Tableau historique et pittoresque de Paris depuis les Gaulois jusqu'à nos jours (Volume 4/8)
1: Voyez t. Ier, 2e partie, p. 489.
2: Ibid. 1re partie, p. 335.
3: Voyez t. Ier, 2e partie, p. 717.—Aussi est-il remarquable que cette circonstance de sa vie a valu quelques éloges à ce grand et saint roi de la part des philosophes libéraux, ce qui n'est guère moins plaisant que de les voir louer niaisement l'ultramontain Fénelon, et plus niaisement encore le Dieu de Fénelon, parce que cet illustre évêque est auteur d'un livre qui a été condamné par la cour de Rome.
4: Il fut convoqué en 1431.
5: Voyez 1re partie de ce 2e volume, p. 426.
6: En 1432.
7: Ils entrèrent, par exemple, dans la révolte des princes du sang et des grands seigneurs contre le roi en 1442. Cette révolte avoit été précédée de la guerre connue sous le nom de la Praguerie, dont le dauphin fut complice, et où il n'étoit question de rien moins que de détrôner son père pour le mettre à sa place.
8: Découpé en pointes.
9: Il vouloit faire enlever Françoise d'Amboise, veuve de Pierre II, dernier duc de Bretagne, dans le dessein de la faire épouser au duc de Savoie.
10: Il entra dans cette conspiration un nombre infini de personnes, parmi lesquelles il y avoit même des dames et des demoiselles. Elle fut quatre ans à se former, et cependant le secret en fut si bien gardé, qu'elle ne fut découverte qu'au moment même de l'exécution, et lorsqu'il n'étoit plus temps d'y apporter remède.
11: Quelques-uns affirment cependant que l'entreprise étoit dirigée contre le comte de Charolois lui-même; et le P. Daniel semble adopter cette opinion.
12: Le duc s'étoit permis de faire quelques représentations sur les abus du gouvernement, et de hasarder quelques paroles en faveur du duc de Bretagne; ce qui irrita tellement le roi, qu'il l'accabla des plus sanglants reproches, l'accusant publiquement de prendre, contre son souverain, le parti des révoltés. On prétend que la douleur que ce prince ressentit d'un tel affront hâta la fin de ses jours. Il mourut en effet peu de temps après; mais il faut observer qu'il étoit âgé de soixante-quatorze ans.
13: C'est de ce prétexte, mis continuellement en avant par les conjurés, que cette guerre reçut le nom de guerre du bien public.
14: Elle s'étoit accrue, dans la marche du roi, de plus de dix mille hommes.
15: Lorsqu'on les admit à l'audience, le duc de Berri, comme représentant le souverain, étoit seul assis et couvert. Le comte de Charolois, les ducs de Bretagne et de Calabre, ayant la tête nue, et du reste armés de toutes pièces, se tenoient debout aux deux côtés du siége.
16: Guillaume, seigneur de Montmorenci, déjà sorti de l'enfance à cette époque, et qui vivoit encore soixante ans après, lorsqu'en 1525 le parlement s'assembla pour donner ordre à la sûreté de Paris, après la fatale journée de Pavie, rapporta qu'il avoit entendu dire à Louis XI, dans le temps de la guerre du bien public, «qu'il falloit qu'il gardât sa bonne ville de Paris, et que, s'il plaisoit à Dieu qu'il y pût entrer le premier devant ses ennemis, il se sauveroit, et avec sa couronne sur la tête; mais que, si ses ennemis y entroient les premiers que lui, il seroit en danger.» (Regist. du Parlement.)
17: Elle fut livrée par la dame de Varennes, veuve de Pierre de Proze, sénéchal de Normandie, tué à la bataille de Montlhéry. Cette femme perfide, que le roi avoit comblée de bienfaits, le trompoit par des lettres où elle l'assuroit qu'elle avoit donné les meilleurs ordres pour la sûreté de la ville, tandis qu'elle introduisoit le duc dans la citadelle.
18: Les ennemis avoient fait répandre dans Paris des libelles séditieux, dans lesquels le monarque et ses ministres n'étoient point épargnés. On commençoit déjà à commettre des désordres dans la ville, et l'évêque d'Évreux, Balue, l'un des plus intimes confidents de Louis, fut attaqué la nuit rue Barre-du-Bec, reçut deux coups d'épée, et ne dut son salut qu'à la vitesse de sa mule.
19: Ce fut dans cette intention qu'il eut une entrevue particulière pendant le siége avec le comte de Charolois, qu'il alla trouver lui-même, quoiqu'une semblable démarche ne convint point à sa dignité, et qu'elle ne fût même pas sans quelque danger. Mais ce qu'il avoit prévu ne manqua pas d'arriver: les autres seigneurs en conçurent de l'inquiétude et de la jalousie, affectèrent de tenir conseil ensemble sans y appeler le comte de Charolois, et furent même sur le point de se séparer de lui.
20: Louis XI, en même temps qu'il appuyoit la révolte des Liégeois, eut l'imprudence de se livrer au duc de Bourgogne en le venant trouver à Péronne. Charles, qui apprit les intelligences du roi avec les Liégeois, le retint prisonnier proche de cette même tour où Charles-le-Simple avoit fini sa vie; il hésita même s'il ne porteroit pas la vengeance plus loin; enfin il le força à conclure avec lui un traité qui lui fut fort avantageux, et à l'accompagner au siége de Liége, contre ces mêmes peuples qu'il avoit lui-même excités à prendre les armes. Le roi assista à la prise de cette ville. (Hénault.)
21: Il produisit cet heureux changement en profitant des divisions qui s'étoient élevées entre le comte de Warwick et le roi Édouard, que ce grand capitaine avoit mis sur le trône, après en avoir précipité Charles VI. Marguerite d'Anjou, veuve du roi détrôné, étoit alors réfugiée en France avec le jeune prince de Galles son fils. Peu de temps après, Warwick, qui s'étoit brouillé avec Édouard, y arriva aussi en fugitif, et Louis XI, profitant avec la plus grande habileté du malheur commun de deux ennemis qui sembloient devoir être à jamais irréconciliables, rendit leurs intérêts inséparables par le mariage politique du prince de Galles avec une des filles de Warwick. Celui-ci repassa aussitôt en Angleterre, où il battit Édouard, le renversa du trône, et y fit remonter Henri VI, qu'on tira de la prison où il étoit renfermé. Cette révolution ne fut pas malheureusement de longue durée.
22: Cet échange fut fait en 1469.
23: Le duc de Guienne, sans la participation du roi, et pour se fortifier contre lui, pressoit le duc de Bourgogne de lui donner en mariage sa fille unique; il étoit secondé dans cette demande par le connétable de Saint-Pol, à qui la guerre étoit nécessaire pour maintenir son crédit, ainsi que par le duc de Bretagne, qui prévoyoit que le roi ne chercheroit qu'à les abattre quand il n'auroit plus d'affaires avec le duc de Bourgogne. (Hénault.)
24: Cette trève déplut également et à ses sujets fidèles et à ceux qui ne lui témoignoient de l'attachement que pour le trahir. Les Parisiens affichèrent des placards où ils se déchaînèrent sans ménagement contre les conseillers du roi: le duc de Bretagne, ne pouvant cacher le mépris que lui inspiroit la conduite de Louis, l'appeloit hautement le roi couard. Le duc de Bourgogne étoit le seul qui lui rendit intérieurement justice, parce qu'il se sentoit encore plus humilié que le roi d'avoir été dans la nécessité de lui faire de semblables aveux.
25: Les villes de Saint-Quentin, d'Amiens, de Roye et de Montdidier, rachetées par Louis XI à Philippe-le-Bon.
26: L'un des deux étoit un moine bénédictin, abbé de Saint-Jean-d'Angéli, nommé Jean Faure de Vercors ou Versois; l'autre se nommoit Henri de la Roche, et étoit écuyer de la bouche du duc. Ils l'empoisonnèrent, dit-on, par le moyen d'une pêche préparée, avec la dame de Monsoreau sa maîtresse. Celle-ci mourut le jour même; le jeune prince languit encore quelque temps.
27: Louis trompoit alors le roi d'Aragon par des feintes démonstrations d'amitié, tandis qu'il faisoit entrer une armée dans le Roussillon, dont il s'empara.
28: Outre les forces combinées du roi d'Angleterre et de ses deux puissants vassaux, il avoit encore à redouter le connétable de Saint-Pol, à qui sa charge, sa naissance, sa fortune et ses talents donnoient un grand crédit parmi la noblesse; le duc de Bourbon, mécontent de la cour, ami et allié de la maison de Bourgogne; le roi René, comte de Provence, lequel, imputant à Louis ses pertes et ses malheurs, avoit déjà conçu le dessein d'instituer Charles son héritier; le duc de Nemours, irrité de son humiliation et de la mort encore récente du comte d'Armagnac, chef de sa maison; la duchesse de Savoie, propre sœur de Louis, que l'espérance de marier son fils à l'héritière de Bourgogne avoit mise dans les intérêts de Charles, et qui avoit entraîné dans le même parti son allié le duc de Milan; le roi de Naples, dont le fils étoit à la cour de Bourgogne; le roi d'Aragon et le prince Ferdinand son fils, alors en guerre ouverte contre la France.
29: Une telle alliance ne pouvoit se faire que par un traité qui auroit conservé à Marie tous ses droits. Or, la jeune princesse étoit nubile, le dauphin n'étoit encore qu'un enfant; et si le mariage n'eût pu être consommé du vivant du roi, ce qui étoit très-vraisemblable; si, après sa mort, des intrigues de cour et des cabales presque inséparables d'une minorité eussent fait rompre des nœuds mal assortis; enfin si la princesse, se retirant dans ses États, eût fait choix d'un autre époux, la France perdoit une occasion unique de recouvrer une partie de cette riche succession.
(Villaret.)
30: Voyez t. Ier, p. 426, 1re partie.
31: Dix ans après cet événement, les inconvénients de la malpropreté des rues devinrent si graves, que, par un arrêt du parlement, il fut arrêté que Paris seroit nettoyé, et que tous les habitants contribueroient aux frais de cette opération, privilégiés ou non.
32: En 1483.
33: Parmi ces victimes, on compte un grand nombre de personnes illustres, entre autres les archevêques de Narbonne et de Bourges; l'évêque de Lisieux; Jeanne de France, sœur du roi, et femme de Jean, duc de Bourbon; Gaucourt, gouverneur de Paris; Jean Le Boulanger, premier président du parlement, etc.
34: Voyez p. 361, 1re partie de ce vol.
35: Dans cette revue, faite en 1467, aux environs de Conflans, il se trouva que cette ville pouvoit fournir quatre-vingt mille hommes, dont plus de la moitié étoient bien armés, et en état de servir.
36: Voyez 1re partie de ce 2e volume, p. 433.
37: En 1467, Jean de Saint Romain, procureur-général du parlement de Paris, étant seul en la cour, osa s'opposer à l'enregistrement des lettres qui abrogeoient la pragmatique sanction, et reprocher hautement à l'évêque d'Évreux, qui conduisoit cette affaire, qu'il trahissoit le prince et l'État. Cette hardiesse, loin de lui nuire, ne fit qu'accroître l'estime que le roi avoit conçue pour ce magistrat. En 1483, l'année même de la mort de Louis XI, Jacques de La Vacquerie, premier président, ayant reçu des édits qu'il jugeoit contraires au bien de l'État, se présenta devant lui à la tête d'une députation de cette cour souveraine. Le roi, surpris de leur arrivée, leur ayant demandé ce qu'ils vouloient: La perte de nos charges ou même la mort, répondit La Vacquerie, plutôt que d'offenser nos consciences. Ce prince admira cette réponse et retira ses édits. Nous rapportons ces deux faits, non que nous approuvions la résistance de ces deux magistrats aux volontés de leur souverain, et que nous pensions que Louis XI ait eu un juste sujet de les en estimer davantage; mais uniquement pour prouver que ce n'est point là la manière d'agir ordinaire aux tyrans. On pourroit citer plusieurs autres faits du même genre; et, nous le répétons encore, si l'on pouvoit faire un juste reproche à ce prétendu tyran, ce seroit d'avoir été plus populaire que ne le demandoit une sage et noble politique.
38: Nous ne prétendons point justifier les actes d'une trop grande rigueur exercés au Plessis pendant les deux dernières années de son règne; mais nous soutenons qu'il ne faut point juger la vie entière d'un roi sur ces actes d'un esprit malade et même aliéné par tant de trahisons dont il n'a pas cessé un seul instant d'être environné.
39: L'ancienne porte Saint-Martin, dont nous donnons une vue gravée d'après le plan en tapisserie exécuté sous le règne de Charles IX, étoit située au coin de la rue Grenier-Saint-Lazare; voyez pl. 100.
40: Les anciens historiens qui ont parlé de cette chapelle ont commis deux erreurs; ils disent qu'elle s'appeloit Saint-Pierre-des-Bois, parce que la partie septentrionale de Paris où elle étoit située étoit anciennement couverte d'une forêt. «Mais, dit Jaillot, il n'est rien moins que prouvé qu'à l'époque dont il s'agit ici il n'y eût que des bois au nord et au midi de Paris; supposons-le cependant, on ne pourra du moins disconvenir que, du temps des Romains, ou sous le règne de nos rois de la première race, il n'y ait eu une enceinte au nord, et je ne crois pas qu'on puisse douter qu'elle ne s'étendît au-delà de l'endroit où est aujourd'hui située l'église de Saint-Merri. Or, puisque cette église étoit renfermée dans cette enceinte, on ne voit pas la raison pourquoi on auroit donné le surnom des Bois à la chapelle de Saint-Pierre, qui n'étoit pas dans une forêt.» Quoi qu'il en soit de la valeur de ces raisons, que nous ne donnons pas comme péremptoires, cette erreur est assez légère; la seconde est plus grave.
Quelques auteurs, et parmi eux les savants bénédictins à qui nous devons une Histoire de Paris, ont avancé que cette chapelle avoit été qualifiée de petite abbaye. Cependant on ne trouve aucun monument qui constate qu'il y ait jamais eu un monastère en cet endroit, nul titre, nul acte qui en fasse mention. Ces historiens se sont fondés sans doute sur un diplôme de Louis d'Outremer, du 1er février 936[40-A]; mais, avec un examen un peu plus approfondi, ils auroient vu que le titre d'abbaye n'est pas donné à l'église Saint-Merri de Paris, mais à une autre située à Linas, près de Montlhéry, laquelle dépendoit de la première. Les termes de ce diplôme ne sont ni obscurs ni équivoques:
Præcipimus atque jubemus ut tam prænominatæ personæ..... quam successores eorum prædicti ecclesiæ Sancti Petri et pretiosissimi confessoris Christi Mederici ABBATIOLAM ubi adspiciunt in villa Linaias manselli XX, etc., in suorum usibus omni tempore possideant, etc.
40-A: Gal. christ., t. VII, Inst., p. 18.
41: Baluz. append. ad capitul., p. 1418.
42: Sæc. 3, Benedict., p. 14.
43: Hist. du Dioc. de Par., t. I, p. 253. Dans ces donations étoit comprise, suivant la note précédente, la petite abbaye de Linas et vingt petites maisons qui en dépendoient.
44: L'église construite sous le règne de François Ier étoit le second édifice bâti depuis la chapelle de Saint-Pierre; ou du moins l'église fondée par Odon avoit été considérablement agrandie, si elle ne fut pas rebâtie en entier vers l'an 1200.
45: On peut présumer que cet Odon le Fauconnier étoit ce fameux guerrier de Paris; lequel, avec Godefroi, autre guerrier non moins célèbre, défendit si vigoureusement la ville contre les Normands en l'an 886, sous les ordres du comte Eudes, qui devint roi deux ans après; du moins ne trouve-t-on aucun autre monument qui fasse mention d'un Odo Falconarius. Il peut se faire que ce surnom de Falconarius lui fût venu de ce que le comte Eudes l'auroit fait son fauconnier, lorsqu'il se vit élevé à la royauté; ou de ce que, pour repousser les Normands, il se seroit servi de l'espèce de lance qu'on appeloit falco, parce qu'elle étoit recourbée. (L'abbé Lebeuf, Histoire du Diocèse de Paris, tome I.)
46: Ibid.; p. 255.
47: Gr. Past., lib. 20, c. 97.
48: Les auteurs se sont partagés sur l'étymologie de ce mot: les uns le font dériver de la cire que ces dignitaires prenoient, capicerius à capiendâ cerâ; d'autres disent capitiarius à capitio, qui est le chevet de l'église, ou le sanctuaire dans lequel se portoient les offrandes. Dom Mabillon et l'abbé Lebeuf ont adopté cette dernière étymologie. Jaillot pense, au contraire, que chefcier, en latin, capicerius, venant de caput et de cera, est la même chose que primi cerius, parce que, selon lui, le chefcier étoit le premier inscrit sur une petite planche enduite de cire, qui contenoit la table ou liste des ecclésiastiques d'une église, et que la dignité de chefcier répondoit à celle de primicier, qui jouissoit dans d'autres églises de la même prérogative.
49: Voyez pl. 94. Cette église est une de celles que la rage révolutionnaire a le plus épargnées. Le chœur a conservé presque toutes ses décorations; les vitraux même n'ont été que très-peu endommagés. C'est maintenant une des paroisses de Paris.
50: Ce poète, qui fut pendant si long-temps l'oracle de la littérature, où son nom est depuis devenu ridicule, avoit été gratifié par ses héritiers bénévoles, et sans doute assez satisfaits de son riche héritage[50-A], d'une épitaphe qu'on pouvoit lire encore avant la révolution, et qui certainement est une des plus curieuses que la flatterie ait jamais imaginées; la voici:
D. O. M. S. Et memoriæ sempiternæ D. Clar. Joannis Chapelain regi à consiliis; qui præter exquisitam rei poëticæ cognitionem, scriptis immortalibus abunde publico testatam, tot tantasque dotes animo complectebatur, ut universum virtutis bonarumque artium nomen quàm latè diffunditùr, hic collegisse semet ac fixisse sedem videri posset. Prudentiæ singularis, comitatis, candoris, integritatis, studii in demerendis non minùs exteris quam popularibus suis, præsertìm à disciplinâ liberaliori instructis quibuscumque, ut nunquam non parati, sed sic prorsùs indefessi, rarissimo et amabili planè exemplo. Is principum tempestatis suæ virorum, at in hisce maximorum regum Ludovici utriusque, patris et filii, Armandi adhæc Richelii, tum Julii Mazarini, præcipuè verò Longavillæi ducis, munificum favorem solidè consecutus cùm esset, hâc omni prærogativâ tamen adeò sibi moderatè utendum est arbitratus, ut intra privati laris angustias adfluentis ultrò fortunæ atque ad majora identidem invitentis auram modestus coerceret. Hæredes animum, uti par erat, professi gratum, benemerenti posuerunt. Vixit an. 78, mens. 2, dies 18. Obiit Lutetiæ natali in solo an. 1674, die 22 februarii.
50-A: On sait que Chapelain étoit de la plus sordide avarice, et que cet homme, qui se refusoit le plus absolu nécessaire, laissa, après sa mort, plus de cinquante mille écus.
51: T. I, p. 260.
52: Cet hospice existe encore sous la surveillance du bureau de Bienfaisance.
53: Ce tribunal a subi peu de changements; le nombre des juges est toujours le même. Il vient d'être transporté dans le nouveau bâtiment de la Bourse, élevé sur le terrain des Filles-Saint-Thomas. (Voyez p. 291, 1re partie de ce vol.)
54: Cette petite église a été changée en maison particulière.
55: Cet hôtel appartenoit, au douzième siècle, aux archevêques de Reims: il fut ensuite aliéné et racheté par eux en 1266. Les évêques de Châlons l'acquirent dès le commencement du siècle suivant.
56: Le couvent des Carmélites a été en partie détruit, en partie changé en maisons particulières.
57: Dubreul, Belleforet, Delamarc, dom Marrier.
58: Hist. S. Martini, p. 157.
59: T. I, p. 326.
60: Quart. S. Mart., p. 55.
61: Hist. eccles. Par., t. I, p. 270. Au commencement du dernier siècle, les religieux de Saint-Martin-des-Champs firent construire dans cette cour plusieurs maisons qu'ils louoient à des marchands. On y voyoit encore avant la suppression du monastère une chapelle sous l'invocation de saint Michel. (Nous avons déjà dit que c'étoit l'usage d'en bâtir une dans les cimetières sous son invocation[61-A].) Elle avoit été érigée par Nicolas Arrode[61-B]. Les marchands rubaniers établirent ensuite leur confrérie dans cette chapelle, qui, sépulcrale dans son origine, devint ensuite baptismale, et servoit à ce dernier usage pour les enfants de la paroisse Saint-Laurent qui naissoient sur la partie du territoire de cette église renfermée dans la ville par l'enceinte de Philippe-Auguste.
61-A: Voyez p. 443, 1re partie de ce vol.
61-B: Dom Marrier nous a conservé l'épitaphe de ce fondateur. Elle est ainsi conçue:
Ci gît Nicolas Arrode (fuiz feu Heudon Arrode), qui édifia cette chapelle, qui trépassa en l'aage de LIX ans, en l'an MCCLII, lendemain de la Saint-Lorens: priez pour lui que Dex ayt merci de l'ame.
62: T. I, p. 327.
63: De ce côté étoient aussi les prisons qui en dépendoient. Il fallut alors changer toutes ces dispositions; et la fabrique de Saint-Nicolas ayant transigé avec les religieux, leur céda en échange une cour qui donnoit sur la rue Saint-Martin.
64: Saint-Nicolas-des-Champs est maintenant une des paroisses de Paris.
65: Lib. VI, cap. 9.
66: Lib. VIII, cap. 33.
67: Vit. S. Leob. coll. hist. franc., t. III, p. 431.
68: Lib. VI, cap. 25.
69: Voici le texte du passage de Grégoire de Tours:
Domus prima secus portam quæ ad medium diem pandit egressum....... incendio concrematur....... Igitur cùm PER TOTAM CIVITATEM, huc atque illuc, flante vento, flamma ferretur, totisque viribus regnaret incendium, adpropinquare ad ALIAM PORTAM cepit, in quâ beati Martini oratorium habebatur; quod hoc aliquando factum fuerat, eò quòd ibi lepram maculosi hominis osculo depulisset.
70: Les différents historiens de Paris se sont livrés à de longues discussions pour déterminer l'endroit précis où étoit situé cet oratoire. Adrien de Valois le place au nord en deçà de la porte du grand pont. L'abbé Lebeuf a embrassé cette opinion, et a fixé la situation de cette chapelle à l'endroit où est présentement la tour de l'horloge. Jaillot combat l'opinion de ces deux écrivains, et insinue qu'il devoit être beaucoup plus loin au-delà du pont, hors de l'enceinte de la ville. Il fonde son sentiment 1o sur ce qu'il n'y a nulle preuve que l'oratoire de Saint-Martin fût construit dans le lieu du palais indiqué par l'abbé Lebeuf, parce qu'alors ce palais ne comprenoit pas l'endroit où est la tour de l'horloge; 2o sur ce que Grégoire de Tours dit positivement que cet oratoire fut bâti au lieu même où saint Martin avoit guéri un lépreux. Or, on sait qu'il n'étoit pas permis aux lépreux d'entrer dans les villes; ils se tenoient aux environs des portes ou sur les ponts. Nous avons abrégé autant que possible cette discussion, laquelle n'offre qu'un médiocre intérêt, puisqu'elle n'est appuyée sur aucune preuve positive, et qu'on ne rencontre, dans la suite, nul vestige de ce monument.
71: Diplom., lib. 6, n. 28.
72: T. I, p. 302.
73: Hist. S. Mart., p. 4.
74: Hist. S. Martini, p. 664.
76: Nous ne devons cependant pas dissimuler qu'il est difficile de concilier les trois dates qu'on lit dans la charte de Henri Ier, citée ci-dessus. Elle porte l'an 1060, la vingt-septième année du règne de ce prince, indiction quinze. Or, Henri fut associé à la couronne, par Robert son père, le 14 mai 1027; si l'on compte de cette époque, la vingt septième année de son règne tomboit à l'an 1054, et alors c'étoit l'indiction sept. Il succéda au roi Robert le 20 juillet 1031. Si l'on date de ce jour, la vingt-septième année étoit révolue à pareil jour de l'an 1058, et c'étoit l'indiction onze. Les savants bénédictins qui nous ont donné la Gallia christiana et la collection des historiens de France, n'ayant pu concilier ces dates, se sont bornés à dire qu'elles étoient fautives; qu'en 1060 c'étoit la vingt-neuvième année du règne de Henri, et qu'il faut aussi corriger l'indiction qui étoit la treizième en cette année. Jaillot, tout en reconnoissant le poids de cette autorité, propose cependant aussi ses conjectures. Il croit que la véritable date est l'année 1059, indiction douze. Les copistes, dit-il, par ignorance ou négligence, auront pu facilement omettre la lettre I entre L et X, et auront écrit MLX pour MLIX, et, réunissant les deux II, auront mis XV pour XII à l'indiction. Les raisons dont il appuie son sentiment sont, 1o qu'il a été plus facile de se tromper sur ces chiffres que sur d'autres; 2o que, suivant le calcul de nos anciens historiens, Henri est mort en 1059, et que par conséquent on ne pourroit admettre une charte de ce prince datée de 1060; enfin qu'un auteur anonyme cité par Duchesne place en 1032 la mort du roi Robert, père de Henri Ier: la vingt-septième année du règne de ce prince tomberoit par conséquent à l'année 1059. Nous avouerons que ces preuves ne nous ont paru nullement décisives. L'auteur anonyme et les autres historiens, ne s'accordant point sur l'époque de la mort du roi Robert, ne peuvent faire ensemble autorité pour déterminer le nombre des années du règne de Henri Ier, non plus que pour celle de sa mort. Il y a plus; on lit dans l'histoire de France du président Hénault qu'Henri Ier parvint à la couronne le 20 juillet 1031, âgé d'environ vingt-sept ans; qu'il mourut sur la fin de l'année 1060, âgé de cinquante-cinq ans. Suivant la supputation de l'âge, il seroit mort en 1059. Tout cela, nous le répétons, n'est pas facile à concilier; mais il n'en est pas moins constant que Henri fut le second fondateur de Saint-Martin-des-Champs.
77: Hist. S. Mart., p. 19.
78: Ibid., p. 26.
79: Voyez p. 577, 1re partie de ce vol.
80: Ces tableaux, qui sont au nombre des plus beaux de Jouvenet, ont été transportés dans le musée du Roi.
81: Sur une table de marbre attachée à l'un des piliers de cette chapelle, on lisoit une fondation faite par eux, en 1426, en faveur de l'église de Saint-Martin-des-Champs, à la charge que les religieux, par leur maire et un religieux, doivent donner chacun an, la veille de Saint-Martin d'hiver, au premier président du parlement, deux bonnets à oreilles, l'un double et l'autre sengle[81-A], en disant certaines paroles; et au premier huissier du parlement de Paris ungs gands et une escriptoire, en disant certaines paroles; et doivent être lesdits bonnets du prix de vingt sols parisis, et lesdits gands et escriptoire de douze sols parisis, etc.
Voici les compliments que le maire et un religieux faisoient au premier président et au premier huissier du parlement, en leur présentant les présents ordonnés par la fondation.
AU PREMIER PRÉSIDENT.
Monseigneur,
Messire Philippe de Morvilliers, en son vivant premier président en parlement, fonda, en l'église et monastère de monsieur Saint-Martin-des-Champs à Paris, une messe perpétuelle, et certain autre service divin, et ordonna, pour la mémoire et conservation de ladite fondation, être donné et présenté, chacun an à ce jour, à monseigneur le premier président du parlement, qui pour le temps seroit, par le maire desdits religieux, et un d'iceux, ce don et présent, lequel il vous plaise prendre en gré.
Le discours au premier huissier étoit le même, à l'exception de la qualité.
81-A: Sengle veut dire simple, sans ornements ni fourrures.
83: Lebeuf, t. I, p. 307. L'église de Saint-Martin-des-Champs sert aujourd'hui de dépôt au Conservatoire des arts et métiers. (Voyez pl. 96.)
84: En 1647 on avoit construit dans ce couvent une chapelle semblable à celle de Notre-Dame-de-Lorette, et sous le même titre. Elle fut bâtie par les ordres de M. de Fieubet, trésorier de l'épargne, et de dame Claude Ardier sa veuve, pour satisfaire à la dernière volonté de demoiselle Marguerite de Fieubet leur fille, morte à l'âge de seize ans, le 11 novembre 1646. Elle avoit visité deux fois la chapelle de Notre-Dame-de-Lorette, et témoigné un désir très-ardent d'en faire bâtir une semblable. La reine Anne d'Autriche assista à la première messe qui fut chantée dans cette chapelle le 22 mars 1648.
85: Voyez t. Ier, p. 1052, 2e partie.
86: Cette communauté, vulgairement connue sous le nom de Magdelonnettes, est aujourd'hui une maison de réclusion.
87: Dans la table du côté de la ville on lit:
Ludovico Magno, Vesontione Sequanisque bis captis, et fractis Germanorum, Hispanorum et Batavorum exercitibus, Præf. et ædil. poni C. C. anno R. S. H. M. DC. LXXIV.
Du côté du faubourg:
Ludovico Magno, quòd Limburgo capto impotentes hostium minas ubiquè repressit, Præf. et ædil. poni C. C. anno R. S. H. M. DC. LXXIV.
88: Il fut, dit-on, inventé par un poète italien nommé Ottavio Rinuccini, natif de Florence, et qui vivoit dans le seizième siècle. S'étant associé avec un musicien nommé Giacomo Corsi, ils composèrent ensemble et firent représenter, devant le grand-duc de Toscane, le premier opéra qui ait été donné en Italie. Cette pièce étoit intitulée les Amours d'Apollon et de Circé. Ce Rinuccini vint ensuite en France à la suite de la reine Marie de Médicis.
89: Le premier avoit pour titre: la Festa theatrale de la Finta Pazza; le second, Orfeo e Euridice.
90: Il composa, sur la demande de ce ministre, un opéra d'Ariane, plus mauvais encore que sa pastorale, mais dont la musique fut jugée le chef-d'œuvre de Cambert. Il fut joué en 1661, l'année même de la mort du cardinal; et cette mort, qui en arrêta les représentations, suspendit aussi quelque temps les progrès de ce nouveau genre de spectacle.
91: Il en existoit encore des débris il y a quelques années.
92: Ces lettres-patentes permettoient au sieur Lully d'établir une académie royale de musique à Paris, composée de tels nombre et qualités de personnes qu'il aviseroit, et que le roi choisiroit et arrêteroit sur son rapport. Ce privilége, dont il devoit jouir sa vie durant, étoit en outre transmissible à celui de ses enfants qui seroit pourvu de la survivance de la charge de surintendant de la chambre du roi. Ces mêmes lettres ajoutoient que l'académie royale de musique étoit érigée sur le pied des académies d'Italie, et que les gentilshommes et les demoiselles pourroient y chanter, sans que pour cela ils fussent censés déroger au titre de noblesse, ni à leurs priviléges, charges, droits, immunités, etc. On doit compter au nombre des fautes qu'il est possible de reprocher à Louis XIV cette faveur extrême qu'il accordoit aux histrions, et tous ces encouragements donnés sous son règne aux jeux publics du théâtre, véritable école de corruption pour les peuples, et que les gouvernements sages et consciencieux doivent tout au plus tolérer, lorsque l'inconvénient seroit trop grand de les supprimer.
93: Les sieurs Trial, Le Breton, Joliveau et d'Auvergne.
94: Le comble du grand escalier s'écroula en une heure et demie.
95: Voyez t. Ier, p. 939, 2e partie.
96: Ibid., p. 881.
97: Voyez pl. 100.
98: Cette disposition a été changée depuis la restauration de cette salle.
99: Sur les diverses mutations qu'a éprouvées l'Opéra depuis la révolution, voyez la 1re partie de ce volume, p. 292. La salle que nous venons de décrire porte aujourd'hui le nom de Théâtre de la porte Saint-Martin, et est occupée par une troupe de comédiens qui y jouent des pantomimes et des mélodrames.
100: Liv. VI, chap. 9.
101: Ibid, chap. 6.
102: Lecointe, ann. 545, no 49; Papeb., mai, t. III, p. 604, no 6.
104: Val., De Basil. Reg., cap. 3, p. 21.
105: Ceci a rapport à un autre passage de Grégoire de Tours. (Voyez p. 697.)
106: Mabill., De Re diplom., lib, 6, no 28.
107: Deff. not. Gall., p. 164.
108: Dubreul, p. 866; Delamare, t. I, p. 75; Lebeuf, t. II, p. 474.
109: Hist. S. Martini, p. 156.
110: T. II, p. 473. Ces donations ne se faisoient point sans le consentement du chapitre, qui se réservoit certains droits et redevances, comme marques de sa juridiction.
111: Hist. eccles. Par., t. I, p. 346.
112: Ibid., p. 397.
113: Past. A, lib. 19, cart. 79. C'est de là que les évêques avoient introduit l'usage de se faire assister à l'autel, les jours de Noël, de Pâques et de l'Assomption, par ces prêtres-cardinaux, et qu'à la tête de leur chapitre ils alloient célébrer la fête patronale dans leurs églises.
114: Voyez pl. 98.
115: L'église de Saint-Laurent, rendue au culte, est maintenant l'une des paroisses de Paris.
116: La première fut celle des Capucins, la seconde fut celle des religieux du Tiers-Ordre ou Picpus.
117: Ce mot vient de récollection, qui, en style mystique, signifie le recueillement, les réflexions que l'on fait sur soi-même, et l'éloignement de tout ce qui peut nous en distraire.
118: T. VII, p. 133.
119: Le baron de Thisy, son épouse, M. de Bullion, le chancelier Séguier, etc.
120: Cet ordre a produit deux prédicateurs qui ont honorablement occupé les meilleures chaires de Paris. Le premier se nommoit Olivier Juvernay, et l'autre Candide Chalippe.
121: Depuis la révolution on a converti ce couvent en un hospice consacré à recevoir des hommes indigents attaqués d'infirmités graves et incurables. On y compte environ quatre cents lits.
122: Le nombre des pauvres qui étoient entretenus dans cette maison avoit été réduit, en 1719, à quinze hommes et quinze femmes; il fut ensuite porté à dix-huit vers la fin du siècle dernier. C'est maintenant une maison de santé, sous la direction de l'administration générale des hospices.
123: Sauval dit que cet hôpital fut commencé par Henri IV en 1604, et achevé par Louis XIII en 1617. L'abbé Lebeuf et plusieurs autres en placent la fondation en 1608. Toutes ces dates manquent d'exactitude.
124: Voy. pl. 99.
125: L'un est un verger, l'autre un jardin botanique.
126: L'hôpital Saint-Louis existe encore, et contient huit cents malades; il est particulièrement destiné aux personnes des deux sexes qui sont attaquées de maladies chroniques, dartres, teignes et gales compliquées.
127: T. III, p. 307.
128: Sat. VIII, v. 83.
129: M. S. de S.-Germain-des-Prés, c. 1585.
130: Le Wauxhall est occupé maintenant par des bains publics.
131: Cette barrière est partagée maintenant en deux entrées, dont la plus orientale se nomme barrière de Pantin; l'autre, barrière de la Villette.
132: Il y a également dans cette barrière deux entrées; celle qui est à l'orient se nomme barrière du Combat; l'autre, barrière de la Boyauterie.
133: Sauval, t. II, p. 114.—Tab. Par., p. 31.
134: Il y avoit autrefois dans cette rue une caserne des Gardes-Françoises; depuis la révolution on y a bâti, au coin de la rue de Lancry, une petite salle de spectacle, connue sous le nom de Théâtre des Jeunes Artistes, et depuis changée en maison particulière.
135: Rec. de Blondeau. (Bibl. du R., t. XX, 2e cahier.)
136: Sauval et ses copistes ont parlé inexactement de cette rue, en disant qu'en 1273 elle s'appeloit la rue Baillorhe; en 1399, 1424 et 1427, la rue Boullehouë, Baillehoë et Baillehoc. On voit, par ce que nous venons de dire, que ces auteurs se sont trompés, tant pour l'orthographe que pour la situation.
137: L'abbé Lebeuf pense que Guillot a voulu désigner ces deux rues par celles qu'il appelle rues à Chavetiers et de l'Étable du Cloître. Mais, outre qu'on n'a trouvé, dans les archives de Saint-Merri, aucun acte qui fît mention des deux rues indiquées par Guillot, il paroît, par la marche de ce poëte, que les rues qu'il mentionne ne pouvoient être de ce côté, mais qu'elles étoient du côté de la rue de la Verrerie et de l'entrée du cloître qui conduit au Tribunal des Consuls.
138: Arch. de S. Merri.
139: Manusc. de la Bibl. du R., E. 5185, B.
140: P. 52 et 81.
141: Reg. noster.
142: Arch. de S. Mart. des Champs. Il y avoit dans cette rue une petite maison, vieille et sans apparence, dont la porte offroit un marbre noir avec cette inscription:
Dieu tient le cœur des rois en ses mains de clémence,
Soit chrétien, soit païen, leur pouvoir vient d'en haut,
Et nul mortel ne peut (c'est un faire le faut)
Dispenser leurs sujets du joug d'obéissance.
Une tradition populaire veut que cette maison ait été bâtie par un architecte de Henri IV, ou qu'elle lui ait appartenu. Sur quoi Jaillot remarque que, si cette opinion a quelque fondement, la maison fait moins d'honneur au goût et aux talents de l'architecte, que l'inscription n'en fait au cœur et aux sentiments du sujet.
143: Jaillot relève une erreur commise par Sauval, qui dit que cette rue s'appeloit, en 1273, Vicus sine capite, qui vocatur Cul-de-Pet; en 1389, une ruelle sans bout, nommée Cul-de-Pet, et en 1445, la rue du Cul-de-Sac. Cette erreur a été adoptée par l'auteur des Tablettes parisiennes, qui sans doute n'avoit, non plus que Sauval, lu ni l'original ni la copie du titre qu'il cite: car, dans l'accord de 1273, cette rue est énoncée: Item totum vicum Gaufridi Langevin, sicut se comportat ab utrâque parte cum quâdam ruellâ sine capite, quæ vocatur Cul-de-Pet. Ce qui prouve clairement qu'ils ont confondu la rue et la ruelle, et qu'ils ont pris pour la rue Geoffroy-l'Angevin le cul-de-sac qu'on y trouvoit et qui a subsisté très-long-temps. La maison qui le terminoit avoit sa sortie dans le cul-de-sac nommé aujourd'hui mal à propos cul-de-sac Bertaut, sur lequel ces deux auteurs se sont encore trompés. Du reste, le cul-de-sac nommé Cul-de-Pet dans le treizième siècle n'avoit point de nom dans le quinzième; et dans le suivant il étoit désigné par l'enseigne de la maison devant laquelle il étoit situé. C'est pourquoi, immédiatement après la rue Geoffroi-l'Angevin, Corrozet indique une ruelle devant le Petit-Paon. Elle ne subsiste plus aujourd'hui.
144: Cart. S. Martini.
145: Dès le commencement de la révolution, l'on s'empressa de bâtir dans cette rue une salle de spectacle, où l'on n'a joué que par intervalles, et qui est maintenant abandonnée. On la nommoit Théâtre de Molière.
146: Cart. S. Mauri ex bibliot. Reg., no 5414, fo 368. Guillot indique une rue de la porte Saint-Merri, mais ce nom n'a rien de commun avec aucune partie de la rue Saint-Martin, et ne convient qu'au bout de la rue de la Verrerie, du côté de la rue Neuve-Saint-Merri, ou au cul-de-sac de Saint-Fiacre, comme l'abbé Lebeuf l'a pensé.
147: On entend par ce mot, des échoppes, de petites chaumières, ou lieux couverts de branchages.
148: Par le mot de ménétriers on entend aujourd'hui les joueurs de vielle ou de violon qui vont dans les guinguettes et dans les villages. Celui de jongleurs n'a pas une signification plus noble; mais, dans l'origine, c'étoient des poètes qui alloient réciter leurs vers dans les châteaux des grands, où ils étoient honorablement reçus. On donna ensuite ce nom à des bateleurs ou farceurs qui chantoient les poésies des trouvères ou troubadours, et accompagnoient ces chants ou récits sur différents instruments.
149: Past. A, fo 805.
150: Cartul. Livriac.—Gall. christ., t. VII, col. 93.
151: Cart. S.-Magl., fol. 407.
152: Sauval, qui donne à cette rue le nom de Petite Boucherie, a été induit en erreur par une copie inexacte de l'accord fait, en 1273, entre Philippe-le-Hardi et le chapitre de Saint-Merri.
153: Plusieurs titres font mention d'une rue nommée Helliot de Brie, qui devoit aboutir dans celle-ci, et qui ne subsiste plus. Sauval dit que, si ce n'est pas la rue Jean-Pain-Mollet, il ne sait quelle elle peut être. Jaillot pense que Sauval s'est trompé dans sa conjecture, parce que la rue Jean-Pain-Mollet existoit sous ce nom en 1261; il lui semble que la rue Helliot de Brie étoit située entre les rues Saint-Bon et de la Poterie; les cartulaires de Saint-Maur et de Sainte-Geneviève ne permettent pas, dit-il, d'en douter; ils énoncent Domum D. Helyoti de Braia in quadrivio sancti Mederici, in stratâ quæ tendit versus orientem.
154: Quartier Saint-Paul.
155: Voyez 1re partie de ce 2e volume, p. 427.
156: Elles s'y font encore aujourd'hui.
157: Spicil., t. II, p. 636.
158: C'est sans doute à ce marché que faisoient allusion les deux vers qu'on lisoit sur une fontaine élevée dans un coin de cette place.
Grandia quæ cernis statuit sibi regna Lyæus:
Ne violenta gerat, suppeditamus aquas.
Cette fontaine, construite en 1624, fut abattue en 1674, et transportée à la place Maubert.
159: Rec. de Blondeau.
160: Trés. des chart. Rég. 38, c. 137.
161: Quelques historiens ont avancé que la chapelle de cet hôpital avoit été bâtie sur l'emplacement d'un ancien monastère fondé par sainte Geneviève au lieu même où elle demeuroit. Cependant il n'en existe aucune tradition authentique[161-A]; et, en supposant qu'il y eût des monastères à Paris du temps de cette sainte fille, ce qu'il seroit difficile de prouver, nous demanderons quand et par qui celui-ci a été détruit, et dans ce cas, comment il se fait qu'on n'en ait conservé aucun souvenir? Les Parisiens auroient-ils laissé ensevelir sous des ruines la demeure de leur patronne et des vierges qui composoient sa communauté? Auroient-ils perdu jusqu'à la mémoire, d'un lieu consacré par les vertus de cette sainte, et par la pieuse reconnoissance qu'ils lui ont toujours conservée?
Cette opinion est aussi dénuée de preuves que de vraisemblance, et nous l'aurions passée sous silence, ainsi que tant d'autres contes de ce genre, qu'on trouve dans les vieilles légendes, si elle n'avoit été adoptée par dom Duplessis, auteur moderne, renommé par son érudition.
161-A: Ces historiens paroissent avoir confondu cette chapelle avec la chapelle que sainte Geneviève fit effectivement bâtir près de Saint-Germain-le-Vieux dans la Cité. (Voyez t. I, p. 262, 1re partie.)
162: Hist. eccles. Par., t. II, p. 606.
163: Voyez t. I, 2e partie, p. 999. Des Capucins remplacèrent les Haudriettes dans leur ancienne demeure, qui maintenant est changée en maisons particulières.
164: Cod. Theod., lib. VII, tit. 13, 20, 22, etc.
165: Ibid., lib. XII, tit. 1, leg. 53, 78.
166: Ibid., leg. 13, 96, 101, etc.
167: Cod. Theod., lib. XII, tit. 1, leg. 4, 8, 14, 21, 39, 49, 117, 151, 161, 189, etc.
168: Cod. Theod., lib. XII, tit. 1, leg. 4, 71, 75, 77, etc.
169: Ibid. leg. 56, 174 et 21.
170: On peut voir l'affreux tableau qu'en présente le saint évêque Salvien (de Gubernat. Dei, lib. V, p. 155.) «C'est peu pour un Romain, dit-il en parlant de ces agents du fisc, d'être heureux, s'il ne rend son concitoyen malheureux, etc.»
171: Convent. apud Andelau, an. 587.
172: Greg. Tur. hist., lib. II, cap. 23 et 36.
173: Cap. Car. Calv., tit. XXXVI, cap. 20.
174: Greg. Tur. hist., lib. XV, cap. 31, passim.
175: Greg. Tur., lib. III, cap. 34.
176: Cod. Theod., lib. III, de deff. civ.
177: Voyez t. I, p. 461, 1re partie, ce qui y est dit de l'autel découvert dans les fondations de N. D., et consacré par cette compagnie de nautes à diverses divinités. Une des inscriptions qui y sont gravées prouve que, dès le temps de Tibère, ces nautes formoient un corps assez riche et assez considérable pour pouvoir consacrer des monuments publics.
178: Les principaux articles des priviléges dont ce prince leur accorda la confirmation portoient que les marchands de cette capitale pouvoient seuls faire remonter les bateaux depuis le pont de Mantes jusqu'au port de Paris; que ceux qui contrevenoient aux défenses faites à ce sujet perdoient leurs marchandises, dont la moitié étoit confisquée au profit du roi, et l'autre moitié au profit des marchands de l'eau de Paris. On y lit de plus que si le valet d'un marchand se rend coupable de quelque crime, il n'est justiciable que de son maître, à moins qu'il n'eût été pris sur le fait par la justice du roi.
179: Son testament, que l'on cite à ce sujet, ne fait mention que d'une commission particulière donnée à quelques habitants de Paris, pour avoir, en son absence, le dépôt de ses finances; ce qui n'a aucun rapport avec les droits de la ville.
180: Elle le fit à l'exemple des nobles, qui inventèrent ces armoiries pour se distinguer les uns des autres, et établir en même temps la distinction de leurs sceaux.
181: On le trouve sur un ancien sceau gravé vers le temps de saint Louis, avec cette inscription: Sceau de la marchandise de l'eau de la ville. Ces armoiries ont été rétablies depuis la restauration.
182: Voyez t. Ier, p. 595, 2e partie.
183: Trésor des chart.
184: Cet hôtel Dauphin n'étoit qu'une maison formée par deux pignons, et située entre plusieurs maisons de simples particuliers. «Il y avoit, dit Sauval, deux cours, un poulailler, des cuisines hautes et basses, grandes et petites; des étuves accompagnées de chaudières et de baignoires; une chambre de parade, une autre d'audience, appelée le plaidoyer; une chapelle lambrissée, une salle couverte d'ardoises, longue de cinq toises et large de trois, et plusieurs autres commodités.» Cette maison, qui nous paroîtroit aujourd'hui si chétive, étoit une des plus grandes de ce temps-là, et servoit non-seulement de lieu d'assemblée aux officiers municipaux, mais encore de logement au prévôt des marchands et à sa famille. En 1384, Juvénal des Ursins y demeuroit avec ses frères.
185: Ce fut lui qui changea le don que la ville faisoit tous les ans à Notre-Dame, d'une bougie d'une longueur égale à celle de l'enceinte de Paris, en celui d'une lampe d'argent. (Voyez t. I, p. 316.) Dans une courte administration de deux années, il fit à lui seul plus d'embellissements à la ville, et fonda plus de monuments utiles, que tous les prévôts ensemble qui l'avoient précédé.
186: Au-dessus de cette porte étoit gravée, en lettres d'or, l'inscription suivante:
Sub Ludovico Magno felicitas urbis.
187: Feu M. Legrand.
188: Outre le prévôt des marchands et les quatre échevins, qui étoient élus tous les ans le 16 août, jour de saint Roch, avec beaucoup de pompe, il y avoit vingt-six conseillers de ville, un procureur, un avocat du roi, un substitut, un greffier, un receveur, des quarteniers, dixainiers, cinquanteniers, trois cents archers et leurs officiers, des commis, des huissiers, des commissaires de police sur les ports, des étalonneurs, etc.
189: La principale étoit conçue en ces termes:
Ludovico Magno, victori perpetuo, semper pacifico, ecclesiæ et regum dignitatis assertori; præfectus et ædiles æternum hoc fidei, obsequentiæ, pietatis et memoris animi monumentum posuerunt an. R. S. U. M. D. C. LXXXIX.
190: L'abbé Lebeuf est le seul qui dise, sur la foi d'un pouillé de l'ordre du Saint-Esprit, imprimé au commencement du dix-septième siècle, que l'hôpital du Saint-Esprit existoit avant l'an 1228, et que de son temps il restoit une tradition selon laquelle cet hôpital avoit été établi au haut de la rue Geoffroi-l'Asnier; mais il ajoute que peut-être il y a eu deux hôpitaux du même nom.
191: Ce bureau n'existe plus, et les bâtiments de l'hôpital du Saint-Esprit sont employés à divers usages.
192: C'est ainsi qu'elle est nommée dans une énumération faite à cette époque des biens qui appartenoient au monastère de Saint-Maur, alors nommé Saint-Pierre-des-Fossés. L'abbé Lebeuf a tâché de prouver que l'église de Sainte-Colombe, dont il est fait mention dans la vie de saint Éloi, étoit la même que la chapelle Saint-Bont; il a prétendu encore que ce n'étoit point à la gloire de saint Bont ou Bonnet, évêque de Clermont, qu'elle avoit été élevée, mais bien à la gloire de saint Baldus, pénitent et solitaire de Sens; cependant ce savant avoue qu'il n'en a point trouvé de preuves entièrement décisives; et en effet les conjectures, qu'il établit fort longuement, ne portent que sur ce qu'il a pu entrevoir de plus probable. Jaillot, qui avoit fouillé toutes les archives, et consulté la plupart des chartes et des titres concernant les anciennes églises, réfute, par un grand nombre de raisons, l'opinion de l'abbé Lebeuf. Nous avons cru devoir épargner à nos lecteurs cette longue discussion, qui n'offre pour résultat que des conjectures sur un monument qui d'ailleurs est par lui-même de peu d'importance.
La chapelle Saint-Bont n'existe plus; elle est remplacée par des maisons particulières.
193: Sauval ou ses éditeurs attribuent cette érection à Pierre Louis; mais ils se sont évidemment trompés, n'y ayant eu aucun évêque de Paris ainsi nommé. L'auteur du Calendrier historique nomme avec aussi peu de fondement Pierre Lombart, oubliant que cet évêque étoit mort cinquante-deux ans auparavant.
194: Outre les nombreux paroissiens qui en dépendoient, le miracle de la Sainte-Hostie, dont nous parlerons à l'article des Billettes, y attiroit un concours prodigieux de fidèles de toutes les parties de la ville.
195: L'église de Saint-Jean avoit déjà été agrandie: car on trouve qu'au mois d'août 1255 saint Louis accorda l'amortissement de la maison de Marie La Goulière, que les curés et marguilliers de Saint-Jean devoient acheter pour augmenter l'église et bâtir la maison curiale.
196: Voyez pl. 104. Le portail en étoit entièrement masqué par le bâtiment de l'Hôtel-de-Ville.
197: Avant que ce terrain fût destiné à la sépulture des paroissiens de Saint-Jean, on le nommoit la place au Bon-homme. Il portoit ce nom en 1322.
198: Cette église, dont nous donnons une vue relevée d'après divers plans, et gravée pour la première fois, a été entièrement détruite au commencement de la révolution, à l'exception de la chapelle de la communion, qui a servi dernièrement aux séances du grand Sanhédrin, et dont on vient d'achever depuis peu la démolition.
199: T. I, p. 140.
200: Traité de la Pol., t. IV, p. 793.
201: Après l'assassinat du connétable de Clisson. (Voy. 1re partie de ce 2e vol., p. 97.)
202: Brice, Piganiol, Saint-Foix.
203: Tome V, pag. 97 et suiv.
204: Vit. S. Germ., cap. 57 et 66.
205: Lorsque vers l'an 1717 on creusa le cimetière de Saint-Gervais pour bâtir les maisons qui se trouvent entre l'église et la place Baudoyer, on y trouva plusieurs cercueils de pierre à plus de douze pieds de profondeur; ce qui prouve qu'ils étoient très-anciens.
206: Cet orme a été abattu depuis peu de temps.
207: Ce tableau est actuellement dans la collection du Musée françois, ainsi que le Christ porté au tombeau, du même peintre, que l'on voyoit dans une des chapelles. On admire dans la première de ces deux excellentes peintures un grand style de dessin, une composition noble et dramatique. C'est un des chefs-d'œuvre de ce grand peintre et de l'École françoise.
208: Ce tableau de Bourdon, inférieur à ceux de Le Sueur et de Champagne, est aussi dans le Musée françois.
209: Ces trois tableaux, dont le premier surtout est une des meilleures productions de cet habile peintre, sont réunis dans la même collection.
Toutes ces peintures ont été exécutées en tapisserie.
210: Ces précieux vitraux, notamment ceux qui ont été peints par Jean Cousin, sont extrêmement mutilés, et chaque jour ajoute encore à leur dégradation. À mesure qu'ils se brisent on remplace les vides par des vitres blanches, qui changent entièrement l'effet doux et mystérieux de la lumière, et produisent du reste sur ces peintures les plus bizarres disparates.
211: Ce monument, déposé depuis au Musée des Petits-Augustins, représente le chancelier, les mains jointes, et à moitié couché sur un sarcophage de marbre noir. On voit à ses pieds un génie en pleurs appuyé sur son écusson. Malgré tous les éloges qu'on a donnés à ce morceau, nous ne le regardons que comme une production très-médiocre. L'attitude a de la roideur, la draperie est lourde, la tête manque d'expression; l'enfant n'offre ni élégance ni souplesse dans ses contours, et son attitude maniérée est peut-être plus mauvaise encore que celle de la figure principale.
212: L'église de Saint-Gervais a été rendue au culte. C'est une des paroisses de Paris.
213: Nous en parlerons plus au long à l'article des religieuses de Sainte-Anastase ou Hospitalières de Saint-Gervais, vieille rue du Temple.
214: Les bâtiments de cette communauté sont maintenant occupés par des particuliers.
215: Cet hôtel prit ensuite le nom de La Macq, de Thomas La Macque, qui demeura d'abord vis-à-vis, et occupa depuis cette maison, dans laquelle, selon Sauval, on a pratiqué pour la première fois l'art de filer de l'or, suivant les procédés employés à Milan, et introduits en France vers cette époque.
216: Sur ce nom singulier, voyez l'article de la rue du Pet-au-Diable, dans la nomenclature des rues de ce quartier.
218: T. I, p. 110.
219: Past. A., p. 654.
220: Le censier de Saint-Éloi de 1367 énonce dans la rue des Arsis une maison qui fait le coin d'une ruelle qui va vers Saint-Jacques devers la Planche-Mibrai. Cette ruelle s'appeloit, en 1304, ruelle Richard-Arrode. Elle a été depuis comprise dans l'église Saint-Jacques-de-la-Boucherie.
221: Past. A., p. 639 et 772.
222: Cart. S. Mauri., 1263.
223: Sauval, t. I, p. 127.
224: Jaillot pense que ce nom n'étoit donné qu'à la partie de cette rue qui va du petit carrefour à la rue Planche-Mibrai.
225: L'auteur des Tablettes Parisiennes dit qu'on nommoit ce carrefour Guigne-Oreille, parce qu'on y coupoit les oreilles au pilori, qui y étoit du temps de Raoul de Presle. Jaillot pense que cette étymologie ne mérite pas une grande confiance. «Il est vrai, dit-il, qu'on coupoit les oreilles dans les carrefours, aux halles et aux places publiques, et celui-ci pouvoit être un lieu patibulaire de la justice de Saint-Éloi ou Saint-Maur; mais je ne vois pas que dans notre ancien langage, ni dans le nouveau, le mot guigner ait jamais signifié couper.»
226: Sauval a prétendu que les seigneurs de Craon avoient dans cette rue un hôtel dont elle avoit pris d'abord le nom; que Pierre de Craon ayant caché dans cet hôtel quelques gens apostés pour assassiner le connétable de Clisson, l'on donna à la rue le nom des Mauvais-Garçons, que l'hôtel fut rasé, et la place donnée aux marguilliers de Saint-Jean pour être convertie en cimetière. Non-seulement les historiens modernes ont adopté ce récit peu exact; il y en a même qui ont fait de nouvelles fautes en disant que ce cimetière avoit été depuis converti en marché. Nous avons déjà prouvé, en parlant du cimetière Saint-Jean, que cette opinion est contraire aux titres, que l'hôtel de Craon n'étoit point dans cette rue, et qu'on a confondu l'ancien cimetière avec le nouveau.
227: Reg. du parlem. 1320.
228: Sauval, t. I, p. 345.
229: Ibid., p. 367.
230: Le Monceau-Saint-Gervais, Moncellum, étoit connu sous ce nom avant le règne de Louis-le-Jeune; il en est fait mention dans une charte de ce prince de l'an 1141. (Hist. de Par., t. 1, p. 95.) On voit, par le petit cartulaire de l'évêché de Paris (Fol. 35, verso, Cart. 55.), que le Monceau de Saint-Gervais était un fief de cet évêché; que Pierre de Nemours le transmit par un échange, en 1216, à Gautier, fils de Jean-le-Chambrier; et que celui-ci le céda ensuite au roi, ainsi qu'il est constaté par la charte de Philippe-Auguste, de 1222. (Rec. des hist. de Fr., t. 6, 2e part., not. 122.) Ce fief étoit qualifié de prévôté: car on voit, dans le trésor des chartes, qu'au mois de juin 1245 saint Louis acquit de Gui et d'Isabelle sa femme, 100 sous sur la prévôté du Monceau-Saint-Gervais.
231: Sauval et l'auteur des Tablettes Parisiennes ont avancé qu'en 1410 cette rue s'appeloit la rue aux Bretons: ils se sont trompés et l'ont confondue avec une ruelle nommée aux Bretons, qui avoit d'un bout une issue dans une maison de la rue Grenier-sur-l'Eau, et de l'autre dans la rue de la Mortellerie. Dreux Budé, secrétaire du roi et audiencier en la chancellerie, avoit, en 1449, sa maison rue des Barres; elle aboutissoit par-derrière sur la ruelle aux Bretons, et il obtint la permission de renfermer dans son enclos la partie de cette ruelle qui régnoit le long de sa maison. Sauval en convint lui-même en rapportant le compte qui en fait mention. (T. 3, p. 34.)
232: F. 233 et seg.
233: T. 1, p. 144.
234: Past. A., p. 759 et 777.
235: Sauval, t. III, p. 494.
236: Ibid., t. I, p. 146.
237: Ordin. de Par., 1518, f. 352.
238: Sauval, t. III, p. 371 et 552.—Compte des Annivers. de N. D., 1482.
239: Sauval, t. I, p. 149.
240: Pag. 387.
241: Le jeune roi Philippe, que son père Louis-le-Gros avoit associé à la couronne, passant par cette rue, un cochon s'embarrassa dans les jambes de son cheval et l'abattit; la chute du jeune prince fut si rude qu'il en mourut le lendemain, 13 octobre 1131. Il fut alors défendu de laisser vaguer des pourceaux dans les rues.
242: Dans cette rue, entre celle de Longpont et la rue des Barres, sont deux rues autrefois sans nom. La plus occidentale se nomme aujourd'hui rue des Trois-Maures, l'autre rue Frileuse. Cependant celle-ci offroit une ancienne inscription gravée sur la pierre, laquelle porte le nom de Chat-Frileux.
Entre la rue des Barres et celle de Geoffroi-l'Asnier se trouve une autre rue sans nom, qui a reçu celui de rue Hyacinthe.
243: Sauval, t. I, p. 152.
244: Ibid., p. 423.
245: Quelques titres indiquent dans cette rue la cour Brisset, laquelle devoit être située entre les rues Pernelle et de Longpont. Jaillot parle aussi d'une ruelle aux Foulons et d'une rue Dame-Agnès, qu'il dit avoir trouvées mentionnées dans des titres du quinzième siècle, mais dont il n'a pu découvrir aucune trace. Cette dernière étoit située près de la chapelle des Haudriettes.
246: On a autrefois fabriqué de la monnoie à la Grève, et c'étoit peut-être dans cette maison. Nos annales font mention des moutons d'or et des écus au mouton. Saint Louis passe pour être le premier qui les ait fait frapper. On les appeloit des agnels d'or: ils portoient pour empreinte un mouton ou agneau d'or, avec ces mots: Ecce Agnus Dei.
247: T. II, p. 600.
248: On la nomme maintenant rue du Sanhédrin.
249: T. I, p. 157.
251: Il est fait mention dans un diplôme de Henri Ier d'environ 1032, et dans la grande charte de Saint-Martin-des-Champs en 1137, d'un moulin en Mibrai, que Robert Pisel avoit donné à ce prince, in Malbraio. (Hist. S. Martini de Campis., p. 27.)
252: Fange, boue.
253: C'étoit au coin de cette rue que le voyer de Paris tenoit autrefois sa justice.
254: T. I, p. 159.
255: Archiv. de Saint-Martin-des-Champs.
256: Cart. S. Mauri, fol. 237, cart. 5.
257: Lorsque les Juifs furent chassés par Philippe-le-Bel, en 1306, ce prince donna l'année suivante leur synagogue à Jean Pruvin son cocher. (Sauval, t. I, p. 163.)
258: Part. A., p. 759 et 782.
259: Fol. 2333 et 407. Biblioth. du Roi.
260: Il y a dans cette rue un cul-de-sac appelé Saint-Benoît; il se nommoit auparavant Ruelle des Bons-Enfants. Ces deux noms viennent d'une enseigne. La caille l'appelle de la petite Tâcherie.
261: Sauval, t. I, p. 163. Il y avoit dans cette rue, au commencement du dix-septième siècle, trois ruelles descendant à la rivière, lesquelles n'existent plus: la première, du côté de la Planche-Mibrai, est simplement appelée ruelle, sans aucun nom dans les censiers de l'archevêché. Peut-être étoit-ce celle qu'on nommoit Jean-Le-Forestier en 1369. La seconde, nommée de l'Archet, à cause d'une arcade qui étoit au bout, faisoit la continuation de la rue des Teinturiers, laquelle va maintenant jusque sur le quai. La troisième est celle que Corrozet désigne sous le nom de ruelle allant aux chambres de Maître Hugues. On nommoit ainsi trois moulins qui étoient situés vis-à-vis l'entrée de cette ruelle, et qu'un particulier nommé Me Hugues Restoré, avoit eu la permission de faire reconstruire. (Cart. S. Magl., 5414. Fol. 273, Bibliot. du Roi.) Gomboust les a marqués sur son plan.
262: Il y a dans cette rue un cul-de-sac nommé le cul-de-sac Saint-Faron, lequel doit ce nom à l'hôtel des abbés de Saint-Faron, qui y étoit autrefois situé. On trouve qu'il a été aussi nommé successivement rue de l'Escullerie, rue de la Violette en 1313, et depuis cul-de-sac et rue des Juifs, ruelle ou cul-de-sac Barentin, enfin cul-de-sac Saint-Faron.
263: Cart. S. Mauri, p. 253.
264: (Ms. de Saint-Germain-des-Prés, cot. 453, p. 144.) Paul Scarron logeoit au second étage d'une maison située au milieu de cette rue; lui et sa femme (depuis madame de Maintenon) n'avoient pour tout logement que deux chambres sur le devant, séparées par l'escalier, une cuisine sur la cour, et un cabinet où couchoit un petit laquais.
265: Arch. de l'archev.
266: Il y a dans cette rue un carrefour où aboutit la rue de la Coutellerie, que quelques auteurs ont mal à propos appelé le carrefour Guilleri ou Guillori, dont nous avons déjà parlé. Sauval le nomme carrefour des Recommandaresses; et il en a conclu avec raison que le haut de cette rue, du côté de la Planche-Mibrai, était appelé rue des Recommandaresses. On voit en effet, dans une sentence du trésor du 12 juillet 1597, concernant le fief de Mercadé, qu'il consiste entre autres en deux maisons rue de la Coutellerie, et une entre la rue des Recommandaresses, autrement dite rue de la Vannerie. Il paroît que ce carrefour a été formé par le retranchement de quelques maisons, retranchement qui fut ordonné le 19 mars 1565, ainsi qu'on le voit dans les registres de la ville. (Fo. 255, verso.)
267: Past. A., p. 654.
268: Traité de la pol. t. I, p. 555.
269: Ces trois rues ne sont point nouvelles; mais elles étoient sans nom avant la révolution. (Voyez p. 863).
270: Depuis que la Bastille a été abattue, une partie de ces fossés a été remplacée par un nouveau boulevart; mais le mur de revêtement existe encore du côté de la rue Contrescarpe, et la ligne qu'il décrit forme, de ce côté, la limite du quartier.
271: Olivier Le Daim et Jean Doyac, les deux hommes qu'il avoit le plus tendrement aimés, qu'il avoit recommandés avec le plus de soin à son fils avant de mourir, furent livrés à la justice, l'année même de sa mort. La haine publique les poursuivoit depuis long-temps, et on les accusoit d'abus de pouvoir et de cruautés atroces, surtout pendant les trois dernières années du règne du feu roi. Le Daim, convaincu, dit-on, de plusieurs assassinats, fut pendu avec un de ses agents; Doyac n'évita la potence que pour subir un autre supplice plus long et non moins ignominieux: il fut condamné à être fouetté dans tous les carrefours de Paris, à avoir une oreille coupée et la langue percée d'un fer chaud. On le conduisit ensuite à Montferrand en Auvergne, lieu de sa naissance; là il fut fouetté de nouveau, perdit l'autre oreille et fut banni à perpétuité. Cependant on trouve que, peu de temps après, sa famille fut réhabilitée.
Le médecin de Louis XI, le fameux Cotier, fut enveloppé dans la même disgrâce. Toutefois, comme on ne pouvoit lui reprocher qu'un orgueil extrême et une insatiable avarice, il ne fut condamné qu'à des restitutions, qui le replacèrent dans son ancienne médiocrité. On dit que, content d'être échappé au naufrage et rendu à sa première profession, il fit sculpter sur sa maison un abricotier, avec ce rébus en forme de devise: À l'Abri-Cotier.
272: Le clergé, qui dès lors montroit contre la cour de Rome l'esprit de mutinerie, qui depuis, a fait sa honte et a été le commencement de sa servitude, y demanda le rétablissement formel[272-A] de la pragmatique-sanction et des décrets des conciles de Constance et de Bâle. Les cahiers du tiers-état étoient également dirigés contre la cour de Rome qu'ils accusoient d'exaction et d'abus d'autorité; ils se plaignoient, suivant l'usage de tous les peuples dans tous les temps, du fardeau accablant des impôts et de la manière dure et impitoyable dont ils étoient exigés; puis les trois ordres réunis demandèrent que désormais il ne fût fait aucune levée sur le peuple sans leur consentement, et qu'on rassemblât de nouveau les états dans deux ans. Nous jouissons maintenant de ces heureuses prérogatives dans toute leur plénitude; nous avons même beaucoup plus qu'on ne demandoit alors, et nous savons par expérience combien est léger le fardeau des peuples qui consentent eux-mêmes l'impôt.
272-A: Elle avoit été abolie par Louis XI, mais n'en continuoit pas moins d'être suivie dans tous ses points, dans toutes les parties de la France; et ne fut réellement annulée que sous François Ier par le concordat.
273: Il étoit fils de ce fameux bâtard d'Orléans dont nous avons raconté les exploits sous Charles VII.
274: Nous suivons ici le récit de Vély; celui du P. Daniel est un peu différent, et ne place la démarche du duc auprès du parlement et de l'université qu'après sa fuite de Paris, où, selon cet historien, il revint dès qu'il eut rassemblé une petite armée qu'il laissa à Beaugenci, espérant mettre alors plus aisément cette ville et le parlement dans ses intérêts. Vély nous semble ici plus exact.
275: Il avoit été d'abord tailleur d'habits dans la petite ville de Vitré.
276: Ses droits n'étoient autre chose que ceux des Penthièvres, descendants de Charles de Blois, vaincu, sous le règne de Philippe de Valois, par le comte de Montfort qu'assistoient les Anglois, et dépouillé de la Bretagne, quoique le roi de France, son suzerain, lui eût donné gain de cause. Les Penthièvres avoient tenté plusieurs fois de faire valoir ces droits, sans aucun succès; cependant, par une intrigue qu'il n'est point de notre sujet de faire connoître ici, l'un d'eux avoit extorqué du duc de Bretagne, François Ier, des lettres qui sembloient porter une reconnoissance de la légitimité de leurs prétentions; et c'étoit en vertu de ce titre que Louis XI, voyant la ligne masculine prête à défaillir dans la branche de Montfort, avoit acheté de Nicole de Penthièvre et de Jean de Brosse son mari, derniers héritiers de la branche de Blois, tous leurs droits au duché de Bretagne. Quelque litigieux qu'ils fussent, ce prince se proposoit de les appuyer d'une armée formidable, et n'attendoit que la mort du duc pour les faire hautement valoir: il mourut le premier, et les transmit à son fils.
277: Si l'on en juge d'après ses portraits, elle étoit effectivement d'une beauté remarquable; et les contemporains ont vanté ses grâces naturelles, tout en convenant qu'elle étoit petite et un peu boiteuse.
278: Chacun avoit eu son intérêt particulier dans cette démarche commune. Les Vénitiens l'avoient faite par l'espérance de s'agrandir au milieu des troubles; le pape Alexandre VI, pour procurer des établissements à sa famille; mais Ludovic Sforce y étoit surtout intéressé, parce qu'ayant formé le projet d'usurper le duché de Milan sur son neveu Galéas, qu'il méditoit d'empoisonner, il vouloit donner assez d'affaires à Ferdinand, roi de Naples, dont la petite-fille avoit épousé Galéas, pour l'empêcher de s'en venger.
279: Les François étoient au nombre de sept à huit mille combattants, et l'armée des confédérés, commandée par François de Gonzague, marquis de Mantoue, montoit à trente-cinq mille hommes.
280: Ce projet étoit d'établir un nouveau parlement à Poitiers, et de lui donner pour ressort les provinces de Poitou, de Touraine, d'Anjou, du Maine, de la Marche, d'Aunis et d'Augoumois.
281: Tout le monde connoît le beau mot de ce prince, qu'on exhortoit à se venger de ses ennemis, principalement de Louis de La Trémouille, qui l'avoit fait prisonnier à la bataille de Saint-Aubin, et ne l'avoit pas épargné dans son malheur: Un roi de France ne venge point les querelles d'un duc d'Orléans.
282: Elles avoient été méditées dans une assemblée composée des magistrats les plus intègres et les plus éclairés du royaume, que le roi avoit convoqués à Paris; et contenoient des réglements sur presque toutes les parties de l'administration, sur la discipline des troupes, sur celle des cours de judicature, sur les monnoies, sur le grand-conseil, dont la forme fut changée, etc., etc.
283: Nos rois ayant eu, dans tous les temps, le plus vif désir de faire fleurir les lettres en France, avoient accordé une foule de priviléges à ceux qui venoient étudier à Paris, entre autres celui d'avoir leurs causes évoquées au Châtelet, et de pouvoir décliner toute autre juridiction; en cela ils considéroient la situation particulière des étudiants, qui, forcés de s'expatrier pour résider dans la capitale, auroient été sans cesse exposés à se voir dépouillés de leurs biens, ou à interrompre leurs études pour se transporter dans des lieux éloignés. Mais on avoit fait la faute d'étendre ce privilége à toute la durée de la vie, au lieu de le restreindre au cours des études, et il en résultoit que non-seulement ceux qui avoient étudié dans l'université en abusoient, mais encore que beaucoup de gens, désirant jouir d'une exemption si favorable, trouvoient le moyen de se faire inscrire sur les registres de cette compagnie, même sans avoir jamais fait d'études. Outre ce premier privilége, les membres de l'université avoient obtenu des papes la permission de procéder dans les affaires qui les concernoient personnellement, par la voie de l'interdit et de l'excommunication; et par une contradiction étrange ils prétendoient conserver ce droit, alors qu'ils se montroient les plus grands ennemis de l'autorité des papes. C'étoient ces abus que l'édit du roi attaquoit.
284: Après la réponse du cardinal, les députés s'étant adressés au roi pour lui demander ses ordres: «Saluez de ma part, leur dit-il, ceux de vos confrères qui n'ont point eu de part à la sédition; quant aux autres, je ne m'en soucie guère; ils ont osé, ajouta-t-il avec émotion, m'insulter dans leurs sermons; je les enverrai bien prêcher ailleurs.»
285: C'étoit le fameux Standonck, principal du collége de Montaigu. Quelques années après son bannissement, qui devoit être perpétuel, le roi ayant été informé que cet homme dur et atrabilaire étoit au fond vertueux et bienfaisant; qu'il consacroit un riche patrimoine et le revenu de ses bénéfices à la subsistance des pauvres étudiants; qu'enfin le collége de Montaigu, jusque là l'asile de tous les jeunes gens sans fortune qui montroient des dispositions pour les lettres, étoit à la veille d'être détruit en perdant un tel protecteur, ce prince daigna lui-même, dans une lettre qu'il écrivit au parlement, faire l'éloge de son ennemi, et ordonna qu'on le rétablit avec honneur dans toutes ses places.
286: Il s'agit ici de ces petits princes qui, pendant les troubles occasionnés par les longues factions des Guelphes et des Gibelins, s'étoient emparés, sous le titre de vicaires de l'empire ou de l'église, d'un grand nombre de villes, où ils exerçoient une entière souveraineté. Il avoit été convenu, entre le pape et le roi, qu'on formeroit une principauté à Borgia d'une partie de leurs dépouilles.
287: Voyez t. Ier, p. 398, 1re partie.
288: Cette institution avoit commencé, en 1226, à Nivelle en Flandre, et se répandit ensuite en très-peu de temps dans toute la contrée, et même en France. (Dict. de Trévoux.)
289: Duches., t. V, p. 252.
290: Vie des écrivains de l'ordre de Saint-Dominique, par le P. Echard, t. II, p. 265.
291: On sait que ce prince avoit une dévotion particulière à la Sainte-Vierge; ce fut lui qui, le 1er mai 1472, institua en son honneur, au son de la grosse cloche de la cathédrale, les trois récitations de l'Ave-Maria.
292: Dubreul et Lemaire.
293: Elles étoient sous la direction de ces religieux.
294: Hist. de Par., t. II, p. 875.—Gall. christ., t. VII, col. 959.
295: Les historiens de Paris, suivant toujours la même tradition, font revivre Charlotte de Savoie, et lui attribuent, en cet endroit, la fondation d'un hospice propre à loger douze religieux.
296: Ce monument, déposé au Musée des Petits-Augustins, n'y étoit point exposé.
297: On le voyoit au même Musée: c'est un ouvrage d'un travail assez médiocre, mais auquel on a ajouté deux génies en marbre, du même auteur; qui sont d'une assez bonne exécution.
298: Cette statue, dont on ignore l'auteur, a été extrêmement vantée par tous les historiens pour la naïveté de son exécution; quant à nous, nous n'y avons vu que de la sécheresse et une petite manière. Le vêtement, dont on louoit surtout la vérité, nous a semblé d'un ciseau lourd et entièrement dépourvu de sentiment. Elle étoit aussi déposée aux Petits-Augustins.
299: L'église de l'Ave-Maria a été changée en un magasin de bois; on a fait une caserne du reste des bâtiments.
300: Tous les historiens, à l'exception de l'abbé Lebeuf, conviennent que cette chapelle cimétériale étoit sous l'invocation de saint Paul apôtre, et ils se sont fondés sur l'autorité du texte de la vie de saint Éloi, écrite par saint Ouen son ami. Ce savant pense, au contraire, qu'elle étoit sous le nom de saint Paul, premier ermite; mais les raisons qu'il en apporte ne paroissent pas décisives.
301: Sainte Aure, abbesse de ce monastère, y fut inhumée, ainsi que l'abbé Quintilien. Le corps de la sainte fut depuis transféré dans son couvent.
302: Gallia Christiana, t. VIII.
303: Il est probable que ce changement arriva après la donation faite du monastère de Saint-Éloi et de ses dépendances à l'abbaye de Saint-Maur-des-Fossés, et lors de la remise qui en fut faite, en 1125, à l'évêque de Paris, par Thibaut. (Voyez t. Ier, p. 226.)
304: Nous croyons que ces vitraux ont été entièrement détruits pendant la révolution.
305: Ces monuments étoient chargés d'épitaphes, parmi lesquelles nous citerons seulement celle de Maugiron, écrite en vers françois.
La déesse Cyprine avoit conçu des cieux,
En ce siècle dernier, un enfant dont la vue
De flammes et d'éclairs étoit si bien pourvue,
Qu'Amour, son fils aîné, en devint envieux.
Chagrin contre son frère et jaloux de ses yeux,
Le gauche lui creva[305-A]; mais sa main fut déçue;
Car l'autre, qui étoit d'une lumière aiguë,
Blessoit plus que devant les hommes et les dieux.
Il vient, en soupirant, s'en complaindre à sa mère:
Sa mère s'en moqua; lui, tout plein de colère,
La Parque supplia de lui donner confort.
La Parque, comme Amour, en devint amoureuse;
Aussi Maugiron gît sous cette tombe ombreuse,
Et vaincu par l'Amour et vaincu par la Mort.
Saint-Foix remarque avec raison qu'on peut éprouver quelque étonnement de rencontrer les Parques, l'Amour et Vénus dans une église.
305-A: À l'âge de seize ans il avoit perdu un œil au siége d'Issoire.
306: Ce tombeau, décoré d'une épitaphe très-honorable, se voyoit au Musée des Petits-Augustins.
307: L'église Saint-Paul a été entièrement détruite pendant la révolution. La vue que nous en donnons, faite d'après un dessin original, et que nous croyons unique, n'a jamais été gravée. Voyez pl. 106.
308: Dom Félibien écrit de Mouron.
309: Dubreul attribue à Jacques Marcel la donation faite aux Célestins. Cette erreur a été relevée par Jaillot, qui produit à l'appui de son opinion les actes et titres que nous avons cités dans le texte.
310: Ces dons consistoient principalement en riches ornements, parmi lesquels on remarquoit deux chapes de drap d'or, l'une semée de fleurs de lis et l'autre d'étoiles. À l'offertoire de la première messe qui y fut célébrée, le roi présenta une croix d'argent doré, la reine une statue de la Vierge aussi d'argent doré, et le dauphin, qui régna dans la suite sous le nom de Charles VI, un vase très-riche du même métal.
311: Un accident, dont ce prince fut la cause innocente, donna lieu à la construction de cette chapelle. Dans un bal qui se donnoit à l'occasion du mariage d'une des dames de la reine, Charles VI avoit imaginé de se déguiser en satyre avec quelques jeunes seigneurs de sa cour. Lorsqu'ils entrèrent dans la salle, le duc d'Orléans, qui n'étoit pas dans le secret de cette partie, s'étant approché avec un flambeau pour essayer de reconnoître ces masques, le feu prit à l'habit de l'un d'entre eux, et se communiqua aux autres avec d'autant plus de rapidité que ces habits avoient été enduits de poix, afin d'y faire tenir du coton et du lin, disposés de manière à figurer le poil des satyres. Par une circonstance plus malheureuse encore, il se trouva que tous ceux qui composoient la mascarade étoient enchaînés les uns aux autres, ce qui porta le désordre à son comble, et donna une nouvelle activité à l'embrasement. Plusieurs y périrent; le roi lui-même courut risque de la vie, et n'échappa à cet affreux danger que par le courage et la présence d'esprit de la duchesse de Berri, qui jeta sur lui son manteau, et étouffa les flammes en le serrant fortement dans ses bras. On rendit au ciel les actions de grâces les plus solennelles, et le duc d'Orléans, pour expier son imprudence, fit bâtir aux Célestins la chapelle qui portoit son nom. C'est ce même duc d'Orléans qui fut assassiné, en 1407, par ordre du duc de Bourgogne.
312: L'original de ce testament étoit gardé dans ce monastère.
313: Voyez pl. 107.
314: Ce monument, qui avoit été déposé au Musée des Petits-Augustins, représente ce prince couché sur sa tombe, et revêtu de ses ornements royaux. Il est du gothique le plus grossier.
315: Déposé aux Petits-Augustins.
316: Déposé au Musée des Petits-Augustins.
317: Ce tombeau, partagé maintenant, nous ne savons pourquoi, en trois parties, se voyoit aussi dans le même Musée. Louis d'Orléans et Valentine de Milan sont séparément sur deux portions du monument, et leurs deux fils sur la troisième. On voit déjà dans ces sculptures gothiques une sorte de retour vers l'étude de la nature. Il y a dans les grandes figures une exécution qui n'est pas dépourvue d'agrément; et les petites figures d'apôtres, quoique d'un dessin très-mauvais, annoncent déjà quelque science et l'origine d'une école. Elles ont été exécutées sous le règne de Louis XII, à qui l'on devoit l'érection entière du monument.
318: Sur chacune des trois faces du piédestal étoient gravés deux vers latins.
Ire face.
Cor junctum amborum longum testatur amorem,
Ante homines junctus, spiritus ante Deum.
IIe face.
Cor quondam charitum sedem, cor summa secutum,
Tres charites summo vertice jure ferunt.
IIIe face.
Hîc cor deposuit regis Catharina Mariti,
Id cupiens proprio condere posse sinu.
On étoit étonné de rencontrer dans un temple chrétien un monument dont l'allégorie étoit toute païenne, et cette inconvenance avoit en effet quelque chose de choquant; mais cette première impression peu favorable faisoit bientôt place à la juste admiration que faisoit naître cette excellente production. On y retrouve sans doute un peu du style maniéré de l'école florentine, mais il y a tant d'élégance dans les formes, une grâce si naïve dans les attitudes, les caractères de têtes sont si vrais et si charmants, l'exécution totale d'un sentiment si délicat, qu'on pardonne facilement à l'artiste l'agencement bizarre de ses draperies, qui ressemblent un peu à de la gaze chiffonnée, et sous lesquelles toutefois il a eu l'adresse de faire sentir parfaitement le nu. Ce vêtement singulier nous semble le seul défaut qu'on puisse reprocher à ce monument, considéré avec juste raison comme l'un des chefs-d'œuvre de la sculpture françoise. Il étoit déposé aux Petits-Augustins.
319: Ce monument existoit, dit-on, dans les dépôts du même Musée, mais n'étoit point exposé.
320: Cette colonne, que les historiens ont appelée composite, n'est certainement d'aucun ordre; et l'on ne peut rien imaginer de plus bizarre et de plus capricieux que les ornements dont elle est surchargée depuis la base jusqu'au chapiteau. Toutefois ces ornements sont traités avec un soin extrême et une grande délicatesse. Il n'en est pas de même des figures; et si l'on peut juger de celles qui manquent par la seule qui nous reste, le dessin en étoit roide, mesquin, presque barbare, le travail très-grossier. Cette figure est maintenant fixée sur le sommet de la colonne, où elle remplace l'urne, qui probablement aura été profanée et détruite pendant les jours révolutionnaires. (Déposé aux Petits-Augustins.)
321: Ce beau monument, qui se voyoit également au Musée des Petits-Augustins, doit être mis, de même que les Grâces de Germain Pilon, au nombre des chefs-d'œuvre de la sculpture françoise. L'attitude de la figure est simple et noble, la tête pleine de vérité et du plus beau caractère; l'exécution totale d'une main ferme et savante; on reconnoît ici la grande école de Michel-Ange, et ce morceau ne seroit pas indigne de lui. Cependant il est remarquable que tous les historiens de Paris qui ont donné la description de ces monuments et prononcé sur leur mérite, accoutumés à prendre leurs jugements dans Piganiol, n'ont pas manqué de répéter très-exactement, d'après lui, que tout ce monument étoit bizarre et de mauvais goût. Ils débitoient de semblables blasphèmes dans le temps même qu'infatués de tous les préjugés systématiques du siècle de Louis XV, ils prodiguoient les éloges les plus outrés aux détestables productions de cette époque de dégénération et de barbarie.
La petite figure de la Fortune existe encore; l'attitude en est un peu contournée, mais le style et l'exécution y sont dignes de la figure principale. Du reste ce tombeau est maintenant composé d'une foule de pièces de rapport, de débris tirés d'autres monuments. Il n'est pas le seul qu'on ait défiguré de cette manière, et il est inutile sans doute de faire sentir le ridicule et l'inconvenance de ces restaurations arbitraires: il n'est pas un bon esprit qui d'abord n'en soit frappé.
322: Ce monument, déposé aux Petits-Augustins, est de la main d'Anguier, que les mêmes historiens qualifient de fameux. Ils donnent aussi de grands éloges à toutes ces figures. S'il faut dire ce que nous en pensons, nous les trouvons lourdes, maniérées, d'un mauvais goût, d'une exécution qui manque de finesse, et dans laquelle on ne trouve qu'un sentiment médiocre d'imitation de la nature, mêlé à ces combinaisons systématiques qui commençoient déjà à infecter l'école.
323: Dans une salve d'artillerie que l'on avoit faite pour lui à son entrée à Dourlens. Son épitaphe faisoit entendre que c'étoit un simple accident. Saint-Foix en pense autrement, et voici ce qu'il dit à ce sujet: «La princesse de Conti, dans son Histoire des amours de Henri IV, met l'assassinat de ce duc sur le compte de Gabrielle d'Estrées, qui vouloit se venger, dit-elle, d'une fourberie qu'il lui avoit jouée; mais d'autres ont écrit avec plus de vraisemblance que le marquis d'Humières, ayant surpris quelques lettres de sa femme et du duc de Longueville, se détermina à faire tuer ce prince. Il est certain, ajoute-t-il, qu'à peu près dans ce temps-là le mari, qui devenoit furieux au moindre sujet de jalousie, étrangla sa femme avec ses propres cheveux.»
324: Voici encore un monument présenté comme un prodige de perfection par Piganiol et par ses copistes, admiré sur parole par le vulgaire des amateurs, et qui cependant est un ouvrage de tous points médiocre et de mauvais goût. Les quatre vertus, grandes comme nature, qui en sont les parties les plus remarquables, offrent, dans toutes leurs draperies, un style maniéré, un agencement faux; dans leurs formes, un dessin lourd, dépourvu de sentiment, et qu'on peut appeler en quelque sorte la caricature de l'antique. Les ornements qui couvrent la pyramide, les deux bas-reliefs dorés qui décorent le piédestal, sont encore plus médiocres que les statues. On remarque seulement, sur les deux autres faces de ce piédestal, deux petits bas-reliefs en marbre blanc, qui représentent des enfans et quelques autres sujets allégoriques, dont le dessin, le sentiment et l'exécution sont tellement supérieurs à tout le reste, qu'on peut douter qu'ils soient de la même main. (Déposé au Musée des Monuments françois.)
325: Ce petit monument existe encore dans le même musée. L'attitude de la figure a la roideur gothique alors en usage; mais le travail en est fin et naïf, et l'on y remarque ce progrès sensible vers la bonne sculpture, qui caractérise cette époque de l'art.
326: L'épitaphe du jeune duc de Valois étoit en vers latins très-délicatement tournés; ils exprimoient avec beaucoup de vivacité les sentiments des tendres parents à qui la mort l'avoit enlevé.