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Bibliographie Cornélienne: Description raisonnée de toutes les éditions des oeuvres de Pierre Corneille

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784. Recueil || de Poësies || chrêtiennes || et || diverses. || Dedié à Monseigneur le Prince || de Conty. || Par M. de la Fontaine. || A Paris, || Chez Jean Couterot, rue S. Jacques, || à l'Image Saint Pierre. || M.DC.LXXIX [1679]. || Avec Privilege de Sa Majesté. 3 vol. in-12.

[Tome I.]: frontispice gravé, 16 ff. et 424 pp.—On lit à la fin: Permis d'imprimer. Fait ce 20. Décembre 1678. De la Reynie.

Tome II.: frontispice gravé; 6 ff.; 424 pp. et 4 ff.

Tome III.: frontispice gravé; 4 ff. et 368 pp.

Cette édition est la même que la précédente, dont elle ne se distingue que par un détail. Les titres ont été refaits, et l'on a ajouté au t. Ier 6 pp. cotées 419-424, qui contiennent des Stances chrétiennes de l'abbé Testu sur divers passages de l'Écriture sainte et des Pères.

785. Recueil || de Poësies || chrêtiennes || et || diverses. || Dedié à Monseigneur le Prince || de Conty. || Par M. de la Fontaine. || A Paris, || Chez Jean Couterot, rue S. Jacques, || à l'Image saint Pierre. || M.DC.LXXXII [1682]. || Avec Privilege de Sa Majesté. 3 vol. in-12.

Ces trois volumes ne se distinguent des précédents que par le rajeunissement du titre. Les feuillets complémentaires du t. Ier sont en tout semblables à ceux que nous avons décrits sous le no 784.

786. Choix de Poesies morales et chrétiennes des Poetes de nos jours, dédié à Monseigneur le Duc d'Orléans, Premier Prince du sang [par Claude Le Fort de la Morinière]. A Paris, Chez Bruassin, 1740. 3 vol. in-8.

Les extraits de Corneille remplissent la moitié du livre cinquième, pp. 214-244.

787. Esprit du grand Corneille, extrait de ses œuvres dramatiques, dédié à M. de Voltaire, [par Charlier]. Bouillon, 1773. 2 vol. in-8.

788. Leçons françaises de littérature et de morale, ou Recueil en prose et en vers des plus beaux morceaux de notre langue, par MM. Noël et Delaplace. Vingt-septième édition. Paris, Mme veuve Lenormant, 1847. 2 vol. in-8.

Ce recueil, dont la première édition avait paru en 1802, contient divers morceaux de Corneille.

789. La Morale des Poëtes, ou Pensées extraites des plus célèbres poëtes latins et français, par Moustalon. Paris, Lebel et Gaitelle, 1809. In-12.

Il y a des additions dans la 3e édition de cet ouvrage (Paris, Boulland, 1823, 2 vol. in-12, fig.).

790. Morceaux choisis de Corneille, Molière, La Fontaine, Quinault, Boileau, Deshoulières, Racine, Regnard, Jean-Baptiste Rousseau, Crébillon, Racine le fils, Voltaire, Gresset, Saint-Lambert, Delille; par P.-J. Chateau, professeur de belles-lettres, auteur du Traité de la Prosodie italienne. A Paris, chez l'Éditeur, rue du Cherche-Midi, no 40, [impr. Gratiot], 1814. In-12.

791. Le Miroir du coeur humain, ou l'Abeille dramatique. Recueil d'observations et de pensées ingénieuses, morales et amusantes, tirées des Auteurs dramatiques français et formant une suite de préceptes pour se conduire dans la société, réunies en forme de dictionnaire, sous les mots qui leur sont propres; par E.-M.-J. Lepan. A Paris, chez Cordier, Belin-Leprieur, Janet père, 1815. In-12 de XII et 204 pp.

L'auteur a mis P. Corneille à contribution pour les mots: Abus, allégresse, amans, ami, amour, amour-propre, avenir, bienfaits, biens, comédie, confiance, etc.

792. L'Esprit du grand Corneille, ou Extrait raisonné de ceux des ouvrages de P. Corneille qui ne font pas partie du recueil de ses chefs-d'œuvre dramatique, pour servir de supplément à ce recueil et au commentaire de Voltaire; par M. le comte François de Neufchâteau, l'un des quarante de l'Académie française, etc. Paris, Pierre Didot, 1819. In-8.

793. Le Citateur dramatique, ou Choix de maximes, sentences, axiomes, apophthegmes et proverbes, en vers, contenus dans tout le Répertoire du Théâtre-Français, recueillis par Léonard Gallois. Paris, Barba, 1822. In-18.

Cette compilation a eu plusieurs éditions; la dernière (Paris, Ledoyen, 1829, 2 vol. in-18) est considérablement augmentée.

794. Chefs-d'œuvre dramatiques français, ou Cours de lectures dramatiques françaises, fait à Londres, au commencement de l'année 1830, accompagné du discours d'ouverture, de celui de clôture, et de notices littéraires sur les auteurs des pièces contenues dans ce recueil; par C.-J. Dupont, professeur de langue française. Paris, Delaunay, 1831. 2 vol. in-12.

795. Morceaux choisis des Classiques français, à l'usage des classes supérieures. Chefs-d'œuvre des prosateurs et des poëtes du xviie et du xviiie siècles, recueillis et annotés par M. Léon Feugère. Ouvrage spécialement destiné aux classes de rhétorique, de seconde et de troisième des lycées et colléges. 2e édition. 2e partie. Chefs-d'œuvre de poésie. Paris, Delalain, 1853. In-12 (3 fr. 50).

Cet ouvrage a été fréquemment réimprimé depuis sur les mêmes clichés.

796. Chefs-d'œuvre des Classiques français du xviie siècle, ou Extraits de nos meilleurs écrivains en prose, avec des notices et des explications par MM. Aurélien de Courson et Vallery Radot, conservateur et bibliothécaire à la Bibliothèque impériale du Louvre. Classes supérieures. Paris, Plon, 1852. In-12.

797. La France littéraire. Morceaux choisis de littérature française ancienne et moderne; recueillis et publiés par L. Herrig et G.-F. Burguy. Brunsvic, Georges Westermann, 1856. In-8 de XI et 697 pp., impr. à 2 col.

Ce volume contient, pp. 179-203, les quatre premiers actes d'Horace, et des fragments du Cid et de Cinna, reproduits avec l'orthographe usitée dans l'édition de 1682.

798. Poésies. Lectures choisies. Racine, Corneille, Lebrun, La Fontaine, Delille, Lamartine, Soumet, Guiraud, Le Bailly, etc. 3e édition revue et augmentée par Ad. Rion. A Paris, rue Hautefeuille, et chez tous les libraires, 1856. Gr. in-16.

Ce petit recueil a eu depuis 1856 de nombreux tirages.

799. Uurval ur franska Litteraturen, till dess vänners och den studerande ungdomens tjents, efter tidsföljd utarbetadt af Öfverst-Löjtnant F. N. Staaf, f. d. lärare vid Kongl. Krigs-Akademien, Officer af Franska Universitetet. Fjerde upplagan. Stockholm, E. T. Bergegren, 1873. 6 vol. in-8.

Ce vaste recueil, dont la première édition est de 1859, n'a pas moins de 3,520 pp. Les clichés exécutés à Paris ont servi à la publication d'une édition destinée à la France et qui porte le titre suivant: La Littérature française, depuis la formation de la langue jusqu'à nos jours; Paris, Didier, 1865, 1869, 1870 et 1874, 6 vol. in-8. Le t. Ier contient des extraits de Corneille.

800. Les Poëtes français. Recueil des chefs-d'œuvre de la Poésie française depuis les origines jusqu'à nos jours, avec une notice littéraire sur chaque poëte, par MM. Charles Asselineau—Hippolyte Babou—Charles Baudelaire—Théodore de Banville—Philoxène Boyer—Charles d'Héricault—Édouard Fournier—Théophile Gautier—Jules Janin—Louis Moland—A. de Montaiglon—Léon de Wailly, etc. Précédé d'une Introduction par M. Sainte-Beuve de l'Académie française. Publié sous la direction de M. Eugène Crépet. Paris, Gide, 1861-1862. 4 vol. gr. in-8.

Le tome IIe de ce recueil contient, pp. 576-588, une notice sur Corneille par M. Eugène Noël, un extrait de l'Imitation (livre IIIe, ch. IIe); les stances Au Roi, sur Cinna, Pompée, Horace, Sertorius, Œdipe, Rodogune, qu'il a fait représenter à Versailles en 1676; les stances: Marquise, si mon visage A quelques traits un peu vieux, etc.; enfin les Stances de don Rodrigue.

801. Manuel de la Littérature française des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, par C. Ploetz, docteur en philosophie, ancien premier professeur au Collége français de Berlin. Seconde édition, revue et augmentée. Berlin, F.-A. Herbig, 1867. In-8.

Ce recueil contient, pp. 1-54, des fragments du Cid, d'Horace, de Cinna et de Polyeucte.

802. Extraits des Classiques français. Dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles. Accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet, professeur de rhétorique au Lycée Descartes. A l'usage de tous les établissements d'instruction. Deuxième Partie: Poésie. Paris, Librairie classique de Ch. Fouraut et fils, 1871. In-12, de 2 ff., VIII et 576 pp.

Les extraits de Corneille occupent les pp. 48-79 de ce volume.

Nous arrêtons ici cette énumération, bien qu'il fût facile de citer des centaines de chrestomathies françaises, dans lesquelles se trouvent des fragments de Corneille.

II.—Extraits particuliers de l'Imitation de Jésus-Christ.

803. Le Chemin du salut; dévotion des âmes sincères et pénitentes, par P. Corneille, et selon la Bible. Dédié aux Français régénérés. A Paris, l'an IX de la République, et en commission à Berne, chez la Société typographic [sic], [de l'Imprimerie des citoyens Hignou et Comp.]. In-32.

«Les 148 premières pages de ce volume sont des extraits des quatre premiers livres de l'Imitation de Corneille. On remarque çà et là d'assez singulières variantes, dont quelques-unes sont simplement des fautes d'impression, d'autres des changements faits à dessein, pour corriger, améliorer. Ainsi, à la page 6, au vers 75 du livre I, «un paysan stupide» a été remplacé par «un simple paysan;» à la page 10, au vers 191 du même livre:

Plus lors sa connaissance est diffuse et certaine,

On a substitué majeure à diffuseMarty-Laveaux, tome XIIe, p. 536.

804. Nouvelles Heures a l'usage des Enfants, depuis l'âge de cinq ans jusqu'à douze; contenant: 1o des Prières pour le premier âge; 2o des Prières pour l'âge de sept ou huit ans, et des Méditations chrétiennes à la portée de cet âge; 3o l'Ordinaire de la sainte Messe, Vêpres et Complies et les Litanies de Saints; 4o un Examen de conscience pour l'Enfance; 5o des Prières pour la Confession et la première Communion; 6o sept Méditations pour la semaine sainte; un petit Recueil de vers, tirés de la traduction de l'Imitation de Jésus-Christ, par P. Corneille, etc. Paris, chez Maradan, 1801. In-18 de 248 pp.

805. Extraits de l'Imitation, mise en vers par P. Corneille. Seconde édition. A Paris, chez Fabre, libraire, palais du Tribunat, galerie de Bois, no 220; Gagnard, rue Mazarine, no 1604, Ventose, an XI [1802]. In-8 de 2 ff., 34 pp. et 1 f. blanc.

On trouve à la fin le nom de l'éditeur, J.-F. Sobry.

806. Imitation de Jésus-Christ, ouvrage immortel de Thomas de Kempis, en vers et en prose; la partie poétique du grand Pierre Corneille; et suivie de quelques autres morceaux choisis. Lyon, [Lausanne, de l'imprimerie des cit. Hignou et Compagnie], 1802. Pet. in-12 de 576 pp.

Les passages tirés de Corneille remplissent les 148 premières pages, sous le nom de Chemin du Salut.

«Cet ouvrage, dit Barbier (Dissertation sur soixante traductions françaises de l'Imitation, p. 111), est rédigé dans les principes du protestantisme; il est une des preuves que l'Église protestante a dans son sein des mystiques, comme l'Église catholique.»

807. La Morale des familles catholiques, par Pierre Corneille: fragmens offerts de sa traduction de l'Imitation de Jésus-Christ. Publié par M. Ch. de Chantal. Paris, Perisse, rue du Pot-de-fer, no 8, et Debécourt, [impr. de Pillet aîné], 1843. In-18 (0 fr. 75).

Dédié à M. Onésime Leroy.

808. L'Imitation de Jésus-Christ. Nouvelle édition, avec des réflexions, des pratiques nouvelles et des extraits de la traduction de Pierre Corneille, par M. l'abbé L. Bautain, vicaire général de Paris, etc. Paris, Furne, [impr. de Benard], 1852. Gr. in-8, figg. (12 fr. 50).

L'ouvrage, orné de 6 gravures et de 125 sujets gravés sur bois et imprimés dans le texte, a paru aussi en 25 livraisons à 50 c.

809. L'Imitation de Jésus-Christ. Nouvelle édition, avec des réflexions, des pratiques nouvelles et des extraits de la traduction de Pierre Corneille; par M. l'abbé L. Bautain, vicaire général de Paris, Promoteur du Diocèse, Membre du Conseil académique, Supérieur de la Maison de Juilly, Docteur en théologie, en médecine et ès-lettres, etc., etc. Paris, Furne, [impr. J. Claye], 1855. In-18 de XVI et 524 pp., front. grav. et figg.

Les figures, au nombre de 5, sont gravées d'après Overbeck et Chazal.

XIV.—PIÈCES DE CORNEILLE REMANIÉES OU RETOUCHÉES

PAR DIVERS AUTEURS.

810. Mes Récréations dramatiques [par Tronchin, de Genève]. Genève, Bonnant, 1779-1784. 5 vol. in-8.

Les quatre premiers volumes furent réimprimés en 1780, sous le titre développé de: Mes Récréations dramatiques, ou Choix des principales tragédies du grand Corneille, auxquelles on s'est permis de faire des retranchements, en supprimant ou raccourcissant quelques scènes, et substituant des expressions modernes à celles qui ont vieilli; précédé de quatre tragédies nouvelles de l'éditeur; Paris, Moutard, 1780, in-8.

Le Cid est réduit de 600 vers; sur ceux qui restent, 480 ont été retouchés ou remplacés.

Cinna est abrégé de 406 vers et présente 435 retouches, etc.

811. Six tragédies de Pierre Corneille, retouchées pour le théâtre. Paris, an X-1802. In-8.

Cette retouche, véritable profanation, est l'œuvre de Louis Delisle, ancien conseiller au parlement de Provence, et d'Audibert de Marseille; ces deux auteurs, qui n'ont pas eu le courage de signer leur œuvre, ont arrangé, ou plutôt massacré: Sertorius, Nicomède, La Mort de Pompée, Polyeucte, Les Horaces (réduits en 2 actes), Rodogune. L'éditeur fut, dit-on, Maradan, qui, lui non plus, n'osa mettre son nom sur le titre.

Une Édition plus correcte, publiée la même année, contient une septième pièce: Héraclius.

812. Corneille au dix-neuvième Siècle, ou Œuvres de Pierre Corneille, remises a la scène, par F. Brunot, membre de plusieurs sociétés savantes, en 1804. Avec des changements nécessités par ceux de la langue et d'après les commentaires de Voltaire, et les remarques de M. Palissot sur ces commentaires. Msc. in-4 de 244 ff.

Bibliothèque nationale (Msc. franç., no 15078).

Les pièces remaniées par Brunot sont les suivantes: Sophonisbe, Pulchérie, Nicomède et Horace. Voici, à titre d'exemple, comment il a modifié le fameux vers du vieil Horace:

Qu'il mourût,

Ou que sa propre main alors te secourût.

813. Œuvres choisies de Corneille. Édition épurée [sic]. Paris, Lehuby, rue de Seine, [impr. Duvergier], 1845. In-12.

Cette édition fait partie de la Bibliothèque littéraire de la jeunesse, et contient 20 dessins.

814. Œuvres choisies de Corneille. Édition épurée, illustrée de vingt dessins de M. Célestin Nanteuil, gravés par MM. Brevière, Trichon, etc. Paris, Lehuby, [impr. H. F. Didot, au Mesnil, Eure], 1859. Gr. in-8 de 511 pp.

VIII

815. L'illusion comique, arrangée par M. Édouard Thierry.

M. Édouard Thierry a fait représenter sur le Théâtre-Français, le 6 juin 1861, un arrangement de cette pièce, qu'il a justifié lui-même de la manière suivante (Moniteur universel du 3 juin 1861):

«N'y eût-il dans l'Illusion que ce cri d'orgueil, ou plutôt ce cri de bonheur jeté par Corneille à l'heure où son génie se réveille et prend possession de lui-même, il me semble que la pièce valait la peine d'être reprise au moins une fois, et pour l'anniversaire de la naissance du grand ancêtre. Je l'ai cru et je le crois encore, puisque la représentation aura lieu jeudi prochain.» Malgré cette opinion favorable, M. Thierry a pensé que certaines scènes de l'Illusion ne pouvaient plus supporter la représentation, et les a remplacées par des fragments de Don Sanche.

IX

816. Le Cid, tragédie de P. Corneille, arrangée par J.-B. Rousseau(?).

Un anonyme, que l'on a cru être J.-B. Rousseau, fit représenter le Cid en 1728, en supprimant le rôle de l'Infante et quelques vers qu'il jugeait inutiles à l'action. Ces changements furent dès lors admis par la Comédie-Française, et, malgré le respect dû à Corneille, le public a paru donner raison à Rousseau. Son arrangement a été reproduit dans le recueil suivant:

Pièces dramatiques choisies et restituées, par Monsieur *** [J.-B. Rousseau?]. Amsterdam, François Changuion, 1736. In-12, titre grav.

Ce recueil contient: Le Cid, par P. Corneille; Don Japhet d'Arménie, par Scarron; Marianne, par Tristan l'Hermite; Le Florentin, par Champmeslé (et La Fontaine).

L'auteur de cette «restitution» a supprimé, dans le Cid, les trois rôles de l'Infante, de Léonor et du Page. Il a dû, pour opérer ce retranchement, faire de nombreuses coupures dans les autres rôles, faire disparaître notamment tous les passages dans lesquels Chimène s'adresse à l'Infante. Il a intercalé, au deuxième acte, en tête de la scène entre don Fernand, don Arias et don Sanche, les deux vers suivants:

Quoi! me braver encore après ce qu'il a fait!

Par la rébellion couronner son forfait!

Les deux vers que prononce l'Infante au commencement de la dernière scène de la pièce:

Sèche tes pleurs, Chimène, et reçois sans tristesse
Ce généreux vainqueur des mains de ta princesse.

sont remplacés par les deux vers suivants, mis dans la bouche de don Fernand:

Approche-toi, Rodrigue, et toi, reçois, ma fille,
De la main de ton roi, l'appui de la Castille.

Ces vers sont imprimés entre guillemets dans l'édition que nous citons. Jusqu'à ces dernières années, ainsi que nous l'avons déjà dit (voy. ci-dessus, no 10), ils ont été fidèlement récités dans toutes les représentations données au Théâtre-Français.

817. Réflexions grammaticales respectueusement hasardées sur quelques endroits de la tragédie du Cid, par Lekain.

Mémoires de Lekain, précédés de Réflexions sur cet acteur et sur l'art théâtral, par F. Talma; Paris, Ponthieu, 1825, in-8, pp. 40-46.

Lekain s'est proposé dans ces Réflexions de corriger quelques «fautes grammaticales» échappées à Corneille et de remédier au manque de liaison que la suppression du rôle de l'Infante produisait entre les scènes. Voici, par exemple, les vers qu'il intercale à la fin de la scène IIe de l'acte IVe, pour motiver la scène de Chimène:

ELVIRE.

Madame, c'est assez d'éteindre votre flamme;

Rodrigue est trop puni, s'il n'est plus dans votre âme.

CHIMÈNE.

S'il n'est plus dans mon âme!... Ah! ciel! tu peux penser

Que jamais....

ELVIRE.

Il vient.

CHIMÈNE.

Dieux! fuyons sans balancer.

Les autres corrections de Lekain sont malheureusement de la même force.

818. Le Cid, tragédie en cinq actes, de Pierre Corneille, changée sur les observations de l'Académie française. Lausanne, 1780. In-8.

XIII

819. Le Menteur, comédie en cinq actes, nouvellement mise en vers libres, par M. Collé, Lecteur de S. A. S. Monseigneur le Duc d'Orléans, premier Prince du sang. Prix 30 sols. A Paris, Chez P. Fr. Gueffier, au bas de la rue de la Harpe, à la Liberté. M.DCC.LXX [1770]. Avec Approbation, & Privilége du Roi. In-8 de 96 pp.

Dans une Préface, Collé expose les raisons qui l'ont déterminé à entreprendre cet ouvrage. Voici à quoi elles se réduisent. «C'est, dit-il, à tenter d'être encore utile au théâtre, dans un âge assez avancé, pour n'y pouvoir plus rien donner de neuf de moi-même; c'est, en rajeunissant d'anciennes bonnes comédies, à tâcher de mériter, pour tout fruit de mes peines, le peu de gloire que l'on peut en retirer; et qui, peut-être encore, sera refusée à un travail aussi ingrat.»

XIV

820. La Suite du Menteur, comédie de Pierre Corneille, retouchée et réduite en quatre actes; avec un Prologue; par Andrieux, de l'Institut national, Représentée sur le Théâtre de la rue de Louvois, pour la première fois, le 26 germinal de l'an II. Prix 1 fr. 50. A Paris, Chez Madame Masson, Éditeur de Pièces de Théâtre, rue de l'Échelle, no 558, au coin de celle Saint-Honoré. Et au Bureau de la Décade philosophique, rue de Grenelle-Saint-Germain, en face de la rue des Saints-Pères, no 321. Imprimerie de Chaignieau aîné. An XI-1803. In-8 de 88 pp.

Voltaire constate que la Suite du Menteur fut assez mal accueillie, et il ajoute: «Serait-il permis de dire qu'avec quelques changements elle ferait au théâtre plus d'effet que le Menteur lui-même?» Andrieux releva ces paroles et voulut essayer les changements conseillés par Voltaire. Il mit la pièce en quatre actes et la fit représenter, sous cette forme nouvelle, le 26 germinal an XI (16 avril 1803), au théâtre Louvois. Le prologue mettait en scène: le directeur du théâtre (Picard), l'auteur de la pièce (Barbier), Dorante (Devigny), Cliton (Picard jeune), Cléandre (Dorsan), Philiste (Barbier), Jasmin (Picard), le Prévôt de la maréchaussée (Bosset), Mélisse (Mlle Delille) et Lise (Mlle Molière). L'arrangement eut assez de succès, mais ne contenta pas encore l'auteur, qui remit la comédie en cinq actes et la donna sur le théâtre de l'Odéon (alors théâtre de l'Impératrice), le 29 octobre 1808.

821. La Suite du Menteur. Comédie en cinq actes, en vers, de P. Corneille, avec des changements et additions considérables, et un Prologue, par F. G. J. S. Andrieux. Paris, Barba, 1810. In-8.

Cet arrangement se trouve dans les Œuvres de François-Guillaume-Jean-Stanislas Andrieux (Paris, Nepveu, 1818-1823, 4 vol. in-8).

XX

822. Don Sanche D'aragon. Comédie héroïque de P. Corneille, mise en trois actes par Mégalbe, représentée ainsi réduite pour la première fois au Théâtre-Français, le 15 avril 1833. Paris, Barba, Hautecœur, Martinet, [impr. Moessard], 1833. In-8.

M. Magnin (Revue des Deux-Mondes du 1er mars 1844) a rendu compte assez favorablement de cette réduction due à M. Planat. Le nouveau Don Sanche ne compte plus que 1,056 vers, savoir: 427 vers de Corneille sans changement; 102 vers altérés; 527 vers, soit précisément la moitié, composés de toute pièce par M. Planat.

823. Don Sanche d'Aragon. Comédie héroïque de P. Corneille, mise en trois actes par P. Planat. Représentée ainsi réduite pour la première fois au Théâthre-Français, le 15 avril 1833. Seconde édition. Paris, Tresse, Palais-Royal, [impr. Moessard], 1844. In-8.

Édition publiée à l'occasion de la reprise de la pièce le 17 février 1844. Mlle Rachel remplaça Mlle Rose Dupuis, dans le rôle d'Isabelle, mais elle y produisit si peu d'effet que la pièce ne fut donnée que cinq fois.

XXII

824. Observations sur la tragédie de Nicomède, par Lekain.

Mémoires de Lekain; Paris, Ponthieu, 1825, in-8, pp. 46-101.

Les changements proposés par Lekain pour Nicomède ne valent guère mieux que ceux qu'il avait introduits dans le Cid (voy. le no 817). Ils prouvent, comme dit Andrieux, que «l'art de Lekain était de jouer la tragédie, de réciter les vers, et non de les composer».

825. Changement proposé pour la tragédie de Nicomède, de P. Corneille, par Andrieux.

Cet arrangement, imprimé d'abord à la suite à'Anaximandre, ou le Sacrifice aux Grâces, comédie en un acte [par Andrieux]. Paris, Léopold Collin, 1805, in-8, a été reproduit dans les Œuvres de François-Guillaume-Jean-Stanislas Andrieux (Paris, Nepveu, 1818-1823, 4 vol. in-8).

Andrieux raconte, dans un avant-propos, que l'idée de ces changements lui vint dans une conversation qu'il eut un soir avec Talma. Il lui parla «du chagrin qu'on éprouvait quelquefois, aux représentations de certaines tragédies de Corneille, lorsque, auprès des plus sublimes beautés, on trouvait des disparates fâcheuses, des expressions vieillies ou triviales, qui faisaient murmurer ou sourire l'auditoire. Nous désirions tous deux, ajoute-t-il, qu'il y eût moyen de faire cesser cette espèce de scandale.»

Andrieux entreprit donc de remanier Nicomède, ce qui lui eût été impossible s'il se fût proposé de faire des vers cornéliens, «mais il ne s'agissait que de supprimer des longueurs, d'ôter des trivialités, de polir des vers incorrects.» Il voulut faire ce travail moins pour le public que pour Corneille, sans rien sacrifier de l'énergie de l'original, et l'on peut dire que si l'on pouvait accepter le principe des changements, ceux qu'il propose seraient parfois assez heureux; mais aujourd'hui l'on comprend autrement la critique littéraire et l'on tend de plus en plus à respecter le texte des classiques, même dans les endroits les plus faibles.

Les changements d'Andrieux furent adoptés au Théâtre-Français en 1804 et en 1805; «ils ont complétement réussi, dit l'auteur; ils sont inscrits sur l'exemplaire de la comédie et paraissent adoptés pour toujours.» Nous croyons que cette espérance ne s'est pas réalisée, et que, lors de la reprise de Nicomède par M. Beauvallet, le 6 juin 1861, les acteurs s'en sont tenus au texte de Corneille.

XV.—TRADUCTIONS OU IMITATIONS DES OUVRAGES DE CORNEILLE EN DIVERSES LANGUES.

I. Traductions en latin.

XI

826. La Clémence d'Auguste, tragédie, 1715.

Traduction latine de Cinna, représentée au Collège de Navarre, 17 août 1715, avec un épilogue en vers français.

XII

827. Le Combat de l'Amour divin et de l'Amour profane, ballet, 1680.

Traduction abrégée de Polyeucte, représentée au Collège d'Harcourt, le 8 août 1680. Nous n'avons pas retrouvé l'édition qui est citée au Catalogue Soleinne (t. IIIe, no 3646), en même temps que la pièce qui précède. Le titre latin doit être: Duellum Amoris divini et profani.

XXXIV

828. Gratiarvm Actio || Eminentissimo Cardinali || Iulio Mazarino, || ex Gallico Poëmate || Cornelij. Absque nota [Parisiis, 1643]. In-4 de 2 ff. paginés de 24 lignes à la page pleine, sign. A, caract. ital.

Voy. les nos 32 et 146.

Outre cette pièce, traduite par Abraham Remi, nous avons cité (no 158) quelques vers de Corneille traduits par Santeul. Le poëte lui-même avait traduit en latin ses vers Au Roy sur la Conqueste de la Franche-Comté (nos 153-155).

II. Traductions en italien.

829. Tragedie di Pier Cornelio, tradotte in versi Italiani [da Giuseppe Baretti], con l'originale a fronte. Opera divisa in quattro Tomi. In Venezia, presso Giuseppe Bartella, nel negozio Hertz, 1747-48. 4 vol. in-4.

Cette traduction est dédiée au duc de Savoie Victor-Amédée, qui fut plus tard roi de Sardaigne. Les trois premiers volumes contiennent chacun une préface, sous forme de lettre, dans laquelle Baretti s'est proposé de démontrer que les compositions théâtrales doivent s'écrire en vers. Quant au jugement porté sur son œuvre par les écrivains du temps, ils sont contradictoires; les Novelle letterarie de Florence en font l'éloge; Charles Gozzi la trouve élégante; Ugoni, au contraire, l'appelle «una cattivissima cosa». Baretti lui-même, dans une lettre au docteur Bicetti, du 2 mai 1750, la trouve plutôt mauvaise que bonne, avouant qu'il avait besoin d'argent quand il l'entreprit, et qu'il a bâclé en quelques mois une besogne qui aurait exigé plusieurs années pour être bien faite.

On trouve divers fragments des pièces de Corneille dans l'ouvrage suivant: Delle migliori tragedie greche e francesi Traduzioni ed Analisi comparativi di Pietro Napoli Signorelli; Milano, al Genio, 1804, 2 vol. in-4.

II

830. Clitandro, Tragedia [sic] di Pietro Cornelio. In Venezia, per il Lovisa, 1747. In-12.

Traduction en prose.

XI

831. Cid. Tragicomedia tradotta dall' idioma Francese nell' Italiano [dal Dott. Andrea Valfrè di Bora, Accademico Involto di Torino, ed Apatista di Firenze]. In Carmagnola, 1656. In-8.

Nous regrettons de ne connaître cette traduction que par le titre. Peut-être conviendrait-il de citer ensuite: Il Duello d'Amore et di Fortuna, tragicomedia di Giacomo Brunozzi, Canonico di Pistoja (in Bologna, 1670, in-12). Le titre de cette pièce semble indiquer une imitation du Cid.

832. Amore, et Honore. || Tragedia || Portata dal Francese || da || Ferecida Elbeni Cremete, || L'Eccitato || Fra gli Academici Faticosi || di Milano, || dedicata || All'Illustriss., & Ecclentissimo || Prencipe || D. Antonio Teodoro || Trivultio, || Prencipe del Sacro Romano Impero, di || Misoco, e della Valle di Misolcina; || Marchese di Malleo, e di Pici- || leone; Conte di Meltio, || e Gorgonzola; || Signore di Codogno, del Palasio, Prata, || Terrauerde &c. Baron Libero || di Retegno Imperiale; || Grande di Spagna, Caualier del Tosone; || Generale delle Militie nello Stato, e || Capitan della Guardia di S. E. || il Prencipe di Ligne Go- || uernatore di Milano. || In Milano, per Gioseffo Marelli. 1675. Pet. in-12 de 79 pp., 1 f. pour l'Imprimatur et 1 f. blanc.

L'auteur déclare, dans un avis au lecteur, qu'il n'est pas le véritable auteur de cette tragédie, qu'il s'est contenté de l'arranger au goût du jour. «Essa è parto d'un Ingegno Francese; Mà dubitando, se al comparire in Italia in questi Tempi sospetti potesse essere ben accolto, l'hò travestito in fretta alla peggio, che è quanto dire alla moda.» Le rôle de l'Infante et celui de D. Arrias ont été supprimés; Chimène s'appelle Ismenia, Elvire porte le nom de Linda; en dehors de ces changements et des coupures qu'entraîne la suppression de deux rôles, la traduction, écrite en prose, est généralement littérale. La pièce forme trois actes composés de la manière suivante: le Ier acte comprend l'acte Ier de l'original (moins la scène IIe) et les deux premières scènes du second acte; le second acte est formé des scènes VIe, VIIe et VIIIe du second acte et de l'acte IIIe en entier; le IIIe acte comprend le IVe acte, moins la scène IIe, et le Ve acte, moins les scènes IIe et IIIe.

M. Anatole de Montaiglon a bien voulu nous communiquer un exemplaire de cette traduction, qui doit être fort rare.

833. Amore et Honore, Tragedia portata dal Francese da Ferecida Elbeni Cremete, l'Eccitato frà gli Academici Faticosi di Milano. Bologna, 1679, per il Longhi. In-12.

Réimpression de la traduction précédente.

834. Il Cid, Tragi-comedia di M. Pietro Cornelio, Trasportata dal Francese, E rappresentata da' Signori Cavalieri del Collegio Clementino Nelle loro Vacanze di Carnevale dell' Anno M.D.CCI. Dedicata All' Illustrissima, & Eccellentissima Signora, La Signra. D. Olimpia Pamfilii Colonna Gran Contestabilessa del Regno di Napoli. In Roma, M.DCC.I [1701]. Nella Stamperia di Luca Ant. Chracas. Appresso la Curia Innocenziana. Con licenza de' Superiori. Pet. in-12 de 6 ff. et 155 pp., avec la marque de l'imprimeur au verso de la dernière page.

Dans sa dédicace à la princesse Pamfili-Colonna, dédicace datée du 26 janvier 1701, Chracas dit que la tragédie du Cid, empruntée par la France à l'Espagne et par l'Italie à la France, n'a jamais obtenu un succès plus grand que sur le théâtre du Collége Clémentin, «dove lo spirito, e brio di quei nobilissimi Cavalieri, con traduzione loro propria, l'hà fatta spiccare con tal risalto, che meritava il Mondo intiero, non che la sola Roma a sentirla ».

La liste des acteurs qui suit la dédicace et l'argument est des plus curieuses. Voici la distribution de la pièce, lors des représentations de 1701

Le Roi: D. Gio: Vizzaroni, de Porto S. Maria;

L'Infante: l'abbé Nicolò Severoli, de Faenza;

D. Diègue: le comte Giuseppe Bianchetti Gambalonga, de Bologne;

D. Rodrigue: l'abbé Domenico Passionei, de Fossombrone;

D. Gomes: Nicolò Spinola, de Gênes;

Chimène: Francesco Antonio Berardi, de Cagli;

D. Sanche: le commandeur Antonio dal Pozzo, de Rome;

Elvire: D. Ambrogio Spinola, duc de San-Pietro;

Léonore: Costantino Serra, de Gênes;

D. Alonse: le comte Giacomo Ariberti;

D. Arias: D. Lorenzo Marziani, prince de Fornari, de Messine, etc.

Pour donner des rôles à d'autres personnages de distinction, le traducteur a introduit des ballets héroïques, dans lesquels on voit figurer: le comte Emmanuel d'Este, de Milan; D. Francesco et D. Aniello Muscetola, princes de Leporano, de Naples; le duc Gerolamo Gravina, duc de Croyglias, de Palerme, et une foule d'autres grands seigneurs. Les comparses eux-mêmes comptent dans leurs rangs des princes et des ducs.

La traduction est en prose. Le traducteur, qui, d'après Melzi, est le P. D. Filippo Merelli, de Somasca, n'a pas hésité à faire de nombreuses suppressions à l'original, afin de gagner du temps pour les ballets.

835. L'amante inimica, overo il Rodrigo gran Cidd delle Spagne, Opera Tragicomica di Pietro Cornelio, Tradotta dal Francese, & accomodata per le Scene alla maniera Italiana. In Bologna, 1669. Per il Longhi. Con licenza de' Superiori. Pet. in-12 de 89 pp. et 3 ff. blancs.

Traduction en prose assez fidèle, bien qu'elle soit parfois abrégée. Le style ne manque ni de vivacité, ni de précision, par exemple dans la scène du comte et de D. Diègue;

Il conte: Al fine otteneste il posto.—D. Diego: M'hà onorato Sua Maestà.—Co. Possedete il grado d'Aio di quest'Infante.—D. Die. Come premio di mia leal servitù.—Co. Come dono d'una cieca fortuna.—D. Die. Fù giustitia.—Co. Fù capriccio.— D. Die. Hebbe il Re a' miei passati servigi riguardo.—Co. Riguardò egli più alla propria inclinazione che al dovere.—D. Die. Non s'ingannano i Rè.—Co. Non sono forsi Huomini?...

Il existe une autre édition de la même traduction, également publiée à Bologne par Longhi, mais qui ne porte pas de date.

836. L'Amante nemica, ovvero il Cid delle Spagne, Tragedia di Pietro Cornelio.

Réimpression contenue dans le tome IIIe des Opere varie trasportate del Francese e recitate in Bologna; Bologna, Lelio della Volpe, 1724, in-12.

837. Honore contro Amore, Tragedia ricavata da soggetto Spagnuolo, vestito alla Francese, e tradotta in Italiano per G. A. Z. D. O. Bologna, per il Longhi, 1691. In-8.

Traduction du Cid par Giovanni Andrea Zanotti, detto Ottavio. Voy. Melzi, Dizionario di Opere anonime e pseudonime di Scrittori italiani; Milano, 1848, 3. vol. gr. in-8, t. IIe, p. 9.

838. Il Cid, Tragedia di Pietro Cornelio, recitata da' Signori Cavalieri del Collegio Clementino nelle Vacanze del carnovale dell'Anno 1722. Dedicata all' Eẽmo e Rẽmo Principe il sig. Card. di S. Susanna, Gioseffo Pereira de la Cerda, consigliere di stato della Real Maestà di Portogallo, ecc., ecc. In Roma, M.DCC.XXII [1722]. Nella stamperia del Chracas, presso S. Marco al Corso. In-12.

Réimpression de la traduction précédente, avec de nouveaux intermèdes où paraissent des Turcs, des Américains, des cavaliers et dames de Castille, etc. On y trouve également les noms des personnages qui ont figuré dans les ballets.

839. Il Cid, Tragicomedia di messer Pietro Cornelio, trasportata dal Francese. Roma, 1732. In-12.

Réimpression de la traduction de Merelli.

840. Il Rodrigo, Tragedia dell' Abate Antonio Landi Fiorentino. Firenze, 1765, Stamperia imperiale. Pet. in-4, avec un frontispice, qui contient deux beaux portraits.

L'auteur dit qu'il ne prétend pas avoir mieux fait que Corneille, mais que sa tragédie n'est pas une traduction. Ce n'en est pas moins une imitation.

841. Il Cid, Tragedia di Pietro Cornelio, tradotta [in versi] da Giuseppe Greatti [Giuseppe Baretti?].

Teatro applaudito, t. XXIXe; Venezia, 1798, in-8.

842. Tentativo sui tre primi Tragici francesi del conte Cesare di Castelbarco. Milano, Boniardi Pogliani, 1844. Gr. in-8.

Traduction en vers du Cid, d'Andromaque et de Zaïre.

843. Le Cid, tragédie en cinq actes de Pierre Corneille. Traduction italienne de Giulio Carcano. Paris, Michel Lévy frères, et Librairie nouvelle, [impr. Loignon et Cie, à Clichy], 1866. Gr. in-8 de 38 pp. à 2 col.

Répertoire de M. Ern. Rossi.

X

844. Amor della patria sopra tutti gli amori, o' vero l'Oratio., Tragicomedia tradotta dal Francese di Pietro Cornelio. In Bologna, per il Longhi. S. a. [circa 1700], in-12.

Traduction d'Horace en prose.

845. L'Orazio, Tragedia di Pietro Cornelio, tradotta in versi Toscani, [circa 1720]. Msc. in-4 de 255 pp., texte franç. et ital.

Bibliothèque nationale (Msc. it., no 1388).

846. Orazio, Tragedia di Pietro Cornelio, tradotta dall' abate Placido Bordoni.

Teatro applaudito, t. LIIe; Venezia, 1800, in-8.

XI

847. Il Cinna, Tragedia di Pietro Cornelio, tradotta dal Francese, et accomodata ail' uso delle Scene d'Italia. In Bologna, per il Longhi. Con licenza de' Superiori. S. a. [circa 1700], pet. in-12 de 102 pp. (y compris le titre), 1 f. pour l'approbation et 2 ff. blancs.

Traduction en prose, précédée d'un court argument historique.

848. Il Cinna, Tragedia di Pietro Cornelio, tradotta dal prevosto Giovannardi, Modanese. Venezia, Pietro Bassaglia. S. a., in-12.

XII

849. Poliuto, Tragedia Cristiana di M. Pietro Cornelio Trasportata Dall' Idioma Francese, E recitata da' Signori Cavalieri del Clementino Nelle Vacanze del Carnevale dell' Anno M.DCC.I. Dedicata da Luca Antonio Chracas a' medesimi Cavalieri. In Roma, M.DCC.I [1701]. Nella Stamperia di Luca Ant. Chracas. Appresso la Curia Innocenziana. Con Licenza de' Superiori. Pet. in-12 de 8 ff., 150 pp. et 1 f. pour la marque de l'imprimeur.

Cette pièce fut imprimée en même temps que la traduction du Cid citée plus haut (no 834). La dédicace porte de même la date du 26 janvier 1701. Les acteurs ne furent pas moins distingués. D. Salvatore Caputo, marquis della Petrella, joua Félix; Alessandro Gardoni joua Polyeucte; le marquis Manfredo Trecchi, Pauline; Francesco Passionei de Fossombrone, Sévère; Giuseppe Pelicano de Reggio, Néarque; le comte Emmanuel d'Este, Albin, etc. Quatre ballets, imaginés par le traducteur, donnèrent de la variété au spectacle; on n'y vit également figurer que des gentilshommes, en particulier ceux qui avaient rempli les premiers rôles dans le Cid.

La traduction, fort abrégée, est en prose. Melzi l'attribue au P. D. Filippo Merelli, de Somasca.

Il y avait eu avant Corneille une tragédie italienne sur le même sujet: Polieto, tragedia sacra, di Girolamo Bartolommei, Fiorentino; in Roma per Francesco Cavalli, 1632, in-12; in Firenze, nella stamperia di Pietro Nesti, 1655, in-4.

850. Polieuto, Tragedia cristiana di M. Pietro Cornelio, trasportata dall' idioma Francese. Bologna, per il Longhi. S. a. [circa 1705], in-12.

Réimpression de la traduction de Filippo Merelli.

851. Polierto, Tragedia di Pietro Cornelio.

Traduction en prose insérée dans le t. Ve des Opere varie tradotte e recitate in Bologna (Bologna, Lelio della Volpe, 1725, in-12); nous croyons que c'est celle de Merelli.

852. Il Polieuto martire, Tragedia sacra tradotta dal Francese di Pietro Cornelio. In Venezia, per Domenico Lovisa, 1702. In-12.

Traduction en cinq actes et en prose, qui ne doit pas être confondue avec celle de Merelli.

853. Poliuto, Tragedia cristiana di P. Cornelio, Traduzione dal Francese in versi. Bologna, Pisarri, 1741. In-8.

Traduction dont l'auteur ne s'est fait connaître que dans l'édition suivante.

854. Polieuto, Tragedia di Pietro Cornelio tradotta [in versi] dal P. D. Bonifacio Collina. In Bologna, per il Volpe, 1743. In-8.

855. Polyeucte, tragédie en cinq actes, de Corneille, traduite en vers italiens par Joseph Montanelli, représentée au Théâtre-Italien à Paris par la Compagnie dramatique de Mme Ristori, le 27 avril 1859. Paris, Michel Lévy frères, [impr. Thunot et Cie], 1859. Gr. in-8 de 38 pp. à 2 col.

XIV

856. Il Bugiardo, Commedia di tre atti in prosa, rappresentata per la prima volta in Mantova la primavera dell' anno 1750.

Nous suivons l'exemple de Voltaire en faisant figurer la comédie de Goldoni parmi les imitations des pièces de Corneille; mais, comme l'a déjà fait remarquer M. Marty-Laveaux (t. IVe, pp. 272 sq.), nous avouerons qu'elle n'a que des rapports éloignés avec le Menteur. Il Bugiardo a été imprimé dans les Commedie di Carlo Goldoni (Firenze, 1753, in-8, t. Ier; Pesaro, 1753, in-12, t. Ier; Venezia, 1753, in-8, t. IVe; Bologna, 1753, in-8, t. IVe, etc.) et traduite par M. Aignan dans les Chefs-d'œuvre des Théâtres étrangers (Paris, Ladvocat, 25 vol. in-8).

XVI

857. Rodoguna principessa de' Parti, Tragedia del Cornelio, portata dal Francese in Italiano dal Conte Gio. Orsi, [circa 1720].

Traduction en prose conservée à la Bibliothèque nationale. (Msc. ital., no 1387.)

858. La Rodogona, Tragedia tradotta dal Francese di Pietro Cornelio, e recitata da' Signori Cavalieri del Collegio Clementino nelle vacanze del Carnevale nell' anno 1702. In Roma, nella stamperia di Gianfrancesco Chracas, 1702. In-12.

Traduction en prose attribuée par Melzi au P. D. Filippo Merelli.

859. Rodoguna, Tragedia di Pietro Cornelio tradotta dal Francese. In Bologna. M.DCII [1702]. Nella Stamperia del Longhi. Con licenza de' Superiori. Pet. in-12 de 132 pp.

Réimpression de la traduction de Merelli, précédée de l'Ombra di Nicanoro, Prologo per Musica. Cette même traduction a été encore reproduite dans le t. IVe des Opere varie tradotte e recitate in Bologna (Bologna, Lelio della Volpe, 1725, in-12).

860. Rodoguna, Tragedia di Pietro Cornelio. In Venezia, per il Paoli, 1715. In-12.

Traduction en prose.

861. Rodoguna, principessa de' Parti, Tragedia trasportata dal Francese di Pietro Corneille sopra la Scena Italiana, dedicata all' Alt. Sereniss. del Signor Principe Enrico Lantgravio d'Assia Darmstat, &c., &c., &c., e recitata da' Sereniss. suoi Nipoti con alcune Dame, e Cavalieri per proprio divertimento nel Teatrino di Corte, nel Carnevale dell' anno 1722. In Mantova, per Alberto Pazzoni, 1722. In-12.

Traduction en prose.

XVIII

862. L'Eraclio, imperatore d'Oriente, Tragedia di Pietro Cornelio, tradotta dal Francese et accomodata per le scene alla maniera Italiana. In Bologna, per Pier Maria Monti, 1691. In-12.

Traduction en prose, dont la dédicace est signée G. A. Z. D. O., c'est-à-dire, d'après Allacci et Melzi, Gio. Andrea Zanotti, detto Ottavio.

863. Eraclio, Tragedia di Pietro Cornelio, tradotta e rappresentata da' Signori Cavalieri del Collegio Clementino in Roma nel carnevale dell' anno 1699. Roma, per il Chracas, 1699. In-12.

Traduction libre en prose attribuée par Melzi au P. D. Filippo Merelli, de Somasca. L'auteur italien a fait, à sa guise, un grand nombre de coupures et d'additions.

864. Eraclio, Tragedia di M. Pietro Cornelio, tradotta, e rappresentata da' Sig.ri Cavalieri del Collegio Clementino in Roma, nel Carnevale dell' Anno 1699. In Bologna, nella Stamperia del Longhi, 1701. Con licenza de' Superiori. Pet. in-12 de 138 pp. et 3 ff. blancs.

Réimpression de la traduction de Merelli. M. Marty-Laveaux la confond avec celle de Zanotti.

XX

865. La Vrea Nobilta, tolta dalla Commedia eroica del famoso autor Francese Pietro Cornelio, da lui intitolata D. Sancio. Bologna, stamperia di Longhi. S. a. [circa 1710], in-12.

Traduction de Don Sanche en prose. Elle a été reproduite dans le t. IVe des Opere varie tradotte e recitate in Bologna; Bologna, Lelio della Volpe, 1725, in-12.

XXII

866. Nicomede, Tragedia di Monsù Cornelio, trasportata dall' idioma Francese dal signor Girolamo Gigli. Roma, 1701. In-12.

Traduction en prose.

XXIII

867. Edipo, Tragedia di Pietro Cornelio. In Bologna, per il Longhi. S. a. [circa 1700], in-12.

Traduction en prose.

XXVI

868. La Sofonisba, Tragedia tradotta dal Francese di Mons. Corneille, da L. P. In Ferrara e in Bologna, per il Longhi, 1715. In-12.

869. La Sofonisba, Tragedia tradotta dal Francese di Mons. Corneille. In Bologna, per Lelio Volpe, 1724. In-12.

Il existe une pièce italienne antérieure à cette traduction, et dont l'auteur a peut-être imité la tragédie de Corneille: Sofonisba, opera tragicomica rappresentata in Roma nel Collegio Clementino l'anno 1681 (in Roma, per il Bussotti, 1681, in-12). Un peu plus tard, le Napolitain Saverio Pansuti fit paraître une nouvelle Sofonisba (in Napoli, per Domenico Antonio, e Niccolò Parrino), 1725, in-8).

XXVII

870. Ottone, Tragedia di Pietro Cornelio, trasportata dall' idioma Francese. In Venezia, per Domenico Lovisa, 1720. In-12.

Traduction en prose.

XXVIII

871. Agesilao, Tragedia del famoso autor Francese Pietro Cornelio. In Bologna, stamperia di Longhi, S. a. [circa 1710], in-12.

XXIX

872. Attila, re degli Unni, Tragedia del famoso autor Francese Pietro Cornelio. Bologna, stamperia di Longhi, s. a. [circa 1710], in-12.

Traduction en prose.

XXX

873. Tito e Berenice, Opera heroicomica di Pietro Cornelio, tradotta dal Francese. Bologna, stamperia di Longhi. S. a. [circa 1710], in-12.

Traduction en prose.

XXXI

874. La Pulcheria, Opera di Pietro Cornelio, tradotta dal Francese ed accomodata all' uso delle Scene d'Italia. In Bologna, nella stamperia del Longhi, 1704. In-12.

Traduction en prose.

XXXII

875. Surena, generale de' Parti, Opera tragica di Pietro Cornelio. In Bologna, nella stamperia del Longhi, 1719. In-12.

Traduction en prose.

III. Traductions en espagnol.

IX

876. El Honrador de su padre, comedia en tres actos en verso, por D. Juan Bautista Diamante.

Imitation du Cid, imprimée dans le recueil intitulé: Comedias nuevas escogidas de los mejores ingenios de España; onzena Parte; Madrid, 1658, in-4, ou Madrid, Gregorio Rodriguez, 1659, in-4 (voy. Catálogo de la Biblioteca de Salvá, Valencia, 1872, 2 vol. in-8, t. Ier, p. 403). Elle a été réimprimée dans le Tesoro del Teatro español, desde su origen (año de 1356), hasta nuestros días; arreglado y dividido en cuatro partes, por D. Eugenio de Ochoa; Paris, imprenta de Casimir y Crapelet, 1808, 5 vol. in-8, t. Ve.

Nous avons dit plus haut (n° 9) que Voltaire avait cru retrouver dans la pièce de Diamante le véritable original du Cid; il est démontré aujourd'hui que c'est une simple traduction. Nous citerons dans les chapitres qui suivent plusieurs opuscules relatifs à cette question.

877. Don Rodrigo de Vivar, Tragedia en tres actos, escrita en variedad de metros.

Traduction libre, qui existe en manuscrit dans les archives du Teatro del Principe à Madrid, sans nom de traducteur, mais avec permission de représenter donnée en 1781.

878. El Cid, tragedia de P. Corneille, refundida por D. T. G. S. [Don Tomas Garcia Suelto], y representata por la primera vez en el Teatro de Los Canos del Peral, el dia 25 de Agosto de 1803. Madrid, 1805. In-8.

879. Cid Rodrigo de Vivar, Drama en tres actos y en verso original, de don Manuel Fernandez y Gonzalez. Representado con gran éxito en el Teatro de Novedades el dia 18 de diciembre de 1853. Madrid, libreria de la V. é hijos de Cuesta, [imprenta de C. Gonzalez], 1858. Gr. in-8 de 102 pp.

La España dramática.

Imitation du Cid en trois actes et en vers.

880. Cid Rodrigo de Vivar, Drama en tres actos y en verso, original, de don Manuel Fernandez y Gonzales. Refundido por el autor. Madrid, libreria de la V. é hijos de Cuesta, [imprenta de T. Fortanet], 1862. Gr. in-8 de 102 pp.

La España dramática.

Nous croyons que les auteurs des quatre pièces suivantes se sont également inspirés du Cid:

Las Mocedades del Cid, drama refundido por D. Alberto E. Rossi. Refonte de la tragédie de Guillen de Castro.

Honor y Amor, drama en cinco actos por Iza Zamácola.

Don Rodrigo, drama original en versos de A. F. de la Serna.

Para heridas ls del Honor, ó el Desagravio del Cid, drama original en versos de D. Rafael Galvez Amandi.

X

881. Horacio, tragedia en cuatro actos, habiéndose suprimido el quinto, por Corneille. Original francés con la traduccion literal española, preparada expresamente para Mr. Rafael Félix, director de la Comp. francesa de Mlle Rachel. Nueva-York, imprenta de Baker y Goodwin, 1855. In-4 de 28 pp.

La couverture imprimée porte: Unica Edicion autorizada de las representaciones de Mlle Rachel en francés y español, que contiene la copia original francesa, con la traduccion literal española por Jules Mantéguès.

XI

882. Cinna, Tragedia de P.Cornelio, traducida del idioma Frances en Castellano. Madrid, 1713. In-8.

D. Augustin de Montiano y Luyando, dans son Discurso sobre las tragedias españolas (Madrid, 1750, p. 66), attribue la traduction à Don Francisco Pizarro de Aragon, marquis de San Juan. L'exemplaire décrit par Salvá (Catálogo, t. Ier, n° 1198) porte sur la garde une note manuscrite qui confirme cette attribution.

Le titre est suivi d'une approbation du Dr Don Juan de Ferreras, curé de l'église paroissiale de Saint-André de Madrid, qui a trouvé la traduction faite «con tanta alma, que si pudiera ser verisimil la Metempsichosis de los antiguos errados Philosophos, se pudiera creer, que la del Autor, y del Traductor era la misma.»

La traduction est en vers de différentes mesures, suivant l'usage adopté sur le théâtre espagnol.

883. Cinna. Tragedia de P. Cornellio, traducida del idioma Frances en Castellano. S. l. n. d. [Madrid, Fernando Monge, 1731]. In-8 de 4 ff. et 134 pp.

Réimpression de l'édition précédente. La licence du Conseil, datée du 4 juillet 1731, nous fait connaître le nom du libraire.

884. El Paulino, Tragedia nueva a la moda Francesa con todo el rigor de el arte, en imitacion del Cina de Pedro Cornelio, compuesta por don Thomas de Añorbe y Corregel, Capellan del Real Monasterio de la Encarnacion de Esta Corte. Con licencia. En Madrid. Año de M.DCC.XL [1740]. In-4 de 43 pp.

La permission d'imprimer est datée du 13 avril 1740.

Montiano (Dircurso primero sobre las tragedias españolas, 1750) a cru devoir mettre le public en garde contre cette imitation, de peur qu'on n'attribuât à Corneille les faiblesses du traducteur.

885. Cinna, tragedia de P. Corneille, traducida de D. Manuel Garcia Verdugo.

Traduction inédite citée par M. Marty-Laveaux, d'après une communication de M. Hartzenbusch.

XII

886. La mayor Gloria de un heroe es ser constante en la fe, o el Heroe verdadero, Comedia heroica de F. R. [Fermin del Rey]. Barcelona, 20 de Febrero 1785.

Imitation en trois actes de Polyeucte, qui n'a pas été imprimée. Il en existe une copie manuscrite à la Bibliothèque nationale de Madrid, et une autre dans les archives du Teatro del Principe de la même ville. Le lieu de la scène est changé ainsi que les noms des personnages.

887. Polieucto, tragedia en cinco actos, por Corneille. Copia original francesa, con la traduccion literal española, por Jules Mantéguès, preparada expresamente para Mr. Rafael Félix, director de la Comp. francesa de Mlle Rachel. Nueva-York, imprenta de Baker y Goodwin, 1855. In-4 de 48 pp. à 2 col.

888. Polieucto, tragedia cristiana en cinco actos, por Corneille, traducida al Castellano por D. Manuel Garcia Verdugo.

Traduction inédite citée par M. Marty-Laveaux, d'après une communication de M. Hartzenbusch.

XIII

889. El Embustero engañado, comedia en dos actos, escrita por L. A. J. M. [Luis Antonio José Monein.] S. l. n. d. [Madrid]. In-4 de 24 pp. à 2 col.

Imitation du Menteur.

XVI

890. Rodoguna, Tragedia en cinco actos, escrita en romance en decasilabo.

Traduction libre, sans nom de traducteur, qui se trouve en manuscrit, dans les archives du Teatro del Principe, avec permission de représenter accordée en 1777.

891. Rodoguna, tragedia en cinco actos por Corneille, traducida en castellano por D. Manuel Garcia Verdugo.

Traduction inédite citée par M. Marty-Laveaux, d'après M. Hartzenbusch.

VI. Traductions en portugais.

IX

892. O Cid, Tragedia de P. Corneille. Lisboa, na typographia Rollandiana, 1787, com licença da Real Meza da Commissão Geral sobre o Exame, e Censura dos Livros. Pet. in-8 carré de 92 pp. et 2 ff. contenant un extrait du catalogue de François Rolland.

On lit en tête du titre: Theatro estrangeiro. Numero I.

Traduction en vers attribuée à Antonio José de Paula (Diccionario bibliographico portuguez, estudos de Innocencio Francisco da Silva; Lisboa, 1858-70, 9 vol. in-8, t. VIIIe, p. 209); elle est précédée d'un avis de l'éditeur qui fait l'éloge du théâtre en général, et rappelle que les peuples les plus catholiques ne l'ont jamais condamné. Le libraire s'est proposé de publier un recueil des meilleurs pièces françaises et italiennes comme en possèdent la plupart des nations cultivées de l'Europe.

893. Affronta castigada, ou o Suberbo punido, tragedia por Nicolau Luis. Lisboa, na Officina de Antonio Gomes, 1794. In-4 de 40 pp.

Traduction du Cid en vers.

Nicolau Luis, appelé quelquefois da Silva, vivait dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, mais on ne sait rien de sa vie; il a traduit ou imité plus de deux cents comédies ou tragédies, en évitant le plus souvent de nommer les auteurs originaux.

894. O Cid, tragedia de Corneille.

Theatro de Manuel de Figueiredo; Lisboa, na Imprensa Regia, 1804-1815, 14 vol. in-8, t. VIIIe.

895. D. Rodrigo, drama original em cinco actos e em prosa, por D. Antonio Firmino da Silva Campos e Mello. Lisboa, na typographia de Antonio José da Rocha, 1842. Gr. in-8 de 96 pp.

Imitation du Cid.

896. D. Ruy Cid de Bivar, tragedia em cinco actos, de P. Corneille, traduzida por ***, revista e emendada por J. M. Pereira da Silva. Rio de Janeiro, na Typographia imperial e constitucional de Junius Villeneuve e Ca, 1843. Gr. in-4 de 20 pp.

Archiva Theatral, IIIa serie.

M. Jean Manuel Pereira da Silva, né à Rio, en 1817, est un des hommes les plus distingués du Brésil. Il est correspondant de l'Institut de France.

En dehors des traductions que nous avons citées, M. I. Fr. da Silva (Diccionario bibliographico portuguez, t. VIIIe, p. 209) dit qu'il possède une traduction manuscrite du Cid signée des initiales J. A. M.

XI

897. Cinna, ou a Clemencia de Augusto, tragedia de Corneille.

Theatro de Manuel de Figueiredo; Lisboa, na Imprensa Regia, 1804-1815, 14 vol. in-8, t. VIIIe.

898. Cinna, ou a Clemencia de Augusto, tragedia de P. Corneille, traducida por Antonio José de Araujo.

Traduction inédite citée par M. I. Fr. da Silva (Diccionario bibliographico portuguez, t. VIIIe, p. 421).

XVIII

899. Heraclio reconhecido, tragedia por Nicolau Luis. Lisboa, na Officina de José de Aquino Bulhões, 1783. In-4 de 40 pp.

Imitation en vers.

V. Traduction en roumain.

XVIII

900. (voir aussi 900 bis înmoarat al rasartului, tragedia în 5 acte de Korneil, si tradusa din frantozeste de I. Roset. Bucuresti, în tipografia lui Ediad,] 1831. In-8 de 122 pp.

Traduction très-faible, dont le style est tout à fait primitif.

On a lieu d'être surpris que les Roumains n'aient pas cherché à faire passer dans leur langue d'autres pièces de Corneille. Le poëte Georges Sion, à qui nous exprimions récemment notre étonnement à ce sujet, nous a répondu que ses compatriotes, dont un grand nombre ont étudié nos classiques dans nos écoles, ne se sentaient pas encore en état d'en faire des traductions qui ne fissent pas trop perdre à l'original. Les pièces de Voltaire ont été jugées plus faciles, et plusieurs ont été traduites avec succès; M. Sion lui-même a donné d'élégantes versions du Misanthrope et de Phèdre, mais, à part quelques fragments du Cid et de Cinna, qu'il a mis en vers roumains pour les élèves du conservatoire de Bucarest, il n'a pas abordé le théâtre de Corneille.

VI. Traductions en anglais.

I

901. Melite, a Comedy translated from the French of P. Corneille. London, printed for and sold by T. Bell, no 26 Bell yard, Temple Bar, and G. Burnet, Strand, M.DCC.LXXVI [1776]. In-8, fig.

XI

902. The Cid, a Tragi-Comedy out of French made English, and acted before Their Majesties at Court, and on the Cockpit stage in Drury-Lane, by the Servants to both Their Majesties. London, 1637. Pet. in-12.

Traduction en vers par J. Rutter, dont le nom est au bas de l'épître dédicatoire adressée à Edouard, comte de Dorset, lord-chambellan. Le même auteur fit paraître, en 1640, une traduction de la Vraie Suite du Cid, de l'abbé Desfontaines, qu'il intitula: The Second Part of The Cid.

Malgré l'empressement mis par un poëte anglais à traduire le Cid, l'année même de sa publication, le tempérament britannique ne paraît pas s'être accommodé aux passions toutes méridionales du héros espagnol. Pepys raconte qu'il assista, le 1er décembre 1662, à la représentation du Cid, au Cokpit, et que la pièce, bonne pour la lecture, lui parut à la scène «une fort sotte chose (a most dull thing)». Diary and Correspondence of Samuel Pepys; the sixth Edition; London, 1858, 4 vol. in-12.

903. The Cid, || a || Tragicomedy, || out of French made || English: || And acted before their Majesties || at Court, and on the Cock-pit || Stage in Drury-lane, by the || servants to both their || Majesties. || The Second Edition Corrected and Amended. || London, || Printed by W. Wilson for Humphrey || Moseley, at the Signe of the Princes Armes || in St. Pauls Church-Yard. || 1650. In-12 de 42 ff. non chiff., dont les trois derniers sont occupés par le catalogue du libraire.

Réimpression de la traduction précédente.

904. The Cid, OR the heroick Daughter, a Tragedy in verse, translated from the French of P. Corneille, by John Ozell. London, 1714. In-12.

905. Ximena, or the heroick Daughter, a Tragedy by Colley Cibber, adapted for theatrical representation as performed at the Theatre Royal in Covent Garden, regulated from the Prompt Book. London, printed for the Proprietors under the direction of John Bell, British Library, Strand, 1792. In-8 de 78 ff., avec 2 fig. sur acier.

Simple imitation du Cid, dans laquelle l'auteur s'est proposé d'éviter une partie des fautes que le goût français avait, prétend-il, fait commettre à Corneille.

Cette pièce, imprimée séparément, a été réunie au Bell's British Theatre, t. XVe (London, 1797, in-8): elle a été également reproduite dans les œuvres de Colley Cibber, dont la meilleure édition est celle de Londres, 1777, 5 vol. in-12, avec portr.

906. The Cid, a Tragedy in five Acts by a Gentleman formerly a Captain in the Army. London, printed by A. Young, 18 Vere Street, and sold by M. Faulder, 42, Bond-Street, 1802. Price two shillings and six pence. In-8 de 63 pp.

X

907. Horatius, a Roman Tragedy, by Sir William Lower. London, 1656. In-4.

908. Horace, a Tragedy, by Mrs. Kath. Phillips. London, 1667. In-fol.

Cette traduction de «l'incomparable Orinda», a été réimprimée, avec Pompée, à la suite du recueil de ses œuvres: Poems by the most deservedly admired Mrs. Katherine Philips, the Matchless Orinda, to which is added Monsieur Corneille's Pompey and Horace, Tragedies, with several other Translations out of French; London, printed by N. T. for Henry Herringman, at the sign of the Blue Anchor, in the Lower Walk of the New Exchange, 1678, in-fol.

909. Horace, a French Tragedy of Monsieur Corneille englished by Charles Cotton, Esq. London, printed for Henry Browne, at the Gun, at the West End of St. Pauls, 1671. In-4 de 4 ff. et 75 pp.

En face du titre, une gravure de W. Dolle, représentant le combat des Horaces.

Charles Cotton, né en 1630 à Beresford Hall, dans le comté de Stafford, mort à Westminster en 1687, est surtout connu par ses traductions du français. Il traduisit, entre autres ouvrages, le Virgile travesti de Scarron (Scarronides, or Virgil Travestie). Une seule de ses traductions a eu un succès durable: celle des Essais de Montaigne (1693), qu'on a réimprimée avec corrections en 1759.

Cotton a pris de grandes libertés avec la tragédie de Corneille; il y a ajouté des chœurs de sa composition.

910. Horace, a French Tragedy of Monsieur Corneille, englished by Charles Cotton. London, 1677. In-4, front. grav.

Seconde édition de la traduction précédente.

XI

911. Cinna's Conspiracy, a Tragedy in verse, translated from the French of P. Corneille by Colley Cibber. London, 1713. In-4.

XII

912. Polyevctes, or the Martyr, a Tragedy by Sir William Lower. London, 1655. In-4.

XIII

913. Pompey, a Tragedy, translated from Monsieur Corneille, by Mrs. Catherine Philips, the Fifth Act translated by Sir John Denham. London, 1663. In-4.

Cette traduction, entreprise à la demande du comte d'Orrery, a été reproduite à la suite d'Horace, dans le recueil déjà cité des œuvres de Catherine Philips (voy. le no 908).

Pompée réussit en Angleterre, sans avoir pourtant le succès qu'obtint plus tard Héraclius. Pepys raconte qu'il fit en voyage la lecture de cette tragédie, «a play translated from thé French by several noble persons, among others, my Lord Buckhurst, that to me is but a mean play, and the words and sense not very extraordinary.» Pepys's, Diary and Correspondence, the sixth Ed.; London, 1858, 4 vol. in-12; t. IIe, p. 400 (23 juin 1666). La traduction à laquelle Pepys fait allusion est probablement la suivante:

914. Pompey, a Tragedy acted with great applause. London, printed for John Crooke, at the sign of the Ship, in St Pauls Church Yard, 1663. In-4 de 3 ff. et 62 pp.

On y a ajouté un prologue écrit par le comte de Roscomon pour le théâtre de Dublin, et un épilogue par sir Edward Deering.

915. Pompey the great, a Tragedy [translated from the French of Corneille by Edmund Waller]. London, 1664. In-4.

XIV

916. The mistaken Beauty, or the Lyar, a Comedy, acted by Their Majesties Servants at the Royal Theatre. London, printed for Simon Neale at the three Pigeons in Bedford-street in Covent Garden, over again the New Exchange. M.DC.LXXXV [1685]. In-4 de 2 ff. et 52 pp.

La Beauté trompée, simple traduction du Menteur, bien qu'elle ne porte pas le nom de Corneille.

917. The lying Lover: or, the Ladies Friendship. A Comedy. By Sir Richard Steele. Hæc nosse salus est adolescentulis. Ter. London, M.DCC.XI [1711]. In-8.

Seconde imitation du Menteur, due au célèbre humoriste Steele. Celui-ci n'a eu garde de prononcer le nom de Corneille et, pour déguiser son emprunt, a donné des noms anglais à tous les personnages. Géronte est devenu le vieux Bookwit; Dorante, le jeune Bookwit; Alcippe, Lovemore; Philiste, Frederick; Cliton, Latine; Clarice, Penelope; Lucrèce, Victoria; Isabelle, Lettice, etc. Du reste, Steele a respecté les cinq actes de l'original, et, malgré les changements de décors et les couplets qu'il a cru devoir introduire, il a généralement suivi l'ordre des scènes de Corneille; mais dans l'exécution son «humeur» s'est donné libre carrière. Il descend parfois jusqu'à la farce de tréteaux. Voici, à titre d'exemple, comment il a travesti le commencement de la scène IIIe du deuxième acte:

Lovemore. Ah! Penelope! inconstant! sickle Penelope! = Penelope. But, Lettice, you don't tell me what the gentleman said; now there's no body here you may speak— = Love. Now there's no body here?—Then I am a thing, an ustensil—I am no body, I have no essence that I am sensible of—I think 'twill be so soon—This ingrate,—this perjur'd! = Pen. Tell me, I say, how the match happened to break off. = Love. This is downright abuse—What! don't you see me, madam? = Lett. He had the folly, upon her being commonly civil to him, to talk of directing her affairs before his time: in the first place, he thought it but necessary her maid, her faithful servant Mrs. Betty, should be remov'd. = Love. Her faithful servant Mrs. Betty! Her betrayer, her whisperer, Mrs. Lettice—Madam, wou'd you but hear me—I will be heard. = Pen. Pr'y thee step, Lettice, and see what noise is that without. = Love. The noise is here, madam; 'tis I that make what you call noise—'Tis I that claim aloud my right, and speak to all the world the wrongs I suffer. = Pen. Cooling herbs well steep'd—a good anodyne at night made of juice of hellebore, with very thin diet, may be of use in these cases (Both looking at him as disturb'd). = Love. Cases!—What cases? I shall downright run mad with this damn'd usage. Am I a jest? = Lett. A jest!—no faith, this is far from a merry madness—Ha! ha! ha! = Love. Harky'e Lettice—I'll downright box you—Hold your tongue, gipsy. = Lett. Dear madam, save me—go you to him—= Pen. Let him take you—Bless me—how he stares,—take her. = Lett. Take her. = Pen. Take lier (Running round each other). = Love. Very fine—No, madam, your gallant, your spark last night; your fine dancer, entertainer, shall take you..., etc., etc.

918. The lying Lover: or, the Ladies Friendship. A Comedy. By Sir Richard Steele. Hæc nôsse salus est adolescentulis. Ter. The seventh Edition. London: Printed for T. Lownds, T. Caslon, and W. Nicoll. M.DCC.LXIV [1714]. In-12 de 71 pp., y compris une fig.

L'existence de cette 7e édition suffit pour attester le succès qu'eut la farce de Steele.

919. The Lyar. A Comedy in three Acts. As it is Performed at the Theatre in the Hay-Market. By Samuel Foote, Esq. London: Printed for P. Vaillant, J. Rivington, and S. Bladon in Paternoster-Row. M.DCC.LXXVI [1776]. (Price One Shilling and sixpence.) In-8 de 70 pp. et 1 f.

Foote, qui était en même temps acteur et poëte dramatique, profita de ses voyages en France pour emprunter à nos auteurs comiques divers sujets dont il évita de faire connaître les originaux: le Menteur est du nombre. La pièce de Corneille a été réduite en trois actes; les personnages ont reçu des noms anglais: Sir James Elliot (Alcippe); Old Wilding, the Father, (Géronte); Young Wilding (Dorante); Miss Grantam (Clarice); Miss Godfrey (Lucrèce); Kitty (Isabelle). Cliton, qui est resté Français, a pris le nom de Papillon; quant à Philiste, son rôle a été fondu avec celui d'Alcippe. Les premiers mots de la comédie nous reportent au Menteur:

Young Wilding. And I am now, Papillion, perfectly equipped. = Papillion. Personne mieux. Nobody better. = Y. Wild. My figure? = Pap. Fait à peindre. = Y. Wild. My air. = Pap. Libre. = Y. Wild. My address? = Pap. Parisiene (sic). = Y. Wild. My hat sits easily under my arm; not like the draggled tail of my tatter'd academical habit. = Pap. Ah, bein (sic) autre chose. = Y. Wild. Why then, adieu, Alma Mater, and bien venuē, la ville de Londre; fare well to the schools, and welcome the theatres; presidents, proctors, short commons with long graces, must now give place to plays, bagnios, long tavern-bills with no graces at all, etc., etc.

XVI

920. Rodogune, or the Rival Brothers, a Tragedy, done from the French of Mons. Corneille. Humbly inscribed to the Right Honourable Philip Earl of Chestersfield. London, printed for the Authors. M.DCC.LXV [1765]. In-8 de III et 81 pp.

Le traducteur, S. Aspinwall, dit, dans la préface qu'il a signée, que c'est en raison du succès qu'a obtenu la traduction de l'Andromaque de Racine donnée par Mrs. Philips, sous le titre de The distressed Mother, qu'il a entrepris cette traduction. Il dit avec assez peu de modestie que ses amis l'ont assuré que sa Rodogune était supérieure à l'original, et il ajoute ingénument: «I will impute it merely to our language being more nervous than the French, and to the translators being unconfined by the felters of Rhyme in which the original is written.»

XVIII

921. Heraclius, Emperour of the East, a Tragedy written in French by M. de Corneille, englished by Lodowick Carlell. London, 1644. In-4.

Héraclius est peut-être, de toutes les pièces de Corneille, celle qui eut le plus grand succès en Angleterre, si l'on en juge, du moins, par ce qu'en dit Samuel Pepys. Celui-ci raconte, à la date du 8 mars 1663-64, qu'il vit représenter la tragédie nouvellement traduite. La pièce produisit sur lui une vive impression; il fut en particulier très-frappé de la scène où l'empereur d'Orient parait environné de tout le peuple en habits romains. «Cette scène est, dit-il, au-dessus de tout ce que j'ai jamais vu représenter sur aucun théâtre (above all I ever saw at any of the theatres).»

Le 4 février 1666-67, Pepys revit Héraclius au Duke's Playhouse, «excellente pièce, qui lui causa un plaisir extraordinaire.» Il y avait grande compagnie, Mrs. Stewart, très-belle avec de grandes boucles, Lord et Lady Rochester, Lord John Butler, fils du Duc d'Ormond, etc.

Voy. Diary and Correspondence of Samuel Pepys, loc. cit.

L'éditeur de ce recueil croit que la traduction vue par Pepys n'était pas celle de Carlell, qui, dit-on, ne fut jamais représentée.

XXI

922. Nicomede, a Tragi-Comedy translated out of the French of Monsieur Corneille by John Dancer, as it was acted at the Theatre Royal in Dublin, together with an Exact Catalogue of all the English Stage Plays printed till this present year 1671. Licensed Dec. 16. 1670. Roger L'Estrange. London, printed for Francis Kirkman and are to be sold at his shop in Thames Street, over against the Custom House, 1671. In-4 de 2 ff. et 56 pp., plus 16 pp. pour le catalogue.

Dédié au Right. Hon. Thomas Earl of Offroy.

VII. Traductions en néerlandais.

923. Onderzoek over de Nederduitsche Tooneelpoëzy. Amsterdam, A. Schoonenburg, 1724. Pet. in-8, avec front, gravé de J. Goeree.

Ces Recherches sur la poésie dramatique hollandaise renferment la traduction des trois discours de Corneille sur l'Art dramatique.

VIII

924. [De waarschynelyke Tovery, Blyspel. Uit het Fransch van den Heer P. Corneille. Te Amsterdam, 1684. Pet. in-8?]

La Magie vraisemblable, traduction en vers de l'Illusion comique, par Simon Van der Cruyssen.

Nous n'avons pas vu cette édition, dont la date nous est fournie par le texte du privilége qui accompagne l'édition suivante.

925. De waarschynelyke Tovery, Blyspel. Uit het Fransch van den Heer P. Corneille, Te Amsterdam, by d'Erfg: van J. Lescailje, op den Middeldam, naast de Vischmarkt, 1691. Met Privilegie. Pet. in-8 de 72 pp.

Au titre un joli fleuron de S. Fokke, représentant une ruche posée sur une console, devant un édifice aux deux extrémités duquel sont placées des statues de Melpomène et de Thalie, et qui est surmonté des armes d'Amsterdam.

Privilége du 19 septembre 1684, renouvelé la 18 janvier 1691.

«Comme le traducteur du Menteur, celui de l'Illusion a transporté le lieu de la scène en Hollande, et a baptisé à la hollandaise les personnages et les rôles dont il est parlé dans la pièce. Par malheur, il n'a pas réfléchi que ce changement de lieu tendait à détruire toute illusion dès les premiers mots qui se débitent au lever du rideau. Il est question d'une grotte obscure; or, tout crédule que soit le Pridamant hollandais, on aurait pu difficilement lui faire croire que son pays possédât une véritable grotte, les rochers étant chose inconnue en Hollande. Un autre changement apporté à la pièce, c'est qu'au magicien, le traducteur, pour des raisons qu'il n'explique pas, a substitué une magicienne. La traduction, au reste, n'est pas mauvaise, et bien que Van der Cruyssen ne fût qu'un versificateur médiocre, le dialogue, chez lui, ne manque pas de facilité.» Van Lennep.

926. De waarschynelyke Tovery, Blyspel. Uit het Fransch van den Heer P. Corneille. T'Amsteldam, by David Ruarus, Boeckverkooper, 1729. Met Privilegie. Pet. in-8 de 74 pp. et 1 f. blanc.

Privilége du 27 mai 1728.

«Réimpression de la traduction de Van der Cruyssen, exécutée par ordre des régents; elle semble attester le succès de la pièce. Cependant nous ne la retrouvons pas au répertoire à partir de 1774, année où fut inauguré le théâtre actuel.

«Le théâtre d'Amsterdam, fondé en 1617 par une des nombreuses chambres de rhétorique de cette ville, avait été vendu en 1621 aux maisons d'orphelins et d'infirmes, et entièrement rebâti en 1637 par l'ordre des régents de ces établissements. Ce furent ces régents qui, pendant près de deux siècles, dirigèrent le théâtre, l'excédant des recettes étant versé par eux dans la caisse des hospices confiés à leurs soins. Comme ils étaient nommés par les magistrats, le théâtre pouvait être considéré comme une institution publique émanant de l'autorité.» V. L.

IX

927. De Cid. Bly-Eyndend Treurspel. In Franse vaersen gestelt door d'Heer Corneille. Nu in Nederlandse Rijmen vertaald. T'Amsterdam, by Dominicus van der Stichel. Voor Abraham de Wees, Boeckverkooper, op den Middel-dam, in't Nieuwe Testament. Anno 1641. In-4 de 32 ff. non chiffr., sign. A-H.

Traduction du Cid en vers par Van Heemskerck. Cette édition, imprimée à son insu, a échappé aux recherches de Van Lennep. Elle est précédée, suivant un usage cher aux auteurs hollandais, d'un argument en prose, dont Van Lennep nous donne ainsi la traduction d'après la réimpression de 1662:

«Sommaire de la tragi-comédie espagnole nommée Le Cid.

«L'Infante de Castille est amoureuse de Don Rodrigue, jeune et vaillant cavalier; mais, le sachant trop au-dessous d'elle, elle favorise une inclination mutuelle entre lui et Chimène, fille du comte de Gormas, inclination qu'approuvent les parents des deux jeunes gens. Le père de Don Rodrigue va demander au comte la main de Chimène pour son fils; mais comme il vient d'obtenir la charge de gouverneur de l'Infant, qu'avait briguée le comte, il trouve celui-ci plus disposé à lui chercher querelle qu'à écouter ses propositions: des paroles on en vient aux injures, et le comte, à la fin, s'emporte au point de donner un soufflet à Don Diègue, le père de Rodrigue. Le vieillard tire l'épée; mais, désarmé par son adversaire, il se tourne vers son fils et l'excite à venger son injure. Don Rodrigue se rend à cet appel, non sans avoir soutenu un violent combat intérieur; il provoque le comte et le tue. Chimène accourt demander justice au roi du meurtrier de son père; Don Diègue, de son côté, réclame la grâce de son fils. L'Infante, qui n'a pu encore maîtriser l'amour qu'elle éprouve pour Don Rodrigue, tire des événements qui ont eu lieu un augure favorable à ses désirs et, dans un dialogue émouvant avec sa nourrice, Léonor, elle fait part à celle-ci des combats qui se livrent dans son cœur. Le roi, avant de prononcer sa sentence, veut prendre l'avis de son conseil et fait reconduire Chimène chez elle par Don Sanche, rival de Don Rodrigue. Don Sanche saisit cette occasion pour exciter la colère de Chimène contre Don Rodrigue, et lui offre son bras pour la venger. Chimène, revenue chez elle, éclate en plaintes douloureuses et se lamente devant Elvire, sa demoiselle d'honneur, du sort cruel qui la force à demander la mort de celui qu'elle adore. Don Rodrigue paraît inopinément devant elle, prêt à lui livrer sa tête, afin qu'elle venge sur lui la mort de son père; elle refuse son offre, sous le prétexte adroit qu'un trépas volontaire ne pourrait satisfaire à sa vengeance, et qu'elle veut qu'il meure par la sentence de ses juges. En sortant de chez elle, Rodrigue rencontre son père, qui le cherchait pour lui annoncer que les Maures ont fait une descente sur la côte et que toute la ville est en émoi. Il lui dit, en outre, que cinq cents jeunes gentilshommes de ses amis sont venus lui offrir leurs bras pour venger l'affront qu'il a reçu du comte et se trouvent en ce moment chez lui; il engage son fils à se mettre à la tête de cette bande vaillante et à aller combattre les Maures, afin de reconquérir par ce moyen la faveur du roi et celle de sa maîtresse. Don Rodrigue, en effet, vole au combat, défait les Maures et fait prisonniers deux de leurs chefs, qu'il envoie vers le roi. A la suite de cet exploit, il obtient le nom de Cid (mot arabe qui signifie Seigneur) et sa grâce. Chimène, sur ces entrefaites, vient réitérer son accusation et exiger la punition de Don Rodrigue. Voyant le roi incliner vers la clémence, elle demande que, selon les anciennes coutumes du pays, un champ clos soit ordonné. Le roi consent à sa demande, à condition qu'elle épousera le vainqueur. Don Sanche s'offre à elle comme son champion et est accepté. Don Rodrigue désarme son adversaire et lui laisse la vie, mais à charge d'aller se jeter aux pieds de Chimène et de lui faire part de l'issue combat. A la vue de Don Sanche qui se présente devant elle, l'épée nue et teinte de sang (sic), Chimène éperdue se figure qu'il a tué Don Rodrigue, et, n'écoutant que sa passion, elle l'empêche de prendre la parole. Se présentant de nouveau devant le roi, elle avoue sa tendresse pour Don Rodrigue, et demande l'autorisation de se libérer envers Don Sanche en lui faisant don de tous ses biens, et de se retirer dans un cloître afin d'y passer les jours qui lui restent à pleurer son père et son amant. Enfin la vérité se fait jour, l'Infante elle-même amène Don Rodrigue vers Chimène, qui, vaincue par les sollicitations du roi, consent à l'accepter pour époux, mais demande que son mariage soit différé jusqu'à la fin de son deuil. Le roi lui accorde ce délai et ordonne qu'en attendant, Don Rodrigue, à la tête de l'armée, partira pour la Barbarie, afin de combattre les Maures dans leur propre pays. Don Rodrigue se rend à cet ordre avec joie, et, modérant son ardeur amoureuse en faveur de l'heureux avenir qui l'attend, il se fie à son roi et au bon vouloir de sa maîtresse.

«Pendant les deux derniers siècles la propriété littéraire était chose inconnue en Hollande, et les spéculateurs ne se gênaient nullement pour éditer les œuvres des auteurs en vogue, dont ils avaient su se procurer des copies. Il serait presque impossible d'énumérer les vers de Vondel, imprimés sans son aveu. Le grand poëte, dans un distique mis en tête d'un de ces poëmes, parle de ces publications frauduleuses, moins pour se plaindre du larcin que pour prémunir le public contre les fautes nombreuses qui s'y trouvaient, et contre les méchants vers qu'on y avait insérés sous son nom.

«Outre le moyen employé par Vondel pour déjouer ces procédés malhonnêtes, les auteurs en avaient deux autres: l'un, qui était le plus généralement en usage, c'était de faire ce que fit le traducteur du Cid, et de donner au public une édition authentique de leur ouvrage; l'autre, d'engager un libraire à obtenir des États de la province le privilége de la publication. S'agissait-il d'une pièce de théâtre et obtenait-elle les honneurs de la représentation sur la scène d'Amsterdam, c'était aux régents des hospices que la privilége était accordé, et ceux-ci, à leur tour, conféraient à tel ou tel libraire le droit de publication. Quoi qu'il en arrivât, l'auteur ne tirait presque jamais le plus minime profit de son œuvre, à moins qu'il ne la dédiât à un Mécène assez généreux pour lui donner quelque gratification.» V. L.

928. De Cid, bly-eyndend Treurspel. Mitsgaders het gantsche leven en bedrijf van den selven Cid. T'Amsterdam, by Nicolaes van Ravesteyn, 1641. In-12 de 176 pp.

Réimpression de la traduction de Van Heemskerck publiée par lui-même. Elle porte la date de 1641 et nous ne pouvons dire avec certitude qu'elle ait paru avant l'édition décrite ci-après (no 929). Du reste les deux éditions d'Amsterdam et de Hoorn contiennent exactement les mêmes pièces préliminaires.

929. De verduytste Cid. Bly- Eyndend Treur- Spel. Midtsgaders het gantsche leven en bedrijf van den selven Cid. Opt' nieuws daer by ghevoeght. Tot Hoorn. Ghedruckt voor Barent Adriaens Berentsma. Anno 1641. Pet. in-8 de 154 pp.

Réimpression de la pièce de Van Heemskerck.

Elle est précédée d'un avis au lecteur, dont Van Lennep nous a donné la traduction d'après une édition de 1662 en tout semblable à celle-ci:

«L'Imprimeur au Lecteur.

«Lecteur bénévole, ce Cid, qui, à ce que nous assure le traducteur, a beaucoup perdu de ses grâces dans la traduction, n'avait pas appris à parler hollandais pour briller sur la scène, moins encore pour ennuyer les yeux et les oreilles du public par la voie de la presse, mais uniquement afin de se faire connaître à quelques rares amis et patrons du traducteur; puis d'être mis de côté et enfoui dans la poussière d'une Bibliothèque bien close. Mais une copie en ayant été soustraite au Propriétaire et imprimée à son insu et contre son désir, et cela avec tant d'incorrections qu'il en a honte, je lui ai fait sentir que puisqu'il ne pouvait empêcher la publication de son Cid, autant valait le publier tel qu'il l'avait écrit; et j'espère par là avoir rendu service à la jeunesse studieuse.»

L'avis au lecteur est suivi de «témoignages de la valeur du Cid dans sa propre langue» qui contiennent en français ce qui suit:

«Les comédiens de Son Altesse [le duc Ferdinand de Nassau] parlent ainsi en leurs affiches:

«Le grand Cid, qui a porté sa renommée par tout le monde et qui a eslevé le Sieur Corneille, son Autheur, à un degré si haut que les autres de sa profession n'y peuvent atteindre, vous sera représenté. Nous espérons que vous confirmerez le jugement qu'en a fait toute la Cour, et que dans l'embellissement que nous y apporterons vous avouerez que nous sommes curieux de rechercher vostre contentement.

«Un autre, qui l'a fait imprimer à Leyden en l'année 1638, luy a donné des Louanges encore bien plus grandes, l'appellant: une excellente et ravissante piéce, dont la lecture a charmé l'oreille des Rois, Et une œuvre admirable qui n'a point d'éloge assez relevé qui ne soit au-dessous de ses beautez. Que ce n'est rien dire d'égal à ses graces, que d'asseurer qu'elles expriment toutes celles qui sont les plus rares en l'élégance Françoise; qu'elles représentent les traits les plus vifs et les plus beaux dont on se puisse servir pour expliquer la gloire des grandes actions d'une âme parfaitement généreuse, et que les lire et les admirer sont presque une mesme chose.»

Nous avons reproduit nous-même en entier l'avis du libraire de Leyde, sous le no 273.

Après ces préliminaires, vient une préface du traducteur lui-même ainsi conçue:

«Si jamais œuvre de petite dimension [boeckxken] a reçu dans sa propre langue un accueil favorable, ou si jamais pièce dramatique a été chaleureusement reçue au théâtre, c'est bien le Cid, qui n'a pas procuré moins de gloire que de profit à son auteur, le Sieur Corneille. A la demande de ceux dont la prière était un ordre pour moi, j'en avais, il y a déjà quelques années, traduit le premier acte en notre langue, afin de voir jusqu'à quel point on pourrait rendre en hollandais les gentillesses françaises, et mon ardeur, que la beauté de ce chef-d'oeuvre excitait, à mesure que je travaillais, a fait le reste. Et comme on arrive chemin faisant où l'on ne croyait point aller, je me suis trouvé transporté peu à peu de la scène des fictions sur celle des événements véritables, et j'ai rassemblé dans les mémoires espagnols toute la vie et les exploits du fameux Cid; ce que j'ai fait d'autant plus volontiers, que j'ai cru trouver un cœur hollandais dans une poitrine espagnole, c'est-à-dire un défenseur inébranlable de la liberté de sa patrie et un adversaire redoutable de toute domination étrangère, domination que le Cid répudie avec des paroles dignes d'être prononcées par un Hollandais libre, contre la soif de dominer qui possède les Espagnols d'aujourd'hui, et d'autant plus remarquables qu'elles ont été mises dans la bouche du Cid par la plume d'un jésuite espagnol (violent entre les violents). N'ayant pu empêcher, lecteur équitable, que ces choses frivoles ne vinssent entre vos mains, je n'ai pas voulu du moins vous laisser ignorer ces particularités. Veniam pro laude.»

«Tous les écrivains hollandais avaient ainsi leur devise, dont bien souvent ils signaient leurs ouvrages, au lieu d'y mettre leur nom. Veniam pro laude était celle de J. Van Heemskerck.» V. L.

Le volume se termine par la Vie du Cid (Het Leven van Don Rodrigo Diaz de Bivar toe-genaemt de Cid), laquelle est précédée d'un titre séparé et remplit les pp. 99 à 154.

930. De verduytste || Cid, || Bly-Eyndend || Treur-Spel. || Gespeelt op d'Amsterdamsche Schouburg. || T'Amsterdam, Gedruckt by Tymen Houthaeck, || voor Dirck Cornelisz. Houthaeck, Boeckverkoper op de Nieuwe-zijds || Kolck, in 't Bourgoens Kruys. Anno 1650. In-4 de 30 ff. non chiff.

Au titre, un fleuron signé des lettres C V S, en monogramme, et représentant une fontaine avec la devise: eeuwigh (éternellement).

Réimpression de la traduction de J. Van Heemskerck. Elle contient l'avis de l'imprimeur au lecteur, les deux pièces françaises citées plus haut, la préface du traducteur et l'argument.

931. De verduytste Cid. Bly-Eyndend Treurspel. T'Amsterdam, gedruckt by Broer Jansz Bouman. Anno 1662. Pet. in-8.

Au titre, un joli fleuron représentant le roi de Castille assis sur son trône et jugeant le procès du Cid et de Chimène.

Réimpression de la traduction de J. Van Heemskerck, avec l'argument reproduit ci-dessus (no 927), mais sans les autres pièces préliminaires.

932. De Cid. Bly-Eyndend Treurspel. In Franse Vaersen gestelt door d'Heer Corneille. Nu in Nederlandse Rijmen vertaald. Amsterdam, by Michiel de Groot, 1662. In-8.

Réimpression de la traduction de Van Heemskerck, ainsi que les sept éditions suivantes.

933. De verduytste Cid. Bly-Eyndend Treur-Spel. Amsterdam, 1668. In-8.

934. De Cid, Treurspel. Uit het Fransch van den Heer Corneille. Amsterdam, 1670. In-8.

935. De verduytste Cid. Bly- Eyndend Treur-Spel. Amsterdam, 1683. Pet. in-8.

936. De Cid, Treurspel. Uit het Fransch van den Heer Corneille. Vertoond op de Amsteldamsche Schouwburg. Den laatsten Druk. Te Amsterdam, by d'Erfgen: van J. Lescailje, op den Middeldam, naast de Vischmarkt, 1697. Pet. in-8 de 64 pp.

«Cette édition, supérieure aux précédentes au point de vue typographique, leur est inférieure quant au texte, qui fourmille de fautes. On n'y trouve aucune des pièces qui précèdent les premières éditions. Le titre porte un fleuron avec la devise: Laboranter.» V. L.

937. De Cid, Treurspel. Uit het Fransch van den Heer Corneille. T'Amsteldam, by David Ruarus, Boekverkooper, 1732. Met Privilegie. Pet. in-8.

«Le titre est orné d'une des nombreuses vignettes qui, à cette époque, distinguaient les pièces de théâtre, que les régents des hospices avaient obtenu le privilége de faire jouer et imprimer. Celle dont nous parlons est due au burin de l'excellent graveur Punt, qui en même temps était le premier acteur tragique du théâtre d'Amsterdam. Dans un cartel de style rococo, surmonté des armes de la ville, et entouré d'abeilles et de fleurs, on voit une niche, près de laquelle se tiennent d'un côté deux orphelins, de l'autre un vieillard infirme; au fond le Parnasse avec Apollon et Pégase; en bas, ce distique de Vondel:

De Byen storten hier het eêlste dat sij leezen,

Om d'ouden stok te voên en d'ouderlooze weezen.

c'est-à-dire: Les abeilles répandent ici ce qu'elles ont butiné de plus exquis, pour en nourrir le vieillard et l'orphelin.

«Cette édition reproduit exactement celle de 1697. Elle contient en outre la copie du privilége accordé aux régents, et le droit d'impression concédé par ceux-ci à David Ruarus.» V. L.

938. De Cid, Treurspel. Uit het Fransch van den Heer Corneille. Te Amsteldam, by Isaak Duim, Boekdrukker en Boekverkooper, 1736. Met Privilegie. In-8.

«Cette édition se trouve dans le recueil des œuvres dramatiques de J. Van Heemskerck; elle ne contient que la tragédie, mais le texte est bien plus correct que celui des précédentes impressions.

«Le libraire Duim était, comme Punt, acteur, et partageait avec lui la faveur du public.» V. L.

939. De Cid, Treurspel. Uit het Fransch van den Heer Corneille. Zo als het zelve op den Amsteldamschen Schowburg word vertoond. Te Amsteldam, by Izaak Duim, Boekverkooper op den hoek van den Voorburg-Wal en Stilsteeg, 1760. Met Privilegie. Pet. in-8 de 63 pp. en tout.

Cette réimpression ne commence qu'à la scène entre le comte et D. Diègue. Le rôle de l'Infante est supprimé.

«Il est presque certain que les éditions signalées par nous [Van Lennep en indique en tout neuf] ne sont pas les seules qu'ait eues la traduction du Cid entre les années 1640 et 1760; mais elles suffisent pour prouver deux choses: l'une que la renommée du Cid et de son auteur s'est établie en Hollande bien plus tôt que partout ailleurs à l'étranger; l'autre, que le public n'a cessé de lire et d'applaudir au théâtre le chef-d'œuvre de Corneille, bien qu'il eût «perdu de ses grâces par la traduction», ainsi que l'en avait charitablement averti l'imprimeur de l'édition de 1641. Jacob Van Heemskerck, en effet, quoiqu'il ne manquât pas de talent et qu'on ait même de lui un livre charmant en prose sous le titre de «l'Arcadie hollandaise», n'était qu'un versificateur médiocre, et l'on ne saurait croire, en lisant ses vers, qu'ils fussent d'une époque où Vondel et d'autres avaient déjà publié tant de chefs-d'œuvre de style et de diction. C'est donc bien au mérite intrinsèque de la pièce et au jeu des acteurs qu'il faut attribuer le succès dont jouissait encore, dans la dernière moitié du siècle dernier, l'œuvre informe de Van Heemskerck; et l'on ne saurait autrement expliquer le courage dont faisait preuve l'éditeur de 1760, en reproduisant une traduction, dans laquelle quelques rares passages assez bien rendus ne rachetaient pas tant d'expressions basses, prosaïques ou tombées en désuétude. Aussi le public commença-t-il à s'en lasser; et bientôt l'apparition d'une traduction nouvelle fit «enfouir» celle de Van Heemskerck «dans la poussière d'une bibliothèque «bien close.» V. L.

940. Den Cid, blyendigh Treur-Spel. In't frans uyt-ghegheven door den on-verghelijckelijcken Corneille, ende nu vertaelt uyt den eersten druck. Tot Duynkercke, ghedruckt by Antonius van Ursel: Boeck-vercooper, woonende bij de groote Kercke, in S. Ursula, 1694. In-8 de 3 ff. et 62 pp.

Cette traduction, dont on ne connaît plus qu'un seul exemplaire, et qui n'a pas été citée par Van Lennep, est l'œuvre de Michel de Swaen, poëte flamand né à Dunkerque. Elle est dédiée au poëte lui-même par le libraire Van Ursel, qui affirme l'avoir mise sous presse à l'insu de l'auteur.

Au moment où la ville de Dunkerque passa sous la domination de Louis XIV, elle possédait une chambre de rhétorique des plus florissantes. C'est là que de Swaen se fit connaître. Outre son poëme sur la vie et la mort de Jésus-Christ, et sa traduction du Cid, il traduisit l'Andronic de Campistron, et composa lui-même une tragédie intitulée: l'Abdication de Charles-Quint. On admire dans ses traductions un style facile et poétique; son drame original est un des plus réguliers qu'ait produits le théâtre hollandais au dix-septième siècle.

Voy. sur de Swaen le Belgisch Museum de J.-F. Willems, t. IXe, Gand, 1845, pp. 392 sqq.

941. De Cid. Treurspel. Van den Heere P. Corneille. Verrykt met leerzame aanteekeningen door den Heere de Voltaire, enz. Het Fransch gevolgd door J. Nomsz. Te Amsteldam, by David Klippink, Boekverkooper, 1771. Pet. in-8.

Traduction en vers par J. Nomsz.

«Au titre, une vignette représentant le Bon Goût personnifié sous la forme d'un petit génie, qui tient d'une main une pique et une couronne de lauriers. Le génie étend le pied sur un autre petit génie qui tient en mains un masque et un serpent. Cette seconde figure représente la Critique anonyme.

«A côté d'une colonne sur laquelle s'appuie le bon génie, l'on voit une lyre et plusieurs livres, dont quelques-uns portent les titres de diverses pièces de théâtre écrites ou traduites par Nomsz.

«Le volume contient une préface, dont voici la traduction: J'aurais une belle occasion maintenant de régaler à leur aise les amateurs de libelles. Après avoir traité Corneille de misérable rimailleur, j'aurais pu me moquer de sa figure, de sa tournure, de sa manière de parler et d'agir, de son costume, de ses mœurs; j'aurais même pu décocher quelques traits contre sa famille et son extraction; mais pour ne point scandaliser les lecteurs bien élevés, les seuls auxquels il faille tâcher de plaire, je ne relèverai aucune des spirituelles insolences qui, lors de la publication de sa tragédie, furent jetées à la tête de Corneille. Je renvoie le lecteur, pour peu qu'il comprenne le français, à ce que dit à ce sujet monsieur de Voltaire dans la préface qu'il a mise en tête de la dernière édition de Corneille. «On voit, y est-il dit, par cet échantillon de plus de cent brochures faites contre Corneille, qu'il y avait, alors comme aujourd'hui, un certain nombre d'hommes que le mérite d'autrui rend si furieux, qu'ils ne connaissent plus ni raison ni bienséance. C'est une espèce de rage qui attaque les petits auteurs, et surtout ceux qui n'ont point eu d'éducation.»

«Il est démontré d'ailleurs, dans cette préface, que le Cid a été dénigré par des gens qui étaient mécontents et qui, par là, s'attachaient plus à l'attaquer qu'à l'éclairer: chose trop commune dans le monde littéraire.

«Quant à ma traduction du Cid, je sens qu'elle n'est nullement exempte de fautes, mais je me flatte qu'elle pourra mieux servir à faire juger du génie du grand Corneille que celle dont on se sert au théâtre d'Amsterdam. Je n'ai rien changé dans les parties principales de la pièce; mais j'ai supprimé le rôle de l'Infante, qui me paraissait un hors-d'œuvre, et qui, selon le témoignage de monsieur de Voltaire, est désapprouvé à bon droit en France. Si mon travail peut être utile aux jeunes auteurs, j'aurai atteint mon but et je verrai ma peine suffisamment récompensée.»

«Les lecteurs de la traduction faite par Nomsz confirmèrent en général le jugement que lui-même en avait porté dans sa préface. Auteur dramatique d'une fertilité prodigieuse et traducteur correct (il a traduit plusieurs pièces de Racine et autres tragiques français), Nomsz faisait de bons vers et s'entendait surtout, en traduisant, à conserver dans les passages les plus applaudis la tournure et l'effet de l'original. Grâce à sa traduction, le Cid a fait longtemps encore les délices du public hollandais. Malheureusement, depuis quelques années, le goût de la tragédie classique et, par suite, l'art même de la déclamation, se sont perdus en Hollande, et la prose, qui jusqu'à la fin du siècle dernier, était bannie de la scène, a fini par y détrôner les vers.» V. L.

942. De Cid, Treurspel. Van den Heere P. Corneille. Verrykt met leerzame aanteekeningen, door den Heere de Voltaire, enz. Het Fransch gevolgd, door J. Nomsz. Te Amsteldam, by Izaak Duim, op den Cingel, tusschen de Warmoesgracht en Drie- Koningstraat, 1772. Met Privilegie. In-12 de 4 ff. et 71 pp.

Réimpression de la traduction de J. Nomsz.

Privilège daté du 8 novembre 1757, renouvelé le 2 février 1772.

X

943. J. J. Z. D. W. D. J. Horace, Treurspel. Tantæ molis erat Romanam condere gentem! T'Amsterdam, gedruckt by Gillis Joosten, voor Adam, Karelsz, in 't Vreeden Jaer, 1648. Pet. in-8.

Au titre, les armes de la ville d'Amsterdam.

«Les initiales J. J. Z. D. W. D. J. doivent être interprétées: Jan Jans Zoon De Witt, Doctor Juris, c'est-à-dire: Jean de Witt, fils de Jean, docteur en droit. Si dans les éditions qui parurent après l'année 1679, on ne mit plus sur le titre que les lettres J[an] D[e] W[itt], c'est que probablement les éditeurs jugèrent qu'elles suffisaient pour indiquer un nom aussi connu que celui du feu Grand-Pensionnaire, car ce n'est pas à un moindre personnage qu'à l'homme qui, pendant vingt ans, gouverna la Hollande avec une autorité despotique, que l'on doit cette première traduction d'Horace. Tout grave et austère que les historiens nous le dépeignent, Jean de Witt, dans sa jeunesse, avait sacrifié aux muses, et notamment dans l'année 1648 il était membre d'une société artistique et littéraire. Sa traduction, faite sur l'édition française originale, a le mérite d'être fidèle, et les vers sont meilleurs que ceux de la traduction du Cid de Van Heemskerck. Il est heureux cependant que le Grand-Pensionnaire ait laissé d'autres titres à l'estime de la postérité que cette œuvre de jeunesse.

«La pièce est précédée d'un sonnet dont voici la traduction:

«Arion mettait en mouvement les poissons; Amphion les rochers et les pierres; Orphée les forêts et les torrents; mais toi, auteur tragique, tu fais accourir vers toi les hommes et leur arraches un jugement qu'approuve le bon goût.

«Qui peut voir sans compassion le deuil de Sabine, les larmes sanglantes de Camille? Qui peut voir succomber ces vaillants jeunes gens, se dévouant pour la patrie, sans pleurer sur leur tombe?

«Si les temps antiques revenaient, tu charmerais même ces dompteurs de brutes par les accords que ta muse t'inspire.

«O vous tous, poëtes tragiques, pardonnez-moi si je me trompe; mais cette tragédie-ci tue les vôtres, et son auteur a l'avantage sur vous tous: car en lui revit l'esprit de Peppias [sic].» V. L.

944. J. J. Z. D. W. D. J. Horace, Treurspel. Tantæ molis erat Romanam condere gentem. T'Amsterdam, Gedruckt by Gillis Ioosten, voor Adam Karelsz, in't Vreeden Jaer, 1649. Pet. in-8.

«Cette édition est datée, comme la précédente, de «l'année de la paix», à cause du traité de Westphalie. Elle contient de plus une dédicace dont voici la traduction:

«A Mademoiselle Sarah Van Lennep.

«Mademoiselle,

«Parmi ceux qui, en reproduisant sur la scène les passions de ce monde, ont obtenu un succès universel, le sieur Cornelj [sic] ne figure point au dernier rang; mais comme entre les plus beaux diamants il y a toujours à choisir, ainsi la tragédie d'Horace peut être remarquée comme la plus belle perle entre les bijoux que l'auteur a offerts au public et comme disputant le prix au glorieux Cid, dont la splendeur, si éclatante qu'elle soit, ne saurait offusquer la lumière dont brille son Horace. Quant à cette pièce, tout éloge, quelque grand qu'il fût, serait au-dessous de son mérite. Ce jugement serait celui de tout le monde, si tout le monde était aussi bon connaisseur que Votre Seigneurie; cependant le traducteur confesse qu'il ne fait que bégayer en hollandais ce qui lui a été dicté en un français si mélodieux. Mais je sais que Votre Seigneurie fera comme font ceux qui se connaissent en peinture: leur montre-t-on un tableau bien ordonné et exécuté à larges traits, ils ne s'offenseront point de ce que parmi tant de ligures, de paysages, de bâtiments, se trouve ici une jambe, là un tronc d'arbre, autre part une pierre d'une couleur un peu terne. Votre Seigneurie usera d'un jugement trop fin pour s'arrêter à des fautes qui, à dire vrai, ne doivent point être réputées telles; elle saura que jamais en France pièce ne fut plus chaleureusement applaudie ni plus hautement estimée qu'Horace. Tout présent doit posséder quelque valeur intrinsèque, qui le rende digne de celui qui le reçoit; j'ose assurer Votre Seigneurie que le cadeau que je lui offre recèle je ne sais quoi de sympathique à Votre Seigneurie; ce que j'ai pu découvrir lorsque j'ai eu l'honneur d'entendre quelques réflexions que lui suggérait une lecture qui lui était faite par un de mes amis. C'est par suite de cette circonstance que j'ose prendre la hardiesse de dédier la traduction de cette tragédie à Votre Seigneurie. J'espère qu'elle ne regardera pas aux fautes occasionnées tant par la précipitation avec laquelle l'imprimeur a travaillé, que par l'absence du traducteur, et je demeurerai, en attendant,

«Mademoiselle,
«Le moindre de vos serviteurs,
«Adam Karelsz.»

Van Lennep ajoute les notes suivantes, à propos de l'auteur de la dédicace et de la personne à qui elle était adressée:

«Adam Karelsz signifie littéralement «Adam, fils de Charles». Au dix-septième siècle, et plus tard encore, dans les Pays-Bas, les noms de famille étaient rares, et les personnes, en général, ne se distinguaient entre elles qu'en ajoutant à leur nom de baptême celui de leur père. Souvent aussi on y joignait un sobriquet. Ainsi l'Adam Karelsz dont il est question ici, signait parfois Adam Karelsz Van Zjermesz, et c'est ce nom de Zjermesz surtout qu'il a rendu célèbre par son talent comme acteur, profession qu'il cumulait avec celle de libraire. Il écrivit aussi quelques tragédies qu'on trouve encore mentionnées sur le catalogue des pièces qui formaient en 1682 le répertoire du théâtre d'Amsterdam.

«Sarah Van Halmael, mariée en 1625 à Warner Van Lennep, ce dernier issu d'une famille noble de la Gueldre, s'était établie à Amsterdam peu avant son mariage. De son fils aîné descend en droite ligne l'auteur de cette notice: du puîné la branche des Van Lennep établis en Grèce et dans l'Asie Mineure.»

945. J. D. W. Horace en Curace [sic], Treurspel. Tantæ molis erat Romanam condere gentem. Vertoont op d'Amsterdamsche Schouburg. Den tweeden Druk op nieuw overzien. T'Amsterdam, by Jacob Lescalje, 1679. Très-pet, in-8.

«Cette édition, loin de répondre à son titre, qui la représente comme corrigée, fourmille de fautes typographiques, qui ne se trouvent pas dans la première. Elle ne contient ni le sonnet, ni la dédicace, mais renferme par contre un argument en vers, dont voici la traduction:

«L'amour de la patrie et celui de la gloire font mépriser les prières d'une épouse, d'une sœur, d'une amante; elles poussent Horace à se dévouer pour Rome et à combattre le fiancé de sa sœur, frère de sa femme. Curiace meurt de la main de l'époux de sa sœur, du frère de sa maîtresse. Camille, outrée de douleur et de désespoir, maudit son frère, le meurtrier de son amant. Horace met fin à ses plaintes en la poignardant. Sabine, désolée, pleure les malheurs d'Albe et ses trois frères morts de la main de son époux. K. L.

«Ces initiales K. L. sont celles de: Katharina Lescaille ou Lescalje, fille du libraire de ce nom, née en 1649, morte en 1711. Nous aurons occasion de reparler d'elle.» V. L.

946. J. D. W. Horace en Curace [sic], Treurspel. Tantæ molis erat Romanam condere gentem. Vertoont op d'Amsterdamsche Schouburg. Den tweeden Druk op nieuw overzien. T'Amsterdam, by Michiel de Groot, 1680. Très-pet. in-8.

Contrefaçon de l'édition précédente.

947. J. D. W. Horace en Curace [sic]. Tantæ molis erat Romanam condere gentem. Vertoont op d'Amsterdamsche Schouburg. Te Amsterdam, by de Erfgenamen van J. Lescailje, 1699. Met Privilegie. Pet. in-8.

«Cette édition est plus correcte que les réimpressions décrites ci-dessus. Le correcteur a consulté une édition française postérieure à l'année 1656, car il a supprimé les douze vers prononcés par Julie à la fin de la pièce, ainsi que l'avait fait Corneille à partir de cette date. Le sonnet de Catherine Lescailje n'a pas non plus été reproduit.» V. L.

948. J. D. W. Horace en Curace [sic]. Tantæ molis erat Romanam condere gentem. Vertoont op d'Amsterdamsche Schouburg. Te Amsterdam, by Gisbert de Groot, 1670. Pet. in-8.

Contrefaçon de l'édition précédente, qui ne contient naturellement pas de privilége. La date de 1670 est sans doute une faute d'impression pour 1700.

949. Horace, Treurspel. Het Fransche van den Heer P. Corneille nagevolgt. Tot Leyden, by Hendrik Mulhovius, Boekverkoper, 1709. Pet. in-8.

Traduction en vers par Jean Schröder.

«Au titre, un fleuron représentant Melpomène et Thalie qui s'appuient des deux côtés sur un cadre, autour duquel se lit la devise de Schröder: Suum cuique vitium est. Dans le cadre se trouve une lyre éclairée par le soleil levant. La pièce est précédée d'une épitre dédicatoire dont voici la traduction:

950. Den Roms-moedigen Horatius, Verwinnaer der Albaenen, blyeyndig Treurspel, in-rym-gestelt door Joannes Franciscus Cammaert, naems-letterkeer Musen-ciertac of Minnaars-cas. Tot Brussel, by G. Jacobs, boeck-drucker tegen de Baerdbrugge, in de Druckerye, 1751. In-8 de 4 ff. et 52 pp.

«Cette misérable traduction d'Horace est l'œuvre du Bruxellois Jean-François Cammaert, le plus fécond des dramaturges flamands. Soit calcul, soit naïveté, le nom de Corneille est passé complètement sous silence. Pourtant, à part la platitude et l'incorrection du langage qui lui appartiennent en propre, l'auteur ne peut revendiquer pour sa part d'invention que d'avoir remplacé Julie, confidente de Sabine et de Camille, par Jules, prince romain, confident de Sabine. On voit par les pièces liminaires que cet Horace a été représenté à Bruxelles, sur la scène de l'Opéra, le 30 octobre 1747.» A. Willems.

951. Horatius, Treurspel. Het Fransche van den Heere P. Corneille op nieuws gevolgd. Te Amsteldam, by Izaak Duim, Boekverkooper, 1753. Met Privilegie. Pet. in-8.

Traduction en vers par J. Van Stamhorst.

«Le titre est orné d'un cartouche surmonté des armes de la ville, autour desquelles on voit des abeilles et des fleurs; ce cartouche renferme une femme assise (probablement la ville d'Amsterdam) qui a deux ailes au front, une lyre à la main et sur ses genoux un manteau parsemé d'étoiles. A sa droite se tiennent un vieillard et deux orphelins, fouillant une ruche; à sa gauche, des livres de théâtre, un cygne au bord de l'eau, Pégase sur le Pinde, faisant jaillir l'Hippocrène; derrière, la Renommée sonnant de la trompette; à ses pieds un enfant nu, jouant avec des attributs scéniques.

«Cette édition est précédée du privilége et d'un avis, dont voici la traduction:

«Avis.

«J'ai peu de chose à dire au lecteur bénévole à propos de cette nouvelle imitation du grand Horace de Corneille. Qu'on ne cherche le motif de ce travail ni dans un sentiment de jalousie envers ceux qui m'ont devancé, ni dans le présomptueux espoir de faire mieux qu'eux. Je ne parlerai même pas de leurs traductions. Je dirai seulement que, depuis longtemps déjà, on avait jugé celle dont le privilége appartient au théâtre, peu faite pour plaire encore à un public qui n'aime pas les longueurs. Ce motif m'avait engagé, il y a déjà longtemps, à entreprendre une nouvelle traduction d'une tragédie aussi remplie de beaux sentiments que de discours élevés; et mon ardeur, je l'avoue, était si grande, que j'ai trop peu considéré les difficultés du travail et la faiblesse de mes moyens. Plus tard, convaincu de la hardiesse de mon entreprise, j'ai gardé ma traduction sous clef pendant plusieurs années sans vouloir la montrer à personne. J'aurais mieux fait, sans doute, de persévérer dans cette façon d'agir; mais enfin le désir de voir la pièce reparaître sur la scène l'a emporté sur ma répugnance à offrir au public une version si peu digne de l'original.

«Je me suis restreint au nombre de vers que compte la pièce de Corneille, et par là ma traduction en aura une centaine de moins que les précédentes; j'ai de plus tâché de rendre, autant que possible, la pensée de mon illustre devancier. Je n'ai pas fait de changement notable dans la pièce, excepté dans la dernière scène du troisième acte, où le vieil Horace, après s'être plaint amèrement de la fuite de son fils, à la demande qu'on lui adresse, de ce qu'il eût voulu que son fils eût fait contre trois, donne cette courte et fière réponse que Boileau, dans la préface de sa traduction de Longin, cite comme un exemple du vrai sublime:

Qu'il mourût!

mais en y ajoutant:

Ou qu'un beau désespoir alors le secourût.

«Les grands maîtres de l'art ayant jugé d'un commun accord que ce vers affaiblissait la force des deux mots qui précèdent, et qui, dans leur brièveté, renferment un monde d'idées, j'ai pris la liberté de laisser ce vers de côté; ce que j'ai fait d'autant plus volontiers après avoir lu une dissertation sur la tragédie par le célèbre auteur du Télémaque, laquelle se trouve dans les Réflexions historiques et critiques sur les différens Théâtres de l'Europe, imprimée à Amsterdam en 1740 aux frais de la Compagnie, et où ce vers est attribué à l'exigence de la rime.»

«La traduction de Van Stamhorst fut représentée pour la dernière fois au théâtre d'Amsterdam en 1782.

«Quoique meilleure que les deux autres, elle est cependant faible à bien des points de vue, et c'est par cette raison peut-être qu'Horace ne put se soutenir sur la scène hollandaise aussi longtemps que le Cid et Cinna, qui eurent de meilleurs interprètes. La pièce disparut du répertoire dès le commencement du siècle actuel.» V. L.

952. Horatius, Treurspel. Het Fransche van den Heere P. Corneille op nieuws gevolgd. Te Amsteldam, by Izaak Duim, Boekverkooper, 1768. Met Privilegie. Pet. in-8.

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