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Bibliographie Cornélienne: Description raisonnée de toutes les éditions des oeuvres de Pierre Corneille

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«Réimpression de l'édition précédente. Les fautes typographiques y sont corrigées, mais le fleuron que nous avons décrit a fait place à une vignette des plus vulgaires.» V. L.

XI

953. Gebod der liefde, ons door Christus gegeven, te veel door de Christen verzuymt, door Cezar Octavianus romsch Keizer, en algoden dienaer gepleegt aen die hem moorden wilden: (Meester-stuk van den grooten Corneille.) In't Nederduyts vertaelt, en door de veerthien vereenigde Redenryke Gilden op het Tooneel van't Konst-genoodschap der Jong van Zinnen, schuylende onder de Bescherminge der Edele Maget ende Bloedgetuyge Barbara, binnen de Stad Belle vertoont, volgens Lotinge op de navolgende dagen van Herft-maend 1774. Tot Ipre, By F. T. Walwein. In-8 de 58 pp. et 1 f.

Traduction en vers de Cinna par de Swaen. Cette traduction, qui doit être contemporaine de celle du Cid (no 940), a été représentée en 1774 sur le théâtre de Bailleul.

954. [Cinna, Treurspel. Uit het Fransch van den Heer Corneille. Te Amsterdam, 1677. Pet. in-8?]

Traduction en vers par André Pels.

Nous n'avons pas vu cette édition, dont la date nous est indiquée par le privilége de la suivante.

955. Cinna, Treurspél. Uit het Fransch van den Heer Corneille. Te Amsterdam, by Albert Magnus, op de Nieuwen Dyk, in den Atlas, 1683. Mét Privilégie. Pet. in-8 de 4 ff. prél. et 63 pp.

Seconde édition de la traduction de Pels. Le titre porte un fleuron représentant un jeune homme qui escalade un rocher; on lit, autour de cette vignette, les mots: Nil volentibus arduum, devise d'une société littéraire.

Le privilége, daté du 25 mars 1677, porte renouvellement du 20 mai 1683.

«La société Nil volentibus arduum, dont Pels fut un des membres les plus actifs, avait été fondée en 1668 par ce qu'on peut appeler la jeune Hollande d'alors. Ses membres s'étaient, dès l'abord, érigés en arbitres du goût et s'évertuaient à acquérir de l'influence sur le public, en lui donnant soit des traités sur la poétique ou des ouvrages de critique, soit des œuvres dramatiques pour la plupart traduites du français. Par malheur ils traduisirent, sans nul discernement, tout ce qui se produisait à Paris: les pièces de Quinaut, de Pradon et consorts, comme celles de Corneille et de Racine. Il leur suffisait qu'une pièce fût écrite en français, et d'après les règles, pour qu'elle leur parût propre il servir de modèle. Par là, l'influence qu'ils exercèrent fut fatale à la littérature hollandaise, qui, au lieu de suivre la route qu'avaient frayée Vondel et ses contemporains, et de conserver un cachet original, se fit traîner à la remorque de la littérature française et n'en devint qu'une pâle copie. La rivalité qui existait entre la société Nil volentibus et celle qui avait pour devise: In magnis voluisse sat est, aurait pu avoir de bons résultats si cette rivalité avait porté sur le principe même de la littérature, au lieu de se manifester par des querelles sur de mesquines questions de forme.» V. L.

956. Cinna, of Goedertierenheid van Augustus, Treurspel. Te Amsterdam, gedrukt voor het Kunstgenootschap, en te bekomen by de Erven van J. Lescailje. Met Privilegie, 1707. Pet. in-8.

Troisième édition de la traduction de Pels. Van Lennep n'a pas vu les éditions antérieures, mais il en a soupçonné l'existence.

957. Cinna, of Goedertierenheid van Augustus. Treurspél. De tweede Druk, mérkelyk verbéterd. Te Amsterdam, Gedrukt voor het Kunstgenootschap, én te bekomen by de Erven van J. Lescailje. Met Privilegie. 1716. Pet. in-8 de 6 ff. et 67 pp.

Les feuillets prélim. contiennent 1 fig. signée Erlinger, au bas de laquelle se trouve le titre de la tragédie; 1 f. de titre; 1 f. pour le privilége et 3 ff. pour une dédicace à Gérard de Papenbroek, et les noms des personnages. La figure représente les conjurés se jetant aux pieds d'Auguste.

Nouvelle édition corrigée de la traduction de Pels. C'est la quatrième et non la seconde, comme l'indique le titre.

«Gérard de Papenbroek, dont la dédicace fait un pompeux éloge, avait été échevin de la ville d'Amsterdam; il se fit connaître par la protection qu'il accorda aux savants et aux artistes. Il enrichit de ses dons le consistoire de l'Église réformée et l'athénée de la ville.» V. L.

958. Cinna, Treurspel. Uit het Fransch van de Heer Corneille. Te Amsterdam, by Pieter Rotterdam, Boekverkooper, op de Vygendam, 1720. Pet. in-8 de 70 pp.

Cinquième édition de la traduction précédente.

Le privilège, accordé à Albert Magnus, à la date du 19 octobre 1713, et cédé à Pierre Rotterdam le 18 septembre 1714, est relatif aux œuvres d'André Pels.

959. Cinna, of Goedertierenheid van Augustus. Treurspél. Te Amsteldam, by Isaak Duim, Boekdrukker en Boekverkooper, bezuiden het Stadhuis. Met Privilegie, 1736. Pet. in-8 de 6 ff. et 67 pp., fig.

Les 6 feuillets prélim. comprennent la figure, le titre, un privilège daté du 27 mai 1728, la dédicace à Gérard de Papenbroek, et les noms des acteurs.

Sixième édition de la traduction de Pels; elle n'est pas citée par Van Lennep.

960. Cinna, Treurspel. (Na Corneille.) Door Mr Wm Bilderdijk. Te Amsterdam, bij Immerzeel en Comp. M.DCCC.IX [1809]. In-8 de 11 ff. prél. (y compris le titre gravé) et 102 pp.

Cette pièce forme la première partie du t. IIIe des tragédies (Treurspelen) de Bilderdijk. Elle est précédée d'une épître dédicatoire au roi Louis et d'un avant-propos.

«Guillaume Bilderdijk, né le 7 septembre 1756, mort le 18 décembre 1831, a été le plus illustre poëte que la Hollande ait produit depuis Vondel. Pour l'imagination, il a eu parmi ses compatriotes peu de rivaux; pour la facilité, il n'a pas eu son pareil. Il a traité tous les genres avec un rare bonheur. Dans ses œuvres poétiques (dont le libraire Kruseman a donné en 1856-59 une nouvelle édition en 16 volumes), on ne sait ce qu'on doit le plus admirer, la beauté des images et de la diction, ou l'immense savoir du poëte, qui montre toujours qu'il connaît à fond la matière qu'il traite. Bilderdijk, en effet, était non-seulement un littérateur érudit, mais un jurisconsulte distingué, familier avec la plupart des langues de l'Europe, avec le latin, le grec, l'hébreu et divers autres idiomes orientaux; distingué par de profondes connaissances en médecine, il dessinait et gravait lui-même les vignettes qui ornaient ses ouvrages. Outre ses poésies, il a publié divers travaux historiques et linguistiques, un traité de perspective, etc.

«Dans sa dédicace, Bilderdijk se plaint en vers magnifiques de la faiblesse de son talent qui l'empêchera de faire sentir les beautés de l'original, et plus encore de ce que le siècle actuel ne produit plus de grands hommes comme Corneille; mais il se dit soutenu par l'espoir que, sous les auspices d'un roi, protecteur des belles-lettres, la terre batave verra naître une époque fertile en génies, comme le siècle d'Auguste.

«Dans la préface, il raconte, en premier lieu, comment le roi, pénétré de la décadence du théâtre, et désirant relever le goût de la nation pour la poésie dramatique, avait exigé de lui une traduction nouvelle de la pièce de Corneille. Le public, poursuit-il, jugera s'il a rempli la tâche qui lui était donnée et s'il s'est pénétré de l'esprit de son devancier. Il doit cependant appeler l'attention du lecteur sur un ou deux points que, pour bien apprécier Corneille, l'on ne saurait négliger. «A l'époque où écrivait Corneille, dit-il, cette délicatesse de sentiments, cette pureté d'expression, cette élégance raffinée, en un mot, qui depuis caractérise les écrivains français, était encore dans l'enfance. Corneille était noble, sublime, parfois divin, et quel vrai poëte peut manquer de l'être? mais il l'était par lui-même et parce qu'il était pénétré de l'esprit (plus que de la manière de dire) des anciens. Il ne pouvait cependant se soustraire à l'influence d'un siècle qui était au-dessous de lui et qu'il avait encore à relever. Il s'ensuit que parfois, s'accommodant au style oratoire de son époque, il se sert d'images moins bien placées dans la bouche des personnages qu'il fait parler, ou peu en harmonie avec la matière qu'il traite.

«Par la même raison, il approche parfois un peu trop, si ce n'est du style, au moins du ton de la comédie. Je cite comme un exemple du premier de ces défauts le passage où Émilie, qui, d'après ce qu'exigent les règles de la bienséance actuelle, devrait conserver dans toutes ses paroles cette réserve de jeune fille qui n'est que la pudeur portée au plus haut degré, où Émilie, dis-je, s'attribue, pour ainsi dire, des enfants:

Enfants impétueux de mon ressentiment,

Que ma douleur séduite embrasse aveuglément.

«De même Auguste se sert d'une expression impropre, quand il dit:

Je vois trop que vos cœurs n'ont point pour moi de fard.

«Les lecteurs sagaces trouveront aisément chez Corneille de ces fautes dont Racine est presque toujours exempt, et nous n'en accusons pas le grand poëte, mais l'état de la poésie à l'époque où il vivait; elles ne déparent pas ses lauriers, mais ne doivent point être données aux commençants comme des exemples à suivre.

«Je citerai, parmi les passages où Corneille s'écarte du ton de la tragédie, les réponses d'Euphorbe à Maxime (act. IIIe, scène Ire), et celle de Maxime à Cinna, dont la tournure est absolument celle de la comédie; les vers suivants, par exemple:

C'est ce qu'à dire vrai je vois fort difficile.

L'artifice pourtant vous y peut être utile;

Il en faut trouver un qui la puisse abuser;

Et du reste le temps en pourra disposer....

Vous pourriez m'opposer tant et de tels obstacles,

Que pour les surmonter il faudrait des miracles;

J'espère toutefois qu'à force d'y rêver, etc.

sont de la comédie toute pure.» «Après avoir dit quelques mots du mérite de la pièce de Corneille, Bilderdijk continue ainsi:

«Lorsque Voltaire attaqua le monologue d'Émilie qui commence la pièce, le qualifia de long et d'inutile, et ne l'attribua qu'à la complaisance du poëte envers les acteurs désireux de briller dans un long discours, il trouva de nombreux échos. Il n'a pas tout à fait tort peut-étre dans les raisons qu'il avance, mais il oublie ce que la tragédie était du temps de Corneille; il oublie que c'est grâce à lui, et grâce à Racine après lui, que la déclamation d'apparat du théâtre latin fit place à des expressions partant du cœur et à un goût se modelant sur celui des Grecs. En condamnant les monologues, Voltaire oublie que la tragédie ne doit pas uniquement représenter l'action qui en forme le nœud, mais aussi les ressorts dont elle résulte, et pour ainsi dire sa conception dans le cœur humain. Les personnages ne doivent pas seulement agir et parler, mais sentir, penser et souffrir; et quelquefois le spectateur, pour trouver dans la pièce des enseignements et une nourriture pour son cœur, doit apprendre à connaître celui qui paraît en scène, non par un dialogue, où malgré toute la confiance qu'il accorde à son interlocuteur, quelque réticence est nécessaire ou probable, mais tel qu'il parle lorsqu'il se montre comme il est, lorsqu'il préfère lire dans son propre cœur. Pour faire voir que le monologue d'Émilie est loin d'être inutile, il suffit de remarquer qu'aussitôt qu'on le supprime, la conversation d'Émilie avec sa confidente paraît sous un tout autre jour, et que son caractère prend quelque chose d'odieux, ce qui n'a pas lieu lorsque son monologue nous a appris à connaître ses vrais sentiments. C'est ce monologue qui nous montre, qu'en suivant l'impulsion de ce qu'elle croit son devoir, elle agit en dépit d'elle-même; que lorsqu'elle donne à Flavie des réponses aussi positives, aussi acerbes, aussi peu conformes à son sexe, elle a refoulé dans son cœur tout sentiment plus doux: c'est ce monologue qui nous prépare à entendre avec indulgence ce qui, sans cela, exciterait chez nous la répugnance et l'indignation. On aime à voir un esprit altier chez une princesse que son âge, sa position et une longue habitude de la domination ont élevée au-dessus de son sexe, et chez laquelle le doute timide d'une jeune fille serait déplacé; mais le front virginal qui ne rougit pas, le jeune cœur qui ne tremble pas à l'idée d'un assassinat, la jeune fille qui ne doit pas mille fois s'enhardir et se cuirasser avant de se résoudre et de soutenir sa résolution même contre la plus légère objection, nous fait horreur. Il serait même à désirer que l'hésitation d'Émilie n'eût pas été attribuée uniquement aux craintes qu'elle ressent pour son amant, et qu'une secrète reconnaissance pour les bienfaits d'Auguste, même quelque aversion pour l'action elle-même qu'elle contemple, y eussent quelque part. Mais le génie de Corneille se plaisait à créer des caractères audacieux et gigantesques, et il faut bien entrer dans le monde où il vit quand on veut sentir ses beautés.

«Mais non-seulement le monologue était nécessaire: il est amené tout naturellement. Qu'y a-t-il de plus naturel, en effet, au moment où l'on va prendre une résolution suprême contre laquelle le cœur se débat, que ce besoin de s'occuper à chaque instant de soi-même, de considérer sous toutes ses faces le projet qu'on va former, tantôt de reculer d'effroi, pour se forger l'instant d'après des prétextes plausibles de se précipiter à corps perdu dans l'exécution? C'est ainsi qu'à coup sûr on doit se représenter la situation d'un conspirateur, même alors que les considérations personnelles de reconnaissance et de relation intime ne subsistent pas.

«On a cependant, dans les derniers temps, supprimé ce monologue à la représentation. On a agi de même avec la prophétie de Livie au cinquième acte, qui manque même dans la traduction de Nil Volentibus. Personne, à ce qu'il paraît, n'a senti que par cette omission le spectateur ne peut être satisfait qu'à demi. Malheureux aristarques, vous voulez toujours en savoir plus que le poëte, sans songer que lorsqu'il s'abandonne au torrent impétueux de ses sensations profondes, il arrive toujours à bon port comme y arrive toute chose qui suit l'impulsion que la nature lui imprime! «La pièce, dites-vous, n'est-elle donc pas finie, lorsque la conjuration a avorté, lorsque et Cinna, et Émilie, et Maxime sont sauvés?»—Non, mes amis, elle n'est pas finie. Car ce n'est pas le sort de Cinna, d'Émilie, qui tient notre âme en suspens: c'est celui d'Auguste. Auguste périra-t-il ou régnera-t-il en paix? Voilà le problème qui nous est soumis, et qui n'est pas résolu. On prévoit déjà vers le commencement, on est sûr dès le commencement du quatrième acte que la conjuration de Cinna ne réussira pas; mais ce qu'on ne sait pas et ce que nous tenons à savoir, c'est si l'homme, qui captive de plus en plus notre cœur et qui va échapper à la onzième tentative d'assassinat, n'aura plus rien à craindre d'entreprises pareilles. Plus la bonté dont il fait preuve en pardonnant à ses assassins est touchante, plus il montre de noblesse dans la manière dont il pardonne, plus nous formons le vœu que cette bonté lui soit à la fin salutaire. «Que le conseil de Livie ne te soit pas fatal!» Ce vœu, le poëte l'a pressenti, il l'a lu dans le cœur du spectateur, et il a eu soin d'y répondre. Oui, Livie, dont les conseils ont gouverné, ont guidé, ont convaincu Auguste; Livie à laquelle il doit cette grandeur d'âme qui nous ravit; Livie, dont les avis paraissaient empruntés à la divinité; Livie est mue par une inspiration prophétique, et elle annonce à son époux la fin de ses terreurs et de son incertitude, un règne désormais calme et prospère sur un peuple qui l'adore. Y a-t-il quelque âme assez froide pour vouloir se passer de cette prophétie, je ne lui envie pas sa tiédeur, mais, pour moi, j'admire le poëte de ce que, dans les vingt-quatre vers dont elle est composée, il a su donner à sa tragédie une perfection qui, sans cela, lui aurait manqué. J'exige seulement qu'Auguste, dans la joie que lui cause la perspective qui lui est ouverte, rende grâces de son bonheur à celle dont les conseils l'y ont conduit. Corneille a-t-il pu négliger de lui faire exprimer sa gratitude envers Livie? ou bien devons-nous la lire dans ce vers:

Ainsi toujours les dieux daignent nous inspirer.

«Je le voudrais, pour l'honneur du poëte. Quoi qu'il en soit, j'ai mis dans sa bouche ce que sentait mon cœur, et celui qui trouve oiseux les quatre vers que j'y ai consacrés, est libre de les supprimer.»

«La traduction de Bilderdijk, bien supérieure à celle de Pels, a remplacé celle-ci au théâtre, où elle jouira de la faveur publique toutes les fois qu'elle trouvera de bons interprètes.» V. L.

961. Cinna, Treurspel. (Na Corneille.) Door Mr Wm Bilderdijk. Te Leyden, by L. Herdingk en Zoon. M.DCCC.XXIV [1824]. In-12 de 68 pp. et 1 f.

La traduction de Bilderdijk a été, en outre, réimprimée en 1852, dans le Klassiek Pantheon, no 47, in-16.

XII

962. Polieukte, Armenisch Martelaar, Treurspel. Uit het Fransch van den Heer P. Korneille nagevolgt, door Frans Ryk. T'Amsterdam, by de wed: van Gysbert de Groot, op den Nieuwendyk, 1696. Pet. in-8 de 64 pp. en tout.

Traduction de Polyeucte, par François Ryk. Elle est précédée d'une longue épître en vers d'A. Bogaert, «rimailleur du temps».

963. Polieukte, Armenisch Martelaar, Treurspel. Uit het Fransch van den Heer P. Korneille nagevolgt, door Frans Ryk. T'Amsteldam, By de Wed: van Gijsbert de Groot, Boekverkoopster, op den Nieuwendyk, tusschen de twee Haarlemmer Sluizen, in de Groote Bybel, 1707. Pet. in-8 de 71 pp.

Simple réimpression de la traduction de Ryk.

964. Polieukte, Armenisch Martelaar. Treurspel. Uit het Fransch van den Heer P. Korneille nagevolgt, door Frans Ryk. Te Amterdam, by de Erven van J. Lescailje en Dirk Rank, 1724. Pet. in-8.

«Le titre est orné d'une vignette représentant la ruche d'abeilles obligée, etc. Outre l'épître de Bogaert, on trouve dans cette édition un avis des éditeurs, qui avouent qu'en réimprimant cette tragédie, ils vont sur les brisées d'un confrère, chose qu'en général, disent-ils, ils ne se permettent pas. Les raisons qui les ont portés à agir de la sorte sont, à ce qu'ils prétendent, 1o le désir de publier une édition plus correcte que les deux prédentés; 2o l'assurance que leur a donnée le traducteur que, n'ayant jamais reçu un sou pour son travail, son droit sur son œuvre était resté intact.» V. L.

965. Polieukte, Armenisch Martelaar, Treurspel. Het Fransch van den Heer P. Corneille nagevolgt, door Frans Ryk. Te Amsteldam, by Izaak Duim, op den Cingel, tusschen de Warmoesgragt en de Drie-Kooningstraat. S. d. [vers 1750]. In-8 de 4 ff. dont le premier est blanc, 68 pp. et 2 ff. blancs.

Réimpression publiée par la société Melioribus non Pluribus; elle est précédée de l'épître de Bogaert à Ryk, mais ne contient pas de privilége.

«Cette édition, qui ne porte pas de date, est une reproduction exacte de l'édition de 1724. Elle n'en diffère que par le fleuron du titre. La ruche est remplacée par l'agneau dans les flammes, accompagné de la devise: Perseveranter.» V. L.

966. Polieukte, Armenisch Martelaar, Treurspel. Het Fransch van den Heer P. Corneille nagevolgt, door Frans Ryk. Te Amsteldam, by Izaak Duim, 1754. Pet. in-8 de 4 ff. et 68 pp.

«Reproduction exacte des éditions précédentes. Elle est ornée d'une nouvelle vignette très-belle d'exécution, composée par le graveur S. Fokke, et qui représente Apollon sur le Parnasse, entouré des Muses. Apollon envoie Melpomène à la rencontre d'un poëte, qu'elle couronne de lauriers.

«Le fait seul que la traduction de Ryk, toute faible qu'elle fût, eut jusqu'à cinq éditions, prouve en faveur du succès que la tragédie obtint près du public d'Amsterdam. On ne la voit cependant plus figurer sur l'affiche depuis l'année 1774.» V. L.

XIII

967. De Dood van Pompejus, Treurspel. Uit het Fransch van den Heer Corneille. 't Amsterdam, by de Erfgenamen van Jacob Lescailje, 1684. Met Privilegie. Pet. in-8.

Traduction en vers de La Mort de Pompée, par Bidloo.

«Le titre est orné d'un fleuron représentant une ruche entourée d'abeilles; la ruche est placée dans un cercle formé par deux branches de laurier et surmonté des armes d'Amsterdam. Sous la ruche on lit la devise de l'ancienne chambre de rhétorique Yver (Zèle): In Liefd' bloejende (Fleurissant en amour). En tête de la traduction se trouve le privilége donné aux régents.

«Le droit d'imprimer accordé aux héritiers Lescaille porte la date du 6 décembre 1684. Au mois d'août 1685 parut une critique de la traduction sous le titre suivant:

«Dichtkundig Onderzoek op het vertaald Treurspel Pompejus, door het Konstgenootschap In Magnis voluisse sat est. T' Amsterdam, by Aart Dirksz Oossaan, Boekverkooper, 1685. Pet. in-8.

«Au titre se lit la devise de la société, écrite sur une banderole qu'un aigle volant vers le soleil tient dans son bec.

«La société In magnis voiuisse sat est était une des sociétés hollandaises qui, au XVIIe et surtout au XVIIIe siècle, s'occupaient de travaux littéraires. Elle fut établie en 1682; c'est du moins de cette année que date le privilége que lui accordèrent les États pour la publication de ses œuvres. Bon nombre de ses membres travaillèrent à l'opuscule dont il s'agit, lequel ne contient pas moins de six pièces de vers (épigrammes et satires) à l'adresse du traducteur, suivies d'un examen critique, qui compte vingt pages. Toutes ces pièces tendent à prouver que l'auteur de la traduction n'entend ni le français, ni les règles de la syntaxe, ni celles de la prosodie.

«Le traducteur mérite en général les reproches qui lui sont adressés; cependant l'animosité des membres de la société paraît devoir être principalement attribuée à une critique amère que lui-même aurait faite d'une traduction de Cinna, publiée par l'un d'entre eux. L'esprit de camaraderie qui régnait parmi ces messieurs devait naturellement les exciter à tirer vengeance d'un pareil affront. Nous ignorons si le traducteur de Pompée leur répondit; s'il le fit, il eut soin de garder l'anonyme, en quoi il fit preuve de tact.

«L'anecdote suivante est citée comme une des preuves nombreuses de cet esprit de camaraderie dont nous parlons. A la fin de la représentation de certaine pièce nouvelle, un des spectateurs, se tournant vers une de ses connaissances, lui demande ce qu'il pense de la tragédie qu'ils viennent de voir. Vous concevez, répond l'autre, que je ne puis en faire l'éloge, l'auteur n'étant pas membre de notre société.» V. L.

968. De Dood van Pompejus, Treurspel.

Govard Bidloos Tooneelpoëzy; Leiden, J. A. Langerak, 1719, in-4, pp. 333-448.

969. [Pompejus, Treurspel. Het Fransche van den Heere P. Corneille op nieuws gevolgd, onder de Zinspreuk Le Tems est un grand maître. Amsterdam, 1728. Pet. in-8?]

Traduction en vers par Charles Sébille.

Nous n'avons pas vu cette édition, qui n'est pas citée par Van Lennep, mais dont la date nous est fournie par le privilége de l'édition suivante.

970. Pompejus, Treurspel. Het Fransche van den Heere P. Corneille op nieuws gevolgd, onder de Zinspreuk Le Tems est un grand maître. Te Amsteldam, by Izaak Duim, Boekdrukker en Boekverkooper, bezuiden het Stadhuis, 1737. Met Privilegie. In-8 de 4 ff., 60 pp. et 2 ff. pour le privilége.

Seconde édition de la traduction de Sébille. Le privilége, daté du 27 mai 1728, est renouvelé à la date du 16 août 1737.

«Il existe deux sortes d'exemplaires de cette édition. Les uns ont été tirés dans le format pet. in-8, en usage à Amsterdam pour les pièces de théâtre; les autres, au contraire, ont été imprimés dans le format gr. in-8, et réunis à deux autres pièces également traduites par Sébille: la Mort de César, de Voltaire, et le Joueur, de Regnard.

«Le titre des deux espèces d'exemplaires est orné d'un beau fleuron de S. Fokke, où la ruche obligée est posée sur une console qui se détache d'un petit édifice. Cet édifice, sur les deux côtés duquel sont placées des statues de Melpomène et de Thalie, est surmonté des armes d'Amsterdam. La ruche est entourée de livres et d'abeilles, et près d'elles se tiennent, comme de coutume, un vieillard infirme et deux orphelins; au fond, le cheval ailé.

«La tragédie est précédée d'un avis, dont nous traduisons la partie essentielle.

«Avis.

«On ne m'accusera pas de vanité si j'ai essayé de donner une nouvelle traduction en vers de cette œuvre d'un auteur français (considéré par moi comme le premier entre tous), la précédente n'ayant pu satisfaire le public. Le peu de succès qu'elle a eu doit être attribué, selon moi, à la précipitation avec laquelle le traducteur s'est acquitté de sa tâche. Peut-être, en y mettant plus de soin et plus de temps, eût-il écrit de meilleurs vers: mais il paraît avoir agi avec une hâte déplorable.

«Quant à la méthode que j'ai suivie, je n'en dirai que ceci: On a toujours critiqué, et avec raison, les quatre premiers vers de Pompée. Je les ai, je crois, délivrés de l'amphigouri qu'on y remarquait. De là même manière, malgré ma haute estime pour l'auteur français, j'ai ça et là changé ou bien entièrement retranché quelques passages; j'ai même osé glisser dans la tragédie quelques vers de ma composition, quatre surtout que j'ai mis dans la bouche de Cornélie (acte IIIe, scène IVe).

«La définition que fait Ptolémée de la défaite du grand Pompée à Pharsale a aussi donné sujet à bien des observations qui me paraissent justes; mais elle est si belle, que je n'ai pas voulu la laisser de côté, tout en reconnaissant que je suis resté bien au-dessous de mon modèle.

«Un auteur, quelque grand qu'il soit, n'est qu'un homme, et par là sujet à faillir.

«J'ai été souvent surpris en entendant des traducteurs répondre à ceux qui leur signalaient des fautes qu'ils avaient commises: «Je l'ai trouvé ainsi dans l'original.» Mauvaise excuse vraiment, surtout dans la bouche de ceux qui traduisent des vers; car les remplissages, les mauvaises locutions et les rimes forcées abondent chez les poëtes français tout comme chez les nôtres, etc.»

«La traduction de Sébille, incomparablement meilleure que l'autre, figurait encore au répertoire du théâtre d'Amsterdam au commencement de ce siècle. Il y a cependant plus de cent ans qu'on ne l'a représentée.» V. L.

XIV

971. De Looghenaar, Blyspel.

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