Bibliographie Cornélienne: Description raisonnée de toutes les éditions des oeuvres de Pierre Corneille
Scudéry cite ces paroles du Tasse: «Io non mi dolgo, che habbiano cercato d'impedirmi questo honore, che m'era fatto d'al vulgo, perche di nissuna cosa ragionevole mi debbo dolere: piu testo dovrei lamentarmi di colero, che inalzandomi dove non merito di salire, non hanno riguardo al precipitio,» puis il ajoute: «Ce sont les modestes paroles, par où le Tasse, le plus grand homme de son siècle, a commencé l'Apologie du plus beau de ses Ouvrages, contre la plus aigre et la plus injuste Censure, qu'on fera peut-estre jamais. Mr Corneille, tesmoigne bien en ses Responses, qu'il est aussi loing de la modération, que du merite de cet excellent Autheur, puisqu'au lieu de se donner l'humilité d'un Accusé, il occupe la place des Juges, et se loge luy-mesme à ce premier lieu, ou personne n'oseroit seulement dire qu'il pretend. C'est de cette haute region, que sa plume, qu'il croit aussi foudroyante que l'eloquence de Pericles, luy a fait croire, que des injures estoient assez fortes, pour destruire tout mon Ouvrage, et que sans combattre mes raisons par tant d'autres, il lui suffisait seulement de dire que j'ay cité faux.»
1367. Pour le sievr Corneille contre les ennemis du Cid. A Paris, M.DC.XXXVII [1637]. In-8 de 7 pp.
Sonnet. (Bibliothèque de l'Arsenal.)
1368. Discovrs || a || Cliton. || svr les || Observations || dv Cid. || Auec vn Traicté de || la disposition du Poëme Drama- || tique, & de la prétenduë Regle || de vingt-quatre heures. || A Paris, || Imprimé aux despens de l'Autheur. [1637]. In-12 de 103 pp., y compris le titre.
L'auteur de ce traité, que les frères Parfaict ont mal à propos attribué à Claveret (Histoire du Théâtre-François, t. Ve, p. 257), affecte de montrer une grande impartialité en faveur du Cid. «Je me suis trouvé une fois dans le parterre, dit-il, et une autre fois dans les galleries, à la représentation de ce nouveau Poëme; et je suis tesmoin de ce qu'en disent encore les sçavants et les ignorants, la cour et le bourgeois, comme remarque notre Observateur: je n'en connois l'Autheur que de nom, et par les affiches des Comediens. Or à cause que je fais quelques fois des vers, et que je favorise ceux qui s'en meslent, j'ay inclination pour luy, et je panche desjà du costé de ses Approbateurs...» Il ajoute que le Traité de la disposition du Poëme dramatique était écrit cinq ou six ans avant la querelle du Cid et qu'il n'y a rien changé. «Comme ce Traicté, dit-il en terminant, estoit sous la Presse mesme auparavant la Lettre apologitique du Sieur Corneille, je ne sçay combien de feuilles volantes ont été jettées en public presque en mesme temps, sur le sujet du Cid, et de son Observateur. Apres quoy, il semble que je serois obligé de signer cet escrit, si je voulois prendre la qualité d'intervenant, au procés qui s'instruict en l'illustre Academie, sur la requeste du Sr de Scudery. Mais plustost que de plaider (qui est un mestier que je m'empesche de faire autant que je puis), j'ayme mieux que ce petit ouvrage s'en aille avec les vagabons et gens sans adveu, ou qu'il soit mis aux Enfermez comme un enfant trouvé. Cliton en aura du soin comme son parrain, et ma pauvre Muse, apres avoir couru le pont neuf et s'estre ainsi prostituée aux colporteurs, sera possible receue aux filles repenties.»
Cette édition porte, comme la précédente, au titre de départ: Discours à || Cliton, || sur les || Obseruations || du Cid, || avec vn Traicté de || la disposition, etc.
1370. Le Ivgement || dv Cid, || Composé par vn Bourgeois de || Paris, Marguillier de sa || Paroisse. [Paris, 1637 ]. In-8 de 24 pp.
La pièce n'a qu'un simple titre de départ, p. 1.
Cette édition, que M. Marty-Laveaux n'a citée que d'après les notes manuscrites de Van Praet, est conservée à la Bibliothèque Sainte-Geneviève (Y. 2538 (3) Rés.). Malheureusement l'exemplaire qu'elle en possède est incomplet des deux ff. paginés 3-6.
1371. Le Ivgement || dv Cid. || Composé par vn Bourgeois de || Paris, Marguillier de sa || Paroisse. S. l. n. d. [Paris, 1637]. In-8 de 16 pp.
Cette édition n'a pas de f. de titre, mais un simple titre de départ. La pièce a été réimprimée dans le Recueil de Dissertations sur plusieurs tragédies de Corneille et de Racine (no 1336), dans l'Esprit du grand Corneille, par François de Neufchâteau (no 792), et dans le Tableau de la littérature française au seizième siècle, par M. Sainte-Beuve, 2 vol. in-8; M. Marty-Laveaux en a donné un extrait (t. Xe, p. 502).
1372. L'Acomodement || dv Cid & de son || censevr. || A Paris, || M.DC.XXXVII [1637], Pet. in-8 de 7 pp. de 14 lignes, impr. en gros caractères.
Cette pièce, dont nous avons trouvé un exemplaire au Musée britannique (840. C. 22), n'a pas encore été signalée. C'est un tissu de violentes injures contre Corneille; mais, comme elle est très-courte, nous ne croyons pas inutile de la transcrire:
«Monsieur du Cid, vous n'avés fait que deux fautes, qui ne se puissent reparer: l'une, d'avoir fait imprimer vostre piece, qui avoit esté si bien approuvée sur le Theatre. Et l'autre, d'avoir répondu à celuy qui l'a censurée; Parce que vous ne vous deviés pas ennyvrer de la gloire du Theatre, pour montrer que vous n'en pouviez pretendre hors de là: Et que pour répondre à un ennemy déclaré et conneu, il faloit faire mieux de la plume ou de l'espee. Vous ne sçauriez mei [sic] que dans le détail de vostre Piéce, vous ne soyez imbecile dans le sentiment des Roys, de la Nature, de la Vertu, des Grands, des Sages, des Capitaines, des Fanfarons et des Modestes: Et que vous ne soyez extrémement plat et fade dans vos Vers, pour estre si presomptueux, si foible et si extravagant en l'Epistre d'Ariste, qu'on ne peut comprendre quel mouvement vous l'a dictée. Mais si l'on vous reproche qu'en vostre lettre Apologitique au Sr Scuderi, l'on ne sçauroit deviner si vous voulez passer pour Vaillant, pour Poltron, pour Ecolier ou pour Maistre: Et qu'on doute si vous connoissez vous mesme ce que vous estes (si ce n'est un Suppliant qui voudroit bien faire le Rodomont) Consolez-vous, que celuy qui vous a deffaict en une moitié de son Livre s'est deffaict en l'autre, et vous accordez tous deux. Fin.»
«Monsieur, dit Claveret au début de sa lettre, si je croyois le bruit commun, qui vous declare desja l'Autheur de ces mauvais papiers volants qu'on void tous les jours parestre à la deffense de vostre Ouvrage; Je me plaindrois de vous à vous-mesme, de l'injustice pue l'on me fait en un libelle de vostre style, et peut-estre de vostre façon [dans la Lettre apologétique de Corneille]: Mais comme l'action est trop indigne d'un honneste homme, je suspendray pour quelque temps ma creance en vostre faveur; et me contenteray (puisque la querelle de vostre Cid vous a rendu chef de party), de vous demander seulement raison de l'impertinence d'un de vos lanciers qui m'est venu rompre dans la visiere mal à propos; mais d'autant que je n'ay pas l'honneur de connoistre le galant homme, et qu'il ne seroit pas raisonnable que je me commisse avec un masque, je vous addresseray, s'il vous plaist, ce petit discours, comme si vous estiez luy-mesme.»
Cette lettre, dans laquelle Claveret nous donne un grand nombre de détails curieux pour l'histoire littéraire du temps, est datée de Paris le 4 juillet 1637. Elle est suivie d'un post-scriptum ainsi conçu:
«Si je ne craignois d'abuser de vostre bonté je vous prierois de faire tenir la cy-jointe à vostre Amy, que vous empescherez s'il vous plaist de plus outrager le mien: autrement nous userons du droict de représaille sur un des vostres, qui n'a desjà que trop souffert pour vos interests, et ceux de vostre Chef-d'œuvre. J'aime mieux paroître obscur que satyrique.»
Vient ensuite la Response à l'Amy du Cid sur ses invectives contre le Sieur Claveret, qui occupe les pp. 30 à 48.
1374. Lettre || dv || des-interessé, || av Sievr Mairet. S. l. n. d. [Paris, 1637]. In-8 de 7 pp.
Cette pièce, que le P. Niceron attribue à tort à Corneille, a été reproduite par M. Marty-Laveaux (t. IIIe, pp. 62-67); l'imprimé n'a qu'un simple titre de départ.
1375. Advertissement || av Besançonnois || Mairet. || M.DC.XXXVII [1637]. In-8 de 12 pp. (y compris le titre) et 22 ff. blancs.
Cette pièce, reproduite en entier par M. Marty-Laveaux (t. IIIe, pp. 67-76), est attribuée à Corneille lui-même par les frères Parfaict.
1376. Recveil || des bonnes || Pieces qvi ont esté || faites povr & contre || le Cid. || Par les bons esprits de ce temps. || A Paris, || Chez Nicolas Traboūillet, au Palais, || en la Gallerie des prisonniers, à || la Tulippe; [ou Chez Cardin Besongne, au Palais, au haut de la montée de la Ste Chapelle, aux Rosés vermeilles]. || M.DC.XXXVII [1637]. In-12.
M. Taschereau s'est borné à citer ce Recueil d'après une Vie de Corneille, «manuscrit d'une date ancienne qui faisait partie de la bibliothèque de M. de Soleinne», sans vérifier si c'était une réimpression ou un recueil factice d'un certain nombre de factums publiés dans la querelle du Cid. Nous avons été plus heureux que M. Taschereau, et nous avons pu constater que le volume dont nous venons de transcrire le litre n'est qu'un recueil factice pour lequel les libraires Trabouillet et Besongne avaient fait imprimer un titre. Voici l'indication des pièces que contient l'exemplaire de M. le baron James de Rothschild, en tout conforme à l'exemplaire au nom de Besongne, décrit au catalogue Soleinne (t. Ve, no 428). On remarquera que les libraires ne se sont pas appliqués à les ranger d'une manière absolument méthodique:
1o Titre;
2o Observations sur le Cid (no 1350);
3o Excuse à Ariste (no 142); cette pièce est encartée entre le titre des Observations et le f. blanc qui suit ce titre;
4o Lettre apologétique du Sr Corneille (no 145);
5o La Voix publique à Monsieur de Scudery (no 1355);
6o L'Amy du Cid à Claveret (no 1359);
7o La Preuve des Passages alleguez dans les Observations sur le Cid (no 1365);
8o L'Incognu et véritable Amy de Messieurs de Scudery et Corneille (no 1356);
9o Lettre à ⁂ sous le nom d'Ariste (no 1361);
10o Responce de *** à *** sous le nom d'Ariste (no 1362);
11o Lettre pour Monsieur de Corneille contre les mots de la Lettre sous le nom d'Ariste (no 1363);
12o Discours à Cliton sur les Observations du Cid (no 1368);
13o Epistre familière du Sr Mayret au Sr Corneille (no 1373);
14o Le Souhait du Cid en faveur de Scuderi (no 1357);
15o Lettre du des-interessé au Sieur Mairet (no 1374).
Cette pièce, que ni M. Taschereau ni M. Marty-Laveaux n'ont pu voir, existe à la Bibliothèque Sainte-Geneviève (Y. 458 (3) Rés.).
1378. Lettre de M. l'abbé de Bois-Robert à M. Mairet.
Cette lettre, relative à la querelle du Cid, et datée du 5 octobre 1637, a été imprimée pour la première fois dans le Recueil de Dissertations sur plusieurs tragédies de Corneille et de Racine (no 1336), t. Ier, pp. 114 sqq.
1379. Lettre de || Mr de Balzac, || a Mr de Scvdery, || svr ses Observations || dv Cid. || Et la Response || de Mr de Scudery, || à Mr de Balzac. || Auec la Lettre de || Mr de Scudery à Messieurs || de l'Academie Françoise, || sur le iugement qu'ils ont fait du Cid, || & de ses Obseruations. ||A Paris, || Chez Augustin Courbé, Libraire || & Imprimeur de Monseigneur frere du Roy, || dans la petite Salle du Palais, à la Palme; [ou Chez Antoine de Sommauille || au Palais dans la petite Sale [sic], || à l'Escu de France] M.DC.XXXVIII [1638]. In-8 de 34 pp.
La Lettre de M. de Balzac à M. de Scudery occupe les pp. 3-14; ensuite vient 1 f. blanc, qui n'est pas compris dans la pagination et qui termine le cahier B.—La Response de Mr de Scudery à Monsieur de Balzac remplit les cahiers C et D, dont les pp. sont chiffrées de 15 à 39.—La Lettre de Mr de Scudery à Messieurs de l'Académie Françoise n'occupe que 2 ff., signés E et paginés de 31 à 34.
Bibliothèque nationale (Y. 5665 (5) Rés.) 2 exempl.
L'extrait du privilége se trouve à la fin de la p. 192. Il est daté du 26 novembre 1637 et donné à J. Camusat pour dix ans.
La Bibliothèque nationale possède le manuscrit original de Chapelain, avec des notes autographes du cardinal de Richelieu. Voy. les détails que M. Marty-Laveaux donne à ce sujet (t. IIIe, p. 34, note 1).
1381. Les Sentimens || de || l'Academie Françoise || sur || la Tragi-Comedie du Cid. || A Paris || En la boutique de G. Quinet au Pa- || lais à l'entrée de la Gallerie des || Prisonniers à l'Ange Gabriel. || M.DC.LXXVIII [1678]. || Avec Privilege du Roy. || Pet. in-8 de 183 pp.
Au verso du dernier feuillet, chiffré 183, se trouve le privilége daté du 26 novembre 1637, et portant deffences à tous autres qu'à Jean Camusat d'imprimer le présent volume pendant l'espace de dix ans.
1382. Observations sur les Sentiments de l'Academie Françoise. Msc. de 35 ff. non chiffr. et 1 f. blanc, à la Bibliothèque Sainte Genevieve (Y. 458 (3), in-4, Rés.).
Il est possible que ces Observations aient été imprimées, et que l'Académie, à l'adresse de qui elles contiennent une assez vive critique, ait obtenu la suppression de l'édition. La copie que nous citons est d'une belle écriture de la première moitié du XVIIe siècle et fait partie d'un recueil qui a dû être formé vers 1650 (il contient une pièce de 1643). Voici le début de cette apologie du Cid:
«Observations sur les Sentiments de l'Academie Françoise.
«Ceux qui par un désir de gloire se veulent rendre les Censeurs des ouvrages qui sont donnés au public ne doivent pas trouver mauvais que le public mesme se rende le juge de leur censure, et comme ils entreprennent librement de corriger les œuvres d'autruy, et de soumettre à leur jurisdiction les Livres et les Autheurs, ainsi est-il raisonnable que leurs ouvrages souffrent la mesme correction et qu'à leur exemple chacun se donne la liberté de les examiner par les regles de sa propre raison, puisque sans authorité ils exercent une espece d'inquisition sur les Lettres, il est bien juste que ceux qui en font commerce soient aussi les inquisiteurs de leurs jugements, qu'ils corrigent leurs corrections, et qu'ils facent voir à ces nouveaux critiques que leur censure mesme n'est pas exempte de reprehension.
«Si, en la correction de la Tragicomedie du Cid, les censeurs académiques eussent suivy les regles communes et ordinaires d'une juste censure, et si balançant leur jugegement entre les loix de la justice et celles de la grace, ils eussent corrigé les deffauts qui estoient reprehensibles et pardonné à ceux qui estoient remissibles, leurs Sentiments eussent passé sans reproche, et tant de belles observations qu'ils contiennent eussent eu les louanges et les couronnes qu'elles pouvoient meritter. Certes nous leur rendons ce témoignage que l'élégance et la beauté du style relevé de poinctes égyptiennes et les raisons revestues de belles et specieuses apparences pouvoient porter cet ouvrage jusques au dernier degré de l'admiration. Mais quand on vient à l'examiner comme l'Académie a examiné la Tragicomedie du Cid, c'est à dire à la rigueur et par des regles severes et tyranniques, par chiquaner et pointiller comme elle a faict jusques aux moindres et plus legeres particules, combien de taches dans cette belle piece, que de nuages parmy ces brillans, et que de plates peintures entresemées parmy ces images de relief.
«Que les criticques en jugent sur nos indices, et qu'à nostre déclaration ilz examinent d'abord la premiere periode de ces beaux sentiments academiques, periode qui devroit estre ornée et embellie comme l'entrée et le frontispice d'un ouvrage corinthien et qui cependant n'est rien qu'un amas de paroles rudes, confuses, sans raison ni liaison. Mais pour en bien juger, il la faut considerer en son jour et en sa propre situation:
«Ceux qui par quelque desir de gloire donnent leurs ouvrages au public ne doibvent pas trouver estrange que le public s'en face le juge. Comme le present qu'ilz luy font ne procede pas d'une volonté tout a faict des-interessée et qu'il n'est pas tant un effect de leur libéralité que de leur ambition, il n'est pas aussi de ceux que la biensceance veut qu'on reçoive sans en considérer le prix.»
Cette seule phrase fournit à l'auteur quatre observations dans lesquelles il ne ménage pas l'Académie.
Cette pièce, dont un exemplaire est conservé à la Bibliothèque de l'Arsenal (13826. B), contient la défense de Corneille, en même temps que celle de Chimène. «Nostre divin poëte, y est-il dit p. 47, n'a eu autre intention que de contenter les plus gentils esprits, il les a non-seulement contenté, mais ravy; que son poëme soit regulier ou irregulier, cela luy doit estre indifferent, il n'enviera jamais à son censeur la premiere chaire dans les ecoles pendant qu'il sera regardé et consideré dans la Cour, comme l'unique et le plus ravissant des poëtes.»
1384. La Svite || et le || Mariage || dv Cid, || Tragi-Comedie. || A Paris, || Chez Toussainct Quinet, au Palais sous || la montée de la Cour des Aydes..|| M.DC.XXXVIII [1638]. || Auec Priuilege du Roy. In-4 de 4 ff. et 108 pp.
Collation des ff. prélim.: titre, avec un fleuron qui représente une fontaine jaillissante éclairée par le soleil; on lit au-dessus de cette fontaine, sur une banderole qui s'enroule dans la bordure, cette devise: Heureux qui naist ainsi;—3 pp. pour la dédicace A Madame la Duchesse de Lorraine, dédicace signée C.;—1 p. pour le Privilége (accordé pour dix ans à Quinet, à la date du dernier jour de juillet 1637, et suivi d'un achevé d'imprimer du dernier octobre 1637);—1 p. pour l'Argument du premier acte;—1 p. pour les Acteurs.
Cette pièce, en cinq actes et en vers, est l'œuvre de Chevreau, qui espérait peut-être, en signant seulement de son initiale, que le public l'attribuerait à Corneille.
1385. La Svitte || et le || Mariage || dv Cid. || Tragi-comedie. || A Paris || Chez Toussainct Quinet || au Palais. Auec Privilege. || 1638. || Pet. in-12 de 4 ff. et 83 pp.
Cette édition, faite sur le modèle de la petite édition in-12 du Cid, est précédée d'un frontispice, gravé par Briot, qui sert de titre. Elle est dédiée par Chevreau à Madame la Duchesse de Lorraine. La dédicace est signée d'un C.
Vendu: 20 fr. mar. r. (Capé), Giraud, 1855 (no 1651).
Cette édition de la pièce de Chevreau est imprimée avec les mêmes caractères et avec les mêmes fleurons que l'édition du Cid portée sous le no 274. M. Pieters, qui ne l'a pas vue, s'est borné à la décrire d'après le catalogue Lambert (Annales de l'Imprimerie des Elzeviers, 2e édit., p. 190). Nous avons vu à la bibliothèque Cousin le recueil qui a figuré à la vente Lambert (1850), et nous avons pu vérifier la parfaite exactitude des renseignements fournis par le rédacteur du catalogue. Un autre exemplaire, joint au Cid Elzevier de 1638, nous a été communiqué par M. Tandeau de Marsac.
1387. La Svite || et || le Mariage || dv Cid. || Tragi-Comédie. || Iouxte la Copie imprimée || A Paris. || M.DC.XXXX [1640]. In-8 de 78 pp. (y compris le titre), plus 1 f. caract. ital.
Au verso du titre, un bois grossier représentant le Cid.
Le f. non chiffré qui se trouve à la fin contient un carton, qui doit se placer à la page 46. On y trouve l'argument du quatrième acte.
On trouve cette édition jointe à une réimpression du Cid, qui porte la même date (no 275).
1388. La || Svitte || et le || Mariage|| dv || Cid. || Tragi-Comedie. || A Paris, || Chez Antoine de Sommauille, au || Palais, dans la petite salle, à l'Escu de France. || M.DC.XXXXVI [1646]. || Auec Privilege du Roy. In-12 de 82 pp. et 1 f. blanc.
Les 8 premières pp. de cette édition contiennent les préliminaires: le titre, la dédicace signée C, le privilège où ne figure que le nom de Toussainct Quinet et les noms des Acteurs.
1389. La Suite || et le || Mariage || dv Cid. || Tragi-Comedie. || A Caen, || Chez I. Iacques Godes, Impr. & March. Lib. || proche les RR. Peres Iesuittes[sic]. || M.DC.LXXXII [1682]. In-12 de 60 pp.
Édition mal imprimée, sur mauvais papier. On lit au titre de départ, p. 3: La Suitte et le Mariage du Cid.
Nous avons cité, no 1016, une pièce française traduite en allemand par Isaac Clauss, en 1655, qui n'est autre, croyons-nous, que la pièce de Chevreau.
1390. La Vraie Svite dv Cid, Tragi-Comedie. A Paris, Chez Antoine de Sommauille, 1638. In-4.
Pièce en cinq actes et en vers, par Desfontaines; elle fut représentée en 1637.
1391. La vraye Svitte du Cid. A Paris, Chez Antoine de Sommanuille, 1638. Pet. in-12.
Vendu: 8 fr., demi-rel., Solar, 1860 (no 1694).
1392. The || Second Part of || the || Cid. || London, || Printed by I. Okes, for Samuell || Browne, and are to be sold at his || shop in St. Pauls Church-yard || at the signe of the white Lion. || M.DC.XXXX [1640]). In-12 de 35 ff. non chiff. et 1 f. blanc.
Traduction en vers de la Vraie Suite du Cid. La dédicace «to the truely Noble the Ladie Theophila Cooke» est signée Rutter. Le traducteur prétend qu'il n'a mis cette suite sur la scène anglaise qu'à la demande du roi Charles Ier.
1393. L'Ombre dv comte de Gormas et la Mort dv Cid, Tragi-Comedie par Chillac, Juge des Gabelles de S. M. en la ville de Beaucaire en Languedoc. Paris, Cardin Besongne, 1639. In-4.
1394. L'Ombre dv comte de Gormas et la Mort dv Cid, Tragi-Comedie [par Timothée de Chillac], Sur l'imprimé A Paris, Chez Cardin Besongne, 1645. Pet. in-8 de 98 pp.
Cat. Soleinne, no 1181.
1395. L'Ombre dv Comte de Gormas et la Mort dv Cid. Tragi-Comedie, Iouxte la Copie imprimée A Paris, 1646. In-8.
1396. L'Ombre dv Comte de Gormas et la Mort dv Cid, Tragi-Comedie par M. Timothée de Chillac; A Caen, Chez Jacques Godes, 1682. In-12.
1397. L'Ombre dv Comte de Gormas et la Mort dv Cid, Tragi-Comedie par M. Timothée de Chillac. A Caen, Chez Jacques Godes, 1696. In-12.
La pièce de Chillac a été traduite en allemand par Isaac Clauss, en 1655, à la suite du Cid (voy. le no 1016).
1398. Chapelain décoiffé, ou Parodie de quelques scenes du Cid. S. l., 1665. In-12.
Cette parodie bien connue, de Furetière, figure dans un grand nombre d'éditions des Œuvres de Boileau.
Inséré dans les Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, t. Ier, pp. 80 sqq.
1400. Ode de Mr Boileau Despreaux sur la Prise de Namur. Avec une Parodie de la mesme Ode par le Sieur P. Motteux. Et une Parodie d'une Scene du Cid, sur ce sujet. Par Messieurs D. A. & H. A Londres, Chez R. Bentley Libraire, à la Poste au Covent-Garden; R. Parker, à la Licorne sous la Bourse Royale, & tous les Libraires François. S. d. [1683?], pet. in-8 de 15 pp.
Musée britannique: 1073. d. 30.
1401. Critica á Famosa Tragedia do Cid, composta por Pedro Corneille, e Reparos a ella, por D. Francisco Paulo de Portugal e Castro. Lisboa, por Miguel Rodrigues, 1747. In-4 de 18 pp.
Le comte de Vimosa, marquis de Valença, auteur de cette critique, est presque un contemporain de Corneille; il naquit à Lisbonne en 1679 et y mourut en 1749. Sa critique a donné lieu à la réponse suivante:
NOTAS á Critica que o snr. Marquez de Valença fez á Tragedia do Cid composta por Mr. Corneille.
Nous ne savons si cette pièce a été imprimée; il en existe une copie manuscrite à la Bibliothèque nationale de Lisbonne, dans un volume de Mélanges (Miscellaneas) d'Alexandre de Gusmão.
Le marquis de Valença fit paraître à son tour une contre-critique dont voici le titre:
Resposto do Marquez de Valença aos Reparos de um anonymo á Critica que fez o mesmo Marquez á famosa Tragedia do Cid. Lisboa, por Miguel Rodrigues, 1748. In-4 de VIII et 23 pp.
1402. Du Cid du grand Corneille, par A. La Beaumelle.
Chefs-d'œuvre des Théâtres étrangers; Chefs-d'œuvre du Théâtre espagnol, Torres Naharro, Cervantes Saavedra, Guillem de Castro (Paris, Ladvocat, 1823, in-8), pp. 309-331.
La Beaumelle compare le Cid de Corneille à celui de Diamante, et reconnaît dans ce dernier une simple imitation, contrairement à l'opinion de Voltaire et à celle de la Harpe.
Ici devraient figurer, dans l'ordre chronologique, deux pièces de circonstance, jouées à Rouen le 29 juin 1823 et le 29 juin 1827, et qui sont relatives au Cid. On les trouvera dans notre chapitre XXIe (nos 1559 et 1565).
Le National du 11 avril 1841.
Génin fournit de nouveaux arguments à l'appui de l'opinion développée pour la première fois par La Beaumelle.
1405. Le Cid, par Paul de Musset.
Revue de Paris, IVe série, t. XXVIIe (mars 1844).
1406. L'Académie et la Critique du Cid, par Charles Loubens.
Revue indépendante, t. XVIIIe (1845). pp. 375 sqq.
1407. De Petri Cornelii Tragoedia Cid. Dissertatio quam scripsit Ulricus Petri, Brunopolitanus. Brunsvigae, typis exscripsit Fr. Otto, M.DCCCXLVII [1847]. In-8 de 40 pp.
1408. Le Cid, esquisse littéraire, par M. Walras, inspecteur de l'Académie du Nord. Douai, Adam d'Aubers, imprimeur-éditeur, 1853. In-8 de 4 ff. et 264 pp.
Cette esquisse est le développement du Commentaire publié par le même auteur en 1843. M. Walras, chargé, en 1846, du cours de littérature française à la faculté des lettres de Caen, prit pour sujet de ses leçons le Cid, s'attachant à déterminer les emprunts faits par Corneille à Guillen de Castro et au Romancero du Cid. Comme La Beaumelle et Génin, il s'est attaché à prouver que Diamante n'avait fait que traduire l'original français.
1409. Documents relatifs a l'Histoire du Cid. Par M. Hippolyte Lucas, de la Bibliothèque de l'Arsenal. Paris, Alvarés, libraire-*éditeur, 24, rue de la Lune, [Lagny, Typographie de A. Varigault et Cie], 1860. Gr. in-12 de 2 ff. et 211 pp.
Il existe quelques exemplaires de ce livre tirés sur papier de couleur, dans le format in-8.
Voici comment s'exprime l'auteur au début de sa préface:
«Nous avons pris à tâche, dans ce volume, de bien faire connaître les principales transformations de l'histoire ou de la légende du Cid; de montrer que les sources auxquelles Corneille a puisé ne sont autres que celles qu'il a indiquées lui-même, et que c'est à tort que Voltaire, la Harpe et Sismondi l'ont accusé de plagiat, lorsque son génie n'a fait que s'inspirer du Romancero et de la première des deux comédies de Guillen de Castro, intitulées: la Jeunesse du Cid. La traduction complète et littérale de la pièce de Diamante (Celui qui honore son père) ne laissera aucun doute, dans l'esprit du lecteur, sur l'imitation faite par ce dernier du chef-d'œuvre de notre scène en le recomposant à la mode espagnole, et en y introduisant l'élément comique; nous n'avons point inséré les nombreux documents qui concernent notre Cid, et la querelle que firent à son auteur Scudéry, l'Académie, Mayret, Claveret, etc., parce que ces documents se trouvent dans presque toutes les éditions de Corneille; nous en avons seulement esquissé les principaux traits. Nous nous sommes servi principalement de matériaux empruntés aux auteurs espagnols, pour combler une espèce de lacune dans notre histoire littéraire, et, à ce point de vue, nous croyons que notre travail sera utile aux aristarques futurs et aux éditeurs qui s'occupent du premier et du plus durable chef-d'œuvre de notre littérature dramatique.»
Cette étude contient la traduction complète de la pièce de Guillen de Castro (Las Mocedades del Cid) et de colle de Diamante (El Honrador de su Padre).
1410. Pierre Corneille Et Jean-baptiste Diamante, par M. Antoine de Latour.
Article Inséré Dans le Correspondant Du 25 Juin 1861 Et Reproduit Dans l'Espagne religieuse et littéraire (Paris, 1863, in-8, pp. 113-144); M. de Latour y donne la date exacte de la naissance de Diamante, d'après des recherches faites par D. Cayetano Albertano de la Barrera. L'auteur espagnol n'etant né qu'en 1626, la question si souvent discutée depuis Voltaire de la vraie paternité du Cid est définitivement résolue.
1411. Cid i de spanska Romanserna, hos Corneille och Herder, Afhandling som framställes till offentlig granskning, af J. Oskar I. Rancken, i hist.-filolog. lärosalen den 12 october 1861, p. v. t. f. m. Helsingfors, J. C. Frenckell & Son, 1861. In-8 de 49 pp.
Thèse sur le Cid dans le Romancero espagnol, chez Corneille et chez Herder.
Articles de M. Sainte-Beuve insérés dans le Constitutionnel des lundis 2 février et 7 mars, du mardi 8 mars, du lundi 14 mars, du mardi 15 mars et du lundi 22 mars 1864; reproduits dans les Nouveaux Lundis, t. VIIe (Paris, Michel Lèvy frères, 1867, in-12), pp. 199-306.
L'auteur parle, dans le premier article, du Lexique, de M. Godefroy, de la Langue de Corneille, de M. Marty-Laveaux, et de l'édition des Œuvres de P. Corneille, donnée par ce savant chez MM. Hachette et Cie, de Corneille et son temps, par M. Guizot, du Grand Corneille historien, par M. Ernest Desjardins, et de Corneille à la Butte-Saint-Roch, de M. Édouard Fournier; il s'occupe, dans les autres articles, du Poëme du Cid, de M. Damas-Hinard, et des Recherches sur l'Histoire et la Littérature de l'Espagne pendant le Moyen-Age, par M. Reinhart Dozy.
1413. Est-il Vrai, comme l'ont affirmé Voltaire, Laharpe et Sismondi, que Corneille ait pris le sujet et les principales scènes du Cid dans une pièce espagnole de Diamante, qu'il aurait imitée et traduite sans l'indiquer et en l'adaptant à la scène française? Dissertation par M. Molinier, professeur à la Faculté de droit de Toulouse.
Mémoires de l'Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, 6e série, t. IIIe, 1865, pp. 410 sqq.
Sismondi, que M. Molinier, à l'exemple de M. H. Lucas, cite parmi les détracteurs de Corneille, n'a soumis la question à aucun examen; il s'est contenté d'indiquer d'un mot, sans aucune preuve à l'appui, que Diamante était le véritable auteur du Cid: «L'ancien poëte Diamante, dit-il, et peu après lui Guillen de Castro, ont pris dans les premières romances leur tragédie du Cid; tous deux ont servi de modèle à Corneille.» Sismondi, Histoire de la littérature du Midi de l'Europe, 3e édit. (Paris, 1829, 4 vol. in-8), t. IIIe, p. 201.
1414. Corneille et le Cid, par A.-E. Chaignet. Saint-Maixent, 1868. In-8 de 31 pp.
Conférences scientifiques et littéraires des Facultés de Poitiers.
1415. The French Cid and his Spanish Prototype; by C. Collmann. Mezeritz, 1869. In-4 de 32 pp.
Programme de gymnase.
1416. Les Différences entre la langue moderne, et celle de Corneille, étudiées dans le Cid par Dr. [sic] Woldemar Richter. Dissertation doctorale, approuvée par la Faculté philosophe de l'Université de Rostock. Torgau, 1872. Imprimerie de E. Tragmann. In-4 de 12 pp.
1417. Le Cid d'Andalousie, par M. Alexandre Dumas fils.
M. Dumas fils a longuement parlé du Cid dans son Discours de réception à l'Académie française (Paris, Typographie de Firmin Didot frères, fils et Cie, 1875, in-4; Journal officiel de la République française du 12 février 1875). M. Dumas, qui se flatte de savoir lire entre les lignes, a voulu donner une explication nouvelle de la jalousie inspirée à Richelieu par le succès du Cid. Il prétend que le cardinal ne fut pas atteint dans sa vanité d'écrivain, mais dans ses conceptions politiques.
«Il y avait dans le Cid, pour Richelieu, une faute capitale, qui heurtait les idées, qui contrariait les projets de ce grand homme d'État, lequel entreprenait, au milieu des plus grands obstacles, de constituer non-seulement la monarchie, mais l'unité française.» Cette faute, c'était de célébrer les héros de l'Espagne, au moment où les armées espagnoles venaient de remporter contre la France des avantages signalés. M. Dumas met en scène Richelieu lui-même et lui prête un long discours, qui rappelle par certains côtés les entretiens de d'Artagnan et de Mazarin: «Prends un siége, Corneille, et écoute-moi. Tu es tout à la joie de ton triomphe; tu n'entends que le bruit des bravos, et tu ne t'expliques pas pourquoi je ne joins pas mes applaudissements à ceux de toute la ville; tu ne comprends pas pourquoi même je proteste contre ton succès. Je vais te le dire. Quoi! c'est au moment où j'essaye de refouler et d'exterminer l'Espagnol, qui harcèle la France de tous les côtés; qui, vaincu au Midi, reparaît à l'Est; qui, vaincu à l'Est, menace au Nord..., c'est en un pareil moment que tu viens exalter sur la scène la littérature et l'héroïsme espagnols!...»
Le paradoxe peut être ingénieusement soutenu, mais ce n'est là qu'un paradoxe. Il vaut beaucoup mieux écrire l'histoire preuves en mains, que de chercher à «lire entre les lignes». La persécution du Cid n'est pas une «légende», mais un fait certain, dont presque tous les détails sont connus, et dont on ne peut arbitrairement changer le caractère. Il est hors de doute que Richelieu travailla lui-même à des pièces de théâtre, et que, par un travers qui se rencontre souvent chez les grands hommes, il se crut aussi habile ecrivain qu'habile politique. S'il en était autrement, et si le Cid n'avait été persécuté que par la raison d'État, comment expliquerait-on l'intervention de l'Académie et les corrections mises de la main même du cardinal sur le manuscrit de Chapelain?
Au moment de la représentation du Cid, les Espagnols n'avaient pas encore remporté de succès qui pussent inquiéter Richelieu. Il est difficile, d'ailleurs, de voir un rapport direct entre les troupes impériales et le héros qui défait les Mores. Corneille, loin de dissimuler ses emprunts à la littérature espagnole, n'hésita pas à les faire connaître en détail. Il continua de lire les ouvrages de Lope de Vega, d'Alarcon et des autres auteurs de la Péninsule; quatre ans après le Cid, il écrivit le Menteur.
Si quelque considération politique put porter Richelieu à combattre le Cid, ce ne fut pas l'éloge des Espagnols, mais l'éloge du duel que Corneille avait imprudemment placé dans la bouche du comte de Gormas; mais, sur ce point encore, la querelle ne dut pas être de longue durée, puisque, dès les premières représentations, le poëte changea les vers qui pouvaient blesser le ministre (voy. Lettre à Mylord *** sur Baron et la demoiselle Le Couvreur [par d'Allainval]; Paris, 1730, in-12, p. 21).
Le Moniteur universel du 21 février 1875.
A propos du Discours de M. Dumas, M. Livet s'est efforcé de démontrer que Richelieu n'avait jamais conçu de jalousie contre le Cid, et qu'en chargeant l'Académie de lui présenter des observations sur une pièce qui attirait alors l'attention générale, il avait voulu simplement fournir à l'assemblée littéraire qu'il venait de fonder l'occasion de déterminer les règles essentielles de l'art théâtral.
X
1419. Jugement sur la tragédie d'Horace.
The Spectator [by R. Steele and Jos. Addison], London, 1711-1712, in-fol., discours XXXIIe.
Reproduit dans toutes les éditions et traductions de ce célèbre recueil.
1420. Dissertation sur un Vers de la tragédie des Horaces.
Mercure de France, juillet 1748, pp. 55 sqq.
Il s'agit, comme on peut le penser, du vers:
Ou qu'un beau désespoir alors le secourût.
1421. A Comparison between the Horace of Corneille and the Roman Father of Mr. Whitehead. By W. Freeman. London, 1750. In-8.
Le nom de Freeman est un pseudonyme.
1422. Observations sur un vers d'Horace, par Bilderdijk.
Bilderdijk, dont nous avons parlé à propos de sa traduction de Cinna (no 960), s'est occupé, dans une de ses Dissertations sur l'art dramatique (Leyde, 1823, in-8), du fameux «qu'il mourût» d'Horace:
«Corneille, dit-il, était trop pénétré de la situation où il avait placé le vieil Horace, pour oublier que nécessairement il devait se trouver deux hommes dans lui. Lorsque, à la question que lui fait Julie, il lui lance son qu'il mourût, c'est le Romain qui parle; mais, à côté du Romain, il y a le père, et quoi de plus naturel, que celui-ci parle à son tour et s'attache à une hypothèse suivant laquelle peut-être la fortune eût pu sourire à son fils? L'Horace citoyen préfère n'avoir plus de fils que d'avoir un fils déshonoré; l'Horace père se complaît à calculer la chance qu'aurait eue son fils d'être victorieux.» V. L.
1423. Une Représentation d'Horace au Théâtre-Français, le 2 avril 1839.
Dramatische und Dramaturgische Schriften von Eduart Devrient; vierter Band; zweite Auflage (Leipzig, 1846, in-18), pp. 93-97.
Devrient occupe depuis longtemps le premier rang parmi les critiques dramatiques de l'Allemagne; il n'est donc pas sans intérêt de connaître son impression sur Horace. Il la donne ainsi en peu de mots: «Rhétorique froide à mourir, action si peu nourrie qu'elle suffirait à peine pour remplir un acte, et qui se développe en pures phrases à travers toute sorte d'arrêts mesquins; j'en eus chaud et froid d'ennui. Malgré toute ma bonne volonté, je ne puis considérer cette pièce comme une œuvre classique. J'ai pu, en outre, me convaincre que les plaintes dont la décadence du Théâtre-Français et l'insuffisance des auteurs sont l'objet, ne sont que trop fondées.» Devrient fait ensuite une amère critique de Beauvallet et de Rachel. Il ne sait pas que, aux yeux des étrangers, il n'a jamais été, lui aussi, qu'un acteur lourd et fastidieux.
XI
1424. Parodie de la scène de la délibération de Cinna (acte IIe, scène Ire).
Cette espèce de satire, dirigée contre le duc d'Aumont, fut attribuée à Marmontel et le fit mettre à la Bastille en 1759, bien qu'elle fût en réalité l'œuvre de Cury. On en trouve la plus grande partie dans le Journal historique de Collé (décembre 1759).
Au XVIIe siècle, Cinna avait été dignement apprécié par Saint-Évremond (voy. le no 1251).
1425. Remarques sur le Cinna de Corneille.
Apologie de Sakespeart [sic] en réponse à la critique de M. de Voltaire; traduite de l'anglais de Madame de Montagu (à Londres et se trouve à Paris, au Grand-Corneille, rue Saint-Jacques, près celle des Mathurins, 1777, in-8), pp. 190-214.
Le frontispice de cet ouvrage porte le fleuron décrit au no 1260.
Non imprimé.
1428. Observation sur Cinna, tragédie de P. Corneille. Vom Hülfslehrer Oxé.
Ce travail occupe les pp. 1-26 du programme suivant: Zu den öffentlichen Prüfungen der Schüler des Königlichen Gymnasiums zu Kreuznach am 30. und 31. August ladet alle Gönner und Freunde desselben insbesondere die Eltern der Schüler, die Königlichen und Städtischen Behörden, sowie die Herren Geistlichen der Stadt und Umgegend hochachtungsvoll und ergebenst ein der Direktor des Gymnasiums Prof. Dr. Moritz Ast; Kreuznach, 1849; Druck und Papier von Friedrich Wohlleden, in-4.
XII
1429. Étude de Pauline, dans Polyeucte.
Mémoires de Mlle Clairon, actrice du Théâtre-Français, écrits par elle-même, pp. 110 sqq.;—nouvelle édition (Paris, Ponthieu, 1822, in-8), pp. 315-318.
On trouve dans les Mémoires [de Coste d'Arnobat] pour Marie-Françoise Dumesnil, en réponse aux Mémoires d'Hippolyte Clairon (Paris, Dentu, an VII, in-8, pp. 168 sqq.), une critique très-vive, mais très-juste, de cette étude.
1430. Observations sur le Polyeucte de P. Corneille; par M. Walras, Professeur de Philosophie au Collége Royal de Caen. Extrait du Recueil de la Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Eure, 2e série, tome V. Évreux, Louis Tavernier et Cie, imprimeur de la Société, 1845. In-8 de 1 f. (pour le faux titre) et 42 pp.
1431. Uma Pagina da historia romana. Os Martyres; Polyeucte ou Poliuto, tragedia christã.
Article de M. Antonio Rangel de Torres Bandeira, dans le Diario de Pernambuco du 11 juillet 1862.
1432. Études de philosophie catholique sur l'art. De la souffrance et du sentiment religieux dans la tragédie en général et dans la tragédie de Polyeucte en particulier. Paris, 1860. In-8.
1433. Néarque et Polyeucte, histoire nationale.
Article du P. Léonce Alischan inséré dans le Polyhistor, revue bimensuelle, avril 1864, pp. 97-106; mai 1864, pp. 129-138.
1434. Polyeucte et le zèle téméraire, par M. Edmond Le Blant.
Ce mémoire, lu à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres dans sa séance du 8 octobre 1875, contient un examen approfondi, au point de vue historique et critique, de la légende qui fait le fond de la tragédie de Corneille. M. Le Blant croit pouvoir établir que, si Polyeucte avait tenu véritablement la conduite imprudente que lui attribue la tradition, s'il s'était livré à des actes de violence et de provocation vis-à-vis des autorités constituées, il n'eût pas été admis dans le martyrologe.
XIII
1435. Chanson sur l'air: Amants, aimez vos chaisnes. A Bonne de Pons, femme de Michel Sublet, marquis d'Heudicourt, grand Louvetier de France.
Cette chanson, inspirée par une représentation de la Mort de Pompée, a été publiée par M. Marty-Laveaux (t. IVe, pp. 8 sqq.), d'après le Recueil de Maurepas. C'est une satire particulièrement dirigée contre Marie de Cossé, veuve de Charles de la Porte, duc de la Meilleraye, pair et maréchal de France.
«On conte d'elle, ajoute une note du manuscrit, qu'un jour, étant à la comédie, on y représenta la Mort de Pompée, de l'illustre Pierre Corneille, et que, comme elle y pleurait amèrement, quelqu'un lui demanda pourquoi elle versait tant de larmes; à quoi elle répondit: «Je pense bien, c'était «mon oncle»; parce que Pompée était gendre de Jules-César.»
Discours de M. Olivier, de l'Académie de Marseille, dans les Mémoires de littérature du P. des Molets, t. IVe (Paris, 1728, in-12).
1437. Sur Cornélie dans la Mort de Pompée.
Mlle Clairon parle de ce rôle dans les termes suivants: «L'opinion publique fait de Cornélie un des beaux rôles du théâtre. Ayant à jouer ce rôle, j'ai fait sur lui toutes les études dont j'étais capable. Aucune ne m'a réussi. La modulation que je voulais établir d'après le personnage historique n'allait point du tout avec le personnage théâtral. Autant le premier me paraissait noble, simple, touchant, autant l'autre me paraissait gigantesque, déclamatoire et froid. Je me gardai bien de penser que Corneille et le public eussent tort, ma vanité n'allait point jusque-là; mais, pour ne pas la compromettre, je me promis de me taire et de ne jamais jouer Cornélie. Depuis ma retraite, les Commentaires sur Corneille et le mot Esprit dans les Questions encyclopédiques, par Voltaire, ont paru; lisez-les: si je me suis trompée, l'exemple d'un si grand homme me consolera.» (Mémoires de Mlle Clairon, actrice du Théâtre-Français, écrits par elle-même; nouvelle édition; Paris, Ponthieu, 1822, in-8, p. 323.)
Les Mémoires [de Coste d'Arnobat] pour Marie-Françoise Dumesnil (Paris, an VII, in-8, pp. 43-45) contiennent naturellement une réfutation de ce passage.
1438. Examen oratoire du rôle de Cornélie dans Pompée, par M. Lelièvre.
Discours lu à la Société des Sciences, Lettres et Arts de Rouen, dans sa séance du 20 prairial an XI (9 juin 1803).
XIV
1439. Les Descendans du Menteur, comédie en trois actes, en vers, Par Armand Charlemagne. Représentée pour la première fois sur le théâtre de l'Impératrice, le 16 Prairial an XIII (5 juin 1805). Prix: 30 sous. Paris, Chez Mme Masson, Libraire, Editeur de pièces de théâtre, rue de l'Echelle, no 558, au coin de celle Saint-Honoré. [Imprimerie de Caillat, rue Saint-Denis, no 28.] An XIII-1805. In-8 de 48 pp.
1440. Examen critique d'une anecdote littéraire sur le Menteur de P. Corneille, par F. Bouquet, professeur au Lycée et à l'École supérieure des Sciences et des Lettres de Rouen. Rouen, Imprimerie de E. Cagniard, 1865. In-8 de 13 pp., y compris le titre.
Extrait de la Revue de Normandie (avril 1865).
François de Neufchâteau (Esprit du Grand Corneille, t. Ier, p. 149) raconte, à propos du Menteur, une anecdote assez curieuse, qu'il prétend avoir empruntée au Bolæana:
«Oui, mon cher Despréaux, disait Molière à Boileau, je dois beaucoup au Menteur. Lorsqu'il parut, j'avois bien l'envie d'écrire; mais j'étois incertain de ce que j'écrirois; mes idées étoient confuses: cet ouvrage vint les fixer. Le dialogue me fit voir comment causoient les honnêtes gens; la grâce et l'esprit de Dorante m'apprirent qu'il falloit toujours choisir un héros de bon ton; le sangfroid avec lequel il débite ses faussetés me montra comment il falloit établir un caractère; la scène où il oublie lui-même le nom supposé qu'il s'est donné m'éclaira sur la bonne plaisanterie, et celle où il est obligé de se battre par suite de ses mensonges me prouva que toutes les comédies ont besoin d'un but moral. Enfin, sans le Menteur, j'aurois sans doute fait quelques pièces d'intrigue, l'Étourdi, le Dépit amoureux, mais peut-être n'aurois-je pas fait le Misanthrope.—Embrassez-moi, dit Despréaux, voilà un aveu qui vaut la meilleure comédie.»
M. Taschereau (Histoire de Corneille, 2e édition, p. 115) emprunte ce récit à François de Neufchâteau, mais il avoue l'avoir vainement cherché dans les deux recueils connus sous le nom de Bolæana: celui de Brossette et celui de Montchesnay. M. Marty-Laveaux (Œuvres de Corneille, t. IVe, p. 129) fait le même aveu, et M. Bouquet, après lui, a feuilleté sans plus de succès les Bolæana, Segraisiana, Menagiana et Carpenteriana. Il est donc impossible de savoir où François de Neufchâteau a puisé son récit, mais tout porte à croire que, s'il n'en est pas l'inventeur, il l'a pris dans un recueil qui ne mérite aucune créance. Molière avait vingt ans à l'époque où fut joué le Menteur et ne songeait pas encore à écrire. Si les ouvrages de Corneille ont eu sur Molière une incontestable influence, il ne faut pas exagérer l'impression que le Menteur put produire sur son esprit. Telle est la thèse que développe M. Bouquet. «Il nous a semblé, dit-il en terminant, que la vérité historique, déjà si honorable et si belle par elle-même, n'avait que faire des oripeaux du roman, et qu'elle suffisait largement à la gloire de notre illustre compatriote.»
XVI
Mercure de France, décembre 1738, mai 1739.
Au XVIIe siècle, Rodogune avait été chaudement défendue par Saint-Évremond (voy. le n° 1251).
XVIII
1443. Défense de P. Corneille sur le sujet de l'Héraclius, par M. Delzons.
Revue de l'instruction publique du 2 février 1865.
M. Damas-Hinard (Poëme du Cid; texte espagnol, accompagné d'une traduction française; Paris, 1858, in-4) ayant renouvelé les accusations de plagiat portées contre Corneille à propos d'Héraclius, dont il aurait emprunté le sujet à Calderon, M. Delzons reprend l'argumentation déjà faite par M. Viguier (voy. no 1404), et n'a pas de peine à démontrer que la pièce espagnole est de beaucoup postérieure à la tragédie française.
XIX
Extraordinaire de la Gazette (1650, n° 27, pp. 245-260). Cette relation a été reproduite par M. Marty-Laveaux (t. Ve, pp. 279-290).
1445. Relation de la reprise d'Andromede [par Donneau de Visé].
Mercure galant, juillet 1682, pp. 357-360.
XX
1446. Théatre-Français.—Reprise de Don Sanche d'Aragon.
Article de M. Charles Magnin dans la Revue des Deux-Mondes de 1844 (XIVe année, nouvelle série, t. Ve, pp. 892-903). L'auteur apprécie longuement le remaniement de Don Sanche (voy. le no 822). Sans contester un certain mérite à l'arrangeur, il en indique clairement les défauts:
«Je crois, dit M. Magnin, qu'on aurait pu faire mieux en faisant moins. La pièce originale était trop chargée d'incidens et de personnages; la pièce actuelle pèche par la sécheresse et par le vide. Corneille avait placé la plus belle scène de la pièce, et une des plus belles du théâtre, celle de la querelle, devant la reine, dans le premier acte; c'était un début plein de mouvement et de grandeur. M. Mégalbe a reporté cette scène au second acte, ce qui est d'un effet bien moins frappant. Je n'ose blâmer le retranchement des deux reines. Cependant il faut convenir que l'amour d'Elvire pour Carlos servait à rehausser encore ce cavalier et mettait en jeu un nouveau et puissant ressort, la jalousie.
«Mais le plus gros péché, le péché capital de M. Mégalbe, c'est, à mon avis, le changement qu'il a apporté dans la condition du personnage principal. Carlos, dans la pièce de Corneille, se croit bien réellement fils d'un pêcheur; il ignore, comme tout le monde, que son père, roi détrôné d'Aragon, l'a caché chez de pauvres gens pour le soustraire aux rebelles. Ce n'est qu'au cinquième acte que le mystère s'éclaircit assez péniblement, et que Carlos est enfin reconnu par don Sanche. Tout l'intérêt vient de cette ignorance où Carlos est de sa naissance. Dans la pièce arrangée, au contraire, don Sanche a pris volontairement un nom supposé; ce n'est plus un vrai soldat de fortune; c'est un prince déguisé, cachant son nom, comme un autre Joconde, afin de se faire aimer pour lui-même. Ce travestissement d'opéra-comique détruit presque entièrement la beauté du rôle.»
1447. Analyse de Don Sanche, par M. J. Janin.
Histoire de la littérature dramatique; t. VIe.
XXII
1448. Corneille historien,—Pertharite, roi des Lombards, par M. A. Thiénot.
Le Constitutionnel du mercredi 18 août 1869.
XXIII
1449. Observations des Précieuses sur la tragédie d'Œdipe.
Grand Dictionnaire des Précieuses, historique, poétique, géographique, par le Sieur de Somaize (Paris, Jean Ribou, 1661, 2 vol. in-12), t. Ier, pp. 147-171, vo Emilie.
Ce curieux fragment, signalé par M. Livet, a été reproduit par M. Marty-Laveaux, t. VIe, pp. 113-120.
Les deux premières dissertations de d'Aubignac sont relatives à Sophonisbe et à Sertorius; nous les citerons plus loin (no 1459). Celle-ci a été reproduite en entier dans le Recueil de l'abbé Granet (no 1336) et par extrait dans l'édition de Corneille, de M. Marty-Laveaux (t. XIIe, pp. 509-515).
1451. Dissertation critique sur l'Œdipe de Corneille, [par Mlle Barbier].
Nouveau Mercure, février et mars 1709, pp. 92 sqq.
1452. Lettre a Monsieur de Genouville, contenant la critique de l'Œdipe de Sophocle, de celui de Corneille et de celui de l'auteur [par Voltaire].
Insérée dans Œdipe, Tragédie par Monsieur de Voltaire (Paris, P. Ribou, 1719, in-8), pp. 108 sqq.
1453. Nouvelles Remarques sur l'Œdipe de M. de Voltaire et sur ses Lettres critiques; où l'on justifie Corneille contre les calomnies de son émule, et où l'on fait un parallèle des deux tragédies de ces auteurs, avec un recueil des plus beaux endroits de l'une et de l'autre pièce, par M*** [l'abbé Girard]. Paris, Laurent d'Houry, 1719. In-8.
L'abbé Girard avait publié d'abord l'opuscule suivant: Lettre d'un Abbé à un Gentilhomme de province, contenant des Observations sur le style et les pensées de la nouvelle tragédie d'Œdipe, et des Réflexions sur la dernière lettre de M. de Voltaire; Paris, Joseph Mongé, 1719. In-8.
1454. Corneille verdedigd. Behelzende een dichtkundig Onderzoek van het Byverdichtsel van Thezeus en Dirce in het Treurspel van Edipus van den Heer P. Corneille; benevens een Onderzoek en Wederlegging van verscheidene Beschuldigingen, tegen dat zelfde Spel opgemaakt door den Heer Arouet de Voltaire, en anderen. Hier komen by eenige byzondere Aanmerkingen, zo over de Poëzy, als de Nederduitsche Taal en Rymtrant. Door B. Huydecoper. Te Amsterdam, by de Erfg: van J. Lescailje en Dirk Rank, op de Beurssluis, 1720. In-8 de 80 pp.
Balthazar Huydecoper est l'auteur d'une traduction d'Œdipe (voy. le no 992), à laquelle on joint l'ouvrage qui précède. Il s'est proposé, comme on le voit, de répondre aux critiques dirigées contre la pièce de Corneille par Voltaire et par ses admirateurs hollandais.
1455. Dissertation sur l'Œdipe de Corneille et sur celui de M. de Voltaire [par l'abbé Pellegrin].
Mercure de France, juin 1719, t. IIe, pp. 1315-1345; août 1720, pp. 1700-1731.
Le titre de la seconde partie porte: par M. le Chevalier de... à Madame la Comtesse de...
1456. Jocaste, tragédie en cinq actes et en vers, précédée d'une Dissertation sur les Œdipes de Sophocle, de Corneille, de Voltaire, de La Motte, et sur Jocaste [par le comte de Lauraguais, depuis duc de Brancas]. Paris, Debure l'aîné, 1871. In-8.
1457. Sur les diverses tragédies d'Œdipe, par Gaillard.
Cette comparaison de toutes les tragédies d'Œdipe, anciennes et modernes, depuis celle de Sophocle jusqu'à celle de Ducis, y compris celle de Corneille, se trouve dans les Mélanges académiques, poétiques, littéraires, philologiques, critiques et historiques, par M. Gaillard, de la classe d'histoire et de littérature anciennes de l'Institut (Paris, Agasse, 1806, 4 vol. in-8), t. IIIe, pp. 231 sqq.
XXIV
1458. Historiettes baguenaudières, par un Normand [M. de Chennevières]. Chez les libraires de Normandie, [Aix, imprimerie d'Aubin, sur le Cours, 1], 1845. In-8 de 2 ff. et 156 pp.
Ce recueil, publié par M. de Chennevières, aujourd'hui directeur des Beaux-Arts, contient plusieurs pastiches dans le genre mis à la mode par Mérimée. Un de ces pastiches, intitulé Mademoiselle Gueru, est présenté par l'auteur comme extrait d'un manuscrit incomplet qui avait pour titre: Recueil des aventures et changements de condition de Nicolas Barillon, comédien, dit Avale tripes. Ce personnage imaginaire «vient à parler du voyage qu'il fit avec tous ses camarades de Paris au Neubourg, pour y représenter, dans le château de messire Alexandre de Rieux, marquis de Sourdéac, la pièce nouvelle qu'avait préparée pour cette occasion le fameux Rouennais, Pierre Corneille.» Comme bien l'on pense, cette portion du manuscrit ne s'est pas perdue. M. de Chennevières profite de cette fiction pour nous donner une foule de détails de son invention sur la représentation de la Toison-d'Or.
Voy. Revue de Rouen, t. Ier (1847), pp. 613 et 665.
XXV
1459. Devx || Dissertations || concernant || le Poëme || Dramatiqve, || en forme de || Remarques: || Sur deux Tragedies de M. Corneille || intitulées || Sophonisbe & Sertorius: || Enuoyées à Madame la Duchesse || de R* || A Paris, || Chez Iacques Du-Breuil, en || la Place de Sorbonne. || M.DC.LXIII [1663]. || Auec Priuilege du Roy. Pet. in-12 d'un f. pour le titre, 104 et 1 f.
Cette pièce est de l'abbé d'Aubignac, qui s'exprime ainsi dans l'avis au lecteur placé au verso du titre: «Ne vous estonnez pas, mon cher lecteur, de rencontrer ces Remarques sur la Sophonisbe, jointes à celles qui ont esté faites sur le Sertorius, M. Corneille les a trouvées si belles, si raisonnables et si utiles, qu'il en a acheté du Libraire tous les Exemplaires qui luy restoient pour les distribuer à ses Amis, et faire sçavoir à tout le Monde combien il a l'esprit docile, et capable de corriger ses fautes quand on les luy fait connoistre. Ce n'est pas qu'il ait tiré de sa bourse de quoy satisfaire à son désir, et à la perfidie du Libraire, mais il lui a donné en échange un grand nombre d'autres Exemplaires de la traduction d'à-Kempis, qui luy demeuroient inutiles, mais qu'il estime d'un prix incomparable. Il n'est pas juste neantmoins qu'il jouysse seul de ce trésor, et qu'il s'enrichisse du bien d'autruy que l'on avoit donné liberalement au public; les honnestes Gens qui ont veu cet Ouvrage l'ont si hautement loué, que tous les autres en cherchent par tout avec beaucoup de soin. C'est donc pour les contenter que cette seconde Edition paroist au jour; elle ne leur déplaira pas, et ne doit pas déplaire à M. Corneille, car il ne doit pas estre jaloux que les autres s'instruisent en l'art du Theatre aussi bien que luy.»
Malgré l'assurance avec laquelle l'auteur des deux dissertations affirme qu'il avait d'abord publié une édition séparée de ses Remarques sur Sophonisbe, M. Taschereau a cru que cette édition n'avait jamais existé, et que d'Aubignac n'en parlait que pour ajouter une injure de plus à ses basses attaques contre Corneille. Nous avouons, quant à nous, qu'il nous est bien difficile de partager cette opinion. Il nous paraît assez probable que les Remarques sur Sophonisbe auront été d'abord imprimées séparément, et que l'édition en aura été enlevée non par Corneille, mais par d'Aubignac lui-même ou par ses amis.
Le privilége, dont un extrait termine le volume, est accordé à M. L['Abbé] D['Aubignac], à la date du 15 janvier 1656, date qui permet aussi de supposer une édition antérieure. Il est précédé du Sonnet suivant:
Ne reverrez vous point cét illustre sejour
Où mille cœurs soûmis qui vous rendent hommage
Ne souhaitent rien tant que le noble avantage
De languir à vos pieds de respect et d'amour?
Vous devez vos beautez aux soûpirs de la Cour,
Vous les devez encore à l'honneur de vostre âge,
C'est trop les retenir dans un desert sauvage
Où rien ne se plaindra de cét heureux retour.
Mais si vous ne sortez de cette nuit profonde
Avec tous les plaisirs pour les rendre au beau monde,
Vous ne reviendrez plus que visiter des morts.
Et je sçay que jamais, inhumaine Sylvie,
Vous n'auriez la bonté par quelques doux transports
D'en regarder un seul pour luy rendre la vie.
Collation des ff. prélim.: titre, 3 ff. pour la dédicace à Monseigneur le Duc de Guise, 2 ff. pour le privilége.
Le privilége, daté du 8 avril 1683, est accordé pour sept ans à Guillaume de Luyne, qui déclare y associer Claude Barbin. L'achevé d'imprimer est du 23 juin 1663.
L'auteur de cette Défense est Donneau de Visé, qui, avant de se faire le champion de Corneille, avait été le plus violent adversaire de sa Sophonisbe.
XXVI
1461. Critique de la Sophonisbe, [par Donneau de Visé].
Insérée dans la IIIe partie des Nouvelles nouvelles (Paris, Gabriel Quinet, 1663, in-12), et réimprimée dans le Recueil de l'abbé Granet (no 1336).
En publiant cette sévère critique, Visé paraît n'avoir pas eu d'autre intention que celle de se faire connaître du public. Après avoir attaqué Corneille, il devint son plus ardent défenseur.
1462. Remarques sur la Tragedie de Sophonisbe de M. Corneille, envoyées à Madame la Duchesse de R*, par M. L. D. [L'Abbé d'Aubignac]. Paris, 1663. In-12 (?).
Nous avons admis, contrairement à l'opinion de M. Taschereau, que cette critique avait paru d'abord séparément, avant celle de Sertorius (voy. le no 1459). Les paroles de d'Aubignac nous ont paru trop précises pour qu'on puisse les révoquer en doute d'une manière absolue; nous avouons pourtant que nous n'avons pas vu cette édition et qu'elle n'est citée nulle part.
Réponse à la Dissertation de l'abbé d'Aubignac par Donneau de Visé; elle est réimprimée dans le Recueil de l'abbé Granet (no 1336).
Visé s'exprime ainsi sur le compte de d'Aubignac: «Apres avoir monstré que c'est Monsieur de Corneille que l'envie vient d'attaquer en voulant faire voir des defauts dans sa Sophonisbe, voyons celuy qui l'a fait agir, et qui parle par sa bouche. Peut-estre s'imagine-t'on que c'est quelque jeune homme qui a crû que son âge feroit excuser sa temerité, et qui par une bouillante et imperieuse demangeaison d'écrire, a ozé reprendre le Prince des Poëtes François, afin de trouver de la gloire, mesme dans sa defaite, et de n'estre vaincu que par un ennemy dont la valeur est connue, et à qui personne n'a jamais pû résister. S'il estoit ainsi, cét orgueil seroit louable, mais les Remarques de la Sophonisbe, sont d'un homme, qui loin de faire voir les defauts d'autruy devroit les cacher, et qui devroit estre prudent à son âge; et ce qui est plus estonnant, est que celuy qui en est l'Autheur, n'attaque Monsieur de Corneille que par des raisons qui ne valent pas mieux que ces Remarques. Monsieur de Corneille, dit-il un jour devant des dignes de foy, ne me vient pas visiter, ne vient pas consulter ses pieces avec moy, ne vient pas prendre de mes leçons, toutes celles qu'il fera seront critiquées! Belles et judicieuses paroles! Elles ne marquent point de vanité, et ne font point voir qu'il a plus qu'il ne croit de ce qu'il reproche à Monsieur de Corneille.»
1464. Lettre sur les Remarques qu'on a faites sur la Sophonisbe de M. Corneille. Paris, 1663. In-12.
Cette lettre, adressée «à Monsieur D. P. P. S.» et signée L. B., a été réimprimée dans le Recueil de l'abbé Granet (no 1136).
1465. Dissertation sur les Sophonisbes de Mairet et de Corneille.
Mercure de France, janvier 1709.
1466. Examen des Sophonisbes de Mairet, de Corneille et de Voltaire, par Clément.
Inséré dans le Tableau annuel de la littérature, an IX (1801), no IV, pp. 282 sqq.
XXIX
1467. Corneille historien.—Attila, roi des Huns, tragédie.
Article de M. J. Thiénot, dans le Constitutionnel du lundi 13 septembre 1869.
M. Thiénot admire la sagacité historique dont Corneille a fait preuve dans cette pièce injustement attaquée par Boileau. Il admire surtout le rôle d'Ildione. «Oh! grand Corneille, s'écrie-t-il, c'est à tort que tu demandais humblement pardon au public d'avoir imaginé ce personnage d'Ildione, d'en avoir fait une princesse franke de race germanique, venant comme une Judith barbare venger les siens sous la tente d'Attila. La préface dit en effet: «Attila épouse Ildione, dont les historiens marquent la beauté, sans parler de sa naissance. C'est ce qui m'a enhardi à en faire la sœur d'un de nos premiers rois. Il est constant qu'il mourut la première nuit de ses noces avec elle. Marcellin dit qu'elle le tua elle-même; et je lui en ai voulu donner l'idée, quoique sans effet, tous les autres rapportant qu'il avait coutume de saigner du nez.» Hé bien! Corneille, le rôle d'Ildione, créé par toi, est vrai, historiquement vrai, jusqu'en ses moindres détails. Tu pouvais lui permettre de frapper Attila. Il est mort, non d'une hémorragie, mais de la main de cette jeune fille vengeresse de sa race. Nous avons maintenant toutes les preuves, que ta merveilleuse sagacité avait devancées. Ildico s'appelait, de son nom germanique, Hildegonde; elle était la fille d'un roi des Franks ou d'un roi des Bourguignons. Attila avait jadis massacré ses parents; elle en appela à la peine du talion: sang pour sang!»
1468. Premières Représentations de L'Attila de Corneille.
Article de M. Léon Guyard, inséré dans le Monde illustré, juillet 1871.
XXX
L'auteur de cette critique est l'abbé de Villars, qui ne traite pas beaucoup mieux la pièce de Racine que celle de Corneille. Dans la première partie de son factum, qui parut d'abord séparément, Villars fait le procès de Racine, et dans la seconde celui de Corneille. «Allegorie à part, Monsieur, je suis fort édifié, dit-il p. 43, de la Berenice du Palais-Royal; n'en déplaise à la vieille Cour, Monsieur Corneille a oublié son mestier, et je ne le trouve point en toute cette piece. On luy dit pour la consoler de tant de vers miserables, durs, sans pensée, sans tour, sans François et sans construction, que l'art du Théatre y est merveilleusement observé; non pas que l'on le trouve ainsi, mais parce que cela devroit estre et que si l'on n'avoit leu Aristote et Horace on parieroit avec Monsieur *** deux cens louys que cela seroit. Car enfin, qui s'aviseroit qu'un homme aussi experimenté au Theatre que l'est M. Corneille, en une occasion où il est question de décider de son excellence, et en une piece qui devroit servir de modele à toute la tragique postérité, et de leçon à celuy qu'il ne regardoit que comme son escolier; qui croiroit, dis-je, qu'il deût nous donner un ouvrage irrégulier de tout point?»
1470. A Monsieur de Corneille l'ainé, sur le role de Tite dans sa Berenice.
Ce huitain, dont Subligny avait cité quatre vers dans sa Réponse à la Critique de la Bérénice de Racine, a été retrouvé par M. Paul Lacroix dans les Billets en vers de M. de Saint-Ussans (à Paris, chez Jean Guignard et Hilaire Foucault, 1688, in-12, p. 6). Il est ainsi conçu:
Quand Tite dans tes vers dit qu'il se fait tant craindre,
Qu'il n'a qu'à faire un pas pour faire tout trembler,
Corneille, c'est Louis que tu nous veux dépeindre;
Mais ton Tite à Louis ne peut bien ressembler:
Tite, par de grands mots nous vante son mérite;
Louis fait sans parler cent exploits inouïs,
Et ce que Tite dit de Tite,
C'est l'univers entier qui le dit de Louis.
Cf. Marty-Laveaux, t. Ier, p. LIV.
1471. Tite et Titus, ou les Bérénices, Comédie. Utrecht, Jean Ribbius, 1673. In-12.
Comédie en trois actes et en prose.
Réimprimée dans le Recueil de l'abbé Granet (no 1336), t. IIe, pp. 311 sqq.
XXXIII
1472. Stances a Monsieur Corneille sur son Imitation de Jésus-Christ, [par Saint-Amant].
Strophes de six vers, au nombre de 70. «Cette pièce,» dit Saint-Amant en note, «a esté faite l'an 1655.»
Voy. Dernier Recueil de diverses Poësies du Sieur de Saint-Amant (imprimé à Rouen, et se vend à Paris, chez Antoine de Sommaville, 1658, in-4), pp. 137-160, et [Œuvres complètes de Saint-Amant; nouvelle édition publiée sur les manuscrits inédits et les éditions anciennes, précédée d'une notice et accompagnée de notes par M. Ch.-L. Livet (Paris, Jannet, 1855, 2 vol. in-12), t. Ier, pp. 100-113.
Marc-Antoine de Gérard, sieur de Saint-Amant, né douze ans avant Corneille, dans le voisinage de Rouen, entretint des relations suivies avec l'auteur du Cid, dont il ne parle jamais qu'avec admiration.
La Bibliothèque de l'Arsenal possède un exemplaire en grand papier de Moyse sauvé, Idylle héroïque du Sieur de Saint-Amant (Paris, Courbé, 1653, in-4), offert par l'auteur à Corneille. Le titre intérieur, placé après les ff. prél., porte la dédicace suivante: Pour mon trescher et tresrare Amy L'Illustre Monsieur Corneille. Son treshumble et trespassionné Serviteur St Amant.
1473. Corneille et Gerson dans l'Imitation de Jésus-Christ, par Onésime Leroy. Paris, Le Clerc, 1841. In-8.
M. Onésime Leroy s'est plusieurs fois occupé de Corneille. Il a publié, notamment dans les Archives du Nord de la France et du Midi de la Belgique (t. Ier, Valenciennes, 1831, in-8, pp. 41-47), un Extrait d'un ouvrage inédit relatif à notre poëte.
1474. Note bibliographique sur les Traductions en vers de l'Imitation de Jésus-Christ Et de l'Office de la Vierge, par Pierre Corneille. Par Edouard Frère. Rouen, Imprimerie de E. Cagniard, Rues de l'Impératrice, 88, et des Basnage, 5, M.DCCC.LXIX [1869]. In-8 de 1 f. blanc, 14 pp. et 1 f. qui contient au verso la marque de l'imprimeur et dont le recto est blanc, plus 1 f. pour les Ouvrages et Opuscules du même auteur.
Tiré à 50 exemplaires.
Extrait de la Revue de Normandie, avril 1869.
XXXIV
1475. Histoire de la guerre des Uranins et des Jobelins.
Mémoires de littérature par de S*** [Sallengre]; la Haye, 1715, in-12, t. Ier, pp. 116 sqq.
Cette étude et la suivante se rapportent à la singulière querelle à laquelle donnèrent lieu les deux sonnets d'Uranie et de Job. Corneille y prit part, comme on sait, par deux sonnets que Sercy nous a conservés (voy. le no 204).
1476. Histoire de deux Sonnets, par M. Eugène de Beaurepaire.
Revue de Rouen, XXe année, pp. 129 sqq.
XX.—PIÈCES DE VERS EN L'HONNEUR DE CORNEILLE.
1477. Petri Cornelii Epicedium.
Vers latins insérés dans Ægidii Menagii Miscellanea (Parisiis, apud Aug. Courbé, 1652, in-4), pp. 17-20.
Ménage nous fait connaître en ces termes à quelle occasion il composa ces vers:
«Hos versus scripsi quum falso nobis nuntiatum fuisset Cornelium, quo die uxorem duxerat, diem suum ex peripneumonia obiisse: nam vivit Cornelius et precor vivat.»
La pièce, écrite en distiques assez médiocres, nous fournit des détails précieux pour la biographie de Corneille. On y voit que le poëte avait écrit Horace et Cinna lorsqu'il contracta mariage. Ce renseignement est d'autant plus intéressant que l'on ignore la date exacte du mariage.
Voici un échantillon des vers de Ménage:
Vita fugit, sed fama manet tua, maxime vatum,
Sæcla feres Clarii munere longa Dei.
Donec Apollineo gaudebit scena cothurno,
Ignes dicentur, pulchra Chimena, tui....
Nec tu, crudelis Medea, taceberis unquam,
Non Graia inferior, non minor Ausonia.
Vos quoque tergemini, mavortia pectora, fratres,Et te, Cinna ferox, fama loquetur anus...
1478. Ad Santolium Victorinum de obitu Petri Cornelii Gallorum omnium qui tragœdias scripserunt Principis. Cal. Oct. 1684. S. l., 1 f. in-8.
On lit au bas: Scripsit ex tempore Leonardus Matthæus et un permis d'imprimer daté du 5 octobre 1684.
Cette pièce est reproduite dans le recueil suivant: Leonardi Matthæi Academici Professoris Poemata (Lutetiæ Parisiorum, ex Officina Christophori Ballard, 1687, in-8), p. 57.
1479. Sur les Ouvrages de l'illustre Pierre Corneille, le premier des Poëtes Dramatiques François. Madrigal.
Poésies diverses, contenant des Contes choisis, Bons Mots, Traits d'histoire et de morale, Madrigaux, Épigrammes, et Sonnets, par M. Baraton (à Paris, chez Jean-Baptiste Delespine, et se vend à Brusselles, chez Lambert Marchant, 1705, pet. in-12), pp. 269 sq.
Voici le madrigal sur Corneille. Nous le croyons peu connu:
Corneille, tout rempli d'un esprit héroïque,
A par un noble effort porté le Dramatique
Plus loin que n'avoit fait toute l'Antiquité:
Le Théatre François, si grand, si magnifique,
Luy doit sa régularité.
Il a le genie admirable
Pour traiter les grands sentimens,
Et dans cet art incomparable
Nul auteur n'a reçu tant d'applaudissemens.
Pour les Heros enfin c'est un excellent Maître.
Mais de l'homme souvent il outre le portrait,
Il le peint comme il devroit être
Et non comme il est en effet.
1481. Épitre a l'Ombre d'un ami, suivie de deux Odes et de quelques idées sur Corneille [par Dorat]. Paris, Delalain, 1777. In-8.
Cette épître, insérée dans le Journal de Paris du 5 février 1779, fut inspirée par la comédie des Muses rivales, dans laquelle la Harpe exaltait Voltaire aux dépens de Corneille. Elle est assez jolie pour que nous en citions quelques vers:
Ma foi, mon vieux et bon Corneille,
Du Parnasse il faut déguerpir:
On a juré de t'en bannir,
Et chaque siècle a sa merveille.
L'admiration de cent ans
Te décernant le rang suprême,
En vain cachoit tes cheveux blancs
Sous le tragique diadème.
. . . . . . . . . . . . . . .
Hier, par un peuple empressé,
Écho d'un très-joli blasphème,
Je t'ai vu bravement chassé
Des états créés par toi-même:
Sur ton trône un autre est placé.
Chef-d'œuvre d'un ciseau magique,
Son buste, couronné de fleurs,
Reproduisoit son air caustique
Aux yeux de ses adorateurs;
Et grâce au zèle fanatique,
Ta pauvre Melpomène antique
N'a qu'à chercher fortune ailleurs.
. . . . . . . . . . . . . . .
Patientons; pour le moment,
Roi détrôné, que peux-tu faire?
L'usurpateur qu'on te préfère
Se voit proclamé hautement
Par la Milice du Parterre:
Mais tout peut tourner autrement,
Et si je fais ta centenaire,
Tu verras que notre engoûment
N'étoit que la fièvre éphémère
Et le rapide mouvement
D'une nation trop légère,
Juste à la fin par sentiment
Si ce n'est point par caractère.
C'est alors que ton front divin
Reprendra l'auguste couronne,
Et que ton rival trop hautain,
Ira s'asseoir au bas du trône,
Ses Commentaires à la main....
Je m'attendris avec Racine,
Je frémis avec Crébillon;
Voltaire, les palmes au front,
Se glisse entre eux à la sourdine.
Tous trois ont droit à nos regretz;
Mais, quoique leur mérite brille
Même à côté de tes succès,
Mon choix, n'en déplaise aux cadets,
Est pour l'ainé de la famille.
1483. Lettre du Chevalier de Laurés aux Messieurs qui doivent concourir cette année pour le Prix de Poësie de l'Académie Française, Suivie d'une Réponse de Corneille [par le Chevalier de Cubières]. A Amsterdam. Et se trouve à Paris, Chez Valleyre l'aîné, rue de la vieille Boucherie. M.DCC.LXXIX [1779]. In-8 de 40 pp.
La Réponse de Corneille parut d'abord dans le Journal de Paris du 8 février 1779. En voici quelques fragments:
Grand merci, cher Parisien,
De ton Epître enchanteresse;
Dans le séjour Elisien
On l'a remise à son adresse;
J'ai lu deux fois ce joli rien.
Tu m'apprends que sur mon théâtre,
D'un nouveau Roi qu'on idolâtre
Le buste vient d'être placé.
Je connais ce nouveau Monarque:
Grâces aux bontés de la Parque,
Ici nous l'avons embrassé.
Mais dis-moi donc pour quelle cause,
Quand mon front est toujours serein,
De la nouvelle apothéose
Vois-tu la pompe avec chagrin?
Moi, je fus toujours un bon homme,
Dans mes Préfaces qu'on renomme
J'ai moi-même de mes défauts
Offert une liste assez ample,
Et n'ai pas cru qu'à mes rivaux
La gloire dût fermer son temple.
. . . . . . . . . . . . . . . . .
Dans ma centenaire tu veux,
Me rendant ma vieille couronne,
Faire asseoir au bas de mon trône
L'Auteur si cher à mes neveux;
Prends garde à ce que tu vas faire:
Dans ces bosquets délicieux
Il vient de descendre naguère,
Et moi, déjà je suis bien vieux.
Près de la Seine et de l'Averne,
Le mérite le plus moderne
N'est pas celui qu'on voit la mieux.
Quoi qu'il arrive, j'ai des yeux,
Et si par hasard ton audace
Aux marches de mon trône place
L'Auteur de tant d'écrits vantés,
Vengeant l'affront fait à sa cendre,
Moi, je te jure de descendre
Pour le placer à mes côtés.
1484. La Centenaire du grand Corneille, par le comte Imbert de La Platrière.
Offerte par l'auteur à l'Académie de Rouen dans la séance du 17 février 1784.
1485. Hommage aux manes de Corneille et de Voltaire, présenté à l'Institut national, par Marie-Victoire-Hortense Frescarode. [Paris, Baudouin, 1798.] In-8.
1486. Hommage au grand Corneille, par M. Guilbert.
Vers lus à la Société des Sciences, Lettres et Arts de Rouen, dans sa séance du 10 messidor an X (29 juin 1802).?]
1487. Deuxième Hommage au grand Corneille, par Guilbert.
Imprimé à un petit nombre d'exemplaires, sans date.
1488. Épitre a Corneille, par Ls F., membre de la Société des Sciences et Arts de Rennes.—On sent, en le lisant, qu'il ne puisait l'élévation de son génie que dans son âme. Voltaire.—A Paris, Chez les principaux libraires, et à Rennes, chez Mlle Godfroy Libraire, rue Impériale, [à Rennes, de l'Imprimerie de J. Robiquet], juillet 1806. In-8 de 16 pp.
1489. Les Bonnes Femmes, ou le Ménage des deux Corneille, par Ducis.
Cette pièce a été imprimée dans le Recueil de poésies diverses, mélanges par Ducis (Paris, 1809, in-8), et dans toutes les éditions de ses Œuvres, notamment dans celle de Paris, Nepveu, 1809, t. IIIe, pp. 231-239.
1490. Corneille et Racine, par T. Deyeux. Creavit unus, imitarunt omnes. A Paris, de l'Imprimerie de Duminil-Lesueur, rue de La Harpe, no 78, M.DCCC.IX [1809]. In-8 de 15 pp.
L'épigraphe dit assez quelles sont les sympathies du poëte. Voici en effet son début:
Je préfère aux accords d'une douce harmonie
Les élans spontanés d'un sublime génie;
Je laisse au madrigal ce langage amoureux,Langage recherché d'un auteur langoureux,
Qui, dans un joli vers, s'admire et se contemple;
Melpomène et Vénus n'ont point le même temple;
Et l'on doit avant soi consulter la raison
Pour présenter l'encens ou verser le poison.
O Corneille, ô grand homme, ô sublime tragique!
On pourra contre toi soulever la critique;
Ce dont on est jaloux, on veut le dénigrer,
Et l'on blâme celui qu'on ne peut imiter.
On t'oppose Racine! Eh! faire un parallèle
N'est-ce pas comparer la copie au modèle?...
1491. Épitre a M. Raynouard, de l'Académie Française, sur Corneille et Racine, par M. Viennet, couronnée au Jeux floraux, en 1810.
Se trouve dans Êpîtres et Poésies, suivies du Palme de Parga, par M. J.-P.-G. Viennet (Paris, Ladvocat, 1821, in-8).
1492. Discours en vers en l'Honneur de Corneille, récité sur le Théâtre des Arts, à Rouen, le 29 juin 1811.
Le Journal de Rouen du 1er juillet 1811 dit que ce Discours est de l'auteur du Parleur contrarié (A.-J. de Launay-Vassary).
1493. Hommage de la Neustrie au grand Corneille, poëme héroïlyrique, présenté et lu à la séance du vendredi 9 août 1811, de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres et Arts de Rouen; par D. [Duval] Sanadon, membre non résident de ladite Académie. Paris, Béchet et Nepveu, 1821. In-8.
1494. Dithyrambe sur Pierre Corneille, par M. Léon Thiessé.
Cité dans le Bulletin de la Société d'émulation de Rouen, année 1814, p. 21.
Pièce mentionnée dans le Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, 1822, p. 102.
1496. Hommage au grand Corneille, par P. de B...tte.
Inséré dans le Journal de Rouen du 29 juin 1822.
1497. Éloge de Pierre Corneille, discours en vers composé pour le Théâtre du Havre, par Louvet (du Calvados); prononcé le mardi 29 juin 1824, jour anniversaire de la fête de Saint-Pierre, par M. Paul, artiste du Théâtre. Au Havre, chez Chapelle, [Caen, imprimerie de F. Poisson], 1824. In-8 de 10 pp. et 1 f., pap. vélin.
Il y a une erreur d'un f. dans la pagination, en sorte que la p. 10 est chiffrée 12.
1498. Stances pour l'anniversaire de la naissance de P. Corneille, lues au Théâtre-Français, le 6 juin 1829, [par M. Buzoni]. Paris, Barba, libraire, au Palais-Royal, [Imprimerie de Gaultier-Laguionie], 1829. In-8 de 7 pp.
Ces stances furent lues par M. Lafon, après la représentation de Cinna, La soirée était donnée au bénéfice d'un descendant de Corneille.
1499. Corneille, ode, par M. Belmontet.
Cette ode avait été présentée à la Comédie-Française pour y être lue le 6 juin 1829, mais l'administration donna la préférence aux Stances de M. Buzoni. Les vers de M. Belmontet ont été insérés dans le Voleur du 10 juin 1829.
1500. Discours en l'honneur de Pierre Corneille, par M. Casimir Delavigne, de l'Académie Française. Rouen, F. Baudry, imprimeur du Roi, rue des Carmes, no 20, 1829. In-8 de 13 pp. et 1 f.
Au verso du faux titre, on lit ce qui suit:
«Ce Discours, composé par M. Casimir Delavigne, à l'occasion de la Souscription ouverte par la Société libre d'émulation de Rouen, pour élever un monument à la gloire du grand Corneille, a été prononcé par M. Lafon, sociétaire du Théâtre-Français, le 19 septembre 1829, jour de la représentation solennelle donnée par M. Paul Dutreih, directeur du Théâtre des Arts de Rouen, au profit de la Souscription.
Cette représentation se composait:
De la tragédie de Cinna, dans laquelle M. Lafon remplissait le rôle d'Auguste, et madame Valmonzey, sociétaire du Théâtre-Français, celui d'Émilie;
«Et du Nouveau Seigneur de Village, opéra de M. Boïeldieu.
«M. Adolphe Nourrit fils, premier sujet de l'Académie Royale de Musique, a contribué à l'éclat de cette représentation en chantant une cantate extraite des Adieux à Rome, Messénienne de M. Casimir Delavigne.»
Ce discours se vendait au profit de la souscription.
Les stances de M. Dumas furent récitées au théâtre de Rouen, sans que le public demandât même le nom de l'auteur. Celui-ci voulut protester contre le jugement défavorable de ses concitoyens et publia ses vers sous son nom dans la Revue de Rouen de juillet 1833, pp. 18 sqq.
1502. Corneille, vers par M. Borssat, comédien, récités sur le Théâtre des Arts, le 29 juin 1833.
Imprimés dans la Revue de Rouen de juillet 1833, pp. 23 sqq., à la suite de la pièce précédente.
1503. Rapport sur le prix de poésie fait à la Société libre d'Émulation, par M. d'Aviaud. [Rouen, 1832]. In-8 de 10 pp. et 1 f. blanc.
Extrait des Cahiers de la Société libre d'Émulation de Rouen, 1833, pp. 96-105.
1504. Sujet du prix proposé pour 1834.
Extrait des Cahiers de la Société libre d'Émulation de Rouen, 1833.
1505. Rapport de M. Deville a la Société libre d'Emulation sur les six pièces de vers reçues pour le concours.
Extrait des Cahiers de la Société libre d'Émulation de Rouen, 1831, pp. 131-139.
«Le 6 juin 1830, la Société d'Émulation avait proposé une médaille d'or de 300 fr. à l'auteur de la meilleure pièce de vers sur la statue qui devait être érigée au grand Corneille, par souscription, dans la ville de Rouen. Cette pièce devait se composer d'au moins 200 vers.—Le même sujet remis au concours en 1831, 1832 et 1833, ne fut décerné [sic] qu'en 1834.» Ballin.
1506. Rapport sur le concours pour le prix de poésie, proposé par la Société libre d'Émulation de Rouen; lu à la séance publique du 6 juin, par M. Deville. [Rouen, 1834], In-8 de 31 pp.
Trente pièces avaient été présentées, dont un tiers avait mérité une attention particulière.
Le titre porte un petit fleuron représentant une aigle qui tient dans ses serres une médaille à l'effigie de Corneille.
1508. Vers sur l'hommage qui va être rendu au Grand Corneille, par l'érection d'une statue sur une des Places publiques de Rouen, au moyen d'une souscription. [Par Deniéport],—Cette pièce a obtenu la première mention honorable après le Prix unique décerné par la Société d'Émulation de Rouen, au Concours de 1834.—L'Intitulé est le programme. Rouen, Imprimé chez Nicétas Périaux, rue de la Viconté, 55, 1834. In-8 de 15 pp.
1509. L'Inauguration de la statue de Corneille, pièce qui a obtenu la deuxième mention honorable à la Société d'Émulation de Rouen, dans la séance du 6 juin 1834, par P. Legagneur. Coutances, imp. de Tanquerey, 1834. In-8.
1510. Épitre [a Corneille, par Dublar, de l'Académie de Douai]. S. l. n. d. [Douai, 1834]. In-8 de 8 pp.
Voici le commencement de cette pièce qui paraît extraite de quelque journal:
Rouen, je te salue!... imposante cité.
Ton front peut être fier d'une immortalité.
Aux yeux de l'avenir étale la couronne
Que tressa Melpomène et qu'elle t'abandonne.
Sois autant que peut l'être en ses bras caressans
Une mère jalouse adorant ses enfans;
Parmi tes citoyens cite Pierre Corneille.
La France applaudira comme nous ta merveille....
1511. Hommage a la mémoire de P. Corneille, sujet de poésie mis au concours par la Société libre d'Émulation de Rouen, ville natale du poëte, par M. L.-J. Dublar, de l'Académie de Douai. Paris, Delaunay, 1834. In-8.
Cette pièce, que nous n'avons pas vue nous-même, est, croyons-nous, une simple réimpression de la précédente.
Les vers de M. Lebreton ne sont pas plus mauvais que ceux des autres poëtes qui prirent part au même concours. L'auteur rappelle avec assez d'à-propos, dans sa préface, l'exemple d'un autre artisan-poëte, Me Adam, menuisier de Nîmes, à qui Corneille lui-même ne dédaigna pas d'adresser quelques vers.
1513. Inauguration de la statue du Grand Corneille, à Rouen, le 12 octobre 1834, par M. Dumersan.
Extrait de la Revue du Théâtre, t. IIe, 1834, pp. 40 sqq.
1514. Sur L'inauguration de la statue de Pierre Corneille, sur le Pont d'Orléans, avec un Mot sur la nouvelle école scénique; par Th. R*** [Ruffin]. Rouen, Imprimerie de Nicétas Périaux, rue de la Vicomté, 55, 1834. In-8 de 2 ff. et 16 pp.
1515. Hommage a P. Corneille (à l'occasion de la statue qui doit lui être érigée à Rouen), par Paul-James Duboc (de Rouen). Paris, Chez J. Ledoyen, Libraire, Galerie d'Orléans, Palais-Royal, [Imprimerie de Petit, rue Saint-Denis, 380], 1834. In-8 de 15 pp.
Le début de cette pièce montrera la valeur de l'hommage fait à Corneille:
C'est ici qu'il naquit; c'est ici que l'amour
Dans l'urne des grands noms jeta son nom un jour.
Ah! qui l'eût dit alors qu'un jour?... Dans sa nacelle
Qui vogue lentement sur l'onde et qui chancelle,
Voyez-vous ce pêcheur? Pilote audacieux,
Demain, cherchant au loin d'autres mers, d'autres cieux,
Dana une vaste nef il bravera l'orage;
Puis enfin délivré des dangers du naufrage,
Jettera l'ancre au port qui l'avait vu partir.
Tel Corneille... Quels sons viennent de retentir!
Quels préludes! j'entends les fureurs de Médée...
On voit qu'il ne suffit pas d'être Rouennais pour être poëte.
1516. Le Jour de l'inauguration de la statue de Pierre Corneille a Rouen; Poëme en trois Chants, par J.-C. Defosse, du Grand-Quevilly.—Rendons, amis de la science, Hommage au poëte divin!—Rouen, F. Baudry, imprimeur du Roi, rue des Carmes, n°20, 1834. In-8 de 15 pp.
Une note, placée au verso du faux-titre, porte que la composition typographique a été faite par l'auteur.
1518. A Pierre Corneille, hommage en vers, par M. J.-A. Delérue, récité sur le Théâtre des Arts, à Rouen, le 29 juin 1838.
1519. Strophes en l'honneur de Corneille, par Th. Lebreton, de Rouen, récitées sur le Théâtre des Arts, le 29 juin 1842.
Le 6 juin 1842, la Comédie-Française célébra, pour la première fois, l'anniversaire de la naissance de Pierre-Corneille, par une représentation composée du Cid et du Menteur; on couronna le buste du grand poëte, mais le public se montra fort indifférent à cette solennité littéraire: la recette ne dépassa pas 500 fr.
1520. Épitre a Corneille, par M. Émile Coquatrix, lue à la Séance publique de la Société libre d'Émulation de Rouen le 6 juin 1846. Rouen, Imprimé chez Alfred Péron, 1846. In-8 de 15 pp.
1521. Stances sur la découverte du portrait original de Pierre Corneille d'après Le Brun. Rouen, imprimerie de Péron, 1850. In-8.
Stances signées J.-C. Defosse.
1522. Hommage a Corneille, en vers, par M. Beauvallet, récité par l'auteur sur le Théâtre-Français le 6 juin 1851.
On lit à cette date, sur le registre du Théâtre-Français, la note suivante: On avait annoncé un Hommage à Corneille par M. Théophile Gautier, mais la censure n'a pas permis ce morceau, qui a été remplacé par celui de M. Beauvallet.
1523. Pierre Corneille, pour l'Anniversaire de sa naissance, par Théophile Gautier.
Théophile Gautier.—Poésies nouvelles, Émaux et Camées, Théâtre, Poésies diverses (Paris, Charpentier, 1863, in-12), pp. 269-271.
Cette pièce n'a que 64 vers, dont voici les premiers:
Par une rue étroite, au cœur du vieux Paris,
Au milieu des passants, du tumulte et des cris,
La tête dans le ciel et le pied dans la fange,
Cheminait à pas lents une figure étrange;
C'était un grand vieillard sévèrement drapé;
Noble et sainte misère, en son manteau râpé.
Son œil d'aigle, son front argenté vers les tempes,
Rappelaient les fiertés des plus mâles estampes,
Et l'on eût dit à voir ce masque souverain
Une tête romaine à frapper en airain.
Les vers de Gautier devaient être récités sur le Théâtre-Français le 6 juin 1851; mais la censure, avec son intelligence habituelle, crut y voir une attaque contre Louis XIV, qu'elle ne voulut pas tolérer!
1525. Hommage a Corneille, par M. Philoxène Boyer, récité sur le Théâtre-Français le 6 juin 1855.
1526. Corneille, par M. A. Burtal.
Ces vers, composés pour le 257e anniversaire de la naissance de Corneille, n'ont pas été acceptés par le Théâtre-Français, auquel ils avaient été proposés. Ils ont été insérés dans le journal la Comédie du 7 juin 1863.
1527. Corneille, par M. Méry. Vers récités sur le Théâtre des Arts, à Rouen, le 11 juin 1864, par M. Guichard, pensionnaire de la Comédie-Française.
M. Méry s'est permis dans ses vers quelques fantaisies; on en jugera par le passage suivant:
N'oublions pas aussi dans ce beau jour de fête
Ce qui doubla la gloire acquise au grand poëte;
Remontons à son siècle; alors un écrivain
Travaillait pour l'honneur, en dédaignant le gain.
Barbin, seul précurseur d'un peuple de libraires,
Épuisait le Lutrin après cent exemplaires,
Et des héros romains le puissant créateur
Percevait pour Cinna six francs de droits d'auteur.
1528. A Pierre Corneille, par Albert Glatigny. Vers récités sur le Théâtre-Français le 6 juin 1865 (?), pour l'anniversaire de la naissance de Corneille.
1529. A Corneille, par Marc-André Delpit.
Vers présentés au Théâtre-Français pour un des anniversaires de la naissance de Corneille, mais non récités. On en conserve une copie aux Archives du Théâtre-Français.
1530. Édouard Fournier.—corneille & le Monde. Vers récités sur le Théâtre-Français par Mlles Ponsin et Tordeus, le jeudi 6 juin 1867, pour le 261e anniversaire de la naissance de P. Corneille. [Paris, imprimerie Jouaust, rue Saint-Honoré, 338]. In-8 de 7 pp.
Prix: 1 fr., au profit des pauvres.
1532. Anniversaire de la naissance de Corneille.—A Corneille, ode de M. Henri de Bornier, récitée le 6 juin 1871 au Théâtre-Français, par M. Laroche. [Paris, Imp. Paul Dupont, 1871]. In-8 de 4 pp.
Le poëte s'est inspiré des tragiques événements que Paris venait de traverser.
Oui, nous célébrerons ta fête,
Corneille, cette fois surtout,
Puisqu'après l'horrible tempête
Ton théâtre est resté debout.
La flamme voulait cette proie,
Le crime voulait cette joie;
Le voilà sauvé maintenant,
Entre deux palais mis en poudre
Épargné par la double foudre
Du sol en feu, du ciel tonnant!
1533. Corneille, par M. Paul Deroulède. Vers récités sur le Théâtre-Français par M. Coquelin, le jeudi 6 juin 1872, pour le 266e anniversaire de la naissance de Corneille.
Ces vers patriotiques ont été publiés dans le journal l'Événement du 8 juin 1872.
XXI.—PIÈCES DE THÉATRE, SCÈNES DRAMATIQUES ET CANTATES RELATIVES A CORNEILLE.
1534. Corneille aux Champs-Élysées, pièce épisodique pour la centenaire de Corneille, représentée le 4 octobre 1784 au Théâtre-Français.
Nous trouvons, dans la Correspondance littéraire de Grimm (t. XIIe, pp. 253 sqq.), de curieux détails sur cette pièce, que MM. Goizet et Burtal (Dictionnaire universel du Théâtre en France, Vo Corneille) ont confondue avec une des Centenaires de Cubières.
«La révolution centenaire de la mort du grand Corneille a été célébrée sur le Théâtre-Français, comme l'avait été celle de Molière, mais moins heureusement. Les Comédiens avaient cru devoir proposer ce sujet au concours. M. Artaud, auteur de la Centenaire de Molière, jouée dans le temps avec succès, et M. le chevalier de Cubières, connu par quelques jolies pièces fugitives, étaient au nombre de ceux qui avaient bien voulu concourir. Le sénat comique a choisi, parmi onze pièces soumises à son jugement, celle de Corneille aux Champs-Elysées, et il était difficile de faire un plus mauvais choix.
«Thalie et Melpomène se rendent aux Enfers pour célébrer la centenaire de Corneille. Ces deux muses se disputent la gloire de faire les honneurs de ce grand jour. Un faiseur de drames interrompt leur longue discussion. Voltaire lui succède, et les Muses le laissent tête à tête avec Corneille. Il entreprend de justifier le motif qui lui a fait commenter avec tant de sévérité les tragédies du père du Théâtre Français. Corneille agrée cette justification et déclare même qu'il a regardé ce commentaire comme le plus digne hommage que l'auteur de la Henriade pût rendre à l'auteur de Cinna.»
Le poëte qui avait fait recevoir cette pauvreté était un fort jeune homme nommé Laurent.
1535. Les deux Centenaires de Corneille, pièces en un acte et en vers, représentées à Rouen, Bordeaux, le Havre, Tours, Grenoble, &c., &c. Par M. le Chevalier de Cubières, de l'Académie de Lyon. A Paris, Chez Cailleau, Imprimeur-Libraire rue Gallande, no 64; Bailli, Libraire, rue Saint Honoré, Barrière des Sergens, M.DCC.LXXXV [1785]. In-8 de 80 pp.
Ce volume contient: 1o Réflexions sur le grand Corneille; 2o La Centenaire de Corneille, ou le Triomphe du génie, pièce en un acte, en vers libres, représentée sur les théâtres publics de Rouen et de Bordeaux, le 1er octobre 1784; 3o La Centenaire de Corneille, ou le Génie vengé, pièce en un acte, en vers libres.
Cubières avait envoyé le Triomphe du génie au concours ouvert par les comédiens du Théâtre-Français et s'était vu préférer la pièce de Laurent. C'est alors qu'il la fit représenter en province.
La seconde centenaire ne fut pas représentée. «Celle-ci, dit Grimm, supérieure à la première et plus originale que ne le sont ordinairement les ouvrages de ce genre, a été lue et reçue deux fois par les comédiens; mais elle n'a pu être jouée, parce qu'aucun d'eux n'a voulu se charger du rôle du Faux Goût. Le farceur Dugazon, pour qui il semblait que ce rôle avait été fait, et qui aurait pu y développer toute l'étendue du talent qui le distingue dans le bas comique, s'est refusé aux ordres mêmes de ses supérieurs, et la charge du ridicule d'un rôle dont on pouvait lui faire l'application lui a servi d'excuse.» (Correspondance littéraire de Grimm, t. XIIe, p. 255.)
Les deux Centenaires ont été reproduites dans les Œuvres choisies de C[ubières-] Palmézeaux (Paris, Mme Desmaret, 1810), t. IIe, pp. 1-131.
On trouve en face du nom des personnages le nom des acteurs qui devaient représenter la pièce au Théâtre-Français. Elle ne fut pas jouée en 1785, mais nous sommes tenté de croire qu'elle le fut un peu plus tard. Nous avons trouvé, dans la bibliothèque de M. Didot, un exemplaire qui porte de nombreuses corrections, faites par l'auteur en vue de la représentation. La distribution des rôles y a été changée de la manière suivante: Mlle Raucourt (Melpomène), Mlle Contat (Thalie), M. Vanhove (le Temps), M. Molé (Alcipe), M. Fleury (Philiste), M. Naudet (Ariste), M. Dazincourt (Cliton), M. Saint-Phal (un Grec), M. Dumont (un Romain), M. Saint-Prix (Rodrigue).
1537. La Fête de Corneille, comédie en un acte, en prose, par Picard, représentée à Rouen le 29 juin 1800.
Le Journal de Rouen du 13 messidor an VIII nous apprend que cette pièce, jouée le 10 messidor sur le Théâtre des Arts, portait alors le titre de Pierre et Thomas Corneille. C'est sous ce même titre qu'elle fut reprise sur le même théâtre le 29 juin 1812. Le Journal de Rouen, qui avait tu le nom de l'auteur en 1800, nomme Picard dans son numéro du 30 juin 1812.
La pièce figure dans les Œuvres de Picard (Paris, Barba, 1821), t. VIIIe, pp. 167-216. «Ce n'est point une comédie, dit l'auteur, mais les habitants de Rouen me surent gré de leur offrir leur grand poëte dans l'intérieur de sa famille. Ils aimèrent à se rappeler que Corneille fut bon père, bon mari, bon frère. J'avais rassemblé toutes les anecdotes imprimées ou racontées sur Corneille, et ils me surent gré d'avoir cherché à tourner ces anecdotes à la gloire de mon héros. Est-il vrai que Pierre Corneille demandait des rimes à son frère? je n'en sais rien; mais cette anecdote, vraie ou fausse, me fournit l'occasion de rappeler les quatre fameux vers de la première scène d'Othon. L'introduction du procureur de Domfront me fournit l'occasion de rappeler une particularité bien touchante dans la vie de Corneille. Les deux frères avaient épousé les deux sœurs, et les deux familles n'en faisaient qu'une, tous les biens étaient en commun, et il n'y eut d'inventaire, et de partage qu'à la mort de Pierre Corneille.»
La pièce, essayée à Paris, n'eut pas le succès qu'elle avait obtenue à Rouen.
1539. Pierre Corneille a Rouen, comédie en un acte, en prose et en vaudevilles, par M. Huilart, représentée sur le Théâtre des Arts à Rouen, le 10 messidor an IX (29 juin 1801).
1540. Le Retour de Melpomène, petit hommage au grand Corneille, divertissement en vers libres, représenté sur le Théâtre des Arts, à Rouen, le 10 messidor an X (29 juin 1802).
1541. Une Matinée des deux Corneilles, comédie-vaudeville anecdotique, en un acte, en prose, représentée sur le Théâtre de la Société olympique le 26 ventôse an XII [17 mars 1804]; par A. Grétry, neveu. Paris, madame Masson, an XII (1804). In-8.
Dans cette pièce, Thomas Corneille se dévoue pour son frère qu'on vient arrêter au nom de Richelieu, mais il est sauvé par un jardinier. L'auteur termine en engageant les spectateurs à ne pas «bayer aux corneilles»!
1542. Les Amours de P. Corneille, comédie en trois actes, en prose, par Laujon.
«Comédie reçue au Théâtre-Français vers 1806, mais qui n'y fut pas représentée. Dans son Esprit du grand Corneille, p. 153, François de Neufchâteau dit de cette pièce: «La mort de l'auteur est cause qu'elle n'a pas été représentée.» Si nous en croyons des personnes en position d'être bien informées, il faudrait retourner cette phrase et dire: «L'auteur est mort parce que sa pièce ne put pas être représentée.»
Voici le fait tel qu'on nous l'a raconté: Laujon, qui mourut âgé de quatre-vingt-quatre ans, présenta cette pièce quelques années avant sa mort. Le comité la trouva très-faible, mais la reçut attendu l'âge de l'auteur, pensant d'ailleurs que sa mort imminente dispenserait de la mettre à l'étude. On fit même mention, par une inconvenance fatale, de cette dernière considération sur le registre de la Comédie, qui n'est consulté ordinairement que par ses sociétaires. Un jour, Laujon vient se plaindre de ce qu'on ne se dispose pas à jouer sa pièce; on lui répond que beaucoup d'autres ouvrages sont reçus avant le sien, et, oubliant la note fatale, on lui donne le registre pour l'en convaincre. Le malheureux vieillard lit l'arrêt de mort porté, en quelque sorte, par les comédiens contre lui, et il ne survécut que peu de jours à ce coup cruel.
«Le Journal de Rouen du 1er juillet 1809 nous apprend que cette pièce fut jouée sur le Théâtre des Arts de cette ville le 29 juin précédent.» Taschereau.
1543. le Mariage du grand Corneille, comédie en un acte, en vers, par M. Goujet, représentée sur le Théâtre des Arts, à Rouen, le 29 juin 1808.
1545. Le Mariage de Corneille, comédie en un acte, en vers, représentée sur le Théâtre de l'Impératrice, le 19 octobre 1809; par M. Hiacynthe [Decomberousse].
Pièce tombée.
Voy. Magasin encyclopédique, 1809, t. Ve, p. 375; Mémorial dramatique, 1810, p. 90; Almanach des Muses, année 1810, notice de la fin.
Outre le Mariage du grand Corneille, dont nous avons parlé, M. Goizet (Dictionnaire universel du Théâtre, t. Ier, p. 599) indique une autre pièce intitulée le Mariage de Corneille, par Beaume-Tiste. Il a probablement en vue la pièce portée sous notre no 1462.
1546. Cantate en l'honneur de Corneille, par M. Dutreik, mise en musique par M. Dubarrois, exécutée sur le Théâtre des Arts, à Rouen, le 20 juin 1810.
1547. La Maison de Corneille, comédie en un acte, en vers, par M. Goujet, représentée sur le Théâtre des Arts, à Rouen, le 29 juin 1810.
1548. Corneille Au Capitole, scènes héroïques [en vers], à l'occasion du rétablissement de S. M. Marie-Louise, impératrice et reine, après la naissance du Roi de Rome, représentées le 21 avril 1811 sur le Théâtre de l'Odéon; par M. J. Aude. Paris, madame Masson, 1811. In-8 de 15 pp.
Les personnages sont Romulus, Lucine et Corneille.
Voy. Magasin encyclopédique, 1811, t. IIe, p. 397.
1549. Cantate en l'honneur de Corneille, paroles et musique de M. Campenhaut, exécutée pour la première fois dans la séance annuelle de la Société d'Émulation de Rouen, le 22 juin 1811, et sur le Théâtre des Arts de la même ville le 29 du même mois.
1550. Les deux Corneille, comédie en un acte, en vers, par M. Goujet, représentée sur le Théâtre des Arts, à Rouen, le 29 juin 1811.
1551. Hommage au Grand Corneille, scène par MM. Désaugiers et Gentil, représentée sur le Théâtre des Arts, à Rouen, le 29 juin 1815.
1553. La Fête de Saint-Pierre, scènes épisodiques mêlées de musique, par M. M***, représentées sur le Théâtre des Arts, à Rouen, le 29 juin 1817.