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Œuvres de P. Corneille, Tome 04

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[1] Voyez plus loin, p. 131.

[2] Voyez l'Esprit du grand Corneille, par François de Neufchâteau, p. 401.

[3] Origines de Caen, chapitre XXIV (édition de 1702, p. 545 et 546; 2e édition, 1706, p. 366).—La Bibliothèque impériale possède un exemplaire de cette dernière édition tout rempli d'additions manuscrites de Huet. Il y a écrit en regard du passage que nous venons de citer la note que voici: «Il a déclaré ce sentiment au public dans la préface qui est à la tête de sa comédie de la Mort de Pompée.» Corneille, dans son avis Au lecteur, parle en effet de son admiration pour Lucain; mais il n'indique en aucune façon qu'il le préfère à Virgile.—Dans les mémoires de Huet publiés en 1718 sous ce titre: Petri Danielis Huetii.... Commentarius de rebus ad cum pertinentibus (p. 313 et 314), le jugement que nous venons d'extraire des Origines de Caen est ainsi développé: «Cohorrui equidem aliquando, quum candide fateretur mihi, non tamen sine ingenua quadam verecundia, se Lucanum Virgilio anteferre: homo scilicet vulgi plausus sectari solitus, totusque ad secundas populi admirationes compositus, grandes illas, magnificas, et acutas aucupabatur sententias, multitudini commovendæ idoneas, iis neglectis poeticæ artis virtutibus, quae sitæ sunt in ingeniosa et prudenti inventione, in accurata constitutione suscepti operis, in æqua partium divisione ac consensione, in styli dignitate per omnes partes diffusa, et ad eas tamen subjectamque materiam accommodata. Parum ad hæc respexit Cornelius, nec satis perspecta habuit, suoque delectatus artificio, cæetera contemsit.»

[4] Chant IV, vers 82-84.

[5] Voyez la seconde partie de II l'Appendice qui suit Pompée, p. 111-115.

[6] Voyez p. 87, note 211, et p. 90, note 221.

[7] Voyez ci-après l'Épître placée en tête du Menteur, p. 130.

[8] Voyez tome III, p. 467, note 1123.

[9] Tome II, fol. 756 recto.

[10] Tome II, fol. 814 recto.

[11] Tome II, p. 45.

[12] Scène III. Voyez sur cette pièce, tome II, p. 8, note 18.

[13] Voyez Pompée, acte III, scène II, vers 807-810. Au dernier vers, on lit dans toutes les éditions de Corneille trône, au lieu de sceptre.

[14] Lemazurier, tome I, p. 85.

[15] Mémoires d'Hippolyte Clairon, p. 55 et 56.

[16] Pages 43-45.

[17] Sur Cornélie dans la Mort de Pompée. (Mémoires d'Hippolyte Clairon, p. 118 et 119.)

[18] Lemazurier, tome II, p. 86.

[19] Tome IV, p. 453-455, année 1678.

[20] Voyez sur la maréchale, et principalement sur ses prétentions nobiliaires et sur l'étalage qu'elle faisait à la comédie, où elle se plaçait devant Mme de Longueville elle-même, les Historiettes de Tallemant des Réaux, tome II, p. 220-223, 225 et 226.

[21] Giulio Mazarini, dit Mazarin, né en 1602 à Pescina, dans les Abruzzes, mort en 1661. Pour l'occasion qui donna lieu à cette dédicace de Corneille, voyez la fin de la Notice, p. 10.—Les éditions antérieures à 1660 sont les seules qui contiennent la présente Épître et l'avis Au lecteur qui la suit.—L'édition originale a deux fois Monseigneur dans le titre: A MONSEIGNEUR MONSEIGNEUR, etc.

[22] Var. (édit. de 1648-1656): Il a su que Rome.

[23] Virgile, Énéide, livre VI, vers 852: «Toi, Romain, songe à gouverner les peuples.»

[24] Corneille emprunte ce vers, en le modifiant légèrement, au poëte qui lui a fourni le fond même de sa tragédie, à Lucain. Voici le passage d'où il l'a tiré (Pharsale, livre IX, vers 186-189):

Non tamen ad Magni pervenit gratius umbram
Omne quod in Superos audet convicia vulgus,
Pompeiumque Deis obicit, quam pauca Catonis
Verba, sed a pleno venientia pectore veri.

Brébeuf a ainsi paraphrasé ces quatre vers:

Ce murmure animé, ces cris audacieux
Qui reprochent Pompée à la rigueur des Dieux,
Ces regrets arrivant à ces mânes insignes,
Semblent n'être pour eux que des devoirs indignes;
Mais au lieu que la plainte et les tristes propos
En altèrent le calme et troublent le repos,
L'éloge raccourci que Caton leur envoie
Va jusque dans les cieux en rehausser la joie,
Et pour sortir d'un cœur plein de la vérité,
Il devient un surcroît à leur félicité.

La Pharsale de Brébeuf est postérieure d'une dizaine d'années au Pompée de Corneille: elle a paru de 1653 à 1655, en cinq parties, réunies plus tard sous un titre commun portant la date de 1656. Nous citerons çà et là, de préférence à toute autre traduction, cette oeuvre presque contemporaine, très-propre, ce nous semble, à rehausser par la comparaison le génie de Corneille, que Brébeuf au reste admirait sincèrement et auquel il rend cet éclatant hommage dans l'Avertissement des «sept et huitième livres» de la Pharsale; «Je ne me suis pas satisfait moi-même dans les sujets que M. de Corneille a traités, et ses nobles expressions étoient si présentes à mon esprit, qu'elles n'étoient pas un médiocre empêchement aux miennes. Dans ce poëme inimitable qu'il a fait de la Mort de Pompée, il a traduit avec tant de succès, ou même rehaussé avec tant de force ce qu'il a emprunté de Lucain, et il a porté si haut la vigueur de ses pensées et la majesté de son raisonnement, qu'il est sans doute un peu malaisé de le suivre; mais je crois, lecteur, qu'il m'a été permis de n'égaler pas un style qui semble être la dernière élévation du génie, et que je ne serai pas coupable dans votre esprit pour n'avoir pas imité assez heureusement ce qui a été l'admiration de tout le monde.»

[25] Voyez ci-dessus, p. 11, note 21.

[26] Var. (édit. de 1648-1656: en mes derniers ouvrages.—Dans l'impression originale dont nous suivons le texte pour ces préliminaires, Corneille ne parle que de ses deux derniers ouvrages, parce que pour le Cid et Horace il n'a pas donné les extraits de Mariana et de Tite Live dans la première édition de chacune de ces pièces, mais seulement dans les recueils antérieurs à 1660: voyez tome III, p. 79, note 1, et p. 262, note 1.

[27] L'avis Au lecteur finit ici dans les éditions de 1654 et de 1656.

[28] Voyez ci-après l'Appendice, p. 103 et suivantes.

[29] Var. (édit. de 1648, 1652 et 1655): cent ou deux cents vers traduits ou imités de lui, que tu reconnoîtras aux mêmes marques que tu as déjà reconnu ce que j'ai emprunté de D. Guillen de Castro dans le Cid. J'ai tâché de suivre ce grand homme dans le reste.—Les impressions de 1648, 1652 et 1655 sont les seules qui aient cette variante, parce qu'elles sont aussi les seules où Corneille ait placé au bas des pages, pour le Cid, les extraits de Guillen de Castro: Voyez tome III, p. 199, note 553.

[30] Ce mot était masculin à cette époque. Voyez le Lexique.

[31] On aimait assez alors à laisser ainsi certains passages latins sans les traduire, afin de donner aux beaux esprits une occasion facile de briller auprès des dames. Voyez tome III, p. 45 et 46, ce que Balzac écrit à Scudéry dans une circonstance analogue.

[32] Cet extrait latin et les deux suivants ne sont que dans les éditions de 1644-1652 et dans celle de 1655.

«Enfin les cieux, dit-il, nous ravissent un homme
Sur qui rouloit encor l'espérance de Rome,
Et qui bien qu'en vertu cédant à nos aïeux,
Fut pourtant l'ornement de ce siècle odieux.
En ce temps où l'orgueil s'est rendu légitime,
Où la loi de l'honneur cède à celle du crime,
Il n'a point jusqu'au trône élevé ses projets:
Il vouloit des amis, et non pas des sujets.
Sous lui la liberté n'a point été blessée;
Ses grandeurs n'ont jamais révolté sa pensée.
Bien que Rome fût prête à porter ses liens,
Il n'a dans ses Romains vu que ses citoyens.
Il fut chef du sénat, mais du sénat encore
Et maître du couchant et maître de l'aurore.
Il ne s'établit point sur le droit des combats.
Ce qu'il pût autrefois ne devoir qu'à son bras,
Qu'à ce courage grand sur les plus grands courages,
Il voulut le devoir à de libres suffrages.
Les progrès éclatants de sa jeune saison
Ont enrichi l'État bien plus que sa maison.
Il sut prendre, au besoin, ou mettre bas les armes;
Il adoroit la paix au milieu des alarmes;
Et d'un visage égal il a pris ou quitté
L'éclat de la puissance et de l'autorité.
On n'a vu ses trésors que dedans ses largesses:
Sa maison étoit chaste au milieu des richesses;
Toujours la modestie et toujours la candeur
S'y trouvèrent d'accord avecque la grandeur.
Son nom fut précieux aux nations diverses,
Et pour nous d'un grand poids au fort de nos traverses.
Les remords de la honte et l'instinct du devoir
Ne sont plus un obstacle au souverain pouvoir;
Le bonheur des forfaits est un droit légitime,
Et la vertu gémit sous le pouvoir du crime.
Ton malheur, grand héros, te doit être bien cher,
De trouver une mort qu'il te falloit chercher;
D'accourcir ta douleur pour ne voir pas la nôtre,
Et pour ne vivre pas sous le pouvoir d'un autre.
Je voudrois ne devoir ma perte qu'à mon bras;
Mais la contrainte sert qui conduit au trépas.
Si le sort n'assoupit sa haine consommée,
Je demande en Juba le cœur de Ptolomée;
Et pourvu que sans vie on me garde au vainqueur,
Je puis à mon destin pardonner sa rigueur.»
(Traduction de Brébeuf.)

[34] Par une erreur typographique qui fait une faute de quantité, il y a ici juvat, au lieu de juvit, dans les éditions de 1648 et de 1652.

[35] Nous tirons la traduction de cet extrait et du suivant, de l'Histoire romaine de Velleius Paterculus publiée à Paris, chez Jean Gesselin, en 1610, in-4o. L'auteur de cette version française anonyme est J. Baudoin; elle forme l'appendice de sa traduction de Tacite. Les deux ouvrages font deux volumes. «Il (Pompée) eut pour mère Lucilia: il étoit de l'ordre des sénateurs, beau par excellence, non pour cette fleur de l'âge de laquelle on fait tant d'état, mais pour sa dignité et généreuse grandeur, qui lui étoit fort convenable et qui accompagna sa fortune jusques au dernier période de sa vie; il étoit parfait en bonté, des premiers en bonne vie, médiocre en éloquence, très-desireux du pouvoir qu'on lui déféroit par honneur, mais non pas pour en abuser; capitaine fort expérimenté à la guerre, vrai citoyen en temps de paix, et qui n'avoit point son semblable; fort modeste, constant en ses amitiés, facile à pardonner étant offensé, prêt à recevoir la satisfaction de chacun; qui n'abusoit jamais ou bien rarement de son pouvoir; et, ce qui mérite d'être mis au rang des choses plus grandes, il étoit fâché de se voir le premier en dignité en une ville libre et maîtresse du monde, quoiqu'il eût à bon droit tous les citoyens pour ses pareils.» (Pages 33 et 34.)

[36] Corneille suit ici le texte, évidemment fautif, de l'édition princeps (Bâle, 1520). Les éditions modernes de Velléius Paterculus ont généralement adopté la correction d'Alde Manuce, qui a substitué vitiorum à votorum. Le traducteur que nous citons dans la note précédente a sauté les mots: pæne omnium votorum expers, mais on voit par la suite de la phrase que son texte était aussi votorum.

[37] «Il étoit issu de la noble race des Jules et tiroit son extraction (selon que les anciens nous ont laissé par écrit) d'Anchise et de Vénus. C'étoit le plus beau de tous les citoyens, fort subtil en vigueur et force d'esprit, très-libéral, l'âme duquel étoit relevée par-dessus toute créance humaine: pareil du tout à ce grand Alexandre (mais sobre et qui ne se laissoit point vaincre à la colère) en grandeur de desseins, habilité de combattre, et patience ès dangers; qui ménageoit sa nourriture et son repos, plus pour l'usage de sa vie que pour l'entretien des voluptés.» (Traduction de J. Baudoin, p. 41.)

[38] Voyez la Vie de Pompée par Plutarque, chapitres LXVIII et suivants; et la Pharsale de Lucain, livre VIII, vers 560 et suivants.

[39] Voyez encore la Vie de Pompée par Plutarque, chapitre LXXX.

[40] Var. (édit. de 1660-1664): pour empêcher qu'il n'en aille donner.

[41] «Finablement le Roy s'estant retiré devers ses gens qui faisoient la guerre à César, il luy alla à l'encontre, et luy donna la bataille, qu'il gaigna, avec grande effusion de sang; mais quant au Roy, il ne comparut ni ne fut veu onques puis: à raison de quoy il establit royne d'Ægypte sa sœur Cléopatra, laquelle estant grosse de luy, peu de temps après accoucha d'un filz, que ceulx d'Alexandrie appelèrent Cæsarion.» (Plutarque, Vie de César, chapitre XLIX, traduction d'Amyot.)

[42] «Puis arriva en Alexandrie, que Pompeius y avoit desjà esté mis à mort: si eut en horreur Theodotus, qui luy en presenta la teste, tournant le visage d'un autre costé pour ne la point veoir.» (Ibidem, chapitre XLVIII.)

[43] Lucain ne nomme pas Théodote; il dit seulement (livre IX, vers 1010-1012):

...........Sed dira satelles
Regis dona ferens, medium provectus in æquor,
Colla gerit Magni, Phario velamine tecta.
Mais un lâche suppôt d'un cruel potentat
Vient à ce conquérant offrir un attentat:
Il lui vient apporter le crime de son maître.
(Traduction de Brébeuf.)

—Pour les amours de César et de Cléopatre, voyez plus haut la note 1, et le livre X de la Pharsale, vers 68 et suivants.

[44] Acte III, scène I.

[45] Dans le Discours du poëme dramatique: voyez tome I, p. 26.

[46] Var. (édit. de 1660-1664): jusques au terme.

[47] Pharsale, Livre VIII, vers 537, et livre X, vers 54.

[48] Ces mots se trouvent, avec une construction un peu différente (adulta jam ætate puerum, au chapitre XXIV du livre de la Guerre d'Alexandrie, attribué à Hirtius. Appien, au livre II des Guerres civiles, chapitre LXXXIV, dit que Ptolémée avait treize ans au moment de la mort de Pompée.

[49] Pharsale, livre VIII, vers 693.

[50] Voyez le livre de la Guerre d'Alexandrie, chapitre XXXIII, et Dion Cassius, livre XLII, chapitre XLIV.

[51] Nous ne trouvons point cette expression dans Lucain; mais Cléopatre est ainsi désignée par Properce (livre III, élégie XI, vers 39) et par Pline l'ancien (livre IX, chapitre LVIII).

[52] Pharsale, livre X, vers 369 et 370. Il y a credet dans le texte de Lucain.

Bien que nos actions nous rendent peu coupables,
Elle nous punira d'être peu punissables,
Et ce sera pour nous ou crime ou lâcheté
De n'avoir osé rien contre sa chasteté.
(Traduction de Brébeuf.)

[53] Voyez l'Examen de Médée, tome II, p. 338 et 339.

[54] Voyez tome III, p. 483 et 484.

[55] Voyez acte II, scène I.

[56] Voyez acte II, scène II, et acte III, scène I.

[57] Voyez l'Examen de Médée, tome II, p. 336 et 337.

[58] Var. (édit. de 1644): veuve de Pompée.—Cornélie est placée avant Lépide dans les éditions de 1644-1656.

[59] Var. (édit. de 1644): reine d'Égypte;—(édit. de 1648): femme de Ptolomée.

[60] Var. (édit. de 1644-1656): gouverneur du roi d'Égypte.

[61] Var. (édit. de 1644-1656): dame d'honneur de la Reine.

[62] Var. (édit. de 1644-1656): écuyer de la Reine.

[63] Ce nom manque à la liste des acteurs, dans les éditions de 1644-1656.—Corneille a trouvé dans Lucain les noms de Photin (Pothinus, dans quelques manuscrits de César Photinus), d'Achillas, de Septime (Septimius), du prêtre Achorée, dont il a fait un écuyer de Cléopatre. Charmion est, chez Plutarque (Vie d'Antoine, chapitre LXXXV), le nom d'une des femmes de cette reine. L'affranchi Philippe est nommé dans la Vie de Pompée du même auteur (chapitres LXXVIII et LXXX).

[64] Var. (édit. de 1644-1664): dans le palais royal de Ptolomée.

[65] Var. LA MORT DE POMPÉE, TRAGÉDIE. (1644)

[66] Voyez la IIe partie de l'Appendice, p. 111-115.

[67] Corneille paraît se rappeler ici ce passage de la fin du VIIe livre de la Pharsale (vers 789-791):

Cernit propulsa cruore
Flumina, et excelsos cumulis æquantia colles
Corpora.

Les mots «ces montagnes de morts» font penser à l'hyperbole par laquelle Brébeuf, renchérissant sur Corneille, a rendu plus tard, dans un autre endroit de la Pharsale, le tot corpora fusa de Lucain (livre VII, vers 652):

De mourants et de morts cent montagnes plaintives.

C'est de toute sa traduction le vers le plus connu, grâce à la critique de Boileau (Art poétique, chant I, vers 98-100):

Mais n'allez point aussi sur les pas de Brébeuf,
Même en une Pharsale, entasser sur les rives
De morts et de mourants cent montagnes plaintives.

—Fontenelle nous apprend que Corneille «avoit traduit sa première scène de Pompée en vers (latins) du style de Sénèque le tragique, pour lequel il n'avoit pas d'aversion, non plus que pour Lucain.» (Œuvres, tome III, p. 124.) Cette traduction est perdue.

[68] Var. Et de leurs troncs pourris exhale dans les vents. (1644-56)

[69] Var. Justifie César et condamne Pompée. (1644-56)

[70] Var. Des changements du sort une effroyable histoire. (1644-56)

[71] Var. Pourra prêter épaule au monde chancelant. (1644)

[72] Var. S'il couronne le père, il hasarde le fils. (1648-56)

[73] Var. Il faut ou recevoir ou hâter son supplice. (1644-56)

[74] Dans l'édition de 1692, ou a été substitué à et.

[75] Var. A quel choix vos conseils me doivent disposer. (1644-68)

[76] Var. Et jamais potentat n'a vu sous le soleil
Matière plus illustre agiter son conseil. (1644-56)

[77] Var. Sire, quand par le fer les choses sont vidées. (1644-63)

[78] Var. Qui veut venger sur lui le sang de leurs provinces. (1644-56)

[79] Var. Sire, n'attirez point le tonnerre en ces lieux. (1644-63)

[80] Var. Et voler sans scrupule au crime qui le sert. (1644-64)

[81] Var. Qui frappe le vaincu ne craint point le vainqueur. (1644-56)

[82] Var. Sire, Photin dit vrai; mais quoique de Pompée. (1644-63)

[83] Var. Qu'il ne peut acquitter qu'aux dépens de leur sang. (1644)
Var. A ne point l'acquitter qu'aux dépens de leur sang. (1648-56)

[84] La dette contractée envers César par Ptolémée Aulétès, père du Ptolémée qui tua Pompée, est un fait historique. Voyez le chapitre XLVIII de la Vie de César par Plutarque, où, au lieu de la somme ronde de mille talents, il y a un chiffre assez compliqué, qu'Amyot traduit par un million sept cent cinquante mille écus.

[85] Var. Je sais obéir, Sire, et je serois jaloux. (1644-63)

[86] Var. Sire, je suis Romain: je connois l'un et l'autre. (1644-63)

[87] Var. Prendre sur vous la honte, et lui laisser le fruit. (1644-64)

[88] L'édition de 1682 porte, par erreur: «et ne gagnez plus l'autre.»

[89] Var. Vous n'en gagnez pas un, et les perdez tous deux. (1644-68)

[90] Var. Et cédons au torrent qui traîne toutes choses. (1644-56)

[91] Var. Consentons au destin qui les veut mettre aux fers. (1644-56)

[92] Var. Qu'il plaise au ciel ou non, laisse-m'en le souci. (1648-56)

[93] Var. Sire, je crois tout juste alors qu'un roi l'ordonne. (1644-63)

[94] Voyez au tome III, p. 391, les vers 155 et 156 de Cinna.

[95] Var. De mon trône dans l'âme elle prend la moitié. (1644-56)

[96] Var. Sire, c'est un motif que je ne disois pas. (1644-63)

[97] Var. Son hôte et son ami, qui l'en voulut saisir. (1644-56)

[98] Var. Et les raisons d'État.... Mais, Sire, la voici. (1644-63)

[99] Var. Sire, Pompée arrive, et vous êtes ici! (1644-60)

[100] Var. S'il veut, il peut aller dessus son monument. (1644-56)

[101] On lit dans les éditions de 1648-54 et de 1656: «vous répondez,» pour: «vous répondrez.»

[102] Cette indication manque dans les éditions de 1644-56.

[103] Var. S'il est, Sire, encor temps de vous en repentir. (1644-63)

[104] Var. Et que par ces mutins chassé de son État,
Il fut jusques à Rome implorer le sénat. (1644-56)

[105] Var. César en fut épris, du moins il feignit l'être,
Et voulut que l'effet le fit bientôt paroître. (1644-56)

[106] Var. Et par son testament, qui doit servir de loi,
Me rendit une part de ce qu'il tint de moi. (1644-56)

[107] Var. Sire, cette surprise est pour moi merveilleuse. (1644-63)

[108] Voyez ci-dessus l'Examen, p. 24.

[109] Var. Leur générosité soumet tout à la gloire. (1656)

[110] Var. Tout est illustre en eux quand ils osent se croire. (1644-56)

[111] Var. C'est quand l'avis d'autrui corrompt les sentiments. (1644 in-12)

[112] Var. Je lui garde une flamme exempte d'infamie. (1644-68)

[113] Ce vers a été omis par erreur dans les éditions de 1648-54 et de 1656.

[114] Var. Quand elle avoue aimer, s'assure d'être aimée,
Et de quelque beau feu que son cœur soit épris,
Ne s'expose jamais aux hontes d'un mépris. (1644-56)
Var. Jamais ne dit qu'elle aime, à moins que d'être aimée. (1660)

[115] Voyez l'Examen de Polyeucte, tome III, p. 483 et 484.

[116] Var. Et le cœur et la main qui les donnent aux rois;
Si bien que ma rigueur, ainsi que le tonnerre,
Peut faire un malheureux du maître de la terre. (1644-56)

[117] Var. J'oserois bien jurer que vos divins appas. (1644-63)

[118] Les éditions de 1644 portent seules: «Calpurnie,» au lieu de: «Calphurnie.»—On trouve dans les inscriptions l'une et l'autre orthographe; la seconde (Calpurnius, Calpurnia) est la plus ordinaire.

[119] Avant d'épouser Calpurnie, César avait répudié sa troisième femme, Pompéia.

[120] Var. [Peut-être mon bonheur saura mieux l'arrêter;]
Et si jamais le ciel favorisoit ma couche
De quelque rejeton de cette illustre souche,
Cette heureuse union de mon sang et du sien
Uniroit à jamais son destin et le mien.
Comme il n'a plus d'enfants, ces chers et nouveaux gages
Me seroient de son cœur de précieux otages.
[Mais laissons au hasard ce qui peut arriver.] (1644-56)

[121] Les éditions de 1682 et de 1692 portent seules: «Qui saura mieux que moi,» ce qui est sans doute une erreur.

[122] Achorée joue dans la Pharsale, comme nous l'avons dit (p. 26, note 6), un tout autre rôle que dans la tragédie; mais chez Lucain, comme chez Corneille, il est favorable à Pompée: voyez la Pharsale, livre VIII, vers 475-481.

[123] Var. Il soupçonna dès lors son manquement de foi,
Et se laissa surprendre à quelque peu d'effroi. (1644-56)

[124] Var. Il condamna soudain ces indignes alarmes,
Et pensa seulement, dans ce pressant ennui. (1644-56)

[125] Après la bataille de Pharsale, le père de Cornélie, Q. Métellus Scipion, s'était retiré d'abord à Corcyre auprès de Caton, puis en Afrique, où César le vainquit, lui et Juba, roi de Numidie, à la bataille de Thapsus.—Des deux fils de Pompée et de Mucia, sa troisième femme, l'aîné, Cnéius, était en route pour l'Afrique quand il apprit la mort de son père; le second, Sextus, était sur le vaisseau, et fut témoin avec Cornélie du meurtre de Pompée.

[126] Var. Il dit, et cependant que leur amour conteste. (1644-56)

[127] Var. Enfin l'esquif aborde, on l'invite à descendre. (1644-64)

[128] Var. Il se lève; et soudain, par derrière, Achillas,
Comme pour commencer, tirant son coutelas. (1644-56)

[129] Var. De peur qu'il ne semblât, contre une telle offense
Implorer d'un coup d'œil son aide et sa vengeance. (1644-60)

[130] Var. Immobile en leurs coups, en lui-même il rappelle. (1648-56)

[131] Var. Sa tête, sur les bords de la barque penchée. (1644-64)

[132] Var. Et pour combler enfin sa tragique aventure. (1644-64)

[133] Var. A ce spectacle affreux, la pauvre Cornélie....
CLÉOP. Dieux! en quels déplaisirs est-elle ensevelie?
ACHOR. Ayant toujours suivi ce cher époux des yeux,
Je l'ai vue élever ses tristes mains aux cieux;
Puis cédant aussitôt à la douleur plus forte,
Tomber, dans sa galère, évanouie ou morte. (1644-56)

[134] Var. L'éloignent du rivage, et regagnent la mer. (1644-56)

[135] Var. L'autre entend le tonnerre, et l'autre se figure. (1644 et 48)

[136] Var. La tyrannie est bas, et le sort est changé. (1644-64)

[137] Var. De qui l'heur sembloit être au-dessus du revers. (1644-68)

[138] Var. Sur quelques bords du Nil bien à peine s'étend. (1648-56)

[139] L'édition de 1655 porte: «si vous m'êtes,» pour: «si vous n'êtes.»

[140] Var. De se plaindre à Pompée auparavant qu'à lui. (1644-60)

[141] Var. Le mal qu'on voit venir sans pouvoir s'en défendre. (1644-64)

[142] Var. Sire, ne donnez point de prétexte à César. (1644-63)

[143] Var. Sire, voyez César, forcez-vous à lui plaire. (1644-63)

[144] Avant sa mort, Ptolémée Aulétès avait envoyé son testament a Rome. Pompée en fut le dépositaire. Il y disposait de son trône en faveur de son fils aîné, le Ptolémée de notre tragédie, et de sa fille aînée Cléopatre, à la condition qu'ils se marieraient, quand ils auraient l'âge convenable, et régneraient ensemble.

[145] Var. Louez son jugement, et le laissez partir. (1644-56)

[146] Var. Et pour vaincre d'honneur son absolu pouvoir,
[Avec toute ma flotte allons le recevoir.] (1644-56)

[147] Var. S'il en a rendu grâce, ou s'il l'a dédaigné. (1644-56)

[148] Var. Ce qu'à nos assassins enfin il a pu dire. (1644-64)

[149] Pour: se sont éloignés de la ville. Voyez le Lexique.

[150] A cette époque ce mot se rencontre assez fréquemment au masculin en ce sens. Voyez le Lexique.

[151] Var. Il éprouva toujours la faveur de son Mars. (1644-56)

[152] Var. Consulte à sa raison sa joie et ses douleurs,
Examine, choisit, laisse couler des pleurs. (1644-56)

[153] Pompée n'avait épousé Cornélie qu'après la mort de sa seconde femme, Julie, fille de César.

[154] «Un homme qui demeure sur le théâtre, seulement pour entendre ce que diront ceux qu'il y voit entrer, fait une liaison de présence sans discours, qui souvent a mauvaise grâce.... Ainsi dans le troisième acte de Pompée, Achorée, après avoir rendu compte à Charmion de la réception que César a faite au Roi quand il lui a présenté la tête de ce héros, demeure sur le théâtre, où il voit venir l'un et l'autre, seulement pour entendre ce qu'ils diront, et le rapporter à Cléopatre.» (Discours des trois unités, tome I, p. 103.)

[155] Var. Ai-je vaincu pour vous dans le sang de Pharsale? (1648-54 et 56)
Var. Ai-je vaincu pour vous dans le champ de Pharsale? (1655)

[156] Mithridate avait fait égorger à la fois dans les villes de l'Asie tous les Romains qui s'y trouvaient.

[157] Var. Et que s'il eût vaincu, votre esprit complaisant. (1644-56)

[158] On a rapproché de ce passage ce vers bien connu des Pontiques d'Ovide (livre II, épître III, vers 10):

Et cum fortuna statque caditque fides.

[159] Var. Jugez si vos discours me rendent mes esprits. (1644-56)

[160] Voyez plus haut, p. 32, note 84.

[161] Var. Et justifiez-vous sans la calomnier. (1648-56)

[162] Toutes les éditions, excepté celles de 1644 et de 1655, donnent: «par vos prospérités;» nous avons néanmoins adopté la leçon pour, qui nous paraît seule offrir un sens.

[163] Var. Votre lâche attentat cherche avec trop de ruses. (1660-64)

[164] Les éditions de 1644 in-12 et de 1648-56 portent, par une erreur singulière: «à vaincre,» pour: «à vivre.»

[165] Var. Si l'on voyoit marcher dessus un même char. (1644-64)

[166] En marge, dans les éditions de 1644: Antoine sort sur le théâtre.

[167] Var. Ni votre dignité vous en pût garantir. (1644-56)

[168] Var. Je l'ai vue, ô César, elle est incomparable. (1644-56)

[169] Voyez plus loin la note du vers 392, (note 640) de la Suite du Menteur.

[170] Var. Vous qui la pouvez mettre au faîte des grandeurs. (1644-60)

[171] L'édition de 1682 donne l'affermir, pour l'affranchir.

[172] Var. Sitôt qu'ils ont pris port, vos chefs, par vous instruits. (1644-64)

[173] Var. César, car le destin, qui m'outre et que je brave. (1644-56)

[174] Cornélie avait épousé Pompée un an après la mort du jeune Crassus, fils du triumvir, qui avait péri avec son père dans la guerre des Parthes.

[175] Var. Encore ai-je sujet de rendre grâce aux Dieux. (1644-56)

[176] Var. Si je dois grâce aux Dieux de ce qu'ils ont permis. (1644-56)

[177] Var. Alors, l'esprit content et l'âme satisfaite,
Je l'eusse fait aux Dieux pardonner sa défaite. (1644-56)

[178] «Me sera-t-il permis de rapporter ici que Mlle de Lenclos, pressée de se rendre aux offres d'un grand seigneur qu'elle n'aimait point, et dont on lui vantait la probité et le mérite, répondit:

O ciel, que de vertus vous me faites haïr!

C'est le privilége des beaux vers d'être cités en toute occasion, et c'est ce qui n'arrive jamais à la prose.» (Voltaire.)

[179] Var. Il est mort, et mourant, Sire, il vous doit apprendre. (1644-63)

[180] Var. Jugez César vous-même à ce courroux si lent. (1644-56)

[181] Var. Sire, il porte en son flanc de quoi nous en laver. (1644-63)

[182] Var. Oui, oui, ton sentiment enfin est véritable:
C'est trop craindre celui que j'ai fait redoutable. (1644-56)

[183] Var. Que ton cœur est sensible, et qu'on le peut percer. (1644-56)

[184] Var. Et n'abandonner pas ma vie et ma puissance. (1644-56)

[185] Var. Ni souffrir que demain tu puisses à ce prix. (1644-56)

[186] L'édition de 1682 porte seule: «aux choix,» au pluriel.

[187] On lit digne, au singulier, dans l'édition de 1656.

[188] Var. Nous pouvons beaucoup, Sire, en l'état où nous sommes. (1644-63)

[189] Var. J'ai remarqué l'horreur qu'il a soudain montrée. (1644-56)

[190] Voyez tome I, p. v de l'Avertissement, en note.

[191] Var. Sire, et ne lui montrez que foiblesse et que crainte. (1644-63)

[192] Toutes les éditions, excepté celle de 1656, portent: «Cette office,» au féminin.

[193] Il y a eu, sans accord, dans toutes les éditions publiées du vivant de Corneille, et même encore dans celle de 1692.

[194] Var. Qu'avec nos citoyens ont pris quelques soldats [194-a]. (1644-56)

[194-a] Voltaire a adopté cette variante dans son texte de 1764.

[195] Var. Mais puisque le passé ne se peut révoquer. (1644-56)

[196] Var. Vous pouvez d'un coup d'œil désarmer sa colère. (1644-56)

[197] Var. Je ne me vante pas de le pouvoir fléchir. (1644-56)

[198] Var. Je crains que de nouveau ma présence l'irrite;
Elle pourroit l'aigrir, au lieu de l'émouvoir. (1644-56)

[199] Var. Et qu'il en peut prétendre une juste conquête. (1644-56)

[200] Var. Plus hautement assise en captivant son maître. (1644-56)

[201] Var. Qu'après avoir mis bas un si digne adversaire. (1644-56)

[202] Allusion au fameux Veni, vidi, vici, que César écrivit à un de ses amis de Rome après la victoire qu'il remporta plus tard, en Asie, sur Pharnace, fils de Mithridate. Voyez la Vie de César par Plutarque, chapitre L.

[203] Var. Faites grâce, Seigneur, ou souffrez que j'en donne,
Et fasse voir par là que j'entre à la couronne. (1644-56.)

[204] Var. Par la moitié qu'en terre il a laissé de lui.
Quoi que la perfidie ait osé sur sa trame,
Il vit encore en vous, il agit dans votre âme. (1644-56)

[205] Var. Quand il la faut attendre, elle est trop cher vendue. (1644-56)

[206] Var. Le foudre punisseur que je vois en tes mains. (1644-56)

[207] Var. Et me laisse encor voir qu'il y va de ma gloire
De punir son audace avant que ta victoire. (1644-56)

[208] Var. Va, ne perds point le temps, il presse. Adieu: tu peux. (1648-56)

[209] «Ces derniers vers que prononce Cornélie frappent d'admiration, et quand ce couplet est bien récité, il est toujours suivi d'applaudissements. Quelques personnes ont prétendu que ces mots: «tu peux te vanter,» ne conviennent pas, qu'ils contiennent une espèce d'ironie, que c'est affecter sur César une supériorité qu'une femme ne peut avoir. On a remarqué que cette tirade, et toutes celles dans lesquelles la hauteur est poussée au delà des bornes, faisaient toujours un peu moins d'effet à la cour qu'à la ville. C'est peut-être qu'à la cour on avait plus de connaissance et plus d'usage de la manière dont les personnes du premier rang s'expriment, et que dans le parterre on aime les bravades, on se plaît à voir la puissance abaissée par la grandeur d'âme.» (Voltaire.)

[210] Var. Si mon zèle et mes soins le peuvent secourir. (1644-56)

[211] «Garnier, du temps de Henri III, fit paraître Cornélie, tenant en main l'urne de Pompée. Elle dit (acte III, scène III):

O douce et chère cendre! ô cendre déplorable!
Qu'avecque vous ne suis-je, ô femme misérable!

C'est la même idée, mais elle est grossièrement rendue dans Garnier, et admirablement dans Corneille. L'expression fait la poésie.» (Voltaire.)—Voyez la Notice, p. 5.

[212] Var. De n'éteindre jamais, ni laisser affoiblir
L'ardeur de le venger dont je veux m'ennoblir. (1644-56)

[213] Var. Madame, je portai mes pas et mes sanglots. (1644-56)

[214] Dans la Pharsale (livre VIII, vers 715 et 716), Cordus est un questeur de Pompée, qui avait accompagné son général dans sa fuite.

[215] Les éditions de 1644 portent, par erreur évidemment: «dont la tête coupée.»

[216] Var. [Tu peux même à sa veuve en reporter la cendre[216-a],]
Dans ces murs que tu vois bâtis par Alexandre. (1644-56)

[216-a] Tu peux même à sa veuve en rapporter la cendre. (1644 in-12 et 48-56)

[217] Var. Ces restes d'un héros par le feu consommé. (1644-56)

[218] Var. Tout un grand peuple armé fuyoit devers le port. (1644-56)

[219] Var. Montroit de sa justice un exemple assez beau. (1644-68)

[220] Var. Et lui dis que je cours achever sa vengeance. (1644-56)

[221] «Les curieux ne seront pas fâchés de savoir que Garnier avait donné les mêmes sentiments à Cornélie. Philippe lui dit (acte III, scène III):

César plora sa mort.

Corélie répond:

Il plora mort celui
Qu'il n'eût voulu souffrir être vif comme lui.»
(Voltaire.)

[222] Var. Quand on s'y voit forcé par son propre danger. (1644-63)
—Voyez ci-dessus la Notice, p. 5, et la note 211 de la p. 87.

[223] Var. Et que cet intérêt qu'on prend pour sa mémoire. (1644 et 60-63)

[224] Var. Le ciel règle souvent les effets par les causes. (1644 in-4o)
Var. Le ciel règle souvent les effets pour les causes. (1644 in-12)

[225] Var. A quels souhaits le ciel aura mieux répondu. (1644-56)

[226] Var. Ah! ce n'est pas ses soins que je veux qu'on me die. (1644-63)

[227] Voyez ci-dessus, vers 1146 et suivants.

[228] Var. Ce qui dans ses vaisseaux restoit des gens de guerre. (1644)

[229] Var. Du moins César l'eût fait, s'il l'avoit consenti. (1644-56)

[230] Var. Ni vos vœux ni nos soins n'ont pu le secourir:
Malgré César et vous il a voulu périr. (1644-56)

[231] Var. Dont éclatent les morts des plus dignes monarques. (1644-56)

[232] Var. Et sa perte aux Romains a bien coûté du sang. (1644-56)

[233] Var. Pour réserver sa tête aux hontes d'un supplice. (1644-56)

[234] Var. Et son cœur indigné, que cette erreur abuse. (1644-56)

[235] Var. D'un tel nombre à la foule accablent ce vaisseau. (1644-56)

[236] L'auteur du livre de la Guerre d'Alexandrie (chapitre XXXI) raconte que Ptolémée s'enfuit du camp, et qu'il périt de la manière que dit ici Corneille.

[237] Var. Il vous proclame reine; et quoique ses Romains
Au sang que vous pleurez n'aient point trempé leurs mains,
Il montre toutefois un déplaisir extrême. (1644-56)

[238] Var. Qui pourra mieux que moi vous dire la douleur. (1644-56)

[239] Var. Je n'y puis plus rien voir qu'un funeste rivage. (1644-56)

[240] Var. Qu'aux changements du Roi pousse un peuple inconstant. (1652-56)

[241] Var. Et de tous les objets celui qui plus m'afflige,
J'y vois toujours en toi l'ennemi qui m'oblige. (1644-56)

[242] Var. Et ne recevra point d'honneurs illégitimes:
Pour ces pieux devoirs je ne veux que demain. (1644-56)

[243] Juba, roi de Numidie.

[244] Var. Secondés des efforts d'un roi plus généreux. (1644-56)

[245] Var. Et que ce triste objet porte à leur souvenir. (1644-56)

[246] Var. L'une de la vertu, l'autre de mon devoir. (1644 in-12 et 48-56)

[247] Var. Et comme ta vertu, qu'en vain on veut trahir. (1644-56)

[248] Var. Tant de soins pour vous rendre entière obéissance. (1644-64)

[249] Var. Et n'ose remonter au trône sans regret. (1644-56)

[250] Voyez ci-dessus, p. 14.—Dans Médée, nous avons indiqué les sources latines au bas des pages; mais là Corneille imitait une tragédie et la suivait d'assez près; ici il choisit dans un poëme épique certains passages brillants pour orner sa tragédie, sans s'astreindre, bien entendu, à une marche analogue à celle de son modèle. Nous avons donc cru devoir placer les vers de Lucain en appendice, comme nous avons fait pour ceux de Guillem de Castro à la suite du Cid. Ce qui nous y a encore plus déterminé, c'est que, pour la Médée, les rapprochements avec le latin sont un simple travail d'éditeur qui peut sans inconvénient être confondu avec les notes, tandis que, pour le Cid et pour Pompée, Corneille ayant pris la peine d'indiquer lui-même les vers qu'il a imités, mieux valait, ce nous semble, ne pas mêler son œuvre avec la nôtre.—Il n'a donné ces rapprochements que dans les éditions de 1648, 1652 et 1655. Nous n'avons rien changé à son texte, qui ne diffère des meilleures éditions que par quatre ou cinq variantes de peu d'importance; nous nous sommes contenté d'y corriger un petit nombre de fautes typographiques. Nous avons aussi coupé, comme il l'a fait lui-même, en plusieurs fragments des citations qui, dans Lucain, se suivent et sont jointes; ainsi celles qui se rapportent aux vers 80, 82, 84:

.... Fatis accede, Deisque,
Et cole felices, miseros fuge.

[251] Voyez ci-dessus la Notice, p. 5.

[252] Histoire du Théâtre françois, tome V, p. 441-445.

[253] Par une disposition des plus bizarres, on lit ici avant le nom de Photin: «Scène sixième;» plus loin, avant le nom d'Achillas: «Scène septième;» avant le nom de Théodote: «Scène huitième;» et enfin avant le nom. de Ptolomée: «Scène neuvième. Ptolomée, Parthénie, Achillas, Photin, Théodote.» Mais comme ces discours séparés ne constituent pas des monologues et qu'ils sont, de toute nécessité, prononcés en présence du conseil assemblé; que, d'un autre côté, on lit immédiatement après les deux derniers vers dits par Ptolomée: «Parthénie entrant sur ces paroles,» ce qui prouve que c'est alors seulement qu'un nouveau personnage occupe le théâtre, il nous a para indispensable de continuer jusqu'en cet endroit la scène cinquième, qui n'a sans doute été divisée par l'imprimeur qu'à cause de son étendue.

[254] Une asile est la leçon de l'édition originale.

[255] La Vérité suspecte.

[256] Acte I, scène VI, vers 332.

[257] Voyez ci-après, p. 132.

[258] Édition de 1659, in-4o, p. 320.

[259] Acte IV, scène IV.

[260] Acte I, scène VI, vers 333-340.

[261] Neuvième fragment du Songe de Vaux.

[262] 3e édition, 1694, p. 94.

[263] Acte I, scène VI, vers 349 et 350.

[264] Acte III, scène VI, vers 1069 et 1070.

[265] Voyez tome II, p. 3 et 4.

[266] Dans les scènes VI et VII du Ier acte des Folies amoureuses de Regnard, des expressions militaires deviennent des métaphores galantes comme dans les passages cités plus haut, et à la scène VII de l'acte II des termes de musique servent de langage secret.

[267] Voyez ci-après, p. 204, note 447.

[268] Voyez la dernière variante de la Suite du Menteur, (page 388).

[269] Acte I, scène III, vers 295.

[270] Acte I, scène III, vers 275-284.

[271] Acte I, scène II, vers 215-218.

[272] Dans Jodelet ou le Maître valet[272-a], quand don Juan apprend qu'au lieu de son portrait, Isabelle a reçu celui de Jodelet, il s'écrie:

Et qu'aura-t-elle dit de ta face cornue?
Chien, qu'aura-t-elle dit de ton nez de blaireau?
Infâme.
JODELET.
Elle aura dit que vous n'êtes pas beau,
Et que si nous étions artisans de nous-mêmes,
On ne verroit partout que des beautés extrêmes,
Qu'un chacun se feroit le nez efféminé,
Et que vous l'avez tel que Dieu vous l'a donné.

Dans Jodelet duelliste[272-b], Béatris lui dit en manière de compliment:

O mon cher Jodelet, au visage de dogue.

Gusman, parlant de D. Bertrand de Cigarral, son maître, rôle que remplissait Jodelet dans la pièce de Thomas Corneille qui porte ce titre[272-c], fait la réflexion suivante:

.... Quant à la parole, il a grand agrément,
Et débite son fait fort nazillardement.

Enfin, dans l'Amour à la mode[272-d], du même auteur, où nous voyons Jodelet reparaître sous le nom de Cliton, Lisette lui met ainsi sous les yeux les défauts de sa personne:

Tu m'abandonnerois, toi que met hors de mise
Ton poil déjà grison et ta nazillardise!

De si belles qualités ne pouvaient manquer de figurer dans son épitaphe; aussi Loret n'eut-il garde de les oublier, et mit-il dans sa Gazette du 3 avril 1660, quelques jours après la mort du célèbre comédien:

Ici gît qui de Jodelet
Joua cinquante ans le rôlet,
Et qui fut de même farine
Que Gros-Guillaume et Jean Farine,
Hormis qu'il parloit mieux du nez
Que lesdits deux enfarinés.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

On voit que, dans l'emploi que tenait Jodelet, son vice de prononciation était considéré comme un agrément. Tel est aussi l'avis d'un autre contemporain, qui se flatte de nous faire connaître la cause de ce défaut: «Jodelet parle du nez pour avoir été mal pansé.... (Tallemant nous dit de quel mal), et cela lui donne de la grâce[272-e]

[272-a] Comédie en cinq actes, par Scarron, représentée en 1645, Acte I, scène I.

[272-b] Comédie en cinq actes, par Scarron, représentée d'abord, en 1646, sous le titre des Trois Dorothées. Acte II, scène II.

[272-c] Comédie en cinq actes, représentée en 1650. Acte I, scène II.

[272-d] Comédie en cinq actes, représentée en 1651. Acte IV, scène VII.—Nous connaissons encore trois pièces, outre celles dont nous venons de parler, où Jodelet figure sous son nom: Jodelet astrologue, comédie en cinq actes et en vers, par Douville, représentée en 1646; le Déniaisé, comédie en cinq actes et en vers, de Gillet et de Tessonnerie, représentée en 1647; enfin le Geôlier de soi-même, comédie en cinq actes et en vers, de Thomas Corneille, jouée en 1655. «Cette pièce, qui a toujours conservé ce titre dans les œuvres de son auteur, se représente cependant depuis très-longtemps, disent les frères Parfait (tome V, p. 120, note a), sous celui de Jodelet prince

[272-e] Historiettes, tome VII, p. 177.

[273] Cette date est précisée dans un article de la Gazette du 15 décembre 1634, trop curieux pour que nous ne le donnions pas en entier; il est intitulé: La jonction de six acteurs de la troupe de Mondori à celle de Belle-Roze. «N'en déplaise aux rabat-joie, l'étendue de mes récits n'étant pas limitée dans le détroit d'une gravité toujours sérieuse, comme l'une de leurs utilités est de servir au divertissement, ils ne doivent pas bannir les choses qui y servent; et par ainsi je ne dois pas taire le soin que Sa Majesté a voulu prendre de joindre à la troupe de Belleroze les six acteurs que vous avez en lettre italique, pour les distinguer des autres en leur liste que voici: Les hommes: Belleroze, Belleville, l'Espy, le Noir, Guillot-Gorju, S. Martin, Jodelet, la France ou Jaquemin Jadot, Alizon. Les femmes: la Belleroze, la Beaupré, la Vaillot, la Noir. Cette vieille troupe, renforcée de sa nouvelle recrue, fit, le 10 courant, trouver l'hôtel de Bourgoigne trop petit à l'affluence du peuple devant lequel elle représenta le Trompeur puni du sieur Scudéri; tandis que Mondori (ne désespérant point pour cela du salut de sa petite république) tâche à réparer son débris, et ne fait pas moins espérer que par le passé de son industrie.»—A la fin de cet article vient comme transition la phrase suivante: «Et sans sortir de ce sujet, vous serez avertis....» Puis la petite rectification, relative à Mélite, que nous avons donnée tome I, p. 132 et 133.—Suivant Tallemant (tome VII, p. 173), le Roi renforça ainsi la troupe de Bellerose, «peut-être pour faire dépit au cardinal de Richelieu, qui affectionnoit Mondory.»

[274] Les frères Parfait ne font nulle mention de ce retour de Jodelet au Marais; mais Tallemant, après avoir constaté ainsi le passage de ce comédien à l'hôtel de Bourgogne: «Baron et la Villiers avec son mari, et Jodelet même, allèrent à l'hôtel de Bourgogne» (tome VII, p. 174), ajoute dans la même Historiette: «Jodelet, pour un fariné naïf, est un bon acteur; il n'y a plus de farce qu'au Marais, où il est, et c'est à cause de lui qu'il y en a. Il dit une plaisante chose au Timocrate du jeune Corneille» (p. 176 et 177). Or, suivant les frères Parfait, le Timocrate, tragédie de Th. Corneille, a été représenté au Marais en 1656.

[275] Voyez la Notice de Cinna, tome III, p. 364.

[276] Mercure de France, mai 1740, p. 847 et 848.

[277] Pages 276-278.

[278] Historiettes, tome VII, p. 176.

[279] Voyez Lemazurier, Galerie historique, tome I, p. 129; les Œuvres de Corneille, édition de Lefèvre, tome V, p. 10, note 2.—Le Journal du Théâtre françois donne pour le Menteur une liste d'acteurs fort complète, mais des plus invraisemblables, et où il n'est nullement tenu compte des indications fournies par Corneille lui-même: «La troupe royale mit au théâtre.... une comédie nouvelle de Corneille intitulée le Menteur.... Les acteurs furent: la Grange, la Thuillerie, de Villiers, Hauteroche, Poisson; les actrices: les demoiselles Raisin, Angélique, Delagrange et Dennebaut.» (Folio 842 recto.)

[280] Scène VI.

[281] Remarquons que la supposition très-légitime faite par l'auteur dramatique est devenue, dans un feuilleton du Moniteur du 11 juin 1862, une anecdote littéraire bien établie: «Quelques années avant, y est-il dit, il avait fait les honneurs de sa ville à Molière, lorsque ce dernier vint y jouer la comédie du Menteur.

[282] Molière et sa troupe, par M. Soleirol, p. 67.

[283] Vers 8.

[284] Lettre à Mylord*** sur Baron..., p. 5.

[285] La Suite du Menteur, acte I, scène III, vers 291.

[286] Tome V, p. 370.

[287] Note sur le vers 295 de la Suite du Menteur (acte I, scène III).

[288] Préface du Menteur, édition de 1764.

[289] Tome I, p. 149.

[290] Cette épître ne se trouve que dans les éditions antérieures à 1660.

[291] Pouvoit est au singulier dans toutes les éditions publiées du vivant de Corneille.

[292] Tel est le texte de toutes les impressions (de 1644 à 1656).

[293] Var. (édit. de 1648-1656): sans m'assurer d'une guide.

[294] Voyez ci-dessus la Notice, p. 119, et plus bas l'Examen, p. 137.

[295] Var. (édit. de 1644 in-12 et de 1648-1656): de la sospechosa Verdad.

[296]

.... Pictoribus atque poetis
Quidlibet audendi semper fuit æqua potestas.
(Art poétique, vers 9 et 10.)

[297] Parmi les éditions publiées en France du vivant de Corneille, les seules qui donnent cet avis Au lecteur et les deux pièces de vers qui le suivent sont celles de 1648, 1652 et 1655.

[298] Voyez ci-dessus la Notice, p. 119, et plus bas l'Examen, p. 137.

[299] Voyez plus loin le commencement de l'Appendice du Menteur, p. 241 et 242.

[300] Constantin Huyghens, seigneur de Zuylichem, né à la Haye, le 4 septembre 1596, mort en 1687, père du célèbre astronome Christian Huyghens. Il était, dans le temps où Corneille écrivait le Menteur, secrétaire des commandements de Henri-Frédéric, prince d'Orange, mort en 1647, et le fut ensuite successivement de Guillaume II et de Guillaume III.—On trouvera pour la première fois dans notre édition deux lettres que Corneille lui a écrites, l'une le 6 mars 1649, l'autre le 20 mai 1650. Notre poëte lui a adressé dans cette même année 1650 la dédicace de Don Sanche.

[301] Cette querelle avait pour objet l'Herodes infanticida, tragédie d'Heinsius dont Corneille a déjà parlé (voyez tome I, p. 102, et tome III, p. 480). On lit dans un passage des Mélanges de littérature tirez des lettres manuscrites de M. Chapelain, relatif aux lettres de M. de Zuylichem: «Il y en a une entre autres où M. Huyghens conseille à Heinsius de ne pas répondre à la dissertation de Balzac sur l'Herodes infanticida» (p. 94). Heinsius tint peu de compte de ce conseil, comme on va le voir. La discussion dura plusieurs années et fit naître un grand nombre d'ouvrages. Voici les titres des principaux: Discours (par Balzac) sur une tragédie de M. Heinsius, intitulée: «Herodes infanticida.» Paris, P. Rocolet, 1636, in-8o. Danielis Heinsii epistola, qua dissertationi D. Balsaci ad Herodem infanticidam respondetur.... editore Marco Zuerio Boxhornio. Lugd. Batavorum, ex officina Elzeviriana, 1636, in-8o. Response à la lettre et au discours de Balzac sur une tragédie de Heins, intitulée: «Herodes infanticida.» 1642, in-8o (par de Croi, ministre en Languedoc). Cl. Salmasii ad Ægidium Menagium epistola super Herode infanticida, Heinsii tragœdia, et censura Balsacii. Parisiis, apud viduam M. Dupuis, 1644, in-8o.

[302] Épigramme était alors généralement du masculin. Voyez le Lexique.

[303] Il s'agit probablement de l'édition du Menteur publiée en 1645, à l'enseigne de la sphère, dans un petit format in-12, et décrite sommairement à la p. 109 de l'Essai bibliographique sur les éditions des Elzéviers, par Bérard.

[304] Ce petit poëme latin se trouve sans aucune variante, et tel que nous le donnons d'après Corneille, en tête des éditions elzéviriennes du Menteur, de 1645 et de 1647. Il n'est pas dans la 1re édition des poésies latines de Zuylichem (Leyde, 1644), mais seulement dans la 2e, au livre X (p. 237) des Épigrammes (la 1re n'en a que IX livres). Cette seconde édition a été publiée en 1655, à la Haye, par Louis Huyghens, sous ce titre: Constantini Hugenii, equitis; Zulichemi, Zeelhemi, etc., toparchæ; principi Auriaco a consiliis; Momenta desultoria; poematum libri XIV. Le vers 13: Et quas negare, etc., y a été supprimé, et, à la fin du vers 16, on lit cui, au lieu de putas.

[305] Cette devise, qui figure sur le titre des poésies hollandaises de Zuylichem, est une allusion à son prénom de Constantin.

[306] Cette pièce se lit, comme la précédente, en tête des éditions elzéviriennes de 1645 et de 1647, qui, au vers 8, donnent l'une et l'autre: J'ose dire, au lieu de: Je tiens tout.

[307] Var. (édit. de 1660): Lope de Vega.

[308] Voyez le commencement de l'Appendice du Menteur, p. 241.

[309] Voyez l'Examen de la Veuve, tome I, p. 396, et celui de la Suivante, tome II, p. 123.

[310] Voyez l'Appendice, p. 269.

[311] Ici, et partout dans la prose, l'édition de 1692 substitue pendant que à cependant que.

[312] Déjà du temps de Corneille les différentes décorations faisaient reconnaître cette duplicité de lieu. Voyez le Discours des trois unités, tome I, p. 120.

[313] Var. (édit. de 1660): les vingt-quatre heures.

[314] «Dans le Menteur, tout l'intervalle du troisième au quatrième vraisemblablement se consume à dormir par tous les acteurs; leur repos n'empêche pas toutefois la continuité d'action entre ces deux actes, parce que ce troisième n'en a point de complète. Dorante le finit par le dessein de chercher des moyens de regagner l'esprit de Lucrèce; et dès le commencement de l'autre il se présente pour tâcher de parler à quelqu'un de ses gens, et prendre l'occasion de l'entretenir elle-même si elle se montre.» (Discours des trois unités, tome I, p. 100.)

[315] Dans les éditions de 1644-1656, il y a, entre Géronte et Dorante, un personnage de plus, qui est ainsi désigné: «Argante, gentilhomme de Poitiers, ami (dans 1644 in-4o: et ami) de Géronte.» Nous le verrons figurer dans une variante du Ve acte, scène 1re, p. 220.

[316] Les noms de Lucrèce et de la suivante Isabelle sont les seuls que Corneille ait empruntés à la comédie espagnole.

[317] Le premier acte se passe aux Tuileries, et les suivants à la place Royale. Voyez ci-dessus, p. 137 et 138, et la note 307 de cette dernière page.

[318] Voltaire, dans son édition du Théâtre de Corneille, a suivi pour le Menteur, comme il nous l'apprend lui-même dans la Préface qu'il a placée en tête de cette comédie, le texte antérieur à 1660, et n'a pas adopté, comme pour les autres pièces, les changements faits depuis par Corneille.—Ce qui paraît assez étrange, c'est que quelquefois ses notes se rapportent au texte de 1660-1682. Ainsi au sujet des vers 41 et 42, qu'il donne ainsi:

Aussi que vous cherchiez de ces sages coquettes
Qui bornent au babil leurs faveurs plus secrètes,
Sans qu'il vous soit permis de jouer que des yeux,

il fait au bas de la page les remarques suivantes, qui sont relatives à une leçon toute différente, à celle que nous avons donnée d'après l'impression de 1682 (voyez p. 143): «Cela n'est pas français. On dit bien: la maison où j'ai été, mais non: la coquette où j'ai été.—Faire l'amour d'yeux et de babil ne peut se dire.»

[319] Var. Et je fais banqueroute à ce fatras de lois. (1644-68)

[320] Var. Ma mine a-t-elle rien qui sente l'écolier?
Qui revient comme moi des royaumes du Code
Rapporte rarement un visage à la mode.
CLIT. Cette règle, Monsieur, n'est pas faite pour vous. (1644-56)

—Voyez ci-dessus la Notice, p. 127.

[321] L'édition de 1692 a remplacé le pluriel par le singulier: au royaume.

[322] Cosme Bartole, que Dumoulin appelle «le premier et le coryphée des interprètes du droit,» naquit à Sasso-Ferrato, dans l'Ombrie, en 1313, et mourut à Pérouse en 1356.

[323] Var. Ayant eu le bonheur que de n'en point sortir. (1644-56)

[324] Var. Qui bornent au babil leurs faveurs plus secrètes,
Sans qu'il vous soit permis de jouer que des yeux[324-a]. (1644-56)

[324-a] Voyez p. 141, note 318.

[325] L'édition de 1682 donne seule des leçons, pour de leçons.

[326] Var. [Ce qu'on admire ailleurs est ici hors de mode:]
J'en voyois là beaucoup passer pour gens d'esprit,
Et faire encore état de Chimène et du Cid,
Estimer de tous deux la vertu sans seconde,
Qui passeroient ici pour gens de l'autre monde,
Et se feroient siffler, si dans un entretien
Ils étoient si grossiers que d'en dire du bien[326-a].
[Chez les provinciaux on prend ce qu'on rencontre.] ( 1644-56)

[326-a] «On voit, dit Voltaire, que Corneille avait encore sur le cœur en 1646 (lisez: en 1642) le déchaînement des auteurs contre le Cid. Il corrigea depuis ces deux vers ainsi:

La diverse façon, etc.» (comme dans notre texte.)

[327] Montre, revue de troupes. Voyez le Lexique.

[328] Se faire de mise, se faire valoir. «On dit au figuré qu'un homme est de mise, pour dire qu'il a de la mine, de la capacité, qu'il peut trouver aisément de l'emploi, qu'il peut rendre de bons services.» (Furetière.)

[329] Corneille a dit deux ans plus tard, dans son Remercîment à M. le cardinal de Mazarin, publié en tête de la Mort de Pompée (voyez ci-dessus, p. 10) et placé par nous dans les Poésies diverses:

Sa façon de bien faire est un second bienfait.

[330] Les derniers mots du jeu de scène: «et comme se laissant choir,» manquent dans l'édition de 1663.

[331] Var. Le mien ne brûle pas du moins si promptement. (1644-56)

[332] Var. Je m'y suis fait longtemps craindre comme un tonnerre.
[CLIT. Que lui va-t-il conter?] DOR. Et durant tout ce temps. (1644-56)

[333] Var. Et la gazette même a souvent divulgués.... (1644-64)

[334] Var.Maraud, te tairas-tu?
(A Clarice.) Avec assez d'honneur j'ai souvent combattu,
Et mon nom a fait bruit peut-être avec justice.
CLAR. Qui vous a fait quitter un si noble exercice?
DOR. Revenu l'autre hiver pour faire ici ma cour. (1644-56)

[335] Ces deux vers ont quelque rapport avec les vers 189 et 190 du Cid:

Attaquer une place, ordonner une armée,
Et sur de grands exploits bâtir sa renommée.

[336] Var. Madame, Alcippe approche; il aura de l'ombrage. (1644-56)

[337] Var. La langue du cocher a bien fait son devoir. (1644-56)

[338] Cliton parle suivant l'usage parisien, avec lequel Dorante, qui arrive de Poitiers, n'est pas encore familiarisé. On disait alors simplement «la Place,» pour «la place Royale.» Ainsi nous lisons dans une lettre de Mme de Sévigné (30 juillet 1677, tome V, p. 241): «Prenez-vous la maison de la Place pour un an?—Je n'en sais rien.»

[339] Var. Ah! depuis qu'une femme a le don de se taire,
[Elle a des qualités au-dessus du vulgaire;]
Cette perfection est rare, et nous pouvons
L'appeler un miracle, au siècle où nous vivons,
Puisqu'à l'ordre commun le ciel fait violence,
La formant compatible avecque le silence.
Moi, je n'ai point d'amour en l'état où je suis,
[Et quand le cœur m'en dit, j'en prends par où je puis.

[340] Var. Et la nature souffre entière violence. (1660-64)

[341] Var. Je t'en crois sans jurer avecque tes boutades. (1644-56)

[342] L'édition de 1682 porte, par erreur, le plus cher, pour les plus chers.

[343] Var. Avecque vos amis vous avez tout pouvoir. (1644-56)

[344] Var. Depuis un mois et plus on me voit de retour;
Mais, pour certain sujet, je sors fort peu de jour:
La nuit, incognito, je rends quelques visites. (1644-56)

[345] Les mots tout bas manquent dans les deux éditions de 1644.

[346] Var. De cinq bateaux qu'exprès j'avois fait apprêter. (1644-56)

[347] Var. S'il eût pris notre avis, ou s'il eût craint ma haine,
Il eût autant tardé qu'à la couche d'Alcmène. (1644-56)

[348] Se passer à, se contenter de Voyez le Lexique.

[349] Var. Je remets en ton choix de parler ou te taire. (1644 in-12 et 48-56)

[350] Corneille désigne ici par le mot Authentiques les extraits sommaires des Novelles, qu'on a placés, dans le Code de Justinien, à la suite des constitutions abrogées ou modifiées.—L'école de Bologne avait divisé le Digeste en trois parties, nommées le vieux Digeste, l'Infortiat (voyez le Lutrin de Boileau, chant V, vers 203), et le nouveau.

[351] Noms de divers jurisconsultes et professeurs célèbres, dont on étudiait les écrits dans les écoles. François Accurse (Accursius) était de Florence (1151-1229); Pierre Balde (Baldus) de Ubaldis (1327-1400), disciple de Bartole, était de Pérouse; Jason Maino (Jaso Magnus, 1435-1519), et André Alciat (1492-1550), le précurseur de Cujas, étaient tous deux de Milan.

[352] Généraux de l'empereur Ferdinand III. La campagne à laquelle Dorante se vantait d'avoir pris part avait été heureuse et brillante. Le 3 novembre 1636, de Rantzau forçait Galas à lever le siége de Saint-Jean de Losne; le 3 mars 1638, le duc de Weimar faisait prisonniers les quatre généraux de l'Empereur, et Jean de Wert était amené en triomphe à Paris; enfin, le 17 janvier 1642, le comte de Guébriant s'emparait de la personne de Lamboy et de Merci à Kempen, et obtenait à cette occasion le bâton de maréchal de France. Un peu plus tôt ou un peu plus tard, les noms de ces généraux auraient pu éveiller de tristes souvenirs.

[353] Voyez la Notice, p. 121.

[354] Donner des bayes (baies) à quelqu'un, c'est le tromper. Voyez le Lexique.

[355] Urgande la déconnue est la fée protectrice d'Amadis de Gaule; quant à Mélusine, son histoire est racontée tout au long par Jehan d'Arras, dans un roman publié en 1478 et dont l'extrait est devenu populaire.

[356] Var. De faire voir partout la pompe et les dangers. (1644-56)
Var. Que de mêler partout la pompe et les dangers. (1660)

[357] Voyez tome I, p. 24, note 245, et le Lexique.—A ce vers Thomas Corneille, dans l'édition de 1692, a substitué celui-ci:

Vous couvriront de honte en devenant publiques.

[358] Var. Nous les démêlerons; mais tous ces vains discours. (1644-56)—Dans l'édition de 1692, ce vers a été ainsi modifié:

N'en prends point de souci; mais tous ces vains discours.

[359] Var. Aussi, d'en recevoir visite et compliment,
Et lui donner entrée en qualité d'amant,
S'il faut qu'à vos projets la suite ne réponde,
Je m'engagerois trop dans le caquet du monde. (1644-56)

[360] Var. Ce que vous souhaitez est la même justice;
Et d'ailleurs c'est à nous à subir votre loi:
Je reviens dans une heure, et Dorante avec moi. (1644-56)

[361] Var. Afin qu'avec loisir vous le puissiez connaître. (1644-56)

[362] Var. CLARICE, ISABELLE. (1644-60)

[363] Var. Quoique en ce choix les yeux aient la première part,
Qui leur défère tout met beaucoup au hasard. (1644-56)

[364] Var. Mais sans leur obéir, il les doit satisfaire. (1644-56)

[365] Var. Et qui nous doit donner plus de peur que d'envie. (1644-56)

[366] Var. Dont vous verriez l'humeur rapportante[366-a] à la vôtre? (1644-56)

[366-a] Les éditions de 1648-56 donnent rapportant, sans accord.

[367] Var. Je voudrois en ma main avoir un autre amant,
Sûre qu'il me fût propre, et que son hyménée. (1644-56)

[368] Un vers presque semblable se trouve dans l'Iphigénie de Racine (acte I, scène II):

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