Chroniques de J. Froissart, tome 11/13 : $b 1382-1385 (depuis la bataille de Roosebeke jusqu'à la paix de Tournai)
NOTES
CHAPITRE XVII.
[1] Le roi, qui était à Arras depuis le commencement de novembre, n’en partit que le 12 (Petit, Séjours de Charles VI, p. 15).
[2] C’est le 15 que Charles VI passa par Lens, et le 17 qu’il séjourna à Seclin, où il avait dû arriver le 16 (Ibid., p. 15). Le Religieux de Saint-Denis ne fixe qu’une date approximative: post festum omnium sanctorum.
[3] Quelque grande qu’ait pu être l’insistance des ambassadeurs gantois qui avaient quitté Londres vers la fin d’octobre, ce ne fut guère qu’après Roosebeke que commencèrent les préparatifs de l’expédition dirigée contre la France, à laquelle le roi d’Angleterre devait primitivement prendre part en personne (Rec. Off., Early Chanc. Rolls 327, m. 15). A la date du 13 décembre, des lettres de protection sont données aux futurs compagnons de l’évêque de Norwich (Ibid., French Rolls 327, m. 16, 17 et 18), et Thomas Seyvill et John Orewell sont chargés de retenir, en Devonshire et en Cornouailles, des bateaux pour le transport des troupes; ils doivent aussi empêcher les bateaux flamands stationnant dans les ports anglais de s’éloigner sans permission spéciale (Ibid., Issue Rolls 306, m. 8, et Queen’s Rem. 39/27); des armes sont achetées en grand nombre et emmagasinées à la Tour de Londres (Ibid., Lord Treas. Rem., For. Acc., no 2).
[4] André, seigneur de Rambures, chevalier, figure, en 1380 et 1381, sous les ordres du seigneur de Sempi. De juillet 1381 à mars 1382, il séjourne à la frontière de Flandre. En 1387, nommé capitaine de tout le pays de West-Flandre, il est chargé de la défense de Gravelines, où nous le retrouvons encore en janvier 1389. En janvier 1395, il n’est plus que capitaine de Gravelines (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 2429).
[5] L’estimation totale de l’armée royale varie suivant les chroniqueurs. D’accord avec Pierre Cochon (Chron. norm., p. 171), le Religieux de Saint-Denis l’évalue (t. I, p. 188) à 10,000 hommes d’armes, sans compter les arbalétriers, les gens de pied, les troupes légères et les valets d’armée. Une rédaction des Istore et croniques de Flandres (t. II, p. 262-263) attribue à l’avant-garde 2,000 lances, 500 arbalétriers, 400 archers et 600 valets; à la bataille du roi 3,000 chevaliers et écuyers, 200 arbalétriers et 600 archers; à l’arrière-garde, 1,500 lances et 600 valets.
[6] C’est à tort que Froissart donne à ce personnage le nom de Guillaume; il s’agit de Jean VI, fils de Jean V, comte d’Harcourt, et de Blanche de Ponthieu.
[7] Le seigneur de Fère-en-Tardenois était Gaucher de Châtillon, que nous retrouvons à Roosebeke et qui, en 1394, vendit à Louis d’Orléans sa seigneurie de Fère (P. Anselme, t. VI, p. 125-126).
[8] De retour de la campagne, l’oriflamme fut déposée solennellement sur l’autel dans l’église de Saint-Denis, en vertu d’un vœu fait au moment de livrer bataille (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 232).
[9] Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 220) parle d’un Renaud le Baveux, chevalier originaire de la Beauce, mortellement blessé à Roosebeke.
[10] Chevalier au service du dauphin de Viennois dès 1355, Jean, dit le Baudrain de la Heuse, assiste, comme maréchal de Mgr le duc de Normandie, au siège de Pont-Audemer au commencement de l’année 1357 (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 1522). Nommé amiral de France, il fait partie d’une expédition qui tente de délivrer le roi Jean en 1360 (Chronographia regum Francorum, t. II, p. 291), et, à la fin de l’année, il s’occupe, conjointement avec Jean le Mercier, à faire évacuer les forteresses occupées par les Anglais (Moranvillé, Ét. sur Jean le Mercier, p. 9 et 202). En 1364, il assiste à la bataille de Cocherel (Chronographia, t. II, p. 307), et en 1365 nous le retrouvons mêlé aux négociations nécessitées par la délivrance du roi Jean. Devenu chambellan du roi, capitaine du château de Touques (1371-1388), il prend part, en 1383, à la chevauchée de Flandre (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 1522).
[11] Le Borgne de Montdoucet, écuyer d’écurie, qui, durant la chevauchée de Flandre, a porté la bannière du roi, reçoit, à la date du 25 octobre 1383, la somme de 200 francs d’or (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 2012).
[12] Hugues de Châlon, «feal cousin» du roi, fut envoyé, en juillet 1384, avec les ducs de Berri et de Bourgogne, assister au traité «de Boulogne» (Bibl. nat., Pièces orig. 650). Il est à remarquer que le duc de Bourgogne ne figure pas parmi les plénipotentiaires français donnés par Rymer. Voy. plus loin, p. XXXVII, note 171.
[13] Lopez de Ayala (Cronicas, t. II (1780), p. 164-165) ajoute trois autres noms à cette liste, dont il fait lui-même partie en qualité de «camerero» du roi.
[14] Lundi 17 novembre 1382.
[15] Les Séjours de Charles VI (p. 15) donnent comme dates d’arrêt à Lille les 18 et 19 novembre.
[16] Abbaye cistercienne, située près de Lille. Marquette est aujourd’hui un village appartenant au canton ouest de Lille.
[17] Les Flamands qui défendaient le pont étaient nombreux: 8,000 d’après la Chronographia (t. III, p. 41), 9,000 d’après le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 198), 6,000 d’après une rédaction des Istore et croniques de Flandres (t. II, p. 263); ce texte ajoute qu’il y avait aussi des canons et des ribaudequins. Quant à Pierre du Bois, il semble bien qu’il ne se trouvait pas tout d’abord préposé à la garde du pont; il ne vint que le lendemain avec ses renforts pour s’opposer à la marche des Français sur Comines (Ist. et cr., t. II, p. 263).
[18] Il s’agit ici de cette rivière qui passe à Lille et se jette dans la Lys à Deulemont, et non à Menin, comme semblerait le faire supposer le passage de Froissart. Le confluent est donc en amont et non en aval de Comines.
[19] Hervé (et non Henri) de Mauni, chevalier, seigneur de Torigni, assiste au siège de Gavrai (1378) et figure à Carentan dans une revue (1er juin 1381). Il est capitaine ordonné au pays de Basse-Normandie en août 1383 (Bibl. nat., Clair. vol. 72, no 5621); il y est encore le 4 octobre 1387, et porte, dans une quittance du 12 mai 1403, le titre de chambellan du roi et de Mgr le duc d’Orléans (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 1896).
[20] Nous retrouvons plus tard en Italie Louis d’Enghien, venu au secours du duc d’Anjou après la campagne de Flandre (Chronographia, t. III, p. 69).
[21] Il y eut au pont de Comines, d’après d’autres chroniqueurs, non pas seulement une escarmouche, mais une vraie bataille entre les défenseurs du pont et les premiers chevaliers qui passèrent la rivière. Les Flamands perdirent même à cette attaque 3,000 des leurs; c’est pour venger cet échec que le lendemain Pierre du Bois vint avec des troupes fraîches qui, une seconde fois, durent céder devant les Français (Ist. et cr., t. II, p. 212 et 250).
[22] Froissart donne à cette nuit la date du 27 novembre; il s’agit du lundi 17.
[23] Les chroniqueurs parlent d’une sorcière qui accompagnait Pierre du Bois et portait son étendard; elle fut tuée dans ce combat (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 200; Ist. et cr., t. II, p. 263); son nom est différent suivant les textes (cf. Kervyn, t. X, p. 472).
[24] Ville située sur la Lys, dont la partie nord appartient à la Belgique (Flandre occidentale, arr. d’Ypres), et la partie sud à la France (Nord, arr. de Lille).—C’est le 21 novembre qu’eut lieu le pillage de cette ville (Ist. et cr., t. II, p. 264).
[25] Les «prosecutions» des Bretons surtout furent pénibles pour les Flamands (Ist. et cr., t. II, p. 250). Eustache Deschamps fait allusion aux ravages de ces routiers et n’épargne pas non plus les Bourguignons (Œuvres complètes, p. p. la Société des anciens textes français, t. I, p. 217-218).
[26] Le roi d’Angleterre avait cherché à se faire bienvenir de ces ambassadeurs par de très beaux présents; à la date du 14 février 1383, il payait encore une somme de 60 livres 15 sh. à Nicolas Twiford, orfèvre, pour prix de vases dorés offerts aux envoyés gantois (Rec. Off., Issue Rolls 199, m. 13 et 306, m. 14; cf. aussi précédemment t. X, p. LXXIII, n. 3), qui demandaient en échange de leur alliance que l’estaple des laines fût transférée de Calais en Flandre.
[27] C’est le jeudi 20 novembre 1382 que Charles VI traverse la Lys (Ist. et cr., t. II, p. 263; Séjours de Charles VI, p. 15) et non le mardi 18 novembre, comme le dit Froissart.
[28] Ce personnage est seulement désigné dans les chroniques comme le «capitaine ordonné par les gens de Gand» (Ist. et cr., t. II, p. 179).
[29] La soumission d’Ypres n’eut pas lieu sans coup férir, mais à la suite d’un échec que subirent les habitants du fait d’une avant-garde envoyée à la recherche de vivres (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 202). Le 22 novembre, la ville ouvrit ses portes après avoir arboré la bannière fleurdelysée; elle s’engageait à reconnaître le roi pour son seigneur et à se ranger du parti du pape Clément (Ist. et cr., t. II, p. 264-266).
[30] L’émeute parisienne fut une des conséquences du soulèvement de Rouen (voy. plus bas, note 33); «quant cheus de Paris ourent nouvelles que cheulz de Rouen s’estoient revellés, il en ourent grant joye pour ce qu’il avoient commenchié» (Chr. norm. de Pierre Cochon, p. 169).
[31] Nicolas le Flamand, marchand drapier, était fournisseur du roi et du duc de Bourgogne (Moranvillé, Ét. sur Jean le Mercier, p. 88, note 1); déjà compromis comme partisan d’Étienne Marcel, il avait obtenu des lettres de rémission.
[32] Une lettre de rémission du 28 septembre 1384 est accordée à un homme qui, à Orléans, a pris part à une rébellion «pour contredire les aides ordenées pour le fait de noz guerres» (Arch. nat., JJ 125, fol. 114).
[33] C’est en juin 1382, d’après la Chronique de Pierre Cochon (p. 168), le 1er août, d’après la Chronique des Quatre Valois (p. 304), qu’une nouvelle émeute, succédant à celle qui avait pris fin en avril, s’éleva à Rouen à propos des impôts sur les draps et sur les boissons. Elle s’apaisa bientôt grâce à l’intervention du maréchal de Blainville et de Guillaume de Bellengues, capitaine de la ville et chambellan du roi.
[34] C’est le 22 novembre que Cassel se rend (Ist. et cr., t. II, p. 264).
[35] Poperinghe fut pillée le 22 par les gens du duc de Bourbon, qui tuèrent plus de 4,000 ennemis et emportèrent un grand butin (Cabaret d’Orville, Chron. du bon duc Loys de Bourbon, p. 170).
[36] Messines fut pillée le 21 novembre (Ist. et cr., t. II, p. 264).
[37] D’après une famille de mss., le roi n’entra pas dans Ypres, et se contenta de camper en face de la ville.
[38] Les comptes de la ville de Gand nous apprennent que Philippe d’Artevelde était depuis le 25 octobre à Edelaere, où il était encore le 19 novembre; le 22, il était à Courtrai (De Rekeningen der Stad Gent, p. 334-335). C’est donc à tort qu’un peu plus loin Froissart se demande pourquoi Philippe ne reste pas à Audenarde.
[39] Cette recommandation se retrouve aussi dans le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 206).
[40] Les chiffres donnés par les différents chroniqueurs varient: 60,000 hommes dans la Chronographia (t. III, p. 43); 50,000 à 60,000 dans le Petit Thalamus (p. 406); 40,000 dans la Chronique de Pierre Cochon (p. 171), dans la Chronique du bon duc Loys de Bourbon (p. 170), dans Eustache Deschamps (t. III, p. 69) et dans une rédaction d’une Chronique de Flandre (Ist. et cr., t. II, p. 267); 30,000 dans une autre version (Ibid. t. II, p. 180), «gens de commugnes et mal ordonnées.»
[41] Le duc de Berri était arrivé le 25 (Ist. et cr., t. II, p. 266). La présence à l’armée de Louis, frère du roi, alors comte de Valois, n’est mentionnée que par le Religieux de Saint-Denis. Ce prince avait été renvoyé en Picardie, soit à Péronne (Chronographia, t. III, p. 44, note 1), soit à Mondidier (Ist. et cr., t. II, p. 210-211). Voy. Jarry, la Vie politique de Louis de France, duc d’Orléans, p. 20-21.
[42] Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 210) parle de 12 éclaireurs français connaissant le flamand, commandés par Guillaume de Langres.
[43] L’armée française était forte de 12,000 hommes (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 210); de 10,000 gens d’armes d’après la Chronique de Pierre Cochon (p. 171).
[44] Une rédaction des Chroniques de Flandre (Ist. et cr., t. II, p. 180-181) énumère dans l’armée du roi: 3 ducs, 21 comtes, 100 doubles chevaliers bannerets, 2,000 autres et 6,000 écuyers.
[45] La question du schisme joua dans cette campagne de Flandre un rôle plus grand que les récits des chroniqueurs ne le laissent supposer. C’est ainsi que le comte de Flandre, partisan du pape Urbain, fut toujours tenu à l’écart par les chevaliers français, qui refusèrent de combattre avec ses gens en raison de leur croyance religieuse (Ist. et cr., t. II, p. 215). On avait même défendu de parler flamand dans l’armée royale (Meyer, fol. 188 vo).
[46] Ce furent les Bretons et les Picards qui entrèrent les premiers en bataille (Ist. et cr., t. II, p. 180).
[47] A ces noms il faut ajouter, d’après le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 220), ceux de Jean Brides, du seigneur de Bavai et de Renaud (lisez Robert) le Baveux.
[48] Meyer (fol. 190 vo) dit que Philippe d’Artevelde fut tué au milieu des siens «cum Jacobo Divite et Johanne Hermanno aliisque tribunis suis.»
[49] La Chronique du bon duc Loys de Bourbon signale le rôle brillant du sire de Couci et du duc de Bourbon (p. 171-174).
[50] Les pertes des Flamands furent très nombreuses; elles varient suivant les chroniqueurs: 26,000 hommes (Ist. et cr., t. II, p. 180 et 216); 25,000 (Deschamps, t. III, p. 70; Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 220), sans compter les fuyards; 24,000 (Chr. de Pierre Cochon, p. 172); de 24,000 à 30,000 (Petit Thalamus, p. 406); 20,000 (Chronographia, t. III, p. 45); plus de 18,000 (Chr. des Quatre Valois, p. 306); de 16 à 18,000 (Chr. du bon duc Loys de Bourbon, p. 173).—Les Français furent beaucoup moins éprouvés; le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 220) parle de 7 chevaliers et 44 hommes d’armes; les Chroniques de Flandre (Ist. et cr., t. II, p. 216) donnent le chiffre de 100 hommes, dont 2 ou 3 chevaliers.
[51] Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 220) cite, au lieu de ce nom, ceux d’Antoine et de Gui de Cousan; ce dernier est seul mentionné dans la Chronique du bon duc Loys de Bourbon (p. 172).
[52] Après la bataille, le comte de Flandre vint remercier le roi, qui le reçut mal et lui reprocha d’avoir souvent fait alliance avec ses ennemis (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 224-226).
[53] On lit dans une chronique de Flandre: «De le desconfiture des Flamens fu le nuyt li fais sceus au siege d’Audenarde par les fuians qui escapperent; dont chil qui le siege tenoient furent tres dolant, et se deslogierent la nuyt moult en grant haste, et laissierent moult de leurs tentes et d’autres coses, et yssirent aucun chevalier et saudoyer d’Audenarde qui, en poursuiant les Flamens, en tuerent et noierent pluiseurs; et li aultre en rallerent a Gant dire la nouvelle» (Ist. et cr., t. II, p. 216).
[54] Dès le lendemain de la bataille le roi est à Thourout. C’est là que, le 29 novembre, il reçoit les députés de la ville de Bruges, accompagnés de deux Cordeliers (Ist. et cr., t. II, p. 267).
[55] Le 11 juillet 1302, Robert d’Artois, commandant les Français, fut vaincu et tué par les Flamands à la bataille de Courtrai, ainsi qu’un grand nombre de chevaliers dont les éperons furent suspendus comme trophées dans une chapelle de l’église Notre-Dame de Courtrai (Ist. et cr., t. II, p. 218).
[56] C’est le 30 novembre, à Thourout, que le roi prit à merci la ville de Bruges, qui reconnaissait le pape Clément et renonçait à l’alliance anglaise, se soumettant à l’autorité du roi et du comte de Flandre. La ville s’engageait de plus à payer en deux termes la somme de 120,000 francs d’or (Extrait du Septième Cartulaire de France, déposé aux Archives de Lille, publié par Le Glay, Chronique rimée, p. 106-109, et par Kervyn, t. X, p. 484-486).
[57] Walsingham prétend (t. I, p. 81) qu’à la prise de Bruges les biens seuls des marchands anglais furent pillés et confisqués au profit du roi de France.
[58] Nous avons déjà eu occasion de parler du différend existant entre la ville de Valenciennes et Thierri de Dixmude, à propos du meurtre de son écuyer Daniel d’Usse (t. X, p. XVIII, note 1); Kervyn a cité de nombreux documents relatifs à cette affaire (t. X, p. 491-494).
[59] Dès le 30 novembre, étant à Roulers, le roi écrivit aux Gantois pour leur proposer sa médiation entre eux et le comte de Flandre. On était tellement sûr que cette proposition serait acceptée et que Gand suivrait l’exemple des autres villes, qu’Eustache Deschamps, dans la ballade qu’il composa après la bataille de Roosebeke, escompte déjà cette soumission (Œuvres complètes, t. III, p. 70). La réponse des Gantois, datée du 3 décembre, parvint au roi à Courtrai, où il était entré le 1er. Les Gantois demandaient un sauf-conduit pour trente-deux personnes, ce qui leur fut accordé. Le roi demandait la reconnaissance du pape Clément et une somme de 300,000 francs (Ist. et cr., t. II, p. 269-271). Les négociations eurent lieu à Courtrai du 7 au 17 décembre (Rekeningen, p. 333-334), mais elles traînèrent en longueur, et, chassé par le mauvais temps, Charles VI quitta Courtrai le 18 pour aller à Tournai.
[60] Une des causes les plus réelles du retard des Anglais à intervenir dans les affaires de Flandre à cette époque fut la réclamation que faisaient les Gantois d’une somme de 200,000 écus, dont a déjà parlé Froissart (t. X, p. 269). C’est ce que dit très explicitement un passage de notre tome XI qui ne se trouve que dans quelques manuscrits (p. 343). On y lit, en effet, que l’alliance eût été vite conclue «se n’eust esté la somme de deniers qu’ilz demandoyent ausdiz Angloiz.» Les pourparlers n’en continuèrent pas moins, mais, après la bataille de Roosebeke, les négociateurs anglais «furent si esbaïz et si troublez de celle soudaine aventure non esperée, qu’ilz s’en retournerent en Angleterre, sens plus lors proceder sur celle matiere.»
[61] François Ackerman retourna, non pas à Gand, comme le dit Froissart, mais en Angleterre où, le 20 janvier 1383, nous voyons l’amiral anglais Jean de la Roche recevoir des instructions «pro certis negociis tangentibus tractatum faciendum cum admirallo fflote Flandrie,» c’est-à-dire Fr. Ackerman, qui portait ce titre d’amiral de la flotte flamande (Rec. off., Issue Rolls 199, m. 11, et 306, m. 11).
[62] Le pillage et l’incendie de Courtrai furent choses épouvantables, malgré l’intervention du duc de Bourgogne (Chr. du bon duc L. de B., p. 175); presque toute la ville fut détruite (Ist. et cr., t. II, p. 181, et Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 230). Par contre, d’après Meyer (fol. 191), la ville se racheta en payant «pro Britonum stipendiis centum et viginti milia francorum aureorum.»
[63] C’est le 18 décembre que le roi arriva à Tournai, où il était encore le 28.
[64] D’après les actes de soumission des différentes villes, à l’exception de Gand toujours rebelle, la Flandre s’était engagée à suivre l’obédience du pape Clément (Ist. et cr., t. II, p. 217 et 267); les Brugeois seuls semblent s’être soumis à cette obligation (Valois, La France et le grand schisme d’Occident, t. I, p. 361).
[65] Les prisonniers, rançonnés à Tournai par le comte de Saint-Pol, pour cause d’adhésion au pape Urbain, furent nombreux (Ist. et cr., t. II, p. 182).
[66] Comme il l’avait déjà fait à Courtrai, le 17 décembre, en récompensant Gui de Boncourt (Arch. nat., JJ 122, fol. 11), le roi ne quitta pas Tournai sans faire quelques confiscations, dont profitèrent entre autres, à la date du 24, Guillaume de Mareuil et Guillaume de Neilhac, pour leur conduite à Roosebeke (Ibid., JJ 121, fol. 172).
[67] D’après les Séjours de Ch. VI, le roi était encore le 28 décembre à Tournai et se trouvait le 31 à Péronne, où l’attendait son frère Louis (Ist. et cr., t. II, p. 218); c’est donc le 29 ou le 30 qu’il faut placer son arrivée à Arras.
[68] Très attristé par la destruction de Courtrai (Ist. et cr., t. II, p. 218) et par les humiliations nombreuses dont il avait été victime au cours de la campagne, le comte de Flandre n’avait pas attendu la fin du mois pour prendre congé du roi. Une première fois, le 6 décembre, nous le trouvons à Harlebeke, où il récompense le seigneur de Sempi par le don des biens du prévôt de Notre-Dame de Bruges; le 26, il est définitivement de retour à Lille, où nous le voyons octroyer, comme récompenses de services rendus, 10,000 francs au connétable de Clisson, 3,000 à l’amiral Jean de Vienne et à Gui de la Trémoïlle, 1,000 à Enguerran d’Eudin et à Anseau de Salins, et 500 à Gui de Pontallier (Extr. du Septième cartulaire de Flandre, publié par Le Glay, dans Chr. rimée, p. 109-110).
CHAPITRE XVIII
[69] A Péronne, le 31 décembre 1382, à Noyon, le 1er janvier 1383, à Compiègne, du 2 au 7 (Séjours de Ch. VI, p. 16), le roi est accueilli par toute la Picardie avec joie et respect (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 232). C’est à Compiègne, le 7 janvier, que l’on retire le grand sceau au chancelier de France, Milon de Dormans, évêque de Beauvais (Ist. et cr., t. II, p. 272), qui ne fut remplacé définitivement que le 10 juillet par Pierre de Giac, aux gages de 2,000 livres par an (Bibl. nat., Clair. vol. 53, no 3999). L’évêque de Laon, Arnaut de Corbie, et Me Philippe de Moulins furent chargés de l’intérim.
[70] Le roi est à Senlis, le 8 janvier; il couche le lendemain à Louvres.
[71] Pour effrayer les Parisiens, le roi «avoit retenu en Franche grant quantité de gent d’armes qui, avec lui, estoient revenu du pays de Flandres, et les faisoit vivre et gouverner sur les marches près» (Ist. et cr., t. II, p. 219).
[72] Le texte de Froissart, tel que nous l’avons corrigé en y introduisant Estrées-Saint-Denis, montre que les troupes s’étaient échelonnées sur le chemin suivi par le roi; une autre partie était descendue entre la Marne et la Seine.
[73] Il semble préférable d’adopter ici la leçon de certains mss. qui ajoutent entre la rivière de Marne et la rivière de Seine (voy. p. 348).
[74] C’est à Saint-Denis, et non au Bourget, que le roi coucha le 10 janvier, veille de son entrée à Paris. Il se rendit solennellement à l’abbaye et remercia Dieu de sa victoire (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 232).
[75] La Chronique du bon duc Loys de Bourbon (p. 176) dit que le roi «avoit 18,000 harnois contre lui;» la Chronique des Quatre Valois (p. 308) parle seulement de 1,500 h. d’armes «rengiés en ordonnance.»
[76] D’après la Chronographia (t. III, p. 47), le connétable de France et le maréchal de Sancerre précédèrent le roi de deux jours.
[77] Le 10 au soir, le prévôt des marchands vint assurer le roi des bonnes dispositions de la population (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 234). Le lendemain, il venait au-devant du roi avec les échevins et lui souhaitait la bienvenue (Chronographia, t. III, p. 47).
[78] Le roi entra le 11 janvier dans Paris avec une nombreuse escorte, 12,000 hommes d’après la Chronographia (t. III, p. 47), et alla jusqu’à Notre-Dame (Ist. et cr., t. II, p. 273). S’il fallait croire la Chr. du bon duc L. de B. (p. 176-178), le duc de Bourbon serait entré le premier avec 800 hommes d’armes, «pour ce qu’il estoit amé de ceulx de la ville;» il se serait chargé du guet et aurait présidé au désarmement des Parisiens.
[79] Les portes furent brûlées et les chaînes portées à Vincennes (Ist. et cr., t. II, p. 274).
[80] Aussitôt l’entrée du roi, eurent lieu des arrestations et des exécutions; c’est ainsi que furent emprisonnés, dès le 11, plus de 300 bourgeois (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 236), 1,000 peut-être (Ist. et cr., t. II, p. 219), parmi lesquels Jean des Marès (Ibid., p. 273), Guillaume de Sens, Jean Filleul (Chronographia, t. III, p. 48), Jacques du Châtel, Martin le Double, Jean le Flamand, Jean le Noble et Jean de Vaudetar (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 236; voy. aussi Moranvillé, Étude sur J. le Mercier, p. 88, note 1). Le 12, on décapita deux drapiers, Aubert de Dampierre et Guillaume Rousseau, ainsi qu’un orfèvre, Henri de Pons, tous trois arrêtés avant l’arrivée du roi. Le 24, on décapita huit autres bourgeois; le 31, Jean Maillard, marchand, et six autres notables furent encore exécutés (Ist. et cr., t. II, p. 273-276), malgré les supplications des bourgeoises de Paris, venues, «toutes vestues de noir, pour requerir et avoir pardon et mercy de leurs maris» (Chr. des Quatre Valois, p. 309), et les prières de la duchesse d’Orléans et du recteur de l’Université de Paris (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 238).
[81] On reconnut bientôt d’après l’avis de «ceulx des finances qu’il valoit mieulx que le roi fist une composicion pour la despence qu’il ot faite en Flandres que plus proceder oultre en cas criminel» (Chr. du bon duc L. de B., p. 178). Aussi, dès le mois de février, plusieurs inculpés «furent mis a composicion d’argent» (Ist. et cr., t. II, p. 276; Chronographia, t. III, p. 50).
[82] Le montant des amendes, tout à fait inestimable, au dire de la Chronographia (t. III, p. 50), s’éleva seulement à 200,000 francs d’or d’après Cabaret d’Orville (Chr. du bon duc L. de B., p. 179).
[83] C’est le 12 que les maillets et les armures furent rendus (Ist. et cr., t. II, p. 273); ils durent être portés soit au Louvre, soit au Palais: il y en avait assez pour armer 80,000 hommes (Relig. de Saint-Denis, t. 1, p. 238). Le roi de plus, pour prévenir toute nouvelle rébellion, se hâta de mettre en état la bastide Saint-Antoine et construisit celle du Louvre (Ist. et cr., t. II, p. 274).
[84] Les impôts rétablis le 20 janvier, furent les 12 deniers par livre de denrées, la gabelle de 20 francs par muid de sel et le huitième pour le vin vendu au détail (Ist. et cr., t. II, p. 275). Une ordonnance royale du 27 janvier (Rec. des ordonn., t. VI, p. 685) supprima de plus la prévôté des marchands, dont le titulaire, Jean de Fleuri, dut rendre les sceaux; ses fonctions furent attribuées au prévôt de Paris. On supprima aussi les quarteniers, cinquanteniers et dizainiers de la ville (Ist. et cr., t. II, p. 276). Voy. l’article de M. L. Mancest Batifol, dans la Bibl. de l’Éc. des chartes (t. LII, p. 269-284). Le roi revenait ainsi, et au delà, sur les concessions qu’il avait été obligé d’accorder aux Parisiens après la révolte des Maillotins en 1382; il les punissait en même temps de l’alliance qu’ils avaient voulu se ménager avec les rebelles de Flandre, dont on avait eu la preuve dans une lettre saisie à Courtrai (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 230).
[85] Les plaintes sont nombreuses à cette époque contre les routiers revenant des guerres de Flandre et pillant sur leur passage. Nous en trouvons mention à Villedieu (Arch. nat., JJ 145, fol. 169), à Noyon (Ibid., JJ 149, fol. 67 vo), à Crépi-en-Laonnais (Ibid., JJ 150, fol. 150 vo).
[86] Arrêté dès le 11 janvier, Jean des Marès fut réclamé, comme clerc, par l’officialité de l’évêque de Paris. Mais les ducs de Berri et de Bourgogne hâtèrent le jugement (Ist. et cr., t. II, p. 276-277), qui fut rendu sans que l’inculpé eût pu être «ouy dans ses excusacions» (Chr. des Quatre Valois, p. 310). Jean des Marès fut décapité le 28 février 1383. Dès le lendemain, le roi, accompagné de ses oncles, convoque dans la cour du Palais les bourgeois de Paris, qui s’y présentent «sans chapperons» (Chr. des Quatre Valois, p. 310). Pierre d’Orgemont leur reproche toutes leurs rébellions passées; le roi leur pardonne, mais vingt d’entre eux, «a prendre à la volonté du roi» (Ibid., p. 311), seront rançonnés (Ist. et cr., t. II, p. 278-280; Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 246-248). Ceux qui n’ont pas répondu à l’appel du roi et ne sont pas rentrés à Paris sont exilés et privés de leurs biens (Chronographia, t. III, p. 51).
[87] C’est le 19 janvier que fut exécuté Nicolas le Flamand (Ist. et cr., t. II, p. 275).
[88] Rouen fut la première ville de Normandie que le roi voulut châtier après la soumission de Paris. Une commission fut nommée à cet effet, composée de Jean Pastourel, président de la Chambre des comptes et de Jean le Mercier, auxquels on adjoignit l’amiral Jean de Vienne (Relig. de Saint-Denis, t. II, p. 250), qui, à la date du 27 janvier, figure à Paris dans une montre avec dix-sept chevaliers et quatre-vingt-deux écuyers de sa compagnie (Terrier de Loray, Jean de Vienne, p. CCVI), et, le 3 mars, reçoit 2,000 francs à prendre sur les confiscations faites en Normandie (Ibid., p. LXXV). La commission comprenait en outre Nicolas Painel, Étienne du Moustier et Robert Thoroude (Moranvillé, Ét. sur J. le Mercier, p. 90). Cette commission fit arrêter trois cents notables de la ville, dont une partie furent mis à mort après Pâques (22 mars) et dont le plus grand nombre se rachetèrent. Une somme de 60,000 livres tournois fut de plus exigée des habitants (Ibid., p. 91).—Dans les autres villes de Normandie, notamment à Caen et à Falaise, les mêmes réformateurs «firent de grans justices» (Fragm. d’une chronique inédite, publiés par L. Delisle, 1895, p. 10). En date du 29 avril, une lettre de rémission est accordée à la ville de Caen (Arch. nat., JJ 123, fol. 52 vo) pour les excès commis; en 1382, cette ville avait refusé d’envoyer 30 arbalétriers au roi (Ibid., fol. 47).
[89] La révolte des habitants de Reims fut une des premières à éclater; au commencement de la campagne de Flandre, ils arrêtèrent le maréchal de Bourgogne, Gui de Pontallier, qui se rendait dans le nord avec ses hommes d’armes (Kervyn, t. X, p. 474). Au 15 février 1383, le roi nomma, pour informer sur les excès de la province de Reims, des commissaires parmi lesquels se trouvent le comte de Sancerre, Tristan du Bos, maître des requêtes de l’hôtel, Gilles Gallois, général conseiller des aides, Jean de Montaigu et Regnault de la Chapelle, trésorier (Arch. nat., JJ 123, fol. 47 vo).
[90] Le roi part de Vincennes le 7 avril, arrive à Chartres, pour s’acquitter d’un vœu de pèlerinage; après son départ, le 26, ont lieu des «assemblées des gens du roi;» le 16, il est à Orléans (Chronographia, t. III, p. 52, note 1). Il fait abattre les portes et détruire les chaînes de la ville; quelques rebelles sont décapités (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 260).
[91] Cabaret d’Orville fait allusion au licenciement des hommes d’armes (Chr. du bon duc L. de B., p. 179).
[92] Le 11 avril, une nouvelle taxe fut établie pour un an à Paris sur la queue de vin vendue en gros. Elle était destinée à réparer la ville (Chronographia, t. III, p. 52). La Chronique de Pierre Cochon (p. 170) parle d’une amende de 80,000 livres, dont 12,000 étaient destinées au roi; 8,000 à la ville de Paris; 60,000 aux autres villes.
CHAPITRE XIX
[93] En janvier 1383, le comte de Flandre, qui hésitait toujours à reconnaître le pape Clément, fit une dernière tentative de rapprochement avec les Gantois, qui ne put aboutir à la paix. Il voulut alors empêcher les Gantois d’agir et leur couper les vivres en occupant les passages de Courtrai, d’Audenarde, de Termonde, de l’Écluse et d’Ardembourg. Les Gantois, secrètement encouragés par le roi d’Angleterre (Meyer, fol. 192 vo), lui répondirent par la prise d’Ardembourg à la fin de janvier (Ist. et cr., t. II, p. 220-221 et 254).
[94] Du 1er janvier à la fin de juillet, treize marchands de Gand et de Bruges sont à Londres pour traiter de l’alliance avec le roi d’Angleterre (Rec. Off., Issue Rolls 199, m. 14; 201, m. 5, 6, 11, 14; 306, m. 15). Au mois de février, nous y trouvons mêlé un clerc de la chancellerie anglaise, Thomas Stanley (Rec. Off., Issue Rolls 199, m. 13, et 306, m. 13). Les Gantois, pour s’assurer la protection des prélats anglais prétendaient que le comte de Flandre était devenu partisan du pape Clément (Ist. et cr., t. II, 292-293, 306-307) et s’offraient à reconnaître le roi Richard pour leur seigneur (Walsingham, t. II, p. 71).
[95] François Ackerman faisait partie de la mission gantoise et portait toujours le titre d’amiral de Flandre. Il était venu de Londres à Sandwich le 4 février, avec Jean Phelippot et quatre autres députés flamands pour retenir des bateaux destinés à passer en Flandre (Rec. Off., Issue Rolls 306, m. 18). Au 1er mai, il commandait neuf gros bateaux flamands et touchait pour ses gages et ceux de trente-six hommes d’armes, du 25 mars au 25 mai, 52 livres; il touchait de plus pour les gages de ses marins, du 26 mars au 9 mai, 130 livres 13 sols 11 deniers (Ibid., 307, m. 4); il touchait le 8 juillet, pour ses gages du 10 mai au 18 juin, 40 livres; pour ceux de ses marins, 125 livres (Ibid., 201, m. 11). A la date du 8 janvier 1384, Fr. Ackerman, écuyer de Flandre, touche un acompte sur sa pension viagère de 200 florins (Ibid., 203, m. 13).
[96] Le comte essaie de se disculper auprès du roi d’Angleterre en lui envoyant des ambassadeurs (Ist. et cr., t. II, p. 306). Il se hâte de se faire remettre (20 février 1383) les chartes de privilèges des villes soumises (Chr. rimée, publiée par Le Glay, p. 112-143).
[97] La croisade fut annoncée en plein Parlement, et le 6 décembre 1382 eut lieu la publication des bulles venues de Rome (Valois, La France et le grand schisme, t. II, p. 226). Par ces bulles, l’évêque de Norwich, Henri le Dépensier, qui devait porter le titre de député et envoyé spécial du pape Urbain «in cruciata contra antipapam et scismaticos sibi adherentes et favorantes» (Rec. Off., Issue Rolls 201, m. 6), avait pleins pouvoirs d’indulgences et d’excommunications (Walsingham, t. II, p. 71-77). «A ses bulles le pape avait joint l’octroi d’un décime à lever sur l’Église» (Wallon, Richard II, t. I, p. 145).
[98] Avant d’entreprendre une nouvelle campagne en Espagne, d’assez longs pourparlers de paix eurent lieu entre le roi d’Angleterre, d’une part, et, de l’autre, le roi de Navarre et celui «qui se dicit regem Hispaniæ.» Les négociations duraient encore en juillet 1383 (Rec. Off., Issue Rolls 199, m. 13, 14; 201, m. 1, 2, 14; 306, m. 14; 307, m. 1; Exch., Queen’s Remembr., Nuncii, bundle 319, no 8).
[99] En date du 13 février, Jean Cabeca de Vaca, évêque de Coïmbre, venu à Londres en ambassade, reçoit des présents du roi (Rec. Off., Issue Rolls 199, m. 13 et 306, m. 14). Quelques jours plus tard, il repart (Ibid., French Rolls 327, m. 14). Le 9 juin, départ d’un nouveau messager du roi de Portugal, Alfonso Ruys, de Cordua (Ibid., Early Chanc. Rolls 327, m. 3).
[100] Froissart appelle à tort cet évêque Thomas.
[101] D’après le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 258), l’armée anglaise se composait de 800 hommes d’armes, sans compter les archers et les hommes de pied. La Chronographia (t. III, p. 53) parle de 12,000 hommes; les Chroniques de Flandre (Ist. et cr., t. II, p. 291) de 8,000 combattants. L’évêque de Norwich avait à sa retenue personnelle 2,500 hommes d’armes et 2,500 archers (Rec. Off., Issue Rolls 201, m. 6).
[102] L’évêque de Norwich devait assurer l’entrée en jouissance de leurs revenus aux religieux et aux bénéficiers qui participaient à l’expédition (Valois, La France et le grand schisme d’Occident, t. II, p. 225).
[103] Les 17 et 18 mars, des bateaux sont retenus (Rec. Off., Issue Rolls 199, m. 17, et 306, m. 17 et 18; French Rolls 327, m. 9) et des armes achetées (Ibid., Issue Rolls 199, m. 16; 306, m. 17); les préparatifs continuent pendant tout le carême (Walsingham, t. II, p. 85), après le mandement que l’évêque a adressé aux clercs.
[104] Le 23 avril eut lieu à Londres le conseil du roi (Rec. Off., Issue Rolls 199, m. 16) qui chargea Thomas Credy et William Howelot d’aller à Sandwich surveiller l’embarquement de l’évêque de Norwich (Ibid., 201, m. 16). Ce n’est que le 17 mai que la flotte anglaise toucha Calais (Ist. et cr., t. II, p. 291); aussitôt son arrivée, l’évêque de Norwich envoya à Londres un messager (Rec. Off., Issue Rolls 201, m. 6).
[105] Cette date n’est pas acceptable, car on a vu plus haut que l’évêque de Norwich n’est arrivé à Calais que le 17 mai.
[106] Jean Vilain, le 10 juillet 1379, avait été retenu au service du roi d’Angleterre (Kervyn, t. IX, p. 516).
[107] Le nom de Jean Sporkin figure dans l’Armorial du Héraut Gueldre, tout proche du sire de Vilain (Kervyn, t. XXIII, p. 471).
[108] Nord, arr. et cant. de Dunkerque.
[109] Jean Drayton fut nommé gardien des trêves avec Guillaume de Beauchamp, capitaine de Calais, pour les parties de Picardie et de Flandre, le 26 janvier 1384 (Rymer, t. VII, p. 420 et 422).
[110] Parmi ces troupes figuraient les contingents de Furnes, de Bergues, du Franc de Bruges, d’Ypres, ainsi que les gens d’armes que le comte avait mis en garnison à Dixmude (Ist. et cr., t. II, p. 285 et 307).
[111] La bataille eut lieu entre Furnes et Berghes, le 25 mai, jour de la Saint-Urbain, patron du pape reconnu par les Anglais (Ist. et cr., t. II, p. 286 et 291). Les Flamands perdirent de 14,000 à 15,000 des leurs (Chronographia, t. III, p. 53; Chr. des Quatre Valois, p. 311); c’était la Flandre ouverte aux Anglais (Ist. et cr., t. II, p. 293).
[112] Avant d’arriver à Bourbourg, les Anglais avaient reçu la soumission des villes de Furnes, de Nieuport et de Bergues, dont Froissart ne parle pas (Ist. et cr., t. II, p. 283 et 286).
[113] Nord, arr. de Dunkerque.
[114] Jean de Béthune, dit de Loques, sert en Picardie durant l’année 1381 sous les ordres du sire de Couci. Nous le retrouvons à Paris le 17 septembre 1410 recevant ses gages et ceux de six autres chevaliers, douze écuyers et vingt archers (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 326). Il fut tué à Azincourt.
[115] Il s’agit sans doute ici de Lancelot de Clari, célèbre par son duel à Calais, en juillet 1383, contre Pierre de Courtenai, que le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 392) et Froissart (Kervyn, t. XIV, p. 49) placent à une autre date; cf. Moranvillé, dans Chronographia (t. III, p. 54, n. 2 et 55, n. 3).
[116] Jean de Canni figure dans une revue passée à Paris, le 21 septembre 1410 (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 587).
[117] Nord, arr. d’Hazebrouck.
[118] Les Anglais étaient à Poperinghe, qu’ils pillèrent, le 9 juin 1383 (Ist. et cr., t. II, p. 294). Peut-être est-ce à cette date «deux mois avant que nous allissions au pays de Flandres,» qu’il faut placer l’apparition de routiers anglais devant Blaringham (Arch. nat., JJ 122, fol. 87 vo).
[119] Ce fut le 5 juin que l’armée anglaise rejoignit, sous les murs d’Ypres, les Gantois qui l’attendaient au nombre de 2,000 (Ist. et cr., t. II, p. 281-82, 288). Froissart dit, au contraire, que les forces gantoises ne vinrent à Ypres qu’après l’arrivée des Anglais. Le succès des Anglais avait déterminé en Angleterre un nouveau départ de combattants qui rejoignirent sous Ypres le gros de l’armée (Walsingham, t. II, p. 95), ce qui porta les forces de l’armée assiégeante à 30,000 Gantois et 60,000 Anglais.
[120] Pierre van der Zipe fut nommé chevalier avec sept autres hommes d’armes pendant le siège de la ville (Ist. et cr., t. II, p. 290 et 320).
[121] Le châtelain d’Ypres était Jean d’Outre (Ist. et cr., t. II, p. 290 et 320), qui figure plus tard aux obsèques du comte de Flandre.
[122] Les montres où figurent des Bretons sont nombreuses en l’année 1383. Voy. Mémoires pour servir de preuves à l’histoire de Bretagne de dom Morice, t. II, col. 436 et suiv.
[123] Le siège d’Ypres ne commença que le 10 juin 1383; les habitants s’y attendaient depuis longtemps et avaient fait des provisions pour quatre mois; ils s’étaient même procuré du salpêtre à Paris. Une première tentative faite par les Anglais, le 10 et le 11 juin à la Bueter-poorte, puis à la Tempel-poorte, ne réussit pas. Les Anglais s’établirent alors dans les faubourgs qui avaient été évacués et occupèrent, le 13, la paroisse Saint-Michel. Les Gantois, leurs alliés, se fortifièrent entre les quartiers Notre-Dame et Saint-Jean, coupèrent les conduites d’eau alimentant la ville et comblèrent les fossés, en se faisant aider de force par les gens du Franc et par les habitants restés dans les faubourgs. Le 24 juin, jour de la Saint-Jean, les ponts sont prêts à livrer passage aux assiégeants, qui sont repoussés après de fortes pertes (Ist. et cr., t. II, p. 288-289, 293-299).
[124] Le Gallia christiana (t. III, col. 899-900) fait allusion à l’intervention infructueuse de l’évêque de Liège, qui aurait été trouver le roi d’Angleterre sous les murs d’Ypres.
[125] Craignant l’intervention armée du roi de France, les Gantois avaient essayé, d’un autre côté, de négocier avec lui, sans y réussir (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 266). C’est alors qu’une nouvelle ambassade de sept marchands s’était rendue à Londres, où nous la voyons séjourner du 7 août au 30 décembre 1383 (Rec. Off., Issue Rolls 203, m. 12 et 14).
[126] Le duc de Bourgogne fut à Compiègne avec le roi du 9 au 13 août 1383.
[127] Dès le mois de juin, Jean de Vienne avait été envoyé dans le nord (Jean de Vienne, p. CCIX-CCX); nous le trouvons à Béthune au service du roi, à la fin du mois (Arch. nat., JJ 123, fol. 104 vo) et en juillet (Bibl. nat., Clair. vol. 24, no 1767). En date du 28 et du 30 juin, la convocation de l’arrière-ban, pour aller au siège d’Ypres, était faite en Normandie (Mus. Brit., Add. chart. 3345 et 6749). L’armée royale devait être réunie à Arras le 22 août (Ist. et cr., t. II, p. 332); les approvisionnements étaient assurés par Nicolas Boulard (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 264).
[128] Dans cette expédition, Jean Sans-Terre, bâtard de Flandre, fut fait prisonnier ainsi que Lamsin le Maréchal, et dut payer rançon à la ville d’Ypres (Ist. et cr., t. II, p. 299-300). Quelques mois plus tard (Arras, 22 et 27 novembre 1383), Jean Sans-Terre recevait de son père, le comte de Flandre, les château, maison et fief de Dringham, confisqués sur le rebelle Jean de Scheurvelde, héritier de Jacques de Dringham et les biens confisqués de Robert de Wisen (Chr. rimée, publiée par Le Glay, p. 147).
[129] Au mois de juillet, l’évêque de Norwich (l’évêque de Lincoln, d’après une autre rédaction), essaie d’entamer des négociations pour amener les Yprois à ouvrir leurs portes. Après une dernière entrevue où figurent quatre prélats, quatre chevaliers et quatre bourgeois envoyés par la ville, les pourparlers sont rompus le 30 juillet et l’évêque excommunie la ville. Aussitôt les attaques des Anglais recommencent: le 3 août, assaut repoussé. Le 5, nouvel assaut, avec des maisons roulantes; victoire des Yprois; Jean de Reym est tué. Le 7, nouvelle escarmouche. Le 8, grosse attaque où les habitants sont encore vainqueurs (Ist. et cr., t. II, p. 289-290, 300-305). C’est à propos d’un de ces assauts que Froissart parle de nouveaux chevaliers; dans les Chroniques de Flandre, il est parlé de huit chevaliers (voy. plus haut, p. XXVII, n. 20).
[130] Le roi, qui a pris l’oriflamme à Saint-Denis le 2 août (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 266), avant de se rendre à Compiègne, où il séjourne jusqu’au 12, arrive à Arras le 20. Les chroniqueurs varient beaucoup dans l’évaluation de son armée qui est longuement énumérée dans les Chroniques de Flandre (t. II, p. 324-327, 332-334, 342): 200,000 hommes, dont 20,000 chevaliers, dans Meyer (fol. 196 vo); 16,000 chevaliers et écuyers dans le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 262); 22,000 hommes dans la Chronographia (t. III, p. 57); 50,000 chevaux dans la Chronique de Pierre Cochon (p. 174). Les Anglais avaient 10,000 combattants et 8,000 archers (Chronographia, t. III, p. 58).
[131] C’est le 10 août, jour de la Saint-Laurent (le 8 août, d’après Meyer, fol. 196 vo), après neuf semaines de siège, que les Anglais, découragés par leurs échecs successifs et apprenant la venue de l’armée française, abandonnèrent le siège d’Ypres (Ist. et cr., t. II, p. 290-291, 305-306). L’évêque de Norwich voulut alors entrer en Picardie, mais ses officiers refusèrent de l’y suivre. Il se retira alors à Gravelines; ses chevaliers allèrent à Bourbourg (Walsingham, t. II, p. 99-100).
[132] Les Gantois furent fort mécontents du départ des Anglais. Ils savaient en effet que l’eau et les vivres commençaient à manquer dans la ville, dont on avait déjà expulsé les bouches inutiles; ils espéraient sous peu un succès, qui devenait douteux, l’armée anglaise partie (Ist. et cr., t. II, p. 290-291).
[133] Le roi séjourna à Arras du 20 au 27 août; il y fut rejoint par le comte de Flandre, venu de Lille à Douai, puis à Arras (Ist. et cr., t. II, p. 323; Petit, Itinéraires, p. 159); il avait soupé et gîté le 25 à l’abbaye de Marœil en Artois (Ist. et cr., t. II, p. 324; Itinéraires, p. 159 et 679), qu’il ne faut pas confondre avec Moreuil en Picardie, où il passa le 2 octobre, en revenant en Flandre (Itinéraires, p. 160).
[134] Le roi ne passa qu’une nuit, celle du 27, à l’abbaye bénédictine du Mont-Saint-Éloi.
[135] C’est, non pas à Aire même, mais au Brouillart et à Gonnay, que le roi séjourna les 28, 29 et 30 août. Le 31 il campa (Itinéraires, p. 159).
[136] Le 1er septembre, le roi était à Arques, tout près de Saint-Omer.
[137] Les 2 et 3 septembre, le roi était «aux champs emprès Cassel» (Petit, Itinéraires, p. 160), où avait lieu, le 2 septembre, la montre de l’évêque d’Angers et des gens de sa compagnie (Bibl. nat., coll. Decamps, vol. 84).
[138] Après avoir levé le siège d’Ypres, les Anglais s’étaient établis à Cassel. La ville prise par les Français, ils se réfugièrent à Bergues, à Gravelines et à Bourbourg (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 270).
[139] Le 4 septembre 1383.—Ravensberghe est une abbaye cistercienne de femmes du diocèse de Saint-Omer, sur le territoire de Watten, près de Bourbourg.
[140] Outre Dringham, l’armée française s’empara du fort de Nieulet et d’une autre petite place (Ist. et cr., t. II, p. 327 et 342). D’après les pièces du procès fait aux chefs de l’expédition anglaise à leur retour en Angleterre, le château de Dringham ne fut rendu par son capitaine, Pierre de Cresseingham, qu’après la reddition de Bourbourg (Kervyn, t. X, p. 518).
[141] Le Religieux de Saint-Denis donne Robert Knolles comme capitaine à la ville de Bergues (t. I, p. 270).
[142] Les échanges de courriers avaient toujours été nombreux pendant le siège d’Ypres entre la cour de Londres et l’évêque de Norwich, chef de l’expédition anglaise (Rec. Off., Issue Rolls 201, m. 10, 11, 13 et 14). Quand, au mois de septembre, les échecs continuèrent et que les Anglais durent se retirer «pro salvacione eorum vite, ad villas de Burburgh et de Gravenyng,» le départ pour la France du duc de Lancastre et du comte de Buckingham fut décidé (Ibid., 203, m. 14, 18; French Rolls 328, m. 15, 23). Le roi même dut faire partie de cette armée de secours (Ibid., Patent Rolls 317, m. 3), qui était convoquée au plus tôt à Sandwich (Ibid., French Rolls 328, m. 18), où des bateaux étaient retenus pour son passage (Ibid., Issue Rolls 201, m. 15; French Rolls 328, m. 21); un emprunt avait été contracté auprès de la ville de Londres pour subvenir aux frais de guerre (Ibid., Patent Rolls 317, m. 3). Le retour précipité des chefs anglais fit avorter les projets du roi.
[143] Guillaume de Beauchamp, nommé capitaine de Calais, faisait, au 15 septembre 1383, ses préparatifs pour se rendre en France avec le roi (Rec. Off., Issue Rolls 201, m. 14; French Rolls 328, m. 21). Il ne partit que le 19 novembre pour se rendre aux conférences de Leulinghem (Ibid., Exch., Queen’s Remembr., Nuncii, bundle 319, no 11).
[144] Guillaume de Windsor était depuis longtemps capitaine de Cherbourg. Des comptes nécessités par la défense de la ville figurent à son nom en février et juillet 1383 (Rec. Off., Issue Rolls 201, m. 11; 306, m. 15.) Il eut pour successeur comme capitaine de Cherbourg Thomas Holand, comte de Kent (Ibid., 208, m. 13, 15).
[145] Le lundi 7 septembre «fut pris a minuit Bergue par mons. l’amiral et ses gens» (Itinéraires, p. 160). Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 272) dit que les Anglais évacuèrent la ville après l’avoir brûlée, et que Jean de Vienne y entra sans obstacle. Il place aussi, immédiatement après la prise de Bergues, la reddition de Gravelines, ce qui n’eut lieu qu’après l’évacuation de Bourbourg et moyennant finance (Ist. et cr., t. II, p. 344; Kervyn, t. X, p. 525-526).
[146] Le roi, après être resté le 8 à Bergues, le 9 et le 10 à Dunkerque, campait le 11 en face de Bourbourg (Itinéraires, p. 160).
[147] Les Anglais ne comptaient dans Bourbourg que 2 à 3,000 combattants et archers (Ist. et cr., t. II, p. 328 et 334).
[148] Profitant, comme le dit Froissart, des fossés mis à sec (Ist. et cr., t. II, p. 329) et trouvant dans les habitants des complices exaspérés par les cruautés de l’occupation française (Walsingham, t. II, p. 107), Ackerman pénétra dans Audenarde le 17 septembre (Meyer, fol. 199 ro) à la tête de 400 à 500 hommes (Ist. et cr., t. II, p. 329); ses troupes y firent un très gros butin qui fut envoyé à Gand (Ibid., p. 322). Les marchands anglais rachetèrent à vil prix les objets pillés et compensèrent ainsi les pertes qu’ils avaient faites à Bruges (Walsingham, t. II, p. 107).
[149] Dans l’interrogatoire de son procès en 1391, Mérigot Marchès reconnaît avoir pris, «a l’ayde d’aucuns, ses gens et aliez,» le château de Mercœur (situé en Auvergne, sur la Couze, en face de Rentières), «ouquel, si comme il fu lors dit, avoit bien, tant en joyaulx d’or, d’argent, reliques, or et argent monnoyé, comme autres utencilles et mesnaiges d’ostel, la value de trente mille livres ou plus» (Duplès-Agier, Reg. criminel du Châtelet, t. II, p. 205).
[150] Ardes-sur-Couze, Puy-de-Dôme, arr. d’Issoire.
[151] Au dire de Mérigot Marchès (Ibid., p. 205), c’est au comte ou à ses gens que fut rendu le château moyennant 4,000 francs en or comptant, 2 coursiers de 5 francs, 25 draps de soie, 2 houppelandes neuves fourrées d’écureuil et 20 marcs en vaisselle d’argent.
[152] En mai 1383, les gens de Limoges durent traiter avec les Anglais des châteaux de Chalusset, des Cars, de Jumilhac et autres (Arch. nat., JJ 122, fol. 155).
[153] A la date du 21 août, les Anglais du Limousin s’apprêtaient à chevaucher en Rouergue (Arch. de Rodez-Cité, CC 209, fol. 46); le 6 août, d’autres Anglais «avian passat a Flavinhac per corre en Roergue» (Arch. de l’Aveyron, C 1336, fol. 52 vo).—A Albi, les consuls se réunissent en janvier pour savoir s’il faut conclure patis avec les garnisons anglaises et françaises ou leur faire la guerre. On prend ce dernier parti; les gens d’église sont prêts à solder des gens d’armes (Arch. du Tarn, BB 17, fol. 9).
[154] Le comte d’Auvergne, au 30 janvier 1383, avait payé 1,200 francs aux Anglais de Carlat (Arch. de l’Aveyron, C 1335, fol. 142). Le 20 avril, quatre marchands d’Auvergne étaient pris par les Anglais (Ibid., fol. 51 vo). En décembre, Pierre, dit Drogo, capitaine du château de Mentières (arr. de Saint-Flour), «converse» avec les Anglais de Carlat (Arch. nat., JJ 123, fol. 131).
[155] Des espions sont envoyés, le 4 août 1383, pour surveiller les «Engles de Querci, que dizia hom que dian cavalgar en Roergue» (Arch. de Rodez-Cité, CC 209, fol. 46). En juillet 1384, des lettres de rémission signées du duc de Berri et confirmées par le roi sont accordées à la ville de Montauban, qui avait pris patis avec les Anglais du Querci et leur avait fourni des vivres, chevaux, etc. (Arch. nat., JJ 125, fol. 65). A la même date, les Anglais avaient encore 23 forteresses en Querci (Ibid., fol. 76).
[156] C’est le connétable qui fit à Bourbourg sommation de se rendre (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 278); les capitaines Thomas Trivet et Jean de Cornouailles refusent. L’assaut est donné, au cours duquel l’amiral est blessé (Ist. et cr., t. II, p. 278). Un premier combat avait eu lieu où les Bretons avaient eu le dessous (Walsingham, t. II, p. 101).
[157] Le duc de Bretagne, qui favorisait secrètement les Anglais, «leur fist roe de chareite» (Chr. de P. Cochon, p. 174) et proposa son intervention. Il remontra au roi combien la saison était mauvaise pour guerroyer et combien la victoire était douteuse. Malgré l’opposition de Pierre de Villiers, on entama des pourparlers avec les assiégés (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 286-290).
[158] Il était impossible qu’on pût avoir à Bourbourg, le lundi 14 septembre, connaissance de la prise d’Audenarde par Ackerman, si on donne à cet événement la date du 17 septembre que lui attribue Meyer.
[159] Les négociations marchèrent vite, grâce au duc de Bretagne, qui en était chargé et qui, en cette occasion, montra bien «qu’il estoit mieus Englois que Franchois» (Chr. de P. Cochon, p. 174). En attendant que la paix fût définitivement signée, les Anglais furent autorisés à quitter la ville avec armes et bagages et tout le butin qu’ils avaient fait (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 294). Kervyn a donné les termes de la capitulation de Bourbourg, en date du 14 septembre, d’après l’original des Archives de Bruxelles (t. X, p. 514-515). Le roi ne sut pas mauvais gré au duc de Bretagne de son intervention, puisque le 28 décembre 1383 il le gratifia de 4,000 francs d’or par mois (Dom Morice, Mémoires pour servir de preuves, t. II, col. 444) et lui fit remise des sommes dues en vertu du dernier traité (Ibid., Hist. de Bretagne, t. I, p. 288).
[160] Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 294) parle du mécontentement des gens de guerre et des imprécations qu’ils lancèrent contre le duc de Bretagne.
[161] Gravelines, assiégée par Jean de Vienne, fut évacuée sans qu’il en eût tout d’abord connaissance. Quand, averti secrètement, il pénétra dans la ville, les Anglais, fidèles à la convention proposée par le duc de Bretagne, s’étaient éloignés avec tout leur butin (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 272-276). Voy. plus haut, p. XXXII, note 45.
[162] Les Anglais avaient tout emporté; les églises seules offraient encore quelques ressources aux pillards (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 294).
[163] Le roi donna «de beaus dons... au comte» Frédéric (Ist. et cr., t. II, p. 322).
[164] Le comte Amé de Savoie, qu’une chronique flamande nomme le «Rouge duc» (Ist. et cr., t. II, p. 322), reçoit en don du roi, pour avoir servi en Flandre, l’hôtel récemment acheté au duc de Berri «vers l’eschielle du Temple» (Arch. nat., JJ 123, fol. 98 vo).
[165] Contrairement à ce que dit Froissart, le duc de Bourgogne ne quitta pas le roi. Les 20 et 21 septembre, ils gîtent ensemble à l’abbaye de Ravensberghe, le 22 à l’abbaye de Blandecques, près de Saint-Omer, puis s’acheminent vers Compiègne, où ils arrivent le samedi soir 3 octobre (Itinéraires, p. 160).
[166] Le 26 novembre, le sire de Sempi fut préposé par le roi à la garde de Gravelines (Ist. et cr., t. II, p. 330 et 344).
[167] Le retour de Flandre des gens d’armes français (septembre et octobre 1383) fut signalé comme toujours par des pillages et des dommages de toute nature imposés aux habitants (Arch. nat., JJ 126, fol. 7 vo et 129).
[168] A la date du 9 octobre 1383, un envoyé royal vient spécialement de Londres à Calais, pour s’occuper du retour de l’évêque de Norwich (Rec. Off., Issue Rolls 203, m. 2).
[169] Un procès fut intenté en Angleterre, en 1384, aux chefs de l’expédition anglaise. Kervyn en a publié, d’après un ms. du Musée Britannique (Cotton, Titus, E II), un long extrait (t. X, p. 517-533). L’évêque de Norwich fut condamné à restituer 5,000 francs indûment reçus des Français; son temporel fut saisi (il était encore entre les mains du roi le 20 septembre 1385, Rec. Off., Patent Rolls 321, m. 31). On lui laissa cependant (8 juillet 1384) la faculté de faire les réparations nécessaires à ses maisons (Rec. Off., Patent Rolls 319, m. 37). Guillaume Elmham dut restituer de même 3,400 francs; Thomas Trivet, ainsi que Guillaume de Faringdon, restituèrent chacun 1,400 francs.
[170] Rymer (t. VII, p. 413-414) donne, à la date du 4 novembre 1383, les noms des douze plénipotentiaires anglais, parmi lesquels ne figure pas le comte de Buckingham. Ce sont: le duc de Lancastre, oncle du roi; le comte Henri de Derby, son cousin; Jean Gilbert, évêque de Hereford; Jean Holand, frère du roi; Guillaume de Beauchamp, Thomas de Percy, ses cousins; Jean de Cobham, Jean Marmyon, Jean d’Évreux, chevaliers; Gautier Skirlawe, Jean Shepey, clercs; Jean Phelippot, chevalier. Plusieurs comptes relatifs au voyage de ces ambassadeurs se retrouvent au Record Office (Lord Treas. Rem., For. Acc. 2; Issue Rolls 203, m. 7, 8, 9, 10, 13, 16).
[171] Les douze plénipotentiaires français sont aussi mentionnés dans Rymer (t. VII, p. 414-415), à l’occasion des sauf-conduits qui leur furent accordés. Parmi eux n’est pas compris le duc de Bourgogne, non plus que le chancelier de France. C’étaient les ducs de Berri et de Bretagne; le comte de Flandre; Pierre de Montaigu, évêque de Laon; Nicolas du Bosc, évêque de Bayeux; Pierre de Thuri, évêque de Maillezais; le comte Jean de Sancerre; Raoul de Raineval; Arnaud de Corbie, premier président en Parlement; Anseau de Salins; Jean le Mercier et Jean Tabari, secrétaire. Ces ambassadeurs pouvaient emmener avec eux à Calais jusqu’à 500 personnes. Un mandement de Charles VI, en date du 10 novembre 1383, attribue à l’évêque de Bayeux 12 francs par jour durant son voyage en Picardie qu’il doit employer à traiter de la paix avec les Anglais (Bibl. nat., ms. fr. 20880, pièces nos 52 et 53).
[172] Ce n’est que le 22 janvier 1384 que le roi de Castille donna pouvoir de traiter à don Pedro Lopez de Ayala, seigneur de Salvatierra, et à Pedro Lopez, docteur ès décrets, qui étaient déjà en France (Lopez de Ayala, Cronicas, t. II (1780), p. 187, note 1).
[173] De nombreux messagers anglais se succédèrent jusqu’à la conclusion de la trêve entre la cour de Londres et Calais (Rec. Off., Issue Rolls 203, m. 8, 9, 10 et 11). Ce fut Roger Elmham, un des clercs du sceau royal, que Gautier Skirlawe, garde du sceau, un des plénipotentiaires, chargea de la rédaction du traité; il toucha de ce chef la somme de 6 livres 13 s. 4 d. (Ibid., m. 16).
[174] Wenceslas mourut le 7 décembre 1383 et fut enterré près de Luxembourg, dans l’abbaye d’Orval, que Froissart appelle Waucler (Kervyn, t. XXV, p. 150-151).
[175] Aujourd’hui faubourg de Tournai.
[176] La trêve de Leulinghem fut signée le 26 janvier 1384 (Rymer, t. VII, p. 418-421), «d’entre les Franchois et les Anglois et leurs allyés, pour ung an; et y furent les Gantois et leurs allyés nommément declairés, et tout sur fourme de paix. Et tout ce temps durant pouoient icelles trois nations marchander, aler et venir devers l’un l’autre paisiblement» (Ist. et cr., t. II, p. 336). Elle devait prendre fin le 29 septembre 1384, et fut prolongée jusqu’au 1er mai 1385 (Walsingham, t. II, p. 110 et 115).
[177] C’est le 30 janvier que mourut le comte de Flandre. Il était mécontent de la nouvelle trêve qui respectait l’état de belligérants des Gantois; «tellement s’en melanconia que il en devint malade» (Ist. et cr., t. II, p. 336) pendant quinze jours, et mourut. Il avait dicté la veille son testament (Kervyn, t. X, p. 534). Meyer prétend qu’il fut blessé à mort par le duc de Berri au courant d’une discussion (fol. 200).
[178] La comtesse de Flandre, Marguerite de Brabant, était morte en 1368, par conséquent plus de cinq ans auparavant.
[179] Le corps du comte resta exposé dix-neuf jours à l’abbaye de Saint-Bertin, puis sept jours à l’abbaye de Looz. La description des obsèques se trouve dans de nombreux mss. Voy. Kervyn, Froissart, t. X, p. 541-542, et t. XXI, p. 261-268, et Ist. et cr., t. II, p. 338-341 et 346-349.
[180] Le duc de Bourgogne était à Lille le 17 février 1384, et resta en Flandre tout le mois de mars et tout le mois d’avril. Il en partait le 11 mai (Itinéraires, p. 164-166) pour retourner auprès du roi.
CHAPITRE XX
[181] Durant l’année 1383, les hostilités n’avaient pas cessé aux frontières d’Écosse où le comte de Northumberland dut intervenir à différents titres (Rec. Off., Issue Rolls 201, m. 8, 9, 14; 203, m. 9; voy. aussi Walsingham, t. II, p. 115). Dès les mois de décembre 1383 et janvier 1384, on fait de nouveaux préparatifs de campagne, et le comte de Northumberland retient 100 hommes d’armes et 200 archers (Rec. Off., Issue Rolls 203, m. 11, 13 et 15).
[182] En mars 1384, le duc de Lancastre, les comtes de Cantorbéry et de Buckingham sont en Écosse où ils guerroient (Rec. Off., Issue Rolls 203, m. 15, 17, 19, 22; Queen’s Rem., Army 40/7). Le duc de Lancastre part bientôt pour assister à Calais aux conférences qui doivent aboutir à une prolongation de la trêve, jusqu’au 1er mai 1385 (Walsingham, t. II, p. 115; Rec. Off., Issue Rolls 208, m. 16); avant son départ, il a nommé le comte de Northumberland garde des marches (Ibid., 206, m. 15) et fait payer les troupes par les soins de J. Hermesthorp (Ibid., 206, m. 17).
[183] Guichard de Marsai (et non Aimart de Massy, comme l’appelle Froissart), chevalier, venait de faire la campagne de Flandre (Arch. nat., JJ 126, fol. 80); il reçut, dès le 13 février 1384 (Rymer, t. VII, p. 423), des lettres de sauf-conduit pour lui et ses compagnons, qui lui accordèrent jusqu’à 40 personnes pour l’accompagner (Rec. Off., French Rolls 328, m. 5 et 10).
[184] Maître Pierre Fresnel, conseiller du roi, devint plus tard, en 1390, évêque de Meaux.
[185] Jean Champenois, écuyer, sergent d’armes du roi Charles V, qui l’avait chargé plusieurs fois de missions en Écosse, avait été nommé, le 16 avril 1381, maître et garde du Clos des Galées de Rouen (Terrier de Loray, Jean de Vienne, p. LXIX-LXXII). C’est en cette qualité que nous le retrouvons jusqu’au 23 octobre 1383 (Ibid., p. LXXIV et suiv.). En décembre 1384, le maître du Clos des Galées de Rouen est Jean Choque, dit de France (Ibid., p. LXXXIV).
[186] Jean de Blaisi, chevalier, seigneur de Mauvilli, retourna plus tard en Écosse avec Jean de Vienne; il figure dans une revue à Édimbourg, le 3 août 1385, avec 4 autres chevaliers et 21 écuyers (Jean de Vienne, p. CII). Il avait assisté, en mai-juin 1378, au siège de Pont-Audemer, et avait été nommé, le 9 novembre de la même année, capitaine de Condé en Normandie, aux gages de 400 livres par an. Le 1er août 1381, il figure dans une revue tenue à Créci-en-Brie; devenu chambellan du roi, il est envoyé en Bretagne en 1386 pour s’occuper, avec Morelet de Montmort, des bateaux destinés à L’Écluse. Enfin, le 5 juin 1391, nous le trouvons commissaire sur le fait de «la vuide» des forteresses occupées par les ennemis du royaume en Rouergue, Velay, Gevaudan et Auvergne (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 359).
[187] Messire Geoffroi de Charni, sire de Montfort, banneret, figure dans une revue à Édimbourg, le 3 août 1385, avec 10 chevaliers bacheliers et 85 écuyers (Jean de Vienne, p. CIX).
[188] Jacques de Montfort apparaît comme écuyer dans la revue de Geoffroi de Charni du 3 août 1385 (Jean de Vienne, p. CX).
[189] Jean, autrement dit le Breton de Noyelles, écuyer, figure dans une revue à Amiens, le 27 avril 1385, avec 14 autres écuyers (Jean de Vienne, p. CXX).
[190] Sauvage de Villiers, chevalier, fit partie de l’expédition d’Écosse (Jean de Vienne, p. CXXXI). Il avait pris part, en 1378, à la campagne de Normandie. Nous le retrouvons chambellan du roi en 1390 et capitaine du château de Touques de 1397 à 1402. Son fils, Sauvage de Villiers, est écuyer, échanson du roi en 1391 (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 3021).
[191] Ce fut Thomas Blount, chevalier de la chambre du roi d’Angleterre, qui eut mission (16 mars 1384) d’accompagner jusqu’en Écosse Guichard de Marsai et ses compagnons (Rec. Off., Issue Rolls 203, m. 21 et 206, m. 9).
[192] Dès le 7 juin 1384, des lettres étaient envoyées au comte de Northumberland, aux évêques de Durham et de Carlisle et à maître Jean Waltham, pour s’occuper de la paix avec les envoyés du roi d’Écosse (Rec. Off., Issue Rolls 206, m. 6 et 9); en juillet, la convention était signée (Ibid., Lord Treas. Rem., For. Acc. 2) et la trêve proclamée (Ibid., Issue Rolls 208, m. 7). Mais, dès le mois de novembre 1384, les hostilités reprenaient, et les Écossais s’emparaient de Berwick (Rec. Off., Issue Rolls 208, m. 20, 21), dont le comte de Northumberland avait la garde (Ibid., 206, m. 4). Accusé de négligence, le comte fut condamné par le Parlement; le roi lui fit grâce, malgré le duc de Lancastre. Le comte se rendit de nouveau maître de Berwick (Walsingham, t. II, p. 118).
[193] Le sauf-conduit de Guichard de Marsai, de Pierre Fresnel et de Jean Champenois, pour retourner en France, est daté du 27 juin 1384; avant leur départ, ils reçoivent du roi, tant en argent comptant qu’en objets précieux, la somme de 100 marcs (Rec. Off., Issue Rolls 206, m. 9 et 10).
[194] Ville de la Zélande, à l’embouchure de la Meuse.
[195] Ce nom ne se trouve que dans deux manuscrits.
[196] Au courant de l’été 1384, de nouvelles conférences en vue de la paix eurent lieu à Calais, qui durèrent de juin à la fin de septembre (Rec. Off., Issue Rolls 206, m. 6 et 10). Le duc de Lancastre, le comte de Buckingham, Jean Holand, l’évêque de Hereford et autres ambassadeurs représentaient l’Angleterre. Le duc de Berri et le duc de Bourgogne, nommés lieutenants du roi en Picardie pour traiter de la paix (Arch. nat., JJ 128, fol. 163 vo et X2a 11, fol. 95), étaient secondés par Jean de Vienne et Jean le Mercier. Sûrs de l’appui de la Castille et de l’Écosse, les Français se montrèrent exigeants et réclamèrent l’évacuation de Calais et des autres places occupées par les Anglais. Les négociations échouèrent, et la trêve fut prolongée seulement jusqu’au 1er mai 1385 (Jean de Vienne, p. 179-181), époque à laquelle la guerre devait recommencer. Une des conséquences de la prolongation de la trêve fut, en janvier 1385, un échange de prisonniers (Rec. Off., French Rolls 327, m. 7).
[197] Le duc de Bourgogne, qui, le 18 février 1384, avait conclu, avec les Gantois, une trêve particulière (Kervyn, t. X, p. 543), reçut en grâce, le 10 mai, les villes de Flandre, moyennant un subside payable jusqu’à la soumission d’Audenarde et de Gand. Cette imposition, levée pendant quatre mois, produisit plus de 50,000 livres (Le Glay, Chr. rimée, p. 148-151). Il est à remarquer que les villes de Flandre continuaient à ne pas reconnaître le pape Clément (Ist. et cr., t. II, p. 362).
[198] La prise d’Audenarde eut lieu le 25 mai 1384 (Meyer, fol. 201). Une rédaction des Chroniques flamandes (Ist. et cr., t. II, p. 350) la place à tort le 1er octobre.
[199] Le seigneur d’Escornai manda aux Gantois «que che n’estoit point li fais du roy ne du duc de Bourgongne, comte de Flandres; mais il mesmes avoit ce fait empris sur yauls pour ce qu’il li avoient ses maisons arses et ochis de ses amys et de ses gens. Et ainsi tint et warda le fortresche d’Audenarde» (Ist. et cr., t. II, p. 363).
[200] Le seigneur d’Herzeele, accusé de vouloir faire la soumission de la ville au duc de Bourgogne, après en avoir expulsé les tisserands, fut massacré par la foule au commencement de juillet 1384 (Meyer, fol. 201 vo).
[201] Le meurtre du seigneur d’Herzeele fut le point de départ de troubles, au cours desquels la populace de Gand se donna un dictateur, Baudouin le Riche, dont elle se fatigua bientôt. Après un échange, entre Londres et Gand, de messagers (Rec. Off., Issue Rolls 203, m. 14, 17, 20), dont l’un même fut mis à mort par les habitants de L’Écluse (Ibid., 206, m. 7), Jean Bourchier, chevalier, fut nommé par l’Angleterre capitaine et rewaerd de la ville de Gand, le 1er janvier 1385 (Meyer, fol. 202; Rec. Off., Issue Rolls 208, m. 12). Ses lettres de protection prirent date du 7 décembre; il devait toucher pour lui et les hommes de sa suite 40 sous par jour (Ibid., 208, m. 12). Kervyn a publié (t. X, p. 545) les lettres par lesquelles le roi d’Angleterre annonce aux gens de Valenciennes la nomination de Jean Bourchier.
[202] Après avoir échoué devant Naples, le duc d’Anjou avait été forcé, dès la fin de l’année 1382, de battre en retraite devant les bandes de Hawkwood et de s’enfoncer dans l’Abruzze. Il recueille la principauté de Tarente de l’héritage de Jacques de Baux et à Tricarico prend le titre de roi de Sicile et de Jérusalem, le 30 août 1383. Déclaré hérétique et rebelle, le 13 mai 1384, par le pape Urbain, il demande aide à ses frères et au roi de France. Sans jamais pouvoir combattre sérieusement les troupes de Charles de Durazzo, il est reçu à Bari, le 21 juillet, avec les honneurs souverains. Il est atteint d’un refroidissement en s’emparant du port de Bisceglie et meurt à Bari dans la nuit du 20 au 21 septembre 1384 (N. Valois, L’expédition et la mort de Louis Ier d’Anjou en Italie, tir. à part, p. 45-65; Chronographia, t. III, p. 64-70), «de fain et de mesaire,» d’après la Chronique de Cochon (p. 176), d’empoisonnement, d’après une chronique de Flandre (Ist. et cr., t. II, p. 360).
[203] Le comte de Savoie mourut à Santo Stefano, le 2 mars 1383 (Chronographia, t. III, p. 64, note 8), «Antiochi more percussus» (Walsingham, t. II, p. 87). Avec lui moururent «lo senhor de Peyra e motz autres» (Petit Thalamus, p. 406).
[204] Les renforts demandés par Louis d’Anjou, d’abord retardés, étaient prêts à partir en juillet 1384, sous les ordres du sire de Couci et de l’évêque de Beauvais, Milon de Dormans. A la tête de 9 à 12,000 hommes, Couci arrive à Milan, où il est bien accueilli par Barnabo Visconti. Tout en ménageant les Florentins, qui n’osent ouvertement se déclarer pour Charles de Durazzo, il se fait remettre de l’argent par les Siennois et s’empare d’Arezzo les 28 et 29 septembre 1384 (P. Durrieu, Bibl. de l’École des chartes, t. XLI, p. 161-175).
[205] Louis d’Enghien, comte de Brienne et de Conversano, partait en Pouille pour réclamer les droits qui lui venaient de sa mère, Isabelle de Brienne, héritière des ducs d’Athènes (P. Durrieu, ibid., p. 165).
[206] Froissart ignore complètement la campagne de Couci en Italie. C’est à Arezzo même que le sire de Couci apprit la mort du duc d’Anjou. Il céda alors la ville d’Arezzo aux Florentins, qui la convoitaient depuis longtemps, moyennant 40,000 florins d’or et une promesse de neutralité. La ville fut évacuée le 20 novembre 1384. Le 25 décembre, Couci était à Bologne, et rentrait bientôt en France (P. Durrieu, ibid., p. 186-192).
[207] C’est le 26 octobre 1384 qu’arriva à Angers la nouvelle de la mort du duc; la duchesse ne la connut que le 2 novembre (Journal de Jean le Fèvre, publié par H. Moranvillé, t. I, p. 56-57).
[208] Le 13 novembre 1384, arrivait par eau, aux Ponts-de-Cé, le duc de Berri, accompagné de Mgr d’Étampes et Mgr de Blois. Le lendemain, ils dînaient à Angers avec la duchesse d’Anjou, qui, le 18, jour de départ du duc de Berri, lui adresse, ainsi qu’au duc de Bourgogne, une requête pour demander aide et conseil (Journal de J. le Fèvre, t. I, p. 58-67).
[209] La duchesse d’Anjou arrive à Paris le 8 février 1385, avec son plus jeune fils (Chronographia, t. III, p. 72-73). Son fils aîné, Louis, qui a été reconnu roi par les barons de son père, fait son entrée solennelle le lendemain 9 (Journal de J. le Fèvre, t. I, p. 79 et 86). Le 20 février, le comte de Potenza demande officiellement au roi de soutenir le jeune roi Louis II et de conseiller à la reine d’aller en Provence, où des envoyés de Provence et de Marseille la demandent (Chronographia, t. III, p. 73; Journal de J. le Fèvre, t. I, p. 87-90).
[210] Le 22 mars 1385, la duchesse d’Anjou partit de Vincennes, après avoir constitué le sire de Clisson «gouverneur, gardien et protecteur de toutes ses terres que elle a ou royaume de France, tant comme elle sera absente,» avec 2,000 livres de gages (Journal de J. le Fèvre, t. I, p. 96).
[211] Voy. plus haut, p. XLII, note 196.
[212] Dès le commencement de 1385, les préparatifs se firent de l’expédition projetée en Écosse, et Hervé de Neauville fut chargé des approvisionnements (Jean de Vienne, p. 182). Le roi, qui venait de faire frapper une nouvelle monnaie (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 346-348), perçut, par l’entremise de Jean le Mercier, les anciennes aides dont le trésor royal avait grand besoin (Moranvillé, Ét. sur Jean le Mercier, p. 99-100).
[213] C’est durant l’été de 1384 que le duc de Berri, en se rendant à Avignon auprès du pape Clément, fit son expédition contre les Tuchins (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 306-312).
[214] Voy. plus haut, p. XXXVIII, note 74.
[215] Le duc et la duchesse de Bourgogne sont à Cambrai du 16 au 26 janvier 1385, avec leur fille Marguerite.
[216] Le duc et la duchesse de Bourgogne, et leur fille, n’arrivèrent pour la seconde fois à Cambrai que le 11 avril, la veille de la célébration du mariage.
[217] Pâques tombait le 2 avril 1385. Les deux mariages avaient primitivement été fixés à la mi-carême; à la date du 19 février 1385, ils furent reportés au mercredi d’après la Quasimodo (Cartulaire des comtes de Hainaut, t. II, p. 356-357). Les obstacles qui pouvaient s’opposer à leur célébration du fait de la parenté existant entre les conjoints furent levés par deux bulles du pape Urbain VI, datées de Gênes, 5 avril 1385 (Ibid., p. 359-362).
[218] Ce fut la duchesse de Brabant qui sut détourner Guillaume de Hainaut, son neveu, d’épouser Philippe de Lancastre, qu’il aimait (Ist. et cr., t. II, p. 384).
[219] Peut-être faut-il expliquer ainsi les missions dont le roi d’Angleterre chargea à cette époque Georges Felbrigg et Hugues Falstoff (Rec. Off., Issue Rolls 208, m. 23; 209, m. 18 et 19).
[220] Le roi n’entra à Cambrai que le mardi 11 avril; il était la veille à Vaucelles (Séjours, p. 25).
[221] Le contrat de mariage de Jean de Bourgogne et de Marguerite de Hainaut porte en effet la date du 11 avril; celui de Guillaume de Hainaut et de Marguerite de Bourgogne avait été signé le 27 janvier 1385 (Kervyn, t. X, p. 553). L’écart de ces deux dates est la preuve des hésitations que Froissart attribue au duc Aubert. Les conditions des deux mariages furent quand même définitivement arrêtées à Cambrai, le 11 avril 1385, à la date du contrat de Jean de Bourgogne (Cartulaire des comtes de Hainaut, t. II, p. 364-369 et 371-376).
[222] Sur les 100,000 francs attribués en dot à Marguerite de Hainaut et payables en deux termes, la moitié devait être employée en rentes et terres au profit de Marguerite; l’autre moitié était à la libre disposition de Jean de Bourgogne (Cartulaire des comtes de Hainaut, t. II, p. 354).
[223] Le mercredi 12 avril 1385, dans l’église Notre-Dame de Cambrai.
[224] Les fêtes furent belles et longues (voy. Kervyn, t. Ia, p. 295; t. X, p. 554, et t. XXII, p. 315). Le roi, «ce qui n’estoit mie coustume» (Ist. et cr., t. II, p. 384), jouta contre Nicolas d’Espinoi, qui fut vainqueur (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 352) et reçut du roi mille livres parisis de rente.
[225] Le contrat fut signé le 29 mars 1386; mais le mariage n’eut lieu qu’en août de la même année. Froissart, qui y assista, en fit le sujet de plusieurs poésies. Voy. Kervyn, t. Ia, p. 298-300.
[226] Ce château, vanté par Froissart, avait été tout dernièrement bâti par le duc de Berri, «et encores y faisoit il ouvrer tous les jours» (Kervyn, t. Ib, p. 108).
[227] Sur les plaintes du sire de Parthenai et d’autres seigneurs du Poitou, demandant aide contre les ravages des garnisons anglaises (Chr. du bon duc Loys de Bourbon, p. 136-137), le duc de Berri avait nommé le duc de Bourbon capitaine général pour la guerre en Poitou, Berri et Auvergne; le roi, par lettres du 13 mars 1385, le nomma son lieutenant ès pays de Bourbonnais, Forez, Limousin, la Marche, Saintonge, Angoumois et Périgord (Guérin, Arch. hist. du Poitou, t. XXI, p. 391, n. 1). Les barons poitevins mirent 600 hommes d’armes et 60,000 francs à la disposition du duc de Bourbon, qui fixa à Niort, pour le 1er juin, le rendez-vous de son armée.
[228] Primitivement, Jean de Vienne devait emmener avec lui 1,000 hommes d’armes et 600 arbalétriers; au dernier moment, la composition de son armée se changea en 1,315 hommes d’armes et 300 arbalétriers (Jean de Vienne, p. 186). Cochon (Chr. normande, p. 176) parle de 1,400 lances; les Chroniques flamandes (Ist. et cr., t. II, p. 364) donnent les chiffres de 2,000 hommes d’armes et 500 arbalétriers. Les montres furent passées à Arras le 27 avril 1385. On trouve dans les mss. fr. 26020 et 26021 de la Bibl. nat. (Quittances de Charles VI) de nombreuses pièces relatives à l’approvisionnement de l’expédition d’Écosse. Hervé de Neauville avait fait préparer 183 nefs et fabriquer 2,000 claies pour être mises sous les pieds des chevaux (Mus. brit., Add. Charters 11356).
[229] Messire Édouard, comte de Grandpré, banneret, figure dans une montre tenue à Édimbourg, le 3 août 1385, avec 3 chevaliers bacheliers et 18 écuyers (Jean de Vienne, p. CXIV).
[230] Eustache de Voudenai, chevalier, figure dans une montre tenue à Arras, le 27 avril 1385, avec un autre chevalier et 10 écuyers (Jean de Vienne, p. CXXXI). Il avait assisté au siège de Pont-Audemer en 1378 (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 3040).
[231] Messire Jean de Sainte-Croix, sire de Sauvigni, banneret, figure dans une montre tenue à Reims, le 17 avril 1385, avec 10 chevaliers bacheliers et 97 écuyers (Jean de Vienne, p. CXXIX). Il fait partie d’une montre passée le 1er juin 1378 sous les murs de Pont-Audemer (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 2747).
[232] Messire Guillaume de Vienne, seigneur de Saint-George, banneret, figure dans une montre tenue à Édimbourg, le 3 août 1385, avec 5 chevaliers et 53 écuyers (Jean de Vienne, p. CXXVIII). Est-ce le même qui est écuyer en 1379 et fait, en 1380, la guerre en Normandie? (Bibl. nat., Pièce orig. vol. 2987).
[233] Messire Jacques de Vienne, seigneur de Longwi (et non de Pagni, comme le dit Froissart), banneret, figure dans une revue tenue à Reims, le 17 avril 1385, avec 4 chevaliers bacheliers et 26 écuyers (Jean de Vienne, p. CXXVII). Le seigneur de Pagni était Jean de Vienne, chevalier banneret, qui, lui aussi, prit part à l’expédition d’Écosse (Jean de Vienne, p. CXXVI).
[234] Messire Girard de Bourbon, seigneur de Montperreux, chevalier bachelier, figure dans une revue tenue à Édimbourg, le 3 août 1385, avec 6 autres chevaliers bacheliers et 31 écuyers (Jean de Vienne, p. CIV). Il avait fait, en 1383, la chevauchée de Flandre (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 455).
[235] Messire Jean des Haies, chevalier, figure dans une revue tenue à Édimbourg, le 3 août 1385, avec un autre chevalier et 18 écuyers (Jean de Vienne, p. CXVI). Nous le trouvons successivement, de 1403 à 1416, lieutenant général du vicomte de Rouen, du vicomte de Conches (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 1498), et capitaine de Châteauneuf-sur-Charente (Bibl. nat., Coll. de Bastard, p. 77).
[236] Il s’agit sans doute de Rogues de Soissons, seigneur de Moreuil, banneret, qui figure dans une revue tenue à Édimbourg, le 3 août 1385, avec 5 chevaliers bacheliers et 15 écuyers (Jean de Vienne, p. CXXIV).
[237] Waleran de Raineval, chevalier, reçoit, à la date du 26 avril 1386, une somme de 541 livres sur les gages dus à lui et à ses compagnons, pendant l’expédition d’Écosse (Jean de Vienne, p. CXXII).
[238] Messire Hugues de Montmorenci, seigneur de Beausault, banneret, figure dans une revue tenue à Arras, le 27 avril 1385 (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 2031), et reçoit à l’Écluse, le 8 mai 1385, ses gages pour lui, 5 chevaliers bacheliers et 27 écuyers (Jean de Vienne, p. CXX). En 1401, il est chambellan du duc d’Orléans (Bibl. nat., Coll. de Bastard, p. 48).
[239] Robert de Wavrin, chevalier, reçoit à Arras, le 27 avril 1385, ses gages, pour lui, un autre chevalier et trois écuyers (Jean de Vienne, p. CXXV). C’était le petit-fils d’un autre Robert de Wavrin, seigneur de Saint-Venant, qui avait cédé au roi en 1364 le château de l’Écluse-en-Pailleul pour 3,000 francs d’or (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 3048).
[240] Charles d’Ivri, chevalier, reçoit ses gages à Arras, le 27 avril 1385, pour lui, deux autres chevaliers et 5 écuyers (Jean de Vienne, p. CXVII).
[241] Messire Guillaume de Courci, chevalier banneret, figure dans une montre tenue à Saint-Johnston, le 28 octobre 1385, avec un chevalier bachelier et 6 écuyers (Jean de Vienne, p. CXII).
[242] Chambellan du duc d’Orléans en 1401 (Bibl. nat., Coll. de Bastard, p. 48). Un Henri de Ferrières est, en 1377, châtelain de Pont-de-l’Arche (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 1131).
[243] Jean de Fontaines, chevalier, figure dans une montre tenue à Édimbourg, le 3 août 1385, avec 2 chevaliers et 6 écuyers (Jean de Vienne, p. CXIII). Chambellan du duc d’Orléans, il est envoyé à Asti, en mars 1394, payer les gens d’armes de Couci. Il assiste en mai de la même année au siège de Vaufenières et devient gouverneur d’Asti, où il est encore en juin 1401. En 1408, il fait un voyage à Tours, et, en 1411, il reçoit des montres de gens d’armes (Bibl. nat., Coll. de Bastard, p. 58, 147, 152, 175, 180-183; Pièces orig. vol. 1184).
[244] Guillaume de Braquemont, dit Braquet, reçoit ses gages à l’Écluse, le 7 mai 1385, pour lui, 5 chevaliers et 47 écuyers (Jean de Vienne, p. CV). Chambellan du duc d’Orléans, lieutenant général au duché de Luxembourg et maréchal d’Orléans, seigneur du Pont-Tranquart, il est capitaine de Chauni-sur-Oise en 1402 (Bibl. nat., Coll. de Bastard, p. 16, 31, 48, 56, 68, 150, 185, 190).
[245] Il s’agit sans doute ici d’un Gaucourt ou d’un Jaucourt.
[246] Étienne de Landri (et non de Landom, non plus que de Landuri p. 268), chevalier, est, le 3 août 1385, à Édimbourg dans la montre de Jean de Blaisi (Jean de Vienne, p. CII).
[247] Messire Gui la Personne est sous les ordres de Jean de Fontaines, chevalier, le 3 août 1385, à Édimbourg (Jean de Vienne, p. CXIII).
[248] Messire Guillaume de Cauroi, chevalier, figure dans une montre tenue le 3 août 1385 à Édimbourg (Jean de Vienne, p. CVII). En mai 1383, il était en Picardie sous les ordres des sires de Couci et de Sempi (Bibl. nat., Clair. vol. 24, no 1783).
[249] Messire Jean de Hangest, banneret, figure dans une revue tenue à Saint-Johnston, le 28 octobre 1385, avec 2 chevaliers bacheliers et 17 écuyers (Jean de Vienne, p. CXV). On le trouve, en novembre 1397, seigneur de Heugueville, chambellan et conseiller du roi (Bibl. nat., Coll. de Bastard, p. 38).
[250] Un Aubert de Hangest, qui ne peut être le jeune chevalier dont il s’agit ici, figure dans une montre tenue à Pontorson le 1er février 1356 (Bibl. nat., Pièces orig. vol. 1474), monté sur un cheval bai «estellé,» c’est-à-dire marqué d’une étoile.
[251] Ce personnage est, sans aucun doute, le même que celui que nous retrouvons plus loin (p. 257) au siège de Werk, sous le nom de Weri Gastelin, qu’il faut lire Gascelin.
[252] Du 23 mars au 30 avril 1385, l’évêque de Hereford vint à Calais pour entamer de nouvelles négociations de paix (Rec. Off., Issue Rolls 208, m. 22; 209, m. 2; Queen’s Rem., Nuncii 319/15) qui n’aboutirent, d’après Walsingham (t. II, p. 127), qu’à une courte trêve.
[253] Après d’assez longues hésitations, Jean de Vienne part le 20 mai 1385 (Jean de Vienne, p. 189) avec ordre d’attendre en Écosse les secours du sire de Couci et de Louis de Sancerre (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 350).
[254] Nous voyons figurer le chevalier Baudouin de la Motte, à la date du 15 juin 1384, dans le Cartulaire des comtes de Hainaut (t. II, p. 338).
[255] Ce bois est situé entre Renaix, Grammont, Enghien et Lessines.
[256] Walsingham fait allusion aux mauvais traitements que les Français faisaient subir aux Flamands (t. II, p. 120).
[257] Un des bâtards du comte de Flandre.
[258] Le récit des hostilités de l’Espagne et du Portugal et de l’élection du nouveau roi de Portugal est donné par Froissart dans le troisième livre de ses Chroniques.
[259] La duchesse d’Anjou et ses deux fils arrivent à Avignon le 25 avril 1385 (Petit Thalamus, p. 410). Le 21 mai, jour de la Pentecôte, le pape donne au jeune roi, qui lui fait hommage, l’investiture du royaume de Sicile (Journal de J. le Fèvre, t. I, p. 111).
[260] Le duc de Berri arrive le 13 juin. Aussitôt la duchesse, pour s’assurer le concours de Bernardon de la Salle, cherche à recueillir les 50,000 florins qu’elle lui doit déjà et une nouvelle somme de 20,000 florins pour parer aux événements. Le pape consent sur ces 70,000 florins à en payer 36,000; la reine paiera le reste (Durrieu, les Gascons en Italie, p. 149-151).
[261] Le jeune roi entre à Marseille le 19 août 1385 (Journal de J. le Fèvre, t. I, p. 155).
[262] Le 12 juillet Bernardon est envoyé pour recevoir la soumission de Tarascon (Durrieu, les Gascons en Italie, p. 151-152), où le roi entre le 4 décembre (Journal de J. le Fèvre, t. I, p. 205).
[263] Thomas de Sanseverino, qui avait recueilli les restes de l’armée du duc d’Anjou, avait, par un concours de circonstances imprévues, contracté alliance avec le pape Urbain, que Charles de Durazzo assiégeait dans Nocera (7 juillet 1385). C’eût été un coup de maître de s’emparer de ce nouvel allié, Urbain, et de le livrer à Clément. Un routier allemand, le comte Conrad, y songea, ainsi que Bernardon de la Salle qui vint en Italie pour tenter la chose. Tout échoua par le manque d’argent. Urbain put s’échapper de Nocera, et Charles de Durazzo se fit couronner roi de Hongrie (Durrieu, les Gascons en Italie, p. 152-156). Le 5 février 1386, il mourait à Bude, assassiné par le comte Stefano (Journal de J. le Fèvre, t. I, p. 245), alors que la duchesse d’Anjou, avec l’aide de P. de Bueil, s’apprêtait à recommencer la lutte.
[264] D’après le Journal de Jean le Fèvre (t. I, p. 218), Barnabo Visconti mourut le 17 décembre 1385; l’Art de vérifier les dates donne la date du 18.
[265] Charente, arr. de Ruffec.
[266] C’est le 1er juin qu’était convoquée à Niort la noblesse de Poitou, de Berri, d’Auvergne, de Limousin, de Rouergue et de Saintonge.
[267] Un Jacques Poussart est qualifié de docteur ès lois dans un certain nombre d’actes du XIVe siècle. Ce ne semble pas être celui dont il s’agit ici. Voy. P. Guérin, Arch. hist. du Poitou, t. XXI, p. 421, n. 1.
[268] Charente-Inférieure, arr. de Jonsac.—L’ordre dans lequel s’effectua la chevauchée du duc de Bourbon n’est pas le même dans Cabaret d’Orville (Chr. du bon duc Loys de Bourbon, p. 136-144) et dans Froissart, qui en reparle plus loin (p. 252). D’après un document cité par M. P. Guérin (Arch. hist. du Poitou, t. XXI, p. 391, n. 1), fixant la prise de Montlieu au 15 août 1385, c’est l’itinéraire fourni par Cabaret d’Orville qui semblerait préférable. La chevauchée, qui dura près de six mois, se serait donc faite dans l’ordre suivant: Taillebourg, Bourg-Charente, Jarnac, le Fan (Charente, commune de Sireuil; juin 1385), la Tronchette, Archiac et Montlieu. Pour la suite, voy. p. LVIII, n. 289, et LXIII, n. 318.
[269] Il nous a été impossible d’identifier ce nom de lieu avec une localité actuelle.
[270] Charente-Inférieure, arr. de Jonsac.
[271] Charente-Inférieure, arr. de Saint-Jean-d’Angély.
CHAPITRE XXI
[272] L’expédition française arriva en Écosse au commencement de juin (Jean de Vienne, p. 189), malgré la flotte anglaise qui n’osa livrer combat (Walsingham, t. II, p. 127). Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 364) donne comme date la Sainte-Catherine (25 novembre), qu’il confond sans doute avec la Sainte-Clotilde (3 juin). Aussitôt débarqué, Jean de Vienne renvoya sa flotte, se coupant ainsi toute faculté de retour (Ibid., p. 364).
[273] Probablement Castle Town, dans le comté de Roxburgh.
[274] Des 50,000 francs d’or qui devaient être remis aux Écossais (10,000 au roi, 40,000 aux chevaliers), l’amiral put distraire une somme de 6,000 francs destinée à remonter un certain nombre de chevaliers français et écossais, et à payer aussi les services de Jean de Blaisi et de quatre autres chevaliers français servant d’intermédiaires pour les paiements (Rymer, t. VII, p. 484).
[275] C’est le 31 mai 1385 qu’Ackerman tente, avec 7,000 Gantois, de prendre Ardembourg; repoussé, il se retire en pillant Oostbourg (Meyer, fol. 203).
[276] Voy. plus haut, p. LII, note 263.
[277] Louis le Grand, roi de Hongrie, mort le 12 septembre 1382.
[278] Un premier projet de mariage entre Louis de France et une des filles du roi de Hongrie avait été déjà signé le 24 décembre 1374, puis vidimé le 13 décembre 1375. La fiancée était primitivement Catherine, morte depuis, à qui fut substituée, en 1385, sa sœur Marie (et non Marguerite, comme la nomment Froissart et Deschamps). Cette princesse, héritière du trône de Hongrie depuis la mort de son père, avait été déjà fiancée en 1380 à Sigismond, second fils de l’empereur (Jarry, la Vie politique de Louis de France, duc d’Orléans, p. 7-15).
[279] Jean la Personne épousa «du consentement des seigneurs du pays» (Ist. et cr., t. II, p. 351).
[280] C’est le jeudi 6 juillet 1385 que la duchesse d’Anjou apprit que le mariage était «accordé» entre Louis, comte de Valois, et l’héritière de Hongrie (Journal de J. le Fèvre, t. I, p. 139).
[281] La demande faite en 1383 par l’intermédiaire de Frédéric, oncle de la jeune princesse, avait été repoussée. Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 357-359), et après lui Jouvenel des Ursins, dit que le roi, hésitant entre les trois princesses de Bavière, d’Autriche et de Lorraine, fixa son choix d’après trois portraits qu’on lui communiqua. Cette anecdote n’est qu’une légende (M. Thibault, Étude sur Isabeau de Bavière, dans les Positions des thèses soutenues par les élèves de la promotion de 1889 de l’École des chartes, p. 150). Le chroniqueur Fordun prétend que Charles VI songea aussi à épouser la fille du roi d’Écosse, qui se maria à Guillaume de Douglas (Kervyn, t. X, p. 557).
[282] Le roi était arrivé le 13 juillet à Amiens (Séjours, p. 26).
[283] Le duc de Bourgogne était arrivé en même temps que le roi (Itinéraires, p. 180).
[284] Le Petit Thalamus (p. 410) place la cérémonie à Arras, la Chronique de P. Cochon (p. 177) à Tournai.
[285] D’après une chronique de Flandre, Ackerman n’avait avec lui que 400 hommes (Ist. et cr., t. II, p. 351).
[286] Après s’être présenté devant Bruges, Ackerman se dirigea sur l’Écluse avant de marcher sur Damme (Ist. et cr., t. II, p. 351).
[287] Ayant à opter entre les deux dates du 14 et du 16 juillet pour la prise de Damme par Ackerman (Kervyn, t. X, p. 557), il faut évidemment choisir celle du 14, si l’on admet avec Froissart que la nouvelle fut connue à Amiens le 18, le temps nécessaire à un chevaucheur pour parcourir la distance qui sépare les deux villes étant au moins de quatre jours. La ville fut prise et pillée, malgré les efforts des Brugeois (Ist. et cr., t. II, p. 351). Par ce coup de main, qui allait immobiliser sur le continent les troupes françaises, Ackerman empêchait d’abord de partir pour l’Écosse la flotte qu’avait réunie à l’Écluse Olivier de Clisson et qui devait porter à Jean de Vienne un secours de 2,000 hommes et de 500 arbalétriers (Ibid., p. 364).
[288] Les fêtes du mariage ne furent que de peu d’importance à cause des mauvaises nouvelles de Damme (Ist. et cr., t. II, p. 365).
[289] Nous avons énuméré plus haut (p. LIII, note 318) les différentes étapes de la chevauchée du duc de Bourbon. Il faut ajouter à ces noms celui de la ville de Ruffec, où le duc se trouvait le 30 juillet 1385 (Arch. nat., JJ 138, fol. 105). Le château de Montlieu fut rendu le 15 août de la même année à Arnauton des Bordes et à Jeanne de Garlande, sa femme, par le roi Charles VI, qui était alors sous les murs de Damme (Ibid., JJ 127, fol. 69).
[290] Voy. plus loin, p. LXIII, note 318.
[291] C’est le 21 juillet que le roi quitte Amiens; il est le 23 à Arras (Séjours, p. 26).
[292] Charles VI est le 25 à Lens, le 26 à Seclin et à Lille; il arrive aux champs devant Damme le 31 juillet (Séjours, p. 26), pour commencer le siège dès le lendemain.
[293] Guillaume de Hainaut était à la tête des chevaliers que le duc Aubert avait convoqués pour aller au service du roi, «le plus que il pot des nobles de son pays» (Ist. et cr., t. II, p. 386).
[294] Meyer parle de 80,000 hommes (fol. 203 vo).
[295] Les «engins» des assiégés venaient frapper tout proche de la tente du roi, qui ne voulut cependant pas changer de place (Ist. et cr., t. II, p. 365).
[296] Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 370-372) donne quelques détails sur ce complot, qui avait pour but de détruire la flotte française destinée à secourir Jean de Vienne en Écosse et de faciliter les communications des assiégés de Damme avec la mer. La répression fut terrible (Ist. et cr., t. II, p. 365).
[297] La charte d’échange est datée du 8 août 1386 (Kervyn, t. X, p. 558).
[298] Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 378-380) suppose qu’après le siège de Damme le roi alla à l’Écluse et y fit construire un château fort, qu’il céda ensuite au duc de Bourgogne. Les Séjours de Charles VI, non plus que les Itinéraires de Philippe-le-Hardi, ne mentionnent ce séjour à l’Écluse.
[299] Commencé le 1er août, le siège de Damme dura presque jusqu’à la fin du mois. Il fut interrompu quelque temps par une trêve (Ist. et cr., t. II, p. 365), au cours de laquelle le roi prépara son artillerie. Il en profita aussi pour faire des propositions de paix aux Gantois, qui n’y répondirent pas (Kervyn, t. X, p. 571, et t. XXI, p. 555), se gardant bien de son côté d’entrer en pourparlers avec la petite garnison de 1,200 hommes (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 376).
[300] Eustache Deschamps a fait allusion à plusieurs reprises au mauvais temps qu’il dut subir pendant le siège de Damme et en général au séjour peu agréable de la Flandre (Œuvres complètes, t. I, p. 97; t. III, p. 41, et t. IV, p. 284).
[301] Meyer parle (fol. 204) d’une épidémie qui décima l’armée. Les Français étaient forcés de s’approvisionner à Bruges (Arch. nat., JJ 135, fol. 105 vo).
[302] La petite armée, 100 hommes d’armes et 300 archers, que Jean Bourchier avait amenée avec lui d’Angleterre en venant prendre le gouvernement de la ville de Gand (Rec. Off., Queen’s Rem., Army 40/11; Issue Rolls 209, m. 20; 210, m. 28) et qui, embarquée à Harwich, avait dû, sous la conduite de J. Orewell, passer par la Zélande pour arriver à Gand (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 22), n’était pas suffisante pour fournir des renforts aux Gantois, maîtres de Damme depuis le 17 juillet, «qui villam illam jam noviter ceperunt» (Rec. Off., French Rolls 330, m. 39). Aussi dès cette date Ackerman s’était-il adressé au roi d’Angleterre (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 19, 20; 210, m. 6), qui était alors en Écosse. En l’absence du roi, le conseil n’en décide pas moins de renforcer les garnisons de Gand et de Damme, menacées par le roi de France. Des emprunts sont contractés à cet effet (Ibid. 210, m. 2, 23); des hommes et des bateaux sont retenus; des approvisionnements sont ordonnés par Robert Knolles, W. Walworth et Nic. Brembre, maire de Londres (Ibid. 209, m. 22, 25, 26; 210, m. 6, 9). Mais des retards se produisent, et Ackerman est forcé d’évacuer Damme.
[303] C’est à Gavre qu’Ackerman se réfugie le 27 août (Meyer, fol. 204; Ist. et cr., t. II, p. 365).
[304] La Chronographia (t. III, p. 76) parle de 4,000 morts; on trouve ailleurs le chiffre de 600 (Ist. et cr., t. II, p. 365).
[305] Le roi entre à Damme le 30 août d’après Meyer (fol. 204), le 28 d’après la Chronographia et le Religieux de Saint-Denis, le 27 d’après la Chronique de P. Cochon. La ville, après l’assaut, fut pillée et brûlée; les habitants furent égorgés en partie (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 376-379).
[306] Le roi séjourna à Ertvelde du 1er au 10 septembre. Pendant ce temps, ses troupes pillèrent, saccagèrent et brûlèrent tout le pays des Quatre-Métiers. Les forteresses, entre autres celle d’Ertvelde, furent abattues (Meyer, fol. 204; Ist. et cr., t. II, p. 366) et de nombreuses exécutions furent faites sans pouvoir réussir à abaisser l’orgueil des Flamands (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 380-385). Quelques chevaliers français, s’étant avancés jusqu’à Gand, risquèrent d’être noyés par les inondations produites par la destruction des écluses (Chr. des Quatre Valois, p. 312; Chr. de P. Cochon, p. 178).
[307] D’Ertvelde, le 7 septembre, le roi écrivit de nouveau aux Gantois pour les engager à faire leur soumission au duc de Bourgogne, leur promettant le pardon et le maintien de leurs franchises (trad. fr. de l’original flamand, publiée par Kervyn, t. X, p. 562-563).
[308] Le 3 septembre, pendant son séjour à Ertvelde (Ist. et cr., t. II, p. 352), le roi reçut de la reine de Hongrie, qui cherchait un appui contre Charles de Durazzo, une nombreuse ambassade composée de trois ducs, deux comtes, deux évêques accompagnés de 400 chevaux (Chr. de P. Cochon, p. 178); Meyer parle seulement d’un évêque, d’un duc et de deux comtes (fol. 205). Cette ambassade apportait au jeune prince Louis, frère du roi, la couronne de Hongrie (Ist. et cr., t. II, p. 365) que lui donnait son mariage avec Marie de Hongrie. Voy. plus haut, p. LVI, note 279.
[309] C’est le 10 septembre que le roi quitte Ertvelde; il est le 15 à Lille, le 17 à Arras, le 25 à Creil (Séjours, p. 27).
[310] Le roi n’arrive à Paris que le 28, ayant passé par Luzarches et Saint-Denis.
[311] Un passage assez obscur de la Chronique de P. Cochon (p. 178) a fait supposer à M. Jarry (loc. cit., p. 23) que le prince Louis avait quitté Paris le 17 septembre pour se rendre en Hongrie. La chose semblait tout d’abord assez invraisemblable, puisqu’à cette date le roi, qui voulait présider au départ de son frère, n’était pas encore de retour; elle devient inadmissible, si l’on remarque que, le mardi 3 octobre, à Paris le duc de Bourgogne «donne a mangier a mons. de Valois et aux chevaliers de Hongrie» (Itinéraires, p. 181). Il est permis de supposer que le roi, le prince Louis et le duc de Bourgogne, après avoir quitté Paris le 18 octobre sur la nouvelle encore assez vague du mariage de Sigismond et de Marie de Hongrie, firent route ensemble jusqu’à Troyes, où ils restèrent du 29 octobre au 7 novembre, attendant la confirmation de cet événement. Ils étaient de retour à Paris le 23 novembre.
[312] Voy. plus haut, p. LVI, note 278.
[313] Le prince Sigismond (et non Henri, comme le nomme Froissart) surprit avec 20,000 hommes la reine Élisabeth et sa fille Marie dans un château où elles s’étaient réfugiées et leur arracha une promesse de mariage (Ist. et cr., t. II, p. 366 et 387; Jarry, loc. cit., p. 23).
[314] La nouvelle prématurée du mariage de Sigismond et de Marie de Hongrie, qui n’eut toutefois lieu qu’en juin 1386, arriva à la cour de France le 16 octobre 1385 (Chronographia, t. III, p. 77). Voy. plus haut, p. LXII, note 311.
[315] La Chronique de P. Cochon (p. 178) fait allusion à l’impression des ambassadeurs hongrois, «qui s’en rallerent... tous courchiez.»
[316] On ne s’occupa pas effectivement des nouvelles fiançailles du prince Louis avant le 18 mai 1386, date à laquelle Jean la Personne partit pour Milan à l’effet de négocier cette union (Jarry, loc. cit., p. 29).
[317] Le siège de Verteuil commença en août 1385, après celui de Montlieu, comme le prouve une lettre de Bergerac datée du 28 août, demandant aide contre les Anglais au duc de Bourbon qui assiège Verteuil (Jurades de Bergerac, I, 108). Il fut long et dura jusqu’aux premiers jours d’octobre (Guérin, Arch. hist. du Poitou, t. XXI, p. 290, note 1). Cabaret d’Orville a donné de longs détails sur ce siège, où il conte notamment le combat singulier qui eut lieu dans une mine entre Renaud de Montferrand et le duc de Bourbon (Chr. du bon duc Loïs de Bourbon, p. 144-154). Verteuil, avant de tomber entre les mains des Anglais en 1383, appartenait à Geoffroy de la Rochefoucauld, à qui le roi avait promis de le rendre dans le cas où il serait racheté (Guérin, loc. cit.).
[318] Au cours du siège de Verteuil, en octobre 1385, un chevalier, Jean Buffet, et un écuyer, Arnauton des Bordes, auquel le roi venait de rendre le château de Montlieu (voy. plus haut, p. LVIII, note 289) tentèrent une attaque contre le château de Bouteville. Ils furent repoussés; Jean Buffet fut tué et Arnauton de Bordes fait prisonnier avec plusieurs de ses gens (Guérin, loc. cit., p. 254, note 2).
[319] Le duc de Bourbon était à Charroux en novembre 1385 (Arch. nat., JJ 128, fol. 52 vo, cité par Guérin, loc. cit., p. 254, note 2).
CHAPITRE XXII
[320] D’après le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 366), le roi d’Écosse, après avoir conclu une trêve de trois semaines avec les Anglais, ne fut prêt à entrer en campagne avec Jean de Vienne que le 8 juillet. Son armée comprenait, dit-on, 1,000 lances et 30,000 combattants (Jean de Vienne, p. 191). Le départ pour le Northumberland eut lieu immédiatement.
[321] Jean de Montagu, comte de Salisbury, figure dans l’armée de Richard II à la tête de 30 hommes d’armes et de 30 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 22).
[322] Nous retrouvons ce Guillaume de Leyburn en 1386, comme témoin, dans un acte de Rymer (t. VII, p. 532).
[323] C’est sans doute ce château que le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 366) désigne sous le nom de Dovart. Il ne peut s’agir de Dunbar, qui était en pays écossais.
[324] Le Religieux de Saint-Denis insiste tout particulièrement sur les cruautés et les déprédations de l’armée française. Ces accusations sont démenties par les historiens anglais (cf. Jean de Vienne, p. 194).
[325] Ce château, situé sur la rive gauche du Wantsbeck, est proche de Morpeth.
[326] Il y avait huit jours que l’expédition de Jean de Vienne était en route quand on apprit l’arrivée de l’avant-garde anglaise. L’amiral ne put obtenir de ses alliés qu’on livrât bataille, et dut rétrograder.
[327] Le Religieux (t. I, p. 368) prétend qu’une fois revenu en Écosse, Jean de Vienne, outré de la mauvaise foi de ses alliés, renonça momentanément à leur concours et, vers la fin du mois de juillet, se mit à courir le pays avec ses gens, en usant de la plus grande prudence.
[328] Le roi s’occupe activement de cette campagne d’Écosse: il contracte pour en couvrir les frais différents emprunts envers la municipalité de Londres, les villes, les abbés, les grands seigneurs et les riches particuliers du royaume (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 18, 19, 23, 25, 26; 210, m. 1, 2, 4, 7, 16, 20); il assure la garde des ports de Sandwich et de Rye menacés par l’invasion française (Ibid. 209, m. 20; Lord Treas. Rem., For. Acc. 2) et, faisant de nouveau appel à ses sujets, il donne des instructions multiples relatives aux transports, aux chevaux, au fourrage, aux vivres, au vin nécessaires à l’armée (Ibid., Issue Rolls 209, m. 11, 12, 19; Patent Rolls 320, m. 3, 6; Lord Treas. Rem., For. Acc. 2). La réunion des vassaux est fixée à Newcastle le 14 juillet (Rymer, t. VII, p. 473-474). De nombreux scribes sont employés nuit et jour à l’expédition des ordres (Ibid., Issue Rolls 209, m. 19). Après avoir échangé des messages avec le duc de Lancastre, qui, parti en avant, se trouve auprès de l’archevêque d’York et du comte de Northumberland (Ibid. 209, m. 2, 15, 16), Richard II part, emmenant avec lui son médecin, Jean Middelton, et son porte-étendard, Nic. Saversfeld (Ibid. 209, m. 18; Patent Rolls, 321, m. 36).
[329] Les chiffres donnés par Froissart dans l’énumération des forces anglaises semblent quelque peu exagérés, si l’on se reporte d’une part à l’état de l’armée tel qu’il fut établi à Durham le 17 juillet, avant l’entrée en Écosse (Estatutz, ordenances et custumes a tenir en l’ost, Bibl. nat., ms. lat. 6049, fol. 28-30), et de l’autre aux renseignements offerts par le Record Office.
[330] Le comte de Cambridge avait à sa solde 200 hommes d’armes et 400 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 13).
[331] Thomas, comte de Buckingham, connétable d’Angleterre, avait à sa solde 400 hommes d’armes et 800 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 16).
[332] Jean Holand avait à sa solde 100 hommes d’armes et 160 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 13).
[333] Richard, comte d’Arondel, avait à sa solde 6 chevaliers bannerets, 24 chevaliers, 69 écuyers et 150 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 13).
[334] Le comte de Stafford avait sous ses ordres 120 hommes d’armes et 180 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 13).
[335] Parmi ces chevaliers citons W. Drayton à la tête de 15 hommes d’armes et de 20 archers; Jean d’Évreux, chevalier banneret, à la tête de 46 hommes d’armes et de 70 archers; Mathieu de Gournai, chevalier banneret, à la tête de 20 hommes d’armes et de 20 archers; Thomas Trivet à la tête de 20 hommes d’armes et de 20 archers, etc. Ajoutons un grand nombre de chevaliers gallois venus exprès pour cette campagne (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 14, 16, 24).
[336] Le duc de Lancastre, dont l’engagement était de quarante jours, comptait sous ses ordres 800 hommes d’armes et 1,200 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 13, 22).
[337] Le comte de Northumberland avait sous ses ordres à Newcastle 600 hommes d’armes et 1,200 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 22, 24).
[338] Le comte de Nottingham, maréchal d’Angleterre, avait sous ses ordres 180 hommes d’armes et 150 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 13).
[339] Raoul (et non pas Richard, comme le nomme Froissart) de Stafford, fils du comte de Stafford, avait sous ses ordres 7 hommes d’armes et 12 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 16).
[340] Jean Holand eut ses biens confisqués (Walsingham, t. II, p. 129); il ne fut sauvé du dernier supplice que grâce à l’intervention de la veuve du Prince Noir (Kervyn, t. X, p. 566).
[341] Après être passé par York, dont la garnison avait reçu l’ordre de venir au-devant de lui (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 18), le roi d’Angleterre arrivait à Durham le 17 juillet 1385. C’est là qu’il fit proclamer le règlement de l’armée auquel il est fait allusion plus haut, p. LXVI, note 329.
[342] A Newcastle, où le roi dut séjourner quelque temps, sont organisés les transports de vivres pour l’Écosse par voie de terre et de mer (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 13, 25; 210, m. 10; Patent Rolls 321, m. 40, 44).
[343] Depuis la Saint-Jean (24 juin 1385), Henri de Percy, fils du comte de Northumberland, avait été chargé de la garde de Berwick avec 60 hommes d’armes et 320 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 7). Dans la chevauchée du roi en Écosse, il commandait à 3 chevaliers bannerets, 36 chevaliers, 310 écuyers et 800 archers (Ibid. 210, m. 21).
[344] En passant la frontière, Richard envoya à Jean de Vienne une lettre de menaces, à laquelle l’amiral répondit en proposant un combat où 10, 100 ou 500 Français se mesureraient à 30, 300 ou 1,000 Anglais. Le roi refusa (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 384-386) et entra vers le 6 août (Jean de Vienne, p. 200) en Écosse, où il trouva partout la ruine et la famine (Walsingham, t. II, p. 131). A la même date, il créait le comte de Buckingham duc de Glocester et le comte de Cambridge duc d’York (Rymer, t. VII, p. 481-482).
[345] N’ayant pu décider ses alliés à combattre, Jean de Vienne se résout à faire une chevauchée en pays anglais. Sachant que l’armée ennemie n’est qu’à quelques milles d’Édimbourg, il passe, le 3 août, une dernière revue de ses troupes (Jean de Vienne, p. CII-CXXXII) et se dirige, à la faveur de la nuit, vers la frontière d’Écosse (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 390).
[346] Le domaine très étendu de Mowbray avait comme ville principale Thirsx, placée au nord-ouest d’York.
[347] Kervyn (t. XXV, p. 330) a tracé l’itinéraire probable de Jean de Vienne depuis les monts Cheviot jusqu’aux murs d’York et de Carlisle. Avec lui, il nous est difficile d’admettre que l’amiral ait pu s’avancer jusqu’au comté de Stafford. Il n’en avait pas le temps, étant revenu dix jours après à Édimbourg, où il signait, le 15 août, un mandement de paiement de gages (Jean de Vienne, p. CXLV-CXLVI). Froissart a dû confondre le domaine de Clifford avec le comté de Stafford.
[348] Influencé par ses souvenirs littéraires, Froissart semble confondre ici avec Caer-Léon la ville de Carlisle, qu’il place en pays de Galles et dont il fait le séjour légendaire du roi Arthur. Remarquons cependant avec M. Longnon, dans son introduction de Méliador (t. I, p. LVII), qu’au moyen âge «la terre de Galles des traditions arthuriennes s’étend, bien au delà du pays de Galles actuel, sur tous les pays demeurés jadis au pouvoir des Bretons.»
[349] Le roi fut surpris du départ des Français et entra dans Édimbourg sans coup férir (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 390).
[350] Aujourd’hui Perth, sur la Tay. La ville ancienne devait son nom à son église Saint-Jean.
[351] Louis de Clifford fut chargé spécialement par le roi, le 12 juin 1385, de la garde de la reine mère durant la campagne d’Écosse (Rymer, t. VII, p. 474); il signa, en mai 1390, une protestation adressée au pape contre les abus de la cour de Rome et fit partie, en 1393, de l’ambassade anglaise chargée de négocier la paix avec la France (Ibid., p. 675 et 739).
[352] Kervyn (t. XX, p. 289) parle d’un Raoul de Nevill, gouverneur de Carlisle en 1385; Jean de Nevill fut garde de Carlisle, avec 120 hommes d’armes et 240 archers, du 1er août à la fin de septembre 1384 (Rec. Off., Issue Rolls 206, m. 15).
[353] David Holegrave, capitaine de Montcontour en 1371 (t. VIII, p. 21), était «l’ung des grans hommes que on peut veoir et des orgueilleux, et portoit deux espées, une seinte et l’autre à l’arçon de la selle» (Chr. du bon duc Loys de Bourbon, p. 85). Cabaret d’Orville le fait mourir en 1370.
[354] Dagorisset, que Siméon Luce a le premier identifié avec Adam Chel, capitaine anglais (Froissart, t. VII, p. LIV, note 270; voy. aussi P. Guérin, Arch. hist. du Poitou, t. IV, p. 42, note 1, et t. V, p. 172, note 1), figure dans le roman de Méliador (éd. Longnon, t. I, p. XXXIX) au milieu d’autres personnages dont les noms sont aussi empruntés à l’histoire.
[355] A la difficulté du ravitaillement et aux fatigues de la chevauchée était venue s’ajouter une épidémie qui avait éclaté à Édimbourg (Walsingham, t. II, p. 132).
[356] Une première fois en cette même année 1385, le duc de Lancastre avait dû, pour éviter d’être arrêté et tué par ordre du roi, se réfugier dans son château de Pomfret. La réconciliation n’avait pu se faire que par l’entremise de la reine mère (Walsingham, t. II, p. 126).
[357] Le roi repasse la Tweed le 20 août (Jean de Vienne, p. 200), après avoir établi comme gardiens des marches, à Newcastle et à York, le comte de Northumberland et Jean de Nevill, à la tête de 600 hommes d’armes et de 1,200 archers (Rec. Off., Issue Rolls 209, m. 24), et avoir confié la garde de Roxburgh à Thomas de Percy (Ibid. 210, m. 14). Il est à Londres le 9 septembre, préside son Conseil le 11 et convoque le Parlement pour le 17 octobre (Ibid. 209, m. 24); il s’occupe de liquider les paiements en retard (Ibid. 210, m. 5) et fait remise de ses impôts au comte de Northumberland (Ibid., Patent Rolls 321, m. 10); enfin, il entre en pourparlers avec le roi d’Écosse par l’intermédiaire de ses ambassadeurs Jean de Nevill (Ibid., Issue Rolls 210, m. 15) et Rich. Stury (Ibid., Lord Treas. Rem., For. Acc. 2).
[358] On a vu plus haut (p. LXVIII, note 347) que Jean de Vienne était de retour à Édimbourg le 15 août 1385, une dizaine de jours après son départ.
[359] Les querelles entre Français étaient fréquentes aussi (Arch. nat., JJ 136, fol. 31 vo, et 142, fol. 72).
[360] Le Religieux de Saint-Denis (t. I, p. 390-392) parle d’une intrigue amoureuse de Jean de Vienne avec une cousine du roi d’Écosse qui aurait indisposé les Écossais contre lui et aurait hâté son retour. Comme le fait remarquer le marquis Terrier de Loray (Jean de Vienne, p. 203, en note), le départ de l’amiral fut plutôt retardé que précipité par ses alliés.
[361] La Chronique de P. Cochon (p. 176-177), qui consacre quelques lignes à l’expédition d’Écosse, durant laquelle les Français «ne firent guaire de chose, excepté qu’il entrerent en Engleterre et pristrent .IIII. chastiaus,» accuse Olivier de Clisson de n’être pas venu, «par traïson ou aultrement,» au secours de Jean de Vienne. La véritable raison de cette inaction fut la campagne de Flandre et le siège de Damme, qui immobilisa toutes les forces françaises.
[362] Vers la fin du mois d’octobre, le 23, le 27, le 28, les revues de départ s’échelonnent à Saint-Johnston (Jean de Vienne, p. CII et suiv., CIV et CXXVIII); dès le 1er novembre, quelques chevaliers sont déjà de retour en France, Sauvage de Villiers, entre autres, qui débarque à Carentan (Ibid., p. CXXXI).
[363] Le 16 novembre, l’amiral reçoit quittance des sommes promises au roi et aux chevaliers d’Écosse (Rymer, t. VII, p. 484; cf. plus haut, p. LV, note 274); il part aussitôt après.
[364] Dès son retour à Lille, le 5 décembre 1385, l’amiral Jean de Vienne procéda au licenciement de l’armée d’Écosse (Jean de Vienne, p. CXLII).
[365] Ce ne fut pas volontairement, mais par suite d’une tempête, qu’un certain nombre de chevaliers français furent jetés sur les côtes danoises, où on les garda prisonniers (Kervyn, t. X, p. 567).
[366] Une trêve suivit la campagne d’Écosse. Au printemps de 1386, des négociations en vue de la paix à conclure entre la France et l’Angleterre eurent lieu à Leulinghem, où le roi Richard envoya comme ambassadeurs Gautier Skirlawe, évêque de Coventry, Jean d’Évreux, capitaine de Calais, Michel de la Pole, comte de Suffolk, et autres (Rec. Off., Queen’s Rem., Nuncii, bundle 319, nos 13, 23, 24; Lord Treas. Rem., For. Acc. 2); elles échouèrent, et les préparatifs de guerre commencèrent à l’Écluse.
CHAPITRE XXIII
[367] Les premiers pourparlers de paix remontaient au siège de Damme (août 1385), pendant lequel le roi et le duc de Bourgogne avaient adressé aux Gantois des propositions restées sans réponse (Kervyn, t. X, p. 571, et t. XXI, p. 555). Voy. aussi p. LXI, note 307.
[368] Meyer (fol. 205) ne laisse pas de dire combien la Flandre était ruinée et désolée.
[369] Échevin en 1379, Roger Everwyn le fut de nouveau en 1385 (Rekeningen, p. 441 et 486).
[370] Ce personnage que Froissart nomme Jacques d’Ardembourg est appelé Anthoine Zadelaire par une rédaction publiée dans les Istore et croniques de Flandres (t. II, p. 372).
[371] Les lettres du roi et du duc de Bourgogne offrant aux Gantois pardon de leurs offenses et confirmation de leurs privilèges sont datées de Paris, 12 octobre 1385; elles ont été publiées plusieurs fois, en dernier lieu dans les Rekeningen der Stad Gent (1376-1386), p. 486-493.
[372] Le jeudi 19, ou mieux le jeudi 26 octobre, en tout cas un des deux jeudis précédant le dimanche 29, jour où furent signées les lettres des Gantois déclarant qu’ils étaient prêts à faire la paix (Rekeningen, p. 494).
[373] L’histoire des négociations officieuses qui aboutirent à un rapprochement entre le duc de Bourgogne et les Gantois est racontée différemment dans le Religieux de Saint-Denis et dans une relation publiée par Kervyn (Ist. et cr., t. II, p. 372-382). D’après le Religieux (t. I, p. 404-409), ce fut sur les conseils d’un orfèvre que les Gantois, les Yprois et les Brugeois envoyèrent comme ambassadeur auprès du roi un parent du comte de Ghistelle. L’autre relation ne fait pas non plus mention de Jean d’Heyle, et c’est à Lille et non à Tournai que le traité est signé, malgré un essai d’émeute tenté par Ackerman.
[374] Les lettres du roi et du duc de Bourgogne furent «leues et exposées ou long en plain marchié devant tout le peuple de laditte ville, lesquelles oyes, la plus grant partie du peuple requist la paix» (Kervyn, t. X, p. 572, et t. XXI, p. 556). Les Gantois répondirent par l’envoi de lettres en date du 29 octobre (Rekeningen, p. 494), où ils acceptaient de traiter.
[375] L’ambassade gantoise, chargée de porter au duc de Bourgogne les lettres des Gantois, se composait d’un échevin (Roger Everwyn), du doyen des petits mestiers (Jacques d’Eertbuer) et d’«aucuns autres» (Kervyn, t. X, p. 572), parmi lesquels devait figurer Jean d’Heyle. Cette ambassade alla trouver le duc, non pas à Arras, mais à Troyes, où il séjourna du 29 octobre au 7 novembre.
[376] En date du 6 novembre, une trêve est accordée aux Gantois jusqu’au 1er janvier 1386 (Rekeningen, p. 496-497); à la même date, le roi fixe à Tournai, pour le 7 décembre prochain, la réunion des plénipotentiaires chargés de préparer le traité de paix (Ibid., p. 493-495). Le 24 novembre, un sauf-conduit est accordé aux ambassadeurs gantois pour venir à Tournai (Ibid., p. 498-500).
[377] Dans l’énumération des quarante-deux «procureurs generalx et espetialx messaiges,» nommés pour la paix de Tournai, par la communauté de Gand, à la date du 4 décembre 1385 (Rekeningen, p. 500-502), ne figurent ni Ackerman, ni Roger Everwyn, ni Jacques d’Eertbuer.
[378] 7 décembre.
[379] Les 150 personnes qui composaient l’ambassade flamande (Rekeningen, p. 498) étalèrent un luxe inouï qui scandalisa les Français (Relig. de Saint-Denis, t. I, p. 410).
[380] Parti le 29 novembre de Paris, le duc de Bourgogne était à Tournai le 7 décembre (Itinéraires, p. 183).
[381] Gratifié le 17 janvier 1386 par le duc de Bourgogne d’une pension de 300 francs d’or, Jean de Heyle ne jouit pas longtemps de la faveur de Philippe le Hardi. Resté urbaniste, il fut persécuté pour ses opinions religieuses et mourut en prison (Kervyn, t. XXI, p. 554-555).
[382] Aux premières nouvelles, des négociations entamées entre les Gantois et le duc de Bourgogne, les Anglais, qui se préparaient à envoyer des troupes en Flandre, 100 hommes d’armes et 200 archers, sous la direction de Hugues le Despenser (Rec. Off., Issue Rolls 210, m. 3, 7; French Rolls 330, m. 34), cessèrent leurs préparatifs (Ibid., Issue Rolls 210, m. 9). Quand le traité fut signé, ces troupes, engagées pour cent jours, allèrent tenir garnison à Berwick (Ibid., m. 7).
[383] Le traité de Tournai, signé le 18 décembre 1385 (Rekeningen, p. 505-507), fut longuement discuté. Le duc de Bourgogne, après avoir, dans une lettre datée du mois de décembre (sans indication de jour), pardonné les méfaits et reconnu les privilèges des Gantois (Rekeningen, p. 502-504), avait donné à son plénipotentiaire Jean Canart, évêque d’Arras, de minutieuses instructions, prévoyant les demandes des Gantois et indiquant les réponses à faire. Aux requêtes présentées tout d’abord par les Gantois, les ambassadeurs français firent des objections, dont la plupart s’aplanirent à la discussion du traité (Kervyn, t. X, p. 569-571, 573-578). Malgré le vague de la rédaction du texte, le duc reconnut en fait les franchises et privilèges des villes de Flandre et leur liberté religieuse. «Ainsi fu appaisie le division qui avoit esté entre les Gantois et cheuls de Bruges, d’Yppre et du pays, et par cel acord se tinrent en unitté et en obeïssance au roy et au duc leur seigneur, excepté que point ne voloient croire ne obeïr au pappe Clement» (Ist. et cr., t. II, p. 367).
[384] Le texte flamand du traité (Rekeningen, p. 516-517) permet de rectifier quelques noms des signataires mentionnés par Froissart: p. 308, l. 21, au lieu de Hornes, il faut rétablir Harnes; l. 29, au lieu de Lambres, il faut corriger Boelaer; l. 32, au lieu de Monkanart, il faut lire Beukemare.
[385] Aussitôt la paix signée, le duc de Bourgogne envoya à Gand Claude de Thoulongeon porter le traité de paix, qui fut proclamé le 21 décembre (Ist. et cr., t. II, p. 381-382).
[386] Le duc de Bourgogne était à Tournai au moment des fêtes de Noël et s’y trouvait encore le 1er janvier 1386. A défaut des Itinéraires qui offrent une lacune à cette date, le ms. 677 de la bibliothèque de Cambrai nous permet de suivre le duc après son départ de Tournai. Ce ms. contient en effet un dernier chapitre, cité par Buchon (t. II, p. 352) et publié par Kervyn (t. XX, p. 447-451), qui complète l’itinéraire du duc. Celui-ci va de Tournai à Audenarde, où il reste trois jours; de là à Gand (4 janvier) où il est l’objet, ainsi que la duchesse, d’une magnifique réception, au cours de laquelle il jure en l’église Saint-Jean de maintenir les lois, privilèges et franchises de la ville, tandis que les Gantois jurent, de leur côté, d’être bons et loyaux sujets. De là, le duc se rend en pèlerinage à Ardembourg, puis à l’Écluse (où il séjourne trois jours), enfin à Bruges (16 janvier). La narration du voyage du duc de Bourgogne, terminé par son entrée à Bruges, est placée dans le ms. de Cambrai après le meurtre d’Ackerman, qui eut lieu le 22 juillet 1386. C’est ce qui explique que nous ayons cru qu’il s’agissait du voyage à Bruges de novembre 1386 (voy. notre Introduction du t. IX, p. III).
[387] On sait (voy. plus loin, p. 472) que les trois derniers paragraphes de notre texte du livre II de Froissart ne se trouvent que dans trois mss. L’un de ces mss., qui appartenait à la bibliothèque de lord Ashburnham et dont nous avons pu noter les variantes d’après une copie des trois paragraphes en question faite autrefois par S. Luce, a été acquis (mai 1899) par la Bibliothèque nationale lors de la mise en vente à Londres, par M. Yate Thomson, d’une partie de l’Appendix Ashburnham. Ce ms. forme, avec deux autres mss. acquis en même temps et contenant, l’un le premier livre, l’autre le troisième livre de Froissart une série de trois volumes qui occupent les nos 9604-9606 dans le fonds des Nouvelles acquisitions françaises du département des manuscrits.
[388] Le 22 juillet 1386, jour de la Sainte-Madeleine (Meyer, fol. 208), François Ackerman, qui avait dû se soumettre à une ordonnance du duc de Bourgogne défendant de sortir armé et accompagné de serviteurs armés, était assassiné par Gallehaut, bâtard d’Herzeele (Kervyn, t. XI, p. 366), en revenant de la ducasse de Saint-Pierre (Ist. et cr., t. II, p. 383; cf. aussi le ms. 677 de la bibliothèque de Cambrai, fol. 157 vo-158 vo).
VARIANTES
[389] C’est par erreur que j’ai dit dans mon introduction du deuxième livre, t. IX, p. IX, lignes 4 et 5, que ces mss. avaient même fin que les mss. A 1, A 2 et A 3.
[390] Les variantes du ms. A 3, données pour la fin du livre, sont empruntées à une copie partielle des § 500, 501 et 502 faite autrefois par M. S. Luce à Ashburnham Place.
TABLE.
1382, novembre. Le roi Charles VI quitte Arras pour entrer en Flandre.—17-19 novembre. Passage de la Lys.—21 novembre. Soumission d’Ypres et des villes voisines.—27 novembre. Bataille de Roosebeke.—30 novembre. Soumission de Bruges.—1er décembre. Entrée du roi à Courtrai.—18 décembre. Le roi se rend à Tournai, où il séjourne jusqu’au 28.—Sommaire, p. I à XVI.—Texte, p. 1 à 74.—Variantes, p. 317 à 348.
1383, 11 janvier. Le roi entre à Paris.—12 janvier. Désarmement des Parisiens.—20 janvier. Rétablissement des impôts.—28 février. Exécution de Jean des Marès.—Répression en province.—Sommaire, p. XVI à XX.—Texte, p. 74 à 82.—Variantes, p. 348 à 351.
1383, 17 mai. Croisade contre les Clémentins; l’évêque de Norwich débarque à Calais.—Prise de Bourbourg.—5 juin-10 août. Siège d’Ypres.—1er septembre. Le roi entre en Flandre.—14 septembre. Soumission de Bourbourg.—1384, 26 janvier. Trêve de Leulinghem.—30 janvier. Mort du comte de Flandre.—Sommaire, p. XX à XXXIX.—Texte, p. 82 à 164.—Variantes, p. 351 à 390.
1384. La trêve de Leulinghem est confirmée en Écosse.—25 mai. Prise d’Audenarde par le seigneur d’Escornai.—20-21 septembre. Mort du duc d’Anjou.—1385, avril. Préparatifs de l’expédition d’Écosse.—21 mai. Louis II d’Anjou reçoit du pape l’investiture du royaume de Sicile et de Jérusalem.—Juin-août. Commencement de la campagne du duc de Bourbon dans le centre.—Sommaire, p. XXXIX à LIV.—Texte, p. 164 à 212.—Variantes, p. 390 à 413.
1385, commencement de juin. Jean de Vienne débarque en Écosse, où il reste plus d’un mois dans l’inaction.—14 juillet. Ackerman s’empare de Damme.—17 juillet. Mariage du roi à Amiens.—Août. Siège et prise de Damme par Charles VI.—Commencement de novembre. Avortement d’un projet de mariage entre Louis, frère du roi, et Marie de Hongrie.—Août-novembre. Fin de la campagne du duc de Bourbon.—Sommaire, p. LIV à LXIII.—Texte, p. 212 à 253.—Variantes, p. 413 à 431.
1385, 8 juillet. Chevauchée en Northumberland des armées française et écossaise.—14 juillet. Convocation de l’armée anglaise à Newcastle.—6 août. Le roi Richard entre en Écosse.—4-14 août. Jean de Vienne évite le combat; sa chevauchée en Angleterre.—Septembre-novembre. Dissentiments entre Français et Écossais.—5 décembre. De retour en France, Jean de Vienne dissout l’armée d’Écosse.—Sommaire, p. LXIV à LXXI.—Texte, p. 253 à 282.—Variantes, p. 431 à 449.
1385, 12-29 octobre. Préliminaires de paix.—18 décembre. Traité de Tournai.—1386, 4 janvier. Entrée du duc et de la duchesse de Bourgogne à Gand.—Sommaire, p. LXXI à LXXVII.—Texte, p. 282 à 313.—Variantes, p. 449 à 479.
FIN DE LA TABLE DU TOME ONZIÈME.
ERRATA.
Quelques corrections ont été insérées dans les variantes.
- P. 14, l. 26, au lieu de: Poussances,—corrigez: Poussauces.
- P. 22, l. 10, mettez une virgule après combatre et après escuiers.
- P. 37, l. 20, au lieu de: Fierniton,—lisez: Fierinton.
- P. 68, l. 6, au lieu de: Ferniton,—lisez: Ferinton.
- P. 125, l. 6, au lieu de: haitiès,—lisez: haitiés.
- P. 139, l. 23, au lieu de: En,—corrigez: [En].
- P. 157, l. 11, au lieu de: estoient,—corrigez: estoi[en]t.
- P. 208, l. 12-13, au lieu de: Poissances,—corrigez: Poussauces.
- P. 209, l. 1, au lieu de: Ponssart,—corrigez: Poussart.
- P. 308, l. 18, supprimez la virgule après ainsnés.
Nogent-le-Rotrou, imprimerie Daupeley-Gouverneur.