Tableau historique et pittoresque de Paris depuis les Gaulois jusqu'à nos jours (Volume 4/8)
POUR LOUIS-LE-JUSTE.
SONNET.
Que ne peut la vertu? que ne peut le courage?
J'ai dompté pour jamais l'hérésie en son fort.
Du Tage impérieux j'ai fait trembler le bord,
Et du Rhin jusqu'à l'Ebre accru mon héritage.
J'ai sauvé par mon bras l'Europe d'esclavage;
Et si tant de travaux n'eussent hâté mon sort,
J'eusse attaqué l'Asie, et d'un pieux effort,
J'eusse du saint tombeau vengé le long servage.
Armand, le grand Armand[616-A], l'âme de mes exploits,
Porta de toutes parts mes armes et mes lois,
Et donna tout l'éclat aux rayons de ma gloire.
Enfin il m'éleva ce pompeux monument,
Où, pour rendre à son nom mémoire pour mémoire,
Je veux qu'avec le mien il vive incessamment.
Sur la face à gauche:
Quod bellator hydros pacem spirare rebelles,
Deplumes trepidare aquilas, mitescere pardos,
Et depressa jugo submittere colla leones,
Despectat Lodoicus, equo sublimis aheno,
Non digiti, non artifices fecere camini;
Sed virtus et plena Deo fortuna peregit.
Armandus vindex fidei pacisque sequester
Augustum curavit opus; populisque verendam
Regali voluit statuam consurgere circo,
Ut post civilis depulsa pericula belli,
Et circum domitos armis felicibus hostes,
Æternum Dominâ Lodoicus in urbe triumphet.
616-A: On doit remarquer, pour l'honneur du cardinal de Richelieu, que ce sonnet ridicule, composé par Desmarets de Saint-Sorlin, ne fut gravé sur ce piédestal que long-temps après la mort de ce ministre.
617: Voyez t. Ier, 2e partie, p. 1053.
618: Cet hôtel, situé dans le quartier du Palais-Royal, étoit contigu à celui que le cardinal de La Rochefoucauld céda aux religieuses de l'Assomption. Il y en eut même une petite portion d'enclavée dans ce monastère.
619: Ch. des comptes. Mémor. 4, L. fo 316, verso.—Ibid., Reg. des arrêts, R. 1700, fo 658.
620: Voyez pl. 133.
621: Cette chapelle étoit décorée de pilastres composites à cannelures dorées; le plafond en calotte étoit chargé de sculptures qui se détachoient sur un fond doré.
622: Les galeries qui régnoient au-dessus du cloître étoient également ornées de peintures. On y remarquoit une Magdeleine et un saint Jean dans l'île de Pathmos, ouvrages du père Niceron, religieux de cette maison, et fameux mathématicien. Ces deux tableaux, peu remarquables sous le rapport de l'art, étoient extrêmement curieux comme prestiges d'optique. À mesure que le spectateur s'en approchoit, le sujet principal s'évanouissoit, et l'on n'apercevoit plus qu'un paysage.
623: Ce médaillon, qui étoit déposé au musée des monuments françois, est du bon faire de ce sculpteur. Les cheveux y sont traités surtout avec une grande vérité.
624: (Déposé aux Petits-Augustins.) Il est représenté à genoux, revêtu des marques de sa dignité, et tenant un livre de la main gauche. Sa femme est également à genoux, avec un livre entre ses mains. Ces deux statues sont d'une assez bonne exécution, quoiqu'un peu maniérée. La tête de madame La Vieuville annonce une femme d'une grande beauté, et se fait remarquer surtout par une coiffure pleine d'élégance et de simplicité.
625: Elle est à genoux devant un prie-dieu. Très-mauvaise sculpture. (Déposé dans le même musée.)
626: Il est couché sur des canons, et revêtu du manteau ducal. Sculpture barbare. (Déposé dans le même musée.)
627: La statue de Magdeleine Marchand la représente à genoux et les mains jointes, dans le costume maussade de la fin du seizième siècle. La tête a quelque naïveté, mais tout le reste est traité d'une manière rude et grossière. (Déposé dans le même musée.)
628: Le marbre, dans ces deux bustes, est manié avec intelligence et facilité. (Déposé dans le même musée.)
629: L'église des Minimes a été détruite; les bâtiments ont été changés en caserne.
630: Vie de la V. mère Françoise de la Croix, etc., 1745.
631: Cette maison se faisoit honneur d'avoir servi de retraite à Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, avant son séjour à la cour de Louis XIV.
632: On a établi dans les bâtiments de cette communauté une filature en faveur des indigents.
634: Ces bâtiments sont maintenant occupés par des particuliers.
635: Lett. de S. Franç. de Sales, liv. I, lett. 21.
636: Elles furent enregistrées le 5 avril 1621, et ratifiées par Louis XIV en 1651.
637: 27e liv. des Chart., fos. 329 et 330. On l'appeloit hôtel du Petit-Bourbon. Il fut confisqué, ainsi que tous les biens du connétable de Bourbon, et vendu à François de Kervenoi le 10 décembre 1554, moyennant 6,125 liv. La dame de Kervenoi le rétrocéda au roi le 16 décembre 1576; les filles de la Visitation en firent l'acquisition le 18 février 1621; et cette acquisition fut amortie par deux lettres-patentes, l'une du mois d'avril suivant, enregistrée au parlement le 3 juillet de la même année; l'autre du mois d'août, enregistrée à la chambre des comptes le 10 septembre de ladite année 1621.
638: C'est apparemment à ces émigrations qu'il faut attribuer les différentes époques que les historiens de Paris ont fixées à l'établissement des filles de la Visitation. L'abbé Lebeuf et M. Robert donnent à tort pour époque l'année 1528. L'éditeur de Du Breul commet encore une plus grande erreur en faisant venir ces religieuses au faubourg Saint-Michel en 1612, et Le Maire en les établissant rue Saint-Antoine en 1619; enfin l'auteur du Calendrier historique a renchéri sur ces fautes, en plaçant ces religieuses, à leur arrivée, rue du Faubourg-Saint-Jacques, en 1623.
639: Voyez pl. 133.
640: M. Legrand.
641: L'église est maintenant destinée au culte des Réformés.
642: Voyez pl. 131.
643: Germ. Brice, p. 237.
644: Lemaire, t. III, p. 462.
645: P. 1063.
646: Sauval, t. I, p. 105.—Delamarre, t. I, p. 88.
647: Cette inscription étoit conçue en ces termes:
Paci, victricibus Ludovici XIV armis, felicibus Annæ consiliis, augustis M. Theresiæ nuptiis, assiduis Julii cardinalis Mazarini curis, portæ fundatæ, æternùm firmatæ, præfectas urbis, ædilesque sacravére. Anno M.D.C.LX.
648: La première portoit:
Ludovico Magno, præfectus et ædiles. Anno R. S. H. 1672.
On lisoit sur l'autre:
Quod urbem auxit, ornavit, locupletavit. P. C.
649: Voyez pl. 127.
650: T. I, p. 159.
651: Le récit de sa mort n'est présenté de cette manière que par des écrivains qui ont peu d'autorité, tels que Du Breul, Piganiol, Belle-forêt. Sur les circonstances authentiques de la mort de ce traître, voyez 1re partie de ce vol., p. 56.
652: Méz., règne de Charles V.
653: Voyez pl. 132.
654: Voyez pl. 126.
655: Voyez pl. 132.
656: Personne n'ignore à quelle époque la Bastille a été abattue. Cent mille bastilles s'élevèrent aussitôt dans tous les coins de la France; et il n'y eut presque pas de famille, dans toutes les classes de la société, qui n'y comptât des prisonniers.
657: Voy. t. Ier, p. 977, 2e partie.
658: Cet hôpital existe, et n'a point changé de destination.
659: Les Angloises qui ont causé cette erreur étoient des chanoinesses régulières, réformées, de l'ordre de Saint-Augustin, qui avoient obtenu, en 1633, la permission de s'établir dans la ville ou dans les faubourgs de Paris. Elles se fixèrent effectivement près des fossés Saint-Victor, sous la direction de la sœur Marie Tresdurai. Quoique, aux termes des lettres-patentes qui leur avoient été accordées, elles n'eussent pas été autorisées à créer un second établissement, cependant leur supérieure imagina de faire, dans la rue de Charenton, l'acquisition d'une maison et d'un jardin; puis, ayant fait approuver ce nouveau monastère, elle s'y transporta avec sa communauté. Mais comme il ne se présentoit pas, pour la profession, autant de sujets qu'elle l'avoit espéré, cette dame prit le parti de ramener son troupeau à l'ancien couvent, et céda celui-ci, en 1660, aux Angloises du tiers-ordre dont nous parlons.
660: T. Ier, p. 652.
661: Ces bâtiments sont occupés aujourd'hui par des religieux qui tiennent une maison d'éducation.
662: Voyez t. Ier, p. 384, 1re partie.
663: T. II, p. 539.
664: Cet hôpital existe encore sous le même nom et avec la même destination.
665: Hist. des ordr. relig., t. VII, p. 345 et 349.
666: T. Ier, p. 655.
667: T. V, p. 105.
668: Ce mot est formé du mot latin ancilla, qui signifie servante. Les religieuses de l'Annonciade l'avoient pris par humilité.
669: L'église a été rendue au culte.
671: Les bâtiments de cette communauté sont occupés par une filature.
672: Leurs bâtiments ont été changés en maisons particulières.
673: Sauval, t. I, p. 663. Les Bénédictins qui ont donné l'Histoire de Paris et le Gallia Christiana donnent pour époque de cette institution l'année 1670, et l'auteur du Calendrier historique a suivi la même date. Il est vrai que les lettres-patentes ne sont que du mois de juillet 1667, et que le parlement ne les a enregistrées le 16 mai qu'après avoir vu le consentement de l'archevêque du 23 janvier 1669, et l'avis des prévôts des marchands et échevins, du lieutenant-général de police et du substitut du procureur-général au Châtelet, en date des 16 mars et 18 juillet de la même année; mais il faut observer, dit Jaillot, qu'on néglige quelquefois d'obtenir des lettres-patentes pour certains établissements religieux, ou qu'on ne les demande que plusieurs années après qu'ils ont été formés; que les lettres-patentes de 1667 n'ont pas pour objet de permettre, mais de confirmer l'établissement fait par la dame Vignier, ce qui prouve son existence antérieure; enfin que les auteurs du Gallia Christiana en fournissent eux-mêmes la preuve, en disant que la seconde prieure de cette maison fut dame Laurence de Saint-Simon Sandricourt, qui en étoit la première professe, y ayant pris l'habit le 27 décembre 1648, et prononcé ses vœux le 1er février 1650. Ainsi l'établissement réel et de fait du prieuré de Notre-Dame-de-Bon-Secours est de l'année 1648.
674: Cette abbaye est située à quatre lieues de Paris du côté du levant.
675: Cette maison a été changée en atelier de filature.
676: T. V, p. 119.
677: T. XII, col. 574.
678: Il avoit été déposé au musée des Petits-Augustins, et scellé sur les murs du cloître. C'est une sculpture extrêmement médiocre.
679: On a aussi établi une filature dans les bâtiments de cette communauté.
680: Voyez 1re partie de ce vol., p. 229.
681: Il y a maintenant une école dans les bâtiments de cette communauté.
682: Hist. de Par., t. II, p. 356.
683: Ce motif est constaté dans sa requête, visée dans l'arrêt du 4 février 1634, et détruit tout le récit de cet historien, qui n'avoit pas lu sans doute les titres originaux qu'il cite, et qui a pris pour une donation une vente réelle faite au curé de Saint-Paul par le seigneur de Reuilli.
684: Cette église a été rendue au culte.
685: Cette maison est maintenant occupée par des particuliers.
686: Gall. Christ., t. VII, col. 899.
687: Hist. eccles. Paris., t. II, p. 209. On voit par le diplôme de saint Louis, pour la confirmation des droits de cette abbaye, donné à Saint-Germain-en-Laye, au mois de novembre 1227, et par l'acte de donation de Barthélemi de Roie, chambrier de France, dans la seigneurie duquel étoit située l'abbaye de Saint-Antoine, que l'enclos de cette abbaye contenoit quatorze arpents de terre; que les religieuses en possédoient en outre cent soixante-quatorze arpents, plus onze arpents et un quartier de vigne entre Paris et le bois de Vincennes, et deux maisons dans la ville, le tout dans la censive du chambrier. Cette communauté jouissoit de tous ces biens dès le temps de Philippe-Auguste et de Louis VIII. Ces deux actes détruisent entièrement ce qui a été avancé par Du Breul sur une prétendue donation faite à cette abbaye, donation qu'il suppose bien plus considérable qu'elle n'étoit.
688: Voyez pl. 132.
689: L'enclos de l'abbaye étoit entouré d'un fossé. On remarquoit, à l'angle qu'il forme avec la rue de Reuilli, une croix dont Du Breul fait mention: cet historien ajoute qu'en 1562 on trouva parmi les ruines de cette croix une pierre qui en faisoit partie, avec cette inscription:
L'an M. CCCC. LXV fut ici tenu le landit des trahisons, et fut par unes tresves qui furent données: maudit soit il qui en fut cause.
C'est d'après ce rapport que Sauval dit «qu'en 1465 on érigea une croix au carrefour de Reuilli, en mémoire de la paix faite entre le roi et les premiers chefs de la guerre du bien public.» Cependant, d'après l'inscription, il paroît constant que la croix ne fut point érigée en souvenir des traités de Conflans, de Saint-Maur et de la Grange-aux-Merciers, mais bien plutôt comme une marque de l'inexécution de ces traités, et de la perfidie de ceux qui s'étoient de nouveau révoltés contre le roi. D'ailleurs, le compte du domaine de 1479, rapporté par Sauval (t. V, p. 456), prouve que ce ne fut qu'en cette année que ce monument fut élevé; on y lit, fol. 378:
À Jean Chevrin, maçon, pour avoir assis, par ordonnance du roi, une croix et épitaphe près la Grange-du-Roi, au lieu où l'on appelle le Fossé des Trahisons, derrière Saint-Antoine-des-Champs.
690: L'église a été abattue, et son emplacement forme maintenant une petite place. Le monastère a été changé en hôpital.
691: Hist. de Par., t. V, p. 94.
692: La fonte et le coulage s'en font à Tour-la-Ville, près de Cherbourg, et à Saint-Gobin; elles sont mises ensuite à leur perfection dans cette manufacture, où elles reçoivent le douci, le poli et l'étamure.
693: Ils existent encore dans le même état qu'avant la révolution.
694: C'est par erreur que Sauval place cette époque au commencement du seizième siècle (t. I, p. 702), et dit qu'après avoir demeuré quelque temps aux faubourgs Saint-Marcel et Saint-Jacques, les Filles de la Trinité vinrent demeurer dans celui de Saint-Antoine en 1608, et dans la petite rue de Reuilli en 1613. L'abbé Lebeuf, Piganiol et l'auteur des Tablettes parisiennes en fixent la date en 1618; et ceci est une suite de l'erreur de Sauval. Ces historiens, en se copiant ainsi, ne se sont pas aperçus que cette date étoit inadmissible, puisque, à cette époque, madame Voisin et M. de Noailles n'étoient pas encore au monde.
695: Cette maison a été changée en ateliers de filature.
696: Ce couvent est maintenant occupé par un pensionnat de jeunes demoiselles.
697: Hist. de Par., t. II, p. 1252.—Piganiol, t. V, p. 82, etc.
698: Un ancien mémoire manuscrit porte que, dans l'endroit où ils s'établirent, étoit autrefois un lieu destiné aux lépreux, et qu'il y avoit un bâtiment et une chapelle desservie par des chanoines, qui l'abandonnèrent. Mais, dit Jaillot, je n'en ai trouvé aucune preuve; j'ai seulement lu que les capucins s'y établirent en 1573, et qu'ils n'en sortirent que pour venir occuper la maison qu'ils habitèrent depuis rue Saint-Honoré. Les jésuites succédèrent ensuite aux capucins: leur dessein étoit d'y établir une maison professe; mais le cardinal de Bourbon leur ayant procuré un emplacement plus convenable (voyez p. 1208), ils abandonnèrent la chapelle, qui passa aux héritiers de l'évêque de Sisteron. Ceux-ci, à la considération de Diane de France, duchesse d'Angoulême, consentirent que la maison et la chapelle fussent occupées par Robert Reche (alias Richer), ermite de l'ordre de Saint-Augustin, qui s'y établit avec son frère, en vertu de la permission de Jean Prévôt, vicaire-général du cardinal de Gondi, évêque de Paris, en date du 29 août 1588. (Sauval, t. III, p. 220.—Lebeuf, t. II, p. 538.)
699: La maison et le terrain sont maintenant occupés par des jardiniers.
700: Voyez pl. 127.
701: Sauval, t. I, p. 68.
702: Les historiens disent que le duc d'Orléans en sortoit lorsqu'il fut assassiné.
703: Tout ce vaste emplacement, depuis la rue Saint-Antoine jusqu'aux Célestins et à la rivière, étoit couvert de maisons, cours, jardins, et de vastes hôtels qui furent presque tous réunis à la maison royale dite l'hôtel Saint-Paul, et ensuite divisés et vendus comme nous l'avons dit en parlant de ce célèbre édifice. Cette division a trompé nos historiens, et les a mis dans le cas ou de confondre ces différents hôtels, ou de ne pas remarquer que les noms divers qu'ils ont portés ne doivent souvent s'appliquer qu'à la même demeure, successivement occupée par divers particuliers. Ainsi cet hôtel du Petit-Musc a porté successivement les noms d'hôtel Neuf, d'Étampes, de Bretagne, d'Orange, de Valentinois, de Boisi, de Langres, du Maine (Mayenne), et d'Ormesson.
704: T. II, p. 126.
705: Nous avons parlé de ce qui a rapport à la démolition de cet hôtel à l'article des hôtels du quartier Saint-Paul.
706: Bannières du Châtelet, vol. VII, fo 204, verso.
707: Fredeg. Schol. Chron., no 58.—Duchesne, t. Ier, p. 757. Coll. hist. Fr., t. II, no 58.
708: On proposa, dit l'historien de ce prince, de la donner au roi de Navarre, qui offroit de la payer comptant; «mais il fut impossible d'y réduire l'université: si bien que le roi n'en put sauver que les galeries qui étoient bâties sur les murailles de la ville, et qui furent conservées, en les payant selon l'estimation pour la merveille de l'ouvrage, pour la rareté et la diversité des peintures.»
709: Cette pierre, qui avoit deux pieds carrés, fut enlevée quand on bâtit l'hôtel de Lorraine, et trouvée depuis dans quelques démolitions. Elle a été long-temps encastrée dans les murs du jardin de M. Foucault, conseiller d'État. Voici ce qu'on y lisoit:
«Cette maison de Savoisi, en 1404, fut démolie et abattue par arrêt, pour certains forfaits et excès commis par messire Charles de Savoisi, chevalier, pour lors seigneur et propriétaire d'icelle maison, et ses serviteurs, à aucuns écoliers et suppôts de l'université de Paris, en faisant la procession de ladite université à Sainte-Catherine-du-Val-des-Écoliers, près dudit lieu, avec autres réparations, fondations de chapelles et charges déclarées audit arrêt, et a demeuré démolie et abattue l'espace de cent douze ans, et jusqu'à ce que ladite université, de grâce spéciale, et pour certaines causes, a permis la réédification d'icelle, aux charges contenues et déclarées ès lettres sur ce faites et passées à ladite université en l'an 1517.»
710: Corroz., fo 135, recto.
711: T. II, p. 1090.
712: Chamb. des compt. Mémor. E., fo 223.
713: La gravure que nous en donnons ici représente cet hôtel tel qu'il étoit après ces dernières constructions. (Voyez pl. 128.)
715: Voyez pl. 129.
716: L'auteur du quatrième volume de la Description de Paris et de ses édifices les présente comme des chefs-d'œuvre.
717: Sauval, t. I, p. 693.
718: Sur plusieurs plans du dix-huitième siècle on trouve un jardin des arquebusiers placé à côté de la boucherie, qui étoit alors située à l'esplanade de la porte Saint-Antoine. Quelques particuliers s'y exerçoient effectivement à tirer de l'arquebuse, et même on y distribuoit des prix; mais ils ne formoient point un corps comme la compagnie des arquebusiers.
719: Voyez à la fin de ce quartier l'article Monuments nouveaux.
720: Tout près d'un des angles du clos de Mont-Louis, et dans le parc du seigneur de Charonne, étoit une petite terrasse qui avoit pris la place d'un pavillon assez anciennement construit. On assure que ce fut en cet endroit que le cardinal Mazarin plaça Louis XIV, pour lui faire voir la bataille qui se donna au faubourg Saint-Antoine le 2 juillet 1652.
721: Voyez pl. 130, une Vue de la portion de ces boulevarts qui est la plus élégante et la plus fréquentée.
722: Maintenant barrière d'Aunay.
723: Elle est fermée.
724: Elle a pris le nom de la barrière des Rats.
725: Elle est fermée pour les voitures.
726: T. II, p. 598.
727: Cart. S. Mauri, p. 1284.
728: Fol. 7, recto.
729: Cens. de S. Éloi, 1367. Nicolas Bonfons, libraire, qui nous a donné une édition plus ample des Antiquités de Paris, publiées par Corrozet, indique, dans ce quartier, quatre rues que nous ne connoissons plus: la rue Sainte-Catherine, pour aller droit à la porte Saint-Antoine, la rue de la Royne, la rue Royale et la rue d'Orléans. Corrozet n'avoit point fait mention de ces rues, soit par oubli, soit qu'elles n'existassent point alors, comme cela paroît plus vraisemblable.
Le palais des Tournelles ayant été détruit presque de fond en comble en 1565, on put faire un chemin qui conduisoit en droite ligne de l'église de la Couture Sainte-Catherine à la porte Saint-Antoine, et qui se trouve aujourd'hui couvert de maisons: ce seroit la rue Sainte-Catherine. La rue d'Orléans semble être le chemin qui conduit à la Bastille et à l'Arsenal. On sait que le duc d'Orléans avoit un hôtel situé en cet endroit, et qui fait partie des jardins de l'Arsenal. La rue de la Royne pourroit être le passage qui conduisoit au cimetière Saint-Paul et aux charniers, lesquels subsistoient encore vers la fin du dix-huitième siècle. Jaillot avoit vu cependant un ancien plan manuscrit de la censive et des terrains dépendants du monastère de la culture Sainte-Catherine, sur lequel ce passage étoit indiqué sous le nom de rue aux Lyons. La rue Royale semble être représentée par le cul-de-sac Guémené.
730: Dans cette même rue, et un peu avant celle de Saint-Bernard qui vient y aboutir, il y a un cul-de-sac nommé des Forges Royales.
731: T. I, p. 112.
732: Arch. de l'archev.
733: Portef. de Blondeau, t. XII, 1er et 8e cahiers.
734: Compt. de Recett. de Ligny de 1601 à 1602, fo 257, verso.
735: Il y a dans cette rue un cul-de-sac qui porte le même nom.
736: Ce fut dans cette rue que le connétable de Clisson fut assassiné par l'ordre de Pierre de Craon le 13 juin 1392, et que le roi et une partie de sa cour allèrent le visiter dans la boutique d'un boulanger chez lequel il s'étoit réfugié. (Voyez 1re partie de ce volume, p. 97.)
737: Arch. de Sainte-Cather.
738: Cette rue est fermée maintenant depuis la rue de Berci jusqu'à la rivière.
739: Il y avoit dans la rue de Charonne deux culs-de-sac: le premier, appelé de Mortagne, lequel n'existe plus, devoit son nom à un hôtel voisin; le second, nommé de la Croix-Faubin, existe encore, et doit son nom à une croix qui s'élevoit vis-à-vis de l'endroit où il est situé. Du reste ce nom tire sa première origine d'un petit hameau qui fait aujourd'hui partie du faubourg Saint-Antoine.
740: Arch. de Sainte-Cather.
741: L'abbé Lebeuf, dans ses notes sur le Dit des rues de Paris de Guillot (p. 597), a cru que c'étoit cette rue-ci que le poète désigne sous le nom du Pute-y-Muce. Robert, en lui donnant aussi ce dernier nom, ajoute qu'elle le portoit encore en 1560, et qu'en 1620 on lui donnoit celui de la Grosse-Margot, de l'enseigne d'un cabaret. Nous croyons que ces deux auteurs se sont trompés. Guillot, d'accord avec les rôles de taxes de 1300 et de 1313, indique la rue Renaut Lefèvre; or c'étoit ce nom que portoit alors la rue Cloche-Perce, comme on peut s'en convaincre en voyant le plan de d'Heuland et autres plans anciens, de même qu'en lisant Sauval et Corroset.
742: T. I, p. 126.
743: On la nomme maintenant rue Saint-Sabin.
744: Arch. de l'archev.
745: Recueil de Blondeau, t. XII, 6e cahier.
746: On la nomme maintenant rue Sainte-Anne.
747: Sauval et ses copistes disent qu'elle a porté successivement les noms de Vieille-Barbette, des Poulies, des Viez-Poulies, de Ferri-des-Poulies en 1258, et de Richard-des-Poulies. Cet auteur ajoute que les poulies étoient un jeu usité alors, et qu'on ne connoît plus aujourd'hui, lequel produisait 20 sols parisis de rente, que Jean Gennis et sa femme donnèrent aux Templiers en 1271. Il est certain qu'au quinzième siècle et au suivant cette rue portoit le nom des Poulies; mais nous n'avons point trouvé ailleurs que dans Sauval qu'elle ait été appelée Vieille-Barbette. Il l'a peut-être confondue avec la Vieille rue du Temple, à laquelle elle aboutit, et qui, dans cet endroit, se nommoit rue Vieille-Barbette.
748: Hist. de Par., t. I, p. 591.
749: Sauval, t. I, p. 135, 136, 521.
750: Sauval, t. I, p. 143.
751: Il y a, dans la rue Saint-Antoine, un cul-de-sac parallèle à cette rue, et qui porte le même nom.
752: Trait. de la Pol., t. I, p. 181.
753: Au bout de cette rue, et en face de celle des Rosiers, est un cul-de-sac appelé Coquerel. C'étoit anciennement une rue ou ruelle nommée de la Lamproie, laquelle aboutissoit à la rue Couture-Sainte-Catherine. (Arch. de Sainte-Cather.) Dans le terrier du roi de 1540 elle est nommée rue de la Cocquerie, rue Coquerée dans les titres des Haudriettes, et de la Cocquerée dans ceux du Temple en 1415.
En face de cette rue, sur le terrain du Petit-Saint-Antoine, on a ouvert un passage qui donne dans la rue du même nom. On l'appelle passage du Petit-Saint-Antoine.
754: Arch. de l'archev.
755: De Chuyes, dans son Guide de Paris, ne fait pas mention de la rue de Lappe, mais il indique une rue Gaillard, qui nous paroît être celle-ci; s'il dit qu'elle aboutit à la rue de Charenton, c'est une faute d'impression, il faut lire: à la rue de Charonne. Cette identité nous semble prouvée par la fondation que l'abbé Gaillard avoit faite dans cette rue, d'une communauté composée de six frères et d'un supérieur ecclésiastique, pour apprendre à lire et à écrire aux pauvres garçons du faubourg Saint-Antoine.
756: Il y a dans cette rue un cul-de-sac qui faisoit la continuation de la rue du Foin. On l'appelle des Hospitalières, parce que leur maison y étoit située.
757: L'avenue qui donne d'un côté sur la place du Trône, de l'autre dans cette rue, se nomme avenue des Ormes.
758: T. III, p. 307.
759: Archiv. du Templ.
760: T. Ier, p. 165, et t. II, p. 121 et 255.
761: T. IV, p. 401.
762: Arch. de Sainte-Cather. et du Temple.
764: P. 1237.
765: Il y avoit anciennement dans cette rue, entre la rue Saint-Sébastien et celle du Chemin-Vert, trois culs-de-sac qui n'existent plus. Le premier n'avoit point de nom certain; le second étoit appelé des Jardiniers; le troisième, de la ruelle Pelée.
766: Recueil de Blondeau, t. LXVI.
767: Ibid, t. XXX., 4e et 5e cahiers.
768: Cette maison est mentionnée dans l'histoire de Charles IX; les protestants y tenoient une de leurs assemblées. Les registres de la ville nous apprennent que, le 24 avril 1562, le connétable de Montmorenci s'y transporta, ainsi que dans deux autres appelées le Patriarche et le Temple de Jérusalem, et fit brûler les bancs et la chaire du ministre. Quelques auteurs ont prétendu que ce lieu fut ensuite donné à des hospitalières du Saint-Esprit de Montpellier, qu'on y construisit une chapelle sous le titre du Saint-Esprit, et que c'est de là que les religieuses Annonciades du Saint-Esprit ont pris leur nom; mais cette opinion est destituée de tout fondement.
769: Depuis la rue de Berci jusqu'à la rivière on la nomme maintenant rue Villiot.
770: Dans cette rue aboutissent trois ruelles: la première, nommée ruelle des Quatre-Chemins, commence à côté de la barrière de Charenton; la seconde s'appelle ruelle des Trois-Chandelles; la troisième, désignée sous le titre de ruelle des Trois-Sabres, se dirige vers la barrière de Reuilly.
771: Il y a dans cette rue un cul-de-sac nommé cul-de-sac de Reuilli.
772: Il y a dans cette rue un cul-de-sac qui porte le même nom.
773: On la nomme maintenant rue de la Folie-Regnau.
774: Arch. du Templ.
775: En parlant de la rue des Juifs, nous avons remarqué que Guillot, le rôle de 1313 et autres titres subséquents n'en faisoient pas mention, et cette observation pourroit suffire; mais nous avons encore, pour nous appuyer dans notre opinion, un monument de sculpture placé à la maison qui fait l'angle de la rue du Roi-de-Sicile et de celle des Juifs. Nos historiens nous ont conservé le souvenir de l'attentat commis sur une statue de la Sainte-Vierge qui fut mutilée la nuit du 31 mai au 1er juin 1528: elle étoit placée en la rue des Rosiers. François Ier fit faire une autre statue en argent, qu'il plaça au lieu même où étoit l'ancienne de pierre. Cette cérémonie se fit le 12 dudit mois, à la fin d'une procession générale ordonnée à cet effet. Cette statue ayant été volée en 1545, on en substitua une troisième en bois qui fut brisée par les hérétiques la nuit du 13 au 14 décembre 1551. On fit de nouveau une semblable procession, et l'on y plaça alors une statue de marbre. Les actes qui constatent ces différents faits indiquent que ces réparations furent faites rue des Rosiers, devant l'huis de derrière du Petit-Saint-Antoine. Ce monument en sculpture, où François Ier est représenté, a toujours subsisté depuis au même lieu, et n'a été déplacé qu'au moment de la révolution.
776: On la nommoit, pendant la révolution, rue des Vosges, ainsi que la place.
777: Il y a dans cette rue un cul-de-sac qui porte le même nom.
778: Pag. 48.
779: T. II, p. 597.
780: Elle a porté, pendant la révolution, le nom de rue Saint-Denis.
781: Voy. t. I, p. 279, 1re partie.
782: Le scandale de ces inscriptions a été porté si loin, que depuis quelque temps, dit-on, il a été nommé des inspecteurs chargés d'examiner, d'admettre ou de rejeter les épitaphes.