Bibliographie Cornélienne: Description raisonnée de toutes les éditions des oeuvres de Pierre Corneille
I. Partie: xcviij pp. (y compris le titre); 3 ff. non chiff. pour le titre); 3 ff. non chiff. pour le Privilége et pour le titre de Mélite; 586 pp. et 1 f. blanc.
II. Partie: cx pp. (y compris le titre); 3 ff. non chiff. pour le Privilége et le titre du Cid; 596 pp. et 2 ff. blancs.
III. Partie: lxxxiv pp. (y compris le titre); 3 ff. non chiff. pour le Privilége et le titre de Rodogune; 618 pp. et 1 f. blanc.
Le contenu de ces trois premières parties est le même que celui des parties correspondantes du recueil de 1664.
IV. Partie: xxvj pp. (y compris 1 f. blanc et le titre); 3 ff. pour le Privilége et le titre de Sertorius; 364 pp.
La IVe partie renferme cinq pièces: Sertorius, Sophonisbe, Othon, Agésilas et Attila. Elle est précédée d'un avis ainsi conçu: «Le Libraire au Lecteur. Je n'ay pû tirer de l'Autheur, pour ce quatrième Volume, un discours pareil à ceux qu'il a mis au devant des trois qui l'ont précédé, ny sa Critique sur les piéces qui le composent, mais il m'a promis l'un et l'autre quand ce volume sera complet, et qu'il en aura huit comme les précédens. En attendant l'effet de cette promesse, je vous donne ici les Préfaces dont il a accompagné chacune de celles-cy quand il les a fait imprimer.» Cet avis est effectivement suivi des cinq préfaces.
Les 4 volumes renferment le même privilége, non pas celui qui fut accordé à Courbé pour vingt ans le 3 décembre 1657, mais celui que Corneille avait obtenu en janvier 1653. C'est là une erreur évidente, puisque le privilége de 1653 n'était valable que pour 9 ans.
A la fin du privilége est mentionnée la cession faite par Corneille à Courbé et à de Luyne, puis par Courbé, pour sa part, à Jolly et à Billaine. On lit ensuite: Et cette derniere Edition achevée le 15. Septembre 1668. audit Rouen, par ledit Maurry.
Corneille ne tint pas la promesse qu'il avait faite à son libraire de lui fournir pour la IVe partie un Discours préliminaire et des Examens. Tite et Bérénice, Pulchérie et Suréna complétèrent plus tard les 8 pièces qui devaient former cette partie, mais n'y furent réunis qu'en 1682. «G. de Luyne et ses associés se bornèrent, dit M. Taschereau, à ajouter au tome IV de cette édition de 1668 des exemplaires des éditions originales, puis des réimpressions séparées des trois dernières pièces de l'auteur. Pour hâter sans doute l'épuisement de ces quatre volumes, ils prirent même le parti, en 1672, de faire imprimer pour un certain nombre d'exemplaires 40 pages in-12, avec pagination particulière (36 pages numérotés et en tête 2 feuillets non paginés), mais avec signatures faisant suite à celles des 364 pages du volume, contenant les Vers et les Poëmes sur les victoires de Louis XIV, les uns composés, les autres traduits par P. Corneille.»
Nous rapportons ces paroles de M. Taschereau, parce que, pour notre part, nous n'avons pas rencontré d'exemplaires ainsi complétés. Nous aurons l'occasion de faire remarquer plus loin (no 112) avec quelle lenteur se débita le recueil de 1668, mais il ne faut pas en attribuer le peu de débit à l'indifférence du public. Les libraires firent imprimer en même temps deux éditions à deux prix différents, et le livre dut être tiré à un très-grand nombre d'exemplaires.
On joint au recueil de 1668 (A) l'édition suivante des Poëmes de Th. Corneille:
Poemes || dramatiques || de || T. Corneille. || I. [II. III. IV. et V.] Partie. || A Rouen, Et se vendent || A Paris, || Chez Guillaume de Luyne, Libraire || Iuré, au Palais, en la Gallerie des || Merciers, à la Iustice; [ou chez Thomas Iolly, au Palais, dans la petite Salle, à la Palme, & aux Armes de Hollande; ou Chez Louis Billaine, au Palais, au second Pillier de la grand'Salle, à la Palme, et au grand Cesar]. || M.DC.LXIX. [-M.DC.LXXX: 1669-1680]. || Avec Privilége du Roy. 5 vol. in-12.
I. Partie, 1669: 592 pp. (y compris le titre) et 2 ff. pour le Privilége.
II. Partie, 1669: 544 pp. (y compris le titre) et 2 ff. pour le Privilége.
III. Partie, 1669: 584 pp. (y compris le titre) et 2 ff. pour le Privilége.
IV. Partie, 1673: recueil factice d'éditions séparées précédé d'un titre général et contenant: Laodice, 1668; le Baron d'Albikrac, 1669; la Mort d'Annibal, 1670; la Comtesse d'Orgueil, 1671; Ariane, 1672; Théodat, 1673.
V. Partie, 1680: recueil factice d'éditions séparées, précédé d'un titre général et contenant: la Mort d'Achille, 1674; D. Cesar d'Avalos, 1676; Circé, 1675; l'Inconnu, 1676; le Comte d'Essex, 1678.
Les trois premiers volumes contiennent le texte du privilége du 3 décembre 1657, avec un achevé d'imprimer daté du mois d'avril 1669; les deux volumes complémentaires ne renferment pas de privilége général.
Quelques amateurs pensent que chacune des parties de l'édition de 1668 doit être accompagnée d'un frontispice gravé. Cette opinion nous paraît fort douteuse. De tous les exemplaires qui nous sont passés entre les mains, un seul contenait des frontispices; c'était un exemplaire en reliure moderne auquel on avait ajouté les frontispices de 1682, qui n'étaient pas de la même grandeur que le livre.
Cette édition, dont le titre est exactement semblable à la précédente, n'en est pas moins toute différente. Pour en faire plus aisément la collation, nous désignerons la première par A et la seconde par B.
I. Partie: xcviij pp. prélim. (y compris le titre); 3 ff. pour le Privilége et le titre particulier de Mélite; 474 pp.
II. Partie: xc pp. prélim. (y compris le titre); 3 ff. pour le Privilége et le titre du Cid; 479 pp.
III. Partie: lxxxiv pp. prélim. (y compris le titre); 3 ff. pour le Privilége, 1 f. blanc, 1 f. pour le titre de Rodogune; 531 pp.
IV. Partie: xxvj pp. prélim. (y compris le titre et 1 f. blanc qui précède le titre); 3 ff. pour le Privilége et le titre de Sertorius; 312 pp.—Les feuillets prélim. de l'édition B sont exactement semblables à ceux de l'édition A. Cette similitude est si complète qu'il ne nous a pas été possible de relever le moindre détail typographique qui pût servir à les distinguer. Par contre, le texte du théâtre est beaucoup plus compacte dans B que dans A, ainsi qu'on peut s'en convaincre en comparant les collations de chaque volume. Pour gagner de la place, l'imprimeur n'a pas inséré le nom des personnages au-dessus de chaque couplet, dans une ligne de blanc; il s'est contenté de placer des initiales à la marge.
M. Taschereau (Œuvres de Corneille, t. Ier, p. xxxviij) signale cette édition B, qu'il considère comme une simple contrefaçon. Il est vrai que le papier en est moins beau, mais les caractères, les lettres ornées et les fleurons sont identiques, et les feuillets prélim. des 4 volumes ont été certainement imprimés sur la même composition. Nous sommes plutôt d'avis que les libraires associés auront voulu faire une édition d'un prix moins élévé que l'édition A, et qu'ils y auront employé un papier moins fin et un texte plus compacte, pour diminuer l'épaisseur des volumes. Il n'était pas possible de réduire la place occupée par les discours préliminaires. Aussi a-t-on employé la même composition pour les deux éditions, tandis qu'il a suffi d'un remaniement très-simple pour gagner une centaine de pages pour chacune des trois premières parties et une cinquantaine pour la quatrième. M. Taschereau a été frappé de ce que tous les volumes de B, qu'il a eu entre les mains, portaient le nom de Thomas Jolly, mais nous en avons un sous les yeux qui porte le nom de Louis Billaine, et nous avons rencontré celui de Guillaume de Luyne sur des volumes de Thomas Corneille.
En effet, l'édition de Thomas Corneille, qui porte la date de 1669, est double comme l'édition du théâtre de son frère. Voici la description de ce recueil, qu'on peut joindre à l'édition B.
Poemes || dramatiques || de T. Corneille. || I. (II. et III.) Partie. || A Rouen, Et se vendent || A Paris, || Chez Guillaume de Luyne, || Libraire Iuré, au Palais, en la Gallerie || des Merciers, à la Iustice; ou Chez Thomas Iolly, au Palais, dans la petite Salle || à la Palme, & aux Armes de Hollande; ou Chez Louis Billaine, au Palais, au second Pillier de la grand' Salle, à la Palme & au grand Cesar]. || M.DC.LXIX. || Avec Privilege du Roy, 3 vol. in-12.
Ire Partie: 437 pp. (y compris le titre) et 1 f. non chiff., contenant la fin du Privilége, qui commence p. 438.—IIe Partie: 446 pp. (y compris le titre), 2 ff. pour le Privilége et 3 ff. blancs.—IIIe Partie: 487 pp. (y compris le titre), 1 f. contenant la fin du Privilége et 1 f. blanc.
Cette édition désigne également les personnages par de simples initiales placées dans la marge. Nous avons à peine besoin de remarquer qu'on peut y ajouter les deux recueils qui portent le titre de IVe et Ve Partie (voy. no 110).
Tout en admettant que B n'est pas une contrefaçon, nous devons reconnaître que cette édition est postérieure à l'édition A. Celle-ci indique après le privilége de la IIe Partie la correction suivante: p. xlix, 1. 24: Alciabe, lisez Alcibiade; or, dans B, la correction est faite, ce qui indique bien un tirage subséquent.
M. Taschereau dit n'avoir jamais rencontré d'exemplaire de la IVe partie de B complété par des exemplaires des trois dernières pièces de Corneille. Cette particularité est facile à expliquer. Les libraires voulurent écouler d'abord les exemplaires dont le prix était le plus élevé; ils en complétèrent la troisième partie pour les recommander au public. Nous allons voir, sous le numéro suivant, comment furent vendus les exemplaires de l'édition B qui étaient restés en magasin.
Cette édition, dont nous avons trouvé des volumes dépareillés à la bibliothèque Sainte-Geneviève, fut faite à l'aide d'un procédé analogue à celui que les libraires avaient employé en 1657. Trabouillet se rendit acquéreur en 1680 des exemplaires invendus de l'édition à bon marché de 1668, laquelle, ainsi que nous l'avons fait remarquer, avait dû être tirée à grand nombre; il retira les anciens titres et leur en substitua de nouveaux, sans rien changer au reste du livre. Il nous suffit donc de renvoyer pour la collation de cette édition au no 111.
Les Poëmes dramatiques de Th. Corneille (édition B de 1669) ont subi un remaniement du même genre. On peut les joindre à cette édition avec la date de 1680.
113. Le || Theatre || de || P. Corneille. || Reveu et corrigé par l'Autheur. || I. [II. III. et IV.] Partie. || A Paris, || Chez Guillaume de Luyne, || Libraire Juré, au Palais, en la Galerie des || Merciers, sous la montée de la Cour des || Aydes, à la Justice; [ou Chez Estienne Loyson, au premier || Pillier de la grand'Salle du Palais, proche les || Consultations au nom de Jesus; ou Chez Pierre Traboüillet, au || Palais, en la Galerie des Prisonniers, à l'Image || S. Hubert, & à la Fortune proche le || Greffe aux Eaux et Forests]. || M.DC.LXXXII [1682]. || Avec Privilege du Roy. 4 vol. in-12.
I. Partie: frontispice gravé; portrait de Corneille; xcviij pp. prélim. (y compris le titre); 1 f. pour le titre de Mélite; 586 pp. et 1 f. pour le Privilége.—Le frontispice est une réduction du grand frontispice qui précède l'édition in-fol. de 1663; on lit au-dessous: Le Theatre de P. Corneille. Le portrait de Corneille ne porte pas de signature; il représente le poëte dans le costume des premières années du règne de Louis XIV: perruque, calotte et rabat; on lit au-dessous: Pierre Corneille né à Rouen en l'Année M.VI.C.VI.
II. Partie: frontispice gravé; cx pp. prélim. (y compris le titre); 1 f. pour le titre du Cid; 597 pp.—Le frontispice représente deux Amours placés au-dessous de vastes lauriers; l'un tient une draperie qui porte ces mots: le Theatre de P. Corneille; l'autre grave sur la pierre les armes du poëte; ce dernier Amour est assis sur une base en pierre, qui porte l'inscription suivante: Reueu et corrigé et augmenté de diuerses pieces nouuelles. 2. Partie.
Il y a deux sortes d'exemplaires de cette IIe Partie; les uns comptent 597 pp. et contiennent un Extrait du Privilége au verso de la p. 597; les autres n'ont que 596 pp. et l'Extrait du Privilége y occupe le recto du feuillet suivant. Cette différence vient de ce que, pendant le tirage, Corneille a supprimé vingt vers dans la scène Ve du cinquième acte de Théodore (p. 587). La feuille Bb, dernière du volume, s'est ainsi trouvée subir un remaniement complet.
III. Partie (l'adresse des libraires est disposée autrement que dans les deux premiers volumes): frontispice gravé, LXXXIV pp. prélim. (y compris le titre); 1 f. pour le titre de Rodogune; 618 pp. et 1 f. pour l'Extrait du Privilége.—Le frontispice représente une femme nue, qui personnifie la Vérité; cette femme, qui se tient debout sur une boule, est entourée de six personnages en costumes romains et asiatiques; elle supporte des deux mains une banderole sur laquelle on lit ces mots: le Theatre de P. Corneille.
IV. Partie: frontispice gravé; xxij pp. prélim. (y compris le titre); 1 f. pour le titre de Sertorius et 591 pp.—Le frontispice représente Apollon entouré de personnages de diverses nations. Au verso de la p. 591 se trouve un Extrait du Privilége.
Cette édition, la dernière qu'ait publiée Corneille, nous donne le texte définitif adopté par lui. Elle a, par cela même, une grande importance et mérite d'être recherchée peut-être plus encore que toutes les précédentes. Les exemplaires en sont moins rares, mais il est fort difficile d'en trouver de bien complets avec tous les frontispices. Un exemplaire qui a figuré à la vente Pasquier, en 1875, offrait un défaut qu'il importe de signaler. L'un des frontispices était emprunté à l'édition de Th. Corneille, que nous allons décrire ci-après; un faussaire y avait changé le T en un P plus ou moins bien réussi. Le but de cette bibliographie est précisément de mettre les amateurs à l'abri de fraudes semblables.
Chacun des volumes du recueil de 1682 contient huit pièces; l'ordre dans lequel elles sont placées est celui qui avait déjà été suivi en 1668; le tome IVe contient de plus Tite et Bérénice, Pulchérie et Suréna.
Le privilége, «donné à S. Germain en Laye, le 17. jour d'Avril, l'an de grace 1679,» est accordé pour dix ans à Guillaume de Luyne, qui déclare y associer Estienne Loyson et Pierre Trabouillet. L'achevé d'imprimer pour la première fois est du 26 février 1682. La troisième partie porte le 16 février, ce qui est évidemment une faute d'impression.
On joint à cette édition l'édition suivante de Thomas Corneille:
Poemes || dramatiques || de || T. Corneille. || [I. II. III. IV. et V.] Partie. || A Paris, || Chez Guillaume de Luyne, Libraire || Juré au Palais, dans la Salle des Merciers, sous || la montée de la Cour des Aydes à la Justice; [ou Chez Trabouillet, au Palais, en la || Galerie des Prisonniers, à l'Image S. Hubert, & à || la Fortune proche le Greffe des Eaux & Forets]. || M.DC.LXXXII [1682]. || Avec Privilege du Roy. 5 vol. in-12.
I. Partie: frontispice gravé; titre imprimé; 592 pp.—Le frontispice représente une femme debout couronnée de lauriers, qui tient de la main droite une trompette, tandis que, de la main gauche, elle fait jaillir du lait de son sein; près de cette femme trois Amours jouent avec divers attributs.—Ce Ier volume ne contient ni privilége, ni achevé d'imprimer.
II. Partie: frontispice gravé; 545 pp. et 3 ff. blancs.—Le frontispice représente l'empereur Commode, vêtu d'une longue robe, qui se perce la poitrine d'un poignard; à ses pieds se trouvent sa couronne et les autres insignes de son pouvoir impérial.—Un Extrait du Privilége occupe le verso de la p. 545.
III. Partie: frontispice gravé; 510 pp. et 1 f. blanc.—Le frontispice représente une femme qui personnifie la comédie; cette femme tient de la main droite un tambour de basque et de la gauche une trompette; à ses pieds se voient une Folie et un violon, près d'elle un Amour joue de la vielle.
IV. Partie: 533 pp. en tout. Un Extrait du Privilége occupe le verso du dernier feuillet.
V. Partie: 571 pp. et 2 ff. blancs. Le verso du dernier feuillet imprimé (p. 572) contient un Extrait du Privilége.
Nous n'avons jamais vu de frontispices à ces deux dernières parties. Un amateur distingué, M. Daguin, ancien président du tribunal de commerce, qui a particulièrement étudié les éditions collectives données par Corneille, nous déclare ne les avoir jamais rencontrés non plus. «C'est précisément cette particularité, ajoute-t-il dans une note qu'il a bien voulu nous communiquer, qui me fait penser que les frontispices destinés aux Poëmes de Thomas Corneille ont été exécutés pour l'édition de 1669 (voy. ci-dessus no 111) et non pour celle de 1682. Dans ce cas, il faudrait admettre que les frontispices gravés pour les Œuvres de Pierre Corneille appartiennent, eux aussi, à l'édition de 1668, et non à celle de 1682.» Nous avons déjà exposé ce système, qui ne nous paraît pas encore appuyé de preuves suffisantes.
Le privilége, daté du 17 avril 1679, est donné pour dix ans à Guillaume de Luyne, qui déclare y associer Pierre Trabouillet. L'achevé d'imprimer, qui suit les Extraits du Privilége, est, pour la IIe partie, du 26 février 1682, pour la IVe et la Ve partie, du 23 juillet de la même année.
IV.—ÉDITIONS DES OUVRAGES DE PIÉTÉ DE CORNEILLE
PUBLIÉES PAR LUI-MÊME.
I
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé représentant un écusson soutenu par deux anges, qui personnifient la Foi et la Charité; on lit dans l'écusson: L'Imi || tation|| de Iesus Christ || mise || en vers François || Par P. Corneille, et au-dessous, la date de 1651 et la signature H. Dauid Fec.; ce frontispice est tiré sur 1 f. séparé qui ne fait pas partie du premier cahier;—titre imprimé portant un fleuron aux insignes de la passion (les titres, au nom de P. le Petit, sont imprimés en rouge et en noir);—2 ff. pour l'avis Au Lecteur;—1 f. pour l'Approbation des Docteurs et la première page du texte latin.
Cette édition renferme le premier fragment de l'Imitation publié par Corneille, c'est-à-dire les 20 premiers chapitres seulement du livre Ier. L'auteur du Cid voulait, ainsi qu'il nous l'apprend lui-même, sonder par cet essai le goût du public: «Les matieres y ont si peu de disposition à la Poësie, dit-il dans son avis Au Lecteur, que mon entreprise n'est pas sans quelque apparence de témérité. Et c'est ce qui m'a empesché de m'engager plus avant, que je n'aye consulté le jugement du Public par ces vingt Chapitres que je luy donne pour coup d'essay, et, pour arres du reste. J'apprendray par l'estime ou le mépris qu'il en fera, si j'ay bien ou mal pris mes mesures, et de quelle façon je dois continuer: s'il me faut estendre davantage les pensées de mon Autheur, pour leur faire recevoir par force les agréments qu'il a méprisez, ou si ce peu que j'y adjouste quelquefois par la nécessité de fournir une strophe, n'est point une liberté qu'il soit à propos de retrancher.»
L'avis Au Lecteur est suivi de l'Approbation des Docteurs, dont le texte, assez bizarrement conçu, a passé dans toutes les premières éditions de l'Imitation. Voici comment s'expriment les Docteurs: «Le livre de l'Imitation de Jésus-Christ avoit honoré toutes les Langues des Nations mesme les plus éloignées, mais il n'avoit point encor parlé celle du Parnasse. Ce travail estoit réservé à Monsieur Corneille pour en exprimer parfaitement dans la douceur de ses beaux Vers tout l'esprit et la lettre. La grandeur du sujet, le mérite de l'Autheur qui en a fait le choix, et la maniere dont il a sçeu le traiter, donnent à cet Ouvrage plus de recommandation que tous les Eloges possibles; et tout le témoignage que nous en pouvons rendre, est que cette traduction est toute fidelle, toute Orthodoxe, et toute conforme à son Original, et par conséquent tres-digne de passer dans les mains de toutes les personnes de piété, tres-utile pour inspirer les plus belles Maximes de la Morale Chrestienne, et capable de faire de tres-grands fruits. C'est ainsi que nous soubssignez Docteurs en la Sacrée Faculté de Théologie de Paris, et Chanoines de l'Eglise de Rouen, l'avons estimé. A Rouen le 30. d'Aoust 1651. Gaulde, R. Le Cornier.»
Dans cette première édition, le texte latin est placé en regard de la traduction; il occupe le verso des feuillets, tandis que les vers de Corneille sont imprimés sur le recto des feuillets correspondants. Le 56e f. est rempli par le texte du privilége, daté du 22 septembre 1650; nous y lisons, après les mentions de style: «Nostre cher et bien-amé le Sieur Corneille nous a fait remonstrer qu'il a traduit en Vers François l'Imitation de Jésus Christ, et qu'il est sollicité de donner au Public ladite Version; ce qu'il n'oseroit faire sans avoir nos Lettres sur ce nécessaires, lesquelles il nous a tres-humblement supplié de luy accorder.» A ces causes Corneille est investi pour cinq ans du privilége. Le texte se termine par la mention suivante: Acheué d'imprimer pour la premiere fois, le 15. de Nouembre 1651.
Les sentiments de piété dans lesquels vivait Corneille furent les seuls mobiles qui le portèrent à traduire l'Imitation de Jésus Christ. Comme il le donne clairement à entendre dans sa dédicace au pape Alexandre VII, il voulait en quelque sorte racheter l'orgueil que ses succès au théâtre avaient pu lui inspirer, en traduisant un livre qui se refusait aux ornements de la poésie. Malgré la dédicace au pape, peut-être la reine Anne d'Autriche ne fut-elle pas étrangère à cette entreprise. L'auteur du Carpenteriana parle du désir que la reine aurait exprimé au poëte, de voir s'achever son œuvre; mais elle prête un singulier motif à la pénitence que s'était donnée Corneille. La traduction de l'Imitation lui aurait été imposée par un confesseur, pour se faire pardonner un poëme licencieux qu'il aurait composé quelques années auparavant, l'Occasion perdue et recouvrée. Nous parlerons de ce poëme dans notre chapitre VIe, consacré aux ouvrages attribués à Corneille, mais nous devons dire dès maintenant que M. Marty-Laveaux, dans l'introduction de son t. Xe, a fait bonne justice des imputations calomnieuses dirigées par l'auteur du Carpenteriana contre la mémoire de notre poëte.
La traduction de l'Imitation eut un très-grand succès, dont les nombreuses éditions qui en furent publiées sont la meilleure preuve. Nous craignons que le chapitre que nous leur consacrons n'offre bien des lacunes; mais il présentera du moins la description raisonnée d'un certain nombre d'éditions, qui ne sont désignées dans les bibliographies que par une simple date.
Vendu: 110 fr., mar. bl. (Trautz-Bauzonnet), Solar, 1860 (no 215).
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé représentant un écusson supporté par deux anges qui personnifient la Foi et la Charité (le même que dans l'édition précédente, mais avec la date de 1652, ou même dans quelques exemplaires de 1653);—titre imprimé en rouge et en noir;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur, dans lequel le passage que nous avons cité ci-dessus a été omis;—2 ff. pour l'Approbation des Docteurs, la Table des Chapitres, et la première page du texte latin.
Cette édition contient le premier livre de l'Imitation en entier (25 chapitres); l'original latin y est placé en regard de la traduction. Le privilége commence au verso du f. 107 et se développe sur le recto du feuillet suivant. La date et le texte sont les mêmes que dans la première édition. On lit à la fin: Acheué d'imprimer pour la première fois, le 31. d'Octobre 1652, c'est-à-dire onze mois et demi après la publication des vingt premiers chapitres. Le titre porte cependant la date de 1651.
Il existe probablement des exemplaires au nom de Ch. de Sercy.
Vendu: 19 fr., mar. r., Giraud, 1855 (no 196).
Nous décrivons ci-après (nos 117 et 119) deux éditions datées de 1651, mais en réalité postérieures.
Cette édition renferme les chapitres XXI-XXV du livre premier et les six premiers chapitres du livre second de l'Imitation. Le texte latin est placé en regard de la traduction française; l'achevé d'imprimer est du 31 octobre 1652.
Il existe sans doute des exemplaires au nom de Pierre le Petit.
Vendu: avec le no 114, 50 fr. m. bl. (Capé), Giraud, 1855 (no 195};—131 fr. même exempl., Solar, 1860 (no 216).
117. L'Imitation || de || Iesvs-Christ. || Traduite en vers François || par P. Corneille. || A Roüen, || Chez Laurens Maurry, prés le Palais. || M.DC.LI [1651]. || Auec Priuilege du Roy. || Et se vendent A Paris, || Chez Charles de Sercy, au Palais, || dans la Salle Dauphine, à la bonne || Foy Couronnée. In-12 de 5 ff. non chiffr. et 60 ff. chiffr.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé, tiré sur 1 f. séparé (c'est le même que dans les éditions ci-dessus);—titre imprimé avec les insignes de la passion;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur;—1 f. pour l'Approbation des Docteurs, et la première page du texte latin.
Cette édition, où le texte est placé en regard de la traduction, contient le livre Ier et les six premiers chapitres du livre IIe.
Le privilége, qui occupe le f. 59 vo et le f. 60 ro, est suivi d'un achevé d'imprimer du 31 octobre 1652.
Il doit exister des exemplaires au nom de P. le Petit.
118. L'Imitation || de || Iesvs-Christ. || Traduite en Vers François par P. C. || Enrichie de Figures de Taille-Douce || sur chaque Chapitre. || Imprimé à Roüen, & se vend || A Paris, || Chez Charles de Sercy, au Palais dans la Salle Dauphine, à la bonne Foy Couronnée; [ou Chez Pierre le Petit, Imprimeur ord. du Roy, || ruë S. Iacques, à la Croix d'Or]. || M.DC.LIII [1653]. || Auec Priuilege du Roy. In-12 de 6 ff. et 191 pp.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé représentant un ange aux ailes éployées qui tient une draperie sur laquelle est inscrit le titre;—titre imprimé avec les insignes de la passion;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur et l'Approbation des Docteurs;—1 f. pour la Table;—1 f. pour la fig. du 1er chapitre.
Cette édition contient le Ier livre et 6 chapitres du IIe livre;—chaque chapitre est précédé d'une vignette. Voici l'indication des figures: f. vj, vo: Jésus-Christ enseignant les troupes qui le suivoient, composition signée David, très-différente de la même gravure faite sur le même sujet en 1656;—p. 4: S. Alexis meurt en habit de mandiant;—p. 8: S. Thomas d'Aquin;—p. 16: Ste Marcelle;—p. 20: l'Eunuque de la Reine d'Ethiopie;—p. 24: David regardant Bersabée;—p. 28: la Chute de Lucifer;—p. 34: la Madelaine;—p. 38: S. Maur commandé par S. Benoist;—p. 42: S. Bruno;—p. 46: la Conversion de Sainct Augustin;—p. 52: le roy Ezechias adverty de sa mort;—p. 56: Job dans la souffrance;—p. 64: S. Vitalian passe sa vie à hanter des femmes publiques;—p. 68: la Madelaine au pied de Jesus-Christ;—p. 72: la Conversion de St Paul;—p. 76: Carloman, fils de Charlemagne;—p. 80: S. Paul et S. Antoine;—p. 86: S. François porte l'impression des sacrés stigmates;—p. 92: S. Benoist dans une grotte;—p. 100: S. Pierre pleurant son péché;—p. 108: Thomas à Kempis;—p. 118: Charles Quint fait faire ses funérailles;—p. 130: le Jugement dernier et universel;—p. 140: S. Elisabeth de Hongrie;—p. 150: l'Annonciation;—p. 162: le prophète Daniel;—p. 166: S. Estienne;—p. 171: S. Pachome;—p. 176: Adam et Eve;—p. 182: Joseph dans les prisons de Pharaon.
La plupart des figures sont signées de R. du Clos et de David; une seule est signée de Le Brun.
Le privilége occupe les pp. 189-191. Il se termine par un achevé d'imprimer du 31 octobre 1652.
Cette édition est la première qui contienne une gravure en tête de chaque chapitre. M. Marty-Laveaux ne l'a pas connue, car il dit que cette particularité se présente tout d'abord dans une édition achevée d'imprimer le 30 juin 1653 (no 120).
La correspondance de Corneille avec le P. Boulart nous révèle toute l'importance que le poëte attachait à ces gravures, pour lesquelles il demanda des sujets à plusieurs religieux. L'exécution en est des plus médiocres, mais la naïveté même de la conception nous montre l'esprit de Corneille dans toute sa candeur et toute sa foi. Les amateurs feront bien de rechercher de préférence les éditions où elles se trouvent.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé représentant un ange aux ailes éployées qui tient au milieu des airs une draperie sur laquelle on lit: l'Imitation de Iesus-Christ || mise en vers || françois || par || P. Corneille;—titre imprimé en rouge et en noir;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur et l'Approbation des Docteurs; 2 ff. pour la Table, le Privilége et la 1re p. du texte latin.
Cette édition, qui complète le fragment décrit sous le no 115, existe probablement au nom de Sercy; elle contient les douze premiers chapitres du livre IIe de l'Imitation; le texte latin est placé en regard de la version de Corneille.
Le privilége ne contient pas de mention de la cession faite par le poëte aux libraires. Il est suivi de ces mots: Acheué d'imprimer pour la premiere fois le 30. de Iuin 1653.
120. L'Imitation || de || Iesvs-Christ. || Traduite en Vers François par P. C. || Enrichie de Figures de Taille-douce sur chaque Chapitre. ||A Roüen, || De l'Imprimerie de L. Maurry, ruë aux Iuifs, || derriere la Chapelle du Palais; [ou: Imprimé à Roüen, & se vend || A Paris, || Chez Charles de Sercy, au Palais, en la Salle || Dauphine, à la bonne Foy couronnée; ou Chez Augustin Courbé, au Palais en la Salle des Merciers, sous la montée de la Cour des Aydes; ou Chez Guillaume de Luyne, au Palais, en la Salle des Merciers, sous la montée de la Cour des Aydes.] || M.DC.LIII [1653]. || Auec Privilege du Roy. In-12 de 6 ff. et 239 pp.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé avec la date de 1652; il représente un cartouche soutenu par deux anges dans lesquels sont personnifiés la Foi et la Charité (dans les exemplaires au nom de Sercy, le frontispice représente un ange aux ailes éployées, qui soutient au milieu des airs une draperie sur laquelle on lit ce titre: l'Imitation || de || Jesus-Christ || mise en vers || françois || par P. Corneille);—titre imprimé, qui porte les insignes de la passion;—3 ff. pour l'avis Au Lecteur et l'Approbation des Docteurs;—1 f. pour la 1re figure: Jesus-Christ enseignant les troupes qui le suivoient. Le volume contient 37 figures.
Les 31 premières figures sont celles que nous avons déjà décrites (no 118). Voici comment les suivantes sont placées:—p. 188: S. Cecile;—p. 192: S. Ignace, martyr, estant deschiré par les lions;—pp. 199-200: le Martyre de Sainct Laurens;—pp. 209-210: le Pharisien et le Publicain;—p. 216: l'Empereur Lothaire;—pp. 221-222: S. Antoine.
Cette édition contient la traduction des deux premiers livres, sans texte latin. Les pp. 238 et 239 sont occupées par le privilége du 22 septembre 1651. On lit à la fin: Acheué d'imprimer pour la premiere fois, le 30. de Iuin 1653.
Livre premier: frontispice gravé qui représente un grand cartouche soutenu par deux anges qui personnifient la Foi et la Charité; on lit dans le cartouche le titre du livre, et au-dessous la date de 1653 (même planche que ci-dessus);—titre imprimé qui porte les insignes de la passion;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur;—2 ff. pour l'Approbation des Docteurs, la Table et la première page du texte latin; ensemble 6 ff. non chiff., 107 ff. chiff. et 1 f. occupé par la fin du privilége, lequel commence au verso du f. 107.
Livre second: frontispice gravé qui représente un ange aux ailes éployées soutenant une draperie sur laquelle se lit le titre de l'Imitation,—titre imprimé qui porte les insignes de la passion;—2 ff. pour l'avis Au lecteur et l'Approbation;—2 ff. pour la table, le privilége et la première page du texte latin;—66 ff. chiff.
Le privilége contenu dans chacune des deux parties est le même; il est daté du 22 septembre 1651. L'achevé d'imprimer pour la première fois est, à la fin du Premier Livre, du 31 octobre 1652, et, à la fin du Second Livre, du 30 juin 1653.
Cette édition, où le texte latin est placé en regard de la traduction, est évidemment postérieure à la précédente. Le changement de date sur le frontispice suffit pour le démontrer.
Il doit en exister des exemplaires au nom de Sercy et peut-être d'autres libraires.
Livre Premier: frontispice gravé représentant un grand cartouche supporté par deux anges qui personnifient la Foi et la Charité;—titre imprimé qui porte les insignes de la passion;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur;—2 ff. pour l'Approbation des Docteurs, la Table des chapitres, et la 1re p. du texte latin; ensemble 6 ff. prélim., 107 ff. chiff. et 1 f. Le texte latin est placé en regard de la traduction.
Le dernier feuillet est occupé par le privilége, qui commence au verso du f. 107. Ce privilége est celui du 22 septembre 1651. On lit à la fin: Acheué d'imprimer pour la premiere fois, le 30. de Juin 1653.
Livre Second: front. gravé représentant un ange aux ailes éployées qui tient une draperie au milieu des airs;—titre imprimé qui porte les insignes de la passion;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur et l'Approbation; 2 ff. pour la Table des chapitres, le Privilége et la 1re p. du texte latin; ensemble 6 ff. prélim. et 66 ff. chiff.
Cette seconde partie est accompagnée du texte latin comme la première et n'a pas non plus de figures. Le privilége et l'achevé d'imprimer sont les mêmes.
La première partie ne diffère peut-être que par le titre du no 121, et la seconde est peut-être la même que celle qui a été décrite sous les nos 119 et 121. Ces diverses éditions étant conservées dans des dépôts publics différents, il ne nous a pas été possible de les comparer.
123. L'Imitation || de || Iesvs-Christ. || Traduite en Vers François par P. C. || Liure Troisiéme. || A Paris, || Chez Robert Ballard, seul Impr. de la || Musique du Roy, ruë S. Iean de Beauuais, || au Mont Parnasse. || M.DC.LIIII [1654]. || Auec Priuilege du Roy. In-12 de 6 ff. prélim. et 132 ff. chiffr.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente, dans certains exemplaires, deux patriarches soutenant une draperie, et, dans d'autres exemplaires, un large rideau soutenu par des anges au-dessus d'un paysage;—titre imprimé qui porte les insignes de la passion;—4 ff. pour l'avis Au Lecteur, l'Approbation, le Privilége et la Table.
Cette édition, où le texte latin est placé en regard de la traduction française, renferme les trente premiers chapitres du livre IIIe.
Le privilége, daté du 30 décembre 1653, est accordé pour quinze ans à Pierre Corneille. On y lit ce qui suit: «Nostre cher et amé le sieur Corneille, Nous a fait remonstrer qu'il a traduit en vers François l'Imitation de Jésus-Christ, dont il a desja fait imprimer les deux premiers Livres en vertu du Privilege à luy accordé par nos Lettres du 22. Septembre 1651. Lesquels deux premiers Livres il auroit fait enrichir de Figures de taille-douce sur chaque Chapitre, contenans chacune quelque exemple tiré de l'Escriture Sainte, ou de la Vie des Saints, et appliquée à une sentence contenue ausdits Chapitres; Ce qu'il désireroit continuer à l'avenir pour les deux Livres restans à imprimer: Et d'autant que dans nosdites Lettres en forme de Privilege il ne seroit parlé desdites Figures, et que plusieurs personnes pourroient les faire graver de nouveau pour les appliquer sur le texte Latin et Original de l'Imitation de Jesus-Christ, ou sur les Versions qu'on en a faites en Prose Françoise et autres langues, ou mesme pour les vendre ou débiter au public en Images separees, et frustrer par ce moyen ledit Exposant des fruits de son travail...»
A ces causes, le privilége a été porté à une durée de quinze ans, à partir de la première impression faite en vertu des nouvelles lettres, et s'applique également aux figures. Corneille déclare faire cession de ses droits au sieur Ballard.
On lit à la fin: Acheué d'imprimer pour la premiere fois à Roüen, par Laurens Maurry, le dernier d'Aoust mil six cens cinquante-quatre.
Collection des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente une vaste draperie soutenue par six petits anges au-dessus d'un riche paysage;—titre imprimé qui porte les insignes de la passion;—1 f. pour l'avis Au Lecteur;—3 ff. pour l'Approbation des Docteurs, la Table et la 1re figure.
En regard de chaque tête de chapitre se trouvent des figures faisant suite à celles des deux premiers livres, éd. de 1653. En voici la description sommaire:
F. vj, verso: S. Mathieu quitte sa barque;—p. 4: Le Prophete Samuel;—pp. 9-10: Sainte Catherine;—p. 18: Joseph s'enfuit de sa Maistresse;—p. 24: Iesus Christ instruit la Samaritaine;—p. 32: S. Pierre et S. André;—p. 40: S. Iustin;—pp. 47-48: Le Roy Nabuchodonozor parmi les bestes;—pp. 53-54: S. Ignace de Loyola se plonge dans un estang;—p. 58: Henri Suso Iacobin;—p. 64: S. Benoist se roule tout nu sur des espines;—p. 68: Le P. Laurens de Suniano, Capucin sollicité par une femme impudique....;—p. 74: Saül est agité du malin esprit;—pp. 79-80: Dauid surmonte le géant Goliat;—pp. 85-86: S. François Xavier;—pp. 91-92: S. Louis Roy de France;—pp. 97-98: S. André;—p. 102: La Nativité de Iesus Christ;—p. 108: S. François renonce à la succession de son pere;—p. 114: S. Eustache;—p. 120: Iesus Christ espouse Ste Catherine;—pp. 129-130: S. Pierre Celestin se demet du Pontificat;—p. 136: Iesus Christ lauant les pieds de ses Apostres;—p. 144: S. Arnoul refuse la Couronne Ducale;—p. 148: Boëce emprisonné injustement;—pp. 153-154: S. Iean Calibite;—p. 160: Heliodorus voulant piller les tresors du Temple;—p. 166: David meprise les injures que lui conte Semeï;—pp. 169-170: Iesus Christ au jardin des Oliues;—p. 174: Iesus Christ rend la veue à vn aueugle.
Toutes ces figures sont signées du graveur H. David; celles pour lesquelles nous avons donné un double numéro sont imprimées au verso d'un feuillet dont le recto est blanc.
Le privilége, dont les feuillets prélim. contiennent le texte, est celui du 30 décembre 1653. Corneille déclare faire cession de ses droits à Ballard. On lit à la fin: Acheué d'imprimer pour la premiere fois à Roüen, Par Laurens Maurry, le dernier d'Aoust mil six cens cinquante-quatre.
Cette troisième partie, comme la précédente, ne contient que les trente premiers chapitres du livre IIIe.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé représentant deux prophètes qui tiennent une draperie sur laquelle est inscrit le titre;—titre imprimé qui porte les insignes de la passion;—7 ff. pour la dédicace;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur;—1 f. pour l'Approbation des Docteurs et la figure du premier livre.
Les pp. 238-240 contiennent le Privilége; l'achevé d'imprimer est du 20 mars 1656.
Nous ne connaissons de cette édition qu'une première partie qui contient le Ier livre et les douze premiers chapitres du IIe livre; M. Marty-Laveaux (t. VIIIe, p. xx, note 3) n'en a pas non plus retrouvé la suite, qui n'a peut-être jamais été imprimée, les libraires ayant dès lors fait paraître des éditions contenant plusieurs parties avec pagination suivie.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente une draperie soutenue par deux prophètes; Dieu le Père plane au-dessus d'eux dans les cieux; on lit sur la draperie: L'Imitation || de || Iesus Christ || mise en || vers françois || par || P. Corneille, et, en bas de la figure, H. Dauid fecit;—titre imprimé qui porte les insignes de la passion;—7 ff. pour l'épistre Au Souverain Pontife;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur;—1 f. pour l'Approbation des Docteurs et la 1re figure.
Les pp. 417 à 420 sont occupées par la Table; il n'y a pas de copie du privilége.
Cette édition renferme les deux premiers livres de l'Imitation et les trente premiers chapitres du troisième livre. Elle est ornée des mêmes figures que les premières éditions.
127. L'Imitation || de || Iesvs-Christ. || Traduite & paraphrasée en Vers || François. || Par P. Corneille. || Derniere Partie. || Imprimée à Rouen par L. Maurry, || Pour || Robert Ballard, seul Imprimeur de la || Musique du Roy, à Paris, ruë S. Iean de || Beauuais, au Mont Parnasse; [ou Chez Pierre Rocolet, Imprimeur & Libraire ordinaire du Roy, au Palais, en la Gallerie des Prisonniers, aux Armes du Roy et de la Ville; ou Chez Antoine de Sommauille, au Palais, en la Gallerie des Merciers, à l'Escu de France; ou Chez André Soubron, Libraire de la Reyne, au Palais, à l'entrée de la Gallerie des Prisonniers, à l'Image Nostre-Dame]. || M.DC.LVI [1656]. || Auec Approbation des Docteurs, & Priuilege du Roy. In-12 de 6 ff., 306 pp. et 3 ff. non chiff. pour la Table.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente un écusson supporté par trois anges, au-dessus d'un paysage; on lit dans l'écusson: L'Imitation || de || Iesus Christ || mise en vers || françois par || P. Corneille;—titre imprimé qui porte les insignes de la passion;—3 ff. pour l'avis Au Lecteur et le Privilége;—1 f. pour l'Approbation des Docteurs et la figure du chapitre XXXI du livre troisième.
Cette première figure est signée Campion; le sujet en est ainsi indiqué: S. François de Paule refuse l'or et l'argent que luy presente le Roy Louis unziesme. Les autres figures, dont nous indiquerons sommairement le sujet, sont placées de la manière suivante:
Pages 7-8: Ste Thaïs;—p. 12: S. Raimont;—p. 16: La Transfiguration;—p. 22: Ste Marie Niepce de S. Abraham;—pp. 27-28: Les trois enfans d'Israel dans la fournaise;—pp. 33-34: Le Sacrifice d'Abraham;—pp. 39-40: Josaphat;—p. 44: David;—pp. 47-48: Le Roy Ezechias;—p. 54: S. Simeon Stylite;—pp. 57-58: L'Empereur Maurice;—pp. 63-64: Frere Girard;—p. 70: Iesus Christ devant Pilate;—pp. 73-74: Ste Lucie;—pp. 81-82: Ste Lucie;—pp. 89-90: La Mere des Machabées;—pp. 95-96: Ste Nathalie;—pp. 103-104: Iesus Christ tirant les Ames des Limbes;—p. 112: S. Norbert;—pp. 121-122: S. Joseph;—p. 126: S. Jacques Hermite;—pp. 131-132: S. Jean Baptiste;—pp. 137-138: S. François;—pp. 149-150: Ste Elisabeth;—pp. 157-158: Simon le Cyreneen;—pp. 163-164: Les Apostres fuyant;—pp. 169-170: La Mort du Mauvais Riche;—p. 186: Venite ad me omnes;—pp. 189-190: Iesus Christ dans le St.-Sacrement;—p. 200: S. Guillaume;—pp. 207-208: Iesus Christ benit cinq pains;—p. 214: S. Basile;—pp. 221-222: S. Malachie;—p. 228: Udo Euesque de Magdebourg;—pp. 231-232: S.Estienne;—pp. 237-238: Iesus Christ mourant;—p. 242: La Presentation de la Ste Vierge;—p. 248: Le Prophete Elie;—pp. 255-256: S. Paul;—p. 266: Iesus Christ appelle Zachée;—pp. 271-272: S. Faustin Iouite;—pp. 277-278: Les Pelerins d'Emaüs;—pp. 283-284: Ste Mathilde;—pp. 289-290: Les Sarrasins et Ste Claire;—pp. 295-296: L'Annonciation;—p. 302: L'Institution du St-Sacrement.
Les figures, dont nous avons indiqué le placement par un double numéro, sont imprimées au verso de feuillets blancs au recto. La plupart portent le nom de Campion; quelques-unes le nom de Chauveau; quelques-unes enfin sont anonymes. Sur plusieurs le nom du graveur David accompagne celui du dessinateur.
L'Approbation des Docteurs, qui s'applique désormais à l'ouvrage complet, est conçue dans les termes suivants:
«Monsieur Corneille ayant heureusement achevé cette admirable Traduction du Livre de l'Imitation de Jesus-Christ, nous sommes obligez de rendre ce témoignage à la vérité en sa faveur, qu'il ne se pouvoit pas mieux, et que toute y est Catholique, Orthodoxe, et conforme au sens de l'Autheur. Nous ne doutons pas qu'un si excellent Ouvrage, où la Poésie parle si purement le langage des Saincts, ne trouve l'approbation qu'il mérite, et que la Charité qui en a fourny les plus riches idées, n'échauffe le cœur de ceux qui auront la piété de le lire avec application. Donné à Rouen ce jour de Saint Mathias, le vingt-cinquième de Février mil six cens cinquante-six.
«Signé, Gaulde, et R. Le Cornier
Le privilége, reproduit par extraits dans les feuillets prélim., est celui du 30 décembre 1653; avec mention de la cession faite par Corneille à Ballard, et par Ballard à Rocolet, Sommaville et Soubron. On lit à la fin: Acheué d'imprimer pour la premiere fois, le dernier iour de Mars mil six cens cinquante-six, à Roüen, Par Laurens Maurry.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé représentant une croix entourée d'anges et de saincts, au pied de laquelle se trouvent les armes du pape; une draperie attachée à la croix porte ces mots: Les || Quatre Liures || de || l'Imitation de || Iesus Christ || Traduits et Paraphrasez || en vers françois || Par P. Corneille; ce frontispice est tiré sur un feuillet séparé, non compris dans les signatures;—titre imprimé qui porte les insignes de la passion entourés de quatre têtes d'anges;—5 ff. pour l'épître Au Souverain Pontife Alexandre VII;—1 f. pour l'avis Au Lecteur;—1 f. pour l'Approbation des Docteurs et la figure du 1er livre représentant Jésus enseignant à la multitude, figure signée: F. Chauueau in. et fe.
La Table des Chapitres commence au verso de la p. 551 et occupe les 3 ff. suivants. Le dernier feuillet est rempli par le privilége du 30 décembre 1653. On trouve à la fin la mention de la cession consentie par Corneille au profit de Ballard, et de l'association formée entre Ballard, Rocolet, Sommaville et Soubron, puis on lit ces mots: Acheué d'imprimer pour la premiere fois, ce dernier iour de Mars mil six cens cinquante-six, à Roüen, Par Laurens Maurry.
La figure du livre second (pp. 111 et 112) représente l'Annonciation; celle du livre troisième (p. 182), le Christ enseignant à deux pêcheurs qui deviennent ses disciples; celle du quatrième livre (pp. 457-458), la Cène. Toutes ces figures sont signées Chauveau.
M. le duc d'Aumale possède un exemplaire de cette édition qui provient des ventes Pixerécourt et Giraud, et qui porte l'envoi suivant de la main de l'auteur: «Pour le R. P. D. Laurens Balland, chartreux, son tres humble serviteur Corneille.» Telle est du moins la lecture donnée par M. L. Potier dans le catalogue Giraud; les catalogues Didot et Pixerécourt appellent le donataire «Laurens Ballaud»; enfin M. Marty-Laveaux l'appelle «Ballard». Un autre exemplaire, donné par M. Henri Barbet à la bibliothèque de Rouen, porte: «Pour le R. P. don Augustin Vincent, chartreux, son tres humble serviteur et ancien amy Corneille.» Cette dernière dédicace a donné lieu à la publication suivante: Sur un Autographe de Pierre Corneille, avec fac-simile; par M. Deville (Revue de Rouen, 1835, 2e semestre, pp. 183 sqq.).
Collation des feuillets prélim.: titre qui porte une réduction en taille-douce de la gravure décrite ci-dessus; une draperie soutenue dans les airs par une légion de petits anges:—9 pp. pour l'Epistre au pape;—4 pp. pour l'avis Au Lecteur;—1 p. pour l'Approbation des Docteurs.
Cette petite édition contient les quatre livres d'après l'édition in-4. Chaque chapitre y est précédé d'une figure gravée en taille-douce, mais tirée dans le texte à mi-page. Les figures reproduisent en petit celles que nous avons décrites plus haut.
Le privilége commence au verso de la p. 507 et se développe sur les 2 ff. suivants. Il est suivi d'un rappel de l'achevé d'imprimer du dernier jour de mars 1656.
Ce petit volume, très-bien exécuté, était un de ces livres de poche condamnés à une rapide destruction; aussi les exemplaires en sont-ils fort rares; nous n'en avons rencontré que trois, qui appartiennent à M. le baron de Ruble, à M. L. Potier et à M. Bocher. Ce dernier exemplaire provient de la vente Pasquier, 1875, où il a été vendu 301 fr., relié en mar. v., par Trautz-Bauzonnet.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé (le même que dans l'édition de 1656, in-4); portrait de Corneille, au-dessous duquel se trouvent ses armes et cette inscription: Pierre Corneille, natif de Rouen, s'est rendu celebre par quantite de pieces de Theatre, et par la traduction fidelle en vers François du livre incomparable de l'imitation de Iesus Christ; on lit au bas: A Paris chez Pierre Mariette, rue S. Iacques à l'Esperance, avec privilége du Roy;—titre imprimé;—5 ff. pour l'Epistre au Souverain Pontife;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur et l'Approbation des Docteurs;—figure qui représente Jésus instruisant le peuple.
Les figures placées en tête de chaque livre sont les mêmes que dans l'édition de 1656.
L'extrait du privilége occupe le verso de la p. 531. Il porte la date du 30 décembre 1653 et contient les mentions qui se trouvent dans l'édition de 1656.
M. Alfred Dubois a bien voulu nous communiquer le précieux exemplaire de cette édition acheté par feu M. Aimé Dubois, son père, à la vente Renouard.
Cet exemplaire, relié en veau marbré ancien, contient 15 corrections manuscrites de Corneille aux pp. 133, 148, 153, 159, 164, 219, 259, 285, 297, 396, 413, 419, 497, 506 et 511. Une note inscrite sur le frontispice gravé nous apprend qu'il appartenait, en 1752, au couvent de Sainte-Colombe de Sens, de l'ordre de Saint-Benoît. Sur la dernière garde, Renouard a inséré une note ainsi conçue: «Les corrections que l'on voit écrites sur quinze pages de ce volume, sont toutes de la main de l'illustre auteur de cette traduction, Pierre Corneille. Vérification en a été faite à la Bibliothèque royale. R.» Voy. Catalogue de la Bibliothèque d'un amateur, t. Ier, p. 95.
Les corrections manuscrites ont été relevées par M. Marty-Laveaux.
Un exemplaire de la Bibliothèque de l'Arsenal porte une note manuscrite ainsi conçue: Don de l'Autheur. Nicolas de Brulion, prestre de l'Oratoire.
M. L. Potier se rappelle avoir eu entre les mains les deux parties de cette édition, mais nous n'avons vu que la Derniere Partie, qui contient la seconde moitié du livre troisième (chap. XXXI à LIX) et le livre quatrième (ch. I-XVIII). Le volume se compose de 4 ff. et 304 pp.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé représentant un médaillon soutenu par des anges au-dessus d'un paysage; on lit dans le médaillon: L'Imitation || de || Iesus Christ || mise en vers || françois par || P. Corneille;—titre imprimé qui porte les insignes de la passion; 2 ff. pour l'Approbation des Docteurs, le privilége et la première figure.
Les figures sont les mêmes que dans l'édition de 1656, in-12, et ont le même placement, à l'exception des 4 dernières qui se trouvent reculées de 2 pp. L'extrait du privilége et l'achevé d'imprimer sont également semblables.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente une croix entourée d'anges et de saints, au-dessous de laquelle sont placées les armes du pape Alexandre VII (Chigi); la croix porte une draperie avec cette inscription: L'Imitation || de || Iesus-Christ || Traduite & paraphras. || en vers François || Par P. Corneille;—titre imprimé qui porte le chiffre du Christ placé dans une couronne d'épines;—7 ff. pour la dédicace Au Souverain Pontife;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur;—1 f. qui contient au recto l'Approbation des Docteurs, et au verso une figure pour le livre premier, représentant Jésus qui instruit le peuple.
Cette édition renferme les quatre livres précédés chacun d'une figure. La p. 114, qui précède le Livre second, est occupée par une figure représentant l'Annonciation; la p. 182 contient une figure pour le Livre troisième, où l'on voit le Christ instruisant deux de ses disciples qui reviennent de la pèche. La figure du Livre quatrième occupe la page 462; elle représente la Cène.
Le privilége, placé à la fin de la table, est le privilége donné à Corneille à la date du 30 décembre 1653. Corneille déclare céder ses droits à Ballard, qui y associe Rocolet, Sommaville et Soubron. Il n'y a pas d'achevé d'imprimer.
Il existe sous la même date et avec les mêmes noms de libraires deux éditions qui ne diffèrent absolument que par les fleurons et quelques légers détails orthographiques. Ces différences n'ont pas d'intérêt littéraire, mais suffisent pour indiquer une nouvelle composition typographique. Nous en relèverons seulement quelques-unes:
A, p. 47: le fleuron représente une corbeille de fleurs;—B, ibid.: le fleuron représente une tête d'ange radiée, accompagnée de deux ailes.
A, p. 97, 17e vers:
Donne pour ce grand iour, donne odre à tes affaires.
La faute est corrigée dans B.
B, p. 178: Les premières lignes ont chevauché à l'impression; elles sont régulières dans A.
A, p. 289: Les deux derniers vers occupent chacun deux lignes; ils n'en tiennent qu'une dans B.
A, p. 419, les deux vers:
C'est, ô Dieu tout-puissant, c'est l'heureux sacrifice...
As voulu qu'icy-bas l'homme embaumast tes pieds...
sont imprimés chacun en deux lignes; ils sont écrits en une ligne dans B, l'aide d'abréviations.
Les figures des deux catégories d'exemplaires sont des réductions des figures in-4 de 1656.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé représentant une croix posée sur des nuages et entourée de saints; au pied de la croix les armes du pape Alexandre VII;—titre gravé qui porte le chiffre du Christ entouré de rayons et de la devise: Laudabile nomen Domini;—7 ff. pour la dédicace au Pape;—2 ff. pour l'avis Au Lecteur;—1 f. pour l'Approbation des Docteurs, au verso de laquelle se trouve la figure pour le premier Livre.
Les IIe, IIIe et IVe Livres sont précédés chacun d'une figure comprise dans la pagination. Les figures sont des réductions de celles de Chauveau.
Le privilége, rapporté in extenso, est daté du 30 décembre 1653. Il est suivi d'une mention de la cession faite par Corneille à Ballard et par Ballard à Rocolet, Sommaville et Soubron.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé représentant une croix posée sur les nuages et entourée de saints; il ne porte pas les armes du pape;—titre imprimé avec un petit fleuron représentant une corbeille de fleurs;—3 ff. pour l'avis Au Lecteur; 1 f. pour l'Approbation des Docteurs et l'Extrait du Privilége.
Les quatre livres sont précédés chacun d'une figure réduite d'après les originaux de Chauveau; les figures sont comprises dans la pagination.
L'avis Au Lecteur que nous trouvons ici est nouveau; la première partie est une refonte des avis publiés dans les éditions antérieures, mais la seconde partie a été spécialement écrite pour l'édition et reproduite dans les réimpressions postérieures.
Quant au texte, il reproduit celui de l'édition de 1659 (no 133), mais il est moins correctement imprimé.
Le privilége est celui du 30 décembre 1653. Corneille déclare céder ses droits au sieur Ballard, qui y associe les sieurs Jolly, de Luine (sic) et Billaine. L'extrait se termine par un rappel de l'achevé d'imprimer du dernier jour de mars 1656.
M. Brunet (Manuel du Libraire, t. IIIe, col. 423), indique une édition de 1666 que nous n'avons pas retrouvée.
Collation des feuillets prélim.: faux-titre;—frontispice gravé représentant une croix entourée d'anges et de saints (sans les armes du pape); une draperie suspendue à la croix porte: L'Imitation || de I. C. || Traduitte en vers || Par P. Corneille;—titre imprimé avec un petit fleuron;—4 ff. pour l'avis Au Lecteur;—1 f. pour l'Approbation et l'Extrait du Privilége. La figure du Ier Livre appartient au corps du texte; elle est imprimée sur le f. A i.
Le privilége, dont un Extrait se trouve à la fin des feuillets prélimin., est celui du 30 décembre 1653, auquel Ballard déclare associer Jolly, de Luyne et Billaine; l'Extrait se termine par un rappel de l'achevé d'imprimer du dernier mars 1656.
Les figures qui précèdent chaque livre sont une réduction assez médiocre des quatre grandes figures de Chauveau.
136. L'Imitation de Jesus-Christ. Traduite & Paraphrasée en Vers François. Par P. Corneille. Paris, 1673, pet. in-12.
Voy. catalogue Pompadour, 1765 (no 61), et Manuel du Libraire (t. IIIe, col. 423). M. Marty-Laveaux (t. XIIe, p. 536) cite une édition de Paris, de Luyne, 1675, in-16.
II
137. Lovanges || de la || Sainte Vierge. || Composées en rimes Latines || par S. Bonauenture. || Et mises en vers François par || P. Corneille. || A Rouen, & se vendent || A Paris, || Chez Gabriel Quinet, au Palais, || dans la Gallerie des Prisonniers, || à l'Ange Gabriel. || M.DC.LXV [1665]. || Auec Priuilege du Roy. In-12 de 5 ff. prélim. et 83 pp.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé signé Ludovic. Cossinus, qui représente la Vierge tenant sur ses genoux l'Enfant-Jésus; une banderole, qui se développe au bas de la planche, porte ces mots: Tota pulchra es, amica mea, et macula non est in te;—titre;—2 ff. pour l'avis Au lecteur;—1 f. pour l'Extrait du Privilége, au verso duquel commence le texte latin.
Le texte est imprimé dans tout le corps du livre en regard de la traduction française, chaque page contenant deux strophes latines ou deux strophes françaises, surmontées chacune d'un petit fleuron.
Le privilége, daté du 19 juillet 1665, est donné pour six ans au sieur P. Corneille. On lit à la fin: Achevé d'imprimer pour la premiere fois le 22. d'Aoust 1665. à Roüen par L. Maurry, aux depens de l'Autheur, lequel a traité de la presente impression, & du Privilege à l'avenir avec Gabriel Quinet Marchand Libraire à Paris, pour en joüir, suivant l'Accord fait entr'eux.
Le poëme latin traduit par Corneille se compose de 83 strophes de huit vers rimés, et présente cette particularité que les lettres initiales du premier vers de chaque strophe donnent en acrostiche la Salutation angélique: Ave Maria, gratia plena, Dominus tecum, benedicta tu in mulieribus et benedictus Fructus ventris tui.
Cet ouvrage ascétique, d'une forme assez barbare, est attribué par le poëte à saint Bonaventure, mais il avoue lui-même dans sa préface que l'attribution ne lui paraît pas très-certaine.
III
Collation des feuillets prélim.: 1 f. blanc;—(figure);—titre avec un petit fleuron représentant le Saint-Esprit;—5 ff. pour la dédicace A la Reine; l'Oratio pro Rege, la Priere pour le Roy [en vers], l'Oraison pour le Roy, l'Oraison pour la Reine et l'Oraison pour Monseigneur le Dauphin;—1 f. pour la Permission et les Approbations.
Les figures sont tirées sur des feuillets séparés, et ne sont pas comprises dans la collation. En voici la description: 1o (en face du titre), Vierge, signée Mariette ex.;—2o p. 4, l'Annonciation;—3o p. 88, la Crèche, signée des lettres I G T en monogramme;—4o p. 132, la Présentation, signée Jean Messager excudit;—5o p. 170, le roi David;—6o p. 224, la Résurrection, signée Mariette ex.;—7o p. 226, le Sermon sur la montagne, signé I G T; on lit au-dessous ces deux vers:
Jesus apprend à ceste multitude
Quels sont les fruicts de sa beatitude.
8o p. 326, le Christ en croix, signé Pierre Mariet le fils excudit;—9o p. 406, l'Ascension, signée Mariette excud.;—10o p. 502, St Jean. Toutes ces figures, excepté la dernière, portent le chiffre de la page à laquelle elles correspondent.
Le volume contient au verso des feuillets l'Office de la Vierge, en latin sur une colonne avec la traduction française en prose sur l'autre colonne, et au recto des feuillets placés en face la traduction en vers par Corneille. Voici les pièces qui précèdent le texte de l'Office:
«Permission et Approbation de Monsieur le Grand Vicaire.
«On peut imprimer et donner au Public l'Office de la Sainte-Vierge, les sept Pseaumes de la Pénitence, Vespres et Complies du Dimanche, et les Hymnes du Breviaire Romain, traduits et mis en Vers François par Monsieur de Corneille; toutes Versions et Poësies susdites ne contenant rien qui ne soit conforme au Texte, qui ne soit digne de la grandeur du sujet, et capable d'augmenter la dévotion des Fidelles. Fait à Paris ce 25. jour d'Octobre 1669 G. de la Brunetiere, Vic. Général.»
«Approbation de Monsieur Loisel, Docteur de la Société de Sorbonne, Chancelier de l'Eglise et Université de Paris, Curé de Jean en Gréve.
«Vous trouverez dans cette production de Pieté, une lettre qui ne tue point, mais qui vivifie. Les paroles de l'Escriture et de l'Eglise, qui y sont traduites mot à mot, y conservent toute leur force, et la Poësie, qui les accompagne pas à pas, ne leur fait perdre, ny le prix ny le poids de leurs matiéres, ny de leurs mystéres; vous en gousterez la douceur, comme de cette coupe, que le céleste Salomon a présentée à ses amis, et que le docte Origène n'auroit pas voulu refuser de la main d'un Poëte, la voyant remplie du vin de la doctrine Orthodoxe, et du laict de la devotion Evangélique; je vous en recommande l'usage et j'y soubscrips. Ce premier jour de l'an 1670. Loisel.»
«Approbation de Monsieur de Saint-Laurens.
«J'ay leu la traduction de l'Office de la Sainte Vierge, etc., avec la Paraphrase en vers, faite par Monsieur Corneille. C'est un ouvrage qui exprime le sens des Pseaumes et des priéres de l'Eglise d'une manière si nette, si majestueuse, et si touchante en mesme temps, qu'il en imprime la vénération par de hautes idées, et qu'il excite la piété dans le cœur par de saintes affections. C'est le témoignage que j'ai crû estre obligé de rendre à l'excellence de cet ouvrage, et au mérite de cet Autheur si célébre. Fait à Paris ce 1. jour de l'année 1670. N. Gobillon, Docteur de la Maison et Société de Sorbonne, Curé de Saint-Laurens.»
Nous ne savons pourquoi ces Approbations n'ont jamais été reproduites par les éditeurs de Corneille.
Le privilége, daté du 24 novembre 1669, est accordé pour sept ans à Corneille lui-même, qui déclare céder et transporter son droit au sieur Ballard, aux sieurs Joly, de Luynes et Billaine, marchands libraires à Paris, «pour cette impression seulement,» suivant l'accord fait entre eux. On lit à la fin: Acheué d'imprimer pour la premiere fois, le 15. jour de Ianvier mil six cens septante.
Nous avons dit, en parlant de l'Imitation de Jésus-Christ, que la Reine avait peut-être engagé elle-même Corneille à en tenter la traduction. C'est à elle maintenant qu'il dédie ce volumineux recueil, qui est plus spécialement liturgique.
L'Office de la Sainte Vierge dut être employé comme livre d'église, aussi les exemplaires en sont-ils devenus fort rares.
IV
Cette pièce, dont un exemplaire se trouve à la Bibliothèque de l'Institut (Q.400 E*) et un autre à la Bibliothèque de l'Arsenal, n'a qu'un titre de départ; elle ne porte pas le nom de l'auteur.
Les Hymnes à Saint Victor furent écrites par Santeul, qui les publia d'abord à part sous ce titre:
Pro Sancto Victore Martyre. Hymni tres. S. l. n. d. [Paris, vers 1680], in-4 de 3 pp., sans nom d'auteur. (Bibliothèque Sainte-Geneviève, dans un recueil coté Y 421.)
Le texte publié d'abord diffère assez sensiblement d'un autre texte contenu dans un recueil de poésies latines de Santeul, imprimé vers 1710, sans titre général. Ce recueil, qui forme un volume in-12 de IV et 56 pp., commence par une dédicace intitulée: Claudio Lalano || Sodali Suo || I. B. Santolius V.; il ne porte ni date, ni nom de lieu. Les hymnes latines en occupent les pp. 28-31; elles sont suivies d'une traduction en douze strophes par Charpentier, de l'Académie française, et de la traduction de Corneille. (Voy. Marty-Laveaux, t. IXe, pp. 605 sq.)
V.—ŒUVRES DIVERSES DE CORNEILLE
I. Ouvrages en prose ou en vers publiés séparément de son vivant ou après sa mort.
Nous citons ici pour mémoire ce petit recueil dont nous avons déjà donné une description (voy. ci-dessus, no 2). En le joignant à Clitandre, sur les instances de son libraire, Corneille suivait l'exemple de plusieurs auteurs de son temps. Nous mentionnerons plus loin deux pièces de Scudéry: Ligdamon et Lidias et le Trompeur puny (nos 180-182), et une pièce de La Pinelière, Hippolyte (no 185), qui sont suivies toutes trois de poésies diverses.
Ce petit poëme, qui fut en partie cause de la querelle du Cid, est trop connu pour que nous ayons à en parler ici. Il nous suffira de renvoyer aux savantes recherches de Marty-Laveux, t. IIIe, pp. 29-31; t. Xe, pp. 74-78.
L'édition in-4 que nous décrivons n'a pas été citée jusqu'ici. Nous en avons trouvé un exemplaire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève (Y. 458 (4) Rés.). Cet exemplaire est couvert d'annotations manuscrites qui nous ont paru curieuses; malheureusement la marge qui les contient a été à moitié coupée par le relieur, et nous n'osons pas tenter un travail de restitution que nous recommandons à des personnes plus familiarisées que nous avec la paléographie du XVIIe siècle.
142. Excvse a Ariste. S. l. n. d. [Paris, 1637 ], in-8 de 4 pp. de 34 lignes, sign. A, caract. ital.
Le titre de cette pièce n'occupe qu'une ligne, au-dessous de laquelle commence le poëme, sans qu'on ait réservé aucun blanc. La 1re page contient trente et un vers; la page 4 en compte cinq, au-dessous desquels se trouve le rondeau: Qu'il fasse mieux, ce jeune jouvencel, puis ce vers: Omnibus invideas, livide, nemo tibi.
Bibliothèque nationale (Y. 5665 Rés.—2 exempl.).—Bibliothèque de l'Arsenal (B. L. 9809).
M. Marty-Laveaux (t. Xe, p. 74) indique une autre édition de l'Excuse à Ariste, dans le format in-8, qui, dit-il, se trouve à la Bibliothèque nationale, à côté de la précédente. La réimpression que le savant éditeur a prise pour une édition séparée appartient, en réalité, à la seconde édition des Observations sur le Cid (voy. notre chapitre XIXe p. 338), et c'est par erreur qu'elle en a été séparée dans un des recueils de la Bibliothèque nationale. Elle ne compte que 3 ff., et le 4e f., qui doit compléter le cahier, est précisément le titre du volume: Observations sur le Cid, etc.
Cette réimpression, en tête de laquelle se trouve un fleuron à tête de lion, est fort peu correcte. On y lit, au vers 15: laisse au lieu de leurre, et au vers 35: m'ait au lieu de met, etc.
L'Excuse à Ariste ne fut pas oubliée aussi vite que la querelle du Cid; elle fut reproduite, en 1671, par la Fontaine, dans son Recueil de Poësies chrestiennes et diverses, dédié à Mgr le prince de Conty.
Qu'il fasse mieux, ce ieune iouuencel,
A qui le Cid donne tant de martel,
Que d'entasser iniure sur iniure,
Rimer de rage une lourde imposture,
Et se cacher ainsi qu'un criminel, etc.
Ce rondeau, dont on trouvera le texte dans l'Histoire de Corneille, de M. Taschereau, 2e édit., p. 64, et dans les Œuvres de Corneille, éd. Marty-Laveaux, t. Xe, p. 79, parut d'abord imprimé sur un simple feuillet in-4. Nous en avons vu des exemplaires à la Bibliothèque de l'Arsenal (B. L. 9809) et à la Bibliothèque Sainte-Geneviève (Y. 458 (5), in-4, Rés.).
144. Lettre || apologitiqve || dv Sr Corneille. || conten̄at sa responce aux Observations fai- || ctes par le Sr Scuderi || sur le Cid. || M.DC.XXXVII [1637]. S. l., in-8 de 14 pp. (y compris le titre) et 1 f. blanc, signé à la fin Corneille.
«Monsieur, dit Corneille au commencement de cette lettre, il ne vous suffit pas que vostre Libelle me deschire en public. Voz lettres me viennent quereller jusques dans mon Cabinet, et vous m'envoyez d'injustes accusations lorsque (sic) me devez pour le moins des excuses. Je n'ay point fait la piece qui vous picque, je l'ay receue de Paris avec une lettre qui m'a appris le nom de son Autheur; Il l'adresse à un de nos amis qui vous en pourra donner plus de lumiere. Pour moy, bien que je n'aye guere de jugement, si l'on s'en rapporte à vous. Je n'en ay pas si peu que d'offencer une personne de si haute condition, dont je n'ay pas l'honneur d'estre cogneu, et de craindre moins ses ressentimens que les vostres.»
Bibliothèque nationale (Y. 5668 Rés.).—Bibliothèque Sainte-Geneviève (Y. 2538 (2) Rés.).—Arsenal (9809).—Bibliothèque Mazarine (20220).
Cette édition, qui paraît être la seconde, se termine par une imitation en vers d'une épigramme de Martial, qu'on retrouve dans la Lettre pour Monsieur de Corneille contre les mots de la Lettre sous le nom d'Ariste: Je fis donc résolution de guérir ces idolatres.—Bibliothèque nationale (Y + 5665 (7) et Y + 5668. A. Rés.).—Bibliothèque de l'Université.
146. Remerciment || a || Monseigneur || Monseigneur l'Eminentissime || Cardinal Mazarin. || A Paris, || Chez || Antoine de Sommauille, en la Salle || des Merciers à l'Escu de France. || au Palais. || & || Augustin Courbé, Imprimeur & Libraire || de Monseigneur le Duc d'Orléans, dans la mesme Salle à la Palme. || M.DC.XXXXIII [1643]. In-4 de 4 ff. non chiffr. de 25 lignes à la page pleine, sign. ã, caractères ital.
Ce Remercîment, intercalé la même année dans l'édition originale de la Mort de Pompée (no 32), compte quatre-vingts vers et commence ainsi:
Non, tu n'es point ingrate, ô Maistresse du monde,
Qui de ce grand pouvoir sur la terre, et sur l'onde
Malgré l'effort des temps retiens sur nos Autels
Le Souverain Empire, et des droits immortels.
Si de tes vieux Heros j'anime la memoire,
Tu releves mon nom sur l'aisle de leur gloire,
Et ton noble Genie en mes vers mal tracé
Par ton nouveau Heros m'en a recompensé...
Il est signé à la fin, en gros caractères: Corneille.
Le Remercîment parut isolément, mais il fut suivi à court intervalle de la traduction latine d'Abr. Remius, dont voici le titre:
Gratiarvm Actio || Eminentissimo Cardinali || Iulio Mazarino, || ex Gallico Poëmate || Cornelij. Absque nota, in-4 de 2 ff. paginés, de 24 lignes à la page pleine, sign. A., caract. ital.
Cette pièce n'a qu'un simple titre de départ. Nous en avons trouvé un exemplaire relié à la suite du Remercîment, dans le précieux recueil conservé à la Bibliothèque Sainte-Geneviève (Y. 458 in-4, Rés.). Elle se retrouve dans le recueil intitulé: Abrahami Remmii Poemata; Parisiis, 1644, in-12.
147. Svr le depart de Madame la Marqvise de B. A. C.
Granet (Œuvres diverses de Corneille; Paris, 1738, in-12, p. 194) nous apprend que les vers composés par Corneille Sur le départ de Madame la Marquise, autrement dit de Mlle du Parc, parurent d'abord «en feuille volante in-4, mais sans date d'année». Nous n'avons pas retrouvé cette édition que d'autres bibliographes auront peut-être la chance de rencontrer. La même pièce figure dans le recueil dit de Sercy (no 207); elle se trouve aussi dans un Petit Recueil de Poësies choisies publié, en 1660, sous la rubrique d'Amsterdam (no 210). M. Marty-Laveaux (t. Xe, p. 141) en cite une copie manuscrite conservée à la Bibliothèque de l'Institut, dans un des portefeuilles de la collection Godefroy.
148. Remerciment || Av Roy. || A Paris, || M.DC.LXIII [1663]. In-4 de 7 pp.
Sur les rapports de Chapelain et de Costar, Louis XIV pensionna soixante-douze écrivains français ou étrangers, à partir du 1er janvier 1663. Corneille, compris dans ces libéralités, adressa au roi un Remercîment qui commence ainsi:
Ainsi du Dieu vivant la bonté surprenante
Verse quand il luy plaist sa grace prévenante,
Ainsi du haut des Cieux il aime à départir
Des biens dont nostre espoir n'osoit nous advertir...
Les autres écrivains qui avaient eu part aux faveurs royales durent adresser de même à Louis XIV leurs remercîments dans une forme solennelle. Ils ne furent pas tout à fait libres de conserver leur reconnaissance dans leur for intérieur. C'est ce que nous apprend une curieuse lettre de Huet à Ménage, dont l'original appartient à M. le baron James de Rothschild. Nous en citerons un passage qui permet de fixer approximativement la date des vers de Corneille.
«A Rouen, le 17. Aoust 1663.
«Je suivray vostre exemple en ce qui regarde Mr. Colbert, et plust à Dieu le pouvoir suivre aussi en ce qui est des vers de remerciement au Roy. Je le feroi du meilleur de mon cœur, tant parce que je suis presentement en des estudes tout à fait opposées à la versification, que par ce que je suis fort occupé à disposer mon livre [Origenis Commentaria in Sacram Scripturam; Rothomagi, 1668, 2 vol. in-fol.] pour le donner à l'Imprimeur, et qu'il y a quelque sorte de honte de faire des vers pour de l'argent, comme vous me le dittes avec raison. Mais si le Roy en desire, et que Mr. Colbert s'en soit expliqué, comme vous me l'apprenez, et comme le P. Rapin me le confirme, adjoustant mesme que ceux qui y manqueront, seront remarquez; la honte et la bassesse qui peut estre en cela n'est elle pas couverte et effacée par ce commandement? Je ne vois donc pas de moyen de m'en dispenser, et si vous m'en voulez croire vous n'y manquerez pas non plus. Vous voyez que tout le monde le fait; cette singularité que vous aurez affectée, sera sans doute condamnée. Il fait bon suivre le torrent, et in neutram partem conspici. Dans le dessein où je suis contre mon gré de deployer ma chalemie je vous supplie tres humblement de m'envoyer le plustost que vous pourrez, les remerciemens de Mrs. de Valois [Soteria pro Ludovico Magno; Parisiis, 1663, in-4; Oratio de laudibus Ludovici Adeodati regis; Parisiis, 1663, in-4] et de Mrs. Corneille [le Remercîment de Th. Corneille n'est cité nulle part], car je n'ay pas appris que d'autres en ayent encore fait outre ces Mrs. et Mrq. Chapelain [Ode pour le Roy; Paris, 1663, in-4o] et du Perier [ce Remercîment est resté inconnu] dont j'ay veu les pieces, et celle du P. Rapin (Regi Ludovico XIV. Pacifer Delphinus; Carmen heroicum; Parisiis, 1662, in-fol.).»
Nous ne connaissons de l'édition originale du Remercîment au Roy qu'un seul exemplaire qui appartient à M. le baron de Ruble.
En tête, un fleuron; puis viennent les quatre lignes de titre, immédiatement suivies du sonnet, lequel est imprimé en gros caractères et porte en bas la signature: Corneille. Nous transcrivons les quatre premiers vers:
Croissez, jeune Heros, nostre douleur profonde
N'a que ce doux espoir qui la puisse affoiblir;
Croissez, et hastez-vous de faire voir au Monde
Que le plus noble sang peut encor s'ennoblir.
Le duc de Guise, dont il est ici question, est Louis-Joseph, fils unique de Louis de Lorraine, duc de Joyeuse et d'Angoulême, lequel hérita, en 1664, du titre de son oncle, Henri II, duc de Guise. M. Marty-Laveaux (t. Xe, pp. 182 sq.) cite avec beaucoup d'à-propos un passage d'une lettre de Mézerai, publiée par M. Edouard Guardet (Revue française, Ve année, t. XVIIe, 1859, pp. 568 sq.), lettre datée du 10e de juillet de 1664, et dans laquelle il est parlé du sonnet de Corneille.
Bibliothèque nationale (Y. Rés.).
Cette pièce, dont un exemplaire est conservé à la Bibliothèque Cousin, n'a qu'un simple titre de départ précédé d'un fleuron. Elle se compose de 94 vers et commence ainsi:
Tu reviens, ô mon Roy, tout couvert de lauriers,
Les palmes à la main tu nous rends nos guerriers,
Et tes peuples surpris et charmés de leur gloire
Meslent un peu d'envie à leurs chants de victoire.
Louis XIV revint à Paris, à la fin du mois d'août 1667.
151. Poeme || svr les || Victoires || dv Roy || Traduit de Latin || en François || Par P. Corneille. || A Paris, || Chez Guillaume de Luyne, Libraire || juré, au Palais, en la Salle des Merciers, sous la || montée de la Cour des Aydes, || à la Iustice; [ou Chez Thomas Iolly, au Palais, en la Salle || des Merciers, à la Palme, & aux Armes d'Hollande; ou Chez Loüys Billaine, au second Pilier de la grand'Sale du Palais, à la Palme & au grand César]. || M.DG.LXVII [1667]. || Avec Privilege du Roy. In-8. de 38 pp. (y compris le titre), et 1 f. pour l'Extrait du Privilége.
La page 3 contient un avis Au Lecteur. Le Poëme sur les Victoires du Roy occupe les pp. 4 à 29. Le texte latin signé du P. Charles de la Rue, jésuite, est imprimé en regard du texte français, sous le titre de Regis Epinicion. La p. 30 est remplie par une épigramme latine de M. de Montmor, «premier maistre des requestes de l'Hostel du Roy,» en quatre vers latins, suivie de quatre traductions ou imitations de Corneille, chacune en quatre vers. Viennent ensuite les pièces suivantes également de Corneille: Au Roy sur son retour de Flandre, pp. 31-35, et Remercîment presenté au Roy, en l'année 1663, pp. 35-38.
Le privilége, daté du 28 novembre 1667, est accordé pour sept ans à Guillaume de Luynes (sic), qui déclare y associer les sieurs Jolly et Billaine. L'achevé d'imprimer est du 15 décembre 1667. Voy. l'éd. Marty-Laveaux, t. Xe, p. 192.
152. De Victoriis Regis Christianissimi Ludovici XIV. Poema a Clarissimo viro Petro Corneille versibus Gallicis redditum. Parisiis, Apud Sebastianum Mabre-Cramoisy, 1667, in-8.
153. Av Roy || svr la Conqveste || de la Franche-Comté. S. l. n. d. [Paris, 1668], in-4 de 2 ff.
Cette pièce, qui n'est qu'un simple sonnet, est imprimée au verso du 1er feuillet, et la traduction en 18 vers latins lui fait face sur le recto du 2e f. Le sonnet qui commence par ces deux vers:
Quelle rapidité de conqueste en conqueste
En depit des hyvers guide tes étendars?
est signé P. Corneille. Les vers latins imprimés en regard ne sont précédés d'aucun autre titre que du mot Idem; ils sont au nombre de 19 et sont signés: Santolivs Victorinvs.
Le recto du 1er feuillet et le verso du 2e sont blancs.
Nous avons vu cette pièce à la Bibliothèque nationale (Y. Rés.).
Cette édition, qu'il ne faut pas confondre avec la précédente, n'a pas de feuillet de titre, mais un simple titre de départ. Elle comprend:
1o Les stances:
Quelle rapidité de conqueste en conqueste
En dépit des Hyvers guide tes étendarts?
signées: P. Corneille.
2o Idem latine:
Quis te per medias hyemes, Rex Maxime, turbo,
Quis-ve triumphandi præscius ardor agit?...
10 distiques, signés: P. Corneille.
3o Idem, 20 vers hexamètres latins, signés: Car. de la Rue, Soc. Jesu.
4o Idem, 5 strophes latines de 4 vers, signées: I. Tourné Soc. Iesu.
5o Idem, 19 vers latins, signés: Santolius Victorinus (ce sont les mêmes que dans l'édition précédente).
6o Idem, 3 vers hexamètres latins, signés: Carolus Du Perier.
7o Idem alio Carmine, 5 strophes latines de 4 vers, signées: Carolus Du Perier.
8o Idem, 6 strophes latines de 4 vers, signées: Rob. Riguez Soc. Iesu.
9o In juctionem utriusque Maris Epigraphe, 13 vers hexamètres latins, signés: I. Parisot, in Senatu Tolosano causarum patronus.
La Garonne et l'Atax dans leurs grottes profondes
Soûpiroient de tout temps pour voir unir leurs ondes.
12 vers signés: P. Corneille.
Bien que l'édition précédente ne soit pas datée, il est certain que celle-ci doit être postérieure. La variété des pièces qui la composent en est la meilleure preuve.
Ce recueil, dont nous avons trouvé un exemplaire à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, n'a qu'un simple faux-titre, sans nom de lieu ni d'imprimeur. Il contient les pièces suivantes:
1o, p. 3: Au Lecteur;
2o, pp. 4-5: Regi. Epinicion [par le P. de la Rue];—Les Victoires du Roy en l'année 1667 [texte latin et traduction française en regard];
3o, p. 24: Traductions et Imitations de l'Epigramme Latine de Monsieur de Montmor premier Maistre des Requestes de l'Hostel du Roy [texte en deux distiques latins et quatre quatrains français traduits ou imités de l'original];
4o, p. 25: Au Roy sur son retour de Flandre;
5o, p. 28: Remercîment présenté au Roy en l'année 1663;
6o, p. 32: Au Roy sur sa Conqueste de la Franche-Comté;
7o, p. 33: Idem, latine. [Cette traduction est signée en toutes lettres: P. Corneille];
8o In junctionem utriusque Maris, Epigraphe [signée I. Parisot];
9o Imitation [signée P. Corneille].
L'Extrait du Privilége, qui occupe le recto du dernier feuillet, est le même que celui que nous avons décrit ci-dessus (no 152); il ne se rapporte qu'au Poëme sur les Victoires du Roy et se termine par un rappel de l'achevé d'imprimer du 15 décembre 1667, bien que le recueil contienne des pièces relatives à l'année 1668.
Il ne faut pas confondre ce recueil avec celui qui, d'après M. Taschereau, complète certains exemplaires du Théatre de Corneille, édition de 1668 A (no 110).
Ce poëme n'a qu'un titre de départ, surmonté d'un large fleuron, au milieu duquel se voient les armes de France et de Navarre. Il compte 82 vers, dont voici les premiers:
Qu'on fait d'injure à l'Art de luy voler la Fable!
C'est interdire aux Vers ce qu'ils ont d'admirable,
Anéantir leur pompe, éteindre leur vigueur,
Et hazarder la Muse à secher de langueur.
Les vers de Jean-Baptiste Santeul, imités par Corneille, durent être composés en 1669. Ils furent publiés l'année suivante (Ad illustrissimum Virum P. Bellevræum, pro defensione Fabularum, Elegia; 1670, in-4 de 2 ff.) et réunis en 1729 aux œuvres du poëte latin. M. Marty-Laveaux les a réimprimés en même temps que ceux de Corneille (t. XIe, pp. 234-241).
157. La Thebaïde de Stace, traduite en Vers François. Paris, 1671?
Tous les bibliographes de Corneille se sont efforcés de retrouver cette traduction qui a dû être imprimée, mais les recherches entreprises jusqu'ici sont demeurées infructueuses. Il ne nous coûte pas d'avouer que nous n'avons pas été plus heureux que nos devanciers. En parlant de Tite et Bérénice (no 87), nous avons fait observer que Corneille avait obtenu un privilége valable à la fois pour cette pièce et pour la traduction de la Thébaïde. Ce privilége étant daté du 31 décembre 1670, l'impression de ce dernier ouvrage ne put avoir lieu qu'en 1671. Un fragment tout au moins en fut imprimé et communiqué à quelques amis, puisque Ménage en cite trois vers dans ses Observations sur la langue Françoise, publiées au commencement de l'année 1672. Il est probable, malgré ce témoignage, que l'ouvrage ne fut jamais mis en circulation et même ne fut jamais achevé. On ne peut expliquer autrement la disparition totale d'un livre aussi important. Si quelques exemplaires avaient été donnés au public, le fait aurait été assez connu, pour que le Mercure galant d'octobre 1684 ne parlât pas de la Thébaïde comme d'un poëme laissé par Corneille en portefeuille.
Voy. l'excellente note que M. Marty-Laveaux a consacrée à cette question (t. Xe, pp. 245 sq.).
158. Svr le Depart dv Roy.—Regi iter meditanti. S. l. n. d. [Paris, 1672], in-4 de 2 ff.
Cette pièce, dont un exemplaire est conservé à la Bibliothèque nationale (Y n. p.), ne se compose que de 8 vers empruntés à la première scène du second acte de Tite et Bérénice. Santeul les fit réimprimer à part et y joignit une traduction latine en 6 vers.
L'édition forme un simple placard sur lequel le texte latin est placé en regard du texte français. Les deux morceaux ont été reproduits dans les diverses éditions des œuvres de Santeul.
159. Regi pro restituta apud Batavos Catholica Fide. [Parisiis, 1672], in-12 de 2 ff.
Corneille nous apparaît ici à la fois comme poëte latin et comme poëte français. Ses vers latins, au nombre de 24, sont suivis d'une traduction française en autant de vers, intitulée: Au Roy sur le rétablissement de la Foi Catholique et ses Conquestes de Hollande. Nous ne connaissons l'édition séparée que par une citation de Granet (Œuvres diverses de Corneille; Paris, 1738, in-12, p. 46), qui nous apprend que ces deux pièces furent imprimées in-12 en feuille volante. Elles ont été réimprimées dans un recueil qui sera décrit plus loin (no 224).
160. Les || Victoires || du Roy || sur les Estats de Hollande, || en l'année M.DC.LXXII. || Par P. Corneille. || A Paris, Chez || Guillaume de Luyne, au Palais, || et || Simon Benard, ruë Saint Jacques. || M.DC.LXXII [1672]. || Avec Permission. In-fol. de 19 pp., caract. ital.
Cette belle édition est ornée au titre d'un fleuron qui représente le Rhin et l'Escaut enchaînés, détournant leurs regards éblouis par le soleil. En tête de la p. 3 se trouve un grand fleuron de Fr. Chauveau représentant le passage du Rhin, fleuron que reproduit, croyons-nous, un tableau de Van der Meulen.
Le poëme, traduit de l'original latin du P. de la Rue, se compose de 444 vers, à la fin desquels se trouve répété le nom de P. Corneille. Il commence ainsi:
Les douceurs de la Paix, et la pleine abondance
Dont ses tranquilles soins comblent toute la France,
Suspendoient le couroux [sic] du plus grand de ses Rois,
Ce couroux seur de vaincre, et vainqueur tant de fois, etc.
Bibliothèque nationale (Y. Rés.)—Bibliothèque Mazarine (C. 274. A9).
Voici la description de l'édition latine du poëme qui correspond à celle-ci:
Lvdovico || Magno || post || Expeditionem || Batavicam. || Epinicivm. || Parisiis, || Apud || Guillelmun de Luynes, in Palatio. || Et || Simonem Benard, via Jacobæa, || M.DC.LXXII [1672]. || Cum Permissu. In-fol. de 12 pp., avec un grand fleuron sur le titre, un autre au-dessus du titre de départ et un petit fleuron à la fin (les mêmes que dans l'édition française donnée par Corneille). A la fin: C. de la Rue. S. I.
Bibliothèque Mazarine (C. 274. A9).
Édition citée par l'abbé Granet.
162. Les Victoires du Roy sur les Estats de Hollande en l'année M.DC.LXII. Par Pierre Corneille. Grenoble, 1673, in-12.
Catalogue L*** [Longuemare], 1853, no 780.
163. Av Roy || Svr sa liberalité envers || les Marchands de la Ville de Paris. || S. l. n. d. [Paris, 1674], in-fol. de 4 ff. de 26 lignes à la page, caract. ital.
Cette pièce, dont la Bibliothèque Mazarine possède un exemplaire (C. 274. A9. 77), n'a qu'un simple titre de départ, au-dessus duquel se trouve un grand fleuron de Chauveau, représentant Alexandre entouré de guerriers; un général s'avance en se prosternant devant le roi. A la fin se trouve la signature P. Corneillee (sic), au-dessous de laquelle on voit un grand fleuron aux armes de la ville de Paris.
Les Mémoires secrets de Bachaumont (t. Vo, pp. 62 sq.) nous font connaître les circonstances dans lesquelles fut composé ce poëme, qui n'est qu'une traduction de Santeul. Les vers de Corneille commencent ainsi:
Chantez, Peuple, chantez, la valeur libérale,
La bonté de Louis à son grand cœur égale...
Voici la description de l'édition latine faite pour accompagner celle-ci:
Regi || pro sva || erga Vrbis || Mercatores || amplioris ordinis || Mvnificentia. || Parisiis, || Typis Petri le Petit, Regii Typographi: || via Iacobæa, sub Cruce aurea. || M.DC.LXXIV [1674]. || Cum Permissu. In-fol. de 8 pp.
L'édition renferme trois grands fleurons placés sur le titre, au-dessus du titre de départ et à la fin. Les deux derniers sont signés de Chauveau. La pièce est signée: Santolius Victorinus.
Bibliothèque Mazarine (C. 274. A9, 11).
Les pp. 3-8 sont occupées par le poëme de Sauteul; les pp. 9-14 par la traduction de Corneille. Aucune des deux pièces n'est signée.
Bibliothèque nationale (Y. Rés.).
Il existe sous le même titre et dans le même format une autre édition où les vers de Santeul sont accompagnés d'une traduction française de Du Perier. Ce poëte, plus connu par ses œuvres latines que par ses œuvres françaises, était grand ami de Santeul; il se vante dans sa traduction de l'avoir vue préférée par Santeul lui-même à celle de Corneille.
165. Poeme a la louange de Louis XIV, présenté par les Gardes des Marchands merciers de la ville de Paris. Paris, 1770, in-fol.
Ce recueil, imprimé avec grand luxe, contient les vers de Santeul et de Corneille, accompagnés d'une notice extraite des registres des délibérations du bureau de la mercerie.
166. Au Roy || sur son depart || pour l'armée en 1676. S. l. n. d. [Paris, 1676], in-4 de 4 pp. de 23 lignes, caract. ital.
Cette pièce n'a qu'un titre de départ surmonté d'un grand fleuron aux armes de France; un autre fleuron occupe le bas de la 4e page. Le poëme ne porte pas de signature; il commence ainsi:
Le Printemps a changé la face de la terre,
Il ramene avec luy la saison de la guerre.
Corneille s'est borné à paraphraser une pièce latine publiée sous le titre suivant:
Regi || ad exercitvm inevnte || vere proficiscenti || Ode.—[In fine:] Joannes Lucas Societatis Jesu.—Ex Officinâ Simonis Benard, viâ Jacobæâ. S. d. [1676], in-4 de 4 pp. de 24 lignes, avec un fleuron à la première page et à la dernière.
Bibliothèque nationale (Recueil Thoisy, matières historiques, t. Xe, in-fol.).
Le catalogue de M. de Bruyères-Chalabre (Paris, 1833, no 168) mentionne un exemplaire de ce poëme avec envoi autographe de Corneille à l'abbé de Camilly.
La pièce n'a pas de feuillet de titre, mais un simple titre de départ. Le nom du libraire et la date se trouvent au bas de la p. 3.
Le poëme ne se compose que de 76 vers, dont voici les premiers:
Ennemis de mon Roy, Flandre, Espagne, Allemagne,
Qui croyiez que Bouchain deust finir sa Campagne,
Et n'avanciez vers luy que pour voir comme il faut
Régler l'ordre d'un Siege, ou livrer un assaut, etc.
Bibliothèque nationale (Y. Rés.).
168. Ode a Monsieur Pellisson. S. l. n. d. [Paris, vers 1676], in-4.
Cette pièce, traduite par Corneille d'une pièce latine dont on ignore l'auteur (Clarissimo Viro D. Pellissonio, Regi Christianissimo a secretioribus Consiliis, supplicum Libellorum Magistro), dut être composée vers 1676; elle a été reproduite pour la première fois par l'abbé Granet (Œuvres diverses de Corneille, pp. 220 sqq.).
Nous n'avons pu retrouver l'édition originale citée par Granet.
169. Sur les Victoires du Roy. En l'année 1677.—[A la fin:] A Paris, Chez Guillaume de Luyne, Libraire Juré, au Palais, dans la Salle des Merciers, sous la montée de la Cour des Aydes à la Justice. Avec Permission. In-4 de 2 ff.
Cette pièce, reproduite dans le Mercure galant du mois de juillet 1677, compte 72 vers; elle commence ainsi:
Je vous l'avois bien dit, Ennemis de la France,
Que pour vous la victoire auroit peu de constance,
Et que de Philisbourg à vos armes rendu
Le pénible succès vous seroit cher vendu...
Elle n'a pas d'autre titre qu'un simple titre de départ et ne porte pas le nom de Corneille.
M. Marty-Laveaux (t. Xe, p. 322) dit que cette édition existe à la Bibliothèque de l'Arsenal: nous ne l'y avons pas retrouvée.
Cette édition n'a, comme la précédente, qu'un titre de départ.
Bibliothèque nationale (Y. Rés.).
171. Av Roy. || Sur la Paix de 1678.—[A la fin:] De l'Imprimerie de Pierre le Petit. Impr. ord. du Roy & de l'Academie Françoise. In-fol. de 4 pp. chiffr. de 30 lignes.
Cette pièce n'a qu'un simple titre de départ surmonté d'un large fleuron représentant les armes royales.
Le poëme, qui n'est pas signé, compte 100 vers et commence ainsi:
Ce n'estoit pas assez, grand Roy, que la victoire
A te suivre en tous lieux mist sa plus haute gloire,
Il falloit pour fermer ces grands evenements,
Que la paix se tinst preste à tes commandements, etc.
Bibliothèque nationale (Y. Rés.).
172. Inscription pour l'Arcenal de Brest. S. l. n. d. [Paris, 1679]. 1 f. in-8.
Cette feuille volante contient la traduction, faite par Corneille, en huit vers, d'une des inscriptions que Santeul avait composées pour l'arsenal de Brest. Elle est signée P. Corneille.
Le poëte de Saint-Victor avait dû primitivement faire imprimer cinq des pièces qu'il écrivit sur ce sujet, bien que nous n'en connaissions pas d'édition antérieure à l'impression des vers de Corneille. Le placard, dont la Bibliothèque de l'Arsenal (B. L., no 7329 B. a) et la Bibliothèque de Caen possèdent un exemplaire, contient, en effet, avec les vers français, cinq pièces latines. Nous ignorons si ce placard doit se confondre avec le placard in-4 dont parle l'abbé Granet.
Santeul composa plus tard d'autres inscriptions sur le même sujet. Un recueil intitulé: Inscriptions faites pour l'Arcenal de Brest, et daté, en français, Du 6 Septembre 1679 (s. l., in-4 de 10 ff., à la Bibliothèque Mazarine), en contient huit, à la suite desquelles on trouve une longue Réponse à la critique des Inscriptions faites pour l'Arcenal de Brest. Dans les œuvres de Santeul, les inscriptions sont au nombre de neuf.
Un placard, formant 2 ff. in-4 imprimés d'un seul côté (Bibliothèque nationale, Y), contient, sous ce titre: Pour l'Arcenal de Brest, les neuf inscriptions de Santeuil, et une dixième pièce: Pour la Fontaine du même Port.
La pièce commence par un simple titre de départ, précédé d'un fleuron qui représente Apollon entouré des Muses; elle est signée à la fin des initiales: P. C.
Le poëme, composé de 124 vers, débute ainsi:
Prince, l'appuy des Lys, et l'amour de la France,
Toy, dont au berceau mesme elle admira l'enfance,
Et pour qui tous nos vœux s'efforçoient d'obtenir
Du Souverain des Rois un si bel avenir... etc.
Il a été reproduit dans le Mercure galant du mois de mars 1680.
La Bibliothèque nationale possède en même temps l'imprimé (Y + Rés.) et le manuscrit autographe du poëme (Msc. franc., no 12763, fol. 165).
174. Œuvres diverses de Pierre Corneille. A Paris, chez Gissey, rue de la Vieille Boucherie, à l'Arbre de Jessé; Bordelet, ruë S. Jacques, vis-à-vis le College des Jésuites, à S. Ignace, M.DCC.XXXVIII [1738]. Avec Approbation et Privilége du Roi. In 12. de XXXIV-461 pp. et 3 ff. non chiffr. pour la Table (laquelle commence p. 462) et le Privilége.
Les pp. XXXIII-XXXIV sont imprimées sur un encart, sans feuillet correspondant.
L'abbé François Granet, éditeur de ce recueil, l'a fait précéder d'une préface dans laquelle il insiste sur l'intérêt que présentent les moindres fragments de Corneille. Il a réuni les traductions que le grand tragique avait faites de plusieurs poëmes latins du P. de la Rue et de Santeul, les vers qu'il avait présentés au Roi dans plusieurs circonstances, etc. Pour les productions de la jeunesse de Corneille, il s'est montré plus réservé. «En retranchant les morceaux d'une galanterie licencieuse, dit-il, je n'ai fait que me conformer à l'exemple de M. Corneille, qui a purgé ses premieres comédies de tout ce qui en pouvoit rappeler l'idée.» L'éditeur a fait entrer dans son livre trois madrigaux extraits de la Guirlande de Julie; il a réimprimé plusieurs morceaux qui figuraient dans les éditions originales des pièces de théâtre, mais qui avaient été laissés de côté depuis; enfin il a reproduit quelques-uns des vers adressés par Corneille aux auteurs de ses amis et mis par ceux-ci en tête de leurs ouvrages.
A l'exemple de Fontenelle, Granet s'est efforcé de retrouver les deux livres de Stace traduits par Corneille, mais il n'a pas été plus heureux que son devancier.
Le privilége, daté du 13 décembre 1737, est accordé pour six ans au sieur.....
La préface est suivie de la Défense du grand Corneille, par le Père Tournemine, jésuite.
Les pièces qui composent le recueil sont au nombre de 96, en y comprenant diverses épigrammes latines traduites par Corneille.
Le volume doit renfermer un carton qui n'est pas semblable dans tous les exemplaires. Dans les uns, il contient seulement le Sonnet sur la Mort de Louis XIII; dans les autres, il contient une autre rédaction de la même pièce, suivie du Placet au Roy, sur le retardement de sa pension. (Voy. Marty-Laveaux, t. Xe, pp. 88 sq.)
Réimpression du recueil de l'abbé Granet. L'éditeur hollandais se vante dans un avis Au Lecteur de l'avoir notablement augmenté; mais, en réalité, il n'y a pas ajouté une seule pièce de Corneille.
Les additions sont indiquées à la table des matières par un astérisque; elles comprennent:
1o Dissertation sur les caractères de Corneille et de Racine, contre le sentiment de la Bruyère (par Tafignon), pp. XXXI-LX;
2o La Fable est un reste du paganisme dont les poëtes chrétiens doivent s'abstenir dans leurs ouvrages (imitation en vers d'une pièce de Santeul; elle n'est pas de Corneille), pp. 209-212;
3o In hæc verba Sancti Augustini Deum alloquentis: Quis mihi dabit acquiescere in te, etc. (épigramme latine de Santeul, traduite par Corneille; Granet n'avait pas reproduit le texte original), p. 372;
4o Ad Santolium Victorinum de obitu Petri Cornelii (5 distiques latins de Léonard Mathieu imprimés dans les Œuvres de Santeul), p. 428.
Le titre du recueil porte un fleuron avec la devise: Libertas ex fœdere et pace. On lit au-dessous · B. Picart del.—C. de Putter fecit 1739.
Extrait du Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, 1835, in-8, pp. 240 sqq.
Le document publié par M. Floquet est la touchante lettre adressée par Corneille à Colbert, en 1678, pour le prier de lui faire obtenir, comme par le passé, une part dans les faveurs du roi. Cette lettre, dont la Bibliothèque nationale possède l'autographe original, a été découverte par M. Lacabane dans la collection généalogique de Chérin de Barbimont.
177. Vers inédits de P. Corneille, publiés par M. Faugère. Paris, Typographie de F. Didot frères, 1847, in-8 de 16 pp.
Extrait de la Nouvelle Revue encyclopédique, t. IIIe, pp. 466-478, mars 1847.
M. Faugère a eu l'heureuse chance de retrouver, à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, une version des Hymnes de Sainte-Geneviève, écrite en entier de la main de Corneille. Cette version, exécutée sans doute entre 1660 et 1665, à la requête du P. Boulart, ou de quelque autre génovéfain, ami du poëte, a été réunie, en 1855, par M. Lefèvre aux Œuvres de Corneille. (Voy. Marty-Laveaux, t. IXe, pp. 615 sqq.)
178. Lettres inédites de P. Corneille. 1653-1656. Avec une introduction par M. Célestin Port. Paris, Typographie de F. Didot frères, 1852, in-8 de 15 pp.
Extrait de la Bibliothèque de l'École de Chartes, 3e série, t. IIIe, pp. 348 sqq.
Ces lettres sont au nombre de quatre; elles sont adressées au R. P** Boulard, et datées de Rouen, la veille de Pasques (30 mars) 1652, le 12 avril 1652, le 23 avril 1652 et le 10 juin 1656. Elles sont tirées d'un manuscrit de la Bibliothèque Sainte-Geneviève, intitulé: Recueil de pièces pour prouver que Thomas à Kempis est l'auteur de l'Imitation (D. f. 11, in-fol.), et sont toutes relatives à la traduction de l'Imitation.
179. Deux Lettres inédites de P. Corneille à Huyghens de Zuilychem, par Édouard Fournier. (Extrait de la Revue des Provinces du 15 février 1865.) Paris, Imprimerie parisienne Dupray de la Maherie, 1865, in-8 de 11 pp.
«Ces deux lettres, dit M. Fournier, se trouvent au British Museum, où nous en avons nous-même pris copie, il y a deux ans, avec l'aide de notre savant ami Francisque Michel. Elles y sont placées dans les Additional Mss., sous les nos 21,514, fol. 20, 21 et 22, 23. La première fut acquise, en 1824, à une vente dont le livret (Catalogue of a valuable Collection of Autograph Letters, 1824, in-8), l'indique à la p. 21. La seconde ne fut achetée qu'en 1856 (British Museum. A Guide to the Autograph Letters, 1862, in-8).»
Les deux lettres sont datées du 6 mars 1649 et du 28 mai 1650.
Dans la première, Corneille remercie son correspondant de l'envoi d'un volume de poésies latines, sans doute, les Momenta desultoria, Poematum Libri XIV; il lui envoie en même temps deux recueils de ses ouvrages, «qui n'ont rien de nouveau que l'impression», et y joint quelques vers ïambiques latins sur sa tragédie de Médée, tout en s'excusant de «cette eschappée en une langue qu'il y a trente ans qu'il a oubliée».
Dans la seconde, Corneille annonce à Zuilychem l'envoi d'une comédie qu'il lui dédie, c'est-à-dire de Don Sanche d'Aragon. (Voy. no 60.)
II. Ouvrages ou Recueils divers contenant des pièces de Corneille en prose ou en vers.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente Ligdamon combattant dans une arène contre des lions, en présence de trois juges et de plusieurs autres personnages (ce frontispice porte le titre de la pièce, le nom et l'adresse de Targa, et deux marques très-curieuses de ce libraire);—titre imprimé;—2 ff. pour l'a dédicace à M. le duc de Montmorency;—1 p. pour un Sonnet à luy mesme;—8 pp. pour un avis A qui lit;—12 pp. pour des hommages à Scudéry, signés: de Rotrou, Scarron, A. Hardy, Corneille, de la Crette Bellenger, du Ryer, Guerente, Belleville, il Cavalier Grambosco, Dom Ivan Florimond, de Chandeville-Sarcilly;—3 pp. pour le Privilége;—3 ff. pour l'Argument; 1 f. pour l'erratum et les Acteurs.
La tragi-comédie occupe les 133 premières pages du volume; on trouve ensuite le second titre que nous avons reproduit ci-dessus, et la pagination reprend de 137 à 264.
Le privilége, daté du 17 juillet 1631, est accordé à Targa pour dix ans; l'achevé d'imprimer est du 18 septembre 1631.
Le verso du 11e feuillet prélim. contient un quatrain adressé par Corneille à Scudéry. Ce quatrain, signalé déjà par les frères Parfaict (Histoire du Théatre françois, t. IVe, p. 443), puis inséré par M. Edouard Tricotel dans le Bulletin du Bouquiniste (1er août 1859), a été ajouté aux œuvres de notre poëte, par M. Marty-Laveaux (t. Xe, p. 57). Il est ainsi conçu:
Encor que Ligdamon en dépeignant Silvie
Lui donne assez d'appas pour charmer l'Univers,
Sa beauté toutefois dont la France est ravie
Ne me toucheroit point sans celle de tes vers.
Nous n'avons pas vu cette édition mentionnée au Catalogue Soleinne sous le no 1070.
Au verso du 12e feuillet se trouve le madrigal suivant, signé Corneille:
Ton Cleonte, par son trespas,
Jette un puissant appas
A la supercherie;
Vu l'esclat infini
Qu'il reçoit de ta plume, apres sa tromperie;
Chacun voudra tromper pour estre ainsi puny;
Et quoy qu'il en perde la vie,
On portera tousjours envie
A l'heur qui suit son mauvais sort;
Puis qu'il ne vivroit plus s'il ne fust ainsi mort.
182. Le || Trompevr || puny. || Ov l'Histoire septentrionale. || Tragi-Comedie || Par || Monsieur de Scudery. || A Paris, || Chez Antoine de Sommauille, au Palais, || dans la petite Salle à l'Escu de France. || M.DC.XXXV [1635]. || Auec Priuilege.—Avtres ||Œvvres || de Monsievr || de Scvdery. In-8 de 16 ff. et 168 pp., sign. A-L.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente deux personnages assis, dont l'un écrit, tandis que l'autre tient un livre; un tableau, placé derrière eux, reproduit une autre scène de la pièce; enfin l'on aperçoit dans le lointain, à travers une porte ouverte, deux hommes qui se battent en duel; ce frontispice, signé de Michel Lasne, porte le titre de la pièce, l'adresse de Sommaville et la date de 1635;—portrait de Scudéry par Michel Lasne, autour duquel on lit sa fameuse devise:
«Et Poëte et Guerrier,
Il aura du laurier;»
—titre imprimé;—7 pp. pour la dédicace «A Madame de Combalet»;—4 pp. pour la «Préface par Monsieur de Chandeville, sur les Œuvres de Monsieur de Scudery»;—12 pp. occupées par divers hommages en vers, signés: Du Ryer, Mairet, d'Inville, Boisrobert, Corneille, d'Autheuil, Guérente, Mondory, G. de Coste, de S. Firmin;—3 pp. pour le privilége.
La pièce de Corneille occupe le recto du feuillet ēiij.
Le privilége, daté du 18 décembre 1632, est accordé à Pierre Billaine, qui déclare en faire cession à Sommaville. L'achevé d'imprimer est du 4 janvier 1633.
La tragi-comédie s'arrête à la p. 111 (sign. A-G); elle est suivie de 28 ff. qui continuent la pagination de la pièce de 113 à 168 et sont signés H-L. Cette seconde partie, analogue à celle qui est jointe au Clitandre de Corneille (no 2), n'a qu'un faux-titre.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé de Michel Lasne, représentant Mars qui tient un bouclier, sur lequel se détache le portrait du poëte; aux pieds de Mars jouent deux Amours; au-dessus du dieu une Renommée tient une couronne de lauriers et une trompette qui porte le titre;—titre imprimé;—5 pp. pour la dédicace;—7 pp. contenant des hommages en vers, signés: de Scudéry, Mairet, de Rotrou, Corneille, du Ryer; 7 ff. pour l'Argument;—1 f. pour les Acteurs.
L'édition ne renferme ni privilége ni achevé d'imprimer.
Au verso du 6e feuillet commence une pièce en 20 vers, signée Corneille, dont voici les premiers vers:
Rendez-vous, Amants et Guerriers,
Craignez ses attraits et ses armes;
Sa valeur, égale à ses charmes,
Unit les myrthes aux lauriers...
Cette pièce se termine au recto du 7e f. Elle a été recueillie pour la première fois par M. Edouard Fournier dans ses Notes sur la vie de Corneille, qui précèdent Corneille à la Butte Saint-Roch, et reproduite par M. Marty-Laveaux (t. Xe, pp. 62 sq.).
M. de Soleinne possédait le manuscrit original de cette pièce avec une dédicace particulière au duc de Vendôme (Catalogue Soleinne, no 1047); les envois poétiques à l'auteur ne devaient pas s'y trouver.