En Alsace
AVANT-PROPOS
L'automne dernier un capitaine posait cette question à cinquante conscrits : “Qu'est-ce que l'Alsace?” Trente-huit répondirent à peu près convenablement. Douze, c'est-à-dire le quart, ignoraient de quoi il s'agissait. Peut-être que cette ignorance est regrettable à toutes sortes d'égards et même un peu déshonorante.
Puisse ce petit livre dénué de toute autre ambition faire revivre à ceux qui connaissent l'Alsace quelques-unes de leurs impressions ; puisse-t-il donner aux autres une idée sommaire de ce qu'elle nous suggère, faire entrevoir au moins le charme si particulier de cette région qui nous tient de si près par tant de liens.
S'il y réussit tant soit peu, c'est peut-être à cause de tout ce que les voix multiples qui montent de cette terre ajoutent à celle de l'auteur. Il tient aussi à associer dans sa reconnaissance tant d'écrivains, sans cesse plus nombreux, qui chacun pour sa part nous ont rendu plus proches l'âme et la vie de l'Alsace. Grâces soient rendues aux vivants et aux morts : aux historiens et aux érudits tels que MM. Charles Grad, Rodolphe Reuss, Georges Delahache, Charles Gérard ; aux purs littérateurs tels que MM. Maurice Barrès, Edouard Schuré, Georges Ducrocq, Paul Acker, Carlos Fischer ; à tant d'écrivains, de connaisseurs, d'amateurs pieux, de lettrés délicats dont les travaux ou les conseils m'ont facilité la tâche : Mesdames Marie Diémer, Gévin-Cassal, E. Herrmann, Röhrich, E. Wust, MM. Bucher, Dollinger, Maurice Engelhardt, Florent-Matter, H. Haug, Kaufmann, Laugel, Stœber, etc. Et je ne veux pas oublier ces deux périodiques admirables entre tous : La Revue Alsacienne Illustrée et Les Marches de l'Est.
C'est à ces sources, à bien d'autres encore que j'ai puisé ; c'est à elles que ce petit livre doit ce qu'il peut avoir de bon.
A. L.