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Feuilles persanes; La route du Mazandéran, La femme lapidée, L'esprit persan

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J’ai voyagé en Perse pour la seconde et la troisième fois en 1909 et 1910, c’est-à-dire aux temps de la révolution libérale faite par les fidaïs caucasiens que menait le Sipahdar, et par les sauvages Bakhtyares, commandés par l’aimable Sardar Assad. Que ces deux héros qui ont abaissé le pouvoir du Roi des Rois et donné la première constitution libérale à l’antique Iran me pardonnent : il sera très peu question d’eux dans ce petit volume. J’y ai réuni mes notes de voyage, mais j’en ai écarté ce qui avait trait aux événements du jour, lesquels ne présentent aujourd’hui pour nous aucun intérêt. J’ai décrit ici ce qui reste de la Perse d’autrefois, sans me préoccuper des changements minimes qu’une révolution politique peut amener sur la face de l’empire qu’a gouverné jadis Xerxès. Au vrai, si je fuyais l’Europe, ce n’était pas pour entendre au cœur de l’Asie le bruit des vaines disputes que l’on mène sur les bords de la Seine, de la Tamise ou de la Néva.

On ne trouvera pas non plus dans ces pages des renseignements sur les pétroles du Lauristan, grâce auxquels des spéculateurs heureux ont des jardins de roses à Maidenhead et perdent quelques millions à Deauville en été.

Ce ne sont ici que petits tableaux — images d’Épinal, hélas ! plus que miniatures persanes — des jours que l’on coule encore dans l’Iran. Il faut s’attacher dans notre vie transitoire à ce qui est durable. Tout le reste est vanité et poursuite du vent.

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