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Lettres de Madame de Sévigné: Précédées d'une notice sur sa vie et du traité sur le style épistolaire de Madame de Sévigné

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Mais parlons de votre affliction d'avoir perdu cet aimable ménage[758], qui a si bien célébré votre mérite en vers et en prose, tandis que vous avez si bien senti l'agrément de leur société. La douleur de cette séparation est aisée à comprendre; M. de Chaulnes ne veut pas que nous croyions qu'il la partage avec vous; il ne faut pas qu'un ambassadeur soit occupé d'autres choses que des affaires du roi son maître, qui, de son côté, prend Mons avec cent mille hommes d'une manière tout héroïque, allant partout, visitant tout, s'exposant trop. La politique du prince d'Orange, qui prenait tranquillement des mesures, avec les princes confédérés, pour le commencement du mois de mai, s'est trouvée un peu déconcertée de cette promptitude; il menace de venir au secours de cette grande place; un prisonnier le dit ainsi au roi, qui répondit froidement: Nous sommes ici pour l'attendre. Je vous défie d'imaginer une réponse plus parfaite et plus précise. Je crois donc, mon cher cousin, qu'en vous mandant encore dans quatre jours cette belle conquête[759], votre Rome ne sera point fâchée de vivre paternellement avec son fils aîné. Dieu sait si notre ambassadeur soutiendra bien l'identité du plus grand roi du monde, comme dit M. de Nevers!

Revenons un peu terre à terre. Notre petit marquis de Grignan était allé à ce siége de Nice comme un aventurier, vago di fama. M. de Catinat lui a fait commander plusieurs jours la cavalerie, pour ne le pas laisser volontaire; ce qui ne l'a pas empêché d'aller partout, d'essuyer tout le feu, qui fut fort vif d'abord, de porter des fascines au petit pas, car c'est le bel air; mais quelles fascines! toutes d'orangers, mon cousin, de lauriers-roses, de grenadiers! ils ne craignaient que d'être trop parfumés. Jamais il ne s'est vu un si beau pays, ni si délicieux; vous en comprenez les délices par ceux d'Italie. Voilà ce que M. de Savoie a pris plaisir de perdre et de ruiner: dirons-nous que c'est un habile politique? Nous attendons ce petit colonel[760], qui vient se préparer pour aller en Piémont, car cette expédition de Nice n'est que peloter en attendant partie; il ne sera plus ici quand vous y passerez; mais savez-vous qui vous y trouverez? mon fils, qui vient passer l'été avec nous, et qui vient au-devant de son gouverneur sur les pas de sa mère.

A propos de mère et de fils, savez-vous, mon cher cousin, que je suis depuis dix ou douze jours dans une tristesse dont vous êtes seul capable de me tirer, pendant que je vous écris? C'est de la maladie extrême de madame de Lavardin la douairière, mon intime et mon ancienne amie; cette femme d'un si bon et si solide esprit, cette illustre veuve, qui nous avait toutes rassemblées sous son aile; cette personne, d'un si grand mérite, est tombée tout d'un coup dans une espèce d'apoplexie; elle est assoupie, elle est paralytique, elle a une grosse fièvre; quand on la réveille, elle parle de bon sens, mais elle retombe; enfin, mon enfant, je ne pouvais faire dans l'amitié une plus grande perte; je la sens très-vivement. Madame la duchesse de Chaulnes m'en apprend des nouvelles, et en est très-affligée; madame de la Fayette encore plus; enfin, c'est un mérite reconnu, où tout le monde s'intéresse comme à une perte publique: jugez ce que ce doit être pour toutes ses amies. On m'assure que M. de Lavardin en est fort touché; je le souhaite, c'est son éloge que de regretter bien tendrement une mère à qui il doit, en quelque sorte, tout ce qu'il est. Adieu, mon cher cousin, je n'en puis plus; j'ai le cœur serré: si j'avais commencé par ce triste sujet, je n'aurais pas eu le courage de vous entretenir.

Je ne parle plus du Temple, j'ai dit mon avis; mais je ne l'aimerai ni ne l'approuverai jamais. Je ne suis pas de même pour vous; car je vous aime, et vous aimerai, et vous approuverai toujours.

308.—DE Mme DE SÉVIGNÉ A M. LE DUC DE CHAULNES.

A Grignan, le 15 mai 1691.

Mais, mon Dieu, quel homme vous êtes, mon cher gouverneur! on ne pourra plus vivre avec vous; vous êtes d'une difficulté pour le pas, qui nous jettera dans de furieux embarras. Quelle peine ne donnâtes-vous point l'autre jour à ce pauvre ambassadeur d'Espagne? Pensez-vous que ce soit une chose bien agréable de reculer tout le long d'une rue? Et quelle tracasserie faites-vous encore à celui de l'empereur sur les franchises? Ce pauvre sbirre si bien épousseté en est une belle marque[761]; enfin, vous êtes devenu tellement pointilleux, que toute l'Europe songera à deux fois comme elle se devra conduire avec Votre Excellence. Si vous nous apportez cette humeur, nous ne vous reconnaîtrons plus. Parlons maintenant de la plus grande affaire qui soit à la cour. Votre imagination va tout droit à de nouvelles entreprises; vous croyez que le roi, non content de Mons et de Nice, veut encore le siége de Namur: point du tout; c'est une chose qui a donné plus de peine à Sa Majesté et qui lui a coûté plus de temps que ses dernières conquêtes; c'est la défaite des fontanges à plate couture: plus de coiffures élevées jusques aux nues, plus de casques, plus de rayons, plus de bourgognes, plus de jardinières: les princesses ont paru de trois quartiers moins hautes qu'à l'ordinaire; on fait usage de ses cheveux, comme on faisait il y a dix ans. Ce changement a fait un bruit et un désordre à Versailles qu'on ne saurait vous représenter. Chacun raisonnait à fond sur cette matière, et c'était l'affaire de tout le monde. On nous assure que M. de Langlée a fait un traité sur ce changement pour envoyer dans les provinces: dès que nous l'aurons, monsieur, nous ne manquerons pas de vous l'envoyer; et cependant je baise très-humblement les mains de Votre Excellence.

Vous aurez la bonté d'excuser si ce que j'ajoute ici n'est pas écrit d'une main aussi ferme qu'auparavant: ma lettre était cachetée, et je l'ouvre pour vous dire que nous sortons de table, où, avec trois Bretons de votre connaissance, MM. du Cambout, de Trévigni et du Guesclin, nous avons bu à votre santé en vin blanc, le plus excellent et le plus frais qu'on puisse boire; madame de Grignan a commencé, les autres ont suivi: la Bretagne a fait son devoir; à la santé de M. l'ambassadeur, à la santé de madame la duchesse de Chaulnes! tope à notre cher gouverneur, tope à la grande gouvernante! Monsieur, je vous fais raison. Enfin, tant a été procédé, que nous l'avons portée à M. de Coulanges; c'est à lui de répondre.

309.—DE Mme DE SÉVIGNÉ A M. DE COULANGES.

A Grignan, le 26 juillet 1691.

Je suis tellement éperdue de la nouvelle de la mort très-subite de M. de Louvois, que je ne sais par où commencer pour vous en parler. Le voilà donc mort, ce grand ministre, cet homme si considérable, qui tenait une si grande place; dont le moi, comme dit M. Nicole, était si étendu; qui était le centre de tant de choses! Que d'affaires, que de desseins, que de projets, que de secrets, que d'intérêts à démêler, que de guerres commencées, que d'intrigues, que de beaux coups d'échecs à faire et à conduire! Ah! mon Dieu, donnez-moi un peu de temps, je voudrais bien donner un échec au duc de Savoie, un mat au prince d'Orange. Non, non, vous n'aurez pas un seul, un seul moment. Faut-il raisonner sur cette étrange aventure? non, en vérité, il y faut réfléchir dans son cabinet. Voilà le second ministre[762] que vous voyez mourir, depuis que vous êtes à Rome; rien n'est plus différent que leur mort, mais rien n'est plus égal que leur fortune, et les cent millions de chaînes qui les attachaient tous deux à la terre.

Quant aux grands objets qui doivent porter à Dieu, vous vous trouvez embarrassé dans votre religion sur ce qui se passe à Rome et au conclave: mon pauvre cousin, vous vous méprenez. J'ai ouï dire qu'un homme d'un très-bon esprit tira une conséquence toute contraire au sujet de ce qu'il voyait dans cette grande ville: il en conclut qu'il fallait que la religion chrétienne fût toute sainte et toute miraculeuse, de subsister ainsi par elle-même au milieu de tant de désordres et de profanations: faites donc comme lui, tirez les mêmes conséquences, et songez que cette même ville a été autrefois baignée du sang d'un nombre infini de martyrs; qu'aux premiers siècles, toutes les intrigues du conclave se terminaient à choisir entre les prêtres celui qui paraissait avoir le plus de zèle et de force pour soutenir le martyre; qu'il y eut trente-sept papes qui le souffrirent l'un après l'autre, sans que la certitude de cette fin leur fît fuir ni refuser une place où la mort était attachée: et quelle mort! Vous n'avez qu'à lire cette histoire, pour vous persuader qu'une religion subsistante par un miracle continuel, et dans son établissement et dans sa durée, ne peut être une imagination des hommes. Les hommes ne pensent pas ainsi: lisez saint Augustin dans sa Vérité de la religion, lisez l'Abbadie[763], bien différent de ce grand saint; mais très-digne de lui être comparé, quand il parle de la religion chrétienne: demandez à l'abbé de Polignac s'il estime ce livre. Ramassez donc toutes ces idées, et ne jugez point si légèrement; croyez que, quelque manége qu'il y ait dans le conclave, c'est toujours le Saint-Esprit qui fait le pape; Dieu fait tout, il est le maître de tout, et voici comme nous devrions penser: j'ai lu ceci en bon lieu: Quel mal peut-il arriver à une personne qui sait que Dieu fait tout, et qui aime tout ce que Dieu fait? Voilà sur quoi je vous laisse, mon cher cousin.

310.—DE Mme DE SÉVIGNÉ A M. DE COULANGES, QUI ÉTAIT ALORS A ANCI-LE-FRANC, CHEZ Mme DE LOUVOIS.

A Grignan, le 9 septembre 1694.

J'ai reçu plusieurs de vos lettres, mon cher cousin; il n'y en a point de perdues, ce serait grand dommage, elles ont toutes leur mérite particulier, et font la joie de toute notre société: ce que vous mettez pour adresse sur la dernière, en disant adieu à tous ceux que vous nommez, ne vous a brouillé avec personne: Au château royal de Grignan. Cette adresse frappe, donne tout au moins le plaisir de croire que, dans le nombre de toutes les beautés dont votre imagination est remplie, celle de ce château, qui n'est pas commune, y conserve toujours sa place, et c'est un de ses plus beaux titres: il faut que je vous en parle un peu, puisque vous l'aimez. Ce vilain degré par où l'on montait dans la seconde cour, à la honte des Adhémars, est entièrement renversé, et fait place au plus agréable qu'on puisse imaginer; je ne dis point grand, ni magnifique, parce que ma fille n'ayant pas voulu jeter tous les appartements par terre, il a fallu se réduire à un certain espace, où l'on a fait un chef-d'œuvre. Le vestibule est beau, et l'on y peut manger fort à son aise; on y monte par un grand perron; les armes de Grignan sont sur la porte; vous les aimez, c'est pourquoi je vous en parle. Les appartements des prélats, dont vous ne connaissez que le salon, sont meublés fort honnêtement, et l'usage que nous en faisons est très-délicieux. Mais puisque nous y sommes, parlons un peu de la cruelle et continuelle chère que l'on y fait, surtout en ce temps-ci; ce ne sont pourtant que les mêmes choses qu'on mange partout, des perdreaux, cela est commun; mais il n'est pas commun qu'ils soient tous comme lorsqu'à Paris chacun les approche de son nez en faisant une certaine mine, et criant: Ah, quel fumet! sentez un peu; nous supprimons tous ces étonnements; ces perdreaux sont tous nourris de thym, de marjolaine, et de tout ce qui fait le parfum de nos sachets; il n'y a point à choisir: j'en dis autant de nos cailles grasses, dont il faut que la cuisse se sépare du corps à la première semonce (elle n'y manque jamais), et des tourterelles toutes parfaites aussi. Pour les melons, les figues et les muscats, c'est une chose étrange: si nous voulions, par quelque bizarre fantaisie, trouver un mauvais melon, nous serions obligés de le faire venir de Paris; il ne s'en trouve point ici; les figues blanches et sucrées, les muscats comme des grains d'ambre que l'on peut croquer, et qui vous feraient fort bien tourner la tête si vous en mangiez sans mesure, parce que c'est comme si l'on buvait à petits traits du plus exquis vin de Saint-Laurent: mon cher cousin, quelle vie! vous la connaissez sous de moindres degrés de soleil; elle ne fait point du tout souvenir de celle de la Trappe. Voyez dans quelle sorte de détail je me suis jetée, c'est le hasard qui conduit nos plumes; je vous rends ceux que vous m'avez mandés, et que j'aime tant; cette liberté est assez commode, on ne va pas chercher bien loin le sujet de ses lettres.

Je loue fort le courage de madame de Louvois d'avoir quitté Paris, contre l'avis de tous ceux qui lui voulaient faire peur du mauvais air: hé, où est-il ce mauvais air? qui leur a dit qu'il n'est point à Paris? Nous le trouvons quand il plaît à Dieu, et jamais plus tôt. Parlez-moi bien de vos grandeurs de Tonnerre et d'Anci-le-Franc; j'ai vu ce beau château, et une reine de Sicile sur une porte, dont M. de Noyon vient directement[764]. Je vous trouve trop heureux; au sortir des dignités de M. le duc de Chaulnes, vous entrez dans l'abondance et les richesses de madame de Louvois; suivez cette étoile si bienfaisante, tant qu'elle vous conduira. Je le demandais l'autre jour à madame de Coulanges: elle m'a parlé de Carette; ah! quel fou!

Comment pourrons-nous passer de tout ceci, mon cher cousin, au maréchal d'Humières, le plus aimable, le plus aimé de tous les courtisans. Il a dit à M. le curé de Versailles: Monsieur, vous voyez un homme qui s'en va mourir dans quatre heures, et qui n'a jamais pensé, ni à son salut, ni à ses affaires; il disait bien vrai, et cette vérité est digne de beaucoup de réflexions: mais je quitte ce sérieux, pour vous demander, sur un autre ton sérieux, si je ne puis pas assurer ici madame de Louvois de mes très-humbles services; elle est si honnête, qu'elle donne toujours envie de lui faire exercer cette qualité. Mandez-moi qui est de votre troupe, et me payez avec la monnaie dont vous vous servez présentement. Je suis aise que vous soyez plus près de nous, sans que cela me donne plus d'espérance; mais c'est toujours quelque chose. M. de Grignan est revenu à Marseille; c'est signe que nous l'aurons bientôt. La flotte qui est vers Barcelone fait mine de prendre bientôt le parti que la saison lui conseille. Tout ce qui est ici vous aime et vous embrasse chacun au prorata de ce qui lui convient, et moi plus que tous. M. de Carcassonne est charmé de vos lettres.

311.—DE Mme DE SÉVIGNÉ A M. DE COULANGES.

A Grignan, le 26 avril 1695.

Quand vous m'écrivez, mon aimable cousin, j'en ai une joie sensible; vos lettres sont agréables comme vous; on les lit avec un plaisir qui se répand partout; on aime à vous entendre, on vous approuve, on vous admire, chacun selon le degré de chaleur qu'il a pour vous. Quand vous ne m'écrivez pas, je ne gronde point, je ne boude point; je dis, Mon cousin est dans quelque palais enchanté; mon cousin n'est point à lui; on aura sans doute enlevé mon pauvre cousin; et j'attends avec patience le retour de votre souvenir, sans jamais douter de votre amitié; car le moyen que vous ne m'aimiez pas? c'est la première chose que vous avez faite quand vous avez commencé d'ouvrir les yeux; et c'est moi aussi qui ai commencé la mode de vous aimer et de vous trouver aimable; une amitié si bien conditionnée ne craint point les injures du temps. Il nous paraît que ce temps, qui fait tant de mal en passant sur la tête des autres, ne vous en fait aucun; vous ne connaissez plus rien à votre baptistaire; vous êtes persuadé qu'on a fait une très-grosse erreur à la date de l'année; le chevalier de Grignan dit qu'on a mis sur le sien tout ce qu'on a ôté du vôtre, et il a raison; c'est ainsi qu'il faut compter son âge. Pour moi, que rien n'avertit encore du nombre de mes années, je suis quelquefois surprise de ma santé; je suis guérie de mille petites incommodités que j'avais autrefois; non-seulement j'avance doucement comme une tortue, mais je suis prête à croire que je vais comme une écrevisse[765]: cependant je fais des efforts pour n'être point la dupe de ces trompeuses apparences, et dans quelques années je vous conseillerai d'en faire autant.

Vous êtes à Chaulnes, mon cher cousin, c'est un lieu très-enchanté, dont M. et madame de Chaulnes vont prendre possession; vous allez retrouver les enfants de ces petits rossignols que vous avez si joliment chantés; ils doivent redoubler leurs chants, en apprenant de vous le bonheur qu'ils auront de voir plus souvent les maîtres de ce beau séjour. J'ai suivi tous les sentiments de ces gouverneurs; je n'en ai trouvé aucun qui n'ait été en sa place, et qui ne soit venu de la raison et de la générosité la plus parfaite. Ils ont senti les vives douleurs de toute une province qu'ils ont gouvernée et comblée de biens depuis vingt-six ans; ils ont obéi cependant d'une manière très-noble; ils ont eu besoin de leur courage pour vaincre la force de l'habitude, qui les avait comme unis à cette Bretagne: présentement ils ont d'autres pensées; ils entrent dans le goût de jouir tranquillement de leurs grandeurs; je ne trouve rien que d'admirable dans toute cette conduite; je l'ai suivie et sentie avec l'intérêt et l'attention d'une personne qui les aime, et qui les honore du fond du cœur. J'ai mandé à notre duchesse comme M. de Grignan est à Marseille, et dans cette province sans aucune sorte de dégoûts; au contraire, il paraît, par les ordres du maréchal de Tourville, qu'on l'a ménagé en tout; ce maréchal lui demandera des troupes quand il en aura besoin; et M. de Grignan, comme lieutenant général des armées, commandera les troupes de la marine sous ce maréchal. Voilà de quoi il est question; on veut agir, quoi qu'il en coûte. Je plains bien mon fils de n'avoir plus la douceur de faire sa cour à nos anciens gouverneurs; il sent cette perte, comme il le doit. Je suis en peine de madame de Coulanges, je m'en vais lui écrire. Recevez les amitiés de tout ce qui est ici, et venez que je vous baise des deux côtés.

312.—DE Mme DE SÉVIGNÉ AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.

A Grignan, ce 5 juin 1695.

J'ai dessein, monsieur, de vous faire un procès: voici comme je m'y prends. Je veux que vous le jugiez vous-même. Il y a plus d'un an que je suis ici avec ma fille, pour qui je n'ai pas changé de goût. Depuis ce temps vous avez entendu parler, sans doute, du mariage du marquis de Grignan avec mademoiselle de Saint-Amand. Vous l'avez vue assez souvent à Montpellier pour connaître sa personne; vous avez aussi entendu parler des grands biens de monsieur son père; vous n'avez point ignoré que ce mariage s'est fait avec un assez grand bruit dans ce château que vous connaissez. Je suppose que vous n'avez point oublié ce temps où commença la véritable estime que nous avons toujours conservée pour vous. Sur cela je mesure vos sentiments par les miens, et je juge que, ne vous ayant point oublié, vous ne devez pas aussi nous avoir oubliées.

J'y joins même M. de Grignan, dont les dates sont encore plus anciennes que les nôtres. Je rassemble toutes ces choses, et de tout côté je me trouve offensée; je m'en plains à vos amis, je m'en plains à notre cher Corbinelli, confident jaloux, et témoin de toute l'estime et l'amitié que nous avons pour vous; et enfin je m'en plains à vous-même, monsieur. D'où vient ce silence? est-ce de l'oubli? est-ce une parfaite indifférence? Je ne sais: que voulez-vous que je pense? A quoi ressemble votre conduite? donnez-y un nom, monsieur; voilà le procès en état d'être jugé. Jugez-le: je consens que vous soyez juge et partie.

313.—DE Mme DE SÉVIGNÉ A M. DE SÉVIGNÉ.

A Grignan, le mardi 20 septembre 1695.

Vous voilà donc à nos pauvres Rochers, mes chers enfants! et vous y trouvez une douceur et une tranquillité exempte de tous devoirs et de toute fatigue, qui fait respirer notre chère petite marquise. Mon Dieu! que vous me peignez bien son état et son extrême délicatesse! j'en suis sensiblement touchée; et j'entre si tendrement dans toutes vos pensées, que j'en ai le cœur serré et les larmes aux yeux. Il faut espérer que vous n'aurez, dans toutes vos peines, que le mérite de les souffrir avec résignation et soumission; mais si Dieu en jugeait autrement, c'est alors que toutes les choses impromises arriveraient d'une autre façon: mais je veux croire que cette chère personne, bien conservée, durera autant que les autres; nous en avons mille exemples. Mademoiselle de la Trousse (mademoiselle de Méri) n'a-t-elle pas eu toute sorte de maux? En attendant, mon cher enfant, j'entre avec une tendresse infinie dans tous vos sentiments, mais du fond de mon cœur. Vous me faites justice quand vous me dites que vous craignez de m'attendrir, en me contant l'état de votre âme; n'en doutez pas, et que je n'y sois infiniment sensible. J'espère que cette réponse vous trouvera dans un état plus tranquille et plus heureux. Vous me paraissez loin de penser à Paris pour notre marquise. Vous ne voyez que Bourbon pour le printemps. Conduisez-moi toujours dans tous vos desseins, et ne me laissez rien ignorer de tout ce qui vous touche.

Rendez-moi compte d'une lettre du 23 d'août et du 30. Il y avait aussi un billet pour Galois, que je priais M. Branjon de payer. Répondez-moi sur cet article. Il est marié, le bon Branjon; il m'écrit, sur ce sujet, une fort jolie lettre. Mandez-moi si ce mariage est aussi bon qu'il me le dit. C'est une parente de tout le parlement et de M. d'Harouïs. Expliquez-moi cela, mon enfant. Je vous adressais aussi une lettre pour notre abbé Charrier. Il sera bien fâché de ne plus vous trouver: et M. de Toulon! vous dites fort bien sur ce bœuf, c'est à lui à le dompter, et à vous à demeurer ferme comme vous êtes. Renvoyez la lettre de l'abbé à Quimperlé.

Pour la santé de votre pauvre sœur, elle n'est point du tout bonne. Ce n'est plus de sa perte de sang, elle est passée; mais elle ne se remet point, elle est toujours changée à n'être pas reconnaissable, parce que son estomac ne se rétablit point, et qu'elle ne profite d'aucune nourriture; et cela vient du mauvais état de son foie, dont vous savez qu'il y a longtemps qu'elle se plaint. Ce mal est si capital, que, pour moi, j'en suis dans une véritable peine. On pourrait faire quelques remèdes à ce foie; mais ils sont contraires à la perte de sang, qu'on craint toujours qui ne revienne, et qui a causé le mauvais effet de cette partie affligée. Ainsi ces deux maux, dont les remèdes sont contraires, font un état qui fait beaucoup de pitié. On espère que le temps rétablira ce désordre: je le souhaite; et si ce bonheur arrive, nous irons promptement à Paris. Voilà le point où nous en sommes, et qu'il faut démêler, et dont je vous instruirai très-fidèlement.

Cette langueur fait aussi qu'on ne parle point encore du retour des guerriers. Cependant je ne doute pas que l'affaire[766] ne se fasse; elle est trop engagée: mais ce sera sans joie, et même si nous allions à Paris, on partirait deux jours après, pour éviter l'air d'une noce et les visites, dont on ne veut recevoir aucune: chat échaudé, etc.

Pour les chagrins de M. de Saint-Amand, dont il a fait grand bruit à Paris, ils étaient fondés sur ce que ma fille ayant véritablement prouvé, par des mémoires qu'elle nous a fait voir à tous, qu'elle avait payé à son fils neuf mille francs sur dix qu'elle lui a promis, et ne lui en ayant par conséquent envoyé que mille, M. de Saint-Amand a dit qu'on le trompait, qu'on voulait tout prendre sur lui, et qu'il ne donnerait plus rien du tout, ayant donné les quinze mille francs du bien de sa fille (qu'il a payés à Paris en fonds, et dont il a les terres qu'on lui a données et délaissées ici), et que c'était à M. le marquis à chercher son secours de ce côté-là. Vous jugez bien que quand ce côté-là a payé, cela peut jeter quelques petits chagrins; mais cela s'est passé. M. de Saint-Amand a songé, en lui-même, qu'il ne lui serait pas bon d'être brouillé avec ma fille. Ainsi il est venu ici, plus doux qu'un mouton, ne demandant qu'à plaire et à ramener sa fille à Paris; ce qu'il a fait, quoiqu'en bonne justice elle dût nous attendre: mais l'avantage d'être logée, avec son mari, dans cette belle maison de M. de Saint-Amand, d'y être bien meublée, bien nourrie pour rien, a fait consentir sans balancer à la laisser aller jouir de tous ces avantages; mais ce n'a pas été sans larmes que nous l'avons vue partir; car elle est fort aimable, et elle était si fondue en pleurs en nous disant adieu, qu'il ne semblait pas que ce fût elle qui partît, pour aller commencer une vie agréable, au milieu de l'abondance. Elle avait pris beaucoup de goût à notre société. Elle partit le premier de ce mois avec son père.

Croyez, mon fils, qu'aucun Grignan n'a dessein de vous faire des finesses, que vous êtes aimé de tous, et que si cette bagatelle avait été une chose curieuse, on aurait été persuadé que vous y auriez pris bien de l'intérêt, comme vous avez toujours fait.

M. de Grignan est encore à Marseille; nous l'attendons bientôt, car la mer est libre; et l'amiral Russel, qu'on ne voit plus, lui donnera la liberté de venir ici.

Je ferai chercher les deux petits écrits dont vous me parlez. Je me fie fort à votre goût. Pour ces lettres à M. de la Trappe, ce sont des livres qu'on ne saurait envoyer, quoique manuscrits. Je vous les ferai lire à Paris, où j'espère toujours vous voir: car je sens mille fois plus l'amitié que j'ai pour vous, que vous ne sentez celle que vous avez pour moi. C'est l'ordre, et je ne m'en plains pas.

Voilà une lettre de madame de Chaulnes, que je vous envoie entière, par confiance en votre sagesse. Vous vous justifierez des choses où vous savez bien ce qu'il faut répondre, et vous ne ferez point d'attention à celles qui vous pourraient fâcher. Pour moi, j'ai dit ce que j'avais à dire, mais en attendant que vous me répondissiez vous-même sur ce que je ne savais pas; et j'ai ajouté que je vous manderais ce que cette duchesse me mandait. Écrivez-lui donc tout bonnement comme ayant su de moi ce qu'elle écrit de vous. Après tout, vous devez conserver cette liaison; ils vous aiment, et vous ont fait plaisir; il ne faut pas blesser la reconnaissance. J'ai dit que vous étiez obligé à l'intendant[767]. Mais je vous dis à vous, mon enfant, cette amitié ne peut-elle compatir avec vos anciens commerces et du premier président et du procureur général? Faut-il rompre avec ses vieux amis, quand on veut ménager un intendant? M. de Pommereuil n'exigeait point cette conduite. J'ai dit aussi qu'il vous fallait entendre, et qu'il était impossible que vous n'eussiez pas fait des compliments au procureur général sur le mariage de sa fille. Enfin, mon enfant, défendez-vous, et me dites ce que vous aurez dit, afin que je vous soutienne.

Ceci est pour mon bon président:

J'ai reçu votre dernière lettre, mon cher président; elle est aimable comme tout ce que vous m'écrivez. Je suis étonnée que Dupuis ne vous réponde point, je crains qu'il ne soit malade.

Vous voilà trop heureux d'avoir mon fils et notre marquise. Gouvernez-la bien, divertissez-la, amusez-la; enfin, mettez-la dans du coton, et nous conservez cette chère et précieuse personne. Ayez soin de me faire savoir de ses nouvelles; j'y prends un sensible intérêt.

Mon fils me fait les compliments de Pilois[768] et des ouvriers qui ont fini le labyrinthe. Je les reçois, et je les aime, et les remercie. Je leur donnerais de quoi boire si j'étais là.

Ma fille, et votre idole, vous aiment fort; et moi par-dessus tout. Adieu, mon bon président: mon fils vous fera part de ma lettre. J'embrasse votre tourterelle.

314.—DE Mme DE SÉVIGNÉ A M. DE COULANGES.

A Grignan, le 15 octobre 1695.

Je viens d'écrire à notre duc et à notre duchesse de Chaulnes; mais je vous dispense de lire mes lettres, elles ne valent rien du tout. Je défie tous vos bons tons, tous vos points et toutes vos virgules, d'en pouvoir rien faire de bon: ainsi laissez-les là; aussi bien je parle à notre duchesse de certaines petites affaires peu divertissantes. Ce que vous pourriez faire de mieux pour moi, mon aimable cousin, ce serait de nous envoyer, par quelque subtil enchantement, tout le sang, toute la force, toute la santé, toute la joie que vous avez de trop, pour en faire une transfusion dans la machine de ma fille. Il y a trois mois qu'elle est accablée d'une sorte de maladie qu'on dit qui n'est point dangereuse, et que je trouve la plus triste et la plus effrayante de toutes celles qu'on peut avoir. Je vous avoue, mon cher cousin, que je m'en meurs, et que je ne suis pas la maîtresse de soutenir toutes les mauvaises nuits qu'elle me fait passer; enfin, son dernier état a été si violent, qu'il en a fallu venir à une saignée du bras: étrange remède, qui fait répandre du sang quand il n'y en a déjà que trop de répandu! c'est brûler la bougie par les deux bouts. C'est ce qu'elle nous disait; car, au milieu de son extrême faiblesse et de son changement, rien n'est égal à son courage et à sa patience. Si nous pouvions reprendre des forces, nous prendrions bien vite le chemin de Paris; c'est ce que nous souhaitons; et alors nous vous présenterions la marquise de Grignan, que vous deviez déjà commencer de connaître, sur la parole de M. le duc de Chaulnes, qui a fort galamment forcé sa porte, et qui en a fait un fort joli portrait. Cependant, mon cher cousin, conservez-nous une sorte d'amitié, quelque indignes que nous en soyons par notre tristesse; il faut aimer ses amis avec leurs défauts; c'en est un grand que d'être malade: Dieu vous en préserve, mon aimable! J'écris à madame de Coulanges sur le même ton plaintif qui ne me quitte point; car le moyen de n'être pas aussi malade par l'esprit, que l'est dans sa personne cette comtesse, que je vois tous les jours devant mes yeux? Madame de Coulanges est bien heureuse d'être hors d'affaire; il me semble que les mères ne devraient pas vivre assez longtemps pour voir leurs filles dans de pareils embarras; je m'en plains respectueusement à la Providence.

Nous venons de lire un discours qui nous a tous charmés, et même M. l'archevêque d'Arles, qui est du métier: c'est l'oraison funèbre de M. de Fieubet, par l'abbé Anselme. C'est la plus mesurée, la plus sage, la plus convenable et la plus chrétienne pièce qu'on puisse faire sur un pareil sujet; tout est plein de citations de la sainte Écriture, d'applications admirables, de dévotion, de piété, de dignité, et d'un style noble et coulant: lisez-la: si vous êtes de notre avis, tant mieux pour nous; et si vous n'en êtes pas, tant mieux pour vous, en un certain sens; c'est signe que votre joie, votre santé et votre vivacité vous rendent sourd à ce langage: mais, quoi qu'il en soit, je vous donne cet avis, puisqu'il est sûr qu'on ne rit pas toujours; c'est une chanson qui dit cette vérité.

315.—DE Mme DE SÉVIGNÉ AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.

A Grignan, mardi 10 janvier 1696.

J'ai pris pour moi les compliments qui me sont dus, monsieur, sur le mariage de madame de Simiane, qui ne sont proprement que d'avoir extrêmement approuvé ce que ma fille a disposé dans son esprit il y a fort longtemps. Jamais rien ne saurait être mieux assorti: tout y est noble, commode et avantageux pour une fille de la maison de Grignan, qui a trouvé un homme et une famille qui comptent pour tout son mérite, sa personne et son nom, et rien du tout le bien; et c'est uniquement ce qui se compte dans tous les autres pays: ainsi on a profité avec plaisir d'un sentiment si rare et si noble. On ne saurait mieux recevoir vos compliments que M. et madame de Grignan les ont reçus, ni conserver pour votre mérite, monsieur, une estime plus singulière. Nous n'avons qu'un sentiment sur ce sujet, et vous avez fait dans nos cœurs la même impression profonde que vous dites que nous avons faite sur vous: ce coup double est bien heureux, c'est dommage qu'on ne s'en donne plus souvent des marques. Votre style nous charme et nous plaît; il vous est particulier, et, plus que nous ne saurions vous le dire, dans notre goût; c'est dommage que nous n'ayons encore quatre ou cinq enfants à marier. Il est triste de penser que nous ne reverrons jamais une seule de vos aimables lettres; les traits que vous donnez à celle qui cache la moitié de son esprit, et au degré de parenté de l'autre, nous font voir que vous seriez un bon peintre, si c'était encore la mode des portraits.

C'est à vous, monsieur, qu'il faut souhaiter une longue vie, afin que le monde jouisse longtemps de tant de bonnes choses: pour moi, je ne suis plus bonne à rien; j'ai fait mon rôle, et par mon goût je ne souhaiterais jamais une si longue vie: il est rare que la fin et la lie n'en soit humiliante; mais nous sommes heureux que ce soit la volonté de Dieu qui la règle, comme toutes les choses de ce monde: tout est mieux entre ses mains qu'entre les nôtres.

Vous me parlez de Corbinelli; je suis honteuse de vous dire que m'écrivant très-peu, quoique nous nous aimions toujours cordialement, je ne lui ai point parlé de vous; ainsi son tort n'est pas si grand; je m'en vais lui en écrire sans lui parler d'autre chose: nous verrons si c'est tout de bon que le crime de l'absence soit irrémissible auprès de lui. Je ne le crois pas en me souvenant du goût que je lui ai vu pour vous: je serais quasi dans le même cas à son égard, si j'étais encore longtemps ici; mais il nous fera voir comme vous, monsieur, que le fond de l'estime et de l'amitié se conserve, et n'est point incompatible avec le silence; et c'est cette seule vérité qui peut me consoler du vôtre.

316.—DE Mme DE SÉVIGNÉ A M. DE COULANGES[769].

A Grignan, le 29 mars 1696.

Toutes choses cessantes, je pleure et je jette les hauts cris de la mort de Blanchefort, cet aimable garçon, tout parfait, qu'on donnait pour exemple à tous nos jeunes gens. Une réputation toute faite, une valeur reconnue et digne de son nom, une humeur admirable pour lui (car la mauvaise humeur tourmente), bonne pour ses amis, bonne pour sa famille; sensible à la tendresse de madame sa mère, de madame sa grand'mère[770], les aimant, les honorant, connaissant leur mérite, prenant plaisir à leur faire sentir sa reconnaissance, et à les payer par là de l'excès de leur amitié; un bon sens avec une jolie figure; point enivré de sa jeunesse, comme le sont tous les jeunes gens, qui semblent avoir le diable au corps: et cet aimable garçon disparaît en un moment, comme une fleur que le vent emporte, sans guerre, sans occasion, sans mauvais air! Mon cher cousin, où peut-on trouver des paroles pour dire ce que l'on pense de la douleur de ces deux mères, et pour leur faire entendre ce que nous pensons ici? Nous ne songeons pas à leur écrire; mais si dans quelque occasion vous trouvez le moment de nommer ma fille et moi, et MM. de Grignan, voilà nos sentiments sur cette perte irréparable. Madame de Vins a tout perdu, je l'avoue[771]; mais quand le cœur a choisi entre deux fils, on n'en voit plus qu'un. Je ne saurais parler d'autre chose. Je fais la révérence à la sainte et modeste sépulture de madame de Guise, dont le renoncement à celle des rois, ses aïeux, mérite une couronne éternelle[772]. Je trouve M. de Saint-Géran trop heureux; et vous aussi, d'avoir à consoler madame sa femme: dites-lui pour nous tout ce que vous trouverez à propos. Et pour madame de Miramion, cette mère de l'Église, ce sera une perte publique[773]. Adieu, mon cher cousin, je ne saurais changer de ton. Vous avez fait votre jubilé. Le charmant voyage de Saint-Martin a suivi de près le sac et la cendre dont vous me parliez. Les délices dont M. et madame de Marsan jouissent présentement méritent bien que vous les voyiez quelquefois, et que vous les mettiez dans votre hotte; et moi, je mérite d'être dans celle où vous mettez ceux qui vous aiment; mais je crains que vous n'ayez point de hotte pour ces derniers.

317.—DE Mme LA COMTESSE DE GRIGNAN AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.

Le 28 avril 1696.

Votre politesse ne doit point craindre, monsieur, de renouveler ma douleur[774], en me parlant de la douloureuse perte que j'ai faite. C'est un objet que mon esprit ne perd pas de vue, et qu'il trouve si vivement gravé dans mon cœur, que rien ne peut l'augmenter ni le diminuer. Je suis très-persuadée, monsieur, que vous ne sauriez avoir appris le malheur épouvantable qui m'est arrivé, sans répandre des larmes; la bonté de votre cœur m'en répond. Vous perdez une amie d'un mérite et d'une fidélité incomparables; rien n'est plus digne de vos regrets: et moi, monsieur, que ne perdé-je point! quelles perfections ne réunissait-elle point, pour être à mon égard, par différents caractères, plus chère et plus précieuse! Une perte si complète et si irréparable ne porte pas à chercher de consolation ailleurs que dans l'amertume des larmes et des gémissements. Je n'ai point la force de lever les yeux assez haut pour trouver le lieu d'où doit venir le secours; je ne puis encore tourner mes regards qu'autour de moi, et je n'y vois plus cette personne qui m'a comblée de biens, qui n'a eu d'attention qu'à me donner tous les jours de nouvelles marques de son tendre attachement, avec l'agrément de la société. Il est bien vrai, monsieur, il faut une force plus qu'humaine pour soutenir une si cruelle séparation et tant de privations. J'étais bien loin d'y être préparée: la parfaite santé dont je la voyais jouir, un an de maladie qui m'a mise cent fois en péril, m'avaient ôté l'idée que l'ordre de la nature pût avoir lieu à mon égard. Je me flattais, je me flattais de ne jamais souffrir un si grand mal; je le souffre, et le sens dans toute sa rigueur. Je mérite votre pitié, monsieur, et quelque part dans l'honneur de votre amitié, si on la mérite par une sincère estime et beaucoup de vénération pour votre vertu. Je n'ai point changé de sentiment pour vous depuis que je vous connais, et je crois vous avoir dit plus d'une fois qu'on ne peut vous honorer plus que je fais.

La comtesse de Grignan.

318.—DE M. LE COMTE DE GRIGNAN A M. DE COULANGES.

A Grignan, le 23 mai 1696.

Vous comprenez mieux que personne, monsieur, la grandeur de la perte que nous venons de faire, et ma juste douleur. Le mérite distingué de madame de Sévigné vous était parfaitement connu. Ce n'est pas seulement une belle-mère que je regrette, ce nom n'a pas accoutumé d'imposer toujours; c'est une amie aimable et solide, une société délicieuse. Mais ce qui est encore bien plus digne de notre admiration que de nos regrets, c'est une femme forte dont il est question, qui a envisagé la mort, dont elle n'a point douté dès les premiers jours de sa maladie, avec une fermeté et une soumission étonnante. Cette personne, si tendre et si faible pour tout ce qu'elle aimait, n'a trouvé que du courage et de la religion quand elle a cru ne devoir songer qu'à elle, et nous avons dû remarquer de quelle utilité et de quelle importance il est de se remplir l'esprit de bonnes choses et de saintes lectures, pour lesquelles madame de Sévigné avait un goût, pour ne pas dire une avidité surprenante, par l'usage qu'elle a su faire de ces bonnes provisions dans les derniers moments de sa vie. Je vous conte tous ces détails, monsieur, parce qu'ils conviennent à vos sentiments, et à l'amitié que vous aviez pour celle que nous pleurons: et je vous avoue que j'en ai l'esprit si rempli, que ce m'est un soulagement de trouver un homme aussi propre que vous à les écouter, et à les aimer. J'espère, monsieur, que le souvenir d'une amie qui vous estimait infiniment contribuera à me conserver dans l'amitié dont vous m'honorez depuis longtemps; je l'estime et la souhaite trop pour ne pas la mériter un peu. J'ai l'honneur, etc.

FIN.


NOTES

[1] Ce choix, en 2 volumes, publié chez Blaise, ne contient que 125 lettres.

[2] Ce choix, en 3 volumes, publié chez Boulland, contient 233 lettres, souvent très-abrégées.

[3] Le lambel est un filet accompagné de plusieurs pendants, qui se met en forme de brisure dans les armoiries, pour distinguer les branches cadettes de la branche aînée. Madame de Sévigné était le dernier rejeton de la branche aînée des Rabutins.

[4] Fouquet.

[5] Le prince de Conti.

[6] Le prince de Conti était contrefait.

[7] Fouquet, qu'on disait ne point trouver de cruelles, devait moins ses succès aux agréments extérieurs qu'au charme de l'esprit et à l'attrait d'une grande fortune libéralement prodiguée.

[8] Voir le Dictionnaire historique des Précieuses, par le sieur de Somaize.

[9] Mademoiselle de Sévigné avait rempli le personnage d'Omphale dans un ballet de la cour.

[10] Expression de Bussy sur mademoiselle de Sévigné.

[11] Ce qu'on connaît de madame de Grignan par les lettres de sa mère, explique assez cette restriction de la Fontaine. On voit que cette femme, belle, vertueuse, spirituelle et savante, était froide, réservée, et même assez dédaigneuse. Souvent cette froideur attrista et même blessa sa mère, dont l'humeur était fort différente. De là, ces petits démêlés dont on surprend la trace dans les lettres de madame de Sévigné, à la suite des séjours de madame de Grignan à Paris. Il est vrai que tout n'était pas de la faute de madame de Grignan. L'abbé de Vauxcelles a dit fort spirituellement: «En amitié, les torts sont de celui qui aime moins; et les imprudences, de celui qui aime trop.» Madame de Sévigné se rendit quelquefois coupable d'imprudence dans ses rapports avec sa fille, en s'abandonnant sans réserve et sans mesure aux mouvements de son affection pour elle. Les témoignages sans cesse prodigués d'une tendresse aussi vive, aussi ardente, d'un amour maternel qui avait pris tous les caractères d'une passion, risquaient, on le conçoit, de fatiguer ou d'importuner une personne froide, grave, peu expansive. Madame de Sévigné fut toujours sincère, mais ne fut pas toujours assez raisonnable dans son amour. L'excès ne vaut rien, même dans les sentiments les plus légitimes: il peut étonner et froisser l'objet même d'une affection si violente; il peut, aux yeux des autres, donner les apparences de l'exagération ou du mensonge à la tendresse la plus naturelle et la plus pure. Les esprits froids, et même beaucoup d'esprits sévères, s'y méprendront, et calomnieront de bonne foi ce qu'ils ne peuvent comprendre. En vengeant madame de Sévigné de l'outrage que lui font ceux qui l'accusent de renchérir sur ses sentiments et de faire parade d'amour maternel, on aurait pu remarquer que les passions singulières et extrêmes comme la sienne ont un malheur, celui de devenir aisément suspectes d'exagération à beaucoup de gens. Disons aussi que l'amour maternel, quand il déborde ainsi, ne garde pas toujours toute la dignité qui lui convient et qu'il peut conserver même dans la familiarité de l'entretien le plus intime. Madame de Sévigné tombe quelquefois à l'égard de sa fille dans une espèce d'idolâtrie minutieuse, puérile, indiscrète, qu'on ne pardonnerait qu'à l'amour et dont le lecteur, même le mieux disposé, s'étonne, dont il se sent un peu confus pour elle. Il est difficile de ne pas éprouver quelque chose de cette impression, quand on la voit, à soixante ans, prodiguer mille petits soins, mille petites caresses, mille petites flatteries à une fille de quarante, et, après une séparation déjà longue, s'alarmer de tout pour elle, et ne pas lui laisser faire un pas, un mouvement, sans l'accabler de recommandations, d'avertissements, de prières.

[12] Madame de Coulanges ne possédait aucune charge ni aucun titre à la cour, et n'avait même point, pour s'y faire présenter, les droits que donnait à madame de Sévigné l'arbre généalogique des Rabutins; mais l'agrément de son esprit l'y faisait désirer. Madame de Sévigné écrivait d'elle en 1680: «Madame de Coulanges est à Saint-Germain: nous avons su par les marchands forains qu'elle fait des merveilles en ce pays-là, qu'elle est avec ses trois amies aux heures particulières. Son esprit est une dignité dans cette cour.»

[13] Le marquis de Sévigné était encore attaché au service du Dauphin; mais, ennuyé de la cour, où il désespérait de s'avancer, et saisi d'un violent amour pour la retraite et le repos, il était sur le point de vendre sa charge, malgré les conseils de sa mère, qui l'engageait à prendre patience.

[14] C'était une mésalliance; mais, disait madame de Grignan, il faut bien quelquefois fumer ses terres.

[15] La lettre du cheval n'a pas été conservée. On a celle de la prairie, adressée à M. de Coulanges sous la date du 22 juillet 1671. Madame de Sévigné y raconte plaisamment la désobéissance de son valet Picard, qui n'a point voulu aller faner dans la prairie des Rochers. Cette lettre est fort jolie, mais un peu tournée.

[16] L'abbé de Vauxcelles, dans ses Réflexions sur les Lettres de madame de Sévigné, emploie cette comparaison, sans faire entrevoir jusqu'à quel point il la croit juste. C'est risquer de ne donner qu'une idée fausse ou qu'une idée vague.

[17] Il y en aurait long à citer, si l'on voulait rassembler tous les éloges de son talent, toutes les définitions et toutes les appréciations admiratives de son esprit, que ses amis lui adressèrent à elle-même. Corbinelli allait jusqu'à dire, dans son style entortillé, qu'il voulait lui donner envie de la conformité que Cicéron pouvait avoir avec elle sur le genre épistolaire. Dès 1668, Bussy avait fait mettre au-dessous du portrait de sa cousine, qu'il avait dans son salon, cette inscription, dont il lui fit part: Marie de Rabutin, marquise de Sévigné, fille du baron de Chantal, femme d'un génie extraordinaire et d'une solide vertu, compatibles avec la joie et les agréments. Tandis qu'elle trouvait dans chacun de ses amis un critique louangeur, elle jouait continuellement le même rôle à l'égard de sa fille. Elle ne cesse de célébrer et de caractériser le style de madame de Grignan, non-seulement avec la complaisance d'une mère tendre, mais avec la curiosité littéraire, la critique exercée, l'acumen d'une femme de goût, d'une connaisseuse en fait de style épistolaire.

[18] Il est bon de remarquer d'ailleurs que cela lui eût été matériellement impossible. En effet, il lui arrive souvent d'écrire plus de vingt lettres par mois à sa fille: et cela, non dans la solitude des Rochers, mais à Paris, au milieu des affaires, des visites, des fêtes, sans compter les correspondances avec d'autres, qui allaient leur train.

[19] La préciosité de ce passage est charmante. Mais quelquefois madame de Sévigné tombe dans une autre espèce de préciosité plus apprêtée et moins agréable. Elle écrit à Bussy en 1680, à cinquante-quatre ans: «Je suis un peu fâchée que vous n'aimiez pas les madrigaux. Ne sont-ils pas les maris des épigrammes? Ce sont de si jolis ménages, quand ils sont bons!» De pareils traits sont rares heureusement. Madame de Sévigné n'avait pu traverser tout à fait impunément l'hôtel de Rambouillet.

(Extrait du Dictionnaire encyclopédique de la France; Univers pittoresque).

[20] On croit que ce mot est de madame du Deffant.

[21] Madame de Sévigné dit, dans sa lettre du 1er décembre 1675, que ce portrait fut écrit par madame de la Fayette vers l'année 1659; madame de Sévigné avait alors trente-trois ans.

[22] Parodie de ces derniers vers de la Pompe funèbre de Voiture, par Sarrazin:

... Pour bien faire voir ces choses par écrit,
Et dignes de Voiture, et dignes de paraître,
Il faudrait être bel esprit,
Et je n'ai pas l'honneur de l'être.

[23] M. de Monmerqué fait observer avec raison que ce mot ne doit pas être pris en mauvaise part. Bussy veut dire seulement que par conduite il n'entend pas parler des mœurs de madame de Sévigné, à l'éloge desquelles il n'a plus rien à ajouter; mais qu'il prend ce mot dans le sens de la gestion et de l'administration de ses biens.

[24] Éducation. Ce mot a vieilli, et ne s'emploie plus dans ce sens.

[25] On voit par ce passage que c'était le comte de Bussy qui avait désigné ainsi Mlle de Sévigné. Le mot de joli avait alors plutôt la signification de charmant que celle de beau. «Nos Français sont si aimables et si jolis» dit madame de Sévigné, lettre du 28 mars 1676.

[26] Cette partie de la généalogie aura sans doute été composée avant l'année 1677, époque à laquelle M. de Sévigné acheta du marquis de la Fare la charge de sous-lieutenant des gendarmes de M. le Dauphin.

[27] Cette inscription était placée au-dessous du portrait de madame de Sévigné, qui était dans le salon de M. de Bussy-Rabutin.

[28] Cette lettre est placée à la tête des deux volumes in-folio, écrits de la main du comte de Bussy, qui contiennent la copie de sa correspondance avec madame de Sévigné.

[29] Charlotte-Marie de Daillon, fille du comte du Lude.

[30] Charles de Lorraine.

[31] François, vicomte d'Aubusson, duc de la Feuillade, pair, et depuis maréchal de France.

[32] Jeunes gens qui faisaient leur cours d'équitation.

[33] Les lettres qui suivent, et qui concernent l'affaire de Fouquet, ont été adressées au marquis de Pomponne, qui fut depuis ministre des affaires étrangères.

Le procès de Fouquet est un des événements remarquables du règne de Louis XIV. Le projet de le perdre fut tramé avec un art si odieux, et la conduite de ses ennemis, dont plusieurs étaient ses juges, fut si passionnée, qu'on s'intéresserait pour lui, quand même il eût été plus coupable qu'il ne l'était. Accusé et arrêté comme coupable du désordre des finances, il fut condamné au bannissement pour crime d'État. Son crime était un projet vague de résistance, et de fuite dans les pays étrangers, qu'il avait jeté sur le papier quinze ans auparavant, dans le temps où les factions de la Fronde partageaient la France, et où il croyait avoir à se plaindre de l'ingratitude de Mazarin. Ce projet, qu'il avait absolument oublié, fut trouvé dans les papiers qui furent saisis chez lui.

On sait qu'on était parvenu à faire croire à Louis XIV que Fouquet pouvait être à craindre. Il fut accompagné d'une garde de cinquante mousquetaires qui le conduisirent à la citadelle de Pignerol, le roi ayant converti le bannissement en prison perpétuelle. On craignait qu'il ne lui restât des appuis formidables. Il lui resta Pellisson et la Fontaine: l'un le défendit avec éloquence, et l'autre pleura ses malheurs dans une élégie très-belle et très-touchante, dans laquelle il osa même demander sa grâce au roi.

Le récit fait par madame de Sévigné sur ce grand procès a un tel intérêt historique, que nous avons cru devoir le reproduire dans ce choix de lettres.

[34] Première expédition contre Alger.

[35] Confesseur de Louis XIV.

[36] Boucherat, alors maître des requêtes, et depuis chancelier, avait été chargé de faire mettre les scellés chez le surintendant. Il était de la commission chargée de la poursuite du procès.

[37] Ce rapporteur était M. d'Ormesson, l'un des magistrats les plus respectables de ce temps.

[38] C'était encore l'usage que les femmes sortissent en masque, usage qu'on retrouve dans les comédies de Corneille, et qui nous avait été apporté d'Italie par les Médicis. Ces masques de velours noir, auxquels succédèrent les loups, étaient destinés à conserver le teint.

[39] Mademoiselle de Scudéry, sœur de l'auteur connu sous ce nom par une malheureuse fécondité, femme qui avait encore plus d'esprit que ses ouvrages.

[40] C'est le chancelier Séguier, qui s'appelait Pierre.

[41] Gerusalemme liberata, canto 19: le vers est ainsi:

Moriva Argante, e tal moria qual visse.

[42] Ce Petit est un nom convenu, qui doit signifier le Tellier, ou même Colbert. Quant à Puis..., comme, d'après le sens de la phrase, il doit être un des juges, et un des contraires, il y a quelque apparence que c'est Pussort. Dans ce cas, il faudrait aussi entendre de lui tout ce qui est dit dans les lettres précédentes.

Au surplus, la conduite de Colbert et de le Tellier est bien caractérisée par ce mot du grand Turenne, qui s'intéressait fort à Fouquet. Quelqu'un devant lui blâmait l'emportement de Colbert, et louait la modération de le Tellier: Oui (répondit-il), je crois que M. Colbert a plus d'envie qu'il soit pendu, et que M. le Tellier a plus de peur qu'il ne le soit pas.

[43] Madame Duplessis-Bellière, amie intime de Fouquet. C'était elle qu'il avait chargée de retirer ses papiers de sa maison de Saint-Mandé. Elle n'en eut pas le temps. Elle fut d'abord exilée, puis revint.

[44] Tout sévère qu'était cet avis, le roi aggrava encore la peine. Les dilapidations de Fouquet étaient coupables. Mais le cardinal Mazarin, qui donnait moins, prenait beaucoup plus. Le désordre des temps et l'exemple étaient une excuse.

[45] Le connétable de Bourbon, qui, sous François Ier, alla servir Charles-Quint contre la France.

[46] Arnauld d'Andilly, traducteur de l'historien Josèphe.

[47] Bureau de la commission qui jugea Fouquet:

BONS. CONTRAIRES.
  • D'Ormesson.
  • Le Feron.
  • Moussy.
  • Brillac.
  • Renard.
  • Bernard.
  • Roquesante.
  • La Toison.
  • La Baume.
  • Verdier.
  • Masnau.
  • Catinat.
  • Pontchartrain.
  • Sainte-Hélène.
  • Pussort.
  • Gisaucourt.
  • Fériol.
  • Nogués.
  • Héraut.
  • Poncet.
  • Le chancelier.

[48] Par des signaux.

[49] Virgile, Énéid., liv. I.

[50] Angélique-Claire d'Angennes, première femme de M. de Grignan.

[51] Fouquet mourut en 1680, dans sa prison (selon l'opinion commune).

[52] Marie-Anne Mancini, femme de Godefroi-Maurice de la Tour, duc de Bouillon.

[53] Le cardinal de Retz, Pellisson, Pomponne et autres.

[54] Jacques de Neuchèse, évêque de Châlons, grand oncle de madame de Sévigné.

[55] L'héritier de l'évêque de Châlons.

[56] Madame de Monglas.

[57] Madame de Sévigné fait ici allusion à ce passage des Amours des Gaules: «Madame de Sévigné est inégale jusques aux prunelles des yeux et jusques aux paupières; elle a les yeux de différentes couleurs; et les yeux étant les miroirs de l'âme, ces inégalités sont comme un avis que donne la nature, à ceux qui l'approchent, de ne pas faire un grand fondement sur son amitié.»

[58] Ce mot s'employait alors au féminin.

[59] Elle avait fait imprimer en Hollande, sans l'aveu de Bussy, le manuscrit des Amours des Gaules, qu'il lui avait confié.

[60] Le bruit s'était répandu que Bussy avait été blessé par la chute d'une corniche: il n'en était rien.

[61] Ces trois maréchaux étaient MM. de Créqui, de Bellefonds et d'Humières.

[62] Allusion à ces vers de Corneille dans Cinna, Ve acte, scène 3:

Tu trahis mes bienfaits, je les veux redoubler;
Je t'en avais comblé, je t'en veux accabler.

[63] Toussaint de Forbin-Janson, évêque de Marseille.

[64] Madame de Coulanges était à Lyon dans ce temps-là.

[65] Anquetil croit que madame de Sévigné veut parler ici de Marie, sœur de Henri VII, roi d'Angleterre, et veuve de Louis XII, qui se remaria, trois mois après la mort du roi, au duc de Suffolk, qu'elle avait aimé avant d'être reine de France.

[66] Marguerite, duchesse de Rohan, princesse de Léon, fille unique du duc de Rohan, célèbre dans l'histoire de nos guerres de religion, se maria par inclination, en 1645, avec Henri Chabot, simple gentilhomme sans fortune. Madame d'Hauterive, fille du duc de Villeroi, veuve du comte de Tournon et du duc de Chaulnes, se maria en troisièmes noces à Jean Vignier, marquis d'Hauterive, et depuis ce mariage son père ne voulut plus la voir.

[67] Gaston de France, duc d'Orléans, frère de Louis XIII.

[68] Charles-Maurice le Tellier.

[69] Lauzun voulait d'abord être marié dans la chapelle des Tuileries.

[70] Madame de Marans, sœur de mademoiselle de Montalais, fille d'honneur de Madame. Mellusine est le nom d'une fée célèbre dans nos vieux romans de chevalerie. Madame de Marans avait tenu des propos sur madame de Grignan.

[71] Marie Godde de Varennes, veuve du marquis de la Troche, conseiller au parlement de Rennes.

[72] Catherine-Henriette d'Harcourt-Beuvron, troisième femme de Louis, duc d'Arpajon. La duchesse de Verneuil était fille du chancelier Séguier.

[73] Mère du maréchal duc de ce nom.

[74] Claude Joly, célèbre prédicateur, depuis évêque d'Agen.

[75] Avec madame de la Fayette, rue de Vaugirard.

[76] Joseph Adhémar de Monteil, frère de M. de Grignan, connu d'abord sous le nom d'Adhémar, fut appelé le chevalier de Grignan, après la mort de Charles-Philippe d'Adhémar son frère; et, s'étant marié dans la suite avec N... d'Oraison, il reprit le nom de comte d'Adhémar.

[77] Il paraît qu'elle écrivait à M. de Béthune, ambassadeur en Pologne, ce qui se passait de plus particulier à la cour.

[78] Marie-Madeleine-Gabrielle de Rochechouart, célèbre par son esprit et par son savoir. Elle était sœur du duc de Vivonne, et de mesdames de Thianges et de Montespan.

[79] Marie de Lorraine, qui mourut en 1688, à 93 ans.

[80] Expression familière entre la mère et la fille, pour dire des chagrins, des inquiétudes.

[81] M. de Forbin-Janson, depuis cardinal.

[82] Homme attaché à la maison de Bouillon, et depuis secrétaire du cabinet.

[83] Voyez la note de la lettre du 9 février 1671.

[84] Madame de Montespan et madame de la Vallière n'y parurent point; celle-ci, après avoir écrit au roi, venait de se réfugier au couvent de Chaillot.

[85] Il s'agit ici du roi, qui, désolé du départ de Mme de la Vallière, ne voulut point mettre cet habit magnifique; et cette dame n'est autre que madame de Montespan, désignée par une contre-vérité. La plaisanterie un grand homme, etc., est empruntée à Molière. Voyez le Médecin malgré lui.

[86] Henri II, duc de Montmorency, maréchal de France, fut décapité à Toulouse le 30 octobre 1632, pour avoir pris part aux troubles excités par Gaston, duc d'Orléans.

[87] Les capucins remplissaient cet office volontairement; le corps des pompiers ne fut créé qu'en 1699.

[88] Maître d'hôtel de M. de Grignan.

[89] Voyez la note de la lettre du 26 juillet 1668, p. 67.

[90] Parodie de ces vers de Philippe Habert, dans son Temple de la Mort:

Mille sources de sang y font mille rivières,
Qui, traînant des corps morts et de vieux ossements,
Au lieu de murmurer, font des gémissements.

[91] Anne d'Ornano, femme de François de Lorraine, comte d'Harcourt, et sœur de Marguerite d'Ornano, mère de M. de Grignan.

[92] François Adhémar de Monteil, archevêque d'Arles, commandeur des ordres du roi, oncle de M. de Grignan.

[93] L'église des Capucins de la rue d'Orléans au Marais.

[94] Le conducteur de madame de Grignan.

[95] M. de Julianis.

[96] Le marquis de Vardes, disgracié par Louis XIV, était alors relégué dans son gouvernement d'Aigues-Mortes.

[97] Jacques Têtu, abbé de Belval; c'était un personnage vaporeux plaint par M. de Sévigné, et dont M. de Coulanges se moquait. Il était de l'Académie française.

[98] Jean-Antoine de Mesmes, président à mortier, et son fils Jean-Jacques, comte d'Avaux.

[99] François de Clermont-Tonnerre, évêque et comte de Noyon, réunissait en sa personne tous les genres de vanité, surtout celle de la naissance.

[100] Philibert-Emmanuel de Beaumanoir, évêque du Mans, commandeur des ordres du roi.

[101] Marguerite-Renée de Rostaing, mariée à Henri de Beaumanoir, marquis de Lavardin.

[102] Marie-Élisabeth de Ludres, chanoinesse de Poussay, qui fut aimée du roi.—Louise-Philippe de Coëtlogon, mariée ensuite au marquis de Cavoie.—Jeanne de Rouvroy, mariée au comte de Saint-Vallier.—Lydie de Rochefort-Théobon, mariée au comte de Beuvron; toutes quatre alors filles d'honneur de la reine.

[103] Henri-Joseph de Peyre, comte de Tréville, capitaine lieutenant des mousquetaires.

[104] Manière de prononcer de madame de Ludres.

[105] Charlotte Séguier, veuve du duc de Sully, et mariée en secondes noces à Henri de Bourbon, duc de Verneuil, fils naturel de Henri IV.

[106] Bossuet.

[107] Mademoiselle de Lenclos.

[108] Le chancelier Séguier n'allait jamais au conseil sans avoir pris cette précaution.

[109] Première femme de Léon Potier de Gêvres, duc de Tresmes.

[110] Louise-Antoinette-Thérèse de la Châtre, maréchale d'Humières.

[111] De premier maître d'hôtel du roi.

[112] Fameuse coiffeuse de ce temps-là.

[113] Demoiselle de compagnie de madame de Grignan.

[114] Conseiller d'État ambassadeur en Angleterre.

[115] Madame de Marans.

[116] Le président de Bandol.

[117] Hélène, femme de chambre de madame de Sévigné; Hébert, son valet de chambre, et Marphise, sa chienne.

[118] Vers d'un joli madrigal de Montreuil, qui est resté dans le souvenir des gens de goût.

[119] Le comte, puis duc du Lude, grand maître d'artillerie.

[120] M. de Ventadour était non-seulement laid et contrefait, mais encore très-débauché.

[121] Voyez la lettre du 13 mars 1671, p. 99.

[122] La Champmêlé.

[123] Le minime qui prêchait à Grignan.

[124] C'est-à-dire à madame de Grignan, qui était la troisième femme de M. de Grignan.

[125] Depuis évêque de Perpignan.

[126] Voyez la lettre du 18 mars 1671, p. 102.

[127] Madame de la Troche.

[128] Avec madame de la Troche, son amie.

[129] L'abbé de Coulanges, qui passait sa vie avec madame de Sévigné, sa nièce.

[130] Chez madame de Lavardin, qui aimait extrêmement les nouvelles.

[131] Depuis maréchal de Matignon.

[132] Le comte du Lude.

[133] On avait dit que le comte du Lude aimait madame de Sévigné; mais comme c'était un de ces hommes dont l'attachement ne nuit point à la réputation des dames, madame de Sévigné en plaisantait la première. Voyez les Amours des Gaules, du comte de Bussy.

[134] Archevêque d'Aix.

[135] Il n'y avait guère que huit ans que l'abbé de Rancé l'avait réformée.

[136] Gourville dit dans ses Mémoires que cette fête coûta à M. le Prince près de deux cent mille livres.

[137] Le marquis de Villars était nommé ambassadeur en Espagne.

[138] M. Arnauld d'Andilly, âgé alors de 83 ans.

[139] Renée de Forbin, sœur de M. de Marseille, depuis cardinal de Janson.

[140] Roman de mademoiselle de Scudéri.

[141] M. de Vivonne, frère de madame de Montespan, ami de Boileau, très-spirituel et très-gai.

[142] Mademoiselle du Plessis-d'Argentré. Le château d'Argentré est à une lieue des Rochers.

[143] Fille de Guillaume V, landgrave de Hesse-Cassel.

[144] Jardinier des Rochers.

[145] Arnolphe, scène VI, acte II de l'École des femmes, trouvant son nom trop bourgeois, se faisait appeler M. de la Souche.

[146] Le cardinal Grimaldi.

[147] La princesse Olympie, abandonnée par Birène dans une île déserte, cherche en vain son époux qui n'est plus à ses côtés; elle gravit un rocher, et aperçoit dans le lointain la voile qui emporte l'infidèle. A cette vue elle tombe toute tremblante, plus pâle et plus froide que la neige.

Tutta tremente si lasciò cadere,
Più bianca, e più che neve, fredda in volto.

Orlando furioso, cant. X, stanz. 24.

[148] Comme celui de madame de Sévigné.

[149] Angélique-Claire d'Angennes.

[150] M. de Monmerqué croit qu'il s'agissait de mademoiselle de Toiras, fille du marquis de Toiras, gouverneur de Montpellier.

[151] Roman de la Calprenède.

[152] Libertin, libertine, se prend aujourd'hui dans le sens d'inconduite et de mauvaises mœurs; il signifiait seulement alors l'indépendance, l'amour de la liberté en toute chose, la répugnance à se soumettre à la règle: c'est dans ce sens que dans le Tartufe Molière fait dire à Orgon:

Mon frère, ce discours sent le libertinage.

[153] La famille de Fouesnel habitait le château de ce nom, à quelques lieues des Rochers.

[154] Madeleine Hai-du-Châtelet, femme de Charles-Louis, marquis de Simiane. Elle fut dans la suite belle-mère de Pauline de Grignan.

[155] Les châteaux de Chilly et de Grignan ont effectivement quelque rapport.

[156] M. de Vivonne était général des galères.

[157] Il était alors forçat des galères.

[158] René de Quengo, seigneur de Tonquedec, ami du marquis de Sévigné.

[159] M. de Sévigné était guidon des gendarmes Dauphin.

[160] Les Essais de morale de M. Nicole.

[161] Philippe, second fils de Louis XIV, mort le 10 juillet 1671.

[162] C'était la sœur du maréchal de Bellefonds, et la mère de celui qui sauva la France à Denain. Elle avait beaucoup d'esprit, et cet esprit était malin et plaisant. Son mari avait servi de second à M. de Nemours, dans ce duel fameux où M. de Beaufort le tua. Le prince de Conti ayant quitté le petit collet, fit le singulier projet, pour établir sa réputation, de se battre contre le duc d'York, depuis Jacques II, qui était alors en France. Ce fut M. de Villars qu'il choisit pour second, dans la vue de donner plus d'éclat à ce combat, qui pourtant ne se fit pas. M. de Villars, quoique pauvre et sans naissance, réussit à la cour, à la guerre, dans les ambassades, près des femmes, près des princes, et cela en conservant l'estime générale.

[163] Anne-Marie du Pui de Murinais, qui épousa Henri de Maillé, marquis de Kerman.

[164] Suzanne de Montgommery, femme de Henri Goyon de la Moussaie, comte de Quintin.

[165] Allusion à un conte de la Bibliothèque bleue, où le fils du roi allant au-devant d'une princesse qu'il doit épouser, se fait passer pour un bourgeois de Paris, tout en menant un train de prince.

[166] Jacques-Bénigne Bossuet.

[167] Cette lettre, publiée par M. Crauford, est celle que madame de Thianges envoya demander à madame de Coulanges, ainsi que celle du Cheval, qui malheureusement est perdue.

[168] Avant la comédie des Précieuses ridicules, le titre de précieuse se prenait en bonne part, et signifiait la distinction et la suprême élégance en toute chose.

[169] Elle était venue à Grignan voir son neveu. Elle habitait ordinairement le Pont-Saint-Esprit.

[170] Terre de M. de Sévigné, située à quelques lieues de Nantes.

[171] De Retz.

[172] Pierre Camus, abbé de Pontcarré, aumônier du roi.

[173] Valet de chambre du roi.

[174] Il s'agissait de l'enlèvement de Mlle de Bouillé par le marquis de Pomenars. Le comte de Créance, père de la demoiselle, poursuivait pour crime de rapt M. de Pomenars.

[175] Bossuet, ayant été nommé précepteur de M. le dauphin, ne crut pas devoir conserver un évêché dans lequel il ne pouvait plus résider.

[176] Depuis chancelier de France.

[177] M. de Lavardin était lieutenant général au gouvernement de Bretagne.

[178] M. de Sévigné.

[179] Vieux mot encore en usage dans le peuple: se faire brave, pour se parer.

[180] Anne d'Ornano, comtesse d'Harcourt.

[181] Marguerite de Rohan-Chabot, femme de Malo, marquis de Coëtquen, gouverneur de Saint-Malo. Elle était sœur de madame de Soubise.

[182] Expression de M. Nicole dans ses Essais de morale.

[183] Thérèse Adhémar de Monteil, femme de Charles-François de Châteauneuf, comte de Rochebonne, et sœur de M. de Grignan.

[184] C'est ainsi que madame de Sévigné nommait sa petite-fille (Marie-Blanche), qu'elle avait laissée à Paris en nourrice.

[185] Une des filles de la basse-cour des Rochers.

[186] Hémistiche d'un bout-rimé rempli par madame de Grignan.

[187] A cause de la fausse couche que madame de Grignan fit à Livry.

[188] Il mourut de la petite vérole le 30 juillet 1671.

[189] Le chevalier de Grignan.

[190] Lieutenants généraux de la province de Bretagne.

[191] Blaise Pascal, un des plus beaux génies de son siècle, avait été sujet à de grands maux de tête; il mourut dans la fleur de l'âge en 1662.

[192] Dignité du chapitre de Saint-Jean de Lyon.

[193] L'abbé de Montfaucon de Villars, auteur de l'ouvrage intitulé le Comte de Gabalis.

[194] Arrêt burlesque pour le maintien de la doctrine d'Aristote contre la raison. Voy. le Ménagiana, t. IV, p. 271, édition de Paris, 1715, et les Œuvres de Boileau.

[195] Dans la philosophie de Descartes.

[196] Lambesc, petite ville de Provence, où se tient l'assemblée des états de la province.

[197] Évêque de Carpentras, fort ennuyeux.

[198] Au parlement de Rennes.

[199] Virgile, Enéide, liv. Ier, vers 134. C'est par ces mots que Neptune, en courroux, fait disparaître les vents qui ont excité une tempête sans son ordre.

[200] Père de M. de Pomponne, que le roi avait choisi pour remplacer M. de Lionne au ministère des affaires étrangères.

[201] Ce traité, l'un des plus beaux ouvrages de Nicole, se trouve à la suite des Pensées de Pascal, édit. Didot, 1842.

[202] Terme de philosophie qui vient du grec, et signifie l'activité de deux qualités contraires, dont l'une donne de la vigueur et de l'action à l'autre.

[203] Henri de Senneterre (St.-Nectaire). Il avait épousé Anne de Longueval, fille d'honneur de la reine, parente de Bussy-Rabutin par sa seconde femme.

[204] Plaisanteries dont il est question dans la lettre du 19 août précédent. C'est l'épouse de Senneterre que Mme de Sévigné désigne ainsi.

[205] Henri Arnauld, évêque d'Angers.

[206] Jacques Adhémar de Monteil, évêque d'Uzès, oncle de M. de Grignan.

[207] C'est ainsi qu'on nomme à Lambesc les deux figures qui frappent les heures à l'horloge du beffroi de cette ville.

[208] M. de Forbin d'Oppède; il mourut le 14 novembre.

[209] Il s'agit de la fausse couche de madame de Grignan.

[210] Rabelais, dans Panurge.

[211] De colonel des gardes françaises.

[212] François d'Aubusson, duc de la Feuillade, depuis maréchal de France, succéda au maréchal de Gramont.

[213] Ma hardiesse vient de mon ardeur.

[214] Je ne crains pas de m'élever.

[215] Le chevalier de Grignan avait pris depuis peu le nom d'Adhémar, et il n'avait pas encore l'habitude de le signer.

[216] Le régiment dont il s'agit était un de ceux qu'on nommait, dans la cavalerie, régiments des gentilshommes, et qui portaient le nom des colonels.

[217] Le corps de cette devise était une fusée volante.

[218] François, comte de Rouville, homme original, qui disait hautement la vérité.

[219] M. de Guilleragues disait que tous les Grignan étaient glorieux. On lui disait: Mais Adhémar l'est-il? Il répondit, GLORIEUSET, voulant dire moins glorieux que les autres, mais pourtant glorieux; et depuis on l'appela le petit glorieux.

[220] Il fut tenu sur les fonts par les procureurs du pays de Provence, et nommé Louis-Provence.

[221] M. de Coulanges arrivait de Provence avec une femme de chambre de Mme de Grignan, nommée Cateau.

[222] C'est la pensée d'un madrigal de mademoiselle de Scudéri.

[223] Le coadjuteur d'Arles.

[224] L'allusion de Bourdaloue ne pouvait qu'être honorable à M. de Tréville.

[225] Madame de Coulanges était nièce de la femme de M. le Tellier, ministre d'État, et depuis chancelier de France.

[226] Cet ambassadeur était Pierre Grotius, fils de l'auteur du Droit de la guerre et de la paix. Louis XIV allait faire la guerre à la Hollande, conjointement avec le roi d'Angleterre Charles, aux termes du traité d'alliance que Madame avait négocié au mois de juin 1670.

[227] Langlée était un homme d'une naissance obscure, qui s'était introduit à la cour par l'intrigue, et en y jouant très-gros jeu.

[228] De premier maître d'hôtel du roi.

[229] De premier président de la chambre des comptes.

[230] Fille du duc de Brancas le distrait.

[231] Françoise d'Aubigné, depuis marquise de Maintenon.

[232] Elle était fille du maréchal de Gramont. Un jour à Saint-Cloud, chez Madame, madame de Monaco était assise sur le parquet, à cause de la grande chaleur; et Lauzun, qui en était amoureux, la soupçonnant d'être favorable au roi, dans un accès de jalousie fit exprès de lui marcher sur la main, sans qu'elle osât se plaindre.

[233] Qui fut depuis maréchal de France. Il était fils de madame de la Baume.

[234] Parodie de ce vers d'Alexandre.

Du bruit de ses exploits mon âme importunée...

Acte Ier, scène 2.

[235] M. de Sauvebeuf, rendant compte à M. le Prince d'une négociation pour laquelle il était allé en Espagne, lui disait: Chose, chose, le roi d'Espagne, m'a dit, etc.

[236] Madame de Sévigné désigne par ces mots la Champmêlé, que son fils avait aimée.

[237] On voit par là que madame de Sévigné jouait très-bien la comédie en société. Elle parle à M. de Pomponne du théâtre de Fresnes, dans la lettre du 1er août 1667.

[238] Cette pièce ne pouvait être Pulchérie, représentée en 1672.

[239] Dont la fille fut mariée au comte de Fontaine-Martel, premier écuyer de la demoiselle d'Orléans.

[240] Harlay de Champvallon.

[241] François Desmontiers, comte de Mérinville, qui avait été lieutenant général du gouvernement de Provence.

[242] Anne-Marie d'Autriche, veuve de Philippe IV, roi d'Espagne, et mère de Charles II, qui ne fut déclaré majeur qu'en 1676, et dont les États étaient alors gouvernés par la reine sa mère, assistée de six conseillers nommés par le feu roi.

[243] Il paraît que l'abbé de Coulanges cherchait à résigner l'abbaye de Livry en faveur de l'abbé de Grignan.

[244] Gouverneur de Louis, dauphin de France, fils unique de Louis XIV.

[245] Fille de M. de Montausier.

[246] Femme d'Élie du Fresnoi, premier commis de M. de Louvois, dont elle était la maîtresse, et qui fit créer pour elle la charge de dame du lit de la reine.

[247] Ministre des affaires étrangères.

[248] Jules Mascaron, de l'Oratoire, célèbre prédicateur, évêque de Tulle.

[249] Fille de M. Séguier.

[250] Claude Joli, évêque d'Agen.

[251] Madame de Louvois.

[252] Vers de Corneille dans Cinna, scène V, acte IV.

[253] De madame la princesse de Conti.

[254] Seconde femme de Gaston, duc d'Orléans, morte le 3 avril suivant.

[255] Probablement les Femmes savantes, représentées le 11 mars 1672.

[256] Allusion à la comtesse de Fiesque, qui avait perdu madame de Guerchy, sa fille, au mois de janvier précédent, et dont madame de Scudéri disait: «La comtesse est bien embarrassée d'une affliction.» A quoi Bussy répondit, «Je crois que la joie lui est bien aussi chère que ses enfants.»

[257] Pierre Michon, connu sous le nom de l'abbé Bourdelot. Il avait été médecin du prince de Condé, père du grand Condé; il le fut ensuite de la reine Christine, Madame de la Baume et Bourdelot avaient écrit une petite pièce contre l'Espérance, et la princesse palatine y fit une réponse.

[258] Il est question de cette maxime de la Rochefoucauld: Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il le croit.

[259] C'est-à-dire l'évêque de Tournay, Gilbert de Choiseul.

[260] Pierre de Bonzi.

[261] César d'Estrées, évêque de Laon, fut déclaré cardinal peu de temps après: il l'était in petto depuis le mois d'août 1671.

[262] Ancienne locution; on dirait maintenant sans que je craigne.

[263] L'amour de d'Hacqueville pour une fille du maréchal de Gramont.

[264] Antoine Godeau, évêque de Vence, mort le 21 avril 1672.

[265] Renaud de Sévigné s'était retiré à Port-Royal des champs, où il passa les dernières années de sa vie dans les exercices de la plus haute piété. Il y mourut le 19 mars 1676.

[266] Le cardinal de Retz.

[267] Le Bassan faisait figurer son chien dans la composition de presque tous ses tableaux.

[268] Armand de Béthune, marquis de Charost, avait épousé Marie Fouquet, fille du surintendant.

[269] C'est-à-dire des pronostics. On donnait alors ce sens au mot almanach à cause des prédictions qu'on y trouvait.

[270] Allusion à ces vers de la dédicace d'Œdipe, à M. Fouquet:

Et je me sens encor la main qui crayonna
L'âme du grand Pompée et l'esprit de Cinna.

[271] Voyez la fable XI du livre VII, le Curé et le Mort.

[272] Autre fable de la Fontaine, dont la moralité est la même que celle du Curé et du Mort. Voyez la fable X du livre VII.

[273] L'une des plus belles femmes de son temps, et des moins sages. Elle était fille de Joachim de Lénoncourt, marquis de Marolles, et d'Isabelle-Claire-Eugénie de Cromerg.

[274] Le président de Mesmes, père du premier président de ce nom.

[275] Henriette de Coulanges, marquise de la Trousse.

[276] Fameux libraire de ce temps-là, dont parle Boileau.

[277] Romans de madame de la Fayette.

[278] On employait autrefois le mot de comédie dans un sens générique.

[279] Jean Tambonneau, président de la chambre des comptes, épousa Marie Boyer, sœur de la duchesse de Noailles.

[280] C'est-à-dire M. de la Rochefoucauld et madame de la Fayette, qui demeuraient l'un et l'autre au faubourg Saint-Germain.

[281] Ottoboni fut depuis le pape Alexandre VIII.

[282] Le marquis de Villeroi.

[283] Depuis Jacques II, roi d'Angleterre.

[284] Grotte taillée dans le roc, où, selon la tradition du pays, on prétend que sainte Madeleine vint finir sa vie dans la pénitence.

[285] Il y avait aussi à Livry une chapelle nommée Notre-Dame des Anges.

[286] Où était alors madame de la Fayette.

[287] Le chevalier de Grignan, qui avait quitté le nom d'Adhémar.

[288] Vers du Cid.

[289] Fils aîné de Bussy, mais du second lit.

[290] Le comte du Lude, grand maître de l'artillerie.

[291] Renée-Éléonore de Bouillé, première femme du comte du Lude, aimait beaucoup la chasse, et était toujours vêtue en homme.

[292] Il paraît qu'il s'agit ici de madame de Montespan.

[293] C'est-à-dire de chez madame de la Fayette.

[294] Gabrielle du Plessis de Liancourt.

[295] Madame de Marans, qui appelait le duc de la Rochefoucauld mon fils.

[296] Paul d'Escoubleau, marquis d'Alluye et de Sourdis, gouverneur de l'Orléanais.

[297] Françoise de Brancas, femme d'Alphonse-Henri-Charles de Lorraine, prince d'Harcourt.

[298] Fille du chancelier Séguier.

[299] Jules Mascaron.

[300] Fils naturel de Charles II, roi d'Angleterre, et le même qui fut décapité en 1685.

[301] Ceci rappelle la naïveté de M. de Puymaurin sur Racine, qui, par son testament, voulut qu'on l'enterrât à Port-Royal: «Il n'aurait jamais fait cela de son vivant,» dit-il.

[302] Le Saint-Pilon est une chapelle en forme de dôme, bâtie au dessus du rocher de la Sainte-Baume.

[303] Allusion à des bouts-rimés que madame de Grignan avait faits à Livry.

[304] M. le Duc.

[305] Allusion à la pièce du Tartufe.

[306] Joseph-Gaspard Couet, marquis de Marignanes.

[307] M. de Pomponne.

[308] Il demeurait à Angers, auprès de son oncle Henri Arnauld, évêque d'Angers.

[309] C'est-à-dire au passage du Rhin: l'Yssel fut abandonné.

[310] Armand de Bautru, comte de Nogent, et Guy de Chaumont de Guitry, grand maître de la garde-robe.

[311] Catherine-Françoise de Bretagne, sœur de la duchesse de Montbazon. Elle était une des saintes de Port-Royal.

[312] M. de la Rochefoucauld.

[313] Alexandre de Choiseul, comte du Plessis, fils de César, duc de Choiseul, maréchal de France.

[314] Henri-Jules de Bourbon, fils de M. le Prince.

[315] Il parut sous le nom de chevalier de Longueville, et fut tué pendant le siége de Philisbourg, en 1688, par un soldat qui tirait une bécassine.

[316] Philippe de Mornay, chevalier de Malte; il mourut de cette blessure.

[317] Colombe le Charron.

[318] Marie-Louise le Loup de Bellenave, remariée au marquis de Clérembault.

[319] Pensée d'un madrigal de Montreuil.

[320] François-Martin de Savonières de la Troche, alors âgé de seize ans.

[321] Mademoiselle de la Trousse et mademoiselle de Méri, toutes deux filles de madame de la Trousse.

[322] François Duprat, descendant du chancelier.

[323] Ce lieu s'appelle, en langage du pays, la visto.

[324] Cousine germaine de M. de Grignan.

[325] C'était le même jour de son départ de Grignan pour Paris, et de celui de madame de Grignan pour Salon et pour Aix.

[326] Allusion au dialogue de Lucien intitulé Caron, ou le Contemplateur.

[327] Guillaume de Pechpeirou-Comenge, comte de Guitaut. Il était gouverneur des îles Sainte-Marguerite, commandeur des ordres du roi; il avait été chambellan de M. le prince de Condé, et honoré de son amitié particulière.

[328] Allusion à ces vers de la fable du Lièvre et les Grenouilles:

Un lièvre en son gîte songeait.
Car que faire en un gîte, à moins que l'on ne songe?

La Fontaine, liv. II, fable XIV.

[329] Il s'agissait du siége d'Orange.

[330] Contre-vérité; c'est de l'évêque de Marseille qu'il est question.

[331] Marie d'Este, qui allait épouser le duc d'York, frère de Charles II, roi d'Angleterre.

[332] Sarcasme dirigé contre l'évêque de Marseille, qui allait solliciter de grand matin contre M. de Grignan.

[333] Depuis marquise de Cavoie.

[334] Depuis duchesse de la Ferté.

[335] Depuis comtesse de Lannion.

[336] Mademoiselle de Dampierre fut depuis comtesse de Moreuil.

[337] Depuis comtesse de Saint-Vallier.

[338] Depuis marquise de Montrevel.

[339] Depuis comtesse de Beuvron.

[340] Capitaine de vaisseau, et cousin germain de M. de Grignan.

[341] C'est dans cette maison qu'étaient élevés les enfants du roi et de madame de Montespan, dont madame Scarron était gouvernante.

[342] Bonne de Pons, marquise d'Heudicourt.

[343] Il avait été blessé au passage du Rhin.

[344] On sait que M. de Vivonne était excessivement gros.

[345] Sœur de madame de Pomponne, mariée plus tard au marquis de Vins.

[346] Michel Koribut Wiesnovieski, mort le 10 novembre 1673.

[347] Jean Sobieski, qui fut depuis élu roi de Pologne le 20 mai 1674.

[348] Il avait épousé la petite-fille du maréchal d'Arquien, laquelle, après sa mort, revint en France. La victoire que Sobieski remporta, en 1783, sous les murs de Vienne, et qui sauva l'empereur et l'Empire, est plus célèbre encore que celle dont il s'agit ici.

[349] M. le Prince et M. de Turenne.

[350] Jeanne-Marie Colbert, duchesse de Chevreuse.

[351] Jean Sobieski, depuis roi de Pologne.

[352] Les enfants de madame de Montespan.

[353] Expression singulière, qui date du temps des précieuses. Chère était le nom qu'elles se donnaient entre elles. (Voy. le Comment. de Bret sur Molière.)

[354] Le duc de Saint-Simon rapporte un autre vol plus étrange encore, qui se fit à Versailles. On enleva en une nuit toutes les crépines et les franges d'or des grands appartements, depuis la galerie jusqu'à la chapelle. Quelques perquisitions qu'on fît, on ne trouva aucune trace du vol. Mais cinq ou six jours après, le roi étant à souper, un énorme paquet tomba tout à coup sur la table, à quelque distance de lui: c'étaient les franges volées, avec un billet attaché sur le paquet, où l'on lut ces mots: Bontemps, reprends tes franges, la peine en passe le plaisir. Saint-Simon était témoin.

[355] M. d'Andilly et M. de Sévigné s'étaient retirés depuis plusieurs années à Port-Royal des champs.

[356] Si tu me regardes, on me regardera. Cette devise était celle qui avait pour corps un cadran solaire, et faisait allusion au soleil, emblème adopté par le roi.

[357] Louis-Auguste de Bourbon, fils du roi et de madame de Montespan.

[358] Le 5 février 1627, jour de la naissance de madame de Sévigné.

[359] Vers de Marot dans son épître au roi François Ier, pour avoir été desrobé.

[360] Fille du roi et de madame de la Vallière.

[361] M. le Tellier, frère de M. de Louvois.

[362] Madame de Grignan arriva à Paris peu de jours après, et y resta jusqu'à la fin de mai 1675.

[363] Les adieux de la mère et de la fille s'étaient faits à Fontainebleau.

[364] Jeu de hasard très-périlleux, et très en vogue sous Louis XIV.

[365] L'olivier, l'oranger, les chênes verts, les lauriers, le myrte, etc., gardent leurs feuilles toute l'année.

[366] Allusion à la scène de maître Jacques, cuisinier d'Harpagon, qui travaille à réconcilier celui-ci avec son fils, dans l'Avare de Molière, scène IV, acte IV.

[367] A M. le Goux de la Berchère.

[368] C'est-à-dire à une vieille pendule.

[369] Femme du premier écuyer de la grande duchesse de Toscane.

[370] Françoise-Renée de Lorraine de Guise, abbesse de Montmartre.

[371] L'hôtel de Turenne était situé rue Saint-Louis, au Marais.

[372] On sait que madame Cornuel appelait ces huit maréchaux de France la monnaie de M. de Turenne.

[373] M. de Louvois, voulant faire M. de Rochefort maréchal de France, n'y pouvait parvenir qu'en proposant les sept autres, qui étaient plus anciens lieutenants généraux que M. de Rochefort.

[374] Le comte du Lude, grand maître de l'artillerie.

[375] Renée-Éléonore de Bouillé, première femme du comte du Lude, passait sa vie à Bouillé, par un goût singulier qu'elle avait pour la chasse.

[376] Vers du Cid.

[377] Le bailli de Forbin, et le marquis de Vins.

[378] Le comte du Lude.

[379] On aime à remarquer qu'elle avait senti la beauté de cette expression, et se plaisait à s'en parer devant plus d'un ami.

[380] Madame de Grignan. Sa mère lui donnait souvent ce nom.

[381] Généralissime des armées de l'empereur.

[382] Neveu de Turenne.

[383] Il était petit-fils d'Anne Arnauld, tante de M. Arnauld d'Andilly.

[384] Henri de Lorraine, depuis duc d'Elbeuf, fils de Charles de Lorraine et d'Élisabeth de la Tour de Bouillon, nièce de M. de Turenne.

[385] Pour M. de Sévigné.

[386] Du régiment de Navarre, l'un des six vieux.

[387] Élisabeth de la Tour, sœur du cardinal de Bouillon.

[388] M. le coadjuteur d'Arles et M. l'abbé de Grignan.

[389] Madame de Sanzei était sœur de M. de Coulanges, et M. de la Trousse était leur cousin germain.

[390] Il avait été capitaine des gardes de M. de Turenne.

[391] On l'appelait les d'Hacqueville, parce qu'il se multipliait pour le service de ses amis.

[392] Premier commis de M. de Pomponne.

[393] C'est le bel abbé de Grignan.

[394] Gloire est pris ici pour orgueil.

[395] Parodie de ces vers de Corneille dans Polyeucte, acte IV, scène IV:

Qu'on me mène à la mort, je n'ai plus rien à dire.
Allons, gardes, c'est fait.

[396] Parodie de l'adieu de Cadmus, dans l'opéra de Quinault.

[397] Charles IV, duc de Lorraine, mort le 17 septembre. Madame de Lillebonne sa fille, en parlant de lui, disait: Son Altesse, mon père.

[398] La princesse de Tarente habitait Château-Madame, dans le faubourg de Vitré.

[399] C'était de petites figures de cire coloriée que l'abbé de Coulanges avait envoyées à M. de Grignan, pour orner un des cabinets de son château.

[400] Amiral de la flotte hollandaise.

[401] Le marquis de Sévigné avait recherché Antoinette Lefèvre d'Eaubonne, cousine de M. d'Ormesson.

[402] Il était question d'un établissement pour mademoiselle d'Alerac, fille du premier lit de M. de Grignan.

[403] Achille de Harlay, depuis premier président.

[404] M. de Sévigné témoigne de la haine contre M. de Mirepoix, à cause du procès de M. de Grignan avec les héritiers de mademoiselle du Puy-du-Fou, sa seconde femme.

[405] Expression familière de l'abbé de Pontcarré, lorsqu'il était importuné de quelque discours.

[406] Courrier de la malle.

[407] Surintendant-général des postes.

[408] Le portrait en miniature de madame de Grignan.

[409] Madame de Tarente était fille de Guillaume V, landgrave de Hesse-Cassel.

[410] Madeleine de Créqui, duchesse de la Trémouille.

[411] Il avait été décidé que le lieutenant général qui représentait le roi aurait le pas sur les évêques dans les états des provinces; et depuis cette décision les évêques s'abstenaient souvent d'y assister.

[412] Louis Boucherat, chancelier de France en 1685, alors commissaire du roi aux états de Bretagne.

[413] Sœur du marquis de la Trousse, cousine germaine de madame de Sévigné.

[414] Une des femmes de chambre de madame de Sévigné.

[415] Petite chienne que madame de Sévigné avait laissée à Paris.

[416] François de la Fayette, évêque de Limoges, premier aumônier de la reine Anne d'Autriche; il était oncle du mari de madame de la Fayette.

[417] Madame de Grignan avait de la peine à achever la lecture des ouvrages de longue haleine.

[418] Le père Maimbourg, auteur de l'Histoire des Croisades. Le médecin des Lettres persanes donne, pour remède contre l'asthme, de lire tous les ouvrages de ce père, en ne s'arrêtant qu'à la fin de chaque période.

[419] Voyez ce portrait au commencement du volume.

[420] François de Nompar de Caumont.

[421] Madame de Coulanges était cousine de M. de Louvois.

[422] De maître des requêtes.

[423] Le comte de Sault, qui fut depuis duc de Lesdiguières;—le marquis de Renti, de la maison de Croy;—le marquis de Biran, qui fut depuis duc de Roquelaure et maréchal de France.

[424] L'écriture de M. d'Hacqueville était très-difficile à lire.

[425] Gerusalemme liberata, canto VII., st., 8.

[426] Le mariage d'Anne, duchesse de Bretagne, qui, ayant épousé Charles VIII, et ensuite Louis XII, son successeur, réunit ce duché à la France.

[427] Anne-Lucie de la Mothe-Houdancourt, nièce du maréchal de ce nom.

[428] Charlotte d'Estampes-Valençai mourut le 3 septembre 1677.

[429] Terre qui appartenait à la maison de Sévigné.

[430] Un parent de M. de Grignan.

[431] M. de Pomponne et madame de Vins.

[432] Marie de Médicis était parvenue, à force de supplications, le 10 novembre 1630, à obtenir du roi son fils que le cardinal de Richelieu serait écarté du ministère; le 11, le roi se rendit à Versailles, et, entraîné par les observations adroites du duc de Saint-Simon, il voulut avoir encore un entretien avec le cardinal: de ce moment, l'autorité du ministre fut rétablie, et la disgrâce de la reine-mère résolue. Cette journée du 11 novembre fut appelée la journée des dupes.

[433] Allusion à un vers de Benserade qui se trouve dans des stances qu'il fit pour le roi, représentant un esprit follet.

Cela n'aura vingt ans que dans deux ans d'ici,
Cela sait mieux danser que toute la gent blonde.

[434] Depuis évêque de Lavaur, et ensuite de Nîmes.

[435] Vers de Corneille dans les Horaces.

[436] Voici le jugement que porte le marquis de Sévigné sur ce livre.

«Et moi, je vous dis que le premier tome des Essais de morale vous paraîtrait tout comme à moi, si la Marans et l'abbé Têtu ne vous avaient accoutumée aux choses fines et distillées. Ce n'est pas d'aujourd'hui que les galimatias vous paraissent clairs et aisés: de tout ce qui a parlé de l'homme et de l'intérieur de l'homme, je n'ai rien vu de moins agréable; ce ne sont point là ces portraits où tout le monde se reconnaît. Pascal, la Logique de Port-Royal, et Plutarque, et Montaigne, parlent bien autrement: celui-ci parle parce qu'il veut parler, et souvent il n'a pas grand'chose à dire. Je vous soutiens de plus que ces deux premiers actes de l'opéra sont jolis, et au-dessus de la portée ordinaire de Quinault; j'en ai fait tomber d'accord ma mère.»

[437] Ville du pays de Mecklembourg sur la mer Baltique; elle appartenait au roi de Suède, et elle se rendit au roi de Danemark.

[438] Charlotte-Émilie-Henriette de la Trémouille, fille de la princesse de Tarente, était à la cour de Danemark.

[439] Chant XIV, st. 87.

[440] Renaud de Sévigné, mort à Port-Royal le 16 mars 1676.

[441] La mère de madame de la Fayette s'était remariée en secondes noces à Renauld, chevalier de Sévigné.

[442] Madame de Sévigné commençait à reprendre son écriture ordinaire, mais d'une main encore mal assurée.

[443] M. de Sévigné s'arrêtait volontiers, en allant et en revenant, chez une abbesse de sa connaissance.

[444] C'était la première maladie de madame de Sévigné.

[445] Valet de chambre de madame de Sévigné.

[446] Allusion au rôle de Martine, femme de Sganarelle, dans le Médecin malgré lui, acte III, scène IX.

[447] Voy. la note de la lettre du 9 mars 1672.

[448] De premier maître d'hôtel du roi.

[449] Marie-Blanche d'Adhémar.

[450] Marie-Marguerite Daubray, mariée en 1651 à N..... Gobelin, marquis de Brinvilliers; elle était fille de M. Daubray, lieutenant civil au Châtelet de Paris. Sa liaison avec Godin de Sainte-Croix l'entraîna dans des crimes qui ont attaché à son nom une affreuse célébrité. Elle fut déclarée atteinte et convaincue, par arrêt du 16 juillet 1676, d'avoir fait empoisonner M. Dreux-Daubray son père, Antoine Daubray, lieutenant civil, et M. Daubray, conseiller au parlement, ses deux frères, et d'avoir attenté à la vie de Thérèse-Daubray, sa sœur. Son complice Sainte-Croix périt victime de ses expériences. On trouva chez lui une caisse remplie de poisons et de recettes, avec une déclaration écrite de sa main, portant que le tout appartenait à la marquise de Brinvilliers. Elle s'était sauvée en pays étrangers, où elle fut arrêtée. Elle fut condamnée à faire amende honorable devant la principale porte de l'église de Paris, nu-pieds, la corde au cou, et à avoir ensuite la tête tranchée, son corps brûlé, et ses cendres jetées au vent.

[451] Voyez ci-dessus la lettre du 22 mars 1676.

[452] Madame de Longueval, chanoinesse.

[453] Une confusion, un désordre: ce mot ne s'emploie plus.

[454] Personnage du roman de l'Astrée, auquel toutes les bergères du Lignon allaient confier leurs amours.

[455] A madame de Montespan.

[456] Charles Colbert, marquis de Croissy.

[457] Surintendant des postes, à qui la Bruyère attribue ce mot ridicule.

[458] Madame de Sévigné était appelée une relique vivante à Sainte-Marie, à cause de madame de Chantal, sa grand'mère, qui était dès lors regardée comme une sainte par les filles de la Visitation, qu'elle avait fondée.

[459] Peut-être faut-il lire Ganat, petite ville près de Vichy.

[460] Anniversaire du jour où madame de Sévigné se sépara de sa fille à Fontainebleau.

[461] Le petit marquis.

[462] Il s'agissait d'un papier d'éventail que madame de Sévigné avait envoyé à madame de Grignan par le chevalier de Buous.

[463] Cousine de la maréchale de Rochefort.

[464] Place publique à Aix.

[465] Petite rivière, mais fameuse par le roman de l'Astrée.

[466] Madame de Péquigny.

[467] Claire-Charlotte d'Ailly, mère du duc de Chaulnes.

[468] Le louis valait 10 livres, qui était alors la même somme que 20 d'aujourd'hui, le marc étant à 26 livres.

[469] Le mariage dont il s'agissait ne se fit point, quoiqu'il fût très-avancé. M. de la Garde était cousin de M. de Grignan.

[470] Trait lancé contre la coiffure des femmes de ce canton.

[471] Dans l'éloge de Dangeau, Fontenelle s'arrête sur sa singulière supériorité dans l'art des jeux. Il faisait les combinaisons les plus savantes sans laisser apercevoir la moindre application. C'est lui qui a fourni à la Bruyère le caractère de Pamphile.

[472] Princesse du roman des Amadis.

[473] Deux fameuses factions florentines, nées dans le XIIe siècle, dont l'une tenait le parti des papes, et l'autre celui des empereurs.

[474] Vers du Tasse.

[475] Louis-Alexandre, marquis de Rambures, dernier rejeton de cette famille.

[476] De M. de Lagarde.

[477] Henri de Daillon, comte, puis créé duc du Lude.

[478] M. Pirot, docteur en Sorbonne.

[479] Penautier, intendant des états du Languedoc, compromis dans l'affaire de la Brinvilliers; il fut acquitté, et reprit l'exercice de tous ses emplois.

[480] Susanne d'Aumale d'Harcourt.

[481] L'Histoire du Vieux et du Nouveau Testament, etc., par le sieur de Royaumont (le Maistre de Sacy).

[482] La collégiale de Grignan.

[483] Pauline Adhémar de Monteil de Grignan, petite-fille de madame de Sévigné, elle était alors âgée d'environ trois ans.

[484] Terre qui appartenait à la maison de Grignan.

[485] Chanoine de Sainte-Geneviève, auteur d'un traité sur le poëme épique.

[486] Nicolas Malebranche, prêtre de l'Oratoire, auteur de la Recherche de la vérité et de plusieurs ouvrages très-estimés.

[487] Pierre de la Lane, mort vers 1661, avait épousé Marie Gastelle des Roches, dont la beauté a été célébrée par Ménage et Chapelain.

[488] Noël de la Lane, abbé de Notre-Dame de Valcroissant, docteur de Sorbonne.

[489] Du départ de madame de Villars, ambassadrice en Savoie.

[490] Jean Sobieski.

[491] François Gaston, dont la femme (Marie-Louise de la Grange d'Arquien) était sœur de la reine de Pologne.

[492] La maison dont il s'agit appartenait aux archevêques de Paris.

[493] Père de madame de Coulanges, intendant de Lyon.

[494] François Égon, cardinal de Furstemberg, évêque de Strasbourg.

[495] Louis Berryer, procureur syndic perpétuel des secrétaires du roi. Il devait sa fortune à la protection de Colbert, dont il s'était fait la créature; il avait été sergent au Mans, et l'on prétendait même qu'il avait commencé par être marqueur du jeu de paume.

[496] La marquise de Coligny les fit imprimer après la mort de son père.

[497] Voyez la scène II du Mariage forcé, comédie de Molière.

[498] Le chevalier de Grignan.

[499] Il est faux que le tombeau de Mahomet, à Médine, soit suspendu à une pierre d'aimant. Cette fable est démentie par tous les écrivains orientaux.

[500] Voyez la lettre du 28 octobre.

[501] Allusion à la scène Ire du IIe acte de Don Juan.

[502] La maréchale de Grancey.

[503] Il s'agissait ici du petit enfant venu à huit mois.

[504] Comme celui de madame de Sévigné.

[505] Allusion relative à madame de Ludres et à madame de Montespan.

[506] De Commercy, où il était allé voir le cardinal de Retz.

[507] Allusion à une fable de la Mouche, envoyée par madame de Grignan.

[508] La marquise de Saint Andiol, sœur de M. de Grignan.

[509] L'enfant né en février 1676, à huit mois.

[510] Voyez le Mariage forcé, comédie de Molière, scène XVI.

[511] Cet hôtel existait à la place où l'on a construit le théâtre de l'Odéon et les rues adjacentes, dont l'une conserve le nom de Condé.

[512] Ce père est un des jésuites que Pascal a tournés en ridicule dans ses Lettres provinciales.

[513] Les Lettres provinciales.

[514] Parodie de ce vers de l'opéra de Thésée, acte II, scène Ire:

Aimez, aimez Thésée; aimez sa gloire extrême.

[515] Expression de Boileau.

[516] On sait que madame de Grignan aimait la philosophie de Descartes, et qu'elle en faisait sa principale étude.

[517] Madame de Coulanges; allusion à la fable que madame de Grignan avait envoyée à sa mère.

[518] Son armée se trouvait réduite à rien, par les différents détachements qu'on en avait tirés pour grossir l'armée du maréchal de Créqui.

[519] Les Visionnaires de Desmarets.

[520] Noms de deux allées du parc de l'abbaye de Livry.

[521] Laquais de madame de Sévigné.

[522] Abbé de Saint-Sernin de Toulouse et de Trois-Fontaines. Il était exilé dans sa maison de Véret.

[523] Mesdemoiselles de Grignan étaient nièces de madame la duchesse de Montausier.

[524] Madame de Sévigné ne voulait pas laisser copier le portrait de sa fille; mais elle n'avait pu refuser M. de la Garde.

[525] La princesse Anne Comnène, qui vivait au commencement du XIIe siècle.

[526] Élisabeth-Angélique du Plessis-Guénégaud, veuve de François, comte de Boufflers.

[527] Madame de Guénégaud.

[528] Le maître de la poste de Lyon.

[529] L'abbé le Camus de Pontcarré.

[530] Le curé du Saint-Esprit, alors exilé, et recommandé par madame de Grignan.

[531] Rue Culture Sainte-Catherine, à l'angle de la rue des Francs-Bourgeois, au Marais. Jean Goujon a sculpté les figures qui en décorent la façade.

[532] Madeleine de Guénégaud, fille du secrétaire d'État.

[533] Madame de Sévigné prévoit que les chagrins que Mme de Grignan s'était forgés l'année précédente vont renaître. En effet, ces tourments de pure imagination ne firent que s'accroître. Mme de Grignan arriva fin d'octobre à Paris, où elle resta un an et dix mois, et retourna en Provence en septembre 1679.

[534] Il était procureur syndic perpétuel de leur compagnie.

[535] Expression en usage au jeu de la bassette.

[536] D'Avrigny dit le 11.

[537] Le maréchal de Luxembourg.

[538] Antoine de Gondi avait épousé, en 1463, Madeleine de Corbinelli.

[539] C'est la maxime 67 du duc de la Rochefoucauld.

[540] Mademoiselle, fille de Monsieur, frère de Louis XIV, fut mariée à Charles II, roi d'Espagne. C'était une des conditions de la paix, à laquelle la jeune princesse n'avait rien moins qu'accédé. Elle eût voulu épouser le Dauphin. Le roi lui dit: Je vous fais reine d'Espagne; que pourrais-je de plus pour ma fille? Ah! répondit-elle, vous pourriez plus pour votre nièce. Elle mourut dix ans après.

[541] Son fils Nicolas du Blé, marquis d'Uxelles, était gouverneur de la ville et citadelle de Châlons.

[542] Fable des deux Pigeons, de la Fontaine, livre IX, fable II.

[543] Madame de Rochebonne, belle-sœur de madame de Grignan, était très-sourde. C'est chez cette dame que madame de Grignan descendait à Lyon.

[544] Frère de Philibert, comte de Gramont.

[545] Léopold Ier, empereur, ne mourut que le 5 mai 1705.

[546] Don Juan d'Autriche, fils naturel de Philippe IV, roi d'Espagne, mourut le 17 septembre 1679.

[547] On sait que J. J. Rousseau a pris dans ce chapitre beaucoup de pensées et d'expressions qui font l'ornement de son Émile.

[548] Marguerite, duchesse de Rohan, veuve de Henri Chabot, et Anne de Rohan-Chabot, sa fille, mariée au prince de Soubise.

[549] Allusion aux promotions de l'ordre du Saint-Esprit.

[550] Madame de la Fayette habitait vis-à-vis le petit Luxembourg, où logeait mademoiselle de Montpensier.

[551] Du côté de M. de Louvois.

[552] M. de Soyecourt étant couché dans la même chambre avec trois de ses amis, la fantaisie lui prit, pendant la nuit, de parler très haut à l'un d'eux, un autre, impatienté, s'écrie: Eh, morbleu! tais-toi, tu m'empêches de dormir.—Est-ce que je parle à toi, lui répliqua Soyecourt?

[553] Paule-Françoise-Marguerite de Gondi, duchesse de Lesdiguières.

[554] La mère Angélique de Saint-Jean-Arnauld, abbesse de Notre-Dame de Port-Royal des champs.

[555] C'était un ex-capucin qui se mêlait de médecine.

[556] Madame de Coulanges ne pardonnait pas à la Fare d'avoir préféré la bassette à madame de la Sablière.

[557] La mère Agnès de Jesus-Maria. Elle était Gigault de Bellefonds, et sœur de la marquise de Villars.

[558] Anne-Louise-Christine de Foix de la Valette-Épernon.

[559] Elle était (dit l'abbé de Choisy) belle comme un ange et sotte comme un panier.

[560] Voici un trait de la galanterie magnifique de ce temps-là. C'est madame de Scudéri qui le mande à Bussy:

«Mademoiselle de .... a reçu des étrennes bien galantes. Elle trouva sur sa toilette un petit diable qui retenait une souris d'Allemagne, qui, dès qu'elle y toucha, s'ouvrit d'elle-même, et laissa tomber deux bracelets de mille louis chacun, avec un billet où étaient écrits ces mots: Le diable s'en mêle

[561] Anne-Marie d'Urre d'Aiguebonne, veuve de François de Rostaing, comte de Buri.

[562] Madame dit dans ses lettres que cette dame ne lui fut ôtée que parce qu'elle l'aimait; que c'était un tour de la maréchale de Grancey, dont la fille cadette était aimée du chevalier de Lorraine, favori lui-même de Monsieur.

[563] L'évêque de Rennes (Jean-Baptiste de Beaumanoir) occupait dans ce temps-là l'appartement de madame de Grignan à l'hôtel de Carnavalet.

[564] La Voisin, la Vigoureux, et un nommé le Sage, connus à Paris comme devins et tireurs d'horoscopes, joignirent à cette jonglerie le commerce secret des poisons, qu'ils appelaient poudre de succession. Ils ne manquèrent pas d'accuser tous ceux qui étaient venus à eux pour une chose, d'y avoir recouru pour l'autre. C'est ainsi que le maréchal de Luxembourg fut compromis par son intendant Bonard, qui avait fait chez le Sage on ne sait quelle extravagante conjuration pour retrouver des papiers perdus. Le vindicatif Louvois saisit l'occasion pour le perdre, ou au moins pour le tourmenter.

Outre les personnes nommées ici, madame de Polignac fut décrétée de prise de corps, et la maréchale de la Ferté, ainsi que la comtesse du Roure, d'ajournement personnel.

On accusait la comtesse de Soissons d'avoir empoisonné son mari, madame d'Alluye son beau-père, madame de Tingry ses enfants, madame de Polignac un valet de chambre, maître de son secret.

[565] C'était la sœur de M. de Luxembourg.

[566] Il était l'ami intime de la comtesse de Soissons.

[567] Madame de Coulanges passant sa vie à la cour avec madame de Maintenon, même avec mademoiselle de Fontanges, pouvait faire parvenir ces agréables relations jusqu'au roi.

[568] De la maison de la reine.

[569] La comtesse de Soissons offrit de revenir, pourvu qu'on ne la mît ni à la Bastille ni à Vincennes. La condition fut rejetée. Elle finit par se retirer à Bruxelles, où elle mourut, sur la fin de 1708, «lorsque, dit Voltaire, le prince Eugène, son fils, la vengeait par tant de victoires, et triomphait de Louis XIV.»

[570] Le nombre en fut réduit à six.

[571] Catherine-Françoise Saintot, femme de M. de Dreux, maître des requêtes, fut accusée d'avoir offert 6,000 fr. à la Voisin pour se défaire de son mari.

[572] Marguerite Gallard, veuve du président le Féron, accusée d'avoir empoisonné son mari.

[573] Cet hôtel est situé dans la rue Saint-Antoine.

[574] Pâques tombait le 21 avril en 1680.

[575] Voyez la scène VIII du Ier acte de l'opéra d'Atys.

[576] Mademoiselle de Fontanges.

[577] C'était la princesse de Conti.

[578] Gourville assure dans ses Mémoires qu'il sortit de prison avant sa mort, et Voltaire le tenait de sa belle-fille, madame de Vaux. Mais madame de Sévigné le croyait mort à Pignerol, ainsi que tout le public. Ce qu'en dit mademoiselle de Montpensier confirme l'opinion générale.

[579] Marie-Angélique d'Escorailles.

[580] Philippe Mancini Mazarin, duc de Nevers.

[581] Ses dames d'honneur.

[582] Anne-Geneviève de Bourbon, fille de Henri de Bourbon, second du nom, prince de Condé, morte le 15 avril 1679.

[583] L'évêque d'Autun (Gabriel de Roquette) passait dans ce temps-là pour être l'original que Molière avait eu en vue dans le Tartufe.

[584] Impliquée dans l'affaire des poisons.

[585] Esprit Fléchier, nommé à l'évêché de Lavaur en 1685, et transféré à celui de Nîmes en 1687.

[586] Chi offendi non perdona.

[587] Les vaux d'Olioules, qu'on appelle en langage du pays leis baous d'Olioules, ne sont autre chose qu'un chemin étroit, d'environ une lieue, à côté d'une petite rivière qui passe entre deux montagnes très-escarpées en Provence.

[588] Fameux cordonnier pour femmes.

[589] M. de Berbisi, président à mortier au parlement de Dijon, et proche parent de madame de Sévigné.

[590] Allusion à un passage de la Vie de Pompée, dans Plutarque. «Toutes et quantes fois, dit-il, que je frapperai du pied seulement la terre d'Italie, je feray sourdre de toutes parts gens de guerre à pied et à cheval.» (Traduction d'Amyot.)

[591] Façon de parler familière à madame de Sévigné et à madame de Grignan, pour exprimer l'embarras que certaines gens mettent dans leurs discours.

[592] Allusion au mot de Martine dans le Médecin malgré lui, acte III, sc. IX.

[593] C'est-à-dire que madame la Dauphine ne devait point aller aux Carmélites de la rue du Bouloi.

[594] Beau-père de George Dandin.

[595] Voyez la scène IV du Ier acte de George Dandin.

[596] Expression de M. de la Garde.

[597] On a déjà vu que madame de Sévigné avait donné ces noms à certaines allées, soit de Livry, soit des Rochers.

[598] Grotte fort agréable, où on allait se reposer dans les parties de promenades qu'on faisait à Grignan.

[599] Les jansénistes prétendaient que le pape Innocent XI était favorable à leur doctrine.

[600] L'appartement de madame de Grignan, à l'hôtel de Carnavalet.

[601] Terre de M. de Sévigné, située en basse Bretagne, près du bourg de la Trinité, à peu de distance de Quimper.

[602] Le livre De la fréquente communion, par le docteur Arnauld.

[603] M. de Molac était gouverneur des ville et château de Nantes.

[604] Voyez le chant XIII de la Jérusalem délivrée, du Tasse.

[605] Fils de M. d'Harouïs.

[606] La prairie de Mauves, près du cours Saint-Pierre, à Nantes, sur le bord de la Loire.

[607] M. de Louvois avait passé en Provence, allant négocier et signer le traité par lequel le duc de Mantoue céda Casal à la France.

[608] M. de Montanègre commandait en Languedoc, comme M. de Grignan en Provence.

[609] On appela longtemps du nom générique de comédies toutes les pièces de théâtre gaies ou sérieuses.

[610] Madame de Sévigné entend parler sans doute de l'exil de M. de Bussy, chef de sa maison, et de la prison de M. Fouquet, son intime ami.

Ajoutez l'exil des Arnauld, et plus anciennement la prison et les traverses du cardinal de Retz, son parent et son ami.

[611] Intendant de Provence.

[612] A cause de la compagnie qui grossissait ces jours-là, et à laquelle madame de Sévigné se croyait obligée de faire les honneurs des Rochers. Elle appelait cela écumer son pot.

[613] Avec Louise-Anne de Noailles, sœur d'Anne-Jules, duc de Noailles, maréchal de France.

[614] Sœur d'Achille de Harlai, alors procureur général, et depuis premier président du parlement de Paris.

[615] De Malebranche.

[616] La Fréquente communion.

[617] Sorte de gros taffetas ondé.

[618] Les doubles tournois, ou pièces de quatre sous, qui sont aujourd'hui les pièces de deux sous.

[619] Vers de Brébeuf.

[620] Marie Adhémar de Monteil, religieuse à Aubenas.

[621] Une parente ridicule qui était venue lui rendre visite.

[622] Ces hérétiques croyaient que l'homme pouvait, par ses propres forces, mériter la foi, et la première grâce nécessaire pour le salut.

[623] Fouquet, Lauzun, Bussy-Rabutin, Vardes, etc.

[624] Expression empruntée à MM. de Port-Royal.

[625] Dernier vers du fameux sonnet de Job, par Benserade.

[626] M. de la Rochefoucauld a dit: Nous n'avons pas assez de force pour suivre toute notre raison. (Maxime XLIIe.)

[627] Jeu à la mode alors.

[628] Mot que madame de Chantal affectionnait, et qui, de son temps, n'était pas encore généralement admis dans notre langue.

[629] Nom d'une nouvelle allée du parc des Rochers.

[630] Le ballet du Triomphe de l'Amour, de Quinault.

[631] Ce sont des traductions en vers de plusieurs épigrammes de Martial et de Catulle; elles sont en général très-médiocres. Voici la plus courte, et peut-être la meilleure:

Ad Fidentinum. Lib. I, ep. 39.
Les vers que tu nous dis, Oronte, sont les miens;
Mais quand tu les dis mal, ils deviennent les tiens.

[632] Elle mourut peu de temps après. On a prétendu qu'elle fut empoisonnée. Madame l'assure dans ses lettres; madame de Caylus le nie dans ses Mémoires.

[633] M. de Vardes, qui était en exil, venait d'être rappelé à la cour.

[634] C'était une casaque bleue, brodée d'or et d'argent, qui distinguait les principaux courtisans.

[635] Avec Jeanne-Marguerite de Brehant de Mauron, fille du baron de Mauron, conseiller au parlement de Bretagne, et de Louise de Quélen. Elle avait 200,000 francs en mariage, et son père plus de 60,000 livres de rente.

[636] Henri II de Bourbon, prince de Condé. Sa principale gloire fut d'avoir donné le jour au grand Condé.

[637] Fameux solitaire du sixième siècle, qui venait communier tous les ans sainte Marie égyptienne, la nuit du jeudi au vendredi saint, dans un désert sur les bords du Jourdain. (Voyez la Vie des Pères du désert.)

[638] Madame de Grignan sollicitait un dédommagement pour les dépenses extraordinaires que son mari avait été obligé de faire sur les côtes de Provence.

[639] Madame de Montchevreuil, ancienne amie de madame de Maintenon, et gouvernante des filles d'honneur de madame la Dauphine.

[640] Madeleine de Lionne. Il paraît qu'elle mourut d'une saignée faite maladroitement.

[641] Balthazar de Crevant d'Humières, chevalier de Malte, commandeur de Villiers au Liége, abbé de Saint-Maixant et de Preuilly.

[642] Allusion à la pâleur et à l'abattement de la princesse Olympie, lorsqu'elle se vit trahie par Birène.

[643] Madame de Marbeuf.

[644] Le roi Charles II mourut le 16 février 1685, et le roi de France ne voulut point que de toute la semaine il y eût à la cour bal ni comédie. Le petit marquis de Grignan devait faire partie de la mascarade.

[645] Voyez le Cid, acte III, scène IV.

[646] Valet de chambre de M. de Sévigné.

[647] Discours des grands seigneurs au siége de la Rochelle, en 1628.

[648] Madame de la Bédoyère (Anne-Éléonore du Puy-Murinais.)

[649] Dans son Traité du poëme épique.

[650] Cette dame avait été renvoyée de la cour vers l'année 1668, en même temps que madame d'Armagnac.

[651] Les princes de Conti et de la Roche-sur-Yon étaient partis pour aller servir en Hongrie, où ils se trouvèrent au combat de Gran, et firent des prodiges de valeur.

[652] Wilhelmine-Ernestine, fille de Frédéric III, roi de Danemark, veuve de Charles II, duc et électeur de Bavière, comte palatin du Rhin.

[653] Mot du pays qui signifie gaiement.

[654] Louis-Armand, vicomte de Polignac.

[655] Voyez le Portrait de madame de Sévigné, qui contient aussi l'éloge de madame de Grignan.

[656] La Diatribe insérée dans les Amours des Gaules.

[657] Le duc de Montmouth, fils naturel de Charles II et de Lucy Walters, fut décapité le 25 juillet, trois jours après la date de cette lettre. D'un caractère remuant et inquiet, il avait conspiré contre le roi son père, qui lui pardonna. A peine Jacques II fut-il monté sur le trône, qu'il s'embarqua pour l'Angleterre avec quelques mécontents. Il s'annonça comme le fils légitime du feu roi, se fit couronner, et promit de soutenir la religion anglicane. Mais il fut vaincu par les troupes du roi Jacques, et fait prisonnier.

[658] Accusé d'avoir profité, pour son Dictionnaire, du travail de l'Académie, qui préparait alors le sien, Furetière en fut exclu en 1685, et publia le Factum virulent dont il s'agit, où il attaqua la Fontaine, qui avait donné sa voix pour cette exclusion.

[659] C'est peut-être cette devise qui donna à Michel Corneille l'idée d'un tableau que l'on voyait à Chantilly. La muse de l'histoire arrachait de la vie du héros les feuillets sur lesquels étaient écrits les triomphes qu'il avait obtenus en combattant contre son roi.

[660] Un procès perdu avait mis Bussy dans cet état.

[661] C'est le maréchal de Villars, le vainqueur de Denain, dont il nous reste des Mémoires intéressants.

[662] Secrétaire du cabinet du roi.

[663] Terre de la maison de Châteauneuf de Rochebonne.

[664] On sait que les terres remuées au camp de Maintenon causèrent beaucoup de maladies.

[665] Monseigneur fut nommé par les soldats Louis le Hardi, pendant le siége de Philisbourg.

[666] Jean Filleau de la Chaise, auteur d'une Vie de saint Louis fort estimée, et frère de M. de Saint-Martin, auteur de la traduction de Don Quichotte.

[667] On connaissait dans le monde madame de Longueval, chanoinesse de Remiremont, sous le nom du Chanoine: elle était sœur de la maréchale d'Estrées.

[668] Marie de Rabutin, marquise de Montataire, avait eu de grands procès avec madame de Longueval.

[669] Madame de Frontenac et mademoiselle d'Outrelaise.

[670] Célèbre directeur de l'Oratoire.

[671] Dans une grande maison contiguë aux Carmélites du faubourg Saint-Jacques, où mademoiselle de Longueville fit une mort très-chrétienne, après une pénitence de vingt-sept ans.

[672] Henri-Joseph de Peyre, comte de Troisville (on prononçait Tréville), ancien cornette de la première compagnie des mousquetaires, gouverneur de Foix, fut attaché, ainsi que madame de la Fayette et le duc de la Rochefoucauld, à madame Henriette, duchesse d'Orléans. Témoin de la mort de cette princesse, il en conçut une si profonde douleur, qu'il renonça au monde, pour ne plus s'occuper que de son salut.

[673] M. l'abbé de la Vergne-Tressan fut entraîné dans sa litière comme il passait le Gardon, petite rivière profonde, et fut noyé par l'imprudence et par l'obstination de son muletier le 5 avril 1684.

[674] Fable de la Fontaine, le Lièvre et les Grenouilles, livre II, fable 14.

[675] N..... Gigault de Bellefonds, tante du maréchal de Bellefonds.

[676] Marie-Blanche d'Adhémar, religieuse au couvent de la Visitation d'Aix.

[677] Il avait réformé sa table.

[678] Louis de Lorraine, comte d'Armagnac, grand écuyer de France.

[679] Louis-Thomas de Savoie, comte de Soissons.

[680] Henri de Lorraine, comte de Brienne.

[681] Les princes peuvent être chevaliers de l'ordre à vingt-cinq ans.

[682] Le fils aîné de Victor-Maurice, comte de Broglio, maréchal de France, tué au siége de Charleroi en 1693. C'était le neveu de M. de Lamoignon.

[683] C'est-à-dire, avant le premier de l'an 1689.

[684] Voyez la fable du Chêne et du roseau.

[685] François-Égon de la Tour, dit le prince d'Auvergne.

[686] M. l'archevêque d'Arles.

[687] Supérieure de Saint-Cyr, femme de beaucoup de talent, mais ambitieuse.

[688] Célèbre jésuite qui prenait part à cette affaire par rapport à M. de Gaillard son frère, homme de mérite et de beaucoup d'esprit.

[689] La mère ne pouvait exprimer plus laconiquement, ni avec plus d'énergie, le mal qu'elle souffrait quand elle craignait pour la poitrine de sa fille.

[690] Louvois, qui avait eu la surintendance des bâtiments, imagina, pour plaire à son maître, qu'on pourrait faire venir la rivière d'Eure jusqu'à Versailles, dont les fontaines ne s'alimentaient que des eaux fétides d'un étang. Il fallait détourner cette rivière dans un espace de onze lieues. Il fallait surtout joindre deux montagnes vis-à-vis Maintenon. On employa trente mille hommes de l'armée à ces travaux. Les maladies détruisirent en grande partie ce camp. Le projet fut depuis abandonné, et n'a jamais été repris.

[691] Madeleine-Armande du Cambout de Coislin, mariée le 10 avril suivant à Maximilien de Béthune, duc de Sully, prince d'Enrichemont.

[692] La Mort de Pompée, tragédie de Corneille.

[693] Louis-Antoine de Noailles, évêque de Châlons-sur-Marne, puis archevêque de Paris et cardinal.

[694] Allusion aux atomes crochus qui, suivant Épicure, forment les parties élémentaires de la matière et de l'universalité des êtres.

[695] Palais des rois d'Angleterre dans le faubourg de Westminster, à Londres.

[696] Autre palais des rois d'Angleterre, voisin de Whitehall.

[697] Allusion au roman de madame de la Fayette.

[698] Voy. les Mémoires de Dangeau, t. I, p. 264.

[699] Trait d'ignorance échappé à quelque personnage du temps.

[700] Cette circonstance faisait que M. de Grignan commandait pour le roi dans le Comtat.

[701] Celui qu'on appelait le bel abbé avant qu'il ne fût évêque.

[702] Phrase provençale.

[703] Vers de l'opéra d'Atys.

[704] Marie-Louise d'Orléans, fille de Monsieur et de Henriette-Anne d'Angleterre, sa première femme.

[705] François de Rochechouart, marquis de Chandenier, avait été premier capitaine des gardes du corps du roi; mais étant tombé en disgrâce, il donna la démission de sa charge, et ce fut Anne, comte, puis duc de Noailles, qui lui succéda en 1651.

[706] Chaulnes, en Picardie, entre Roye et Péronne.

[707] Fable du Chêne et du Roseau, par la Fontaine, fable XXII, liv. I.

[708] M. Rochon était aussi chargé des affaires de M. de Grignan.

[709] Charlotte Séguier, fille puînée du chancelier, veuve en secondes noces du duc de Verneuil.

[710] Auteur d'un excellent Traité de la religion chrétienne.

[711] Catherine-Félicité Arnauld de Pomponne, qui fut mariée à Jean-Baptiste Colbert, marquis de Torcy, ministre d'État.

[712] Sœur de madame de Pomponne.

[713] Jean-Renauld de Segrais, de l'Académie française, était de Caen, ainsi que Malherbe, Huet, etc.

[714] Madame de Sévigné, belle-fille, n'avait jamais vu M. de Grignan.

[715] Nièce de René Descartes.

[716] M. de Grignan venait d'obtenir le cordon bleu.

[717] Madame de Rochebonne avait un grand nombre d'enfants.

[718] Louis-François, marquis, puis duc de Boufflers, pair et maréchal de France.

[719] Cinq belles grilles placées dans un mur demi-circulaire, en face du château, séparent le parterre du parc des Rochers.

[720] Premier président du parlement de Bretagne.

[721] Le comte de Revel était Piémontais.

[722] Le Conquêt est situé au fond de la Bretagne, dans un endroit appelé le bout du monde, ad fines terræ. Aujourd'hui le Finistère.

[723] Voyez l'arrêt burlesque donné en la grand'chambre du Parnasse en faveur des maîtres ès-arts, pour le maintien de la doctrine d'Aristote. Œuvres de Boileau.

[724] Ce passage est relatif à l'affaire de M. d'Harouïs, trésorier des états de Bretagne, allié de madame de Sévigné. Elle justifie ici le duc de Chaulnes aux yeux de la famille de Grignan, qui lui donnait tort.

[725] René de Marillac, doyen des conseillers d'État, mariait Marie-Madeleine de Marillac, sa fille, avec René-Armand Mothier, comte de la Fayette, fils puîné de madame de la Fayette.

[726] Louis Mothier, abbé de la Fayette, fils aîné de madame de la Fayette.

[727] Nicolas de Lamoignon, frère du président, et connu sous le nom de Bâville, remplaça, au mois de septembre 1685, M. d'Aguesseau dans l'intendance du Languedoc. Ce fut lui qui organisa ces étranges missions qui, du nom de leurs missionnaires, furent appelées dragonades. Il remplit les fonctions d'intendant du Languedoc pendant trente-trois ans, sans revenir à Paris.

[728] Victor-Maurice, comte de Broglio, commandait en Languedoc. Il était frère de Charles-Amédée de Broglio, comte de Revel.

[729] Voyez la fable de l'Éducation, par la Fontaine, fable 24, livre VIII.

[730] Les lettres de madame de la Fayette étaient toujours fort courtes.

[731] Ces travaux furent exécutés, et M. de Monmerqué dit qu'ils existent encore à peu près dans l'état où Mme de Sévigné les décrit en cet endroit.

[732] Louis Phélipeaux, comte de Pontchartrain, venait de succéder à M. le Pelletier, contrôleur général des finances, qui avait demandé la permission de se retirer.

[733] Le maréchal d'Estrées commandait en Bretagne en l'absence de M. de Chaulnes.

[734] M. de Chaulnes avait promis de faire avoir cette députation à M. de Sévigné, et ne l'avait pas fait.

[735] L'arrivée des cardinaux français, savoir: les cardinaux de Bouillon, de Bonzi, et de Furstemberg; le cardinal d'Estrées était déjà dans le conclave.

[736] Le nez de Pauline ressemblait d'abord à celui de madame de Sévigné, et plus tard à celui de M. de Grignan.

[737] Mot de Tréville sur madame de Grignan.

[738] Madame de la Fayette écrivait à madame de Sévigné, le 8 octobre précédent: «Vous êtes vieille, vous vous ennuierez, votre esprit deviendra triste, et baissera, etc.»

[739] Maison de campagne de madame de Coulanges.

[740] Contre-vérité; c'est-à-dire jansénistes.

[741] La lettre précédente finissait par ces mots: «Ma belle-fille a mal à la tête, elle a versé dans son petit voyage, elle s'est cognée, et deux de ses belles juments, qu'on avait dételées, se sont échappées; on ne sait encore où elles sont: mon fils en est en peine: voilà un petit ménage affligé. Ils vous parleront mercredi.

[742] Louis de la Tour, prince de Turenne, neveu du cardinal de Bouillon.

[743] Auteur de la Vérité de la religion chrétienne.

[744] M. le chevalier de Grignan, devenu maréchal de camp en 1688, ne put pas conserver son régiment, et le roi en fit don au jeune marquis de Grignan.

[745] Voyez Bossuet, Oraison funèbre de la reine d'Angleterre.

[746] Les Anecdotes de Florence, ou l'Histoire secrète de la maison de Medicis, par Varillas.

[747] Le cardinal Bentivoglio, auteur de l'Histoire des guerres civiles de Flandre, et de plusieurs autres ouvrages.

[748] Du comte Guidubaldo de Bonarelli. C'est une imitation de l'Aminta du Tasse, et du Pastor fido de Guarini.

[749] Madame de Sévigné comparait les douze mois de l'année à un sac de mille francs, qui finit presque aussitôt qu'on a commencé d'y puiser.

[750] Il réforma les carmes, qui prirent alors le nom de carmes déchaussés.

[751] Ce repas eut lieu le 5 janvier 1690. Il y avait cinq tables tenues par le roi, par Monseigneur, par Monsieur, par Madame et par Mademoiselle. Le roi, Monseigneur et Monsieur furent rois chacun à leur table.

[752] Fils de Colbert; il mourut de langueur et d'épuisement.

[753] Marie-Blanche d'Adhémar, religieuse aux Filles de Sainte-Marie.

[754] M. de Pontchartrain, alors contrôleur des finances, et depuis chancelier de France en 1699.

[755] Maison de campagne de madame de Coulanges.

[756] Où demeurait madame de la Fayette, qu'elle allait voir souvent.

[757] Alexandre VIII était mort depuis deux mois et quelques jours.

[758] Le duc et la duchesse de Nevers.

[759] La ville de Mons se rendit au roi le 9 de ce même mois d'avril, après seize jours de tranchée ouverte.

[760] Le marquis de Grignan.

[761] Voir le journal manuscrit de Dangeau, 31 juillet 1691. M. de Chaulnes était ambassadeur à Rome.

[762] M. de Seignelai était mort l'année précédente.

[763] Auteur d'un livre sur la Vérité de la religion chrétienne. Il était protestant.

[764] Trait dirigé contre la vanité de M. de Clermont-Tonnerre, évêque de Noyon.

[765] Moins d'un an après, elle n'existait plus.

[766] Le mariage de Pauline de Grignan avec le marquis de Simiane était convenu: on n'attendait pour le célébrer que le retour du marquis, qui était à l'armée.

[767] Madame de Chaulnes se plaignait de ce que le marquis de Sévigné voyait plus l'intendant de la province que le premier président et le procureur général du parlement de Bretagne.

[768] Jardinier des Rochers.

[769] Cette lettre est vraisemblablement la dernière que madame de Sévigné ait écrite. Elle mourut le 17 d'avril.

[770] La maréchale de Créqui et madame du Plessis-Bellière.

[771] Madame de Vins avait perdu son fils unique.

[772] Elle avait voulu être enterrée aux Carmélites.

[773] «Madame de Miramion mourut à Paris; c'est une grande perte pour les pauvres, à qui elle faisait beaucoup de bien. Elle avait travaillé à beaucoup de bons établissements de charité, qui presque tous avaient réussi. Le roi l'aidait dans les bonnes œuvres qu'elle faisait, et ne lui refusait jamais rien.» (Mémoires de Dangeau, 24 mars 1696, tome II, page 41.)

[774] Madame de Sévigné était morte le 17 avril, et l'on avait caché pendant quelques jours ce malheur à madame de Grignan.


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