteur; ou plutôt, dans un dialogue amusant, il en fait donner la raison par certain aristarque qui prétend que la pièce est la plus belle que son auteur ait écrite, et par là ne saurait être rendue en hollandais, que la Société littéraire Nil volentibus, qui a tout traduit, n'a pas osé s'y frotter, etc., jugement, comme on peut le croire, peu encourageant pour Huydecoper, qui venait d'achever sa traduction, et qui, malgré cela, ne laissa pas de la faire représenter. Le reste de la préface est consacré à la dissection de l'Œdipe de Voltaire, dont il fait une critique amère et généralement assez juste; il avertit le lecteur qu'il s'est permis de fondre en six lignes ce que dit Thésée dans la Ve scène du IIIe acte, depuis les mots:

L'âme est donc toute esclave, etc.

jusqu'au vers qui se termine par:

Et puis nous laisser faire.

«Ce morceau sur le libre arbitre, qui, d'après ce qu'en disent les commentateurs de Corneille, contribua beaucoup au succès de la pièce, aurait choqué les rigides calvinistes de la Hollande et empêché peut-être la représentation.

«La critique de la pièce de Voltaire dont nous avons parlé ne resta pas sans réponse. Dès le mois de mai de 1720, Huydecoper fut l'objet de vives attaques dans une revue mensuelle de Hollande. Il fut pris à partie aussi bien à cause de sa traduction qu'à cause du jugement porté par lui sur les deux tragédies d'Œdipe. Il n'était pas homme à se laisser réduire au silence, et, dans le courant de la même année, il fit paraître une réponse intitulée: Corneille verdedigd (voy. notre chap. XIXe). Malgré tous les arguments qu'il put faire valoir, la tragédie de Voltaire supplanta sur la scène hollandaise celle de Corneille. Œdipe figurait encore au répertoire dans la première moitié de ce siècle.» V. L.

993. Edipus, Treurspel. Uit het Fransch van P. Corneille. Te Amsteldam, by Izaak Duim, Boekdrukker en Boekverkooper, bezuiden het Stadhuis, 1735. Met Privilegie. Pet. in-8 de 10 ff. et 96 pp.

Réimpression textuelle de l'édition de 1720.

XXV

994. [Sertorius, Treurspel. Gevolgt naar het Fransche van den Heere P. Corneille. Te Amsteldam, 1714. Pet. in-8?]

Traduction en vers, par Jean Haverkamp.

Nous n'avons pas vu l'édition de 1714, qui n'a pas non plus été citée par Van Lennep. Nous la rétablissons à sa date d'après le privilége de l'édition suivante.

995. Sertorius, Treurspel; Gevolgt naar het Fransche van den Heere P. Corneille. Te Amsteldam, by de Erven van J. Lescailje en Dirk Rank, op de Beurssluis, 1722. Met Privilegie. In-12 de 5 ff. prél. et 72 pp., fig.

Seconde édition de la traduction de Havercamp; elle est précédée d'une dédicace à Georges Bruyn, seigneur de Hardenbroek, régent des hospices, directeur du commerce du Levant, etc., etc.

Le privilége est daté du 23 mai 1714, avec renouvellement du 1er juillet 1728.

La figure, que nous avons comptée parmi les ff. prél., est tirée à part; elle porte ce titre: Sertorius: Treurspel.

996. Sertorius, Treurspel. Uit het Frans van den Heere P. Corneille, door T. A. Te Amsterdam, by Hendrik Bosch, 1722. Pet. in-8.

Nouvelle traduction en vers, par T. Arendsz.

«Le titre est orné d'un joli fleuron, représentant un jeune garçon sous un arbre auquel sont suspendus divers instruments de musique. On lit au bas la devise: Kies voorzigtig (fais un choix prudent). La dédicace en vers, adressée au sieur Adriaan Lever, porte la signature de Bosch, l'éditeur. Une notice qui suit la pièce contient une traduction de l'Examen publié par Corneille lui-même; il y est dit, en outre, que la traduction que Thomas Arendsz en avait faite existait depuis longtemps en manuscrit, et qu'on la revit et corrigea avant de la livrer à l'impression. La publication du travail de Haverkamp fut sans doute cause qu'on jugea à propos de publier aussi celui d'Arendsz. Sans cela ce serait un fait assez curieux que ces deux traductions du même ouvrage paraissant simultanément, et cela longtemps après l'original. Quant aux traductions, toutes deux ont leur mérite, et l'on pourrait dire «que les beaux esprits s'y sont rencontrés»; car maintes fois on remarque des vers exactement semblables chez l'un et chez l'autre traducteur.» V. L.

XXVII

997. Otho, met de Dood van Galba, Keizer van Romen, Treurspel. Naar het Fransch van den Heer P. Corneille. Te Amsteldam, by de Erfgenamen van J. Lescailje, 1695. Met Privilegie. Pet. in-8.

Traduction en vers d'Othon, par S. van der Cruyssen.

Au titre, la marque des héritiers de Lescailje, avec la devise: Laboranter.

«La traduction est précédée au privilége et d'une dédicace à Madame Anna-Élisabeth Hinloopen, épouse du sieur Joan Ewruyn Glimmen signée: Simon Van der Cruyssen,

«La traduction est faible, et, comme elle ne fut pas réimprimée, il est à présumer que la pièce ne réussit pas au théâtre.

«Mme Hinloopen, à qui la pièce est dédiée, descendait d'une famille patricienne d'Amsterdam; elle était régente des hospices, dont son mari était régent.» V. L.

998. Otho, Treurspel door Jacob Zeeus. Te Delf, gedrukt by Reinier Boitet, 1721. Met Privilegie. Pet. in-8.

«Seconde traduction en vers, par J. Zeeus. Elle est précédée de six vers en l'honneur de l'auteur, dont voici la traduction:

«Sur la tragédie d'Othon.

«Melpomène, accoutumée à parler un langage épuré, donna ce joyau à Zeeus, qui le traduisit en excellent hollandais, comme elle s'y était attendue. Elle a donné son approbation à cet ouvrage, et, comme elle estime l'art au-dessus de l'or, elle appelle du geste Othon sur la scène et en bannit les mauvaises pièces. J. Van Hoven.

«Malgré l'enthousiasme avec lequel Van Hoven saluait cette traduction, elle ne put obtenir les honneurs de la représentation.» V. L.

XXIX

999. Attila, Koning der Hunnen. Treurspel. Gevolgt naar het Fransche van den Heer P. Corneille. Te Amsterdam, by de Erfgen: van Jakob Lescailje, op de Middeldam, op de hoek van de Vischmart, 1685. Met Privilegie. Pet. in-8 de 2 ff. et 64 pp.

Traduction d'Attila en vers rimés, par M. Elias. Le privilége, daté du 19 septembre 1684, est accordé aux régents du théâtre d'Amsterdam, qui déclarent en faire cession aux successeurs de Jacques Lescailje.

«Le titre est orné d'un fleuron qui représente une grande ruche entourée d'abeilles, mais sans l'accompagnement des vieillards ni des orphelins. Au fond, le Parnasse dont Pégase occupe le sommet, et au pied duquel on voit Apollon et les Muses. Le tout est entouré de deux branches d'églantier, surmontées des armes d'Amsterdam, autour desquelles s'enlace une banderole avec la devise de la chambre de rhétorique: In Liefde Bloeiende.» V. L.

1000. [Attila, Koning der Hunnen. Treurspel. Gevolgt na het Fransche van den Heer P. Corneille. Amsteldam, 1728. Pet. in-8?]

Seconde édition de la même traduction. Elle n'est pas indiquée par Van Lennep, mais nous en donnons la date d'après le privilége de l'édition suivante.

1001. Attila, Koning der Hunnen. Treurspel. Gevolgt na het Fransche van den Heer P. Corneille. Te Amsteldam, by Izaak Duim, Boekdrukker en Boekverkooper, bezuiden het Stadhuis, 1743. Met Privilegie. In-8 de 71 pp.

Troisième édition de la traduction d'Elias.

Le privilége, daté du 27 mai 1728, porte renouvellement du 18 octobre 1743.

«On a lieu de s'étonner qu'une traduction tout au plus passable d'Attila ait pu avoir plusieurs éditions. Quoiqu'elle soit encore mentionnée sur le catalogue des pièces qui composaient le répertoire courant en 1782, il paraît qu'à cette époque elle était abandonnée déjà depuis longtemps.» V. L.

XXX

1002. [Titus Vespasianus; Treurspel. Gevolgd naar het Fransche van den Heere P. Corneille. Te Amsteldam, 1714. Met Privilegie. Pet. in-8?]

Traduction en vers de Tite et Bérénice, par S. Feitama.

Cette première édition est restée inconnue à Van Lennep, mais la date nous en est fournie par le privilége de l'édition suivante.

1003. Titus Vespasianus; Treurspel. Gevolgd naar het Fransche van den Heere P. Corneille. Te Amsteldam, by de Erfgen: van J. Lescailje, en Dirk Rank, op de Beurssluis, 1722. Met Privilegie. In-12 de 4 ff. prél. et 62 pp.

Réimpression de la traduction de Feitama; elle est précédée d'une dédicace à Philippe Serrurier.

L'auteur dit qu'il a changé le titre de la pièce de Corneille pour qu'elle ne fût pas confondue avec la Bérénice de Racine.

Le privilége, daté du 23 mai 1714, porte renouvellement du 6 février 1722.

1004. Titus Vespasianus, Treurspel. Gevolgd naar het Fransche van den Heere P. Corneille. Merkelyk verbeterd. Nooit te voren alzoo gedrukt.

Cette édition corrigée se trouve dans les Œuvres dramatiques de l'auteur (Tooneelpoezy van S. F[eitama] onder de Zinspreuk: Studio fovetur ingenium;te Amsteldam, by P. Visser en A. Slaats boekverkoopers, 1735, 2 vol. in-4, t. IIe, pp. 229-308).

«Feitama, dont nous avons déjà cité une traduction de Pertharite, était un poëte estimé, surtout un bon versificateur. On a de lui, outre plusieurs pièces originales, bon nombre de traductions, une, entre autres, de la Henriade, et une autre, en vers, du Télémaque,» V. L.

XXXII

1005. Surena, Veldheer der Parthen; Treurspel. Te Amsteldam, by Izaak Duim, boekverkooper; bezuiden het Stadhuis, 1738. Met Privilegie. In-8 de 5 ff. et 64 pp.

Traductions en vers par François Ryk.

Les ff. prélim. comprennent 1 front. gravé par Punt, le titre, le privilége et une dédicace.

XXXIII

1006. Thomas van Kempens Naavolging van Jesus Christus, naar de Fransche Uitbreiding van P. Corneille. In Nederduitsche dichmaat gebracht. Te Amsterdam, gedrukt voor het Kunstgenootschap en te bekomen by de Erven van J. Lescaille, 1707. Met Privilegie. In-8 de 8 ff. (y compris un front. gravé) et 151 pp.

Traduction des deux premiers livres de la Paraphrase de l'Imitation de Jésus-Christ, publiée par la Société littéraire Nil volentibus arduum.

1007. Thomas van Kempens Naavolging van Jesus Christus, naar de Fransche Uitbreiding van P. Corneille. De tweede druk op nieuws in rym vertaald en veel verbeterd. Amsterdam, by de Erven van J. Lescaille, 1716. Met Privilegie. In-8 de 6 ff. et 115 pp., front. gravé par J. Luyken.

Seconde édition, revue et corrigée, de la même traduction.

1008. Thomas a Kempis Navolging Christi in gedicht naer P. Corneille. Gouda, 1710. In-8.

1009. Th. van Kempens Navolging van Jesus Christus, meest gevolgt naar de Fransche Uitbreiding van P. Corneille. Te Rotterdam, by Jan Daniel Beman, 1730. In-8 de 10 ff., 262 pp. et 2 ff. de table.

Traduction du troisième livre de la Paraphrase de l'Imitation, publiée par la Société Natura et Arte.

VIII. Traductions en allemand.

1010. Erstlinge von Tragödien, Helden-Reimen und andern Tichteryen, von Tobias Fleischer. S. l., 1666. In-8.

On trouve dans ce recueil des traductions de Polyeucte et de Cinna.

1011. P. Corneille's Schauspiele. Bearbeitet von J. J. Kummer. Gotha, 1779-1781. 2 vol. in-12.

T. Ier: Der Cid.—T. IIe: Die Horazier.

Ces deux pièces font partie de la collection intitulée: Theater der Ausländer.

1012. Peter Corneille's Meisterwerke metrisch übersetzt [von Carl von Hänlein]. Berlin, Ferd. Dümmler, 1811-1817. 2 vol. in-8, avec 8 figg. (2 thal.)

Ire partie, 1811: Der Cid, Cinna.

IIe partie, 1817: Horatius, oder der Kampf der Horatier und Curiatier, Pompejus Tod.

1013. Auswahl aus Corneille's Dramatischen Werken. Frei bearbeitet von J. J. Kummer. Gotha und Leipzig, Reichenbach. 1832. 2 vol. in-18 (8 gr.)

T. Ier: Der Cid.—T. IIe: Die Horazier.

Ces deux pièces ont reparu quelques années plus tard dans la collection intitulée: Classisches Theater (Gotha und Leipzig, in-18).

1014. Die Sinnreiche|| Tragi-comoedia || genannt || Cid, || ist || ein Streit der Ehre und Liebe. || verdeutscht || vom || Georg Greflinger || Regenspurgern, || Kays. Notar. || Hamburg, || Gedruckt bey Georg Papen, || In Verlegung Johann Naumans|| Buchh. vor S. Joh. Kirchen. || Im Jahr 1650. Pet. in-8 de 42 ff. non chiff., plus un front. gravé.

Le frontispice représente Rodrigue agenouillé devant Chimène, près du cadavre du comte de Gormas. Chimène cherche à percer d'une épée la poitrine du Cid, mais un Amour détourne le coup. On lit au-dessus de la planche: Cid, || Verdeutscht vom Georg Gref || linger || Regenspurg. Kayserl. Not; et en bas: Bey Johann Nauman Buchhandlern || in Hamburg || Bart. Iselburg fe: Hamb.

Au titre se voit une marque qui représente la boule du monde surmontée d'un cavalier dont le cheval porte des ailes. La tête du personnage se perd dans les nuages, où l'on aperçoit le chiffre du Christ. La terre porte aussi le monogramme du Christ et de la Vierge, et sur une banderole, qui se développe à l'entour, on lit la devise: Superata Tellus (il faudrait vraisemblablement Tellure) sidera domat.

Au verso du titre, se trouve une dédicace dont voici la traduction littérale:

«Aux très-excellentes et très-nobles demoiselles, Mademoiselle Éléonore Edwige et Mademoiselle Anne Dorothée, duchesses de Schleswig, Holstein, Stormarn et Dithmarschen, comtesses d'Oldenbourg et de Delmenhorst, etc., ses très-gracieuses demoiselles, l'éditeur Jean Naumann, libraire à Hambourg, dédie respectueusement cette pièce.»

La dédicace est suivie d'un quatrain des plus médiocres. Vient ensuite un Avis au Lecteur dont voici la traduction:

«Cette tragédie qui finit dans la joie, autrement dit cette tragi-comédie appelée le Cid, n'est qu'un combat entre l'honneur et l'amour. Les Français et les Hollandais sont d'avis qu'aucune pièce n'a encore dépassé l'invention de celle-ci. L'auteur, qui est Français, s'appelle Cornelius. Ses paroles sont brèves, mais pleines de sens; il est douteux qu'un Allemand puisse rendre ses vers aussi brièvement sans les massacrer. Je n'en reproduis que l'ombre; c'est dans le français qu'on peut voir le tableau original. Si quelqu'un veut en avoir plus ample connaissance, qu'il s'y reporte; mon tableau s'effacera volontiers, car il n'a pas été composé pour briller, mais pour m'exercer à l'étude des langues. On y trouvera un grand travail. Il m'a fallu beaucoup de peine pour reproduire l'ombre, je ne parle pas du tableau. J'espère d'ailleurs que personne ne me reprochera, à moi, le plus humble de ceux qui se sont enivrés aux fontaines de Castalie, d'avoir traduit en allemand semblable ouvrage. Je suis Allemand, c'est-à-dire libre; j'ai la liberté de m'exercer dans ma langue et dans celle des autres, tout comme le plus savant, pourvu que je me borne à écrire des choses honorables et qui ne fassent tort à personne. J'ai conservé la forme versifiée, à l'exemple des Français et des Hollandais; je n'ai rien dit de plus ni de moins, m'attachant cependant plus au sens qu'aux mots. Chaque langue a ses expressions qui lui sont propres; on doit chercher à les remplacer le mieux possible. Si cette pièce te plaît, tu peux en attendre trois autres: la Fâcheuse Contrainte (der beklägliche Zwang), Laure (die Laura) et Andronic et Aron. Si ces pièces te plaisent à leur tour, accorde-moi tes bonnes grâces, sinon j'aurai du moins le profit de m'être de la sorte initié à la langue française. Porte-toi bien et prends tout en bonne part.

«Je suis ton dévoué serviteur,

«G. G. R. K. N. [Georges Greflinger,
notaire impérial à Ratisbonne].

«Hambourg, le 1er août 1650.»

Les ff. préliminaires comprennent encore un long argument.

Si le style de Greflinger n'est pas sans faiblesse, on ne peut lui contester un vrai mérite. On trouve dans sa traduction nombre de vers bien frappés. Bien que l'expression n'ait pas, en général, la concision du modèle, il est remarquable qu'il ait réussi à rendre le Cid vers pour vers; il a même imité la forme et le mètre des stances de Rodrigue.

1015. Die Sinnreiche Tragi-Comoedia genannt Cid, ist ein Streit der Ehre und Liebe. Verdeutscht von Georg Greflinger, Regenspurgern Kays. Notar. Hamburg, in Verlegung Georg Wolf Buchh. in S. Joh. Kirchen, im Jahr 1679. In-8 de 37 ff. non chiff., plus un front. gravé.

Réimpression de la traduction de Greflinger.

1016. Deutscher Schaubühne erster Theil, auff welcher in dreyen sinnreichen Schau-Spielen, die wunderbare Würfung keuscher Liebe und der Ehren vorgestellet wird. 1. Der Cid. 2. Der Chimene Trauer-Jahr. 3. Der Geist des Graffen von Gormas oder der Todt des Cid. Aus dem Franz. übersetzt durch Isaac Clauz aus Straßburg. Straßburg. 1655. In-8.

Nous n'avons pas eu ce recueil sous les yeux et ne pouvons en donner une description complète.

La seconde pièce est, croyons-nous, la Suite et le Mariage du Cid, de Chevreau (Paris, 1638); la troisième est l'Ombre du comte de Gormas et la Mort du Cid, de Chillac (Paris, 1639).

1017. Der Cid, Trauerspiel. Aus dem Frantzösischen ins Hochdeutsche übersetzt und dem Durchl. Fürsten und Herrn Anthon Ulrichen, Herzogen zu Braunschweig und Lüneburg, unterhänigst zugeeignet, von Gottfried Langen. Braunschweig 1699. In-8.

1018. Der Cid, Tragödie in fünf Aufzügen. Aus dem Französischen von U. L. Gust. S. Kleffel. Rostock, Stiller, 1779. In-8 (9 gr.)

Kayser indique cette traduction avec la date de 1807. Faut-il voir dans cette indication une erreur de chiffre ou supposer une seconde édition?

1019. Der Cid, Tragödie in fünf Aufzügen von Corneille. Uebersetzt von Ant. Niemeyer. Köthen, 1810. In-8.

1020. Der Cid. Trauerspiel in fünf Acten nach Peter Corneille. Von Graf K. Chr. E. Benzel-Sternau. Gotha, Becker, 1811. Gr. in-8 (16 gr.).

1021. Der Cid, ein Trauerspiel in fünf Aufzügen, nach P. Corneille. Von Matth. Collin.

Cette traduction a été publiée dans le t. Ier des Œuvres dramatiques de Collin. (Math. Collin's Dramatische Werke; Pesth, Hartleben, 1817, 4 vol. in-12.)

1022. Der Cid, Schauspiel in fünf Akten nach Corneille.—Der Wahrsager, Schauspiel in zwey Abtheilungen nach Poinsinet. Brandenburg, Wiesike, 1820. In-8.

1023. Der Cid, romantisches Trauerspiel zum Theil nach spanischen Romanzen. Von E. Ortlep. Leipzig, Lehnhold. 1828. In-8.

Imitation partielle de la tragédie de Corneille.

1024. Der Cid, ein Trauerspiel in fünf Aufzügen, aus dem Französichen des Herrn Corneille übersetzet.

Traduction en vers insérée dans: Die deutsche Schau-Bühne nach den Regeln und Exempeln der Alten; ans Licht gestellt von Joh. Christoph Gottscheden, Ire part. (Leipzig, 1742, in-8), pp. 329-406.

1025. Uebersetzung des Cid von Corneille (Act. I-III.), mit einem Nachwort von O. Kallsen, Dr. phil.

Cette traduction est insérée dans le Programm des kön. Gymnasiums zu Meldorf am Ende des Schuljahres 1856; Meldorf, 1836, in-4 de 38 pp.

Meldorf, petite ville du Holstein, appartenait alors au Danemark.

1026. Der Cid, Tragödie von P. Corneille. Uebersetzt von dem Oberlehrer Carl Franke.

Cette traduction est insérée dans la publication suivante:

Programm womit zu der fur Sonnabend und Montag, den 15. und 17. August im königlichen katholischen Gymnasium zu Sagan bestimmten öffentlichen Prüfung, Redeübung, Entlassung der Abiturienten und Versetzung der Schüler aller Klassen ergebenst einladet Dr. Floegel, Director, Ritter des rothen Adlerordens 4. Classe. Sagan, Schnellpressendruck von P. H. Raabe und Sohn, 1868. In-4 de 40 pp. à 2 col. (pp. 3-27).

Elle est en vers non rimés et serre le texte autant que possible. L'auteur n'a voulu, dit-il, que fournir aux élèves de la classe supérieure l'occasion de parcourir de nouveau une pièce qu'ils avaient déjà étudiée avec lui dans le courant de l'année scolaire.

1027. Der Cid, Trauerspiel in 5 Aufzügen von P. Corneille. Uebersetzt von Malvine Gräfin Waltzan. Leipzig, Ph. Reclam jun., 1873. Gr. in-16 de 59 pp.

Universal Bibliothek, no 487.

X

1028. Des Herrn T. (sic) Corneille Horatz, oder gerechtfertigter Schwester-Mord, Trauer-Spiel aus seinem Französischen ins Teutsche gesetzt. In Verlegung Johannis Cundisii, Buchhändlers in Görlitz. Leipzig, gerdruckt bey Christian Michael, 1662. In-8.

Traduction d'Horace, par D. E. Heidenreich.

1029. Die Horazier, ein Trauerspiel in fünf Aufzügen, aus dem Französichen des Herrn Peter Corneille übersetzet von Friedr. Erdmann Freyh. von Glaubitz, Kaiserl. und Reichs-Cammergerichtsassessoren.

Traduction en vers insérée dans: Die Deutsche Schau-Bühne nach den Regeln und Exempeln der Alten; ans Licht gestellt von Joh. Christoph Gottscheden, Ire part. (Leipzig, 1742, in-8), pp. 1-78.

1030. Die Horazier, Trauerspiel. Von Georg Behrmann. Hamburg, 1752. In-8.

Imitation d'Horace.

1031. Die Horatier, Trauerspiel in 5 Aufzügen nach P. Corneille. Quedlinburg, 1811. Gr. in-8.

1032. Horace. Eine Tragödie von P. Corneille. Herausgegeben von Herm. Dörgens. Köln und Neuß, Schwan'sche Verlagshandlung, 1861. Gr. in-8 de XXVIII et 64 pp. (10 gr.)

XI

1033. Cinna, oder die Gütigkeit Augusti, ein Trauerspiel des Corneille.

Irdische Flora, 1702, in-8, pp. 95 sqq.

1034. Cinna, oder die Gütigkeit des Augustus. Trauerspiel aus dem Französischen übersetzt. Wien, 1750. In-8.

XII

1035. Polyeuctus || oder || Christlicher Märtyrer || Meist aus dem Französischen || des H. Corneille ins Deutsche || gebracht || Mit sich darzu fügenden neuen Erfin- || dungen vermehret || und || vor weniger Zeit || In Gegenwart und Versamlung || hoher Häupter || E. Hochlöbl. Universität und || E. Ed. E. Hochweisen Raths || zu Leipzig || durch || Ein öffentliches Trauer-Spiel || Nach anderer dergleichen Aufführung auff gesche- || henes inständiges Ansuchen || Einer Studierenden Gesellschaft || vorgestellt || von Christophoro Kormarten, Lips. || Leipzig und Hall in Sachsen, || In Fickischen Buchläden anzutreffen 1679. In-8 de 8 ff (dont le 2e et le 3e sont blancs) et 221 pp.

1036. H. Corneille Polyeuctus, oder Tragoedia vom christlichen Martyrer Polyeuctus, aus Frantzöischen [sic] geteutscht und mit neuen Erfindungen anständiglich vermehrt von C. R. L. Hall, in Verlegung Johann Fickens S. Witbe, 1673. Pet. in-8 de 6 ff. prél. non chiff. et 221 pp.

1037. Polyeuctes, ein Märtyrer. Christliches Trauerspiel. Aus dem Frantzösischen des P. Corneille übersetzt von Catharina Salome Linckin, gebohrner Feltzin. Straßburg, 1727. Pet. in-8.

Traduction en vers.

1038. Polyeuctes, christlicher Märtyrer. Trauerspiel. Leipzig, 1733. In-8.

1039. Polyeuctes, christliches Trauerspiel. Wien, 1750. In-8.

1040. Polyeucte Martyr, tragédie chrétienne. Oder Der Märtyrer Polyeuctes, welcher in der achten Verfolgung deren Christen unter dem Kayser Decio enthauptet worden, in einem christlichen poetischen Trauer-Spiel vorgestellet von P. Corneille, Frantzöisch und Deutsch.

Traduction en vers rimés accompagnée du texte original en regard. Elle est insérée dans un recueil qui n'a pas de titre général et commence par la pièce suivante:

Gabinie, tragédie chrétienne, oder die unter der letzteren zehenden schweresten Haupt-Verfolgung Kaysers Diocletiani standhaffte Christin Gabinie, in einem christlichen poetischen Trauer-Spiel vorgestellt von P. B. [Palaprat und Brueys]. Frantzöisch und Deutsch. Franckfurth und Leipzig, verlegt Gottlieb Siegert, Buchhändl. in Hirschberg, 1734. In-8 de 8 ff. prél. et 351 pp. avec 2 figg.

Polyeucte occupe les pp. 160 à 351 de ce volume. Le texte est précédé d'une figure. Le but du traducteur a été simplement de présenter au lecteur des pièces édifiantes.

XIV, XV

1041. Der Lügner, Lustspiel in zwei Theilen von Corneille ins Deutsche übersetzt. Quedlinburg, 1762. Gr. in 8 (6 gr.)

Traduction du Menteur et de la suite du Menteur, par J. A. Tiessen.

1042. Der Lügner, Lustspiel in fünf Aufzügen. Aus dem Französischen von P. Corneille. Wien, Wallishaußer, 1807. In-8 (8 gr.)

XVI

1043. Rodogune Prinzessin aus Parthien, Trauer-Spiel aus des Corneille Französischen übersetzet durch F. E. Bressand. Wolffenbüttel, gedruckt bey Caspar Johann Bißmarckt, 1691. In-8.

Traduction en vers.

1044. Rodogüne, Prinzessin der Parthen, ein Trauerspiel in fünf Aufzügen, aus dem Französischen von P. Corneille. Leipzig, Barth, 1769. In-8 (4 gr.)

1045. Rodogüne, Trauerspiel in fünf Aufzügen nach Corneille, von A. Bode. Berlin und Leipzig, 1803. In-8 (10 gr.)

1046. Rodugune, Parthische Prinzessin. Trauerspiel von P. Corneille. Deutsch von H. Heller. Leipzig, Ph. Reclam jun., 1874. Gr. in-16 de 61 pp.

Universal-Bibliothek, no 528 (2 gr.).

XXV

1047. Sartorius, in einem Schau-Spiel, bey höchsterfreulicher Begehung des Gebuhrts-Tages der durchlauchtigsten Fürstin und Frauen, Frauen Elisabetha Juliana, Hertzogin zu Braunschweigk und Lüneburk, gebohrne Hertzogin zu Schleßwig und Holstein, etc., etc., von einigen Theils Dero hochfürstl. Durchl. Fürstl. hoch-Gräfl. und Adelichen Persohnen, auff dem neuen Theatro zu Saltzthal vohrgestället, im Jahr 1694. S. l., in-8.

L'auteur, F.-E. Bressand, reconnaît dans sa préface que sa pièce n'est qu'une traduction. Il rapporte, du reste, qu'il a traduit encore d'autres tragédies françaises: Rodogune, Athalie, Herménégilde, etc.

IX. Traductions en danois.

IX

1048. Dansk Oversettelse af dend tredie Scena i dend tredie Act af Mr. Corneilles franske Tragoedie, som kaldis Cid. Gioort for tidsfordrivs skyld af Fr. D'Anholt, som i 19 aar haver opholdet sig i Danmark. (A la dernière page:) Trykt i Paris 1696. Pet. in-4 de 8 pp.

Traduction de la troisième scène du troisième acte du Cid par Fr. d'Anholt (Frédéric Rostgaard).

1049. Dansk Oversettelse af dend tredie Scena i dend tredie Act af Mr. Corneilles franske Tragoedie, som kaldis Cid, Gioort for tidsfordrivs skyld af Fr. D'Anholt. Pariis, 1696. (A la dernière page:) Paris, 1696. Pet. in-4 de 8 pp.

Cette traduction est la même que la précédente, mais l'impression offre quelques variantes.

XII

1050. Polieuctes Martyr. Tragedie udi fem Acter. Oversat paa Danske Vers af det Franske Sprog efter Herr Pt. Corneilles Original. Til det Kongl. Danske Theaters Brug. Kiöbenhavn, 1763. In-8 de 96 pp.

Traduction de Polyeucte, à l'usage du Théâtre royal danois. L'auteur est Vilhelm Bornemann.

X.—Traductions en suédois

IX

1051. Le Cid. Eller Then om Heder täflande Kärleken. Sorge-Spel Uti Fem Afhandlingar. Författat på Französka af then widt berömde Pierre Corneille, Och På Swensk vers öfwersatt 1739, Af Gabriel Boding. Förestält på then Kongl. Skådeplatzen i Stockholm. Första gången then 23 Sept. 1740. Stockholm, Tryckt uti Kongl. Tryckeriet. In-4 de 72 pp. (1 daler. 16 öre).

Traduction représentée pour la première fois sur le Théâtre du Jeu de paume (Bollhus), à Stockholm le 23 septembre 1740; reprise sur le Théâtre de la Houblonnière (Humlegården), le 25 août 1777.

Gabriel Boding, né on 1714, mort en 1790, était arpenteur dans le gouvernement de Stockholm. Outre le Cid, il a fait paraître, en 1741, une traduction des Fourberies de Scapin, de Molière.

1052. Cid, tragedi i 5 akter af Pierre Corneille. Fritt öfversatt af P. Westerstrand. Stockholm, Horbergska Botryckeriet, 1843. In-8 de 76 pp. et 1 f. d'errata.

Traduction en vers. Elle avait paru dès l'année 1839 dans les Metriska Öfversättningar af P. Westerstrand, mais l'auteur lui fit subir plusieurs changements dans l'intervalle.

X

1053. Horace, Sorge-Spel i fem Afhandlingar af P. Corneille, öfwersatt af J. Berghult.

Traduction représentée sur le théâtre du Jeu de paume, à Stockholm, en 1741.

On doit à l'auteur, Berghult, deux autres traductions du français: le Grondeur (Tvärviggen), de Brueys et Palaprat, et l'Impromptu de garnison (Den illfänige Friaren).

XIV

1054. En Bättrad Will-Hierna, Och en Trogen Wänskap, Förstäld uti en Af Engelskan öfwersatt Comoedia Som wardt öfwersänd Till Herr Cantzeli-Rådet Baron Eric Wrangel Af En fråwarande wän. Åhr 1721. Stockholm, Tryckt uti A. Holms Tryckerij, 1723. In-8 de 3 ff. et 113 pp.

Traduction du Lying Lover, de Steele. On a vu ci-dessus (no 917) que cette pièce est imitée du Menteur. L'auteur de la présente traduction est le comte Charles Gyllenborg, président de la chancellerie suédoise, né en 1679, mort en 1746, qui fit représenter en 1737 une imitation du Français à Londres, de Boissy (Den Svenska sprätthöken), et, en 1745, une traduction de l'Andromaque, de Racine. L'éditeur, le baron Eric Wrangel, né en 1686, mort en 1765, fit représenter sous son nom, à Stockholm, deux tragédies en vers, Fröken Snöhvit (Mlle Blanche comme neige) (1737), et Torilla (1738).

1055. En Bättrad villhjerna, och en trogen vänskap. Förestäld uti en af Engelskan öfversatt comoedia, som vardt öfversänd till Eric Wrangel. Upsala, tryckt hos P. Hanselli, 1861. In-8 de 124 pp.

Réimpression de la traduction précédente. C'est un tirage à part à 25 exemplaires du recueil intitulé: Samlade Vitterhetsarbeten af Jacob och Anders Wollimhaus samt Olof och Carl Gyllenborg; Upsala, 1863, in-8, pp. 243-366.

1056. Baron Sorgfri eller en förbättrad Will-Hierna, Comoedia i fem Akter efter Steele, fritt öfwersatt af C. Gyllenborg.

Texte revu de la traduction de C. Gyllenborg, représenté au Théâtre du Jeu de paume (Bollhus), à Stockholm, le 11 février 1745.

XI. Traductions en russe.

IX

1057. Сидѣ трасдія въ 5 длйетвіяхъ. Сочинениіе Корнелія; переводѣ съ французскго белыми стихами. Санктпетербург, 1779. In-8 (50 kop.)

Traduction du Cid en vers blancs.

1058. Сидъ трасдія въ 5 длйетвіяхъ въ стихами. Сочинение П Корнелія; переводѣ съ французскго Павел Катйенін. Санктпетербург, 1822. In-8.

Traduction du Cid, par Paul Katjenin.

XI

1059. Цинна,или Августово Милосердіе,трагедія вѣ 5 длйетвіяхъ. Сочинениіе П Корнелія; переводѣ съ французскго белыми стихами. Санктпетербург, 1779. In-8 (50 kop.)

Traduction de Cinna en vers blancs.

XII

1060. Полиевктъ мученикъ, христіансая Петра Корнелія переводъ съ французскго белыми въ русскіе Н. Х.

Traduction de Polyeucte, représentée sur le théâtre de la cour de Russie, au mois de janvier 1759. Il en existe une copie manuscrite à la Bibliothèque nationale (Msc. slaves, no 41).

XIII

1061. Смертъ Помпеева, трагедія вѣ 5 длйетвіяхъ. Сочинениіе П Корнелія; переводъ съ французскго белыми стихами. Санктпетербург, 1779. In-8 (50 kop.)

Traduction de la Mort de Pompée en vers blancs.

XVI

1062. Родогуна, трагедія вѣ 5 длйетвіяхъ. Сочинениіе Корнелія; переводъ съ французскго прозою. Москва, вѣ Т. Компаніи типографической, 1788. In-8 (40 kop.).

Traduction de Rodogune, en prose.

XII. Traductions en serbe.

X

1063. Хорације. Трагедија у 5 чинова од Петра корнеља. С француског превео Никола Маринович. У Београду, у државној штампарији, 1871. In-16 de 4 ff., 102 pp. et 1 f. blanc.

Traduction d'Horace en vers, par Nicolas Marinović, dédiée au major Michel Anastasijevićc], le célèbre patriote à qui Belgrade doit la fondation de son université. Le traducteur, fils de l'ancien président du ministère serbe, a fait toutes ses études à Paris, et sa parfaite connaissance de la langue française lui a permis de suivre le texte original avec une grande fidélité.

XIII. Traductions en polonais.

IX

1064. Cyd Rodryg, tragedya w 5 aktach z P. Kornela przez And. Morsztyna. Supraśl, 1752. In-8.

Traduction du Cid, par André Morsztyn.

1065. Cyd, tragedya w 5 aktach z P. Kornela przez L. Osiňskiego. Warszawa, 1861. In-8.

Traduction du Cid, par Louis Osiňski. M. Estreicher (Bibliografia polska, t. Ier, p. 370) la cite dans sa liste des ouvrages dramatiques, mais ne la mentionne pas, t. IIe, p. 432, au mot Kornel. On en trouve un extrait dans les œuvres d'Ignace Krasicki (Dzieta poetyckie Ignacego Krasickiego; W Warszawie, 1803, 10 vol. in-8, t. IIIe, pp. 364-368).

X

1066. Horacyusze, tragedya P. Kornela, przekɫadania L. Osiňskiego. Warszawa, 1802. In-8.

Traduction d'Horace, par L. Osiňski. On en trouve un extrait dans l'édition des œuvres de Krasicki citée plus haut, t. IIIe, p. 368-373.

1067. Horacyusze, tragedya P. Kornela, przekɫadania L. Osiňskiego. Warszawa, 1861. In-8.

XI

1068. Cynna albo ɫaskawość Augusta, tragedya P. Kornela z francuzkiego przekɫadania Ks. Franc. Godlewskiego. Wilno, Zawadzki, 1807. In-8.

François-Xavier Godlewski, né en 1769, mort en 1838, a publié 4 volumes de sermons et des traductions de Cinna, de Corneille, et de la Thébaïde, de Racine.

1069. Cynna, czyli Ƚaskawość Augusta, tragedya w 5 aktach z P. Kornela przez L. Osiňskiego. Warszawa, 1861. In-8.

M. Estreicher, t. Ier, p. 370, cite la traduction de Cinna, par Osiňski, comme ayant été publiée à Varsovie en 1861, mais, plus loin (t. IIe, p. 432), il en parle comme d'un manuscrit existant à la bibliothèque de l'Université de Cracovie.

XII

1070. Polieukt, tragedya chrześciaňska P. Kornela przekɫadania W. Niemojowskiego. S. l. n. d. [1819]. In-8.

Traduction de W. Niemojowski.

1071. Pollieukt meczennik, tragedya chrześciaňska w 5 aktach, tɫómaczona z francuzkiego z dzieɫ P. Kornela przez Stanislawa Laskowicza. Wilno, A. Marcinowski, 1836. In-8 de 92 pp.

Stanislas Laskowicz ne s'est fait connaître que par sa traduction de Polyeucte et des traductions de Voltaire.

XIII

1072. ŚmierŚ Pompejusza, tragedya w 5 aktach z P. Kornela przez Wɫ. Miniewskiego.

M. Estreicher cite cette traduction de la Mort de Pompée, t. Ier, p. 370; nous ne savons où elle a été publiée.

XIV

1073. Ƚgarz, komedya P. Kornela, naśladowania z Lopego Wegi, przekɫadania Leona Moszyňskiego. S. l. n. d. [vers 1775]. In-8.

Traduction du Menteur, par le célèbre Ignace Krasicki, sous le pseudonyme de Léon Moszyňski.

1074. Ƚgarz, komedya P. Kornela, naśladowania z Lopego Wegi przekɫadania Leona Moszyňskiego. Warszawa, 1780. In-8.

Réimpression de la traduction de Krasicki. Il en existe une autre édition séparée (Warszawa, 1832, in-8).

XVIII

1075. Herakliusz, tragedya w 5 aktach z P. Kornela przez Aleksandrowicza. Lwów, 1749. In-8.

Traduction d'Héraclius, par Aleksandrowicz.

XXVII

1076. Otton, tragedya w 5 aktach P. Kornela, przekɫadania St. Konarskiego. Warszawa, 1744. In-8.

Stanislas Konarski, né en 1700, mort en 1773, appartenait à l'ordre des Piaristes. Il a composé divers traités de grammaire et de rhétorique.

Les autres littératures slaves ne possèdent aucune traduction de Corneille.

XII.—Traductions en grec.

IX

1077. Ὁ Ξιδ. Τραγωδια εις πραξεις πεντε ὑπο Κορνελιου. Μεταφρασθεισα και εκδοθεισα ὑπο Παναγη Τ. Ρειλανδου, φοιτετου της νομικης. Εν Αθηναις, 1868. In-8 de VIII et 72 pp.

Traduction du Cid, par Panaï G. Weiland.

XI

1078. Ποιηματα Ιακωβον Ρἱσου Ρἁγκαβη περιεχοντα μεταφρασιν τριων γαλλικων τραγωδιων μετα του πρωτοτυπου κειμενου, και αλλα διαφορα. Εν Αθηναις, 1836. 2 vol. in-12.

Le t. 1er contient Cinna, de Corneille, et Phèdre, de Racine. Le t. IIe contient Zaïre, de Voltaire, et diverses autres pièces.

La traduction de Cinna est en vers politiques rimés, de quinze syllabes.

XV.—Traductions en arménien.

XII

1079. Polyeucte martyr arménien, tragédie de Pierre Corneille. Venise, typographie des Mekhitaristes, 1858.—Պոլկտոս վԿայ Հայերեն ողբերգություն Պ. Գոռնեյի թարգմանական Հ. Գ. Վ Հ. Վենետիկ ի տպաըանի Մխիթաեանյ. 1858. Gr. in-12 de 157 pp. y compris les ff. prélim., avec un portrait lithographie de Corneille sur papier fort (2 fr. 50).

Traduction en vers rimés arméniens par le R. P. Georges Hurmuz, docteur en théologie, archevêque de Stoussik'. I; en existe des exemplaires avec le texte arménien seul.

1080. Թատրոն արևելեան. Պոլկտոս վԿայ Հայերեն ողբերգություն ը Հինգ արարուծս, Թարգմ, Ս. Հեքիմեան, Կ. պօլիս. 186?.

Théâtre oriental. Polyeucte, martyr arménien, tragédie en cinq actes, trad. par Z. Hekimtan. Constantinople, 186?.

XIV. Traductions en magyar.

IX

1081. Cid Corneille Péterböl. Magyarítva Greguss Ágoston által. Szarvas, Réthy Lipót sajátja, 1847. Pet. in-8 de 2 ff. et 92 pp.

Le Cid, traduit par Auguste Greguss.

Greguss, né à Eperjes le 27 avril 1825, est un des poëtes les plus estimés de la Hongrie actuelle. Il est aujourd'hui professeur d'esthétique à l'Université de Budapest.

1082. Cid. Tragédia öt felvonásban. Fordította Greguss Ágoston. Kiadja a Kisfaludy-Társaság. Budapest, az Athenaeum tulajdona, 1873. Pet. in-8 de 99 pp.

Seconde édition de la traduction de Greguss publiée par la Société Kisfaludy.

X

1083. A' Horatziusok és Kuriatziusok, Szomorújáték versekben és öt részben Zechenter Antal, a' fö-hadi-tanátsnak tisztje által. Pulchrumque mori succurrit in armis. Virg. Posonyban, Landerer Mihály' költségével, és betüivel, 1781. Pet. in-8 de 86 pp.

Horace, traduit par Antoine Zechenter.

Zechenter, né à Bude, vers 1750, était attaché au conseil de guerre aulique. Il a traduit Mithridate, de Racine, et divers ouvrages de Voltaire, de Goethe, etc.

XVI.—OPÉRAS ET BALLETS

TIRÉS DES PIÈCES DE CORNEILLE.


VII

1084. Medée, Tragédie. En Musique, Représentée par l'Académie Royale de Musique. On la vend, à Paris, A l'Entrée de la Porte de l'Academie Royale de Musique, Au Palais Royal, rue Saint-Honoré. Imprimée aux dépens de ladite Academie. Par Christophe Ballard, seul Imprimeur du Roy pour la Musique. M.DC.XCIII [1693]. Avec Privilége du Roy. In-4 de 79 pp. en tout.

Collation: titre, avec les armes royales;—Prologue, où figurent la Victoire, Bellonne et la Gloire;—Acteurs de la Tragédie;—Médée, tragédie.

L'opéra de Médée fut tiré par Thomas Corneille de la tragédie de son frère. Charpentier écrivit la musique; mais ce compositeur, connu par ses chansons à boire, n'obtint qu'un médiocre succès quand il voulut aborder le théâtre. La première représentation eut lieu le 4 décembre 1693. Le rôle de Créon fut chanté par Dun, celui de Jason par Dumesny; MMlles Moreau et Le Rochois interprétèrent ceux de Créuse et de Médée.

Il n'est pas impossible que les pièces de Corneille antérieures à Médée aient également fourni matière à quelques opéras. Nous citerons, par exemple, à cause de l'analogie des titres, un livret italien de l'abbé Francesco Silvani intitulé: Il Tradimento tradito, ou Tradimento traditor di se stesso. Ce livret, dont Albinoni, en 1709, et Lotti, en 1711, écrivirent successivement la musique, est peut-être une imitation de la Veuve ou le Traitre trahi, mais nous n'avons pu vérifier le fait.

1085. Medée et Jason, Tragedie, Représentée pour la premiere fois par l'Academie Royale de Musique, Le Lundy vingt-quatriéme Avril 1713. A Paris, Chez Christophe Ballard, seul Imprimeur du Roy pour la Musique, rue S. Jean de Beauvais, au Mont-Parnasse. M.DCC.XIII [1713], Avec Privilége de Sa Majesté. Le Prix est de trente sols. In-4 de 67 pp. en tout.

1086. Medée et Jason, Tragedie. Representée pour la première fois par l'Academie Royale de Musique, Le Lundy vingt-quatriéme Avril 1713. Et remise au Théatre le dix-septiéme Octobre 1713, avec plusieurs augmentations. Le prix est de trente sols. A Paris, Chez Pierre Ribou, Quai des Augustins, à la descente du Pont-Neuf, à l'Image Saint Loüis. M.DCC.XIII [1713]. Avec Approbation & Privilege du Roy. In-4 de 55 pp. en tout.

Reprise de l'opéra de Pellegrin et Salomon.

La distribution ne fut pas changée, à l'exception du rôle de CréuseMlle Poussin remplaça Mme Pestel.

Le verso de la p. 55 du livret est occupé par le privilége donné aux sieurs Besnier, Chomat, Duchesne et de La Val de S. Pont, cessionnaires des droits de Francini et Dumont à l'exploitation de l'opéra. Ce privilége, accordé pour dix-neuf ans, est daté du 20 août 1713; cession en est faite à Ribou par traité du 22 août 1713.

A la fin du livret se trouvent 2 ff. contenant le Catalogue des Livres nouveaux qui se vendent à Paris, chez Pierre Ribou. On y voit figurer les œuvres de Molière, Racine, la Fontaine, et, en particulier, les œuvres de MM. Corneille, 10 vol. in-12, cotés 25 livres.

1087. Medée et Jason, Tragedie, remise au Theatre Le premier May 1727. Le prix est de 40. sols. A Paris, Chez la Veuve de Pierre Ribou, seul Libraire de l'Académie Royale de Musique; Quai des Augustins, à la descente du Pont-Neuf, à l'Image S, Loüis. M.DCC.XXVII [1727]. Avec Approbation et Privilege du Roi. In-4 de XII et 55 pp.

Livret imprimé pour la seconde reprise de cet opéra.

Les rôles furent distribués de la manière suivante:

M lle Antier, Médée; Tribou, Jason; Thévenard, Créon; M lle Pélissier, Créuse; M lle Minier, Nérine; Dun, Arcas; M lle Souris, Cléone.

Le 28 mai 1727, on représenta, sur le Théâtre-Italien, une parodie de Médée et Jason, due à Riccoboni fils et à Romagnesi.

1088. Medée et Jason, Tragedie. Représentée pour la premiere fois, par l'Académie Royale de Musique, Le vingt-quatriéme jour d'Avril 1713. Reprise le premier de May 1727. Remise au Theâtre le Jeudy 22. Novembre 1746. De l'Imprimerie de Jean-Baptiste-Christophe Ballard, Seul Imprimeur du Roy, & de l'Académie Royale de Musique. M.DCC.XXXVI [1736]. Avec Privilege du Roy. Le Prix est de XXX. Sols. In-4 de 65 pp. en tout.

Livret imprimé pour une troisième reprise de Medée et Jason.

Au verso de la dernière page, est reproduit le privilège général accordé pour vingt-neuf ans à Louis-Armand-Eugène Thuret, concessionnaire de l'opéra, à la date du 12 novembre 1734, et cédé par lui à Ballard.

Distribution des rôles: M lle Antier, Médée; Tribou, Jason; Chassé, Créon; M lle Pellicier, Créuse; M lle Julye, Nérine, Dun, Arcas; M lle Monville, Cléone.

Le 13 décembre 1736, une nouvelle parodie fut représentée sur le Théâtre-Italien.

1089. Medée et Jason, Tragedie, représentée par l'Académie Royale de Musique, pour la premiere fois. Le vingt-quatriéme jour d'Avril 1713. Reprise le premier de May 1727. Et le vingt-deux Novembre 1736. Remise au Théâtre le Jeudi 20 Février 1749. Prix XXX sols. Aux depens de l'Academie. On trouvera les Livres de Paroles à la Salle de l'Opera & à l'Academie Royale de Musique, rue S. Nicaise. [De l'Imprimerie de la Veuve Delormel, & Fils, Imprimeur de l'Académie Royale de Musique, rue du Foin à Sainte-Geneviève, & à la Colombe Royale.] M.D.C.C.XLIX [1749]. Avec Approbation et Privilege du Roi. In-4 de 63 pp.

Réimpression en tout conforme aux précédentes, comme l'atteste l'Approbation signée Demoncrif.

Le privilége est le privilége général accordé à Thuret, entrepreneur de l'opéra, le 12 novembre 1734.

Distribution des rôles: Jéliot, Jason; Albert, Arcas; M lle Fel, Créuse; M lle Coupée, Cléone; De Chaslé, Créon; M lle Chevalier, Médée; M lle Jacquet, Nérine.

1090. Medea e Giasone, Dramma per musica, rappresentato sul Teatro Sant' Angiolo in Venezia. Venezia, 1726. In-8.

L'auteur de ce livret, Giovanni Palazzi, se servit, croyons-nous, du poëme de Pellegrin. La musique fut écrite par Francesco Brusa.

1091. Médée, ballet tragi-pantomime [en trois parties], De l'Invention et de la Composition de M. Noverre, Maître des Ballets de l'Académie Royale de Musique. Représenté sur le Théatre de l'Académie-Royale de Musique, Le Dimanche 30 Janvier 1780. Prix XII sols. A Paris, Chez P. de Lormel, Imprimeur de ladite Académie, rue du Foin S. Iacques, à Sainte Geneviève, M.DCC.LXXX [1780]. Avec Approbation & Permission. In-8 de 19 pp.

«C'est en 1762, dit Noverre, que je composai et fis exécuter à la Cour de Wurtemberg le Ballet de Médée; des talents, en tout genre, que le goût et la magnificence du Sérénissime Duc, avoit fixé [sic] à son service, ceux de M. Vestris, qui sont au-dessus de mes éloges, embellirent cette production par les charmes de l'exécution la plus brillante. MM. Servandony et Colomba furent chargés des décorations; M. Bocquet le fut du costume, et M. Rodolph composa la musique.»

Noverre remercie ensuite Vestris d'avoir donné le ballet de Médée à Varsovie, à Vienne et enfin à Paris, en disant qui en était l'auteur. Il mérite ainsi, ajoute-t-il, ma reconnaissance, «et il auroit augmenté ce sentiment, si, encouragé par le succès, il eut également remis mes ballets d'Armide, des Danaïdes, de Psiché, d'Alceste, d'Orphée, d'Hercule, etc. Il en faisoit à Stutcart le plus bel ornement; en travaillant à sa réputation, il eût cimenté la mienne.....»

Noverre, qui tient tant à être nommé, se garde bien de dire qu'il s'est borné à raconter brièvement et de la manière la plus plate la pièce de Corneille.

Le ballet de Noverre, dont Granier avait, dit-on, écrit la musique, avait dû être imprimé à Stuttgart en 1762. La première représentation à Paris ayant eu lieu le 31 décembre 1775, il est probable qu'un livret fut également publié à cette date. Il fut dansé, en 1775, par les deux Vestris, Dauberval, Gardel aîné, MM lles Allard et Guimard. En 1780, M lle Allard fut remplacée par M lle Heinel. On vit alors figurer MM lles Théodore, Le Breton, Bigottini, Olivier, Auguste, etc.

1092. Médée, tragédie lyrique en trois actes et en vers, paroles d'Hoffmann, musique de Cherubini, représentée sur le Théâtre Feydeau le 23 ventôse an V (13 mars 1797). Paris, an V. In-8.

«Le journal Le Censeur avait inséré le jugement suivant sur cet ouvrage: La musique, qui est de Cherubini, est souvent mélodieuse et quelquefois mâle, mais on y a trouvé des réminiscences et des imitations de la manière de Méhul.» Dans un beau mouvement d'enthousiasme, Méhul lui répondit: «O Censeur, tu ne connais pas ce grand artiste. Mais moi qui le connais et qui l'admire, parce que je le connais bien, je dis et je prouverai à toute l'Europe que l'inimitable auteur de Démophon, de Lodoïska, d'Elisa et de Médée, n'a jamais eu besoin d'imiter pour être tour à tour élégant ou sensible, gracieux ou tragique, pour être enfin ce Cherubini, que quelques personnes pourront bien accuser d'être imitateur, mais qu'elles ne manqueront pas d'imiter malheureusement à la première occasion. Cet artiste, justement célèbre, peut bien trouver un Censeur qui l'attaque, mais il aura pour défenseurs tous ceux qui l'admirent, c'est-à-dire tous ceux qui sont faits pour sentir et apprécier les grands talents. Méhul.» Je demandais un jour à un des rares spectateurs vivants de l'opéra de Médée, au successeur de Cherubini, ce qu'il pensait de cet ouvrage: «C'est de la musique bien faite,» me répondit M. Auber.» Clément et Larousse, Dictionnaire lyrique, ou Histoire des Opéras; Paris, [1869], in-8, p. 447.

Le succès de l'opéra de Médée donna naissance aux parodies suivantes:

La Sorcière, parodie en un acte et en vaudevilles de Médée. Par B. Sewrin. Représentée pour la première fois à Paris, sur le Théâtre de la Cité-Variétés, le 27 mars 1797 (vieux style), 7 Germinal de l'an V.—On peut rendre hommage aux talents sans exclure la parodie. Bébée, scène dernière. Prix, 15 sous. A Paris. Se trouve au Théâtre et chez tous les marchands de de (sic) nouveautés, [Imprimerie de Jamain, rue Montmartre, no 124], 1797. In-8 de 23 pp. en tout.

Les personnages de cette parodie sont: M. Bridon, bailli; Thyrcée, sa fille; Faussette, amie de Thyrcée; Fiston, époux de Thyrcée; Bébée, première femme de Fiston; Alix, servante de Bébée; deux enfans. La scène se passe dans un village. Au lever du rideau, Thyrcée et Faussette causent ensemble au milieu d'un chœur de villageoises. Faussette chante à son amie des couplets sur l'air de Marlborough.

Bébée et Jargon, rapsodie en un acte, en prose, mêlée de couplets, imitée de l'opéra Médée. Représentée à Paris, sur le théâtre de Mademoiselle Montansier, au Palais-Royal, le 7 Germinal (28 mars 1797, style français); Par MM. Villiers et Capelle. Prix 15 sous. Se trouve, Au Théâtre de Mademoiselle Montansier; et chez les Auteurs, rue de Chartres, no 340, [De l'Imprimerie de la grande rue Taranne, no 35, ancien Hôtel de Marsan]. In-8 de 32 pp. en tout.

Les personnages sont: Bébée; Jargon; Crayon, beau-père futur de Jargon; Trichée, fille de Crayon; Mimi, suivante de Bébée; un Garçon peintre; les deux enfants de Bébée; plusieurs Peintres de l'atelier de Jargon.

Ici vient se placer, dans l'ordre chronologique, un opéra de Médée que nous indiquons sous toute réserve, n'ayant pas été à même de vérifier si le librettiste s'était inspiré de Corneille.

Medea in Corinto, dramma tragico in due atti.—Médée a Corinthe, tragédie lyrique en deux actes [musique de Mayer]. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre royal Italien, Salle de Louvois, le 12 [lis. le 14] Janvier 1823. Prix: 1 fr. 50 c. Paris, Au Théâtre royal italien, et chez Roullet, libraire de l'Académie royale de Musique, rue des Bons-Enfans, no 26. De l'Imprimerie de Hocquet, rue du Faub. Montmartre, 1823. In-8 de 48 pp.

Texte italien, avec traduction française en regard. Les pages sont chiffrées de deux en deux, en sorte qu'il n'y a que 24 pp. doubles.

L'opéra de Mayer avait été joué pour la première fois à Venise en 1812.

1093. Medée et Jason, tragédie lyrique en trois actes, paroles de Milcent, musique de Granges de Fontanelle, représentée à l'Académie impériale de musique le 10 août 1813. Paris, 1813. In-4 de 2 ff., xvj et 44 pp.

Milcent ne s'est guère servi de la Médée, ni de la Toison d'or, de Corneille, qu'il paraît avoir peu connues; il dit, dans la Dissertation qui précède son poëme, que Corneille fit trois drames sur ce sujet, sans avoir soin de nous indiquer quel est le troisième. Dans cette même dissertation, Milcent raisonne longuement sur la Médée qu'ont représentée les poëtes modernes, et ses réflexions ne manquent pas d'une certaine justesse: «Si Médée est toute puissante, dit-il, si les élémens sont soumis à sa baguette, toute vraisemblance cesse, il n'y a plus d'illusion, et la pièce ne peut exister, car l'action doit nécessairement commencer par où elle finit. Du moment où Médée est certaine que Jason épouse Créüse, elle doit, d'un coup de sa baguette, anéantir sa rivale, son infidèle époux et le palais de Créon. Il est contraire à la raison que cette Médée, si indomptable, si jalouse et si puissante, se borne, pendant toute l'action, à vomir des imprécations et des menaces contre Créon et sa fille, et à faire d'inutiles reproches à Jason; comment se peut-il qu'elle n'entreprenne rien pour empêcher le mariage qu'elle craint, et ne pense à faire usage de son pouvoir magique que lorsqu'il est devenu inutile?...»

«Appuyé sur ces considérations, ajoute Milcent, et éclairé par Voltaire qui, dans son commentaire sur la Médée de Corneille, a le premier entrevu la nécessité de la rendre intéressante, j'ai pensé qu'il fallait peindre cette Princesse telle que l'histoire nous la représente: faire voir Jason sous un jour plus favorable qu'on n'a fait jusqu'à présent, et le rendre digne du violent amour qu'il avait inspiré à son épouse.»

L'auteur du poëme a suivi plus particulièrement Euripide et la tragédie anglaise de Glower, traduite en français par Saint-Amand.

Aux opéras que nous venons de citer, nous pourrions en ajouter un grand nombre d'autres, par exemple: Médée, opéra dont Lenglet avait écrit la musique vers 1805, et qui est resté inédit; Medea, opéra italien, musique de Celli, représenté à Palerme en 1838; Medea, représentée à Palerme en 1844, avec la musique de J. Pacini, etc.; mais nous n'oserions pas dire que les livrets de ces pièces offrent quelque rapport avec la tragédie de Corneille.

IX

1094. Amor e Dover. Dramma recitato nel Teatro di S. Gio. Crisostomo di Venezia, l'anno 1697. [Poesia di Domenico David, Veneziano; musica di Carlo Francesco Pollarolo, Bresciano]. In Venezia, per il Niccolini, 1697. In-12.

1095. Rodrigo, Dramma per musica; poesia di           ?; musica di Giorgio Federico Haendel.

Cet opéra fut composé par Haendel en 1708, à la demande du prince de Toscane, frère du grand-duc Jean-Gaston de Médicis. La représentation eut lieu à la cour au mois d'octobre de la même année.

Plusieurs opéras, représentés en Italie à la fin du XVIIe siècle, sous le titre de Roderico, sont probablement aussi tirés du Cid; on en trouvera la liste dans la Drammaturgia di Lione Alacci; Venezia, 1755, in-4, col. 672 sq.

1096. Il gran Cid, Dramma per musica rappresentato nel Teatro di Livorno nel Carnevale dell' anno 1715, consecrato all' Alt. Reale della Sereniss. Violante Gran Principessa di Toscana. [Poesia di Logildo Mereo, P. A., cioè: Gio. Giacomo Alborghetti, Bergamasco; musica di Giambattista Stück.] In Massa, per Pellegrino Frediani, 1715. In-8.

1097. Cid, Dramma rappresentato in Firenze nel Teatro di Via della Pergola il Carnevale dell' anno 1737, sotto la protezione dell' Alt. Reale del Sereniss. Gio. Gastone I. Grand Duca di Toscana. In Firenze, da Anton Maria Albizzini, 1737. In-8.

Réimpression avec changements du poëme d'Alborghetti, auquel était adapté une musique nouvelle.

1098. Onore vince Amore, Dramma per musica da rappresentarsi nel Teatro de' Fiorentini in Napoli. Napoli, 1736. In-12.

Cet opéra, dont Leo avait écrit la musique, paraît être un arrangement du Cid.

1099. Il Cid, Dramma per musica da rappresentarsi nel Teatro di S. Sebastiano il Carnevale dell' anno 1741; dedicato a Sua Eccellenza il Signore Carlo Francesco, Libero Barone di Wachtendonck, cavaliere, ecc., ecc. In Lucca, M.DCC.XLI [1741]. Pet. in-12.

1100. Il gran Cid, Dramma per musica; poesia di           ?; musica de L. Piccini.

Fétis n'indique pas la date de cet opéra, qui fut représenté à Naples vers 1765. Nous ignorons si le livret a été imprimé.

1101. Il gran Cid, Dramma per musica; poesia di           ?; musica di Antonio Maria Gasparo Sacchini.

Cet ouvrage, pour lequel on dut imprimer un livret italien, fut représenté à Rome en 1764. Il fut transporté en français sous le titre suivant:

1102. Chimene ou le Cid, Tragédie en trois actes, [paroles de Guillard, musique de Sacchini, ballet de Gardel], représentée devant Leurs Majestés à Fontainebleau. Paris, de l'imprimerie de Ballard, 1783. In-8.

«L'auteur du livret n'eut pas à se mettre en frais d'imagination pour tailler un opéra dans le chef-d'œuvre de Corneille. Le musicien avait une tâche plus difficile, et il s'en est acquitté avec un mérite apprécié des contemporains, et qu'on a trop tôt oublié. L'air Je vois dans mon amant l'assassin de mon père, l'allegro Combats pour soustraire Chimène, doivent être signalés aux amateurs de la musique pathétique et des compositions d'une belle facture. Il y a dans cet ouvrage, comme dans tous les ouvrages de Sacchini, dans Œdipe, Renaud et Dardanus, une sensibilité noble, vraie et exempte de l'afféterie commune à cette époque. Au point de vue du style, la pureté de forme en rend l'audition très-agréable. Quoique Sacchini fût principalement un compositeur dramatique, et qu'il écrivît mieux pour la voix que pour l'orchestre, ses ouvertures sont bien traitées. Celle de Chimène offre des effets semblables à ceux qu'on remarque dans l'ouverture de la Caravane, opéra-comique joué la même année à Paris. Mais il est probable que Grétry a été l'imitateur involontaire de Sacchini, car il était assez riche de son propre fonds pour ne rien emprunter à personne. Chimène, en effet, avait été déjà jouée à Rome en 1762, puis à Londres, en 1778, sous le titre d'Il gran Cid. Mais autant l'ouverture de Chimène est instrumentée avec correction, de manière à tirer du quatuor une sonorité pleine et harmonieuse, autant celle de la Caravane offre des détails pauvres et un maigre accompagnement.» Clément et Larousse, loc. cit., p. 163.

L'opéra français de Sacchini fut représenté pour la première fois sur le théâtre de la cour, à Fontainebleau, le 18 novembre 1783. Le rôle de Chimène fut chanté par Mme Saint-Huberti; les autres rôles furent tenus par Lays (le roi), Laîné (Rodrigue), Chéron (don Diègue), Rousseau (don Sanche).

1103. Chimene ou Le Cid, Tragédie lyrique en trois actes, représentée devant Leurs Majestés le mardy 18 Novembre 1783 et pour la premiere fois sur le Théatre de l'Académie Royale de Musique le lundi 9 février 1784, mise en musique par M. Sacchini. A Paris, chez Le Duc, s. d. [1784]. In-fol. de 1 f. et 274 pp.

Partition complète pour orchestre, avec les paroles.

1104. Chimene, grosse Oper in drei Akten. Frei nach dem Französischen von Carl Wagner. Darmstadt, 1821. In-8.

Traduction allemande adaptée à la musique de Sacchini.

1105. Il gran Cid. Dramma per musica; poesia di           ?; musica di G. Paisiello.

Opéra représenté à Florence en 1776. Nous ignorons si le livret a été imprimé.

1106. Chimene et Rodrigue, ou le Cid, Opéra en trois actes, par M. de Rochefort, de l'Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres. Paris, Lambert et Baudouin, 1783. In-8.

Cet opéra n'a pas été représenté. Nous ne savons même pas par qui la partition devait être écrite.

1107. Rodrigo di Valenza, dramma per musica; poesia di           ?; musica de F. Orlandi.

Cet opéra fut joué en Italie en 1814. Generali le fit représenter à Milan en 1817, avec une musique nouvelle de sa composition.

1108. Rodrigo, dramma per musica; poesia di           ?; musica di Antonio Sapienza.

Représenté sur le théâtre San Carlo, à Naples, en 1823.

1109. Rodrigo e Chimene, dramma per musica in tre atti; poesia di           ?; musica di G. G. Aiblinger.

Représenté sur le théâtre de la Scala, à Milan, vers 1824.

1110. Il Cid, dramma per musica in tre atti; poesia di Jacopo Ferreti; musica di Luigi Savi.

Représenté à Parme le 22 janvier 1834.

1111. Der Cid, grosse Oper von           ?; Musik von Neeb.

Représenté à Francfort vers 1857.

1112. Don Rodrigo, drama lírico en tres actos, subdividido en cinco cuadros, que obtuvo el accesit en el certámen literario abierto por la real Academia española en 12 de Diciembre de 1857. Su autor D. Antonio Arnao. Madrid, Imprenta Nacional, 1859. In-4 de 72 pp.

1113. Der Cid, romantische Oper. Worte und Musik von P. Cornelius.

Représenté à Weimar en juin 1865.

1114. Le Cid, opéra en quatre actes; paroles de Louis Gallet; musique de Georges Bizet.

Cet opéra est la dernière œuvre du regretté Bizet, si prématurément enlevé à l'art musical français. Peut-être le directeur de notre grande scène lyrique se décidera-t-il un jour à produire cette œuvre posthume.

X

1115. Orazio Curiazio, Dramma per musica rappresentato in Venezia nel Teatro di S. Samuele nella Fiera dell' Ascensione l'anno 1746. In Venezia, 1746. In-12.

La musique de cet opéra était de Fernand Bertoni, de Saló.

1116. Gli Orazi e Curiazi, Dramma per musica in tre atti. Venezia, 1794. In-8.

Le livret de cet opéra célèbre fut tiré de Corneille par Ant.-Simon Sografi; la musique fut écrite par Cimarosa.

Une édition de la partition avec paroles parut à Venise en 1797.

1117. Gli Orazi e Curiazi. Dramma per musica in tre atti.—Les Horaces et les Curiaces. Drame en musique en trois actes. Représenté sur le théâtre des Tuileries, devant Sa Majesté Impériale et Royale, le 18 janvier 1810. Paris, [Fain, Imprimeur des Théâtres de la Cour, rue Sainte-Hyacinthe, no 25], 1810. In-8 de 4 ff. et 84 pp.

Texte italien de Sografi, avec traduction française en regard; la pagination est la même pour les deux textes, en sorte qu'elle va de 1 à 41 au lieu d'aller de 1 à 82.

1118. Gli Orazi e Curiazi, dramma per musica in tre atti.—Les Horaces et les Curiaces, tragédie lyrique en trois actes. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l'Impératrice, le 10 juin 1813. Prix: 1 fr. 50 c. Paris, au Théâtre de l'Impératrice. De l'Imprimerie de Hocquet, rue du Faubourg-Montmartre, no 4, 1813. In-8 de 52 pp.

Texte italien de Sografi, avec traduction française en regard; pagination double de 1 à 27.

Une édition des paroles italiennes parut à Padoue en 1814.

1119. Gli Orazi et Curiazi, dramma per musica in tre atti.—Les Horaces et les Curiaces, tragédie lyrique en trois actes, Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Royal Italien, salle Favart, le 8 novembre 1815. Paris, Au Théâtre Royal Italien. De l'Imprimerie de Hocquet, rue du Faubourg-Montmartre, no 4, 1815. In-8 de 56 pp.

Texte et traduction française; pagination double de 1 à 27.

1120. Gli Orazi e Curiazi, dramma per musica in tre atti.—Les Horaces et les Curiaces, tragédie lyrique en trois actes, Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Royal Italien, Salle de Louvois, le 14 août 1823. Prix: 1 fr. 50 c. Paris, au Théâtre Royal Italien, Et chez Roullet, libraire de l'Académie royale de musique, rue Villedot [sic], no 9. De l'Imprimerie de Hocquet, rue du Faub. Montmartre, 1823. In-8 de 56 pp.

Texte italien et traduction française en regard; pagination double de 1 à 27.

1121. Гораціи и Куріаціи, опера вѣ 3 дъиствіяхъ вѣ стихахъ, съ хорами, балетами и сражениями. Переводъ съ италіцискаго Александромъ Шеллеромъ Санктпетербургѣ. 1815. In-8.

Traduction russe du livret de Sografi, par Alexandre Scheller.

Des éditions italiennes parurent encore à Londres (1829), à Venise (1830), etc., etc.

1122. Les Horaces, ballet tragique [en cinq parties], de la composition de Mr. Noverre, représenté, pour la première fois, par l'Académie Royale de Musique, le mardi 21 Janvier 1777. Prix: XVIII. sols. A Paris, ches Delormel, Imprimeur de ladite Académie, rue du Foin. On trouvera des Exemplaires de ce Programme à la Salle de l'Opéra. M.DCC.LXXVII [1777]. Avec Approbation et Privilege du Roi. In-8 de 36 pp. en tout.

La musique de ce ballet était de Starzer, qui composa beaucoup de musique de danse et la plupart des ballets que Noverre fit jouer à Vienne.

Quant au livret, Noverre en parle dans sa préface avec le sérieux imperturbable qui caractérise les danseurs. «Le sujet des Horaces, dit-il, le plus riche peut-être qu'offre l'histoire de la danse en action, est bien fait pour déployer et mettre en jeu tous les ressorts de la pantomime..... On se plaindra peut-être que je n'ai pas saisi les beautés de Corneille; je répondrai pour ma justification que les beautés d'un art sont souvent inapplicables à un autre; si je me suis trompé dans le choix des moyens que j'ai risqués pour le succès de mon ouvrage, je dirai que ce n'est qu'en franchissant les barrières des préjugés qu'on peut atteindre le vol rapide du génie. Si j'ai pris quelques licences, c'est que je m'y suis trouvé forcé; les artistes doivent recourir à tous les moyens qui peuvent embellir leurs productions. Par exemple, ces êtres grands et sublimes, que la fonte ou le ciseau transmet à la postérité, paraîtront, pour la plupart, à ses yeux, sous un vêtement différent de celui où ils ont vécu, et par une suite de l'enthousiasme qu'inspire aux artistes les vertus et le goût des Grecs et des Romains: le costume de ces nations est devenu pour eux (si j'ose m'exprimer ainsi) cosmopolite...»

Ce ballet était dansé par les deux Gardel, Vestris, Léger, Barré, Favre, Abraham, Le Doux, Mlles Heinel, Guimard, Lafond, etc.

1123. Les Horaces, tragédie-lyrique en trois actes, mêlée d'intermèdes, représentée devant Leurs Majestés, à Versailles, le 2 Décembre 1786, et, pour la première fois, sur le Théatre de l'Académie Royale de Musique, le jeudi 7 Décembre de la même année. Prix XXX sols. A Paris, De l'Imprimerie de P. de Lormel, Imprimeur de ladite Académie, rue du Foin Saint-Jacques, à l'Image Sainte-Geneviève. On trouvera des Exemplaires à la Salle de l'Opéra. M.DCC.LXXXVI [1786]. Avec Approbation et Privilege du Roi. In-4 de 52 pp. en tout.

1124. Gli Orazi e Curiazi, Dramma per musica; poesia di           ?; musica di Nic. Antonio Zingarelli.

Opéra représenté à Turin en 1794.

1125. Les Horaces. Tragédie-Lyrique, en trois actes, [poëme de Guillard, musique de Porta]; Remise au Théatre des Arts, le 12 Vendémiaire an 9 de la République française [10 octobre 1800]. Prix: 1 fr. 25 c. A Paris, Chez Ballard, Imprimeur du Théatre des Arts, rue des Mathurins-Jacques, no 328. An IX de la République [1800]. In-8 de 2 ff,, vij pp., 2 ff. pour les Acteurs et Actrices, 38 pp., 1 f. blanc et 2 ff. contenant une Note essentielle à joindre au poëme.

«Cet ouvrage, dit Guillard dans son Avertissement, n'est plus, à proprement parler, le même qui fut donné au théâtre de l'Opéra en 1786, et dont le célèbre Scalieri avait fait la musique. La suppression des intermèdes, qui formoient deux petits actes dénués de mouvement et d'intérêt, donne plus de rapidité à la marche du poëme. J'ai changé entièrement le troisième acte, qui étoit en récit, et que j'ai cru convenable de mettre en action.»

Cette reprise fut interprétée par Adrien (le vieil Horace), Lainé (Curiace), Lays (le jeune Horace), Mlle Maillard (Camille).

C'est pendant la représentation de cet opéra que le premier consul devait être assassiné. Le moment fixé pour l'exécution du complot était celui où devaient retentir les premières mesures du chœur du serment, au second acte. La police, prévenue à temps, fit arrêter les soixante conjurés, sans que le public qui remplissait la salle pût se douter de ce qui s'y passait.

Le 23 vendémiaire an IX (15 octobre 1800), on joua, sur le théâtre des Troubadours, une parodie intitulée: Les Voraces et les Coriaces. Nous ne pensons pas que cette pièce ait été imprimée. Elle n'est du moins pas citée au Catalogue Soleinne.

1126. Les Horaces, tragédie-lyrique en trois actes [en vers libres], par H. Montol-Sérigny. Paris, Fagès, an IX |1801]. In-8.

Cette pièce ne fut point représentée.

1127. Orazi e Curiazi, tragedia lirica in tre atti di Salvatore Cammarano, musica di Mercadante. Vienna, 1830. In-8.

Le livret italien fut réimprimé à Londres en 1846, à Venise en 1817, et dans plusieurs autres villes.

XI

1128. La Clemenza di Augusto, Melodramma rappresentato in Roma l'anno 1696 nel Teatro di Torre di Nona. In Roma, 1696. In-12.

L'auteur est Sigismond Capeci, de Rome.

1129. Clemenza di Augusto, Poemetto drammatico nel giorno del gloriosissimo Nome della Sac. Ces. R. M. di Leopoldo Imperadore de' Romani sempre Augusto, per comando della S. C. R. M. dell' Imperadrice Eleonora Maddalena Teresa, l'anno 1702. In Vienna, per gli Eredi Cosmeroviani, 1702. In-4.

Ce livret est d'Antoine Bernardoni, de Bologne. Joseph Fux en avait écrit la musique.

1130. Cinna, Dramma lirico di Leopoldo de' Villati; musica di C. H. Craun.

Représenté à Berlin en 1748.

1131. Cinna, Dramma lirico di           ?; musica di Ferdinando Paer.

Représenté à Parme en 1797.

1132. Cinna. Dramma lirico di           ?; musica di Bonifazio Asioli.

Représenté à Milan en 1801.

XII

1133. Poliuto, tragedia lirica di Salvatore Cammarano; musica di Donizetti.

Le sujet de Polyeucte avait été indiqué à Donizetti par le célèbre chanteur Adolphe Nourrit, qui se proposait de créer le rôle pathétique du martyr chrétien. Au mois de mars 1838, Nourrit avait signé un engagement avec le directeur du théâtre Saint-Charles, à Naples; c'est là que devait être jouée la nouvelle partition. Le chanteur, qui abordait pour la première fois la scène italienne, croyait pouvoir compter sur un grand succès. «Ce qui me rassure tout à fait, écrivait-il à Mme Aucoc, sa sœur, à la date du 1er mai 1838, c'est le début dans un opéra nouveau, où je n'aurai de comparaison à subir avec personne, un opéra écrit pour moi par Donizetti, qui a le talent de mettre bien en relief les qualités de ses chanteurs et de cacher leurs défauts; et puis, par-dessus tout, le sujet de cet opéra, qui me plaît, que j'ai choisi et auquel j'ai foi. L'effet de mon rôle reposera sur l'exaltation du sentiment religieux, combattu un instant par la passion humaine, mais finissant par triompher. Toutes les fois que j'ai eu cette corde à faire vibrer, j'ai su trouver des accents sympathiques, et plus que jamais aujourd'hui je crois à l'effet de la musique religieuse.»

Donizetti donna tous ses soins à la composition de la musique qu'il écrivit autant pour la France que pour l'Italie; mais, au moment des répétitions, la censure napolitaine ne voulut pas permettre la représentation. «Le roi ne veut pas, écrivait Nourrît, le 16 août, à M. Duverger, que la religion chrétienne soit mise en scène, soit en bien, soit en mal... Je n'ai pas besoin de te dire tout ce que me donne à penser cette prohibition de notre Polyeucte: là-dessus nos idées doivent être les mêmes, comme elles l'ont été sur Rome. Il faut me dépêcher bien vite, bien vite, de gagner un peu de réputation dans ce pays, et revenir en France juste au moment où l'on voudra sortir de ce gâchis dans lequel tombent tous les jours davantage les affaires de l'art théâtral. Un jour que je serai moins pressé, nous causerons plus à l'aise de tout cela. En attendant, nous avons changé les personnages, le lieu de la scène et la religion de notre martyr chrétien, et nous en avons fait un Guèbre, sans rien changer ni aux situations du drame, ni aux sentiments. Dieu veuille que cette transmutation suffise aux susceptibilités de la censure royale. L'ouvrage y perdra, sans doute; mais j'espère, s'il est adopté ainsi, que le public ne voudra voir que des chrétiens.»

La censure napolitaine, inepte comme toutes les censures, qui croiraient manquer à leur rôle si elles ne suscitaient à l'art et aux artistes les plus misérables tracasseries, rejeta les Guèbres comme elle avait condamné Polyeucte. Nourrit en conçut un violent chagrin, dont on trouve la trace dans toutes les lettres qu'il écrivit depuis. Il voulut débuter dans la Muette, dans Guillaume Tell, dans les Huguenots, dans Lucrezia Borgia, mais aucune de ces pièces ne trouva grâce devant les autorités royales. Il dut se contenter de rôles médiocres dans des opéras plus médiocres encore: Il Giuramento et Elena da Feltre. Il crut s'apercevoir alors que ses études italiennes, loin de lui avoir profité, avaient nui à sa voix; il en eut un tel désespoir qu'il en devint presque fou. Dans un accès de fièvre chaude, il se jeta par la fenêtre et se tua (7 mars 1839). Voy. Adolphe Nourrit, sa vie, son talent, son caractère, sa correspondance, par L. Quicherat; Paris, Hachette, 1867, 3 vol. in-8.

1134. Les Martyrs, opéra en quatre actes, Paroles traduites par M. Eugène Scribe, Musique de M. Donizetti, Divertissement de M. Corali. Représenté pour la première fois sur le Théâtre de l'Académie Royale de Musique, Le [ ] avril 1840. Prix: 1 franc. Paris, Schonenberger [sic], éditeur de musique, commissionnaire, boulevard Poissonnière, 10; Ch. Tresse, successeur de J.-N. Barba, Libraire, Palais-Royal, galerie de Chartres, 2 et 3; Marchant, Boulevard Saint-Martin, 12, 1840. Gr. in-8 de 27 pp. à 2 col., plus 2 ff. pour le catalogue musical de Schönenberger.

«Corneille traduit en opéra! dit Scribe dans l'Avertissement, quelle impiété littéraire!

«Les messieurs qui, de nos jours, ont affiché le plus de mépris pour nos grands auteurs classiques vont, comme tous les faux dévots, crier le plus haut à la profanation.

«Deux mots de réponse:

«J'ai fait pour une tragédie de Corneille ce que nos pères avaient fait pour une tragédie de Racine: l'Iphigénie en Aulide, traduite en opéra, a fait connaître à la France une des plus belles partitions de l'immortel Gluck.

«Ensuite, et s'il est vrai, comme l'attestent nos plus illustres compositeurs, que la musique veuille avant tout des passions et des effets dramatiques, et que l'opéra le meilleur soit celui qui présente le plus de belles situations, on concevra sans peine que tous les ouvrages de Corneille doivent offrir, comme ils offrent en effet, de magnifiques sujets d'opéra!

«J'aurais voulu respecter et conserver intacts tous les vers de Polyeucte, mais la musique a des exigences auxquelles on doit se soumettre; de plus, il a fallu traduire les principaux morceaux, airs, duos, trios et finales, d'après la partition déjà faite du Poliutto, composé pour le théâtre de Saint-Charles, et défendu avant sa représentation par la censure de Naples.

«Si je me suis permis de supprimer les quatre confidents ou confidentes de Corneille, c'est que l'opéra doit mettre en action ce que la tragédie met en récit. Je n'ai hasardé, du reste, d'autres changements que ceux qui avaient été conseillés et indiqués avant moi, par Laharpe et par Andrieux.

«Quant au rôle du père et du gouverneur Félix, j'ai suivi l'idée donnée par Voltaire, qui désirait qu'à ce caractère pusillanime et peu digne de la tragédie, on substituât celui d'un zélé défenseur des divinités du paganisme; fanatique en sa croyance comme Polyeucte dans la sienne.»

La partition française des Martyrs est plus importante que celle de Poliuto.

«Donizetti y ajouta l'ouverture, presque tout le premier acte, à l'exception de la cavatine de Pauline, les airs de ballet, le morceau d'ensemble qui termine le deuxième acte, l'air de basse au troisième acte et le trio du quatrième acte.

«Plusieurs morceaux de Poliuto ne se retrouvent pas dans les Martyrs: la prière intercalée dans la cavatine du ténor, la cabalette de la cavatine du baryton, l'air du ténor et une courte scène de Pauline (dans le grand duo), telles sont les pages italiennes qui ne figurent point dans l'opéra français, dont le troisième acte est d'un maître.

«Interprètes: Duprez (Polyeucte), Derivis (Félix), Massol (Sévère), Serda (Callisthène), Wartel (Néarque), Mme Dorus-Gras (Pauline).

«L'ouverture des Martyrs, dont l'allégro a le tort de rappeler celui de la Vestale, est coupée vers le milieu par un chœur lointain et mystérieux. Meyerbeer s'en est souvenu en écrivant l'ouverture du Pardon de PloërmelChouquet.

1135. Paolina e Poliuto, opera in quattro atti. Nuova versione dal francese di C. Bassi. Milano, [1840?]. In-8.

Traduction italienne du livret de Scribe.

1136. Poliuto, tragedia lirica in tre atti di Salvatore Cammarano; musica di Donizetti. Parigi, Michel Levy Fratelli, editori, 1859.Polyeucte, tragédie lyrique en trois actes, de Salvator Cammarano. Musique de Donizetti. Représenté pour la première fois, à Paris, le 14 avril 1859. Paris, Michel Lévy frères, libraires-éditeurs, 1859. In-8 de 51 pp.

Texte italien, avec traduction française en regard.

1137. Poliuto, ou os Martyres, tragedia lyrica em quatro actos de Salvador Cammarano, para ser representada com a musica de Donizetti no Theatro provisorio. Rio de Janeiro, Typographia Dous de Dezembro de P. Brito, 1852. In-8 de 63 pp.

Traduction portugaise de Luis Vincente de Simoni.

1138. Поліевктъ, Либретто оперы Доницетти въ 3-хъ длйетвіяхъ. Санктпетербург,, 1870. In-8.

Traduction russe du livret de Poliuto.

1139. Цоліэвкт. Либретто оперы въ 3-хъ актахъ. Москва, 1872. In-8.

1140. Poliuto, opera tragiczna w 3 aktach; rzecz Salv. Cammarana, muzyka K. Donizettego. (Tresćzebrana w krótkości). Warszava, w drukarni J. Ungra. S. d., in-12 de 28 pp.

Traduction polonaise du livret de Poliuto.

Dès que l'œuvre de Donizetti eut été représentée à Paris, elle fit le tour de l'Italie et chaque théâtre en fit imprimer le livret. Il serait peu intéressant de rechercher ces diverses éditions.

1141. Polyeucte, opéra en cinq actes; paroles de           ?; musique de Charles Gounod.

Cette partition, à laquelle l'auteur de Faust travaille depuis longtemps, n'a pas encore vu le jour.

XVI

1142. Rodoguna, Dramma per musica dell' Abate Andrea Minelli, Veneziano. In Milano, nella Stampa di Carlo Giuseppe Quinto, 1703. In-12.

XVIII

1143. Eraclio, Melodramma recitato nel Teatro de' SS. Gio. e Paolo di Venezia l'anno 1671; [poesia del Co. Niccolò Beregani, Patrizio Veneto; musica di Don Pietr' Andrea Ziani, Veneziano, Canonico Lateranese]. In Venezia, per Francesco Niccolini, 1071. In-12.

Repris en 1692 sur le Théâtre Malvezzi, à Bologne.

1144. L'Eraclio, Dramma per musica; poesia di           ?; musica di G. A. Bernabei.

Représenté à Vienne en 1690.

1145. Eraclio, Dramma rappresentato in Roma l'anno 1712; [poesia di Pier' Antonio Bernardoni, Bolognese; musica dell' Atto Io d'Incerto Autore, dell' Atto IIo di Francesco Gasparini, Romano, e dell' Atto IIIo di Carlo Pollaroli, Bresciano]. In Roma, a spese di Antonio de' Rossi, 1712. In-8.

1146. Heraklius, dramatische Oper von ?; Musik von Reinhardt Keiser.

Représenté à Hambourg en 1712.

XIX

1147. Persée, || Tragedie || Representée || Par l'Academie Royale || de Musique. || Le dix-septiéme [dans d'autres exemplaires: le dix-huitiéme] Avril 1682. || On la vend || A Paris, || A l'Entrée de la Porte de l'Academie Royale de Musique, || au Palais Royal, rue Saint-Honoré. || Imprimée aux despens de ladite Academie. || Par Christophe Ballard, seul Imprimeur du || Roy pour la Musique, || M.DC.LXXXII [1682]. || Avec Privilege de Sa Majesté. In-4 de 7 ff., 62 pp. et 1 f.

Collation des ff. prélim.; front. gravé tiré sur un f. séparé et représentant la scène de Persée et du monstre; le décor a une grande analogie avec celui du 3e acte d'Andromède, mais Persée n'est pas monté sur Pégase. (Ce frontispice est signé: Bérin in. et Doliuar fe.);—titre imprimé avec les armes royales;—4 ff. pour le Prologue;—1 f. pour les Acteurs de la Tragédie.

Le f. de la fin est occupé par le privilége général donné à Lully, pour trente ans, à la date du 20 septembre 1672.

Quinault, en écrivant pour Lully le livret, a suivi presque pas à pas l'Andromède de Corneille, mais il a dû supprimer plusieurs pièces et abréger beaucoup son modèle, l'opéra devant être entièrement chanté. Il a introduit un personnage nouveau, Mérope, sœur de Cassiope, qui, rivale d'Andromède, finit par favoriser les desseins de Persée. Les apparitions célestes sont plus nombreuses encore dans la pièce de Quinault que dans la pièce de Corneille. L'opéra se termine, comme la tragédie, par une brillante apothéose.

Avant que Quinault arrangeât pour l'opéra la tragédie de Corneille, le sujet d'Andromède avait été de nouveau traité en Italie et en Allemagne. On peut citer notamment les pièces suivantes, dont les auteurs eurent peut-être sous les yeux l'ouvrage français: Il Perseo, Dramma [di Aurelio Aurelj, Veneziano: musica di Andrea Mattioli], rappresentato nel Teatro de' SS. Gio. e. Paolo di Venezia, l'anno 1665 (in Venezia, per Francesco Niccolini, 1665, in-12);—Perseo, Dramma musicale [di Aurelio Amalteo, di Uderzo], nel giorno natalizio della Sacra Cesar. Real Maestà dell' Imperatrice Margherita (in Vienna d'Austria, per Matteo Cosmerovio, 1669, in-8);—Andromedes und Persaeus, dramatische Oper von J. Wolfgang Frank (Hamburg, 1679).

1148. Persée, Tragedie, representée par l'Academie Royale de Musique. Pour la premiere fois le dix-septiéme Avril 1682. Et remise au Theatre le neuf Février 1703. A Paris, Chez Christophe Ballard, seul Imprimeur du Roy pour la Musique, rue S. Jean de Beauvais, au Mont-Parnasse. M.DCC.III [1703]. Avec Privilege de Sa Majesté. Le Prix est de trente sols. In-4 de XVI-62 pp. et 1 f. bl.

1149. Persée, Tragedie, représentée pour la premiére fois par l'Academie Royale de Musique. Le dix-septiéme Avril 1682. Et remise au Théatre le Jeudy vingt Novembre 1710. A Paris, Chez Christophe Ballard, seul Imprimeur du Roy pour la Musique, rue S. Jean de Beauvais, au Mont Parnasse. M.DCCX [1710]. Avec Privilege de Sa Majesté. Le prix est de trente sols. In-4 de 75 pp. en tout.

Au verso de la p. 75, se trouve le privilége général accordé pour dix ans au sieur Guyenet, concessionnaire de l'Opéra, à la date du 22 juin 1709, avec mention de la cession faite par Guyenet à Ballard, pour l'impression des livrets et de la musique.

Distribution des rôles lors de cette reprise: Hardouin, Céphée; Mlle Milon, Cassiope; Mme Pestel, Mérope; Mlle Journet, Andromède; Thévenard, Phinée; Cochereau, Persée; Guédon, Mercure, etc.

1150. Persée, Tragedie, representée par l'Academie Royale de Musique, le 17. Avril 1682, et ensuite à Versailles au mois de Juin; Remise au Theatre le Dimanche 8. Novembre 1722. A Paris, Chez la veuve de Pierre Ribou, sur le Quai des Augustins, à la descente du Pont-Neuf, à l'Image Saint-Louis. M.DCC.XXII [1722]. Avec Privilege du Roi. In-4 de xvj et 67 pp.

Au verso de la p. 67, le privilége général accordé pour dix-neuf ans à Besnier, Chomat, Duchesne et de la Val de Saint-Pont, à la date du 10 août 1713, et cédé par eux à Ribou.

Distribution des rôles lors de cette reprise: Dubourg, Céphée; Mlle C. Antier, Cassiope; Mlle L. Antier, Mérope; Mlle Tulou, Andromède; Thévenard, Phinée; Muraire, Persée; Tribou, Mercure.

Après Quinault et Lulli, le sujet de Persée et d'Andromède a été repris si souvent par les compositeurs d'opéras qu'il ne nous a pas été possible de constater les emprunts qui ont pu être faits à Corneille. Nous nous bornerons à indiquer sommairement les opéras qui, par leur titre, se rapprochent de l'Andromède française:

Andromeda, Dramma per musica; [poesia di P. Pariati, musica di Marcantonio Ziani], rappresentato nel giorno natalizio della Sacra Cesareo-Real Maestà dell' Imperatore Carlo VI. Vienna, 1714.

Andromeda, Dramma per musica; poesia di           ?; musica di Leonardo Leo. Napoli, 1742.

Andromède, Drame en musique [en trois actes et en vers libres italiens]. Musique d'Ignace Fiorillo. Cassel, Estienne, 1761. In-8.

Édition italienne, avec traduction française en prose.

Andromeda, Dramma per musica; poesia di           ?; musica di Paisiello. Milano, 1770.

Andromède, Ballet héroïque et Pantomime, de la composition de M. Granger, musique de M. Raubach, décorations de M. Gradizzi, costumes du sieur Génard. Saint-Pétersbourg, de l'imprimerie de l'Académie impériale des sciences, 1772. In-8 de 18 pp.

Perseo, Dramma per musica di           ?; musica di M. Gasp. Sacchini. Londra, 1774.

Andromeda, grosse Oper von           ?; Musik von Joh. Fried. Reichhardt. Berlin, 1778.

Persée, Tragédie lyrique par Quinault [réduite par Marmontel]; musique de Filidor. Paris, 1780.

Persaeus und Andromeda, grosse Oper von Baumgärtner. 1780.

Andromeda E Perseo, Dramma per musica; poesia di ?; musica di J. M. von Haydn. 1780.

Andromeda, Dramma per musica; poesia di           ?; musica di Pietro Persicchini. Varsovia, 1782?

Andromeda e Perseo, Dramma per musica; poesia di           ?; musica di Marescalchi. Roma, 1784.

Persaeus und Andromeda, grosse Oper von ? ; Musik von Druzechy. Pest, 1787?

Andromeda, Dramma per musica; poesia di ? ; musica di Vittorio Trento. Napoli, 1792 (?) e 1805.

Andromeda, grosse Oper von           ?; Musik von Jos. Elm. Naumann. 1795?

Andromeda, Dramma per musica; poesia di G. Bertati; musica di Nic. Antonio Zingarelli.

Cet opéra, non cité par Fétis, a été joué en Italie vers 1800.

Andromeda, liryczna tragedya L. Osińskiego; musyka Jos. Elsnera. Warzawa, 1807.

Osiński a dû s'inspirer de Corneille, d'autant plus qu'à la même époque il traduisit le Cid, Horace et Cinna (voy. les nos 1065-1069).

1151. Persée et Andromède, ballet-pantomime en trois actes, par M. Gardel, maître des ballets de Sa Majesté impériale et royale; musique arrangée et composée par M. Méhul. Représenté, pour la première fois, sur le Théâtre de l'Académie Impériale de Musique, le 8 Juin 1810. Prix: 75 centimes. A Paris, Chez Bacot, Libraire, au Palais-Royal, Galerie de bois, no 252, côté du Jardin. 1810. De l'Imprimerie d'A. Égron, Imprimeur du Tribunal de commerce. In-8 de 32 pp. en tout.

«Le sujet de Persée et Andromède, dit Gardel, avec ce sérieux imperturbable que nous avons admiré chez Noverre, a été traité par des auteurs avec lesquels je dois trembler d'être mis en comparaison. Je le dois craindre d'autant plus que l'on trouvera sans doute dans mon ouvrage des fautes qu'ils ont su habilement éviter...»

Ce nouveau ballet fut dansé par Vestris, Milon, Albert, Montjoie et Galais, Mmes Gardel, Chevigny, Vict. Saulnier.

XXI

1152. Nicomede in Bitinia, Dramma rappresentato nel Teatro di S. Mosè di Venezia, l'anno 1677; [poesia del Dott. Gio. Matteo Giannini, Veneziano; musica del Cav. Carlo Grossi, Veneziano].* In Venezia, per Francesco Niccolini, 1677. In-12.

Réimprimé la même année, chez le même libraire, avec quelques changements et l'addition d'un prologue.

XXII

1153. Pertarido, Re de' Longobardi, Dramma per musica; [poesia di           ?; musica di Giuseppe Boniventi.] Venezia, 1727. In-8.

1154. Pertharite, Koenig der Lombarden, grosse Oper von           ?; Musik von Hoszisky. Rheinsberg, 1783.

XXIII

1155. Edippo, Dramma per musica di Domenico Lalli.

Cet opéra, dont le livret fut tiré plutôt de Voltaire que de Corneille, fut représenté à Munich le 22 octobre 1729. Les ballets étaient de Dubreuil, les décors de Nicolas Stuber, les costumes de Deschamps. La musique était probablement de Torri.

Voy. Geschichte der Oper am Hofe zu München, nach archivalischen Quellen bearbeitet von Fr. M. Rudhardt; Freising, Franz Datterer, 1865, in-8, t. Ier. pp. 116 sqq.

Un opéra allemand de G. Gebel, intitulé, Oedipus, qui fut représenté à Rudolstadt en 1751, ne présente sans doute pas de rapports avec la pièce de Corneille.

1156. Œdipe a Colonne. Opéra en trois actes [paroles de Guillard, musique de Sacchini], dédié à la Reine, représenté devant Leurs Majestés à Versailles, le 4 janvier 1786. Et pour la première fois, sur le Théatre de l'Académie Royale de Musique, le Mardi 30 Janvier 1787. Prix XXX sols. A Paris, De l'Imprimerie de P. de Lormel, Imprimeur de ladite Académie, rue du Foin Saint-Jacques, à l'Image de Sainte-Génevieve. On trouvera des Exemplaires à la Salle de l'Opéra. M.DCC.LXXXVII [1787]. Avec Approbation, et Privilége du Roi. In-4 de VIII et 48 pp.

Guillard s'est inspiré à la fois de l'Œdipe de Sophocle, de celui de Corneille et de celui de Voltaire.

La musique de Sacchini est son chef-d'œuvre, et pourtant ce grand artiste ne parvint pas à triompher des cabales qui s'élevaient contre lui; il mourut le 7 octobre 1786, avant que son ouvrage eût été représenté.

1157. Edipus te Kolone, zangspel vry naar het fransch van Guillard, muzyk van Sacchini, door Pieter Johannes Uylenbroek. Amsteldam, P. J. Uylenbroek, 1705. In-8 de 2 ff., 42 pp. et 1 f.

Traduction néerlandaise du livret de Guillard.

Nic. Zingarelli fit encore représenter, à Venise, en 1799, un opéra intitulé: Edipo a Colonna.

XXIV

1158. La Conquista del Vello d'oro, Festa teatrale di Nice. Minato; musica di Antonio Draghi. Vienna, Crist. Cosmerov, 1678. In-12.

Cet opéra, dont l'auteur n'eut peut-être pas recours à la tragédie de Corneille, fut représenté pour les fiançailles de la reine de Pologne Éléonore avec le duo Charles de Lorraine.

La musique des ballets fut écrite par Jean H. Schmelzer.

Il existe une édition allemande du livret publiée la même année chez le même libraire.

1159. Jason, ou la Toison d'or. Tragedie, représentée par l'Academie Royalle de Musique. On la vend, A Paris, A l'Entrée de la Porte de l'Academie Royalle de Musique, au Palais Royal, rue Saint Honoré. Imprimée aux dépens de ladite Academie. Par Christophe Ballard, seul imprimeur du Roy pour la Musique. M.DC.XCVI [1696]. Avec Privilege de Sa Majesté. In-4 de 4 ff., 80 pp. et 1 f.

Cet opéra, dont J.-B. Rousseau avait écrit le livret et Colasse la musique, fut représenté le 17 janvier 1696.

Jean-Baptiste Rousseau ne se faisait pas d'illusions sur ses tragédies lyriques: «Elles sont ma honte, disait-il; je ne savais pas encore mon métier quand je me suis adonné à ce pitoyable genre d'écrire.»

J.-B. Pescetti fit représenter à Londres en 1737 un opéra du Vello d'oro; Scolari en donna un autre à Venise, sous le même titre, en 1749.

1160. La Toison d'or. Tragédie-Lyrique, en trois actes, [paroles de Desriaux, musique de Vogel], représentée, pour la premiere fois à Paris, sur le Théatre de l'Académie-Royale de Musique, le Mardi 29 août 1786. Prix XXX sols. A Paris, De l'Imprimerie de P. de Lormel, Imprimeur de ladite Académie, rue du Foin Saint-Jacques, à l'Image de Sainte Genevieve. On trouvera des Exemplaires à la Salle de l'Opéra. M.DCC.LXXXVI [1786]. Avec Approbation et Privilege du Roi. In-4 de 8 et 46 pp.

Cet opéra fut chanté par Laïs (Jason), Moreay (Arcas), Mlles Maillard (Médée), Gavaudan cadette (Calciope), Dozon, cette vachère devenue cantatrice, grâce aux leçons de Gossec (Hypsiphile), etc. Il fut remanié aussitôt après la première représentation.

1161. Médée a Colchos, ou la Toison d'or, Tragédie-Lyrique en trois actes [paroles de Desriaux, musique de Vogel], représentée, pour la première fois sur le Théatre de l'Academie-Royale de Musique, le Mardi 27 Septembre 1786. Sit Medea ferox invictaque; flebilis Ino. Hor. Art. Poe. A Paris, De l'Imprimerie de P. de Lormel, Imprimeur de ladite Académie, rue du foin Saint-Jacques, à l'Image de Sainte-Génevieve. On trouvera des Exemplaires à la Salle de l'Opéra. M.DCC.LXXXVI [1786]. Avec Approbation, et Privilege du Roi. In-4 de VIII et 49 pp.

Remaniement de l'opéra précédent. Mlles Gavaudan et Dozon cédèrent leurs rôles à Mlle Audinot et à Mme Chéron; Martin remplaça Moreau.

XXVI

1162. La Sofonisba, Dramma dell' Ab. Francesco Silvani [musica di Antonio Caldara, Veneziano], recitato nel Teatro di S. Gio. Crisostomo di Venezia l'anno 1708. In Venezia, per Marino Rossetti, 1708. In-12.

Il est probable que Silvani suivit plutôt la Sofonisba du Trissin que celle de Corneille. Son livret fut représenté à Naples l'année suivante avec une musique nouvelle de Leo.

Ce n'est sans doute pas à Corneille que Zanetti emprunta son livret de Sofonisba, dont la musique fut tour à tour écrite par Jomelli (Venise, 1746), Traetta (Parme, 1761), Buroni (Venise, 1764), Agnesi (Naples, 1771), Paer (Bologne, 1796) et Federici (Turin, 1805). Le même sujet a été traité, en outre, en Allemagne, par Gebel (Rudolstadt, 1753), Neefe (1782), et en Italie, par Vento (vers 1760) et Petrali (Milan, 1844).

XXVII

1163. Ottone amante, Amor e Sdegno, Dramma per musica; poesia di Michel Angelo Boccardi; musica di M. Tavelli.

Cet opéra, représenté à Venise en 1726, avait été précédé de l'Ottone, de Pollaroli (Udine, 1696) et de celui de Haendel (Londres, 1722), mais nous ne croyons pas que ces pièces fussent tirées de Corneille. Nous en dirons autant de l'Ottone, de Gennaro d'Alessandro (Venise, 1740).

XXVIII

1164. Agesilao, Dramma per musica; poesia di           ? ; musica di Gaetano Andreozzi.

Opéra représenté sur le théâtre San Benedetto, à Venise, pendant le carnaval de 1788. Le sujet, tiré de Corneille, a été singulièrement altéré.

1165. Agesilao, Dramma per musica; poesia di           ? ; musica di Gio Domenico Perotti.

Représenté à Rome en 1789.

XXIX

1166. Attila. Dramma recitato nel Teatro de' SS. Gio. e Paolo di Venezia, l'anno 1672. [Poesia di Matteo Noris, Veneziano; musica di D. Pietr'Andrea Ziani, Veneziano, Canonico Lateranese.] In Venezia, per Francesco Niccolini, 1672. In-12.

Repris en 1678 sur le théâtre Formagliari, à Bologne.

1167. Attila, grosse Oper von           ? ; Musik von Joh. Wolfgang Franck.

Représenté à Hambourg en 1682.

1168. Attila, Dramma per musica; poesia di           ?; musica del Persiano.

Représenté à Parme en 1727.

1169. Attila, Dramma in musica recitato nel Regio Ducale Teatro di Milano. Milano, Malatesta, s. d. [1797?]. In-12.

L'auteur de ce livret est, d'après Melzi, Ascanio Lonati, de Milan; la musique était, croyons-nous, de Farinelli.

1170. Attila, tragedia lirica in tre atti di Temistocle Solera; musica di Giuseppe Verdi. Venezia, 1846. In-8.

1171. Attila, opéra en trois actes, en vers libres, traduit de l'italien de Solera, sur la musique de Verdi, par M. Joos; représenté sur le Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles, au mois de décembre 1850.

Cette traduction n'a pas été imprimée.

1172. Attila. Dramma lirico in un prologo e tre atti da rappresentarsi nel gran teatro del Liceo filarmonico-drammatico barcellonese di S. M. Dona Isabella Seconda, nel l'autunno del 1850. Barcelona, imprenta de T. Gorchs; Madrid, libreria de Cuesta, 1850. Gr. in-8 de 56 pp.

Texte italien, avec traduction espagnole.

1173. Attila, dramma lyrico em um prologo e tres actos, poesia de Themistocles Solera, musica de José Verdi, que vai representar-se no theatro provisorio. Rio de Janeiro, Typographia. Dous de Dezembro de P. Brito, 1853. In-8 de 59 pp.

Traduction portugaise de Luis Vicente de Simoni.

XXX

1174. Tito e Berenice, Dramma per musica, [poesia di Carlo Sigismondo Capece, Romano, musica di Antonio Caldara, Veneziano]; rappresentato nella Sala de' Signori Capranica in Roma nel Carnevale dell' anno 1714. In Roma, per il Bernabò, 1714. In-12.

Nous nous bornons à mentionner ici l'opéra de Caldara. Il existe, sur Bérénice, une foule d'opéras, plutôt inspirés par la pièce de Racine que par celle de Corneille. On en trouvera la liste dans notre Bibliographie Racinienne.

M. Gastinel a fait jouer au théâtre des Bouffes-Parisiens, le 11 mai 1860, une opérette intitulée Titus et Bérénice, pour laquelle M. Edouard Fournier avait écrit un livret, sans emprunter à Corneille autre chose que le titre.

XVII.—HISTOIRE DE CORNEILLE ET DE SA FAMILLE.

I.—Biographie de Corneille.

1175. Vie de Corneille, par Fontenelle.

Ce discours a paru pour la première fois, sous le titre d'Éloge, dans les Nouvelles de la République des lettres de janvier 1685; il a été inséré ensuite dans l'Histoire de l'Académie Françoise, donnée en 1729 par l'abbé d'Olivet. A partir de 1742, il a été réimprimé sous le titre de Vie de Corneille dans toutes les éditions des œuvres de Fontenelle et dans la plupart de celles des Œuvres de Corneille.

1176. Pierre Corneille, par Thomas Corneille.

Th. Corneille a parlé de son illustre frère dans son Dictionnaire géographique, à l'article Rouen. Bien que la notice qu'il lui ait consacrée soit très-succincte, nous ne pouvions manquer de la faire figurer dans ce travail.

1177. Vie de Pierre Corneille, Msc. du XVIIe siècle, 46 pp. in-4.

Ce manuscrit, à la suite duquel sont les parallèles faits au XVIIe siècle entre Corneille et Racine, figure, sous le no 144, dans le Catalogue de la belle Collection de lettres autographes composant le cabinet de feu M. R. Merlin (Paris, J. Charavay, octobre 1871, in-8).

1178. Notice sur la Vie et les Ouvrages de P. Corneille.

Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la République des lettres [par le P. Niceron], t. VIe, pp. 349-383; t. XVe, pp. 88-93.

1179. Pierre Corneille, par l'abbé Goujet.

Voy. Bibliothèque françoise, ou Histoire de la littérature françoise par M. l'abbé Goujet, t. XVIIIe (Paris, H.-L. Guérin et L.-F. Delatour, P.-G. Le Mercier, 1756, in-12), pp. 140-164.

Les grands dictionnaires critiques du XVIIIe siècle, tels que le Dictionnaire historique, de Bayle, l'Encyclopédie, etc., contiennent tous des articles sur Corneille; nous croyons inutile d'en donner une énumération, à cause du peu de développement de ces notices qui ne contiennent aucun fait nouveau.

1180. Vie de Pierre Corbeille, par M. Guizot.

Cet ouvrage, publié d'abord dans les Poëtes français du siècle de Louis XIV, par M. F. Guizot [et madame Guizot, née de Meulan]; Paris, Schoel, 1813, in-8, t. Ier (et unique), a été réimprimé avec additions en 1852 (Paris, Didier, 1852, in-8).

1181. Histoire de la Vie et des Ouvrages de P. Corneille, par M. Jules Taschereau. Paris, Alexandre Mesnier, 1829. In-8 de VII et 418 pp.

Cette excellente histoire, digne pendant de la Vie de Molière, a laissé peu de recherches à faire aux biographes de Corneille. M. Taschereau a réuni sur le poëte, sa famille et chacun de ses ouvrages, les renseignements les plus exacts et les plus circonstanciés. Il y a joint une série de notes et de pièces justificatives du plus haut intérêt. Il a donné, pp. 379 à 399, une première bibliographie des écrits relatifs à Corneille et des éditions annotées de ses Œeuvres choisies ou complètes.

1182. Réflexions sur un passage de l'Histoire de la Vie et des Ouvrages de P. Corneille, par M. J. Taschereau; par M. A. Floquet. [Rouen, 1830]. In-8 de 7 pp.

Extrait du Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, 1830, pp. 413 sqq.

1183. Corneille (Pierre). Von F. Jacobs.

Allgemeine Encyclopädie der Wissenschaften und Künste, herausgegeben von J. S. Ersch und J. G. Gruber, t. XIXe (Leipzig, 1829, in-4), pp. 311-317.

1184. Pierre Corneille, par M. Villenave. Paris, 1835. In-8 de 8 pp. à 2 col.

Extrait de l'Encyclopédie des Gens du monde, t. VIIe, 1re part, pp. 7 sqq.

1185. Corneille (Pierre).

Extrait de l'Univers pittoresque (Dictionnaire encyclopédique de l'Histoire de France, par M. Ph. Le Bas), t. VIe, 7e livr.; Paris, Didot, 1841, in-8, pp. 100-108.

1186. Vie de Pierre Corneille, par Gustave Levavasseur. Paris, Debécourt, 1843. In-12 de 472 pp.

1187. Notice sur P. Corneille, par E. Charton.

Encyclopédie nouvelle publiée sous la direction de Pierre Leroux; Paris, Ch. Gosselin, 1843, in-8, t. IVe, pp. 50-52.

1188. Pierre Corneille, par P.-F. Tissot, de l'Académie Française.

Les Normands illustres (Paris, Dutertre, 1845, gr. in-8), livr. 6 et 7 (24 pp.).

1189. Notice sur P. Corneille, par P.-F. Tissot.

Poëtes normands, publiés sous la direction de L.-H. Baratte; Paris, 1846, gr. in-8.—Réimpression de la notice précédente.

1190. Vie de Pierre Corneille, par Gustave Levavasseur. Seconde édition. Paris, Dentu, 1847. In-12.

Voy. le no 1186.—On a ajouté à cette édition une eau-forte de J. B[uisson].

1191. Pierre Corneille, par J. Fleury.

Encyclopédie du dix-neuvième siècle, t. VIIIe (Paris, 1850, gr. in-8), pp. 772-777.

1192. Pierre Corneille, par Victorin Fabre.

Biographie universelle (Michaud) ancienne et moderne; nouvelle édition (Paris, chez Madame C. Desplaces, gr. in-8), t. IXe, pp, 223-232.

1193. Vie de Corneille. Paris, Barba, [impr. Plon], 1852. In-4 à 2 col.

Panthéon populaire illustré.

1194. Corneille et son Temps, Étude littéraire par M. Guizot. Nouvelle édition. Paris, Didier, 1852. In-8 de 2 ff., xv et 476 pp.

1195. Corneille and his Times. By M. Guizot. Translated from the French. London, Richard Bentley, 1852. Gr. in-8.

1196. Histoire de la Vie et des Ouvrages de P. Corneille, par M. J. Taschereau. Seconde édition, augmentée. Paris, chez P. Jannet, 1855. In-16 de VIII et 440 pp.

En acceptant la tâche de publier une édition des Œuvres de Corneille dans la Bibliothèque elzévirienne, M. Taschereau a fait réimprimer son Histoire, qu'il a très-notablement augmentée. La partie bibliographique (pp. 389-420) a reçu en particulier de nombreuses additions. Nous avons eu déjà l'occasion de constater les emprunts faits par nous à cet excellent guide.

1197. Pierre Corneille, par Gustave Brunet.

Nouvelle Biographie générale, publiée par MM. Firmin Didot frères, sous la direction de M. le Dr Hoefer; t. XIe (Paris, 1865, in-8), col. 848-867.

1198. Pierre Corneille, par J.-P.-G. Viennet, de l'Académie Française.

Dictionnaire de la Conversation et de la Lecture, par une société de savants et de gens de lettres, sous la direction de M. W. Duckett; t. VIe (Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie, 1868, gr. in-8). pp. 526-531.

1199. Notes sur la Vie de Corneille, par Édouard Fournier.

Ces notes sont placées en tête de Corneille à la Butte Saint-Roch, comédie en un acte, en vers, par Édouard Fournier, pp. i-clvj (voy. notre chap. XXIe).

L'auteur n'a pas eu l'idée d'écrire une vie de Corneille, mais d'ajouter seulement quelques notes aux renseignements recueillis par ses biographes antérieurs. Il a réuni quelques pièces qui avaient échappé jusqu'alors aux éditeurs de Corneille, ou qui étaient tout au moins peu connues (voy. les nos 180, 183, 185, 198), Il attribue, en outre, au poëte six strophes qui auraient été composées en 1633 pour l'Académie des Palinods, mais cette attribution n'est accompagnée d'aucune preuve.

On trouve, dans les notes de M. Fournier, quelques détails curieux sur la vie littéraire de Corneille et sur les maisons qu'il habita successivement à Paris.

1200. Pierre Corneille, ses Œuvres, sa Vie intime, par C. Guénot. Lille, 1863. In-12 de 143 pp. (0 fr. 75).

II.—Documents biographiques divers.—Notices relatives a des faits particuliers de la vie de Corneille et aux maisons qu'il a habitées.

1201. Lettre de Gabriel Feydel, relative à Pierre Corneille.

Journal de Paris, 1788, p. 102.

M. Paul Lacroix a bien voulu nous signaler cette notice, où il est pour la première fois question d'une lettre anonyme «trouvée à Rouen dans des papiers de famille», lettre qui nous montre Corneille faisant rapetasser ses vieux souliers.

1202. La Maison de Corneille, par M. de Jouy.

Fait partie de l'Hermite en province, t. VIIe (Paris, Pillet, 1824, in-8), pp. 214 sqq.

1203. Dissertation sur la date de la naissance du Grand Corneille [signée à la fin: P[ierre-Alexis] Corneille]. [Rouen, F. Baudry, Imprimeur du Roi, rue des Carmes, no 20, 1826]. In-8 de 4 pp., avec un simple titre de départ.

Corneille fut baptisé le 9 juin 1606. On trouve dans les registres de la paroisse de Saint-Sauveur, à Rouen, la mention suivante: «Le neuvième jour de juin 1606, Pierre, fils de Mr Pierre Corneille, a été baptisé; le parrain, Monsieur Pierre Lepezant, secrétaire du Roi, et Barbe Houel.» L'ordonnance de 1539 prescrivait de joindre à la mention du baptême la date exacte du jour de la naissance; aussi divers biographes ont-ils cru que le futur auteur du Cid avait dû être baptisé le jour même de sa naissance. La Société d'émulation de Rouen, voulant tenir chaque année une séance générale en l'honneur de Corneille, choisit le 9 juin et non le 6. Lorsque des doutes s'élevèrent à ce sujet, elle chargea une commission d'étudier la question. Le rapport de M. P.-A. Corneille conclut en ces termes: «Après cet exposé, votre commission pense que toutes les probabilités font présumer que Pierre Corneille est né le 6 juin 1606; mais ces probabilités, quelque confiance qu'on y attache, donnent-elles une conviction intime? D'ailleurs la naissance légale à cette époque est celle des actes de baptême. Or l'acte de baptême porte la date du 9 juin; et quoique votre commission soit au fond persuadée que la naissance réelle est du 6 juin, néanmoins elle ne pense pas que les motifs énoncés ci-dessus soient suffisants pour vous proposer quelques changements dans vos usages, ni pour vous engager à en provoquer auprès de l'administration, dans les inscriptions qui peuvent se trouver dans notre ville et qui portent la seule date appuyée sur un acte authentique.»

1204. Rapport sur la date de la naissance de Pierre Corneille, lu à l'Académie royale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, par M. Houël. Rouen, Imprimerie de Nicétas Périaux jeune, rue de la Vicomté, no 55, 1828. In-8 de 12 pp. inexactement chiffrées de 2 à 14.

M. Houël a recommencé, au nom de la Société royale de Rouen, l'étude déjà faite par M. P.-A. Corneille. S'appuyant sur la notice insérée dans le Mercure galant d'octobre 1684 et sur un passage du Dictionnaire géographique de Thomas Corneille (vo Rouen), il conclut que le poëte a dû naître certainement le 6 juin, et propose, en conséquence, à la Société d'adresser copie de sa décision à l'autorité administrative, «pour que l'erreur qui subsiste, notamment sur le marbre de la maison de Corneille, soit incessamment rectifiée dans le cas où l'autorité partagerait la conviction de l'Académie».

1205. Rapport sur le jour de la naissance de Pierre Corneille et sur la Maison où il est né, lu à la séance publique de la Société libre d'Émulation de Rouen le 6 juin 1828 par M. Pre Axis Corneille professeur d'histoire au Collége Royal. Rouen, F. Baudry, imprimeur du Roi, Avril 1829. In-8 de 24 pp.

Dans ce nouveau rapport, M. P.-A. Corneille se prononce définitivement en faveur du 6 juin, comme l'avait fait M. Houël.

En tête du rapport se trouve une figure sur cuivre, représentant les maisons contiguës où naquirent Pierre et Thomas Corneille.

Cette brochure se vendait 1 fr. 50, au profit de la souscription pour le monument à élever à Pierre Corneille.

1206. Notice sur la Maison et la Généalogie de Corneille, présentée à l'Académie de Rouen, dans sa séance du 29 mars 1833, par A.-G. Ballin. Rouen, N. Périaux, mai 1833. Gr. in-8 de 8 pp., figg.

Extrait de la Revue de Rouen du 10 mai 1833, avec quelques additions.

La brochure contient 3 tableaux et 2 gravures représentant l'état ancien et l'état actuel des maisons de Pierre et de Thomas Corneille.

Le titre annonce que cet opuscule n'a été tiré qu'à 60 exemplaires; M. Ballin lui-même (Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, 1848, p. 286), nous apprend que le tirage a été de 75 exemplaires.

1207. Nouveaux Détails sur Pierre Corneille, recueillis dans l'année où Rouen élève une statue à ce grand poëte; par M. Emel Gaillard. [Rouen, 1834]. In-8 de 6 pp.

Extrait du Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, 1834, in-8, p. 164 sqq.

1208. Role politique de Pierre Corneille, pendant la Fronde. Document communiqué à l'Académie de Rouen par M. Floquet, dans la séance du 18 novembre 1836. [Paris, Imprimerie de H. Fournier et comp., rue de Seine, 14]. In-8 de 8 pp.

Extrait de la Revue rétrospective (no de décembre 1836), avec un simple titre de départ.

En compulsant les registres du Parlement de Normandie, M. Floquet y a trouvé le texte d'une lettre de cachet datée de Rouen, le 17 février 1650, et par laquelle le sieur Bauldry, procureur général des États de Normandie, est destitué, et sa charge conférée au «sieur de Corneille». Cette nomination faite, ainsi qu'il est dit expressément, sur l'avis de la reine régente, qui avait ouvertement protégé l'auteur du Cid, devait faire songer à Pierre Corneille, mais ce n'était là qu'une supposition qui s'est trouvée confirmée par un passage de l'Apologie particulière pour M. le duc de Longueville (Amsterdam, 1650, in-4 de 136 pp.), où il est longuement parlé de la destitution de Bauldry. «On lui a donné un successeur, y est-il dit, qui sçait fort bien faire des vers pour le théatre [Le sieur Corneille, poëte fameux pour le théatre, porte une manchette marginale], mais qu'on dit estre assez malhabile pour manier de grandes affaires.»

1209. Note biographique sur Pierre Corneille, par M. A. Deville. [Rouen, 1840]. In-8 de 8 pp.

Extrait du Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, 184, pp. 1860 et 276, avec un fac-simile de l'écriture de Corneille.

1210. Fragment d'étude sur la vieillesse de Corneille, lu à la Société des Sciences morales de Seine-et-Oise. [par V. Lanbinet]. Versailles, Imprimerie de Montalant-Bougleux, 1852. In-8.

Le nom de l'auteur se trouve à la fin.

1211. Particularités de la vie judiciaire de Pierre Corneille, révélées par des documents nouveaux; par E. Gosselin, greffier-archiviste à la Cour Impériale de Rouen. Rouen, Imprimerie de E. Cagniard, 1865. In-8 de 15 pp.

Extrait de la Revue de Normandie, juillet 1865.

M. Gosselin a réuni dans ce travail quelques renseignements sur les fonctions d'avocat du Roi aux siéges de l'Amirauté, fonctions que Corneille eut à exercer en même temps que celles d'avocat général à la Table de marbre de Rouen.

1212. Un Épisode de la jeunesse de Pierre Corneille, par E. Gosselin, greffier-archiviste à la Cour impériale de Rouen. Rouen, Imprimerie de E. Cagniard, 1865. In-8 de 12 pp.

Extrait de la Revue de Normandie, t. VIIe, 1867, pp. 478-487.

M. Gosselin s'est proposé d'établir dans cet article que la véritable Mélite était une demoiselle Catherine Hue, qui devint depuis Mme du Pont. Il admet l'authenticité de l'anecdote racontée par Fontenelle, mais avec cette différence fondamentale que Corneille, loin de supplanter un ami, aurait été supplanté par un rival.

1213. La Maison de campagne du grand Corneille au Petit-Couronne achetée et classée comme monument historique, par M. l'abbé A. Tougard.

Extrait de la Revue de Normandie, t. VIIIe, 1868. pp. 506-511.

La maison du Petit-Couronne, sur laquelle M. Gosselin avait le premier attiré l'attention (voy. le no 1231), fut acquise au prix de 12,000 fr. par le département de la Seine-Inférieure (délibération du conseil général du 28 août 1868). Cette maison avait été vendue, le 27 décembre 1686, par le fils du poëte, Pierre Corneille, «escuyer, sieur de Danville, capitaine de cavalerie, demeurant à Paris, rue Neuve-des-Petits-Champs, paroisse Saint-Roch, et en cette ville de Rouen, chez M. de Fontenelle, advocat en la Cour, rue Ganterie, paroisse Saint-Laurent».

1214. Corneille.—Ses relations avec la famille Pascal ET SA Maison de Petit-Couronne.

Magasin pittoresque, octobre 1869, pp. 322 sq.

Cet article, où l'auteur a mis à profit le travail de M. Gosselin (no 1231), fait partie d'une série intitulée: Promenades d'un Rouennais.

1215. Nouveaux Documents inédits sur le patrimoine de P. Corneille, publiés par M. l'abbé A. Tougard. Rouen, Imprimerie de Cagniard, 1869. Gr. in-8 de 12 pp.

Extrait de la Revue de Normandie, t. VIIIe, 1868, pp. 624-635.

Nous voyons, par les documents retrouvés par M. E. Gosselin et publiés par M. Tougard, «que les biens de la famille Corneille s'accroissent de plusieurs acquisitions importantes pendant la vie du père de notre poëte, ce qui témoigne de l'opulence qui y régnait alors; mais qu'après la mort de Corneille, le père, on ne signale plus que des ventes faites par le grand poëte, preuve évidente de la gêne où il se trouve, lui et les siens.»

1216. Un Document fameux sur Pierre Corneille.

L'Amateur d'autographes, IXe année (Paris, 1871, in-8), pp. 218 sqq.

M. P. Dumont soumet à M. Charavay et aux amateurs d'autographes la prétendue lettre de Corneille, insérée par M. Em. Gaillard dans le Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen (1834, p. 167). Il ne croit pas à l'authenticité de ce document et réclame des renseignements sur sa provenance aux personnes qui seraient en état d'en fournir.

1217. Aveu des biens tenus du Roi, à cause de sa châtellenie et vicomte d'Andely, par Pierre et Thomas Corneille, pour servir à la confection du nouveau terrier du domaine du Roi (13 décembre 1681).

Ce document, retrouvé par M. de Beaurepaire, a été inséré par lui dans la Revue des sociétés savantes des départements; Ve série, t. VIIIe (Paris, 1874, in-8), pp. 529-534.

«Cet acte, et les notes très-courtes et très-précises qui l'accompagnent, dit M. Marty-Laveaux, dans un préambule ajouté à cette communication, peuvent fournir un assez grand nombre de renseignements utiles. L'endroit habité par Corneille, dans les derniers temps de sa vie, s'y trouve fort exactement précisé. M. Taschereau avait constaté, à l'aide d'une procuration du mois d'août 1675, que, contrairement à l'opinion généralement reçue, Pierre Corneille était logé, à cette époque, rue de Cléry, paroisse Saint-Eustache, et qu'il n'était pas encore venu s'établir rue d'Argenteuil; j'avais montré, à l'aide d'une Liste de Messieurs de l'Académie Françoise, pour 1676, qu'il n'avait pas cessé, jusqu'au commencement de cette année, de demeurer au même endroit; mais l'acte que vient de nous communiquer M. de Beaurepaire prolonge singulièrement le séjour de Pierre Corneille dans la rue de Cléry, et nous prouve qu'il l'habitait encore à la fin de 1681, c'est-à-dire moins de trois ans avant son décès. Il nous apprend, en outre, un fait beaucoup plus intéressant, c'est qu'à Paris, rue de Cléry, comme à Rouen, rue de la Pie, conformément à une douce et touchante habitude, les deux Corneille demeuraient ensemble.»

III.—Notices sur les portraits de Corneille.

1218. Réflexions sur le tableau demandé par l'Académie A M. Court. Lu à l'Académie royale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen par M. Hellis. D.-M., en la séance du 9 mars 1831. Rouen, imprimé chez Nicétas Périaux, rue de la Vicomte, no 55, 1831. In-8 de 7 pp. plus une gravure au trait représentant le sujet du tableau, et une Indication des personnages qui occupe un f. autographié, en face de la gravure.

Extrait du Précis analytique des travaux de l'Académie, année 1831.

Le sujet du tableau demandé par l'Académie à M. Court, était Corneille accueilli au théâtre par le grand Condé, après une représentation de Cinna. Cette toile orne aujourd'hui une des salles de l'Académie de Rouen.

1219. Portrait de Corneille, par Gigoux.

Ce portrait, dont le Magasin pittoresque a donné, en 1835, une gravure sur bois assez grossière, doit être une copie du portrait de Lebrun.

1220. Découverte du portrait de P. Corneille, peint par Ch. Le Brun. Recherches historiques et critiques à ce sujet, par M. Hellis. A Rouen, chez Le Brument; à Paris, chez Hocdé, 1848. In-8 de 2 ff., 50 pp. et 1 f. blanc, plus 4 figg.

En tête de cette brochure se trouve le portrait de Corneille, d'après Lebrun, gravé sur acier par Réville; entre les pp. 4 et 5 se place un second portrait gravé au trait, d'après Paillet (1663), par Aug. Lebrun; entre les pp. 8 et 9 se trouve un troisième portrait, gravé au trait par le même, d'après Sicre (1683); enfin, entre les pp. 10 et 11 est placé un portrait de Th. Corneille, gravé au trait par Lebrun, d'après Jouvenet (1700).

IV.—Pièces relatives au monument de Corneille a Rouen.

1221. Rapport sur le monument a élever a Pierre Corneille, lu à la Société libre d'émulation de Rouen, le 15 avril 1829, par M. A. Deville. Rouen, Baudry, 1829. In-8.

1222. Proposition lue dans une séance particulière de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, [par Duputel], Rouen, 1830. In-8.

Cette proposition est relative à la souscription ouverte pour l'érection d'une statue à Corneille.

1223. Statue de P. Corneille. Rouen, imp. de N. Périaux. In-fol. plano.

Au bas de la statue, qui occupe environ la moitié de la page, sont trois colonnes, dont la première contient la description de la statue, les deux autres des couplets.

1224. Notice sur la statue de P. Corneille, et Liste des souscripteurs qui ont concouru à l'érection de ce monument. Rouen, F. Baudry, 1834. In-8 de 90 pp. et 1 f., fig.

En tête de la Notice se trouve un portrait de Corneille, gravé d'après la statue par M. E.-H. Langlois et tiré sur papier de Chine. Le dernier feuillet ne contient que l'adresse de l'imprimeur.

Cet opuscule, dû à M. Deville, n'a été tiré qu'à six exemplaires.

1225. Inauguration de la statue de Pierre Corneille, par M. Ch. Richard.

Revue de Rouen, 1834, 2e semestre, pp. 249-266.

1226. Discours prononcé a l'occasion de l'inauguration de la statue de Pierre Corneille a Rouen, le 19 octobre 1834, par M. Lafon, des Français, ancien Professeur de l'École spéciale de déclamation au Conservatoire, membre de plusieurs Académies de Paris et Rouen; suivi du Discours sur la mort de Talma, par le même auteur. Paris, Chez Paccard, libraire, rue Neuve-de-Luxembourg, no 3; Barba, Galerie du Théâtre-Français, Palais-Royal, 1834. In-8 de 32 pp., y compris les deux titres.

Cette brochure est précédée d'un avis de l'éditeur, J.-E. Paccard, qui rappelle les fêtes célébrées à Rouen en l'honneur de Corneille.

«Parmi les discours qui ont été entendus dans cette solennité, on a surtout remarqué, avec une vive satisfaction, celui prononcé par M. Lafon, digne et éloquent interprète du Théâtre-Français. Ce discours méritait d'être conservé; pour arriver à cet heureux résultat, il fallait un éditeur. Il s'en est présenté un qui a su, dans toute l'acception du mot, faire violence a l'auteur, et obtenir de lui qu'il ne laisserait pas ensevelir dans l'oubli les énergiques et nobles pensées de cette improvisation chaleureuse, vraiment inspirée par le goût le plus épuré et par la reconnaissance de succès obtenus au théâtre.»

Il paraît qu'il n'a pas fallu faire une moindre violence à M. Lafon pour le décider à publier son discours en l'honneur de Talma.

1227. Précis historique sur la statue de Pierre Corneille, érigée à Rouen, par souscription, en 1834; par M. A. Deville. Publié par les soins de la Société libre d'émulation de Rouen. Rouen, F. Baudry, 1838. In-8 de 212 pp., figg.

Ce volume est orné de 4 gravures et de 3 planches qui contiennent diverses signatures en fac-simile.

1228. Note sur l'emplacement de la statue de Corneille, par M. Léon de Duranville.

Revue de Rouen, février 1842, p. 136.

1229. Compte rendu des hommages décernés spécialement par la ville de Rouen aux célébrités normandes, notamment en ce qui concerne Pierre Corneille, par M. A. Deville. [Rouen, In-8 de 4 pp.

Extrait de l'Annuaire normand pour 1843, pp. 619 sqq.

V.—Notices sur la famille de Corneille et sur ses descendants.

1230. Lettres de noblesse accordées au père du grand Corneille. Lecture faite à l'Académie de Rouen, par M. Floquet. [Rouen, 1837]. In-8 de 7 pp.

Extrait du Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, 1837, pp. 155 sqq.

1231. Pierre Corneille (le Père), maitre des Eaux et Forêts, et sa Maison de Campagne, par E. Gosselin, greffier-archiviste. (Extrait de la Revue de la Normandie des 31 mai et 30 juin 1864.) Rouen, Imprimerie de E. Cagniard, 1864. Gr. in-8 de 4 ff. et 43 pp., figg.

Les ff. préliminaires contiennent 2 lithographies représentant la maison de campagne de Pierre Corneille au Petit-Couronne, près Rouen, et les armoiries de P. Corneille.

1232. Thomas Corneille, par P.-F. Tissot, de l'Académie française.

Les Normands illustres (Paris, Dutertre, 1845), 7e livr., gr. in-8 de 8 pp.

Presque toutes les publications qui contiennent une notice sur Pierre Corneille en contiennent une également sur son frère.

1233. Ad Petrum Cornelium in obitu Caroli filii, Carmen a Carolo de La Rue. S. I. Parisiis, 1666. In-4.

Cette pièce touchante, reproduite dans les œuvres latines du P. de La Rue (voy. les nos 216-221), a été réimprimée par MM. Taschereau et Marty-Laveaux.

L'édition séparée est citée dans la Bibliothèque des Écrivains de la Compagnie de Jésus, par le R. P. de Backer, 1re édit., t. Ier, p. 659.

Le fils que le poëte perdit en 1667 était Charles Corneille, âgé de quatorze ans, et filleul, dit-on, du P. de La Rue. C'était un enfant des mieux doués.

1234. Lettre a M*** [l'abbé Trublet] sur le grand Corneille, ou sa généalogie est établie et ses héritiers sont désignés. S. l., in-12.

Cette lettre, datée du 25 août 1757, est extraite du Conservateur de novembre 1757. Elle fut publiée à l'occasion du procès de J.-F. Corneille contre les légataires de Fontenelle, par Dreux du Radier, l'avocat du sieur Corneille.

1235. Mémoire pour le Sr. Jean-François Corneille, Joachim-Alexandre et Dlle Marie Corneille sa femme, et Dlle Marie-Françoise Corneille, Ve 1o de René Maigret, 2o de Sébastien Habert, seuls et uniques héritiers de Bernard le Bouvier de Fontenelle; contre le Sr Jean-Louis de Lampriere et autres se disant légataires universels dudit feu de Fontenelle [Par Dreux du Radier, avocat]. A Paris, chez Gissey, 1758. In-4 de 32 pp.

«On a, dans ce mémoire, la généalogie de P. et Th. Corneille, leurs alliances avec M. de Fontenelle, et les prétentions du demandeur à la succession du dernier. Il ne lui fut adjugé qu'une somme de 2,600 fr. Dans la suite, on se disputa le titre de son bienfaiteur.» Barbier.

1236. Représentation de Rodogune, au profit d'un neveu du grand Corneille.

L'Année littéraire, 1760, t. IIe, pp. 198-216. Lettre datée du 20 mars.

Le bénéficiaire était Jean-François Corneille, pauvre vannier d'Évreux, petit-fils de Pierre Corneille, avocat au parlement de Rouen, et cousin du poëte. C'était le même personnage que Dreux du Radier, induit sans doute en erreur par la confusion des noms, avait présenté comme un petit-fils du grand Corneille. La recette faite par la Comédie-Française fut d'environ 6,000 livres. Une seconde représentation fut donnée au profit du même personnage le 16 février 1778.

1237. Ode et Lettres a Monsieur de Voltaire en faveur de la famille du grand Corneille; Par Monsieur Le Brun, avec la Réponse de M. de Voltaire. A Genève, Et se trouve à Paris, Chez Duchesne, rue S. Jacques, au Temple du Goût. M.DCC.LX [1760]. In-8 de 32 pp.

Cette pièce a été réimprimée à la suite de la Wasprie, ou l'Ami Wasp, revu et corrigé par Le Brun (Berne, 1761, in-12), sous le titre de l'Ombre du grand Corneille.

Le Brun, secrétaire des commandements du prince de Conti, le même qu'on appela depuis «le Pindarique», pour le distinguer de son homonyme, s'intéressa vivement à Mlle Corneille, fille de Jean-François, dont nous avons parlé à l'article précédent, et ne crut pouvoir faire plus pour elle que de la recommander à Voltaire, avec qui il avait eu des relations dans sa jeunesse. Ce fut le sujet de l'Ode qu'il lui adressa. Le succès de sa démarche fut complet. En livrant ses vers au public, Le Brun les fait précéder d'une nouvelle lettre à Voltaire:

«C'est au génie, dit-il, à protéger une race illustrée par le génie. A ce titre, je ne vois que Monsieur de Voltaire en Europe de qui un homme du nom de Corneille puisse, sans s'avilir, attendre les bienfaits; ces éloges, que vous avez tant de fois prodigués à sa mémoire, et que la patrie entière lui doit, me répondent de ce que vous ferez pour un de ses neveux. L'idée que m'inspire ce nom divin est si haute que, selon moi, il n'y a point même de rois qui ne s'honorassent beaucoup de prodiguer des secours en sa faveur. Vous seul, Monsieur, agirez en égal avec ce grand homme.»

Le Brun joint à son Ode la réponse que Voltaire lui avait adressée. Cette réponse était ainsi conçue:

«Au château de Ferney, pays de Gex,
par Genève, 5 novembre 1760.

«Je vous ferais, Monsieur, attendre ma réponse quatre mois au moins, si je prétendais la faire en aussi beaux vers que les vôtres. Il faut me borner à vous dire en prose combien j'aime votre Ode et votre proposition. Il convient assez qu'un vieux soldat du grand Corneille tâche d'être utile à la petite-fille de son général. Quand on bâtit des châteaux et des églises, et qu'on a des parents pauvres à soutenir, il ne reste guère de quoi faire ce qu'on voudrait pour une personne qui ne doit être secourue que par les plus grands du royaume.

«Je suis vieux, j'ai une nièce qui aime tous les arts et qui réussit dans quelques-uns; si la personne dont vous me parlez, et que vous connaissez sans doute, voulait accepter auprès de ma nièce l'éducation la plus honnête, elle en aurait soin comme de sa fille; je chercherais à lui servir de père. Le sien n'aurait absolument rien à dépenser pour elle. On lui payerait son voyage jusqu'à Lyon. Elle serait adressée à Lyon à Monsieur Tronchin, qui lui fournirait une voiture jusqu'à mon château, ou bien une femme irait la prendre dans mon équipage. Si cela convient, je suis à ses ordres, et j'espère avoir à vous remercier jusqu'au dernier jour de ma vie de m'avoir procuré l'honneur de faire ce que devait faire M. de Fontenelle. Une partie de l'éducation de cette demoiselle serait de nous voir jouer quelquefois les pièces de son grand-père, et nous lui ferions broder les sujets de Cinna et du Cid.

«J'ai l'honneur d'être, avec toute l'estime et tous les sentiments que je vous dois,

«Monsieur,
»Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
Voltaire

Au reçu de cette lettre, Le Brun remercia Voltaire par quelques mots datés du 12 novembre 1760: «Vous goûtez ce bonheur si méconnu, si pur, de faire des heureux. Je m'attendais à votre réponse; elle n'étonnera que l'envie. J'ai couru la lire à Mademoiselle Corneille; elle en a versé des larmes de joie; elle vous appelle déjà son bienfaicteur et son père. Elle promet à vos bontés, à celles de Madame votre nièce, une éternelle reconnaissance, et je n'ai point de termes pour vous exprimer celle d'une famille que vous soulagez.»

Nous n'avons pas besoin de rappeler ici tout ce que Voltaire fit pour Mlle Corneille. Il lui constitua tout d'abord une rente de 1,500 livres, entreprit à son profit l'édition des Œuvres de Corneille (voy. le no 640) qui ne rapporta pas moins de 52,000 livres, enfin il la maria à M. Dupuits, riche propriétaire des environs de Ferney, qui devint plus tard officier général.

1238. La Petite-Nièce d'Eschyle, histoire athénienne traduite d'un manuscrit grec, intitulé Εχ της των Επιστημονων ανεχδοτου ἱστοριας Εχλογαι: Fragments de l'histoire-anecdote des gens de lettres [par de Neuville]. S. l., 1761. In-8.

1239. Voltaire et la Société française au XVIIIe siècle. Voltaire aux Délices, par M. G. Desnoiresterres. Paris, Didier, 1873. In-8 de 513 pp.

Ce volume, qui est le t. VIe des études consacrées à Voltaire par M. Desnoiresterres, est en grande partie occupé par le récit de l'arrivée et du séjour de Mlle Corneille à Ferney.

1240. Visite de Claude-Étienne Corneille a Ferney.

Lettre de Voltaire à M. d'Argental du 9 mars 1763.

Claude-Étienne Corneille, fils de Pierre-Alexis et par conséquent arrière-petit-fils du poëte, vint implorer l'assistance de Voltaire à Ferney. Voltaire ne put faire pour lui ce qu'il avait fait pour Mme Dupuits, mais ne le congédia qu'avec de «l'argent comptant».

1241. Note sur le portrait de Marie-Angélique Corneille, meunière à Tilly, près de Vernon. Journal de Paris, 1787, p. 868.

Journal de Paris, 1787, p. 868.

M. Taschereau croit que cette meunière descendait d'un des cousins du poëte.

1242. Mémoire de Malesherbes sur la descendance de Corneille.

Revue rétrospective, 2e série, t. VIIIe, pp. 113 sqq.

Ce mémoire, rédigé en faveur de Mlle Jeanne-Marie Corneille, fille de Claude-Étienne Corneille, est accompagné d'une lettre d'envoi datée du 8 septembre 1792. M. Taschereau l'a fait suivre d'une correspondance de Collin d'Harleville avec la Comédie-Française et le Directoire, relativement à la même personne. La protégée de Malesherbes obtint une petite pension de Louis XVI et plus tard une autre de la Comédie-Française.

1243. La Citoyenne Corneille d'Angély, arrière-petite-fille du grand Corneille.

Article de Legouvé, inséré dans les Veillées des Muses, ou Recueil périodique des ouvrages en vers et en prose lus dans les séances du Lycée des Étrangers, an VI [1798], no X, vendémiaire, pp. 68-79.

En révélant au public l'existence de cette femme qui «languit dans la misère», Legouvé a reproduit l'ode adressée par Le Brun à Voltaire au sujet de Mlle Corneille.

Mme Corneille d'Angély était une fille de Mme Dupuits, mariée en 1786 au baron d'Angély. Déjà, sur la proposition de M.-J. Chénier, la Convention lui avait accordé, le 14 nivôse an III, un secours de 3,000 livres. En 1811, elle obtint une pension de 300 fr.

1244. Droits d'auteur cédés par Andrieux aux héritières de Corneille.

Courrier des Spectacles, 23 avril 1803.

Andrieux céda la moitié de ses droits d'auteur, tant à Paris que dans les départements, pour son remaniement de la Suite du Menteur (voy. le no 820), à deux personnes de la famille du grand Corneille: l'une, Marie Corneille, devenue Mme Dupuits, la même que Voltaire avait mariée en 1763 avec le produit de son Commentaire; l'autre, Mlle Jeanne-Marie Corneille, fille de Pierre-Alexis et descendante directe de l'illustre poëte.

1245. Lettre de Mlle Corneille a M. A. de S. P.

M. A. de S. P. avait proposé, dans une lettre publiée par le Courrier des Spectacles du 17 octobre 1805, l'institution d'une fête annuelle en faveur de Corneille. «Le poste, disait-il, compte encore en France des héritiers de son nom. Avec quel plaisir on les y verrait réunis, tenant dans leurs mains les couronnes destinées à orner le front de leur illustre aïeul. Cette fête serait encore celle des poëtes de notre siècle qui se sont illustrés dans l'art dramatique, et dont les ouvrages soutiennent honorablement la gloire de la scène française.»

MlleCorneille répondit à l'auteur du projet par la lettre suivante:

«Je ne saurais vous dire, Monsieur, avec quels sentiments d'attendrissement j'ai lu l'article de votre journal, où l'on propose l'institution d'une fête annuelle à la mémoire du grand Corneille, mon bisaïeul. Cette pensée ne saurait avoir été conçue que par une âme élevée et généreuse. Et qui peut mieux mériter le souvenir de toutes les personnes sensibles à la gloire des arts, que l'illustre auteur de Cinna? Dira-t-on qu'il s'est enrichi du produit de ses ouvrages? Non. Tout entier à la gloire, il a négligé les faveurs de la fortune. L'état où il est mort était voisin de l'indigence: un grand nom est tout ce qui reste à ses descendants. Ses véritables héritiers sont les nations qui lisent ses chefs-d'œuvre et les acteurs qui les représentent. Oui, Monsieur, j'espère que la proposition faite dans votre journal ne sera pas perdue pour le Théâtre-Français, et que nous verrons célébrer à Paris une fête digne du père de la tragédie française. Vous avez la bonté, Monsieur, de rappeler au souvenir public la famille de ce grand poëte, et de former le vœu de la voir assister à la fête que vous proposez. De quelle douce satisfaction ne seraient pas pénétrés les deux tendres neveux dont l'éducation occupe toutes mes pensées et tous mes soins! Quelle noble émulation n'allumerait pas dans leur jeune cœur la pompe d'un pareil spectacle! Pour moi, je ne saurais trop remercier celui qui en a donné l'idée; et si ma lettre ne vous paraît pas trop au-dessous de son sujet, daignez l'insérer dans votre journal, afin qu'il sache que ma reconnaissance égale la grandeur de son projet.

«J'ai l'honneur d'être, etc.

«Corneille.»

(Courrier des Spectacles, 21 octobre 1805.)

L'auteur de cette lettre eut à s'occuper, non pas seulement de deux, mais de douze neveux restés orphelins. Elle obtint des bourses pour les fils dans les lycées de l'état et parvint à nourrir les filles. L'opéra donna, en 1816, une représentation en sa faveur.

1246. Note sur les descendants de Corneille, par M. le baron de Stassart. Bruxelles, Hayez, 1851. In-8.

Extrait des Bulletins de l'Académie royale de Belgique (t. XVIIIe). Cette note a été reproduite dans les Œuvres complètes de Corneille; Paris, Didot, 1855, gr. in-8, pp. 350 sqq.

XVIII.—DISCOURS, ÉLOGES, CRITIQUES, PARALLÈLES RELATIFS A CORNEILLE.


I.—Éloges de Corneille.—Considérations générales sur ses ouvrages et son influence littéraire.

1247. Lettres de Madame de Sévigné, de sa famille et de ses amis, recueillies et annotées par M. Monmerqué, membre de l'Institut. Nouvelle édition [publiée sous la direction de M. Adolphe Régnier]. Paris, L. Hachette et Cie, 1862. 14 vol. in-8.

Mme de Sévigné parle si souvent de Corneille que ses Lettres devaient nécessairement figurer dans notre Bibliographie. La table de l'excellente édition de M. Régnier contient un relevé détaillé de tous les passages relatifs à Corneille.

1248. Éloge du grand Corneille. A M. l'abbé des Viviers, aumônier du Roi, chanoine de Constance, protonotaire du Saint-Siége. [Par de La Févrerie.]

Extraordinaire du Mercure, avril 1685, pp. 253-285.

1249. Discours prononcez à l'Académie Françoise le 2 Janvier 1685. A Paris, de l'Imprimerie de Pierre le Petit, Premier Imprimeur du Roy & de l'Académie Françoise, rue Saint-Jacques à la Croix d'or. M.DC.LXXXV [1685]. Avec Privilége de Sa Majesté. In-4 de 37 pp. et 1 f. blanc.

Ce recueil contient le Discours de M. [Thomas] de Corneille (pp. 7-16), le Remerciement de Bergeret (17-26) et le célèbre discours de Racine en l'honneur de Corneille (pp. 27-37). Ce beau panégyrique a été reproduit dans toutes les éditions des Œuvres de Racine.

1250. Pierre Corneille, par Charles Perrault.

Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle; Paris, 1696-1700, 2 vol. gr. in-fol., t. Ier, pp. 77-78 (avec un portrait de Corneille gravé par Lubin), et la Haye, 1736, in-12, pp. 162-167.

1251. Éloge de Corneille, par Saint-Évremond.

Nous avons déjà cité une lettre de Corneille qui nous a été conservée par Saint-Évremond (no 237). Voici la liste des passages de cet écrivain relatifs à Corneille; nous citons l'édition de Londres, 1711, 4 vol. in-12:

Corneille est habile à soutenir le caractère des Femmes illustres, II, p. 284; il fait parler les Héros avec toute sorte de bienséance, II, p. 285; son éloge, III, pp. 51-52; admirable lorsqu'il fait parler un Grec ou un Romain, ne se distingue plus des hommes ordinaires lorsqu'il s'exprime pour lui-même, III, p. 57; il a outré le Caractère de Titus, III, p. 125; pourquoi il vint à déplaire à la multitude, III, p. 130; supérieur aux Anciens dans ses Tragédies, III, p. 173; en quoi il a particulièrement excellé; court risque de perdre sa Réputation à la Représentation d'une de ses meilleures Pièces, IV, p. 202; combien il a excellé dans la Tragédie, V, p. 247; a surpassé tous les Anciens, V, p. 255.

1252. Défense du grand Corneille contre le commentateur des Œuvres de M. Boileau-Despréaux [Brossette], par le Père Tournemine.

1253. Le Cardinal de Richelieu et le grand Corneille, dialogue des morts, par Vauvenargues.

Ouvrage posthume, publié dans le Supplément aux Œuvres complètes de Vauvenargues; Paris, Belin, 1820, in-8.

1254. Dialogues of the Dead, [by George, Lord Lyttelton]. London, 1760. In-8.

Le Dialogue XIVe entre Boileau et Pope contient un bel éloge de Corneille.

1255. Commentaires sur le Théatre de Pierre Corneille, et autres morceaux intéressans, [par Voltaire]. S. l., 1764. 3 vol. in-12.

1256. Commentaires sur le Théatre de Pierre Corneille, et autres morceaux intéressans, par M. de Voltaire. Amsterdam et Leipsic, 1765. In-12 de 478 et 208 pp.

Réimpression séparée des Commentaires de Voltaire, avec quelques additions.

1257. Commentaires sur Corneille, par Voltaire [avec Préface par Beuchot]. Paris, Didot, 1851. In-18.

1258. Éloge de Pierre Corneille, qui, au jugement de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, a remporté le prix d'Éloquence donné, en 1768, par Mgr le Duc de Harcourt, Gouverneur de Normandie, & Protecteur de l'Académie. Par M. Gaillard, de l'Académie royale des Inscriptions et Belles-Lettres et Censeur Royal. A Rouen, Chez Ét. Vinc. Machuel, Imprimeur-Libraire de l'Académie, rue Saint-Lo. vis-à-vis le Palais. Et à Paris chez Saillant, rue S. Jean de Beauvais, 1768. In-8 de 2 ff. et 52 pp., texte encadré.

Réimprimé dans le t. Ier des Mélanges académiques, poétiques, littéraires, philologiques, critiques et historiques de Gaillard; Paris, Agasse, 1806.

C'est dans sa séance du 5 août 1765 que l'Académie de Rouen mit au concours l'éloge de Corneille. Gabriel-Henri Gaillard, qui remporta le prix, était né en 1726 à Hotel, ou Ostel, en Laonnois; il fut membre de l'Académie des Inscriptions (1760) et de l'Académie Française (1771).

1259. Éloge de P. Corneille, qui, au jugement de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, a remporté l'accessit du prix d'éloquence donné, en 1768, par Monseigneur le Duc de Harcourt, gouverneur de Normandie et protecteur de l'Académie, par M*** [P.-Sylvain Bailly]. Rouen, Machuel, et Paris, Saillant, 1768. In-8.

Réimprimé depuis avec quelques changements dans les Éloges de Charles V, de Molière, de Corneille, de l'abbé de La Caille et de Leibnitz, avec des notes; Berlin et Paris, Delalain, 1770, in-8; et dans les Discours et Mémoires, par l'auteur de l'Histoire de l'Astronomie; Paris, Debure l'aîné, 1790. 2 vol. in-8.

1260. Éloge de Corneille. Pièce qui a concouru au prix de l'Académie de Rouen en 1768, Par M. l'abbé de Langeac.—Sperare nefas sit vatibus ultra (Vida).—A Paris, Chez Le Jay, Libraire, quai de Gêvres, au Grand Corneille, M.DCC.LXVIII [1768]. In-8 de 42 pp. et 1 f. blanc.

Le titre porte la marque du libraire Le Jay, représentant un portrait de Corneille, entouré du vers fameux de l'Excuse à Ariste:

Je ne dois qu'à moi seul toute ma renommée.

1261. Éloge de P. Corneille, par M. L*** de L*** [l'abbé de la Serre].

Nouveaux Discours académiques; Nîmes, Gaude, 1768, in 12.

1262. Éloge de P. Corneille, qui a concouru à l'Académie de Rouen, en 1768, par M. Bitaubé. Berlin, G.-J. Decker, 1769. In-8.

1263. Éloge de Corneille, avec des notes. Paris, Delalain, 1770. In-8.

1264. Discours abrégé sur le grand Corneille.

Publié dans l'Almanach littéraire, ou Étrennes d'Apollon; Paris, veuve Duchesne, 1777, in-12, pp. 1-38.

1265. Portrait de Corneille, par Dorat.

Ce portrait a été inséré dans les Mélanges littéraires, ou Journal des Dames, dédié à la Reine, par M. Dorat, t. Ve, 1778, in-12, 3e cahier, pp. 385 sqq. Il a été reproduit dans le Coup d'œil sur la littérature, ou Collection de différens ouvrages tant en prose qu'en vers, en deux parties; Amsterdam, et se trouve à Paris, chez P.-F. Gueffier, 1780, 2 vol. in-8.

1266. Éloge de Pierre Corneille, par Lesuire, 1781.

Mentionné dans le Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, t. Ve (1781-1793), p. 28.

1267. Idées sur Corneille, par M. Grimod de La Reynière.

Se trouvent dans Peu de chose, hommage à l'Académie de Lyon; Neufchâtel et Paris, 1788, in-8.

1268. Corneille, par La Harpe.

Lycée, ou Cours de littérature ancienne et moderne; Paris, Agasse, 1799-1805, 19 vol. in-8, etc. Voy., dans la dernière édition (Paris, Didier et Lefèvre, 1834, 2 vol. gr. in-8 à 2 col.), le t. Ier, pp. 467-500.

1269. Eloge de Pierre Corneille, discours qui a remporté le prix d'éloquence décerné par la Classe de la langue et de la littérature françaises de l'Institut, dans sa séance du 6 avril 1808; par Mrie J.-J. Victorin Fabre. Paris, Baudouin, 1808. In-8 de 100 pp.

1270. Eloge de Pierre Corneille, discours qui a remporté le prix d'éloquence décerné par la Classe de la langue et de la littérature françaises de l'Institut; par Mrie J.-J. Victorin Fabre. Seconde édition, suivie de notes revues et augmentées. Paris, Baudouin, 1808. In-8.

M. Dussault a consacré à cet Éloge un compte-rendu reproduit dans ses Annales littéraires, ou Choix chronologique des principaux articles de littérature insérés par M. Dussault, dans le Journal des Débats, depuis 1800 jusqu'à 1817 (Paris, Maradan, 1818, 4 vol. in-8), t. IIIe, pp. 84-90.

1271. Eloge de Pierre Corneille, discours qui a obtenu l'Accessit au jugement de la Classe de la langue et de la littérature françaises; par L.-S. Auger. A Paris, chez Xhrouet, Deterville, Petit, 1808. In-8 de 2 ff. et 56 pp.

1272. Éloge de Pierre Corneille, qui a obtenu la première mention honorable au jugement de la Classe de la littérature et de la langue françaises; par René de Chazet. Paris, Le Normant, 1808. In-8.

1273. Éloge de Pierre Corneille, discours qui a concouru pour le prix d'éloquence proposé à la Classe de la langue et de la littérature françaises de l'Institut; par M. G. D. L. B*** [Gudin de la Brenellerie]. Paris, Patris, 1808. In-8.

1274. Éloge de Corneille, par M. A. J. [Jay]. Paris, Léopold Collin, juillet, 1808. In-8.

1275. Éloge de Pierre Corneille, par un jeune Français [Jules Porthmann]. Paris, Martinet, 1808. In-8.

1276. Éloge de Corneille [par de Montyon]. Londres, de l'imprimerie de P. da Ponte [s. d., mais vers 1808]. In-8 de 2 ff. et 43 pp., sans f. de titre.

«Il paraît, dit une Note de l'Éditeur placée à la première page, que, par des considérations étrangères à la littérature, cet Éloge de Corneille n'a point été admis au concours ouvert par l'Institut national. La comparaison de cet ouvrage avec ceux qui ont obtenu le suffrage de l'Institut national peut faire connaître lequel l'a mieux mérité.»

1277. Le Prononcé, ou La Prééminence poétique du grand Corneille, par F. L. Darrangon. A Paris, Chez Hénée, impr.-libr., rue et en face l'Église St.-Severin, no 6; Delaunay, librairie au Palais royal, Galerie de Bois; Dabris, Palais du Tribunat. M.D.CCC.VIII [1808]. In-8 de 1 f. pour le faux-titre et 29 pp.

1278. Le Journal de l'Empire, l'Institut et l'Éloge de Corneille, traités tous trois comme ils le méritent. Première Lettre au public impartial, par J. de Rochelines. Paris, Imprimerie de Brasseur aîné, 1808. In-8.

Cette lettre n'a pas eu la suite annoncée.

1279. Éloge de P. Corneille, proposé pour prix d'éloquence en 1808; par F. A. Guinaud. Paris, Le Normant, 1822. In-8.

1280. Corneille. Von August von Schlegel.

Vorlesungen über dramatische Kunst und Literatur (Heidelberg, 1809, 2 vol. in-8, et 1817, 3 vol. in-8).

Cours de littérature dramatique, traduit en français par Mme Necker de Saussure Paris, 1814, 3 vol. in-8).

1281. Discours qui a obtenu une médaille d'or de 300 fr. à la séance de la Société d'émulation de Rouen du 2 juin 1813, sur cette question: Quelle a été l'influence du grand Corneille sur la littérature française et sur le caractère national; par M. A. Thorel de Saint-Martin. Rouen, Baudry, 1813. In-8 de 44 pp.

1282. Corneille. Von Friedrich von Schlegel.

Voy. Geschichte der alten und neuen Literatur (Wien, 1815, 2 vol. in-8) Histoire de la Littérature ancienne et moderne, traduite de l'allemand par Duckett (Paris, 1829, 2 vol. in-8).

1283. Corneille. By Henry Hallam.

Voy. Introduction to the Literature of Europe, fourth Edition (London, 1854, 3 vol. in-8), t. IIIe, pp. 68-75.

Cet ouvrage parut pour la première fois en 1827; il en existe une traduction française.

1284. Corneille, par M. P. A., de Rouen.

Revue de Rouen, 1834, 2e semestre, pp. 277-283.

1285. Réflexions sur Rouen et sur Corneille, par M. Mary-Lafon.

Précis des travaux de l'Académie de Rouen, 1835, pp. 106 sqq.

1286. Corneille, par M. Sainte-Beuve.

Portraits littéraires (Paris, 1844, 2 vol. in-12), t. Ier.

M. Sainte-Beuve a, en outre, longuement parlé de Corneille dans son Histoire de Port-Royal, t. Ier, et dans ses Nouveaux Lundis, t. VIIe (Paris, 1867, in-12).

1287. Discours sur P. Corneille, prononcé à la Faculté des Lettres, par M. Saint-Marc Girardin.

Journal des Débats, 10 janvier 1852.

1288. Corneille, par M. Géruzez.

Histoire de la Littérature française, du moyen âge aux temps modernes (Paris, 1852, in-8), pp. 278-294.

1289. Corneille, par Désiré Nisard.

Histoire de la Littérature française, t. IIe, 2e édit. (Paris, 1854, in-8), pp. 107-166.

1290. Faculté des lettres. Cours de poésie française (12 décembre 1861). M. Charles Caboche chargé de la suppléance de M. Saint-Marc Girardin. Paris, Imprimerie de P.-A. Bourdier et Cie, 1862. In-8 de 30 pp. et 1 f. blanc.

Leçon d'ouverture sur Corneille.

1291. Corneille et ses Contemporains, discours prononcé à l'ouverture du cours de poésie française, le 17 décembre 1863, par M. Saint-René Taillandier, Professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Montpellier, chargé de suppléer M. Saint-Marc Girardin. Paris, librairie Germer-Baillière, 1864. In-8 de 28 pp., y compris le titre.

1292. Étude sur Corneille, par Alexis Doinat. Paris, 1867. In-8.

On lit au verso du faux-titre: «Cette étude ne se trouve pas dans le commerce de la librairie.»

1293. Le Génie normand dans les lettres et dans les arts. Malherbe et Corneille. Discours prononcé devant la Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Eure (section de Bernay), par Albert de Broglie, de l'Académie Française. Paris, Douniol, 1869. In-8 de 21 pp.

Extrait du Correspondant.

1294. Le Génie de Corneille, par D. Bancel. Réunion publique du Châtelet. Paris, Degorge-Cadot, [impr. Rochette], 1869. Gr. in-18 de v et 28 pp. (50 cent.)

Bibliothèque libérale.

M. Bancel, entraîné par les préoccupations du moment, a fait moins une conférence littéraire qu'un discours politique.

1295. Rozhled ve Dramatĕ francouském. Podává Frantiśek Zákrejs. Corneille.

Études sur le drame français, insérées par M. Fr. Zákrejs dans l'Osvĕta, listy pro rozhled v umĕni, vĕdĕ a politice, ročník II (v Praze, 1872, in-8), pp. 734-747; 830-840.

Les deux articles relatifs à Corneille contiennent des analyses et des extraits de ses principales pièces.

1296. La Tragédie en France. Tragiques et Tragédiens, par Jean Morel.

Revue de France, 3e année, t. Ve (Paris, 1873, in-8), pp. 507-533.

Cet article, écrit à propos de la reprise solennelle du Cid faite par le Théâtre-Français, en 1872, est spécialement consacré à Corneille.

1297. Discours [sur P. Corneille], prononcé par M. Ligneau, Professeur de Sixième, à la distribution des prix aux élèves du Lycée Corneille, le 6 août 1873. [Paris, 1873]. In-8 de 16 pp.

Extrait du palmarès du Lycée Corneille.

1298. Discours prononcé [à la distribution des prix du Lycée Corneille], par M. Caboche, inspecteur général de l'Université. [Paris, 1873]. In-8 de 6 pp. et 1 f. blanc.

Extrait du palmarès du lycée Corneille; les 3 ff. de texte sont paginés de 18 à 22.

Ce discours de circonstance est une réponse au précédent.

II.—Particularités de la vie littéraire de Corneille. Sa langue et ses théories littéraires; sa bibliographie.

1299. Lettre sur les Vers irréguliers; détails sur Corneille, Molière, etc.

Voy. cette lettre dans le Recueil de pièces curieuses (Amsterdam, Adrian Moetjens, 1694, in-12), t. IIIe, p. 330.

1300. Dissertation sur quelques passages de Sénèque et de Corneille, lue à la séance publique de la Société littéraire d'Arras, le 14 avril 1764, par M. Denis. Arras, 1764. In-12.

1301. Richelieu et les cinq Auteurs, scènes historiques par B. G.

Imprimées dans la Gironde, Revue de Bordeaux, t. Ier (1833, in-4), pp. 180 sqq.

1302. Corneille, imitateur des Espagnols, par Adolphe de Puibusque.

Histoire comparée des littératures espagnole et française (Paris, 1843, 2 vol. in-8), t. IIe, pp. 84-161.

1303. L'Hotel de Rambouillet et Corneille, par M. Henri Martin.

Revue indépendante du 25 juin 1845.

1304. Anecdotes littéraires sur Pierre Corneille, ou Examen de quelques plagiats qui lui sont généralement imputés par ses divers commentateurs français, en particulier par Voltaire; par M. Viguier, inspecteur général de l'Université. Rouen, de l'Imprimerie de A. Péron, 1846. In-8 de 69 pp. et 1 f. pour la table.

Mémoire lu à l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, séances des 22 et 29 mai 1846.

Extrait de la Revue de Rouen et de la Normandie, 1846.

1305. P. Corneille dans ses rapports avec le drame espagnol, par Philarète Chasles.

Études sur l'Espagne et sur les influences de la littérature espagnole en France et en Italie (Paris, Amyot, 1847, in-12), pp. 447-461.

1306. Renseignements relatifs a Pierre Corneille, principalement en ce qui concerne l'Académie de Rouen; par M. A.-G. Ballin, archiviste. Lecture faite à la séance du 1er août 1848.

Extrait du Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, 1848, pp. 261-294.

L'auteur de ce travail a relevé sur les registres de l'Académie toutes les séances qui ont été consacrées en tout ou en partie à Pierre Corneille. A la suite de cette notice, se trouve un Catalogue par ordre chronologique de divers opuscules concernant Pierre Corneille, la plupart composés par des Rouennais et publiés à Rouen; complément à la Bibliographie placée à la suite de l'Histoire de sa vie, par M. Jules Taschereau.

1307. Notes relatives a Corneille, lues à l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, par M. Ballin. S. l. n. d. In-8 de 5 pp. et 1 f. blanc.

1308. Essai sur les théories dramatiques de Corneille, d'après ses discours et ses examens. Thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris, par J.-A. Lisle, bachelier ès-sciences, licencié ès-lettres et en droit. Paris, A. Durand, [impr. W. Remquet et Cie], 1852. In-8 de 126 pp. et 1 f.

Cette thèse est dédiée à M. A. Bixio, ancien représentant du peuple.

1309. Molière musicien; notes sur les Œuvres de cet illustre maître, et sur les drames de Corneille, Racine, Quinault, Regnard, Montluc, Mailly, Hauteroche, Saint-Évremond, du Fresny, Palaprat, Dancourt, Lesage, Destouches, J.-J. Rousseau, Beaumarchais, etc.; où se mêlent des considérations sur l'harmonie de la langue française; par Castil-Blaze. Paris, Castil-Blaze, rue Buffault, 9, 1852. 2 vol. in-8.

L'auteur parle en particulier du Menteur (t. Ier, pp. 36-44).

1310. Note sur un Exemplaire du Théatre de Corneille, avec envoi d'auteur aux Jésuites, par M. A. de Bougy.

Athenæum français du 22 décembre 1855, p. 1114.

L'exemplaire dont il est ici question appartient à la Bibliothèque de l'Université; il porte la dédicace suivante qui jette un jour précieux sur les relations de Corneille avec ses anciens maîtres:

Patribus Societatis Jesu

Colendissimis præceptoribus suis

Grati animi pignus.

D. D. Petrus Corneille.

Ces quatre lignes sont suivies de ces vers empruntés à Juvénal:

Dii, majorum umbris tenuem, et sine pondere terram,

Qui præceptorem sancti voluere parentis

Esse loco.

1311. Les Commencements de P. Corneille, par A. Hatzfeld. Grenoble, Imprimerie de Prudhomme, 1857. In-8.

1312. Des Principes de Corneille sur l'art dramatique. Thèse de doctorat, présentée à la Faculté des lettres de Dijon, par B. Duparay. Lyon, Vingtrinier, 1857. In-8.

1313. La Vérité chez Corneille, démontrée par l'analyse de ses principaux personnages, par Alexandre Lecœur. Paris, L. Hachette, 1860. In-18.

1314. De la Langue de Corneille, par Ch. Marty-Laveaux.—Il est constant qu'il y a des préceptes puisqu'il y a un art, mais il n'est pas constant quels ils sont. (Corneille. Discours de l'utilité et des parties du poëme dramatique.) Extrait de la Bibliothèque de l'École des Chartes (5e série, t. II). Paris, Librairie de L. Hachette et Cie, rue Pierre-Sarrazin, 14, [Imprimerie de Ad. Lainé et J. Havard], 1861. In-8 de 2 ff. et 48 pp.

Ce mémoire est l'introduction d'un vaste glossaire de Corneille, auquel l'Académie française a décerné un prix de 3,000 francs dans sa séance du 25 août 1859. M. Marty-Laveaux a publié le glossaire à la fin de sa grande édition des Œuvres de Corneille; l'introduction, qui ne rentrait pas dans le cadre de cette édition, est un morceau très-intéressant, qui peut y être joint.

1315. Le Grand Corneille Historien, par Ernest Desjardins. Paris, Didier et Cie, 1861. In-8 de 2 ff. et 352 pp.

Réunion d'articles publiés en feuilleton dans le Moniteur universel de 1860.

«J'ai voulu montrer, dit l'auteur, que Corneille est aussi grand historien que grand poëte.» Pour soutenir cette thèse, M. Desjardins examine successivement les treize pièces de Corneille relatives à l'histoire romaine, depuis Horace jusqu'à Attila (il passe sous silence Pulchérie). Il montre que ces pièces forment un vaste tableau de l'histoire de Rome, depuis son origine jusqu'à l'invasion des Barbares, et que, par une remarquable intuition, le poëte a saisi l'esprit des Romains et de leurs institutions avec autant de vérité que l'ont pu faire les grands historiens modernes, aidés des plus récentes découvertes.

Voy. sur cet ouvrage les articles critiques insérés dans le Figaro du 30 juin 1861 (par M. Jouvin); dans la Revue des Deux-Mondes du 15 juillet 1861 (par M. E. Lataye); dans la Correspondance littéraire, 5e année (1860-1861), pp. 436-439 (par M. G. Vattier); dans le Journal général de l'instruction publique du 4 janvier 1862; dans le Journal des Débats du 23 avril 1862 (par M. Louis Passy), dans le Constitutionnel du 27 février 1862 (par M. Sainte-Beuve).

1316. Le Grand Corneille Historien, par Ernest Desjardins. Deuxième édition. Paris, Didier et Cie, 1861. In-12 de 8 ff. et 352 pp.

Même édition que la précédente, tirée dans un format plus petit.

1317. Un Mot d'Horace cité par Corneille.

Un lecteur de la Correspondance littéraire demande, par la voie de ce journal, la source à laquelle Corneille a puisé une citation attribuée par lui à Horace dans l'avis Au Lecteur qui précède l'édition des Œuvres données en 1648: «Je dirois la mesme chose de la liaison des scenes, si j'osois la nommer une règle, mais, comme je n'en voy rien dans Aristote, que nostre Horace n'en dit que ce petit mot: neu quid HIET, dont la signification peut estre douteuse.....» (Correspondance littéraire, 6e année, 1861-1862, p. 116). M. Dübner répond (ibid., pp. 146 sq.) que l'auteur du Cid a certainement voulu citer ces vers biens connus:

Neu quid medios intercinat actus

Quod non proposito conducat et haereat apte,

mais que sa mémoire l'aura trompé.

1318. Lexique comparé de la langue de Corneille et de la langue du xviie siècle en général, par M. Frédéric Godefroy, auteur de l'Histoire de la littérature française, depuis le XVIe siècle jusqu'à nos jours. Couronné par l'Académie française, en 1859 et en 1861. Paris, Librairie académique Didier et Cie, 1862. 2 vol. in-8.

T. Ier: faux-titre et titre;—dédicace à Mme Godefroy mère;—IV pp. pour la Préface;—CXXIII pp. pour l'Introduction;—404 pp.

T. IIe: 2 ff. pour les titres, 464 pp., 1 f. d'Errata et Addenda et 1 f. blanc.

1319. Corneille précieux, par V. G.

Le Chasseur bibliographique, no 11 (Paris, nov. 1862, in-8), pp. 8-10.

1320. Corneille, poëte comique, par M. Paul Vavasseur; discours de réception prononcé à la séance publique de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen. Rouen, Imprimerie de Boissel, 1864. In-8.

1321. De la Rime, d'après Boileau et Racine, avec des suppléments relatifs a Corneille et a MOLIÈRE, par H. Billet, chef d'institution. Noyon, D. Andrieux, 1864. In-8 de 74 pp.

1322. Note sur Pierre Corneille considéré a tort comme l'auteur du poëme l'Occasion perdue recouverte; lue à l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen par Édouard Frère. Rouen, Imprimerie de H. Boissel, successeur de A. Péron, 1854. In-8 de 19 pp.

Tiré à 50 exemplaires.

Extrait du Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, 1862-1863, séance du 5 décembre 1862.

1323. Corneille, Shakespeare et Goethe. Étude sur l'influence anglo-germanique en France au XIXe siècle, par William Reymond. Avec une lettre-préface de M. de Sainte-Beuve [sic]. Berlin, Lüderitz, 1864. In-8.

1324. Corneille et Guillen de Castro.

Littérature et Philosophie, par Émile Ferrière (Paris, Marpon, 1865, in-12), pp. 215-304.

M. Ferrière entreprend «de montrer, pièces en main, que Guillen de Castro, dans la Jeunesse du Cid, ne le cède point à Corneille, au triple point de vue des personnages, du dialogue et de la conduite de la pièce; et qu'il a déployé plus d'invention, en un mot, de génie, dans la conception première du drame».

1325. Une Séance de l'Académie des Palinods en 1640. Discours prononcé, le 7 août 1867, dans la séance solennelle de l'Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Rouen, par Édouard Frère, président. Suivi des Poësies Palinodiques de Jacqueline Pascal, de Pierre, Antoine et Thomas Corneille. Rouen, Auguste Le Brument, et Paris, Tardieu, 1867. In-8 de 2 ff., 49 pp. et 1 f. pour la Table.

Tiré à 125 exemplaires, sur papier vergé.

L'Académie des Palinods était une confrérie qui se réunissait à Rouen le 8 décembre de chaque année pour célébrer l'Immaculée Conception de la Vierge. Elle avait été fondée vers la fin du XVe siècle et avait reçu du pape Léon X des priviléges spéciaux. Les trois frères Corneille composèrent successivement des vers pour les Palinods. Nous avons déjà parlé d'une pièce attribuée à Pierre Corneille par M. Édouard Fournier (Notes sur Corneille, p. VII), pièce qui aurait été lue par le poëte au concours de 1633 (voy. no 1199). Il est possible que ce fragment soit authentique, mais personne n'a pu dire d'où il a été tiré, et M. Fournier lui-même n'a pu fournir aucun renseignement à ce sujet. En 1640, Jacqueline Pascal remporta le prix pour des strophes composées sous l'inspiration de l'auteur du Cid, et Corneille improvisa pour elle un remercîment. Antoine Corneille, son second frère, né en 1611, chanoine régulier de Saint-Augustin, puis sous-prieur au Prieuré du Mont-aux-Malades, obtint des prix en 1636, 1638, 1639 et 1641; enfin Thomas fut couronné en 1641.

M. Édouard Frère a réuni à la suite de son discours les vers composés par les trois Corneille pour la confrérie rouennaise.

1326. La Gloire des armes chez Corneille, par E. de la Barre Duparcq. Orléans, 1868. In-8 de 13 pp.

Tiré à 200 exemplaires.

1327. Corneille et l'Acteur Mondory, par M. F. Bouquet, professeur au Lycée Impérial et à l'École supérieure des sciences et des lettres de Rouen. Rouen, Imprimerie de E. Cagniard, 1869. In-8 de 27 pp.

Extrait de la Revue de Normandie (février-mars 1869), t. IXe, pp. 185-113; 145-161.

1328. Corneille historien.

Article de M. A. Thiénot dans le Constitutionnel du lundi 2 août 1869.

1329. Corneille als Lustspieldichter. Von E. Schmidt.

Archiv für das Studium der neuern Sprachen, t. Le (Braunschweig, 1873, in-8).

III.—Discours, critiques et parallèles relatifs a Corneille et a Racine.

1330. Parallèle de Corneille et de Racine, par M. de Longepierre.

Ce Parallèle, inséré d'abord dans les Jugements des Savants, de Baillet (1686), a été réimprimé dans le Recueil cité ci-après (no 1336).

1331. Entretien sur les tragedies de ce temps [par l'abbé de Villiers]. A Paris, chez Michalet, 1675. In-12.

Pièce relative à Corneille et à Racine. Elle est réimprimée dans le Recueil cité plus loin (no 1336).

1332. Parallèle de M. Corneille et de M. Racine, par M. Fontenelle, [1693]. 1 f.

Ce Parallèle a été souvent réimprimé. Le plus ancien recueil où nous l'ayons trouvé, dit M. Taschereau, est le volume intitulé: Voyage de MM. de Bachaumont et de La Chapelle, avec un mélange de pièces fugitives tirées du cabinet de M. de Saint-Évremont (Utrecht, Galma, 1697, in-12).

1333. Dissertation sur les caractères de Corneille et de Racine, contre le jugement de La Bruyère, par M. Tafignon. Paris, 1705. In-12.

Réimprimée dans le Recueil cité plus loin (no 1336), et dans les Œuvres diverses de P. Corneille, édition d'Amsterdam, 1740, in-12 (no 175), pp. XXXI-LX.

Le jugement de La Bruyère se trouve dans le premier chapitre des Caractères.

1334. Dissertation sur les pièces de Corneille et de Racine.

Imprimée dans le Mercure d'octobre 1717, pp. 35-59.

1335. Dispute littéraire sur les Œuvres de Corneille et de Racine. A M. de ***.

Imprimée dans les Amusements du cœur et de l'esprit (Paris, Didot, 1736, in-12), t. IIe, pp. 291-314.

1336. Recueil de Dissertations sur plusieurs Tragédies de Corneille et de Racine, avec des Réflexions pour & contre la Critique des Ouvrages d'esprit, & des Jugemens sur ces Dissertations. A Paris, Chez Gissey, rue de la vieille Boucherie; Bordelet, rue Saint-Jacques, [de l'Imprimerie de Gissey], M.DCC.XL [1740]. Avec Approbation & Privilége du Roi. 2 vol. in-12.

T. Ier: 2 ff. pour le titre et la Table du 1er vol.; 1 f. pour la Table du 2e vol.; cxxvj et 373 pp.; 1 f. qui ne contient que le mot Privilége en réclame; 2 ff. pour le Privilége et 1 f. blanc.

T. IIe: 1 f. de titre et 414 pp.

Le privilége, daté du 9 septembre 1739, est accordé pour six ans à Henry-Simon-Pierre Gissey.

Ce recueil, publié par l'abbé Granet, contient:

1o Préface de Granet, t. Ier, pp. I-CXXIV;

2o Entretien sur les Tragédies de ce temps, par M. l'abbé de Villiers; Paris, 1675, in-12: t. Ier, pp. 1-46;

3o Parallèle de Corneille et de Racine, par M. de Longepierre, dans les Jugemens des Sçavans de Baillet, 1686: t. Ier, pp. 47-69;

4o Dissertation sur les Caractères de Corneille et de Racine contre le Jugement de La Bruyère, par M. Tafignon; Paris, 1705, in-12: t. Ier, pp. 70-98;

5o Le Jugement du Cid, composé par un Bourgeois de Paris, Marguillier de sa paroisse; Paris, 1637, in-8: t. Ier. pp. 99-113;

6o Lettre de M. l'abbé de Boisrobert à M. Mairet: t. Ier, pp. 114-117;

7o Critique de la Sophonisbe de Corneille, tirée de la troisième Partie des Nouvelles Nouvelles, par M. Dauneau de Visé; Paris, 1663, in-12: t. Ier, pp. 118-133;

8o Dissertation concernant le Poëme dramatique, en forme de Remarques sur la Tragédie de M. Corneille, intitulée Sophonisbe, par l'abbé d'Aubignac; Paris, 1663, in-12: t. Ier, pp. 134-153;

9o Défense de la Sophonisbe de M. Corneille, par M. Dauneau de Visé; Paris, 1663, in-12: t. Ier, pp. 154-194;

10o Lettre sur les Remarques qu'on a faites sur la Sophonisbe de M. Corneille; Paris, 1663, in-12: t. Ier, pp. 195-212;

11o Seconde Dissertation concernant le Poëme dramatique, en forme de Remarques sur la Tragédie de M. Corneille, intitulée Sertorius, par l'abbé d'Aubignac; Paris, 1663, in-12: t. Ier, pp. 213-292;

12o Défense du Sertorius de M. Corneille, par M. Dauneau de Visé; Paris, 1663, in-12: t. Ier, pp. 293-373;

13o Troisième Dissertation concernant le Poëme dramatique, en forme de Remarques sur la Tragédie de M. Corneille, intitulée l'Œdipe, par l'abbé d'Aubignac; Paris, 1663, in-12: t. IIe, pp. 1-69;

14o Dissertation sur la Tragédie de Racine, intitulée Alexandre, à Madame Dourneau; par M. de Saint-Évremond; dans les Œuvres de Saint-Évremond, Amsterdam, 1726, in-16: t. IIe, pp. 70-84;

15o La Folle Querelle, ou la Critique d'Andromaque, Comédie de M. de Subligny; Paris, 1668, in-12: t. IIe, pp. 85-187;

16o La Critique de la Bérénice de Racine, par l'abbé de Villars; Paris, 1671, in-12: t. IIe, pp. 188-207;

17o La Critique de la Bérénice de Corneille, par le même; Paris, 1671, in-12: t. IIe, pp. 208-222;

18o Réponse à la Critique de la Bérénice de Racine, par Subligny; Paris, 1671: t. IIe, pp. 223-254;

19o Tite et Titus, ou les Bérénices, Comédie en trois actes; Utrecht, 1673, in-12: t. IIe, pp. 255-312;

20o Remarques sur l'Iphigénie de Racine; Paris, 1675, in-12: t. IIe, pp. 313-350;

21o Dissertation sur les Tragédies de Phèdre et Hippolyte, par Subligny; Paris, 1677, in-12: t. IIe, pp. 351-414.

L'abbé Granet dit, dans sa Préface, qu'il a formé le dessein de donner une histoire critique des principales disputes élevées en France, depuis le commencement du XVIIe siècle, en matière d'éloquence, de poésie, d'histoire et de tout ce qui a rapport aux belles-lettres. «Ce dessein m'a obligé, ajoute-t-il, de rassembler une infinité de petits écrits qui sont devenus fort rares, et dont une partie a formé les deux volumes que je publie, parce qu'ils m'ont paru renfermer des détails curieux, concernant le Théâtre-François, et retracer en partie le progrès du goût en fait de Poésie dramatique.

«Il n'en est point des critiques des pièces de Théâtre comme des critiques de la plupart des autres ouvrages. Un homme de lettres examine dans son cabinet un livre nouveau; il en démêle tous les rapports, les beautés et les défauts; ce n'est, à proprement parler, que l'ouvrage de son esprit; mais une pièce de théâtre qui a été représentée plusieurs fois essuye la critique du parterre et du public; cette critique vole de bouche en bouche, et l'auteur qui, dans un écrit imprimé, s'érige en censeur de la pièce, ne manque pas de profiter de ces observations; ainsi il est en partie l'écho du public, dont il atteste le goût aux siècles à venir.

«Des personnes zélées pour la gloire de Corneille et de Racine, opposeront peut-être qu'un pareil Recueil ne sçauroit être honorable à leur mémoire, et qu'il vaudroit mieux laisser périr de pareils écrits. Mais, outre que dans quelques-uns ils sont défendus, il y en a d'autres où leurs beautés et leurs défauts sont équitablement pesés. Je ne vois pas que des ouvrages faits contre ces deux grands Poëtes puissent jamais nuire à leur réputation; ils ne servent qu'à faire connoître la manière dont on a apprécié leurs productions, auxquelles je conviens qu'en bien des choses on a dans la suite rendu plus de justice, parce que le goût s'est épuré et que l'intelligence des beautés dramatiques est devenue plus lumineuse.»

1337. Lettre sur Corneille et sur Racine, par M. l'abbé Simon [Louis-Benoît]. S. l., 1758. In-12.

1338. Parallèle des trois principaux Poëtes tragiques françois, Corneille, Racine et Crébillon, précédé d'un abrégé de leurs vies et d'un catalogue raisonné de leurs ouvrages, avec plusieurs Extraits des Observations faites par les meilleurs juges sur le caractère particulier de chacun d'eux... [par Fontanelle, Vauvenargues, Gaillard, etc., etc.] Paris, Saillant, 1765. In-12.

1339. Dissertation sur Corneille et Racine, suivie d'une Épître en vers [par Durosoi]. Londres et Paris, Lacombe, 1773. In-8.

1340. Observations sur Racine et incidemment sur Corneille.

Mélanges académiques, de Gaillard, t. IIIe, pp. 320-402.

1341. Sur Corneille et Racine.

Fragment en prose inséré sans nom d'auteur dans les Quatre Saisons du Parnasse, publiées par Fayolle; 2e année, Printemps (Paris, Mondelet, 1806, in-12), pp. 229-234.

1342. Corneille, Racine et leur époque, par M. Auguste de Lavallery.

Essor, préludes philosophiques et littéraires, t. Ier, 2e livr. (Paris, 20 septembre 1833, in-8), pp. 33-42.

1343. Corneille, Racine et Molière. Deux cours sur la poésie dramatique française au XVIIe siècle par Eugène Rambert, ancien professeur à l'Académie de Lausanne, professeur à l'École polytechnique fédérale de Zurich. Lausanne, A. Delafontaine, Libraire-Éditeur, 1861. In-8 de 516 pp. et 1 f. d'Errata.

1344. Corneille et Racine ont-ils fait parler l'antiquité?

Littérature et Philosophie par Émile Ferrière (Paris, Marpon, 1865, in-12), pp. 31-58.

M. Ferrière prend ça et là quelques vers de Corneille et de Racine, qui expriment des sentiments tout modernes, et se hâte de conclure que ni l'un ni l'autre n'ont su faire parler l'antiquité. Mais les vers que cite M. Ferrière sont tous empruntés à des scènes d'amour, c'est-à-dire aux scènes où les auteurs n'ont pas voulu s'écarter du goût raffiné de leur siècle; il serait facile de leur en opposer d'autres, tels que les discours politiques de Cinna, de Nicomède et de Britannicus. La conclusion du critique est donc fausse, en ce qu'elle est trop absolue.

1345. Observationes grammaticae et lexicologicae de lingua Corneliana et Raciniana.—Remarques grammaticales et lexicologiques sur la langue de Corneille et celle de Racine. Dissertatio philologica quam die VII mensis decembris A. MDCCCLXXI publice defendet Petrus Aretz Rhenanus. Bonnae, formis I. F. Carthausii. In-8 de 46 pp. et 1 f.

XIX.—DISSERTATIONS, CRITIQUES, PIÈCES DE THÉATRE ET PARODIES RELATIVES AUX OUVRAGES SÉPARÉS DE CORNEILLE.


I

1346. Mélite, ou la première Pièce de Corneille, nouvelle historique, par Dumersan.

VII

1347. Parallèle des beautés de Corneille avec celles de plusieurs scènes de la Médée de Sénèque.

Lu à la séance de la Société libre d'émulation de Rouen du 16 juin 1804.

VIII

1348. Décoration de l'Illusion Comique.

La Bibliothèque nationale possède (msc. franç., no 24330) un manuscrit intitulé: Mémoire de plusieurs décorations qui serue [sic] aux pieces contenus [sic] en ce present Liure commance per Laurent mahelot Et continué par michel Laurent En lannee 1673. In-fol.

Ce manuscrit, dont les deux auteurs étaient fort ignorants, contient la description suivante, accompagnée d'un grand dessin. En dépit du titre, il ne peut être question ici que de l'Illusion comique:

«La Mélite» de M. de Corneille.

«Au milieu il faut un Palais bien orné. A un costé du theâtre [à droite] un autre pour un Magicien, au-dessus d'une montaigne; de l'autre costé du theatre un parc. Au premier acte, une Nuict, une Lune qui marche, des rossignols, un Miroir enchanté; Vne baguette pour le Magicien, des Carquans ou Menottes, des trompettes, des Cornets de Papier, un chapeau de ciprez pour le Magicien.»

Le continuateur du manuscrit, plus ignorant encore que le premier, n'a pas été en état d'esquisser même un dessin grossier. Il s'est borné à nous donner une liste des pièces qui composaient le répertoire courant de 1673 à 1685, avec l'indication sommaire des décorations et des accessoires requis pour la représentation. Les pièces de Corneille qui figurent dans cette liste sont: le Cid, Horace, Cinna, Polyeucte, Rodogune, Héraclius, Andromède, Don Sanche, Œdipe, Sertorius, Othon et Suréna.

Voici un spécimen des indications recueillies par le machiniste:

Rodogune.

Theatre est une salle de palais au second acte il faut un fauteuille [sic] et deux tabourest [sic] au cinquiesme acte trois fauteuille Et un tabourest une coupe d'or.

L'indication d'Andromède, «pièce en machine Jouee en 1682 Et recommancee [sic] le 22 janvier 1683» montre que le théâtre auquel appartenait Michel Laurent était le théâtre du faubourg Saint-Germain.

Les dernières indications fournies par le machiniste ont été recueillies par M. E. Despois (le Théâtre français sous Louis XIV; Paris, 1874, in-12, pp. 410-415), mais l'auteur de cet excellent travail n'a pas eu l'idée d'y faire figurer le décor de l'Illusion comique.

IX

1349. L'Avtevr || dv vrai Cid || espagnol, || a ||son Tradvctevr || François. || Sur vne Lettre en vers qu'il a fait Imprimer,||intitulée, Excuse à Ariste, Où, après cent || traicts de vanité, il dit de soy-mesme, ||Ie ne dois qu'à moy seul toute ma renommée. [Paris, 1637]. In-8 de 2 ff., caract. ital.

Ce pamphlet, attribué par Corneille à Mairet, paraît avoir été le premier factum dirigé contre le Cid, après l'imprudente Excuse à Ariste (voy. le no 141); il se compose de six strophes de six vers signées: Don Baltazar de la Verdad. Voici les deux premières strophes:

L'Espagnol.

Je parle à toy vanteur, dont l'audace achevée,

S'est depuis quelques jours dans le Ciel eslevée,

Au mespris de la terre, et de ses habitans,

A toy dont l'insolence en tes escrits semée

Et bien digne du fast des plus foux Capitans,

Soustient que ton merite a fait ta renommée.

Les noms de deux ou trois, dont tu veux faire acroire,

Qu'en les traittant d'esgaux tu les combles de gloire

Dans l'Espagne, et plus outre avoient déja couru,

Mais de ton froid esprit qui se paist de fumée,

Rien certes dans Madrid n'avoit jamais paru,

Et le Cid seulement y fait ta renommée.

1350. Observations || svr || le Cid. || A Paris. || Aux despens de l'Autheur || M.DC.XXXVII [1637]. In-8 de 2 ff., dont le premier est blanc, et 96 pp.

Première édition de la célèbre critique de Scudéry; elle se reconnaît aux Fautes d'Impression indiquées au verso du titre:

Page 12, ligne 3: euenemeut, lisez euenement.
Page 14, ligne 8: ses, lisez ces.
Page 14, ligne 11: Sopocle, lisez Sophocle.
Page 44, ligne 6: Mone, lisez Monsieur.

Dans certains exemplaires, on a retourné le f. blanc et l'on a encarté entre ce f. et le f. de titre l'édition de l'Excuse à Ariste, décrite ci-dessus (no 142).

1351. Observations || svr || le Cid. || Ensemble l'excuse à Ariste & || le Rondeau. || A Paris, || Au [sic] despens de l'Autheur. || M.DC.XXXVII, [1637]. In-8 de 4 ff. et 96 pp.

Collation des feuillets préliminaires: titre avec un fleuron composé de rinceaux dans le milieu desquels se trouve une tête coiffée de plumes; 3 ff. pour l'Excuse à Ariste et le Rondeau.

Cette édition se distingue facilement de la précédente, même si elle est incomplète des feuillets préliminaires, parce que les fautes d'impression y ont été corrigées.

1352. Observations || svr || le Cid. || Ensemble l'excuse à Ariste & || le Rondeau. || A Paris. || Au [sic] despens de l'Auteur. || M.DC.XXXVII [1637]. In-8 de 4 ff., 94 pp. et 1 f. blanc.

Collation des feuillets préliminaires: titre;—5 pp. pour l'Excuse à Ariste;—1 p. pour le Rondeau.

1353. Les || Favtes || remarqvees || en la || Tragicomedie || dv Cid. || A Paris, || Aux despens de l'Autheur. || M.DC.XXXVII. In-8 de 43 pp., y compris le titre.

1354. La || Deffense || dv Cid. || A Paris, || M.DC.XXXVII [1637]. In-4 de 28 pp., y compris le titre.

Le titre porte un fleuron qui nous paraît être celui de L. Maurry, de Rouen. Ce détail a son importance, parce qu'il prouverait que la Deffense du Cid aurait été écrite, sinon par Corneille lui-même, du moins sous son inspiration, par un de ses compatriotes.

Voici en quels termes M. Taschereau (Hist. de Corneille, 2e édit., p. 301) a parlé de cette pièce:

«Cette Défense du Cid, à laquelle il est fait allusion dans plusieurs des pamphlets dont nous aurons bientôt occasion de parler, notamment dans la Lettre apologétique du sieur Corneille (1637), est mentionnée t. I, p. lxxix, du Théâtre de Corneille, édit. de 1747, et t. V, p. 256, de l'Histoire du Théâtre-Français (par les frères Parfaict), et, avant cela, dans les Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres (voir t. XX, p. 88 et suiv.). Nous devons avouer qu'elle a échappé à toutes nos recherches, et nous ne l'avons même vu mentionner nulle part, de manière à croire que ceux qui en ont parlé aient été plus heureux que nous. Ainsi Niceron, qui, en citant la plupart des pamphlets publiés à l'occasion du Cid, donne exactement le nombre de pages de chacun de ceux qu'il cite, ne le fait pas pour la Défense du Cid, et, s'il en indique le format, c'est qu'en indiquant celui dans lequel furent imprimées toutes les autres pièces de cette discussion, il aura cru pouvoir donner comme une certitude une conjecture assez vraisemblable.»

Les recherches de M. Marty-Laveaux n'ont pas eu plus de succès que celles de M. Taschereau; mais du moins le savant éditeur a donné, d'après des notes manuscrites de Van Praet, une description assez exacte de la pièce (il indique cependant 32 pp. au lieu de 28). Nous avons eu la bonne fortune de trouver enfin un exemplaire de la Deffense du Cid à la bibliothèque Sainte-Geneviève (Y. 458 (1) Rés.), et, comme la même collection possède plusieurs autres pièces sur le Cid, qui n'ont été décrites que par Van Praet et qui ne sont nulle part ailleurs, nous croyons que cet exemplaire est celui que le célèbre bibliographe aura eu entre les mains.

Pour donner une idée de ce factum, nous en transcrivons fidèlement le début:

La
Deffense
DV CID.

Ces iours passez voyant paroistre vn liuret contre le sentiment commun, et contre l'approbation generale que tous les bons Esprits auoiēt dōnee à la Tragicomedie DV CID, et remarquant que ce liuret poussoit vne si foible voix qu'on empruntoit tous les Echos de la Gazette pour la faire mieux retentir, et que d'ailleurs il se presentoit hors de saison apres auoir souffert sans resistance que son ennemy fist la conqueste et triomphast de la creance de tout le monde: ie iugeay que son effet seroit pareil à celuy d'vne troupe de picoteurs qui n'osant affronter vn regiment le laissent libremēt passer pour venir fondre apres sur la queuë et se ruer sur le bagage. Et me sentant pressé par la clameur importune de ces Gazettons du Pont-Neuf pendant une semaine ne voyant point de iour à me mettre en colere contre eux mon despit s'auança iusqu'au liure que l'achetay tout indigné de ce qu'il troubloit le plaisir que l'auois eu à lire quelques Scénes DV CID, à l'ouuerture du premier feuillet ma veuë tomba sur ces mots AVX DESPENS DE L'AVTHEVR: certes pensay-ie en moy, cet esprit prognostique, comme vn fidele Almanach, l'euenement de son liure qui aura cours au despens de sa reputation. Et me mettant à lire pour entreuoir le dessein de l'Autheur dedans le cours de ses paroles. Ie fis iugement que cet œuvre estoit la descharge de sa melancolie, me persuadant par la suite de son discours que le grand esclat de l'ouurage fait pour LE CID, auoit produit sur l'ame de ce personnage ce que le Soleil fait quand il est joint à la canicule à l'endroit de nos corps qu'il desseiche et recuit, et faisant boūillir au dedans la melancolie, rend la ratte où elle se retire fort dure et importune. Ie le leuz donc en paix, et permis le libre cours à cet esprit qui se purgeoit, dont ie ne m'offensois non plus que des plaintes d'vn malade de qui le mal cautionne et excuse l'impatience, me promettant que cet homme seroit desormais bien gay apres auoir mis hors tant de mauuaises humeurs, ce qui me fait croire que ie pourrois par vne Response l'aborder seurement sans craindre son indignation, pensant bien qu'il n'y en pourroit plus auoir, ayant jetté tant de bile noire: En tout cas ie me suis persuadé qu'il ne sera pas plus mauuais à la recharge qu'à l'attaque, où son plus grand feu est employé. Et comme le grand zele qui l'anime à l'honneur des Poëtes luy a fait prēdre la plume, le desir de mettre paix entre deux combatans, me porte à en arrester le cours en luy monstrant tout doucement que sa veuë est préoccupée, et son organe vicie comme d'un fievreux à qui le vin semble amer à cause du fiel qui s'amasse sur sa langue et sur son palais. Des esprits plus auātageux que le mien eussent renuoyé son liure à la jalousie conceuë à l'encontre DV CID, comme vn effet naturel a sa cause propre, mais ie me suis volu efforcer d'auoir de luy de plus hauts sentimens, et croire quoy qu'à peine qu'vne grande ame comme la sienne ne se laisse pas toucher, ny mesme abborder par l'enuie qui est la plus basse de toutes les passions de l'homme, et le plus fort argument qu'il est esloigné de la vertu, puisque par elle le bien luy desplaist mesme en autruy, où il ne le peut contraindre à aucune subjection, mais en voulant le refuter, i'ay bien rencontré de l'obstacle, trouuant son ordre si confus qu'il offusque son dessein: Sa pēsee est de frapper sur celuy qui nous a fait parler François, cette belle Tragicomedie, mais n'y trouuant que peu ou point de prise il s'est fait de l'Autheur et du Traducteur vn seul objet de son mespris, les meslant confusément tous deux comme vn sujet vnique de la Satire qu'il en fait, mais par ce que l'ordre me plait, ie traitteray à part ce qu'il dit contre l'Autheur et separement, aussi les deffauts qu'il allegue contre son Traducteur faisant ainsi de ce discours deux parties sans obmettre pourtant la suite des cinq poincts où se reduit sa censure lesquels ie cite mot à mot:

1. Que le sujet n'en vaut rien.
2. Qu'il choque les principales reigles du Poëme Dramatique.
3. Qu'il manque de iugement en sa conduite.
4. Qu'il a beaucoup de meschans vers.
5. Que presque tout ce qu'il a de beautez sont empruntées.

De ces cinq articles, les trois premiers ne peuvent regarder que l'Autheur, le Traducteur n'y a point de part, il n'a qu'à ne deffendre des derniers où l'imposition qu'on luy fait est si legere qu'elle ne merite pas son courroux, vne moindre plume de beaucoup que la sienne pourra bien destourner le coup.

(Suit la première partie.

1355. La Voix || pvbliqve. || A || Monsievr de || Scvdery sur les || Obseruations du Cid. || A Paris. || M.DC.XXXVII [1637]. In-8 de 7 pp.

1356. L'Incognv || et || Veritable Amy || de Messievrs de || Scvdery et || Corneille. || M.DC.XXXVII [1637]. In-8 de 7 pp., y compris le titre.

L'auteur, qui signe D. R., et que le P. Niceron a cru être Rotrou, voudrait concilier Scudéry et Corneille.

1357. Le || Sovhait || dv Cid || en favevr || de Scvderi. || Vne Paire de Lunettes || pour faire mieux ses Obseruations. M.DC.XXXVII [1637]. In-8 de 36 pp.

Pamphlet favorable à Corneille; on lit à la fin: Mon ris.

1358. Lettre || dv Sr || Claveret, ||av Sr || Corneille, || soy disant Autheur || du Cid. || A Paris. || M.DC.XXXVII [1637]. In-8 de 15 pp., y compris le titre.

Le titre de départ, p. 3, porte: Lettre || contre vne || inuectiue || du Sr || Corneille, || soy disant Autheur du Cid.

«Monsieur, dit Claveret en commençant, j'avoue que vous m'avez surpris par la lecture de vostre lettre apologitique, et que je n'attendais pas d'un homme, qui faisoit avec moi profession d'amitié, une si ridicule extravagance, que celle qui vous fait dire à l'observateur du Cid (au lieu de vous défendre contre luy par de bonnes raisons), Il n'a pas tenu à vous que du premier lieu ou beaucoup d'honnestes gens me placent, je ne sois descendu au dessous de Claveret. Ces termes si pleins de vanité, et dont vous vous servez vous-mesme pour embellir votre apologie, devoient (ce me semble) estre escris d'une autre main que de la vostre; et bien que l'esprit soit un legitime heritage, ou tout le monde croit avoir sa part, j'estois tout prest de vous signer que vous estes plus grand poete que moy, sans qu'il fust necessaire que vous empruntassiez les voix de tous les colporteurs du Pont-Neuf, pour le faire esclater par toute la France. Apres m'estre informé d'où pouvoit proceder une animosité si lasche et si extraordinaire, j'ay descouvert enfin qu'on vous avoit fait croire que j'avois contribué quelque chose à la distribution des premiers vers, qui vous furent adressez sous le nom du vray Cid Espagnol, et qu'y voyant vostre vaine gloire si judicieusement combattue, vous n'aviez pu vous empescher de pester contre moy, parce que vous ne saviez à qui vous en prendre.»

«Les frères Parfaict, t. Ve, p. 267 de leur Histoire du Théâtre François, disent que Claveret fit paraître une seconde lettre. Nous avons lieu de croire que cet écrit, dont ils ne donnent pas le titre, n'existe pas. Il est évident d'ailleurs, par le compte qu'ils en rendent, que ces historiens n'ont pu se procurer qu'un très-petit nombre de ces pamphlets.» Taschereau, Hist. de Corneille, 2e édit., p. 407.

1359. L'Amy dv Cid || a || Claveret. || A Paris. || M.DC.XXXVII [1637]. In-8 de 8 pp., y compris le titre.

Pièce attribuée à tort à Corneille par la P. Niceron. Elle a été réimprimée par M. Marty-Laveaux, t. IIIe, pp. 53-56.

On trouve à la suite de l'Epitre familiere du sieur Mairet, une Réponse à l'Amy du Cid.

1360. La Victoire dv Sr [sic] Corneille, Scvdery et Claveret, auec vne Remontrance par laquelle on les prie amiablement de n'exposer ainsi leur renommée à la risée publique. Paris, M.DC.XXXVII (1637). In-8 de 7 pp.

Cette pièce, que M. Marty-Laveaux n'a pu retrouver (voy, t. IIIe, p. 29), avait été citée par Van Praet. Nous avons eu la bonne fortune d'en rencontrer un exemplaire au Musée britannique (840. C. 22). / 4.

1361. Lettre || a *** || sovs le nom || d'Ariste.

Ce n'est donc pas assez, & de la part des Muses,
Ariste, C'est en vers qu'il vous faut des excuses,
Mais la mienne pour vous n'en plaint pas la façon.
Cent vers lui coustent moins que deux mots de || chanson, &c.

S. l. n. d. [Paris, 1637]. In-8 de 8 pp.

Cette lettre est attribuée par Niceron à Mairet, mais sans fondement sérieux. Nous avons eu l'occasion d'en citer un passage sous le no 4.

1362. Responce || de *** || a *** || sovs le nom d'Ariste. || A Paris, M.DC.XXXVII [1637]. In-8 de 8 pp., y compris le titre.

Cette pièce, attribuée à tort à Corneille par Niceron (voy. Taschereau, loc. cit., p. 306), a été reproduite en entier par M. Marty-Laveaux (t. IIIe, pp. 59-62). On y trouva des détails très-curieux sur les pièces de théâtre contemporaines du Cid.

1363. Lettre || povr Monsievr || de Corneille, || contre les mots de || la Lettre sous le nom || d'Ariste. || Ie fis donc resolution de guerir ces idolatres. S. l. n. d. [Paris, 1637]. In-8 de 3 ff. et 1 f. blanc.

Cette lettre, que Niceron a voulu attribuer à Corneille lui-même, n'est pas exempte de critiques contre lui; elle occupe les 3 premières pp. de la pièce; la p. 4 contient l'épigramme suivante de Martial, imitée en français:

Martialis

Epig. L. 9. Epi. 83.

Lector et Auditor nostros probat, Aule, libellas,

Sed quidam exactes esse Poeta negat:

Non nimium curo, nam cœnæ fercula nostræ

Malim conviviis quam placuisse coquis.

Traduction

à Monsieur Corneille.

Les vers de ce grand Cid que tout le monde admire,

Charmant à les entendre, et charmant à les lire,

Un Poëte seulement les trouve irreguliers:

Corneille, mocque toy de sa jalouse envie,

Quand le festin agrée à ceux qua l'on convie,

Il importe fort peu qu'il plaise aux Cuisiniers.

Ces vers, qui se trouvent déjà à la fin de la Lettre apologétique du Sr Corneille, sont accompagnés ici de l'épigramme suivante:

Si les vers du grand Cid, que tout le monde admire,

Charment à les ouyr, mais non pas à les lire,

Pourquoy le traducteur des quatre vers Latins

Les a-t'il comparez aux mets de nos festins?

J'advoue avec luy, s'il arrive

Qu'un mets soit au goust du convive,

Qu'il importe bien peu qu'il plaise au cuisinier;

Mais les vers qu'il deffend d'autres raisons demandent,

C'est peu qu'ils soient au goust de ceux qui les entendent,

S'ils ne plaisent encore aux maistres du mestier.

M. Marty-Laveaux a reproduit cette lettre in extenso (t. IIIe, p. 56).

1364. Lettre || de || Mr de Scvdery, || a || L'illvstre Academie. || A Paris, || Chez Antoine de Sommauille, || au Palais, à l'Escu de France. || M.DC.XXXVII [1637]. In-8 de 11 pp. (y compris le titre) et 2 ff. blancs.

«Messieurs, dit Scudéry au début de ce factum, puis que Monsieur Corneille m'oste le masque, et qu'il veut que l'on me connoisse, j'ay trop accoutumé de paroistre parmy les personnes de qualité, pour vouloir encor me cacher: Il m'oblige peut-estre en pensant me nuire; et si mes Observations ne sont pas mauvaises, il me donne luy-mesme une gloire dont je voulois me priver. Enfin, Messieurs, puis qu'il veut que tout le monde sçache que je m'appelle Scudery, je l'advoue. Mon Nom, que d'assez honnestes gens ont porté devant moy, ne me fera jamais rougir: veu que je n'ai rien fait non plus qu'eux indigne d'un homme d'honneur. Mais comme il n'est pas glorieux de frapper un ennemy, que nous avons jetté par terre, bien qu'il nous dise des injures, et qu'il est comme juste de laisser la plainte aux affligez, quoy qu'ils soient coupables, je ne veux point repartir à ses outrages par d'autres, ny faire comme luy, d'une dispute Academique, une querelle de crocheteurs, ny du Licée un marché public.»

Scudéry continue sur ce ton si voisin du comique et s'échauffe peu à peu au point d'écrire cette phrase dont son adversaire ne manque pas de se moquer (voy. le no 244):

«Qu'il vienne, qu'il voye, et qu'il vainque, ce trois fois grand Autheur du Cid: soit qu'il m'attaque en soldat, maintenant qu'il est obligé de l'estre, soit qu'il m'attaque en escrivain, il verra que je me sçay defendre de bonne grace, et que si ce n'est en injures, dont je ne me mesle point, il aura besoin de toutes ses forces. Mais s'il ne se defend que par des paroles outrageuses, au lieu de payer de raisons, prononcez, O mes juges, un arrest digne de vous, et qui face sçavoir à toute l'Europe que le Cid n'est point le chef-d'œuvre du plus grand homme de France, mais ouy bien la moins judicieuse Piece de Monsieur Corneille mesme.»

Comme on le voit par la première phrase que nous avons citée, cette lettre est une réponse à la Lettre apologétique, dans laquelle Corneille dénonçait Scudéry comme l'auteur des Observations.

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