Journal de Jean Héroard - Tome 1: Sur l'enfance et la jeunesse de Louis XIII (1601-1610)
NOTES:
[1] Dans le Journal inédit de Henri IV, publié en 1862 par M. Halphen, Lestoile écrit à cette date: «Pour médecin de M. le Dauphin, on y mît Érouard, à la faveur et recommandation de M. de Bouillon,» et Lestoile ajoute «que ledit Érouard étoit de la Religion.» D'après ce témoignage qui se joint à celui de Guillemeau (pag. XLV), il faut croire que la conversion d'Héroard fut beaucoup plus tardive que nous ne l'avons supposé page LXIV.
[2] Dame d'honneur de la Reine. Voy. page 3, note 9.
[3] On a d'elle: Récit véritable de la naissance de Messeigneurs et Dames les enfans de France. Paris, 1626.
[4] Né en 1558, mort en 1614; fils de Louis Ier, prince de Condé, tué à Jarnac en 1569, et d'Éléonore de Roye, sa première femme.
[5] Né en 1566, mort en 1612; fils de Louis Ier, prince de Condé, et de Françoise d'Orléans-Rothelin, sa seconde femme.
[6] Né en 1573, mort en 1608.
[7] Née en 1558, morte en 1604; fille d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre, et de Jeanne d'Albret, mariée en 1599, à Henri de Lorraine, duc de Bar.
[8] Morte en 1607, âgée de soixante-seize ans. Elle avait été mariée: 1o en 1549, à François de Lorraine, duc de Guise, tué par Poltrot en 1563; 2o en 1566, à Jacques de Savoie, duc de Nemours, mort en 1585.
[9] Morte en 1632. Elle avait été mariée: 1o à Henri de Silly, comte de la Rocheguyon, mort en 1586; 2o en 1594, à Charles du Plessis, seigneur de Liancourt, comte de Beaumont-sur-Oise, marquis de Guercheville; Henri IV disait d'elle que c'était une véritable dame d'honneur.
[10] Françoise de Longuejoue, veuve de Pierre de Foissy et remariée à Robert de Harlay, baron de Montglat, premier maître d'hôtel du Roi «homme violent et fâcheux, dit Lestoile, et sa femme encore plus.» Le Journal d'Héroard confirme ce jugement et prouve que le choix de cette gouvernante ne fut pas heureux. Voy. la lettre du Roi à Mme de Montglat, du 19 septembre 1601, dans le Recueil des Lettres missives de Henri IV, publiées par M. Berger de Xivrey, tome V, page 473.
[11] Qu'il en était bien pourvu.
[12] Contrôleur général des postes. Voy. la lettre du Roi à M. de Montigny, Lettres missives, V, 476.
[13] Le Roi avait aussi promis le château de Monceaux à la Reine, si elle avait un fils. (Lettres missives, V, 481.)
[14] Héroard la nomme Catherine le 27 décembre suivant.
[15] La duchesse de Bar était protestante.
[16] Cette expression est encore usitée en Normandie pour exprimer l'avidité d'un enfant nouveau né.
[17] Cette coutume est encore suivie en Normandie dans des circonstances semblables.
[18] Henri IV écrivait le même jour à la marquise de Verneuil: «Je vous eusse envoyé M. de la Rivière, mais a fallu qu'il soit demeuré pour pourvoir à mon fils qui a tari sa nourrice». (Lettres missives, V, 507.)
[19] Charles de Lorraine, duc de Mayenne, né en 1554, mort en 1611.
[20] Lestoile dit que c'était un «berceau que la grande-duchesse de Florence lui avoit envoyé.»
[21] Louis de Lorraine, depuis cardinal de Guise et archevêque de Reims, mort en 1621, et François-Alexandre Paris de Lorraine, chevalier de Malte, mort en 1614. Ils étaient frères d'Henri le Balafré, tué à Blois.
[22] Catherine de Clèves, duchesse de Guise, veuve du Balafré, et Louise-Marguerite de Lorraine, mariée en 1605 au prince de Conty.
[23] Léonora Galigaï, connue depuis sous le nom de maréchale d'Ancre.
[24] Le Roi était auprès de la marquise de Verneuil, qui était accouchée le mois précédent d'un fils, nommé d'abord Gaston puis Henri, duc de Verneuil.
[25] Henri I de Montmorency, mort en 1614.
[26] Catherine-Henriette de Balsac, fille de François de Balsac, seigneur d'Entragues, et de Marie Touchet; maîtresse de Henri IV après la mort de Gabrielle d'Estrées.
[27] Cette lettre est datée du 26 dans le Recueil des Lettres missives, V, 522.
[28] Sans doute à cause de la ressemblance avec les siens signalée plus haut par Héroard, page 4.
[29] Charles Decourt, est porté dans les comptes de l'hôtel de Henri IV, comme peintre du Roi. (Hist. du Règne de Henri IV, par M. Poirson, 1856, in-8o, tome II. p. 815.)
[30] Le mardi gras.
[31] Alexandre, nommé d'abord Alexandre Monsieur, puis le chevalier de Vendôme, né à Nantes, en 1598, de Gabrielle d'Estrées, légitimé en 1599, reçu chevalier de Malte en 1604, puis grand prieur de France, mort en 1629.—Catherine-Henriette, nommée Mlle de Vendôme, fille de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, légitimée en 1597, mariée en 1619 à Charles de Lorraine, duc d'Elbeuf, morte en 1663.
[32] Le Dauphin était logé au vieux château de Saint-Germain.
[33] Roger de Saint-Lary, duc de Bellegarde, grand écuyer de France.
[34] François Quesnel.
[35] Voy. la lettre du Roi à Mme de Montglat, Lettres missives, V, 575.
[36] Nicolas de Harlay, seigneur de Sancy, conseiller du Roi, etc., mort en 1629.
[37] Ce projet se réalisa par le traité de 1612, qui unit Élisabeth de France à Philippe IV et Anne d'Autriche à Louis XIII.
[38] C'est-à-dire son portrait, et probablement celui gravé par Cl. de Mallery en avril 1602, où Louis XIII est représenté à l'âge de sept mois.
[39] Charles de Gontaut, duc de Biron. Il fut arrêté le 14 juin suivant et exécuté à la Bastille le 31 juillet.
[40] Copie de la lettre du maréchal de Biron à Mme de Montglat, rendue par le sieur de Saint-Blancart, à Saint-Germain en Laye, le dimanche 28 du mois d'avril 1602:
«Madame, le desir que jé de sauoyr des nouvelles de monseigneur le Daufin me fait vous enuoier ce laquay exprés pour vous supplyer m'en mander et me feres honneur et faueur que je tiendray a vue très grande oblygation sy prenes la payne de me donner aduis de son bon portement par la voye du Sr. Preuost qui est a Parys, car jé de la pasyon et affection pour luy desyrer vn heureux accroyssement estant de ceux qui croient que il est donné de Dieu pour le maintien de cet estat ne pouuant fayllyr que il ne se trouue de la generosyté, de la vertu et de bon heur en luy estant né du Roy mon maistre qui a de Dieu toutes ces grâces plus que jamays[A] autre Roy ny prince aye eu. Pour moy, Madame, je le me fygure le plus beau, le plus aimable prince qui feust ny qui sera, pour ce que toute mon inclynation est portée a l'aymer, outre la royauté que le Roy ly layra vn jour, il le laissera accompagné de tres bons et fideles subiects et seruyteurs. Jauroys regret sy la mort me preuenoit auant que je peusse rendre preuue de ce mien ardent sele que je luy ay voué comme la plus tres humble et tres obeissante creature du Roy son pere. Je borneray la ce mien discours, et vous offryré mon humble seruyce et mon affection, et vous baise bien humblement les mains estant,
«Madame,
«Vostre bien humble seruiteur
Biron.
Ce xxiiiie auril 1602.
Suscription:
«A Madame,
«Madame de Mongla, gouuernante
de Monseigneur le Daulphin.»
La copie de cette lettre, écrite de la main d'Héroard et certifiée par lui, est jointe au manuscrit appartenant à M. le marquis de Balincourt.
[A] Jamays est effacé de sa main. (Note d'Héroard.)
[41] Son nom est resté en blanc.
[42] Cette lettre, adressée sans doute à Mme de Montglat, ne se trouve pas dans le Recueil des Lettres missives. Henri IV parle de cette fluxion dans les lettres au connétable de Montmorency et à Rosny des 25 et 26 avril.
[43] Henri de Gondi.
[44] Charles de Valois, comte d'Auvergne, puis duc d'Angoulême, fils naturel de Charles IX et de Marie Touchet. Il fut arrêté avec le maréchal de Biron le 14 juin suivant. Il mourut en 1650.
[45] Depuis Maréchal d'Ancre.
[46] Héroard commence en ces termes son livre De l'institution du Prince, dédié au Dauphin et publié en 1609: «Au temps que le Roi séjournoit à Saint-Germain en Laye, y prenant quelques jours de ceux-là qu'il employe continuellement aux plus grandes affaires de son État pour les donner à sa santé, buvant à cet effet, par l'avis de ses médecins, des eaux portées des fontaines de Pougues.»
[47] Charlotte de Montmorency, fille du connétable, mariée en 1591, à Charles de Valois, duc d'Angoulême; elle n'avait pas été enveloppée dans la disgrâce de son mari. Voy. Lettres missives de Henri IV, V, 616.
[48] Louise de Coligny, veuve d'abord de Téligny, tué à la Saint-Barthélemy, puis de Guillaume de Nassau, dit le Taciturne, prince d'Orange, assassiné en 1584.
[49] Nous reproduisons tel quel le texte du manuscrit. Cette chute de Henri IV, le jour de la mort de Biron, n'eut pas de suites, car Héroard n'en reparle pas, et on n'en trouve pas trace dans le Recueil des Lettres missives.
[50] Voy. la note du 14 janvier 1604.
[51] Diane d'Andouins, dite la belle Corisande, veuve de Philibert, comte de Gramont et de Guiche, ancienne maîtresse de Henri IV. Elle mourut vers 1620.
[52] Voy. la lettre du Roi à Mme de Montglat, du 29 août. (Lettres missives, V, 661.)
[53] C'était le jour de la Saint-Louis.
[54] Anne d'Autriche, née le 22 septembre 1601.
[55] Le Dauphin entrait ce jour-là dans sa deuxième année.
[56] Jérôme de Villars.
[57] Henri de Bourbon II, né posthume, le 1er septembre 1588, était alors âgé de quatorze ans; sa mère était Charlotte-Catherine de la Trémoille; elle mourut en 1629.
[58] Élisabeth de France, mariée par procuration à Philippe IV, roi d'Espagne, en 1615, morte à Madrid, en 1644.
[59] C'est à la date du 23 novembre 1602 qu'il faut rapporter la lettre du Roi à Mme de Montglat que M. Berger de Xivrey a classée à l'année 1608. (Lettres missives, VIII, 647.) Voici cette lettre: «Madame de Montglat, vous m'avez fait plaisir que, sur l'avis que le fils de Frontenac avoit la petite vérole, de transporter mon fils au petit château. Faites le même de mon fils Alexandre et de ma fille; les quels je vous recommande, et que vous me mandiez souvent des nouvelles de mon fils. Ma femme accoucha hier, sur les neuf heures du matin, de ce qu'il a plu à Dieu. De quoi elle est plus fâchée que moi, qui l'en console. Bonjour, madame de Montglat. Ce xxiiie novembre, à Fontainebleau.—HENRY.»
La phrase du Roi sur la seconde couche de Marie de Médicis s'explique par ce passage de la circulaire sur la naissance de Madame Élisabeth: «Ce n'est pas chose qui soit, selon les apparences humaines, si avantageuse qu'eût été un fils.» On verra que le 23 novembre 1608 Henri IV était au château de Saint-Germain avec le Dauphin.
[60] C'est-à-dire au rendez-vous de la chasse.
[61] C'est-à-dire que le Dauphin faisait semblant de les coucher en joue et de tirer sur ceux qui l'entouraient avec ses armes d'enfant.
[62] Héroard dit à la date du 4: «Il faisoit un extrême froid.» Henri IV écrit le 6 au duc d'Épernon: «Le froid ne me permet plus long discours.» Le supplément au Journal de Lestoile parle aussi de ce froid, à la date du 3 février.
[63] Charles Martin est porté dans les comptes de l'hôtel comme peintre du Roi. (Histoire du règne de Henri IV par M. Poirson, 1856, in-8o, tome II, page 815.)
[64] Henri d'Orléans II, duc de Longueville, né le 27 avril 1595, deux jours avant la mort de son père, Henri d'Orléans Ier; il était alors dans sa huitième année. Il mourut en 1663.
[65] Henri, nommé premièrement Gaston, depuis duc de Verneuil, né en octobre 1601; il avait été légitimé au mois de février précédent. Il mourut en 1682.
[66] C'est-à-dire bon accueil.
[67] Sans doute un jouet d'enfant.
[68] Il avait un mois de moins que le Dauphin.
[69] C'est le jeu du mail; «il y a quelques endroits, dit le Dictionnaire de Trévoux, où l'on appelle ce jeu palemail. Le mail de Saint-Germain est un des plus beaux.»
[70] Henri de Montmorency, depuis duc et maréchal de France, était né le 30 avril 1595; le roi Henri IV fut son parrain. Il eut la tête tranchée à Toulouse, le 30 octobre 1632.
[71] Héroard ne figure pas encore le langage enfantin du Dauphin, comme il le fera plus tard.
[72] Héroard était parti pour Paris le 14, sans doute à cause de la maladie de son frère; on lit dans le supplément du Journal de Lestoile: «Le jour de devant (20 mai) étoit mort en cette ville le trésorier Érouard, frère du médecin du Dauphin.» Quelques jours avant, Henri IV était tombé malade à Fontainebleau, d'une rétention d'urine. Il écrivait le 17 mai à Sully: «Mon amy, je me sens si mal qu'il y a bonne apparence que le bon Dieu veut disposer de moy.» Le supplément de Lestoile rapporte ces paroles presque dans les même termes. «Le Roi, ajoute-t-il, se fit apporter le portrait de son Dauphin, et le regardant dit tout haut ces mots: «Ha! pauvre petit, que tu auras à souffrir s'il faut que ton père ait mal.»
[73] Le P. Anselme ne cite que deux enfants de Charles du Plessis, seigneur de Liancourt, premier écuyer du Roi, et d'Antoinette de Pons, plus connue sous le nom de marquise de Guiercheville. Ces deux enfants sont Roger du Plessis, depuis duc de la Roche-Guyon, mort en 1674, âgé de soixante-quinze ans, et Gabrielle du Plessis, depuis princesse de Marsillac, mère du duc de la Rochefoucauld, auteur des Maximes.
[74] Ces trois enfants sont: Henri de Nogaret de la Valette, comte de Candale, mort en 1639, âgé de quarante-huit ans; Bernard de Nogaret, depuis duc d'Épernon et colonel général de l'infanterie française, mort en 1661; et Louis de Nogaret, connu depuis sous le nom de cardinal de la Valette, mort en 1639, à quarante-sept ans.
[75] Le Roi écrivait de Villers-Cotterets, le 18 juillet, à Mme de Montglat une lettre par laquelle il lui recommandait de ne plus laisser visiter ses enfants et de les isoler le plus possible, à cause de la contagion qui régnait à Paris et aux environs. (Lettres missives, VI, 135.)
[76] Voir au 12 décembre 1602.
[77] Voy. la lettre du Roi à Mme de Montglat, du 15 septembre, à Caen.—Lettres missives, VI, 165.
[78] Le Dauphin entrait ce jour-là dans sa troisième année.
[79] Voir au 28 juin précédent.
[80] Sans doute une espèce d'estrade, puisque les ambassadeurs en montent les degrés.
[81] Héroard ne figure pas encore la manière de prononcer du Dauphin.
[82] Jean-François de la Guiche, comte de Saint-Géran, sous-lieutenant de la compagnie des gendarmes du Dauphin, depuis maréchal de France, mort en 1632.
[83] Folle de la Reine. «Cette Mathurine, dit Tallemant des Réaux, avoit été folle, puis guérie, mais non parfaitement; il y avoit encore quelque chose qui n'alloit pas bien.» (Les Historiettes, 3e édition, I, 206.)
[84] On remarquera l'irrégularité de cette heure du dîner, qui est la veille à midi et demi et plus haut à onze heures.
[85] Sorte de tabouret.
[86] Ce bégayement eut des suites; Héroard en parle à différentes reprises.
[87] Secrétaire de Sully, dont parle Tallemant des Réaux dans ses Historiettes, tome Ier, pages 116 et 124, de l'édition donnée par M. Paulin Paris. Voy. le Journal d'Héroard, au 21 décembre 1609.
[88] Nicolas Joubert, sieur d'Engoulevent, prince des sots. Voy. sur ce farceur l'introduction de M. Édouard Fournier aux chansons de Gaultier Garguille, Paris, Jannet, 1858, pages lxxix à lxxxv.
[89] La terre et seigneurie de Versailles appartenait alors à Henri de Gondi, évêque de Paris, fils d'Albert de Gondi, maréchal de Retz, qui l'avait achetée en 1573 des enfants mineurs de Martial de Loménie.
[90] La croix de Malte. Voy. le Journal de Lestoile à la date du 1er février.
[91] Capitaine aux gardes.
[92] Qui se préparait à faire son portrait aux trois crayons; c'est sans doute Daniel Dumontier.
[93] Dans le bois de Boulogne.
[94] Il met.
[95] C'était sans doute un jeune sauvage d'Amérique; il avait été tenu sur les fonts de baptême, le 9 mai précédent, par Alexandre, chevalier de Vendôme, et sa sœur; il mourut le mois suivant. Le 15 novembre 1605, le Dauphin se ressouvient, à propos d'objets rapportés du Canada par M. de Monts, «du petit Canada mort il y avoit dix-sept mois, le jour de la Fête-Dieu, de sa façon de prononcer, de la couleur de son habit bleu, de la forme de son bonnet, rond comme celui du feu Roi.»
[96] Papa, je sais bien écrire, mais pas encore lire. M. de Rosny m'a envoyé un homme armé et un beau carrosse où est ma maîtresse l'Infante, et une belle poupée à ma sœur. Il m'a promis un beau grand lit pour coucher; je ne suis plus petit enfant; j'ai bien chaud dans mon berceau. J'ai bu à votre santé, papa, et à maman. Ma plume est fort pesante; je ne puis plus écrire. Je vous baise très-humblement les mains, papa et à ma bonne maman, et suis, papa, votre très-humble et très-obéissant fils et serviteur.
[97] C'était, dit Lestoile, «un fol courant les rues, qui se faisoit nommer le comte de Permission... Le métier de ce fol étoit d'être charron, et montoit en Savoie l'artillerie du duc, où on disoit qu'il se connoissoit fort bien.» (Journal de Henri IV, tome Ier, 2e partie, p. 356, éd. Michaud et Poujoulat.)
[98] Folle de la Reine. Voy. la note du 5 décembre 1603.
[99] Fou du Roi.
[100] Voy. au 3 novembre 1603.
[101] Charles Martin, le même qui avait déjà fait son portrait, le 25 février 1603.
[102] On sait que nous avons précisément retranché du Journal d'Héroard tous les détails dont, on le voit, il est le premier à plaisanter. Voici dans quels termes Héroard parle de son Journal, dans son livre De l'institution du Prince: «Je lui fais offre (au précepteur du Dauphin) d'un journal d'où il pourra tirer des conjectures évidentes des complexions et des inclinations de notre jeune prince, et, si l'affection se pouvoit transporter, je lui en fournirois à suffisance et autant que nul autre, voire de cette tendre et cordiale passion que naturellement les pères ont pour leurs propres enfants.»
[103] Héroard a noté en marge ce passage, comme une première indication de l'amour du Dauphin pour l'argent.
[104] C'est-à-dire qu'on le descend de la chaise sur laquelle il était assis à table.
[105] Les enfants de Henri IV étaient alors au nombre de sept: le Dauphin et sa sœur, nommée Madame; César, duc de Vendôme, Alexandre, nommé M. le Chevalier, et Mlle de Vendôme, nés tous trois de Gabrielle d'Estrées; Henri, duc de Verneuil, et Gabrielle-Angélique, nommée Mlle de Verneuil, enfants du roi et de la marquise de Verneuil.
[106] Voy. au 8 septembre suivant.
[107] Charles II, dit le Grand, duc de Lorraine, mort en 1608.
[108] Henri de Lorraine, duc de Bar, puis de Lorraine, mort en 1624.
[109] François, comte de Vaudemont, puis duc de Lorraine, mort en 1670.
[110] Le Dauphin avait été jusqu'alors couché dans un berceau.
[111] Sa nourrice.
[112] Ce nom est resté en blanc.
[113] Ici et plus loin, une équivoque à la Rabelais.
[114] «Le lundi 2 de ce mois, dit le supplément de Lestoile, se voyoit en l'abbaye de Saint-Germain des Prés une belle jeune femme morte et noyée, âgée de vingt-deux ans ou environ, laquelle ayant été pêchée vers la Grenouillère y avoit été apportée le matin; elle avoit une grosse pierre au col, une autre aux jambes, un coup de poignard à la gorge et quelques autres coups. Chacun y accouroit pour la voir et reconnoître, tant qu'enfin sur le soir elle fut reconnue pour une Espagnole, comédienne, accoutrée de cette façon par deux Espagnols, aussi comédiens, avec lesquels elle avoit dès longtemps privée et familière connoissance et auxquels elle s'étoit découverte de quelques bagues et argent qu'elle avoit, ce qui fut cause de sa mort. Les meurtriers enfin furent pris et, le fait avéré, le jeudi 12 de ce mois, par arrêt de la Cour, confirmatif de la sentence du baillif de Saint-Germain, furent lesdits deux Espagnols roués vis-à-vis de la Grenouillère, où ils avoient noyé leur Espagnole, lequel meurtre toutes fois il ne fut possible de leur faire confesser qu'à la mort, et ce, sur la promesse qu'on leur fit qu'ils ne seroient point roués vifs comme portoit leur arrêt, qui fut exécuté.»
[115] Conrad Gesner, de Zurich, auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire naturelle et surnommé le Pline de l'Allemagne.
[116] La ville d'Ostende était assiégée par les Espagnols depuis 1601; Ambroise Spinola la prit en 1604, le 20 septembre, après trois ans et soixante dix-huit jours de siége.
[117] A la date du 28 octobre 1605 Héroard donne à cet artiste le prénom de Jean.
[118] Le Roi écrivait à Sully de Fontainebleau le 22 août: «Mon amy, je vous depesche ce courrier exprès pour vous dire que je trouve bon l'advis que vous m'avés donné par la Varenne de faire passer mon fils par Paris; et de là je luy ai commandé de passer jusqu'à madame de Montglat pour l'en advertir et luy escris le chemin qu'elle aura à tenir, qui est de venir coucher demain à Saint-Cloud chez Gondy, dimanche passer à travers de ma ville de Paris et venir disner à Ville-Juifve et coucher à Savigny. Je m'asseure que si cette nouvelle se sçait à Paris, qu'il y aura bien du monde pour le voir passer.»
[119] Il était aussi secrétaire de Sully. Voy. au 1er janvier 1605.
[120] Marie de Médicis prononce à l'italienne.
[121] La cour du Cheval-Blanc.
[122] C'est ainsi qu'il appelle sa nourrice.
[123] Mme de Montglat.
[124] Il y avait à cette époque, à Fontainebleau, une fabrique de rustiques figulines où se continuait la tradition de Bernard Palissy et où l'on imitait même les ouvrages du célèbre potier.
[125] Voy. au 22 juin précédent.
[126] Henri IV écrivait le même jour à M. de La Force: «Mon fils est ici avec toute sa suite, qui me donne bien du plaisir.»
[127] Fou du Roi.
[128] Des comédiens anglais étaient déjà venus à Paris en 1598, ainsi que le prouve l'inventaire des papiers de l'hôtel de Bourgogne qui mentionne: 1o un bail de la grande salle et théâtre dudit hôtel, passé le 25 mai 1598 devant Huart et Claude Nourel, notaires à Paris, par Jehan Sehais, comédien anglais; 2o une sentence du Châtelet, rendue le 4 juin 1598 à l'encontre desdits comédiens anglais, tant pour raison du susdit bail que pour le droit d'un écu par pour «jouant lesdits Anglois ailleurs qu'audit hôtel.» (Recherches sur Molière par Eud. Soulié; Paris, 1863, in-8o, page 153.)
Voilà donc, du vivant de Shakespeare, des comédiens anglais jouant à six ans de distance à Paris et à Fontainebleau; un correspondant étranger, M. Henry Ch. Coote, nous fait remarquer que les mots: Tiph, toph, milord, prononcés quelques jours plus tard par le Dauphin, lorsqu'il veut imiter les comédiens anglais, rappellent une apostrophe de Falstaff dans le drame de Henri IV, acte II, scène II: «This is the right fencing grace, my lord, tap for tap, and so part fair.» (L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, tome II, page 105).
Vers l'année 1603, des comédiens anglais jouaient en Allemagne Fratricide punished, or Hamlet prince of Denmark. (Shakspeare in Germany in the XVI and XVII centuries. By Albert Cohn. London 1865, part II.)
[129] Le célèbre graveur en médailles Guillaume Dupré passe pour être né à Troyes en Champagne; est-ce de lui qu'il s'agit ici?
[130] Le cordon de l'ordre du Saint-Esprit.
[131] On a dit plus tard voltiger.
[132] Il était Irlandais. Voy. au 16 avril 1605. On trouve sur les registres de l'hôpital général que le 11 janvier 1583 un Juan Ganasa touchait sa part dans les recettes d'une troupe de sauteurs (volteadors), anglais. (Chansons de Gautier Garguille, éd. Éd. Fournier; Janet, 1858, page lix.)
[133] Hôtel bâti par le cardinal de Ferrare et acquis du duc de Guise par Henri IV en 1603. Voy. le Trésor des merveilles de Fontainebleau, par le P. Dan, 1642, in-fol., p. 188.
[134] Le Dauphin entrait ce jour-là dans sa quatrième année. Cl. de Mallery avait déjà gravé en 1602 un portrait de Louis XIII à l'âge de sept mois.
[135] Voy. au 18 septembre précédent et au 3 octobre suivant.
[136] Son gouverneur.
[137] D'autres passages d'Héroard portent à croire que lorsque le Dauphin est fouetté c'est par-dessus sa robe, et que lorsqu'il est châtié c'est à nu.
[138] Mme de Montglat.
[139] Comme il avait coutume.
[140] Nous n'avons rien retranché au texte d'Héroard en toute cette journée.
[141] Il appelait ainsi ses échecs.
[142] Louise-Marguerite de Lorraine, depuis princesse de Conty; elle avait alors environ vingt et un ans.
[143] Le Dauphin commence déjà à crayonner sur du papier; on le verra bientôt essayer de dessiner, et c'est surtout à Fontainebleau que le goût lui en vient.
[144] «Ange Cappel, dit du Luat, fit imprimer à Paris un livre in-folio de dix-huit ou vingt feuilles seulement, lequel il dédia au Roi, sur l'abus des plaideurs et punition par amende de tous ceux qui s'ingéreroient dorénavant témérairement de plaider et perdroient leurs procès.» (Supplément au registre journal de Henri IV, par Lestoile, année 1604.)
[145] Les journées du 11 et du 12 novembre, contenant la fin du voyage du Dauphin et son arrivée à Saint-Germain, manquent dans le manuscrit appartenant à M. le marquis de Balincourt.
[146] Ce prince, dit M. Berger de Xivrey, venait d'être arrêté au moyen d'une ruse dont on peut voir le récit au chapitre xlv du tome II des Œconomies royales. Le comte d'Auvergne ne fut amené à la Bastille que le 20 novembre.
[147] De Gesner.
[148] Jacqueline de Bueil, comtesse de Moret, maîtresse de Henri IV.
[149] Le vase dans lequel on faisait l'essai de la boisson servie au Dauphin.
[150] Madame avait alors deux ans; elle commençait à parler, et le Dauphin se montrait fort rude pour elle.
[151] On voit qu'à cette époque il était question de marier Madame en Angleterre. Ce fut sa sœur Henriette-Marie, née cinq ans plus tard, en 1609, qui épousa Charles Ier.
[152] Bon accueil.
[153] Servir.
[154] Domestique chargé de faire le feu.
[155] Le mari de la nourrice du Dauphin.
[156] Voy. au 29 août 1604.
[157] La revue.
[158] Héroard lui tenait la main et lui faisait écrire les mots tels qu'il les prononçait.
[159] Il appelle ainsi le château neuf de Saint-Germain.
[160] C'est une de ses habitudes le matin de leur dire bonjour.
[161] Héroard figure jusqu'au bégayement du Dauphin. On comprendra que nous n'en donnions que quelques exemples.
[162] Edme Stuart, comte, puis duc de Lenox, avait épousé, en 1572, Catherine de Balsac, tante et non cousine germaine de la marquise de Verneuil.
[163] Jean, baron d'Harambure, grand giboyeur de la maison du Roi. Il était borgne, dit Tallemant des Réaux.
[164] Il y avait deux ans. Voy. au 25 février 1603.
[165] Héroard le nomme Charles le 25 février 1603, et ce peintre paraît pourtant être le même. Voy. plus haut, à la date du 12 février et au 15 juin 1604.
[166] Le 24 novembre 1587 le duc de Guise avait battu à Auneau dans la Beauce, une armée de Suisses et d'Allemands qui allaient joindre le roi de Navarre: elle était commandée par le baron de Donaw.
[167] Le 15 mars suivant, Héroard laisse en blanc le nom de ce sculpteur, mais il le dit Flamand et retiré à Florence; puis le 17 il le nomme Du Pré, en ménageant la place de son prénom. Il s'agit certainement d'un autre artiste que Guillaume Dupré, dont Héroard parle le 21 septembre 1604, en le disant natif de Sissonne, près de Laon. Dans ce statuaire flamand, retiré à Florence, on serait tenté de reconnaître le célèbre Jean de Bologne, né à Douai en 1524 suivant Baldinucci, en 1529 suivant Mariette, et dont le nom de famille est resté inconnu. On sait que Jean de Bologne commença en 1604, pour la France, le cheval de bronze destiné à la statue de Henri IV; qu'après la mort de cet artiste, en 1608, Pierre Tacca, son élève, fut chargé d'achever ce travail; que la figure équestre de Henri IV, terminée en 1611, fut placée sur le Pont-Neuf à Paris, en 1614, et qu'elle fut détruite en 1792. Jean de Bologne, âgé en 1605 d'au moins soixante-seize ans, aurait-il fait à cette époque un voyage en France ignoré de ses biographes, et son nom de famille serait-il Dupré ou Desprès? Cela ne nous paraît pas probable, et il s'agit sans doute d'un de ses élèves et compatriotes.
[168] Héroard fait écrire au Dauphin les mots à mesure qu'il les dit et figure la prononciation de l'enfant dans cette lettre comme dans son journal:
«Papa je pie Dieu qu'i vou donne le bon jou et à maman. Je me pote bien tout pest à faire un peti sau pou vote seuice. Fefé Vaneuil est en pison pouce qu'il a fait l'opiniate et moi je ne le sui pu. J'ay bien touné le robiné j'ay fai mouillé lé dame bien for. Adieu papa maman je sui vote tesumble et tes obeissan fi et seuiteu.—Daulphin.»
[169] Héroard a conservé ces griffonnages qui n'ont encore aucune forme; ils sont reliés avec son Journal, dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
[170] Ces fontaines, construites par Francine, étaient accompagnées d'orgues hydrauliques; cette mode durait encore au commencement du règne de Louis XIV, et la grotte de Versailles avait aussi des orgues hydrauliques.
[171] Sorte de rabot.
[172] Le passage du bac de Neuilly était fort dangereux; le Roi et la Reine faillirent s'y noyer l'année suivante, le 9 juin. Voy. aussi le Journal d'Héroard au 31 mai 1602.
[173] Bon accueil.
[174] Les grottes et fontaines de Saint-Germain et celles de Fontainebleau étaient, dit le P. Dan, «de l'invention et de la conduite du sieur de Francine, que le roi Henri le Grand fit venir de Florence pour les dresser.»
[175] C'est pour tout de bon.
[176] «Le samedi 20 (mai 1606), dit le Journal de Lestoile, furent mis hors de Paris tous les Irlandois qui étoient en grand nombre, gens experts en fait de gueuserie et excellens en cette science, par-dessus tous ceux de cette profession, qui est de ne rien faire et de vivre aux dépens du peuple et aux enseignes du bonhomme Péto d'Orléans... On les chargea dans des bateaux conduits des archers, pour les renvoyer par delà la mer d'où ils étoient venus.»
[177] Voy. au 23 septembre 1604.
[178] Du capitaine.
[179] Louis de Balbis-Bertons, seigneur de Crillon, avait alors soixante deux ans. Il mourut en 1615.
[180] Il en imitait le bruit avec sa bouche.
[181] Un tabouret.
[182] La statue d'Orphée.
[183] L'appuie-main.
[184] Pendant l'absence d'Héroard l'apothicaire Guérin le remplace, et le Journal est beaucoup plus succinct jusqu'au 18 mai, jour du retour d'Héroard. Une lettre de Henri IV à Mme de Montglat, datée du 3 mai, et que M. Berger de Xivrey a classée à l'année 1607, se rapporte évidemment à l'année 1605; la voici: «Madame de Montglat, j'ai été bien aise d'apprendre par votre lettre du 1er de ce mois que mon fils et ma fille se portent bien, comme aussi mes autres enfants. Je trouve bon que vous demeuriez au château neuf, et que vous y fassiez venir mon fils de Verneuil, lui faisant bailler une chambre.» (Lettres missives, VII, 229.)
[185] Gabriel Nompar de Caumont, comte de Lauzun, fils de François Nompar de Caumont et de Catherine de Gramont, fille de la belle Corisande. Il mourut en 1660, et fut père du fameux duc de Lauzun.
[186] Jean de Fabas, vicomte de Castet, un des principaux chefs royalistes de l'époque de la Ligue, ou peut-être son fils, qui mourut en 1654, après avoir pris parti contre le Roi.—Voy. une Étude publiée sur Fabas par M. Anatole de Barthélemy, dans la Bibliothèque de l'École des Chartes.
[187] Instrument que l'on plantait en terre pour appuyer l'arquebuse.
[188] Le Roi n'arriva que le 8 juin.
[189] Dans son historiette sur des Yveteaux, Tallemant des Réaux dit: «Mme de Saint-Germain-Prévost, dont le fils se vantoit d'être fils du maréchal de Biron, est celle de qui on a le plus parlé avec le bonhomme.» Y avait-il parenté entre des Yveteaux et cette famille Prévost? Ce passage d'Héroard tendrait à le faire supposer.
[190] Abréviation de capitaine.
[191] Le Dauphin chante souvent cet air. Voy. au 18 juin suivant.
[192] C'est la première fois qu'Héroard emploie ce mot au féminin.
[193] Il explique au Roi le jargon de Madame, qui avait un an de moins que lui.
[194] Louise-Marguerite de Lorraine, fille de Henri, duc de Guise, dit le Balafré.
[195] Probablement Odet de la Noue, que fut employé avec distinction au service de Henri IV; il était fils du fameux Bras de Fer, mort en 1591.
[196] Un tabouret.
[197] Dans le livre de Gesner.
[198] La Reine était grosse.
[199] Cette horloge, qui datait de François Ier, représentait la statue du Soleil «qui tenoit un sceptre duquel il montroit les heures qui sonnoient par le moyen de certaines grandes statues représentant des cyclopes et forgerons frappant sur une enclume autant de coups qu'il étoit d'heures.» (Le Trésor des merveilles de Fontainebleau, par le P. Dan, page 54.)
[200] Pendant l'absence d'Héroard, Dumont, clerc de la chapelle du Dauphin, et Guérin, son apothicaire, continuent le Journal.
[202] François de Valois, comte d'Alais, fils du bâtard de Charles IX, mort à Pézénas, en 1622.
[203] Henri de Lévis, depuis duc de Ventadour, puis chanoine de Notre Dame, mort en 1680.
[204] François de Montmorency, depuis seigneur de Bouteville, exécuté en 1627, pour s'être battu en duel.
[205] Charlotte-Marguerite de Montmorency, fille du connétable, mariée en 1609 à Henri II, prince de Condé; elle fut mère du grand Condé, et mourut en 1650.
[206] Antoine de Nervèse, dont le style ridicule avait passé en proverbe: «Jamais, dit Tallemant des Réaux, on n'a mieux débité le galimatias, ni parlé si bien Nervèse.»—(Les Historiettes, 3e édit., tome I, p. 207 et IV, 321.)
[207] Après le repas il se nettoyait les mains avec une serviette mouillée.
[208] Marguerite de France, fille de Henri II, première femme de Henri IV, séparée en 1599, morte en 1615. Le Dauphin la vit pour la première fois le 6 août suivant, et il fut décidé qu'il la nommerait Maman ma fille.
[209] Voy. au 26 mai précédent.
[210] Elle venait d'avoir la rougeole.
[211] Pierre-André Mathiole, médecin, mort en 1577, auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire naturelle.
[212] Fils naturel de Côme Ier, grand-duc de Toscane.
[213] Henri III, assassiné à Saint-Cloud le 1er août 1589, mort le lendemain.
[214] Héroard a écrit en marge: Nota pour son entendement. Voy. la note du 9 juillet précédent.
[215] Le Roi écrivait la veille à M. de la Force: «J'ai ici près de moi ma sœur la reine Marguerite, qui se gouverne de façon que j'en ai beaucoup de contentement.» (Lettres missives, VI, 500.)
[216] Le 12 mai 1604.
[217] Le Dauphin a souvent de ces cauchemars.
[218] Matthieu de Morgues, abbé de Saint-Germain, depuis prédicateur du Roi et premier aumônier de Marie de Médicis, n'était alors âgé que de vingt-cinq ans; il mourut en 1670, âgé de quatre-vingt-huit ans. Il est l'auteur de plusieurs pamphlets contre le cardinal de Richelieu, et se distinguait peut-être déjà par la violence de ses prédications.
[219] Le Dauphin savait qu'Héroard tenait un journal de ses paroles et actions.
[221] La reine Marguerite.
[222] C'est ainsi que le Dauphin appelle le capitaine de Mansan.
[223] M. de Ventelet.
[224] Ou Francisco. Voy. au 3 août précédent.
[225] Héroard a conservé ces griffonnages, qui n'ont encore aucune forme, mais dans lesquels il voit déjà «une merveilleuse inclination à la peinture.»
[226] Héroard était absent depuis le 29 août.
[227] Mari de sa nourrice.
[228] Il devint lieutenant général des armées du Roi, et mourut en 1650.
[229] Le Dauphin entrait dans sa cinquième année.
[230] Dans l'École des femmes Agnès demande à Arnolphe:
[231] Dans la journée le Dauphin s'était encore amusé pendant deux heures dans la chambre d'Héroard à regarder les estampes du livre de Vitruve.
[232] Le Dauphin était au lit, un peu malade.
[233] Henri-Frédéric, fils aîné de Jacques Ier, roi d'Angleterre; il avait alors neuf ans, et mourut en 1612.
[234] Charles de Bourbon, fils naturel d'Antoine, roi de Navarre, et de Louise de la Béraudière; archevêque de Rouen en 1594, mort à Marmoutier, en 1610, peu après l'assassinat de Henri IV.
[235] A la Cour on appelait mademoiselle les femmes mariées qui n'étaient pas nobles; le Dauphin nomme toujours la femme de son médecin: mademoiselle Héroard.
[236] Nous ne reproduisons pas l'orthographe de cette lettre et de la suivante.
[237] Charles IX, né à Saint-Germain, en 1550.
[238] La Reine était grosse, et accoucha d'une fille le 10 février suivant.
[239] Henri III.
[240] Héroard se contente d'analyser cette lettre.
[241] Chevalier d'honneur de la Reine.
[242] Histoire de France et des choses mémorables advenues ès provinces étrangères durant sept années de paix du règne de Henri IV, depuis 1598 jusqu'en 1604, par Pierre Matthieu, historiographe de France;—Paris, 1604, in-4o.
[243] Voy. au 20 août 1604.
[244] Héroard était absent depuis le 29 octobre.
[245] Voici cette lettre, que M. Berger de Xivrey a classée par erreur à l'année 1608: «Mme de Montglat, je vous fais ce mot et vous dépêche ce courrier exprès afin qu'il me rapporte des nouvelles de la santé de ma fille de Verneuil et de celle de mon fils, et de mes autres enfants. Au demeurant, si Mme de Verneuil va pour la voir, vous la lui lairrez voir et l'irez voir si elle vous en prie et le désire, lui disant comme de vous-même, si vous voyiez qu'elle voulût voir mon fils, que vous la priez de ne le faire à cause de la maladie de sa fille; et incontinent que vous recevrez cette-ci ferez mener mon fils avec tout le reste de mes autres enfants loger au château neuf. Bonjour, Madame de Montglat. Ce ve novembre, à Fontainebleau. (Lettres missives, VII, 642.)
[246] Le Roi écrivait à Mme de Montglat le 6 novembre: «Pour ce que vous mandez à Loménie touchant mon fils de Verneuil, je désire que vous le fassiez mener au château neuf avec mes autres enfants, et si Mme de Verneuil va à Saint-Germain et désire le voir, que vous le lui envoyiez au vieil château, où j'entends qu'elle loge pour assister ma fille.» Cette lettre est également classée, par erreur, dans les Lettres missives, à l'année 1608.
[247] Voy. encore la lettre du Roi du 10 novembre, dans laquelle il dit à Mme de Montglat: «Si Mme de Verneuil est là et qu'elle désire voir mon fils, envoyez le lui au vieil château, et qu'il soit avec elle tant qu'elle voudra.» (Lettres missives, VII, 644.)
[248] Gentilhomme de la chambre et gouverneur de la ville de Paris. Il avait été envoyé au Canada comme commandant général pour le Roi. Voy. Histoire du Canada, par Garneau; Québec, 1859, in-8o, tome 1er, pages 39 à 68.
[249] Voy. plus loin une variante de cette chanson.
[250] C'est-à-dire un lambel, par lequel se distingue le blason des ducs d'Orléans.
[251] Cette captivité ne peut qu'être antérieure au 3 février 1576, date à laquelle le roi de Navarre s'était évadé de la cour de Henri III. En avril 1574 Henri IV avait subi une sorte de captivité au château de Vincennes.
[252] Gabrielle d'Estrées était morte en 1599.
[253] C'est-à-dire qu'on le lui avait recommandé.
[254] Le Dauphin était encore enrhumé.
[255] De la maison du Dauphin.
[256] Héroard était parti le 30 novembre, et pendant son absence le Journal avait, comme d'habitude, été continué par l'apothicaire Guérin.
[257] Voy. au 17 octobre précédent.
[258] Ces cadenas étaient sans doute d'invention nouvelle. Lestoile dit à la date du 6 septembre 1606 qu'on lui a donné «un petit cadenas qui ne se peut ouvrir ni fermer que par quatre lettres qui sont A, M, O, R, qui font amor, lesquelles sont gravées avec plusieurs autres audit cadenas.» Le cadenas du Dauphin lui avait été donné par Héroard; le mot était DIOGÈNE.
[259] Héroard laisse en blanc le nom de ce fou, qui s'appelait Jacques des Isles.
[260] Un autre coussin de velours vert.
[261] On verra Louis XIII conserver cette habitude dans un âge beaucoup plus avancé.
[262] Voy. la lettre de Henri IV à Mme de Montglat, du 4 janvier, dans laquelle il lui dit: «Madame de Verneuil fait état de s'en aller demain coucher à Saint-Germain en Laye pour y voir ses enfants. Faites-la loger au château, et les lui laissez voir; elle ne verra point mon fils ni ma fille, si ce n'est par occasion.» (Lettres missives, VI, 573.)
[263] Mme de Montglat apportait une grande parcimonie dans les dépenses de la maison du Dauphin.
[264] Il était de Chambéry, et servait de page à M. de Verneuil. Héroard ne donne pas son nom.
[265] Héroard dit au Dauphin quelques jours après que la viande grillée engendre la colère.
[266] Chrétienne ou Christine de France, née au Louvre, mariée en 1619 à Victor-Amédée, duc de Savoie, morte en 1663.
[267] Il s'agit probablement du grand prévôt de l'hôtel, car au moment de l'assassinat de Henri III celui des hauts dignitaires que l'on appelait M. le Grand, c'est-à-dire le grand écuyer, le duc d'Elbeuf, était arrêté depuis quelques mois comme favorable aux Guises et ne devait être rendu à la liberté qu'en 1591. Ce passage est assez curieux, puisqu'il y est dit que c'est le grand prévôt qui tua Jacques Clément, tandis que Mézerai et les autres historiens disent que le Roi lui ayant lui-même porté deux coups avec le couteau qu'il retira de la blessure, M. de la Guesle le frappa du pommeau de son épée et que deux ou trois autres personnes, encore plus imprudentes, le tuèrent sur place. Quand on eut reconnu qui il était, le grand prévôt fit tirer son corps à quatre chevaux, brûler les quartiers et jeter les cendres au vent.
[268] Héroard était absent depuis le 30 janvier.
[269] Le Dauphin s'amusait souvent à faire la cuisine.
[270] Paul Merula, de Dordrecht, mort en 1607.
[271] Hercule de Rohan, grand veneur de France, mort en 1654.
[272] Henri de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, maréchal de France, mort en 1623. Il tenait alors à Sedan contre les troupes du Roi.
[273] Héroard était absent depuis le 19 février.
[274] La Reine n'était pas encore relevée de couches.
[275] Le couvent des Capucins se trouvait dans la rue Saint-Honoré.
[276] L'hôtel du Petit-Bourbon, démoli sous Louis XIV lors des travaux de la colonnade du Louvre.
[277] Voy. au 15 mars précédent.
[278] L'original de cette lettre est conservé à la Bibliothèque impériale (fonds Du Puy). Elle a été reproduite textuellement par M. Paulin Paris dans la 3e édition des Historiettes de Tallemant des Réaux, tome I, page 312, et par M. Berger de Xivrey dans les Lettres missives, tome VII, p. 689. On ignorait la date de cette lettre, dont nous n'avons pas cru devoir reproduire l'orthographe.
[279] Héroard est absent depuis le 23, et c'est Guérin qui tient le Journal d'une manière beaucoup plus concise. Cette phrase obscure nous paraît signifier que M. de Souvré, gouverneur du Dauphin, était venu à Saint-Germain, sur la nouvelle d'un danger couru par l'officier chargé de la garde du Dauphin. Les bois qui environnaient Saint-Germain étaient alors infestés de bandits. (Voy. au 27 janvier 1610.)
[280] Guillaume du Choul, gentilhomme lyonnais «le plus diligent et le plus grand rechercheur d'antiquités de son temps», dit La Croix du Maine.
[281] Voy. aux 19 avril et 29 novembre 1605.
[282] Il s'en sert plus tard pour jouer sur un damier.
[284] Voy. au 31 octobre 1604.
[285] C'était, dit Héroard, une écritoire en forme de cassette, où étaient son papier, sa plume et son encrier; elle lui avait été donnée par Mme de Loménie.
[286] Clerc de sa chapelle, qui lui montrait à écrire.
[287] Henri de Buade, fils d'Antoine de Buade, seigneur de Frontenac, capitaine des châteaux de Saint-Germain en Laye.
[288] «La belle Gillette; elle étoit noire, claire et agréable.» (Note d'Héroard.) Elle se nommait Gillette Sabillotte, demoiselle de Savenière, et était fille d'un procureur du Roi à Dijon. Le maréchal de Biron, qui mourut sans avoir été marié, en eut un fils, nommé Charles, mort au siége de Dole, en 1636.
[289] Imitation des plats de Bernard de Palissy.
[290] C'est le troisième accident mentionné par Héroard comme arrivé au même endroit. (Voy. aux 31 mai 1602 et au 6 avril 1605.)
[291] Héroard a laissé son nom en blanc.
[292] Nous reproduisons textuellement ce récit qu'Héroard a ajouté après coup, en marge de son journal. Henri IV écrivait le lendemain à Mme de Montglat: «Ma femme et moi l'échappâmes belle hier; mais Dieu merci nous nous en portons bien.» (Voy. aussi le Journal de Lestoile à cette date.)
[293] Héroard était parti le 13 pour Vaugrigneuse, et Guérin, qui tient le journal en son absence, n'a pas la même exactitude pour marquer les heures d'arrivée et de départ du Roi. Henri IV dut repartir pour Paris le lendemain.
[294] On voit par ce détail que lorsque Henri IV venait seul à Saint-Germain il demeurait au vieux château, et que lorsqu'il était accompagné de la Reine et de la Cour il demeurait dans la partie achevée du château neuf.
[295] Héroard était absent depuis le 13.
[296] Fou du Roi.
[297] Le support, en forme de croix, auquel ses armes étaient attachées.
[298] Mlle de Verneuil avait la rougeole et la petite vérole.
[299] Le Roi lui avait donné au mois de février précédent les lettres d'érection de la duché pairie de Sully.
[300] Héroard ajoute en marge: Nota. Grande indiscrétion envers lui (le Dauphin). Mme de Montglat en eut quatre, M. le Chevalier un, Hindret un, etc. Voy. au 30 septembre suivant, une scène analogue.
[301] Le nom de ce soldat est peu lisible.
[302] Nous reproduisons textuellement ce récit incohérent qu'Héroard a écrit en marge de son journal. Lestoile dit à la date du 31 juillet 1606: «La constitution du temps de cette saison fut tellement déréglée, maussade, pluvieuse, venteuse et froide qu'on disoit que la Toussaint se rencontroit cette année en juillet... Ce qui causa force maladies contagieuses à Paris, où toutefois l'effroi étoit plus grand que le mal, avec prédictions de malheurs à venir qui couroient entre le peuple et l'étonnoient.» Ce graisseur, portant une boîte infecte, nous paraît être un écho des craintes superstitieuses qui couraient alors dans le peuple de Paris.
[303] Sur le matin.
[304] Le Dauphin avait fait l'opiniâtre dans la journée. «Cette défiance, dit Héroard, à la date du 24 août suivant, venoit de ce que par deux diverses fois Mme de Montglat lui avoit promis à son coucher de ne le fouetter point et le matin elle l'avoit fouetté au lit.»
[305] Sic. Sans doute pour l'escouade.
[306] Aux froids précédents avait succédé une extrême chaleur.
[307] Dans son livre De l'Institution du Prince, Héroard parle de «la chapelle, de cette belle et grande allée où est le jeu de palle-mail» (folio 1, verso).
[308] Louis de Harlay, seigneur de Saint-Aubin; il était beau-frère de Mme de Montglat.
[309] Cette compagnie n'était composée que d'enfants.
[310] Ces leçons n'avaient encore rien de régulier.
[311] Héroard a laissé le nom en blanc.
[312] Héroard a conservé ce barbouillage, qui n'a aucune forme.
[313] Voy. la note du 14 août 1605.
[314] Il est à remarquer que l'on entretient souvent le Dauphin de cette question.
[315] Abréviation de capitaine.
[316] Le Dauphin est souffrant du 1er au 7 septembre, et Héroard note en marge de son Journal qu'il écrit presque tous les jours à M. du Laurens, premier médecin du Roi, pour le tenir au courant de la santé du prince.
[317] C'était alors la mode de tailler les ifs en leur donnant des formes d'hommes et d'animaux.
[318] C'était une préparation contre la peste. Le 20 septembre suivant, Héroard donne au Dauphin deux muscardins, «à la charge de les laisser fondre en la bouche». Le Dauphin lui dit: J'en prendrai quand je passerai où il y a du mauvais air.
[319] Cette phrase est très-obscure et nous avons dû la reproduire telle quelle. Voici ce que dit le journal de Lestoile à cette date: «La peste au logis de la reine Marguerite, dont deux ou trois de ses officiers meurent, et entre autres un misérablement, dans une pauvre mazure, près les fratti ignoranti, la fait retirer à Issy, au logis de la Haye, se voyant, à raison de cette maladie, abandonnée de ses officiers et gentilshommes.»
[320] Ou Chilly, château bâti par Métezeau pour le maréchal d'Effiat.
[321] Il existe au musée de Versailles un portrait en pied de Martin Ruzé, seigneur de Beaulieu et de Chilly, qui pourrait être celui placé autrefois à Chilly. Voy. Notice du Musée impérial de Versailles, par Eud. Soulié, 2e édition, 3e partie, p. 114, no 3323.
[322] Le château de Fleury appartenait alors à Henri Clausse, filleul du roi Henri II, grand maître des eaux et forêts de France. Le canal de Fleury servit de modèle à Henri IV pour celui de Fontainebleau. «L'on tient, dit le P. Dan, que le sieur de Fleury ayant vu depuis celui-ci beaucoup plus grand, plus large et plus majestueux que le sien, y fit écrire ou pour le moins dit ces paroles: Voluit me vincere Cæsar.» (Le Trésor des merveilles de Fontainebleau, page 185).
[323] Ou du Jacquemard; c'est la chapelle dédiée à la Vierge et à saint-Saturnin.
[324] On le rassure.
[325] Héroard avait réservé une place dans son Journal pour y insérer l'ordre du cérémonial, mais il ne l'a pas fait. On peut en lire les détails dans le Trésor des merveilles de Fontainebleau, pages 277 et suiv.
[326] Les deux sœurs du Dauphin, Mesdames Élisabeth et Christine furent baptisées le même jour.
[327] Le lendemain du baptême, dit le P. Dan, «se passa à courre la bague, où le Roi, avec son adresse accoutumée, l'emporta plusieurs fois. C'est ce que j'en ai recueilli de l'imprimé qui fut alors publié et de plusieurs personnes qui y étoient présentes.»
[328] C'est sans doute l'origine de la verrerie royale érigée en 1641, «en faveur du sieur Antoine Clerici, ouvrier de S. M. en terre sigillée.» Voy. le P. Dan, page 338.
[329] René de Thou, seigneur de Bonneuil et de Cély, introducteur des ambassadeurs.
[330] «La blancheur et le courant des eaux de ce beau lieu, dit Dargenville, l'ont fait nommer Courance.» Cette seigneurie, comme celle de Fleury, appartenait alors à Henri Clausse; au dix-huitième siècle elle avait passé dans la famille de Nicolaï. (Voyage pittoresque des environs de Paris, 1779 in-12, page 250.)
[331] C'est pour cette raison que nous ne n'avons pas toujours reproduit l'orthographe de ces lettres.
[332] Dans l'Historiette de Malherbe, Tallemant des Réaux raconte que le Roi lui montra la première lettre «que M. le Dauphin, depuis Louis XIII, lui avoit écrite et qu'ayant remarqué qu'il avoit signé Loys, sans u, il demanda au Roi si M. le Dauphin avoit nom Loys. Le Roi demanda pourquoi.—Parce qu'il signe Loys et non Louis. On envoya querir celui qui montroit à écrire à ce jeune prince pour lui faire voir sa faute, et Malherbe disoit qu'il étoit cause que M. le Dauphin avoit nom Louis.» (Les Historiettes, édit. Paulin Paris, I, 277.) On trouvera plus loin des lettres du Dauphin signées Loys.
[333] Héroard a conservé ces griffonnages qui n'ont encore aucune forme.
[334] Nous ne reproduisons cette scène qu'à cause du mot du Roi auquel elle donne lieu le lendemain.
[335] Au rendez-vous de chasse.
[336] On trouve dans le Journal de Lestoile les vers suivants sur le Roi et son confesseur:
[337] Héroard n'a pas parlé précédemment de ce détail.
[338] Voy. au 20 juillet précédent.
[339] Voy. au 12 janvier précédent.
[340] Nain de la Reine.
[341] Le fou du Roi.
[342] Ange Cappel, sieur du Luat, était, dit Tallemant des Réaux, une espèce de fou de belles-lettres qui fit imprimer, pour flatter M. de Sully, un petit livre intitulé: Le Confident, et un autre au frontispice duquel «il étoit peint comme un ange avec des ailes et de la barbe au menton, et des vers qui disoient qu'il n'avoit rien d'humain que la barbe.» (Les Historiettes, édit. Paulin Paris, I, 111 et 121.)
[343] Héroard a écrit en marge de son journal: Augurium.
[344] C'était un vendredi.
[345] Honorat de Bueil, seigneur de Racan, parent de la comtesse de Moret; il fut un des premiers membres de l'Académie française et mourut en 1670.
[346] Petrucci.
[347] Voy. la lettre du Roi à Mme de Montglat, écrite le 19 de Nemours. (Lettres missives, VII, 19.)
[348] Dresser la petite mule de M. de Roquelaure.
[349] Voy. la note du 30 juin 1605.
[350] Héroard, malade depuis le 16, était convalescent; le 27 il reprend le Journal continué en son absence par l'apothicaire Guérin.
[351] Nicolas le Blond se trouve parmi les peintres portés dans les comptes de l'hôtel de Henri IV de 1605 à 1610.
[352] «Il perdit un œil d'une épine qui lui perça la prunelle, comme il étoit à la portière du carrosse, en allant voir Mme de Maubuisson, sœur de Mme de Beaufort. Or, un jour qu'il étoit en carrosse avec Henri IV, il s'avisa en passant de demander à une vendeuse de maquereaux si elle connoissoit bien les mâles d'avec les femelles: Jésus! dit-elle, il n'y a rien de plus aisé; les mâles sont borgnes.» (Les Historiettes de Tallemant des Réaux, I, 37.)
[353] Voy. au 11 septembre précédent. Héroard a écrit par erreur «qu'il avoit fait mettre en prison.»
[354] Ce mot indique sans doute que le Dauphin éprouve encore une certaine crainte lorsqu'il lui faut aller au devant du Roi.
[355] Une figurine qui le représentait ou qu'il désignait sous son nom.
[356] Nain de la Reine.
[357] Folle de la Reine.
[358] Voy. plus haut, page 61, note 88.
[359] Éléonore de Bourbon, fille de Henri de Bourbon, 1er du nom, prince de Condé, mariée à Philippe-Guillaume de Nassau, prince d'Orange, morte en 1619. Voy. la lettre de Malherbe à Peiresc, tome III, page 15, de l'édition donnée par M. Lud. Lalanne. Cette lettre est du 9 décembre, et non du 9 novembre.
[360] Voy. la note du 20 juillet précédent.
[361] Héroard remarque plusieurs fois que le Dauphin était mesnager; mais il attribue ce défaut aux exemples de parcimonie qu'on lui donne.
[363] Le croc-en-jambe.
[364] Il est à remarquer que jamais, dans ces commencements de journée, le mot lavé ne se trouve indiqué.
[365] Héroard met ici en marge: «Ce jour là, le Roi courant à la forêt de Gros-Bois, le cerf, venant au-devant de lui, saute dessus de furie et fault à le tuer: où il faut noter la sympathie de ce prince envers les accidents qui adviennent au Roi, l'ayant observée en plusieurs autres, comme lorsque ce fol se jeta sur lui passant par le Pont-Neuf, ce prince, sans cause manifeste non plus qu'à cette fois, ne voulut point souper.—Voy. au 20 décembre 1605.
[366] Tenant la palette.
[367] Héroard a écrit en marge de ce passage: Temeritas et impudentia.—Voy. au 12 février suivant.
[368] Ces dessins sont conservés dans le manuscrit d'Héroard; il ont été reproduits dans le Magasin pittoresque, année 1865, pages 212 et 213.
[369] Héroard ajoute en latin: Mihi extorsit lacrymas.
[370] Voy. la lettre du Roi à Mme de Montglat, écrite de Saint-Germain, le 28 décembre 1606.
[371] C'est-à-dire que le Dauphin attache une jarretière au pied d'un tabouret pour en faire une voiture et le tirer.
[372] Sans voir les marches; Héroard met en note: «Secouru à propos».
[373] Gouvernante de Mlle de Vendôme et nièce de M. de Frontenac.
[374] Soldat aux gardes.
[375] Clerc de la chapelle du Dauphin.
[376] M. Littré adopte comme étymologie du verbe épousester: É pour es.... préfixe, et pousse, radical de poussière. «Cette étymologie, donnée par Scheler, est meilleure, ajoute M. Littré, que celle de pousser.» Le Dauphin prononce épuceter qui est peut-être l'ancienne forme du mot épousseter; on dit encore familièrement: «Je lui secouerai les puces.»
[377] Henri IV écrivait, le 28 février, à Sully: «Mon ami, tantôt parlant à vous, j'ai oublié de vous dire comme ces jours passés, durant la foire Saint-Germain j'ai donné ou joué de la marchandise jusqu'à la somme de trois mille écus; et pource que les marchands desquels j'ai eu ladite marchandise me tiennent au cul et aux chausses, je vous fais ce mot pour vous dire de faire bailler présentement ladite somme, etc.» On voit que le langage grossier du Dauphin n'est pas un fait exceptionnel et qu'il parle comme le Roi, comme tout le monde.
[378] En transcrivant dans son Journal cette lettre, qui ne se trouve pas dans le Recueil des Lettres missives de Henri IV, Héroard ajoute: «Collationné à l'original escrit comme dessus, par moy, conseiller et secrétaire du Roy.—Héroard.»
[379] Nous ne citons ce mot que pour faire connaître les produits de la poterie de Fontainebleau.
[380] Joueur de luth.
[381] Héroard a consigné plus haut, le 25 octobre 1605, cette observation qui caractérise déjà Louis XIII.
[382] Madame (Élisabeth de France) avait été tenue sur les fonts du baptême le 14 septembre précédent par Diane de Valois, duchesse d'Angoulême, au nom de l'infante Isabelle-Claire-Eugénie. On sait que le nom d'Élisabeth est le même que celui d'Isabelle.
[383] Héroard a mis en note, à la marge: Insignis impudentia.
[384] Servir, en terme du jeu de paume, signifie envoyer la balle le premier.
[385] Claude de Hoey, peintre du Roi.
[386] Héroard partait pour se rendre à Paris, auprès du Roi.
[387] Frédéric IV, né en 1574, comte palatin du Rhin en 1583, mort à Heidelberg, le 9 septembre 1610.
[388] Le Roi écrivait à la Reine vers le 20 mars: «Mon cœur, j'espère vous voir demain ayant fait ici un petit de fonds.... Mais bien vous assurerai-je que Mme des Essars n'y a point puisé en passant.» Mme des Essars se trouvait à ce voyage de Fontainebleau, comme on le verra à la date du 2 août suivant et au 11 janvier 1608. La première fille naturelle du Roi et de Mme des Essars naquit en janvier 1608, et fut légitimée dans le mois de mars suivant.
[389] La lettre du Roi à Mme de Montglat, datée du 5 avril à Fontainebleau, et que M. Berger de Xivrey a classée à l'année 1607, doit être antérieure, puisqu'à cette date Mme de Montglat est à Fontainebleau avec le Roi et le Dauphin.
[390] Héroard était absent depuis les premiers jours de mars, et le journal tenu par l'apothicaire Guérin est beaucoup plus concis pendant cette période.
[391] Sur une estrade.
[392] Il est curieux de lire, après le récit d'Héroard, celui que le P. Dan fait de la même cérémonie. «Un chacun sait que nos rois très-chrétiens, par une cérémonie autant remarquable qu'elle est pleine de piété, ont coutume tous les ans, le jeudi saint, de laver les pieds à treize pauvres, à l'imitation du Sauveur des humains, qui par un excès d'humilité daigna bien faire le semblable à l'endroit de ses apôtres. Sa Majesté étant donc dans ce lieu de Fontainebleau à pareil jour, l'an mil six cent sept, toutes choses bien préparées et bien ordonnées pour cette cérémonie, et pour en faire ensuite une autre que l'on appelle la Cène, qui se pratique servant les mêmes pauvres en table, le Roi envoya dire qu'il vouloit que Monseigneur le Dauphin fît ce jour-là cette action purement royale au lieu de Sa Majesté, et que ses officiers lui déférassent alors les mêmes honneurs et services qu'à sa personne propre.... Ce commandement reçu, le sieur de Vitry, avec ses gardes, s'en va accompagner Monseigneur le Dauphin en la salle du bal, où se fait d'ordinaire cette pieuse et très-louable action. Alors Monseigneur l'archevêque d'Embrun étant monté en chaire commença cette cérémonie par une belle exhortation, montrant que toute action du Fils de Dieu incarné étant notre instruction, et par le lavement des pieds de ses apôtres ayant témoigné une action signalée d'humilité, c'étoit donc cette vertu que tous chrétiens devoient soigneusement pratiquer.
«L'exhortation achevée, les princes et officiers de la couronne assistant et servant Monseigneur le Dauphin se présentèrent; l'un prit le bassin et l'autre l'aiguière, tandis que Monseigneur le Dauphin lave, essuie et baise les pieds des pauvres, lesquels, selon la coutume, avoient premièrement été visités par le médecin du Roi, pour reconnoître s'ils n'avoient point quelque maladie dangereuse, et auxquels l'on avoit rasé les cheveux, comme aussi on les avoit revêtus d'écarlate, avec chacun un grand linge de fine toile qui les couvre jusque sur les pieds; le tout selon la pratique ordinaire.
«D'abord Monseigneur le Dauphin fit quelque petite difficulté de laver et baiser les pieds de ces pauvres, son âge tout foiblet ne lui pouvant faire comprendre cette cérémonie, et croyant que l'on se vouloit rire de lui, sur ce qu'il voyoit que tous les princes et seigneurs, tête nue, le servoient, et que lui fut ordonné pour servir ces pauvres; mais aussitôt jetant la vue derrière lui et voyant Monseigneur le comte de Soissons tenant son bâton de grand maître, qui venoit en cérémonie, suivi de tous les maîtres d'hôtel du Roi qui précédoient les mets pour servir et donner à ces pauvres, il commença à sourire, et se porta alors d'affection à faire cette action célèbre de piété, reconnoissant qu'il n'y avoit point de moquerie.
«Les services de chaque pauvre étant de treize plats, furent tous portés par des princes ou seigneurs de marque, entre lesquels étoient Mgr le prince de Condé, Mgr le prince de Conty, Mgr le duc de Vendôme et Mgr le duc de Guise, et quand il fallut donner à chacun de ces pauvres treize écus d'or, accoutumés leur être alors aumônés, ce fut où Monseigneur le Dauphin témoigna une grande allégresse, et ainsi finit cette cérémonie et action purement royale, action que l'on ne lit point avoir été jamais faite auparavant par aucun Dauphin ou autre enfant de France.» (Le Trésor des merveilles de Fontainebleau, p. 285-7.)
[393] Le Roi touchait les malades dans une allée du jardin. Voy. Le Trésor des merveilles de Fontainebleau, par le P. Dan, p. 178.
[394] Cet enfant mourut à Saint-Germain-en-Laye, le 17 novembre 1611, sans avoir reçu de prénom; il ne faut pas le confondre avec Gaston, né l'année suivante, et qui ne prit le titre de duc d'Orléans qu'après la mort de ce second fils de Henri IV.
[395] Son thème de nativité. Malherbe, dans une lettre à Peiresc du 23 mars 1610, dit en parlant de M. d'Orléans: «De tous les enfants du Roi, c'est celui, à ce que l'on dit, qui a le plus grand horoscope.»
[396] Héroard a mis en note, à la marge: Meteorum augurium aquila. Voici comment ce fait est rapporté par le P. Dan.: «Quelques jours après (la naissance du duc d'Orléans), qui fut la nuit du dix-neuf au vingtième du même mois, environ les deux heures du matin, fut vu, venant comme de dessus la chambre de la Reine, la forme d'un aigle environné d'une grande lumière, qui passa sur le jardin près de l'horloge avec un grand éclat, comme d'un coup de tonnerre ou de canon; et le rapport en fut fait le lendemain au Roi par deux sentinelles, l'un françois et l'autre suisse, qui étoient alors en faction, et jurèrent avoir vu la chose ainsi. Ce qui fit avancer plusieurs beaux discours à l'avantage de ce jeune fleuron des lys. Les uns (Mathieu en l'histoire de Henry IV) disoient que cet aigle étoit un présage de la future grandeur de ce petit prince, auquel le Ciel sembloit promettre l'empire, et que son nom, comme un coup de tonnerre, éclateroit par tout l'univers. Les autres en faisoient diverses prédictions non moins favorables; mais la fin a montré assez qu'il ne faut rien s'assurer sur tels et semblables signes et météores, car le quatrième an et six mois de son âge mourut ce petit duc d'Orléans, à Saint-Germain-en-Laye. Et s'il y avoit lieu de faire jugement sur tel signe, il y avoit plus d'apparence de dire que, comme un éclair et un coup de tonnerre, cet aiglon royal passeroit promptement de cette vie en l'autre.» (Le Trésor des merveilles de Fontainebleau, page 275.)
Malherbe écrivait à Peiresc, le 26 avril 1607: «Il fut vu par les gardes un certain feu en forme d'oiseau, qui s'éleva du jardin des Canaux, passa par dessus le Court du Cheval et par dessus le château, alla crever en le Court du Donjon, à l'endroit de l'horloge, avec un grandissime bruit; on dit comme d'un pétard, mais s'il eût été aussi grand, il eût réveillé tout le monde, ce qu'il ne fit pas. Le Roi, comme cela lui fut récité, s'en réjouit fort, et dit que souvent, devant des batailles et en des siéges de villes et autres entreprises, il avoit vu de semblables choses, mais toujours avec bonne issue, et qu'il espéroit que s'il avoit la guerre il feroit bien ses affaires.» (Œuvres de Malherbe, éd. L. Lalanne, 1862, in-8o, t. III, page 33.)
[397] Les quatrains de Pibrac et les proverbes de Salomon. Voici comment Héroard en parle dans son livre de l'Institution du Prince: «Aussitôt qu'ils sauront (les princes) tant soit peu lire, je suis d'avis qu'on les exerce dans les Proverbes choisis de Salomon, les quatrains du sieur de Pybrac, puis certains auteurs qui ont écrit des petits contes sous des noms feints, mais qui portent leur sens moral.»
[398] Marie de Luxembourg, duchesse de Penthièvre, vicomtesse de Martigues, veuve le 19 février 1602 de Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur.
[399] Catherine de Lorraine, veuve de Nicolas de Lorraine, duc de Mercœur, beau-père de la précédente, mort en 1577.
[400] Sur un tabouret.
[401] M. de Verneuil était destiné à entrer dans les ordres.
[402] La lettre de Henri IV à Mme de Montglat, datée du 3 mai à Fontainebleau, et que M. Berger de Xivrey a classée à l'année 1607, est de deux ans antérieure.
[403] Le faire tenir tranquille.
[404] Henri de la Trémoille, né en 1599, fils de Claude, duc de Thouars, et de Charlotte de Nassau.
[405] Au château de Moret près de Fontainebleau, que Henri IV avait donné à Jacqueline de Bueil. Cet enfant, légitimé en 1608, est Antoine de Bourbon, comte de Moret, tué à la bataille de Castelnaudary, en 1632.
[406] Mlle de Vendôme épousa en 1619 Charles de Lorraine, duc d'Elbeuf.
[407] Ce dessin est conservé dans le manuscrit d'Héroard.
[408] Héroard ajoute ici en marge: Pro pudore erubescit; manu obducit faciem [Rex] ostentans manu p...et dicens: Ecce qui te talem qualis es fecit.
[409] Le mot peindre s'employait pour représenter.
[410] Une médaille de Jean Héroard a été gravée par Warin postérieurement à la mort du médecin du Roi; Héroard portait en effet la barbe en pointe. Cette médaille est reproduite dans le Trésor de Numismatique, médailles françaises, 2e partie, planche XIX.
[411] C'étaient sans doute des bohémiens qui avaient eu permission de danser devant la Cour.
[412] De la Fête-Dieu.
[413] L'hôtel de Vendôme appelé aussi le Grand-Navarre. Voy. Trésor des merveilles de Fontainebleau, par le P. Dan, page 327.
[414] Le P. Dan donne quelques détails sur la réception de cet ambassadeur (pages 287-9); mais il se trompe en la datant du mois de mai 1607.
[415] Voy. la lettre de Henri IV à Mme de Montglat sur la mort de son mari. (Lettres missives, tome VII, page 316.)
[417] Charlotte des Essars, une des maîtresses du Roi.—Voy. Lettres missives, tome VII, pages 138 et 510.
[418] Héroard a conservé ce papier griffonné.
[419] Ce dessin est conservé dans le manuscrit d'Héroard.
[420] La marquise de Verneuil avait demandé au Roi de garder ses enfants pendant quelques jours auprès d'elle. Voy. Lettres missives, tome VII, pages 319, 328, 333 et 338, et la lettre de Malherbe à Peiresc du 3 août 1607.
[421] Le château de Noisy-le-Roi, près de Versailles, appartenait alors au cardinal de Gondi.
[422] Le Roi avait écrit à Sully de Monceaux, le 15 août: «Mon ami, sur l'avis que je viens tout présentement de recevoir de Mme de Montglat, comme la peste est à Saint-Germain-en-Laye, je vous dépêche Frontenac, par les mains duquel vous recevrez cette-ci, en poste, pour vous dire que je mande à Mme de Montglat de mener mon fils à Noisy avec mes autres enfants. Mais pource qu'il n'ont pas de litières, carrosses ni charrettes pour les mener et porter leur équipage, je vous prie de leur en envoyer le plus promptement que vous pourrez afin qu'ils partent aussitôt; car en telles choses la diligence est requise.» Henri IV tomba malade deux jours après. «Ce mois d'août fut extrêmement chaud et sec, dit Lestoile; les melons donnent des cours de ventre et dyssenteries dont plusieurs étant atteints en sont fort malades, entre autres le Roi, qui s'en trouva si mal d'un, et tellement affoibli qu'on douta (sans dire mot) de sa santé.... Un docteur de Sorbonne fit en ce temps le procès du melon à cause du mal qu'il avoit fait au Roi.» (Registre journal de Henri IV, édition Michaud et Poujoulat, tome I, 2e partie, page 434.)
[423] Claude-Marguerite de Gondi, fille d'Albert de Gondi, duc et maréchal de Retz, veuve de Florimond de Hallwin, marquis de Maignelais; morte en 1650, à l'âge de quatre-vingts ans. Dix jours plus tard, le 28 août, le Dauphin s'amuse à copier son portrait.
[424] Il est curieux de voir Louis XIII enfant chasser au vol pour la première fois, sur l'emplacement du grand parc actuel de Versailles, à peu de distance de l'endroit où plus tard, attiré par le même goût, il devait faire construire le château agrandi depuis par Louis XIV.
[425] Ce dessin est conservé dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale; il a été reproduit dans le Magasin pittoresque, année 1865, page 214. Voy. au 18 août précédent.
[426] Aujourd'hui ferme et village de l'arrondissement de Versailles.
[427] Villepreux, comme Noisy, comme Saint-Cloud, comme Versailles, appartenait au cardinal Henri de Gondi, qui tenait ces héritages de son père le maréchal de Retz.
[428] Le Roi continuait de coucher à Villepreux, près de Noisy.
[429] Elle était restée à Saint-Germain à la suite de ses couches.
[430] Des dessins aux trois crayons.
[431] On reconnaît encore ici l'influence d'Héroard, qui dit dans son livre De l'Institution du Prince: «On peut faire de même, les mettant (les princes) sur les autres livres historiaux contenus en la Bible, où ils liront avec plaisir et profit tout ensemble, s'égayant par l'histoire et s'instruisant en beaucoup de choses qui doivent être sues par des enfants chrétiens, tels que nous les voulons faire.»
[432] Antoine de Bourbon, roi de Navarre. Il s'agit sans doute d'un portrait aux trois crayons, analogue à celui publié par M. Niel dans les Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, tome II.
[433] Madame est alors âgée de près de cinq ans; Héroard reproduit son langage enfantin, qui, on le voit, était aussi grossier quelquefois que celui du Dauphin.
[434] Ce papier est conservé dans le manuscrit d'Héroard. On y lit: Loys, Dauphin, sera bien sage.
[435] Tracé.
[436] On voit par ce passage qu'Héroard tenait note des actions du Dauphin à toutes les heures de la journée.
[437] Le Dauphin entrait ce jour-là dans sa septième année.
[438] Voy. la lettre du Roi à Mme de Montglat, du 8 octobre. (Lettres missives, VII, 370.)
[439] Un des plus considérables jeux de l'orgue, qu'on appelle autrement voix humaine. On fait aussi des épinettes organisées, qui ne consistent qu'en un jeu de régale (Trévoux).
[440] Nicolas d'Herberay, sieur des Essars; il vivait sous François Ier et Henri II; il est aussi traducteur de l'Histoire de Josèphe sur la guerre des Juifs.
[441] Héroard donne le texte de ces trois lettres; celles du grand-duc et du prince de Toscane sont en italien. Voici celle de la grande-duchesse (Christine de Lorraine, fille du duc Charles III):
«Monseigneur, l'affection avec laquelle je vous reveris et cheris a rendu en toute perfection l'estreme contentement que j'ay receu que Dieu vous aye accompagné d'un frere, parquoy je m'an rejouis avec V. A. come celle qui vous aime plus que son fils, et pardoner à mon amour si je suis tent presonteueuse comme je ne sede a creature du monde qui soit plus votre tres-humble seruante et quand il luy plaira m'onorer de ses comandement elle conoittera que persone ne m'auansera d'afection et en c'est maime volonté j'eleue mes afans lesquelles avec leur mere vous baise tres humblement les mains, prian Dieu, Monseigneur, vous donné tres longue et tres heureuse vie, vous croissant en toutes ses vertus comme desire
«Vostre tres humble et tres obeissante tante et seruante.
«Chrestne, g. dse.»
Et au-dessus est écrit:
«A Monseigneur,
«Monseigneur Daulphin.
[442] Henri, cardinal de Gondi, évêque de Paris.
[443] Henri III.
[444] Ce dessin est conservé dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
[445] Jacqueline de Bueil avait été mariée pour la forme à Philippe de Harlay, comte de Cési, mais de manière à ce qu'il ne fût son mari que de nom. Aussitôt après la naissance du comte de Moret, on s'occupa des formalités nécessaires pour casser ce mariage. Elle épousa, en 1617, René du Bec, marquis de Vardes.
[446] Héroard était parti pour Vaugrigneuse le 31 octobre, et en son absence Guérin continuait le Journal.
[447] La nouvelle mariée.
[448] Héroard était de retour depuis le jour précédent.
[449] Morceau de cuir façonné en forme d'oiseau, dont les fauconniers se servaient pour attirer et rappeler les oiseaux.
[450] Mme de Montglat suivait les ordres du Roi, qui lui écrivait le 14 novembre: «Je me plains de vous de ce que vous ne m'avez pas mandé que vous aviez fouetté mon fils, car je veux et vous commande de le fouetter toutes les fois qu'il fera l'opiniâtre ou quelque chose de mal, sachant bien par moi-même qu'il n'y a rien au monde qui lui fasse plus de profit que cela; ce que je reconnois par expérience m'avoir profité, car étant de son âge j'ai été fort fouetté. C'est pourquoi je veux que vous le fassiez et que vous lui fassiez entendre.» (Lettres missives, VII, 385.)
[451] Le cardinal de Gondi et Philippe-Emmanuel de Gondi, seigneur de Dampierre, père du cardinal de Retz.
[453] Dicter.
[454] Voy. la lettre du Roi à Mme de Montglat, du 30 novembre. (Lettres missives, VII, 396.)
[455] A son baptême. Voy. plus bas, au 9 décembre.
[456] Sur ce fou de Henri IV, on lit dans le Perroniana: «Maître Guillaume étoit ennemi mortel des pages et des laquais, et portoit toujours sous sa robe un bâton court, qu'il appeloit son oysel, et en frappant crioit toujours le premier au meurtre. Il disoit qu'en même temps que Dieu faisoit les anges, le diable faisoit les pages et les laquais. Il vit en Normandie le pourvoyeur de M. le cardinal de Bourbon qui menoit toujours où alloit son maître une troupe de moutons pour la provision, et celui qui les menoit étoit monté à cheval; maître Guillaume, qui le vit passer, dit: «Voilà le grand moutontier de Cholcos, qui garde les moutons à cheval.» Quand maître Guillaume vouloit dire ruiner, il disoit réformer, à cause qu'au commencement des troubles ceux de la Religion pillèrent Louviers, d'où il étoit, et eux s'appeloient Réformés. M. le comte de Soissons lui dit un jour: «Il faut que tu ailles devant une compagnie de dames (qui étoient au Louvre) et que devant elles tu montres ton cul, et que tu le remues; mais garde-toi bien de dire que c'est moi qui t'ai appris cela, car tu auras des coups de bâton; mais dis ainsi: C'est ma mère qui me l'a appris» (entendant parler de la mère de maître Guillaume). Maître Guillaume ne manqua pas de venir en cette compagnie, où le comte se trouva exprès, et où aussi étoit sa mère; aussitôt le bouffon commença à faire les gestes que lui avoit appris le comte de Soissons. Ces dames se mirent à crier et à le vouloir chasser de la salle; on lui demanda: «Qui t'a appris celle vilenie-là?—C'est le comte de Soissons», dit-il. Le comte, qui étoit là, lui fit signe qu'il le battroit; aussitôt il se reprit: «Non, ce n'est pas le comte de Soissons, mais c'est sa mère qui lui a appris.»
«Je le rendis une fois bien muet devant le feu Roi, et il se trouva pris sans pouvoir répliquer. Il disoit au Roi qu'il avoit été dans l'arche de Noë avec sa femme et ses enfants; là-dessus je lui dis: «Venez çà, maître Guillaume; il n'y avoit dans l'arche que huit personnes, Noë, sa femme, ses trois enfants et les femmes de ses trois enfants: Vous n'étiez pas Noë?—Non, dit-il.—Vous n'étiez pas sa femme?—Non.—Vous n'étiez pas de ses enfants?—Non.—Vous n'étiez pas une des femmes de ses fils?—Non.—Vous étiez donc une bête, car il n'y avoit que ces personnes-là, tout le reste étoit des bêtes.» Il se trouva bien empêché, et ne sut que répondre; le Roi le lui reprochoit souvent....
«Il s'appeloit Guillaume le Marchand et s'appeloit Cavalier des chiffres; il disoit qu'il étoit descendu aux enfers, et que là il combattit Pythagoras. Toute sa science étoit tirée du livre des Quenouilles, qu'il avoit merveilleusement bien étudié; il avoit aussi vu tout plein de tapisseries, et il lui en étoit demeuré force visions; il avoir été aussi souventes fois aux sermons; il n'y avoit pas moyen de le faire obliger ni répondre pour personne. Les bouffons plaisants donnent de merveilleux contentements, mais ils sont dangereux quelquefois. Maître Guillaume avoit de certaines visions admirables quand on l'interrogeoit: Qui étoit cettui-ci, cettui-là, et de certains mots propres, qui lui étoient naturels, et à lui seulement.»
[457] Ces griffonnages sont conservés dans le manuscrit d'Héroard.
[458] Marie de Bourbon, fille de Henri de Bourbon, duc de Montpensier, née au château de Gaillon, le 15 octobre 1605, avait alors près de deux ans; elle fut mariée en 1626 à Gaston, duc d'Orléans, troisième fils de Henri IV, né le 25 avril 1608; le duc d'Orléans, deuxième fils du Roi, était mort en 1611. On voit que ces mariages, projetés dès l'enfance des princes, se réalisaient quelquefois.
[459] Jeanne-Baptiste de Bourbon, fille de Henri IV et de Charlotte des Essars, fut légitimée par lettres du Roi, données au mois de mars 1608, et mourut abbesse de Fontevrault, en 1670.
[460] Voy. au 19 septembre 1607.
[461] François-Marie de Médicis, 1er du nom, grand-duc de Toscane.
[462] Dans son livre De l'institution du Prince, Héroard trace ainsi le plan de ce petit catéchisme: «Il sera, ce me semble, bien à propos de dresser un petit catéchisme fort abrégé, et qui contienne seulement les choses nécessaires et celles que le long et légitime usage a fait passer en nature de loi, ayant à prendre soigneuse garde de ne point faire un homme superstitieux au lieu d'un homme pie et vraiment religieux; ne se trouvant aucune chose plus contraire à la religion chrétienne, pure, sans fard et sans macule, comme est la superstition.»
[463] Un peu.
[464] Voy. plus bas au 3 février.
[465] Un petit violon; on dit aujourd'hui pochette.
[466] Sans doute un jouet de la foire Saint-Germain.
[467] Charles de Simiane, seigneur d'Albigny, s'étant signalé en France pour le parti catholique, sous Charles de Savoie, duc de Nemours; le duc de Savoie, Charles-Emmanuel Ier, l'appela à son service, le fit général de ses armées et lui fit épouser sa sœur naturelle; il mourut à Turin, le 17 février 1608, dit le P. Anselme; il faut peut-être lire janvier d'après ce passage d'Héroard. Le père de M. d'Albigny se nommait Bertrand-Raimbaud de Simiane, Ve du nom, baron de Gordes; c'était, dit le président de Thou, un homme de l'ancienne roche, et qui dans tous les troubles de son temps sut conserver une grande équité. Il mourut à Montélimar, en 1578.
[468] Le 21 décembre 1607.
[469] Ce passage prouve qu'Héroard faisait au Dauphin des remontrances qu'il ne rapporte pas dans son Journal.
[470] Il avait été pourvu de l'évêché de Metz par bulle du Pape.
[471] Voy. au 23 février suivant.
[472] Pourri.
[473] Soldat de la compagnie de M. de Mansan, qui avait composé aussi celui des Fallots ou des Lanternes.
[474] C'étaient sans doute des joujoux achetés à la foire Saint-Germain.
[475] Ce témoignage vient s'ajouter à ceux recueillis par M. le comte Léon de Laborde sur ce diptyque, peint par Jean Fouquet, dont un panneau, celui représentant la Vierge ou Agnès Sorel, se trouve aujourd'hui au musée d'Anvers, et l'autre, offrant le portrait d'Étienne Chevalier avec son patron, fait partie de la collection Brentano-Laroche, à Francfort. (La Renaissance des arts à la cour de France, 1855, in-8o, pages 697 à 722.)
[476] Il faut noter à cette occasion que les châteaux n'étaient pas alors meublés de manière à être habités et qu'on était obligé d'y transporter les objets de première nécessité. On a vu, le 29 février précédent, le Dauphin aider à plier son lit. Il en était encore ainsi au dix huitième siècle: lorsque Louis XV fut frappé par Damiens à Versailles, le 5 janvier 1757, le Roi habitait alors Trianon, et on fut obligé de le coucher sur les matelas de son lit, faute de draps. Voy. le Journal de Barbier et les Mémoires du duc de Luynes.
[477] Maison «ainsi nommée à cause que là autrefois il y avoit quantité de coudriers; est l'hôtel du grand écuyer de France.» (Le Trésor des merveilles de Fontainebleau, par le P. Dan, page 188.)
[478] Il y avait dans la galerie des Cerfs, dit le P. Dan, quinze cartes en forme de tableaux, représentant les forêts et maisons royales de France. (Trésor des merveilles de Fontainebleau, p. 153). Ces peintures, cachées depuis par des boiseries, ont été récemment découvertes et restaurées.
[479] Cette effigie du Roi ne peut être celle qui se trouve sur un plat de faïence où Henri IV est représenté avec la Reine et le Dauphin. (Voy. le no 861 du Catalogue du Musée Sauvageot, par A. Sauzay, 1861, in-8o, p. 203.) M. Riocreux, conservateur du Musée céramique de Sèvres, a acquis en 1861, à la vente du cabinet Thorel, un petit buste de Henri IV en faïence qui pourrait être la figure dont parle Héroard.
[480] Le Roi écrivait le même jour à Mme de Montglat: «Madame de Montglat, j'ai été bien aise de voir par toutes les votres le soin que vous avez eu de me faire savoir des nouvelles de la santé de mes enfants, mêmement de celle de mon fils de Verneuil. Et pource que la maladie qu'il a, quoiqu'elle soit contagieuse, n'est pas dangereuse, j'ai trouvé fort à propos la séparation que vous avez fait faire. Et pource que M. Érouard à cause de cela ne le peut voir, de peur d'apporter du mal à mon fils le Dauphin et mes autres enfants, j'envoye Hubert, l'un de mes médecins que vous connoissez et qui vous rendra cette-ci de ma part, pour avoir soin de la santé de mon fils de Verneuil et lui ordonner ce qu'il jugera à propos avec l'avis dudit Érouard.» (Lettres missives, tome VII, page 500.)
[481] M. Berger de Xivrey a classé à l'année 1609 (Lettres missives, VII, 822) un billet sans date de Henri IV à la Reine dans lequel le Roi dit: «Soldat est auprès de moi.» L'éditeur suppose, dans une note, que le Roi désignait ainsi le Dauphin, à cause de son goût pour les exercices militaires; il était en effet difficile de deviner qu'il s'agissait d'un chien hargneux. Voy. au 25 avril suivant.
[482] Le Roi écrivait à Sully, le 25: «D'autant que à cause que l'on travaille à toutes les chapelles de ce château et que à cause de cela il est impossible d'y pouvoir faire le service durant ces fêtes, j'ai résolu de me servir pour cet effet de la salle neuve où est la belle cheminée.» (Lettres missives, VII, 502.)
[483] Héroard note avec soin toutes les occasions où le Dauphin manifeste son goût pour le vin, ce qui arrive surtout lorsque le Dauphin mange avec le Roi.
[484] César de Balsac, seigneur de Gié, frère consanguin de la marquise de Verneuil, étant fils de François de Balsac d'Entragues et de Jacqueline de Rohan, sa première femme: il fut conseiller du Roi, colonel des carabinois et lieutenant général au gouvernement d'Orléans.
[485] François de la Rochefoucauld, évêque de Clermont, puis de Senlis, cardinal en 1607, grand aumônier de France en 1618, mort en 1645.
[486] Voy. la note du 12 avril 1607.
[487] Voy. la lettre du Roi à la marquise de Verneuil. Lettres missives, VII, 510.
[488] Henri de Joyeuse, comte du Bouchage, puis duc de Joyeuse, pair et maréchal de France, gouverneur de Languedoc pendant la Ligue; devenu veuf en 1587, il se fit capucin sous le nom de Père Ange, sortit des ordres en 1592 pour se mettre à la tête de la Ligue, et y rentra en 1599. Il faisait ce jour sa visite d'adieu, partant pour Rome pieds nus; il mourut en route, à Rivoli, le 27 septembre 1608. De sa femme, Catherine de Nogaret de la Valette, il avait une fille unique, Henriette-Catherine de Joyeuse, mariée en 1599 à Henri de Bourbon, duc de Montpensier.
[489] Se diriger du côté du carrosse dans lequel était le Dauphin.
[490] Jeu de cartes qui fut défendu sous le règne de Louis XIV.
[491] Gabriel et Louis de Rochechouart. Gabriel devint premier gentilhomme de la chambre du Roi en 1630, gouverneur de la ville de Paris et de l'Ile de France en 1669, et mourut en 1675; il fut le père de Mme de Montespan. Louis de Rochechouart, comte de Maure, fut grand sénéchal de Guyenne, et mourut en 1669.
[492] Voy. au 24 mars précédent.
[493] Charlotte-Brabantine de Nassau, fille de Guillaume II, prince d'Orange, et femme de Claude de la Trémoille, duc de Thouars. L'enfant qu'elle présente au Dauphin doit être son second fils, Frédéric de la Trémoille, comte de Benaon et de Laval, mort en 1642, à la suite d'un combat singulier contre le seigneur du Coudray-Montpensier.
[494] Bon accueil.
[495] C'était sans doute une copie ou imitation de la figurine de Bernard de Palissy, connue sous le nom de la Nourrice, fabriquée à la poterie de Fontainebleau, où le Dauphin allait si souvent acheter des figurines qui lui servaient de jouets.
[496] Gaston-Jean-Baptiste de France porta le titre de duc d'Anjou jusqu'en 1611, époque de la mort du second fils de Henri IV. Il prit alors les titres de duc d'Orléans et de Monsieur, frère du Roi. Il mourut au château de Blois, en 1660.
[497] De pierres gravées.
[498] C'étaient des pierres gravées qu'Héroard portait en bague. Voy. au 21 juin 1614.
[499] Vêtement court et boutonné par devant. Héroard remarque trois jours après que la cotte du Dauphin étoit trop serrée à l'endroit de l'estomac.
[500] Guy de Rieux, fils de René, seigneur de Sourdéac, qui après la mort de Henri III s'était attaché au roi Henri IV, dont il tint constamment le parti pendant la Ligue. Guy de Rieux devint premier écuyer de Marie de Médicis, sortit avec elle du royaume, fut déclaré criminel de lèse-majesté en 1631, et mourut à Neubourg, en 1640.
[501] César, fils aîné du Roi et de Gabrielle d'Estrées avait alors quatorze ans, Mlle de Vendôme en avait onze.
[502] Héroard note en marge que le Roi était parti le matin.
[503] Parmi les figurines attribuées à Palissy se trouve également un joueur de vielle. Voy. la note du 24 avril précédent.
[504] Le singe du Roi. Voy. au 25 mars précédent.
[505] Tout le reste de la journée l'indisposition du Dauphin continue, et il vomit à plusieurs reprises; son état maladif continue pendant trois jours.
[506] Jacques de Budos, baron de Portes, dont la petite-fille épousa, en 1644, Claude de Rouvroy, premier duc de Saint-Simon.
[507] Voy. les deux lettres de Henri IV à Sully, tome VII, pages 552 et 553. Mlle de Verneuil avait la rougeole, Madame et le duc d'Orléans la fièvre.
[508] Antoine-Arnaud de Pardaillan, marquis de Montespan, capitaine de la première compagnie des gardes du corps du Roi, mort en 1624. Son petit-fils fut le mari de la célèbre Mme de Montespan.
[509] Sic. C'est à dire que la Reine envoie dire au Dauphin qu'elle lui donne ce joujou et qu'elle promet de le payer.
[510] Éléonore Thomassin, femme de Emmanuel des Prés, marquis de Montpezat.
[511] Catherine de Gimel, femme de Jean de Saint-Chamans, comte de Peschier.
[512] Le Roi écrit à Sully à cette date: «Mes enfants se portent mieux, Dieu merci, et sont sans fièvre. Mon fils le Dauphin sortira aujourd'hui et ma fille demain.»
[513] Voy. la note du 24 mars précédent.
[514] Veneur du Roi.
[515] Héroard était absent depuis le 2 juin.
[516] Voy. au 16 juillet suivant.
[517] Nicolas de Neufville, seigneur de Villeroy, secrétaire d'État, mort en 1617.
[518] Héroard imite ici jusqu'au bruit que faisait le Dauphin en simulant une décharge.
[519] Un tabouret.
[520] Il avait une jambe de bois.
[521] Revenir vers le Roi.
[522] Ambassadeur de Philippe III, roi d'Espagne.
[523] Héroard a déjà parlé de ces fiançailles dans la journée du 16; il est probable que le premier jour il n'y eut que la signature du contrat.
[524] La galerie des chevreuils ou des chasses était ornée de sept tableaux représentant les différentes sortes de chasses (du loup, du sanglier, du cerf, etc.). Dans tous ces tableaux Henri IV était en habit de chasse, «accompagné de quelques seigneurs et de ses veneurs.» (Le Trésor des merveilles de Fontainebleau, par le P. Dan, p. 155.)
[525] Des siéges analogues à des tabourets.
[526] La veille le Dauphin avait donné pour mot du guet: Pantalon.
[527] «Henri le Grand ayant appris les mérites du sieur Fréminet, peintre célèbre, en fit choix pour travailler aux tableaux qui enrichissent cette église» (la chapelle de la Sainte-Trinité).—Voy. dans le P. Dan, pages 62 à 72, la description de cette chapelle.
[528] Le nom de cet artiste ne se trouve pas dans la liste des peintres du Roi, donnée par M. Poirson d'après les comptes de l'hôtel de Henri IV.
[529] Il avait dit à Mme de Montglat: Ho! la laide, elle vesse puant.
[530] Héroard met en note: «Il paye sa tarte de saint Louis».
[531] «Sur la fin de ce mois, M. de Vendôme, duquel le mariage avoit été résolu par le Roi et tous les empêchements levés par S. M., de pleine puissance et autorité royale, partit de Paris pour aller prendre possession de son gouvernement de Bretagne.» (Journal de Lestoile.)
[532] Voy. au 20 décembre 1605 et au 6 décembre 1606.
[533] Voy. la note du 14 mars précédent.
[534] Un bronze du tireur d'épines se trouvait alors à Fontainebleau; cette figure est aujourd'hui au Louvre.
[536] Mme de Villars, dit Tallemant des Réaux, souffrit, faute d'argent, «les galanteries d'un partisan nommé Moisset; c'est celui qui a bâti Ruel, c'étoit le Montauron de ce temps-là.» (Historiettes, éd. Paulin Paris, I, 216.) Dans une lettre de Malherbe, du 21 mars 1607, on trouve ce passage: «On dit que le Roi en ce voyage (de Fontainebleau) a dit qu'il la vouloit marier (Mme des Essars) avec Montauban, qui s'appelle autrement M. de Moisset.» (Voy. plus loin, au 4 avril 1609). Lestoile dit aussi, à la date du 31 mars 1604, que Montauban avait été tailleur.
[537] Le Dauphin logeait toujours au vieux château de Saint-Germain.
[538] Les cérémonies de fiançailles se faisaient toujours dans le cabinet du Roi.
[539] Henri de Bourbon, duc de Montpensier, était mort à Paris, le 27 février précédent, de suites de la blessure qu'il avait reçue au siége de Dreux, en 1593.
[540] Le Dauphin entrait ce jour-là dans sa huitième année.
[541] Charles II de Gonzague, duc de Nevers, gouverneur général de Champagne. Il se rendait à Rome pour le serment d'obédience au Saint-Siége; il devint dans la suite duc de Mantoue, en 1612.
[542] Vincent I de Gonzague, mort en 1612.
[543] Le Roi demeurait au château neuf de Saint-Germain.
[544] Héroard se trompe en lui donnant le nom de Henri. Roger du Plessis, fils de Charles du Plessis, seigneur de Liancourt, marquis de Guercheville, et d'Antoinette de Pons, connue sous le nom de Mme de Guercheville, dame d'honneur de la Reine, fut élevé auprès du roi Louis XIII, qu'il accompagna toujours, dit le P. Anselme, tant en paix qu'en guerre. Duc de la Rocheguyon et pair de France en 1643, il mourut en 1674.
[545] Jean de Longueil, conseiller du Roi et doyen en sa chambre des Comptes, mort en 1629.
[546] Héroard était parti le 23 pour aller à Paris et de là à Vaugrigneuse. En son absence l'apothicaire Guérin le remplace et continue le Journal. Voy. la lettre du Roi à Mme de Montglat, écrite de Fontainebleau le 30 octobre. (Lettres missives, VII, 637.)
[547] Voy. la note du 7 octobre précédent.
[548] Les lettres du Roi à Mme de Montglat, écrites de Fontainebleau les 5, 6 et 10 novembre, que M. Berger de Xivrey a classées à l'année 1608, sont de trois ans antérieures.
[549] La robe et les bottines que le Dauphin portait pendant sa maladie étaient fourrées.
[550] A cette époque le Dauphin s'amuse tous les jours à peindre, à crayonner et à dessiner à la plume.
[551] Les deux jours précédents le Dauphin avait aussi fait des dessins de maisons.
[552] La lettre du Roi à Mme de Montglat, datée du 23 novembre, à Fontainebleau, et classée par M. Berger de Xivrey à l'année 1608, est de l'année 1602.
[553] Hippostologie, c'est-à-dire Discours des os du cheval, par M. Jehan Héroard, conseiller, médecin ordinaire et secrétaire du Roi.—Paris, MDXCIX, in-4o. Les planches gravées représentent les différentes parties du squelette du cheval: les os de la tête, la fourchette, l'échine, etc. La dernière qui a pour titre: «Le corps des os du cheval» est signée: Ja. de Weert fecit.
[554] La citation d'Héroard s'arrête là.
[555] Fils de Mme de Montglat.
[556] La gouvernante du Dauphin, en le remettant entre les mains des hommes, conservait tous les objets qui avaient été à l'usage du prince.
[557] Héroard était absent depuis le 8 décembre.
[558] De l'Institution du Prince, par Jean Héroard, Sr. de Vaulgrigneuse, conseiller et secrétaire du Roy, médecin ordinaire de Sa Majesté et premier de Monseigneur le Daulphin.—A monseigneur le Daulphin.—A Paris, par Jean Jannon, rue Saint-Jean-de-Latran, à la Roze rouge, MDCIX.—Le titre est gravé par Thomas de Leu. On lit dans le Journal de Lestoile, à la date du 2 mars 1609: «J'ai acheté un livre nouveau fait par M. Héroard, premier médecin de M. le Dauphin, intitulé: L'Institution du Prince; qui est une matière et un sujet tant de fois chanté et rechanté, qu'on n'y peut trouver que des redites. Il m'a coûté, relié en parchemin, avec une autre fadèze de contre-satire pour les dames, un teston.»
[559] Pierre Libertat, Corse établi à Marseille; le service qu'il avait rendu en introduisant en 1596 le duc de Guise en la ville de Marseille, que ses magistrats allaient livrer aux Espagnols, fut considéré comme si important que Henri IV s'écria, en apprenant cette nouvelle: «C'est maintenant que je suis roi.» (Lettres missives de Henri IV, tome IV, page 516.)
[560] Ou plus probablement un Apollon.
[561] La Vénerie de Jacques du Fouilloux, gentilhomme poitevin.
[562] On appelait ainsi un rendez-vous de chasse.
[563] Voy. la note du 15 janvier 1604.
[564] C'est à cette époque une de ses occupations les plus habituelles. Le dessin de ce jour est conservé dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
[565] Il y a dans les manuscrits une lacune du 14 au 24 janvier.
[566] Voy. la note du 16 mars 1606.
[567] C'est-à-dire la première fois que le Dauphin exerce son autorité sur les personnes attachées à son service.
[568] «Le Roi, lui permettant d'avoir quelques heures à soi pour y passer honnêtement le temps et l'employer aux exercices vertueux qui soient de sa portée et convenables à sa qualité, a résolu de lui donner pour compagnie une certaine troupe de jeunes gentilshommes de pareil âge ou sortable au sien, qu'il tirera des plus grandes et meilleures maisons de toutes ses provinces.» (Héroard.—De l'Institution du Prince, fo 147).
[569] Voy. le Journal de Lestoile à cette date.
[570] Elles étaient restées à Saint-Germain avec Mme de Montglat.
[571] Nous notons à dessein ces différences d'heures pour aller à la comédie.
[572] Lestoile l'estime trois mille.
[573] Voy. au 13 juillet suivant.
[574] Sommelier du Dauphin.
[575] Ces occupations sont les seules du Dauphin à cette époque; depuis son arrivée au Louvre, il n'est plus question de dessin ni de musique.
[576] Ferdinand Ier de Médicis, grand-duc de Toscane, oncle de la Reine.
[577] Dans le glossaire des Noëls bourguignons de La Monnoye, on trouve cairiaige ou quariage, mot qui signifie proprement charroi, mais qui au figuré se prend pour le tracas d'une affaire:
[578] Nicolas Vauquelin, sieur Des Yveteaux, né vers 1568, mort en 1649. Henri IV, dit Tallemant des Réaux, le fit précepteur de M. le Dauphin après qu'il l'eut ôté précepteur de M. de Vendôme. (Les Historiettes, édition Paulin Paris, tome I, p. 341.)
[579] C'est un brevet par lequel on assure une certaine somme sur le prix d'une charge (Trévoux).
[581] Hameau de la commune d'Arcueil.
[582] François de Bourbon, prince de Conty, demeurait à l'hôtel abbatial de Saint-Germain-des-Prés, où il mourut, en 1614.
[583] François de Gouville, seigneur de Javerly, maréchal de camp en 1597, gouverneur de Pithiviers en 1620.
[584] Héroard écrit comme on prononçoit: Desdiguières.
[585] Charles IX.
[586] Madrid dans le bois de Boulogne; on prononçait alors: Madril.
[587] Le Dauphin habitait toujours le vieux château.
[588] Voy. la note du 11 septembre 1608.
[589] La procession des Rameaux.
[590] Le Dauphin reprend à Fontainebleau cette habitude, dont il n'est pas fait une seule mention pendant son séjour à Paris.
[591] Henri du Plessis, seigneur de Richelieu, frère aîné du cardinal, qui étoit alors évêque de Luçon; il fut maréchal de camp en 1616 et mourut en 1619.
[592] Voy. au 17 mars précédent.
[593] Tragi-comédie de Robert Garnier.
[594] «La devise est un composé de figures et de paroles; on donne à la figure le nom de corps, et aux paroles celui d'âme.» (Moréri.)
[595] Jouée par des musiciens ambulants.
[596] Héroard écrit craire, suivant la prononciation de cette époque.
[597] Ce dessin est conservé dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
[598] Fou du Roi.
[599] Héroard revient le 17; pendant son absence l'apothicaire Guérin continue le Journal, mais beaucoup plus succinctement.
[600] Alphonse Corse, dit d'Ornano, maréchal de France en 1597, mort en 1610.
[601] Côme II de Médicis.
[602] Il est difficile de se rendre compte de cette expression, puisque la cérémonie du mariage à la chapelle ne se fit que le 7.
[603] Voy. au 25 juin précédent.
[604] Des Yveteaux.
[605] Nicolas Brulart, marquis de Sillery.
[606] Claude Mangot, depuis chancelier de France, attaché aux intérêts et à la fortune du maréchal d'Ancre; il remit les sceaux au Roi en 1617, après la mort de Concini.
[607] Catherine de Médicis, veuve de Henri II et mère de Henri III, était morte au château de Blois en 1589; il est remarquable de voir la fille naturelle de Henri II (Diane, duchesse d'Angoulême, morte à Paris, en 1619, âgée de quatre-vingts ans) faire transporter à Saint-Denis les restes de Catherine.
[608] Le Dauphin veut sans doute parler du petit roi Jean, fils de Louis le Hutin, né posthume, le 15 novembre 1316, mort quatre jours après, et qui fut enterré à Saint-Denis aux pieds du roi son père. La statue de cet enfant est encore à Saint-Denis.
[609] Le Roi écrivait en 1608 au cardinal de Givry: «Mon cousin, je vous prie présenter à notre saint-père le Pape les lettres que je lui écris, dont je vous envoie la copie, pour obtenir de Sa Sainteté les indulgences y contenues en faveur de l'hôpital de Saint-Louis de Santé, que je fais bâtir près les faubourgs Saint-Laurent de ma bonne ville de Paris, pour y retirer les pestiferés.» (Lettres missives, VII, 535.) C'est l'hôpital situé rue des Récollets, et qui porte encore le nom d'hôpital Saint-Louis.
[610] Le journal de Lestoile constate «force maladies à Paris en ce mois, mortalité de petits enfants par les petites véroles qui y règnent.» C'est à cause de cette épidémie que le Dauphin séjourne à Saint-Maur jusqu'au 23 septembre. Voy. les lettres du Roi à M. de Souvré des 12 et 17 août. La maison de Saint-Maur appartenait au prince de Condé.
[611] Elle voyageait ainsi à cause de sa grossesse.
[612] Ce passage indique une certaine mésintelligence entre Héroard et Des Yveteaux.
[613] Le duché de Clèves et de Juliers était vacant par la mort du duc Jean-Guillaume. On vit jusqu'à sept compétiteurs se disputer sa succession.
[614] Le Roi avait écrit à M. de Souvré la veille: «Je vous fais ce mot pour vous dire que vous ameniez mon fils demain dîner à Chaillot, où son frère d'Anjou et ses sœurs sont arrivés ce soir, et où ma femme et moi les irons voir demain après dîner, et ainsi nous le verrons avec eux. Puis il s'en retournera coucher à Saint-Maur. Bonsoir, monsieur de Souvré. Ce jeudi à dix heures du soir, xe septembre, à Paris.
Henry.
Vous l'amènerez en dehors cette ville.
[615] On écrivait alors: Piquepusse.
[616] Héroard a écrit en marge: Mirum responsum et judicii plenum quod sequenti tetrasticon coegi ex opinione Livii:
[617] Le Dauphin entrait ce jour-là dans sa neuvième année.
[618] Moins de huit mois plus tard Henri IV succombait sous le couteau de Ravaillac.
[619] Brosser, courir à travers les bois et les pays de bruyères et de broussailles (Trévoux). En patois haut-normand on dit encore brocher à travers une haie ou un taillis.
[620] Précepteur de M. de Verneuil.
[621] Bateau de rivière qui sert de voiture publique; c'est un coche d'eau. (Trévoux).
[622] Le Dauphin avait conservé cette habitude, que lui avaient donné sa nourrice et Mme de Montglat, lorsque son sommeil se trouvait troublé, ce qui lui arrivait assez fréquemment.
[623] Bon accueil.
[624] C'est l'expression dont se sert toujours Héroard pour parler des heures du matin.
[625] Nous rappelons de temps en temps ces occupations du Dauphin, qui ne varient pas.
[626] Ce détail prouve que le Dauphin demeurait au rez-de-chaussée du Louvre avant d'être logé au second étage.
[627] Henriette-Marie de France, mariée en 1625, à Charles Ier, roi d'Angleterre; morte en 1669.
[628] C'est-à-dire qu'il veut que le Roi croie qu'il n'en a pris qu'un.
[629] Henri IV était né le 13 décembre 1553; il entrait ce jour-là dans sa cinquante-huitième et dernière année.
[630] Selon son habitude, lorsque le Dauphin manifeste son goût pour le vin, Héroard note ce passage en marge de son Journal avec cette remarque: «Son humeur et naturel, pour y prendre garde.» Héroard ne partageait pas les idées de Henri IV au sujet du vin.
[631] Voy. au 14 janvier 1604. La Clavelle, sieur de Chevigny, fut longtemps secrétaire de Sully. Tallemant raconte que La Clavelle, avec quelques femmes d'assez mauvaise réputation, bouffonnaient tous les jours avec Sully. (Historiettes, tome I, p. 116 et 124). On voit qu'Héroard protestait à part lui contre ces mœurs de la Cour et des plus grands personnages; il dut sans doute exercer peu à peu une certaine influence sur le caractère de Louis XIII, si différent de celui de son père.
[632] Héroard n'indique plus que très-rarement ce défaut de prononciation.
[633] Henri de Talleyrand, comte de Chalais, décapité le 19 septembre 1626; il avait environ un an de plus que le Dauphin.
[634] Héroard désigne ainsi les petits gentilshommes élevés avec le Dauphin.
[635] Une comédienne qui devait venir jouer le soir chez le Roi et qui assistait à son dîner. Henri IV écrivait en 1607: «Monsieur de Villeroy, je vous fais ce mot pour vous dire que j'ai permis à l'Ysabelle, comédiante, et à sa compagnie de s'en retourner en Italie.» (Lettres missives, VII, 176.)
[636] Malherbe écrivait le 11 janvier 1610: «Vendredi dernier, M. le Dauphin jouant aux échecs avec la Luzerne, qui est un de ses enfants d'honneur, la Luzerne lui donna échec et mat; M. le Dauphin en fut si fort piqué, qu'il lui jeta les échecs à la tête: la Reine le sut, qui le fit fouetter par M. de Souvray, et lui commanda de le nourrir à être plus gracieux; elle l'a jugé nécessaire pour ce que ce prince, extrêmement généreux, ne veut rien souffrir qui ne lui cède. Il fut à l'Arsenal il y a trois ou quatre jours; j'ai ouï dire à un gentilhomme qui y étoit présent que M. de Sully lui fit un grand accueil; mais que, quoi qu'il fît, jamais il ne s'arrêta à lui et ne le regarda presque point.
«Il y a, depuis huit ou dix jours, au grand cabinet de la Reine un tableau où l'infante d'Espagne est peinte de son long, avec cette inscription: Dona Anna Mauricia d'Austria; l'autre soir M. le Dauphin le montroit à quelques-uns de ces petits qui sont nourris auprès de lui, et leur disoit: «Voilà ma femme.» M. de Souvray lui dit que peut-être les Espagnols ne la lui voudroient pas bailler, et il répondit tout aussitôt: «Eh! il la faudra aller prendre.» Ce prince est pour donner de la besogne à la jeunesse qui sera de son siècle: il est d'un naturel extrêmement bon, mais il veut être respecté, comme il est raisonnable. Madame sera ici dans cinq ou six jours pour faire un ballet.»—(Œuvres de Malherbe, éd. L. Lalanne, tome III, p. 130.)
[637] Le Dauphin en mange ordinairement après ses repas, ainsi que le Roi.
[638] «Les danseurs du ballet, dit Malherbe dans une lettre du 6 février, entraient de cette façon quatre à quatre: les quatre premiers étoient M. de Vendôme et le comte de Cremail, qui alloient ensemble en forme de tours, M. de Termes et la Ferté, petit-fils de M. le maréchal de Fervaques, en forme de femmes de grandeur colossale, suivoient après.
«Des autres quatre, les deux premiers dansoient sous la forme de deux grands pots à fleurs, et les deux derniers sous la forme de chats-huants ou hiboux: les pots étoient le baron de Sainte-Suzanne, etc.; les chats-huants étoient le comte de Roche-Guyon et le baron de la Chataigneraye.
«Des quatre derniers les deux premiers étoient Sesy et Jouy, qui étoient en forme de basses de violes, et les derniers en moulins à vent, qui étoient M. le général des galères et Vinsy.
«Après qu'ils avoient dansé sous ces formes, ils se retiroient au bas de la salle; et là sortoient de dedans ces instruments, et dansoient en leurs formes naturelles quatre à quatre, c'est à savoir les quatre premiers ensemble, puis les quatre seconds, et puis les quatre derniers, et puis dansoient tous ensemble; puis se retirèrent dans leurs machines, et lors les nains sortirent.
«Il ne me souvient pas qui étoit l'autre pot à fleurs avec le baron de Sainte-Suzanne; il n'y eut que les hiboux qui baillassent des vers.» (Œuvres de Malherbe, 1860, in-8o, tome III, p. 138.)
[639] «Le Roi étant allé à Saint-Germain eut avis que dans la forêt on avoit vu cinq hommes avec des pistoles; la forêt fut visitée, et ne trouva-t-on rien. On a su depuis que c'étoit une querelle particulière. Ce n'est pas chose qui vaille être écrite; mais il n'y a point de mal qu'on sache que cet éléphant n'est qu'une mouche.» (Lettre de Malherbe du 2 février 1610.)
[640] Le Journal de Lestoile parle de cette cérémonie à la date du 5: il dit que la marraine fut Mme de Vendôme, et que pendant cette cérémonie M. de Vendôme étoit sur le Pont-Neuf qui se battoit à coups de pelottes de neige. Voy. aussi la lettre de Malherbe du 6 février 1610.
[641] Jacques Bunel peignait alors la petite galerie du Louvre, qui fut brûlée en 1660 et remplacée par la galerie d'Apollon. (Voy. Lettres missives, tome VII, page 480.)
[642] Le Journal de Lestoile parle de cette visite du Dauphin aux Augustins.
[643] Voy. au 28 février suivant. Malherbe écrivait de Paris, le 18 février: Le ballet de M. le Dauphin s'attend au premier jour; il sera de deux mille écus de dépense.»
[644] Philippe II.
[645] En 1578.
[646] Cette fille mourut le 20 mars suivant «en l'abbaye de Saint-Germain, où elle fut portée, dit Malherbe, aussitôt qu'elle naquit. Mme la Princesse avoit résolu d'y faire sa couche, et y avoit fait tout préparer pour cet effet; mais elle fut surprise de son accouchement dans le Louvre.»
[647] Sorte de loterie.
[648] C'était le jour des Rameaux.
[649] La cérémonie de laver les pieds aux pauvres. Il est à remarquer que Henri IV est souvent malade le jour de cette cérémonie; on se rappelle la répugnance que le Dauphin avait à le remplacer.
[650] C'est-à-dire, explique Héroard, par alliances, pour coucher ensemble.
[651] Ancien établissement où l'on faisait effectivement du savon, mais transformé, en 1604, par Pierre du Pont, en une manufacture royale d'étoffes à la turque.
[652] Jacques Aleaume ou Alleaume, mathématicien, était employé aux fortifications.—(Voy. Les Historiettes de Tallemant des Réaux, 3e édition, tome IV, p. 204 et 217.)
[653] Malherbe écrivait le mardi 24 mars 1610, à Peiresc: Le Roi fut dimanche dernier au sermon à Saint-Nicolas des Champs; «il entretint fort Mme la marquise et, après le sermon, il ouït vêpres et complies avec elle, et lui donna encore assignation à la sortie, au logis de Mme sa mère, où l'un et l'autre se rendirent; ce fut la récompense de ne l'avoir point vue depuis dix mois. Je ne sais si ce feu se rallumera; il seroit quasi à désirer, mais il est malaisé: elle dit qu'elle est la bête du Roi; et son explication, c'est qu'ordinairement on fait peur aux petits enfants de la bête, quand on ne peut en venir à bout d'autre façon, et que le Roi fait de même d'elle; que quand il veut fâcher le monde, il dit qu'il verra la marquise.» (Œuvres de Malherbe, tome III, page 153.)
[654] C'était pour imiter son père. Voy. au 1er avril 1606.
[655] Le dimanche 9, dit le Journal de Lestoile, «comme les enfants de Paris passoient par-dessus le Pont-Neuf pour faire leurs monstres, un pauvre tailleur, chargé de cinq petits enfants et sa femme grosse, fut tué d'un mosquet qu'un autre près de lui, en le voulant tirer, fit crever pour être trop chargé. Le Roi les voyant passer à la porte Saint-Antoine, en ayant avisé un brave et en conche (sic) par-dessus les autres et monté sur un beau cheval, voulut savoir qui il étoit, et ayant entendu qu'il étoit fils d'un mercier du Palais: «Ventre saint gris, dit le Roi, il a là un beau cheval; mais je craindrois, vu sa qualité, qu'au lieu de manier le cheval, que le cheval le maniât et lui donnât enfin quelque mauvaise sécouade.» Et l'ayant fait approcher, Sa Majesté, après avoir loué son bel équipage et sa monture lui commande de manier un peu son cheval, ce que l'autre fit si adextrement qu'en étant sorti à son honneur: «Ventre saint gris, dit le Roi, encore ne pensois-je pas que mes Parisiens fussent si bien à cheval qu'ils sont!»
[656] Le Dauphin ne dînait pas tous les jours avec le Roi, et Héroard ne manque pas de mentionner cette circonstance, non-seulement dans son Journal, mais encore en marge. C'est la dernière fois que Henri IV dîne avec son fils.
[657] Héroard dit en latin: per contemptum. Il lui arrive souvent d'exprimer par des mots latins le caractère du Dauphin.
[658] Negligenter.
[659] Voy. au 25 août 1610.
[660] C'est le plus ordinairement ce qui compose le déjeuner du Dauphin.
[661] Héroard écrit ces mots en grosses lettres.
FIN DU PREMIER VOLUME.