L'Égypte éternelle
LES COPTES
Saint Marc l’évangéliste, disciple de saint Pierre, apporta « la bonne parole » à Alexandrie vers la fin du Ier siècle.
Il avait bâti une petite église dans le quartier nommé « la maison aux vaches ». Obligé de s’enfuir en Pentapole, il fit la connaissance d’un humble savetier, nommé Anianos, qui adopta sa doctrine et lui succéda dans le gouvernement de la nouvelle communauté. Il eut à subir les luttes de la gnose qui produisirent un grand trouble dans son sein, mais le coup le plus rude lui fut porté par les Ariens, qui provoquèrent sa séparation en deux branches bien distinctes.
Ces nouveaux chrétiens, qui avaient pris le nom de Coptes, se divisèrent alors en Jacobites et Melchites. Les Jacobites, surtout formés d’Égyptiens, adoptèrent le schisme et constituèrent la majeure partie des Coptes actuels. Les autres, appelés Melchites, réunirent les Grecs et quelques Égyptiens d’Alexandrie. Le nom de Coptes signifie « Égyptiens », de l’ancien dialecte grec Gyptos (Égypte). En arabe actuel, les Coptes se nomment « Epty », toujours d’après la même origine.
Les Melchites sont considérés par l’Église comme des Coptes réunis aux catholiques.
La première persécution des chrétiens eut lieu, en Égypte, sous l’empereur Dèce ; elle est minutieusement détaillée dans leur martyrologe appelé Synaxe. Le règne de Dioclétien fut une longue suite de malheurs pour les premiers Coptes ; cette période de leur histoire est connue sous le nom d’ère des martyrs, et commence l’an 284.
Les Coptes furent les gardiens pieux de la vieille langue égyptienne et des coutumes ancestrales. Le dernier homme qui pût encore déchiffrer les signes hiéroglyphiques au VIIe siècle, était un moine chrétien de la Haute-Égypte. Clément d’Alexandrie dit qu’à son époque il ne se trouvait déjà plus personne dans la ville des Ptolémées pour comprendre les vieux caractères tracés sur les monuments et les papyrus.
On compte parmi les saints de l’Église copte primitive un grand nombre de cénobites dont le premier fut saint Paul ermite, natif d’Alexandrie. Vinrent ensuite saint Antoine, le plus connu, originaire de Quinam près de Memphis ; Macaire (qui fonda le monastère de Scété à Wadi Natron[5] au bord de ces lacs fameux qui fournissaient le natron employé pour la conservation des momies et d’où, au moyen âge, les commerçants marseillais tirèrent si longtemps la matière première de leurs savons) ; Hilarion le pur, et enfin Schénoudi, le plus vénéré par les Coptes actuels, mais que l’Église catholique ne vénère point, car il partagea la confession des hérétiques.
[5] Le fameux patriarche saint Cyrille, à qui l’on doit le meurtre d’Hypathia, avait étudié à Scété.
Parmi les docteurs et les patriarches, Clément d’Alexandrie, Tertullien, Origène, saint Athanase, saint Théophile, Cyrille et tant d’autres.
Les Coptes ont une langue spéciale, le copte, aujourd’hui seulement employé dans les offices liturgiques, mais qui renferme encore beaucoup de signes et de mots se rapprochant de l’antique idiome égyptien.
Ce fut un Copte, le gouverneur de Menf, bâtie sur l’emplacement des faubourgs de Memphis et appelée Babylone par les Grecs, qui livra la citadelle à Amrou, lieutenant du khalife Omar. Ce gouverneur, nommé Georges, fils de Mina, est plus connu sous le nom de Makaukas parce qu’il avait falsifié les pièces de monnaie appelées kankion. Il avait pris les doubles pouvoirs, civil et religieux, à la suite de l’exil du patriarche Cyrus.
Ce Makaukas attira les Arabes en terre d’Égypte, en haine de la tyrannie des empereurs grecs.
De ce fait, l’Islam s’établit sur les rives du Nil l’an 18 de l’hégire, c’est-à-dire en 639 de notre ère. Makaukas, depuis ce moment, devint en abomination aux véritables Égyptiens que sa trahison révoltait. Ceux-là même qui, de bonne grâce, s’étaient livrés aux envahisseurs, et le gouverneur tout le premier, comprirent trop tard qu’ils s’étaient donné des maîtres cent fois plus redoutables que les premiers. Avec les hordes d’Amrou, commencèrent pour l’Égypte les périodes de souffrance et l’ère de barbarie qui devait détruire, pour longtemps, jusqu’au souvenir de la civilisation passée.
Le malheureux Makaukas ne survécut pas à ses remords et à son désespoir. Il avala, dit-on, le contenu du chaton de sa bague, poison végétal qui le terrassa en quelques instants.
Mais depuis longtemps les habitants des campagnes ne se soucient plus de prendre part aux polémiques religieuses. Ils ne sont ni musulmans ni coptes, ils demeurent agriculteurs.
Un jour, je suis allée les voir, chez eux…
Sous la petite brise légère qui, de la berge voisine, passe sur les champs comme une caresse, par un après-midi ouaté de brumes exquises, en ce pays où le soleil se voit toujours trop, notre voiture suit le chemin qui mène au petit village de Seber-bey.
Après avoir quitté la grande route, nous voici au bord d’un ruisseau si joli encore au temps où les arbres lui faisaient une ceinture d’ombrages. Aujourd’hui, une main capricieuse a coupé les arbres, et leurs troncs desséchés demeurent seuls, épaves lamentables qui, de loin en loin, semblent autant de billots attendant leur proie. Après ce ruisseau, c’est tout de suite l’aventure. Il faut que le cocher fraye un passage à ses bêtes parmi les tombes du cimetière, et surtout parmi les collines d’immondices qui nous prouvent que nous approchons.
Le côté original du village où nous allons, c’est qu’il est nettement partagé en deux colonies distinctes : côté musulman, côté chrétien.
C’est le village musulman qu’il faut tout d’abord traverser. Je demande à une belle fille, qui nous sourit, si l’on fait bon ménage entre les habitants de religions différentes. Elle entrecroise ses doigts les uns dans les autres pour me répondre, à l’appui du geste significatif : Saouwa-Saoua ! Kéda ! ce qui veut dire : Ensemble, unis comme les doigts de mes mains en ce moment. J’avais compris.
Nous poursuivons, et nous voici enfin dans le cœur même du village chrétien. Un troupeau de bébés oies et de bébés canards nous entoure, et nous devons aller au pas pour ne pas en écraser. Puis, c’est un couple de dindons blancs qui s’avance jusqu’au marche-pied de la voiture ; et enfin une véritable meute d’horribles chiens mâtinés de chacals qui nous font un accueil plutôt désagréable. Alors un homme qui, depuis un moment, se tient adossé à un mur tout près de nous et nous observe, s’avance et très poliment me demande ce que nous cherchons.
Je lui explique le but de ma venue : visiter quelques huttes, voir l’église, connaître enfin ce coin du pays que j’ignore tout à fait.
Alors, l’homme relève sa manche et me montre, au-dessus du poignet, la croix grecque qu’il porte tatouée en bleu sur sa chair. Il est chrétien et gardien de l’église, il se nomme Mikail… et, dans sa crainte que je l’ignore, il ajoute fièrement : « comme l’archange ! »
Mais tout de suite on nous entoure. Voici les deux filles du brave Mikail, Marie et Alexandra, sa femme Agnès et ses trois fils : Guirguiss (Georges), Antoun (Antoine) et Makar (Macaire).
Au premier abord, rien ne les distingue des autres fellahs que nous avons aperçus tout à l’heure au village musulman ; c’est le même caftan de laine chez les hommes, le même turban sale, la même allure lasse, la même langue. Chez les femmes, les mêmes galabiehs dégoûtantes, le même voile de couleur indécise, le même pantalon repoussant de saleté dépassant la robe, et tombant jusqu’aux chevilles.
Mais très vite pourtant, la différence s’impose. Elle est très grande à mon avis, pour qui veut bien se donner la peine de voir. Ici, l’homme n’a qu’une femme, et généralement il la choisit et l’aime avant de l’épouser. Les fiancés se voient librement, durant un stage variant de trois mois à deux ans. Leur union crée la famille… Il n’y a qu’à voir la façon dont l’homme qui me parle regarde sa vieille épouse pour en être convaincu. Au village voisin, un mari qui posséderait cette femme déjà flétrie, tassée, pâlie par le travail et les maternités successives, en aurait déjà trois autres ! Celui-ci a vécu et mourra aux côtés de la compagne de ses jeunes ans et de ses jeunes amours.
Aussi, les femmes me semblent-elles moins avachies que les fellahas musulmanes ; elles n’ont pas devant l’homme ces regards tremblants des autres filles d’Égypte, toujours redoutant d’être chassées ou remplacées au foyer marital. Il y a aussi, dans la façon dont les hommes nous entourent, un petit rien de respect que n’ont pas les musulmans, méprisant la femme libre et le lui montrant dès qu’ils l’osent.
Nous entrons dans l’église. Marie, la fille aînée du gardien, nous montre les Évangiles, et j’ai la surprise d’en trouver un fort ancien dont la couverture, mangée de trous, n’est plus qu’une loque, et dont le texte, en vieux copte, s’orne de curieuses enluminures d’une naïveté sans pareille. Mikail m’explique que ce livre date de douze cents ans…
L’église a trente ans à peine, mais elle est bâtie sur l’emplacement de la primitive qui fut construite, paraît-il, au VIe siècle. C’est l’éternelle église jacobite de l’intérieur de l’Égypte : le Christ, aux bras étendus en large et non tirés en haut, formant une ligne droite, et les pieds cloués l’un sur l’autre, au contraire de nos Christs à nous. Au milieu, le tabernacle voilé d’un rideau de pourpre et, en haut, les apôtres peints à même le bois, en des poses bizarres, dénotant un art enfantin chez le peintre qui les exécuta.
J’allais m’extasier sur un lustre dont je ne m’expliquais pas la contexture quand, après examen, je m’aperçois que ce lustre primitif est composé d’une série de verres de lampe juxtaposés et recouverts d’une telle couche de crasse, que l’on dirait un métal inconnu. A côté, une lampe, ancienne celle-là, et qui doit certainement remonter au moyen âge. Et l’on nous montre encore le triangle « très vieux », me dit l’homme, qui, depuis l’Église des premiers jours, sert à marquer les phases des offices. On frappait le triangle avec un gros clou… cela remplace notre sonnette.
Ma surprise est grande quand on me montre une paire de cymbales, de forme archaïque, qui sert aussi aux cérémonies comme au temps des patriarches d’Alexandrie, alors que le doux Théophile[6] ne dédaignait point de prendre part aux danses sacrées qui s’exécutaient dans les basiliques, après le sacrifice divin.
[6] Patriarche d’Alexandrie au Ve siècle.
Ainsi, les siècles ont pu marcher, les hommes s’entre-déchirer au nom de leurs croyances diverses, il est encore de paisibles coins de terre comme celui-ci, où les vieux rites se sont conservés à travers les âges, et qui possèdent des habitants qui vivent et pensent comme leurs aïeux, morts depuis près de dix-huit cents ans, et n’ayant rien changé aux habitudes de ce temps-là…
C’est sur cette pensée que je prends congé de mes nouveaux amis qui, à toute force, veulent me garder encore. Au sortir de l’église, nous avons une véritable escorte. La vieille Agnès, sous ses voiles, garde l’apparence d’une matrone des premiers temps chrétiens. Elle a un bon sourire placide, des gestes calmes et trouve, pour faire accepter son offre, un regard si engageant que nous devons entrer dans la hutte et prendre le café traditionnel. Près de la porte, deux hommes, accroupis devant une table basse, jouent gravement aux dominos ; un vieillard file la quenouille et des femmes, près d’eux, cousent des petites robes d’enfant. Un lac en miniature s’étend et vient mourir devant les pauvres demeures. De grandes oies blanches nagent sur ces eaux, pareilles à des cygnes, tandis qu’un vol de colombes passe au ras des flots. Au loin, sur l’autre rive, les blés à perte de vue mettent l’espoir de la récolte prochaine en la splendeur de leur tapis couleur d’émeraude… de grands palmiers font un bouquet sombre que le vent du soir agite très doucement. Une paix profonde émane de ces choses et de ces gens. Je ne vois plus la saleté ni la misère qui m’entourent. Seule m’apparaît la sagesse profonde de ces humbles qui me regardent et qui, si près de nos agitations, accomplissent doucement, et le cœur satisfait, les mêmes phases des mêmes destins, de père en fils et d’âge en âge.
Si le fellah égyptien, qu’il demeure chrétien ou musulman, ne semble au premier abord qu’un même homme, de par l’attitude ou le costume, plus fort encore semble le rapprochement parmi les hommes des classes plus élevées. Dans les villes, chaque jour le lien se fait plus complet. Chaque province contenant un assez grand nombre de Coptes envoie un des siens représenter le parti à l’Assemblée législative. La délégation mandée en Europe pour expliquer la situation du pays et réclamer l’indépendance de l’Égypte comptait un Copte.
Il est à remarquer que la Haute-Égypte en renferme davantage, sans doute parce que la conquête musulmane s’y étendit tardivement et avec plus de difficultés. Au temps où les Européens n’avaient pas encore installé leurs colonies en terre égyptienne, les Coptes seuls y maintenaient le christianisme et leurs églises s’ouvraient à tous les cultes chrétiens. C’est ainsi que, même à l’heure actuelle, leur cathédrale du Caire possède plusieurs chapelles, dont chacune est consacrée à un rite différent, parmi les innombrables schismes qui désolèrent l’Église orientale.
Les Abyssins y ont leur autel où, à leur passage dans la Capitale, ils viennent en grande pompe entendre le saint office.
Le patriarche dirige, non sans peine, tous ces fidèles venus d’un peu partout rendre hommage à quelque saint ou martyr de leur race, ignoré du reste du monde.
Mais pour des yeux d’artiste, l’immense basilique où, journellement, montent vers le ciel des prières dans toutes les langues, faisant résonner les voûtes des accents les plus barbares, ne vaut pas la moindre de ces humbles maisons du Seigneur que les premiers chrétiens de Fostat semèrent sur la ville comme autant de fleurs. Elles ont nom Sainte-Marie, Saint-Georges, Sainte-Barbe et recèlent encore, dans leur étroite enceinte, plus d’un joyau de la période byzantine. Il faut aller à leur découverte, car rien ne les indique au passant indifférent. C’est là-bas au fond du vieux Caire, parmi des demeures ayant gardé toute la poésie orientale, qu’elles dressent leurs murs vétustes et leurs colonnes étranges. Parmi ces fûts de granit et de porphyre auxquels l’usure a enlevé tout éclat, on retrouve plus d’un pilier ayant jadis appartenu à quelque temple d’Isis, d’Athor, d’Osiris ou de Phtah (Vulcain égyptien). Si les pierres ont une âme, celles-ci du moins ne doivent point se montrer trop affligées de se trouver là, car si les prières diffèrent, la langue demeure la seule qui se rapproche encore un peu de l’idiome d’autrefois. Les rites rappellent, à s’y méprendre, ceux que les prêtres égyptiens perpétrèrent à travers les âges. C’est aussi la même soumission, la même ardente foi qui, devant les icônes des trois saintes (sainte Dimiana, sainte Barbara, sainte Juliana), fait courber les fronts et ployer les genoux des fidèles de ce lieu. Les ancêtres pourraient revenir, ils ne seraient point surpris. Ils retrouveraient les visages graves, les grands yeux sombres, les membres souples de ceux qui continuent leur race ; de même qu’à certaines fêtes ils reconnaîtraient dans les mouvements du prêtre et les accompagnements du cistre et des cymbales, les mêmes gestes, les mêmes cadences, les mêmes sons qui firent autrefois la joie de leurs yeux et le plaisir de leurs oreilles. Ils goûteraient encore cette volupté profonde qui consistait, pour les Égyptiens, dans l’obscurité et la fraîcheur de leurs temples, sans doute parce qu’elles les reposaient de l’accablante chaleur pesant sur la ville.
C’est au vieux Caire que les Pères franciscains établirent leur première église, englobée dans un amas de maisons. On leur doit aussi le premier cimetière européen, où dorment encore tant de nos compatriotes. La légende veut que saint François lui-même ait béni ces lieux, qu’il visita vers la fin du XVIe siècle.
De la primitive église, il ne reste guère que l’autel, à demi en ruines et mal défendu par les minces grilles apposées depuis. Vers 1838 les Franciscains quittèrent ces lieux pour aller s’installer au Mousky, où ils résident encore. La paroisse qu’ils desservent demeura longtemps la seule fréquentée par la colonie européenne. Aujourd’hui même, les catholiques italiens n’en connaissent point d’autre.
Le cimetière « français », comme le nomment encore les habitants de l’antique Babylone, resta donc au début celui des religieux de Saint-François. Au moment de la fameuse peste qui décima la population du Caire, nos malheureux compatriotes ne furent point épargnés et le modeste enclos, si abandonné à l’heure présente, recueillit leurs dépouilles mortelles.
C’est là que, durant plusieurs années, j’ai pu voir, à chaque printemps, la dévastation accomplir un peu plus son œuvre, maintenant complète. En ce coin ignoré de la plupart des Français d’Égypte, repose cependant parmi tant d’autres Mme Félix Mangin, femme du célèbre historien et fille de Louis Caffe, ce Caffe chez lequel séjourna Chateaubriand durant son séjour au Caire. Près d’elle, terrifiante vision, on pouvait voir encore, en 1919, raidi dans la pose du dernier moment, le corps de Mme Marie Clot, femme de Clot-bey auquel on doit le plus magnifique travail sur l’Égypte, et qui fonda la première école de médecine du Caire. Couchés côte à côte, afin sans doute qu’ils tiennent moins de place, on apercevait encore les squelettes de ce qui fut Palmyre Gault, Busco le saint-simonien, la générale de Sequerra et tant d’autres qui, à mesure que leurs propres sépulcres s’écroulaient, étaient rassemblés en un macabre et pitoyable voisinage. Sur tout cela, le soleil d’avril mettait le flamboiement de sa lumière, et un acacia fleuri laissait tomber ses petites houppes parfumées, comme l’ultime hommage de la nature à ces morts que personne, à présent, ne connaît plus.
L’humble gardienne du cimetière, — une Copte qui depuis des années vit dans le quartier — a fini par installer son lit dans ce qui fut le tombeau de Mme de Sequerra. A ceux qui s’en étonnent et lui demandent si elle n’a pas de frayeur de dormir là, elle répond : « Pourquoi craindrais-je le voisinage des pauvres défunts ?… Ils ne font de mal à personne, les vivants sont autrement redoutables. » Et sitôt les visiteurs partis, elle reprend sa quenouille abandonnée ou sa lessive interrompue.
J’ai parlé longuement, dans les Promenades à travers le Caire, de ce cimetière, et donné les épitaphes copiées par moi en 1904. Alors, les monuments demeuraient intacts, c’est seulement depuis dix ans que les tombes ont commencé de s’effriter. Tout cela, construit en briques crues, est enfin tombé en poussière.