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Voyage du marchand arabe Sulaymân en Inde et en Chine rédigé en 851: Suivi de remarques par Abû Zayd Hasan (vers 916), traduit de l'arabe avec introduction, glossaire et index par Gabriel Ferrand

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GLOSSAIRE

Baykarjî. Comme l'a indiqué Reinaud, cette notation fautive est sans doute pour bairâgî.

Bušân, p. 50. Cf. la note que je lui ai consacrée dans mes Relations de voyages, t. II, p. 675.

Dîfû, p. 56. Les textes chinois ne mentionnent aucun titre de ce genre, mais il s'agit vraisemblablement de termes usités dans le peuple que, autant que nous sachions, les ouvrages littéraires ne nous ont pas conservés.

Fulûs, monnaie de cuivre, est le pluriel de fals, qui représente le grec ὀβολὁς ou le latin obolus.

Gujra. Forme arabisée du sanskrit Gurjara. Le pays de Gujra ou du roi Gujra est le Guzerate.

Ḫâḳân, p. 72, = empereur, souverain. C'est un titre étranger inexactement appliqué au roi du Tibet.

Hind désigne le plus souvent l'Inde occidentale, mais Sulaymân et Abû Zayd Ḥasan emploient quelquefois ce nom pour l'Inde entière.

Ḫuang Č'ao. Le texte arabe de Abû Zayd, comme les Prairies d'or de Masʿûdî, ont une leçon fautive qui a été rectifiée d'après les informations chinoises sur ce rebelle.

Ḫušnâmî (Al-), p. 35. Litt. «[la montagne] au bon nom», au nom de bon augure. C'est le persan ḫoš «bon», nâmeh «nom». Cf. mes Relations de voyages, t. I, pp. 2, 37; t. II, p. 674.

Inde (amis des rois de l'), p. 114. Cf. l'anecdote rapportée à ce sujet dans le Livre des Merveilles de l'Inde, pp. 115-118.

Jâwaga. Ce toponyme est généralement transcrit Zâbej qui est la lecture usuelle de la graphie arabe. En fait, Zâbej est un barbarisme, car le jîm arabe final est ici en fonction de gutturale sonore. Ainsi que l'avait montré déjà H. Kern, Zâbej, plus exactement Zâbag, doit être restitué en Jâwaga ou Jâvaga, comme l'indiquent les leçons indiennes et chinoises de ce nom géographique.

Ḳaba, p. 72. Sorte de manteau. Cf. Dozy, Dictionnaire détaillé des noms des vêtements chez les Arabes, Amsterdam, 1845, in-8º, pp. 352-362.

Ḳalanswa, p. 46. Sorte de bonnet qu'on porte sous le turban. Cf. Dozy, Dictionnaire détaillé des noms des vêtements chez les Arabes, Amsterdam, 1845, in-8º, pp. 365-371.

Lakšî mâmkûn. Voir Dîfû.

Langabalûs (île de—ou îles Nicobar), pp. 18, 33-35, 40, 41. Les textes chinois et d'autres textes orientaux désignent cet archipel sous le nom de Pays ou Ile des Hommes nus ou des Gens nus. La plus ancienne description de cet archipel est celle de Yi-tsing qui y fit escale en 672. «En allant vers le nord, rapporte le pèlerin chinois, à partir de Kie-č'a [= Kedah de la côte occidentale de la péninsule malaise], on arrive au bout de dix jours au Pays des Hommes nus. Si l'on se tourne vers l'est pour regarder le rivage escarpé, on ne voit, sur une étendue d'un ou deux li, que des cocotiers et des forêts d'aréquiers; cette végétation luxuriante est bien faite pour plaire. Dès que les indigènes voient venir un bateau, ils montent à l'envi sur de petites embarcations qui arrivent au nombre de plus de cent; ils apportent des noix de cocos, des bananes et des objets en rotin ou en bambou; ils viennent demander à faire des échanges; ce qu'ils désirent, c'est uniquement du fer. Pour un morceau de fer grand comme deux doigts, on reçoit de cinq à dix noix de coco. Les hommes sont tous entièrement nus; les femmes cachent leur sexe avec des feuilles. Si les marchands leur offrent, par plaisanterie, leurs vêtements, ils font aussitôt signe de la main qu'ils ne s'en servent pas... Ce pays ne produit pas de fer; l'or et l'argent aussi y sont rares. Les indigènes se nourrissent uniquement de cocos et de racines d'ignames. On n'y trouve pas beaucoup de riz ni de céréales. Aussi le lou-a [transcription chinoise de lôha, le nom du fer en sanskrit], est, à leurs yeux, ce qu'il y a de plus précieux et de plus cher. Ces hommes ne sont pas de couleur noire; leur taille est moyenne; ils excellent à fabriquer des caisses en rotin tressé; aucun autre pays ne peut les égaler. Si on refuse de faire des échanges avec eux, ils lancent aussitôt des flèches empoisonnées; celui qui en est atteint ne peut plus s'en remettre (Yi-tsing, Les religieux éminents qui allèrent chercher la Loi dans les pays d'Occident, trad. Ed. Chavannes, Paris, 1894, in-8º, pp. 120-121)». Cf. également mes Relations de voyages, à l'index du t. II sous: Langabâlûs, Nâgabârâ, Nicobar, Lâkawâram, Nakkavaram, Ile des gens nus.

Monnaies. Pour les monnaies, poids et mesures, je renvoie, une fois pour toutes, aux Matériaux pour servir à l'histoire de la numismatique et de la météorologie musulmane de H. Sauvaire, dans Journal Asiatique, VIIe série, t. XIV, 1879 et suivants.

Liḥû. Voir Dîfû.

Nadd, p. 29. Sur ce parfum, cf. mes Relations de voyages, t. II, pp. 620-625.

Parasange. Ancienne mesure itinéraire de la Perse équivalant à 5.250 mètres.

Poids. Voir Monnaies.

Râmî, p. 95. C'est la même partie de Sumatra qui est appelée Râmnî, p. 33.

Ṭaḳan, p. 49, dans le Nord-Ouest de l'Inde. Les textes de Sulaymân et de Masʿûdî (Les prairies d'or, t. I, pp. 383-384) ont la même leçon fautive: Ṭâfan. Sur les femmes du Ṭaḳan, celui-ci dit: «Les femmes de ce pays sont les plus gracieuses, les plus belles et les plus blanches de l'Inde; elles sont recherchées dans les harems, et il en est question dans les livres érotiques; aussi les marins, qui savent tout ce que valent ces femmes qu'on nomme Ṭâḳaniyyât (les Ṭâḳaniennes), tiennent-ils beaucoup à s'en procurer à quelque prix que ce soit.»

Talâg. Le texte a la leçon fautive thalâg avec jîm final qui est en fonction de gutturale sonore. Talâg est la forme arabisée du sanskrit tâḍâga, hindoustani tâḍâg.

Ṭûḳâm. Voir Dîfû.

Ṭûsang. Voir Dîfû.

Zang. La graphie arabe de ce nom est généralement lue Zanj ou Zenj; mais le jîm final est ici en fonction de gutturale sonore ainsi que l'indiquent l'étymologie et les leçons grecques, chinoises et indonésiennes. Cf. Journal Asiatique, XIe série, t. XVII, 1921, p. 164.

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