Bibliographie Cornélienne: Description raisonnée de toutes les éditions des oeuvres de Pierre Corneille
Collation des feuillets prélim.: titre;—7 ff. pour l'épître adressée au cardinal de Richelieu, par Gomin;—4 ff. contenant une pièce en prose à la louange des Epinicia, un avis du libraire au lecteur, un extrait du privilége et un portrait de Richelieu, non signé.
L'avis au lecteur est ainsi conçu: «Typographus Lectori. Ne mirare, Lector, si nullam hîc, nec rerum, nec temporum, nec personarum servatam seriem vides: nam ut singula in manus nostras venere, ea prælo subjecimus. Si qui sua hîc desiderari querentur, sciant ea nos effugisse, quibus tamen secunda editione, quæ brevi locupletior prodibit et accuratior, faciemus satis. Hoc te monitum volui. Vale et fruere.»
Le privilége, daté du 23 avril 1633, est accordé à Boisrobert, qui en a fait cession à Cramoisy; l'achevé d'imprimer est du 14 août 1634.
Ce recueil, relié d'ordinaire à la suite d'un recueil français intitulé: Les Sacrifices des Muses au grand Cardinal de Richelieu (à Paris, chez Sebastien Cramoisy, 1635, in-4), contient, pp. 248-251, une pièce composée de 43 distiques latins et intitulée: P. Cornelli || Rothomagensis, || ad illustrissimi || Francisci || Archiepiscopi || Normanniæ Primatis || invitationem, || qua gloriosissimum Regem, || Emimentissimumque Cardinalem-Ducem || versibus celebrare jussus est, || Excusatio. Suivent les distiques qui commencent ainsi:
Neustriacæ lux alma plagæ, quo nostra superbit
Infula, et Aonii laurus opaca jugi,
Heroum ad laudes, dignosque Marone triumphos
Parce, precor, tenuem sollicitare chelyn...
En étudiant ce poëme avec plus de soin que les précédents éditeurs, M. Marty-Laveaux y a remarqué des allusions à la Place Royale, qui lui ont permis de rectifier la date de cette pièce et celle de la Galerie du Palais. (Voy. ci-dessus, nos 5 et 7.)
Il existe dans le même format, avec le même privilége et le même achevé d'imprimer, deux recueils destinés à célébrer la gloire du Roi, comme les précédents ont pour but de publier les louanges du Cardinal: Palmæ Regiæ invictissimo Ludovico XIII. Regi Christianissimo, a præcipuis nostri ævi Poetis in Trophæum erectæ; Parisiis, apud Sebastianum Cramoisy, 1634; et Le Parnasse Royal, où les immortelles Actions du tres-chrestien et tres-victorieux Monarque Louis XIII sont publiées par les plus celebres Esprits de ce temps; à Paris, chez Sebastien Cramoisy, 1635.
On ne trouve dans ces recueils en l'honneur du roi aucune pièce de Corneille. L'auteur du Cid n'avait chanté la gloire de Richelieu qu'à l'instigation de l'archevêque de Rouen, François Harlay de Champvalon, et l'on peut admettre que le prélat avait recommandé au poëte de s'adresser plutôt à Richelieu qu'à Louis XIII. Les panégyristes montrèrent d'ailleurs peu d'empressement à chanter la gloire du roi. La difficulté qu'eut l'imprimeur à remplir son recueil en retarda longtemps la publication, ainsi qu'il l'avoue lui-même dans l'avis au lecteur. Les vers adressés au cardinal eussent probablement pu paraître plus tôt, mais il eût été peu convenable qu'ils parussent avant les vers adressés au roi.
Collation des feuillets prélim.: titre;—3 ff. pour la dédicace «A Monsieur de Bautru, introducteur des Ambassadeurs»;—6 ff. pour la «Préface sur l'Hippolyte de Monsieur de la Pineliere. Par le sieur de Hautgalion»;—4 ff. pour l'avis Au Lecteur;—6 ff. pour l'erratum, les Acteurs et les envois poétiques de divers auteurs à la Pinelière.
Les envois, au nombre de six, sont signés: Th. de la Rivière, Je Bensserade, Corneille, le sieur de Buys, de Montereul, d'Alibray.
Les vers de Corneille occupent le verso du f. ū ij. Ils commencent ainsi:
Phedre, si ton chasseur auoit autant de charmes
Qu'en donne à son visage un si docte pinceau,
Ta passion fut juste et merite des larmes
Pour plaindre le malheur qui le met au tombeau.
L'Hippolyte s'arrête à la p. 98, après le 1er f. du cahier N, et les Autres Œuvres poëtiques occupent le reste du cahier N et le cahier O. Ils se terminent par le mot Fin, après l'épigramme intitulée: Sur une Courtisane devenue aveugle.
Les vers de Corneille, reproduits pour la première fois au Catalogue Soleinne (Supplément au t. Ier, p. 201), ont été réimprimés depuis par M. Edouard Fournier (Notes sur la vie de Corneille, pp. XCVII sq.) et par M. Marty-Laveaux (t. Xe, p. 73).
Tous ceux qui s'occupent de livres connaissent, au moins de réputation, le chef-d'œuvre du calligraphe Jarry. Ce manuscrit, exécuté pour le duc de Montausier, passa plus tard entre les mains de Gaignat et du duc de la Vallière. Voici la description qu'en donne le Catalogue de cet illustre amateur (1re partie, t. IIe, no 3247): «Manuscrit précieux sur vélin, unique dans son genre, et que rien ne peut égaler en beauté. M. Huet [Huetiana, Paris, 1722, in-12, p. 103] l'a appelé le chef-d'œuvre de la galanterie, et en a vanté la magnificence de l'exécution. Ce fut le baron de Sainte-Maure, plus connu sous le nom de duc de Montausier, qui en conçut l'idée et en fit la dépense. Il chargea le fameux Robert de peindre les fleurs dont il est enrichi, et Nicolas Jarry, dont le talent ne peut être trop célébré, d'écrire les Madrigaux, que les hommes de lettres qui fréquentoient l'hôtel de Rambouillet s'empressèrent de faire sur chaque fleur, à la louange de celle pour qui ce livre était destiné.
«Ces fleurs sont au nombre de 29; sçavoir: l'Amarante, l'Anémone, l'Angélique, la Couronne Impériale, l'Eliotrope, la Flambe, la Fleur d'Adonis, la Fleur de Grenade, la Fleur d'Orange, la Fleur de Thym, l'Hyacinthe, le Jasmin, l'Immortelle blanche, l'Immortelle jaune, la Jonquille, le Lis, le Méleagre, le Muguet, le Narcisse, l'Œillet, le Pavot, la Pensée, la Perceneige, la Rose, le Safran, le Souci, la Tulipe, la Tulipe flamboyante et la Violette.
«Ces Fleurs, réunies d'abord sur une même page et formant une guirlande superbe au milieu de laquelle on lit: La Guirlande de Iulie, se trouvent ensuite séparées et peintes sur le recto de 29 feuillets, qui ne contient jamais qu'une seule fleur.
«Les Madrigaux, dont chaque fleur est l'objet, sont supérieurement écrits en lettres rondes, chacun séparément sur un feuillet. On en compte 61, parce qu'il y en a plusieurs sur une même fleur. M. de Montausier, lui-même, est au nombre des Poëtes qui les ont faits. Le plus beau, le plus connu et le plus souvent cité, est celui de Desmarets, sur la Violette.
«On voit sur le septième feuillet une belle miniature représentant Zéphyr dans un nuage, tenant dans sa main gauche la Guirlande de Julie et, dans sa droite, une rose. Il parsème la terre de diverses fleurs que son souffle fait éclore de sa bouche.
«Le duc de Montausier, en ordonnant l'exécution de ce riche MS., le destinoit à Julie-Lucine d'Angenes, Marquise de Rambouillet, à qui il le présenta en 1641. Il eut soin auparavant de faire relier magnifiquement ce livre [en maroquin rouge, par Le Gascon], et d'orner le dedans et le dehors de la couverture, du chiffre de cette fille célèbre, qu'il épousa quatre ans après, en 1645. Ce fut, sans contredit, le plus beau présent qu'il pût lui faire, et le plus analogue à son goût et à ses talents.
«M. l'Abbé Rive a donné une notice particulière très-exacte et très-étendue de ce MS. [Notices historiques et critiques de deux Manuscrits, uniques et très-précieux, de la Bibliothèque de M. le Duc de la Vallière, dont l'un a pour titre: la Guirlande de Julie, et l'autre, Recueil de fleurs et insectes, peints par Daniel Rabel, en 1624; Paris, Didot l'aîné, 1779, in-4.]»
Une autre notice écrite par Gaignères et complétée par De Bure se trouve dans le Supplément à la première partie du Catalogue de M. le duc de la Vallière; elle a été reproduite par Didot jeune, Nodier et M. Livet, en tête des éditions citées ci-après.
Six pièces de la Guirlande: le Lis, la Tulipe, la Hyacinthe, la Fleur d'orange, la Fleur de Grenade et l'Immortelle blanche, sont signées d'un C. dans le manuscrit. Le libraire Charles de Sercy, qui a fait entrer la Guirlande dans un recueil de poésies dont nous parlerons plus loin, a signé du nom entier de Corneille trois de ces madrigaux: la Tulipe, la Fleur d'orange et l'Immortelle blanche, tandis qu'il n'a marqué les trois autres que d'une simple initiale. Granet n'a reproduit dans ses Œuvres diversés de Corneille que les trois morceaux que lui attribuait Sercy; mais M. Taschereau (Vie de Corneille, 2e éd., pp. 107 sq.) a, non sans raison, croyons-nous, revendiqué les six pièces pour l'auteur du Cid. Il est fort possible en effet que Sercy ait donné ses indications au hasard.
Gaignères et deux des éditeurs de la Guirlande de Julie, Didot et Nodier, ont fait honneur à Conrard des six madrigaux marqués d'un C. M. Marty-Laveaux a cru prudent de suivre l'exemple de Granet.
Ce précieux manuscrit fut vendu après la mort de la duchesse d'Uzès, fille du duc de Montausier, à un particulier qui le paya quinze louis et le revendit à Moreau, valet de chambre du duc de Bourgogne, lequel en fit présent à M. de Gaignères. Après la mort de Gaignères, le volume passa entre les mains du chevalier de B***. L'abbé de Rothelin l'acheta à la vente de cet amateur, et en fit présent, à son tour, à Boze, dans le catalogue de qui nous le voyons mentionné. M. de Cotte l'acquit des héritiers de M. de Boze et le céda plus tard à Gaignat. Il fut donné pour 780 livres à la vente Gaignat, mais il atteignit le prix de 14,510 à la vente la Vallière, en décembre 1783. Il fut acquis par la duchesse de Châtillon, fille du duc de la Vallière, à la mort de laquelle il passa chez Mme la duchesse d'Uzès, sa fille. Il appartient aujourd'hui à M. le duc de Crussol, qui l'a reçu de son père, M. le duc d'Uzès. Il a figuré à l'exposition organisée à Paris, en 1874, au profit des Alsaciens-Lorrains.
M. Brunet (Manuel du Libraire, vo Jarry) parle d'un manuscrit qui paraît avoir été l'esquisse et le modèle de Jarry. C'est un in-4 de 53 ff., exécuté sur papier en belles lettres bâtardes. Il a figuré aux ventes Crozat de Tugny en 1751 (no 1316 du Catalogue) et Courtanveaux, en 1783 (no 1275 du Catalogue). M. P. Firmin-Didot jeune s'en est alors rendu acquéreur pour la somme modique de 3 fr. 75.
L'auteur du Huetiana dit que le duc de Montausier fit faire deux exemplaires tout pareils de la Guirlande de Julie; c'est une erreur. La copie fut également exécutée par Jarry, mais elle est du format in-8. «Elle contient 40 feuillets écrits en bâtarde. Elle ne renferme que les Madrigaux seuls, sans aucune peinture. La couverture en est ornée du chiffre de Julie, à qui il fut offert par le duc de Montausier, en même temps que le MS. précédent.»—Catalogue la Vallière, 1re partie, t. IIe, no 3248.
Ce volume vendu 406 fr. chez la Vallière, en 1783, fut revendu 622 fr. chez d'Hangard; 250 fr. seulement chez Lefebvre, et 2,900 fr. chez de Bure, en 1853; il appartient depuis lors à M. le marquis de Sainte-Maure.
188. La Guirlande de Julie. A Paris, De l'Imprimerie de Didot jeune, 1784. In-8.
Édition publiée d'après le manuscrit sur papier cité plus haut.
Renouard dit qu'elle a été tirée à 90 exemplaires; M. Brunet (vo Montausier) dit, au contraire, qu'il en existe au moins 250 exemplaires.
La Guirlande de Julie avait été déjà imprimée à la suite de la Vie de M. de Montausier, écrite sur les Mémoires de la duchesse d'Uzès sa fille (par Nicolas Petit, jésuite); Paris, 1729, 2 tomes en un vol. in-12.
189. La Guirlande de Julie, offerte à Mademoiselle de Rambouillet, Julie Lucie-Lucine d'Angènes, par le marquis de Montausier; ornée de 30 gravures dessinées et peintes par Madame Legendre. A Paris, chez Mademoiselle Adèle Prudhomme, rue des Marais, no 18; H. Nicolle et Pélicier, [Imprimerie de Didot jeune], 1818. In-8,
Édition sur papier vélin double satiné.
191. La Guirlande de Julie, offerte à Mademoiselle de Rambouillet par M. de Montausier. Paris, N. Delangle, éditeur, rue du Battoir, no XIX, M.DCCC.XXVI [1826]. Pet. in-12 de xj et CIV pp.
Collection de Petits Classiques françois, «imprimée à 500 exemplaires, aux frais et par les soins de Charles Nodier et N. Delangle, avec les caractères de Jules Didot aîné.»
Nous avons dit que Nodier attribuait à Conrard les six madrigaux signés d'un C dans l'original.
192. Précieux et Précieuses.—Caractères et Mœurs littéraires au XVIIe siècle, par M. Ch.-L. Livet. Paris, Libraire académique, Didier et Ce, 1859, in-8 de 2 ff., XXXVI-442 pp. et 1 f. pour la Table.
L'ouvrage de M. Livet contient (pp. 393-442) une réimpression complète de la Guirlande de Julie.
193. Les || Chevilles || de || Me Adam || Menuisier || de Neuers. || A Paris, || Chez Toussainct Quinet, || au Palais, sous la montée de la || Cour des Aydes. || M.DC.XLIV [1644]. || Auec Priuilege du Roy. In-4 de 18 ff., 100 pp., 4 ff. et 315 pp.
Collation des feuillets prélim.: portrait de Me Adam, au-dessous duquel on lit un sixain en son honneur et l'adresse de Quinet;—titre;—12 ff. (paginés 5-28) pour l'Epistre;—4 ff. pour la Preface de Monsieur de Marolles, Abbé de Ville-Loin, et le Privilége.
Les 100 pp. qui forment la première partie contiennent des vers français, latins, grecs, italiens et espagnols adressés au poëte par plus de cinquante auteurs, et réunis sous le titre d'Hommage du Parnasse. Un sonnet signé de Corneille occupe la p. 11; en voici le premier quatrain:
Le Dieu de Pythagore, et sa Metempsycose,
Jettans l'ame d'Orphée en un Poëte François,
Par quel crime, dit-elle, ay-je offencé vos loix,
Digne du triste sort que leur rigueur m'impose?
Les 4 ff. qui suivent l'Hommage du Parnasse contiennent les Noms des Auteurs et la Table des Pieces contenues aux Chevilles de Maistre Adam.
Le privilége, daté du 16 avril 1644, est accordé pour dix ans à «Adam Billault, Maistre Menuisier de la ville de Nevers», qui déclare en faire cession à Toussaint Quinet. L'achevé d'imprimer est du 25 mai 1644. Détail curieux: on trouve dans l'Honneur du Parnasse deux pièces signées du libraire Quinet.
Collation des feuillets prélim.: titre, avec la marque du libraire;—3 pp. pour la dédicace «A Monseigneur l'Eminentissime Cardinal Mazarin;—7 pp. pour les hommages poëtiques, signés: Menagius, de Gombaut, Menard et Corneille;—4 ff. pour la Préface, par M. Mascaron.
Le recueil se compose de deux parties, dont la première compte 200 pp.; la seconde commence ensuite par un titre de départ ainsi conçu: Autres || Œuures || poëtiques || de Monsieur de Boisrobert.
Au verso de la p. 47 se trouve l'Extrait du privilége accordé pour dix ans à Boisrobert, à la date du 4 juin 1646; l'auteur déclare en faire cession à Cardin Besogne. L'achevé d'imprimer est du 21 juillet 1646.
La pièce de Corneille occupe le recto du 6e f. prélim.; elle débute ainsi:
Que tes entretiens sont charmants,
Que leur douceur est infinie, etc.
Collation des feuillets prélim.: titre français; titre latin; 2 ff. pour l'Epistre de Valdor au Roi (l'un de ces feuillets est un encart qui répète la signature aij, détail qui explique le nombre impair des ff. prélim.);—2 ff. pour la traduction latine de l'Epistre, et un morceau signé des Fossez (Estienne);—2 ff. pour l'Epistre de Valdor à la Reine;—5 ff. pour la traduction latine de cette Epistre, une Ode au Roy, en vers français et latins et une grande figure;—13 ff. pour l'Exposition des Devises qui sont pour la Reyne Regente, une Ode à la Reyne, en français et en latin, ode qui est accompagnée d'un grand portrait; deux hommages poétiques à Louis le Juste en français et en latin, signés du P. Le Moyne et de R. Rapin; des hommages poétiques à Valdor, sur son ouvrage, signés de Ferran, de Beys, d'Isaac Habert, de G. Colletet, de Scudéry, de Tristan l'Hermite, de Furetière, de F. Cassandre, de Jean Nicolaï;—7 ff. pour les préfaces en latin et en français, pour les lettres du roi au P. Nicolaï, à Estienne des Fossez, à Beys, à Bary et à Corneille, pour une ode de Furetière Au Roy, sur son portrait et pour le Privilege.
La 1re partie renferme une planche de S. della Bella et 20 planches de Valdor qui représentent les grandes actions du roi; chacune de ces dernières est accompagnée d'une inscription en vers due à Corneille.
La 2e partie contient 25 portraits remarquablement gravés.
La 3e partie est entièrement consacrée à des plans topographiques, gravés dans un format double de celui du livre; la collation en présente quelques irrégularités. Il semble que l'ouvrage dût contenir six planches de plus qu'il n'en contient en réalité. Voici l'indication de ces lacunes: La foliation saute de 10 à 13; de 26 à 29; de 68 à 71; de 72 à 75; de 96 à 99; de 102 à 105. Après le f. 106 sont placées 2 feuilles doubles (soit 4 ff.) signées d'une simple étoile et 2 ff. sans chiffre ni signature. Le volume se termine par 2 ff. chiffrés 109 et 110.
Le privilége, daté du 22 mai 1649, est accordé à Valdor pour dix ans. Sur ce graveur, qui fut nommé en 1651 agent du prince-évêque de Liége en France, et sur son ouvrage, on peut consulter le travail suivant: Le 3e Valdor, calcographe de Louis XIV; Liége, imprimerie de L. Grandmont-Donders, 1865, in-8 de 50 pp. avec un portrait lithographié. (Extrait du Bulletin de l'Institut archéologique liégeois.)
M. Ambr. F. Didot possède l'exemplaire de dédicace relié en mar. r., aux armes d'Anne d'Autriche.
Dans l'exemplaire de ce livre que possède la Bibliothèque nationale (C. 2043), les feuillets prélim. du Ier sont ainsi composés: 1 f, blanc;—titre;—4 ff. pour l'Epistre;—2 ff. pour l'Avertissement;—2 ff. pour des hommages poétiques au traducteur, signés de Gemmaris;—4 ff. pour un Cantique de S. Bernard à la louange de Jesus, traduit en François par Monsieur de Sales (ces 4 ff. qui portent une pagination et qui sont signés A, forment encart dans le volume et ne se trouvent peut-être pas dans tous les exemplaires);—2 ff. pour des hommages poétiques au traducteur, signés: Corneille, de Sales, du Breton et pour l'Extrait du Privilége;—6 ff. contenant la Table et 1 figure.
Le privilége, dont la première partie seule contient un extrait, est daté du 14 mai 1648; il est accordé pour dix ans à G. Meturas. On trouve à la fin un achevé d'imprimer du 23 août 1649.
Le sonnet de Corneille est adressé à saint Bernard; il commence ainsi:
Du Cloistre et de la Cour precieuse clarté,
Mais du Cloistre sans tache, et d'une Cour sans crimes,
Aussi ferme soustien des Ordres legitimes,
Qu'implacable ennemy de la fausse equité...
Ce recueil, que M. Marty-Laveaux a signalé pour la première fois, et dont la Bibliothèque nationale possède un exemplaire, contient les épitaphes de neuf membres de la famille de Nicolas Goulu et la sienne propre, sans parler d'un éloge de Jean Goulu et d'un avis sur ses ouvrages. Jean Goulu, savant bénédictin, né en 1576, mort en 1629, était petit-fils par sa mère du célèbre poëte Jean Dorat. Corneille composa en son honneur une épitaphe latine à laquelle Dom Pierre de Saint Romuald fait allusion dans son Trésor chronologique et historique (Paris, 1647, in-fol., 3e partie, pp. 899 sq.). C'est précisément cette épitaphe, dont le texte authentique s'est retrouvé dans le volume cité plus haut. Voy. Marty-Laveaux, t. Xe, pp. 392 sqq.
198. L'Ovide || en belle hvmevr, || de M. Dassovcy. || Enrichi de toutes ses || figures burlesques. || A Paris, || Chez Charles de Sercy, au Palais, en la || Galerie Dauphine, à la Bonne Foy. || M.DC.L [1650]. || Auec Priuilege du Roy. In-4 de 6 ff., 142 pp. et 1 f.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé représentant Ovide, en costume grotesque, une couronne de lauriers sur la tête, et sa plume sur l'oreille; il est assis dans un fauteuil, et le poëte lui présente un portrait où il se reconnaît; titre imprimé; 4 ff. pour la dédicace «A Monseigneur le Comte de St Aignan», le sonnet de Corneille à Dassoucy et deux envois poétiques de Chavannes et de Tristan l'Hermite.
La p. 1 est occupée par un madrigal de Bergerac; la p. 2 par une figure singulière qui représente une lanterne étendant les bras pour créer le monde.
Le volume contient 6 autres figures comptées dans la pagination.
Le privilége, dont un extrait occupe le recto du dernier feuillet, est accordé pour sept ans à Dassoucy, à la date du 18 février 1650. L'achevé d'imprimer est du 25 février 1650.
L'Ovide en belle humeur a été réimprimé à Paris en 1653, in-4; en 1659 et 1664, pet. in-12; et à Lyon, 1658, in-12. Il en existe une édition elzévirienne (Suivant la copie imprimée à Paris, 1651, pet. in-12 de 94 pp.) que M. Pieters (2e édition, p. 201) qualifie de «rare et chère».
Collation des feuillets prélim.: un f. blanc ou un frontispice gravé (?); titre; 1 f. pour la dédicace «A la Reyne Regente»; 1 f pour deux hommages poétiques signés de Corneille et de M. de Saint-Nicolas, maître des eaux et forêts à Vire; 2 ff. pour l'avis Au Lecteur et les Acteurs.
Nous empruntons cette description à M. Marty-Laveaux (Œuvres de Corneille, t. Xe, p. 129), qui l'a donnée d'après un exemplaire appartenant à M. Léon de la Sicotière, d'Alençon, exemplaire qui provient de la vente Soleinne (no 1249 du Catalogue). La Bibliothèque de l'Arsenal ne possède qu'un exemplaire incomplet, et, quant à la Bibliothèque nationale, nous n'y avons trouvé qu'une contrefaçon intitulée:
Les Chastes || Martirs, || Tragedie || chrestienne. || Par Mademoiselle Cosnard. || Sur l'Imprimé. || A Paris, || Chez Augustin Courbé, dans la petite || Salle du Palais, à la Palme. || M.DC.LI [1651], In-12 de 3 ff. et 65 pp., soit en tout 36 ff. signés A-K.
Cette contrefaçon, mal imprimée, ne contient pas les hommages poétiques.
La Bibliothèque nationale possède en outre une tragédie chrétienne de Mlle Cosnard intitulée: Les Filles genereuses, ou le Triomphe de la Pudicité (Ms. franç., no 25503).
200. Illvstrissimo Viro || Pomponio || de Bellievre || Regi a Consiliis || et || Primo in Principe || Galliarum Senatu || Præsidi || inaugurato || Panegyricus || in Colleg. Marchiano || Parisiensis || Academiæ || dictus. || Parisiis, || Apud Dionysium Langlæum, || in monte D. Hilarij, sub Pelicano. || M.DC.LIII [1653]. In-4 de 32 pp. et 2 ff.
Au verso de l'avant-dernier f. (p. 34) se trouvent des vers de Corneille «A Monsieur de Loy, Professeur en l'Université de Paris, sur son Panegyrique de Monseigneur le Premier President de Bellievre», vers qui commencent ainsi:
Pourquoy s'étoner que de Loy
Réussisse avec avantage...
Au verso du titre commence la dédicace A Son Altesse Royale Madame la Duchesse de Savoye, qui se développe sur le feuillet suivant. En voici le début:
«Apres avoir respandu toutes mes larmes sur le Tombeau du deffunct Roy mon auguste Protecteur, je creus apres l'eclypse de ce grand Astre, qu'il n'y avoit plus de jour au monde, ny d'azile pour la vertu; Dans cette funeste pensée, je jugé que ce n'estoit pas assez de faire pleurer à mes tristes Airs la mort de celuy qui ne les avoit pas dedaignez durant sa vie, si pour satisfaire à ma douleur, je ne les condamnois à mourir: C'en estoit fait et mes Competiteurs n'estoient pas marris que j'eusse enterré un talent qui leur causoit de la jalousie; Mais depuis que (par l'honneur que j'ay receu dans vostre Royal service) j'ay appris qu'il y avoit encore un climat, une Cour, et une Reyne, ou plustost une divinité, l'amour de toute la terre, et l'aymant de toutes les vertus, aupres de qui le merite ne va jamais, sans y trouver sa gloire et sa recompense; J'ay revoqué cet Arrest inhumain, etc.»
Au recto du 3e f. se trouvent les vers suivants qui, avant M. Marty-Laveaux, n'avaient jamais été réunis aux œuvres de Corneille:
POUR MONSIEUR DASSOUCY,
sur ses Airs,
Cet Autheur a quelque Genie,
Ses Airs me semblent assez doux:
Beaux Esprits, mais un peu jaloux,
Divins enfants de l'harmonie,
Ne vous en mettez en courroux,
Apollon aussi bien que vous
Ne les peut ouyr sans envie.
Corneille.
Les airs de Dassoucy sont au nombre de 19. Le 14e et le 15e s'appliquent à deux passages de l'Andromède de Corneille: Vivez, heureux Amants, etc., et Cieux, escoutez. Voy. ci-dessus, no 54.
La seule partie de ce recueil que nous connaissions, la partie de Basse-Contre, conservée à la Bibliothèque nationale, est malheureusement la moins intéressante des quatre. Il serait bien curieux de pouvoir reconstituer, en réunissant les autres parties, un fragment de la musique d'Andromède.
Le privilége, daté du 14 novembre 1652, est accordé pour dix ans à Paul Pellisson Fontanier, qui déclare en faire cession à Augustin Courbé et à Pierre le Petit.
Pellisson nous a conservé un quatrain et plusieurs fragments de lettres de Corneille. Voy. Marty-Laveaux, t. Xe, pp. 86, 427-432.
La Relation de Pellisson a été réimprimée en 1671, 1672, 1700, 1729, 1730 et 1743. M. Livet en a donné une nouvelle édition, en y joignant la continuation publiée par l'abbé d'Olivet. (Paris, Didier, 1858, 2 vol. in-8.)
203. La Vie || de Damoiselle || Elizabeth || Ranqvet. || A Paris, || Chez Charles Savreux, Libraire & Relieur || du Chapitre de l'Eglise de Paris, au || Parvis Nostre Dame, aux || trois Vertus. || M.DC.LV [1655]. || Auec Approbation & Privilege. In-12 de 7 ff. et 131 pp.
Collation des feuillets prélimin.: portrait d'Élisabeth Ranquet, gravé par J. Frosne; on lit à l'entour: Elizabeth Ranquet, agée de 36 ans, decedée le 6 d'Avril 1654; en bas sont ses armes et un quatrain; sur les côtés, son chiffre;—titre imprimé avec la marque du libraire;—2 ff. pour l'Avertissement;—3 ff. pour l'Approbation et trois hommages poétiques.
Les vers de Corneille occupent le verso du 5e f. et le recto du 6e. Nous avons dit qu'ils se trouvent en tête de certains exemplaires de l'édition originale d'Œdipe (no 73).
Le privilége, dont un extrait se trouve au verso du dernier f., est accordé à Charles Savreux, pour sept ans, à la date du avril 1655 (le quantième est resté en blanc). L'achevé d'imprimer est du 10 mai 1655.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente un rideau sur lequel est inscrit le titre du livre; au-dessus du rideau, un masque grotesque accoté de deux Amours qui tiennent une couronne de laurier;—titre imprimé qui porte la marque de Sercy;—1 f. pour la dédicace «A Monseigneur l'Abbé de Saint-Germain Beaupré»;—10 ff. pour la Table;—1 f. pour le Privilége.
Première édition de ce recueil, qui forma successivement un, deux, trois, quatre et cinq volumes.
Cette première partie contient quatre pièces de Corneille, savoir:
La Poësie à la Peinture, p. 235;
Sonnet: Demeurez en repos, etc., p. 399;
Sonnet: Deux sonnets partagent la ville, p. 401;
Epigramme: Amy veux tu sçavoir, etc., p. 402.
M. P. Lacroix attribue en outre à Corneille un sonnet signé d'un C à la Table, mais anonyme dans le recueil: Une Troupe servile, etc., p. 304.
Le privilége, daté du 19 janvier 1653, est accordé à Sercy pour neuf ans; l'achevé d'imprimer est du 24 mars 1653.
205. Poesies || choisies || de Messievrs || Corneille. || Bensserade. || de Scvdery. || Boisrobert. || la Mesnardiere. || Sarrasin. || Desmarets. || Bertavd. || de Monterevil. || Vignier. || Chevreav. || Malleville. || Petit. || Le Bret. || de Prade. || Mavcroy. || Et de plusieurs autres. || Premiere Partie. || Seconde Edition, reueuë, corrigée, & augmentée. [Et Seconde Partie]. || A Paris, || Chez Charles de Sercy, au Palais, dans la || Salle Dauphine, à la Bonne-Foy couronnée. || M.DC.LIII [1653]. || Avec Privilege du Roy. 2 vol. in-12.
Premiere Partie: frontispice gravé (le même que ci-dessus);—titre imprimé;—1 f. pour la dédicace;—2 ff. pour un avis du Libraire au Lecteur;—12 ff. pour la Table;—1 f. pour le Privilége.—Ensemble: 17 ff. et 456 pp.
Ce volume contient les quatre pièces de Corneille déjà citées; il n'a pas d'achevé d'imprimer.
La Seconde partie est nouvelle; en voici le titre:
Poesies || choisies || de Messievrs || Corneille. || Boisrobert. || Sarrasin. || Desmarets. || L. de Laffemas. || Brebevf. || Maleville. || de Monterevil. || Petit. || Cotin. || Vignier. || Le Bret. || de Ivssy. || dv Perier. || Et de plusieurs autres. || Seconde Partie. || A Paris, || Chez Charles de Sercy, au Palais || dans la Salle Dauphine, à la Bonne-Foy || Couronnée. || M.DC.LIII [1653]. || Auec Priuilege du Roy.
Collation: frontispice gravé représentant un cœur formé d'épis et de lauriers; le titre est inscrit au milieu de cette couronne, et des banderoles, qui se déroulent à l'entour, portent les devises suivantes: L'Amour a ses lauriers comme il a ses guerriers; l'embellis bien vn cœur;—titre imprimé;—1 f. pour l'avis du Libraire au Lecteur;—13 ff. pour la Table;—1 f. pour le Privilége;—1 f. blanc; ensemble: 18 ff. et 444 pp.
Beaucoup de pièces qui composent ce second volume sont empruntées à la Guirlande de Julie. Il y a dans le nombre trois pièces signées de Corneille:
La Tulippe. Madrigal, p. 235.
La Fleur d'Orange. Madrigal, p, 238.
L'Immortelle blanche. Madrigal, p. 242.
L'achevé d'imprimer est du 12 août 1653.
Premiere Partie (Troisiéme Edition, reueuë, corrigée, & || augmentée): frontispice gravé (le même que ci-dessus);—titre imprimé;—1 f. pour la dédicace;—2 ff. pour l'avis du Libraire au Lecteur;—12 ff. pour la Table:—1 f. pour le Privilége; ensemble: 18 ff. et 456 pp.
Le contenu est le même que celui de la seconde édition; il n'y a pas d'achevé d'imprimer.
Seconde Partie (Seconde Edition, reueue, corrigée, & || augmentée): 18 ff. et 444 pp.
Même collation que ci-dessus. L'achevé d'imprimer est du 14 juillet 1654.
On doit joindre à ces deux volumes une Troisiesme Partie, que Sercy annonce en ces termes dans son avis Au Lecteur: «La reputation des Poësies choisies vous est assez connue, les deux premieres que je vous ai données ont esté si bien receues, que pour contenter le public, j'ay esté obligé d'en renouveller et d'en augmenter l'impression par plusieurs fois. Mais cela n'a pas suffit (sic), il m'en est tant venu de tous costez que je n'ay peu me deffendre de vous donner ceste troisiesme Partie.» En voici la description:
Poesies || choisies. || de Messievrs, || Bensserade. || Boisrobert. || Segrais. || Bertavlt. || de Marigny. || de Lafemas. || Boileav. || de Monterevil. || de Francheville. || Testv. || Petit. || Loret. || le Bret. || Bardov. || Et de plusieurs autres. || Troisiesme Partie. || A Paris, || Chez Charles de Sercy, au Palais, || dans la Salle Dauphine, à la Bonne-Foy || Couronnée. || M.DC.LVI [1656]. || Auec Privilege du Roy. In-12 de 12 ff., 457 pp. et 1 f. pour le Privilége.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé représentant un écusson surmonté d'un Amour qui tient une banderole; deux autres Amours sont assis en bas sur un piédestal;—titre imprimé;—1 f. pour l'avis Au Lecteur;—9 ff. pour la Table.
L'achevé d'imprimer pour la première fois est du 6 février 1656.
Ce volume ne contient aucune pièce signée de Corneille.
Premiere Partie (Quatriéme Edition, reueuë, corrigée, & || augmentée), 1657: frontispice gravé (le même que ci-dessus);—titre imprimé;—1 f. pour la dédicace;—2 ff. pour l'avis du Libraire au Lecteur;—11 ff. pour la Table;—2 ff. pour le Privilége; ensemble: 18 ff. et 456 pp.
Rappel de l'achevé d'imprimer du 30 octobre 1653.
Seconde Partie, 1657: frontispice gravé;—titre imprimé, qui contient 18 noms;—1 f. pour l'avis du Libraire au Lecteur,—13 ff. pour la Table;—1 f. pour le Privilége;—1 f. blanc; ensemble: 18 ff. et 444 pp.
Rappel de l'achevé d'imprimer du 14 juillet 1653.
Troisiesme Partie, 1658: frontispice gravé;—titre imprimé, qui porte 14 noms;—1 f. pour l'avis Au Lecteur;—9 ff. pour la Table et l'Extrait du Privilége; ensemble: 12 ff. et 454 pp.
L'achevé d'imprimer est du 17 août 1658.
Cette troisième partie contient, p. 365, un sonnet signé d'un C, qui ne se trouve pas dans la première édition:
Que me sert qu'on m'écoute avec tant de transport, etc.
M. P. Lacroix a pensé que cette pièce était de Corneille, et M. Marty-Laveaux (t. Xe, p. 19) a regardé l'attribution comme très-vraisemblable, sans pourtant se croire autorisé à joindre le sonnet aux Œuvres de notre poëte.
Avant même d'avoir réimprimé la troisième partie, Sercy joignit à son recueil un nouveau volume dont voici le titre:
Poesies || choisies || de Messievrs || Maleville. || Maynard. || de l'Estoille. || de Rampale. || Cotin. || de Marigny. || Bardov. || de Monterevil. || de Ligniers. || le Clerc. || de Laffemas. || Boissiere. || le Vavassevr. || Et plusieurs autres. || Quatriesme Partie. || A Paris, || Chez Charles de Sercy, au Palais, || dans la salle Dauphine, à la Bonne- || Foy Couronnée. || MDC.LVIII [1658]. || Auec Priuilege du Roy. In-12 de 16 ff. et 455 pp.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente un dé en pierre sur lequel reposent Apollon et Minerve; devant cette pierre qui porte le titre, trois Amours jouent avec une pierre sur laquelle se voient des armes gravées;—titre imprimé;—2 ff. pour la dédicace «A haut et puissant Seigneur, Messire François de Rostaing»;—11 ff. pour la Table et le Privilége;—1 f. blanc.
L'achevé d'imprimer est du 12 janvier 1658.
Cette partie ne contient aucune pièce de Corneille.
Le succès du livre n'étant pas encore épuisé, Sercy y ajouta un dernier volume dont voici le titre:
Poesies || choisies || de Messievrs || Corneille. || Boisrobert. || de Marigny. || Desmarests. || Gombavlt. || de la Lanne. || de Cerisy. || Mavcroix. || de Monterevil. || de Lignieres. || Petit. || de Qvincy. || Maistre Adam. || Bardov. || Porcher. || Et plusieurs autres. || Cinquiesme Partie. || A Paris, || Chez Charles de Sercy, au Palais, dans || la Salle Dauphine, à la Bonne-Foi couronnée. || M.DC.LX [1660]. || Auec Priuilége du Roy. In-12 de 18 ff. et 429 pp.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente un poëte couronné de lauriers par la main d'une Muse; au-dessus du poëte, trois Amours tiennent dans les airs une couronne de fleurs qui sert de cadre au titre (la planche est signée: Heince in., Le Doyen fecit);—titre imprimé;—2 ff. pour la dédicace «A Monsieur de Benserade»;—11 ff. pour la Table;—2 ff. pour le Privilége;—1 f. blanc.
On lit à la fin du Privilége: Acheué d'imprimer pour la premiere fois le 18. Aoust 1660.
Ce volume contient 19 pièces indiquées à la Table avec le nom de Corneille:
Pages 73: Jalousie. N'aimez plus tant, Philis...
75: Bagatelle. Quoy si-tost que j'en veux...
77: Stances. J'ay veu la peste en raccourcy...
78: Sonnet. Vous aimez que je me range...
79: Sur le départ de M. la M. de B. A. T.
82: Pour une Dame qui representoit la Nuit. Madrigal.
83: Elegie. Iris, je vay parler...
87: Sonnet. Je vous estime, Iris...
88: Sonnet. D'un accueil si flateur...
89: Stances. Marquise, si mon visage...
90: Sonnet. Usez moins avec moy...
91: Sonnet perdu au jeu. Je cheris ma défaite...
92: Chanson. Vos beaux yeux sur...
93: Stances. Caliste, lorsque je vous...
94: Madrigal. Mes deux mains à l'envy...
94: Madrigal. Je ne veux plus devoir...
96: Stances. Que vous sert-il de me charmer...
96: Epigramme. Qu'on te flatte, qu'on te baise...
96: Rondeau. Je pense à vous...
La collation de cette édition est la même que celle de l'édition qui précède. Le premier volume porte un achevé d'imprimer de 1660; les autres, un achevé d'imprimer du 23 février 1661.
Cette réimpression, exécutée par Laurens Maurry, ne porte sur aucun volume la mention de quatrième ou de cinquième édition.
Il existe encore une ou deux éditions postérieures. Nous avons vu des volumes imprimés à Paris, avec la date de 1662; M. Brunet en indique avec la date de 1666.
Collation des feuillets prélim.: titre;—9 ff. pour la dédicace «A Son Altesse Monseigneur Henry d'Orléans, Duc de Longueville, etc.» et l'avis Au Lecteur;—4 ff. contenant des hommages poétiques signés: le Parc Rousenay, Rault, le Veillard, Corneille, le Privilége et la table du t. Ier;—1 f. encarté pour la table des Hommes illustres de la Seconde Partie du premier Tome.
La première partie du premier volume est la seule qui ait paru.
Le privilége, daté du 9 décembre 1656, est accordé pour sept ans à Campion, qui déclare céder ses droits à Augustin Courbé. L'achevé d'imprimer de la Ire partie est du 15 janvier 1657.
Notons, en passant, que Campion, qui donne dans son recueil une Vie du Cid, n'y a fait aucune allusion à la tragédie de son illustre compatriote.
La pièce de Corneille a été reproduite pour la première fois par M. Léon de Duranville dans la Revue de Rouen, avril 1843, p. 222. Elle a donné lieu à des articles insérés dans l'Impartial de Rouen des 22 et 23 juin 1845.
210. Petit || Recveil || de || Poesies || choisies || Non encore Imprimées. || A Amsterdam || M.DC.LX [1660]. In-12. de 62 pp. (y compris le titre) et 1 f. blanc.
Ce recueil, qui présente l'aspect des contrefaçons de librairie, a été imprimé dans une ville de province de France, malgré la rubrique d'Amsterdam.
On trouve à la p. 47 la pièce intitulée: Sur le départ de Mademoiselle la Marquise de C. A. B. (Voy. ci-dessus no 147).
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé qui représente Apollon au milieu des Muses; une des Muses déploie une draperie sur laquelle est inscrit le titre du livre; la planche est signée Le Doyen fe; on lit au bas l'adresse du libraire;—titre imprimé;—3 ff. pour la dédicace «A Monsieur de Pelisson Fontanier;»—10 ff. pour la Table et le Privilége;—1 f. blanc.
Le privilége, daté du 10 janvier 1661, est accordé pour dix ans au Sieur B. D. B. [de Bacilly?], qui déclare en faire cession à Charles de Sercy; l'achevé d'imprimer est du 18 juin 1661.
Ce recueil contient, p. 89, 6 vers intitulés: Air de Mr Lambert pour la Reyne, et signés: M. de Corneille.
Ce recueil, dont l'achevé d'imprimer est du 5 juin 1668, contient (p. 257) un Air de M. Blondel, sur des paroles signées: M. de Corneille. Ces paroles, qui ne sont composées que de six vers, sont adressées à Iris, c'est-à-dire, selon toute vraisemblance, à Mlle du Parc.
213. Les || Delices || de la || Poësie || galante, || Des plus Celebres Autheurs || de ce Temps. || Premiere [Seconde et Troisiesme] Partie. || A Paris, || Chez Iean Ribou, au Palais, sur le || Grand Perron, deuant la S. Chapelle, || à l'Image S. Louis. || M.DC.LXVI [1666]. || Auec Priuilege du Roy. 3 vol. in-12.
Premiere partie: frontispice gravé représentant un cippe sur lequel est assis un Amour; autour de ce cippe, qui porte le titre du livre, on voit six personnages allégoriques; en bas le nom du libraire et la date;—titre imprimé;—2 ff. pour l'épître «A Monseigneur le Duc de Coeslin»;—6 ff. pour la Table et l'Extrait du Privilége; ensemble 10 ff. et 254 pp.
Ce volume, dont l'achevé d'imprimer est du 12 juillet 1664, contient, pp. 36-39, le Remerciment au Roy, signé P. Corneille.
Seconde Partie: frontispice gravé qui représente trois femmes montrant ironiquement les Délices de la Poësie galante à deux hommes qui se détournent; ces trois femmes sont placées autour d'une table qui porte les œuvres de Brébeuf, de Sarrazin et de Voiture; au bas de la planche l'adresse du libraire et la date;—titre ainsi conçu: Les Delices de la Poësie galante. Seconde Partie. A Paris. Chez Iean Ribou, au Palais, vis à vis la Porte de l'Eglise de la Sainte Chapelle, à l'Image Saint Louis. M.DC.LXVII [1667]. Auec Priuilege du Roy;—136 pp.
L'achevé d'imprimer est du 24 mai 1667.
Troisiesme Partie (le titre est disposé autrement que le précédent): 2 ff. pour les titres (il n'y a pas de frontispice);—2 ff. pour la dédicace «A Monseigneur Messire Henry Louis Habert, Chevalier, Comte de Mesny-Habert, etc.» et pour l'Extrait du Privilége;—88 pp.
L'achevé d'imprimer est du 7 avril 1667.
C'est ici la seconde édition des Délices de la Poësie galante; mais cette édition est très-différente de la première. Il avait d'abord paru deux parties de ce recueil dans la forme suivante:
Les || Delices || de la || Poësie || galante, || Des plus celebres Autheurs || du Temps. || Dediées à Monsieur le Marquis || de Coislin. || A Paris, || Chez Iean Ribou, au Palais, sur les degrez de || la Saincte Chapelle, à l'Image S. Louis. || M.DC.LXIII [1663], || Auec Priuilege du Roy. In-12 de 13 ff. (frontispice gravé qui porte la date de 1664; titre imprimé, qui commence le cahier ā; 3 ff. pour l'épître; 8 ff. pour la Table et l'Extrait du Privilége) et 283 pp.
Ce volume, qui porte un achevé d'imprimer du 25 septembre 1663, ne contient aucune pièce de Corneille, mais on y trouve plusieurs morceaux qui ne figurent pas dans la réimpression, notamment le Balet de l'Inclination, que Ribou supprima plus tard pour insérer le Remerciment au Roy.
Le succès de ce recueil, destiné à remplacer la collection de Sercy, déjà vieille de dix ans, avait déterminé Ribou à lui donner une suite dont voici le titre:
Les || Delices || de la Poësie || galante, || Des plus Celebres Autheurs || de ce Temps. || Seconde Partie. || A Paris, || Chez Iean Ribou, au Palais, sur le || Grand Perron, deuant la S. Chapelle, || à l'Image S. Louis. || M.DC.LXVI [1666]. || Auec Priuilege du Roy. In-12 de 2 ff., 265 pp. et 1 f. pour le Privilége.
Le volume est précédé du frontispice déjà décrit, qui porte la date de 1664.
La date indiquée sur le titre est une faute d'impression évidente; il faut lire M.DC.LXIV [1664].
L'achevé d'imprimer est du 12 juillet 1664.
Le privilége rapporté dans ces différents volumes est daté du 14 septembre 1663; il est accordé à Ribou pour cinq ans.
Collation des feuillets prélim.: frontispice gravé, signé Ægid. Rousselet sculp., 1666; ce frontispice représente la Renommée tenant dans les airs le tombeau de Mazarin; au-dessous de la Renommée, une femme drapée écrit l'histoire du cardinal dans un livre que porte un géant dompté;—titre imprimé;—4 ff. pour la dédicace latine de Ménage.
Les trois paginations que nous avons indiquées correspondent à trois parties: une partie latine, une partie italienne, une partie française.
Le Remerciment de Corneille «A Monseigneur l'Eminentissime Cardinal Mazarini» occupe les pp. 5-7 de la 3e partie. La 1re partie (pp. 51-53) en contient la traduction latine, signée en toutes lettres: Abrahamus Remius, Poëta Regius. Voy. ci-dessus, nos 32 et 146.
Collation des feuillets prélim.: titre;—3 pp. pour la dédicace «A Monseigneur l'Eminentissime Cardinal de Retz»;—3 pp. pour l'hommage poétique de Corneille à l'auteur;—3 ff. pour la Table et l'Errata;—1 f. pour la Permission, les Approbations et le Privilége.
Le privilége, daté du dernier jour de novembre 1666, est accordé pour cinq ans à Jean Hénault; l'achevé d'imprimer est du 16 janvier 1668.
La pièce de Corneille se compose de six strophes de dix vers intitulées: Au R. P. Delidel, de la Compagnie de Jesus, sur son Traité de la Théologie des Saints. On lit à la fin: Par son tres-obligé Disciple, Pierre de Corneille. Quod scribo, et placeo, si placeo, omne tuum est.
216. Caroli de la Rve || e || Societate Iesv, || Idyllia. || Rothomagi, || Typis Maurrianis, || In officina Richardi Lallemant, prope Collegium. || M.DC.LXIX [1669]. In-12. de 88 pp.
Ce recueil comprend les pièces suivantes:
1o Ad clarissimum virum P. Cornelium, tragicorum principem, épître composée de 157 vers et datée de Rouen, des calendes de juin 1669;
2o Regi post Belgicam expeditionem an. M.DC.LXVII. Epinicium.
3o Les Victoires du Roy en l'année M.DC.LXVII. De la traduction de M. Corneille. Voy. no 151;
4o Annæ Austriacæ Reginæ Christianissimæ Epicedium;
5o-9o Cinq Emblèmes héroïques dont le troisième est intitulé: Ad clarissimum virum Petrum Cornelium in obitu Caroli filii;
10o-14o Cinq Paraphrases horatianæ;
15o Sonnet de Benserade sur l'embrasement de Londres;
16o Traduction latine, par le P. de la Rue;
17o Au Roy sur la Conqueste de la Franche-Comté [par P. Corneille]. Voy. nos 153-155;
18o Idem latine ab eodem authore P. Cornelio;
19{0}-21o Trois petites pièces latines sur le même sujet, par le P. de la Rue et deux autres auteurs.
M. Ballin a donné la description de ce recueil, d'après un exemplaire appartenant à M. Thomas, de Rouen (Précis analytique des Travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, année 1850, in-8).
217. Caroli de la Rve e Societate Iesv, Idyllia. Parisiis, 1670 (?), in-12.
Cette seconde édition n'est citée nulle part, mais elle doit exister.
218. Caroli de la Rue || e || Societate Jesu, Idyllia. || Tertia Editio auctior. || Parisiis, || Apud Simonem Benard, via Jacobæâ, || è regione collegij Claromontani socie- || tatis Jesu. || M.DC.LXXII [1672]. || Cum Priuilegio Regis. In-12 de 108 pp. en tout.
Dans cette édition, les Emblemata heroica sont au nombre de 7; il y a de plus à la fin du volume trois odes religieuses, dont l'une en français et en latin.
La p. 108 contient un extrait du privilége accordé pour cinq ans à Simon Benard, à la date du 29 décembre 1671. On lit à la fin: Edito perfecta est die 15. Ianuarij 1672.
219. Caroli Ruæi || e Societate Jesu || Carminum || Libri quatuor || Ad celsissimum Principem || Ferdinandum || Episcopum || Monasteriensem et Paderborniensem. || Lutetiæ Parisiorum || Apud Simonem Benard, viâ Jacobæâ || è regione collegii Claromontani Soc. Jesu. || M.DC.LXXX [1680]. || Cum Privilegio Regis. In-4 de 5 ff. et 283 pp.
Belle édition qui mériterait d'être recherchée aujourd'hui. Les feuillets prélim. comprennent un grand frontispice gravé par Edelinck; le titre; un portrait de l'évêque de Paderborn, peint par Michelin et gravé par Edelinck; 2 ff. pour la dédicace et le faux-titre.
Le privilége, daté du 14 décembre 1679, cet accordé pour vingt ans à S. Benard.
Cette édition des œuvres du P. de la Rue, sous le nom de Carmina, se divise, comme la précédente, en 4 livres; le premier porte le titre de dramaticus, le second de panegyricus, le troisième de symbolicus, le quatrième de miscellaneus. On y retrouve toutes les pièces citées plus haut.
Il en existe une réimpression publiée à Anvers, en 1693, in-12.
221. Caroli Ruæi e Societate Jesu Carminum Libri quatuor. Editio sexta. Lutetiæ Parisiorum, 1754. In-12.
222. Les Fontaines || de Paris. S. l. n. d. [Paris vers 1670], in-12 de 12 pp.
Ce petit recueil, dont nous (avons) vu un exemplaire à la Bibliothèque nationale (V. 2715 A.), n'a qu'un simple titre de départ; il renferme les vers de Santeul sur les fontaines de Paris, avec leurs traductions par Corneille, du Périer et Charpentier, puis les épîtres de Santeul à Cl. Pelletier et à Henri Fourché.
Les deux pièces traduites par Corneille sont l'inscription Sur la Pompe du Pont de Nostre Dame, et l'inscription pour la Fontaine des Quatre Nations. M. Marty-Laveaux (t. Xe, p. 243) dit qu'elles ont été plusieurs fois imprimées en feuilles volantes in-4 et in-12, ordinairement sans date. Nous n'avons pas rencontré d'autre édition que celle-ci.
223. Observations || de Monsievr || Menage || svr || la Langve || Françoise. || A Paris, || Chez Claude Barbin, au Palais, || sur le segond Perron de la Sainte || Chapelle. || M.DC.LXXII [1672). || Avec Privilege du Roy. In-12 de 4 ff., 486 pp. et 21 ff. pour la Table et le Privilége.
Le privilége, daté du 10 mai 1671, est accordé pour dix ans au sieur Ménage qui déclare céder ses droits à Claude Barbin. L'achevé d'imprimer est du 7 avril 1672.
C'est dans les Additions et Changemens qui terminent cet ouvrage, pp. 462 et 465, que sont cités deux passages de la Thébaïde, de Corneille. Les voici:
«Pag. 119. Ajoutez [à propos de l'expression Ou que]: Et dans sa Thebaïde, page 68.
«Où qu'il jette la vue, il voit briller des armes.»
«Pag. 143. Ajoutez [à propos du mot Sphinx]... Et M. Corneille dans sa Thebaïde, livre 2, page 65.
«Dont autrefois le Sphinx, ce monstrueux oiseau,
Avoit pour son repaire envahi le coupeau.»
Voici l'indication des pièces contenues dans ce recueil:
1o Una dies Lotharos, Burgundos Hebdomas una,
Una domat Batavos Luna; quid annus erit?
et l'Explication en 6 vers français;
2o Regi pro restituta apud Batavos Catholica fide: 24 vers hexamètres latins;
3o Au Roy sur le restablissement de la Foy catholique en ses Conquestes de Hollande (6 strophes de 4 vers de douze pieds), traduction française du morceaux précédent;
4o Au Roy. Sonnet, signé Montauban;
5o Au Roy. Sonnet, signé Quinault;
6o Au Roy. Sonnet, non signé;
7o Au Roy sur la Conqueste de la Hollande. Sonnet, signé C. B.;
8o Au Roy. Madrigal, signé D. M.
9o Sur le Progrès des Conquestes du Roy. Madrigaux, signés P. L. M. P. E. P.;
10o Sur la Naissance de Monsieur le Duc d'Anjou. Madrigal, non signé.
Chacune de ces dix pièces occupe une page.
Après avoir reproduit plusieurs pièces relatives à la prise de Maestricht, Donneau de Visé ajoute (p. 37):
«On me vient d'apporter encor un Sonnet sur la Prise de Mastric, que je croy, Madame, que vous serez bien aise d'avoir, puisqu'il est du grand Corneille: Il a plû et à la Cour et à la Ville, et je ne doute point que vostre Province ne soit du mesme sentiment.» Suit le sonnet Sur la Prise de Mastric.
226. Le Nouveau || Mercure || galant, || Contenant tout || ce qui s'est passé de curieux de- || puis le premier de Janvier, jus- || ques au dernier Mars 1677. || A Paris, || Chez Claude Barbin, au Palais sur || le Second Perron de la S. Chapelle. || M.DC.LXXVII [1677]. || Avec Privilege du Roy. In-12 de 4 ff. et 208 pp.
On trouve dans ce volume (p. 47) les vers adressés par Corneille au roi, lors de la reprise de Cinna, de Pompée et d'Horace:
Est-il vray, grand Monarque, et puis-je me vanter,
Que tu prennes plaisir à me ressusciter;
et, pp. 53 sq., le Placet au Roy:
Plaise au Roy ne plus oublier
Qu'il m'a depuis quatre ans promis un Benefice...
227. Le nouveau || Mercure || galant. || Contenant les Nouvelles || du Mois de Juillet 1677. & plusieurs autres. || A Paris, || Chez Theodore Girard, au Palais, || dans la Grand'Salle, à l'Envie. || M.DC.LXXVII [1677]. || Avec Priuilege du Roy. In-12 de 1 f., 285 pp. et 2 ff.
On lit dans ce volume, p. 164: «Venons aux Vers que M. de Corneille l'aisné a presentez au Roy sur ses Conquestes. Je pourrois me dispenser de vous les envoyer, parce qu'ils sont imprimez; mais comme ils ne le sont qu'en feuille volante, il est bon de vous donner lieu de les conserver; et d'ailleurs si le mot de Parélie a embarrassé quelqu'une de vos Dames de Province, vous leur en ferez voir l'explication dans le changement des deux Vers où ce mot estoit employé.» Suit la pièce citée plus haut (no 169). Les vers 21 et 22:
Ainsi quand le Soleil fait naistre un parélie,
La splendeur qu'il lui prête à la sienne s'allie,
y sont ainsi modifiés:
Ainsi quand le Soleil sur un épais nuage,
Pour se faire un second imprime son image.
Ce volume, dont l'achevé d'imprimer est du 2 avril 1680, ne contient que des pièces relatives au mariage du dauphin, qui avait été célébré le 7 mars précédent. On y trouve, pp. 261-271, les vers de Corneille A Monseigneur sur son mariage (no 173).
La planche pliée est une grande gravure de Coypel, tirée sur papier jaune et rehaussée d'or.
230. Relation de l'Etat || dv || Canal Royal || de || Commvnication || des Mers || en Langvedoc ||, Avec la Verification qui en a été faite par || Ordre de Sa Majesté. || A Beziers, Par Henri Martel. || M.DC.LXXXI [1681]. In-8 de 48 pp.
On trouve dans ce volume, p. 37, l'épigramme de Corneille: Sur la jonction des Mers. (Voy. nos 154 et 155.)
Collation des feuillets prélim.: titre; 3 pp. pour la dédicace Hieronymo Peleterio; 7 pp. pour la Table; 3 ff. pour l'avis Ad Lectorem; 1 f. pour l'Extrait du Privilége.
On trouve dans ce recueil les pièces suivantes:
Sur la libéralité du Roy touchant les Marchands de Paris, p. 6;
Et la traduction de P. Corneille, Poëme, p. 12;
Sur le départ du Roy pour l'Armée, par P. Corneille. Traduct. Latine par l'Auteur, p. 211;
Sur la Conqueste de la Franche-Comté, par P. Corneille. Traduct. Latine par l'Auteur, p. 212;
Pour la défense des Fables dans la Poësie, à M. de Bellievre. Elegie, p. 225;
Traduction de la même piece par P. Corneille, p. 227;
Inscriptions de toutes les Fontaines de Paris, et leurs traductions par P. Corneille et autres, p. 378;
Le privilége, daté du 1er février 1694, est accordé pour douze ans à Santeul, qui en fait cession à D. Thierry.
232. Joannis Baptistæ || Santolii || Victorini || Operum omnium || Editio secunda, || In qua reliqua opera nondum conjunctim edita || reperiuntur. || Parisiis, || Apud Dionysium Thierry, viâ Jacobeâ, || sub signo Urbis Lutetiæ. || M.DC.XCVIII [1698]. || Cum Privilegio Regis. 2 vol. in-12.
Tomus Primus: portrait; titre; 1 f. pour la dédicace Hieronymo Peletierio; 3 ff. pour l'avis Ad Lectorem; 5 ff. pour la Table et l'Extrait du Privilége, 1 f. paginé 218-219, et signé T ij, qui doit former carton dans le corps du texte; ensemble: 12 ff. et 500 pp.
Tomus Secundus: 3 ff. et 192 pp.
Dernière édition publiée du vivant de l'auteur.
La 1re partie contient les pièces de Corneille énumérées ci-dessus.
233. Joannis Baptistæ Santolii Victorini Operum omnium Editio tertia. Parisiis, Esprit Billot, Barbou, 1729, 3 vol. in-12.
Édition publiée par André-François Billard; elle est plus complète que les précédentes.
On ne trouve aucune pièce de Corneille dans le recueil intitulé: Œuvres de feu Monsieur de Santeuil, chanoine régulier de Saint-Victor, etc.; Paris, S. Benard, 1698, in-12.
On trouve dans ce recueil, pp. 11-13, le discours prononcé par Corneille lors de sa réception à l'Académie françoise.
235. Recueil des harangues prononcées par Messieurs de l'Academie Françoise, dans leurs receptions, et en d'autres occasions différentes, depuis l'establissement de l'Academie jusqu'à présent. A Paris, Chez Jean-Baptiste Coignard, 1714, in-12.
236. Diversitez curieuses pour servir de récréation à l'esprit, [par l'abbé Bordelon]. A Paris, Chez U. Coustellier; M.DC.LXXXXVIII [1698]; [ou A Amsterdam, Chez André de Hoogenhuysen, M.DC.XCIX [1699]. 7 vol. in-12.
On y trouve, t. IIe, pp. 1 sqq., les vers adressés Au Roy par Corneille, lors de la reprise de Cinna, de Pompée et d'Horace. (Voy. no 226).
On y trouve une lettre adressée par Corneille à Saint-Evremond, à propos de Sophonisbe, avec la réponse de Saint-Evremond.
Pour les autres éditions des Œuvres de Saint-Evremond, voy. Frère, Manuel du Bibliographe normand, t. IIe, p. 495.
238. Mémoires de littérature, par de S*** [Sallengre]. La Haye, 1715-1717.—Continuation des Mémoires de littérature et d'histoire [par le P. Desmolets, Goujet et autres]. Paris, 1726-1731; ensemble 11 vol. in-12.
Ce recueil, pour lequel le libraire Nyon fils fit faire de nouveaux titres en 1749, contient (t. Xe, pp. 439-443), une Lettre de M. Pierre Corneille à M. d'Argenson, Conseiller du Roi en son Parlement de Normandie, et Intendant de sa justice en Xaintonge.
On trouve dans ce recueil (t. XIVe, p. 330) le Sonnet sur la mort de Louis XIII:
Sous ce marbre repose un Monarque François, etc.
L'abbé Granet avait ajouté cette pièce aux Œuvres diverses de Corneille (no 174), à l'aide d'un carton, mais il en avait donné un texte très-différent. M. Marty-Laveaux (t. Xe, pp. 87-91) a soigneusement relevé ces variantes; il a reproduit six textes divers du même sonnet, tant d'après les deux recueils imprimés que nous venons d'indiquer que d'après quatre recueils manuscrits.
240. Remercîment fait par Corneille pour Jaqueline Pascal.
Jacqueline Pascal n'avait que treize ans, en 1640, lorsqu'elle composa une pièce de vers Sur la Conception de la Vierge, pièce dont Corneille lui avait fourni le sujet et qui remporta le prix de l'Académie des Palinods de Rouen, au mois de décembre de cette même année. Corneille assistait à la distribution des récompenses et improvisa, au nom de la jeune fille, un Remercîment en 10 vers, qui nous a été conservé dans le manuscrit des Mémoires de Marguerite Périer (Bibl. nat., fonds français, no 12988). L'impromptu de Corneille, signalé d'abord par M. Sainte-Beuve (Histoire de Port-Royal, 2e édit., t. IIe, p. 469), a été publié par M. Cousin dans le Bulletin du Bibliophile, 17e série, 1843-1844, p. 273, et dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 1re série, t. Ve, p. 330.
Il a été reproduit par M. Marty-Laveaux, t. Xe, p. 81.
On peut consulter à ce sujet la Vie de Corneille, de M. Taschereau, 2e édition, pp. 106 et 317, et les Mémoires de l'Académie de Rouen, t. XXXVIe, p. 197, et t. Le, p. 293.
241. Sonnet inédit de Corneille.
Ce sonnet, publié par M. Ludovic Lalanne dans l'Athenæum français du 26 mars 1853, a été trouvé par lui à la Bibliothèque de l'Institut (recueil msc. de Godefroy, portefeuille no 217). Il contient une plainte adressée au roi, à propos des taxes dont on voulait frapper les lettres de noblesse. MM. Lalanne et Taschereau avaient considéré cette pièce comme postérieure à l'année 1664; M. Marty-Laveaux a fort bien démontré qu'elle devait avoir été écrite vers 1657. En voici les premiers vers:
La noblesse, grand Roy, manquoit à ma naissance;
Ton Pere en a daigné gratifier mes vers,
Et mes vers annoblis ont couru l'univers
Avecque plus de pompe et de magnificence.
242. Vers inédits de P. Corneille.
Lettre de M. P. Lacroix à M. E. Fournier, et Observations de M. Fournier insérées dans la Revue des Provinces, t. IIe (Paris, 1864, in-8), pp. 476-486.
M. Lacroix a reproduit, en les attribuant à Corneille, deux sonnets signés d'un C dans le recueil des Poësies choisies de Messieurs Corneille, Benserade, etc. (Voy. ci-dessus, nos 204, 207), et qui ne sont peut-être pas de lui (cf. Marty-Laveaux, t. Xe, pp. 254 sq.); il a signalé pour la première fois le madrigal mis en musique par Blondel (voy. no 212); enfin il a donné, comme de Corneille, une assez longue pièce extraite des manuscrits de Trallage. Ce dernier morceau, que Mme de Maintenon présenta, dit-on, à Louis XIV, aurait été, suivant M. Lacroix, composé par Corneille en 1682. On doit avouer qu'il ne rappelle guère la manière du poëte; aussi M. Marty-Laveaux n'a-t-il pas cru devoir le reproduire.
243. Addenda aux œuvres des grands écrivains.
Sous ce titre, M. Paul Lacroix a publié, dans le Bulletin du Bouquiniste, plusieurs lettres qui contiennent divers fragments de Corneille, ou attribués à Corneille, qui n'avaient pas encore été relevés. La 2e lettre (1863, pp. 467-470) contient le sonnet A Saint Bernard (voy. ci-dessus, no 196);—la 3e lettre (1863, pp. 499-502) contient les vers A Monsieur de Loy (no 200);—la 5e lettre (1863, pp. 691-696) contient les épigrammes contre d'Aubignac, attribuées à Corneille par Tallemant des Réaux (no 255);—la 6e lettre (1864, pp. 51-54) renferme une épigramme qui figure sous le nom de Corneille dans la quatrième édition du recueil de Sercy (voy. le no 207), mais qui est en réalité de Saint-Amand (Marty-Laveaux, t. Xe, pp. 357 sqq.), et deux sonnets pour la tragédie de Timocrate, de Thomas Corneille, qui sont probablement de Thomas Corneille lui-même;—la 7e lettre (1864, pp. 251-255) pose la question de savoir si le distique: Una dies Lotharos, Burgundos hebdomas una, etc., et la traduction française qui l'accompagne dans le recueil intitulé: A la gloire de Louis le Grand, conquérant de la Hollande (voy. ci-dessus, no 224), doivent être attribués à Corneille; la 8e lettre (1864, pp. 555-561) revient sur le recueil de Sercy et sur l'un des quatrains contre d'Aubignac, attribué par Tallemant à Corneille ou à quelque «corneillien»;—la 9e lettre (1864, pp. 587-591) signale une Ode sur la Paix et le Mariage (Paris, de Luyne, 1660, in-4), qui «pourrait être signée Corneille, sans faire tort à l'auteur du Cid et de Cinna», et reproduit deux petites pièces françaises signées Corneille, qui se trouvent dans les éditions des œuvres de Santeul (voy. ci-dessus, nos 158, 231-233). La dernière de ces pièces n'est qu'un passage légèrement remanié de Tite et Bérénice.
VI.—OUVRAGES ATTRIBUÉS A CORNEILLE.
I. Ouvrages publiés séparément.
244. Paraphrase || de la Devise de l'Observatevr.
Voici une reproduction aussi exacte que possible de cette pièce qui n'a pas encore été signalée:
PARAPHRASE
DE LA DEVISE DE L'OBSERVATEVR
Et poete et gverrier
Il avra dv lavrier.
Ou commentaire de ces mots, Soit qu'il m'attaque en
soldat maintenant qu'il est obligé de l'estre, soit
qu'il m'attaque en escriuain. &c. page 10. de la
Lettre à l'Illustre Academie.
Dans le milieu d'vn camp, l'assé [sic] de commander;
Sur la peau d'vn tambour où je vay m'accouder,
Plus haut que les canons je fais sonner ma veine:
A Paris quant je laisse eschapper quelque escrit,
Mon liure des l'abord fait sçauoir, a qui lit,
Combien je suis grand Capitaine.
Ainsi les nobles feux qu'allume la chaleur
De la muse & de la valeur:
Et dont a tous moments je pousse les fumées:
Pour m'acquérir le nom de Poëte, & guerrier;
M'erigent en rimeur jusques dans les armées,
Et me rendent vaillant jusques sur le papier.
Dedidicit jam pacé ducem. Lucanus, 1e, Phar.
Nous sommes disposé à ranger la pièce qui précède parmi les œuvres diverses de Corneille. Outre qu'elle nous paraît bien dans sa manière, nous l'avons trouvée à la suite du Rondeau dans le précieux recueil de la bibliothèque Sainte-Geneviève (Y. 458, in-4o, Rés.). Elle est imprimée sur une feuille volante du format in-4, dont le verso est blanc. Les caractères diffèrent de ceux qui ont été employés pour la composition du Rondeau, mais la disposition du texte est presque la même. On remarquera le vers latin qui termine l'épigramme; il est emprunté à Lucain, l'auteur favori de Corneille.
Le P. Niceron et divers autres bibliographes ont attribué, sans aucune raison, à Corneille plusieurs des pièces publiées dans la querelle du Cid. Nous avons classé parmi ses œuvres diverses les trois pièces qui sont incontestablement de lui. On trouvera les autres dans notre chapitre XIXe.
Cette pièce a été pour la première fois attribuée à Corneille par M. Emm. Gaillard (Précis analytique des travaux de l'Académie de Rouen, 1834, pp. 164-169); M. Brunet (Manuel du libraire, t. IIe, col. 286) et M. Édouard Fournier (Notes sur la vie de Corneille, pp. LXXI sq.) l'ont ajoutée sans contestation aux œuvres de notre poëte, mais M. Marty-Laveaux (t. Xe, pp. 11-14) a soumis la question à un nouvel examen. La raison qui avait déterminé M. Gaillard à considérer Corneille comme l'auteur du Presbytère d'Hénouville, c'était que le poëte aurait été souvent l'hôte de l'abbé Legendre, curé d'Hénouville; or M. Gosselin (Pierre Corneille (le père) et sa maison de campagne, Rouen, 1864, in-8) a démontré depuis que c'était à Petit-Couronne que la famille Corneille allait respirer l'air des champs. Ce détail n'est assurément pas décisif; mais ce qui est plus significatif, c'est que le Presbytère d'Hénouville n'ait pas été imprimé chez Laurens Maurry. M. Marty-Laveaux a fait en outre remarquer, avec beaucoup d'à-propos, que le nom de Tircis était le nom sous lequel Corneille s'était mis en scène dans Mélite, et que les mots «A Tircis» semblent indiquer que le poëme ne fut pas composé par lui, mais lui fut au contraire adressé par un de ses amis.
Le seul exemplaire connu du Presbytère d'Hénouville appartient à la Bibliothèque de Rouen (Recueil de poësies diverses, O. 744).
246. Sylla, tragédie en cinq actes et en vers, précédée d'une Dissertation dans laquelle on cherche à prouver, par la tradition, par l'histoire, par des anecdotes particulières et par un examen du style et des caractères, que cette pièce est du grand Corneille; publiée d'après un manuscrit du dix-septième siècle déposé chez M. Tion de la Chaume, notaire de Paris, par M. C. Palmézeaux. A Paris, Charon, Madame Masson, Barba, an XIII-1805. In-8 de 2 ff., lvij et 95 pp.
Cette tragédie parut, pour la première fois, dans la Suite de la Grammaire françoise, du P. Buffier (Paris, Nicolas le Clerc. 1728, in-12). Elle a été attribuée par Barbier à Mallet de Brefud, mais le véritable auteur est le P. Charles de la Rue. On consultera, sur l'histoire de cette pièce et sur les différentes éditions qui en ont été publiées, la Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, par Augustin et Aloïs de Backer, t. Ier (Liége, 1853, grand in-8), pp. 663 sq.
Édition tirée à 320 exemplaires, tous numérotés et sur papier vergé; 250 format petit in-12, et 70 format in-8.
MM. Gay père et fils, qui se sont fait une célébrité peu enviable comme éditeurs de «livres galants», n'ont pas craint de porter atteinte à la mémoire de Corneille en réimprimant sous son nom cette pièce depuis longtemps oubliée.
L'Occasion perdue recouvrée parut d'abord dans les Poësies gaillardes, galantes et amoureuses de ce temps; s. l. n. d. [Rouen, vers 1655], pet. in-12 de 82 pp., et dans le Nouveau Cabinet des Muses, ou l'Eslite des plus belles Poësies de ce temps; Paris, veuve Edme Pépingué, 1658, in-12; elle fut intercalée après coup dans ce dernier recueil, où elle occupa un cahier de 50 pp. imprimé à part, qui manque à la plupart des exemplaires. Elle reparut ensuite dans l'Elite des Poësies héroïques et gaillardes de ce temps; s. l. n. d. (vers 1660), in-12 de 94 pp.; dans les Poësies nouvelles et autres Œuvres galantes du Sieur de C** [Cantenac]; Paris, Théodore Girard, 1662, in-12; puis dans un certain nombre de réimpressions de l'Elite des poësies héroïques et gaillardes (Paris, imprimé cette année [vers 1670, selon le catalogue Luzarche, no 2386]; s. l., 1683, catalogue la Vallière, no 13506; s. l., 1689, catalogue Cigongne, no 945; s. l. [à la Sphère], 1695, pet. in 12); dans les Poësies héroïques et galantes, s. d., 1687, in-12; enfin dans la Nouvelle Elite des Poësies heroïques et gaillardes de ce temps; Utrecht, 1734 et 1737, in-12.
Il ne vint à l'esprit d'aucun contemporain d'attribuer l'Occasion perdue à Corneille; le premier ouvrage où l'on trouve cette attribution est le Carpenteriana, ou Recueil des pensées historiques, critiques, morales et de bons mots de M. Charpentier, de l'Académie françoise (Paris, J. Fr. Morisset, 1724, in-8), publié par Boscheron. On lit dans ce recueil, p. 284:
«M. Corneille l'aîné est auteur de la pièce intitulée: L'Occasion perdue et recouvrée. Cette pièce étant parvenue jusqu'à M. le chancelier Séguier, il envoya chercher M. Corneille et lui dit que cette pièce, ayant porté scandale dans le public et lui ayant acquis la réputation d'un homme débauché, il falloit qu'il lui fit connoître que cela n'étoit pas, en venant à confesse avec lui; il l'avertit du jour. M. Corneille ne pouvant refuser cette satisfaction au chancelier, il fut à confesse avec lui, au P. Paulin, petit père de Nazareth, en faveur duquel M. Séguier s'est rendu fondateur du couvent de Nazareth. M. Corneille s'étant confessé au révérend père d'avoir fait des vers lubriques, il lui ordonna, par forme de pénitence, de traduire en vers le premier livre de l'Imitation de J.-C., ce qu'il fit. Ce premier livre fut trouvé si beau, que M. Corneille m'a dit qu'il avoit été réimprimé jusqu'à trente-deux fois. La Reine, après l'avoir lu, pria M. Corneille de lui traduire le second; et nous devons à une grave maladie dont il fut attaqué la traduction du troisième livre, qu'il fit après s'en être heureusement tiré.»
L'année même où avait lieu la publication du Carpenteriana, les Mémoires pour l'histoire des sciences et des beaux-arts, publiés à Trévoux (décembre 1724, pp. 2272-2276), réfutèrent une anecdote blessante pour la mémoire de Corneille. Ils s'attachèrent à démontrer que l'Occasion perdue recouverte n'était pas de lui, mais de Cantenac, et que, par conséquent, l'auteur du Cid n'avait pas eu à faire pénitence de ce poëme.
La question paraissait jugée depuis longtemps, lorsque a paru la réimpression de M. Gay. Les raisons alléguées par lui pour attribuer à Corneille une pièce licencieuse n'ont pas trouvé grâce aux yeux du parquet, qui a fait saisir les exemplaires de la réimpression restés en magasin, en même temps que d'autres productions du même libraire.
M. Marty-Laveaux (t. VIIIe, pp. I-IX) s'est cru obligé de discuter à son tour le témoignage du Carpenteriana, dont il n'a rien laissé subsister. Il a notamment relevé dans l'Occasion perdue et recouvrée une locution gasconne qui n'eût pas échappé à Corneille, et qui ne peut avoir appartenu qu'à Cantenac.
M. Viollet-le-Duc (Bibliothèque poétique, Paris, 1843, in-8, pp. 521 sq.) a fait une autre observation également importante: c'est que le premier fragment de l'Imitation fut certainement publié avant les vers dont Corneille aurait été obligé de faire pénitence. Le premier recueil dans lequel l'Occasion perdue ait été insérée ne porte pas de date, mais il est difficile d'admettre qu'il soit antérieur à 1655. Les éditeurs de poésies «gaillardes» n'ont pas dû laisser un long temps s'écouler avant de reproduire un aussi friand morceau; aussi croyons-nous que le recueil intitulé: Poësies gaillardes, galantes et amoureuses a dû paraître sinon après, du moins fort peu de temps avant le Nouveau Cabinet des Muses de 1658.
II. Recueils contenant des pièces de vers attribuées a Corneille.
Ce recueil renferme une Épigramme de Monsieur de Corneille, contre un poëte, mais l'attribution repose sur une erreur évidente, car l'épigramme se retrouve dans la 3e partie des Œuvres de Saint-Amand (Paris, 1649, in-4).
Le privilége, daté du 6 mars 1651, est accordé pour dix ans à «Jean Conart, l'un de nos Maistres d'Hostel ordinaire», qui déclare en faire cession à Chamhoudry.
En 1655, le même libraire fit paraître une troisième partie qu'il intitula: Nouveau Recueil de Poësies des plus celebres Autheurs du Temps, dont il existe une contrefaçon exécutée en province, sous la date de 1655.
249. Les || Mvses || illvstres, || Par François Colletet, le Fils. || Paris, || Pierre David & Louis Champ- || houdry. || 1658. || Avec Privilege du Roy. In-8 de 8 ff. et 388 pp.
Les Muses sont au nombre de quatre: la Muse Sérieuse, la Muse Bachique, la Muse Amoureuse et la Muse Burlesque. Les feuillets préliminaires contiennent la table et l'Extrait du Privilége.
Le privilége, daté du 8 avril 1658, est accordé pour sept ans au sieur François Colletet le fils, qui déclare en faire cession à P. David et Louis Chamhoudry. L'achevé d'imprimer est du 15 avril 1658.
On trouve dans ce recueil (pp. 148 et 149) les deux sonnets pour Timocrate, que M. Marty-Laveaux a reproduits (t. Xe, pp. 360 sq.), mais qu'il croit être de Thomas Corneille.
250. Recueil || de quelques || Pieces || nouvelles || et galantes, || Tant en Prose qu'en Vers; || Dont les Titres se trouveront apres || la Preface. || A Cologne, || Chez Pierre du Marteau. || M.DC.LXIII [1663]. Pet. in-12 de 4 ff. (dont le premier est blanc), 182 pp. et 1 f. blanc.
Édition qui porte une sphère sur le titre.
La 32e pièce du recueil, intitulée: Plainte de la France à Rome, Elegie (pp. 168-173), est signée Corneille. Elle est en réalité de Fléchier, sous le nom de qui elle parut d'abord dans une édition probablement imprimée par Mabre-Cramoisy (s. l. n. d., in-4 de 4 ff.); elle avait été reproduite dans les Délices de la Poësie galante (voy. ci-dessus, no 213), et l'on ne s'explique guère comment elle put être réimprimée sous le nom de Corneille.
La pièce attribuée à Corneille y occupe les pp. 167-171.
252. Recueil || de quelques || Pieces || nouvelles, || Tant en Prose qu'en Vers; || Dont les Titres se trouveront aprés la Preface. || Premiere [Seconde] Partie. || A Cologne, || Chez Pierre du Marteau. || M.DC.LXVII [1667]. 2 vol. pet. in-12.
Édition qui porte une sphère sur le titre.
Premiere Partie: 180 pp., y compris 4 ff. prélim.
Seconde Partie: 4 ff. et 232 pp.
La 1re partie contient (pp. 167-171) la Plainte de la France à Rome. Elegie, signée: Corneille.
253. Les Plaisirs de la Poesie galante, gaillarde et amoureuse. S. l. n. d. In-12.
Ce petit recueil, qui n'a d'autre titre qu'un frontispice gravé, contient (p. 20) une épigramme sur d'Aubignac signée Corneille; aussi M. Paul Lacroix l'a-t-il attribuée à notre poëte (Bulletin du Bouquiniste, 1863, p. 696). M. Marty-Laveaux (t. Xe, p. 374) fait observer que la même épigramme se trouve dans les Historiettes de Tallemant des Réaux, avec le nom de Cotin.
On trouve dans ce volume (pp. 97-100) une jolie pièce qui commence ainsi:
Je suis vieux, belle Iris, c'est un mal incurable...
Le rédacteur du Mercure ne dit pas expressément qu'elle soit de Corneille, mais il semble le donner à entendre: «Que pensez-vous, Madame, de cette galanterie? L'Autheur qui prétend que ses vieilles années luy ont acquis l'avantage d'aimer si commodement, et qui s'explique d'une maniere si agreable, ne merite-t-il pas d'estre particulierement consideré de la Dame? Il est rare de pouvoir conserver dans un âge aussi avancé que celuy qu'il se donne, le feu d'esprit qu'il fait paraistre encore dans ces vers; et le vieux Martian, que vous avez tant admiré dans l'admirable Pulchérie du grand Corneille, n'auroit pas parlé plus galamment, s'il avoit voulu s'éloigner du sérieux.» M. Marty-Laveaux regarde comme très-probable l'attribution de ces vers à Corneille.
255. Les Historiettes de Tallemant des Réaux. Troisième édition publiée avec notes et éclaircissements historiques, par MM. Paulin Paris et de Monmerqué. Paris, Techener, 1853-1860, 9 vol, in-8.
Tallemant rapporte (t. VIIe, pp. 250-255) diverses pièces de vers composées contre l'abbé d'Aubignac. Trois de ces pièces sont attribuées à Corneille, ou à «quelque corneillien».
256. Nouveau Recueil des Epigrammatistes françois anciens et modernes, depuis Marot, par M. B. L. M. [A. A. Bruzen de la Martiniere]. Amsterdam, Wetstein, 1720, 2 vol. in-12.
Le t. Ier contient (pp. 104 sq.) un quatrain imité des vers de Lucain sur l'invention de la peinture. Ce quatrain est donné comme étant l'œuvre de Corneille.
257. ... ana [Allainvalliana], ou Bigarrures calotines [par l'abbé L.-J.-C. Soulas d'Allainval]. A Paris, chez de Heuqueville, 1732 et 1733, 4 vol. in-12.
On trouve dans le t. IVe (pp. 9 sq.) un quatrain imité de deux vers d'Horace, que l'auteur attribue à Corneille.
On y trouve (t. Ier, p. 241) un quatrain «envoyé par le grand Corneille» à un poëte médiocre.
Voy. sur le recueil de Pitaval, Quérard, la France littéraire, t. IIIe, p. 297.
259. Manuel du voyageur a Paris, ou Paris ancien et moderne, contenant la description historique et géographique de cette capitale, de ses monuments, palais, édifices publics, jardins, spectacles, etc. Par P. Villiers. Nouvelle édition, revue, corrigée et considérablement augmentée. Paris, Delaunay, 1813, in-18.
On y trouve un quatrain «adressé au Christ de l'église Saint-Roch», que Villiers donne comme étant de Corneille. Cette petite pièce paraît avoir été publiée d'après une copie manuscrite qui se trouve au verso d'un exemplaire de l'Imitation de Jésus-Christ (édition de 1658, in-4), appartenant à M. Socard, de Troyes. Rien ne prouve qu'elle soit de Corneille.
VII.—ÉDITIONS DES PIÈCES DE THÉATRE DE CORNEILLE
PUBLIÉES DE SON VIVANT, MAIS SANS SA PARTICIPATION, EN FRANCE OU EN HOLLANDE.
I
Collation des feuillets prélim.: titre;—1 f. pour la dédicace A Monsieur de Liancour;—1 f. pour l'avis Au Lecteur;—1 f. pour l'Argument.
Nous avons cherché longtemps cette édition souvent citée par les bibliographes de Corneille. Elle a été plusieurs fois indiquée comme étant du format in-12; mais, cette indication nous paraissant erronée, nous avons tenu à la décrire sur l'original. Nous avons parcouru toutes les bibliothèques de Paris, sans pouvoir la rencontrer; nos visites chez les amateurs n'ont pas été plus fructueuses; enfin, grâce à l'obligeant intermédiaire de M. E. de la Germonière, M. Lormier, de Rouen, a bien voulu nous communiquer son exemplaire, celui même qui a figuré à la vente Potier, en 1870. Nous avons pu constater que la Mélite de J. de Loge n'est pas imprimée dans le format in-12, mais bien dans le format in-8 indiqué au catalogue. Nous nous sommes également convaincu que ce n'est pas une édition donnée par Corneille, mais bien une simple contrefaçon qui reproduit le texte de l'édition originale in-4. Le Catalogue chronologique des Libraires et des Libraires-Imprimeurs de Paris, rédigé par A.-M. Lottin, en 1789, ne mentionne aucun libraire du nom de de Loge, et nous devons admettre que le nom et l'enseigne bizarre dont il est accompagné sont purement imaginaires. La Mélite, in-8, a dû être publiée dans une ville de province, vers 1634, c'est-à-dire après la publication de La Veuve; elle est imprimée dans le même format que cette pièce et en caractères analogues, mais non identiques à ceux de François Torga. Ce qui confirme notre hypothèse, c'est que le volume ne contient pas de privilége, mais la mention d'une simple permission, mention assez ordinaire aux contrefaçons.
Vendu 50 fr., mar. r. (Chambolle-Duru); Potier, 1870 (no 1226).
Collation des feuillets prélim.: titre; 1 f. pour la dédicace; 1 f. pour l'avis Au Lecteur; 1 f. pour l'Argument.
262. Melite, || Comedie. || Par le Sr P. Corneille. || A Paris, || Chez Augustin Courbé, || au Palais. || Anno M.DC.LIV [1654]. Pet. in-12 de 88 pp. (y compris 3 ff. prélim.), sign. A-D.
Au titre, le fleuron aux palmes croisées; au 2e f. au-dessus du titre de départ, le fleuron à la tête de buffle, avec les petites excroissances sur les cornes.
Edition elzévirienne restée inconnue aux elzéviriographes. M. Potier, qui en possède un exemplaire, pense qu'elle a dû être imprimée par Fr. Foppens, à Bruxelles. Elle a été citée dans la Description bibliographique des livres composant la Librairie J. Techener, 1858, t. II, no 10,564, et dans le Catalogue Soleil (janvier 1872), no 1308, sous la date de 1655.
Cette édition et la précédente soulèvent une question historique que nous n'avons pu élucider. La Riviere et Foppens ont-ils été amenés à réimprimer Mélite, en 1655 et en 1654, par quelque reprise de cette comédie? Ont-ils eu, au contraire, la pensée de donner une édition des Œuvres de Corneille par pièces séparées, comme le fit après eux Abraham Wolfgang, à Amsterdam? C'est ce que nous ne nous hasarderons pas à décider.
263. Melite, || Comedie, || Par || P. Corneille. || Suivant la Copie imprimée || A Paris. || CIↃ.IↃC.LXIV [1664]. Pet. in-12 de 68 pp. (non compris la fig. ni le titre), sign. A-C.
Édition imprimée par Abraham Wolfgang, à Amsterdam, et qui fait partie de son recueil de 1664. Le titre porte la devise: Quærendo.
On s'étonnera peut-être de nous voir ranger sous la même rubrique les éditions données par les Elzevier ou leurs continuateurs, et les grossières contrefaçons imprimées en France. Les unes ont conservé du prix auprès des amateurs, tandis que les autres ont été tellement négligées qu'il est presque impossible d'en trouver des exemplaires. Malgré la différence vénale qui existe entre les deux espèces d'éditions, nous croyons que, au point de vue littéraire, notre classification s'explique d'elle-même. La valeur des livres sortis des presses elzéviriennes tient presque toujours à leur exécution matérielle et non à la pureté des textes qu'ils nous fournissent. Les Elzevier (et ce que nous disons des Elzevier s'applique également à Wolfgang) étaient de très-habiles marchands et des typographes d'un goût parfait, mais il ne faut pas leur attribuer d'autre mérite. Leurs éditions étaient correctes quand elles étaient revues par un savant; elles étaient fautives, au contraire, quand les épreuves étaient soumises à quelque prote ignorant. On sait depuis longtemps (voy. Pieters, Annales des Elzevier, 2e édit.; Gand. 1858, in-8, pp. xxxv sq.) que les Elzevier n'ont employé que des caractères fondus avec les poinçons du graveur parisien Jacques de Sanlecque et de son fils, mais on serait disposé à leur faire du moins honneur de leur «papier de Hollande». A ce point de vue encore il semble qu'il faille un peu rabattre des éloges qui leur ont été prodigués jusqu'ici. M. H. Lempertz a publié dans ses Bilder-Hefte zur Geschichte des Buchhandels und der mit demselben verwandten Künste und Gewerbe (Köln, 1854 et années suiv., in-fol.) une curieuse lettre adressée d'Amsterdam, à l'abbé Ménage, par Louis et Daniel Elzevier. Cette lettre, datée du 10 mai 1662, commence ainsi:
Monsieur,
«Nous n'avons jusques à steure peu commencer a vos Poemes [Ægidii Menagii Poemata. Quarta editio, auctior et emendatior; Amstelodami, ex officina Elzeviriana, 1663, pet. in-12 de 4 ff. et 327 pp., dont les deux dernières ne sont pas chiffrées] a cause de la multitude des ouvrages qu'avons soubs la presse, d'autre part serions bien aise de l'imprimer sur du papier que Monsr le Goux nous doibt envoyer de Paris, qui est le plus beau qu'ayons jamais veu, de l'envoy duquel il ne nous a pas encore donné advis et à ce sujet nous luy escrivons presentement. Si neantmoins vous estes pressé pour cet ouvrage, nous le commencerons sur de bon papier qu'avons presentement: mais nous aimerions mieux de l'imprimer sur le papier dudit le Goux.»
Le passage que nous venons de citer peut jusqu'à un certain point diminuer le mérite industriel des imprimeurs hollandais, mais il ne peut qu'augmenter leur réputation commerciale, en montrant le soin qu'ils mettaient à se procurer le meilleur papier sorti des fabriques étrangères. Ce qui leur appartient bien en propre, c'est l'élégance de leur petit format, la netteté de leur impression, en un mot une exécution dont la perfection n'a jamais été surpassée.
II
Edition imprimée à Amsterdam, par Abraham Wolfgang, et qui fait partie de son recueil de 1664. Le titre porte la devise: Quærendo.
III
265. La || Vefve || ov le || Traistre || trahy || Comedie. || A Paris, || Chez François Targa, au premier || pilier de la grand'Salle du Palais deuant || la Chappelle, au Soleil d'or. || M.DC.XXXV [1635]. || Auec Priuilege du Roy. || Iouxte la copie. In-8 de 16 ff. et 144 pp.
Collation des feuillets prélim.: titre; 3 pp. pour la dédicace;—4 pp. pour l'avis Au Lecteur; 21 pp. pour les vers en l'honneur de Corneille; 1 f. pour l'Argument et les Acteurs.
Cette contrefaçon, probablement imprimée en Normandie, est une copie assez exacte de l'édition originale. Le titre et le corps du texte ont surtout une grande ressemblance. Nous avons cependant remarqué que dans les pièces à la louange de Corneille, on avait omis celle qui est signée I. G. A. E. P.
Bibliothèque de l'Institut (Q.562 Z.).
266. La Vefve, || Comedie, || Par P. Corneille. || Suivant la Copie imprimée || A Paris. || CIↃ.IↃC.LXIV [1664]. Pet. in-12 de 76 pp. (non compris la fig. ni le titre), sign. G-K.
Édition publiée à Amsterdam par Abraham Wolfgang, avec la devise: Quærendo sur le titre. Elle fait partie du recueil de 1664.
IV
Édition sortie des mêmes presses que la précédente. Elle fait partie du recueil de 1664.
V
268. La || Svivante, || Comedie. || par || P. Corneille. || Suivant la Copie imprimée || A Paris. || CIↃ.ↃIC.LXIV [1664]. Pet. in-12 de 67 pp. (non compris la fig. ni le titre), sign. P-R.
Édition exécutée à Amsterdam, comme les précédentes. Elle fait partie du recueil de 1664.
VI
269. La Place || Royalle, || Comedie. || Par || P. Corneille. || Suivant la Copie imprimée || A Paris, || CIↃ.IↃC.LXIV [1664]. Pet. in-12 de 59 pp. (non compris la fig. ni le titre), sign. S-V.
Édition exécutée par Wolfgang à Amsterdam, avec la devise: Quærendo sur le titre. Elle fait partie du recueil de 1664.
VII
270. Medee || Tragedie. || Par le Sr Corneille. || Sur l'imprimé. || A Paris, || Chez François Targa, au || premier pillier de la grand'Salle || du Palais, deuant la Chapelle, || au Soleil d'or. || M.DC.XXXIX [1639]. || In-12 de 4 ff. et 96 pp.
Contrefaçon exécutée en France, probablement à Caen.
Au titre, un fleuron grossier qui représente une petite tête d'ange, de chaque côté de laquelle se développe une corne d'abondance accompagnée de rinceaux. Le même fleuron se retrouve sur le titre de plusieurs des contrefaçons décrites ci-après (nos 278, 305).
Édition exécutée par Abraham Wolfgang à Amsterdam, avec la devise: Quærendo sur le titre. Elle fait partie du recueil de 1664.
VIII
272. L'Illvsion, || Comedie, || Par || P. Corneille. || Suivant la Copie imprimée || A Paris. || CIↃ.IↃC.LXIV [1664]. Pet. In-12 de 68 pp. (non compris la fig. ni le titre), sign. Aa-Cc.
Édition imprimée par Abraham Wolfgang à Amsterdam, avec la devise: Quærendo sur le titre. Elle fait partie du recueil de 1664.
IX
273. Le || Cid || Tragi-Comedie. || Nouvelle. || Par || Le Sieur Corneille. || A Leyden, || Chez Guillaume Chrestien, || 1638. Pet. in-12 de 4 ff., 76 pp. et 2 ff. blancs.
Collation des feuillets prélim.: titre avec la marque du libraire représentant un pélican aux pieds duquel on lit la devise suivante: Nil penna sed vsus;—3 pp. pour la dédicace;—2 pp. pour un avis Aux Amateurs de la Langue Françoise,—1 p. pour les Acteurs.
Le texte de cette édition est copié sur le texte de l'édition in-12 de Paris. L'avis du libraire, déjà reproduit par M. Marty-Laveaux, est ainsi conçu:
«Aux Amateurs de la Langue Françoise.
«Messieurs,
«Le soin ou m'engage le desir que j'ay de satisfaire à vos curiosités (m'ayant fait découvrir cette excellente et ravissante piece, entre les nouveaux ouvrages de nos écrivains) m'a porté dans le dessein de la faire mettre souz la presse, pour vous en rendre participans. Je m'y suis de plus senti provoqué par le peu d'exemplaires qui s'en est trouvé en ces pays, et qui sembloit témoigner que la France fût jalouse, que cet œuvre admirable tombât en la main des éstrangers. Sa lecture a charmé l'oreille des Roys de telle sorte, que mémes dans les grands soins qui les environnent, il y en a qui l'ont fait reïterer plusieurs fois; tant ils l'ont estimée digne de leur audience. Aussi n'est-il point d'Eloge assez relevé, qui ne soit au dessous de ses beautés, et ce n'est rien dire d'égal à ses graces, que d'asseurer qu'elles expriment toutes celles qui sont les plus rares en l'Elegance Françoise: qu'elles representent les traits les plus vifs et les plus beaux dont on puisse se servir pour expliquer la gloire des grandes actions d'une ame parfaitement genereuse; et bref que les lire, et les admirer sont presque une mesme chose. Il faudroit imaginer d'autres loüanges, que celles que l'on est accoustumé de donner aux ouvrages les plus accomplis, pour les attribuer a celuy-cy; les conceptions en sont si sublimes, qu'elles ont quelque chose de Divin, et qui va surpassant les efforts de la pensée humaine: en fin son excellence est telle, que vous la comprendrez mieux en le lisant, que je ne vous la puis décrire. Je n'y attache point d'argument, pour ce que l'Autheur n'y en a point fait, et que sa lecture surprendra vôtre esprit avec bien plus de douceur et de plaisir, par la diversité de ses incidens inesperés, que si elle estoit precedée par une connoissance confuse du sujet telle que donneroit un argument, qui ne seroit qu'un abrégé du contenu de toute la piece. Recevez la s'il vous plaist, et si elle vous apporte autant de satisfaction, que j'employe de zele à vous l'offrir, elle y trouvera une recompense assez convenable à ses mérites.
«J. P.»
Vendu: 79 fr. mar. v. (Duru), Giraud, 1855 (no 1633);—75 fr., même exempl., Solar, 1860 (no 1693).
Au titre, un fleuron avec la tête de Méduse.
«Véritable Elzevier qui se distingue non-seulement par la tête de Méduse que les Elzevier à cette époque employaient encore exclusivement, mais aussi par les caractères qui sont ceux de l'Herodes Infanticida d'Heinsius, du même format, qui porte leur nom; par deux fleurons qu'ils employaient fréquemment alors dans leurs impressions in-8, et dont l'un se trouve dans l'édition de la même tragédie d'Heinsius, et l'autre dans les Gemmulæ linguarum de 1637, qui portent également leur nom; enfin par les lettres grises qui se trouvent au commencement des 1er, 2d et 3e actes; ce sont les mêmes que celles de ces actes dans l'édition qu'ils ont donnée du Cid en 1644, qui fait partie de l'Illustre Théatre de Mons. Corneille, et dont l'origine elzévirienne n'est pas contestée.» Pieters, Annales de l'Impr. des Elzevier, 2e édit., pp. 189, sq.
275. Le || Cid || Tragi-Comedie. || Iouxte la Copie imprimée A Paris. || M.DC.XL [1640]. S. l. In-8 de 87 pp., titre encadré, caract., ital.
Grossière contrefaçon exécutée en France. Nous en avons vu un exemplaire à la librairie Baer, à Paris.
Les mots Iouxte la copie imprimée sont habilement dissimulés dans une espèce de fleuron carré assez grossier.
Cette contrefaçon est mal imprimée et sur mauvais papier.
Vendu: 4 fr. v. m. Giraud, 1855 (no 1634).
Un exemplaire de cette pièce, relié en v. marbr. par Thompson, est coté 15 fr. dans la Description bibliographique des livres composant la Librairie J. Techener (Paris, 1858, 2 vol. in-8), t. IIe, no 10.543; il y est faussement indiqué comme une seconde édition donnée par Corneille.
277. Le Cid, Tragi-Comedie Par le Sieur Corneille. Suivant la Copie imprimée A Paris. M.DC.XLI [1641]. Pet. in-12 de 87 pp. en tout.
Édition imprimée par Bonaventure et Abraham Elzevier à Leyde; elle porte une sphère sur le titre. Pieters, Annales des Elzevier, 2e édit., p. 192.
278. Le Cid || Tragi-Comedie. || Par le Sr Corneille. || Sur l'Imprimé, || A Paris, || Chez Augustin Courbé, Imprimeur || & Libraire de Monsieur Frere du Roy, dans || la petite Salle du Palais, à la Palme. || M.DC.XLIIII [1644]. In-12 de 4 ff. et 88 pp.
Contrefaçon assez mal imprimée, mais dont le papier est meilleur que celui qu'on employait d'ordinaire en pareil cas. Les 4 ff. prélim. sont imprimés en lettres rondes, et contiennent le titre, la dédicace et les noms des Acteurs; le reste du volume est en caractères italiques.—Au titre le fleuron décrit plus haut (no 270).
Le texte de la troisième des strophes du Cid, nous prouve, comme le fait déjà supposer la simple inspection du titre, que l'imprimeur a suivi un exemplaire de l'édition in-4 de 1637 (no 9 A).
Bibliothèques de M. Didot et de M. Lormier, de Rouen.
279. Le || Cid, || Tragi-Comedie || Par || Monsr Corneille. || Suivant la Copie imprimée || A Paris. || M.DC.XLIV [1644]. Pet. in-12 de 87 pp. (y compris 3 ff. prélim., non chiffr.), sign. A-D.
Édition imprimée à Leyde, par Bonaventure et Abraham Elzevier; elle fait partie de l'Illustre Théatre de 1644. Le texte est celui des éditions in-12 de Paris.
Il existe sous la même date et avec le même titre deux éditions très-différentes. Celle qui est évidemment la première est ornée au 2e f., au-dessus de la dédicace A Madame de Combalet, du fleuron à la sirène; dans l'édition B, on voit à la même place le fleuron bien connu à la tête de buffle. Au verso du 3e f. prélim., on lit dans A: ACTEVRS et dans B: ACTEURS. Nous avons trouvé des exemplaires de l'une et de l'autre édition dans des recueils qui ont figuré à la vente Benzon, en 1875 (no 247 et 248 du Catalogue).
«Le catalogue officinal de 1644 fait en outre mention d'une petite édition du Cid de Corneille, in-24, qu'il cote 6 s. de Hollande, et que jusqu'ici je n'ai encore rencontrée ni vu citer que là.» Pieters, Annales des Elzevier, 2e édit., p. 192.
Collation des feuillets prélim.: titre, dont le milieu est occupé par une espèce de fleuron dans lequel les mots Iouxte la copie imprimée sont habilement dissimulés;—2 ff. pour la dédicace;—1 f. blanc? (ce feuillet manque à l'exemplaire que nous avons sous les yeux, et les 3 premiers ff. prélim. y sont placés les derniers, par une erreur évidente);—6 ff. pour les extraits des auteurs espagnols et les noms des Acteurs.
Cette contrefaçon, médiocrement imprimée, fait partie du recueil de 1652, que nous décrivons au chapitre VIIIe. Le texte en est assez peu correct, comme on peut eu juger par la 3e strophe de Rodrigue où les deux dernières leçons se trouvent confondues au point de produire un vers faux:
Pere, maistresse, honneur, amour,
Impitoyable loy, aymable tyrannie, etc.
281. Le || Cid || Tragi-Comedie. || Par Monsr Corneille. || Suiuant la Copie imprimée || A Paris, || CIↃ.IↃC.LI [1651]. Pet. in-12 de 63 pp. et 1 f. blanc, sign. A-D.
Réimpression elzévirienne exécutée à Leyde.
282. Le Cid, Tragi-Comedie. Sur l'imprimé à Caen. M.DC.LIV [1654]. In-12.
Bibliothèque dramatique de Pont-de-Veyle; Paris, 1847, in-8, no 838.
Édition elzévirienne, que M. Pieters n'a pas connue, et que notre ami M. A. Willems, de Bruxelles, a bien voulu nous signaler.
284. Le Cid, || Tragedie. || Par le Sr Corneille. || Suivant la Copie imprimée || A Paris. || CIↃ.IↃC.LXIII [1663]. Pet. in-12 de 68 pp. (non compris la fig. ni le titre), sign. A-C.
Jolie édition avec la devise: Quærendo sur le titre. Elle a été imprimée par Abraham Wolfgang à Amsterdam et fait partie du recueil de 1664 (no 381).
285. Le || Cid, || Tragi-Comedie. || Sur l'imprimé à Caen. || M.DC.LXVI [1666]. In-12 de 3 ff. et 89 pp., dans une même série de signatures.
Grossière contrefaçon, imprimée en France.
286. Le || Cid. || Tragi-Comedie. || A Lyon, || Chez Iean-Baptiste Deville, || ruë Merciere, à la Science. || M.DC.LXXII [1672]. || Avec Permission. In-12 de 3 ff., 88 pp. et 1 f.
Les 3 ff. prélim., qui contiennent le titre, la dédicace et les noms des Acteurs commencent le cahier A, que complètent les premières pp. chiffrées absolument comme dans les éditions des Elzevier (ainsi s'explique leur nombre impair).
Voici un exemple des contrefaçons autorisées par les lieutenants du Roi dans les provinces, personnages qui paraissent s'être assez peu préoccupés des ordonnances relatives à la librairie et aux priviléges. On lit au recto du dernier f.:
«Permission.
«Je n'empêche pour le Roy qu'il soit permis à Jean-Baptiste Deville de faire imprimer le Cid, Tragi-Comedie, avec les deffences ordinaires à tous autres. A Lyon, ce 27. aoust 1672.
«Vaginay.»
«Soit fait suivant les Conclusions du Procureur du Roy, les jour et an cy-dessus
«Deseve.»
Peut-être ignorait-on dans les bureaux de M. de Vaginay, en 1672, que le Cid avait pour auteur Pierre Corneille et que les droits de l'auteur étaient formellement réservés en vertu des priviléges du Roi.
Nous avons cité plus haut (no 261) une édition de Mélite publiée par le prédécesseur de J.-B. Deville.
Cette édition, qui porte une sphère sur le titre, est attribuée par M. Marty-Laveaux aux Elzevier de Leyde. Nous avons eu l'occasion de la voir et nous pouvons affirmer qu'elle a été exécutée en France.
Catalogue Soleinne, no 1146.—Bibliothèque de M. Daguin.
On jugera du texte de cette contrefaçon par le passage suivant des strophes du Cid:
Pere, Maîtresse, honneur, amour,
Illustre Grande [sic], agréable contrainte,
Par qui de ma raison la lumiere est éteinte,
A mon aveuglement rendez un peu de jour, etc.
288. Le Cid, Tragedie. Par le Sr Corneille. Suivant la Copie imprimée à Paris. M.DC.LXXXII [1682]. Pet. in-12.
Réimpression de l'édition de Wolfgang.
Bibliothèque dramatique de Pont-de-Veyle, 1847 (no 839).
X
289. Horace, Tragedie. Par le Sr Corneille. Iouxte la Copie imprimée A Paris, Chez Augustin Courbé, M.DC.XXXX [1640]. Pet. in-12.
Description des livres composant la Librairie J. Techener, 1858, t. IIe, no 10.546.
290. Horace, || Tragedie, || Par || le Sieur Corneille. || Iouxte la Copie imprimée || A Paris. || CIↃ.IↃC.XLI [1641]. Pet. in-12 de 4 ff. et 75 pp.