Chronique de 1831 à 1862, Tome 3 (de 4)
NOTES:
[1] Le duc Pasquier devait être, en effet, élu membre de l'Académie française le 17 février 1842, en remplacement de Mgr Frayssinous, évêque d'Hermopolis (1765-1841) et grand-maître de l'Université, qui, en janvier 1841, était déjà fort malade.
[2] Publication qui devait paraître en 1848 sous ce titre: Histoire de Madame de Maintenon et des principaux événements du règne de Louis XIV.
[3] Mme Récamier était venue, au commencement de la Restauration, et après la ruine de son mari, s'établir à l'Abbaye-au-Bois. Toutes les illustrations de l'époque briguaient la faveur d'être reçues dans son salon, qui, abstraction faite de la politique, était une sorte d'Hôtel de Rambouillet du dix-neuvième siècle, dont la belle Mme Récamier était la Julie.
[4] Cette femme, Eselina Vanayl de Yongh, était sous le nom d'Ida de Saint-Elme une aventurière célèbre; ces prétendues lettres de Louis-Philippe avaient été de toutes pièces fabriquées par elle.
[5] Allusion à la manufacture de toiles peintes fondée au dix-huitième siècle par Oberkampf, à Jouy-en-Josas, en Seine-et-Oise, non loin de Versailles.
[6] Fille d'un premier mariage de lady Palmerston, et nièce de lord Melbourne, lady Fanny devait épouser, quelques mois plus tard, lord Jocelyn.
[7] Le jeune colonel Cardigan avait eu plusieurs démêlés avec les officiers de son régiment, et, à la suite d'un duel avec le capitaine Harvey-Tuckett, qu'il blessa, il fut, en février 1841, traduit devant la Chambre des Lords constituée en Cour de justice. Un verdict d'acquittement y fut rendu en sa faveur: son accusation n'était qu'un hommage nécessaire rendu aux lois du pays contre le duel.
[8] M. de Bacourt, à qui s'adressait cette lettre, était toujours ministre de France à Washington. On trouve ici l'explication du refroidissement qui est survenu dans les relations de la duchesse de Talleyrand et de M. Thiers.
[9] Ce grand ouvrage consistait en la copie et le classement des papiers réunis sous le titre: Mémoires du prince de Talleyrand.
[10] Le bill de l'inscription des électeurs en Irlande avait été proposé par lord Morpeth à la Chambre des Communes, où il trouvait une très considérable opposition.
[11] Le 16 février 1841, le Roi Guillaume Ier des Pays-Bas avait épousé, morganatiquement, la comtesse d'Oultremont-Vegimont, après avoir abdiqué, en 1840, en faveur de son fils, le Roi Guillaume II.
[12] Extrait d'une lettre.
[13] Le sous-préfet de Chinon était alors M. Viel.
[14] Pendant la rébellion du Canada, en 1837 et 1838, le vapeur Caroline avait été brûlé sur la rivière de Niagara, et M. Amos Durfee (Anglais) fut tué. M. Alexandre Mac Leod, citoyen des États-Unis, fut accusé d'avoir été le meurtrier, mais M. Gridley, juge à Utica, réussit à prouver son innocence.
[15] Voir à la page 28 (26 février) l'annonce du mariage de lord Beauvale avec Mlle Maltzan.
[16] Benais, château près de Rochecotte, appartenait alors à M. et Mme de Messine, parents de Mme du Ponceau.
[17] Extrait de lettre.
[18] Le docteur Andral était le gendre de M. Royer-Collard.
[19] Cette lettre de M. de Talleyrand au Roi Louis XVIII, et la réponse que M. de Villèle lui adressa au nom du Roi, se trouvent dans l'Appendice du troisième volume des Mémoires du prince de Talleyrand.
[20] Le comte Pahlen.
[21] Voir à la page 19 (12 février 1841). Une instruction judiciaire avait été ouverte contre M. de Montour, gérant du journal la France qui avait publié les fausses lettres. L'affaire, longtemps retardée par la défense, ne vint devant le jury que le 24 avril. Me Berryer plaida habilement la bonne foi de M. de Montour, qui avait cru les lettres authentiques (sans s'en assurer). A la suite de cette plaidoirie, le gérant de la France fut acquitté par 6 voix contre 6.
[22] Le Comte de Paris, né le 24 août 1838, avait été ondoyé aux Tuileries, le jour de sa naissance. Il ne fut baptisé à Notre-Dame que près de trois ans plus tard, le 2 mai 1841, en grande pompe.
[23] La marquise de Castellane fut alors très malade d'une violente esquinancie dont les suites la firent longtemps souffrir.
[24] Ces lettres sont adressées à M. de La Gervaisais, un jeune gentilhomme breton, officier des carabiniers de Monsieur, que la princesse de Condé avait connu, en 1786, à Bourbon-l'Archambault, où elle avait été prendre les eaux, et pour lequel elle eut un sentiment aussi profond que pur.
[25] La Reine Adélaïde.
[26] La comtesse d'Oultremont.
[27] Dans le Marchand de Venise, de Shakespeare.
[28] Le prince Antoine Radziwill avait été envoyé à Gœttingen pour y terminer ses études, et pendant ce séjour en Allemagne, en 1794, il connut Gœthe, qui travaillait déjà à la première partie de Faust. Le prince Radziwill, très enthousiasmé par la beauté de cette œuvre, et, lui-même, parfait mélomane, entreprit de mettre en musique quelques scènes de la création du grand poète allemand, puis il compléta petit à petit cette composition. Le Prince était en relations personnelles avec Gœthe, qui, à sa demande, modifia un peu la scène du jardin entre Faust et Marguerite. La première représentation de Faust avec la musique du prince Radziwill fut donnée à Berlin, en 1819, sur le théâtre du palais de Monbijou, en présence de toute la Cour de Prusse. L'Académie de musique de Berlin, à laquelle le Prince fit don de son œuvre, l'exécute presque tous les ans depuis cette époque.
[29] L'auteur avait accompagné le prince de Talleyrand à Vienne, à l'époque du Congrès de 1815, et le Prince en parla en ces termes dans ses Mémoires: «Il me parut aussi qu'il fallait faire revenir la haute et influente société de Vienne des préventions hostiles que la France impériale lui avait inspirées. Il était nécessaire, pour cela, de lui rendre l'ambassade française agréable; je demandai donc à ma nièce, Mme la comtesse Edmond de Périgord, de vouloir bien m'accompagner et faire les honneurs de ma maison. Par son esprit supérieur et par son tact, elle sut plaire et me fut fort utile.» (Tome II, p. 208.)
[30] Extrait de lettre.
[31] Cette scène lamentable, qui marqua douloureusement la dernière soirée que le Roi Charles X et le Dauphin passèrent à Saint-Cloud, est racontée tout au long dans les Mémoires du duc de Raguse dont il est ici question (tome VIII, livre XXIV), et reproduite en partie dans un livre de M. Imbert de Saint-Amand, intitulé: La Duchesse de Berry et la Révolution de 1830, paru en 1880.
[32] La Reine de Hanovre était la duchesse de Cumberland, née princesse de Mecklembourg-Strélitz, morte le 29 juin, après trois mois d'une maladie consomptive.
[33] Hohlstein était la propriété de la princesse de Hohenzollern-Hechingen, née princesse de Courlande.
[34] La Jonchère était la propriété de M. Thiers à la Celle-Saint-Cloud.
[35] Ce protocole de clôture de la question égyptienne fut signé le 13 juillet 1841, par l'Angleterre, l'Autriche, la Prusse, la Russie et la Turquie. La convention des Détroits, signée en même temps, joignit la signature du plénipotentiaire français aux cinq autres.
[36] La question du recensement avait agité les habitants de Toulouse, dans les journées des 9 et 10 juillet. Ces troubles paraissaient apaisés, quand tout à coup éclata le 12 une émeute sérieuse: de nombreux rassemblements parcoururent les rues, des barricades furent formées, et la journée du 13 fut très menaçante. La ville fut sauvée par la sagesse du maire par intérim, M. Arzac, qui sut habilement ramener le calme et la tranquillité.
[37] La duchesse de Talleyrand était née le 21 août 1793.
[38] C'est dans Downing Street que se trouvait la demeure du ministre des Affaires étrangères.
[39] Les factions révolutionnaires, toujours en effervescence, poursuivaient avec acharnement l'idée de l'anéantissement de la Famille Royale: le 4 septembre 1841, un coup de pistolet fut tiré sur le duc d'Aumale, au moment où il descendait la rue du Faubourg-Saint-Antoine, à la tête de son régiment, le 17e léger; le cheval du lieutenant-colonel Levaillant, qui se tenait à côté du Prince, fut tué par une balle.
[40] Le recensement fut, à Clermont-Ferrand comme à Toulouse, le prétexte de désordres qui éclatèrent le 13 septembre 1841, et qui continuèrent toute la journée du lendemain: les émeutiers attaquèrent la force armée, de nombreux soldats lurent tués ou blessés; les barrières de la ville furent brûlées, et le combat acharné. On eut à diriger des forces militaires considérables sur la ville, pour faire cesser la résistance et pour rétablir l'ordre.
[41] Le marquis et la marquise de Castellane y étaient établis, dans leur terre d'Aubijou.
[42] Le National ayant publié, au sujet des troubles de Clermont, une correspondance remplie de faussetés et d'invectives contre la Monarchie, fut accusé d'avoir porté atteinte à l'inviolabilité du Roi, et soumis à un jugement. Le 24 septembre 1841, il était déclaré, par le jury de la Seine, non coupable des délits qui lui étaient imputés, et il fut acquitté.
[43] Le 7 octobre 1841, à 8 heures du soir, les généraux Léon et Concho, profitant de l'arrivée à Madrid d'un régiment que ce dernier avait commandé, et qui lui était dévoué, voulurent tenter un coup de main pour enlever la Reine et l'Infante: ils se rendirent au Palais à la tête d'un escadron de la garde royale et, tandis qu'un régiment entourait le Palais, ils montèrent aux appartements de la Reine, heureusement bien gardés par les hallebardiers, qui opposèrent une vive résistance, les reçurent à coups de fusil et les repoussèrent à plusieurs reprises.—Espartero déjoua ce complot militaire et fit fusiller, le 15 octobre, le général Diégo Léon.
[44] Le 20 septembre 1841, le colonel James W. Grogau, citoyen des États-Unis, fut surpris pendant la nuit dans la maison d'un certain M. Brown et sur le territoire de son pays, par des brigands en uniforme anglais, qui l'emmenèrent captifs à Montréal, au Canada. M. Richard Jackson, gouverneur du Canada, le mit aussitôt en liberté, et fit punir un officier anglais, M. Johnson, du corps du colonel Dyer, qui avait pris part à ce coup de main.
[45] Édouard VII était né le 9 novembre.
[46] Après de longues luttes entre les Carlistes et les Christinos, qui inondèrent la péninsule de sang jusqu'en 1839, Don Carlos dut, à cette époque, chercher un refuge en France. Il reçut pour résidence la ville de Bourges, y fut étroitement surveillé, et obtint seulement en 1847 la faveur de passer en Autriche.
[47] La duchesse de Talleyrand avait une peur innée et instinctive des chats, et ne put jamais la vaincre.
[48] Comte de Maistre.
[49] Dupoty, républicain ardent, avait combattu vivement le gouvernement de Juillet, dans quelques journaux qu'il dirigeait. Lors de l'attentat de Quesnel sur le duc d'Aumale, en 1841, Dupoty fut poursuivi, traduit devant la Chambre des Pairs, sous l'inculpation de complicité morale, et condamné à une détention de cinq ans. Il ne devait recouvrer la liberté qu'à l'amnistie de 1844.
[50] Alors Chargé d'affaires de France à Saint-Pétersbourg.
[51] Plus tard, Mme de Terray. Elle était née en 1787.
[52] Le Roi Frédéric-Guillaume était allé en Angleterre à l'occasion du baptême du Prince de Galles, dont il fut le parrain.
[53] Mrs Frey était une quakeresse fort connue à Londres pour ses bonnes œuvres: le Roi de Prusse avait tenu à aller la voir, et elle lui demanda, pendant cette visite, de donner plus de liberté de conscience à ses sujets.
[54] De nombreuses exactions commises, au Mexique, au préjudice de nos nationaux, contraignirent, en 1837, le gouvernement français à élever des réclamations qui n'aboutirent à aucun résultat. Une flotte française fit alors le blocus du fort de Saint-Juan d'Ulloa, qui commande l'entrée de la Vera-Cruz, sous les ordres du contre-amiral Baudin; elle le prit, le 27 novembre 1838, après plusieurs mois de résistance, et contraignit ainsi le Gouvernement mexicain à signer un traité à Vera-Cruz, le 9 mars 1839.
[55] Cet ouvrage de M. de Rémusat parut ensuite en 1845; on y trouve un exposé magistral des doctrines d'Abélard et de sa philosophie scolastique.
[56] Alors M. Gergonne, officier de la Légion d'honneur.
[57] Le Musée de Montpellier occupe maintenant un des premiers rangs parmi les Musées de province. Il fut fondé en 1825 par Fabre, qui, après un séjour de quarante ans en Italie, revint dans sa ville natale, apportant avec lui une belle collection de tableaux, dont un certain nombre lui venaient d'Alfieri, diverses œuvres d'art et une précieuse bibliothèque qu'il légua, en mourant, à la ville de Montpellier.
[58] L'abbé Genoude était le directeur de la Gazette de France.
[59] La vue des côtes de Corse et la lecture du roman de Mérimée, Colomba, qui venait de paraître dans la Revue des Deux Mondes, firent naître dans la nature originale du marquis de Castellane le désir de faire ce voyage, qu'il entreprit effectivement avec sa famille. Cette excursion, un peu aventureuse à cette époque, dura à peu près deux semaines. En revenant en France, il se rendit à Perpignan, où commandait alors son père, le comte de Castellane, promu lieutenant général depuis son retour du siège d'Anvers.
[60] Le 8 février 1842, le prince Nicolas Esterhazy avait épousé lady Sarah Villiers, fille de lord et de lady Jersey.
[61] Pour remplacer M. Humann.
[62] Colomba est une saisissante peinture des vendettas corses, qui est restée célèbre et populaire. Mérimée fit d'abord paraître ce roman dans la Revue des Deux Mondes, qui l'offrit au public, précisément pendant l'hiver de 1842.
[63] William Hope, financier hollandais, d'origine anglaise, gendre du général Rapp et possesseur d'une immense fortune, s'était d'abord établi à Paris, dans une maison de la rue Neuve des Mathurins, où il recevait la meilleure compagnie. Cette habitation étant devenue trop étroite pour suffire à ses nombreuses relations, M. Hope fit bâtir le grand hôtel du 57, rue Saint-Dominique, dont le baron Seillière fit l'acquisition après sa mort, et qu'il devait lui-même léguer à sa fille devenue princesse de Sagan par son mariage avec Boson de Talleyrand-Périgord, prince de Sagan, petit-fils de la duchesse de Talleyrand.
[64] Le marquis de Castellane ne se remit jamais de cet accident. Il traîna, en souffrant constamment, avec le plus grand courage, pendant cinq ans, et finit par mourir en 1847, des suites de cette chute de cheval que la chirurgie d'alors ne sut pas bien traiter.
[65] Vers le commencement de juin 1842, la Reine d'Angleterre fut victime d'un attentat, au même endroit et dans les mêmes conditions presque qu'en 1840.
[66] Ussé, situé sur la colline en face de Rochecotte, auquel il fait point de vue, était habité, en 1842, par la comtesse de La Rochejaquelein, qui, déjà veuve du prince de Talmont, s'était remariée avec le plus jeune frère du héros de la Vendée. Le château d'Ussé fut bâti à plusieurs reprises, ainsi que le prouve l'originalité pittoresque des bâtiments: ce fut Jacques d'Épinay (chambellan des rois Louis XI et Charles VIII) qui, en 1485, en fit commencer les travaux, afin d'être plus près de la Cour. Ussé ayant passé plus tard à la famille Bennin de Valentinay, dont un membre épousa la fille aînée du maréchal de Vauban, celui-ci y vint souvent, et c'est à lui qu'on attribue la disposition des terrasses et l'établissement du bastion qui porte son nom.
[67] Mgr Morlot, né à Langres, en 1795, évêque d'Orléans depuis 1839.
[68] Kirchberg-an-Wald, château habité par Charles X, après 1830.
[69] Extrait d'une lettre de M. de Bacourt.
[70] Francesca de Maistre.
[71] La Princesse Albert de Prusse, née princesse Marianne des Pays-Bas.
[72] Ce mariage, que tous les journaux anglais annonçaient comme devant avoir lieu, ne se fit pas, la Reine ayant absolument refusé son consentement, ainsi que le Conseil privé. Le prince Georges de Cambridge, par une lettre de son avocat au journal l'Observer, donna un démenti formel aux bruits calomnieux qui circulaient, et lady Blanche Somerset, fille du second mariage du duc de Beaufort, épousa plus tard, en 1848, lord Kinnoul.
[73] Ce prince indien était un riche banquier, Duwarkanout-Tayore, qui faisait alors un voyage en Angleterre et en France.
[74] D'après l'anglais: un revers de médaille ou le mauvais côté des choses.
[75] Après une expédition en Chine, les Anglais venaient de conclure le traité de Nankin, qui ouvrait de nouveaux ports au commerce européen et permettait aux étrangers de séjourner à Canton. Le traité avec les États-Unis était déjà signé depuis le 9 septembre et avait enfin réglé la question, si longtemps débattue, de la frontière entre le Canada et l'État du Maine.
[76] Belle-mère de M. Guizot.
[77] Études sur les idées et sur leur union au sein du catholicisme, 2 volumes in-8o, chez Debécourt, 1842.
[78] Ce portrait se trouve aux pièces justificatives de ce volume.
[79] Le duc Pasquier.
[80] En 1843, l'existence du ministère Guizot était mise en question, au sujet des fonds secrets. M. Molé, dont le Ministère avait succombé, en 1839, sous les coups de la coalition Guizot-Thiers, crut le moment opportun pour organiser une ligue contre ses deux adversaires. Mais il opéra sourdement, par des conversations de salons et de couloirs, et se mit en relation avec MM. Dufaure et Passy, qui l'abandonnèrent au moment critique. Le débat sur les fonds secrets s'ouvrit le 1er mars à la Chambre: il tourna à l'avantage du Cabinet, et M. Guizot remporta, à cette occasion, un de ses plus beaux triomphes.
[81] Avec le prince Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha (1818-1881), frère de la duchesse de Nemours. De ce mariage devait naître entre autres le Roi actuel de Bulgarie, Ferdinand Ier.
[82] Le pavillon Marsan était habité par la Duchesse d'Orléans.
[83] Le 8 février 1843, à dix heures et demie du matin, un tremblement de terre, qui dura soixante-dix secondes, vint cruellement frapper la Guadeloupe, et, en détruisant la ville de la Pointe-à-Pitre, bouleversa cette colonie française presque entièrement, engloutissant des milliers de morts et de blessés. Ce désastre exerça aussi ses ravages dans les Antilles anglaises.
[84] En 1843, un Français, M. Faye, découvrit une comète périodique, dont il calcula les événements, et qui porte son nom. Cette découverte fit un certain bruit: M. Faye reçut, de l'Académie des sciences, le prix Lalande et fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.
[85] Ce remarquable morceau sur Saint-Cyr fut imprimé et publié, en 1843, à un petit nombre d'exemplaires. Il peut être considéré comme l'origine de l'ouvrage du duc de Noailles sur Madame de Maintenon et les principaux événements du règne de Louis XIV, dont il commence le troisième volume, et qui devait ouvrir au duc de Noailles les portes de l'Académie française.
[86] Le duc Pasquier.
[87] Avec la Princesse Clémentine.
[88] Après la mort du Duc d'Orléans, en 1842, la Chambre des Députés avait voté une loi qui nommait, en cas de mort du vieux Roi, le Duc de Nemours Régent du Royaume, pendant la minorité du Comte de Paris. A partir de cette époque, le Prince assista aux travaux de la Chambre des Pairs et fit les voyages officiels dans les départements.
[89] Le pays de Neuchâtel avait été cédé à Frédéric Ier, roi de Prusse, en 1707, et était devenu français de 1806 à 1814; les traités de Vienne l'avaient rendu à Frédéric-Guillaume III, tout en le maintenant dans la Confédération suisse, et cet état de choses devait durer jusqu'à la révolution de 1848 où les montagnards chassèrent le Gouvernement prussien, Frédéric-Guillaume IV n'abandonna définitivement ses droits qu'en 1850, et une convention, signée le 24 mai 1852, assura l'indépendance de Neuchâtel, tout en réservant les droits de la Prusse.
[90] M. de Custine avait réuni les souvenirs de son voyage en Russie dans un ouvrage en quatre volumes, intitulé: La Russie en 1839.
[91] On veut ici parler du mariage du Grand-Duc héritier de Russie (depuis Alexandre II) avec la fille du Grand-Duc de Hesse-Darmstadt, mariage célébré à Pétersbourg, le 16 avril 1841.
[92] Le prince Serge Troubetzkoï, alors fort jeune, avait pris une part active dans la conspiration qui éclata à Saint-Pétersbourg, en 1825, sur la légitimité de l'Empereur Nicolas à monter sur le trône de Russie; il était accusé d'usurper la couronne de son frère Constantin. Condamné à mort par la Haute Cour de justice, le prince Troubetzkoï vit sa peine commuée en un exil perpétuel en Sibérie où il fut envoyé, et, comme forçat, obligé de travailler dans les mines. L'Empereur Nicolas resta toute sa vie inflexible et ne voulut jamais pardonner à celui qui avait conspiré contre lui; ce ne fut qu'en 1855 qu'il fut gracié par Alexandre II, à son avènement au trône. La princesse Troubetzkoï, poussée par un dévouement passionné, suivit son mari dans cet exil, et son effort parut, à tous les yeux, d'autant plus héroïque, que les deux époux avaient vécu, jusque-là, assez froidement ensemble.
[93] Extrait d'une lettre.
[94] Le comte de Veltheim (1781-1848).
[95] Le prince Pückler avait, dans ses ouvrages, fait preuve d'indépendance, d'une grande hardiesse de jugement, qui, alliées à des idées libérales, paraissaient alors fort excessives à une Cour aussi rétrograde que celle de Prusse, et l'avaient fait tenir à l'écart en haut lieu.
[96] Cette pièce d'Alexandre Dumas père était alors jouée au Théâtre Royal de Berlin (Schauspielhaus), d'après la traduction allemande de L. Osten.
[97] Ce roman Der Mohr oder das Haus Holstein-Gattorp in Schweden, paru sans nom d'auteur, met en scène un nègre du nom de Badin, qui aurait été réellement amené d'Afrique en Suède, pendant son enfance en 1751.
[98] Guillaume III, qui avait été à Rome en 1771, comme Prince Royal, y retourna après son avènement au trône en 1783. Pie VI occupait alors la chaire de saint Pierre et reçut le Roi avec la plus grande bonté. Au mois de juin 1784, Gustave III arrivait à Paris pour y revoir la Reine Marie-Antoinette à laquelle il était très attaché.
[99] La Princesse de Carignan, grand'mère du Roi Charles-Albert, était une Princesse Joséphine de Lorraine, sœur de cette charmante Princesse Charlotte, abbesse de Remiremont, pour laquelle M. de Talleyrand éprouva une affection toute dévouée.
[100] Le fameux Billy, comme les amis du Prince l'appelaient.
[101] La princesse Pückler, divorcée en 1817 du comte Charles de Pappenheim, se remaria la même année avec le prince Hermann Pückler. Ils divorcèrent en 1826, parce que le prince Pückler, à peu près ruiné par son luxe insensé, voulait épouser une riche Anglaise, miss Harriet Hamlet. Ce projet échoua, et le Prince et sa femme, quoique divorcés par la loi, habitèrent de nouveau, très heureux, sous le même toit, sans qu'un second acte de mariage ait eu lieu.
[102] Cette Abyssinienne se nommait Machbouba, le prince Pückler l'avait ramenée de ses voyages. Elle ne put supporter le climat du Nord, et mourut à Muskau, après avoir, à Vienne, embrassé la religion catholique, sous l'influence de la princesse Metternich, qui avait pour Machbouba un vif intérêt.
[103] Le 17 juin 1843, le Roi de Danemark, Christian VIII, avait débarqué à Putbus où l'attendait le Roi de Prusse.
[104] La maison Courlande, située à Berlin Unter den Linden, numéro 7, faisait partie de la part de fortune que la duchesse de Talleyrand avait reçue à la mort de son père. La Duchesse vendit cette maison par l'entremise de son architecte en 1839, pour le prix de 95 000 thalers. L'Empereur Nicolas en fut l'acquéreur direct et sa qualité de propriétaire de cet immeuble lui valut le titre de Bourgeois honoraire de Berlin. On y réserva des appartements pour l'Empereur et sa famille, et on y installa la légation de Russie qui y est encore.
[105] Le Prince-Évêque de Breslau était alors le vicomte Melchior de Diepenbrock (1798-1853), cardinal.
[106] Extrait d'une lettre.
[107] Allusion à son affaire du fief de Sagan, qui se négociait alors.
[108] Les deux bâtiments étaient l'un vis-à-vis de l'autre, et le vent poussait les flammes du côté du palais du Prince et de la Princesse de Prusse.
[109] Il s'agit ici de l'Archiduc Étienne, fils de l'Archiduc Joseph, palatin de Hongrie, qui s'était alors arrêté à Berlin, en se rendant à Hanovre.
[110] Le Prince Auguste de Prusse, frère cadet du Prince Louis-Ferdinand tué en 1806 à Saalfeld, et fils du Prince Ferdinand, dernier frère de Frédéric le Grand, ne s'était jamais marié. Possesseur d'une fortune considérable qu'il avait su augmenter d'une façon peu scrupuleuse vis-à-vis des siens, il fit un testament par lequel il retournait à la Couronne de Prusse la partie des biens dont il ne pouvait pas disposer, et dotait du reste ses nombreux enfants naturels, enlevant ainsi à sa sœur, la princesse Radziwill, tout l'héritage qui devait lui revenir. Ce scandale amena un retentissant procès, qui fut perdu par les Radziwill et occupa beaucoup l'opinion publique à Berlin.
[111] L'Empereur de Russie, après un séjour à Potsdam, faillit, en revenant dans ses États, devenir la victime d'un attentat. A son passage par Posen, le 19 septembre, le peuple était encore douloureusement ému de la mort du général de Grolman, survenue le 15 septembre à la suite d'une maladie de cœur. Très apprécié et très aimé de toutes les classes de la population, le général avait été enterré ce jour même du 19 septembre avec un grand concours de monde. On en profita, un peu plus tard, pour faire feu sur la voiture des aides de camp de l'Empereur, que l'on avait prise pour celle du Czar. On trouva plusieurs balles dans sa voiture et dans les manteaux des officiers, mais on ne put jamais réussir à éclaircir cet événement.
[112] Les Hohenzollern-Hechingen.
[113] Dynastie polonaise, issue de Piast, et qui régna de 842 à 1370. Une branche des Piast conserva le duché de Silésie jusqu'en 1675.
[114] Extrait d'une lettre.
[115] Les Mémoires du prince de Talleyrand contiennent le récit de cette scène à laquelle la Chronique fait allusion. Le lecteur trouvera, aux Pièces justificatives de ce volume, cette relation, dont la véracité est attestée par M. de Vitrolles lui-même, telle qu'elle se trouve dans l'Appendice du deuxième volume des Mémoires de M. de Talleyrand.
[116] Extrait d'une lettre à M. de Bacourt.
[117] Après la chute de l'Empire, le comté de Neuchâtel, qui avait appartenu à la Prusse depuis Frédéric II, entra dans la Confédération suisse, dont il forma le vingt et unième canton, tout en restant sous la suzeraineté de la Prusse. Cette double position amena une série de conflits et de troubles. En 1847, Neuchâtel ayant refusé de prendre part à la guerre contre le Sonderbund, fut condamné à payer à la Confédération une indemnité de près d'un demi-million.
[118] Des tentatives anti-libérales s'étaient succédé en 1839-1840, dans les cantons suisses du Tessin, de l'Argovie, du Valais et de Vaud. Le Grand-Conseil décréta la suppression des couvents. Les cantons catholiques protestèrent et formèrent entre eux une ligue, appelée Sonderbund, pour la défense de leurs droits. Le parti radical vit là une violation de la Constitution et déclara la guerre au Sonderbund, qui fut vaincu dans une bataille acharnée, livrée sur les frontières du canton de Lucerne.
[119] La mère du prince Henri Carolath-Beuthen était née duchesse Amélie de Saxe-Meiningen, et était la tante de la Reine Adélaïde d'Angleterre.
[120] A la mort de l'Impératrice Marie-Louise, en vertu de l'arrangement pris à Paris en 1817, Charles-Louis de Bourbon, duc de Lucques, prit possession des duchés de Parme et de Plaisance; celui de Guastalla passa au duc de Modène, et il céda le duché de Lucques au grand-duc de Toscane. En 1848 d'ailleurs, le nouveau duc de Parme abdiqua en faveur de son fils Charles III, qui avait épousé Mademoiselle, fille du duc de Berry.
[121] Pendant tout le temps que dura la lutte en Suisse, les Puissances n'avaient cessé d'envoyer des sommations au parti radical. La France, surtout, menaçait d'intervenir par les armes, mais les événements de 1848 écartèrent toute intervention.
[122] Mademoiselle, fille du Duc de Berry.
[123] Madame Adélaïde était morte presque subitement le 31 décembre 1847.
[124] Malgré la victoire du général Bugeaud à Isly, Abd-el-Kader avait trouvé dans l'énergie de son caractère la force de lutter encore en Algérie; mais après avoir vu périr dans une dernière affaire ses plus dévoués partisans, il dut se rendre en 1847 au général de Lamoricière. Abd-el-Kader fut détenu prisonnier en France jusqu'à la proclamation de l'Empire. Après que Napoléon III lui eut rendu la liberté, il vécut en Syrie, en ami fidèle et dévoué de la France.
[125] Le duc Pasquier.
[126] Dans la séance du 10 janvier à la Chambre des Pairs, M. de Barante, rapporteur de la Commission, avait donné lecture du projet d'Adresse en réponse au discours du Trône. Ce projet fut vivement attaqué par le comte d'Alton-Shée, qui, des rangs du parti dynastique, s'était jeté tout à coup dans l'opposition, dès le début de l'agitation réformiste précédant la Révolution de février 1848. N'hésitant pas à manifester à la tribune même de la Chambre haute des opinions nettement révolutionnaires, le comte d'Alton-Shée lança, dans cette séance, toutes les foudres de son éloquence contre la politique extérieure de M. Guizot, entassant les unes sur les autres, sans aucun ménagement, les questions portugaise, suisse et italienne.
[127] Dans la séance du 14 janvier, la Chambre des Pairs ayant repris la suite de la délibération sur le septième paragraphe de l'Adresse relatif à la Suisse, M. de Montalembert y obtint un de ses plus beaux triomphes oratoires en flétrissant, dans les termes les plus nobles, les nombreuses iniquités et les abus barbares de la tyrannie révolutionnaire dont la Suisse donnait le douloureux et amer spectacle.
[128] La politique de lord Palmerston, qui, depuis 1846, avait repris la direction des Affaires étrangères, avait de nouveau un caractère révolutionnaire. On le vit, notamment, dans l'affaire du Sonderbund, soutenir Ochsenbein et Dufour contre les Puissances catholiques. Il joua M. Guizot, qui négociait encore afin de susciter une intervention armée avec la Prusse et l'Autriche, et de contrarier la politique anglaise, alors que la soumission des sept Cantons était déjà un fait accompli.
[129] Extrait d'une lettre adressée à M. de Bacourt qui venait d'être nommé Ministre de France à Turin.
[130] Le Roi Christian VIII de Danemark, qui s'était trouvé subitement malade le 6 janvier 1848, mourut le 20 du même mois. Son fils, issu d'un premier mariage, Frédéric VII, lui succéda.
[131] Née princesse de Schleswig-Holstein.
[132] Le même météore avait été vu en France, quelques jours auparavant, au-dessus de Doullens. Une gerbe de rayons lumineux s'était étendue horizontalement du Nord au Sud, avec une légère détonation, semblable à celle que produirait une fusée artificielle.
[133] Le Cardinal Diepenbrock.
[134] Les armes de Sagan forment ange sur fond d'or.
[135] Le Roi Louis-Philippe, qui s'était décidé trop tard à la réforme électorale et à la retraite de ses Ministres, fut surpris par le massacre du boulevard des Capucines, le 23 février. Le 24, tout Paris était debout, la révolution était triomphante, le Roi se résigna à abdiquer. Il quitta les Tuileries et se réfugia d'abord au château d'Eu, emportant avec lui l'illusion que son petit-fils, le Comte de Paris, pourrait lui succéder; mais, le 25, il apprit la proclamation de la République et fut forcé de s'expatrier en Angleterre.
[136] La marquise de Castellane s'était rendue, avec ses enfants, à la Délivrande, village près de Caen, qui doit son origine à un célèbre pèlerinage de la Sainte Vierge. Mgr de Quélen y avait adressé d'ardentes prières pour obtenir à M. de Talleyrand de finir chrétiennement.
[137] Le marquis de Dalmatie était alors Ministre de France à Berlin.
[138] M. de Radowitz fut alors envoyé à Vienne, pour tâcher d'amener une entente d'attitude entre les deux Cours, afin de faire front à l'orage révolutionnaire qui semblait déjà gronder. Le Prince Guillaume, gouverneur de Mayence depuis 1844, vu les événements, regagnait son poste.
[139] Dans la confusion de la malheureuse journée du 24 février à Paris, où chacun avait fui comme il pouvait, la Duchesse d'Orléans et ses deux fils, échappés au péril qu'ils avaient couru à la Chambre des députés, étaient allés se réfugier, avec M. Jules de Lasteyrie, à l'Hôtel des Invalides, qu'ils quittèrent secrètement pendant la nuit. De Paris à Aix-la-Chapelle, la Princesse voyagea dans une voiture publique, accompagnée par le marquis de Montesquiou et M. de Mornay. Elle prit ensuite le chemin de fer jusqu'à Cologne, et, après avoir passé la nuit à Deutz, elle se rendit à Ems et demanda asile au Grand-Duc de Weimar, qui mit le château de Eisnach à sa disposition. Ce ne fut qu'en juin 1849 qu'elle alla en Angleterre visiter la Famille Royale, à Saint-Léonard, près d'Hastings, où le Roi et la Reine étaient venus pour tâcher de rétablir leur santé.
[140] L'ancienne Franconie, c'est-à-dire une partie de Bade, du Würtemberg et de la Hesse, était alors le théâtre d'une espèce de Jacquerie. De déplorables excès étaient commis par les paysans soulevés en masse; des châteaux furent brûlés et saccagés, plusieurs propriétaires périrent ou furent maltraités d'une manière barbare. Le 10 mars, sous le prétexte du mécontentement éprouvé par la nomination de nouveaux Ministres, des troubles sérieux éclatèrent à Cassel; l'Arsenal fut pris d'assaut, les armes enlevées; on se battit contre la troupe; les Gardes du corps firent retraite, mais la populace maintint les barricades jusqu'à ce que le régiment fût licencié et les officiers mis en accusation.
[141] Le 13 mars, une insurrection formidable avait éclaté à Vienne, la population s'était soulevée en masse. Les chemins de fer furent brisés et l'air retentissait des cris: «La Constitution et la liberté de la presse!»
[142] Le Prince Adam Czartoryski, conservant toujours ses illusions, avait vu ses espérances se relever par les troubles qui régnaient partout et dont les Polonais tâchaient de profiter pour leur cause. Le Prince arriva à Berlin, où régnait le plus complet désarroi, et il crut imposer en déclarant, avec une certaine hardiesse, que lord Palmerston et M. de Lamartine avaient promis de l'appuyer sur terre et sur mer, dans le cas où la Prusse se prononcerait pour le rétablissement de la Pologne. La présence à Berlin du Prince Czartoryski fut si mal vue par l'Empereur de Russie, qu'il fit signifier à son Ministre, M. le baron de Meyendorff, qu'il devait quitter Berlin si le Prince y prolongeait son séjour.
[143] Le 2 avril 1840, à midi, eut lieu à Berlin l'ouverture de la deuxième Diète générale, Diète réunie en une seule Chambre, et sans distinction d'ordres ni de curies. Le commissaire de cette Diète, Président du Conseil, M. de Camphausen, accompagné de tous les Ministres, fit, au nom du Roi, cette ouverture. Il prononça un discours, à la suite duquel il présenta un projet de loi sur les élections, afin de réaliser, sur une large base, la Constitution que le Roi avait donnée à son peuple, à la suite des événements du 18 mars.
[144] A la suite d'une collision entre la troupe et le peuple à Vienne, le 13 mars 1848, et débordé par l'insurrection de la Vénétie, M. de Metternich, qui s'était trop imaginé représenter à lui seul le génie de la résistance, fut contraint, par une foule en fureur, de donner sa démission et de fuir l'Autriche, avec sa femme. Ils gagnèrent d'abord Dresde, mais l'impopularité du Prince était telle, qu'ils durent gagner la Hollande et l'Angleterre. En 1849, ils vinrent s'établir à Bruxelles.
[145] L'assemblée qui s'était convoquée spontanément à Francfort pour donner à la patrie un centre d'action dans le cas où les Princes n'auraient pas voulu s'associer au mouvement de fusion qui s'opérait alors entre les races germaniques, s'était dissoute le 2 avril, après avoir obtenu des Princes, à la Diète, la réunion d'un Parlement allemand. Toutefois, pour veiller à l'exécution de cette promesse, elle avait nommé une commission de cinquante membres, chargée de convoquer, dans le délai d'un mois, un Parlement national dans le cas où il ne serait pas déjà élu par les divers États.
[146] La nouvelle de la révolution de Paris avait produit une immense sensation dans le Grand-Duché de Posen. Une émeute éclata à Posen même où Mieroslawski, sorti de prison le 19 mars, forma une armée et organisa la guerre.—A Cracovie, à la nouvelle des troubles de Vienne, soixante-dix mille Polonais se rendirent chez le comte Deyne, commissaire civil, demandant la liberté de quatre cents de leurs compatriotes.
[147] Il n'y eut pas d'ultimatum proprement dit; ce n'était qu'un bruit de journaux. Le Comité national polonais publia seulement un manifeste proclamant qu'aussi longtemps que toute la Pologne ne serait pas rétablie, les Polonais considéreraient toute séparation arbitraire des parties de leur pays comme un nouveau partage de la Pologne, et menaçaient de protester devant les peuples de l'Europe de cette violation. Cette protestation devait se faire le 26 avril par deux lettres du Prince A. Czartoryski adressées, l'une à M. de Lamartine, alors ministre des Affaires étrangères à Paris, l'autre au baron d'Arnim, qui occupait les mêmes fonctions à Berlin.
[148] Le noble et chevaleresque Charles-Albert, qui avait, pour soustraire son pays à l'influence de l'Autriche, formé une armée fortement organisée et promulgué une Constitution, était devenu l'espoir de l'indépendance italienne. Profitant de l'insurrection qui avait éclaté le 18 mars à Milan, suivie de la défaite de l'armée autrichienne et de la fuite de l'Archiduc Reynier, le Roi avait déclaré la guerre à l'Autriche le 20 mars. Il enleva d'abord rapidement les positions de l'ennemi jusqu'à l'Adige, mais attaqué par des forces supérieures, il devait plus tard (en août) perdre la sanglante bataille de Custozza et être obligé d'évacuer Milan.
[149] Après Milan, Venise s'ébranla à son tour. Le 20 mars, l'Arsenal fut pris par les insurgés. Le gouverneur civil comte Palfy remit tous ses pouvoirs au comte Zichy, gouverneur militaire, qui, hésitant devant une effusion de sang, abdiqua lui-même entre les mains de la Municipalité en capitulant le 22 mars avec le Gouvernement provisoire. Venise fut ainsi délivrée des Autrichiens. Le 21 mars, Trévise avait également dû capituler et la garnison autrichienne avait quitté la ville.
[150] Les troupes prussiennes, commandées par le général Blum, s'étaient dirigées sur Miloslaw, qu'elles prirent après un combat opiniâtre; mais une avant-garde, qui poursuivait les Polonais, fut reçue, en approchant d'un bois, par un feu bien nourri qui la repoussa si vigoureusement que les Prussiens tournèrent le dos, se jetèrent, dans leur fuite précipitée, sur leur propre infanterie qui les suivait, rompirent ses rangs et l'entraînèrent dans la déroute. Les Polonais, poursuivant à leur tour les Prussiens, les chassèrent de Miloslaw et leur prirent deux canons.
[151] Le 4 mai, le comte de Ficquelmont, Ministre des Affaires étrangères à Vienne, dut donner sa démission, à la suite d'un charivari des étudiants, qui le considéraient comme un disciple de Metternich.
[152] Depuis plusieurs jours, les manifestations en faveur de la Pologne se multipliaient à Paris. Le 15 mai, une bande d'insurgés se porta sur l'Assemblée nationale et l'envahit, mais l'ordre fut assez vite rétabli.
[153] Le 1er mai, un mouvement révolutionnaire avait éclaté à Rome, par suite du refus du Pape de déclarer la guerre à l'Autriche. Le Ministère donna sa démission. Le Pape, menacé d'un gouvernement provisoire, affirma, dans une allocution, ne pouvoir déclarer la guerre comme Souverain Pontife, mais laissant le pouvoir de le faire, comme Prince temporel, à son Ministère. Pie IX dut accepter, le 5 mai, un Ministère exclusivement laïque, qui fut en opposition constante avec lui.
[154] La petite Cour exilée vivait très retirée au château de Claremont, en Angleterre, que le Roi Léopold, à qui il appartenait alors, avait obligeamment mis à sa disposition.
[155] M. de Boismilon.
[156] On avait cru que le libéralisme de M. de Camphausen avait assez apaisé les esprits pour permettre au Prince de Prusse, que la colère du peuple avait, dès le commencement des troubles, forcé à se réfugier en Angleterre, de revenir à Berlin. Cependant, le Prince y était à peine arrivé que le ministère Camphausen fut renversé le 20 juin, après la prise et le pillage de l'arsenal, et remplacé par le ministère Auerswald.
[157] Une insurrection avait éclaté à Naples. Après six heures d'un combat acharné, les troupes royales étaient restées maîtresses de la ville, tout en perdant trois ou quatre cents hommes tués. La Chambre et la Garde nationale furent dissoutes et un nouveau Ministère fut formé sous la présidence de M. Cariati.
[158] Après un bombardement et des combats de rues qui avaient duré du 12 au 17 juin, le prince Windisch-Graetz était parvenu à terrasser l'insurrection de Prague. Pendant ces combats, la Princesse sa femme fut tuée traitreusement près de la fenêtre de son salon, entre ses deux sœurs, par un coup de feu tiré de l'autre côté de la rue.
[159] A l'Assemblée nationale de Francfort, le Comité des Cinquante avait plusieurs fois tenté de créer un triumvirat ou pouvoir central. Dans ce but, une Commission de onze députés fut élue au mois de juin. Elle désigna l'Archiduc Jean pour l'Autriche, le vieux Prince Guillaume pour la Prusse, le Prince Charles pour la Bavière. On les appelait, ironiquement, le Directoire des trois oncles, ces Princes étant les oncles des monarques de ces pays. Ce projet fut vivement combattu, et on finit, dans la séance du 23 juin, par élire un seul Dictateur, l'Archiduc Jean. Une députation porta l'offre de cette dignité à l'Archiduc, qui l'accepta, et le 12 juillet suivant, se présenta à l'Assemblée nationale.
[160] A la suite du licenciement de cent sept mille ouvriers des ateliers nationaux, une émeute avait de nouveau ensanglanté Paris pendant quatre jours. C'est alors que fut tué l'Archevêque, Mgr Affre, sur les barricades où il était allé porter au peuple des paroles de paix.
[161] M. de Pfœrdten.
[162] Les discussions sur la proposition d'un député, M. Stein, concernant l'armée et relative au contrôle que le Ministère devrait exercer sur les opinions politiques des officiers, s'étant terminées dans la Chambre au désavantage du Cabinet, le Ministère Auerswald démissionna le 11 septembre. Le 22 du même mois, le Roi nommait un nouveau Cabinet dont le général de Pfuel était le Président.
[163] On sait que les populations du Schleswig et du Holstein, qui désiraient leur union avec l'Allemagne, s'étaient soulevées contre le Danemark, et que les Prussiens étaient venus à leur secours. Après plusieurs combats sanglants, un armistice entre le Danemark et la Prusse avait été conclu à Malmœ, le 26 août. Or, l'Assemblée nationale de Francfort, ayant refusé de donner son assentiment à cet armistice, sous le prétexte que la Prusse n'avait pas demandé son autorisation, le Conseil des Ministres et tous les ministres de l'Empire avaient donné leur démission.
[164] Le château de Trachenberg, non loin de Breslau.
[165] Dans la matinée du 6 octobre, une partie du peuple de Vienne s'étant opposée au départ des troupes dirigées sur la Hongrie pour renforcer le baron Jellachich, une lutte sanglante éclata. L'hôtel du Ministère de la guerre fut pris d'assaut, le Ministre, comte de la Tour, fut égorgé, pendu à une lanterne et percé de balles. La troupe recula, et, repoussée sur tous les points, dut évacuer la ville. L'Empereur et la Famille Impériale, de retour à Vienne depuis le mois d'août, furent contraints de s'en éloigner de nouveau, et se dirigèrent vers Olmütz où l'Empereur devait abdiquer, le 2 décembre, en faveur de son neveu François-Joseph Ier.
[166] Le général comte Lamberg avait été nommé le 25 septembre commandant en chef des troupes hongroises. L'Assemblée nationale de Pest refusa de reconnaître cette nomination, déclara coupables de haute trahison tous ceux qui lui obéiraient, et, à son arrivée à Pest, le peuple irrité le mit à mort sur le pont qui réunit Bude et Pest.
[167] La Hongrie étant en pleine insurrection, les insurgés se saisirent du comte Eugène Zichy, l'accusant de communiquer avec l'armée autrichienne et d'avoir distribué une proclamation de l'Empereur; ils le firent passer devant un tribunal présidé par Georgei. Il fut condamné à mort, passé par les armes dans l'île de Csepel, et non pas pendu comme le premier bruit s'en était répandu.
[168] Le général Brédy avait trouvé la mort à Vienne le 6 octobre 1848 dans les combats que se livrèrent la populace et la garde nationale dans le faubourg de Leopoldstadt, peu d'heures avant que les insurgés ne se soient emparés de l'hôtel du Ministère de la Guerre.
[169] Par noirs et jaunes, on désignait le parti des Impériaux, dont les membres portaient les couleurs.
[170] Le 16 octobre, une nouvelle collision sanglante avait eu lieu à Berlin, entre la garde bourgeoise et les ouvriers, et elle ranima l'agitation dont cette ville était, avec de courtes intermittences, le foyer depuis le mois de mars.
[171] M. Arago, ministre de France, s'était montré à la foule qui, devant son hôtel, poussait des vivats en son honneur. Il prononça quelques paroles en français, et tendit la main aux personnes les plus proches de lui.
[172] Un nouveau Ministère, dont le comte Brandebourg était Président, et M. de Manteuffel ministre de l'Intérieur, avait été nommé à Berlin le 8 novembre. Dès le premier acte de son administration, il subit un échec. Une ordonnance du Roi, contresignée par le comte de Brandebourg, transférait l'Assemblée nationale dans la ville de Brandebourg; l'Assemblée se prononça à une immense majorité contre cette translation, et le gouvernement, ne pouvant plus marcher au milieu de cette anarchie toujours croissante, se décida à agir avec vigueur. Le 10 novembre, il fit entrer dans la capitale un nombre considérable de troupes qui occupèrent les abords de la salle de l'Assemblée, laquelle se sépara en protestant contre cette violence. Une ordonnance du Roi déclara alors la garde civique dissoute, puis, le 12, une autre ordonnance déclara Berlin en état de siège. Le général Wrangel eut le commandement des forces militaires, et toutes les mesures furent prises pour éviter une collision.
[173] Au mois de novembre 1848, toute la Famille Royale était tombée malade d'un empoisonnement, causé par les conduites de plomb des eaux.
[174] La Diète autrichienne se tenait depuis le 15 novembre à Kremsier, en Moravie, dans le beau château des Archevêques d'Olmütz. Le nouveau Ministère était ainsi composé: Prince Félix de Schwarzenberg, Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères; Stadion, à l'Intérieur; Krauss, aux Finances; Bach, à la Justice; Gordon, à la Guerre; Bruck, au Commerce; Thinnfeld, à l'Agriculture; Kulmer, sans portefeuille.
[175] Le Pape, qui avait, dès le 14 mars, donné une Constitution à ses sujets, et, depuis, changé plusieurs lois de Ministère, s'était enfin décidé à nommer, le 15 septembre, comme son premier Ministre, Pellegrino Rossi, ancien Ambassadeur de France auprès de Sa Sainteté, et ami personnel de M. Guizot. Rossi entreprit d'établir un régime parlementaire régulier dans les États pontificaux, s'appuyant sur la bourgeoisie et se plaçant entre les partis en lutte. Il n'eut pas le temps de réaliser ses projets: le 15 novembre, au moment où il se rendait au Conseil des Ministres, il fut frappé d'un coup de poignard à la gorge par un soldat de la milice et tomba mort. Ce fut le signal du soulèvement des républicains; le Pape s'étant borné à nommer un nouveau Ministère, qui n'avait pas leur sympathie, la foule et les troupes se rendirent au Quirinal, demandant au Pape de changer ses Ministres. Pie IX, entouré du Corps diplomatique, se montra intraitable; cette attitude mit le comble à l'irritation populaire. Une lutte sanglante s'engagea entre le peuple et les Suisses, et les balles pénétrèrent jusque dans l'intérieur du Palais. Tout en protestant, le Pape finit par céder et consentit à prendre pour Ministres Sterbini, Galletti, Mamiani et l'abbé Rosmini; mais, le 25 novembre, sous les habits d'un simple abbé, il quittait Rome et se rendait à Gaëte, sous la protection du Roi de Naples, d'où il adressa aux Romains une protestation contre ce qui venait de se passer.
[176] M. de Gagern, qui s'était chargé d'achever à Francfort une Constitution de l'Empire et l'installation du pouvoir central définitif, était venu à Berlin pour tâter le terrain et savoir si, en cas de rupture de l'Autriche avec l'Allemagne, le Roi de Prusse serait disposé à se mettre à la tête de l'Empire allemand. Le Roi déclina très catégoriquement cette offre, qui devait lui être proposée de nouveau, plus officiellement, en mars 1849.
[177] Comme Pellegrino Rossi, Capo d'Istria avait eu une mort violente. Accusé par les Grecs de n'être chez eux que l'instrument de la Russie et de s'appuyer, pour gouverner, sur des moyens arbitraires, il avait été assassiné, en 1831, par les frères Georges et Constantin Mavromichali, qui voulaient venger sur lui leur père et leur frère, injustement emprisonnés.
[178] Le Roi Charles-Albert ne devait abdiquer qu'après la bataille de Novare, le 23 mars 1849.
[179] Vers le 15 décembre, le prince Windisch-Graetz, à la tête des troupes autrichiennes, délogea, de position en position, les Hongrois, qui, sous le commandement de Georgei, se retirèrent derrière les bastions de Raab. Les grands froids n'ayant pas permis à leurs renforts de les joindre, les Hongrois durent abandonner cette position, où les Autrichiens entrèrent, sans combat, le 27 décembre.
[180] Ce fut le 29 septembre 1848, auprès de Veneleze, à trois heures d'Ofen, que Jellachich fut défait totalement par le général Moga. Son armée se mit à fuir, Jellachich, un instant prisonnier, parvint à s'échapper et, à travers les forêts, gagna Mor, puis Risber et enfin Raab.
[181] Le Prince Louis Bonaparte avait été élevé à la Présidence le 10 décembre 1848. M. Molé racontait lui-même que le matin de ce jour le général Changarnier, commandant les troupes qui, après la séance du serment, devaient escorter le Président à l'Élysée, se rendit chez lui pour conférer, et au moment de partir s'écria: «Eh bien! si au lieu de le conduire à l'Élysée, je le conduisais aux Tuileries?» Et M. Molé de lui répondre: «Gardez-vous-en bien!... Il s'y rendra assez tôt à lui seul!»
[182] La plus grande confusion régnait à Francfort depuis qu'il s'agissait de donner un chef définitif à l'Empire allemand, et de réaliser les belles promesses unitaires par une conclusion pratique. L'Autriche faisait semblant de se placer dans une expectative qui la laissait étrangère à tous les détails, et comme ne devant songer à se rapprocher de l'Allemagne que lorsque l'Allemagne existerait comme État constitué; son intention était, en somme, de ne prendre de résolution, à l'égard de son union avec l'Allemagne, que lorsque le choix du chef de l'Empire et la prééminence se seraient décidés en sa faveur ou contre elle.
[183] Cette guerre, commencée à l'avènement de François-Joseph sur le trône d'Autriche, dura trois années; la Hongrie ne céda que devant les forces écrasantes de l'Autriche et de la Russie alliées.
[184] La France et l'Angleterre ayant offert leur médiation entre l'Autriche et la Sardaigne, l'armistice, signé le 9 août 1848, entre ces deux puissances, fut tacitement prorogé jusqu'à la fin des négociations; mais celles-ci n'ayant pu aboutir, la Sardaigne dénonça enfin cet armistice le 12 mars 1849. Le 20 du même mois, les hostilités recommencèrent. Le 23 mars, la bataille décisive de Novare vit l'armée sarde accomplir des prodiges de valeur, mais son chef, le général polonais Chrzanowski, commit des fautes déplorables, et la fortune de l'Autriche l'emporta encore une fois. Le roi Charles-Albert demanda au maréchal Radetzky un nouvel armistice dont les conditions étaient si dures, que le Roi déclara qu'il ne les souscrirait point; alors Charles-Albert abdiqua en faveur de Victor-Emmanuel et prit lui-même la route de l'exil. Le 27, le nouveau Roi se rendit au quartier général du maréchal Radetzky, et après un long entretien il signa un armistice qui devait se prolonger jusqu'à la conclusion définitive de la paix.
[185] L'Union électorale ou le fameux Comité de la rue de Poitiers fut formé au commencement de 1849, par la droite conservatrice, pour diriger les élections et lutter contre le Comité démocratique socialiste.
[186] Le Roi de Prusse avait été élu le 28 mars, à l'assemblée de Francfort, Empereur des Allemands, et une députation était allée aussitôt lui porter ce titre. Cette députation avait été reçue le 3 avril par Frédéric-Guillaume IV, qui répondit qu'il n'accepterait cette dignité que lorsque les Rois, les Princes et les Villes libres de l'Allemagne lui auraient donné leur assentiment volontaire. Après de nombreux pourparlers, cette mission des Députés de Francfort devait échouer.
[187] Le général de Pritwitz avait pris le commandement de l'armée fédérale en Schleswig-Holstein, après que le général Wrangel eut été nommé au commandement des troupes de Berlin.
[188] Nicolas Ier avait menacé de déclarer la guerre à la Confédération germanique si les troupes allemandes n'évacuaient pas les Duchés et ne repassaient pas l'Elbe.
[189] Sous la force de l'opinion, et pour éviter une catastrophe, le Roi de Würtemberg finit par adopter la Constitution votée par l'Assemblée de Francfort, y compris le chapitre relatif au Chef de l'Empire, qu'il avait, jusque-là, obstinément rejeté.
[190] Dans sa séance du 26 avril, l'Assemblée de Francfort avait déclaré que l'acceptation de la dignité de Chef de l'Empire conférée au Roi de Prusse ne saurait être séparée de l'acceptation de la Constitution.
[191] Le 26 avril, une vive agitation s'était produite à la Chambre prussienne, dans les rangs de la gauche, à la suite d'une lettre, trouvée sur les sièges des Députés, où un grand nombre de signataires de la fraction rouge proclamaient la souveraineté du peuple et annonçaient que tous leurs efforts tendaient à la formation d'une grande République polonaise. Le soir même paraissait l'Ordonnance du Roi qui dissolvait la Chambre.
[192] Le général Bem, Polonais d'origine, qui s'était illustré dans la défense de Varsovie en 1831, s'était joint, en 1848, aux Hongrois soulevés contre l'Autriche, et avait remporté de grands succès en Transylvanie, notamment à Hermannstadt.
[193] Le 3 mai, le Roi de Saxe ayant refusé positivement de reconnaître la Constitution de l'Empire, son Palais fut immédiatement entouré par la foule, un Comité de défense fut formé et l'Arsenal assailli. Le peuple s'empara de l'Hôtel de ville et fit flotter sur le balcon le drapeau tricolore allemand. La Famille Royale et les Ministres s'enfuirent à Kœnigstein. Sans l'intervention de la Prusse et l'arrivée du général Wrangel, la République était proclamée.—Le contre-coup de cette émeute se fit sentir à Breslau, où, le 7 mai, des bandes insurgées parcoururent les rues, précédées du drapeau rouge, qu'elles portèrent devant l'Hôtel de ville, en proclamant la République. Les autorités militaires enlevèrent les barricades à la baïonnette après une vive fusillade.
[194] Jour anniversaire de la mort de M. de Talleyrand.
[195] Les troupes allemandes étaient entrées en Jutland après un combat entre Wisdrup et Gudsor; mais les Danois se retirèrent derrière les remparts de Frédéricia, que vinrent bombarder les troupes prussiennes, en même temps que des négociations de paix entre le Danemark et la Prusse se poursuivaient à Londres sous les auspices de lord Palmerston. Quelques jours plus tard, une flotte russe quitta Cronstadt pour porter son appui au Danemark contre la Prusse, qui, selon l'Empereur Nicolas, maintenait chez ses voisins un esprit de révolte contre leur souverain légitime, et faisait tout ce qui dépendait d'elle pour se rendre maîtresse des mouvements de l'Allemagne.—La note dont était porteur le général de Rauch faisait observer au Czar que la Prusse ne faisait la guerre au Danemark que par ordre du pouvoir central, et que personne, plus que le Cabinet prussien, ne désirait la fin des complications.
[196] Le Cabinet prussien avait invité les autres Cabinets allemands à prendre part à un Congrès à Berlin, qui aurait pour but d'aplanir les difficultés soulevées par le refus de l'Assemblée de Francfort de rien changer à la Constitution qu'elle avait votée.
[197] Georgei avait capitulé avec vingt-deux mille combattants, à Vilagos, où il rendit son épée aux Russes. Il fut livré aux Autrichiens, mais relâché, en effet, après une courte détention, sur la demande de Paskéwitch.
[198] Allusion à la cécité du Prince Royal de Hanovre.
[199] Le Cabinet de Vienne, toujours jaloux de la situation de la Prusse en Allemagne, tâchait par tous les moyens de détruire son ascendant. Influençant le Hanovre, pour le détacher de l'alliance avec le Roi de Prusse, il lui avait représenté l'état fédératif restreint comme devant fournir un nouvel élément à la démocratie, et avait fait valoir qu'en contribuant à transformer le pouvoir central provisoire en un pouvoir définitif, la Prusse acquerrait la suprématie en Allemagne.
[200] L'Archiduc Jean, qui possédait en Styrie de grands établissements qu'il voulait développer, était venu en Belgique pour y examiner l'industrie métallurgique. Le 24 octobre, le Roi des Belges vint à sa rencontre à Liège, visita avec lui Seraing et les établissements de la Vieille-Montagne, à Angleux.—L'Archiduc avait épousé morganatiquement Mlle Plochel, créée baronne de Brandhofen, et leur fils unique avait reçu le titre de comte de Méran.
[201] Le 24 octobre, M. Creton avait proposé à l'Assemblée nationale l'abrogation des lois qui avaient proscrit les Bourbons. Cette question donna lieu à un vif débat. Le Prince Jérôme-Napoléon cita à la tribune des lettres écrites en 1848 par les fils de Louis-Philippe, protestant contre leur bannissement et demandant à rentrer dans la patrie commune en reconnaissant la Souveraineté nationale.—La proposition de M. Creton fut repoussée par cinq cent quatre-vingt-sept voix.
[202] Robert Blum s'était mis à la tête de la démocratie saxonne en 1848; envoyé à l'Assemblée de Francfort, il y avait fait preuve d'un certain talent oratoire, mais, ayant pris part aux révoltes de Vienne, il avait été pris et fusillé par les Autrichiens.
[203] Voici cette fameuse lettre à Edgard Ney dans laquelle la France vit tout un programme:
«Paris, 18 août 1849.
«Mon cher Ney,
«La République française n'a pas envoyé une armée à Rome pour y étouffer la liberté italienne, mais, au contraire, pour la régler en la préservant de ses propres excès et pour lui donner une base solide en remettant sur le trône pontifical le Prince, qui le premier s'était placé hardiment à la tête de toutes les réformes utiles.
«J'apprends avec peine que l'intention bienveillante du Saint-Père, comme notre propre action, reste stérile en présence de passions et d'influences hostiles qui voudraient donner pour base à la rentrée du Pape la proscription et la tyrannie. Dites bien de ma part au Général que dans aucun cas il ne doit permettre qu'à l'ombre du drapeau tricolore il se commette aucun acte qui puisse dénaturer le caractère de notre intervention. Je résume ainsi le pouvoir temporel du Pape: amnistie générale, sécularisation de l'administration, code Napoléon et gouvernement libéral.
«J'ai été personnellement blessé en lisant la proclamation des trois Cardinaux où il n'était pas fait mention du nom de la France et des souffrances de ses braves soldats. Toute insulte à notre drapeau ou à notre uniforme me va droit au cœur. Recommandez au Général de bien faire savoir que si la France ne vend pas ses services, elle exige au moins qu'on lui sache gré de ses sacrifices et de son intervention.
«Lorsque nos armées firent le tour de l'Europe, elles laissèrent partout, comme trace de leur passage, la destruction des abus de la féodalité et les germes de la liberté. Il ne sera pas dit qu'en 1849 une armée française ait pu agir dans un autre sens et amener d'autres résultats.
«Priez le Général de remercier, en mon nom, l'armée de sa noble conduite. J'ai appris avec peine que, physiquement même, elle n'était pas traitée comme elle méritait de l'être. J'espère qu'il fera sur-le-champ cesser cet état de choses. Rien ne doit être ménagé pour établir convenablement nos troupes.
«Recevez, mon cher Ney, l'assurance de ma sincère amitié.
«Louis-Napoléon Bonaparte.»
Nous avons reproduit cette lettre d'après le texte donné par le Journal des Débats du 7 septembre 1849. M. Edgard Ney était officier d'ordonnance du Prince-Président, qui l'avait chargé d'une mission auprès du Gouvernement papal. Le maréchal Bugeaud commandait alors les troupes françaises à Rome, mais enlevé tout à coup par le choléra, il fut remplacé par le général Oudinot qui mena toutes les opérations militaires.
[204] Soldats de réserve. Landwehr hongroise.
[205] Le 12 novembre, M. Barrot, ministre de l'intérieur, annonça à l'Assemblée nationale de Paris que le Président, usant du droit que lui conférait le décret du 18 juin 1848, avait ordonné la mise en liberté du plus grand nombre des insurgés détenus à Belle-Isle.
[206] Le général Changarnier commandait alors les troupes de Paris.
[207] Le Roi de Prusse ne consentit pas à donner à Th. Elssler ce nom de Fischbach, et lui accorda le titre de baronne de Barnim.
[208] Waldeck, arrêté et emprisonné depuis le mois de mai comme complice d'une grande conspiration révolutionnaire, fut acquitté, après un long procès, le 5 décembre, par des juges qu'on ne regardait pas à Berlin comme assez impartiaux.
[209] Chassés de Francfort, les débris de l'Assemblée nationale s'étaient rassemblés à Stuttgart, et le parti révolutionnaire, donnant le signal d'une insurrection ouverte en Allemagne, prit les armes en Saxe, dans le Palatinat rhénan et dans le Grand-Duché de Bade, renversant les Gouvernements et restant partout victorieux, jusqu'au moment où les troupes prussiennes rétablirent l'ordre. Ce fut alors que la Saxe et le Hanovre convinrent avec la Prusse d'une nouvelle Constitution et conclurent l'alliance dite des trois Rois, mais l'Autriche, jalouse de la prépondérance en Allemagne, s'opposa aux vues prussiennes, et décida la Saxe et le Hanovre à se retirer. Frédéric-Guillaume IV constitua alors l'Union avec le reste de ses alliés, et, ouvrit la Diète d'Erfurt où la nouvelle Constitution fut acceptée. Ce fut alors que l'Autriche, pour empêcher à tout jamais un semblable projet, engagea les États allemands à rétablir l'ancienne Confédération germanique, et, malgré l'opposition de la Prusse, ce plan devait être exécuté.
[210] Le duc de Noailles avait été élu à l'Académie en remplacement de Chateaubriand. Il allait former dans cette Assemblée, avec MM. de Broglie et Pasquier, le petit groupe appelé le parti des Ducs.
[211] L'abbé Dupanloup venait d'être appelé à l'évêché d'Orléans, sous le ministère de M. de Falloux, alors Ministre des Cultes et de l'Instruction publique.
[212] Lord Palmerston demeurait en 1849, Downing Street, à Londres.
[213] L'Archiduchesse Élisabeth avait perdu son mari l'Archiduc Ferdinand-Charles-Victor d'Este, le 15 décembre 1849; elle se remaria, en 1854, avec l'Archiduc Charles-Ferdinand. Elle est la mère de la Reine Marie-Christine d'Espagne et des Archiducs Frédéric, Charles-Étienne et Eugène.
[214] La Henriade, chant premier.
[215] M. de Persigny, aide de camp du Prince-Président, et élu représentant à l'Assemblée législative en 1849, remplit à Berlin, pendant la durée de son mandat, une mission temporaire dont le succès fut médiocre.
[216] Un Message Royal, attendu depuis plusieurs jours, avait été présenté aux Chambres prussiennes dans la séance du 9 janvier. On y annonçait la formation d'une Pairie héréditaire, l'initiative des lois de finances laissée à la seconde Chambre, et la prestation du serment à la Constitution par le Roi. Les modifications y étaient nombreuses, et conçues dans un sens restrictif, mais le Roi n'en faisait pas une condition sine qua non de son serment, il croyait remplir un devoir de conscience en soumettant ainsi ses scrupules aux Chambres.
[217] Ministre de Russie à Berlin.
[218] Extrait de lettre.
[219] C'était vrai.
[220] Lors de la violente réaction qui, à partir de 1849, suivit dans plusieurs États de l'Europe le mouvement révolutionnaire comprimé, des milliers de proscrits allemands, italiens et français allèrent chercher un refuge sur le territoire suisse. Leur présence fournit à quelques-uns des gouvernements un prétexte pour élever auprès du gouvernement fédéral de vives réclamations, qui amenèrent des difficultés diplomatiques.
[221] Le plus de sottises qu'il pourrait.
[222] Le 4 février, des rassemblements nombreux s'étaient formés, pour empêcher d'abattre l'arbre de la liberté planté rue du Carré-Saint-Martin, à Paris. Il fallut y envoyer des troupes pour accomplir l'ordre donné par le Préfet de police; il y eut des morts et des blessés. Le général de Lamoricière, que le hasard avait amené sur les lieux, courut les plus grands dangers et ne fut sauvé que grâce à une lucarne donnant sur les toits d'une maison où quelques citoyens l'avaient entraîné pour le soustraire à la fureur populaire.
[223] L'incident Pacifico était alors arrivé à son moment le plus critique. Ce juif portugais, placé sous le protectorat britannique, réclamait au gouvernement hellénique une somme considérable, pour prix d'une maison pillée, le 4 avril 1847, lors d'une manifestation dans les rues d'Athènes à propos d'une procession, et comme compensation des injures dont il avait été victime. Lord Palmerston, pour obtenir cette indemnité, fit bloquer, en 1850, les ports et les côtes de la Grèce, que l'intervention française et le paiement de la somme en question purent dégager. L'Ambassadeur de France à Londres, M. Drouyn de Lhuys, quitta l'Angleterre, et une guerre générale faillit être le résultat de ce minime incident.
[224] Benningsen était envoyé à Vienne avec la mission de concilier les intérêts fédéraux avec les intérêts respectifs par un projet de Constitution que les quatre Royaumes de Bavière, de Saxe, de Würtemberg et de Hanovre étaient censés avoir concerté avec l'Autriche. Il échoua dans cette démarche.
[225] M. de Stockhausen.
[226] De graves désordres avaient éclaté dans le Grand-Duché de Bade, où le gouvernement du Grand-Duc Léopold Ier était fortement combattu par les libéraux et luttait depuis des années contre l'impopularité. A la tête de cette insurrection de mai 1849 se trouvait Mieroslawski. Léopold dut quitter Carlsruhe et ses États, où il ne reparut qu'un mois après, grâce à une intervention des Prussiens qui occupèrent le pays jusqu'en 1850.
[227] En Mecklembourg.
[228] Allusion à la réunion de la Prusse, du Hanovre et de la Saxe, qui, en mai 1849, avaient voulu signer une Constitution; mais cette tentative ne put aboutir, le Hanovre ayant refusé son adhésion au dernier moment, sous l'influence de l'Autriche.
[229] Ce Congrès avait été convoqué par la Prusse à la suite de la dissolution de l'alliance des trois Rois, dont le Hanovre, puis la Saxe s'étaient retirés. Le Roi de Prusse, déclarant vouloir travailler de tout son pouvoir à l'unité de la nation allemande, convoquait ce Congrès pour s'opposer aux menées ambitieuses de l'Autriche. Les Princes se rendirent à cet appel, et le Congrès s'ouvrit à Berlin le 12 mai.
[230] Ce mariage fut, en effet, célébré à Berlin le 18 mai 1850.
[231] On appelait Bund l'alliance de tous les Souverains allemands contre l'ennemi extérieur. Il a existé jusqu'après la guerre de 1866.
[232] Conseil d'administration de l'État fédératif.
[233] Le duc de Connaught, né à Windsor le 1er mai 1850.
[234] Le 22 mai 1850, Sefeloge, ancien sergent d'artillerie, tira sur le Roi au moment où celui-ci se disposait à se rendre à Potsdam pour y passer l'été. Le Roi, s'étant embarrassé dans un de ses éperons, fit un faux pas qui empêcha la balle de l'atteindre à la tête; elle ne fit que labourer la chair du bras droit entre le poignet et le coude.
[235] Les aveugles.
[236] Le Tsar venait de s'y rendre.
[237] Des petits aperçus.
[238] Les Sänger-Vereine sont deux associations de chant fondées depuis bien des siècles en Allemagne.
[239] Ce monument fut élevé à Eugène de Beauharnais, créé duc de Leuchtenberg, par le Roi Louis de Bavière, son beau-père.
[240] Nom de la Famille Royale de Bavière.
[241] En se rendant à Wiesbaden, où la question de la fusion entre les deux branches de la maison de Bourbon devait se traiter, M. le Duc de Bordeaux passa par Berlin, où sa présence fit grande sensation. Le Roi de Prusse, alors à Potsdam, le reçut avec beaucoup d'honneurs. Le Prince y arriva le 6 août et y habita le Nouveau Palais. Monseigneur était accompagné du duc de Levis, du marquis de La Ferté, de M. Berryer, et de plusieurs autres Français de distinction. Pendant ce séjour, on donna la représentation de Polyeucte, jouée par Mlle Rachel alors à Berlin.
[242] Le général autrichien Haynau s'était rendu célèbre par ses répressions sévères en Italie pendant le bombardement de Peschiera, comme par ses représailles exercées sur les habitants de Bergame et de Ferrare, le sac de Brescia, le massacre des insurgés. Plus tard, pendant la guerre de Hongrie, il avait montré les mêmes rigueurs aux exécutions dont Pesth et Arad furent le théâtre en octobre 1849. On disait même qu'il y avait fait fouetter des femmes. Le général était alors de passage à Berlin.
[243] Frédéric VII, Roi de Danemark, avait épousé, le 7 août, une marchande de modes, Lola Bosmussen, surnommée la Lola danoise, qui fut créée Comtesse à cette occasion. Une correspondance de Hambourg avait alors répandu le bruit de l'abdication du Roi en faveur de son héritier naturel, le Duc d'Oldenbourg, afin de simplifier la question de succession, mais cette nouvelle était dénuée de fondement.
[244] M. de Beust avait repris en 1849, dans le Cabinet de Dresde, le portefeuille des Affaires étrangères qu'il avait déjà eu en 1841, et y ajouta celui des Cultes. Il avait pris une part active à l'alliance des trois Rois, puis, avec le concours de l'Autriche, il rechercha l'alliance des quatre Souverains.
[245] Louis-Philippe était mort le 26 août.
[246] Le sentiment populaire était très excité contre le général Haynau et les moyens de répression dont il avait usé dans les guerres d'Italie et de Hongrie, en 1848 et 1849. Dans un voyage qu'il fit à Londres, en septembre 1850, comme il voulait visiter la brasserie de Barclay et Perkins, les ouvriers le huèrent, le maltraitèrent, lui arrachèrent les moustaches et menacèrent de le jeter dans leurs cuves.
[247] La Reine Louise mourut à Ostende le 11 octobre, et fut inhumée le 16 dans l'église de Læken.
[248] Les démêlés de l'Autriche et de la Prusse, étant arrivés à un point aigu, fournirent à l'Empereur Nicolas, sous le prétexte d'empêcher la guerre, l'occasion de devenir l'arbitre entre ces deux Puissances. Il s'était rendu à Varsovie et y convoqua des conférences auxquelles assistèrent le jeune Empereur d'Autriche, le prince Schwarzenberg, président du Conseil autrichien, et le comte de Brandebourg, représentant de la Prusse. Tous les regards se portèrent de ce côté, où on assurait que toutes les questions qui agitaient alors l'Allemagne, question hessoise, question du Schleswig, question de la suprématie de l'Autriche et de la Prusse, devaient se décider. Le chagrin que devait ressentir le comte de Brandebourg des concessions que fit alors la Prusse fut, croyait-on, la cause de sa mort, qui survint au commencement de novembre.
[249] De l'anglais: malfaisant.
[250] Une collision avait, en effet, eu lieu entre les troupes prussiennes et austro-bavaroises, sur la route de Fulda, près du village de Brounzell, et cinq soldats autrichiens avaient été blessés dans cet engagement d'avant-poste.
[251] Extrait de lettre.
[252] Les Conférences eurent lieu, en effet, à Dresde; elles y furent tenues dans le plus grand secret et traînèrent en longueur tout l'hiver, pour aboutir enfin au second Olmütz, au mois de mai 1851.
[253] Cette entrevue eut lieu à Olmütz, non loin d'Oderberg.
[254] Chargé par intérim du Ministère des Affaires étrangères, laissé vacant par la mort du comte de Brandebourg, M. de Manteuffel opéra à Olmütz un rapprochement entre la Prusse et l'Autriche, en consentant au rétablissement de la Diète germanique, en prêtant son aide à l'anéantissement des droits constitutionnels de la Hesse électorale et en livrant le Holstein-Schleswig au Danemark, par une politique de paix à tout prix, qui découragea d'ailleurs profondément les Prussiens.
[255] M. de Gerlach était un des rédacteurs de la Nouvelle Gazette de Prusse, et le chef avoué du parti dit de la Croix, souvent appelé parti Gerlach.
[256] De l'anglais: dans cette continuité.
[257] Allusions aux pages 123 et 124 de ce premier volume des Mémoires du prince de Talleyrand, dans lequel il touchait, sans s'y arrêter, à ses entrevues avec M. le comte d'Artois.
[258] Juin 1789, après la fameuse séance du 17, où le Tiers-État s'était proclamé Assemblée nationale. M. de Talleyrand était alors membre de la députation de l'ordre du clergé.
[259] Prince de Talleyrand.
PARIS
TYPOGRAPHIE PLON-NOURRIT ET Cie
RUE GARANCIÈRE, 8