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Mademoiselle de Scudéry, sa vie et sa correspondance, avec un choix de ses poésies

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NOTES:

[1] Ulric Guttinguer, les Lilas de Courcelles, 1842, p. 41. Mlle de Scudéry, on le verra, fut une des premières à prendre parti pour le Sonnet d'Uranie, et l'on a surnommé Guttinguer «le dernier des Uranins.»

[2] Un historien de la ville d'Apt, Boze, lui donne le premier de ces deux noms; un autre, dont l'histoire est restée inédite, Remerville, l'appelle Scudéry, et, en mentionnant Jacques Escudier, notaire en 1535, dit positivement que la famille était connue sous ce dernier nom depuis plusieurs siècles, lorsqu'elle s'avisa de le changer en celui de Scudéry. Il est donc probable que cette forme n'a été qu'une traduction après coup du Scutifer des actes latins.

[3] Cependant son acte de mariage, en 1599, porte encore: Georges de Scudéry ou Lescuyer.

[4] Les Fastes des rois de la Maison d'Orléans et de celle de Bourbon (par le P. Du Londel). Paris, 1697, p. 110.

[5] Conrart nous paraît avoir un peu embelli la situation, lorsqu'il parle «d'emplois considérables» qu'aurait eus ce personnage, «entr'autres la charge de lieutenant du Hâvre-de-Grâce, place importante de la province, sous l'amiral de Villars qui en était gouverneur.» Nous avons trouvé à la Bibliothèque nationale une quittance du 20 avril 1605 signée: Georges de Scudéry, capitaine des ports.

[6] Tous les biographes de Mlle de Scudéry la font naître en 1607. Les bulletins de Clément, à la Bibliothèque nationale, ajoutent la date du 15 novembre. D'un autre côté, le registre des baptêmes de la paroisse de Notre-Dame, au Havre, constatent que Georges fut baptisé le 22 août 1601, et Madeleine le 1er décembre 1608. Nous devons ces deux dernières indications, ainsi que celle qui concerne l'acte de mariage du père, à l'obligeance de M. G. Toussaint, avocat au Havre.

[7] Un document cité par M. Livet, Précieux et Précieuses, 2e édition, p. 209, nous le montre emprisonné pour dettes, à la date du 23 octobre 1610.

[8] D'après la même autorité, le père serait mort en 1613, et la mère six mois après.

[9] Tout cela est un peu arrangé dans le Cyrus: «Sapho n'avoit que six ans lorsque ses parents moururent. Il est vrai qu'ils la laissèrent sous la conduite d'une parente qui avoit toutes les qualités nécessaires pour bien conduire une jeune personne.» T. X, l. II.

[10] Conrart.—Eloge de Mlle de Scudéry, par Bosquillon.

[11] Conrart, Mémoires, p. 613.

[12] Tallemant des Réaux, Historiettes; Scudéry et sa sœur, t. VII, p. 49 et suiv., édition de MM. de Monmerqué et Paulin Paris. L'Historiette de Mme de Villars, ibid., t. I, p. 218, nous fournit un nouvel exemple des renseignements que Mlle de Scudéry avait fournis à Tallemant sur les hommes et les choses de sa jeunesse.

[13] La maison des Scudéry, sise rue des Pénitents-Bleus, à Apt, était d'apparence modeste et occupée en 1840 par un menuisier. Voy. le Mercure aptésien du 24 mai 1840.

[14] Lettre de Mlle de Scudéry à Mme de Chandiot, du 20 avril 1695.

[15] Histoire du Théâtre français, par les frères Parfaict, t. IV, p. 430.

[16] Le Dégoust du monde, dans les Poésies diverses, dédiées au cardinal de Richelieu, Paris, 1649, in-4o, p. 96. Les auteurs du Voyage de Chapelle et Bachaumont ont fait, non sans quelque intention ironique, allusion à ces vers, quand ils ont dit, en parlant du gouvernement de Notre-Dame-de-la-Garde,

qu'on ne le donnait qu'à des gens

Qu'on eût vu longtemps commander,
Et dont le poil poudreux a blanchi sous les armes.

[17] Historiettes de Tallemant.—Le Cabinet de M. de Scudéry, 1646, in-4o.—Préface de la traduction des Harangues académiques, de Menzini, 1640, in-8o.—Dans l'Épitre dédicatoire de la Clélie à Mlle de Longueville, Scudéry s'exprime ainsi: «Plusieurs gentilshommes de mes parents ont eu l'honneur d'être à Mgr votre père: deux de mes parentes ont eu celui d'être vos dames d'honneur, et j'ai eu moi-même la gloire d'être assez longtemps attaché à la suite du grand Prince à qui vous devez la vie, quoique je ne fusse pas son domestique. Enfin, j'ai reçu sept ans tout entiers les commandements de Mgr le Prince de Carignan, votre oncle, dans les armées du grand Charles-Emmanuel, son père, de qui j'avois l'honneur d'être aimé.»

[18] Il s'attira cette réponse de la part de celui-ci: «Il n'est pas question de savoir de combien vous êtes plus noble ou plus vaillant que moi, pour juger de combien le Cid est meilleur que l'Amant libéral... Je ne suis point homme d'éclaircissement; ainsi vous êtes en sûreté de ce côté-là.» Lettre Apologétique, etc.

[19] «Je me pique d'aimer jusques en la prison et dans la sépulture. J'en ai rendu des témoignages publics durant la plus chaude persécution de ce grand et divin Théophile, et j'y ai fait voir que parmi l'infidélité du siècle où nous sommes, il se trouve encore des amitiés assez généreuses pour mépriser tout ce que les autres craignent.»

Préface des Œuvres de Théophile, 1630.

[20] Chevræana, 1697, in-8o, p. 23.

[21] Historiettes de Tallemant. La même pensée se trouve exprimée dans un sonnet à sa sœur, compris dans ses Poésies diverses, 1649.

Vous que toute la France estime avec raison,

Unique et chère sœur que j'honore et que j'aime;

Vous de qui le bon sens est un contre-poison,

Qui me sauve souvent dans un péril extrême.

Le malheur qui m'accable est sans comparaison;

Mais ce qui me soutient le paroît tout de même:

Et parmi les débris de toute ma Maison

Je vois toujours debout votre vertu suprême.

[22] Tallemant dit à ce propos, avec sa crudité ordinaire: «Le frère donna bien de l'exercice à sa sœur en ce temps là, car il vouloit épouser une g...., et elle qui n'espéroit plus qu'en des bénéfices, se voyoit bien loin de son compte.»

[23] Elles sont du 29 juin 1642, et leur entérinement dans les registres de la Cour des Comptes de Provence à Aix, du 22 juin 1643. Elles ont été trouvées, d'après nos indications, par M. Blancard, archiviste à Marseille. Nous les donnons en appendice.

[24] Un des successeurs de Scudéry, vers 1685, ne recevait que 1944 livres (2500 francs environ). Dans un document de 1772, on voit que le gouverneur recevait de plus 100 livres pour lui tenir lieu de la franchise du vin. Régis de la Colombière, Notice sur Notre-Dame-de-la-Garde. Marseille, 1835, in-8o, p. 10. - Méry et Guindon, Histoire de la Commune de Marseille, 1848, in-8o, t. VI, Preuves, no 443.

[25] Poésies diverses, p. 275.

[26] Chansons de Coulanges, 1698, t. I, p. 89.

[27] Correspondance inédite de Chapelain, provenant de Sainte-Beuve. Bibl. nat. Fr. Nouv. acq., 1885-1889, 5 vol. in-4o. Nous en ferons plus d'une fois usage. Voy. aussi dans la Correspondance une lettre sans date de Scudéry à Sainte-Marthe. Scudéry a donné lui-même la description de son Cabinet et de quelques autres peintures, dans un volume que nous recommandons aux curieux: Le Cabinet de M. de Scudéry, Paris, Aug. Courbé, 1646, in-4o.

[28] Théophile Gautier, Les Grotesques.

[29] Voy. les XII sonnets adressés à cette Fontaine par Scudéry. Œuvres poétiques, 1649, in-4o, p. 1 et suiv.

[30] Probablement M. de Guigonis, dont il est question dans la Gazette, à la date du 12 novembre 1647, p. 1118, comme commandant cette place en l'absence du sieur de Scudéry, et prenant des dispositions contre l'arrivée en vue de Marseille d'une escadre que l'on présumait hostile.

[31] Poésies diverses, p. 200. Nous permettra-t-on de faire remarquer ici que nous aussi, nous avons écrit cette partie de notre Notice à Marseille et au pied même de Notre-Dame-de-la-Garde? Le poëme de Scudéry, malgré le mauvais goût qui le dépare, gagne à être lu sur les hauteurs et au milieu de l'admirable panorama qu'il décrit, et il y a tel site de la plage de Marseille qui nous a fait trouver un charme singulier à ces vers de l'auteur d'Alaric:

En un lieu retiré, solitaire et paisible

La mer laisse dormir sa colère terrible,

Et sous deux grands rochers qui la couvrent des vents,

Elle abaisse l'orgueil des flots toujours mouvants.

[32] Lettre à Mlle Paulet du 10 décembre 1645.

[33] Nous avons vu dans le riche cabinet de M. le comte de Clapiers, à Marseille, un certain nombre de lettres de ce prélat adressées à Mlle de Scudéry, et nous en donnerons un échantillon; mais, malgré toutes nos recherches en Provence et ailleurs, nous n'avons pu retrouver aucune de celles que Mlle de Scudéry lui a certainement adressées pendant leurs longues relations.

[34] T. VIII, l. II, p. 653.

[35] Le Grand Cyrus, t. III, l. III, p. 1107.—Cousin, La Société française au dix-septième siècle, t. I, p. 236 et suiv.

[36] Lettre de Mlle de Scudéry à Mlle de Chalais, du 13 décembre 1644.

[37] Le Grand Cyrus, t. VIII, l. II, p. 669 et suiv.

[38] Le Grand Cyrus, t. VII, p. 513.

[39] 1665, in-4o, p. 87.

[40] Ce détail et plusieurs autres circonstances rendent pour nous improbable la supposition de M. Cousin, qu'il s'agirait ici d'une ville de bains des Pyrénées.

[41] «Je crains toutes les maladies en général, grandes et petites; je crains le tonnerre, je crains la mer et les rivières; je crains le feu et l'eau, le froid et le chaud, le serein et le brouillard.... Et pour tout dire en peu de paroles, je crains tout ce qui directement ou indirectement peut causer la mort.» Il est remarquable que ce passage, ainsi que les longs développements dont il est accompagné ne se trouvent que dans les Conversations de Mlle de Scudéry, parues en 1682, deux ans après la mort de la marquise de Sablé.

[42] Lettre à Mlle Paulet, du 27 décembre 1644.

[43] «Dans mon opinion, la conduite de ces trois importantes personnes est destinée à quelqu'une qui n'aura pas sans doute le mérite que vous avez, mais qui aura plus de faveur, plus de bonheur et quelque nom de Madame qui sera plus propre à l'éclat qu'à bien réussir dans l'éducation de ces personnes-là.» Mlle de Chalais à Mlle de Scudéry, lettre du 28 juin 1647.

[44] L'Auberge ou les Brigands sans le savoir, comédie-vaudeville de MM. Scribe et Delestre Poirson. Paris, 1812.

[45] Paris et Clermont, 1844, in-8o, p. 63.

[46] Les biographies anglaises racontent une anecdote semblable des deux auteurs dramatiques Beaumont et Fletcher.

[47] Discours politiques des rois. Paris, 1647, in-4o.

[48] C'est la véritable date du voyage, qui se termina à Lyon vers le milieu du mois de novembre de cette année. Cf. Taillandier, Commencements de Molière, dans la Revue des Deux-Mondes, t. XIX, p. 280, et Péricaud, Lyon sous Louis XIV, p. 90.

[49] Cela ne ferait que neuf ans (de 1647 à 1656); mais on aura changé le chiffre lors de l'impression du Voyage dans le Recueil de quelques pièces nouvelles et galantes. Cologne, P. Marteau, 1663, in-16. D'ailleurs nos deux auteurs n'y regardaient pas de si près.

[50] «On m'écrit de Marseille...,» disait-elle encore à l'abbé Boisot, dans une lettre du 19 juillet 1694. Bonnecorse, dont son frère avait fait imprimer la Montre, et dont elle eut occasion d'obliger le fils, lui servait dans cette ville de correspondant et d'intermédiaire auprès de ses anciens amis. Voir sa lettre du 20 mars 1681.

[51] Cousin, La Société française au dix-septième siècle, d'après le Grand Cyrus de Mlle de Scudéry, 2e édition, t. I, p. 245.

[52] Catalogue d'autographes du 15 mai 1843, no 471. L'hôtel de Nevers était sur l'emplacement actuel de celui des Monnaies. Il avait été acquis en 1641 par M. de Guénégaud. M. de Pomponne, dans une lettre du 1er décembre 1644, a tracé le tableau de la société qui s'y réunissait. L'hôtel de Créqui, habité par le maréchal de ce nom, perçait de la rue des Poulies dans le cul-de-sac des Pères de l'Oratoire. Il fut démoli lors des premiers travaux de la Colonnade du Louvre, en 1666.

[53] Nous verrons plus loin que le Cyrus et la Clélie rapportèrent beaucoup d'argent, du moins au libraire. Mais il en passa une partie à l'emploi qu'indique avec ménagement, mais assez clairement du reste, l'auteur de l'Éloge de Mlle de Scudéry: «Riche des seuls biens de son esprit, elle crut qu'elle devoit en faire usage pour acquitter de grosses dettes qu'elle n'avoit pas contractées

[54] Voy. sa lettre à Chapelain du 7 décembre 1649.

[55] On lit dans une lettre inédite du surintendant Servien à Mazarin, en date du 22 août 1654: «Je crois certainement que celui que l'on étoit tant en peine de découvrir, qui écrivoit à M. le P... les lettres si importantes et si bien raisonnées que V. E. m'a fait quelquefois l'honneur de me montrer, c'est Scudéry, qui se retire, à ce qu'on m'a dit, dans le palais d'Orléans. Je crois qu'il importe de le faire arrêter.»

[56] Voy. sa belle lettre à Godeau du 22 février 1650, celle du mois d'octobre suivant, où se trouvent les vers si connus sur le Grand Condé. Ses lettres de cette époque sont de véritables chroniques de la Fronde, écrites à un certain point de vue, mais sous le coup des événements.

[57] Jointe à celle adressée de Marseille à Marie Dumoulin, le 21 août 1647.

[58] Les Femmes illustres ou les Harangues héroïques. Paris, 1665, in-12.

[59] Œuvres, 1665, in-fo, t. I, p. 969.

[60] La Société française au dix-septième siècle, t. II, p. 118.

[61] Par exemple Niceron et Brunet attribuent Almahide à Mlle de Scudéry. Eh bien, deux lettres de Chapelain à Georges, des 25 août et 16 novembre 1660, renferment, sur la deuxième partie de ce roman, des détails, des conseils, des critiques qui prouvent que Chapelain le traitait comme l'auteur incontesté de l'ouvrage.

[62] Voici comment elle a parlé elle-même de ces amitiés: «Lorsque l'amitié devient amour dans le cœur d'un amant, ou, pour mieux dire, lorsque cet amour se mêle à l'amitié, sans la détruire, il n'y a rien de si doux que cette espèce d'amour; car, tout violent qu'il est, il est pourtant toujours un peu plus réglé que l'amour ordinaire; il est plus durable, plus tendre, plus respectueux, et même plus ardent, quoiqu'il ne soit pas sujet à tant de caprices tumultueux que l'amour qui naît sans amitié. On peut dire, en un mot, que l'amour et l'amitié se mêlent comme deux fleuves dont le plus célèbre fait perdre le nom à l'autre.» Esprit de Mlle de Scudéry, 1766, p. 275.

[63] Antoine Godeau, évêque de Grasse et de Vence, était, comme nous l'avons vu, l'un des plus anciens amis de Mlle de Scudéry.

[64] Il paraît que ces espèces de rencontres, que Scudéry regardait probablement comme des rendez-vous, se renouvelaient assez souvent. Pellisson écrivait à Mlle Legendre le 2 novembre 1656: «On me vint prendre à midi pour aller dîner chez M. de Vence, dont nous ne fûmes de retour qu'à la nuit. Mlle de Scudéry, Mlle Robineau, M. Chapelain et M. Isarn en étoient.»

[65] «La plupart des Précieuses, dit Somaize, ont un jour pour recevoir les autres. C'est une nymphe du siècle qui a inventé cet usage.» Ainsi l'habitude d'avoir un jour, comme on parle encore aujourd'hui, nous vient de cette époque, et probablement de Mlle de Scudéry.

[66] Et non rue Quincampoix, comme l'a cru, sur des indices peu concluants, M. E. Miller, dans son travail, intéressant du reste, extrait du Correspondant: Pierre Taisand, lettres inédites de Bossuet et de Mlle de Scudéry. Paris; Douniol, 1869, in-8o, p. 21. M. Ch. Giraud dans l'Histoire de Saint-Évremond, qui précède son édition des Œuvres mêlées de cet auteur, 1865, 3 vol. in-12, a plus approché de la vérité en plaçant ce domicile rue de Berry. Nous avons trouvé, à cet égard, une indication précise dans un document sans date, mais certainement antérieur à la Fronde: Rolle des taxes faites sur les bourgeois et habitans du Quartier St-Avoye et le Temple, pour raison du nettoyement:

«Vieille rue du Temple.
M. Scudéry. . . . . . . . . . . .XIII livres.»

(Bibl. Nat. Mss fr., no 18,795, p. 31.)

[67] T. X, l. II, p. 599 et suiv.

[68] Menagiana, 1693, p. 135.

[69] Œuvres diverses de M. Pellisson, de l'Académie françoise. Paris, 1735, in-12, t. II, p. 408.

[70] Le Dialogue d'un Passant et d'une Tourterelle, par Pellisson, est présent à toutes les mémoires. Le quatrain suivant est moins connu:

Où peut-on trouver des amans

Qui nous soient à jamais fidèles?

Je n'en sais que dans les romans

Et dans les nids des tourterelles.

Ce joli quatrain, que les éditeurs des Œuvres de Pellisson, 1734, t. I, p. 158, ont attribué à ce dernier sur la foi d'une lettre de Mme de Scudéry à Bussy-Rabutin, doit être restitué à Mme de P. (probablement de Platbuisson), d'après le témoignage plus digne de foi de Mlle de Scudéry elle-même (Voy. sa première lettre à Mlle Descartes).

[71] Voy. passim, le Recueil de pièces galantes de la Suze et de Pellisson.—Les Œuvres diverses de Pellisson, etc.

[72] Publiée par M. Émile Colombey, 1856, in-12.

[73] «Toute cette cabale ignorante ou envieuse étoit opposée à la nôtre, et parloit de nous d'une si plaisante manière que je ne m'en puis souvenir sans étonnement; car ils se figuroient qu'on ne parloit jamais chez Sapho que des règles de la poésie, que de questions curieuses et que de philosophie, et je ne sais même s'ils ne disoient point qu'on s'y occupoit de magie.» Le Grand Cyrus, Xe partie, l. II, p. 347.

[74] Recueil de pièces galantes de la Suze et de Pellisson, 1741, t. I, p. 200.

[75] Histoire des poëtes épiques français du XVIIe siècle, Thèse par Julien Duchesne, 1870, p. 84.—Voici la date des principales éditions des romans du genre dont il s'agit:

  • Le Cyrus: 1650, 1651, 54, 55, 56, 58.
  • La Clélie: 1656, 1658, 60, 61, 1731.
  • Polexandre de Gomberville, 1629, 1637.
  • La Calprenède, Cassandre, 1642, 1650, 10 vol.
  • — — Cléopâtre, 1647, 1658, 12 vol.

[76] Pages 159-169.

[77] V. les ouvrages de MM. Ed. de Barthélemy et Cousin.

[78] L'auteur de la Clélie introduit les deux époux, sous les noms de Scaurus et Lyriane, dans le temple de la Fortune, pour interroger l'oracle sur leurs destinées.—Portrait de Mme Scarron.—La belle Lyriane, introduite auprès de l'oracle, ne veut rien demander. «Car enfin, dit-elle au sacrificateur, si je dois être heureuse, je le serai infailliblement, et s'il doit m'arriver quelque malheur, je le saurai toujours assez tôt.—Ce que vous dites est si bien dit, reprit le sacrificateur, que je ne doute pas que vous ne soyez un jour aussi heureuse que vous méritez de l'être.»

Mme Scarron, dit la Beaumelle, avait vingt-quatre ans, quand Mlle de Scudéry fit cette prédiction. Les deux époux furent reconnaissants. Scarron dit dans son Épître chagrine à de Mlle de Scudéry:

Vous donnez donc ainsi de l'immortalité,

Par un pur mouvement de libéralité,

Et de votre Scaurus l'agréable peinture

M'affranchit donc ainsi des lois de la nature!

Celle par qui le ciel soulage mon malheur,

Digne d'un autre époux comme d'un sort meilleur,

Lyriane en un mot vous est fort obligée.

Et non l'Uranie, comme portent toutes les éditions des Œuvres de Scarron.

[79] Celer conte à la princesse des Léontins que Clélie s'étant amusée un jour à supposer qu'il y avait un pays de Tendre, dans lequel on pouvait voyager, on lui en demanda la carte, qu'elle traça et dessina comme on le voit dans le roman. Clélie, t. I, p. 399-401.

Mais plus loin, p. 477, elle proteste contre la publicité donnée malgré elle à cette bagatelle, «qui étoit faite pour n'être vue que de cinq ou six personnes d'esprit, et non de deux mille qui n'en ont guères, ou qui l'ont mal tourné.»

[80] Paris, F. Bienfait, 1659, in-18.

[81] Lettre d'Ariste, p. 6.

[82] Miller, Pierre Taisand, etc., p. 26.

[83] Saint-Marc Girardin, Cours de littérature dramatique, 1861, t. III, p. 3.

[84] Comme il règne quelque obscurité sur cette époque de la vie de Scudéry, nous citerons ici, d'après le Manuscrit provenant de Sainte-Beuve déjà signalé par nous, les lettres de Chapelain, à lui adressées, des 14 février et 12 juin 1659, «à Pirou, en Normandie;» des 25 août et 16 novembre 1660, «à Paris.» Il est pour la première fois question de Mme de Scudéry (Mlle de Martin-Vast) dans la lettre du 12 juin 1659.

[85] Lettre à Bussy, du 29 avril 1672.

[86] Voy. dans la Correspondance la lettre de Scudéry à l'abbesse de Malnoue.

[87] Tallemant dit à ce sujet: «Il (Scudéry) vint ici, il y a un an (ceci était écrit en 1658), mais sa sœur lui déclara qu'il n'y avoit qu'un lit dans la maison, et il s'en retourna.»

[88] Marie-Éléonore de Rohan-Montbazon, abbesse de la Trinité de Caen, puis de Malnoue, connue dans la société précieuse sous les noms d'Octavie, de Méléagire, la Grande Vestale dans Clélie, fut une des femmes les plus distinguées de cette époque qui en comptait un si grand nombre. Elle unissait à la piété et aux qualités solides que Pellisson a fait ressortir dans une belle épitaphe (voyez-la à la fin du IIIe vol. de ses Lettres historiques), l'enjouement et les grâces de l'esprit et du corps. Huet, dans sa jeunesse, a tracé d'elle un portrait renfermant ce passage singulier quand on songe qu'il s'applique à une abbesse et qu'il émane d'un futur évêque: «N'ayant jamais vu votre gorge, je n'en puis parler; mais si votre sévérité et votre modestie vouloient me permettre de dire le jugement que j'en fais sur les apparences, je jurerois qu'il n'y a rien de plus accompli.»

[89] Cousin, La Société française, t. II, p. 151.

[90] Jacqueline, fille du duc d'Arpajon et petite-fille du maréchal de Thémines. Tallemant ajoute en note: «Quand Mlle d'Arpajon se fit carmélite (elle prit l'habit le 7 juillet 1655), Mlle Sapho s'avisa de lui écrire une grande lettre, pour l'en retirer, qui n'eût peut-être pas persuadé une jeune fille, et celle-là avoit trente ans: car elle ne lui parloit que des divertissements qu'elle perdoit. La reine alla ce jour-là aux carmélites; les religieuses vouloient lui montrer cette lettre, et, en effet, sans Moissy qui y prêchoit ce jour-là, elles l'eussent fait. Car Sapho avoit grand tort d'écrire comme cela en une religion où l'on ne reçoit point de lettres que les supérieures ne les ayent lues.» Cette affaire fit grand bruit, et la lettre de Mlle de Scudéry, souvent mentionnée, s'est dérobée à toutes nos recherches.

[91] Ce devait être Diane-Henriette de Budos, première femme de Claude de Saint-Simon, père de l'auteur des Mémoires.

[92] Étude sur Pellisson, p. 99.

[93] Clélie, t. Ier, p. 389.

[94] Voy. la Journée des Madrigaux, p. 17, 51, 74; le Louis d'or, par Isarn, et la lettre de Mlle de Scudéry à cette occasion.

[95] Sur le cachet donné à Sapho par Théodamas, il y eut tout un déluge de madrigaux passablement ridicules. Sapho termine le sien par ces vers:

On ne peut se défendre
De vous donner son cœur ou de le laisser prendre.

Théodamas insiste:

Je suivrai la leçon qu'Amour me vient apprendre,
Donnez-moi votre cœur sans me le laisser prendre.

Sapho réplique à son tour:

Vous êtes un cruel vainqueur

De vouloir qu'on porte son cœur

Jusque dans votre chambre, etc.

(Journée des Madrigaux, p. 39 et s.)

[96]

Quand il est en courroux

Ce n'est plus le meilleur des hommes;

C'est un tigre jaloux.

Sapho, vous le savez, il entre en frénésie,

Sa colère aussitôt trouble sa fantaisie;

Et, saisi de fureur, comme ses ennemis

Il traite ses amis.

(Menagii poemata, 1680, p. 238.)

[97] Voy. ci-après la petite guerre de la Ménagerie.

[98] On peut voir dans ce dernier opuscule, p. 75 et suiv., comment l'admission d'Acanthe (Pellisson), dans le Pays de Tendre souleva l'opposition des habitants de l'Ancienne-Ville, assemblés chez le généreux Mégabase, qui forcèrent Sapho à lui faire faire quarantaine avant de l'admettre, parce que, avant de venir à Nouvelle-Amitié, il avait passé par un lieu où régnait une maladie contagieuse dont il avait failli mourir. Tout cela, dépouillé de la forme allégorique, semble indiquer que les anciens habitués du Samedi, à l'instigation du marquis de Montausier, voulurent forcer Pellisson à se contenter du titre d'ami, au lieu du sentiment plus tendre qu'il avait d'abord mis en avant.

[99] «Il (Pellisson) donna de la jalousie à M. Conrart au sujet de Mlle de Scudéry, qui m'avoua elle-même, en me parlant un jour de leur mésintelligence, que c'en étoit là la cause. Elle ne put s'empêcher de déclarer enfin à M. Pellisson la passion qu'elle avoit pour lui, par des vers qu'elle fit sur le champ.» (Menagiana, 1693, p. 146.)

[100] Marcou, Étude sur Pellisson, p. 489.

[101] «On a toujours cru qu'il y avoit entre Mlle de Scudéry et Pellisson un mariage de conscience.» (Note de Saint-Marc sur l'Épigramme LIII de Boileau.)

[102] Ici quatre lignes effacées avec soin. Voir la Correspondance.

[103] Fonds Français, 9360, t. II, p. 960.

[104] Lettre à Mme de Chandiot, du 18 décembre 1691.—Lettre à l'abbé Boisot, du même jour.

[105] «Est-ce être honnête homme, comme l'ont tant prôné les flatteurs de Fouquet, les Scarron, les Pellisson, les Sapho, et toute la canaille intéressée?...» (Lettre à Mme de Sévigné, du 3 octobre 1661.)

[106] Ce fut Mlle de Scudéry qui s'éleva avec le plus de force contre ceux qui, à l'occasion des cassettes de Fouquet, se permettaient des insinuations calomnieuses sur le compte de Mme de Sévigné. Celle-ci, dans sa lettre du 22 octobre 1661, charge Ménage d'en remercier leur amie commune.

[107] «J'ai été voir notre chère voisine (Mme du Plessis-Guénégaud); nous avons bien parlé de notre cher ami. Elle avoit vu Sapho, qui lui a redonné du courage.» (Sévigné à M. de Pomponne, 27 novembre 1664.)

[108] «9 février 1666.—Mme de Sévigné m'amena Pellisson et Mlle de Scudéry, qui me témoignèrent toute l'estime et l'amitié possible sur l'histoire du procès de M. Fouquet.» (Journal d'Olivier d'Ormesson, t. II, p. 446.)

[109] Voir cette lettre, de décembre 1663, à la Correspondance.

[110] Mme Pellisson avait obtenu en juin 1662 une permission restreinte qui lui avait été retirée depuis. (Fr. Ravaisson, Archives de la Bastille, t. II, p. 43.)

[111] Ibid., p. 455.

[112] On n'est pas d'accord sur le véritable nom de ce correspondant de l'abbesse de Malnoue. M. Fr. Ravaisson veut qu'il s'agisse ici de Conrart. M. Cousin, avec plus de vraisemblance, désigne Isarn; l'éditeur des lettres d'Éléonore de Rohan hésite entre M. de Doneville, Paul Pellisson ou son frère George.

[113] Ibid., t. III, p. 1.

[114] Mss Conrart, in-fo, t. XI, p. 1257.

[115] Ibid., p 1251 et 1261.

[116] Voy. ce qu'elle en dit dans sa lettre à Boisot, du 7 juin 1693.

[117] Œuvres diverses de Pellisson, 1735, t. I, p. 147.

[118] Sur cette amitié courageuse de Mlle de Scudéry, nous avions noté un passage que nous reproduisons ici, mais dont malheureusement nous ne nous rappelons pas la source. «Elle ne craignit point de publier que plusieurs personnes considérables, dont elle se mettoit du nombre, diroient toujours du bien de Fouquet, au risque de perdre leur fortune et leur vie.»

[119] M. Chéruel, Mémoires sur Fouquet, t. II, p. 529, a exprimé sur ce point des doutes qui ne nous paraissent point motivés.

[120] Vivonne à Sévigné, 23 août 1670. (Édition des Lettres de Sévigné, Blaise, 1818-1819, t. I, p. 190.)

[121] Lettres de Mme de Sévigné, des 28 novembre 1670 et 26 novembre 1690.

[122] Nouvelles remarques sur tous les ouvrages du sr D.... (Despréaux). La Haye, 1685, p. 105.

[123] De l'influence des femmes sur la littérature française, 1811, t. I, p. 126.

[124] Menagiana, 1694, p. 191.

[125] M. Berriat Saint-Prix a constaté que, dans le nombre des ouvrages indiqués par l'inventaire de Boileau, on trouve l'Astrée, Cléopâtre et Cyrus.

[126] De libris qui vulgo dicuntur Romanenses, 1736, in-4o, pp. 27, 28, 36.—Observations sur quelques écrits modernes, par l'abbé Desfontaines, t. V, p. 89, 91.

[127] Cathos et Madelon sont «deux pecques provinciales,» et, dans la IIIe satire, ce sont:

Deux nobles campagnards, grands lecteurs de romans,
Qui disent tout Cyrus dans leurs longs complimens.

Ce qu'il y a de curieux, c'est qu'un des commentateurs modernes de Molière assure que le jargon précieux s'est conservé jusqu'à nos jours dans plusieurs sociétés de province, et il en cite des exemples recueillis par lui dans une ville située à moins de 80 lieues de Paris. (Œuvres de Molière, édon d'Aimé-Martin, 1824. t. II, p. 47.)

[128] «Il est effectivement vrai que la plupart des valets de la maison firent des vers ce jour-là.» (Note de Conrart, reproduite par M. Em. Colombey, p. 17, de la Journée des Madrigaux.)

[129] Dans la Ménagerie de l'abbé Cotin, dont la première édition datée est de 1666, on trouve un Avis au lecteur renfermant ce passage curieux qui paraît avoir échappé aux éditeurs de Molière: «Je pensois que toute la Ménagerie fût achevée, quand on m'a averti qu'après les Précieuses, on doit jouer chez Molière, Ménage hipercritique, le Faux savant, et le Pédant coquet. Vivat. Les comédiens ont mis dans leurs affiches qu'il faudra retenir les loges de bonne heure, et que tout Paris y doit être, parce que toutes sortes de gens, grands et petits, mariés et non mariés, sont intéressés au ménage. C'est une plaisanterie de comédiens.»

Ainsi le pauvre Cotin criait vivat! à l'annonce d'une personnalité contre Ménage, sans se douter qu'il devait y figurer comme pendant, et que la caricature de Vadius appelait celle de Trissotin.

[130] Le bonhomme Chrysale se plaint aussi de ce que ses valets font des vers:

L'un me brûle mon rôt en lisant quelque histoire,
L'autre rêve à des vers quand je demande à boire.

[131] Le Grand Cyrus, dernière partie, liv. Ier, p. 356.

[132] Lettre à Boisot, 24 juin 1693.

[133]

L'or même à Pellisson donne un teint de beauté.

[134]

L'or même à la laideur donne un teint de beauté.

[135]

La figure de Pellisson

Est une figure effroyable.

Mais quoique ce vilain garçon

Soit plus laid qu'un singe ou qu'un diable,

Sapho lui trouve des appas;

Mais je ne m'en étonne pas,

Car chacun aime son semblable.

[136] Voy. la lettre du 6 mars 1694 et les suivantes.

[137] «Il y a une satire contre les femmes du satirique public que le mérite seul de votre amie (Mme de Chandiot) doit faire sembler plus ridicule, car il a si mauvaise opinion des femmes qu'il ne peut compter que trois honnêtes femmes dans tout Paris.»

[138] Lettre à Boisot, du 7 avril 1694. «Le mariage de votre parent prouve que la Satire contre les femmes n'empêche pas qu'on ne se marie.»

[139] Les Provinciales, édit. Lefèvre, 1826, p. 54.

Lorsque Titon du Tillet (Parnasse François, p. 486) parle d'une lettre où Pascal aurait dit qu'ayant lu Clélie, il avait admiré l'auteur sans la connaître, c'est probablement à cet endroit des Provinciales qu'il veut faire allusion.

[140] Œuvres de Racine, édition Hachette, t. IV, p. 283.

[141] Port-Royal, t. Ier, p. 127.

[142] D'après le témoignage de Brienne, cité par l'historien de Port-Royal, 1867, t. IV, p. 413.

[143] Le Dictionnaire des Précieuses, de Somaize, indique un grand nombre de ces mots ou locutions introduits par les Précieuses, et presque tous sont attribués à Sophie (Mlle de Scudéry). Voyez l'édition donnée par M. Livet, t. Ier, p. 41 et suiv., 117, 179 et suiv. Voy. aussi une note des Œuvres de Molière, par Aimé Martin, t. Ier, p. 157, et les Amis de Mme de Sablé, par E. de Barthélemy, p. 46.

[144] Histoire de la Société polie, p. 95.

[145] Clélie, t. X, p. 1077.—Tallemant, Historiettes, t. VII, p. 61.

[146] Les éditeurs doivent à l'obligeance de MM. Lavoix et de la Berge un extrait du Journal des acquisitions du Cabinet des médailles du Roy, commencé le 25 octobre 1689. On y trouve la mention de pierres gravées, agates, cornalines, jaspes, etc., donnés au roi par Mlle de Scudéry, depuis le 4 octobre 1690 jusqu'au 19 février 1695, et qui s'y trouvent encore aujourd'hui. La plupart ont été reconnus depuis pour de simples imitations de l'antique, mais on ne doutait guère alors de leur authenticité.

[147] Menagii Poëmata.Commirii Carmina, 1753, t. II, p. 224, 225, 301, 302.—La Journée des Madrigaux.Mss de Conrart, passim.

[148] Voy. la Correspondance à cette date.

[149] Voy. les Poésies, et Recherches sur la vie et les œuvres d'une Précieuse, par M. Théry. 1866, in-8o.

[150] L'auteur allemand dont nous allons parler tout à l'heure dit que le bracelet était en or, avec une montre de même métal travaillé à jour, et que la bourse contenait 12 pistoles.

[151] T. XI, p. 421, in-fo. Voy. aussi Vaumorière, Lettres sur toutes sortes de sujets, 1714, in-12, t. II, p. 369. Ce dernier ajoute plusieurs circonstances à la note de Conrart; il décrit l'apparition de l'inconnu à figure rébarbative, armé jusqu'aux dents, la frayeur du laquais, «le petit Dubuisson que vous connoissez», dit-il à son correspondant; l'intervention de Mlle Crois...., «la demoiselle qui est à notre illustre amie», etc. Comme on le voit, Vaumorière était lié avec l'héroïne de l'aventure et pouvait avoir appris d'elle tous ces détails que, par cette raison, nous avons cru devoir reproduire.

[152] Lettre du 4 novembre 1650.

[153] On trouvera ces quatre pièces dans les Poésies.

[154] Vers de Mlle de Scudéry à Mme de Platbuisson, en lui envoyant pour ses étrennes un déshabillé de roses à fond d'or et d'argent.

Vous dont l'esprit charmant et les grâces divines....

Mss Conrart, t. XI, p. 83, in-fo.

[155] Wagenseil, De Sacri Romani imperii liberâ civitate Noribergensi. Altdorf, 1687, in-4o, pp. 452 et suiv., 464, etc. Ce Wagenseil fut pensionné par Colbert. Clément, Histoire de Colbert, p. 189.

[156] Voici, par exemple, comment le digne Nurembergeois travestit le mot de la fin de la Réponse des Filoux:

Un amant qui craint les voleurs
N'est point digne d'amour.

[157] Vier monatsold. Wagenseil, p. 456.

[158] Sack Uhren.

[159] Olivier Brusson, Paris, 1823, in-12.

[160] Cardillac ou le Quartier du Marais, par MM. Antony Béraud et Léopold, représenté le 25 mai 1824, au théâtre de l'Ambigu-Comique. Paris, Bezou, 1824, in-8o.

[161] Lettres des 13 janvier et 7 mars 1691. On trouvera le madrigal dans les Poésies. Mme de Maintenon disait aussi dans une lettre datée de Saint-Cyr, le 31 mai (1691): «Il est étrange que des voleurs aient pensé à elle.»

[162] Au lieu de ce brevet, nous trouvons à la fin d'une lettre de Ménage à Huet, Paris, 18 janvier 1662: «Mlle de Scudéry a reçu de la reine de Suède une boëte de diamants de 1000 écus.» De son côté, Mme de Sévigné écrivait à Ménage en 1661: «Je suis fort aise que la reine de Suède ait fait de si bons présens à Mlle de Scudéry.»

[163] Épître chagrine, déjà citée. Œuvres de Scarron, 1786, t. VII, p. 162.

[164]

Is tamen eximiam et præsentem et præterit unam

Scuderida, et prudens præterit atque sciens...

Præteritam stupet aula omnis; Lutecia clamat.

Scuderia in largitionibus regiis præterita. Dans: Menagii Poemata, 1680, p. 110.

[165] Annua das nostræ munera Scuderiæ.
Scuderia in largitionibus regiis præterita. Dans: Menagii Poemata, 1860, p. 49.

[166] «Mlle de Scudéry. Quittance signée de 1000 l. de pension viagère que lui faisait le cardinal Mazarin. 14 février 1665.» Catalogue Van-Sloppen (Alex. Martin), du 13 juin 1843, no 465.

[167] E. Miller, Pierre Taisand, p. 23.

[168] Lettre du 5 mars 1683. Une lettre de remercîment écrite par Mlle de Scudéry au roi en octobre 1663 (voy. la Correspondance) prouve qu'elle avait dès lors reçu quelque marque de sa libéralité.

[169] Même plainte dans une lettre à Huet, qui doit être de la même époque, et un fragment de lettre de Mme de Maintenon, probablement de 1691, porte: «J'ai mandé à Manseau qui est à Paris de donner à Mlle de Scudéry ce qu'elle auroit dû toucher au mois de juillet.»

[170] Constance-Françoise de Bretagne, sœur de la duchesse de Montbazon et de Mlle de Vertus, morte à Paris le 19 décembre 1695.

[171] Lettres à Huet, de décembre 1695.

[172] Pierre Taisand, p. 19-21.

[173] La rue de Beauce, très-étroite, conduit de la rue d'Anjou à la rue de Bretagne. La rue des Oiseaux, très-courte, n'est plus qu'un passage menant au Marché des Enfants-Rouges, autrefois Petit-Marché-du-Temple. L'angle des deux rues est occupé aujourd'hui par des constructions modernes affectées à des logements d'ouvriers. Tout près, et attenant à un lavoir public est un jardin qui peut être un reste de celui de Mlle de Scudéry.

[174] Voy. ses lettres à Mlle Descartes. Elle dit dans la première: «Ma croyance en faveur de mon chien n'ôte rien de l'estime infinie que j'ai pour feu monsieur votre oncle. Ce n'est pas l'amitié que j'ai pour les animaux qui me prévient à leur avantage, c'est celle qu'ils ont pour moi qui me prévient en leur faveur.» Elle disait aussi dans une lettre à Huet (1689): «Il y a longtemps que je me suis déclarée hautement contre certaines machines cartésiennes, sans employer pourtant contre le philosophe que mon chien, ma guenon et mon perroquet.»

[175]

Psittace pumilio, docta sed magne loquela,

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tu Dominæ immensum parvus comes ibis in ævum,

Nam Sappho quidquid Musa et Apollo potest.

[176] Martin Lister, dans son Voyage à Paris, sur lequel nous reviendrons tout à l'heure, parle, p. 95, de deux caméléons que Mlle de Scudéry aurait gardés près de quatre ans, et dont elle lui montra les squelettes.

On trouve dans les Mss Conrart deux épitaphes du caméléon de Mlle de Scudéry, l'une à la page 119 du t. XI, in-fo, et l'autre, par Mme de Platbuisson, p. 121 du même volume.

[177] G. Pouchet, Le coloris dans la substance vivante. Revue des Deux-Mondes, 1er janvier 1872.

[178] La Gazette de Tendre, p. 74.

[179] Le château de Fresnes, dans la Brie, à deux lieues de Pomponne. Il appartint ensuite au duc de Nevers, puis au chancelier d'Aguesseau.

[180] Dans la lettre du 21 juin 1680, Mme de Sévigné parle d'une fausse lettre que lui avaient envoyée ses femmes de chambre, et qui avait si parfaitement réussi «qu'elles en ont été effrayées, comme nous le fûmes une fois à Fresnes, pour une fausseté que cette bonne Scudéry avoit prise trop âprement.»

[181] Voy. le Journal de Paris, 1787, p. 1169.

[182] Lebeuf, Histoire du diocèse de Paris, t. XII, p. 120, 121.—Dulaure, Environs de Paris, 1790, p. 14.—Delort, Mes voyages aux environs de Paris, t. II, p. 141.

Suivant M. Cousin, La Société française au dix-septième siècle, t. II, p. 304, les deux habitations n'en faisaient qu'une, ou plutôt n'étaient l'une et l'autre qu'un démembrement de l'ancien fief des d'Oysonville, des Viole et des Thibault de la Brousse.

[183] «La plus petite guenon, a dit ailleurs Mlle de Scudéry, détruit par son industrie et son intelligence toutes les doctrines de Descartes.»

[184] Conversations sur divers sujets. Paris, 1680, 2 vol. in-12.—Conversations nouvelles, etc. Paris, 1684, et Amsterdam, 1685, 2 vol. in-12.—Conversations morales, Paris, 1686, 2 vol. in-12.—Nouvelles conversations de morale, Paris, 1688, 2 vol. in-12.—Entretiens de morale, 1692, 2 vol. in-12.

[185] Lettre à Perrault, du 5 mai 1694, au sujet de la dixième satire de Boileau.

[186] C'est ainsi que, dans le volume de 1680, chapitre De la raillerie, voulant raconter un petit voyage qu'elle fait avec quelques amis et amies pour voir la mer, elle déclare «que la relation en sera moins ennuyeuse sous des noms supposés que sous les véritables».

[187] Mme de Sévigné les recommandait à son fils, en disant: «Il est impossible que cela ne soit bon, quand cela n'est point noyé dans son grand roman.» Lettres des 25 septembre 1680 et 11 septembre 1684. Elle y revient encore dans une lettre de 1688. Édition Hachette, t. VIII, p. 371.

«Il n'y a point de si belle morale que celle que vous y prêchez, et étant détachée, comme elle est, des aventures amoureuses qui pourroient éveiller les passions, elle doit être entre les mains de tous les jeunes gens. La Cour ne seroit remplie que d'honnêtes gens si on la prenoit pour règle, et je vous assure, Mademoiselle, que ce devroit être le bréviaire de ceux qui doivent vivre dans le grand monde.» Mascaron à Mlle de Scudéry, Agen, 6 janvier 1681.

«Tout est si raisonnable, si poli, si moral et si instructif dans les deux volumes que vous m'avez fait la grâce de m'envoyer, qu'il me prend quelquefois envie d'en distribuer dans mon diocèse pour édifier les gens de bien et pour donner un bon modèle de morale à ceux qui la prêchent.» Fléchier, à la même, 26 décembre 1685.

[188] La Société française au dix-septième siècle, t. Ier, p. 14.

[189] Giraud, Histoire de Saint-Évremond, p. 77.

[190] L'abbé de Pure, témoin non suspect, préfère sans hésiter la conversation de Mlle de Scudéry à ses ouvrages. «Elle est capable de ternir toutes ses belles productions par sa seule conversation, car elle y est si bonne et si aimable qu'on aime encor mieux la voir que la lire: ce n'est que bonté, que douceur; l'esprit n'éclate qu'avec tant de modestie, les sentiments n'en sortent qu'avec tant de retenue, elle ne parle qu'avec tant de discrétion, et tout ce qu'elle dit est si à propos et si raisonnable, qu'on ne peut s'empêcher de l'admirer et de l'aimer tout ensemble.» La Précieuse, Ire partie, p. 382.

[191] Conversations nouvelles sur divers sujets, 1684, t. II, pp. 770 à 887.

[192] Conversations inédites de Mme de Maintenon, Paris, Blaise, 1828, in-18.

[193] Relation contenant l'histoire de l'Académie française, 1672, in-12, p. 555. Le Discours de la Gloire se trouve à la suite, p. 561.

[194] Vertron, La Nouvelle Pandore, t. Ier, p. 419.

[195] Le Gouz, Supplément manuscrit au Menagiana, cité par l'abbé Jolly, Remarques sur le Dictionnaire de Bayle, t. II, p. 605.

[196] Bosquillon, Éloge de Mlle de Scudéry. Journal des Savants, juillet 1701.

[197] Lettre de Mme de Sévigné, du 12 octobre 1678, édition Hachette, t. V, p. 490.

[198] Ménage, Épître à Mlle de Scudéry, en tête des Œuvres de Sarasin, 1654, in-4o.

[199] De Vaumorière, Harangues, 1713, in-4o, p. 254.

[200] Voy. les lettres de M. de Pertuis, de Mme Deshoulières, etc.

[201] Lettre inédite à Huet, du 21 août 1685.

Il arriva pourtant à l'un de ses amis, et des plus intimes, de lui reprocher son mauvais caractère (Voyez la lettre de Godeau du 8 septembre 1650). Hâtons de dire que Godeau voulait parler de son écriture.

[202] Bosquillon, Éloge.

[203] Menagiana, 1694, p. 198.—Gazette de Loret, lettre du 22 décembre 1663.

[204] Extraits des registres du Cabinet des Titres, Naissances, Mariages, Morts, No 1011, à la date indiquée. Mss de la Bque Natale.

[205] Mercure de février 1693, p. 280.

Dans sa lettre à Boisot du 7 mars, elle dit: «Le dernier Mercure galant contient un éloge véritable. Ceux qui font le Mercure ont cru que je l'avois écrit, mais il est d'un de mes amis appelé M. Bosquillon, à qui j'avois donné un simple mémoire.» On lit dans la lettre du 3 mai suivant: «La semaine prochaine, il y aura un éloge de M. Pellisson dans le Journal des Savants (17e No), fait par un de mes amis, instruit par moi.»

[206] «La colère m'a donné la force de résister à ma douleur pour combattre la calomnie.» Lettre à Boisot du 7 mars 1693 et les suivantes.

[207] Lettre au même du 21 février.

[208] Lettre de Bossuet à Mlle de Scudéry, édition Lebel, t. XXXVII, p. 477, et à Mlle Dupré sur le même sujet, en date du 14 février 1693, ibid., p. 475. «Je m'acquitte d'autant plus volontiers de ce devoir, que vous me faites connoître que mon témoignage ne sera pas inutile pour la consoler.»

[209] Lettres des 7 juin 1693 et 3 octobre 1694.

[210] «Si Dieu me laisse vivre assez longtemps pour écrire ce que je sais de sa vie, je le justifierai dans les affaires temporelles, comme j'ai fait dans la religion.» (13 mars 1693.)

[211] Lettre du 28 février 1693.

[212] Lettre du 20 février 1694.

[213] Lettre du 5 septembre 1675.—Des nouvellistes littéraires ont bâti sur cette donnée une véritable collaboration entre la romancière et le prédicateur. On a pu lire, à plusieurs reprises, dans les journaux, la découverte faite, dans un vieux château de Normandie, du manuscrit original de l'Oraison funèbre de Turenne, par Mascaron, couvert de notes manuscrites de la main de Mlle de Scudéry.

[214] Foucher de Careil, Lettres et Opuscules inédits de Leibnitz, 1854, in-8o, p. 254.

[215] Cousin, Fragments philosophiques, 5e édon.—Philosophie moderne, 2e partie, 1866, in-8o, t. II, p. 182.

[216] Voy. les Poésies.

[217] Voy. ce que nous en avons dit ci-dessus, p. 70.

[218] Clélie, t. I, p. 297-301.—Saint-Marc Girardin, Cours de littérature dramatique, t. III, p. 121.

[219] Martin Lister, A Journey to Paris, 1699, pp. 93 et 94.—Lettres de Madame du Noyer, 1757, t. I, p. 137.

[220] Eug. Crépet, Trésor épistolaire de la France, t. I. p. 237.

[221]

Balzac. . . . . . . . . . né en 1594, mort en 1660.
Chapelain. . 1595,✝1674.
Voiture. . . . 1598,✝1648.
Corneille. . . 1606,✝1684.
Scarron. . . . 1610,✝1660.
Molière. . . . 1620,✝1673.
La Fontaine. 1621,✝1695.
Pascal. . . . . 1623,✝1662.
Bossuet. . . . 1627,✝1704.
Fléchier. . . . 1632,✝1710.
Mascaron. . . 1634,✝1703.
Boileau. . . . . 1636,✝1711.
Racine. . . . . 1639,✝1699.
Labruyère. . 1644,✝1696.

[222] Promenade de Versailles ou Histoire de Célanire. Paris, Barbin, 1669, in-8o.—Les Bains des Thermopyles. Paris, veuve Ribou, 1732, in-8o. C'est un épisode tiré du t. IX du Grand Cyrus.—Histoire de Mathilde d'Aguilar. La Haye, 1736, in-8o.—Anecdotes de la cour d'Alphonse XIe du nom, Roi de Castille. Paris, 1756, 2 vol. in-12.

[223] Conversations morales, 1686, t. II, p. 989.

[224] Eloge de Mlle de Scudéry, par M. Bosquillon, dans le Journal des Savants, du lundi 11 juillet 1701.

[225] Voici la mention, inexacte quant à l'âge, que M. Jal a relevée sur les registres de Saint-Nicolas. Ce fut le jeudi 2 juin 1701 que décéda, en sa maison, rue de Beauce, «damoiselle Magdeleine de Scudéry, fille, âgée de soixante-et-quatorze ans, ou environ.» Elle fut inhumée le lendemain 3 juin, à Saint-Nicolas-des-Champs, sa paroisse.

[226] Voyez la Notice page 17.

[227] Mss de Conrart, in-4o, t. V, p. 275.

M. Cousin qui a reproduit cette lettre et la suivante, n'a pas entrepris d'en expliquer les allusions. Nous avons dû aller plus loin que lui. Leur comparaison avec les lettres de Balzac à Chapelain des 15 mars, 15 et 29 avril 1639, et avec la lettre inédite de Voiture au même, datée du 1er mars de la même année (Mss Sainte-Beuve), nous a fourni l'explication suivante: La comédie de l'Arioste I Suppositi avait été à l'hôtel de Rambouillet l'objet d'une polémique assez animée. Critiquée par Voiture et par Mlle de Rambouillet, elle avait eu pour défenseurs Chapelain, Mlle Paulet, Georges et Madeleine de Scudéry. Enfin Voiture s'avoua vaincu et envoya à Chapelain une paire de gants, enjeu du défi.

[228] Mlle Paulet, sur laquelle nous reviendrons plus loin, avait dû ce surnom à son courage, à sa fierté, et à la nuance dorée de ses cheveux. Chapelain avait composé sur elle en 1633 une pièce de vers qu'on appelait le Récit de la lionne.

[229] Balzac, qui s'était aussi déclaré pour l'Arioste dans la discussion dont nous avons parlé, se prévaut, dans sa lettre du 15 avril, de l'adhésion de Scudéry, et il ajoute: «Mais que cette sœur qui écrit si élégamment et de si bon sens, est digne de lui, et qu'elle est à mon gré une personne excellente! Prêtez-moi, monsieur, une douzaine de vos paroles, pour lui faire le compliment que je lui dois, et dites-lui que si j'étois le légitime distributeur de cette immortalité dont vous parlez, elle seroit assurée d'en avoir sa part.»

[230] Mss de Conrart, in-4o, t. V, p. 277.

[231] I Suppositi. Cette comédie de la jeunesse de l'Arioste n'est guère qu'une imitation de Plaute et de Térence. Mais le prologue renferme un certain nombre d'équivoques dont on s'explique que la pudeur de Mlle de Rambouillet et de quelques-uns de ses amis des deux sexes ait pu prendre ombrage.

[232] Intrigue était alors du masculin ou des deux genres, comme équivoque, rencontre, affaire, énigme, etc.

[233] Cette lettre, évidemment relative à la controverse sur les Suppositi de l'Arioste, trouve sa place naturelle à la suite des deux précédentes. Nous l'empruntons à l'Isographie, avec une lacune que nous n'avons pu remplir.

[234] Mlle de Rambouillet, qu'on appelait souvent la Princesse Julie dans sa société.

[235] Georges de Scudéry. Voyez la lettre déjà citée de Balzac, du 15 avril 1639. «C'est un dangereux homme que cet Astolphe,... et j'aimerois mieux me réconcilier avec l'Arioste que de me battre contre son chevalier. Pour moi, je mets son amitié au nombre de mes meilleures fortunes, et suis tout glorieux du nouveau témoignage qu'il m'en a rendu. Mais que cette sœur, etc.» Suit le passage cité p. 144, note 229.

[236] Mss de Conrart, in-4o, t. XI, p. 189.

Mlle Robineau, «fille déjà âgée en 1657,» suivant Tallemant. «Elle a beaucoup d'esprit, dit le Grand Dictionnaire des Précieuses, et est des bonnes amies de la docte Sophie (Mlle de Scudéry) qui lui fait une confidence générale de tous ses ouvrages.» C'est la Doralise du Grand Cyrus. Elle habitait le quartier du Marais.

[237] Théophraste Renaudot, fondateur de la Gazette de France dont il avait obtenu le privilége à la date de 1631, par la protection du cardinal de Richelieu.

[238] Louis Séguier, baron de Saint-Brisson et prévôt de Paris. C'était un soupirant de Mlle Paulet, personnage ridicule dont il est souvent question dans les chansons du temps.

[239] Suzanne Cujas, fameuse par ses dérèglements. Elle était née en 1587, et Catherinot en nous donnant sa Vie, 1664 in-8o, a négligé de nous instruire de la date de sa mort. On voit qu'elle vivait encore en 1644.

[240] Antoine de Nervèze, littérateur des plus médiocres, dont les vers, dit l'Estoile, se vendaient deux sols sur les quais de Paris.

[241] Nous aurons occasion de revenir sur la plupart de ces noms.

[242] Mss de Conrart, in-4o, t. XI, p. 185.

Angélique Paulet, fille de Charles Paulet, inventeur de l'impôt dit la Paulette, était l'une des plus anciennes amies de Mlle de Scudéry, qui l'a peinte dans le Grand Cyrus sous le nom d'Élise.

[243] Il avait été lieutenant-général. Lui et son frère cadet, M. de Chaudebonne, étaient des familiers de l'hôtel de Rambouillet.

[244] Locution familière à l'auteur.

[245] La marquise de Clermont d'Entragues et ses deux filles, Louise et Marie de Balzac.

[246] Mss de Conrart, in-4o, t. XI, p. 173.

[247] Ce devait être Anne de Pontevez, mariée en 1620 à Thomas, marquis de Mirabeau.

[248] Montauron, financier connu par son faste et par la dédicace de Cinna.

[249] La vicomtesse d'Auchy célébrée par Malherbe.

[250] La baronnie de Méouillon, Mévouillon ou Mévolhon (Medullio en latin), était une des plus anciennes de la Provence. Il s'agit probablement ici de Bon, baron de Mévouillon, gouverneur de Notre-Dame-de-la-Garde en 1591, et qui joua un rôle important dans les troubles de Marseille à cette époque.

[251] Mss de Conrart, in-4o, t. XI, p. 181.

Mlle de Chalais était dame de compagnie de la marquise de Sablé et amie intime de Mlle de Scudéry et de Mlle Paulet.

[252] Mlle Diodée. Voy. la Notice, p. 26 et suiv.

[253] De Sablé.

[254] Mlle Paulet.

[255] Mme de Motteville a rendu hommage à Mlle de Scudéry dans ses Mémoires. 1855, t. III, p. 239.—Sa sœur, Mlle Bertaut, avait été surnommée Socratine à cause de sa sagesse et de sa douceur.

[256] Mss de Conrart, in-4o, t. XI, p. 161.

[257] C'est-à-dire aux frais de la province.

[258] Louis-Emmanuel de Valois, comte d'Alais, nommé gouverneur de Provence en 1637.

[259] L'hôtel de Mirabeau était situé place de Lenche à Marseille.

[260] Mss de Conrart, in-4o, t. XI, p. 147.

[261] Pierre de Boissat, qu'on avait en effet de son temps surnommé Boissat-l'Esprit, naquit en 1603 et mourut en 1662. Il fut un des premiers membres de l'Académie française.

[262] Nous supprimons le sonnet assez médiocre de Boissat, ainsi que des fragments, prose et vers, d'une lettre de Georges de Scudéry à Mme de Tournon.

[263] Mme Aragonnais était la veuve d'un trésorier des gardes françaises. Elle habitait le Marais, et appartenait, comme Mme Cornuel, aux rangs les plus élevés de la bourgeoisie parisienne. Sa fortune, qui était assez considérable, lui permit de marier sa fille à Michel d'Aligre, un des fils du premier chancelier de ce nom. Mlle de Scudéry a fait de Mme Aragonnais un séduisant portrait sous le nom de Philoxène dans le Grand Cyrus. Tome VII, livre III, page 1046.

[264] Les deux demoiselles Boquet étaient des amies particulières de Mlle de Scudéry et des habituées assidues du Samedi. Voici ce qu'en dit Somaize dans son Grand Dictionnaire des Précieuses: «Bélise et sa sœur sont deux précieuses âgées qui jouent fort bien du luth et qui ont une grande habitude à toucher les instruments. Elles logent aussi au quartier de l'Éolie (le Marais), qui est le lieu où les précieuses âgées font le plus de bruit.»

[265] Cabinet de M. A. Chauveau.

[266] Balzac.

[267] Mlle Marie Galtelle Desroches avait épousé Pierre de Lalane, qui faisait sa principale occupation de la littérature et de la poésie. Après cinq ans de mariage, Lalane perdit cette femme aussi belle que spirituelle. Il célébra sa mort par des vers qui sont insérés dans ses Œuvres, qu'on réunit en général à celles de Montplaisir.

[268] On connaît les vers de Boileau:

Bienheureux Scudéry dont la fertile plume, etc.

[269] Mss de Conrart, in-4o, t. XI, p. 147.

[270] On voit par cette lettre que Mlle de Scudéry était blessée des attentions particulières que Chapelain avait pour Mlle Robineau.

[271] Mss de Conrart, in-4o, t. XI, p. 149. Cette lettre est sans date, mais, dans le manuscrit, elle vient à la suite de celle du 31 janvier.

[272] Mme Pilou (Anne Baudesson), fille et veuve d'un procureur du Châtelet. Au dire de ses contemporains, elle était d'une laideur extrême. C'était une bourgeoise pleine de bon sens et d'esprit, qui, ayant une certaine fortune, fut mêlée à la bonne société de son époque. Tallemant des Réaux lui a consacré une historiette, et son portrait a été gravé.

[273] Mss de Conrart, in-4o, t. X, p. 145.

[274] Mss de Conrart, in-4o, t. XI.

[275] Il s'était agi pour Chapelain d'aller au Congrès de Munster, nous ne savons en quelle qualité. Ce projet n'eut pas de suite. Voyez sa lettre à Mlle de Scudéry, du 12 avril 1645.

[276] Mss Conrart, in-4o, t. XI, p. 129.

Julie-Lucine d'Angennes, née en 1607. l'aînée des sept enfants de la marquise de Rambouillet, mariée au duc de Montausier le 15 juillet précédent.

[277] Celle du marquis de Pisani, tué à la bataille de Nordlingen (3 août 1645). Il était fils de la marquise de Rambouillet et frère de Mme de Montausier.

[278] Mss de Conrart, in-4o, t. XI, p. 157.

[279] Alphonse de Richelieu, frère du cardinal. Ce digne prélat fit lui-même son épitaphe; elle mérite d'être conservée: Pauper natus sum, pauperiem vovi, pauper morior, inter pauperes sepeliri volo.

[280] De la Mesnardière, né en 1610, mort en 1663. Il était médecin du cardinal de Richelieu et de Gaston d'Orléans. Ami de Mme de Sablé et lié avec la plupart des gens de lettres de son temps, il s'occupa plus de poésie que de médecine, et fut reçu à l'Académie française en 1655.

[281] Aymar de la Vergne, maréchal de camp et gouverneur du Havre-de-Grâce, père de Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, depuis comtesse de la Fayette et auteur de Zaïde et de la Princesse de Clèves.

[282] Les deux lettres qui suivent sont tirées du Bulletin de la Société du protestantisme français, t. X, p. 389 et 391.

[283] Anne-Marie de Schurman, née en 1607, morte en 1678, très-versée dans les langues anciennes, dans la langue hébraïque, etc.

[284] Mlle Dumoulin.

[285] Le Conservateur, juillet 1760, p. 92. Copie du temps, Collection Moreau, t. 847, p. 29.

Voyez Eug. de Beaurepaire, Histoire de deux sonnets dans la Revue de Rouen, XXe année, p. 129. Les documents qu'il cite prouvent que la querelle commença en décembre 1649.

[286] Cette préférence donnée par Mme de Longueville au sonnet d'Uranie sur celui de Job avait inspiré à Mlle de Scudéry le quatrain suivant:

A vous dire la vérité,

Le destin de Job est étrange

D'être toujours persécuté

Tantôt par un démon et tantôt par un ange.

[287] Les sept lettres suivantes ont été publiées par M. de Monmerqué au t. VI de son édition de 1835 des Historiettes de Tallemant des Réaux, d'après des copies provenant du président Durey de Meinières. En les reproduisant d'après lui, nous ne croyons pouvoir mieux faire que de reproduire aussi les notes qu'il y a jointes, sauf à les abréger au besoin. Ce sont probablement les mêmes lettres, en tout ou en partie, qui sont désignées p. 517 du Catalogue de Lamoignon, 1784, in-fo: Lettres de Mlle de Scudéry à M. Godeau, contenant plusieurs anecdotes historiques de l'an 1650.

[288] La duchesse de Longueville, après l'arrestation des princes, qui eut lieu le 18 janvier 1650, s'enfuit en Normandie. La cour se rendit à Rouen le 1er février: la duchesse, qui s'étoit réfugiée à Dieppe, s'échappa du château. «Elle sortit la nuit à cheval, jambe de çà et jambe de là, avec ses femmes, en courant jour et nuit; elle s'embarqua sur la coste et fut en Hollande.... Elle gagna Stenay, où estoit le mareschal de Turenne.» (Mémoires de Montglat.) Le récit de Mme de Motteville est plus circonstancié; elle dit que la duchesse sortit par une petite porte qui n'étoit pas gardée: qu'elle fit deux lieues à pied pour gagner un petit port, où elle ne trouva que deux barques de pêcheurs; elle voulut s'embarquer contre l'avis des mariniers, afin de gagner un vaisseau qu'elle faisoit tenir à la rade. Le vent étoit si grand et la marée si forte, que le marinier, qui l'avoit prise entre ses bras pour la porter dans la chaloupe, la laissa tomber dans la mer; elle se décida à prendre des chevaux et à se mettre en croupe, ainsi que les femmes de sa suite, se réfugia chez un gentilhomme, demeura cachée dans le pays pendant environ quinze jours, et fit enfin gagner le capitaine d'un vaisseau anglois, qui la reçut sous le nom d'un gentilhomme qui s'étoit battu en duel. Mémoires de Mme de Motteville. (M.)

[289] Cette reconnaissance n'eut point lieu; tout ceci était un jeu joué par le duc de Guise, prisonnier à Madrid, dans l'espoir d'obtenir sa liberté. Voir dans Tallemant des Réaux l'Historiette du duc de Guise. (M.)

[290] Armand-Jean du Plessis, duc de Richelieu, père du maréchal, avait épousé, le 26 décembre 1649, Anne Poussard du Fors du Vigean, veuve en premières noces de François-Alexandre d'Albret, sire de Pons. Ce mariage, fait sans le consentement de la duchesse d'Aiguillon, surprit tout le monde; «Mme de Richelieu, dit Mme de Caylus, sans biens, sans beauté, sans jeunesse, et même sans beaucoup d'esprit, avoit épousé, par son savoir-faire, au grand étonnement de toute la cour et de la reine-mère, qui s'y opposa, l'héritier du cardinal de Richelieu, un homme revêtu des plus grandes dignités de l'État, parfaitement bien fait, et qui, par son âge, auroit pu être son fils.» Souvenirs de Mme de Caylus. (M.)

[291] «La reine partit de Rouen le 22 février, après avoir veu Mme de Richelieu et luy avoir donné le tabouret.» (Mémoires de Mme de Motteville.) Cette circonstance donne la date de cette lettre. (M.)

[292] Plus doucement que si vous me disiez.... (M.)

[293] Voyez les Poésies chrétiennes et morales de Godeau, t. II. Paris, 1663. La Grande Chartreuse avait paru isolément, comme la plupart des poésies de Godeau. (M.)

[294] Les princes avaient été transférés du donjon de Vincennes au château de Marcoussis le 29 août précédent; c'est ce que nous apprenons de Loret:

Ce jour (lundi) on prit occasion

De faire la translation,

Mais très-cachée et très-soudaine,

Des trois prisonniers de Vincennes.

Plaise à la divine bonté

Que la dure captivité

Par eux constamment endurée,

Ne soit pas de longue durée!

(Muse historique; lettre du 2 septembre 1650.) (M.)

[295] On voit dans les Mémoires d'Omer Talon que l'on avait eu connaissance, par des lettres interceptées, que de Madrid, sur la demande du marquis de Sillery qui négociait pour les rebelles, des ordres avaient été donnés pour que le maréchal de Turenne entrât dans le royaume et donnât de l'effroi à Paris. «Ce qui estoit desjà fait,» dit Talon, «car lors l'armée des ennemis étoit proche de la Ferté-Milon.» Cette alarme donna lieu au transfèrement des princes. Loret peint très-plaisamment l'effet que l'approche de l'ennemi produisit dans Paris:

Lundi vinrent dedans Paris

Avec plaintes, clameurs et cris,

Gens conduisant, toutes complettes,

Sept mil sept cent trente charrettes

Pleines de coffres et paquets,

Dont l'on fit lors de grands caquets;

Mais ces caquets sont choses vaines.

(Muse historique; lettre du 2 septembre 1650. M.)

[296] Charles de l'Aubespine, seigneur de Verderonne, maître des requêtes, chancelier de Gaston d'Orléans. (M.)

[297] Le chancelier Séguier n'avait pas alors les sceaux, ils lui avaient été redemandés le 1er mars précédent, et confiés à Charles de l'Aubespine, marquis de Châteuneuf, qui les garda jusqu'au mois d'avril 1651, et les remit alors à Mathieu Molé. (M.)

[298] Le parlement de Paris avait député à la reine régente les deux conseillers Meusnier et Bitaut, pour la supplier de continuer sa bonne volonté envers la ville de Bordeaux.

[299] Cet accommodement, qui ne fut définitivement conclu qu'en 1653, consistait, pour le comte de Dognon, à rendre, ou plutôt à vendre au cardinal Mazarin, contre le bâton de maréchal de France, le Brouage et autres places dont il s'était emparé à la faveur des troubles.

[300] Loret nous apprend dans sa Muse historique, que cette femme de chambre s'appeloit Noiron, et que la reine la maria peu de temps après sa disgrâce à un sieur Ivelin, attaché comme médecin à sa maison. (M.)

[301] Mlle Paulet.

[302] Voyez l'épître de Godeau à la marquise de Clermont d'Antragues, dans ses Poésies. (M.)

[303] Voir, sur cette entrevue de la reine et de la Princesse de Condé, les Mémoires de Mlle de Montpensier. (M.)

[304] Mémoires de Mme de Motteville. (M.)

[305] Le duc de Beaufort, grand Amiral de France, surnommé le roi des halles. (M.)

[306] La cour revint à Paris au commencement du mois de novembre 1650. (M.)

[307] Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse, et Marie de Bretagne, duchesse de Montbazon. (M.)

[308] Ces vers étaient déjà connus par le récit de Mme de Motteville. (M.)

[309] M. de Bar était chargé de la garde des trois Princes; il était fort ignorant. On a prétendu que, comme il ne savait pas le latin, il voulait qu'on leur dît la messe en français, de peur que le prêtre, en officiant, ne leur donnât dans cette langue des avis qu'il ne pourrait pas comprendre. (M.)

[310] Cet événement arriva le samedi 29 octobre 1650, entre onze heures et minuit. Voyez le Récit véritable de tout ce qui s'est passé à l'assassinat commis proche l'hôtel de Schomberg, au sujet de Monseigneur le duc de Beaufort. Paris, 1650, in-4o de sept pages. Loret a raconté aussi cet événement dans sa Muse historique. (M.)

[311] La Croix du Trahoir; rue Saint-Honoré, au coin de la rue de l'Arbre-Sec. (M.)

[312] Les sieurs de Saint-Églan et de Brinville. (M.)

[313] Comme l'écrit déjà cité est l'ouvrage d'un Frondeur, et que ce parti ne mettoit pas en doute l'intention des assassins de tuer le duc de Beaufort, le pamphlet diffère essentiellement de la narration de Mlle de Scudéry. Il y est dit que les assaillants, «croyant que ledit seigneur-duc estoit dans ledit carrosse, à cause que le sieur de Saint-Églan avoit la chevelure blonde, ainsy que la porte ledit seigneur-duc, tirèrent quinze à vingt coups, sans blesser personne, sinon le sieur de Brinville, lequel fut blessé légèrement à la joue.... et tout aussitost tira un autre coup de mousqueton, duquel fut tué ou blessé à mort un desdits assassineurs, et en mesme temps ledit sieur de Brinville sauta legerement hors du carrosse, et à la faveur de la nuict se mesla parmi eux sans estre reconnû, ce que ne put faire le sieur de Saint-Églan, lequel fut misérablement blessé d'un coup de poignard ou de baïonnette au cœur, dont il mourut une demy heure après.» Récit véritable. (M.)

[314] C'était dans la nuit du jeudi 3 novembre 1650. Voir les mémoires du temps et la lettre du samedi 5 novembre de la Muse historique de Loret. (M.)

[315] Charlotte-Marguerite de Montmorency, princesse douairière de Condé. (M.)

[316] La cour rentra à Paris le 12 novembre 1650. (M.)

[317] Henri de Lorraine comte d'Harcourt, mort en 1666.

[318] Pendant la translation de Marcoussis au Havre, le prince de Condé fit contre le comte d'Harcourt le couplet suivant:

Cet homme gros et court

Si connu dans l'histoire,

Ce grand comte d'Harcourt,

Tout couronné de gloire,

Qui secourut Casal et recouvra Turin,

Est maintenant recors de Jules Mazarin.

[319] César-Phébus d'Albret, comte de Miossens, alors maréchal de camp, depuis maréchal d'Albret. (M.)

[320] La princesse de Condé douairière mourut à Châtillon-sur-Loing le 2 décembre 1650. Ses restes furent transportés le 22 du même mois au couvent des Carmélites de la rue Saint-Jacques. (M.)

[321] Isaac Habert, nommé évêque de Vabres en 1645. (M.)

[322] La bataille de Réthel, gagnée le 15 décembre 1650, par le maréchal du Plessis sur les Espagnols, dans les rangs desquels étoit le maréchal de Turenne. (M.)

[323] Claude de Mesmes, comte d'Avaux, l'un de nos diplomates les plus distingués, et frère du président, étoit mort le 19 novembre. (M.)

[324] Henri de Mesmes, président à mortier au parlement de Paris, mourut le 29 décembre 1650. Ce passage donne la date précise de cette lettre. (M.)

[325] C'est-à-dire apparemment un patron dans le ciel.—René Potier, seigneur de Blancmesnil et du Bourget, président des Enquêtes, ne termina cependant sa carrière que le 17 novembre 1680. (M.)

[326] Cette lettre ne figure pas ici.

[327] Les princes étaient sortis du Havre le 13 février précédent. Leur liberté avait été le résultat d'un traité fait entre le Co-adjuteur et la princesse Palatine, au nom du prince de Condé, dont elle avait reçu les pouvoirs tracés sur une ardoise. Ce double mariage en avait été l'une des conditions. Le but était de réunir les princes et le duc d'Orléans dans un même intérêt. Ces mariages ne s'accomplirent pas. (M.)

[328] Jean de Montreuil, secrétaire du prince de Conti, membre de l'Académie française. Il n'aurait pu être longtemps le custodi-nos du prince, car il mourut le 27 avril suivant. (M.)

[329] Ce second refus du Parlement eut lieu le premier mars 1651; ce fait donne la date précise de cette lettre. (M.)

[330] Louis de Valois, duc d'Angoulême, gouverneur de Provence, avait eu de violents démêlés avec le Parlement d'Aix. (M.)

[331] Mathieu Molé, premier président du Parlement de Paris, reçut les sceaux le 3 avril 1651, et mourut dans ses fonctions le 3 janvier 1656. (M).

[332] C'était le ballet de Cassandre dont les paroles sont de Benserade. (Voir les Œuvres de ce poëte.) Il fut dansé au Palais-Cardinal le 26 février 1651. La reine n'y assista point; elle venait d'être obligée d'ordonner au cardinal Mazarin de quitter la France. (Voir la Muse historique de Loret, lettre du 5 mars 1651.) (M.)

[333] Les bourgeois de Paris gardaient nuit et jour le Palais-Royal; cela dura jusqu'au mois d'avril. (M.)

[334] Ce monsieur Bonneau était vraisemblablement l'oncle de Mme de Miramion; sa fille épousa M. de Chauvelin. (M.)

[335] Bibliothèque de l'Arsenal. Mss.-B. L. françaises, t. I, p. 43.

Chapelain avait remercié Mlle Robineau d'oiseaux de Paradis que lui avait envoyés Mme Aragonnais. Nous avons déjà vu par la lettre de Mlle de Scudéry au même, du 31 janvier 1645, qu'elle l'accusait d'une grande partialité pour Mlle Robineau.

[336] Mss Conrart, in-fo, t. V, p. 51, 52.

[337] Mss Conrart, in-fo, t. V, p. 53, 54.

[338] Mss Conrart. in fo, t. V, p. 72.

[339] Le commencement de la ligne est coupé, et la dernière ligne entièrement.

[340] Mss Conrart, in-fo, t. V, p. 905.

La comtesse de Maure avait écrit à Mme de Longueville deux lettres du 9 juin et du.... septembre 1655, où elle se moquait des prétentions de Mesdames de Bouillon, à propos d'une aventure dans laquelle figuraient les comtesses de Maure et de Saint-Géran, le père gardien d'un couvent de Bourbon, etc. (Voy. sur toute cette histoire, Cousin, Madame de Sablé, 1869, p. 299 et suiv.)

[341] Mss Conrart, in-fo, t. IX, p. 905.

Cette lettre a été insérée par Amelot de la Houssaye dans ses Mémoires historiques, etc., 1737, t. II, p. 364. Voy. la Notice, p. 101.

[342] Mss de Conrart, in-fo, t. V, pp. 135-138.

En reproduisant les trois lettres qui suivent dans la Société française au XVIIme siècle, M. Cousin les a fait précéder du préambule suivant:

«Mlle de Scudéry ayant été passer une partie de l'automne à la maison de campagne de Conrart, à Athis, en 1656, Pellisson y était venu en visite; mais il y était resté fort peu de temps, et, à son retour à Paris, il s'était empressé d'écrire à Mlle de Scudéry pour lui exprimer les regrets qu'il éprouvait de n'être pas auprès d'elle, et les pensées qui l'avaient accompagné sur la route d'Athis à Paris, en côtoyant les bords de la Seine. Le ton de cette lettre est moitié sérieux, moitié badin. La réponse de Mlle de Scudéry est du même style, ainsi que la réplique de Pellisson. Mlle de Scudéry s'appelle toujours Sapho et Pellisson s'appelle déjà Herminius. On touche à la fin de 1656: la douce liaison est encore dans sa fleur et dans tout son agrément. Nous mettons au jour ces billets, qui n'ont rien de fort remarquable, pour donner une idée de la façon dont Mlle de Scudéry et Pellisson étaient ensemble; on y sent une tendresse sincère, mais le bel esprit domine.»

Les notes de M. Cousin sur ces trois lettres seront distinguées par les initiales: V. C.

[343] Mons était un hameau dépendant d'Athis. Une station du chemin de fer de Paris à Orléans porte aujourd'hui le nom de Athis-Mons.

[344] Cléodamas et sa femme Ibérise sont deux personnages de la Clélie, qui représentent M. et Mme Conrart. Agélaste est Mlle Boquet; nous ne savons qui est Mérigène. Il paraît que c'était un homme du monde qui n'osait se risquer à faire le bel esprit. Cependant, encouragé par Mlle de Scudéry, il lui écrivit lorsqu'elle quitta Athis pour retourner à Paris, quelques billets galants que Conrart nous a conservés avec les réponses de Mlle de Scudéry, tome XI, in-folio, page 339 (V. C.).

[345] On appelait alors corbillart le coche d'eau qui menait à Corbeil et qui passait devant Athis. (V. C.).

[346] Ce Cicéron n'est autre que M. de Doneville. Pellisson l'appelle ainsi, soit parce que dans leur correspondance, dont on voit quelques échantillons dans les manuscrits de Conrart, il est souvent question entre eux de Cicéron, que Doneville lisait beaucoup, soit parce que Pellisson comparait en badinant le magistrat de Toulouse au consul romain. (V. C.)

[347] Mérigène ne représente donc pas un des habitués du Samedi. (V. C.)

[348] Cela répond à la fin d'un madrigal que Mlle de Scudéry avait adressé à Pellisson sous le nom de Mlle Boquet, avec un mauvais portrait de celle-ci:

Ce travail n'est pourtant pas laid
Pour un Raphaël de village.

(V. C.)

[349] De Bouillon, mort en 1662, est surtout connu par l'Histoire de Joconde qu'il versifia d'après l'Arioste en même temps que La Fontaine, et qui donna lieu à une Dissertation de Boileau. Ses Œuvres ont été imprimées: Paris, de Sercy, 1663, in-12. Mais il existe de lui une Correspondance manuscrite sur laquelle M. Faye a donné une Notice dans les Mémoires des Antiquaires de l'Ouest, année 1843, p. 119. Cette Correspondance comprend 125 lettres adressées à Scarron, Chapelain, Desbarreaux et à Mlle de Scudéry que l'auteur connut en 1657. Nous lui empruntons les deux fragments qui suivent.

[350] Dans une de ses lettres inédites, il s'intitule le Grand chansonnier de France. «M. de Boisrobert, dit-il, qui avoit cette charge avant moi, m'en a fait bon marché. Dieu veuille qu'elle me vaille une abbaye comme à lui, car il me semble qu'une abbaye me siéroit aussi bien qu'à un autre.»

[351] Œuvres de Bouillon, p. 116.

[352] Mss Conrart, in-fo, t. IX, p. 901. M. de Raincy était fils du financier Bordier qui, ayant bâti le château du Raincy, obtint pour son fils cadet le titre de ce beau domaine. Celui-ci vivait dans la société des jeunes seigneurs et de quelques femmes aimables, telles que Mlle de Scudéry, Mmes de Sévigné, de La Fayette, Scarron, etc. Il composait des vers de société, et est surtout connu par un madrigal dont Ménage feignit d'avoir trouvé l'original dans le Tasse, petite mystification qui trompa alors beaucoup de monde, mais dont se défièrent Mme de Sévigné et surtout Mlle de Scudéry.

[353] Deux aimants.

[354] Térame, dans le VIe volume de Clélie, est un galant de profession, raisonnant sur l'amour à perte de vue.

[355] Mss Conrart, in-fo, t. IX, p. 863.

[356] Mss Conrart, in-fo, t. XI, p. 79.

Anne Doni d'Attichy, comtesse de Maure, née en 1600, mariée en 1637, morte en avril 1662. Mlle de Scudéry l'a peinte dans le Grand Cyrus sous le nom de la princesse d'Arménie, et Mlle de Montpensier sous celui de la princesse de Misnie dans la Princesse de Paphlagonie, qui est le livre dont il est question dans cette lettre. M. A. de Barthélemy a publié la Comtesse de Maure, sa vie et sa correspondance. Paris, Gay, 1863, in-12.

[357] La Suze et Pellisson, Recueil de pièces galantes, 1741, in-12, t. I, p. 266.

Isarn (voy. la Notice, p. 68) avait adressé à Mlle de Scudéry une pièce mêlée de vers et de prose, intitulée le Louis d'Or, qui a été insérée dans un grand nombre de recueils, outre celui que nous venons de citer, et qui a donné lieu à beaucoup d'imitations.

Voici l'indication de l'édition originale: La Pistole parlante, ou la Métamorphose du Louis d'Or, dédiée à Mlle de Scudéry. Paris, Ch. de Sercy et Cl. Barbin, 1660, in-12 de 48 p.

[358] Les trois lettres suivantes sont tirées de la collection Baluze, armoire V, paquet IV, n. 3. L. I, 2 vol. in-fo. Altérée par la vive émotion que lui causait l'arrestation de Fouquet et de Pellisson, l'écriture de Mlle de Scudéry y est encore plus difficile à déchiffrer qu'à l'ordinaire. Elles ont été publiées d'abord par M. Marcou, puis plus correctement par M. Chéruel, dans ses Mémoires sur Fouquet. Nous les avons collationnées de nouveau sur les originaux, et nous ne sommes pas parvenus à en rétablir complétement les lacunes et les ratures.

[359] Voir la Notice, p. 71 et suiv.

[360] Propriétaire de la maison des Pressoirs.

[361] Ambassadeur de Suède à Paris.

[362] Marie-Éléonore de Rohan, abbesse de la Sainte-Trinité de Caen, avant d'être abbesse de Malnoue.

[363] Voy. ci-après p. 282, note 2.

[364] Belle-Ile.

[365] Votre mère. Voy. la Notice, p. 72.

[366] Femme d'un commis du Surintendant (Chéruel).

[367] Et pourtant: «J'ai la tête plus grosse que le poing, et si elle n'est pas enflée,» dit Mme Jourdain dans le Bourgeois Gentilhomme.

[368] Pellisson et Fouquet avaient été arrêtés à Nantes le 5 septembre.

[369] On trouve dans les papiers de Conrart à la bibliothèque de l'Arsenal (tome XI, in-folio, p. 187), un portrait de M. Méringat ou Mérignat, écrit par lui-même (Chéruel).

[370] M. de Nicolaï (id.).

[371] Philippe de France, frère de Louis XIV (id.).

[372] Le Surintendant (id.).

[373] Henriette de Coligny, fille du maréchal de ce nom, et petite-fille de l'amiral, avait épousé en 1643 Thomas Hamilton, comte d'Hadington, noble Écossais. Devenue veuve peu après son mariage, elle épousa en secondes noces le comte de la Suze, qui était comme elle de la religion réformée, mais elle ne tarda pas à souffrir beaucoup des soupçons jaloux de son mari, qui voulut l'emmener et la retenir dans une de ses terres. Mme de la Suze, qui était jolie, qui aimait le monde et s'occupait de poésie, chercha par tous les moyens possibles à se soustraire à la tyrannie de son mari. Elle embrassa la religion catholique, afin, disait la reine Christine, de ne voir son mari ni dans ce monde ni dans l'autre.

Plus tard, une séparation définitive (1661) la rendit libre; elle se livra entièrement à son goût pour les vers, et sa maison devint le rendez-vous des poëtes et des beaux esprits de son temps. C'est à cette séparation que Mlle de Scudéry fait allusion. Mme la comtesse de la Suze, née en 1618, mourut en 1673. On trouve un certain nombre de ses productions dans l'ouvrage réimprimé plusieurs fois et souvent cité par nous: Recueil de pièces galantes en prose et en vers de Mme la comtesse de la Suze et de M. Pellisson.

[374] On sait que Fouquet composa, pendant sa captivité, des poésies latines et françaises, dont M. P. Clément a donné quelques échantillons dans le travail intitulé: Nicolas Fouquet, surintendant des finances, qui précède son Histoire de Colbert (voy. p. 68, 446 et 451.) Mais nous ne savons quels sont les vers dont parle ici Mlle de Scudéry.

[375] Catherine-Henriette Bellier, première femme de chambre de la reine Anne d'Autriche. Elle passe pour avoir eu les prémices du jeune roi Louis XIV, et fut plus tard «disgraciée par beaucoup de bonnes raisons,» dit l'honnête Mme de Motteville.

[376] Mlle de Lamothe-Houdancourt était une des filles d'honneur de la reine. La comtesse de Soissons, qui n'aimait pas Mlle de la Vallière, voulant lui susciter une rivale, appela l'attention du jeune roi sur Mlle de Lamothe-Houdancourt, et facilita même à plusieurs reprises le rapprochement des deux amants. Mme la duchesse de Navailles, qui avait les filles d'honneur sous sa surveillance, et qui s'était aperçue de cette nouvelle passion du roi, lui en fit des représentations respectueuses, mais hardies. Elle en vint même jusqu'à faire placer des grilles aux fenêtres de l'appartement des filles d'honneur, afin d'empêcher le roi d'y pénétrer par les terrasses du château. Ces obstacles contrarièrent vivement le roi, qui cependant ne voulut pas faire un éclat, et il ne tarda pas à rentrer sous le joug si aimable et si doux de Mlle de la Vallière.

Plusieurs écrivains ont mis l'intrigue dont il vient d'être question sur le compte de Mlle de Lamothe-d'Argencourt, autre fille d'honneur de la reine-mère, pour laquelle le roi avait montré de l'inclination en 1657 (voy. les Mémoires de Motteville). Mais comment croire que Mlle de Scudéry, à la fin de l'année 1661, pût donner comme une nouvelle un fait qui se serait passé quatre ans auparavant? D'ailleurs, le rôle attribué ici à Mme de Beauvais et au marquis de Richelieu, son gendre, prouve qu'il s'agit bien de Mlle de Lamothe-Houdancourt, car c'est bien de cette dernière (et non de Mlle d'Argencourt) que les Mémoires de Brienne (le jeune), t. I, p. 173, nous montrent le marquis amoureux à l'époque de la disgrâce de Fouquet, et cela avec des détails qui rendent toute confusion impossible.

[377] C'est-à-dire qu'il en faisait l'objet d'une de ces plaisanteries de société dans lesquelles il excellait.

A la suite de ceci, il y a dans l'original quatre lignes biffées avec soin. Nous avons cru déchiffrer ces quelques mots: «Il vint à Fontainebleau..... Mlle Loyseau..... Aragonnais.....»

[378] Commis de Fouquet.

[379] Cette lettre, et la plupart de celles qui suivront, adressées à Huet par Mlle de Scudéry, sont tirées des copies de Léchaudé d'Anisy, conservées à la Bibliothèque nationale. Ces originaux sont aujourd'hui perdus ou dispersés, et ces copies sans date, sans ordre, ont été exécutées dans un déplorable système de retranchements et d'arrangements, dont on pourra juger par l'avis suivant que le copiste a cru devoir mettre en tête:

«La nombreuse collection de lettres autographes de Mlle de Scudéry, que l'évêque d'Avranches avait reçues et avait rassemblées, aurait pu permettre d'étendre beaucoup cette correspondance, surtout si l'on y eût ajouté les diverses poésies qu'elle soumettait au jugement du savant prélat. Mais ses vers étant encore plus affectés que ses lettres familières, on a dû les supprimer totalement dans ce recueil et se borner au très-petit nombre de ses lettres qui se ressentent le moins de ce style précieux et affecté qu'on reproche à Mlle de Scudéry, et qui était un des caractères distinctifs de son esprit.»

Ainsi, retrancher dans les lettres d'un écrivain ce qui était un des caractères distinctifs de son esprit, voilà le système avoué du transcripteur de la Correspondance de Huet. Ce qui peut consoler les amis de notre histoire littéraire, ce sont les longues et consciencieuses études que M. Baudement, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, a consacrées à l'évêque d'Avranches, études dont il nous a été donné de profiter, et dont il faut espérer que le public jouira bientôt à son tour.

[380] Fouquet.

[381] Pellisson.

[382] Cet ami dans le tombeau serait-il Mazarin, mort le 9 mars précédent?

[383] Copie Léchaudé d'Anisy.

[384] Mss Conrart, t. IX, in-fo, p. 199.—Pièces nouvelles et galantes, 1667, t. II, p. 9.—Voir la Notice, p. 109, note 4.

[385] Copie Léchaudé d'Anisy.

[386] Voy. la Notice, p. 75.

[387] Delort, Voyages aux environs de Paris, t. I, p. 141.—Histoire de la détention des philosophes, t. I. p. 79.

[388] Copie Léchaudé d'Anisy.

[389] Copie Léchaudé d'Anisy.

[390] Il parut en 1670. «Achevé d'imprimer le 20 novembre 1670,» lit-on en tête de la première édition qui précède le roman de Zaïde.

[391] Du vrai et parfait amour, contenant les amours honnêtes de Théogène et de Charide, etc., Paris, 1599 et 1612, in-12. C'est un pastiche des romans grecs, mis par son auteur, Martin Fumée, sr de Genillé, sous le nom du philosophe Athénagoras.

[392] Cet avocat au parlement de Dijon, trésorier de France en la généralité de Bourgogne, était parent de Bossuet; il était né en 1644 et mourut en 1715. Voir la Notice de M. Miller, souvent citée par nous, à laquelle nous empruntons cette lettre: Pierre Taisand, etc.

[393] Mme Foucaut, sœur de Bossuet. Voy. Pierre Taisand, p. 10.

[394] François Charpentier, membre de l'Académie française, était en correspondance avec Mlle de Scudéry. Voy. ci-après la lettre qu'il lui adressa en 1659.

[395] Églogue royale à Louis XIV. Paris, 1673, in-4o. C'est à cette production de Charpentier que Boileau fait allusion dans son Discours au Roy:

L'un en style pompeux habillant une églogue

De ses rares vertus se fait un long prologue,

Et mêle, en se vantant soi-même à tout propos,

Les louanges d'un fat à celles d'un héros.

Il faut dire que Boileau était souvent en querelle à l'Académie avec Charpentier. Dans une lettre à Racine datée de Bourbon le 21 juillet 1687, où Fagon l'avait envoyé prendre les eaux pour le guérir d'une extinction de voix qui l'affligeait depuis plusieurs années, il dépeint le traitement auquel on le soumet, et dit en s'y résignant: «Mais que ne feroit-on pas pour contredire M. Charpentier?»

[396] Copie Léchaudé d'Anisy.

[397] La ville de Luxembourg se rendit au maréchal de Créqui le 4 juin, après 24 jours de tranchée ouverte.

[398] Marie-Éléonore de Rohan, morte le 8 avril 1682.

[399] Claude Guyonnet de Vertron, auteur de la Nouvelle Pandore, ou les Femmes illustres du règne de Louis XIV, 1698, 2 vol. in-12, où il a rassemblé une foule de sonnets, madrigaux, etc., à la gloire des dames et à la louange du roi. Ce recueil indigeste et assez rare offre pour nous l'intérêt d'avoir conservé quelques lettres de Mlle de Scudéry, parmi lesquelles nous avons choisi celle-ci et les deux suivantes.

Cette lettre répond à une épître où M. de Vertron lui demandait à être introduit auprès d'elle sous les auspices de Mlle de la Vigne. Nouvelle Pandore, p. 349 à 351.

[400] Probablement le grand carrousel des 4 et 5 juin 1685, où le duc de Saint-Aignan joua un rôle important, comme on le voit par la Relation qui en fut publiée cette année même. Il y eut un autre carrousel en 1686.

[401] Parallèle de Louis le Grand avec les princes qui ont été nommés grands, Paris, 1685, in-12.

[402] Espace était quelquefois employé au féminin. D'Aubigné lui donne ce genre.

[403] Ce sonnet à la louange de Mlle de Scudéry se trouve dans la Nouvelle Pandore, t. I, p. 313.

[404] Il s'agissait d'un concours de bouts-rimés en l'honneur du duc de Saint-Aignan, protecteur de Vertron. Celui-ci avait désigné Mme Deshoulières et Mlle Serment pour exercer cette espèce d'arbitrage que Mlle de Scudéry décline ici avec politesse.

[405] La notice détaillée que le savant Weiss a consacrée à ce personnage dans la Biographie universelle, nous dispense d'en parler ici longuement. Contentons-nous de dire que l'abbé Boisot (Jean-Baptiste) naquit à Besançon, au mois de juillet 1638 et mourut le 4 décembre 1694. Il est connu par divers travaux d'érudition et par la part qu'il prit à la conservation et au classement des papiers du cardinal de Granvelle.

Ami de Pellisson et de Mlle de Scudéry, il entretint avec celle-ci une correspondance qui s'étendit depuis la fin de l'année 1686 jusqu'en 1694, époque de la mort de l'abbé. Conservée à la bibliothèque de Besançon, elle a été communiquée par le savant M. Weiss aux éditeurs des Historiettes de Tallemant des Réaux, 1860. Nous en reproduisons ici un certain nombre, avec les éclaircissements qu'y avait joints M. Weiss, nous réservant d'élaguer, dans le texte et dans les notes, les répétitions et les longueurs.

[406] Cabinet de M. Toussaint, avocat au Havre.

L'évêque de Poitiers était François-Ignace de Baglion de Saillant.

[407] François de Bonne, maréchal de Créqui, mort le 4 février 1687.

[408] Il est probable que ces lettres faisaient partie des papiers du cardinal de Granvelle, et que l'abbé Boisot, toujours empressé d'être agréable à Mlle de Scudéry, les lui avait envoyées. (W.)

[409] Voyez-les, aux Poésies.

[410] Trouvé dans les papiers du cardinal de Granvelle, par l'abbé Boisot, qui s'était empressé de le communiquer à Mlle de Scudéry. (W.)

[411] Ce gentilhomme bordelais se nommait Bétoulaud. On conserve de lui dans les recueils académiques des provinces un grand nombre de pièces de poésie. (W.)

[412] Elle les avait recommandés à l'abbé par une lettre du 6 juin, où elle parlait du père (l'une des victimes de Boileau), comme d'un de ses amis particuliers depuis trente ans.

[413] On n'a pas pu le retrouver dans les papiers de l'abbé Boisot. (W.)

[414] Le duc de Chevreuse remplissait réellement, comme le dit Mlle de Scudéry, les fonctions de sous-gouverneur du duc de Bourgogne, mais il n'en eut pas le titre. On lit dans la Gazette de France du 20 août 1689: «Le marquis de Denonville (Jacques-René de Briney) est nommé sous-gouverneur du duc de Bourgogne.» M. de Denonville avait été gouverneur du Canada; il mourut en 1710, âgé de soixante-treize ans. (W.)

[415] L'officier sous lequel le fils de Bonnecorse devait servir.

[416] Copie de Léchaudé d'Anisy.

[417] C'est le livre que Huet publia en latin contre la philosophie de Descartes, et qui fut imprimé pour la première fois en 1689.

[418] Catherine Descartes, nièce du célèbre philosophe, est morte à Rennes vers 1706. Elle avait beaucoup d'esprit et de savoir, et écrivait facilement en vers et en prose. Mlle de Scudéry l'appelait Cartésie et l'aimait beaucoup, comme le témoignent les lettres qu'elle lui adressait et auxquelles celle-ci répondit. Voyez-les ci-après.

[419] Ce madrigal est celui qu'elle fit pour le duc de Bourgogne faisant l'exercice avec les mousquetaires devant le Roi. Voy. aux Poésies.

[420] Réflexions sur les différends en matière de religion. 1686, in-12.

[421] Les Chimères de M. Jurieu, autre ouvrage de Pellisson. 1690, in-12.

[422] Jean-Baptiste Le Conte de la Tresne, premier président au parlement de Bordeaux.

[423] Il s'agit des trois éloges de Louis XIV, par Pellisson, dont il a été question dans la lettre précédente.

[424] Composé en 1665, publié en 1735 dans les Œuvres diverses.

[425] Paris, 1671, in-4o.

[426] Leibnitz.

[427] Mlle Bordey, dont il sera parlé ci-après.

[428] Jeanne-Anne de Bordey, née vers 1650 à Vuillafans, près d'Ornans, d'une famille noble, éprouva de bonne heure un goût très-vif pour les lettres; mais elle les cultivait en secret pour échapper au ridicule qui s'attachait alors dans sa province aux femmes soupçonnées de viser au bel esprit. Sa modestie ne l'empêcha pas d'être connue du savant abbé Boisot, qui reçut dès lors ses confidences littéraires et l'encouragea dans ses essais. Ce fut lui qui la mit en rapport avec Mlle de Scudéry, qui lui donna le nom de Belle Iris, sous lequel elle était connue dans les sociétés de Paris. La mort de l'abbé Boisot, son protecteur et son constant ami, dut être pour elle la cause d'un vif chagrin. Elle avait épousé peu de temps auparavant (1691) M. de Chandiot, d'une famille patricienne de Besançon, qui sut apprécier toutes les qualités de sa compagne. Elle le perdit en 1709, et dès lors elle vécut dans une retraite profonde, partageant son temps entre la culture des lettres, son unique consolation, et la pratique de toutes les vertus chrétiennes. Sa charité était inépuisable; par son testament elle légua toute sa fortune au Grand Hôpital dont son mari avait été l'un des administrateurs et des éminents bienfaiteurs; elle demandait aussi d'être inhumée dans le cimetière de cet hospice, au milieu des pauvres dont elle avait été la providence, et pour ainsi dire, la mère. Son vœu fut exaucé. Mme de Chandiot mourut le 19 mars 1737, dans un âge très-avancé. On ne connaît aucun écrit de Mme de Chandiot. Une partie de sa correspondance avec l'abbé Nicaise et des autres amis de Mlle de Scudéry, était entre les mains de M. Rousselle de Bréville, de l'académie de Besançon; celui-ci étant mort en 1807, dans un village où il s'était retiré pendant la Révolution, cette correspondance devint la proie du maître d'école qui, n'en connaissant pas la valeur, la donnait à ses élèves pour les former à la lecture des vieux papiers. Ainsi rien ne subsiste plus d'une femme aussi vertueuse que spirituelle; et son nom est à peine connu dans une ville où sa mémoire aurait dû être impérissable. (W.)

Sur la mort de Mme de Chandiot et sur le sort de ses papiers, voy. Revue littéraire de la Franche-Comté, t. IV, p. 210.

Cette lettre ne fait pas partie de la correspondance conservée à Besançon. Nous la tirons d'un Mss de la Bibliothèque nationale qui en renferme six autres de Mlle de Scudéry à Mme de Chandiot: Lettres originales, t. IV. N-Z.

[429] Innocent XII, qui succéda à Alexandre VIII. (W.)

[430] Mlle de Scudéry se trompe, il n'a point été archevêque de Florence. (W.)

Il y a une autre erreur sur l'âge de 87 ans, que Mlle de Scudéry donne au Pape lors de son élection, tandis que les biographes s'accordent pour le faire mourir en 1700, âgé de 85 ans.

[431] On n'a pu retrouver ce dialogue dans les papiers de l'abbé Boisot. (W.)

[432] Cabinet de M. Victor Cousin.

[433] Mlle de Scudéry avait recommandé à Huet, pour la place vacante à l'Académie par la mort de Benserade, M. de la Loubère, né à Toulouse en 1642.

[434] Le ton de ce billet prouve que Mlle de Scudéry était blessée de la préférence accordée à Pavillon sur son ami, M. de la Loubère, qui fut ensuite nommé en 1693. La parenté de Mme de Pontchartrain, comptée comme un des titres de Pavillon à cette préférence, est même un trait assez malin pour Mlle de Scudéry; mais ce qu'il y a de plaisant, c'est que la Loubère fut nommé par le crédit de M. de Pontchartrain, chancelier, ce qui lui valut alors une épigramme qu'on attribue à La Fontaine, et avec plus de vraisemblance à Chaulieu. Elle se termine ainsi:

Il en sera quoi qu'on en die:

C'est un impôt que Pontchartrain

Veut mettre sur l'Académie.

[435] Mlle Bordey avait épousé, à la fin de l'année 1691, M. de Chandiot. S'il faut croire ce que dit Mlle de Scudéry dans cette lettre, cette union aurait été un mariage de raison et de convenance dans lequel l'amour ne serait entré pour rien.

[436] De Mauroy. Voici ce qu'en dit Saint-Simon dans ses Additions au Journal de Dangeau, t. III, p. 438: «C'étoit un prêtre de la Congrégation de la mission, gentilhomme de bon lieu, savant et de beaucoup d'esprit et d'intrigue, grand directeur et grand cagot, qui avoit fait longtemps avec ses poulettes de quoi être brûlé, sans qu'on en eût le moindre soupçon, et avoit volé tant et plus M. de Louvois, avec qui la cure des Invalides lui avoit donné grande relation, et à qui il tiroit tant qu'il vouloit d'aumônes, et pour des sommes très-considérables. L'éclat fut donc du plus grand scandale; néanmoins le roi ne voulut pas qu'il fût poussé à bout, et le confina dans l'abbaye de Sept-Fonts, où il se convertit si bien qu'il y fit profession, et y a été plus de trente ans l'exemple le plus parfait de la pénitence, de la miséricorde de Dieu et des vertus de cette maison, qui est la même vie et la même règle que la Trappe.»

[437] Copie de Léchaudé d'Anisy.

[438] Le livre pour lequel Mlle de Scudéry adresse à Huet des remercîments est son ouvrage sur la Situation du Paradis terrestre, qu'il place en effet au confluent de l'Euphrate et du Tigre. (Cet ouvrage parut à Paris, chez Anisson, 1 vol. in-12, 1691.)—Le privilége est du 11 octobre. Quant aux voyages de Mlle de Scudéry aux bords de l'Euphrate et à Suze, on voit que c'est une allusion à ses romans.

[439] Probablement l'abbé de Faure-Ferriès, qui publia le Traité de l'Eucharistie de Pellisson.

[440] De Forbin-Janson.

[441] Fille naturelle de Louis XIV et de Mme de Montespan. Ce mariage eut lieu le 18 février 1692.

[442] Jean-Claude de Bressay de Belfrey servait comme ingénieur dans l'armée espagnole, lorsqu'il entra au service de France en 1691. Maréchal de camp le 30 avril 1692, il fut autorisé, le 1er juillet suivant, à lever un régiment d'infanterie de son nom; enfin, le 3 janvier 1694, il obtint le grade de lieutenant général.

[443] J'ai valu, vaux et vaudrai. (W.)

[444] Jean-Jacques Boisot, frère cadet de l'abbé de Saint-Vincent, président à mortier en 1686, mort le 17 octobre 1731. (W.)

[445] Voy. dans la Notice, p. 100, ce que nous avons dit des pierres gravées données au roi par Mlle de Scudéry. Celle dont il est ici question figure encore au Cabinet des médailles sous le no 2392, parmi les Intailles modernes. Sa non antiquité est reconnue depuis longtemps.

[446] C'est-à-dire son propre maître, comme la suite l'indique.

[447] Joseph de Forbin, marquis de Janson, gouverneur d'Antibes, comme l'avait été son père Laurent de Forbin, mort le 2 du même mois. Nous avons parlé du Cardinal, p. 24 de la Notice.

[448] Voy. la Notice, p. 109.

[449] Paris, 1692, 2 vol. in-12.

[450] D'une famille patricienne de Bayonne; il y a eu des co-gouverneurs de ce nom et des conseillers au Parlement. Elle est éteinte depuis la fin du dernier siècle. (W.)

[451] Mascaron. Mlle de Scudéry, en le disant le plus éloquent prélat du royaume, oublioit Bossuet. Mais Bossuet ne l'avoit pas apparemment remerciée de l'envoi de son ouvrage. (W.)

[452] Huet.

[453] Voy. Historiettes. (W.)

[454] Communiquée par M. Étienne Charavay.

[455] Chasse-Midi, Cherche-Midi, maison religieuse établie en 1634 dans la rue de ce nom. Mme de Rochechouart-Mortemart, future abbesse de Fontevrault, y allait souvent, et Marie-Éléonore de Rohan y mourut.

[456] Ménage mourut le 23 juillet 1692.

[457] Montausier était mort le 17 mai 1690. Voir aux Poésies les vers que Mlle de Scudéry fit à cette occasion.

[458] Cette lettre, écrite sept jours après la précédente, renferme plusieurs redites que nous avons supprimées pour la plupart. Nous la donnons néanmoins à cause de quelques détails nouveaux.

[459] Il va sans dire que c'est la copie qui est mal écrite. Cette copie, de la main de Mlle de Scudéry, fait partie du cabinet de M. Dubrunfaut qui a bien voulu nous la communiquer. Voy. ci-après les lettres de Bossuet à Mlle de Scudéry et à Mlle Dupré sur la mort de Pellisson.

[460] Le célèbre abbé de Rancé.

[461] Michel H. Le Peletier.

[462] Cette religieuse est évidemment Louise-Hollandine, sœur de la Palatine, duchesse d'Orléans. Elle était en effet en correspondance avec Leibnitz.

[463] Elle n'a point été imprimée et on ne l'a pas retrouvée dans les mss de l'abbé Boisot. (W.)

[464] La lettre de l'abbé Boisot à Pellisson, contenant son projet de la Vie du cardinal de Granvelle a été publiée dans les Mémoires de littérature de P. Desmolets, t. IV, p. 27; elle est très-intéressante. (W.) Nous ajouterons ici à la note de M. Weiss, qu'il a publié lui-même en 9 vol. in-4o les Papiers d'État du cardinal de Granvelle et que, dans la Notice préliminaire, il est entré dans de longs détails sur l'abbé Boisot et sur ses travaux relatifs à ces papiers.

[465] C'était M. de Lafond.

[466] Voir aux Poésies.

[467] Voir la Notice, p. 77.

[468] Roses.

[469] Nous n'avons pas retrouvé cet impromptu.

[470] Jean-Baptiste Adhémar de Monteil de Grignan, frère du comte de Grignan, et dont il est souvent question dans la correspondance de Mme de Sévigné.

[471] Nous avons parlé dans la Notice, p. 88, des attaques de Boileau, contre lesquelles Mlle de Scudéry proteste avec vivacité dans cette lettre et dans les suivantes.

[472] Philippe-Julien Mazarini-Mancini, neveu du cardinal.

Il ne peut être question ici du sonnet grossier à propos de Phèdre, où le duc de Nevers menaçait Boileau et Racine de coups de bâton: ce sonnet est de 1674, et la Satire contre les femmes est de vingt ans postérieure. Comme elle renferme un portrait de la Précieuse où l'on voulut reconnaître Mme Deshoulières, il est possible que, cette fois encore, le duc ait voulu la venger des attaques de Boileau, leur ennemi commun.

[473] Hémistiche d'un vers de la satire.

[474] Ce madrigal n'a pas été retrouvé.

[475] Sur la Satire contre les femmes. (W.)

[476] Copie de Léchaudé d'Anisy.

[477] Cabinet de M. Dubrunfaut.

[478] L'amiral anglais Russell et le vice-amiral espagnol Papachin commandaient les flottes combinées d'Angleterre et d'Espagne.

[479] Il semble qu'il faudrait ajouter Monseigneur le Dauphin ou le maréchal de Luxembourg.

[480] Probablement Falaen (Belgique, Province de Namur).

[481] L'héritier de la duchesse de Nemours était le chevalier de Soissons, son cousin germain, à qui elle fit prendre, en le mariant, le titre de prince de Neufchâtel.

[482] Onyx.—L'inventaire de la bibliothèque des Médailles, cité par nous p. 100 de la Notice, mentionne à la date du 19 février 1695 «une petite agathe onice montée en cachet d'or sur laquelle est gravée en creux une Victoire debout, donnée au Roy par Mlle de Scudéry.»

[483] Voy. ce Madrigal aux Poésies.

[484] Nous n'avons pas trouvé trace de cette question dans le Journal des Savants de 1694 et de l'année précédente.

[485] Disons ici, une fois pour toutes, que parmi les nombreuses pièces de circonstance de Mlle de Scudéry ou de ses amis, citées dans sa Correspondance et que nous avons pu retrouver, celles qui présentent quelque intérêt ont été reproduites ou indiquées dans les Poésies.

[486] Cette lettre et les suivantes à Mme de Chandiot sont tirées du mss de la Bibliothèque nationale indiqué ci-dessus, p. 322.

[487] L'abbé Boisot, mort le 4 décembre 1694.

[488] L'abbé Boisot.—Cet Éloge se trouve au Journal des Savants, 1695, p. 212, sous forme de Lettre à Mlle de Scudéry.

[489] Voy. les Poésies et le Recueil de Mme de la Suze et de Pellisson, 1741, t. I, pp. 164 à 199.

[490] Cabinet de M. Chambry. L'abbé Nicaise, chanoine de la Sainte-Chapelle de Dijon, avait été surnommé par La Monnoie le Facteur du Parnasse. Il entretenait avec divers savants, tant français qu'étrangers, une vaste correspondance dont plusieurs volumes sont conservés à Paris, à Lyon et à Montpellier.

[491] Lantin (Jean-Baptiste), conseiller au parlement de Dijon, né en 1620, mort en 1695.

[492] Le Journal des Savants fut rédigé de 1687 à 1702 par Louis Cousin, président de la cour des Monnaies et membre de l'Académie française.

[493] Copie de Léchaudé d'Anisy.

[494] Voir la Notice, page 110.—Nous ne savons s'il s'agit ici de l'abbé Jean Gallois de l'Académie des sciences et de l'Académie française, l'un des principaux rédacteurs du Journal des Savants, ou du sieur Legallois auteur des Conversations académiques dédiées à Huet.

[495] Copie de Léchaudé d'Anisy.

[496] Marc-Antoine de la Bastide, controversiste protestant, né à Milhau en 1624, mort vers 1704. Il fut envoyé comme secrétaire d'ambassade en Angleterre; il était ami de Pellisson.

[497] De la main d'un secrétaire.

[498] Par ses conseils.

[499] «En arrivant de Fontainebleau (22 octobre 1699), le jour même, Monseigneur et la duchesse de Bourgogne furent mis ensemble.» Saint-Simon, édition Chéruel, tome II, p. 336.

[500] Musée des Archives, no 909.

[501] Copie de Léchaudé d'Anisy. Cette lettre n'est pas écrite par Mlle de Scudéry; elle est de la main d'un secrétaire, et seulement signée par elle.

[502] Segrais étant mort le 25 mars 1701, cette lettre est de peu de temps avant la maladie qui conduisit Mlle de Scudéry au tombeau le 3 juin de la même année.

[503] Les six lettres suivantes, échangées entre Mlle de Scudéry et Mlle Descartes, sont tirées d'un volume intitulé: Essais de lettres familières sur toutes sortes de sujets, avec un discours sur l'art épistolaire et quelques remarques nouvelles sur la langue françoise; ouvrage posthume de l'abbé *** (Cassagne); mis en ordre par l'abbé de Furetière, de l'Académie françoise. Paris, Jacques Lefebvre, 1690, 1 vol. in-12.

[504] Probablement Mme de Platbuisson. Voyez la Notice, p. 55.

[505] Copie de Léchaudé d'Anisy.

[506] Quel est ce Ménalque? Serait-ce Brancas, le fameux distrait de Labruyère?

[507] Cabinet de M. Toussaint du Havre.

[508] Copie de Léchaudé d'Anisy.

[509] L'Épître de Sabatier est insérée au tome II, p. 216, de la Nouvelle Pandore, et la lettre de Mlle de Scudéry à la page 211.

[510] Cette lettre fait partie d'un volume publié par M. Matter, intitulé: Lettres et pièces rares et inédites, Paris, 1846.—Voyez la Notice, page 125.

[511] Collection Lajariette.

[512] Cabinet de M. Chambry.—Cette lettre est imprimée dans les Lettres choisies de Balzac, édition de 1668, t. II, p. 211, et dans l'édition de ses Œuvres, 1665, in-fo, t. I, p. 647, mais on n'y trouve pas le post-scriptum qui est dans la lettre originale.

[513] L'Apologie du Théâtre, Paris, 1639, in-4o.

[514] Correspondance de Chapelain. Mss Sainte-Beuve.

[515] George de Scudéry avait demandé à Chapelain son portrait pour sa collection des Illustres.

[516] Lettres de Godeau, évêque de Vence, sur divers sujets. Paris, 1713, in-12, p. 200.

[517] Il parut en 1641 une 2e édition des Œuvres chrestiennes de Godeau.

[518] Cabinet de M. Rathery.

[519] Voy. ci-dessus, p. 195.

[520] Mss Conrart, in-4o, t. IX, p. 131.

Des deux lettres ci-jointes, l'une est adressée à Mlle de Scudéry, l'autre se rapporte à elle. M. Cousin, en les reproduisant dans la Société française au dix-septième siècle, les a fait précéder d'une note qui en explique le sens; la voici:

«Il paraît qu'en 1647, Mlle de Scudéry se trouva si fort ennuyée d'être sous la main tyrannique de son frère que, servitude pour servitude, elle en souhaita une autre plus favorable au moins à ses intérêts et à son avenir. Un de ses amis, M. de la Vergne, sollicita pour elle la place de gouvernante ou de dame de compagnie dans une très-grande maison. Mlle Paulet avait joint ses instances à celles de M. de la Vergne. Cependant, d'autres personnes avaient demandé la même place pour Mlle de Chalais, que nous connaissons par Mme de Sablé et par la lettre affectueuse de Mlle de Scudéry (Voy. plus haut, p. 166). Dès que Mlle de Chalais apprit qu'on avait pensé à Mlle de Scudéry pour cet emploi, elle fit cesser toutes démarches, et céda très-volontiers le pas à son illustre amie. Celle-ci n'était pas femme à se laisser vaincre en générosité, et à son tour elle déclara qu'elle n'entendait pas continuer ses poursuites. Ni l'une ni l'autre n'eurent la place en question; mais il nous a paru que ce petit combat d'honneur et d'amitié valait la peine d'être tiré de l'oubli.»

[521] C'est-à-dire de celle des nièces du cardinal Mazarin (Olympe Mancini) que Mme d'Aiguillon destinait alors au fils du maréchal de la Meilleraie, son neveu à la mode de Bretagne, lequel devint plus tard duc de Mazarin par son mariage avec Hortense.

[522] Les trois aînées des nièces de Mazarin: Anne-Marie Martinozzi, Laure et Olympe Mancini.

[523] Vraisemblablement Mme de Sablé. (V. C.)

[524] A Sablé. (V. C.)

[525] Cabinet Monmerqué.

[526] Chapelain avait obtenu dès 1643 le privilége du Roi pour la publication de la Pucelle, qui ne parut cependant qu'en 1656.

Voy. la Notice, p. 45, et la lettre de Mlle de Scudéry à Conrart, p. 207. Il est évident que l'annonce du poëme de Chapelain avait fait naître une polémique sur celle qui en était l'héroïne, et Mlle de Scudéry avait eu à la défendre contre les attaques du ministre Rivet et de sa nièce, Mlle Dumoulin.

[527] Mss de Conrart, in-4o, t. XI.

A la fin de 1650, date de cette lettre, Mme de Longueville était sur le point d'être assiégée dans Stenay par une armée victorieuse. «Elle était en proie à d'autres chagrins plus cruels encore pour une âme telle que la sienne. Elle venait de perdre à Stenay sa dernière fille âgée de quatre ans; et elle y reçut l'affreuse nouvelle que sa mère, qu'elle aimait tant, était morte à Chantilly le 4 décembre, succombant à l'excès de sa douleur et à la ruine de sa maison.» (V. C.)

Mlle de Scudéry, qui venait de publier le cinquième volume du Cyrus, ne voulant pas l'envoyer directement à la princesse dans des circonstances aussi malheureuses, l'adressa à Sarasin, qui, étant attaché à la maison de Condé comme secrétaire des commandements du prince de Conti, avait suivi la duchesse à Stenay. Le volume était accompagné d'une lettre d'envoi; c'est à cette lettre que Sarasin répond.

[528] Le 22 décembre, à peu près avec la nouvelle de la perte de la bataille de Réthel, et de la marche de l'armée royale sur Stenay. (V. C.)

[529] Personnages du tome V du Cyrus. (V. C.)

[530] Amie intime de Mlle de Scudéry, une des personnes les plus distinguées de l'hôtel de Rambouillet. (V. C.)

[531] Dames que recevait chez elle Mlle de Scudéry. (V. C.)

[532] Cabinet de M. Jules Boilly.

Sibylle-Ursule, fille du duc de Brunswick-Wolffenbuttel, épousa le 13 septembre 1663 le duc Christian de Holstein-Glucksbourg. Elle mourut le 12 décembre 1671. C'était une femme distinguée sur laquelle on peut consulter Vehse, Les Cours d'Allemagne, et Havemann, Histoire de Brunswick. Elle était, ainsi que son frère, Antoine-Ulric, en correspondance avec Mlle de Scudéry. M. de Monmerqué a cité une autre lettre d'elle à la même, du 19 décembre 1656, dans son article Scudéry, de la Biographie universelle.

[533] En tête des Œuvres de Sarasin.

[534] Mss Conrart, in-fo, t. IX, p. 859.

[535] Ce mot était encore quelquefois masculin.

Voici les deux pièces dont il est ici question, publiées pour la première fois en 1660, sous le nom de Corneille, dans la 5e partie des Poésies choisies:

I

Mes deux mains a l'envi disputent de leur gloire,

Et dans leur sentiment jaloux

Je ne sais ce que j'en dois croire.

Philis, je m'en rapporte à vous:

Réglez mon avis par le vôtre.

Vous savez leurs honneurs divers:

La droite a mis au jour un million de vers,

Mais votre belle bouche a daigné baiser l'autre.

Adorable Philis, peut-on mieux décider

Que la droite lui doit céder.

II

Je ne veux plus devoir à des gens comme vous;

Je vous trouve, Philis, trop rude créancière.

Pour un baiser prêté, qui m'a fait cent jaloux,

Vous avez retenu mon âme prisonnière.

Il fait mauvais garder un si dangereux prêt;

J'aime mieux vous le rendre avec double intérêt,

Et m'acquitter ainsi mieux que je ne mérite;

Mais à de tels paiemens je n'ose me fier,

Vous accroîtrez la dette en vous laissant payer,

Et doublerez mes fers si par là je m'acquitte.

Le péril en est grand, courons-y toutefois,

Une prison si belle est bien digne d'envie;

Puissé-je vous devoir plus que je ne vous dois,

En peine d'y languir le reste de ma vie.

[536] L'abbé Granet nomme Mlle Serment, née à Grenoble vers 1642, morte à Paris vers 1692, comme celle à qui s'adressaient les deux épigrammes, ou plutôt les deux madrigaux de Corneille. Elle était liée avec Mlle de Scudéry, et aussi avec Quinault, Maucroix, Pavillon, etc.

[537] Comme le fait remarquer M. Marty-Laveaux, cette expression se retrouve dans une lettre de Mlle de Scudéry au Mage de Sidon, du 21 octobre 1658. Nul doute d'ailleurs que ces vers ne soient d'elle et que la lettre de Corneille ne lui soit adressée.

[538] Donné par M. de Monmerqué, d'après l'original faisant partie de son cabinet, dans les éditions de 1835 et de 1854 des Historiettes de Tallemant des Réaux.

[539] La traduction de la Cyropédie par Charpentier, qui est de 1659, donne la date de cette lettre.

[540] Cette lettre a été imprimée sans date, dans les Œuvres de Brébeuf, 1664, t. I, p. 64, mais nous avons pu la collationner et la compléter sur l'original qui fait partie du cabinet de M. Boutron.

[541] Les Bulletins de Clément à la Bibliothèque nationale renferment ce passage sur Brébeuf: «Malgré une fièvre maligne et opiniâtre de vingt années, il a fait des ouvrages qui ont paru le fruit d'une santé parfaite.»

[542] A travers l'obscurité prétentieuse des lignes qui suivent, il y a deux points qui nous paraissent hors de doute.

1o Brébeuf avait à Mlle de Scudéry des obligations qu'il avoue ici hautement.

2o La principale de ces obligations paraît être d'avoir été recommandé par elle au grand Corneille, leur compatriote à tous deux, qui aurait loué et encouragé sa Traduction de la Pharsale.

Ajoutons que ces rapports entre les deux poëtes, dont on trouve la trace dans les lettres de Brébeuf, p. 19, 103, 212 et 213 du volume de ses Œuvres, cité plus haut, reçoivent une confirmation singulière de ce fait, non assez remarqué, qu'indépendamment de leur prédilection commune pour Lucain, il leur est arrivé plusieurs fois de se rencontrer sur le même terrain, témoin les vers de l'un et de l'autre sur l'art ingénieux de l'écriture, et l'épitaphe qu'ils ont consacrée, presque littéralement dans les mêmes termes, A une dame vertueuse, Élisabeth Ranquet. Voy. Poésies diverses de Brébeuf, 1662, p. 219, et Œuvres de Corneille, édition Hachette, t. X, p. 133.

[543] Ils parurent dans le courant de l'année 1660, et Brébeuf mourut l'année suivante.

[544] Cabinet de M. Boutron.

[545] M. de Monmerqué nous a conservé cette lettre, dont il possédait l'original. «Corbinelli, dit-il, ami de Mlle de Montalais, avait été dépositaire des lettres du comte de Guiche à Madame. Il eut la faiblesse de les remettre au marquis de Vardes qui en abusa. Ce zèle exagéré pour un ami qui en était peu digne lui fit partager sa disgrâce.»

Jean Corbinelli, d'une famille originaire de Florence, établie en France depuis deux générations, mourut à Paris, centenaire, dit-on, le 19 juin 1716. Il était ami intime de Mlle de Scudéry et de Mme de Sévigné.

[546] Pièce de l'Isographie.

[547] La Tubéreuse, à Célie le jour de sa fête, pièce de vers de Mlle de Scudéry. Voyez-la aux Poésies.

[548] Provenant du Cabinet de M. de Monmerqué. D'après une note de sa main, Beauvilliers répond à un billet par lequel Mlle de Scudéry lui faisait part de la liberté que Pellisson (Acante) venait d'obtenir par lettres du roi du 16 janvier 1666.

[549] Artaban est le nom qui, parmi les beaux esprits et dans la société précieuse, désignait le duc de Saint-Aignan, et qu'il prenait lui-même quelquefois dans ses lettres. Artaban, fils de Pompée, est un des personnages chevaleresques de la Cléopâtre de La Calprenède.

[550] Cabinet de M. Gauthier-la-Chapelle.

[551] C'est probablement par pure modestie que le P. Verjus parlait ainsi du livre qu'il adressait à Mlle de Scudéry, car c'est lui-même qui publiait en 1666, sous le pseudonyme de l'abbé de Saint-André, la Vie de Michel Le Nobletz, prêtre et missionnaire en Bretagne.

[552] Cette lettre, ainsi que la suivante, nous a été communiquée par M. le comte de Clapiers, à Marseille.

Sur Mgr de Forbin-Janson et sur les longues relations qui existèrent entre lui et Mlle de Scudéry, Voy. la Notice, p. 24. Nous renouvelons ici l'expression du regret de n'avoir pu retrouver aucune des nombreuses lettres qu'elle lui adressa pendant une période de plus de cinquante années.

[553] Cette lettre et la suivante, qui avaient passé du cabinet de M. de Monmerqué dans celui de M. Rathery, ont été communiquées par ce dernier à l'éditeur des Lettres de Mme de Sévigné, édition Hachette.

[554] Mlle de Sévigné, à qui La Fontaine a dédié cette fable. Elle fait partie du premier recueil des Fables de La Fontaine qui contient les six premiers livres; elle commence le quatrième. Ce recueil ayant été achevé d'imprimer le 31 mars 1668, cette date donne à peu près celle de la lettre.

[555] Paul de Beauvilliers, comte de Saint-Aignan, depuis duc de Beauvilliers.

[556] Le Roi venait de faire en personne la conquête de la Franche-Comté. Le comté de Bourgogne, ou Franche-Comté, portait d'azur semé de billettes d'or au lion de même.

[557] Le Roi, en parlant à Saint-Aignan de Mlle de Sévigné d'une manière fort glorieuse pour elle, faisait allusion sans doute à sa sagesse, à sa vertu, à son indifférence. Cette indifférence était bien connue avant que La Fontaine n'en parlât dans le Lion amoureux; Bensserade l'avait déjà célébrée dans le Ballet de la Naissance de Vénus, dansé à la cour en 1665, et où Mlle de Sévigné représentait Omphale. On adressait les vers suivants à la reine de Lydie:

Blondins accoutumés à faire des conquêtes,

Devant ce jeune objet si charmant et si doux,

Tout grands héros que vous êtes,

Il ne faut pas laisser pourtant de filer doux.

L'ingrate foule aux pieds Hercule et sa massue;

Quelle que soit l'offrande, elle n'est point reçue:

Elle verroit mourir le plus fidèle amant,

Faute de l'assister d'un regard seulement.

Injuste procédé, sotte façon de faire,

Que la pucelle tient de madame sa mère,

Et que la bonne dame, au courage inhumain,

Se lassant aussi peu d'être belle que sage,

Encore tous les jours applique à son usage,

Au détriment du genre humain.

C'était à la fois faire l'éloge de la fille et de la mère. Il fallait au surplus que cette indifférence naturelle ou affectée fût bien vraie, puisque Mme de Sévigné dans une de ses lettres à sa fille, du 22 septembre 1680, lui dit: «D'abord on vous craint, vous avez un air assez dédaigneux.»

[558] Pellisson, Œuvres diverses, Paris, 1735, t. II, p. 402. Lettres historiques, 1729, 3 vol. in-12.

Nous choisissons cette lettre et la suivante dans une longue série de lettres à la même, s'étendant du 14 octobre 1668 au 1er mai 1677. La plupart ne sont que des Gazettes de la guerre et ne renferment presque rien de personnel à Mlle de Scudéry.

[559] Ou plutôt Herbault, à 17 kilom. de Blois. Le château actuel, qui appartient à M. le marquis de Rancongne, a été rebâti sous Louis XV. M. d'Herbault, dont il est question dans la lettre, devait être l'intendant de marine de ce nom.

[560] Ces derniers vers, dit M. Saint-Marc Girardin, sont évidemment une allusion aux nouvelles amours du roi et à l'avénement prochain, sinon encore accompli, de Mme de Montespan. Journal des Savants, 1870, p. 373.

[561] On voit dans une lettre de Corbinelli à Bussy-Rabutin, du 17 mai 1670, qu'il se préparait alors à rejoindre le marquis de Vardes, exilé dans son gouvernement d'Aigues-Mortes.

[562] Cabinet de M. Dubrunfaut.

[563] Le Discours sur la gloire qui venait de remporter le prix proposé par l'Académie française.

[564] Le fils de Georges, connu plus tard sous le nom de l'abbé de Scudéry. «Ce garçon étoit fort joli,» dit Tallemant, et il paraît qu'il donna plus d'un chagrin à sa mère. A la date de cette lettre, il n'avait guères qu'une douzaine d'années, et était probablement élevé chez les jésuites.

[565] Tiré de l'Album des Lettres de Mme de Sévigné, édition Hachette.

[566] Cabinet de M. Chambry.

Sur la longue amitié et la correspondance qui exista entre Mascaron et Mlle de Scudéry, Voy. la Notice, p. 117 et 127. Nous avons évité de reproduire ici les lettres dont nous avons cité alors des fragments assez étendus.

[567] Nous avons mal indiqué le nom de ce magistrat à la page 315. Il s'appelait d'Aulède de Lestonac.

[568] Cabinet de M. Chambry.

[569] Nous supposons qu'il s'agit des officiers qui devaient prendre part aux opérations maritimes en Sicile, sous les ordres du maréchal de Vivonne.

[570] La pièce qu'on devait lire devant le duc de Nevers et Mme Deshoulières, paraît être Phèdre et Hippolyte, de Pradon, pour laquelle on sait que l'un et l'autre prirent vivement parti. Or cette pièce fut représentée au commencement de 1677. La lecture a donc pu en être faite à la fin de l'année précédente. C'est ce qui nous a conduits à dater cette lettre comme nous l'avons fait.

[571] Cabinet de M. Boutron.—Voy. la Notice, p. 41.

[572] Voy. la Notice, p. 24.

[573] Charleval (Charles Faucon de Ris, seigneur de) était un aimable épicurien, issu d'une famille de Normandie, qui a donné quatre premiers présidents au parlement de cette province. Il a composé beaucoup de petits vers que Lefèvre de Saint-Marc a réunis à ceux de Saint-Pavin, en un volume in-18, Paris, 1759.

[574] Au nombre des amies de Charleval figuraient Ninon de Lenclos, Mme Du Plessis-Bellière, la comtesse de la Suze, etc.

[575] Correspondance générale de Mme de Maintenon, publiée par Th. Lavallée, t. II, p. 384.

[576] Il s'agit évidemment du Roi.

[577] Sur le parti que Mme de Maintenon tira des Conversations de Mlle de Scudéry, pour l'éducation des filles de Saint-Cyr, Voy. la Notice, p. 120.

[578] Lettres de Mme de Sévigné, édit. Hachette, t. VII, p. 274.

[579] Mlle de Scudéry avait publié en 1680 les deux premiers volumes de ses Conversations; elle en publia deux autres en 1684, auxquels elle donna le titre de Conversations nouvelles. Ce sont celles-là que Mme de Sévigné portait à son fils qui était alors en Bretagne.

Elle disait des premières, dans une lettre à sa fille du 25 septembre 1680: «Il est impossible que cela ne soit bon, quand cela n'est point noyé dans son grand roman.»

Au surplus, pour être fixé sur la date et le titre des diverses Conversations dont il est question dans ces lettres, il faut se reporter à la p. 116, note 2.

[580] Cabinet de M. de Monmerqué.—Isographie des hommes célèbres.

[581] Citée par M. de Monmerqué qui possédait l'original.

[582] Fléchier avait été nommé évêque de Lavaur en 1685. En lui annonçant sa nomination, le Roi lui avait dit: Ne soyez pas surpris si j'ai récompensé si tard votre mérite, j'appréhendois d'être privé du plaisir de vous entendre.

[583] Mlle de Scudéry avait envoyé à Fléchier ses Conversations nouvelles sur divers sujets. Paris, 1684. 2 vol. in-12.

[584] Cabinet de M. Boutron.

[585] L'opération de la fistule fut faite au Roi le 18 novembre 1686.

[586] Il a certainement existé entre la reine Christine et Mlle de Scudéry un commerce de lettres assez étendu. Outre celle-ci que nous empruntons à l'ouvrage d'Arckenholtz: Mémoires concernant Christine, t. I, p. 272, et celle que nous avons tirée du Cabinet de M. Cousin, voici l'analyse d'une autre lettre sans date que Mlle de Scudéry adressait à la reine de Suède:

«Les louanges que Sa Majesté lui donne sont plutôt l'offre de sa bonté que de sa justice. Elle a fait l'usage qu'elle devait des choses nobles et délicates que la Reine a bien voulu lui marquer sur le grand établissement de Saint-Cyr. Sa Majesté serait contente si elle savait le plaisir qu'elle a donné à Mme de Maintenon sans en avoir le dessein. «Au reste, Madame, j'avance hardiment, pour répondre à la fin de la lettre de Votre Majesté, qu'il n'y aura jamais d'oubli pour Elle, et que sa gloire durera autant que l'univers.»

(Catalogue Succi, 7 avril 1863, no 993).

[587] Cette lettre, datée simplement de mardi, a été écrite évidemment en 1688. Il est probable qu'elle est de juillet ou du commencement d'août, peut-être du 3 (c'était un mardi en 1688), c'est-à-dire du même jour que la lettre de Mme de Brinon qui suit. Mlle de Scudéry venait de publier ses Nouvelles conversations de morale, dédiées au Roi, qui faisaient suite à celles dont Mme de Sévigné la remerciait dans sa lettre du 11 septembre 1684. L'achevé d'imprimer de ce nouvel ouvrage, en deux volumes, est du 30 juin 1688, et Mme de Sévigné ne fut sans doute pas des dernières à qui Mlle de Scudéry l'envoya.

(Note de l'édition Hachette, t. VIII, p. 371.)

[588] Voy. la lettre suivante.

[589] Le reste manque.

[590] Mme de Brinon était supérieure de la maison de Saint-Cyr.

[591] Cette lettre, dont M. de Monmerqué a possédé l'original, est tirée de l'édition de 1835 des Historiettes de Tallemant des Réaux, t. VI, p. 363.

[592] Cabinet de M. Boutron.

La date de 1688 nous est fournie par le Catalogue de la vente Villenave, du 22 janvier 1850, où cette lettre figure sous le no 125.

[593] Cabinet de M. Rathery.

[594] C'est un bourg situé canton et arrondissement d'Agen.

[595] Sur cet épisode du Grand Cyrus, réimprimé plus tard dans les Conversations morales de 1680, voy. la Notice, p. 30.

[596] A un kilom. de Tarbes, ancienne résidence des comtes de Gramont. «La tourmente révolutionnaire fit disparaître cette belle demeure et ses parcs délicieux.» Batsères, Esquisses sur Tarbes et ses environs, Tarbes, 1856, in-8o, p. 5.

[597] Cabinet de M. Gauthier-la-Chapelle.

[598] Le cardinal de Forbin-Janson avait été envoyé auprès du Pape pour aplanir les difficultés qui s'étaient élevées entre la cour de France et celle de Rome, au sujet des quatre articles de la Déclaration de 1682, et le refus fait par Alexandre VIII de l'expédition d'un certain nombre de bulles pour des siéges épiscopaux qui vaquaient depuis longtemps. La mort d'Alexandre VIII, arrivée le 13 août 1691, interrompit ces négociations. Elles furent reprises sous Innocent XII, à l'élection duquel le cardinal de Forbin-Janson avait contribué, et menées à bonne fin.

[599] François-Joseph de Blanchefort, marquis de Créqui, venait d'être envoyé à l'armée de Piémont pour servir sous Catinat. Il se distingua dans le cours de juillet 1691, en combattant contre le prince Eugène; il fut blessé et eut un cheval tué sous lui.

[600] Le maréchal de Créqui, mort en 1687.

[601] C'est-à-dire évêque, comte d'Agen. Mascaron avait été nommé évêque de Tulle en 1671 et évêque d'Agen en 1679.

[602] Pièce de l'Isographie.

[603] Arnauld de Pomponne, disgracié en 1671, venait d'être nommé ministre d'État après la mort de Louvois.

[604] Cabinet Monmerqué, puis d'Hervilly. Marie-Madeleine-Gabrielle-Adélaïde de Rochechouart-Mortemart, abbesse de Fontevrault, femme de beaucoup d'esprit et de savoir. Elle a traduit avec Racine une partie du Banquet de Platon. Elle était sœur du duc de Vivonne, et de Mmes de Montespan et de Thianges. Née en 1645, elle mourut en 1704. C'est d'elle que Saint-Simon disait: «On vit sortir de son cloître la reine des abbesses qui, chargée de son voile et de ses vœux, avec encore plus de beauté et d'esprit que la Montespan, sa sœur, vint jouir de sa gloire, etc., etc.» (Mémoires de Saint-Simon, t. II, p. 6, édition de 1791.)

[605] Les deux lettres qui suivent ont été imprimées dans les Œuvres de Bossuet. Versailles, 1818, t. XXXVII, p. 475 et 477. La première, quoique non adressée à Mlle de Scudéry, figure ici à raison de sa connexité avec la seconde, qu'elle paraît avoir précédée.

Marie Dupré, nièce de Roland Desmarets, avait beaucoup d'instruction; elle était liée avec Mlles de Scudéry, de la Vigne, etc. Titon de Tillet lui a donné place dans son Parnasse françois, et l'éditeur Léopold Collin a publié ses Lettres avec celles de Mlle de Montpensier et autres, 1806, in-12.

[606] Voy. la Notice, p. 126, et les lettres à Boisot des 21, 28 février et du 7 mars. Dans la première, Mlle de Scudéry dit avoir écrit à M. de Meaux une lettre de quinze pages sur la mort de Pellisson. Cette lettre de Bossuet est vraisemblablement la réponse à la lettre de Mlle de Scudéry. Celle-ci l'avait transcrite de sa main, et cette transcription, qui prouve l'importance qu'elle y attachait, se trouve dans le cabinet de M. Dubrunfaut.

[607] Richelet, Les plus belles lettres des meilleurs auteurs français, 1689, in-12, p. 276.—Sur le chevalier de Méré, voy. la Notice, p. 118.

[608] Lettres choisies de Messieurs de l'Académie, par M. Perrault. Paris, 1725, in-8o, p. 36.

[609] «Une flamme qui sort d'un cœur posé sur un bûcher allumé, avec ce mot: PULCHRIUS ARDET, OU: YIS MAJOR INTUS

[610] «Une rose environnée d'épines, avec ce mot: PUNGIT ET PLACET. Et encore cette autre: un chien à l'attache, avec ce mot de Pétrone: CAVE, CAVE CANEM

[611] Ne faudrait-il pas lire: proscription?

[612] Lettres choisies de Messieurs de l'Académie, par Perrault, p. 38.

Guy, comte de Pertuis, gouverneur des ville et châtellenie de Courtray, par provisions du 7 février 1669, maréchal de camp suivant promotion du 7 octobre 1677, mort le 7 juillet 1694.

[613] Cabinet de M. Rathery.

Louis Le Laboureur, poëte, frère aîné de l'historien, né en 1615, mort en 1679. Il dédia à Mlle de Scudéry une pièce mêlée de vers et de prose, qui a pour titre: La Promenade de Saint-Germain. Paris, 1669, in-12. Dans cette pièce datée de Montmorency, il rappelle, p. 9, une visite qu'on lui avait faite dans la saison des cerises.

[614] Études religieuses, etc., par des Pères de la Compagnie de Jésus, t. V, p. 609.

[615] Le même que le poëte dont les Œuvres sont ordinairement réunies à celles de Lalane. Il était lieutenant de Roi à Arras bien avant 1671, année que la Biographie universelle indique comme celle de sa nomination, et au moins dès le mois de juillet 1654, lorsqu'il fut fait prisonnier par les Espagnols.

[616] Cabinet de M. Moulin, avocat.

[617] D'après un fac-simile.—Lettre communiquée par M. Regnier, qui doit la comprendre dans l'édition des Œuvres de la Rochefoucauld, pour la Collection des grands Écrivains de la France.

[618] Cabinet de M. Chambry.

[619] Peut-être Regnier Desmarais?

[620] Tiré de l'Album des Lettres de Mme de Sévigné, édition Hachette.

[621] Cabinet de M. Chambry.

[622] Qu'est devenu le portrait de Mlle de Scudéry par Nanteuil? Existe-t-il dans quelque dépôt public ou dans quelque collection particulière? Il n'a sans doute pas été reproduit par la gravure, car on le trouverait dans l'œuvre du maître, ou dans les cabinets du temps. Il semblerait cependant résulter d'une note manuscrite de l'abbé Mercier de Saint-Léger sur les marges du XVe volume de Niceron, page 139 (Exemplaire de la Bibliothèque nationale), que ce portrait, quoique rare, se trouvait encore vers la fin du siècle dernier. «Nanteuil dessina et grava le portrait de Mlle de Scudéry qui, se trouvant aussi laide qu'elle l'était réellement, garda la planche et n'en laissa tirer qu'un petit nombre d'épreuves; aussi sont-elles fort rares et recherchées des amateurs.»

Si cette perte est réelle, elle est d'autant plus regrettable que le talent de Nanteuil nous aurait donné de l'auteur de Clélie et du Grand Cyrus une image fidèle, tandis que nous en sommes réduits au portrait de Mlle Chéron gravé par J. G. Wille, et à celui de la collection Desrochers, qui ont entre eux fort peu d'analogie.

Lorsque Nanteuil envoya à Mlle de Scudéry le portrait qu'il avait fait d'elle d'après nature, ainsi que le montre la lettre ci-dessus, il l'accompagna des vers suivants:

Elle est savante et sage autant qu'on le peut être;

Son esprit a charmé les plus rares esprits.

Nanteuil, si ton pinceau la fait bien reconnoître,

Tu te rends immortel avecque ses écrits.

Mlle de Scudéry lui répondit:

Je ne sais rien, Nanteuil, je dis la vérité;

Une femme savante est souvent incommode,

Elle a l'esprit contraint et n'est guère à la mode;

Mais pour me bien louer, parle de ma bonté:

C'est la seule vertu dont je fais vanité.

Elle fit encore sur son portrait le quatrain suivant:

Nanteuil en faisant mon image,

A de son art divin signalé le pouvoir;

Je hais mes yeux dans mon miroir,

Je les aime dans son ouvrage.

[623] Poésies d'Anne de Rohan-Soubise et Lettres d'Éléonore de Rohan-Montbazon, abbesse de Caen et de Malnoue. Paris, 1862, page 148.

[624] Cabinet de M. Boutron.—Voyez la Notice, page 20.

[625] Cabinet de M. Rathery.

[626] Il s'agit de son portrait enrichi de diamants qu'elle lui avait envoyé.—Voyez la Notice, page 45.

[627] Voyez la lettre à Godeau, du mois d'octobre 1650, p. 226.

[628] Ces stances inédites, dont nous possédons une copie de la main de Conrart avec la désignation de Mlle de Scudéry pour auteur, se rapportent évidemment à la fin de la guerre de la Fronde.

[629] Voy. la Notice, pages 69 et 100.

[630] Mss de la Bibliothèque nationale. Fonds français, 22 557, p. 91.

[631] Pour cette pièce et les suivantes, voy. la Notice, pages 102, 103, etc.

[632] Sur ces vols qu'il ne faut pas confondre avec l'Affaire des Filous, voy. la lettre à Boisot, du 7 mars 1691, p. 319, ci-dessus.

[633] Voyez, sur les circonstances où ces vers furent composés, la lettre à Boisot, du 22 mai 1693, p. 363. Mme de Motteville les a insérés dans ses Mémoires, Paris 1855, t. IV, p. 451, les faisant précéder du passage suivant: «Peu après la mort de la reine mère, l'illustre Mlle de Scudéry fit ces vers à sa louange, qui méritent d'être conservés à la postérité.»

[634] L'auteur de l'ode envoyée à Sapho, au nom des Dames, avec une guirlande de lauriers d'or émaillés de vert, était Mlle de la Vigne. Voyez la Notice, p. 102.

[635] Mme de Maintenon.

[636] Louis XIV ayant fait bombarder Gênes en 1684, à cause des intelligences que cette ville entretenait avec l'Espagne, le doge Francesco Maria Imperiali vint en France, accompagné de quatre sénateurs, et fit à Versailles sa soumission au Roi, le 15 mai 1685.

[637] Ottoboni, pape qui succéda à Innocent XI, sous le nom d'Alexandre VIII.

[638] Ces deux pièces se trouvent dans le Recueil des Œuvres choisies de Coulanges, 1698, t. I, p. 256, ou t. II, p. 69.

[639] Alexandre VIII, pape.

[640] Voir, sur la mort de M. de Montausier, p. 353.

Une lettre inédite de Mlle de Scudéry à Huet renferme ce passage: «Voici quatre vers de M. Petit de Rouen, sur ceux que vous louez trop:

«Vos sept vers valent un volume.

«C'est du grand Montausier le plus riche tableau,

«Mais, Sapho, vous savez faire voler la plume

«Où ne peut aller le pinceau.»

[641] Pellisson.

[642] Mlle de Scudéry a tant de fois fait allusion à ces vers qu'ils doivent trouver place ici, bien que déjà cités dans une lettre à Huet, de 1689, p. 313. Voyez aussi, p. 54, 112, 395.

La Fontaine a traité agréablement du système de Descartes sur l'âme et l'intelligence des bêtes, dans sa première fable du dixième livre, adressée à Mme de la Sablière.

On voit dans le Recueil de poésies du P. Bouhours la réponse de Mlle de Scudéry à Mlle Descartes: elle est intitulée: Sapho à l'illustre Cartésie, et se termine par les deux quatrains suivants où elle lui fait des reproches de son absence:

Après cela, Cartésie,

Pour vous parler franchement,

Il m'entre en la fantaisie

De vous gronder tendrement.

De ma fauvette fidèle

Vous avez tous les appas,

Vous charmez aussi bien qu'elle,

Mais vous ne revenez pas.

[643] Évêque de Gironne au ive siècle et martyr lors de la persécution de Dioclétien. Voy. les Acta Sanctorum, à la date du 18 mars.

[644] La Science du Monde, 1717, in-12.

Typographie Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris.

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