Reconnaissance au Maroc, 1883-1884 (Texte)
4o OUAD KHENEG ET TEURFA. — Il est formé de trois cours d’eau se réunissant à la porte du Kheneg eṭ Ṭeurfa ; ce sont : l’Ouad Aqqa Izen, l’Ouad Tesatift et l’Ouad Aqqa Igiren. Nous étudierons séparément ces trois rivières, puis nous passerons à l’Ouad Kheneg eṭ Ṭeurfa :
Ouad Aqqa Izen. — Cours d’eau sans importance ne traversant que le désert. Il prend sa source au Kheneg Aqqa Izen.
Ouad Tesatift. — Cours d’eau sans importance, sans cesse dans le désert. Il sort du Kheneg Tesatift.
Ouad Aqqa Igiren. — Cette rivière ne porte en général ce nom qu’entre Aqqa Igiren et le Kheneg eṭ Ṭeurfa ; au-dessus, dans tout son cours supérieur, on l’appelle Ouad Targant. Elle prend sa source aux crêtes du Petit Atlas et arrose en descendant les qçars de Tisfrioui, Tisenna s Amin, Targant, Aqqa Igiren (groupe de deux qçars).
Toutes ces localités sont entourées de dattiers. La première compte comme faisant partie de l’Ounzin ; Tisenna s Amin, Targant, Aqqa Igiren sont isolées. Dans trois de ces lieux, la population est la même, mélange de Ḥaraṭîn et de Chellaḥa vassaux des Ida ou Blal. A Targant seule il n’en est pas ainsi : ce point, habité par des marabouts, est indépendant : Targant n’est d’ailleurs qu’un petit qçar, fort misérable.
L’Ouad Aqqa Igiren, comme tous ceux qui prennent leur source sur le versant sud du Petit Atlas, est partout à sec, si ce n’est aux points habités.
| Distance : d’Aqqa Igiren à Targant | 4 heures. |
AFFLUENTS. — L’Ouad Aqqa Igiren ou Ouad Targant reçoit entre Tisenna s Amin et Targant, sur sa rive droite, un affluent important, l’Ouad Sidi Moḥammed ou Iạqob.
Ouad Sidi Mohammed ou Iaqob. — On l’appelle aussi Ouad Iliṛ : prenant sa source à la crête du Petit Atlas, non loin du col d’Azrar, il traverse d’abord, en descendant, les déserts où campent les Aït Jellal ; puis il arrose les qçars suivants :
Sidi Moḥammed ou Iạqob (zaouïa), Fedoukkes, Reken, Iliṛ.
Les deux derniers sont entourés de dattiers ; les premiers n’en ont point. Ces divers qçars sont isolés les uns des autres. Sidi Moḥammed ou Iạqob se trouve sur la rive gauche de l’ouad : c’est une zaouïa qu’habitent les descendants de Sidi Moḥammed ou Iạqob ; le tombeau de ce saint se trouve là. Les marabouts sont au nombre d’environ 80 ; on vient les visiter de fort loin. Ce point est un lieu de pèlerinage fréquenté par les gens de Tisint, de Tatta et d’Aqqa, et par les Zenâga.
| Distances : | de Toug er Riḥ à Iliṛ comme de Toug er Riḥ à Foum Asgig. |
| d’Iliṛ à Reken comme de Tisint à Trit. | |
| de Reken à Fedoukkes comme 2 fois de Tisint à Aqqa Aït Sidi. | |
| de Fedoukkes à S. Moḥammed ou Iạqob comme de Tisint à Aqqa Iṛen. |
OUAD KHENEG ET TEURFA. — Il passe, après sa sortie du Kheneg eṭ Ṭeurfa à El Meḥagen (bas coteaux) ; puis à Ạïn Delal (bouquets de palmiers, sans habitations) ; à Ạïn Chebar (source) ; ensuite il entre dans la plaine semée de gommiers d’El Kheroua, à l’extrémité de laquelle il traverse le Kheneg el Gerzim : il descend de là à Gerzima (plaine de sable avec du sebt), puis arrose la plaine de Medelles et enfin se jette dans le Dra, dans la portion du Mạder Ida ou Blal appelée Bou Arbạïn.
AFFLUENTS. — L’Ouad Kheneg eṭ Ṭeurfa a trois principaux affluents, deux sur sa rive droite et un sur sa rive gauche. Les premiers sont l’Ouad Toufasour, s’y jetant au Kheneg el Gerzim, et l’Ouad Asgig, s’y jetant au point même où il finit, à Bou Arbạïn. Celui de gauche est l’Ouad Djedari, s’y jetant au sud du Gelob, au pied de ce mont.
Ouad Toufasour. — Il prend sa source dans l’areg, au sud du Bani, à Aoumasin (bouquets de palmiers sans habitations), puis passe à Toufasour (quelques palmiers sans maisons) ; de là, il entre dans la plaine d’El Kheroua, où il se jette, au Kheneg el Gerzim, dans l’Ouad Kheneg eṭ Ṭeurfa. Le cours en est désert.
Affluent. — L’Ouad Toufasour reçoit un affluent, l’Ouad Mezarreb, se jetant sur sa rive gauche dans la plaine d’El Kheroua.
Ouad Mezarreb. — Il prend sa source aux collines d’El Mezarreb, au sud du Bani ; le cours en est désert.
Ouad Asgig. — Il prend sa source dans les collines qui sont au sud de Tatta ; le cours en est désert.
Ouad el Djedari. — Il prend sa source dans le flanc sud du Bani, entre l’Ouad el Qcib et le Kheneg eṭ Ṭeurfa. Le cours en est désert. Il se jette dans l’Ouad Kheneg eṭ Ṭeurfa au pied du Gelob, montagne nue, déserte et isolée qu’on voit de Rist Djedeïd : le massif du Gelob se trouve entre les deux rivières qui coulent, l’une contre son flanc est, l’autre contre son flanc ouest, et se réunissent à son extrémité sud. Le Gelob contient des mines d’antimoine.
5o OUAD BENT EN NAS. — L’Ouad Bent en Nạs, qu’on appelle aussi dans son haut cours Ouad Kheneg Zrorha, prend sa source un peu au nord du Kheneg Zrorha, traverse ce kheneg, s’engage dans la plaine de Bouddeïr, en sort par le Kheneg Bent en Nạs et enfin se jette dans le Dra au Khrouf. Le cours en est désert.
AFFLUENTS. — Il reçoit deux affluents, l’Ouad Ạïn es Seka, se jetant sur sa rive droite, et l’Ouad el Bouir, se jetant sur sa rive gauche.
Ouad Ain es Seka. — Il prend sa source dans la plaine de Bouddeïr, passe à Ạïn es Seka (source et bouquets de palmiers, sans habitations), puis à Arf el Mamoun (lieu désert), et enfin se jette dans l’Ouad Bent en Nạs.
Ouad el Bouir. — Il prend sa source à des puits situés à l’est de l’Ouad Bent en Nạs. Le cours en est désert.
REMARQUE SUR LA TRIBU DES AIT JELLAL. — Les Aït Jellal, qu’on appelle aussi quelquefois Oulad Jellal, sont une tribu nomade installée au nord des Ida ou Blal, avec qui ils sont presque toujours en guerre, quoiqu’ils leur paient une debiḥa. Ils sont, avec les Oulad Iaḥia, la seule tribu nomade campant sur le versant sud du Petit Atlas. Encore les Oulad Iaḥia ne sont-ils nomades qu’à demi et ont-ils bon nombre de qçars ; les Aït Jellal, au contraire, n’en possèdent pas un seul et ne vivent que sous la tente. Ils peuvent lever 800 à 900 fusils ; leurs campements habituels sont sur les bords de l’Ouad Sidi Moḥammed ou Iạqob, au-dessus de la zaouïa. Leurs limites sont : au nord la crête supérieure du Petit Atlas, à l’ouest les Isaffen, à l’est l’Ounzin, au sud les Ida ou Blal ; jamais ils ne descendent au-dessous d’Afra sur l’Ouad Tatta, d’Iliṛ sur l’Ouad Sidi Moḥammed ou Iạqob ; ils ne sortent pas de la montagne, où ils vivent du produit de leurs moutons et de leurs chameaux. Les Aït Jellal ne parlent qu’arabe. Comme les Ounzin, comme toutes les tribus de ces régions, ils sont indépendants. Les debiḥas comme les leurs ne sont en aucune façon des marques de dépendance.
ITINÉRAIRE D’AQQA IGIREN A EL HOUAIDJ IMERSI. — On part d’Aqqa Igiren ; on remonte l’Ouad Targant en passant par Targant, Tisenna s Amin et Tisfrioui, puis on le quitte et, continuant à marcher sur le territoire d’Ounzin où l’on est entré à Tisfrioui, on y traverse successivement les qçars d’Ould Faṭma Ḥammou, d’Agouidir, d’Imoula (très grand qçar) ; de là, on parvient à El Ḥouaïdj Imersi (2 qçars). Ces derniers qçars appartiennent à la tribu d’Ounzin ; ils ne sont arrosés que par des sources et n’ont point de dattiers ; ils sont dans le bassin du Sous.
V. — Ouad Tatta.
L’Ouad Tatta prend naissance à la crête du Petit Atlas, dans la tribu des Ida ou Kensous : cette tribu occupe la portion du plateau supérieur de la chaîne située au nord de cette rivière, les sources de celle-ci et son cours supérieur. L’Ouad Tatta arrose d’abord un certain nombre de villages des Ida ou Kensous, puis il passe dans la tribu de Tagmout ; il y baigne les qçars dont elle se compose. Là commencent les dattiers. Le Tagmout succède immédiatement aux Ida ou Kensous : point de désert entre eux. Au-dessous du Tagmout, au contraire, il y a un désert assez long. L’ouad le traverse et ensuite entre dans l’oasis de Tatta ; il y arrose successivement les qçars suivants :
Afra (qui se prononce aussi Ofra ; elle est formée de deux qçars : l’un, appelé Agadir Afra, ou Agadir el Hena, est sur le bord de la rivière ; l’autre est situé à quelque distance, sur les premières pentes du flanc droit : il porte le nom d’Afra Fouqania, ou d’Aït Ḥoseïn. C’est dans ce dernier que se trouve la qoubba de Sidi Moḥammed d Aït Ḥoseïn).
| Aït Iasin (formée de deux qçars) | |
| Taṛla | rive droite. |
| Tiiti | rive gauche. |
| Qaçba el Makhzen (ruines d’une qaçba depuis longtemps, déserte) | rive droite. |
| Tigiselt | rive gauche. |
| Agerzaggen | rive gauche. |
| Tiiggan (à quelque distance de l’ouad, sur sa rive gauche) |
Au-dessous de Tiiggan, l’ouad entre dans une vaste plaine, Areg Bou Ạjaj : à partir de là, il coule dans le désert et y reste jusqu’à son confluent avec le Dra, dans le Mạder Tatta, à l’Areg Souir.
En tous les points habités du Tagmout et de Tatta, il y a des palmiers. Entre les divers qçars du Tagmout, point de portion déserte ; il y a un désert assez long entre le Tagmout et Afra ; il y en a d’autres plus courts entre Afra et Aït Iasin, entre Aït Iasin et Taṛla, entre Tiiti et Qaçba el Makhzen, entre Qaçba el Makhzen et Tigiselt, entre Tigiselt et Agerzaggen, entre Agerzaggen et Tiiggan. Ce n’est qu’entre Taṛla et Tiiti qu’il n’y en a point : encore les plantations ne s’y prolongent-elles que sur la rive gauche de la rivière. C’est à hauteur de Tiiti que l’Ouad Tatta franchit le Bani, au Kheneg Adis : il passe contre le flanc ouest du kheneg, le long de la montagne dont il baigne le pied ; à ce point, il est étroitement enfermé entre la paroi du Bani d’une part, les murs de Tiiti de l’autre.
De sa source à Aït Iasin, l’Ouad Tatta coule dans une vallée étroite et profonde, encaissée entre les pentes du Petit Atlas ; d’Aït Iasin à Tiiti, il descend par une série de plaines, areg, s’étageant entre des lignes de collines rocheuses de 60 à 100 mètres de hauteur, toutes parallèles au Bani. Taṛla est située au pied méridional de la dernière de ces chaînes avant le Bani. La région montagneuse que traverse la rivière entre le Tagmout et Afra s’appelle Bou Oudi.
| Distances : | de Qaçba el Makhzen à Taṛla comme de Qaçba el Djouạ à Trit. |
| de Taṛla à Aït Iasin comme d’Agadir Tisint à Trit. | |
| d’Aït Iasin à Afra comme d’Adis à Toug er Riḥ. | |
| de Toug er Riḥ au Tagmout comme de Toug er Riḥ à Kheneg Tesatift. |
AFFLUENTS. — L’Ouad Tatta reçoit quatre affluents principaux : trois sur sa rive droite, un sur sa rive gauche. Ce sont : sur sa rive droite : l’Ouad Sidi Nacer, s’y jetant dans le désert entre le Tagmout et Tatta, à un point appelé Iṛir Igidi ; l’Ouad Asmerdan, s’y jetant entre Taṛla et Aït Iasin ; l’Ouad Azerftin, s’y jetant dans le désert non loin de Tiiggan : sur sa rive gauche : l’Ouad Adis, s’y jetant dans le désert, en un point appelé Beka Chikh en Nahr.
Ouad Sidi Nacer. — Je n’ai pu avoir aucun renseignement sur lui.
Ouad Asmerdan. — Il prend sa source dans un massif de montagnes appelé Asmerdan. Il arrose en descendant deux qçars, faisant partie de Tatta ; ce sont :
Aïgou, Agellouz, l’un et l’autre entourés de dattiers.
| Distances : | de Taṛla à Agellouz comme d’Aqqa Izenqad à Aqqa Izen. |
| d’Agellouz à Aïgou comme de Tintazart à Toug er Riḥ. |
Ouad Azerftin. — Il prend sa source sur les premières pentes du Petit Atlas, traverse le Bani au Kheneg Azerftin, puis se jette dans l’Ouad Tatta. Le cours en est désert.
Ouad Adis. — Il prend sa source dans le Petit Atlas, où il traverse un kheneg du nom d’Imi n ou Aqqa. Le cours en est désert jusqu’au point où il entre dans l’oasis de Tatta, à Aqqa Izenqad : jusque-là il est appelé Ouad Imi n ou Aqqa ; c’est à partir d’Aqqa Izenqad qu’il porte le nom d’Ouad Adis. Il arrose en descendant :
Aqqa Izenqad ;
Adis (2 qçars, Tamessoult sur la rive gauche de la rivière, Aït ou Aḥman du même côté, mais à quelque distance du bord) ;
Zaouïa Aït Ben Nacer ;
Qoubba Sidi Ạli ben Djebira ;
Djerf el Ḥammam (bouquets de palmiers ; point d’habitations) ;
Tazoult ;
Eufriin (bouquets de palmiers et sources ; point d’habitations).
Depuis Tazoult, il coule dans le désert, jusqu’au point où il se jette dans l’Ouad Tatta.
Il franchit le Bani au Kheneg Adis, dans la partie est de ce passage, au pied de Tamessoult dont il baigne les murs.
AFFLUENTS. — L’Ouad Adis reçoit quatre affluents principaux, deux sur sa rive droite et deux sur sa rive gauche. Ceux de droite sont : l’Ouad Izourzen, s’y jetant à Aqqa Izenqad ; l’Ouad Toug er Riḥ, s’y jetant entre la qoubba de Sidi Ạli ben Djebira et Djerf el Ḥammam. Ceux de gauche sont : l’Asif Oudad, s’y jetant un peu au-dessus d’Aqqa Izenqad ; l’Ouad Djebaïr, s’y jetant à Eufriin.
Ouad Izourzen. — Il prend sa source dans la région moyenne du Petit Atlas ; le cours en est désert.
Affluent. — L’Ouad Izourzen reçoit sur sa rive droite, tout près d’Aqqa Izenqad, l’Ouad Bou Chaked.
Ouad Bou Chaked. — Il prend sa source au puits de Bou Chaked ; le cours en est désert.
Ouad Toug er Rih. — Cette rivière importante porte un grand nombre d’autres noms : on l’appelle aussi Ouad Bou Herhour, Ouad Tiṛremt, Ouad Ijja. Elle prend sa source dans le massif montagneux d’Azegga ; elle entre ensuite dans l’oasis de Tatta où elle arrose successivement les qçars que voici :
| Tifrest | ||
| Serṛina | ⎫ ⎬ ⎭ |
compris sous le nom d’Aït Zouli ; |
| Aït Ijja | ||
| Tazoulit |
Tiṛremt (composée de 3 ou 4 qçars) ;
Agjgal (appelée aussi Raḥba) (à hauteur et non loin d’Afra sur l’Ouad Tatta) ;
Imtfian (à hauteur et près d’Aït Iasin sur l’Ouad Tatta) ;
Tigzmert (sur la rive droite de l’ouad, à quelque distance de son lit) ;
Taldnount (se compose de 2 qçars, Aglagal et Tammast : Taldnount en comprenait autrefois 7, mais les 5 autres ont été détruits, il y a trente ans, par les Ida ou Blal ; les ruines qu’on voit au point nommé Ras Iṛir en faisaient partie. — Aglagal et Tammast sont sur la rive gauche de l’ouad ;
El Qçâbi (appelé aussi El Qcîbat et El Qaçbat ; c’est un seul qçar formé de deux quartiers, Tiṛremt et Aït Jellal, compris dans une même enceinte) ;
Tiiti ;
Toug er Riḥ (appelé aussi Isbabaten).
Auprès de ce dernier qçar, la rivière se jette dans l’Ouad Adis.
Elle traverse le Bani au kheneg d’Adis, passant au milieu du défilé, entre l’Ouad Tatta et l’Ouad Adis.
Tous les points habités de l’Ouad Toug er Riḥ ont des palmiers.
| Distances : | d’El Qçâbi à Tigzmert comme de Toug er Riḥ à Adis. |
| de Tigzmert à Imtfian comme de Toug er Riḥ à Adis. | |
| d’Imtfian à Agjgal comme de Toug er Riḥ à El Qçâbi. | |
| d’Agjgal à Tiṛremt comme d’El Qçâbi à Adis. | |
| de Tiṛremt à Tazoulit comme de Toug er Riḥ à Adis. |
Asif Oudad. — Il prend sa source sur les pentes inférieures du Petit Atlas, aux collines d’Anamelloul, et se jette dans l’Ouad Imi n ou Aqqa, peu au-dessous d’Aqqa Izenqad : le cours en est désert ; on y trouve, dans la montagne, le puits Ḥasi El Ḥasen Moḥammed, creusé en son lit.
Affluent. — L’Asif Oudad reçoit au pied du Bani un affluent, l’Ouad Kheouïa, qui se jette sur sa rive gauche.
Ouad Kheouïa. — Il prend sa source dans les pentes inférieures du Petit Atlas, aux collines de Kheouïa. Le cours en est désert.
Ouad Djebaïr. — Il prend sa source à Anṛerif, puis passe à Djebaïr, ensuite à Sidi El Medaoui (bouquets de palmiers sans habitations), puis à Eufriin, où il se jette sur la rive gauche de l’Ouad Adis.
REMARQUE SUR LES TRIBUS. — Ainsi qu’on le voit, les eaux du bassin de l’Ouad Tatta n’arrosent que trois territoires, ceux des Ida ou Kensous, du Tagmout et de Tatta. Les Ida ou Kensous et le Tagmout sont des tribus. Tatta est un district dont les qçars ne sont unis entre eux par aucun lien. Nous connaissons Tatta : nous nous occuperons ici des Ida ou Kensous et du Tagmout.
Ida ou Kensous. — Ils s’étendent sur une partie du haut plateau qui couronne les deux versants du Petit Atlas, et occupent les sources de l’Ouad Tatta et le cours supérieur de cette rivière. Leur territoire a pour limites, à l’ouest les Ida ou Zkri, au sud le Tagmout et les Aït Jellal, à l’est la tribu d’Azrar. Leurs terres prolongent celles des Ida ou Zkri et sont dans une situation analogue : ces deux territoires se touchent, et on passe d’une tribu à l’autre sans sortir des villages et des cultures. La famille des chikhs héréditaires des Ida ou Kensous s’étant éteinte il y a quelque temps, ceux-ci se sont placés d’eux-mêmes sous l’autorité de Ḥadj Moḥammed Amerri, chikh héréditaire des Ida ou Zkri : c’est lui qui les gouverne à présent. Ils ne reconnaissent pas le sultan. Leur pays renferme un très grand nombre de qçars. Ils forment plus de 2,500 fusils. C’est une tribu riche et industrieuse : elle est renommée pour ses belles maisons et pour ses ouvriers en cuivre et autres métaux ; elle fabrique les plus beaux poignards, les plus beaux fusils, les plus belles cornes à poudre du sud du Maroc. Les Ida ou Kensous ont trois ou quatre agadirs. Pas de marché. Ils vont à ceux de Tatta, des Isaffen, des Ida ou Zkri. Pas de Juifs. Point de dattiers ni d’oliviers chez eux, mais un très grand nombre d’amandiers. L’Ouad Tatta est la seule rivière qui arrose leur territoire. La plupart de leurs qçars ne sont alimentés que par des citernes.
Les Ida ou Kensous sont Chellaḥa et ne parlent que le tamaziṛt. Ils sont sédentaires.
En ce moment, les Ida ou Kensous sont en guerre avec Qaçba el Djouạ.
Tagmout. — Cette tribu ne comprend qu’une douzaine de qçars, tous situés sur les rives mêmes de l’Ouad Tatta, immédiatement au-dessous de ceux des Ida ou Kensous. Les Aït Tagmout forment environ 700 fusils. Ils n’ont pas de chikh ; ils se gouvernent démocratiquement par une djemaạa. Point d’agadir. Pas de marché ni de Juifs. Les Aït Tagmout sont Chellaḥa et sédentaires et ne parlent que le tamaziṛt. Ils ont des palmiers et aussi des amandiers : ce dernier arbre disparaît au-dessous de leur territoire.
Dans les montagnes des environs de Tagmout, il y a du minerai d’argent.
VI. — Ouad Meskaou.
L’Ouad Meskaou prend sa source sur les premières pentes du Petit Atlas entre Tatta et Aqqa, traverse le Bani au kheneg appelé Foum Meskoua, et se jette dans le Dra au Mạder Tatta, dans la partie nommée Souekh. Le cours en est désert.
VII. — Ouad Aqqa.
L’Ouad Aqqa, qui, dans son haut cours, est appelé souvent Ouad Isaffen, prend naissance à la crête supérieure du Petit Atlas, dans la tribu des Ida ou Zkri : cette dernière occupe le haut plateau qui couronne la chaîne au nord de la rivière, les sources de celle-ci et tout son cours supérieur, qu’elle garnit de ses qçars. En sortant des Ida ou Zkri, l’Ouad Aqqa entre chez les Isaffen : ces deux tribus se font suite sans qu’aucun désert les sépare ; point de désert non plus entre les divers villages ou qçars de chacune d’elles : depuis les sources jusqu’au point le plus bas des Isaffen, les bords de l’ouad ne sont, sans interruption, que qçars et que cultures : oliviers, figuiers, amandiers surtout, chez les Ida ou Zkri ; oliviers, figuiers et palmiers chez les Isaffen et au-dessous d’eux. En quittant les Isaffen, l’Ouad Aqqa traverse un court espace désert, puis arrose le grand village de Tizgi Ida ou Baloul. De là, il entre dans le vaste désert d’Imaouen, où il reste jusqu’au Bani : il traverse cette chaîne à Foum Aqqa ; ensuite il entre dans l’oasis d’Aqqa ; il en arrose les plantations, et passe au pied de plusieurs de ses qçars : Ez Zaouïa, Erḥal, Aït Bou Feḍaïl, Aït Djellal, Aït Anter sont sur ses bords. Au sortir d’Aqqa, l’ouad rentre dans le désert, où il demeure jusqu’à son confluent avec le Dra, auprès de la qoubba de Sidi Ạmara, dans le Mạder Aqqa. Sur tout son cours, il n’a d’eau d’une manière habituelle qu’aux points où il est habité.
AFFLUENTS. — L’Ouad Aqqa reçoit quatre affluents principaux, deux sur sa rive droite et deux sur sa rive gauche ; les deux de droite sont : l’Ouad Iberqaqen, s’y jetant chez les Isaffen, en un point qui forme la limite entre deux fractions de cette tribu, les Aït Tasousekht au sud et les Aït Ouagrou au nord ; l’Ouad Tizert, s’y jetant dans le petit désert qui sépare les Isaffen de Tizgi Ida ou Baloul. Les deux affluents de gauche sont : l’Ouad Imiṭeq, s’y jetant dans le désert d’Imaouen ; l’Ouad Kebbaba, s’y jetant dans le désert au sud d’Aqqa.
Ouad Iberqaqen. — Il descend des crêtes supérieures du Petit Atlas. Le cours en appartient en entier à la tribu des Iberqaqen. Cette rivière a, sur toute sa longueur, ses bords peuplés et cultivés : le fond de la vallée, très étroit et très encaissé, est partout couvert de qçars et de jardins, oliviers et figuiers dans la portion supérieure, palmiers dans la partie basse.
Ouad Tizert. — Comme la rivière précédente, il reste tout le long de son cours enfermé entre les pentes du Petit Atlas, qui encaissent profondément sa vallée. Il arrose une dizaine de qçars alignés les uns auprès des autres sur ses bords et formant un seul groupe appelé Tizert.
Ouad Imiteq. — Il prend sa source aux pentes moyennes du Petit Atlas, arrose le qçar d’Imiṭeq (qçar isolé entouré de palmiers, habité par des Chellaḥa et des Ḥaraṭîn), puis se jette dans l’Ouad Aqqa dans le désert d’Imaouen.
Ouad Kebbaba. — Il coule à l’est de l’Ouad Aqqa, longe la lisière orientale de l’oasis d’Aqqa, où il arrose les deux qçars d’Agadir Ouzrou et d’El Kebbaba, puis se jette dans l’Ouad Aqqa dans le désert.
AFFLUENT. — L’Ouad Kebbaba reçoit un affluent, l’Ouad Defalia, se jetant sur sa rive gauche au-dessous d’Aqqa, dans le désert.
Ouad Defalia. — Il prend sa source sur le flanc sud du Bani et arrose le petit qçar d’Oumm el Ạleg (se composant de 30 maisons divisées en deux quartiers ; il appartient aux Aït ou Mrîbeṭ). Le reste du cours est désert et à sec.
REMARQUES SUR LES TRIBUS. — Le bassin de l’Ouad Aqqa appartient en entier, à l’exception des qçars d’Imiṭeq et de Tizgi Ida ou Baloul, qui sont isolés, à 5 tribus : les Ida ou Zkri, les Isaffen, les Iberqaqen, les Aït Tizert, les Aït ou Mrîbeṭ ; sur le territoire de ces derniers se trouve l’oasis d’Aqqa. Nous avons déjà parlé et d’Aqqa et des Aït ou Mrîbeṭ. Nous allons dire quelques mots des quatre autres tribus.
Ida ou Zkri. — Cette tribu habite le haut plateau qui couronne le Petit Atlas au nord de l’Ouad Aqqa, les sources de cette rivière, sa vallée supérieure jusqu’aux Isaffen, et les plateaux qui, en cette partie de son cours, s’étendent des deux côtés de sa vallée. Elle est tout entière gouvernée par un seul chikh, Ḥadj Moḥammed Amerri ; ce chikh est très puissant : plusieurs tribus voisines se sont, par des debiḥas, constituées ses vassales. Les Ida ou Zkri ne reconnaissent point le sultan. Ils ont un marché, le Djemạa Izalaṛen, qu’on appelle aussi Djemạa Amerri parce qu’il se tient près de la demeure du chikh. Leur pays renferme un grand nombre de qçars ; ils ont trois ou quatre agadirs ; ils peuvent lever 2000 fusils. Leur sol est très fertile : les bords de l’Ouad Aqqa sont couverts d’oliviers ; le plateau qui forme la plus grande partie de leur territoire, et qui s’étend sur le haut des deux versants du Petit Atlas, n’est que champs et qu’amandiers. Les Ida ou Zkri sont Chellaḥa et sédentaires. Comme famille, ils sont frères des Ilalen, tout en étant une tribu séparée. Ils ont pour limites : à l’est les Ida ou Kensous, au sud les Isaffen, à l’ouest les Iberqaqen et les Ilalen.
| Distances : | de Taroudant à la maison de Chikh Amerri | 1 jour. |
| de Tizgi Ida ou Baloul à la maison de Chikh Amerri | 1 jour. |
Isaffen. — Cette tribu, appelée aussi Aït Isaffen, n’habite que la vallée même de l’Ouad Aqqa ; elle est limitée, au nord par les Ida ou Zkri, au sud par un petit désert qui la sépare de Tizgi Ida ou Baloul. Point de désert entre les Isaffen et les Ida ou Zkri ; on passe d’une tribu dans l’autre sans sortir des jardins et des cultures. Les Isaffen se subdivisent en trois fractions ; ce sont, en descendant l’Ouad Aqqa :
Les Ida ou Tints (sur les bords de l’Ouad Aqqa, au-dessous des Ida ou Zkri et au-dessus des Aït Ouagrou. Ils sont gouvernés par un chikh héréditaire, Chikh Bel Ạïd Eṭ Ṭaleb).
Les Aït Ouagrou (sur les bords de l’Ouad Aqqa, au-dessous des Ida ou Tints. Ils sont gouvernés par un chikh héréditaire, Ould el Ḥadj Iaḥia).
Les Aït Tasousekht (sur les bords de l’Ouad Aqqa, au-dessus des Aït Ouagrou. Ils sont gouvernés par un chikh héréditaire, Ou Ben Ḥamed. Cette fraction est celle que nous avons traversée en allant à Mogador. Le point où nous avons quitté l’Ouad Aqqa, le confluent de l’Ouad Iberqaqen, en est la limite nord).
Comme on le voit, les Isaffen sont gouvernés par trois chikhs héréditaires. C’est une tribu sédentaire et chleuḥa : point de Ḥaraṭîn, on n’y parle que le tamaziṛt ; cependant quelques hommes savent l’arabe.
Un marché, le Khemîs Isaffen ; il se tient au pied de Qaçba Chikh Ould el Ḥadj Iaḥia.
Les Isaffen ont la plus mauvaise réputation auprès des étrangers : voleurs, pillards, ils rançonnaient impitoyablement, il y a peu de temps encore, les voyageurs et les caravanes qui traversaient leur territoire : le chef de la zaouïa d’Aït Haroun Isaffen se distinguait entre tous, et on ne pouvait passer devant la maison de Dieu sans être dévalisé ; aussi, depuis 1877[116], les convois de Mogador à Aqqa et à Tizounin ne prenaient plus leur route habituelle par le territoire des Isaffen (celle que j’ai prise moi-même en allant à Mogador) : ils passaient par l’ouad et la tribu de Tizert et débouchaient de là sur Tizgi, quoique ce chemin soit très difficile pour les bêtes de somme. Depuis une année environ, les caravanes reprennent leur ancienne voie. Le chef de la zaouïa d’Aït Haroun a été longtemps absent et est revenu plus calme : les autres Isaffen ont décidé de même qu’à l’avenir les voyageurs passeraient en paix ; ce changement s’est produit après un châtiment que Dieu leur a infligé : ils ont été maudits par un marabout à cause de leurs brigandages, leur rivière s’est desséchée et il y a eu une famine épouvantable ; les eaux ne sont revenues que lorsqu’ils se furent amendés.
Iberqaqen. — Cette tribu habite d’une part le haut plateau qui couronne le versant sud du Petit Atlas, de l’autre la vallée de l’Ouad Iberqaqen. Elle ne forme qu’un seul groupe : une seule djemaạa la gouverne. Point de chikh. Elle a trois agadirs, portant l’un le nom de Tidgar, les deux autres ceux d’Agadir Iberqaqen (Fouqani et Taḥtani). Les Iberqaqen sont Chellaḥa et sédentaires. Leur langue est le tamaziṛt. Peu parmi eux comprennent l’arabe. Point de marché sur leur territoire : ils vont au Khemîs Isaffen et au Djemạa Amerri. Les Iberqaqen sont une tribu nombreuse et puissante, moins cependant que leurs voisins les Isaffen avec lesquels ils sont souvent en guerre.
Tizert. — Cette tribu comprend environ douze qçars, échelonnés sur l’Ouad Tizert et unis entre eux par des jardins. De plus, Tizgi Ida ou Baloul, sur l’Ouad Aqqa, est quelquefois comptée comme faisant partie de Tizert. Point de chikh : une djemaạa gouverne la tribu. Les Aït Tizert sont Chellaḥa et sédentaires. Leur langue est le tamaziṛt. Pas de marché : on va au Khemîs Isaffen.
Point de Juifs. Il n’y a qu’un mellaḥ dans le bassin de l’Ouad Aqqa, celui qui se trouve dans l’oasis d’Aqqa.
VIII. — Ouad Tizgi el Haratîn.
Il est appelé aussi Ouad Tizgi Iṛiren. Il prend sa source dans le Petit Atlas et traverse le Bani à un kheneg où se trouvent deux qçars : l’un, Aït Oumendil, est au milieu même du kheneg, l’autre, Tizgi el Ḥaraṭîn, est immédiatement au-dessous : l’un et l’autre s’élèvent sur les bords mêmes de la rivière ; leurs jardins se touchent et entre eux les rives de l’ouad ne cessent d’être ombragées de dattiers. Après avoir traversé cette oasis, l’ouad rentre dans le désert où il reste jusqu’à son confluent avec le Dra, au Mạder Tizgi.
Tizgi el Ḥaraṭîn est un grand qçar de 150 feux, formé de deux quartiers compris en une même enceinte. Il s’y tient un marché permanent, comme à Agadir Tisint. La population y est un mélange de Chellaḥa et de Ḥaraṭîn, ceux-ci dominant ; elle est tributaire des Aït ou Mrîbeṭ (fraction d’Idgich). Tizgi el Ḥaraṭîn, qu’on appelle aussi Tizgi Iṛiren, est située, comme Tisint, à la bouche d’un kheneg du Bani.
Aït Oumendil qui se trouve, comme Tiiti, au milieu même du kheneg, est un qçar de 100 feux, peuplé de Chellaḥa et de Ḥaraṭîn, sous la suzeraineté des Aït ou Mrîbeṭ (fraction d’Idgich).
| Distances : | de Tizounin à Tizgi el Ḥaraṭîn comme d’Agadir Tisint à Mrimima. |
| d’Aït Oumendil à Tizgi el Ḥaraṭîn comme d’Agadir Tisint à Aït ou Iran. |
AFFLUENTS. — L’Ouad Tizgi el Ḥaraṭîn reçoit un affluent, l’Ouad Tizounin, se jetant sur sa rive gauche dans le désert, entre Tizgi et l’Ouad Dra.
Ouad Tizounin. — C’est un cours d’eau sans importance. Il prend sa source sur le flanc sud du Bani, puis arrose successivement les deux qçars de Tizounin et d’Igdi.
Ils sont séparés l’un de l’autre par un désert de plusieurs kilomètres. Au-dessous d’Igdi, la rivière coule dans le désert jusqu’à son confluent avec l’Ouad Tizgi el Ḥaraṭîn.
Tizounin est un grand qçar, isolé dans la plaine, appartenant aux Aït ou Mrîbeṭ. C’est là que résident les chikhs de cette tribu, ou du moins ceux de la fraction des Aït ou Iran, qui a aujourd’hui environ quinze chikhs. Les Aït ou Mrîbeṭ forment la grande majorité de la population de Tizounin ; les autres habitants sont quelques Ḥaraṭîn pauvres. Les belles maisons, les jardins sont aux chikhs. Outre l’ouad, qui est peu important, il y a plusieurs sources ; les vergers produisent de bonnes dattes, mais sont peu étendus. Pas de mellaḥ ; quelques Juifs isolés viennent trafiquer comme à Agadir Tisint et comme à Tizgi el Ḥaraṭîn. Marché permanent comme dans ces deux localités. Tizounin contient 400 à 500 maisons ; celles des chikhs sont les seules qui soient toujours habitées : les autres appartiennent à des nomades de leur fraction qui y emmagasinent leurs grains, y viennent de temps en temps, mais passent la plus grande partie de l’année sous la tente. Le premier des chikhs de Tizounin est Chikh Ḥamed. C’est le seul qui ait de l’autorité : les autres chikhs sont ses cousins, qui, par la noblesse de leur naissance, ont droit au titre de chikh, sans pour cela partager le pouvoir avec leur aîné. En effet, parmi les familles où le titre de chikh est héréditaire, il y en a, et c’est le plus grand nombre, où le chef seul porte ce titre ; mais il y en a d’autres, comme celle-ci, où, soit plusieurs frères, soit même toute une génération de cousins, le prennent également.
Igdi est un petit qçar entouré de quelques dattiers : il appartient à la fraction d’Idgich des Aït ou Mrîbeṭ.
Distance : de Tizounin à Igdi comme d’Agadir Tisint à Bou Mousi.
IX. — Ouad Icht.
C’est un cours d’eau peu important prenant sa source dans une plaine située au nord du Bani, entre cette chaîne et le Petit Atlas : il traverse le Bani au Kheneg Icht et, immédiatement au-dessous, à sa bouche même, arrose l’oasis qui lui donne son nom. De là, il rentre dans le désert, et y reste jusqu’à son confluent avec le Dra au Mạder Icht.
L’oasis d’Icht ne renferme qu’un qçar, situé sur la rive gauche de l’ouad, et entouré de vastes plantations de palmiers s’étendant des deux côtés de la rivière jusqu’au pied du Bani. Ce qçar, d’environ 200 maisons, est peuplé de Chellaḥa mêlés de quelques Ḥaraṭîn ; il est gouverné par un chikh, El Ḥoseïn ; il reconnaît la suzeraineté des Aït ou Mrîbeṭ. Icht est riche, prospère, puissante. Marché permanent comme à Agadir Tisint, Tizounin et Tizgi Iṛiren. L’Ouad Icht est presque toujours à sec, même dans l’oasis ; mais il y a un grand nombre de sources, aussi bien dans les jardins qu’à l’intérieur du qçar. Les dattiers sont nombreux, mais d’espèces médiocres : ce sont des bou souaïr.
Distance : de Tizgi el Ḥaraṭîn à Icht comme de Qaçba el Djouạ à Tatta.
X. — Ouad Imi Ougadir.
L’Ouad Imi Ougadir porte aussi le nom d’Ouad Tamanaṛt : il prend sa source dans la tribu des Aït Imejjat et reçoit les eaux de celle d’Ifran et d’une partie de celle d’Id Brahim. Après avoir traversé une portion du territoire des Aït Imejjat, il arrose l’oasis de Tamanaṛt : les quatre qçars qui la composent se trouvent sur ses rives : ce sont, en descendant :
| Agerd. | |
| Qaçba Aït Ḥerbil | rive droite. |
| Iṛir | rive gauche. |
| Igouïaz | rive gauche. |
Entre ces quatre qçars les bords de l’ouad sont, sans interruption, bordés de dattiers. Au-dessous de Tamanaṛt, la rivière entre dans le désert et y reste jusqu’au Bani : elle traverse cette chaîne au Kheneg Imi Ougadir. La longueur de ce passage est égale ou un peu moindre à celle du kheneg de Tisint : palmiers au milieu : à la bouche sud se trouve un grand qçar entouré de dattiers : c’est :
Imi Ougadir.
En sortant d’Imi Ougadir, l’ouad rentre dans le désert et y demeure jusqu’à l’Ouad Dra, où il se jette au Mạder Imi Ougadir.
Ce mạder, comme ceux d’Icht et de Tizgi, produit des moissons superbes : tous trois sont cultivés surtout par les Aït ou Mrîbeṭ. Les habitants des oasis voisines et ceux du Petit Atlas y labourent aussi : on y voit venir jusqu’à des Isaffen et des Iberqaqen.
Imi Ougadir est un grand qçar de 400 maisons, où neuf ou dix groupes des Aït ou Mrîbeṭ possèdent des demeures et emmagasinent grains et dattes. Quelques habitants chellaḥa s’y trouvent, mais ils sont en petit nombre : ce lieu est avant tout un grand agadir des Aït ou Mrîbeṭ. Marché permanent au milieu du qçar, comme à Agadir Tisint. Juifs commerçants comme dans cette dernière localité, mais pas de mellaḥ.
| Distances : | de Tamanaṛt à Icht comme d’Agadir Tisint à Mrimima. |
| d’Agerd à Qaçba Aït Ḥerbil comme d’Agadir Tisint à Bou Mousi. | |
| de Qaçba Aït Ḥerbil à Iṛir comme d’Agadir Tisint à Ez Zaouïa. | |
| d’Iṛir à Igouïaz comme d’Agadir Tisint à Foum Tisint. | |
| de Tamanaṛt à Imi Ougadir comme d’Agadir Tisint à Mrimima. | |
| d’Imi Ougadir à Icht comme d’Agadir Tisint à Trit. |
REMARQUES SUR LES TRIBUS. — La partie méridionale du cours de l’Ouad Imi Ougadir, de même que tout ce qui est situé au sud du Bani dans les bassins des ouads Icht, Tizgi el Ḥaraṭîn, Aqqa et Meskaou, fait partie du territoire des Aït ou Mrîbeṭ. Le haut bassin de l’Ouad Imi Ougadir appartient à trois tribus, les Aït Imejjat, les Ifran, les Id Brahim. Le cours moyen en est occupé par le district isolé de Tamanaṛt.
Ait Imejjat. — Ils peuvent former 3000 fusils. C’est une puissante tribu sédentaire, possédant de nombreux qçars. Les Aït Imejjat sont Chellaḥa : leur langue est le tamaziṛt. Ils ont vaincu, il y a quelques années, Sidi El Ḥoseïn ben Ḥachem, le célèbre marabout du Tazeroualt. Auparavant ils étaient ses sujets : aujourd’hui il n’a plus d’autorité sur eux. Indépendants du sultan depuis un temps immémorial, les Aït Imejjat se sont soumis à Moulei El Ḥasen en 1882, en même temps que la plupart des tribus du Sahel, lors de son expédition dans le bas Sous et le Sahel Marocain. Le sultan leur a donné deux qaïds. L’un d’eux est Chikh Moḥammed, d’Agerd (Tamanaṛt).
Ifran. — On les appelle aussi Ofran. C’est une tribu chleuḥa et sédentaire située au sud-ouest des Aït Imejjat : ils sont soumis au sultan depuis la même époque et dans les mêmes conditions que ces derniers. Moulei El Ḥasen les a réunis, avec le Tazeroualt et les Ida ou Semlal, sous le qaïdat de Ḥadj Ṭahar, fils de Sidi El Ḥoseïn ben Ḥachem. Les Ifran sont une tribu de moyenne importance.
Id Brahim. — Grande tribu, soumise au sultan de la même manière que les précédentes ; son territoire, au sud de celui des Ifran et de celui des Aït Imejjat, s’étend au loin vers l’ouest. Moulei El Ḥasen l’a mise avec Tamanaṛt sous le commandement d’un qaïd unique, Ḥadj Ḥamed El Manaṛi, chikh héréditaire de Qaçba Aït Ḥerbil à Tamanaṛt. Les Id Brahim sont comptés, ainsi que les Ifran et les Aït Imejjat, comme appartenant au Sahel : en effet, la plus grande partie des territoires de ces trois tribus se trouve dans le bassin de l’Océan, et non dans celui du Dra. Les Id Brahim sont Chellaḥa et sédentaires : leur langue est le tamaziṛt. Ils se décomposent en :
Ida ou Leggan, Aït Ḥerbil, Aït Ouadaï, Aït Illoul, Aït Mousa ou Daoud, Aït Bou Ạchra, Aït Zkri, Aït Bouhou.
Tamanart. — C’est une oasis composée de quatre qçars, Agerd, Qaçba Aït Ḥerbil, Iṛir, Igouïaz. Ces quatre localités sont enveloppées dans une longue bande de dattiers : les fruits que produisent ces derniers sont abondants, mais de qualité médiocre : ce sont des bou souaïr. Avant leur récente soumission au sultan, la guerre régnait presque toujours entre les qçars de Tamanaṛt. Agerd était en hostilité à peu près perpétuelle avec ses trois sœurs : les tribus voisines se mêlaient à ces querelles ; les Aït Imejjat et d’autres tribus du nord venaient au secours d’Agerd, les Aït ou Mrîbeṭ prêtaient leur appui aux trois autres localités. Aujourd’hui Tamanaṛt vit en paix : l’oasis a fait sa soumission en 1882, en même temps que les Aït Imejjat et les Id Brahim : le chikh de Qaçba Aït Ḥerbil a été nommé qaïd de l’oasis et des Id Brahim par Moulei El Ḥasen. Là s’arrête l’autorité de ce dernier[117] : toutes les tribus qui sont au sud et à l’est des Aït Imejjat, de Tamanaṛt et des Id Brahim, telles que les Aït ou Mrîbeṭ, etc., ne la reconnaissent plus. Agerd se compose de 200 maisons et a un marché, dont on ne peut me désigner le jour, seul marché de Tamanaṛt ; Qaçba Aït Ḥerbil a 200 maisons, Iṛir n’en a que 50, et Igouïaz que 15. Entre Agerd et Qaçba Aït Ḥerbil, sur une colline, se trouve une tour toujours gardée par une quinzaine de fusils de Qaçba Aït Ḥerbil, surveillant le pays et dominant Agerd. La population est chleuḥa avec quelques Ḥaraṭîn. Un mellaḥ à Agerd, le seul du bassin de l’Ouad Imi Ougadir. Il n’y a d’Israélites ni chez les Aït Imejjat, ni chez les Ifran, ni chez les Id Brahim.
Itinéraire de Tisint à Ouad Noun.
1er jour. — De Tisint à Aqqa Igiren.
2e jour. — D’Aqqa Igiren à Tiiggan.
3e jour. — De Tiiggan à Tizounin.
On passe par Oumm el Ạleg, et de là on va à Tizounin : beaucoup de gazelles dans la plaine, autour de Tizounin : c’est le seul lieu où l’on trouve du gibier. Dans la même région, on rencontre aussi un grand nombre de moufflons, mais en montagne, dans le Bani. Entre Oumm el Ạleg et Tizounin, désert à sol dur et plat avec quelques gommiers.
Distance : d’Oumm el Ạleg à Tizounin comme d’El Feggouçat à Mrimima.
4e jour. — De Tizounin à Tizgi el Haratîn.
On traverse un désert pierreux ; sol plat, sans autre végétation que des jujubiers sauvages et quelques gommiers. Le chemin ne passe par aucun lieu habité, mais on distingue à main gauche le qçar d’Igdi, pendant la première partie de la route.
Distance : de Tizounin à Tizgi el Ḥaraṭîn comme d’Agadir Tisint à Mrimima.
5e jour. — De Tizgi el Haratîn à Icht.
Entre Tizgi et Icht, on continue à longer le pied méridional du Bani, en l’ayant toujours à main droite (au nord). Pas de kheneg dans la chaîne entre ces deux points. Pendant la première moitié du chemin, on marche au milieu d’un areg, plaine sablonneuse avec des gommiers : à mi-route, on rencontre, descendant des crêtes du Bani, le lit desséché d’un ruisseau, au milieu duquel se trouvent des puits (point de palmiers ni de végétation auprès d’eux). A partir de là, le terrain reste toujours plat, mais les gommiers se mêlent de quelques rares troncs d’argans. De Tizgi à Icht, le pays est désert.
En arrivant à Icht, on voit d’abord, à la lisière de l’oasis, une qoubba ; c’est auprès d’elle qu’on entre sous les palmiers : on chemine quelque temps à leur ombre, en remontant l’Ouad Icht : les dattiers en bordent les deux rives, mais il n’y en a point dans son lit : on parvient ainsi au qçar d’Icht.
Distance : de Tizgi el Ḥaraṭîn à Icht comme de Qaçba el Djouạ à Tatta.
6e jour. — D’Icht à Tamanart.
Icht est situé, comme Tisint, à la bouche sud d’un kheneg du Bani. Pour aller à Tamanaṛt, on traverse le kheneg et on passe au nord de la chaîne : de là à Ouad Noun, le Bani restera toujours au sud du chemin. En allant d’Icht à Tamanaṛt, on l’a, durant toute la route, en arrière et à gauche. Chemin plat et désert, tantôt sablonneux, tantôt pierreux ; beaucoup de gommiers.
Le premier qçar auquel on arrive est Igouïaz, puis on gagne celui d’Iṛir.
Distance : d’Icht à Tamanaṛt comme d’Agadir Tisint à Mrimima.
7e jour. — De Tamanart à Tarjijt.
Entre ces deux points, le chemin traverse une plaine unie et déserte, un areg. Sol pierreux, avec quelques gommiers. On se tient sans cesse au nord du Bani, qu’on distingue pendant tout le trajet à une certaine distance dans le sud. On ne traverse ni ne voit aucun lieu habité jusqu’à Tarjijt. A partir du point où l’on est sorti de Tamanaṛt, on marche sur le territoire des Id Brahim. Tarjijt est un groupe de plusieurs qçars faisant partie d’une des fractions de cette tribu ; une petite rivière y passe : les eaux s’en écoulent, comme toutes celles de cette contrée, vers l’ouest ou le sud-ouest pour aller aboutir à Tiṛmert qu’elles arrosent. Tarjijt a un grand nombre de palmiers, bou souaïr et rares bou feggouç. De Tarjijt on voit le Bani ; il en est à la même distance que le mont Taïmzouṛ de Mrimima.
Distance : de Tamanaṛt à Tarjijt comme d’Idroumen (dunes de sable) à Tatta.
8e jour. — De Tarjijt à Tirmert.
Entre ces deux points, le chemin traverse un pays accidenté, mais sans passage difficile. On franchit quelques ruisseaux ; on voit à droite et à gauche des qçars ; je n’ai pu en savoir les noms. Au sortir de Tarjijt on quitte la tribu des Id Brahim et on entre dans celle des..... C’est une tribu nombreuse, se disant d’origine arabe, habitant en partie la tente, en partie des qçars. Celui de Tiṛmert est sur son territoire : il est la résidence de son qaïd, Ould Ḥamed ou Saloum.
Distance : de Tarjijt à Tiṛmert comme de Tatta à Tizgi Ida ou Baloul.
9e jour. — De Tirmert à Aougelmim.
Aougelmim est le principal des qçars qui composent le district d’Ouad Noun et la résidence de son chikh, El Ḥabib ould Beïrouk. De Tiṛmert à ce point, ce n’est qu’une plaine unie et déserte, sans un cours d’eau, sans un gommier.
Distance : de Tiṛmert à Aougelmim comme d’Agadir Tisint à Mrimima.
Seketâna et Gezoula.
Toutes les populations habitant entre l’Ouad Sous, l’Ouad Dra et le Sahel sont divisées en deux grandes familles, les Seketâna et les Gezoula. Personne dans toute cette région, les marabouts exceptés, qui n’entre dans une de ces deux familles : les quelques tribus se disant d’origine arabe en font partie au même titre que les Imaziṛen reconnus, les Ḥaraṭîn au même titre que les Chellaḥa. Les marabouts, les cherifs et les Juifs restent seuls en dehors de cette division ; encore l’exception n’est-elle pas absolue pour les marabouts ni pour les cherifs : quelques zaouïas sont Seketâna ou Gezoula. Les tribus sont entièrement de l’une ou de l’autre famille : il ne saurait en être différemment. Mais les districts, les oasis, comme Tisint, Tatta, etc., où les divers qçars n’ont aucun lien entre eux, sont presque toujours mélangés : telle localité est Gezoula, telle autre voisine Seketâna ; on voit même des qçars mi-Seketâna, mi-Gezoula.
La région où les populations sont ainsi divisées en Seketâna et Gezoula est, en résumé, celle qui est arrosée par les affluents de gauche de l’Ouad Sous d’une part, par les affluents de droite du Dra d’autre part, c’est-à-dire le massif presque entier du Petit Atlas. Au nord de cette contrée, sur la rive droite du Sous, on ne m’a plus paru connaître la classification en Gezoula et Seketâna ; au sud, il n’y a que le désert ; à l’ouest se trouvent les tribus du Sahel, parmi lesquelles cette division n’existe pas ; à l’est, sur la rive gauche du Dra, sont les Berâber : ceux-ci ne sont ni Gezoula ni Seketâna, ils ne sont que Berâber : leur tribu, avec ses nombreuses fractions, est, en population comme en étendue de territoire, égale, sinon supérieure aux Gezoula ou aux Seketâna : c’est un troisième peuple, mais qui a gardé jusqu’à ce jour son homogénéité, son fractionnement naturel, son organisation régulière et son groupement compact, choses que les deux autres ont perdues depuis un temps déjà lointain dont ils n’ont pas souvenance.
La classification en Seketâna et Gezoula n’est pas seulement un souvenir généalogique : c’est, encore à présent, une division réelle : un qçar, une tribu Seketâna a-t-elle une guerre contre un qçar ou une tribu Gezoula, c’est toujours parmi les fractions de sa race qu’elle cherchera des alliés. Les Seketâna se prêtent secours entre eux, même à une grande distance, et les Gezoula de même. Ainsi, il y a quelques jours, les habitants de Qaçba el Djouạ ont été jusque dans le bassin du Sous porter aide à une fraction des Aït Semmeg qui avait réclamé leur assistance. De même, pendant mon séjour à Tintazart, il était parti 60 Chellaḥa et Ḥaraṭîn de Tatta pour secourir leurs frères dans le voisinage de l’Ouad Isaffen. Cela n’empêche pas cependant les querelles et guerres entre membres d’une des deux familles : bien plus, il arrive parfois, bien que rarement, qu’un qçar ou une fraction, appartenant d’origine à l’une des deux races, change de camp à la suite de querelles intestines et se range du côté de l’autre : on la compte dès lors comme faisant partie de cette dernière. C’est ainsi que les Indaouzal, tout en n’étant d’origine qu’une seule tribu, sont comptés aujourd’hui mi-Seketâna, mi-Gezoula.
Dans le bassin du Sous, on remplace souvent les appellations de Seketâna et de Gezoula par celles d’Aït Semmeg et d’Oulad Iaḥia : les Aït Semmeg sont Seketâna, et les Oulad Iaḥia Gezoula ; cela revient donc au même.
Deux tribus ont, comme nom propre, l’une celui de Seketâna, l’autre celui de Gezoula. Toutes deux habitent le bassin de l’Ouad Sous ; la première est sur la rive gauche, au sud des Zagmouzen, dans le Petit Atlas ; la seconde est sur un des affluents de droite du fleuve, dans le Grand Atlas. Nous manquons de détails sur cette dernière. Quant à la première, c’est une tribu importante, comptée comme Seketâna et entourée de tous côtés de Seketâna : les Zenâga, les Ounzin, les Aït Semmeg, qui l’avoisinent à l’est, au sud et à l’ouest, sont tous Seketâna. On pourrait peut-être considérer cette tribu, qui a gardé en propre le nom générique de toute la famille, comme en étant en quelque sorte le noyau.
Voici comment sont répartis les Seketâna et les Gezoula :
| Oulad Iaḥia (du bassin du Sous) | Gezoula. | ||||
| Indaouzal | mi-Gezoula, mi-Seketâna. | ||||
| Aït Semmeg | Seketâna. | ||||
| Seketâna | » | ||||
| Aït Ạmer | » | ||||
| Zenâga | » | ||||
| Tagmout (Ouad Tatta) | » | ||||
| Ida ou Kensous | Gezoula. | ||||
| Aït Jellal | » | ||||
| Iliṛ (Ouad Sidi Moḥammed ou Iạqob) | » | ||||
| Reken | Gezoula. | ||||
| Fedoukkes | » | ||||
| Tazouli | Seketâna. | ||||
| Imtaoun | » | ||||
| Ounzin | » | ||||
| Aginan | » | ||||
| Aït Bou Iaḥia | » | ||||
| Aqqa Iṛen | Gezoula. | ||||
| Qçour Beïḍin | Seketâna et Gezoula mélangés. | ||||
| Qaçba el Djouạ | Seketâna. | ||||
| Trit | Gezoula. | ||||
| Tanziḍa | Seketâna. | ||||
| Tisint | ⎧ ⎪ ⎪ ⎨ ⎪ ⎪ ⎩ |
Agadir | Seketâna. | ||
| Aït ou Iran | Gezoula. | ||||
| Bou Mousi | n’est d’aucune famille. | ||||
| Taznout | Seketâna. | ||||
| Ez Zaouïa | ⎰ ⎱ |
Aït Sidi Mḥind | Seketâna. | ||
| Aït Sidi Ạli | Gezoula. | ||||
| Aqqa Igiren | Seketâna. | ||||
| Tatta | ⎧ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎨ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎪ ⎩ |
Tintazart | Seketâna. | ||
| Anṛerif | » | ||||
| Adis | » | ||||
| Tiiti | » | ||||
| Aqqa Izenqad | » | ||||
| Tiṛremt | » | ||||
| Isbabaten (Toug er Riḥ) | Gezoula. | ||||
| Tigiselt | » | ||||
| Taldnount | » | ||||
| Imtfian | » | ||||
| Aït Iasin | » | ||||
| Agjgal | » | ||||
| Aït Sidi El Ḥoseïn | » | ||||
| Aït Zouli | mi-Seketâna, mi-Gezoula. | ||||
| Aqqa | Seketâna et Gezoula mélangés. | ||||
| Oulad Iaḥia (du bassin du Dra) | Gezoula. | ||||
| Ida ou Blal | Seketâna. | ||||
| Aït ou Mrîbeṭ | Gezoula. | ||||
[102]Taria veut dire château ; ce mot a le même sens que celui de tirremt.
[103]Ces villages forment la totalité du district d’Ounila.
[104]Ces villages forment la totalité du district d’Assaka.
[105]Ces villages forment la totalité du district de Tizgi.
[106]Le district d’Aït Zaïneb se compose : 1o des villages que nous venons d’énumérer, 2o de ceux que nous mentionnerons plus loin sur le cours de l’Ouad Imini.
[107]Composant la totalité du district.
[108]Composant la totalité de ce district.
[109]Ces villages forment la totalité de l’Imini.
[110]Le territoire des Ikhzama s’étend sur une partie du cours de trois rivières, savoir : l’Ouad Iriri, l’Ouad Amasin, l’Ouad Bou Igouldan.
[111]Ces villages forment la totalité de la tribu.
[112]Ces villages forment la totalité de la tribu.
[113]Ces villages forment la totalité de la tribu.
[114]A Zbar se trouve, dit-on, au bord même du Dra, une hauteur rocheuse dont les flancs sont couverts d’inscriptions que nul n’a pu déchiffrer : point de dessins, point de figures, rien que des caractères d’écriture.
[115]Sans doute la même que la zaouïa d’Ouzdiin.
[116]1877-1878 ou 1295, appelé dans le langage usuel l’an 95 ; cette année est tristement célèbre dans le sud du Maroc, à cause de la famine terrible qui la signala.
[117]On m’a assuré que, depuis mon voyage, la plupart des tribus soumises par le sultan en cette expédition, tant celles du Sahel que celles du bas Sous et du Ras el Ouad, s’étaient soulevées et avaient repris leur indépendance. Ces faits se seraient passés en automne 1884.
III.
BASSIN DE L’OUAD SOUS.
L’Ouad Sous porte en son cours supérieur le nom d’Ouad Tifnout : il ne prend celui de Sous qu’à partir de son confluent avec l’Ouad Zagmouzen. Cette rivière, presque aussi considérable que lui, se jette sur sa rive gauche au village de Tinmekkoul (Iouzioun). Nous étudierons séparément l’Ouad Tifnout, l’Ouad Zagmouzen et l’Ouad Sous.
1o. — OUAD TIFNOUT.
L’Ouad Tifnout, avant sa jonction avec l’Ouad Zagmouzen, reçoit sur sa rive gauche, entre Tabia et Taïssa, un autre affluent important, l’Ouad Aït Tameldou. Nous nous occuperons successivement de ces deux rivières.
1o OUAD TIFNOUT. — On l’appelle souvent dans son cours inférieur Ouad Iouzioun. Il sort du flanc du Grand Atlas à un point nommé Tinzer (narine). Ce lieu est ainsi appelé parce qu’il s’y trouve deux ouvertures juxtaposées comme des narines : l’une est bouchée, à l’intérieur, par un poisson monstrueux ; de l’autre jaillit l’Ouad Tifnout. Cette source merveilleuse est célèbre à plus d’un titre : elle a, dit-on, des propriétés médicales extraordinaires. Au-dessous de Tinzer, l’Ouad Tifnout entre dans la tribu des Aït Tameldou ; il y arrose d’abord un groupe de quatre villages appelé
- Tizgi n Taqqaïn ;
puis, restant toujours dans la même tribu, il passe successivement par un grand nombre de villages dont voici les principaux :
| Imelil. | ||
| Taagnit. | ||
| Ouaounzourt. | ||
| Mezgemmat. | ||
| Asareg. | ||
| Tasoult. | ||
| Amzarko. | ||
| Imi n Amoumen. | ||
| Tizourin. | ||
| Aït Iṛmor. | ⎫ ⎪ ⎬ ⎪ ⎭ |
Ces quatre villages sont compris sous le nom d’Aït Ouṛeld. |
| Aït Skri. | ||
| Askaoun. | ||
| Moumalou. | ||
| Dar Ougadir. | ||
| Ḥeloud. | ||
| Dou Ougadir. | ||
| Agerd n Ougadir. | ||
| Ạnd Aït Dra. | ||
| Igidi. | ||
| Aṛled Fouqani. | ||
| Timiṭeṛ. | ||
| Aṛled Taḥtani. | ||
| Mzi. | ||
| Tilkit. | ||
| Tarneouin. | ||
| Tabia. |
Ici l’Ouad Tifnout sort du territoire des Aït Tameldou et entre sur celui des Iouzioun. Il y arrose successivement les villages de :
- Taïssa.
- Takherri.
- Tamararsent.
- Toug el Khir.
- Agaouz.
- Tinksif.
- Agdz Igourramen.
- Taouarsout.
- Ichakoukf.
- Idergan.
- Asoul.
- Taṛrat.
- Ibergnat.
- Asaoun.
- Tabia.
- Agdz Aït ou Asṛar.
- Aoufour.
- Toug el Khir Taḥtani.
- Anmid.
- Tinmekkoul.
A ce village, l’Ouad Tifnout s’unit à l’Ouad Zagmouzen : là commence l’Ouad Sous.
L’Ouad Tifnout a de l’eau durant l’année entière sur toute l’étendue de son cours. Les bords en sont d’une richesse extrême : de la source de la rivière au confluent où elle finit, ils ne sont qu’un long jardin. Les eaux ne cessent de couler au milieu des cultures et à l’ombre des arbres fruitiers. Noyers, grenadiers, oliviers se pressent sur les rives ; la vigne court le long de leurs branches ; blés, orges, maïs font un tapis à leurs pieds.
| Distances : | de Tinzer à Tabia | 1 jour. |
| de Tinzer à Tizgi n Taqqaïn | 3 heures. | |
| de Tizgi n Taqqaïn à Imelil | 1 heure. | |
| de Imelil à Ouaounzourt | 3/4 d’heure. | |
| de Ouaounzourt à Imi n Amoumen | 1 h. 1/2. | |
| de Imi n Amoumen à Agerd n Ougadir | 1 h. 1/2. | |
| de Agerd n Ougadir à Dou Ougadir | 1/2 heure. | |
| de Dou Ougadir à Timiṭeṛ | 1 heure. | |
| de Timiṭeṛ à Dar Ougadir | 1 h. 1/2. | |
| de Imelil à Tabia | fort 1/2 jour. | |
| de Tabia à Taïssa | 1 heure. |
AFFLUENTS. — L’Ouad Tifnout reçoit un grand nombre d’affluents ; ce sont :
- RIVE DROITE :
- Ouad Amoumen, s’y jetant à Imi n Amoumen.
- Ouad Idikel, s’y jetant à Dar Ougadir.
- Ouad Izgrouzen, s’y jetant à Dou Ougadir.
- Ouad Ikis, s’y jetant à Agerd n Ougadir.
- RIVE GAUCHE :
- Ouad Inmarakht, s’y jetant à Ouaounzourt.
- Ouad Saksad, s’y jetant à Dar Ougadir.
- Ouad Msount, s’y jetant à Timiṭeṛ.
- Ouad Tizgi n Mousi, s’y jetant à Mzi.
Ouad Amoumen. — Il prend sa source dans le Grand Atlas, traverse le territoire des Aït ou Amoumen (composé de 9 villages, tous sur son cours), et se jette dans l’Ouad Tifnout. Les Aït ou Amoumen sont une fraction des Aït Tameldou.
L’Ouad Amoumen a de l’eau sur tout son cours et en toute saison.
| Distances : | de l’Adrar n Deren aux Aït ou Amoumen | 1/2 jour. |
| des Aït ou Amoumen à Imi n Amoumen | 1 heure. |
Ouad Idikel. — Il prend sa source au Djebel Idikel. De là il traverse, en descendant, d’abord le district d’Idikel (composé de 14 villages, tous sur son cours) ; puis, au-dessous, celui de Talat n Ig (4 villages). L’un et l’autre sont des fractions des Aït Tameldou.
L’Ouad Idikel n’a d’eau que pendant la saison des pluies.
| Distances : | de l’Idikel au Talat n Ig | 5 heures. |
| du Talat n Ig à Dar Ougadir | 1 h. 1/2. | |
| du Talat n Ig à Aṛled Fouqani (route dans le désert) | 3 heures. |
Ouad Izgrouzen. — Il prend sa source au Tizi n Tamejjout. Il passe d’abord par le village de Tamejjout, puis il traverse le territoire des Izgrouzen, composé de 21 villages, tous sur son cours. De là il se jette dans l’Ouad Tifnout. Tamejjout, ainsi que les Izgrouzen, fait partie de la tribu des Aït Tameldou.
L’Ouad Izgrouzen n’a d’eau que pendant la saison des pluies.
Le Tizi n Tamejjout est traversé par un chemin allant des Izgrouzen à Agoundis : d’Agoundis on peut gagner Dar El Genṭafi, et de là Merrâkech.
| Distances : | du Tizi n Tamejjout à Tamejjout | 1 heure. |
| de Tamejjout aux Izgrouzen | 1 heure. | |
| des Izgrouzen à Dou Ougadir | 1 h. 1/2. | |
| des Izgrouzen à Agoundis | fort 1/2 jour. | |
| d’Agoundis à Dar El Genṭafi | fort 1/2 jour. |
Ouad Ikis. — Il prend sa source dans le Grand Atlas et traverse ensuite le territoire d’Ikis (composé de 14 villages, tous sur son cours) ; de là il se jette dans l’Ouad Tifnout. L’Ikis est une fraction des Aït Tameldou.
Cette rivière n’a d’eau que dans la saison des pluies.
| Distances : | de l’Adrar n Deren à l’Ikis | 1/2 jour. |
| de l’Ikis à Agerd n Ougadir | 1/2 jour. |
Ouad Inmarakht. — Il traverse d’abord la fraction d’Inmarakht (composée de 7 villages tous sur son cours) ; de là il passe dans celle des Aït Leti (composée de 15 villages, tous sur son cours), puis dans celle d’Asif n Sous (3 villages) ; de là il se jette dans l’Ouad Tifnout. Les divers groupes que traverse l’Ouad Inmarakht font tous partie des Aït Tameldou.
Cette rivière a de l’eau en abondance sur tout son cours, pendant l’année entière.
| Distances : | d’Inmarakht aux Aït Leti | 1 heure 1/2. |
| des Aït Leti à Asif n Sous | 1 heure. | |
| d’Asif n Sous à Ouaounzourt | 1 heure. |
Ouad Saksad. — Il prend sa source au Djebel Saksad ; de là il arrose successivement les deux villages d’Ifergan et d’Ạnd Imzilen. L’un et l’autre font partie des Aït Iṛmor, fraction des Aït Tameldou.
Il y a toujours de l’eau dans l’Ouad Saksad, et sur tout son cours.
| Distances : | du Djebel Saksad à Ifergan | 1 heure. |
| d’Ifergan à Dar Ougadir | 1 heure. |
Ouad Msount. — Il prend sa source dans le Khela Tamzernit (forêt de teceft). Au sortir de ce désert, il entre sur le territoire des Aït Msount, fraction des Aït Tameldou ; il y arrose successivement les villages de Isḥerin, Izoukennan, Aït Ḥedin, Aït ou Allal, Tidirmit, Imi n Msount.
De là il gagne Timiṭeṛ, où il se jette dans l’Ouad Tifnout.
Il n’a d’eau que dans la saison des pluies.
| Distances : | du Khela Tamzernit à Isḥerin | 1 heure. |
| d’Isḥerin à Timiṭeṛ | 1 heure. |
AFFLUENT. — L’Ouad Msount en reçoit un, l’Ouad Aït Mesri, se jetant sur sa rive gauche à Isḥerin.
Ouad Aït Mesri. — Il traverse le territoire des Aït Mesri (7 villages, tous sur son cours), fraction des Aït Tameldou.
Il n’a d’eau que durant la saison des pluies.
| Distance : des Aït Mesri à Isḥerin | 1/2 jour. |
Ouad Tizgi n Mousi. — On l’appelle aussi Ouad Izgern. La source en est dans le désert, peu au-dessus de Tizgi n Mousi. Il passe d’abord par le village de Tizgi n Mousi, puis par l’Amzaourou (6 villages, tous sur son cours) ; de là il traverse le territoire des Izgern (9 villages) ; il rentre ensuite dans le désert, où il reste jusqu’à son confluent avec l’Ouad Tifnout. Les villages et fractions situés sur son cours font partie des Aït Tameldou.
Il n’a d’eau que durant la saison des pluies.
| Distances : | de Mial (Ouad Aït Tameldou) à Tizgi n Mousi (désert) | 3 heures. |
| de Tizgi n Mousi à l’Amzaourou | 1 heure. | |
| de l’Amzaourou aux Izgern | 3 heures. | |
| des Izgern à Mzi (Ouad Tifnout) | 1/2 jour. |
REMARQUES SUR LES TRIBUS. — Le territoire des Iouzioun se compose exclusivement des villages que nous avons énumérés sur le cours de l’Ouad Tifnout. Les Iouzioun forment une tribu séparée ; ils sont indépendants du sultan, mais reconnaissent la suprématie des deux puissants chikhs des Aït Tameldou : chacun de ces chefs a la moitié d’entre eux sous son autorité. Les Iouzioun sont de race et de langue tamaziṛt. Ils sont Chellaḥa. C’est une tribu riche et commerçante. Un marché, le Tlâta Tabia. Deux mellaḥs.
2o OUAD AIT TAMELDOU. — On lui donne aussi parfois le nom d’Ouad Tittal. Il prend sa source dans le désert d’Igisel. De là il entre dans la tribu des Aït Tameldou, où il reste pendant tout son cours ; il y arrose successivement les villages suivants :
Tittal, Mial, Tazoult, Aban, Bou Tizi, Aït Melloul, Ikouchoden, Id Marmouch, Inmezzen, Igourzan, Ida ou Amṛar, Talat n Ougnal, Arbalou, Iṛil, Tammarouin, Aït Qedni.
Ce village est le dernier de l’Ouad Aït Tameldou, qui de là se jette sur la rive gauche de l’Ouad Tifnout, un peu au-dessous de Taïssa.
L’Ouad Aït Tameldou a toujours beaucoup d’eau dans son lit, tout le long de son cours.
| Distances : | de Tizi n Ougdour à Tittal | 5 heures. |
| de Tittal à Mial | 1 heure. | |
| de Mial à Tazoult | 1 heure. | |
| de Tazoult à Aït Melloul | 1 heure. | |
| d’Aït Melloul à Arbalou | 2 h. 1/2. | |
| d’Arbalou à Aït Qedni | 1 h. 1/2. | |
| d’Aït Qedni à Taïssa | 1 h. 1/2. |
AFFLUENTS. — L’Ouad Aït Tameldou reçoit plusieurs affluents ; ce sont :
- RIVE DROITE :
- Ouad Amzarou, s’y jetant à Tazoult.
- Ouad Igemran, s’y jetant à Aït Melloul.
- Ouad Mançour, s’y jetant à Arbalou.
- RIVE GAUCHE :
- Ouad Achakski, s’y jetant à Mial.
- Ouad Aoullous.
Ouad Amzarou. — Il prend sa source au désert d’Ifenouan. Tout le cours en est sur le territoire des Aït Tameldou. Il arrose successivement les villages de Tagrioualt, Ạraben, Assaka, Ida El Ḥasen Ạli, Aït Ouahou, Anrouz, Tazoult.
A ce dernier point, il se jette dans l’Ouad Aït Tameldou.
L’Ouad Amzarou a de l’eau pendant toute l’année et sur tout son cours.
| Distances : | du Khela Ifenouan à Tagrioualt | 3 heures. |
| de Tagrioualt à Assaka | 1/2 heure. | |
| d’Assaka à Tazoult | 1 heure. |
AFFLUENT. — L’Ouad Amzarou reçoit un affluent, l’Ouad Tasoukt, se jetant sur sa rive gauche à Assaka.
Ouad Tasoukt. — Il prend sa source dans le désert de Tiddes. Tout le cours en est sur le territoire des Aït Tameldou ; il y arrose d’abord un groupe de 3 villages appelé Aït Ouartasa puis successivement, Akchtim, Aït Iferd, Assaka, où est son confluent avec l’Ouad Amzarou.
Il a de l’eau en toute saison sur tout son cours.
| Distances : | du Khela Tiddes à Aït Ouartasa | faible 1/2 jour. |
| d’Aït Ouartasa à Assaka | 1 heure. |
Ouad Igemran. — Il prend sa source au Djebel Agendi, montagne boisée, couverte de grandes forêts de teceft. Tout le cours en est sur le territoire des Aït Tameldou : il y arrose successivement les villages suivants :
Igemran (formée de 2 villages), Tizgi n Ouḥakki, Tamjerjt (très grand village), Aït Melloul.
Il n’a d’eau que pendant la saison des pluies.
| Distances : | du Djebel Agendi à Igemran | 1/2 heure. |
| d’Igemran à Tamjerjt | 1/2 heure. | |
| de Tamjerjt à Aït Melloul | 1/2 heure. |
AFFLUENT. — L’Ouad Igemran reçoit l’Ouad Aït Tougda, se jetant sur sa rive droite un peu au-dessus d’Aït Melloul.
Ouad Aït Tougda. — Il prend sa source au Djebel Agendi. Tout le cours en est sur le territoire des Aït Tameldou. Il arrose successivement les villages suivants :
Aït Ouzaṛar, Aït Tougda.
Puis il se jette dans l’Ouad Igemran.
Il n’a d’eau que pendant la saison des pluies.
| Distances : | du Djebel Agendi à Aït Ouzaṛar | 1 heure. |
| d’Aït Ouzaṛar à Aït Melloul | 1/2 heure. |
Ouad Mançour. — Il prend sa source au désert de Timoures. Tout le cours en est sur le territoire des Aït Tameldou. Il arrose successivement les villages suivants :
Mançour, Tlzoui, Amazzer, Agerd n Zarar, Tagadirt, Taṛeroucht, Iloukous, Ilemsen, Taourirt, Imoula, Timiṭeṛ, Ouaouzgert, Arbalou.
A ce dernier village est le confluent de l’Ouad Mançour et de l’Ouad Aït Tameldou.
La rivière a de l’eau sur tout son cours et pendant toute l’année.
| Distances : | du Khela Timoures à Mançour | 1 heure. |
| de Mançour à Tlzoui | 1/2 heure. | |
| de Tlzoui à Arbalou | 1 h. 1/2. |
AFFLUENT. — L’Ouad Mançour reçoit l’Ouad Tizgi, qui se jette sur sa rive droite à Tlzoui.
Ouad Tizgi. — Il prend sa source au désert d’Ifenouan. Tout le cours en est sur le territoire des Aït Tameldou. Il arrose successivement :
Tizgi, Talmoudat, Igourdan, Tichki, Ida Ạli ou Ḥammou, Imskal, Timgdal, Tlzoui.
A ce dernier point est son confluent avec l’Ouad Mançour.
Il a toujours de l’eau dans son lit, sur tout son cours et en toute saison.
| Distances : | du Khela Ifenouan à Tizgi | 1 heure. |
| de Tizgi à Tlzoui | 1 heure. |
Ouad Achakski. — On l’appelle aussi Ouad Mial. Il prend sa source au Djebel Achakski. Pas un seul lieu habité sur son cours.
Il n’a d’eau que pendant la saison des pluies.
Ouad Aoullous. — On l’appelle aussi Ouad Aït Tedrart. Il prend sa source dans le Siroua : il arrose sur son cours les villages suivants, appartenant tous aux Aït Tedrart :
Tadmamt, Aoullous, Tamalout, Azgaour, Adṛeṛ, Tamalout Aït Ạmer ou Ạli, Asif Zimer, Agerd n Oudrer, Aglagal, Askaoun.
De là, plus de lieu habité sur son cours jusqu’à son confluent avec l’Ouad Aït Tameldou.
Les Aït Tedrart sont une fraction de la tribu des Aït Selîman.
| Distances : | de Tadmamt à Askaoun | 2 heures. |
| d’Aoullous à Amasin (Ikhzama) | 1/2 jour. | |
| d’Agerd n Oudrer à Iṛil n Oro (en traversant le désert de Teddref) | 1/2 jour. | |
| d’Agerd n Oudrer à Taïssa | 3 h. 1/2. |
AFFLUENT. — L’Ouad Aoullous reçoit à Askaoun l’Ouad Id ou Illoun, qui se jette sur sa rive gauche.
Ouad Id ou Illoun. — Il reste pendant tout son cours sur le territoire des Id ou Illoun, où il arrose successivement les villages de :
Tinzert, Iferṛan, Agni, Almessa, Aouzrout.
Les Id ou Illoun sont une fraction de la tribu des Aït Selîman.
| Distances : | de Tinzert à Aouzrout | 1 heure. |
| d’Agni à Aglagal (Ouad Aoullous) | 1 heure. | |
| d’Agni à Outoura (Ouad Zagmouzen) | 2 heures. |
REMARQUES SUR LES TRIBUS. — Nous avons rencontré sur les cours d’eau que nous venons d’étudier trois tribus : les Iouzioun, dont il a déjà été parlé, les Aït Selîman et les Aït Tameldou. Toutes trois sont indépendantes et de race comme de langue tamaziṛt. Elles sont Chellaḥa : il n’existe point de Ḥaraṭîn dans le bassin du Sous. Elles sont sédentaires : le bassin du Sous ne renferme à peu près point de nomades.
Ait Seliman. — Tribu se subdivisant en deux fractions, les Aït Tedrart et les Id ou Illoun. La première est la plus nombreuse. Chacune se compose d’une certaine quantité de villages, les uns sur les cours d’eau, où nous les avons mentionnés, les autres dans la montagne, alimentés par des sources. Les Aït Selîman sont gouvernés par un chikh, dont le pouvoir est héréditaire : le chikh actuel s’appelle Ạbd Allah Aït Ạli ou Ious : la maison des Aït Ạli ou Ious réside à Aoullous ; elle n’a aucune relation ni avec le sultan ni avec le Telouet. Pas de marché chez les Aït Selîman. Deux mellaḥs.
Ait Tameldou. — Ils sont indépendants et gouvernés par leurs chikhs héréditaires : ceux-ci sont au nombre de deux : voici comment ils se partagent le pouvoir.
A Tamjerjt réside la famille de chikhs des Id ou Mḥind ; le chef en est en ce moment Moḥammed ou Ḥammou ; il a sous son autorité une partie de l’Ouad Tifnout, une partie de l’Ouad Inmarakht, l’Ouad Amoumen, la moitié de l’Ouad Idikel, la moitié de l’Ouad Izgrouzen, l’Ouad Ikis, l’Ouad Msount, l’Ouad Tizgi n Mousi, l’Ouad Amzarou, l’Ouad Igemran, l’Ouad Aït Tougda, l’Ouad Mançour, la moitié de l’Ouad Tizgi. De plus, en dehors des Aït Tameldou, sa suprématie est reconnue d’une part par la moitié des Iouzioun, de l’autre par les Ikhzama (bassin de l’Ouad Iriri).
A Aït Iferd réside la seconde famille de chikhs ; c’est une branche de la maison des Aït Ouzanif. Le chef actuel en est Moḥammed ou Ạbd Allah ; il a sous son pouvoir le reste de l’Ouad Tifnout (les Aït Iṛmor), les Aït Leti sur l’Ouad Inmarakht, la moitié de l’Ouad Idikel (Talat n Ig), l’Ouad Saksad, la moitié de l’Ouad Izgrouzen, l’Ouad Aït Tameldou, l’Ouad Achakski, l’Ouad Tasoukt, la moitié de l’Ouad Tizgi. Il faut y joindre, hors des Aït Tameldou, le reste des Iouzioun et les Aït Marlif (bassin de l’Ouad Iriri).
Ces deux puissantes familles entretiennent avec le qaïd du Telouet des relations analogues à celles qu’a avec lui le Zânifi : c’est leur seul lien avec le makhzen.
Les principaux produits de la tribu sont les noix et les olives, qui abondent sur tout son territoire. On récolte aussi des raisins et des grenades sur les rives de l’Ouad Tifnout. La vallée de cette rivière est la partie la plus riche du pays des Aït Tameldou. Peu d’abeilles. De grands troupeaux de moutons et de bœufs ; beaucoup d’ânes et de mulets ; des chevaux et des chameaux.
Les Aït Tameldou sortent peu de chez eux pour faire le commerce ; mais on se rend en leur pays de Tazenakht, de l’Aït Zaïneb, du Telouet, des bords de l’Ouad Sous, pour acheter des grains et des fruits ; on en exporte ainsi du blé, de l’orge, des fèves, des noix, de l’huile.
Le centre le plus important de la tribu est Ạraben (120 familles musulmanes et 3 familles israélites).
Minerai de fer dans le désert d’Ifenouan.
Un seul marché chez les Aït Tameldou, le Ḥad Tamjerjt.
Les Israélites sont nombreux sur leur territoire : ils y ont seize mellaḥs.
2o. — OUAD ZAGMOUZEN.
On l’appelle aussi quelquefois Ouad Aït Oubial et Ouad Aït Ọtman. Il prend sa source au mont Siroua. De là, il coule pendant quelque temps dans le désert, puis il entre dans la tribu des Aït Oubial ; il y arrose successivement les villages suivants :
Aït ou Alman, Aït Sin, Assaka, Tagouïamt.
De là il passe immédiatement dans la tribu des Aït Ọtman, où il arrose :
Aït Sin d Aït Ọtman, Tammenout, Outoura, Aït Sạd, Takchtamt, Aït Ạïcht, Tagmout (murailles rocheuses avec cavernes inaccessibles et restes de constructions).
Là finissent les Aït Ọtman : la rivière s’engage dans le long désert de Tifergin, où elle reste durant plusieurs heures ; elle entre ensuite sur le territoire des Zagmouzen, où elle baigne :
Arfaman, Tagjdit, Anammer, Ikerouan, Tifourt, Irzi, Timicht, Taserga, Agadir Zagmouzen, Armed Zagmouzen, Iṛil n Oro (très grand village), Tabia, Taltnezourt, Taourirt, Tirest, Iṛil Mechtiggil, Dou Ouzrou, Taleouin, Tabia n Boro, Tagergoust, Bou Oulga, Timellilt.
De là, l’ouad, sans que les cultures s’interrompent sur ses rives, passe dans la tribu des Aït Semmeg ; il y arrose de nombreux villages, dont voici les principaux :
| Imjijouin. | |
| Targa n Mimoun | rive droite. |
| Ez Zaouïa (en face de Targa n Mimoun) | rive gauche. |
| Tazdeṛt Fouqani. | |
| Tazdeṛt Taḥtani. | |
| Tagenza. |
Puis il passe dans la tribu des Aït Iaḥia, où il baigne un grand nombre de villages, dont les principaux sont :
| Imi n Ougni. | |
| Taourirt el Ḥad | rive droite. |
| Arfaman. | |
| Tazarin. | |
| Tastift. | |
| Amzaourou. | |
| Bitgan. | |
| Imiḍeṛ. | |
| Imirgel. |
A Imirgel finissent les Aït Iaḥia. Quelques pas plus bas, la rivière se réunit à l’Ouad Tifnout, au village de Tinmekkoul, sur le territoire des Iouzioun.
Au-dessous d’Aït Ạïcht, l’Ouad Zagmouzen a toujours de l’eau, quelle que soit la saison. Plus haut, il est quelquefois à sec.
| Distances : | d’Aït Oubial à Tagmout | 1/2 jour. |
| de Tagmout à Iṛil n Oro | 1/2 jour. | |
| d’Iṛil n Oro à Imirgel | 1 jour. | |
| d’Imirgel à Tinmekkoul | 1/2 heure. | |
| d’Arfaman (Aït Iaḥia) à Tinksif | 1/2 jour. | |
| de Tinksif à Tasdṛemt (Aït Ououlouz) | 1 heure. |
AFFLUENTS. — L’Ouad Zagmouzen reçoit deux affluents, l’un et l’autre sur sa rive gauche ; ce sont : l’Ouad Amaliz, s’y jetant à Timicht (Zagmouzen), et l’Ouad Aït Semmeg, s’y jetant à Tagenza (Aït Semmeg).
Ouad Amaliz. — Il prend sa source dans le désert Talaṛt Imadid. De là il traverse le territoire des Imadiden, fraction des Seketâna, puis il entre sur celui des Aït Ạbd el Ouirt, où il arrose successivement les villages de Miggar el Ḥedid et d’Amaliz, séparés l’un de l’autre par le désert d’Igidi n Oumaliz. Les jardins d’Amaliz touchent à ceux de Timicht, où la rivière se jette dans l’Ouad Zagmouzen.
Les Aït Ạbd el Ouirt sont une tribu à part, habituellement alliée aux Imadiden ; elle ne se compose que des deux villages que nous venons de citer et de deux autres, Tafrent et Tasṛent, situés dans la montagne, à peu de distance des premiers.
L’Ouad Amaliz a de l’eau sur tout son cours et en toute saison.
| Distance : d’Amaliz au désert Talaṛt Imadid | 3 heures. |
AFFLUENT. — L’Ouad Amaliz reçoit un affluent, l’Ouad Sidi Ḥaseïn, se jetant sur sa rive droite à Amaliz.
Ouad Sidi Haseïn. — Il prend sa source dans le Khela Tasṛirt, passe au pied de la qoubba de Sidi Ḥaseïn, puis entre sur le territoire des Seketâna, dans la fraction des Imskal. Il y arrose d’abord Iṛri, puis Tinfat, et se jette dans l’Ouad Amaliz au village d’Amaliz.
Ouad Ait Semmeg. — C’est une rivière importante, qui presque partout a de l’eau : elle prend sa source dans le Petit Atlas, reçoit divers affluents et arrose sur son cours supérieur plusieurs tribus (on ne peut me donner de renseignements sur cette portion) ; puis elle entre sur le territoire des Aït Semmeg ; elle y arrose successivement un grand nombre de villages, dont voici les principaux :
Asedmer, Timichcha, Agadir Djedid, Ammeïn (groupe de plusieurs qçars), Doutourirt, Imzil, Taṛzout.
| Distance : d’Asedmer à Tagenza | 4 heures. |
REMARQUES SUR LES TRIBUS. — Les tribus que nous avons mentionnées sur l’Ouad Zagmouzen et ses affluents sont toutes indépendantes et toutes de race et de langue tamaziṛt. D’ailleurs le bassin de l’Ouad Sous tout entier, sauf une ou deux exceptions insignifiantes, n’est peuplé que de Chellaḥa, et la langue tamaziṛt y est partout l’idiome en usage. Parmi les tribus du bassin de l’Ouad Zagmouzen, les unes, telles que les Aït Oubial, les Aït Ọtman, les Zagmouzen, les Aït Iaḥia, les Aït Ạbd el Ouirt, ne possèdent que les villages que nous avons énumérés et d’autres intercalés entre eux, et ne s’étendent pas en dehors des vallées des rivières ; deux, au contraire, les Aït Semmeg et les Seketâna, sont de grandes tribus dont nous n’avons mentionné qu’une faible portion.
Les Aït Oubial n’ont point de marché. Ils sont renommés pour l’excellent safran qui se récolte sur leur territoire ; on en trouve dans la plus grande partie du haut Sous, mais celui de leur pays est réputé le meilleur.
Les Aït Ọtman ont un marché, le Tenîn Aït Sin.
Les Zagmouzen en ont un aussi, le Khemîs Iṛil n Oro. On trouve, dit-on, du minerai d’argent sur leur territoire.
Les Aït Iaḥia possèdent un marché, le Tenîn Taourirt el Ḥad. Ils sont gouvernés par un chikh héréditaire résidant à Arfaman.
Pas de marché dans la petite tribu des Aït Ạbd el Ouirt.
Les Juifs sont nombreux dans ces régions : il y a douze mellaḥs dans le bassin de l’Ouad Zagmouzen.
Seketana. — Toutes les populations du bassin du Sous et toutes celles comprises entre Sous et Dra, à l’exception du Sahel, se divisent en deux grandes familles : les Gezoula et les Seketâna. Nous avons énuméré plus haut les tribus et les groupes divers dont se composent l’une et l’autre. Dans le bassin du Sous, deux noyaux séparés ont conservé l’un le nom de Gezoula, l’autre celui de Seketâna, et se les sont attribués comme dénominations particulières : nous parlerons plus loin des Gezoula, quand nous en serons à l’Ouad Sous proprement dit ; ici, dans le bassin de l’Ouad Zagmouzen, se trouve la tribu dite des Seketâna.
Les Seketâna sont cantonnés dans le Petit Atlas, sur la rive gauche de l’Ouad Zagmouzen, à environ 6 ou 8 kilomètres de ce cours d’eau, à peu près à hauteur de la tribu des Zagmouzen. La plupart de leurs villages sont alimentés par des sources : les deux rivières qui traversent leur territoire, l’Ouad Amaliz et l’Ouad Sidi Ḥaseïn, n’arrosent qu’un petit nombre de localités. Les Seketâna possèdent en outre, à proximité de l’Ouad Zagmouzen, un gros village isolé, Ihoukern. Il s’élève à 2 kilomètres au sud de la rivière, entre Tagmout et Aït Ạïcht. Quoique presque enclavé dans les Aït Ọtman, c’est aux Seketâna qu’il appartient.
Ceux-ci se divisent en trois fractions : Seketâna proprement dits, Imadiden, Imskal. Les premiers habitent la portion ouest du territoire, les seconds le centre, les derniers l’est.
Seketâna proprement dits. — Voici leurs principaux villages : Tizgi, Tirikiou, Allegou, Tanfekht, Aouirst, Imgoun, Taglaout, Taourirt, Aït Abbou, Iṛil n Ouaman, Aït Delḥa, Agdz, Tabadricht, Aït Ḥeddou, Tilioua, Aït Roḥou.
Imadiden. — Voici leurs principaux villages : Aderdour, Iṛil n Tefraout, Ṭaddart, Tazga, Aït Roḥou, Ifri Imadiden.
Imskal. — Voici leurs principaux villages : Argoummi, Iṛri, Gounin, Ifran, Imṛid, Tazoult, Tizi n Tifourt, Imi n Ougni, Tamskourt, Agoudal, Timasinin, Timersit. Les cinq derniers portent le nom collectif de Tinfat. Le village isolé d’Ihoukern compte avec les Imskal.
Ces trois fractions sont à peu de distance les unes des autres, surtout les deux dernières : dans chacune, les villages sont fort rapprochés et se touchent entre eux par leurs cultures.
Les principaux centres sont Imgoun, Aouirst, Tanfekht. Un marché, le Ḥad Tirikiou.
Chacune des trois fractions des Seketâna est gouvernée séparément par son chikh héréditaire.
Les principales productions du pays sont les olives, les noix, les figues, et surtout le safran.
Ait Semmeg. — C’est une puissante tribu, atteignant les bords de l’Ouad Zagmouzen et s’étendant au loin sur les pentes du Petit Atlas, qui forme le flanc gauche de la vallée de cette rivière. Elle se divise en nombreuses fractions ; plusieurs cours d’eau en arrosent le territoire. Elle est sous l’autorité d’un chikh héréditaire résidant à Tagenza. Le chikh actuel s’appelle Ould Aḥmed ou Aḥman. Un marché, l’Arbạa Doutourirt, qu’on appelle aussi Arbạa Ammeïn.
3o. — OUAD SOUS JUSQU’A TAROUDANT.
La portion de la vallée de l’Ouad Sous comprise entre Tinmekkoul, où il commence à prendre ce nom, et Taroudant s’appelle Ras el Ouad. Cette dénomination est vague : tantôt elle ne s’applique qu’à la plaine au milieu de laquelle coule le fleuve, tantôt on y comprend les versants des montagnes qui la bordent.
L’Ouad Sous, l’Asif n Sous, comme on l’appelle le plus souvent, est très habité sur tout son cours ; pas un seul point désert sur ses rives : depuis Tinmekkoul jusqu’à la mer, elles sont couvertes de cultures et de villages se succédant sans interruption. Le fleuve coule au milieu d’une plaine très unie qui prend bientôt une grande largeur ; cette largeur augmente sans cesse à mesure qu’on s’avance vers la mer. C’est partout un sol d’une fertilité admirable ; mais une partie seulement en est cultivée, le reste est laissé en pâturages et en forêts. Plusieurs tribus habitent sur le cours du Sous : les unes s’étendent sur ses deux rives, comme les Rḥala ; les autres sur une seule, comme les Menâba ou les Indaouzal ; les unes ne possèdent que les bords mêmes du fleuve : tels les Rḥala et les Menâba ; d’autres s’enfonçent au loin dans les terres : tels les Oulad Iaḥia, les Indaouzal.
Au-dessous de Tinmekkoul, l’Ouad Sous entre immédiatement dans la tribu des Rḥala. Elle se compose de trois fractions : Ida ou Gemmed, Aït Ououlouz, Ida ou Tift. Les Ida ou Gemmed sont sur la rive droite, les deux autres groupes en face d’eux sur la rive gauche ; les Aït Ououlouz sont en amont, les Ida ou Tift en aval.
Tous les villages des Rḥala se trouvent sur les bords mêmes du fleuve ; voici les principaux d’entre eux :
Sur la rive droite : fraction des Ida ou Gemmed :
| Iṛanimin. | ||
| Koulat. | ||
| Sidi Ọmar. | ||
| Tir. | ||
| Tasḥmoumt | en face d’Amerli. | |
| Ikhfri | en face de Tloussa. | |
| Tagenza. | ||
| Aderdour | en face de Tloussa | 120 fusils |
| Zaouïa Sidi Ious | en face d’Aït Oumbarek. | |
| Tagadirt n Tafoukt | en face de Tasserlit. | |
| Zaouïa el Ferfar | en face de Tigider. | |
| El Ferfar | en face de Timikert. | |
| Tigemmi n Talaṛt | en face de Taḥalla. | |
| Igedad. | ||
| Tiourza (appelé aussi Aourz) | en face de Taḥalla. | |
| Aourir | en face d’Imilan. | |
| Imilan | en face de Bouour. | |
| Aoumselart | en face de Tassoumat. | |
| Aougeddim | entre Tassoumat et Assaka. | |
| Irk. | ||
| Taṛlemt. | ||
| Tagadirt Aït Ḥamed ou Ḥoummou | en face de Taḥalla. | |
| Agdour | en face de Bouour. | |
| Aït Selîman. | ||
| Tiflit | en face de Louleïza. | |
| Tagendout. | ||
| Aït Ouasạou. | ||
| Tinnikt. | ||
| Talat n Tiout. |
Sur la rive gauche : d’abord la fraction des Aït Ououlouz :
- Tasdṛemt.
- Agerd.
- Tamgout.
- Agadir n Ousekti.
- Agadir n Iblaz.
- Zaouïa Moulei Ạli.
- El Qaçba.
- Adouz.
- Tamdrart.
- Aourir.
- Tagergoust.
Ces huit derniers villages sont compris sous le nom collectif d’Aoulouz.
Viennent ensuite ceux des Ida ou Tift :
| Amerli | 300 fusils. |
| Iferd n Khalifa. | |
| Igedad | 150 fusils. |
| Amari. | |
| Tagoust. | |
| Agadir Aït Ḥaseïn. | |
| Tloussa. | |
| Zaouïa Sidi Mḥind ou Iạqob. | |
| Aït Oumbarek. | |
| Taserlit. | |
| Tigider. | |
| Timikert. | |
| Imejjat. | |
| Bouour. | |
| Tagadirt n Ououddiz. |
A Bouour, en face des derniers villages des Ida ou Gemmed, commence, sur la rive gauche, le territoire des Indaouzal. Au-dessous de Tinzert, on entre, sur la rive droite, dans celui des Menâba. Le fleuve forme la frontière entre les deux tribus. Voici les villages qu’il arrose :
Rive droite : Menâba :
| Tinzert | 150 fusils. | |
| Ida ou Qaïs (groupe compact de 7 villages) | 120 fusils. | |
| Zaouïa Moulei Ạbd el Qader. | ||
| Ạïn n Ougeïḍa. | ||
| Igoudar. | ||
| Aït Ioub | 150 fusils. | |
| Oulad Ḥasen | 150 fusils. | |
| Tamast (sur la rive gauche de l’ouad ; seul village des Menâba dans cette situation) | 300 fusils. | |
| Oulad Brahil | en face de Tamast. | |
| Ạïn el Ạsid. | ||
| Souaṭat | 120 fusils. | |
| Zrabia. | ||
| El Bordj. | ||
| Oulad Brahim. | ||
| Agedal. | ||
| Dir. | ||
| Sama. | ||
| Ida ou Gouilal | 150 fusils. | |
| Igli | 200 fusils. | |
| Erzagna. | ||
| Aït Ạïssa. | ||
| Zaouïa Ben Abbou. | ||
| Agadir er Remel. | ||
Rive gauche : Indaouzal :
| Tassoumat. | |
| Assaka. | |
| Louleïza | 120 fusils. |
| Tafellount. | |
| Tirkt. | |
| Agadir el Bour. | |
| Aït Merras. | |
| Sidi Malek. |
A Sidi Malek finit la portion occupée par les Indaouzal ; ils sont suivis par les Oulad Iaḥia, à qui appartient toute la rive gauche du fleuve depuis là jusqu’à Taroudant : le long de cet espace, ce n’est qu’une série non interrompue de villages ; voici seulement les noms des principaux :
| Tamast (appartenant aux Menâba, quoique sur la rive gauche). | |
| Taouraṛt. | |
| Tezzart. | |
| El Mḥara. | |
| Timdouin | 400 feux. |
| Arazan | 120 feux. |
| Taqṭrant. | |
| Agadir n Abbou. | |
| Oulad Bou Ṛis | 120 feux. |
| Freïja. |
Au-dessous des Menâba, sur la rive droite, se trouvent d’abord les Aït Iiggas, bordant l’ouad de leurs villages ; puis les Oulad Iaḥia, qui, à partir de là, occupent les deux rives du fleuve jusqu’à Taroudant. Ce n’est, dans ces deux tribus, que succession constante de jardins, de hameaux et de bourgades tout le long du cours d’eau : le principal centre, sur la rive droite, est le village de Ben Sifer.
L’Ouad Sous a toujours de l’eau dans son lit.
Nous avons dit le nombre de fusils des localités les plus importantes : les autres ont en général de 30 à 60 familles.
| Distances : | de Tinmekkoul à Aoulouz | 3 heures. |
| de Tinmekkoul à Tasdṛemt | 1 h. 1/2. | |
| d’Aoulouz à Tir | Le fleuve seul les sépare. | |
| de Tir à Tinzert | 3 heures. | |
| de Tinzert à Igli | 3 heures. | |
| de Tir à Ida ou Qaïs | 4 heures. | |
| d’Aoulouz à Iferd n Khalifa | Leurs jardins se touchent. | |
| d’Iferd n Khalifa à Tagadirt n Ououddiz | 2 heures. | |
| d’Iṛil n Oro à Aderdour (en coupant au court) | fort 1/2 jour. | |
| d’Iṛil n Oro à Aoulouz (en coupant au court) | fort 1/2 jour. | |
| d’Iṛil n Oro à Igli | 1 jour 1/3. | |
| d’Iṛil n Oro à Tinmekkoul (en longeant l’ouad) | forte journée. | |
| d’Igli à Ida ou Gouilal | Ils se touchent. | |
| d’Igoudar à Ida ou Gouilal | 2 heures. | |
| d’Igoudar à Igli | 2 heures. | |
| d’Igoudar à la frontière des Rḥala | 1 heure. | |
| de Zaouïa Ben Abbou à Agadir er Remel | Les jardins se touchent. | |
| d’Aït Ạïssa à Agadir er Remel | Les jardins se touchent. | |
| de Tinnikt à Oulad Ḥasen | 1 h. 1/2. | |
| de Tinnikt à Aourz | 3 h. 1/2. | |
| de Tasdṛemt à Tirkt (en coupant au court) | 3 h. 1/2. | |
| de Tasdṛemt à Bouour (en suivant l’ouad) | 3 heures. | |
| de Tirkt à Bouour (en suivant l’ouad) | 2 heures. | |
| de Tirkt à Oulad Bou Ṛis | 1 jour. | |
| d’Oulad Bou Ṛis à Freïja | 1 h. 1/2. | |
| d’Oulad Ḥasen à Taroudant | 1 jour. |
De l’examen de ces distances il ressort deux choses : la première, c’est que l’Ouad Sous fait un coude considérable auprès d’Aoulouz ; la seconde, que l’Ouad Zagmouzen décrit un long circuit avant de se jeter dans l’Ouad Tifnout.
On ne met en effet que 3 heures et demie pour aller de Tasdṛemt à Tirkt : on laisse le fleuve à gauche, on coupe au court à travers un désert, le Khela Aït Ouasạou, et on ne retrouve l’Ouad Sous qu’à Tirkt. Si on voulait faire le même trajet en longeant le fleuve, au milieu des villages et des cultures, il faudrait 5 heures de temps.
De même, pour se rendre d’Iṛil n Oro à Aoulouz, il suffit d’une forte demi-journée. On descend l’Ouad Zagmouzen jusqu’à Taourirt el Ḥad : là on le quitte et on coupe au court à travers les montagnes du flanc gauche. On monte d’abord par le désert Timezgiḍa n Izrar ; puis on arrive à la qoubba de Sidi Bou Reja, située au col même où se franchit le massif : ce col, fort célèbre, s’appelle Tizi n Sous. De là on passe dans un nouveau désert, la forêt de Dou Ouzrou Zouggaṛ, célèbre par les brigandages qui s’y commettent : non loin de là se trouve le village d’Agni n Fad, qui reste en dehors de la route. Après deux heures de marche dans cette solitude, on débouche chez les Rḥala à Aourir, village du groupe d’Aoulouz. Ce chemin est ce qu’on appelle le chemin de Tizi n Sous. Quoique en montagne, il n’est pas très pénible. Il se fait en une demi-journée. On mettrait deux fois plus de temps en suivant le fond des vallées : en effet, on compte une forte journée pour aller d’Iṛil n Oro à Tinmekkoul, et il y a encore deux ou trois heures de ce point à Aoulouz.
Nous avons dit plus haut que, si les bords du Sous sont cultivés partout, il n’en est pas de même de la large plaine formant le fond de la vallée : elle n’est cultivée qu’en partie : le reste est couvert de bois et de pâturages. Les principales forêts sont : sur la rive droite, celle de Bou Taddout (Aït Iiggas et Oulad Iaḥia) ; sur la rive gauche, celle de Briouga (Oulad Iaḥia, entre Timdouin et Taroudant) ; au milieu de cette dernière se trouve le grand village de Tiout, situé à mi-distance entre Igli et Taroudant.
REMARQUES SUR LES TRIBUS. — Les habitants du Sous, sauf un ou deux petits groupes d’Arabes de quelques tentes seulement, comme celui des Oulad Dris, groupes jetés on ne sait comment et noyés au milieu du reste de la population, sont tous de race tamaziṛt (chleuḥa) et de mœurs sédentaires. La langue usuelle y est partout le tamaziṛt. Dans le haut Sous, au-dessus du Ras el Ouad, et dans les chaînes du Grand et du Petit Atlas, cette langue est à peu près la seule connue. Mais à mesure qu’on descend le cours du fleuve et qu’on se rapproche du fond de sa vallée, le nombre des individus sachant l’arabe augmente. A partir des Menâba, il est peu d’hommes, au bord de l’ouad, qui ne connaissent cette langue.
L’état politique des tribus du Ras el Ouad a traversé depuis quelque temps diverses vicissitudes : durant de longues années, ces tribus ont été insoumises, sans aucune relation avec le makhzen. Récemment, pendant l’été de 1882, Moulei El Ḥasen fit une campagne dans le bas Sous et le nord du Sahel Marocain, et en profita pour inviter les habitants du Ras el Ouad à l’obéissance : c’était dans un moment de famine ; les populations, pauvres et affaiblies, ne voulurent pas entrer en lutte ; d’ailleurs une portion d’entre elles, fatiguée d’une longue anarchie, souhaitait un gouvernement régulier : elles se soumirent. On donna le titre de qaïd à leurs chikhs héréditaires : ceux-ci furent chargés de collectionner l’impôt et de lever des soldats pour le compte du sultan : au reste, point de garnisons, point d’hommes du makhzen, pas un seul fonctionnaire étranger. Tel était l’état du pays au moment de mon voyage. On était soumis au sultan, mais celui-ci n’exigeait que fort peu ; trop cependant, au gré de ces tribus jalouses de leur liberté : même ceux qui naguère avaient désiré ce régime en étaient lassés : il est vrai qu’ils n’y avaient point trouvé le bien qu’ils en attendaient. Aussi cet état de choses n’a, paraît-il, pas duré longtemps. Dès la première année d’abondance, la révolte a été générale : en automne 1884, toutes les tribus ont, dit-on, refusé argent et soldats ; en quelques lieux où les qaïds avaient abusé de leur autorité ou voulu maintenir l’ordre établi, elles les ont chassés, en détruisant leurs demeures. Depuis lors toutes vivent de nouveau dans une complète indépendance, sans aucun rapport avec Moulei El Ḥasen.
Celui-ci avait divisé le Ras el Ouad en six provinces, ạmel. Chacune d’elles se composait d’une des tribus ou fractions de tribus principales, que gouvernait son chikh avec le titre de qaïd : ce magistrat avait de plus dans son ressort, surtout en ce qui concernait leurs rapports avec le sultan, les tribus voisines moins considérables, ou celles dont la dépendance n’était pas complète. C’est ainsi que le qaïd des Menâba avait dans son ạmel les Aït Iiggas et les Talkjount d’une part, les Indaouzal de l’autre. Les six ạmels étaient :
1o Rḥala (Ida ou Gemmed).
2o Rḥala (Aït Ououlouz et Ida ou Tift).
3o Menâba.
4o Oulad Iaḥia.
5o Aït Semmeg (sur l’Ouad el Amdad ; versant sud du Grand Atlas).
6o Mentaga (dans le massif du Grand Atlas).
Rhala. — Tribu occupant les deux rives de l’Ouad Sous. Tous les villages en sont sur les bords mêmes du fleuve. Elle se divise, comme nous l’avons vu, en Ida ou Gemmed, Aït Ououlouz, Ida ou Tift. Deux chikhs héréditaires, portant aujourd’hui le titre de qaïd, les gouvernent : ce sont le qaïd Ḥaïda ould El Ḥasen ou Aḥman, résidant à Tagenza : il a sous son autorité les Ida ou Gemmed ; le qaïd Ọmar el Aoulouzi, demeurant à Agadir n Iblaz : il commande aux Aït Ououlouz et aux Ida ou Tift. Deux marchés chez les Rḥala, le Ḥad Aoulouz et l’Arbạa Aoulouz. Cinq mellaḥs.
Menaba. — Tribu occupant la rive droite de l’Ouad Sous ; elle forme une bande étroite le long du fleuve et ne s’étend pas dans l’intérieur de la vallée. Elle est gouvernée par Qaïd El Ạrbi, résidant à Igli ; la maison de celui-ci, vaste demeure avec grandes dépendances, s’appelle El Mkhatir. Trois marchés dans la tribu, Ḥad Igli, Djemạa Tinzert et Tlâta Aït Ioub : ce dernier, connu sous le nom de Tlâta Menâba, est le marché le plus important du Ras el Ouad. Il y a 12 mellaḥs chez les Menâba.
Indaouzal. — C’est une grande et puissante tribu située sur la rive gauche de l’Ouad Sous ; sur les bords immédiats du fleuve, elle n’occupe qu’une faible longueur ; mais au delà elle s’étend au loin, bornée à l’est par les Aït Iaḥia et les Aït Semmeg, au nord par les Rḥala et les Menâba, à l’ouest par les Oulad Iaḥia, au sud et au sud-ouest par diverses petites tribus indépendantes : toute la plaine qui s’étend au sud des Menâba et des Rḥala lui appartient, ainsi que les premières pentes du Petit Atlas sur une assez grande profondeur ; le Tizi n Sous est sur son territoire. Elle a deux chikhs héréditaires résidant, l’un à Akchtim, l’autre dans un village appelé de son nom, Ould Sidi Malek. De plus, les localités des Indaouzal limitrophes des Aït Iaḥia se sont rangées sous l’autorité du chef de ces derniers, le chikh d’Arfaman. Pour leurs rapports avec le sultan, les Indaouzal dépendent du qaïd El Ạrbi, d’Igli. Cette tribu, en paix en ce moment, a été longtemps désolée par des querelles intestines : depuis une époque très ancienne, elle est divisée en deux partis, presque toujours en guerre l’un contre l’autre ; dans ces luttes, chaque parti eut constamment pour soutien son voisin, l’un les Aït Semmeg, l’autre les Oulad Iaḥia. A la longue ils prirent les noms de ces alliés, en sorte qu’aujourd’hui une moitié des Indaouzal est dite Aït Semmeg, l’autre Oulad Iaḥia.
La tribu est chleuḥa et sédentaire ; elle possède un grand nombre de villages : nous en avons cité quelques-uns sur l’Ouad Sous ; ce sont presque les seuls qui soient arrosés par une rivière ; la plupart des autres n’ont que des sources ou des citernes ; voici les noms des principaux :
Tidnes, Agni n Fad, Kouilal, Tabia n Imaoun, Taourirt el Mrabṭin, Aït Ious, Aït Djamạ, Akchtim, Amalou, Assaïn, Aït Bazmad, Aït Bou Iạzza, Tamalalt, Amari, Es Sebt, Imi el Ạïn.
| Distances : | d’Arfaman (Aït Iaḥia) à Tidnes | 1 h. 1/2. |
| de Tidnes à Agni n Fad (forêt de Dou Ouzrou) | 3 heures. | |
| d’Agni n Fad à Assaïn | 1 heure. | |
| d’Assaïn à Tassoumat | 3/4 d’heure. | |
| Aït Bazmad, Aït Bou Iạzza, Tamallalt, Amari, Es Sebt, Imi el Ạïn sont groupés autour d’Assaïn. | ||
Deux marchés : l’un se tient le samedi, au village appelé pour ce motif Es Sebt ; l’autre est l’Arbạa Aït Ạbd Allah ou Mḥind.
Deux mellaḥs.
Oulad Iahia. — Très grande tribu, la plus considérable du bassin du Sous. Elle s’étend sur la rive droite du fleuve de Taroudant aux Aït Iiggas, sur sa rive gauche de Tamast à Taroudant. Sur toute cette longueur, la vaste plaine située entre le Grand Atlas d’une part, le Petit Atlas de l’autre, lui appartient. Elle occupe la vallée dans toute sa largeur, au lieu de ne comprendre, comme les Rḥala et les Menâba, que les bords de l’ouad. Elle est gouvernée par un chikh héréditaire, portant aujourd’hui le titre de qaïd ; il se nomme Ould El Djeïdli ; sa résidence est Timdouin : c’est un homme riche et puissant. Il y a quelques années, avant la soumission du Ras el Ouad, ayant eu l’imprudence d’aller à Taroudant, il y fut saisi et incarcéré par ordre du sultan : moyen de lui faire donner une partie de ses richesses. Il demeura près de 6 ans en prison, et ne fut relâché que sur les instances de Sidi Moḥammed ou Bou Bekr, chef de la zaouïa de Tamegrout, lors d’un voyage que ce saint personnage fit à Taroudant.
Le principal marché de la tribu est le Tenîn Timdouin. Trois mellaḥs.
Mentaga. — Tribu soumise au sultan, que gouverne, avec le titre de qaïd, son chikh héréditaire, Ạli ou Malek. Il réside à Sidi Mousa. Les Mentaga habitent sur les pentes du Grand Atlas. Une seule rivière, à laquelle ils donnent leur nom, arrose leur territoire : elle prend sa source à la crête même de la chaîne ; on ne peut me dire où elle se jette. Deux marchés, le Tlâta et l’Arbạa Mentaga.
AFFLUENTS. — L’Ouad Sous en a un grand nombre : voici les principaux : l’Ouad Tazioukt, s’y jetant à Tasdṛemt ; l’Ouad el Amdad, s’y jetant à Ida ou Qaïs ; l’Ouad Bou Srioul, s’y jetant à Oulad Ḥasen ; l’Ouad Talkjount, s’y jetant à Igli. Il reçoit tous ces cours d’eau sur sa rive droite.
Ouad Tazioukt. — Il sort du désert d’Iger n Znar, qui s’étend entre son cours et le district d’Ouneïn. Il arrose successivement les villages suivants :
Tagoulemt, Tanfit, Agersaf, Takemmou, Bou Maziṛ, Iḥouzin, Tlemkaïa.
Leur ensemble forme le district de Tazioukt ; il dépend du qaïd d’Aoulouz.
L’Ouad Tazioukt a de l’eau sur tout son cours et en toute saison.
| Distance : | de Tasdṛemt à Tagoulemt | 3 heures. |
| Largeur du désert d’Iger n Znar | 3 heures. |
Ouad el Amdad. — Dans son haut cours, on l’appelle souvent Ouad Ouneïn. Il prend sa source aux crêtes du Grand Atlas ; en descendant, il entre d’abord dans le district d’Ouneïn : il y arrose un grand nombre de villages, dont les principaux sont :
Adouz, Irazin, Anzi, Taleouin.
De là il passe dans la tribu des Aït Semmeg ; il y arrose successivement beaucoup de villages : les principaux sont :
Sidi ou Ạziz, Aït Bou Bekr (groupe de plusieurs villages), Aouftout, Touloua.
Durant tout ce temps, il reste en montagne. Ensuite il débouche en plaine par le kheneg d’Imi n ou Asif : il entre là dans la vallée du Sous ; il y traverse, dans sa partie orientale, la tribu des Talkjount ; puis il sert de limite pendant quelque temps entre les Rḥala et les Menâba, et enfin il se jette dans l’Ouad Sous, entre Ida ou Qaïs et Ạïn n Ougeïḍa.
A Imi n ou Asif se trouve un grand village avec marché, Khemîs Sidi Moḥammed ou Iạqob.
L’Ouad el Amdad a de l’eau sur tout son cours et en toute saison.
| Distance : d’Aderdour à Ouneïn | 1 jour. |
Le district d’Ouneïn est fort peuplé ; il se compose non seulement des villages arrosés par l’Ouad el Amdad, mais encore de plusieurs autres à proximité : il est gouverné par un chikh. Ce district a fait sa soumission en même temps que tout le Ras el Ouad : auparavant le Genṭafi s’était efforcé à plusieurs reprises de le réduire sous son autorité : il n’avait jamais pu y réussir. Un mellaḥ dans l’Ouneïn.
Les Aït Semmeg sont une nombreuse tribu habitant les bords de l’Ouad el Amdad et la région voisine : ils n’ont rien de commun avec les Aït Semmeg de l’Ouad Zagmouzen. Ceux que nous trouvons ici forment un des 6 ạmels du Ras el Ouad. Ils sont gouvernés par le qaïd Ọmar ben Bacha, résidant à Aouftout. Un mellaḥ sur leur territoire. Deux marchés : le Khemîs Sidi ou Ạziz et le Tenîn Aït Bou Bekr.
Ce nom d’Aït Bou Bekr rappelle une triste histoire. En août 1880, un jeune Autrichien, M. Joseph Ladeïn, quittait Merrâkech avec l’intention de gagner Taroudant par l’Atlas : c’est une route ordinairement sûre : il ne prit pas de travestissement, n’emmena point d’escorte, se pensant assez protégé en se joignant à une caravane. Un domestique israélite le suivait. Il remonta l’Ouad Nfis, traversa l’Ouneïn, entra chez les Aït Semmeg : jusque-là tout allait bien. Mais le malheureux ne devait pas dépasser les Aït Bou Bekr : cheminant sur leur territoire, il arriva au village d’Hierk, chez les Aït Ben Mançour, non loin de la zaouïa de Sidi Bou Nega. Il voulut s’y arrêter quelques instants et demanda à boire : on lui tendit un vase d’eau : au moment où il le portait à ses lèvres, on se jeta sur lui et on l’égorgea. Dans la suite, les Aït Ben Mançour furent, dit-on, condamnés à une forte amende pour ce crime. Quel en avait été le mobile ? Ce n’était point le vol : le voyageur n’avait que des effets de peu de valeur ; rien dans son équipage ne dénotait qu’il fût riche. Tous ceux qui me racontèrent le fait me dirent qu’on l’avait tué parce qu’il était chrétien.
Ouad Bou Srioul. — Il prend sa source aux crêtes du Grand Atlas, non loin de celle de l’Ouad el Genṭafi, auprès du Djebel Aṛbar. Il passe d’abord dans diverses fractions, puis entre sur le territoire des Gezoula : c’est une nombreuse tribu, restée insoumise au sultan ; de là, la rivière débouche en plaine et traverse successivement les terres des Talkjount et celles des Menâba.
L’Ouad Bou Srioul a toujours de l’eau dans son lit.
| Distance : d’Oulad Ḥasen au Djebel Aṛbar | 1 jour. |
Ouad Talkjount. — Il prend sa source au Djebel Titouga ; puis il entre chez les Ida ou Zeddaṛ, grande tribu soumise au makhzen : de là il débouche en plaine, et traverse d’abord le territoire des Talkjount, puis celui des Menâba.
L’Ouad Talkjount a de l’eau pendant la plus grande partie de l’année.
| Distance : d’Igli au Djebel Titouga | 1 jour. |
4o. — ITINÉRAIRES.
1o DE L’OUAD TIFNOUT AU TELOUET. — Un chemin mène de l’un à l’autre : on remonte l’Ouad Tifnout jusqu’auprès de sa source ; de là, une côte douce conduit à un col et au bassin opposé. Point de pentes raides ; route facile.
2o DE TAZENAKHT AUX AIT OUBIAL. — La distance est d’un jour de marche. De Tazenakht, on remonte d’abord l’ouad du même nom, puis l’Ouad Ta n Amelloul jusqu’à sa source. On franchit le désert de Ta n Amelloul ; celui-ci s’étend entre les Aït Ouaṛrda et les Aït Oubial ; on se trouve à cette dernière tribu dès qu’on l’a traversé.
| Distances : | de Tazenakht à Imdṛeṛ | 3 heures. |
| d’Imdṛeṛ au Khela Ta n Amelloul | 3 heures. | |
| Traversée du Khela Ta n Amelloul | 1 h. 1/2. |
3o DE TAZENAKHT AUX AIT TEDRART. — On gagne les Aït Oubial, puis les Aït Ọtman ; là on laisse l’Ouad Zagmouzen à Outoura, et on monte vers le nord dans les montagnes qui en forment le flanc droit : elles s’appellent à ce point Djebel Ḥeddi et forment un désert dangereux. On y chemine jusqu’aux Id ou Illoun : il y a 2 heures entre leur territoire et Outoura. On traverse l’Ouad Id ou Illoun ; on entre dans un nouveau désert, celui de Teddref : après l’avoir franchi, on se trouve à l’Ouad Aït Tedrart. Une heure entre les Id ou Illoun et Aglagal.
4o DE TAZENAKHT AUX AIT TAMELDOU. — Il y a deux chemins principaux ; les voici :
I. — Gagner d’abord le territoire des Id ou Illoun, puis celui des Aït Tedrart ; de là passer aux Aït Tameldou, qui n’en sont qu’à 1 heure de distance. On marche tout le temps en pleine montagne.
II. — De Tazenakht, on gagne les Ikhzama à Tesakoust (Ouad Iriri). De là on va à Amasin (Ikhzama) et on remonte l’ouad de ce nom jusqu’à sa source, au Tizi n Ougdour. On franchit ce col : c’est un passage facile ; il forme la limite entre les bassins du Dra et du Sous. De là on s’engage dans le désert d’Igisel, où l’on marche durant 5 heures, jusqu’au village de Tittal, le premier des Aït Tameldou.
5o DE TAMAROUFT A TINFAT (SEKETANA). — On compte 1 jour de marche entre ces deux points. On gagne le Khela Tasṛirt en passant par Aït Mesri : on marche une demi-journée dans ce désert : on en sort à Iṛri, sur l’Ouad Sidi Ḥaseïn. Iṛri n’est qu’à une demi-heure de marche de Tinfat.
| Distance : de Tamarouft au Khela Tasṛirt | 4 heures. |
6o D’IRIL N ORO AUX SEKETANA. — On suit les rives de l’Ouad Zagmouzen jusqu’à Iṛil Mechtiggil (Zagmouzen). Là on le quitte et, marchant vers le sud, on s’engage dans le Petit Atlas. Au bout d’une heure de marche, on atteint le territoire des Seketâna : on passe d’abord à Tizgi, puis aussitôt après on trouve Tirikiou. De là, si on veut se rendre chez les Seketâna proprement dits, on prend à l’ouest ; si on veut gagner soit les Imadiden, soit les Imskal, on se dirige vers l’est. Ces deux fractions sont en face l’une de l’autre, du même côté et presque à même distance de Tirikiou.
| Distances : | d’Iṛil n Oro à Iṛil Mechtiggil | 3/4 d’heure. |
| d’Iṛil Mechtiggil à Tirikiou | 1 h. 1/4. |
7o DES AIT IAHIA (OUAD ZAGMOUZEN) A TATTA. — Il y a un chemin partant du territoire des Aït Iaḥia, remontant l’Ouad Aït Semmeg jusqu’à sa source, puis gagnant Tatta.
8o D’IRIL N ORO A MERRAKECH. — On compte 5 jours et demi de marche :
1er jour. — D’Iril n Oro à Tinmekkoul, en descendant l’Ouad Zagmouzen.
2e jour. — On gagne Tlemkaïa sur l’Ouad Tazioukt ; on remonte cette rivière jusqu’à Tanfit. Là on la quitte, et on s’engage dans le désert d’Iger n Znar qui s’étend au delà de sa rive droite. On y marche durant trois heures ; puis on atteint à Taleouin (district d’Ouneïn) l’Ouad el Amdad : on le remonte jusqu’à Adouz.
3e jour. — On quitte l’Ouad el Amdad à Adouz : on s’engage dans une vaste plaine ; au bout de 3 heures, on atteint un groupe formé de 2 villages : le premier est Tamsellount, le second Tamdroust : ils comptent dans le district d’Ouneïn. En sortant de Tamdroust, on entre dans le désert montagneux d’Ouichdan : côtes raides, chemin parfois difficile : au milieu de ce désert est le col où l’on franchit la crête supérieure du Grand Atlas. On chemine dans le Khela Ouichdan jusqu’à la fin de la journée : le soir, on parvient au village d’Alla où l’on s’arrête : on y entre sur le territoire des Genṭafa. Alla est sur l’Ouad El Genṭafi, qui, à quelques pas plus bas, s’unit à l’Ouad Agoundis. La jonction de ces deux cours d’eau forme l’Ouad Nfis.
4e jour. — D’Alla on gagne, à très peu de distance, Dar El Genṭafi, où se trouve le confluent des deux rivières. Dar El Genṭafi, appelée aussi Tagentaft, est un gros village, résidence du qaïd des Genṭafa. A partir de là, on descend le cours de l’Ouad Nfis : jusqu’au soir, on ne cesse d’en longer les bords. C’est une vallée très encaissée, ressemblant à celle de l’Ouad Iounil : les flancs en sont des murailles à pic presque partout infranchissables : on ne peut passer qu’au fond ; là, pas un point désert : tout est couvert de cultures et de villages ; voici les principaux de ceux qu’on traverse successivement : Imeṛraoun, Takherri, Iḥenneïn, Targa Aït Iraṭ, Iger n Kouris, Toug el Khir, Tigourramin, Talat n As, Imidel, Imgdal, Tagadirt el Bour, Ouirgan, Imaṛiren. On passe la nuit à Imaṛiren. Là s’arrêtent le territoire des Genṭafa et l’autorité de leur puissant qaïd.
5e jour. — On quitte l’Ouad Nfis, on gravit le flanc gauche de sa vallée, et on sort de celle-ci. Au bout de 3 heures de marche, on atteint un village, Asdṛem Kik : on entre là sur un nouveau territoire, soumis au qaïd El Gergouri ; on passe ensuite à Agdour Kik, Ouizil, Tigzit : ces quatre villages font partie de la fraction de Kik, portion de la tribu où nous sommes. Au delà, on en traverse encore deux du ressort d’El Gergouri, Agergour et Fres. A Fres s’arrête son autorité et commence la juridiction du bacha de Merrâkech. Jusqu’au soir, on continue à cheminer en rencontrant de fréquents villages : les principaux sont Tala Moumen, Toukhribin, Agadir Aït Teççaout, Akreïch. C’est dans ce dernier qu’on passe la nuit. De toute la journée, on n’a pas aperçu une seule rivière sur la route. (D’Asdṛem Kik à Agergour, 2 heures. — Agergour et Fres se touchent. — De Fres à Tala Moumen, 1 heure. — De Tala Moumen à Agadir, 1 heure. — D’Agadir à Akreïch, 2 heures.)
6e jour. — D’Akreïch à Merrâkech il n’y a que 4 heures de marche : durant tout ce temps on est en plaine et sous bois : cet espace entier est occupé par une forêt de grands arbres, lieu désert et dangereux, d’ordinaire infesté de brigands.
9o DE L’OUAD TIFNOUT A MERRAKECH. — On gagne Dou Ougadir : de là on remonte l’Ouad Izgrouzen jusqu’à sa source. Celle-ci se trouve à la crête du Grand Atlas, au Tizi n Tamejjout. On franchit la chaîne à ce col et on débouche dans la vallée de l’Ouad Agoundis. On en descend le cours en traversant un grand nombre de villages, dont voici les principaux : Tizi n Idikel, Tizi n Glouli, Igisel, Iṛal n Ṛbar, Iberziz, Azgrouz, Agoundis, Taourbart, Dar el Mrabṭin, Ijjoukak, Dar El Genṭafi. De là on suit la vallée de l’Ouad Nfis : le reste de l’itinéraire est le même qu’à l’article précédent.
Le cours de l’Ouad Agoundis est sous l’autorité de Qaïd El Genṭafi. Ce personnage, dans la famille de qui le pouvoir est héréditaire depuis de longues générations, est célèbre dans tout le Maroc par ses immenses richesses : plusieurs légendes ont cours sur leur origine : les uns disent qu’il existe une mine d’or sous son château, d’autres prétendent qu’il a trouvé la pierre philosophale. Pendant longtemps le Genṭafi a été insoumis. Il y a quelques années, Moulei El Ḥasen résolut de faire une expédition contre lui. Le Genṭafi n’osa résister ; il préféra désarmer le sultan par des présents : à son approche, il alla au-devant de lui, se faisant précéder par des cadeaux dont voici l’énumération : 100 nègres, 100 négresses, 100 chevaux, 100 vaches avec leurs veaux, 100 chamelles avec leurs petits. Devant de tels dons, Moulei El Ḥasen se tint pour satisfait. Il reçut la soumission du chikh et lui laissa son pouvoir, en lui donnant le titre de qaïd. Seulement il emmena deux de ses filles, dont il fit ses épouses : le Genṭafi a ainsi l’honneur d’être beau-père du sultan. Mais, de son côté, celui-ci a des otages précieux qui lui répondent de la fidélité du puissant qaïd. Lorsque ce dernier vient à Merrâkech, il y est fort bien reçu, mais il ne lui est permis ni de voir ni d’entretenir ses filles.
10o DE TINTAZART (TATTA) A MERRAKECH. — Tintazart, Afra, Imi n ou Aqqa (kheneg désert), Ti n Iargouten (qçar des Aït Ḥamid, Chellaḥa vassaux des Aït Jellal) ; Aït el Ḥazen (tribu formée de plusieurs villages situés sur la rivière du même nom ; versant nord du Petit Atlas) ; Arbạa Ammeïn (village avec marché le mercredi ; il fait partie d’Ammeïn, groupe de plusieurs villages situés sur l’Ouad Aït Semmeg) ; Tizi n Sous (c’est le col dont nous avons parlé plus haut, celui où se trouve la qoubba de Sidi Bou Reja) ; Aoulouz ; on gravit la montagne d’Aougeddimt, et on gagne le village de Taleouin ; on traverse l’Ouneïn ; de l’Ouneïn on entre dans le désert, où l’on franchit le mont Ouichdan, très haut massif dont le sommet est presque toujours couronné de neige. De là on passe à l’Ouad Nfis : on le descend assez longtemps, puis on gagne successivement Tagadirt el Bour, Kik, Ouizil, Akreïch, Merrâkech.
| Distances : | de Tintazart à Imi n ou Aqqa comme de Tintazart à Foum Meskoua. |
| d’Imi n ou Aqqa à Talella comme de Tintazart à Foum Meskoua. | |
| de Talella aux Aït Ḥamid comme de Tintazart à Tiiggan. | |
| des Aït Ḥamid aux Aït el Ḥazen comme de Tintazart à l’Ouad Tatta (sur la route d’Aqqa). | |
| des Aït el Ḥazen à Arbạa Ammeïn comme de Tintazart à Foum Meskoua. | |
| d’Arbạa Ammeïn à Tizi n Sous comme de Tintazart à Foum Meskoua. | |
| de Tizi n Sous à Aoulouz comme de Tintazart à Foum Meskoua. | |
| d’Aoulouz à Taleouin comme de Tintazart à Aqqa. | |
| de Taleouin à Djebel Ouichdan comme de Tizi n Tzgert à l’Ouad Tatta (sur la route d’Aqqa). | |
| de Tagadirt el Bour à Kik comme de Tintazart à Aqqa. | |
| de Kik à Ouizil comme de Tintazart à Adis. | |
| d’Ouizil à Akreïch comme de Tintazart à Adis. | |
| d’Akreïch à Merrâkech comme de Tintazart à Foum Meskoua. |
IV.
SAHEL.