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Observations sur l'orthographe ou ortografie française, suivies d'une histoire de la réforme orthographique depuis le XVe siècle jusqu'a nos jours

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«Il a bien raison; le français doit avoir son orthographe à lui, indépendante des langues auxquelles il emprunte quelques mots. Il est déraisonnable, si l’on écrit fantôme et fantaisie, par des f, de ne pas écrire de même diafane et Épifanie qui dérivent également de φαίνω... Il ne s’agit pas ici des mots grecs d’où les mots français sont tirés, il s’agit des mots français entre lesquels se trouve l’analogie représentée par la syllabe fan qu’il faut conserver partout la même, puisque c’est elle qui exprime l’idée principale.

«De même si vous écrivez frénétique, frénésie, écrivez frénologie, Eufrosine: mettez, en un mot, partout des ph ou partout des f. Rien n’est plus important pour la régularité des langues et la satisfaction de l’esprit que des règles générales.»

Pour terminer cet article, dont l’étendue permet de mieux apprécier le mérite des travaux de M. Jullien, je transcris un passage important tiré de ses Principales étymologies de la langue française. Il se rapporte à la double formation de nos mots: l’une, originale, nationale; l’autre, imitative, scolastique.

«La raison de l’irrégularité de la plupart de nos racines, c’est que nos mots français ont été tirés du latin selon deux systèmes fort différents. Pour bien comprendre cette difficulté, il faut se rappeler que, quand on prononce des mots isolés, il y a toujours dans ces mots une syllabe prononcée plus fortement que les autres. On dit que cette syllabe porte l’accent, ou qu’elle est accentuée. Chez nous rien de plus simple que la théorie de l’accent: il tombe toujours sur la dernière syllabe sonore du mot; et par conséquent, lorsque la dernière syllabe est muette, il recule sur la pénultième qui devient aussi la dernière sonore. Dans aimé, venir, opportun, les syllabes fortes sont , nir, tun, les dernières du mot, parce qu’elles sont sonores. Dans aimable, atteindre, ils importunent, les syllabes accentués sont ma, tein, tu, pénultièmes dans les mots donnés, parce que les dernières sont muettes.

«La règle latine n’était pas tout à fait aussi simple que chez nous. L’accent portait en général sur la pénultième syllabe, comme dans rosa, lupus; et si cette pénultième était brève, dans les mots de plus de deux syllabes, l’accent reculait sur l’antépénultième: dominus, concipere; do et ci étaient ces syllabes fortes.

«Personne n’ignore que, quand une langue est prononcée, c’est la syllabe accentuée des mots qui est la plus apparente, et celle qui se conserve le mieux dans les divers changements que le mot éprouve. Il s’ensuit que, quand notre ancienne langue s’est formée du latin, c’est-à-dire pendant les dix ou douze premiers siècles de notre ère, c’est l’accent, ou, si on l’aime mieux, c’est la syllabe accentuée qui a joué le principal rôle dans ce passage. Soient, par exemple, les mots latins tabula qui signifie table, fabula qui veut dire fable, templum qui veut dire temple, etc., etc. Si nous lisons ces mots à la française, nous appuyons sur les dernières syllabes, la ou plum; mais les Latins appuyaient sur les premières, ta, fa, tem: celles qui les suivaient ne s’entendaient presque pas, et nous les avons en effet remplacées par des e muets, table, fable, temple.

«La même chose se verra mieux encore sur le verbe dire venu du latin dicere, sur faire venu de facere, et sur mille autres que je pourrais citer ici. On ne reconnaît pas facilement cette dérivation quand on prononce ces mots latins à la française: di-cè-ré, fa-cè-ré. Mais c’est là une prononciation tout à fait fausse. Les Romains appuyaient sur di et sur fa; les deux syllabes suivantes sonnaient très-peu, à peu près comme cre dans sacre, ocre, sucre. Il a donc suffi d’adoucir cette forme cre en re pour avoir les verbes dire et faire, au lieu de dicre et facre; c’est de même que findere nous a donné fendre; legere, lire; solvere, soudre; conficere, confire, etc.

«Tant que le français s’est formé sur le latin par l’usage et la parole, c’est ainsi qu’on a opéré. Les mots étaient prononcés, l’oreille seule en jugeait. La syllabe accentuée dominait tout le reste; et l’écriture n’était à peu près rien, puisque ce n’était pas sur des mots écrits, mais bien sur les mots prononcés que se faisaient les changements.

«Mais à partir du quatorzième siècle, et surtout vers le quinzième et le seizième, les livres intervinrent. Le latin n’était plus parlé du tout: on l’étudiait comme une langue morte sur des textes écrits. La syllabe accentuée, n’étant plus entendue, perdit toute sa supériorité sur les autres, et les lettres qui n’avaient eu que peu de valeur auparavant, en prirent une plus grande qu’on ne l’aurait jamais pensé, c’est-à-dire que l’on tira alors du latin une foule de mots français, où l’on conservait aussi fidèlement que possible l’orthographe latine, bien entendu aux dépens de la prononciation, puisqu’on y déplaçait l’accent et qu’on le portait à la française sur les dernières syllabes des mots où il n’était pas naturellement. Je prends pour exemple le mot, d’ailleurs très-peu usité, adminicule, qui s’est formé du latin adminiculum. On voit qu’en français la syllabe forte est l’avant-dernière cu, tandis que chez les Latins c’était l’antépénultième ni. Si ce mot se fût formé d’après la langue parlée, il eût été adminicle, comme nous avons eu spectacle de spectaculum, obstacle de obstaculum, oracle de oraculum, etc. Comme il s’est formé de la langue écrite, on n’a tenu compte que des lettres, et on nous a donné adminicule. C’est ainsi que exprimere et imprimere qui, par l’accent, nous avaient donné épreindre et empreindre, nous ont, par les lettres, fourni exprimer et imprimer.

«Je ne donne cet exemple que pour montrer comment cette double origine de notre langue a pu augmenter les difficultés qu’il y avait déjà à passer d’un idiome à un autre. On conçoit en effet qu’ainsi le même primitif a pu produire des dérivés différents; que, de plus, des mots admis pendant les premiers siècles ont pu disparaître plus tard et laisser cependant des traces de leur existence première. J’en trouve un exemple frappant dans la famille de concevoir, décevoir, recevoir, etc. Recevoir était autrefois reçoivre, et ce mot était très-bien formé de recipere, qui avait l’accent sur l’i. Reçoivre a disparu, mais le présent je reçois, le prétérit je reçus et le participe reçu se déduisent mieux de la première forme que de la forme allongée recevoir. Voilà donc des conjugaisons tout entières qui, rapportées à leur infinitif actuel, semblent donner la preuve d’une irrégularité, laquelle n’existait pourtant pas dans la première forme du langage.

«N’est-ce pas là un exemple bien remarquable des difficultés que le cours des siècles a successivement ajoutées à l’étude étymologique de notre langue?»

Egger, de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Notions élémentaires de grammaire comparée. Paris, Aug. Durand, 1865, sixième édition, in-12.

Ce savant écrit joint au mérite de la clarté celui de la sobriété et donne avec précision l’exposé des faits qui constituent les rapports existant entre la langue grecque, la langue latine et la langue française. Je me bornerai à citer ici ce qui concerne l’orthographie, car M. Egger regrette que ce mot ait été défiguré contre toute analogie par le barbarisme orthographe.

«Comme la langue française, formée d’éléments assez divers, n’a pas eu de grammairiens proprement dits avant le XVIe siècle, et que l’orthographe en fut, jusqu’à cette époque, abandonnée à tous les caprices de l’usage, on comprend que cette partie de notre grammaire soit aujourd’hui une des plus irrégulières et en même temps une des plus épineuses à réformer. Plusieurs auteurs ont cherché à rapprocher l’orthographe française de la prononciation, tantôt par des essais partiels, tantôt par des innovations générales et systématiques. Les premières réformes, qui sont les plus modestes, ont eu aussi plus de succès; les autres, pour lesquelles on a inventé le nom de néographie, ou néographisme, ont toujours échoué; elles échoueront toujours contre la force invincible de l’habitude et contre quelque chose de plus respectable encore que l’habitude, je veux dire la tradition même de la langue française et la loi de ses étymologies. Aussi Voltaire a réussi à faire consacrer l’usage de la diphthongue ai pour oi dans les noms, comme français, et dans les verbes, comme avait, pour exprimer le son d’un e ouvert; changement dont, au reste, il n’avait pas eu la première idée. Mais ni Ramus au XVIe siècle, ni Expilly au XVIIe, ni l’abbé Dangeau au XVIIIe, ni Domergue et Marle au XIXe, n’ont réussi à faire admettre leurs systèmes de réforme absolue, et l’on prédira facilement le même échec à tous ceux qui les imiteront.»

M. Egger, lorsqu’il écrivait ce passage, n’avait pas connaissance des transformations successives que les mots ont reçues dans les différentes éditions du Dictionnaire de l’Académie. Il aurait vu que ce qui reste à opérer est peu de chose comparé à ce qui a été fait, et que ce qu’il appelle «la tradition de la langue française et la loi de ses étymologies» est en opposition avec la vraie et nationale tradition de notre vieille langue. Quant à l’adoption d’un système de réforme absolue, j’en suis aussi éloigné que lui, mais pour tout ce qui est conforme à la raison, au génie de notre langue et aux analogies, je suis sûr qu’il partagera mes opinions, qui d’ailleurs sont celles de tant hommes éminents dont j’ai voulu m’appuyer pour donner plus d’autorité à ma faible voix.

APPENDICE E.

J’ai cru devoir entrer dans ces détails historiques pour montrer quels sont les points sur lesquels se sont concentrés les efforts tentés pour la rectification de l’orthographe et quels sont ceux qui méritent d’être pris en considération. On a pu voir aussi combien il serait difficile de concilier la réforme dite phonographique avec le système orthographique des langues néo-latines, particulièrement avec notre langue. De cet examen il résulte que notre alphabet, tout incomplet qu’il est, peut, avec de légères modifications, suffire à l’expression de tous les sons de notre langue.

Abréger et simplifier sont des besoins impérieux de notre époque: le système métrique a remplacé l’ancien système, si compliqué et si irrégulier, de même que la numération des Arabes a remplacé la pénible numération des Romains. Déjà même lorsque l’on compare l’orthographe du Dictionnaire de l’Académie de 1694 avec celle d’aujourd’hui, on voit qu’il reste peu de chose à faire pour compléter l’œuvre de 1740.

S’il est regrettable qu’en 1740, l’Académie française ne se soit pas montrée aussi hardie que le furent l’Académie de la Crusca en 1612, l’Académie de Madrid en 1726, et le grand Vocabulario portuguez de Coïmbre en 1712, qui ont rapproché l’orthographe de la prononciation autant qu’il était possible de le faire avec notre alphabet, et que, dans son Dictionnaire, elle se soit arrêtée à moitié chemin, du moins, en ouvrant la voie aux améliorations qu’elle-même y a introduites à chaque nouvelle édition, elle l’a débarrassée des entraves d’un grand nombre de lettres inutiles et d’anomalies qui fatiguent la mémoire, rebutent l’enfance et surchargent la grammaire de règles et d’exceptions.

Toute modification qui ne touche en rien à la langue et ne porte aucune atteinte à nos chefs-d’œuvre, même poétiques, contribuera, bien plus qu’on ne saurait le croire, à maintenir et prolonger la vie de notre idiome, qui n’est que la simplification du latin; par là nos chefs-d’œuvre deviendront de plus en plus accessibles à tous.

Quelques autres petites régularisations de détail, qui ne dérangeraient en rien l’ensemble de notre système orthographique, lui donneraient successivement le degré de perfection désirable.

Je veux cependant aller au-devant de cette objection, tant de fois répétée à propos de toute tentative de réforme, si peu grave qu’elle soit: toucher à notre écriture actuelle, c’est poser une main profane sur les œuvres de nos grands écrivains et les trahir en altérant la forme extérieure qu’ils ont prétendu donner à leurs pensées.

Nos plus grands écrivains ont abandonné la plupart du temps à leurs imprimeurs le soin d’orthographier leurs œuvres, contrairement même à l’écriture de leurs manuscrits; ceux de Bossuet et d’autres en sont la preuve; mais les imprimeurs trouvèrent plus commode d’appliquer à tous uniformément l’orthographe consignée dans les éditions successives du Dictionnaire de l’Académie. Les exemples suivants prouveront que les manuscrits de nos grands auteurs du seizième et du dix-septième siècle sont écrits d’une tout autre manière qu’ils ont été imprimés de nos jours. Il est donc regrettable, sous bien des rapports, qu’on ne se soit pas conformé aux originaux: les réformateurs les plus hardis y trouveraient souvent de nombreux arguments en leur faveur:

Montaigne, dans son manuscrit autographe des Essais conservé à la bibliothèque de Bordeaux, adopte l’orthographe suivante:

«Nous devons la subjection et l’obeissance esgalement à tous roys, car elle regarde leur office; mais l’estimation non plus que l’affection, nous ne la devons qu’à leur vertu. Donons à l’ordre politique de les souffrir patiammant indignes, de celer leurs vices, d’aider de notre recomandation leurs actions indifferentes, pendant que leur autorité a besoing de nostre appuy; mais nostre commerce fini, ce n’est pas raison de refuser à la justice et à nostre liberté l’expression de nos vrays ressentimans; et nommeemant de refuser aus bons subjets la gloire d’avoir reverrammant et fidelemant servi un maistre, les imperfections duquel leur estoint si bien conues.

«J’honore le plus ceux que j’honore le moins; et, où mon âme marche d’une grande aleigresse, j’oublie les pas de la contenance.

«A bienveigner, à prandre congé, à remercier, à saluer, à presanter mon service et tels complimants verbeus des lois ceremonieuses de nostre civilité, je ne conois persone si sottement sterile de lengage que moi; et n’ai jamais esté emploié à faire des lettres de faveur et recomandation, que celuy pour qui c’estoit n’aye trouvées seches et lasches.» (Essais, l. I, ch. III, manuscrit de Bordeaux.)

Voir plus haut, p. 206, les indications orthographiques qu’il adresse à son imprimeur.

La Fontaine.

Voici, d’après l’exemplaire que je possède et que je crois unique, la reproduction de la belle et noble supplique adressée au roi par la Fontaine en faveur de Fouquet. Elle contient des variantes non reproduites dans aucune édition.

Cette épître forme trois pages petit in-folio fort bien imprimées en gros caractères italiques. Sur la marge de cet exemplaire est écrit Fouquet[235].

[235] D’après quelques autographes de la Fontaine que je possède, je ne crois pas que ce mot soit écrit de sa main.

Dans cette pièce, antérieure d’une trentaine d’années à l’apparition du premier Dictionnaire de l’Académie, l’orthographe est remarquable, et probablement nous représente celle même de la Fontaine que l’imprimeur (il n’est pas nommé) aura suivie fidèlement.

Mais ce que cette édition princeps offre de plus remarquable, c’est la répétition de la qualification de Grand donnée deux fois à Henri IV et qui a été remplacée dans toutes les éditions par magnanime, épithète faible comparativement à cette réduplication du mot Grand; ce qui me porte à croire que lorsque cette supplique fut lue à Louis XIV, ces vers

Du Grand, du Grand Henry qu’il contemple la vie;
Dès qu’il pût se vanger, il en perdit l’envie:

un froncement de sourcil avertit que Louis le Grand s’en trouvait offensé.

ÉLÉGIE
Remplissés l’Air de cris, et vos Grotes profondes[236],
Pleurés Nymphes de Vaux, faites croître vos ondes;
Et que l’Anqueüil enflé ravage les trézors
Dont les regars de Flore ont embelly ses bors.
On ne blâmera point vos larmes innocentes;
Vous pouvés donner cours à vos douleurs pressantes;
Chacun atend de vous ce devoir généreux:
Les Destins sont contens, Oronte est malhûreux.
Vous l’avez vû n’aguére au bord de vos Fontaines,
Qui, sans craindre du Sort les faveurs incertaines,
Plein d’éclat, plein de gloire, adoré des Mortels,
Recevoit des honneurs qu’on ne doit qu’aux Autels.
Hélas qu’il est déchû de ce bon-heur suprême!
Que vous le trouveriés diférent de luy-mesme!
Pour luy les plus beaux jours sont de secondes nuits;
Les soucis dévorans, les regrets, les ennuis,
Hostes infortunés de sa triste demeure,
En des goufres de maux le plongent à toute heure.
Voila le précipice où l’ont enfin jetté
Les atraits enchanteurs de la prospérité!
Dans les palais des Roys cette plainte est commune;
On n’y conoît que trop les jeux de la Fortune,
Ses trompeuzes faveurs, ses apas inconstans:
Mais on ne les conoît que quand il n’est plus temps.
Lors-que sur cette Mer on vogue à pleines voiles,
Qu’on croit avoir pour soy les Vens et les Estoiles,
Il est bien mal-aizé de régler ses dézirs;
Le plus Sage s’endort sur la foy des Zéphirs.
Jamais un Favory ne borne sa carière;
Il ne regarde point ce qu’il laisse en arière:
Et tout ce vain amour des Grandeurs et du bruit,
Ne le sçauroit quiter qu’après l’avoir détruit.
Tant d’exemples fameux, que l’Histoire en raconte,
Ne sufizoient-ils pas sans la perte d’Oronte?
Hâ si ce faux éclat n’ût point fait ses plaizirs!
Si le séjour de Vaux eut borné ses dézirs!
Qu’il pouvoit doucement laisser couler son âge!
Vous n’avés pas chés-vous ce brillant équipage,
Cette foule de Gens qui s’en vont chaque jour
Salüer à lons flots le Soleil de la Cour:
Mais la faveur du Cièl tous donne en récompence,
Du repos, du loizir, de l’ombre et du silence,
Un tranquile sommeil, d’innocens entretiens,
Et jamais à la Cour on ne trouve ces biens.
Mais quitons ces pensers, Oronte nous apelle:
Vous, dont il a rendu la demeure si belle,
Nymphes, qui lui devez vos plus charmans apas,
Si le long de vos bors Louys porte ses pas,
Tâchez de l’adoucir, fléchissez son courage;
Il aime ses sujets, il est juste, il est sage;
Du titre de clément rendez-le ambitieux:
C’est par-là que les Roys sont semblables aux Dieux.
Du Grand, du Grand Henry qu’il contemple la vie;
Dés qu’il pût se vanger, il en perdit l’envie:
Inspirés à Louis cette mesme douceur;
La plus belle victoire est de vaincre son Cœur.
Oronte est à prézent un objet de clémence;
S’il a crû les conseils d’une aveugle puissance,
Il est assés puny par son sort rigoureux,
Et c’est étre innocent que d’étre malhûreux[237].

[236] Toutes les éditions portent, «en vos grottes profondes.»

[237] Fouquet fut arrêté en 1661. L’élégie ne parut dans les Recueils publiés par la Fontaine qu’en 1671. Cependant on la trouve imprimée dans le Recueil de quelques pièces nouvelles et galantes, tant en prose qu’en vers, in-18, Cologne, 1667, t. II, p. 195, sous le titre d’Élégie pour le malheureux Oronte. Mais, ajoute Walckenaer, «il est probable que la Fontaine fit d’abord imprimer cette pièce séparément et sur une feuille volante comme il a fait pour beaucoup d’autres de ses ouvrages.» (Histoire de la vie et des ouvrages de J. de la Fontaine, t. I, p. 100.) Ce que présumait Walckenaer se trouve donc réalisé par la présence de cet exemplaire.

Bossuet, dans son manuscrit des Sermons (t. II, p. 261, Bibl. Imp.), écrit de sa main:

«Sa vangeance nous poursuiura a la vie et a la mort et ny en ce monde ny en l’autre iamais elle ne nous laissera aucun repos. Ainsi n’atandons pas lheure de la mort pour pardonner à nos ennemis, mais plustost pratiquons ce que dit l’apostre, que le soleil ne se couche pas sur vostre colere (ce cœur tandre, ce cœur paternel), l’apostre ne peut comprendre qu’un chrestien, enfant de paix, puisse dormir d’un sommeil tranquille ayant le cœur ulcéré et aigri contre son frère, ni qu’il puisse gouster du repos uoulant du mal a son prochain dont Dieu prend en main la querelle et les interests. Mes frères, le iour decline, le soleil est sur son panchant, lapostre ne nous donne guere de loisir et uous nauez plus guere de tems pour lui obéir; ne differons pas dauantage une œuvre si necessaire, hastons-nous de donner a Dieu nos ressentimens: le iour de la mort sur lequel on reiette toutes les affaires du salut n’en aura que trop de pressées; commancons de bonne heure a nous preparer les graces qui nous seront necessaires en ce dernier iour et en pardonnant sans delai asseurons-nous leternelle misericorde du Père, du Fils et du Saint-Esprit.»

J’ajouterai ici aux exemples cités précédemment p. 54, p. 55 et 73, les caractères suivants de son écriture. Souvent il supprime les doubles lettres; ainsi, dans le début du Sermon de la Pénitence au temps du Jubilé, on lit dans son manuscrit: «Quelle merveilleuse nouvelle nous aprenons aujourd’hui,» et p. 4 et 5, aprenons, et aprendre, p. 92. Il écrit aussi atendre, abatre, atantif, flater, froter. Ailleurs il écrit une tandre éducation, p. 99; il écrit aussi sepulcre sans h, p. 27 des Sermons. Voyez pour son opinion au sujet de l’orthographe, plus haut p. 130 et suiv.

Racine et Boileau.

A Mgr le maréchal de Luxembourg.—Félicitations sur la victoire de Fleurus.

«Au milieu des louanges et des complimens que vous receués de tous costés pour le grand seruice que vous venés de rendre à la France, trouués bon, Monseigneur, qu’on vous remercie aussi du grand bien que vous aués faict à l’Histoire, et du soin que vous prenés de l’enrichir. Personne jusqu’ici n’y a trauaillé avec plus de succez que vous, et la bataille que vous venés de gagner fera sans doute un de ses plus magnifiques ornemens. Jamais il n’y en eut de si propre à estre racontée, et tout s’y rencontre à la fois, la grandeur de la querele, l’animosité des deux partis, l’audace et la multitude des combattans, une résistance de plus de six heures, un carnage horrible, et enfin une déroute entière des ennemis. Jugés donc quel agrément c’est pour des historiens d’avoir de telles choses à escrire, surtout quand ces historiens peuuent esperer d’en apprendre de vostre bouche mesme le detail. C’est de quoi nous osons nous flatter. Mais, laissant là l’Histoire à part, serieusement, Monseigneur, il n’y a point de gens qui soient si veritablement touchés que nous de l’heureuse victoire que vous aués remportée; car, sans conter l’interest general que nous y prenons avec tout le royaume, figurés vous quelle est notre joie d’entendre publier partout que nos affaires sont restablies, toutes les mesures des ennemis rompues, la France, pour ainsi dire, sauuée, et de songer que le heros qui a faict tous ces miracles est ce mesme homme d’un commerce si agréable, qui nous honore de son amitié, et qui nous donna à disner le jour que le Roi lui donna le commandement de ses armées.

«Nous sommes avec un profond respect, Monseigneur,
«Vos très-humbles et très-obéissant serviteurs,

Racine, Despréaux.

«A Paris, 8e de juillet 1690.»

Parmi les notes que j’ai prises en parcourant les manuscrits de Racine déposés à la Bibliothèque impériale, j’ai remarqué ce passage dans sa lettre à l’abbé Levasseur, 1661:

«Je lis des vers, je tasche d’en faire, je lis les avantures de l’Arioste; je ne suis pas moi-même sans avanture..... Mais voilà les massons qui arrivent.»

Et ailleurs, dans sa correspondance avec Boileau:

«Je vas au cabaret deux fois par jour; je commande à des massons.»

Mme de Sévigné.

Dans une de ses lettres à Mme de Grignan, je vois écrits de sa main le mot tandresse quatre fois, et aussi par un a les mots commancement, entandre, contante. Voici cette lettre:

A Angers, mercredy 29 septembre.

«I’arive hier à cinq heures au pont de Se, après auoir veu le matin a Saumur ma niece de Busy, et entandu la messe a la bonne Nostre Dame, ie trouue sur le bort de ce pont vn carosse a six cheuaux qui me parut estre mon fils. Cestoit son carosse et labé Charyer quil a enuoyé me receuoir, parcequil est vn peu malade aux Rochers. Cet abé me fut agreable, il a vne petite impression de Grignan par son pere et par vous auoir veue, qui luy donne un pris au dessus de tout ce qui pouuoit venir audeuant de moy. Il me donna vostre lettre ecritte de Versailles, et ie ne me contraignis point deuant luy de repandre quelques larmes tellement ameres que ie serois etoufée sil auoit falu me contraindre. Ha ma bonne et tres aymable, que le comancement a esté bien vangé. Vous affectes de paroistre vne véritable Dulcinee, ha que vous lestes peu, et que iay veu au travers de la peine que vous prenes a vous contraindre cette mesme douleur et cette mesme tandresse qui nous fit repandre tant de larmes en nous separant. Ha ma bonne, que mon cœur est penetré de vostre amitié, que ien suis bien parfaitement persuadée, et que vous me faches quand, mesme en badinant, vous dittes que ie deurois auoir vne fille come Mlle Daleral et que vous estes imparfaite. Cette Aleral est aymable de me regretter come elle fait, mais ne me souhaittes iamais rien que vous. Vous estes pour moy toutes choses, et iamais on a esté aymee sy parfaitement dvne fille bien aymee que je le suis de vous. Ha quels tresors infinis mauez vous quelquefois cachés, ie vous assure pourtant, ma tres chere bonne, que ie nay iamais douté du fons, mais vous me combles presentemant de toutes ces richesses, et ie nen suis digne que par la tres parfaite tandresse que iay pour vous, qui passe au dela de tout ce que pourois vous en dire. Vous me paroisses asses mal contante de vostre voyage et du dos de M. de Brancas, vous aues trouué bien des portes fermées, vous aues, ce me semble, fort bien fait denvoyer vostre lettre. On mande icy que le voyage de la cour est retardé, peut estre poures vous reuoir M. de Lerme. Enfin Dieu conduira cela come tout le reste. Vous saves bien come ie suis pour ce qui vous touche, ma chere bonne, vous aures soin de me mander la suitte. Ie viens denvoyer la lettre que vous ecriues a mon fils; quelle tandresse vous y faites voir pour moy, quels soins, que ne vous dois ie point, ma chere bonne. Ie consens que vous luy fassies valoir mon depart dans cette saison; mais Dieu scait sy l’impossibilité et la crainte dvn desordre honteux dans mes affaires nen a pas esté la seule raison. Seuigné[238]

[238] Extrait de l’Isographie des hommes célèbres publiée par Delarue, t. IV.

La Bruyère.

La Bruyère, parlant des progrès de la langue, remarque «que depuis vingt ans que l’on écrit régulièrement, on a secoué le joug du latinisme et réduit le style à la phrase purement française....., et qu’on a mis enfin dans le discours tout l’ordre et toute la netteté dont il est capable, ce qui conduit insensiblement à y mettre de l’esprit.»

Sans être novateur en fait d’orthographe La Bruyère cependant donna l’exemple de quelques améliorations, contrairement au Dictionnaire de l’Académie qui venait de paraître quand il publia sa dernière édition (la huitième, en 1694).

Comme Corneille, Fénelon, Bossuet, il écrit donc toujours vanger[239], avanture, avanturier, restraindre; il écrit soupante, paranthèse, paitrie (ame paitrie de boue).

[239] Cependant il écrit vengeance. «C’est par faiblesse que l’on hait un ennemi et que l’on songe à s’en vanger et c’est par elle que l’on s’appaise et que l’on ne se venge point.» (P. 179.)

Peut-être la Bruyère aurait-il désiré simplifier l’orthographe des participes; car je trouve dans toutes ses éditions ce passage ainsi écrit: «Il leur envoya tous les éloges qu’il n’a pas cherché par le travail et par ses veilles.» (P. 79.)

Conformément à l’orthographe du temps il écrit je sçay, sçû, vuide, prosneur, nous sommes seurs (sûrs), beautez, loüez, extremitez, les mieux flattez, les mieux entourez et les mieux caressez, convents (et non couvents), bien-seance, la vûë, fauteüil.

Il supprime la double lettre dans sifler, aranger, flater, échaper, regreter, chaufer.

Il supprime l’y dans stile, peristille, hiperbole, patetique, tim, onix, phisionomie, synonime. Mais il en met à parmy, employ, ennemy, pourquoy, luy, soy, celuy, aujourdhuy, etc.

Il emploie le z dans magazin, carrouzel, embrazement, cizelé.

Il écrit avec raison un homme pratic, un homme fidele, une femme fidelle, et comme Racine prétension et masson. Il écrit avec la double consonne les mots terminés par e muet, duppe, secrette, platte, diette.

Comme ce système d’orthographe se reproduit dans toutes les éditions qu’il a publiées et qu’il revoyait avec le plus grand soin, on doit admettre que ces mots ainsi écrits l’ont été par sa volonté.

Voltaire, dans sa Correspondance (1752-55), a employé une orthographe qui varie souvent, mais qui prouve son désir de voir prédominer une orthographe plus simple, conformément aux opinions de ses prédécesseurs, Dangeau, d’Olivet, Duclos, Beauzée, de Wailly et autres académiciens, et conformément aux tendances des collaborateurs de l’Encyclopédie, d’Alembert et Diderot.

Dans les lettres inédites de Voltaire publiées par M. Hénin en 1825 et par M. Th. Foisset en 1836, son orthographe est figurée conformément à ses manuscrits. Les variations, les erreurs mêmes prouvent combien son esprit supérieur attachait peu d’importance à ces règles fastidieuses et incohérentes qui fatiguent l’attention et la mémoire et qui arrêtent la plume au détriment de la pensée, entravée sans cesse dans sa liberté et sa rapidité. Ainsi lorsqu’on lui voit écrire (Lettres au Président de Brosse et au Président Ruffey) dix fois chatAU et sept fois chatEAU, d’autres fois teatre et theatre, parentese, autentique, il sait bien d’où dérivent ces mots et qu’ils sont écrits en grec avec θ; mais soit désir d’abréger le temps qui arrête sa plume, soit de simplifier l’écriture, il supprime les h inutiles: bien plus, si deux fois le mot hippotequés et celui d’hippotèse s’offrent dans ses lettres[240], il sait fort bien que leurs radicaux sont ὑπό et τίθημι, mais, préoccupé qu’il est de son idée, la réflexion lui fait défaut et il commet deux barbarismes qui l’eussent fait exclure de tout concours littéraire et empêché même de devenir instituteur primaire. Qu’importe après tout? le temps perdu à de telles minuties l’eût été aussi pour la postérité. Si, mieux inspiré, il eût écrit ipotequés et ipotèse, il n’eût pas hésité et il eût économisé quatre lettres. Ne sommes-nous pas arrêtés aussi quand il nous faut écrire Hippolyte, hyperbole, hippiatrique, hypogée, esthétique, apathique, etc.?

[240] Lettre à M. Liebault, 12 novembre 1761. Lettre à M. de La Marche, 18 décembre 1762. Si l’on trouve prophane dans une lettre sans date adressée à M. Ruffey, c’est par la même inadvertance causée par l’irréflexion: il sait bien que ce mot provient de la préfixe pro pour pros et de fanum, le temple.

Il écrit sans exception avantures, bien qu’il sache, comme Fénelon et Racine, que le mot dérive d’advenire, mais tous l’ont ainsi écrit. Les doubles lettres, il les supprime dans sotise, reconu, chaufer, efrayer, raporter, nourir, aprobation, acorder, suplier, embelissement, échaper, afaire, il poura, il a falu; il écrit même quelquefois le tems. Il supprime l’y dans sindic, sindicat, enciclopedie, stile, et de même qu’il écrit chatau, il écrit potau, tonnau[241], fardau. Le z remplace aussi le s dans mazure, écrazer, lézé, lézine, scandalizé, eau roze, aprez, procez, délabréz, etc. Enfin, on remarque souvent le mot masson, celui de sausse et le mot érecsion ainsi écrits.

[241] Quatre fois tonnau et une fois tonneau.

Voici la transcription exacte de quatre de ses lettres à d’Alembert, toutes d’après les originaux que je possède; la dernière est inédite:

«A Potsdam, 5 septembre 1752.

«Vraiment, monsieur, c’est a vous a dire, «je rendray grace au ciel et resterai dans Rome.» Quand je parle de rendre grace au ciel, ce n’est pas du bien qu’on vous a fait dans votre patrie, mais de celuy que vous luy faittes. Vous et Mr Didrot vous faites un ouvrage qui sera la gloire de la France, et la honte de ceux qui vous ont traversez. Paris abonde de barbouilleurs de papier. Mais de philosophes éloquents je ne connais que vous et luy. Il est vrai qu’un tel ouvrage devait être fait loin des sots et des fanatiques sous les yeux d’un roy aussi philosofe que vous. Mais les secours manquent icy totalement. Il y a prodigieusement de bayonetes et fort peu de livres. Le roy a fort embelli Sparte, mais il n’a transporté Athene que dans son cabinet, et il faut avouer que ce n’est qu’a Paris que vous pouvez achever cette grande entreprise: j’ay assez bonne opinion du ministere pour esperer que vous ne serez pas reduit a ne trouver que dans vous même la recompense dun travail si utile. Jay le bonheur d’avoir chez moy monsieur labbé de Prades, et jespere que le Roy a son retour de la Silesie luy aportera les provisions d’un bon benefice. Il ne s’attendait pas que sa tèse dut le faire vivre du bien de l’eglise, quand elle luy attirait de si violentes persecutions. Vous voyez que cette eglise est comme la lance d’Achille qui guérissait les blessures qu’elle avait faittes. Heureusement les benefices ne sont point en Silesie a la nomination de Boyer ny de Couturier. Je ne scai pas si labbé de Prade est heretique, mais il me parait honnete homme, aimable et guai. Comme je suis toujours tres malade, il poura bien mexhorter a mon agonie, il l’eguaiera et ne me demandera point de billet de confession. Adieu, monsieur, s’il y a peu de Socrates en France, il y a trop d’Anitus et trop de Melitus, et surtout trop de sots, mais je veux faire comme Dieu qui pardonait à Sodome en faveur de cinq justes. Je vous embrasse de tout mon cœur.»

V.

Aux Délices, 18 avril.

«Ce ne sont pas aujourdui des liturgies que je vous envoie, mon cher philosofe, ce sont trois brochures de la relligion vangée, comme elle doit l’être par Bertier et consorts. Je vous prie instament de vouloir bien faire rendre à Briasson ce libelle dont je n’ay a me reprocher que d’auoir lu la première page.

«Vos articles de l’Enciclopedie seront l’ecole de la posterité. Tout ce qui est de philosofie nouvelle dans ce dictionaire est admirable, du moins tout ce que jen ai lu.»V.

Au Chene, par Lausane, 1er septembre.

«Manne me parait assez bon quoy qu’un peu rabiniste. Je crois que les philosofes et les curieux pouront etre contants de l’article. Cependant un bon apoticaire en eut dit davantage, et aurait demontré apoticairement la superiorité de manne grasse sur manne maigre.

«Mon tres-cher philosofe, je suis fort faché d’être à Lausane au milieu des platras quand votre teologal est à Geneve. On dit que vous pouriez bien revoir le lac cet hiver, vous savez si je le souhaitte; nous vous donnerions la comédie à Lausane. Amenes M. Didrot et nous luy jouerons son Fils naturel.

«Pouriez-vous, si jamais vous aviez du temps, me dire si vous voiez Mme du Deffant, pouriez-vous luy dire que je pense toujourz a elle quoyque je ne luy écrive point? Pouriez-vous faire mes compliments au P. Henaut?»

Interim vale. V.

Aux Délices, 15 décembre (1756-60).

«Mon cher maitre, vous ne m’avez point acusé la reception de mon petit tribut. Je ne reçois ny mon article Histoire, ny ordre de vous. J’ay peur davoir parlé trop librement des Femmes, mais la franchise doit plaire aux philosofes. J’ay encor peur de ne vous avoir envoyé que des sottises. Une autre peur, c’est de traitter fort mal Idées. Il y a grande aparence que l’un de vous deux s’est chargé de cet article important ou que M. labbé de Condillac le fera.

«J’ay oublié de vous dire que je ne pouvais traitter l’article de littérature grecque: 1ment parceque je scais tres peu de grec, 2ment parceque je suis sans livres grecs, 3ment parceque je suis ignorant surtout en cette partie.

«Employez moy a boucher des trous, a faire les articles dont vos amis de Paris se seront dispensez, et qui pouront être de ma compétence. Je suis a vos ordres. Mme Denis vous fait mille compliments. Nous souhaittons, mon cher philosofe, que toutes vos pensions soient toujours payées. Souvenez vous des deux hermites qui vous aiment.»

V.

Parmi les autres lettres de la correspondance de Voltaire avec d’Alembert, dont je possède les autographes, je remarque ces mots écrits ainsi:

  • Lettre du 13 novembre.—Aux Delices, où nous voudrions bien vous voir: entousiasme, répété trois fois, enciclopedie.
  • Lettre du 29 novembre 1756.—Je m’aperçois, apartenant, enciclopedie.
  • Lettre du 4 février.—Enciclopedie, philosofe, deux fois, cristianisme.
  • Lettre du 29 février.—Enciclopedie.
  • Lettre du 22 décembre.—Philosofe, etimologie, biblioteque.
  • Lettre du 27, aux Delices.—Dictionaire, teologie, metaphisique.
  • Lettre du 8 juillet.—Philosofe, estomac, teologien.
  • Lettre du 23 juillet.—Philosofe, deux fois.
  • Lettre du 2 décembre.—Philosofe, quatre fois, citoien, filosofe, enciclopedie.
  • Lettre du 6 décembre.—Apuyé, vangé, tirannie, philosofe, deux fois.
  • Lettre du 29 décembre.—Philosofe, téologien, catécumène, historiografe.
  • Lettre du 3 janvier.—Piramide, metafisique.
  • Lettre du 9 janvier.—Biblioteque, teologien, cretien.
  • Lettre du 8 juillet.—Philosofe, estomac, teologien.
  • Lettre du 23 juillet.—Philosofe, deux fois, citoien, filosofe, teologien, enciclopedie, bayonete.
  • Lettre du 29 décembre.—Philosofe, teologien, catechumène, historiographe.
  • Lettre du 3 janvier.—Piramides, metaphisicien, teologien, cretien, biblioteque.
  • Lettre du 21 octobre 1771.—Avantures[242].

[242] On voit par cet exemple que le mot avanture, ainsi écrit et imprimé dans les œuvres de Corneille, de Fénelon, de la Bruyère, de Racine et autres, était encore ainsi écrit avec a au temps de Voltaire; et en effet, si l’on voulait se conformer à l’étymologie on devrait aussi écrire aventage qui dérive également d’advenire.

Je n’ai cru devoir citer ici que l’orthographe personnelle d’un petit nombre de nos auteurs classiques les plus éminents; mais j’ai pu m’assurer que l’écriture de la majorité des écrivains distingués du dix-septième et du dix-huitième siècle est non moins hétérodoxe au point de vue académique.

Si nous ne possédons aucun autographe de Molière pour nous édifier en ce qui le concerne, on peut croire qu’il partageait le sentiment si spirituellement exprimé par Henriette dans les Femmes savantes.

On voit, en effet, par la correspondance de Mme de Sévigné que les femmes les plus spirituelles et les plus élégantes de cette époque ne se piquaient nullement de purisme orthographique. Leur négligence, sous ce rapport, semblait une grâce de plus.

APPENDICE F.
DES MOTS COMPOSÉS.

J’ai signalé rapidement, dans mes Observations sur l’orthographe française, page 58, le mode de composition des mots susceptibles d’union adopté par les Grecs et les Latins, et les régularisations qu’on pourrait opérer, dès à présent, dans notre système de figuration de ce genre de locutions. Je crois devoir revenir ici sur ce sujet pour exposer les différentes théories des grammairiens sur la matière, et, d’abord, les principes mis en usage par les étrangers dans les autres langues.

Tandis qu’en France l’orthographe des mots composés avec ou sans trait d’union réclamerait presque une étude de plusieurs années, elle est d’une simplicité merveilleuse et souvent d’un emploi très-ingénieux dans toutes les langues de l’Europe.

Les Italiens et les Espagnols ne connaissent l’emploi du trait d’union que dans le troisième cas ci-dessous des Allemands. Ainsi les Italiens écrivent: Dizionario italiano-francese; politico-sociale; mais ils emploient la séparation, ou plus souvent l’agglutination, dans tous les autres cas: après-soupée, il dopocena; après-demain, posdomani; contre-poids, contrappeso; arc-en-ciel, arcobaleno, etc. En espagnol, on emploie les mêmes procédés: Diccionario frances-español; un entr’acte, entreacto; un bas-relief, bajo relieve; un arc-en-ciel, arco íris; un porte-drapeau, portaestandarte, etc. Donc, dans ces deux langues néo-latines, point de difficulté orthographique.

En ALLEMAND: 1er cas. Sprachkunst, art du langage, grammaire; Sprachlehre, étude du langage, grammaire; Springzeit, le temps de l’accouplement des bêtes.

Ainsi, deux substantifs joints, sans tiret: point de difficulté pour le pluriel.

De même, s’il y a trois mots: Sprachwissenschaft, mot à mot, création de la connaissance des langues, la philologie.

2e cas. Haus- und Familien-Lexikon, dictionnaire de la maison et de la famille. Le trait d’union après Haus tient lieu du mot Lexikon et en épargne le double emploi, en dispensant également de l’article.

3e cas. Theoretisch-praktische Grammatik, grammaire théorique et pratique. Les deux adjectifs sont unis pour éviter l’emploi de la conjonction und, et le premier demeure invariable.

Le HOLLANDAIS s’est modelé sur l’allemand.

Le POLONAIS écrit: Grammatyka teoretyczno-praktyczna, grammaire théorique et pratique. Kolor perlowo-szary, couleur gris-perle. Le premier composant est un mot invariable.

Le RUSSE: Русско-французкая Грамматика, grammaire russe-française. Магазинъ-вахтеръ, un garde-magasin; Магазинъ-вахтеры, des gardes-magasin: le premier composant est toujours invariable; donc, pas de difficulté.

L’ANGLAIS possède le trait d’union, dont il fait un emploi aussi simple qu’ingénieux:

North-wind, vent du Nord; herring-woman, femme au hareng, harengère; eye-service, service qu’on rend sous les yeux du maître; jew-like, mot à mot, à la manière juive; Jews-ears, oreille de Judas. L’invariabilité du premier mot ne permet jamais d’embarras pour l’orthographe du pluriel.

En résumé: aucune hésitation pour l’emploi du trait d’union et l’orthographe des mots composés dans les diverses langues de l’Europe.

Nous sommes moins heureux en FRANÇAIS:

Au lieu de la simplicité des procédés de composition de l’ancien français qui agglutinait les mots, en les fondant au besoin, ou les laissait séparés, mais ne connaissait pas le trait d’union, voici DIX règles, accompagnées d’exceptions, règles sur lesquelles on n’est pas d’accord, et dont quelques-unes contredisent l’orthographe académique. Je les extrais de la Grammaire générale de la langue française de M. Poitevin, tome Ier, p. 74 et suivantes.

  • «I. Lorsqu’un nom composé est formé de deux substantifs dont l’un qualifie l’autre, ils prennent tous deux la marque du pluriel: des faucons pèlerins (sans tiret), des oiseaux-mouches (avec tiret).
  • «II. Mais si le second substantif ne peut être considéré comme qualificatif de l’autre, l’emploi du nombre est alors subordonné pour chacun d’eux au sens particulier qu’il éveille. Ex.: un appui-main, des appuis-main, un Hôtel-Dieu, des Hôtels-Dieu, un garde-côte, des gardes-côtes, un bain-marie, des bains-marie, un colin-maillard, des colin-maillard, un brèche-dents, des brèche-dents, un porc-épics, des porcs-épics.
  • «III. Quand un nom est formé d’un substantif et d’un adjectif qui le qualifie, ils prennent l’un et l’autre la marque du pluriel. Ex.: des basses-cours, des bouts-rimés.
  • «Exceptions: des grand’mères, des grand’messes, des grand’rues, etc.; des blanc-seings, un terre-plein, des terre-pleins, un chevau-léger, des chevau-légers, un cent-suisses, des cent-suisses, un quinze-vingts, des quinze-vingts, un courte-haleine, des courte-haleine.
  • «IV. S’il entre dans la formation du nom composé un mot pris adjectivement qui ne s’emploie plus seul, il prend, comme le substantif, le signe du pluriel. Ex.: un loup-garou, des loups-garous, une porte cochère, des portes cochères (sans tiret); une pie-grièche, des pies-grièches, un loup-cervier, des loups-cerviers, un orang-outang, des orangs-outangs.
  • «V. Quand un nom composé est formé de deux substantifs unis par une préposition, le premier prend le signe du pluriel, et le second substantif, qui sert de complément au premier, reste le plus souvent invariable. Ex.: une belle-de-nuit, des belles-de-nuit, un chef-d’œuvre, des chefs-d’œuvre.
  • «VI. Mais quand le terme complémentaire éveille une idée de pluralité, ou est le plus ordinairement usité au pluriel, il prend un s même au singulier. Ex.: un serpent-à-sonnettes, un haut-de-chausses.
  • «VII. Les noms unis par une préposition sont invariables quand ils forment une expression où ne figurent que des termes accessoires et complémentaires du terme principal sous-entendu. Ex.: des coq-à-l’âne, des pied-à-terre, des tête-à-tête.
  • «VIII. Quand un nom est formé d’un substantif ou d’un qualificatif et d’un mot invariable, le substantif ou le qualificatif s’écrit avec ou sans s, selon qu’il éveille une idée d’unité ou de pluralité. Ex.: des contre-coups, des arrière-saisons, des après-dînées, etc.; mais on écrira: des abat-jour, des chasse-marée, des coupe-gorge, des casse-tête, des après-midi, des hors-d’œuvre.
  • «IX. Les substantifs composés suivants, dans lesquels le second terme éveille toujours l’idée de pluralité, devraient prendre, au singulier comme au pluriel, un s à la fin de leur terme complémentaire, et il serait logique d’écrire: un brèche-dents, un casse-noisettes, un chasse-chiens, un chasse-mouches, un cent-gardes, un cure-dents, un cure-oreilles, un essuie-mains, un garde-fous, un porte-mouchettes, un croque-notes, etc.
  • «Si ce n’est pas, ajoute M. Poitevin, l’orthographe de l’Académie, c’est du moins une orthographe essentiellement rationnelle, qui subordonne l’expression à l’idée, et, sans considérer l’emploi matériel du terme, la met en accord avec l’idée qu’il traduit.»
  • «X. Lorsqu’un mot composé ne renferme que des mots invariables de leur nature, aucun d’eux ne prend le signe du pluriel: des in-douze, des ouï-dire, des pourboire (sans tiret), des qu’en-dira-t-on, des passe-passe

Tout cela est fort ingénieux et très-bien dit; mais, je le demande aux hommes pratiques, aux instituteurs de la jeunesse, lorsqu’on dictera une phrase dans laquelle se présente un de ces singuliers à accord controversé, un de ces pluriels si épineux, accordera-t-on à l’élève dix minutes de réflexion, et doit-on surcharger sa mémoire d’aussi puériles minuties? D’ailleurs, ce trait d’union, si multiplié dans nos dictionnaires et cause de tant d’embarras pour le pluriel, est-il aussi utile que nos grammairiens semblent le croire? Dans le discours parlé, on n’en tient jamais compte, et personne, sans doute, ne s’est aperçu qu’il en résultât la moindre obscurité.

M. Léger Noël, dans l’ouvrage dont nous avons parlé, p. 187, a émis sur l’emploi du trait d’union des idées toutes différentes de celles de nos grammairiens. En voici l’analyse:

«Il faut bien distinguer, dit-il, p. 184, les noms composés, c’est-à-dire les noms qui, quoique formés de plusieurs mots, ne désignent pourtant qu’un seul objet, comme arc-en-ciel, cul-de-sac, qui équivalent à iris, impasse, d’avec certaines locutions analogues, certains assemblages de mots qui gardent chacun leur sens direct et présentent à l’esprit deux idées successives, comme robe de chambre, billet de logement, billet d’hôpital, aide de camp, maréchal de camp, garde du corps, pied de mouton, ver à soie, etc.

«Le trait d’union n’est ainsi nommé que parce qu’il sert à marquer l’union des parties intégrantes d’un nom composé, lorsqu’elles sont de nature à ne pouvoir être mises en contact immédiat. Or, partout où il n’y a pas fusion complète des parties, le trait d’union est plus qu’inutile, il est nuisible.

«Des locutions telles que: barbe-de-bouc, dent-de-loup, etc., lorsqu’elles sont détournées de leur signification directe, et appliquées, par analogie, à certaines plantes, à certains instruments, etc., sont des noms composés, ne présentant qu’une idée unique sous plusieurs mots, et prennent en conséquence le trait d’union. Il ne s’agit ici, en effet, ni de barbe, ni de bouc, ni de dent, ni de loup; il ne s’agit que de la plante appelée autrement salsifis sauvage, et d’une espèce de cheville de fer qui a quelque analogie avec une dent de loup. Dans le sens direct et propre, on voit qu’il faut écrire sans trait d’union.

«D’après ce principe, l’Académie a tort d’écrire eau-de-vie, esprit-de-vin, belle-de-jour, écuelle-d’eau, coq-des-jardins, etc.[243]. En effet, quelle différence y a-t-il, au point de vue de la grammaire, entre eau-de-vie et eau de rose, eau de Cologne, eau de senteur? entre esprit-de-vin et esprit de soufre, esprit de sel, esprit de vitriol? Si vous ne considérez eau-de-vie que comme un seul mot, si vous y attachez un autre sens que celui d’une eau, d’une liqueur qui donne de la vie, c’est-à-dire qui excite les esprits vitaux, qui ranime, alors pourquoi, dans la formation du pluriel, en isolez-vous les termes? Pourquoi n’écrivez-vous pas des eau-de-vies, sans égard au sens particulier de chaque mot?

[243] Je ne partage pas sur ce point l’avis de M. L. Noel. Tous ces composés, étant détournés de leur sens naturel et direct, doivent, selon moi, garder le trait d’union, ou mieux être agglutinés en un seul mot. Voyez mon observation à ce sujet, p. 415.

«Les mots de vie, de vin, dans eau-de-vie, esprit-de-vin, comme de senteur, de soufre, dans eau de senteur, esprit de soufre, ne sont pas autre chose que le complément déterminatif des mots eau et esprit. Ces locutions ne sont donc pas plus des noms composés que cul d’artichaut, ciel de lit, bouton d’or, arc de triomphe, etc., parce que chacun des termes qui les composent est employé, sinon dans le sens propre, au moins dans un sens naturel et direct.

«Écrivez donc sans trait d’union tout assemblage de mots naturellement construits, qui ne s’absorbent pas complètement l’un dans l’autre, de manière à n’en faire absolument qu’un; qui ne présentent pas dans leur ensemble un sens tout autre que celui qui paraît devoir résulter de leurs divers sens particuliers.

«Mais, si les expressions sont détournées de leur sens naturel, de leur sens direct; si le verbe, si l’adverbe est pris substantivement; si les adjectifs ne se rapportent plus que d’une manière indirecte au substantif qui les accompagne; surtout s’il y a renversement, transposition forcée, contraction, etc., alors, à défaut d’une intimité plus grande entre les parties, le trait d’union est indispensable. Exemples: un haut-le-pied, un pied-plat[244], un tout-ou-rien, etc.

[244] On devrait écrire piéplat, comme on écrit piédestal au lieu de pied d’estal.

«Dans le cas où la réunion des composant semble indiquée, il ne faut pas oublier que les consonnes ont entre elles plus ou moins d’affinité et qu’elles ne s’accolent pas indistinctement l’une à l’autre; qu’il n’est pas dans la nature des organes de la parole de pouvoir prononcer rapidement une faible avec une forte, comme d, par exemple, avec t, b avec p. Toute consonne immédiatement précédée d’une autre consonne la veut du même degré qu’elle: acquérir, apside, somptueux, etc. De là la nécessité du trait d’union, dans certains noms composés, pour tenir à distance respectueuse certaines consonnes antipathiques.

«Pourquoi l’Académie écrit-elle en un seul mot sangsue, hautbois, longtemps, contrairement à tous les principes? puisque alors il faudrait prononcer sankeçu, hautebois, lonketan, attendu que toutes les consonnes se prononcent dans le corps des mots (Acad.). La simplification de ces mots ne pourrait s’opérer qu’en supprimant la consonne finale du premier mot composant, ainsi qu’il suit: sansue, lontemps, haubois, etc.; ce qui est du reste tout à fait conforme au génie de notre langue, comme le prouvent les simplifications suivantes, tout à fait analogues: voici, soutenir, soulever, souligner, soumettre, soupeser, soutirer, souterrain, soucoupe, béjaune, chafouin, puîné, etc.

«Mais il faut éviter avec le plus grand soin de mettre en contact les parties intégrantes d’un nom composé, quand on prévoit que de leur choc il pourra résulter quelque perturbation sensible dans le système de la prononciation ou de l’orthographe, déjà compliqué d’assez de difficultés. N’écrivez donc pas bouteselle, entresol, tournesol, havresac, contreseing, parasol[245], etc., parce qu’on serait induit à prononcer le s, entre deux voyelles, comme z, et que d’ailleurs il est impossible de doubler le s sans rendre fermé l’é final du premier mot, lequel nécessairement doit rester muet.

[245] Dans ces mots, la lettre s conserve toujours son véritable son. On ne saurait écrire autrement parasol, qui ne peut être divisé en deux mots, l’un grec, l’autre français; et l’on doit écrire de même entresol, sousol.

«Quand, des deux mots composants, le premier finit par un e muet et que le second commence par une voyelle, le rapprochement ne peut avoir lieu, à cause de l’élision nécessaire de l’e muet, qui de porte, par exemple, ferait port, et changerait ainsi la physionomie propre du nom entier, de manière à le rendre méconnaissable. Il faut donc écrire morte-eau, porte-aiguille, etc.

«Mais, chaque fois que rien ne s’oppose au rapprochement des parties intégrantes d’un nom composé, rien de mieux que d’opérer ce rapprochement, comme l’a fait l’Académie dans hochequeue, hochepot, tournebride, tournebroche, entremets, entretaille, entrelacer, entremêler, porteballe, portecollet, portecrayon, portefeuille, portemanteau, parterre, atout, trictrac, flonflon, etc. Pourquoi donc écrit-elle encore: chausse-pied, couvre-pied, couvre-chef, chausse-trape, coupe-cul, coupe-gorge, entre-luire, entre-ligne, entre-nœud, passe-droit, passe-port, porte-voix, à-compte, cric-crac, etc., mots parfaitement analogues aux premiers?»

J’ai encore présente à mon souvenir la discussion qui eut lieu en 1825 au sujet de l’orthographe qu’il conviendrait d’adopter dans le Dictionnaire de l’Académie pour les mots composés. On reconnaissait que les mots au nombre de deux, de trois et même de quatre, dont l’ensemble ne représente qu’un seul objet, qu’une seule idée, ne devaient pas être laissés écrits séparés les uns des autres, puisque le sens de chaque mot, pris isolément, offrait une idée tout autre que celle qu’exprimait leur ensemble. Les grouper en un seul aurait fait cesser cet inconvénient; mais quoiqu’en eût déjà l’exemple de plusieurs mots composés ainsi agglutinés, on crut devoir se borner à les réunir par un tiret plutôt que de les laisser séparés. C’était un acheminement pour n’en faire plus tard qu’un seul mot, système que je crois le meilleur. Il est, en effet, le plus logique, et l’Académie, dans ses diverses éditions, paraît avoir voulu s’y conformer.

Je donne ici, d’après le Dictionnaire de l’Académie, la liste générale des mots, avec ou sans trait d’union, qui jouent le rôle de mots composés ou qui méritent véritablement cette dénomination. On jugera des difficultés qu’offre cette question si compliquée, par l’examen des contradictions qui ressortent de la comparaison des cas analogues. Il semble, en y réfléchissant, qu’il soit impossible de sortir d’un pareil dédale, sans avoir préalablement ramené la théorie de la composition des mots à des principes simples tirés des lois mêmes qui ont présidé à la formation de notre langue.

La première colonne de ces tableaux se compose du singulier des noms composés ou pseudo-composés. Les mots marqués d’un astérisque ne figurent pas au Dictionnaire de l’Académie. D’après les lexiques récents, on aurait pu facilement en doubler le nombre.

La seconde colonne contient les pluriels sur lesquels l’Académie s’est prononcée dans sa dernière édition de 1835.

La troisième colonne renferme les pluriels donnés par M. Poitevin dans sa Grammaire générale, édition de 1856, tome Ier, p. 80. Je les ai marqués du signe P. Ceux donnés par M. Littré, dans son grand Dictionnaire historique en cours de publication, sont marqués de l’abréviation L. Enfin ceux que j’ai fait suivre de la lettre H. sont tirés du Code orthographique de M. Albert Hétrel, qui a fait de cette question une recherche approfondie.

La date 1659, que j’ai fait figurer dans quelques cas, se réfère au Dictionnaire français-italien, de Nath. Duez, imprimé à Leyde, chez Jean Elsevier, cette même année, ouvrage exécuté avec beaucoup de soin et qui représente fidèlement l’état de l’orthographe française avant que l’Académie se saisît de cette question.

La quatrième colonne contient les rectifications qu’on pourrait, peut-être, introduire dès à présent et quelques remarques historiques.


LISTE GÉNÉRALE
DES
MOTS COMPOSÉS OU PSEUDO-COMPOSÉS
ADMIS AU DICTIONNAIRE DE L’ACADÉMIE.

Les mots marqués d’un * ne figurent pas au Dictionnaire de l’Académie. Le ? indique les mots inutiles.


A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

MOTS
DU DICTIONNAIRE
DE L’ACADÉMIE.
PLURIELS
DONNÉS PAR L’ACADÉMIE.
PLURIELS
SELON QUELQUES
GRAMMAIRIENS.
CORRECTIONS
PROPOSÉES ET OBSERVATIONS.
abandon     écrit autrefois à bandon.
*abat-faim (un)   abat-faim (des), P.  
*abat-foin (un)   abat-foin (des), P.  
abat-jour (un) abat-jour (des)    
abat-vent (un) abat-vent (des)    
abat-voix (un)   abat-voix (des), P.  
à-compte (un) à-compte (des)   acompte, L.
à-coup (un) à-coup (des)   acoup
acquit-à-caution (un)   acquits-à-caution (des) acquit à caution.
acquit-patent   acquits-patents  
adjudant général (un) adjudants généraux (des)    
adjudant-major (un)   adjudants-majors (des), L.  
adjudant s.-officier (un)   adjudants s.-officiers (des)  
agnus-castus (un)   agnus-castus (des) agnus castus
aide-chirurgien (un)   aides-chirurgien (des) aide-chirurgiens (des)
aide de camp (un) aides de camp (des) aides-de-camp (des), P.  
aide-maçon (un)   aides-maçon (des), aide-maçons (des)
aide-major (un) aides-majors (des)    
aigre-doux, ouce aigres-doux, ouces   aigredoux, aigredouces
aigrefin (un) aigrefins (des)    
aigue-marine (une), pierre   aigues-marines (des), P. aigue marine
alentour (d’) alentours (les)    
amour-propre (l’) amours-propres (les)    
*annonce-omnibus (une)   annonces-omnibus (des)  
antechrist (un)   antechrists (des) antichrist
Anti-Liban (l’)      
antipape antipapes (des)    
*Anti-Taurus (l’)      
MOTS
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CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
arrache-pied (d’)     arrachepied (d’)
arrête-bœuf (un)   arrête-bœuf (des), H. arrêtebœuf
arrière-ban (l’)   arrière-ban (les), P. arrière-bans, au pluriel, L.
arrière-bec (un)   arrière-becs (des), L.  
arrière bouche (une)   arrière-bouches (des), L.H. arrière-bouche (des)
arrière-boutique (une)   arrière-boutiques (des), P.  
arrière-corps (un)   arrière-corps (des), P.  
arrière-cour (une)   arrière-cours (des), L.  
arrière-faix (un)   arrière-faix (des), L.  
arrière-fief (un) arrière-fiefs (des)    
arrière-garant (un)   arrière-garants (des), L.  
arrière-garde (une)   arrière-gardes (des), P.  
arrière-goût (un)   arrière-goûts (des), P.  
arrière-ligne (une)   arrière-lignes (des), P.  
arrière-main (un et une)   arrière-mains (des), P.  
arrière-neveu (un) arrière-neveux (des)    
arrière-pensée (une) arrière-pensées (des)    
arrière-petit-fils (un)   arrière-petits-fils (des), P.  
arrière-point (un) arrière-points (des)    
arrière-saison (une)   arrière-saisons (des), P.  
arrière-train (l’)   arrière-trains (des)  
arrière-vassal (un)   arrière-vassaux (des), P.  
arrière-voussure (une)   arrière-voussures (des)  
atout (un) atouts (des)    
attrape-lourdaud (un)   attrape-lourdaud (des)  
attrape-mouche (un)   attrape-mouche (des)  
attrape-nigaud (un)   attrape-nigaud (des), H.  
au deçà     audeça
au dedans     audedans
au dehors     audehors
au delà     audelà
au-dessous     audessous
au-dessus     audessus
au-devant     audevant
aujourd’hui      
auparavant      
auprès      
auto-da-fé (un) auto-da-fé (des)   autodafé
autrefois      
autre fois (une) autres fois (les)    
auvent (un) auvents (des)    
avant-bec (un)   avant-becs (des), P.  
avant-bras (un)   avant-bras (les), P.  
avant-corps (un)   avant-corps (les), P.  
avant-cour (une) avant-cours (les)    
avant-coureur (un), rrière avant-coureurs (les), rrières   avant-courière
avant-dernier, ière   av.-derniers, ières, P.  
*avant-duc (un)   avant-ducs (des), P.  
avant faire droit (un)   avant-faire-droit (des), P. avant-faire-droit (un)
*avant-fosse (une)   avant-fosses (des), P.  
avant-garde (une) avant-gardes (des)    
MOTS
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
avant-goût (un) avant-goûts (des)    
avant-hier      
avant-main (un)   avant-mains (des), P.  
avant-mur (un)   avant-murs (des), P.  
avant-pêche (une) avant-pêches (des)    
*avant-pied (l’)   avant-pieds (les), P.  
avant-port (un)   avant-ports (des), L.  
avant-poste (un) avant-postes (des)    
avant-propos (un)   avant-propos (des), P.  
avant-quart (un)   avant-quarts (des), P.  
avant-scène (une)   avant-scènes (des), P.  
avant-toit (un)   avant-toits (des), P.  
avant-train (un)   avant-trains (des), P.  
avant-veille (une)   avant-veilles (des), P.  
à vau-l’eau     avauleau, à cause de aval et amont.
Avé Maria (un) Avé Maria (des)    
à verse     Il pleut à verse.
aveugle-né, née   aveugles-nés, ées (des), L. pl. aveugle-nés, comme mort-nés, nouveau-nés
ayant cause (un) ayants cause (des)    
ayant droit (un) ayants droit (des)    
bâbord (à)      
bain-marie (un)   bains-marie (des), P. L. H. bainmarie
baisemain (le) baisemains (des), m. et fém.    
banvin (le) banvins (les)    
barbe-de-bouc, plante   barbes-de-bouc (des), P. Comme l’Acad. En 1659, barbe de bouc.
barbe-de-capucin, plante   barbes-de-capucin (des), P.  
barbe-de-chèvre, plante   barbes-de-chèvre (des), P.  
barbe-de-Jupiter, plante   barbes-de-Jupiter (des)  
barbe-de-moine, plante   barbes-de-moine (des), P.  
barbe-de-renard, plante   barbes-de-renard (des), P.  
bas bleu (un) bas bleus (des)    
bas Breton bas Bretons (des)    
bas-dessus (un)   bas-dessus (des)  
Bas-Empire (le)     Pas de pl.
bas-fond (un) bas-fonds (des)    
bas officier (un) bas officiers (des)    
bas-relief (un) bas-reliefs (des)    
basse-contre (une)   basses-contre (des), P. bassecontre
basse-cour (une)   basse-cours (des), P. bassecour
basse-fosse (une) basses-fosses (des)   bassefosse
basse lisse   basses-lisses (des), P. L. basselisse
  Basses-Alpes (départ. des)    
basse-taille (une)   basses-tailles (des), P. L. bassetaille
*basseterre (une)   basses terres (des) M. P. écrit basse-terre.
*basse voile (une)   basses voiles (des) basse voile. MM. L. et P. écrivent basse-voile.
bas-ventre (le)   bas-ventre (des), P. Pl. bas-ventres.
bateau-porte (un)   bateaux-portes (des), H.  
bateau-poste (un)   bateaux-poste (des) Voir timbres-poste.
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CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
battant-l’œil (un)?   battant-l’œil (des), L. battanlœil
beau-dire (être sur son)      
beau-fils (le) beaux-fils (des)   beaufils
beau-frère (un) beaux-frères (des)   beaufrère
beau-père (un) beaux-pères (des)   beaupère
beaupré (le) beauprés (les)    
  beaux-arts (les)    
bec-de-cane (un), instr.   becs-de-cane (des), P.  
bec-à-corbin (un), instr.   becs-à-corbin (des)  
bec-de-corbin (un) becs-de-corbin (des)    
bec-de-cygne (un)   becs-de-cygne (des)  
bec-de-grue (un), plante   becs-de-grue (des), P.  
bec-de-lièvre (un)   becs-de-lièvre (des), L.  
bec-de-vautour, instr.   becs-de-vautour (des), L.  
becfigue (un) becfigues (des)    
béjaune (un), ou bec jaune béjaunes (des)    
bel esprit (un) beaux esprits (de)    
belladone (une), plante belladones (des)    
bella-donna (la), plante   bella-donna (des) belladonna
belle-dame, plante   belles-dames (des), P. belledame
belle-de-jour (une), pl.   belles-de-jour (des), P. belledejour
belle-de-nuit (une), pl.   belles-de-nuit (des), P. belledenuit
belle-d’un-jour (la), pl.   belles-d’un-jour (des), L. belledunjour
belle-fille (une)   belles-filles (des), P. bellefille
belle-mère (une)   belles-mères (des), P. bellemère
belle-sœur (une) belles-sœurs (des)   bellesœur. En 1659, belle sœur.
  belles-lettres (les)    
betterave (une) betteraves (des)    
b-fa-si (en)      
bien-aimé, ée bien-aimés, ées   bienaimé
bien aise bien aises   bienaise
bien-dire (le)   bien-dire (des), P. L’Académie écrit: Le bien faire vaut mieux que le bien dire (sans trait d’union).
  bien-disants, antes   biendisant, à cause de bienfaisant, bienséant.
bien-être (le)   bien-être, P. bienêtre
bienfaisant, ante bienfaisants, tes    
bienfait (un) bienfaits (des)    
bien-fonds (un) biens-fonds (des)   bienfond
bienheureux, se bienheureux, ses   Mais on écrit: il est bien heureux d'en sortir.
  bienséants, antes    
bien-tenant, ante bien-tenants, antes   bientenant, à cause de bienfaisant.
bientôt     Mais on écrit: Vous arrivez bien tôt, bien tard.
  bienveillants, antes    
*bien-vivre (le)     bienvivre.
bigame (un), etc. bigames (des), etc.    
bis-blanc (pain)   bis-blancs (pains) bis blanc, L.
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
bissac (un) bissacs (des)   De même en un mot tous les composés avec le préfixe latin bis.
blanc-bec (un)   blancs-becs (des), L. blanbec
blanc de baleine (le) blancs de baleine (les)    
blanc-manger   blanc-manger (des), P.  
blanc seing (un) blancs seings (des) blanc-seings (des), P. blancs-seings, au pl. L.
blanc signé (un)   blancs signés (des), 1659.  
blé-froment (le)     blé froment
blé-mouture (le)     blé mouture
blé-seigle (le)     blé seigle
bœuf gras (le) bœufs gras (les)    
bois gentil (le), arbre   bois gentils (des)  
bon-chrétien (du), poire   bons-chrétiens (des), P. L. bonchrétien
bonduc (un), arbre bonducs (des)    
bon-Henri (le), plante   bons-henris (les), P. bonhenri, à cause du pluriel inadmissible autrement.
bonhomme (un)     L’Académie ne nous fixe pas pour le pluriel. Je ne crois pas qu’on puisse dire comme M. Th. Barrière: les faux bonshommes; mais les faux bonhomes (à cause de bonhomie), et les enfants s’expriment selon la loi de composition des mots en disant: Faites-moi des bonhommes.
bon homme (un) (V. prud’homme et gentilhomme.)      
bonjour (le) bonjours (les)    
bonne aventure (dire la)   bonnes-aventures, P.  
bonne-dame (la), plante   bonnes-dames (des), L. bonnedame
bonne fortune (en) bonnes fortunes (de) bonnes-fortunes, P.  
bonnet-de-prêtre, fortific.   bonnets-de-prêtre (des) M. L. écrit bonnet à prêtre.
bonne-voglie (un)?     Prononcez voille. Ce mot n’est plus utile dans un dictionnaire de la littérature.
borne-fontaine (une) bornes-fontaines (des)    
bouche-trou (un)   bouche-trous (des), P. L. bouchetrou
bouillon-blanc (le), plante   bouillons-blancs (des)  
boule-de-neige (la), plante   boules-de-neige (des) M. L. écrit boule de neige.
bouledogue (un) bouledogues (des)    
boule vue (à la)      
bourgmestre (un) bourgmestres (les)    
bout-dehors ou boute-hors (un)   boute-hors (des) boutehors
boute-en-train (un)   boute-en-train (des), P. L.  
boute-feu (un) boute-feux (des)   boutefeu
boute-selle (le)   boute-selles (des), L. bouteselle
bouton-d’argent (un), pl.   boutons-d’argent (des), L.  
bouton-d’or (un), plante   boutons-d’or (des), L. bouton d’or
bout-rimé (un) bouts-rimés (des)   bouts rimés
branche-ursine (la)   branches-ursines (des), P.  
brandevin (du) brandevins (des)    
branle-bas (un)   branle-bas (des), L. branlebas
bras-le-corps (à)      
brèche-dent (un ou une)   brèche-dents (des), P. brèchedent. M. L. écrit au pl. brèche-dents.
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CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
bredi-breda?     bredibreda
bric-à-brac (du)   bric-à-brac (des), L. bricabrac, pour éviter le pl. brics-à-bracs.
*brise-cou (un)   brise-cou (des), P. L. H. brisecou
brise-glace (un) brise-glace (des)   briseglace
brise-raison (un) brise-raison (des)   briseraison
brise-scellé (un)   brise-scellés (des), P. H. brisescellé
brise-tout (un)   brise-tout (des), P. brisetout
brise-vent (un) brise-vent (des)   brisevent
brûle-pourpoint (à)      
brûle-tout (un) brûle-tout (des)   brûletout
çà et là      
cache-cache (à)     cache cache (à)
*café-concert (un)   cafés-concerts (des), H.  
cahin-caha     cahincaha
caillebotte (une) caillebottes (des)    
caille-lait (le), plante   caille-lait (des), P.  
caillot-rosat (du)   caillots-rosats (des), P.  
cardinal-évêque (un)   cardinaux-évêques (des) cardinal évêque
carême-prenant (à)   carême-prenant (les), P. H. M. Littré écrit au pluriel des carêmes-prenants. — Caresme prenant, 1659.
casse-cou (un)   casse-cou (des), P. H. cassecou. M. L. écrit au pl. casse-cou ou casse-cous.
*casse-cul (un)?   casse-cul (des), P. cassecu comme tapecu. Au pl. M. L. écrit casse-cul ou casse-culs.
*casse-motte (un)   casse-motte (des), P. cassemotte, 1659. M. L. écrit au pl. casse-motte ou casse-mottes.
casse-noisette (un)   casse-noisettes (des), P. H. cassenoisette. Quelques-uns écrivent, contrairement à l’Acad., un casse-noisettes.
casse-noix (un)   casse-noix (des), P. cassenoix
casse-tête (un) casse-tête (des)   cassetête. L’Académie écrit: Ce problème est un casse tête, sans trait d’union.
ceci      
cela      
celui-ci, celle-ci ceux-ci, celles-ci    
celui-là, celle-là ceux-là, celles-là    
*cent-gardes (un)   cent-gardes (les)  
  Cent-jours (les)    
Cent-Suisse (un) Cent-Suisses (des)    
cerf dix cors (un) cerfs dix cors (des)    
cerf-volant (un)   cerfs-volants (des), P. cervolant
c’est-à-dire      
champ clos (en)   champs clos (les)  
champ de mai (un) champs de mai (des)    
champ de Mars (le)     Champ de Mars, à Paris.
champ de mars (un) champs de mars (des)   assemblée tenue en mars
  champs Élysées (les), myth.    
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CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
    Champs-Élysées (les) à Paris  
chape-chute (chercher)     chapechute
char à bancs (un)   chars-à-bancs (des), P. L. chars à bancs (des), H. charaban. Au pl. on prononce, dit M. Littré, charaban.
*chasse-chien (un)   chasse-chien (des), P. chassechien
*chasse-coquin (un)   chasse-coquin (des), P. chassecoquin
chasse-cousin (un)   chasse-cousin (des), P.
chasse-cousins (des), H.
chassecousin
chassé croisé (un) chassés croisés (des)    
chasse-marée (un) chasse-marées (des) chasse-marée (des), P. chassemarée
chasse-mouche (un)   chasse-mouches (des), P. chassemouche. M. Poitevin écrit, contrairement à l’Acad., un chasse-mouches.
château fort (un) châteaux forts (des)    
chat-huant (un) chats-huants (les)   chahuant, 1659.
chauffe-cire (un)   chauffe-cire (des), P. chauffecire
*chauffe-linge (un)   chauffe-linge (des), H. chauffelinge
*chauffe-lit (un)   chauffe-lit (des), P., chauffe-lits (des), H. chauffelit
*chauffe-pieds (un)   chauffe-pieds (des), P. chauffepied.—Chauffe-pied, 1659.
chausse-pied (un)   chausse-pieds (des), P. chaussepied
chausse-trape (une) chausse-trapes (des)   chaussetrape.—Chaussetrape, 1659.
chauve-souris (une) chauves-souris (des)   chauvesouris, 1659.
chef-d’œuvre (un) chefs-d’œuvre (des)   chefdœuvre ou chêdeuvre
chef-lieu (un) chefs-lieux (des)   cheflieu
*chêne-liége (un)   chênes-liéges (des) chêne liége
*cheval de frise (un) chevaux de frise (des)    
chevau-léger (un) chevau-légers (les) chevaux-légers (les), P. chevauléger.—Chevaux légers, 1659
chèvrefeuille (un) chèvrefeuilles (des) chèvres-feuilles (des), P. Heureusement l’Académie a réuni les parties de ce composé, car le pluriel proposé par M. Poitevin est inadmissible.
chèvre-pied, adj. m. chèvre-pieds (dieux)   chèvrepied. Chèvre-pied, 1659.
*chie-en-lit (un)   chie en lit (des) chienlit
chiendent (du) chiendents (des)    
*chien-loup (un)   chiens-loups (des), P. chien loup
*chien-marin (un)   chiens-marins (des), P. chien marin
choléra-morbus (le)   choléra-morbus (des) coléra
choucroute (la) choucroutes (les)    
chou-fleur (le) choux-fleurs (les)   choufleur.—Choux fleurs, 1659
chou-navet (la)   choux-navets (les), P. L. chou navet, ou plutôt chounavet.
chou-pille (un)   choux-pille (des) choupille, chien de chasse.
chou-rave (le)   choux-raves (les), P. chou rave, ou chourave comme betterave.
christe marine (une) christes marines (des)   M. L. écrit à tort christe-marine avec trait d’union.
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
ci-après, ci-contre, ci-devant, ci-dessus, ci-inclus, ci-joint, etc.     cicontre, cidessus, etc., mais ci inclus, ci joint.
ci-devant (un)   ci-devant (des) cidevant
ciel de lit (un) ciels de lit (des) ciels-de-lit (des), P. cieldelit, à cause du pluriel. Ciel de lit, 1659.
ci-git, verbe ci-gisent    
  Cinq-cents (conseil des)    
*clair-brun, brune clair-bruns, brunes    
claire-voie (à)   claires-voies (des), P. L. clairevoie
clair-obscur (le)   clairs-obscurs (les) clairobscur
clair-semé, ée clair-semés, ées   clairsemé.—Clair semé, 1659.
*claque-bois (un) claque-bois (des)   claquebois
claquedent (un) claquedents (des)    
claquemurer      
*claque-oreilles (un)   claque-oreilles (des), P. L.  
cligne-musette (à la)      
clin d’œil (un) clins d’œil (des) clins-d’œil (des), P. C’est à tort que M. Poitevin met un trait d’union, puisque le sens est naturel.
cloche-pied (à)     clochepied
clopin-clopant (aller)     clopin clopant
*clos-vougeot (boire du)      
coassocié, ée, etc. coassociés, ées   Il n’y a pas d’exception pour la juxtaposition des mots avec le préfixe co. C’est à tort que M. Poitevin fait trois ou quatre distinctions: co-associé, co-état, co-évêque, co-religionnaire.
cœur joie (à)     cœur-joie (à)
coffre-fort (un)   coffres-forts (des) coffrefort
cogne-fétu (un)   cogne-fétu ou fétus (des) cognefétu
colin-maillard (un)   colins-maillards (des), P. colinmaillard, car ce pluriel est un des cas les plus épineux de la syntaxe des noms composés.—Colin maillard, 1659.
*colin-tampon      
colle forte (la) colles fortes (les)    
collet monté, adj.      
commissaire-priseur (un)   commissaires-priseurs (des) commissaire priseur
commis voyageur (un) commis voyageurs (des)    
compte courant (un) comptes courants (des)    
compte rendu (un) comtes rendus (des)   M. Arage a fait adopter à l’Académie des sciences cette forme: compte-rendu.
comté-pairie (un)   comtés-pairies (des)  
contrapontiste (un) contrapontistes (des)   Jamais de disjonction avec le préfixe latin contra.
contre-allée (une) contre-allées (des)   contrallés. (De même tous les composés formés avec la préposition contre.)
contre-amiral (un) contre-amiraux (des)   contramiral
*contre-appel (un)   contre-appels (des), P. contrappel
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
  contre-approches (des)   contrapproches
contre-balancer     contrebalancer, 1659.
contrebande (la) contrebandes (les)    
contre-bas (en)     contrebas (en)
contre-basse (une) contre-basses (des)   contrebasse, 1659.
contre-batterie (une)   contre-batteries (des) contrebatterie, 1659.
contre-boutant (un)   contre-boutants (des), L. contreboutant, 1659.
contre-calquer     contrecalquer
contrecarrer      
*contre-charge (une)   contre-charges (des), P. contrecharge, 1659.
contre-charme (un)?   contre-charmes (des), L. contrecharme
contre-châssis (un)   contre-châssis (des), L. contrechâssis
contre-clef (une)   contre-clefs (des), P. contreclef
contre-cœur (un), serr.   contre-cœurs (des), P. contrecœur
contre-cœur (à)     contrecœur (à), 1659.
contre-coup (un)   contre-coups (des), P. contrecoup
contre-courant (un) contre-courants (des)   contrecourant
contredanse (une) contredanses (des)    
contredire      
contredisant, ante contredisants, antes    
contredit (un) contredits (des)    
contre-échange (un)   contre-échanges (des), P. contréchange.—Contreschange, 1659.
contre-enquête (une)   contre-enquêtes (des), P. contrenquête
contre-épreuve (une)   contre-épreuves (des), P. contrépreuve
contre-espalier (un)   contre-espaliers (des) contrespalier, comme contrescarpe.
contrefaçon (la) contrefaçons (des)    
contrefacteur (un) contrefacteurs (des)    
contrefaiseur (un) contrefaiseurs (des)    
*contre-fenêtre (une)   contre-fenêtres (des), P. contrefenêtre.—Contrefenestre, 1659.
*contre-fente(une)   contre-fentes (des), P. contrefente
contre-fiche (une) contre-fiches (des)   contrefiche
contre-finesse (une)   contre-finesses (des), P. contrefinesse, 1659.
contre-fort (un) contre-forts (des)   contrefort, 1659.
contre-fugue (une)   contre-fugues (des), P. contrefugue
contre-garde (une)   contre-gardes (des), L. contregarde, 1659.
contre-hachure (une)   contre-hachures (des), L. contrehachure
contre-hâtier (un)   contre-hâtiers (des), L. contrehâtier
contre-indication (une)   contre-indications (des), L. contrindication
contre-jour (un)   contre-jour (des), P. contrejour
contre-latte (une)   contre-lattes (des), L. contrelatte
contre-lettre (une)   contre-lettres (des), P. contrelettre, 1659.
contre-maître (un)   contre-maîtres (des), P. contremaître, pour éviter le pluriel illogique: contre-maîtres.
contremander      
contre-marche (une)   contre-marches (des), P. contremarche, 1659.
contre-marée (une)   contre-marées (des), P. contremarée
contre-marque (une)   contre-marques (des), P. contremarque
contre-mine (une)   contre-mines (des), P. contremine, 1659.
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
contre-mont, loc. adv.     contremont, 1659.
contre-mur (un)   contre-murs (des), P. contremur
contre-opposition (une)   contre-oppositions (des), L. contropposition
contre-ordre (un)   contre-ordres (des), P. contrordre
*contre-ouverture (une)   contre-ouvertures (des), H. controuverture
*contre-pal (un)   contre-pals (des), P. contrepal
contre-partie (une)   contre-parties (des), P. contrepartie
contre-peser     contrepeser
contre-pied (le)     contrepied, 1659. L’idée de pied a disparu; pas de pl.
contre-platine (une)   contre-platines (des) contreplatine
contre-poids (un)   contre-poids (des) On écrit généralement contrepoids.—Contrepois, 1659.
contre-poil (à)     contrepoil (à), 1659.
*contre-poinçon (un)   contre-poinçons (les) contrepoinçon
contre-point (le)   contre-points (les), P. contrepoint, 1659.
*contre-pointe (la)     contrepointe
contre-pointer     contrepointer, 1659.
contre-poison (un)   contre-poisons (des), P. contrepoison, 1659.
contre-porte (une)   contre-portes (des), P. contreporte, 1659.
contre-révolution (une)   contre-révolutions (des), P. contrerévolution
*contre-ronde (une)   contre-rondes (des), P. contreronde, 1659.
contre-ruse (une)   contre-ruses (des), P. contreruse, 1659.
*contre-saison (une)   contre-saisons (des) contresaison
contre-sanglon (un)   contre-sanglons (des), L. contresanglon
contrescarpe (une) contrescarpes (des)    
contre-scel (un)   contre-scels (des), P. contrescel, pour qu’on ne soit pas tenté par analogie avec ce qui précède de former le pluriel contre-sceaux.—Contrescel, 1659.
contre-seing (un)   contre-seings (des), L. contreseing, 1659.
contre-sens (un) contre-sens (des)   contresens
contre-signer     contresigner
*contretaille (une)   contretailles (des)  
contre-temps (un) contre-temps (des)   contretemps, 1659.
contre-terrasse (une)   contre-terrasses (des), L. contreterrasse
contre-tirer     contretirer, 1659.
contrevallation (une) contrevallations (des)    
contrevenir      
contrevent (un) contrevents (des)    
contre-vérité (une) contre-vérités (des)   contrevérité
copartageant (un) copartageants (des)    
copropriétaire (un) copropriétaires (des)   C’est à tort que M. Poitevin met ici le trait d’union.
coq-à-l’âne (un) coq-à-l’âne (des)   cocalâne
coq en pâte (un) coqs en pâte (des)    
cordon bleu (un) cordons bleus (des) cordons-bleus (des), P. C’est à tort que M. Poitevin introduit le trait d’union.
cordon bleu (un), cuisin. cordons bleus (des)   cordonbleu
coreligionnaire (un) coreligionnaires (des)    
corps de garde (un) corps de garde (des)    
corps de logis (un) corps de logis (des)    
MOTS
DU DICTIONNAIRE
DE L’ACADÉMIE.
PLURIELS
DONNÉS PAR L’ACADÉMIE.
PLURIELS
SELON QUELQUES
GRAMMAIRIENS.
CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
corps franc (un) corps francs (des)    
corps-saint (un) corps-saints (des)   corps saint, sans trait d’union: le sens est direct.
couci-couci     couci couci, comme flic flac.
cou-de-pied (un)   cou-de-pied (des), P., cous-de-pied coudepied, à cause du pluriel litigieux.
coup d’œil (un) coups d’œil (des)    
coupe-cul (un)   coupe-cul (des), P. coupecu, comme tapecu.
coupe-gorge (un)   coupe-gorge (des), P. coupegorge
coupe-jarret (un) coupe-jarrets (des)   coupejarret. M. Poitevin écrit: un coupe-jarrets. Coupe jarret, 1659.
*coupe-pâte (un)   coupe-pâte (des), P. coupepâte
coupe-tête (un)   coupe-tête (des), P., H. coupetête
court-bouillon (un)   courts-bouillons (des), P., L. court bouillon, 1659.
courte-botte (un)?   courtes-bottes (des), P.  
courte paille (la)   courtes-pailles (des), P. Pas de trait d’union, pas de pluriel.
courte-pointe (une)   courtes-pointes (des), P. courtepointe, en latin: culcitra puncta.
courtier marron (un) courtiers marrons (des)    
court-jointé, ée court-jointés, ées    
court vêtu, ue, adj. court vêtus, ues    
couvre-chef (un)   couvre-chef (des), P. couvrechef.
couvre-feu (le)   couvre-feu (des), P. couvrefeu.
couvre-pied (un)   couvre-pieds (des), P. M. Poitevin écrit avec raison un couvre-pieds; mais couvrepied d'un seul mot est plus simple.
crête-de-coq (la), plante   crêtes-de-coq (des), L.  
crève-cœur (un)   crève-cœur (des), P. un crèvecœur, des crèvecœurs.
cric crac     MM. P. et L. mettent ici un trait d’union: je le crois inutile.
crincrin (un) crincrins (des)    
croc-en-jambe (un)   crocs-en-jambes (des), P. Pluriel litigieux. M. Poitevin a croc-en-jambes, puisque le croc n’opère que sur une seule jambe, et personne ne consentira à prononcer avec lui: des crozenjambes. Ce mot serait mieux écrit crocanjambe.
croix-pile (à)     croix ou pile (à)
croque-mort (un)   croque-morts (des), L. croquemort: le pluriel est embarrassant, et il y a évidemment métaphore.
croque-note (un)   croque-notes (des), P. croquenote. M. Poitevin écrit au singulier croque-notes.
cul-blanc (un), oiseau   culs-blancs (des), L. cublanc
cul de basse-fosse (un) culs de basse-fosse (des)   basse fosse
cul-de-jatte (un)   culs-de-jatte (des), P. cudejatte est plus convenable, et le pluriel cudejattes sans difficulté.—Cul de jatte, 1659.
MOTS
DU DICTIONNAIRE
DE L’ACADÉMIE.
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CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
cul-de-lampe (un) culs-de-lampe (des)   On écrirait mieux cudelampe et cudelampes au pluriel: l’idée représentée par le premier mot du composé n’étant pas exacte.
cul de plomb (un) culs de plomb (des)   cudeplomb
cul de poule (un), serrur. culs de poule (des) culs-de-poule (des), L. cudepoule
cul-de-sac (un)   culs-de-sac (des), P. De même pour cudesac.
cure-dent (un) cure-dents (des)   curedent, 1659. M. Poitevin écrit un cure-dents.
cure-môle (un)   cure-môles (des), L.  
cure-oreille (un)   cure-oreilles (des), P. L. M. Poitevin écrit un cure-oreilles.
custodi-nos (un)? custodi-nos (des)   custodi-nos
dame-jeanne (une)   dames-jeannes (des), P. L. H. damejeanne, pour la simplicité et la logique.
*danse de Saint-Guy     On pourrait peut-être écrire danse de saint Gui.
de ci, de là, au delà, en delà, par delà     On écrit deçà et delà.
déjà     Contraction de dès jà.
demi-aune (une), etc.   demi-aunes (des)  
demi-bain (un) demi-bains (des)    
*demi-fortune (une), carr.   demi-fortunes (des) demifortune
demi grand aigle (papier)      
dent-de-lion (une), plante   dents-de-lion (des) dandelion, comme Pissenlit. Voir Compl. de l’Acad.
dent-de-loup (une), instr.   dents-de-loup (des)  
derechef      
dès-là     dès là, comme dès lors
dès lors      
désormais     Contr. de: dès ore mais (mais, de magis).
deux-centième (un)     On écrit: les deux centièmes, la deux centième partie.
deux-points (un)   deux-points (les)  
dissyllabe dissyllabes   disyllabe
docteur ès sciences (un) docteurs ès sciences (des)    
docteur-médecin (un)   docteurs-médecins (des)  
doit et avoir (par)     M. Poitevin met ici abusivement des traits d’union.
  dommages et intérêts (des)
dommages-intérêts (des)
   
dorénavant     Contraction de de ore en avant.
double-as (le), domino      
*double-blanc (le), dom.   doubles-blancs (les)  
double croche (une) doubles croches (des)    
double feuille (une)     M. Poitevin met ici abusivement un trait d’union.
double-quarte (fièvre)   double-quartes  
douce-amère (la)   douces-amères (des), L. Quel sera la pluriel? Douces-amères, sans doute. Puisqu’il s’agit de traduire le latin dulcamara, et non dulcis amara, que n’écrivons-nous douçamère?
MOTS
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
duché-pairie (un)   duchés-pairies (des)  
dure-mère (la), anat.   dures-mères (les)  
eau-de-vie (une)   eaux-de-vie (des), P. eau de vie, 1659 ou même eaudevie.
eau-forte (une) eaux-fortes (des)   eauforte. Eau forte, 1659.
eau mère (une) eaux mères (des)    
  eaux et forêts (les)    
ecce homo (un)   ecce homo (des), P. ecce homo
écoute s’il pleut (un)   écoute-s’il-pleut (des) M. Poitevin met le trait d’union, contrairement à l’Académie.
*électro-aimant (un)   électro-aimants (des)  
*électro-chimique, adj.   électro-chimiques électrochimique
électrophore (un) électrophores (des)    
*électrotypie (l’)     Pas de pl.
*encaisse (l’)   encaisses (les)  
*en cas (un)   encas (des), H. encas
en deçà, en delà, en dedans, en dehors, en dessus, en dessous      
*entête (un)   entêtes (des)  
entr’accorder (s’)     entracorder (s’)
entr’accuser (s’)     entraccuser (s’)
entr’acte (un) entr’actes (des)   entracte. M. Poitevin écrit un entr’actes.
entr’admirer (s’)     entradmirer (s’)
entr’aider (s’)     entraider (s’)
entr’aimer (s’)     entraimer (s’)
entr’appeler (s’)     entrappeler (s’)
entr’avertir (s’)     entravertir (s’)
entre autres      
entre-bâiller     entrebâiller.—Entrebasiller, 1659.
entre-baiser (s’)     entrebaiser (s’), 1659.
entrechat (un) entrechats (des)    
entre-choquer (s’)     entrechoquer (s’)—Entrechocquer, 1659.
entre-colonne (un) entre-colonnes (des)   entrecolonne (une). M. Poitevin écrit un entre-colonnes.
entre-côte (un)   entre-côtes (des), L. entrecôte, fém. M. Poitevin écrit une entre-côtes.
entrecouper      
entre-croiser (s’)     entrecroiser (s’), 1659.
entre-déchirer (s’)     entredéchirer (s’)
entre-détruire (s’)     entredétruire (s’)
entre-deux (un)   entre-deux (des), L. entredeux, 1659. L’Académie écrit aussi: entre-deux, dans l’acception d’entre les deux.
entre-dévorer (s’)     entredévorer (s’)
entre-donner (s’)     entredonner (s’), 1659.
entre eux      
  entrefaites (les)    
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
*entre-filets (un)   entre-filets (des), H. entrefilet
entre-frapper     entrefrapper
entregent (un)      
entr’égorger (s’)     entrégorger (s’)
entrelacer      
  entrelacs (des)    
entrelarder      
entre-ligne (un) entre-lignes (des)   entreligne. M. P. écrit un entre-lignes.
entre-luire     entreluire, 1659.
entre-manger (s’)     entremanger (s’), 1659.
entremêler      
entremets (un) entremets (des)    
entremise (une) entremises (des)    
entre-nœud (un) entre-nœuds (les)   entrenœud
entre-nuire (s’)     entrenuire (s’)
entrepas (un)? entrepas (des)    
entre-percer (s’)     entrepercer (s’)
entre-pont (un) entre-ponts (les)   entrepont
entreposer      
entre-pousser (s’)     entrepousser (s’), 1659.
entreprendre (et ses dérivés)      
entre-quereller (s’)     entrequereller (s’)
entre-répondre (s’)     entrerépondre (s’)
entre-secourir (s’)     entresecourir (s’)
entre-sol (un)   entre-sol (des), P., entre-sols (des), L. entresol. On l’écrit ainsi partout, sans qu’on hésite sur la prononciation.
entre-suivre (s’)     entresuivre (s’)
entretaille (une) entretailles (des)    
entre-tailler (s’)     entretailler (s’), 1659, à cause de entretaille.
entretaillure (une) entretaillures (des)    
entre-temps (un) entre-temps (des)   entretemps, comme contretemps, 1659.
entretenir et ses dérivés      
entretoile (une) entretoiles (des)    
entretoise (une) entretoises (des)    
entre-vifs (donation)     entre vifs
*entrevoie (une)   entrevoies (des), H.  
entrevoir et ses dérivés      
entr’ouïr     entrouïr
entr’ouverture (une) entr’ouvertures (des)   entrouverture
entr’ouvrir     entrouvrir, en 1659.
épine-vinette (une)   épines-vinettes (des), P. épine vinette.—Espine vinette, 1659.
e-si-mi?      
ès arts, ès sciences, etc.      
esprit de bois (l’) esprits de bois (des)    
esprit-de-vin (l’) esprits-de-vin (des)   esprit de vin
esprit de vitriol esprits de vitriol (des)    
esprit fort (un) esprits forts (des)    
essuie-main (un)   essuie-mains (des), P. H., ou essuie-main ou mains, L. essuie-mains, au singulier, selon M. P. Ne pourrait-on pas écrire essuimain et appuimain?—Essuy-main, 1659.
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CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
état-major (un)   états-majors (des), P. état major
état civil (un) états civils (des)    
  états généraux (les)    
  États-Unis (les)    
excommunication (une) excommunications (des)   Les composés avec ex, comme ceux avec co, extra, intra, etc., se réunissent: excroissance, exhausser, exposé, extension; il n’y a pas lieu de faire exception pour ex-député, etc.
ex-député (un) ex-députés (des)  
expert juré (un) experts jurés (des)  
ex professo    
extrajudiciaire, etc. extrajudiciaires, etc.  
extrême-onction (l’)     extrême onction, car le sens n’est pas détourné de l’acception première.
ex-voto (un) ex-voto (des)   ex voto (un)
fac-simile (un)   fac-simile (des), L. facsimilé, le mot étant devenu français.
faim-valle (la)?     faimvalle
faire part (lettre de)      
*faits-divers (un)   faits divers (des)  
faubourg (un) faubourgs (des)   Primitivement fors bourg, puis forbourg, puis faux bourg.
faufiler (se)      
fausse clef (une) fausses clefs (des)   fausse clé
faux bond (faire)      
faux-bourdon (en)     faux bourdon
faux-fuyant (un)   faux-fuyants (des), P. L. faufuyant
faux-marcher (le)     faux marcher
faux-monnayeur (un) faux-monnayeurs (des)   faux monnayeur
faux-saunier (un)   faux-sauniers (des) faux saunier
faux semblant (un) faux semblants (des)    
faux titre (un) faux titres (des)    
*feld-maréchal (un) feld-maréchaux (des)    
feldspath (le) feldspaths (les)    
fer-blanc (du)   fers-blancs (des) ferblanc, à cause de ferblantier.
ferblantier (un) ferblantiers (des)    
fesse-cahier (un)   fesse-cahier (des), P. L., ou fesse-cahiers, L. fessecahier.—Fesse-cayer, 1659
fesse-mathieu (un) fesse-mathieux (des) fesse-mathieu (des), P. En écrivant fessemathieu, on éviterait ce pluriel et l’embarras qui nait de la suppression de la majuscule.—Fesse-matthieu, 1659.
fête-Dieu (la)   fêtes-Dieu (les), P. Voy. Hôtel-Dieu.
feuille-morte (couleur)     couleur de feuille morte sans trait d’union.
fier-à-bras (un)   fiers-à-bras (des), P.
fier-à-bras (des), L. H.
fierabras, d’après un héros de roman nommé Ferabras ou Fierabras. Le pluriel de fier est inadmissible.
fil à plomb (un) fils à plomb (des)    
fleurdelisé, ée fleurdelisés, ées    
flic flac (faire)      
flicflac (un) flicflacs (des)    
flint-glass (du)     flintglace, comme biftec.
flonflon (un) flonflons (des)    
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
folle enchère (une) folles enchères (des)   M. Poitevin ajoute un trait d’union inutile.
forte-piano (un)   forte-piano (des) fortepiano
fort-vêtu (un)     M. L. écrit forvêtu, de fors vêtu, un homme vêtu hors de sa condition.
fouille-au-pot (un)   fouille-au-pot (des), P.  
fourmi-lion (un)   fourmis-lions (des), P. fourmilion (le), comme écrivent les naturalistes.
franc-alleu (un) francs-alleux (des) francs-alleus (des), L. franc alleu.—Franc aleu, 1659.
franc archer (un) francs archers (des)    
franc-bord (un)   francs-bords (des), L. franc bord
Franc-Comtois (un) Francs-Comtois (des)    
Franc-Comtoise (une) Franc-Comtoises (des)    
franc-fief (un) francs-fiefs (des)   franc fief
franc-maçon (un) francs-maçons (des)   Pl. franc-maçons, à cause de franc-maçonnerie.
franc-maçonnerie (une)   franc-maçonnerie (des), P. Ce pluriel est inadmissible.
franc parler (le)      
franc-quartier (un), blason   francs-quartiers (des) franc quartier
franc-réal (un)   francs-réals (des), P. L.  
franc-salé (un)   francs-salés (des), L.  
fripe-sauce (un)   fripe-sauce (des), P. fripesauce
*fulmicoton (le)   fulmicotons (les), H.  
gagne-denier (un) gagne-deniers (des) gagne-denier (des), P.
gagne-deniers (des), L. H.
gagnedenier
gagne-pain (un)   gagne-pain (des), P. L. gagnepain
gagne-petit (un)   gagne-petit (des), L. gagnepetit
garçon-major (un)   garçons-majors (des), L.  
garde-bois (un) gardes-bois (des) garde-bois (des), L. gardebois
garde-bourgeoise (la)   gardes-bourgeoises (des), L. garde bourgeoise. Écrit ainsi au mot Bourgeois du Dict.
garde-boutique (un) garde-boutique (des) garde-boutiques (des), L. gardeboutique, 1659.
garde champêtre (un) gardes champêtres (des)   M. P. introduit ici à tort le trait d’union.
garde-chasse (un)   gardes-chasse (des), P. H.
garde-chasse ou chasses (des), L.
gardechasse, à cause du pluriel.
*garde-chiourme (un)   garde-chiourme (des), L. gardechiourme
garde-corps (un)   garde-corps (des), L. gardecorps
garde-côte, adj. gardes-côtes garde-côtes (des), L. H. gardecôte
garde du corps (un) gardes du corps (des)    
garde-étalon (un) gardes-étalon (des) garde-étalon ou étalons (des), L.  
garde-feu (un)   garde-feu (des), L. gardefeu
garde forestier (un) gardes forestiers (des)   M. P. place ici à tort le trait d’union.
garde-fou (un) garde-fous (des)   gardefou, 1659.
garde-française (un) gardes françaises (les)   M. L. écrit un garde française sans tiret.
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
garde-magasin (un)   gardes-magasin (des), P., garde-magasin ou magasins (des), L., ou gardes-magasins (gardiens), H. gardemagasin, à cause de ce pluriel équivoque des mots composés avec garde substantif et garde verbe.
garde-malade (une)   garde-malade ou malades (des), L. gardemalade. M. P. écrit abusivement des gardes-malades.—Garde de malades, 1659.
garde-manche (un)   garde-manches (des) gardemanche
garde-manger (un) garde-manger (des)   gardemanger
garde-marine (un) gardes-marine (des) gardes-marine (des), L. H. gardemarine
garde-marteau (un) gardes-marteau (des) garde-marteau, ou marteaux (des), L. gardemarteau
garde-meuble (un) garde-meubles (des) garde-meuble ou meubles (des), L. gardemeuble
garde national (un) gardes nationaux (des)   Le trait d’union, placé ici par M. Poitevin, est inutile.
garde nationale (la)     idem.
garde-noble (la)   gardes-nobles (des), L. garde noble
garde-note (un) gardes-notes (des) garde-note ou notes (des), L. gardenote
garde-pêche (un) gardes-pêche (des) garde-pêche ou pêches (des), L. gardepêche
garde-robe (une) garde-robes (des)   garderobe.—Garderobbe, 1659.
garde-rôle (un) gardes-rôle (des) garde-rôle ou rôles (des), L. garderôle.
garde royal (un) gardes royaux (les)    
garde-sacs (un) gardes-sacs (des) garde-sacs (des), L. gardesac
garde-scel (un) gardes-scel (des) garde-scel (des), L. gardescel, à cause du pluriel, qui sans cela serait garde-sceaux.
garde-vaisselle (un) gardes-vaisselle (des) garde-vaisselle (des), L. gardevaisselle
garde-vente (un) gardes-vente (des) garde-vente ou ventes (des), L. gardevente
garde-vue (un)   garde-vue (des), L. gardevue
gâte-enfant (un)   gâte-enfant ou enfants (des), L. gâtenfant
gâte-métier (un)   gâte-métier, H. ou métiers (des), P. gâtemetier
gâte-pâte (un)   gâte-pâte (des), L. H. gâtepâte
*gâte-sauce(un)   gâte-sauce (des), P. L. H. ou gâte-sauces, L. gâtesauce
gendarme (un) gendarmes (des)   Au XVe s. gens d’armes.
gentilhomme (un) gentilshommes (des)   Comp. anormale rem. à 1659.
gobe-mouches (un) gobe-mouches (des)   gobemouche
gomme copal (la)   gommes copal (les)  
gomme-gutte (la)   gommes-guttes (les) gomme gutte, sans trait d’union.
gomme laque (la) gommes laques (les)    
gomme-résine (la) gommes-résines (les)   gomme résine.
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CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
gorge-de-pigeon (couleur)   gorge-de-pigeon gorge de pigeon, sans trait d’union.
goutte-crampe (la)   gouttes-crampes (les), L. goutte crampe.
grand aigle (papier)   grand aigle (papiers) voir le plur. de grand raisin.
grand aumônier, grand maréchal, grand officier, grand veneur, etc. grands aumôniers (des), etc.    
grand’chambre, grand’chère, grand’chose, grand’fête, grand’garde, grand’messe, grand’pitié, grand’tante grand’chambres, grand’tantes, etc. L’apostrophe, dans ces mots, constitue une orthographe vicieuse. Dans l’ancien langage, d’où nous viennent ces locutions, grand représentait les deux genres; on disait Rome la grant, grand faim, grand honte, grand ville, etc. Il en était de même de tous les adjectifs formés sur la troisième déclinaison latine. Il n’y avait donc pas élision de l’e muet. On dit aujourd’hui grande chère, grande-tante; grand’mère devrait seul s’écrire grandmère.
grand cordon (le) grands cordons (les)    
grand-cordon (un)   grands-cordons (les) La personne décorée du grand cordon.
grand’croix (la)   grand’croix (les)  
grand-croix (un) grands-croix (les)   grandcroix, pour éviter ce pluriel illogique.
grand-duc (le), etc.   grands-ducs (les)  
*grand-duc (le), oiseau   grands-ducs (les)  
grand’faim (avoir)     une grande faim
grand-livre (le)     Grand Livre
grand merci (un)   grands mercis (des)  
grand raisin (du), papier grands raisins (des)   grand raisin (papiers)
grand vizir (le) grands vizirs (les)    
gras-cuit (pain)   gras-cuits (pains)  
gras-double (du)   gras-double (des), H.
gras-doubles (des), P. L.
gradouble
gras-fondu (le), vétér.   grafondu, grafondure  
gratte-cul (un) gratte-culs (des) gratte-cul (des), P. L. grattecu, comme tapecu.
gratte-papier (un)   gratte-papier ou papiers, L. grattepapier
grippe-sou (un)   grippe-sou (des), P., grippe-sous (des), H. grippesou
gros-bec (un)   gros-becs (les), H.  
guet-apens (un)   guets-apens (des), P. L. H. guétapens. Étymologie: de guet apensé.—De guet à pens, 1659.
guide-âne (un)   guide-âne ou ânes (des), L. guidâne
hache-paille   hache-paille (des), L. hachepaille
hausse-col (un) hausse-cols (des) hausse-col (des), P. haussecol. M. L. écrit des hausse-col ou cols.
haut-à-bas (un)   haut-à-bas (des), L.
haut-à-bras (des), P.
 
haut-à-haut (un)?      
haut bord (vaisseau de)   hauts-bords (des), P.  
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
haut-de-chausse (un) hauts-de-chausse ou hauts-de-chausses   haudechausse, comme justaucorps. M. P. écrit un haut-de-chausses. Avec cette orthographe, les vers de Molière:
..... Que sa vertu se hausse
A connaître un pourpoint
d’avec un haut-de-chausse,
ne seraient plus exacts.—Haut de chausse, 1659.
haute-contre (une) hautes-contre (des)   hautecontre
haute cour (la) hautes cours (les) hautes-cours (les), P. Ce trait d’union ajouté par M. P. est tout à fait inutile.
haute futaie (une) hautes futaies (des)    
haute justice hautes justices (les) hautes-justices (les), P. Idem.
haute lisse (de)   hautes-lices (des), P. Cette orthographe de M. P. est archaïque.—De haute lice, 1659.
*haute-lissier (un)   haute-liciers (des), P. hautelissier
haut-fond (un) hauts-fonds (des)   haufond, comme plafond, bâbord.
haut-le-corps (un) haut-le-corps (des)   Beaucoup de gens disent haut-de-cœur pour haut-le-cœur.
haut-le-pied (un)?   haut-le-pied (des)  
haut mal (le)   haut-mal (des), P. Pas de pluriel.
haute paye (une) hautes payes (des) hautes-payes (des), P. hautepaye
haute-taille (une)   hautes-tailles (des), L. hautetaille
  hautes œuvres (les)    
havre-sac (un) havre-sacs (des)   havresac, comme bissac.
hémicycle (un), etc. hémicycles (des), etc.    
héraut d’armes (un) hérauts d’armes (des)    
héroï-comique, adj. héroï-comiques    
hochepied (un) hochepieds (des)    
hochepot (un) hochepots (des)    
hochequeue (un) hochequeues (des)    
hormis     Contr. de hors mis.
hors-d’œuvre (un), cuisine hors-d’œuvre (des)   hordeuvre. Hors d’œuvre, terme d’architecture.
hôtel de ville (un) hôtels de ville (des)   Mais écrivez l’Hôtel de ville à Paris.
hôtel-Dieu (un) hôtels-Dieu (des)   Idem. Au XIIIe s. li ostel Dieu; ostel, cas suj.; Dieu, cas rég.
huis clos (le)      
huissier-priseur (un)   huissiers-priseurs (des), L. huissier priseur
ici-bas     icibas
in-douze (un) in-douze (des)   indouze
in-folio (un) in-folio (des)   infolio, pour éviter ce pluriel équivoque et contradictoire avec les autres composés de in.
interrègne (un), etc. interrègnes (des), etc.    
*intra-utérin, ine, adj.   intra-utérins, ines  
in-trente-deux (un) in-trente-deux (des)   intrentedeux
ivre mort, e, adj. ivres morts, tes    
jardinier-fleuriste (un)   jardiniers-fleuristes (des) jardinier fleuriste
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
jet d’eau (un) jets d’eau (des)   M. P. met à tort le trait d’union.
joli cœur (faire le)      
juge-commissaire (un)   juges-commissaires (des) juge commissaire
jusqu’alors     jusque alors
jusqu’à présent      
jusqu’aujourd’hui     jusqu’à aujourd’hui ou jusques aujourd’hui.
jusque-là     jusque là
jusques à quand      
jusqu’ici, jusqu’où      
justaucorps (un) justaucorps (des)   En 1659, justecorps.
juxtaposition (la), etc. juxtapositions (les), etc.    
kirsch-wasser (le)     kirschvasser, des kirschvassers, ou mieux des kirschs.
là-bas, là-dessus, là-haut, là dedans, là dehors, là auprès, là contre, etc.     Supprimer le trait aux trois premiers, comme aux suivants.
laisser-aller (du)      
laisser-courre (le)   laisser-courre (des)  
laisser-passer (un)   laisser-passer (des)  
lait de poule (un) laits de poule (des)   lait-de-poule
langue mère (une) langues mères (des)    
lapis-lazuli (du)   lapis-lazuli (des), H. lapis lazuli
laurier-cerise (le)   lauriers-cerises (les)  
laurier-rose (un)   lauriers-roses (des), P.  
laurier-tin (un)   lauriers-tins (des)  
lèche-doigt (à)     lèchedoigt, comme lèchefrite.
lèchefrite (une) lèchefrites (des)    
légat-né (un)   légats-nés (des)  
lèse-majesté (de)     lèsemajesté. Lèse majesté, 1659.
lèse-nation (de)     lèsenation
lettre de change (une) lettres de change (des)    
  lettres patentes (des)    
lever Dieu (le)      
lez Paris     Cette vieille préposition (du lat. latus) pourrait s’écrire auj. les.
lieutenant-colonel (un) lieutenants-colonels (des)   lieutenant colonel
lieutenant général (un) lieutenants généraux (des)    
  lieux d’aisances (les)    
long-jointé, adj. long-jointés, ées   lonjointé
longue main (de)     longuemain. On disait autrefois: de longuement.
longue-vue (une)   longues-vues (des) longuevue
loup-cervier(un)   loups-cerviers (des), P. loup cervier
loup-garou (un)   loups-garous (des), P.  
loup marin (un)   loups-marins (des), P. M. P. place ici un tiret inutile.
luni-solaire, adj.   luni-solaires lunisolaire
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
mâchefer (du) mâchefers (des)    
main basse (faire)     mainbasse
main chaude (jouer à la)      
main courante (une) mains courantes (des)   maincourante
main-d’œuvre (la)   mains-d’œuvre (les) maindeuvre, pour résoudre le pluriel. Les différentes mains-d’œuvre, cela me paraît choquant.
main-forte     mainforte, pas de pluriel.—Main forte, 1659.
mainlevée (une) mainlevées (des)   M. P. rétablit à tort le trait d’union.
mainmise (une) mainmises (des)    
mainmorte (la) mainmortes (les)    
main morte (aller de)      
mainte fois maintes fois   maintefois, comme quelquefois, toutefois, parfois.
maintenue (la) maintenues (les)    
maire adjoint (un) maires adjoints (des)    
maître-autel (le)   maîtres-autels (des) maître autel ou maîtrautel
maître ès arts (un) maîtres ès arts (des)    
maître d’hôtel (un) maîtres d’hôtel (des)    
maîtresse femme (une) maîtresses femmes (des)    
malaise (un) malaises (des)    
mal-appris (un)   mal-appris (des) malappris.
malavisé (un) malavisés (des)    
malbâti, tie, adj. malbâtis, ties    
malcontent, ente malcontents, entes    
maldisant, ante maldisants, antes    
malebête (une) malebêtes (des)    
malefaim (une) malefaims (des)    
malemort (une) malemorts (des)    
malencontre (une) malencontres (des)    
mal-en-point, adv.     malenpoint, comme embonpoint.
malentendu (un) malentendus (des)    
malepeste, interj.      
mal-être (un)   mal-être (des), P. malêtre ainsi que bienêtre.
malfaçon (une) malfaçons (des)    
malfaire, verbe      
malfamé, ée malfamés, ées    
malgracieux, euse malgracieux, euses    
malgré     Cependant on écrit: bon gré, mal gré.
malhabile, adj. malhabiles    
malheureux, euse malheureux, euses    
malhonnête, adj. malhonnêtes    
malintentionné, ée malintentionnés, ées    
mal-jugé (le)   mal-jugés (les) maljugé
malle-poste (la)   malles-poste (les) V. bateaux-poste, paquebots-poste, timbres-poste.
malmené      
malpeigné (un) malpeignés (des)    
malplaisant, ante malplaisants, antes    
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
malpropre, adj. malpropres    
malsain, e, adj. malsains, nes    
malséant, te malséants, tes    
malsonnant, ante malsonnants, antes    
maltraiter      
malvoulu, ue, adj. malvoulus, ues    
mange-tout (un)   mange-tout (des) mangetout
mappemonde (une) mappemondes (des)    
marchepied (un) marchepieds (des)    
maréchal de camp (un) maréchaux de camp (des)    
maréchal des logis (un) maréchaux des logis (des)    
marie salope (une), t. de navig.   maries-salopes (des), H.  
martin-pêcheur (un)   martins-pêcheurs (des) martin pêcheur
*martin-sec (poire de)   martins-secs (des), P. martinsec. Plus d’embarras au pluriel.—Martin sec, 1659.
massepain (un) massepains (des)    
  Menus Plaisirs (les)    
mère nourrice (une) mères nourrices (des)    
mère patrie (la) mères patries (les)    
messire Jean (poire de)   messire-jean (des), P. Un messirejean, des messirejeans.
*meurt-de-faim (un)   meurt-de-faim (des), P. meurdefaim
mezzo-termine (un) mezzo-termine (des) mezzo-termine (des), P. Nous avons en fr. moyen terme.
mezzo-tinto (un)   mezzo-tinto (des) Nous avons: demi-teinte.
mi-août (la)   mi-août (aux), P. Prononcez mi-oût.
mi-carême (la)   mi-carême (les), P.  
mi-corps (à), etc.     Tous les subst. composés avec mi, sauf minuit, prennent le trait d’union.
mille-feuille (une)   mille-feuilles (des), P. H. millefeuille. M. P. écrit la mille-feuilles. En 1659, millefueille.
  mille-fleurs (eau de)    
mille-pertuis (le)   mille-pertuis (les) millepertuis, 1659.
mille-pieds (un) mille-pieds (des)   millepied.—En 1659, millepieds.
mi-parti, ie, adj. mi-partis, ies   miparti
moins-value (la)     moinvalue
mont-de-piété (un) monts-de-piété (des)    
montjoie     monjoie.—En 1659, monjoye.
mort aux rats (la) morts au rat (des)    
mort-bois (le)   morts-bois (les) mort bois, 1659.
morte-eau (en)     L’Ac., au mot Mourir, l’indique sans trait d’union.
morte-paye (?)   mortes-payes (des) morte paye. En 1659, morte-paye.
morte-saison (une) mortes-saisons (des)   morte saison, 1659.
mort-gage (un)   morts-gages (des) mort gage
mort-né, ée, adj. mort-nés, ées    
mouille-bouche (la)   mouille-bouche (des), P.  
    mouille-bouches (des), H. mouillebouche
moyen âge (le)     Pas de pluriel.
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
nec plus ultrà (le)     Au mot Non-plus-ultra, le Dict. donne le composé nec-plus-ultra avec tirets.
*néo-chrétien (un)   néo-chrétiens (des) néochrétien, comme néologisme.
*néo-latin, e   néo-latins, es novolatin
nerf-férure (la)   nerf-férure (des), P., nerfs férures (des), H. nerférure
noli me tangere      
non-activité (la)      
nonchalant, ante nonchalants, antes    
non-conformiste, adj. non-conformistes (des)   nonconformiste
non-jouissance (la)   non-jouissances (les) nonjouissance
*non-lieu (ordonnance de)     nonlieu
nonobstant, prép.      
non-pair, e, adj. non-pairs, es   nonpair
nonpareil, eille nonpareils, eilles    
non-payement (un)   non-payements (des), P. nonpayement
non-plus-ultrà (le)     non plus ultra (le)
non-prix (à)     nonprix
non-recevoir (fin de)     nonrecevoir
non-résidence (la)   non-résidences (les) nonrésidence
non-sens (un) non-sens (des)   nonsens
non-seulement     nonseulement
non-usage (le)     nonusage
non-valeur (une) non-valeurs (des)   nonvaleur
non-vue, t. de mar.   non-vues (les) nonvue
nord-est (le)     nordest
nouveau monde (le)      
nouveau-né, ée nouveau-nés, ées   nouveauné, comme puîné.
nouveau venu (un) nouveaux venus (des)    
nue propriété (la)   nues propriétés (les)  
nu-jambes, loc. inv.      
nu-propriétaire (un)   nu-propriétaires (des)  
nu-tête (aller)   nu-tête (des enfants), P.  
œil-de-bœuf (un) œils-de-bœuf (des)   œil-de-bœuf, en 1659.
œil-de-bouc (un), coquillage   œils-de-bouc (des)  
œil-de-chat (un), pierre   œils-de-chat (des)  
œil-de-chèvre (un), plante   œils-de-chèvre (des)  
œil de dôme (un) œils de dôme (des)    
œil-de-perdrix (un)   œils-de-perdrix (des)  
œil-de-serpent (un), pierre   œils-de-serpent (des)  
oiseau-mouche (un)   oiseaux-mouches (des)  
on-dit (un) on-dit (des)    
opéra-comique (un) opéras-comiques (des)   On écrit le théâtre de l’Opéra-Comique.
orang-outang (un)   orangs-outangs (des) Quelques-uns écrivent orang-outan.
oreille-d’ours (une), plante   oreilles-d’ours (des) oreilledours
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
ortie-grièche (une)   orties-grièches (des), P.  
oui-da     ouida
ouï-dire (un) ouï-dire (des)   ouidire
outrecuidance (une) outrecuidances (des)    
outremer (un), couleur outremers (des)    
outre-mer (voyage d’)     outre mer
outre-passe (une) outre-passes (des)   outrepasse, 1659.
paille-en-cul (un), oiseau   paille-en-cul (des) paillencu
paille-en-queue (un), idem   paille-en-queue (des) paillenqueue
Palais-Royal (le), à Paris.      
palma-christi (un)   palma-Christi (des)  
papier-arabesque (un)   papiers-arabesques (des)  
papier-damas (un)   papiers-damas (des)  
papier-granit (un)   papiers-granit (des)  
papier-journal (un)   papiers-journal (des)  
papier-lambris (un)   papiers-lambris (des)  
papier-marbre (un)   papiers-marbre (des)  
papier-monnaie (un)   papiers-monnaie (des)  
papier-tenture (un)   papiers-tenture (des)  
papier-tontisse (un)   papiers-tontisse (des)  
*paquebot-poste (un)   paquebots-poste (des) voir malle-poste.
parachute (un) parachutes (des)    
parapluie (un) parapluies (des)    
parasol (un) parasols (des)    
paravent (un) paravents (des)    
par-ci, par-là     par ci, par là
par deçà, par delà, par dehors     pardeçà, etc.
par dedans     pardedans
par derrière     parderrière
par-dessous     pardessous
par-dessus     pardessus
*pardessus (un), vêtem. pardessus (des)    
par devant     pardevant
par-devant notaire     pardevant
par-devers     pardevers
parfois      
par ici, par là (passer)      
par le Roi (de)     de part le Roi, v. fr.
parterre (un) parterres (des)    
par terre (tomber)      
partout      
pas-d’âne (un), plante   pas-d’âne (des)  
passavant (un) passavants (des)    
passe-carreau (un)   passe-carreau (des), passe-carreaux (des), H. passecarreau
passe-cheval (un)   passe-cheval (des) passecheval
passe-debout (un)   passe-debout (des), P. passedebout
passe-dix (un)   passe-dix (des), P. passedix
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
passe-droit (un) passe-droits (des) passe-droit (des) passedroit
passe-fleur (une)   passe-fleur (des), passe-fleurs (des), H. passefleur, 1659.
*passe-lacet (un)   passe-lacet (des), passe-lacets (des), H. passelacet
passe-méteil (un)   passe-méteil (des) passeméteil
passe-parole (un)   passe-parole (des), P. passeparole
passe-partout (un) passe-partout (des)   passepartout. Passe-par-tout, en 1659.
passe-passe (un)   passe-passe (des), P. passepasse
passe-pied (un)   passe-pied (des) passepied, 1659.
passe-pierre (une)   passe-pierre (des) passepierre
passe-poil (un) passe-poils (des) passe-poil (des), P., H. passepoil
passe-port (un) passe-ports (des)   passeport, comme on l’écrit géneralement.
passerage (une) passerages (des)    
passerose (une) passeroses (des)    
passe-temps (un) passe-temps (des)   passetemps
passe-velours (un)   passe-velours (des) passevelours
passe-volant (un) passe-volants (des)   passevolant
patte-d’oie (une) pattes-d’oie (des)   En 1659, patte d’oye.
patte-pelu (un), patte-pelue (une)   patte-pelus (des), pattes-pelues (des) pattepelu
paulò-post-futur (un)?     On s’étonne de trouver ce mot au Dict. de l’Ac.
  Pays-Bas (les)    
pêle-mêle     pêlemêle. Autref. peslemesle.
perce-bois (un)   perce-bois (des) percebois
perce-feuille (un)   perce-feuille (des) percefeuille
perce-forêt (un)   perce-forêt (des) perceforêt
perce-neige (une)   perce-neige (des), P. perceneige. M. Lamartine a dit:
... Mes bourgeons en pleurs
Ont de mes perceneige épanoui les fleurs.»
perce-oreille (un)   perce-oreille (des), perce-oreilles (des), H. M. P. écrit un perce-oreilles, des perce-oreilles.
perce-pierre (une)   perce-pierre (des) percepierre
pèse-lait (un)   pèse-lait (des) pèselait
pèse-liqueur (un)   pèse-liqueur (des), pèse-liqueurs (des), H. M. Poitevin écrit un pèse-liqueurs.
pet-en-l’air (un)   pets-en-l’air (des) ou pet-en-l’air (des), H. pétenlair. Pl. imp. autrem.
petite-maîtresse (une)   petites-maîtresses (des), P.  
petite maison (une)      
Voy. Acad. petites maisons    
  Petites-Maisons (les), hôpital.    
petite-oie (la)     En 1659, petite oye.
petite vérole (la) petites véroles (des)    
petit-fils (un) petits-fils (des)    
*petit-four (un)   petits-fours (des), H.  
petit-gris (le)   petits-gris (les) En 1659, petit gris.
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ET OBSERVATIONS.
petit-lait (un)   petits-laits (des)  
petit-maître (un)   petits-maîtres (des), P.  
petit-neveu (un)   petits-neveux (des), P.  
petit pâté (un) petits pâtés (les)    
  petits pieds (des), cuisine   Écrit à tort petits-pieds au mot Petit du Dict.
petit-texte (le), imprimerie petits-textes (des) petits-textes (des), H.  
peu à peu      
peuple-roi (le)      
peut-être     peutêtre
*pick-pocket (un)   pick-pocket (des) Donne en français, pique-poquet.
pied-à-terre (un)   pied-à-terre (des), P., H.  
pied bot (un) pieds-bots (des)   M. P. indique un trait d’union. En 1659, piedbot.
pied-d’alouette (un)   pieds-d’alouette (des) En 1659, pied d’alouette.
pied-de-biche (un)   pieds-de-biches (des), P.  
pied de bœuf (jouer au)     M. P. met le trait d’union et indique un pluriel: pieds-de-bœuf.
pied-de-chat (un), plante   pieds-de-chat (des), P. En 1659, pied de chat.
pied-de-cheval (un)   pieds-de-cheval (des)  
pied-de-chèvre (un), instr.   pieds-de-chèvre (des)  
pied-de-griffon (un)   pieds-de-griffon (des)  
pied-de-lion (un), plante   pieds-de-lion (des) En 1659, pied de lion.
pied-de-mouche (un), typ.   pieds-de-mouche (des), P.  
  pieds de mouche (des), écriture.   Mieux patte de mouche.
pied-de-veau (un), plante   pieds-de-veau (des) pied de veau, en 1659.
*pied de roi (un), mesure   pieds-de-roi (des), P. M. P. indique à tort le trait d’union.
pied-d’œuvre (à)      
pied-droit (un)   pieds-droits (des) piédroit. En 1659, pied droit.
piédestal (un) piédestaux (des)    
pied-fort (un), monnayage pieds-forts (des)   piéfort
pied plat (un) pieds plats (des)   piéplat. En 1659, piedplat.
pied poudreux (un) pieds poudreux (des)    
pie-grièche (une)   pies-grièches (des), P. piegrièche
pie-mère (la), anatomie      
pierre ponce (la) pierres ponces (les)    
pince-maille (un)   pince-maille (des), P., pince-mailles (des), H. pincemaille
*pince-sans-rire (un)   pince-sans-rire (des)  
pinne marine (une) pinnes marines (des)    
pique-assiette (un)   pique-assiette (des), pique-assiettes (des), H. piquassiette
pique-nique (un) pique-niques (des)   piquenique. M. P. écrit des pique-nique.
pis aller (le) pis aller (des)   pis-aller (un)
pissenlit (un) pissenlits (des)    
plafond (un) plafonds (des)   En 1659, platfond.
plain-chant (le)   plains-chants (des), P. plainchant
plain-pied (de) plain-pied (des)   plainpied
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
plat-bord (un)   plats-bords (des), P.  
*plat-de-côte (un)   plats-de-côte (des), H.  
plate-bande (une) plates-bandes (des)   platebande. En 1659, platte bande.
plate-forme (une) plates-formes (des)   plateforme, 1659.
plate-longe (une)   plates-longes (des) platelonge.
plat-pied (un) plats-pieds (des)   plapied
pleure-misère (un) pleure-misère (des)   pleuremisère
pleure-pain (un)   pleure-pain (des) pleurepain
plupart (la)      
plus-pétition (une)   plus-pétitions (des) pluspétition
plus-que-parfait (un)   plus-que-parfaits (des) plusqueparfait
plus tôt, plus tard, plutôt mourir      
plus-value (une)   plus-values (des) pluvalue, comme plupart, plutôt
poix-résine (la)   poix-résines (les) poix résine
pont-levis (un) ponts-levis (des)    
pont-neuf (un) ponts-neufs (des)    
  ponts et chaussées    
porc-épic (un)   porcs-épics (des) M. P. adopte un porc-épics, des porcs-épics.
porte-aiguille (un)   porte-aiguille (des)  
porte-arquebuse (un)   porte-arquebuse (des)  
porte-baguette (un)   porte-baguette (des) portebaguette
porteballe (un) porteballes (des)    
porte-barres (un)   porte-barres (des) portebarre
porte-bougie (un)   porte-bougie (des) portebougie, comme porteballe et portechape.
porte-carabine (un)   porte-carabine (des) portecarabine
*porte-caustique (un)   porte-caustique (des) portecaustique
portechape (un) portechapes (des)    
portechoux (un) portechoux (des)    
*porte-cigare (un), instr.  
porte-cigare (des)

porte-cigares (des)
{
M. Hetrel a recueilli cet ingénieux ex. de la subtilité de l’emploi des mots composés.
*porte-cigare (un), étui  
porte-clefs (un)   porte-clefs (des) porteclé
portecollet (un) portecollets (des)    
portecrayon (un) portecrayons (des)    
porte-croix (un)   porte-croix (des) portecroix
porte-crosse (un)   porte-crosse (des) portecrosse
porte-Dieu (le)     Pas de pluriel.
porte-drapeau (un)   porte-drapeau (des) portedrapeau
porte-enseigne (un)   porte-enseigne (des) portenseigne, 1659.
porte-épée (un)   porte-épée (des) portépée. En 1659, portespée.
porte-étendard (un)   porte-étendard (des) portétendard
porte-étriers (un)   porte-étriers (des) portétrier
porte-étrivières (un)   porte-étrivières (des) portétrivière
portefaix (un) portefaix (des)    
*porte-fenêtre (une)   portes-fenêtres (des), H.  
porte-fer (un)   porte-fer (des) portefer
portefeuille (un) portefeuilles (des)    
porte-hache (un)   porte-hache (des) portehache
MOTS
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DE L’ACADÉMIE.
PLURIELS
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SELON QUELQUES
GRAMMAIRIENS.
CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
*porte-huiller (un)   porte-huilier (des) portehuilier
porte-malheur (un)   porte-malheur (des) portemalheur
portemanteau (un) portemanteaux (des)    
*porte-monnaie (un)   porte-monnaie (des)  
porte-montre (un) porte-montres (des) porte-montre (des) portemontre
porte-mors (un)   porte-mors (des) portemors
porte-mouchettes (un)   porte-mouchettes (des) portemouchette
porte-mousqueton (un)   porte-mousqueton (des) portemousqueton
porte-page (un) porte-page (des)   portepage
porte-pierre (un)   porte-pierre (des) portepierre
*porteplume (un)   porteplumes (des)  
porte-respect (un)   porte-respect (des) porterespect
porte-tapisserie (un)   porte-tapisserie (des) portetapisserie
porte-trait (un)   porte-trait (des), porte-traits (des), H. portetrait
porte-vent (un)   porte-vent (des) portevent
porte-verge (un)   porte-verge (des) porteverge
porte-vis (un)   porte-vis (des) portevis
porte-voix (un)   porte-voix (des) portevoix
postface (une) postfaces (des)    
postscénium (un) postscéniums (des)    
post-scriptum (un) post-scriptum (des)   postscriptum
pot à fleurs (un) pots à fleurs (des)   M. P. écrit à tort un pot-à-fleur, des pots-à-fleurs.
pot-au-feu (un) pot-au-feu (des)   potaufeu. M. P. écrit des pots-au-feu. L’Académie écrit mettre le pot au feu, sans tiret.
pot de chambre pots de chambre (des)    
pot-de-vin (un) pots-de-vin (des)   podevin. Pot de vin, 1659.
pot pourri (un) pots pourris (des)   popourri
potron-jaquet     Pas de pl.
potron-minet     Idem.
pou-de-soie (le)   pous-de-soie (les), pou-de-soie (des), H. poudesoie. En 1659, pou de soye.
pourboire (un) pourboires (des)    
pourparler (un) pourparlers (des)    
pourtant      
pousse-cul (un) pousse-culs (des)   poussecu, comme tapecu. M. P. écrit des pousse-cul.
pousse-pieds (un)   pousse-pieds (des) poussepied
premier-né (un) premiers-nés (les)   premierné, comme puîné.
*premier-Paris (un)   premier-Paris (des)  
premier pris (un) premiers pris (des)   Indiqué avec tiret au mot Premier.
presqu’île (une) presqu’îles (des)   presquîle
prête-nom (un) prête-noms (des)   prêtenom
prie-Dieu (un) prie-Dieu (des)    
prime abord (de)     Pas de pluriel.
prime saut (de)     primesaut
prime-sautier, ière prime-sautiers, ières   primesautier
primevère (une) primevères (les)    
MOTS
DU DICTIONNAIRE
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CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
*prince-époux (le)   princes-époux (les)  
prix courant (un) prix courants (des)    
procès-verbal (un) procès-verbaux (des)   procès verbal
prud’homie (la)     prudhomie
prud’homme (un) prud’hommes (des)   Prudus, en v. fr. prude, donnerait prudehomme ou prudhomme de prudhomus, bas lat.
pseudo-acacia (un)   pseudo-acacias (des), H.  
pseudo-prophète (un)   pseudo-prophètes (des)  
puisque alors      
puisqu’il, puisqu’un      
quant-à-soi (son)     Pas de pluriel.—Quant à soy, 1659.
quartier-maître (un)   quartier-maîtres (des),  
    quartiers-maîtres (des), H.  
quartier-mestre (un)   quartier-mestres (des)  
quasi-délit (un), etc.   quasi-délits (des), P.  
  quatre-saisons (marchand des)   quatre saisons (march. des)
  Quatre-Temps (les)    
  quatre-vingts   Mais on écrit: quatre-vingt-six.
quelquefois      
quelqu’un, une quelqu’uns, unes    
qu’en dira-t-on (le)   qu’en dira-t-on (des), P.  
queue-d’aronde (une)   queues-d’aronde (des) En 1659, queue d’arondelle.
queue-de-cheval (une), pl.   queues-de-cheval (des)  
queue-de-cochon (une), outil   queues-de-cochon (des)  
queue-de-lion (une), plante   queues-de-lion (des)  
queue-de-pourceau (une)   queues-de-pourceau (des)  
queue-de-rat (une), outil   queues-de-rat (des)  
queue-de-renard (une)   queues-de-renard (des) En 1659, queuë de renard.
queue-de-souris (une), plante   queues-de-souris (des)  
*queue-du-chat (la), t. de danse.      
queue leu leu (à la)      
queussi-queumi?      
Quinze-Vingt (un) Quinze-Vingts (les)   M. P. écrit un quinze-vingts. En 1659, les quinze vingts.
quiproquo (un) quiproquo (des)    
qui-va-là      
qui-vive (le)   qui-vive (les)  
quote-part (une)   quotes-parts (des)  
quoique ici      
quoiqu’il      
quoi qu’il arrive      
rabat-joie (un)   rabat-joie (des) rabajoie. En 1659, rabbat-joye.
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
*railway (un)   railways (des)  
rat de cave (un) rats de cave (des)    
rebrousse-poil (à)      
reine-Claude (une) reines-Claude (des)   reineclaude, pour sauver l’anomalie du pluriel.—M. P. écrit une reine-claude, des reines-claudes.
reine marguerite (une) reines marguerites (des)    
relève-quartier (un)   relève-quartier (des) relèvequartier
remue-ménage (un)   remue-ménage (des) remueménage. En 1659, remuë-ménage.
rendez-vous (un) rendez-vous (des)    
réveille-matin (un)   réveille-matin (des) réveillematin
revenant-bon (un) revenants-bons (des)   revenantbon, ou revenanbon, comme plafond.
rez-de-chaussée (un) rez-de-chaussée (des)    
rez terre     rès. Antr. res ou rez de rasum.
ric-à-ric     ric à ric. Ric, terre inculte.
rogne-pied (un), instrum.   rogne-pieds (des) rognepied
ronde bosse (la) rondes bosses (les)    
ronde-major (une)   rondes-major (des) rondemajor
rond-point (un)   ronds-points (des)  
rose-croix (un) rose-croix (les)   rosecroix
rose pompon (une) roses pompons (des)    
rosée-du-soleil (la), plante   rosées-du-soleil (des) En 1659, rosée du soleil.
rouge bord (un) rouges bords (des)    
*rouge-cerise, adj. rouge-cerise (fers)    
rouge-gorge (un) rouges-gorges (des)   rougegorge
rouge-queue (un)   rouges-queues (des) rougequeue. En 1659, rougecul ou rougequeuë.
Royaume-Uni (le), l’Angleterre      
Royaume-uni de la Grande-Bretagne      
rue du faubourg Saint-Jacques     rue du faubourg saint Jacques
rubis balais (un) rubis balais (des)    
sage-femme (une) sages-femmes (des)   sagefemme
saint-augustin (corps)   saint-augustins (des), H.  
sainte-barbe (la)   saintes-barbes (les) saintebarbe
Saint-Barthélemy (la)   saint-barthélemys (des) M. Hetzel l’écrit par y, mais il me semble que cette forme archaïque doit disparaître.
sainte nitouche (une) saintes nitouches (des)    
saint-esprit d’or (un) saint-esprit (des)    
Saint-Germain en Laye     Saint Germain en Laye
saint-germain (un), poire   saint-germains (des), H. saingermain
Saint-Lazare (ordre de)     saint Lazare (ordre de)
saint-office     L’Académie l’écrit de deux manières différentes. Voir Office et Saint.
saint-père (le)      
saint sacrement (le)      
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
saint sépulcre (le)      
saint-siége (le)     saint siége
*saint-simonien (un)   saint-simoniens (des) saintsimonien, ou sainsimonien.
saisie-arrêt (une)   saisies-arrêts (des)  
salvanos (un)     salvanos
san-benito (un)   san-benito (des) sanbenito
sang-de-dragon   sang-de-dragon (des) sang de dragon, ou mieux sandragon.
sang-froid (le)   sangs-froids (des), H.  
sangsue (une) sangsues (des)   sansue. En 1659, sangsuë ou sansuë.
*sans-culotte (un)   sans-culottes (des) sanculotte.
sans-dent (une) sans-dents (des)    
*sans-façon (le)      
sans-fleur (une), fruit   sans-fleur (des) sanfleur
*sans-gêne (le)      
sans-peau (une), fruit   sans-peau (des) sanpeau
sans-souci (un)   sans-souci (des) sansouci, comme soucoupe, souterrain.
sapeur-pompier (un) sapeurs-pompiers (des)   sapeur pompier
sauf-conduit (un) sauf-conduits (des)   saufconduit
saute-ruisseau (un)   saute-ruisseau (des) sauteruisseau
sauvegarde (une) sauvegardes (des)    
sauve qui peut (un) sauve qui peut (des)    
sauve-vie (la), plante.   sauve-vie (des), H. sauvevie
savoir-faire (le)     savoirfaire. Pas de pl.
savoir-vivre (le)     savoirvivre. Pas de pl.
semaine sainte (la) semaines saintes (des)   semaine-sainte, livre de prières.
semen-contra (du)   semen-contra (des) semencontra
*semi-authentique, adj. semi-authentiques    
semi-double, adj. semi-doubles   semidouble, comme hémisphère
semi-pension (une)   semi-pensions (des) semipension
semi-preuve (une)   semi-preuves (des) semipreuve
semi-ton (un)   semi-tons (des) semiton, en 1659.
semper virens, adj.   semper virens sempervirens
sénatus-consulte (un) sénatus-consultes (des)    
sens devant derrière     On écrivait primitivement ce en devant derrière, ou c’en devant derrière, 1659.
sergent de ville (un) sergents de ville (des)    
sergent-fourrier (un)   sergents-fourriers (des)  
sergent-major (un)   sergents-majors (des) sergent major, 1659.
serre-file (un)   serre-file (des) serrefile
serre-papiers (un) serre-papiers (des)   serrepapier
*serre-point   serre-point (des) serrepoint
serre-tête (un) serre-tête (des)   serretête
servante-maîtresse (une)   servantes-maîtresses (des)  
soi-disant soi-disant   soidisant
soixante et un     L’Ac. écrit aussi soixante-un.
songe-creux (un)   songe-creux (des) songecreux
songe-malice (un)   songe-malice (des) songemalice
sot-l’y-laisse (un)?   sot-l’y-laisse (des)  
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
soucoupe (une) soucoupes (des)    
souffre-douleur (un)   souffre-douleur (des) souffredouleur
soulever      
souligner      
soumettre      
soupente (une) soupentes (des)    
sourd-muet (un) sourds-muets (des)   On imprime, contr. à l’Ac., l’Institution des Sourds-Muets. H.
sourire (un) sourires (des)    
sous-affermer      
sous-aide (un) sous-aides (des)    
sous-amender      
sous-arbrisseau (un)   sous-arbrisseaux (des), P.  
sous-bail (un) sous-baux (des)   soubail, comme soucoupe, soupente, soupeser, sourire, soutenir, souterrain, etc.
sous-barbe (une)   sous-barbes (des) soubarbe. En 1659, sousbarbe.
sous-chef (un)   sous-chefs (des), P. souchef
sous-clavier, ière sous-claviers, ères   souclavier. En 1659, sousclavière.
sous-délégué, ée sous-délégués, ées   soudélégué
sous-diacre (un)   sous-diacres (des), P. soudiacre. En 1659, sousdiacre.
sous-dominante (la)   sous-dominantes (les) soudominante
sous-double, adj. sous-doubles   soudouble
sous-entendu (un) sous-entendus (des)    
sous-faite (un)   sous-faites (des) soufaite
sous-ferme (une) sous-fermes (des)   souferme
sous-garde (une)   sous-gardes (des) sougarde
sous-gorge (une)   sous-gorges (des) sougorge. En 1659, sousgorge.
sous-lieutenant (un) sous-lieutenants (des)    
sous-locataire (un)   sous-locataires (des) soulocataire
*sous-main (un)   sous-main (des), H. soumain
sous-maître (un), esse   sous-maîtres (des), esses soumaître, soumaîtresse
sous-marin, ine sous-marins, ines   soumarin
sous-multiple sous-multiples   soumultiple
sous-officier (un) sous-officiers (des)    
sous-ordre (un) sous-ordres (des)    
sous-pied (un) sous-pieds (des) sous-pieds (des), H. soupied. M. P. fait invariable ce mot composé. En 1659, souspied.
sous-préfet (un)   sous-préfets (des) soupréfet
*sous-secrétaire (un)   sous-secrétaires (des) sousecrétaire. En 1659, soussecrétaire.
*sous-seing (un)   sous-seings (des), P. sousseing.
sous seing privé      
soussigné, ée soussignés, ées    
sous-sol (un)   sous-sols (des) sousol
sous-tangente (une)   sous-tangentes (des) soutangente
sous-tendante (une)   sous-tendantes (des) soutendante
sous-traitant (un)   sous-traitants (des) soutraitant
soustylaire (une) soustylaires (des)    
sous-ventrière (une)   sous-ventrières (des), P. souventrière
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CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
soutenir      
souterrain (un) souterrains (des)    
soutirer      
spina-ventosa (le)     spina ventosa, sans tiret et sans plur.
sud-sud-est      
sur-aller, vén.     suraller, comme surajouter.
sur-andouiller (un)   sur-andouillers (des) surandouiller
sur-arbitre   sur-arbitres (des), P. surabitre, comme les autres composés avec sur.
sur-le-champ     surlechamp, comme surtout.—Sur le champ, 1659.
surtaxe (une) surtaxes (des)    
surtout, adv.      
surtout (un) surtouts (des)    
susdit, ite susdits, dites    
*sus-dominante, adj.   sus-dominantes, P. susdominante
sus-énoncé, ée sus-énoncés, ées   susénoncé, comme susdit.
*sus-mentionné, ée   sus-mentionnés, ées susmentionné
*sus-nommé, ée   sus-nommés, ées susnommé
*sus-visé, ée   sus-visés, ées susvisé
taille-douce (une)   tailles-douces (des), P. tailledouce. En 1659, tailledouce.
*taille-doucier   taille-douciers (des) tailledoucier
taille-mer (un)   taille-mer (des) taillemer, à cause du pluriel.
tambour-maître (un) tambours-maîtres (des)    
tambour-major (un) tambours-majors (des)    
tam-tam (un)   tam-tams (des), ou tam-tam tamtam, à cause de crincrin, flicflac, flonflon.
tantôt      
tapecu (un) tapecus (des)    
tâte-vin (un)   tâte-vin (des) tâtevin
taupe-grillon (un)   taupes-grillons (des) Il fallait grillon taupe.
Te Deum (un)   Te-Deum (des), P.  
*tente-abri (une)   tentes-abris (des), H. tente abri
terre à terre (le)      
terre ferme (la) terres fermes (les)    
terre-neuvier (un)   terre-neuviers (des), P. terreneuvier
terre-noix (une)   terre-noix (des) terrenoix
terre-plein (un)   terre-pleins (des) terreplein
terre sainte (la)     Pas de pl.
tête à tête, loc. adv.      
tête-à-tête (un) tête-à-tête (des)    
théâtre français (le), en général.      
Théâtre-Français (le), rue Richelieu.      
tic tac   tic-tac (des), P. tictac. Voir tam-tam.
tiers arbitre (un) tiers arbitres (des)    
tiers état (le) tiers états (les)    
tiers ordre (le)     Pas de pl.
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
tiers-point (un)   tiers-points (des), P.  
*timbre-poste (un)   timbres-poste (des) Voir malles-poste.
tire-balle (un) tire-balles (des)   tireballe
tire-botte (un)   tire-bottes (des), P. tirebotte, 1659, comme tirelire.
tire-bouchon (un)   tire-bouchon (des), P.
tire-bouchons (des), H.
tirebouchon (coiffure en)
tire-bourre (un)   tire-bourre (des), P.
tire-bourres (des), H.
tirebourre
tire-bouton (un)   tire-bouton (des)
tire-boutons (des), H.
tirebouton. M. P. écrit un tire-boutons.
tire-d’aile (un) tire-d’aile (des)    
tire-fond (un)   tire-fond (des), P. tirefond, 1659.
tirelaine (un)   tirelaines (des) tirelaine, 1659.
tire-laisse (un)   tire-laisse (des), P. tirelaisse
tire-larigot (à)   tire-larigot (des), P. tirelarigot, 1659. Cette expression ne comporte peut-être pas le pluriel proposé par M. P.
tire-liard (un)   tire-liard (des)  
tire-ligne (un)   tire-ligne (des), P., tire-lignes (des), H. tireligne, et aussi entreligne, comme interligne.
tirelire (une) tirelires (des)    
tire-moelle (un)   tire-moelle (des), P. tiremoelle
tire-pied (un)   tire-pied (des), P., tire-pieds, (des), H. tirepied, 1659.
tire-tête (un) tire-têtes (des)   tiretête
*tohu-bohu   tohu-bohu (des) tohubohu
torche-cul (un)   torche-cul (des) torchecu (un), à cause de tapecu.
torche-nez (un)   torche-nez (des) torchenez
tour à tour      
tournebride (un) tournebrides (des)    
tournebroche (un) tournebroches (des)    
tournemain (en un)      
tournesol (un) tournesols (des)    
tournevis (un) tournevis (des)    
Toussaint (la)     On écrivait autrefois la Toussaints.
tout à coup      
tout à fait      
tout à l’heure      
tout-courant, adv.     toutcourant. L’Ac. donne ce composé au mot Courant.
toute-bonne (la), plante   toute-bonnes (des), P. toutebonne
toute-épice (une)   toute-épice (des), P. toutépice
toutefois, adv.     Id., mais on écrit toutes fois et quantes.
toute-saine (une), arbre   toute-saines (des), P.
toutes-saines (des), H.
 
tout-ou-rien (un)      
tou-tou (un)   tou-tou (des), tou-tous (des), H. toutou
tout-puissant, toute-puissante tout-puissants, toutes-puissantes   On devrait dire tout-puissante.
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PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
trachée-artère (la)   trachées-artères (des)  
tragi-comédie (une) tragi-comédies (des)    
tranchefile (une) tranchefiles (des)    
tranchelard (un) tranchelards (des) tranche-lard (des), P.  
tranche-montagne (un)   tranche-montagne (des)
tranche-montagnes (des), H.
tranchemontagne, comme tranchelard.
transsubstantiation (la)      
tréfonds (le)     Écrit autrefois très-fonds.
trente et quarante (le)   trente et quarante (les)  
*trente et un (le)   trente-et-un (des), P. trente et un (jeu de), comme trente et quarante.
très-bon, etc.     très bon, etc.
tré-sept (un)   tré-sept (des) trésept (jouer au), comme trictrac.
trictrac (le) trictracs (des)    
trique-bale (une)   trique-bales (des) triquebale
trique-madame (une)   trique-madame (des) triquemadame, 1659.
trois-mâts (un)   trois-mâts (des)  
trois-quart (un), ou trocart   trois-quarts (des) On écrit portrait de trois quarts.
trompe-l’œil (un) trompe-l’œil (des)    
trop-plein (le)   trop-plein (les)  
trouble-fête (un)   trouble-fête (des), P.  
trou-madame (un)   trous-madame (des), P. troumadame
trousse-étriers (un)   trousse-étriers (des)  
trousse-galant (un)   trousse-galant (des)  
trousse-pète (une)   trousse-pète (des) troussepète
trousse-queue (un)   trousse-queue (des) troussequeue (une)
tu-autem (le)   tu-autem (des), P. tu autem
tue-chien (le)   tue-chien (des)  
tue-tête (à)      
*ultra-royaliste (un)   ultra-royalistes (des) L’Acad. écrit par abréviation des ultra; ultras vaut mieux, H.
vade-mecum (un)   vade-mecum (des), P.  
va-et-vient (mouv. de)   va-et-vient (des), P.  
valet-à-patin (un)   valets-à-patin (des)
valets-à-patins (des), H.
 
va-nu-pieds (un)   va-nu-pieds (des), P. vanupied
va-t’en, vas-y     va-s-y
va-tout (le)   va-tout (des) vatout
vau-de-route (à)      
vau-l’eau (à)      
veine cave (la) veines caves (les)    
veine porte (la) veines portes (les)    
veni-mecum (un)   veni-mecum (des) veni mecum
ver à soie (un) vers à soie (des)    
ver-coquin (un)   vers-coquins (des), P. vercoquin, comme dans l’ancien français.
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DONNÉS PAR L’ACADÉMIE.
PLURIELS
SELON QUELQUES
GRAMMAIRIENS.
CORRECTIONS
PROPOSÉES
ET OBSERVATIONS.
ver luisant (un) vers luisants (des) vers-luisants (des), P.  
vert-de-gris (un)   verts-de-gris (des), P. verderis[246]
*vert-dragon, adj.     invariable.
vert-pomme, adj.     invariable.
vert-pré, adj.     invariable.
vesse-de-loup (la), plante.   vesses-de-loup (des)  
vice-amiral (un) vice-amiraux (des)   viçamiral
vice-bailli (un) vice-baillis (des)   vicebailli, etc.
vice-chancelier (un) vice-chanceliers (des)   id.
vice-consul (un) vice-consuls (des)   id.
vice-gérant (un) vice-gérants (des)   id.
vice-gérent (un) vice-gérents (des)   id.
vice-légat (un) vice-légats (des)   id.
vice-président (un) vice-présidents (des)   id.
vice-reine (une) vice-reines (des)   id.
vice-roi (un) vice-rois (des)   id.
vice-sénéchal (un) vice-sénéchaux (des)   id.
vice versâ      
vide-bouteille (un)   vide-bouteille (des), vide-bouteilles (des), H. videbouteille. M. P. écrit un vide-bouteilles.
*vide-poche (un)   vide-poche (des), vide-poches (des), H. videpoche
vif-argent (le)   vifs-argents (les) vifargent
virevolte (une) virevoltes (des)    
virevousse ou virevouste (une) virevousses (des)    
vis-à-vis (un)   vis-à-vis (des)  
vive voix (de)      
vol-au-vent (un) vol-au-vent (des)   M. P. écrit vole-au-vent. On pourrait adopter volauvent.
volte-face (faire)   volte-face (des), P. volteface
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