← Retour

Mahatma Gandhi

16px
100%

L’histoire de la conscience humaine compte peu de pages aussi hautes. La valeur morale d’un tel acte est exceptionnelle. Mais comme acte politique, il était déconcertant. Gandhi reconnaissait lui-même qu’on pourrait le juger « politiquement absurde et peu sage ». Il est dangereux de bander tous les ressorts d’un peuple, de le faire haleter d’attente devant l’acte prescrit, de lever le bras pour l’ordre, et puis lorsque déjà s’ébranle la formidable machine, par trois fois de l’arrêter. On risque d’user les rouages et de casser l’élan.

Quand se réunit à Delhi, le 24 février 1922, le Comité du Congrès, ce ne fut pas sans une vive opposition que Gandhi put faire adopter les résolutions prises, le 13, à Bardoli. Une scission se manifesta parmi les Non-coopérateurs. Gandhi voulait qu’avant de se remettre en marche, on s’organisât plus sévèrement ; et il apportait un programme de construction. Mais beaucoup s’irritaient de ces lenteurs, ils protestaient contre la suspension de l’ordre de révolte et disaient qu’on étouffait la ferveur du pays. Un parti présenta un vote de censure contre le Comité d’action et demanda que ses ordres fussent annulés. Gandhi l’emporta pourtant. Mais il souffrit profondément. La majorité même qui le suivait ne lui fit pas illusion. Il ne la sentait pas sincère. Et plus d’un qui votait pour lui, derrière lui l’appelait « Dictateur ». Il se savait, au fond, en désaccord avec le pays. Il le dit, avec son intrépide franchise, le 2 mars 1922 :

« Il y a dans la majorité tant de courants cachés de violence, conscients ou inconscients, que j’ai prié pour une défaite désastreuse. J’ai toujours été en minorité. Au Sud-Afrique, j’ai commencé avec l’unanimité, je suis descendu à une minorité de 64, et même de 16, et je suis remonté de nouveau à une énorme majorité. Le travail le meilleur et le plus solide a été fait dans le désert de la minorité… J’ai la peur de la majorité. Je suis écœuré de l’adoration de la multitude sans jugement. Je sentirais le terrain plus ferme sous mes pas, si elle crachait sur moi… Un ami m’a averti de ne pas exploiter ma dictature… Loin de l’avoir exploitée, je me demande si je ne me laisse pas moi-même « exploiter » ! J’avoue que j’en ai une terreur comme jamais avant. Mon seul salut est dans mon impudence. J’ai averti mes amis du Congrès que je suis incorrigible. Chaque fois que le peuple commettra des bévues, je continuerai à les confesser. Le seul tyran que je reconnaisse en ce monde est la « petite voix silencieuse » (the still small voice), qui est au-dedans de nous. Et même si je devais envisager une minorité d’un seul, j’aurais le courage d’être de cette minorité désespérée. C’est là pour moi le seul parti sincère. Je suis aujourd’hui un homme plus triste et, je le crois, plus sage. Je vois que notre Non-violence est à fleur de peau. Nous brûlons d’indignation. Le gouvernement l’alimente par ses actes insensés. On dirait presque qu’il désire voir ce pays couvert de meurtres, d’incendies et de rapines, afin de pouvoir prétendre qu’il est le seul capable de les réprimer. Notre Non-violence me paraît due à notre impuissance : comme si, dans nos cœurs, nous caressions le désir de nous venger, dès que nous en aurons l’occasion. Est-ce que la Non-violence volontaire peut sortir de cette Non-violence forcée des faibles ? N’est-ce pas une expérience vaine que je suis en train de tenter ?… Et si, quand la fureur éclatera, pas un ne restait indemne, si la main de chacun se levait contre son prochain, à quoi servirait-il alors que je jeûne à en mourir, après un tel désastre ?… Si vous n’êtes pas capables de la Non-violence, adoptez loyalement la violence ! Mais pas d’hypocrisie[138] ! La majorité prétend accepter la Non-violence… Qu’elle connaisse donc sa responsabilité ! Elle est tenue de retarder maintenant la Désobéissance civile et de faire d’abord œuvre constructive… Sinon, nous serons noyés dans des eaux dont nous ne soupçonnons pas les profondeurs… »

[138] Il était devenu clair pour Gandhi qu’une partie de sa majorité, qui soutenait la Non-violence, n’y voyait, secrètement, qu’un expédient politique, masquant la préparation à la violence. Ils parlaient doucereusement, dit Gandhi, de « donner des coups non-violents ! » Gandhi avait saisi l’équivoque dangereuse, que Tagore avait aperçue depuis longtemps. Et il en était suffoqué. Plus durement que Tagore, maintenant, il la dénonce et lui rompt en visière.

Et, se tournant vers la minorité, il lui disait :

« Vous ne voulez pas de la Non-violence ? Sortez du Congrès ! Formez un nouveau parti ! Énoncez publiquement votre Credo ! Et que le pays choisisse entre nous !… Mais pas d’équivoques ! Soyez francs !… »

Il y a une amère tristesse, mais virile, dans ces fortes paroles. C’était la nuit du Jardin des Oliviers. Gandhi allait être arrêté… Qui sait si, dans le fond de son cœur, il n’accueillit point l’événement comme une délivrance ?…

Il s’y attendait depuis longtemps. Dès le 10 novembre 1920, toutes ses mesures étaient prises. Il avait dicté ses instructions au peuple, pour le jour où il ne serait plus là (If I am arrested). Il y revint, dans un nouvel article du 9 mars 1922, quand le bruit de son arrestation commença à se répandre. Il ne craint rien, dit-il, des violences du gouvernement. Il ne craint qu’une chose, les violences du peuple. Il en serait déshonoré. « Que le peuple considère le jour de mon arrestation comme un jour de réjouissance ! Le gouvernement croit que, Gandhi arrêté, on en aura fini avec l’Inde. Prouvez-lui le contraire ! Qu’il mesure la force du peuple ! » Le plus beau témoignage d’honneur que le peuple puisse lui rendre, c’est de garder une paix parfaite. Gandhi serait humilié de penser que le gouvernement hésite à l’arrêter, de peur d’un soulèvement sanglant. Donc, que le peuple reste calme, qu’il ne suspende point son travail, qu’il ne forme point de meetings ! Mais que les tribunaux se ferment, que les services du gouvernement soient abandonnés, que les écoles officielles soient désertées, que s’exécute en son intégralité, avec ordre et discipline, le programme de Non-coopération ! Si le peuple agit ainsi, il aura la victoire. Sinon, il sera écrasé.

Tout étant prêt, Gandhi se rendit dans sa chère retraite, Ashram de Sabarmati, près d’Ahmedabad, pour y attendre, dans le recueillement, au milieu des disciples aimés, l’arrivée de ceux qui allaient l’arrêter. Il aspirait à la prison. En son absence, la foi de l’Inde s’en manifesterait mieux. « Et lui, il trouverait un repos, que peut-être il méritait[139]… »

[139] 9 mars 1922.

Le soir du 10 mars, peu après la prière, les hommes de police arrivèrent. L’Ashram était averti de leur venue. Le Mahatma se remit dans leurs mains. Sur le chemin de la prison, il rencontra Maulana Hasrat Mohani, son ami mahométan, qui de loin était accouru, juste à temps pour l’embrasser. Il fut conduit à la geôle, avec le publisher[140] de Young India, Banker. Sa femme eut permission de l’accompagner jusqu’au seuil.

[140] C’est-à-dire l’imprimeur-éditeur.

Le samedi 18 mars, à midi, s’ouvrit le « grand procès[141] », devant le juge de district et sessions d’Ahmedabad. Il fut d’une rare noblesse. Le juge et l’accusé firent assaut de courtoisie chevaleresque. Jamais l’Angleterre ne s’éleva, dans la lutte, à une plus magnanime impartialité. Le juge, C. N. Broomsfield, racheta en ce jour bien des fautes du gouvernement. Le récit du procès, publié par les amis de Gandhi, a été reproduit en partie dans la presse d’Europe, et des échos en sont parvenus en France. Je le résumerai donc seulement.

[141] The Great Trial, 23 mars 1922, Young India.

Pourquoi le gouvernement s’était-il résolu à arrêter Gandhi ? Après avoir, deux ans, hésité à le faire, comment avait-il pu choisir, pour donner l’ordre, le moment où le Mahâtmâ venait de refréner la révolte de son peuple et paraissait la seule barrière à la violence ? Était-ce aberration ? Ou voulait-il confirmer la terrible phrase de Gandhi : « Il semble que le gouvernement désire voir ce pays couvert de meurtres, d’incendies et de rapines, pour avoir un prétexte à les réprimer ! » — En vérité, sa situation était difficile. Le gouvernement estimait et redoutait Gandhi. Il eût voulu le ménager ; mais Gandhi ne le ménageait point. Le Mahâtmâ condamnait la violence ; mais sa non-violence était plus révolutionnaire que toutes les violences. Dans les mêmes jours où il s’opposait à la Désobéissance civile en masse, la veille du Congrès de Delhi, le 23 février, il avait publié un de ses articles les plus menaçants pour la puissance britannique. Un insolent télégramme de lord Birkenhead et de M. Montagu venait de souffleter l’Inde[142]. Gandhi avait, dans un sursaut d’indignation, relevé l’injurieux défi :

[142] « Si l’existence de notre Empire était mise en jeu, si l’on empêchait le gouvernement britannique de remplir ses responsabilités envers l’Inde, si l’on s’imaginait que nous songions à nous retirer de l’Inde, l’Inde défierait sans succès le peuple le plus résolu du monde, qui répondrait avec toute la vigueur nécessaire. »

« Point de compromis avec l’Empire, tant que le lion britannique secouera à notre face ses griffes sanglantes !… L’empire britannique, bâti sur l’exploitation organisée des races physiquement plus faibles de la terre et sur un étalage conventionnel de force brutale, ne peut durer, s’il y a un Dieu juste, gouvernant l’univers. Il est grand temps que le peuple britannique se rende compte que le combat, commencé en 1920, est un combat jusqu’au bout, qu’il dure un mois, un an, des mois ou des années… Je prie Dieu qu’il donne à l’Inde une humilité et une force suffisantes pour rester non-violente jusqu’à la fin. Mais se soumettre à ces insolents défis est impossible… »

C’était sur cet article et sur deux autres plus récents[143] que se fondait l’accusation. Gandhi était inculpé « d’avoir provoqué à la désaffection, d’avoir excité à la haine et au mépris contre le gouvernement de Sa Majesté, établi par les lois ». Il n’avait point de défenseur. Il plaida coupable à toutes les charges.

[143] Du 19 septembre et du 15 décembre 1921. Le premier, à propos de l’accusation portée contre les frères Ali ; le second, en réponse à un irritant discours de lord Reading. On y trouve la même déclaration de « guerre jusqu’au bout ». — « Nous voulons renverser le gouvernement, l’obliger à se soumettre à la volonté du peuple. Nous ne demandons pas quartier, nous ne l’attendons pas… »

L’avocat général, sir J. T. Strangman, de Bombay, soutint que les trois articles retenus par l’accusation n’étaient pas isolés, mais qu’ils faisaient partie d’une campagne poursuivie depuis deux ans contre le gouvernement, et il le prouva par des citations. Il reconnut les hautes qualités de Gandhi. Le mal que pouvaient causer de tels écrits n’en était que plus grave. Il attribua à Gandhi les événements sanglants de Bombay et de Chauri-Chaura. Sans doute, Gandhi prêchait la Non-violence, mais en même temps la désaffection. Il était donc responsable des violences populaires.

Gandhi demanda la parole. Ses combats de conscience, ses angoisses, ses doutes des dernières semaines sur la justesse des décisions qu’il avait dû prendre et sur les répercussions qu’elles pouvaient avoir dans la conscience de son peuple s’étaient dissipés. Il avait repris la maîtrise sereine de son âme. Il acceptait tout ce qui s’était passé, tout ce qui se passerait encore, comme une nécessité, qu’il pouvait regretter, mais qu’il devait porter. — Il se déclara d’accord avec l’avocat-général. Oui, il était responsable ! Il l’était entièrement. Il prêchait la désaffection, depuis bien plus longtemps que ne disait l’accusation. C’était chez lui une passion. Il prenait sur lui tout le blâme des troubles de Madras, des « crimes diaboliques » de Chauri-Chaura et des « outrages insensés » de Bombay…

« L’avocat général a raison quand il dit que, comme homme responsable, ayant reçu une bonne part d’éducation, ayant récolté une bonne part d’expérience de ce monde, j’aurais dû savoir les conséquences de mes actes. Je savais que je jouais avec le feu. J’en ai couru le risque ; et si j’étais mis en liberté, je recommencerais. J’y ai mûrement réfléchi, ces nuits dernières. J’ai senti ce matin que je n’aurais pas fait mon devoir, si je ne disais pas ce que je dis à présent. Je tenais et je tiens à éviter la violence. La Non-violence est le premier article de ma foi et le dernier. Mais j’avais à choisir : — ou bien me soumettre à un système politique que je considère comme ayant fait un mal irréparable à mon pays, — ou bien courir le risque que se déchaîne la fureur insensée de mon peuple, quand il apprendrait de mes lèvres la vérité. Je sais que mon peuple quelquefois devient fou. J’en suis profondément fâché ; et c’est pourquoi je suis ici pour me soumettre, non à un châtiment léger, mais au plus lourd. Je ne demande pas miséricorde, je ne plaide aucune circonstance atténuante. Je suis ici pour demander et pour accepter joyeusement la plus haute peine qui puisse être infligée pour ce qui, selon la loi, est un crime délibéré, et qui me paraît, à moi, le premier devoir d’un citoyen. Juges, vous n’avez pas le choix : démissionnez, ou châtiez-moi !… »

Après cette improvisation énergique, où s’équilibrent magnifiquement les scrupules d’une conscience religieuse et l’héroïque fermeté du chef politique, Gandhi lut une déclaration écrite, qui s’adresse au public de l’Inde et de l’Angleterre. Il leur doit, dit-il, de leur faire connaître « pourquoi, de loyaliste et de coopérateur fervent au régime britannique », il est devenu « désaffectionné et non-coopérateur intransigeant ». Il refait le tableau de sa vie publique depuis 1893. Il rappelle tout ce qu’il a eu à souffrir, comme Indien, du système britannique, ses efforts de vingt-cinq ans pour l’améliorer, dans l’illusion obstinée que ce serait possible sans détacher l’Inde de l’Empire. Jusqu’en 1919, malgré tous les déboires, il a défendu la coopération. Mais outrages et forfaits ont passé la mesure. Et le gouvernement, au lieu de les réparer, a, par un suprême défi à la conscience de l’Inde, honoré, pensionné, récompensé les coupables. Le gouvernement a rompu lui-même les liens de ses sujets. Maintenant, Gandhi en est venu à cette conviction que les réformes mêmes proposées par l’Angleterre seraient mortelles pour l’Inde. Le gouvernement repose sur l’exploitation des masses. La loi est faite pour cette exploitation. L’administration de la loi est prostituée au service de l’exploiteur. Un système subtil et efficace de terrorisme a avili le peuple, lui a appris la dissimulation. L’Inde est ruinée, affamée, dégradée ; et certains ont pu dire qu’avant d’être en état de se gouverner elle-même comme un Dominion, il lui faudrait des générations. Aucun des gouvernements qui, dans le passé, ont opprimé l’Inde, ne lui a fait autant de mal que l’Angleterre. La Non-coopération avec le crime est un devoir. Gandhi l’a accompli. Mais au lieu que, jusqu’ici, la violence était le suprême recours, il a donné à son peuple l’arme souveraine, la Non-violence.

Ici s’ouvre la chevaleresque passe d’armes entre le juge Broomsfield et le Mahâtmâ :

— « Monsieur Gandhi, en reconnaissant les faits, vous avez rendu ma tâche aisée, dans une certaine mesure. Mais la détermination d’une juste sentence est des plus difficiles qu’un juge ait à prendre… Il est impossible de paraître ignorer que vous êtes aux yeux de millions d’hommes un grand chef et un grand patriote. Même ceux qui diffèrent de vous en politique vous regardent comme un homme de haut idéal, d’une vie noble et même sainte… Mais mon devoir est de vous juger seulement comme homme sujet de la loi… Il y a probablement peu de personnes dans l’Inde qui ne regrettent sincèrement que vous ayez rendu impossible à un gouvernement de vous laisser en liberté. Mais c’est ainsi… J’essaie de mettre en balance ce qui vous est dû avec l’intérêt public… »

Courtoisement, il consulte l’accusé sur la peine qui pourrait lui être infligée. Il lui propose l’exemple de la sentence prononcée, douze ans auparavant, contre Tilak : six ans d’emprisonnement… « Ne le considérerez-vous pas comme déraisonnable ?… Si, par suite des événements, il est possible de réduire ce temps, personne n’en sera plus heureux que moi… »

Gandhi n’est pas en reste d’accortise. Il regarde comme le plus fier honneur de voir son nom associé à celui de Tilak. La sentence est la plus légère qu’un juge puisse lui infliger ; et pour tout son procès, il ne pouvait attendre plus d’égards[144].

[144] Le gérant Banker, qui, pendant le procès, avait suivi religieusement l’exemple du Mahâtmâ et acquiescé à toutes ses paroles, fut condamné à un an de prison avec amende.

Le procès était terminé. Les amis de Gandhi tombèrent à ses pieds, en sanglotant. Le Mahâtmâ souriant prit congé d’eux. Et la porte de la prison de Sabarmati se referma sur lui[145].

[145] Mme Kasturibai Gandhi annonça la sentence aux hommes et aux femmes de l’Inde, en un message très digne, qui les invite à se concentrer, dans le calme, sur le programme constructif de Gandhi.

Gandhi ne fut point laissé dans la prison de Sabarmati, où il était bien traité. On le transféra dans un lieu secret, puis à Yeravda, près Poona. Un récit de N. S. Hardiker : Gandhi en prison (Unity, 18 mal 1922), assure qu’il fut mis au régime cellulaire de droit commun, sans aucun privilège, et que sa santé délicate en souffrit. Mais nous savons qu’à présent, le régime est redevenu plus humain. Il est permis à Gandhi de lire et d’écrire.

D’après ce que m’a dit C.-F. Andrews, le Mahâtmâ est heureux en prison ; il a demandé à ses amis de ne pas venir le voir et de respecter sa solitude ; il se purifie, il prie et il est convaincu que son action est ainsi la plus efficace, pour la cause de l’Inde. — En fait, C.-F. Andrews assure que le parti gandhiste a beaucoup gagné à cet emprisonnement. L’Inde croit en Gandhi, avec plus de ferveur que jamais ; elle persiste à voir en lui une incarnation de Shri-Krishna, qui, d’après la légende, subit victorieusement, l’épreuve de la prison. Et Gandhi emprisonné a, plus sûrement que libre, empêché l’explosion de la violence dont il sentait le danger.

Chargement de la publicité...