Œuvres de P. Corneille, Tome 04
[369] Var. Pour en venir à bout sans que rien se hasarde. (1644-56)
[370] Var. Elle n'a point d'amant qui devienne jaloux. (1644-63)
[371] Var. Et là, sous ce faux nom, vous lui pourrez parler. (1644-56)
[372] Var. Nous connoîtrons Dorante avecque cette ruse. (1644-56)
[373] Var. Et tout ce qu'on peut dire en semblable sujet. (1644-56)
[374] Dans l'édition de 1692: CLARICE, bas.
[375] Var. Ce que j'ai, malheureuse! et peux-tu l'ignorer? (1644-56)
[376] Au sujet du tutoiement sur la scène française, Voltaire fait la remarque suivante, que nous ne donnons qu'à titre de renseignement historique: «On tutoyait alors au théâtre. Le tutoiement, qui rend le discours plus serré, plus vif, a souvent de la noblesse et de la force dans la tragédie; on aime à voir Rodrigue et Chimène l'employer. Remarquez cependant que l'élégant Racine ne se permet guère le tutoiement que quand un père irrité parle à son fils, ou un maître à un confident, ou quand une amante emportée se plaint à son amant:
Hermione dit:
Phèdre dit:
Mais jamais Achille, Oreste, Britannicus, etc., ne tutoient leurs maîtresses. A plus forte raison cette manière de s'exprimer doit-elle être bannie de la comédie, qui est la peinture de nos mœurs. Molière en fait usage dans le Dépit amoureux, mais il s'est ensuite corrigé lui-même.»
[377] Var. Mais pour passer la nuit avecque ton galant.... (1644-56)
[378] De toutes les éditions publiées du vivant de Corneille, les deux de 1644 sont les seules qui donnent fou (foû); fol est l'orthographe des suivantes; fou revient en 1692.
[379] Var.Je le devrois bien être. (1644-56)
[380] Tel est le texte des éditions antérieures à 1652; il nous a paru préférable à celui des impressions de 1652 à 1682, qui toutes donnent, au vers 529, au moins, pour à moins. Celle de 1692 a rétabli notre leçon: «A moins qu'en attendant, etc.»
[381] A propos de ce vers, qu'il blâme, Voltaire rappelle un ancien usage: «On demande comment Corneille a épuré le théâtre? C'est que de son temps on allait plus loin. On demandait des baisers et on en donnait. Cette mauvaise coutume venait de l'usage où l'on avait été très-longtemps en France, de donner par respect un baiser aux dames sur la bouche, quand on leur était présenté. Montaigne dit qu'il est triste pour une dame d'apprêter sa bouche pour le premier mal tourné qui viendra à elle avec trois laquais.»—Voici le texte de Montaigne: «C'est une desplaisante coustume, et injurieuse aux dames, d'avoir à prester leurs levres à quiconque a trois valets à sa suitte, pour mal plaisant qu'il soit.» (Essais, livre III, chapitre V.)
[382]
Var. Le redoutable effet de mon ressentiment. (1644-56)
Var. Le juste et prompt effet de mon ressentiment. (1660)
[383] Var. Régleront par le sort tes plaisirs ou tes larmes. (1644)
[384] Var. Mais ce n'est pas ici qu'il le faut quereller. (1644-56)
[385] Var. Je croyois ce matin voir une île enchantée. (1648-56)
[386] Var. Dedans le Pré-aux-Clercs tu verras mêmes choses. (1644-56)
[387] Var. A ce que tu verras vers le Palais-Royal[387-a]. (1644)
[387-a] Le cardinal de Richelieu fit bâtir ce palais par Jacques le Mercier. Les fondements en furent jetés en 1629 sur les ruines des hôtels de Mercœur, de Rambouillet, et de quelques maisons voisines. Il ne fut achevé qu'en 1636. On le nommait d'abord hôtel de Richelieu, mais son propriétaire fit inscrire en lettres d'or sur un marbre au-dessus de la grande porte: Palais Cardinal. Cette inscription fut critiquée, notamment par Balzac (voyez le Lexique). Elle fut toutefois conservée jusqu'au moment où, Louis XIV ayant quitté le Louvre pour habiter le palais Cardinal, que Richelieu lui avait légué, le marquis de Fourille, grand maréchal des logis de la maison du Roi, persuada à la Régente qu'il ne convenait pas que le Roi habitât une maison qui portait le nom d'un de ses sujets; la Reine ordonna d'ôter l'inscription. «On commença dès lors à donner à ce palais le nom de Palais-Royal, qu'il a toujours retenu depuis, quoique la même reine régente, à la prière de la duchesse d'Aiguillon, eût fait remettre l'inscription de palais Cardinal, qu'on y voit encore aujourd'hui,» dit en 1742, dans sa Description de Paris (tome II, p. 220), Piganiol de la Force, qui nous a fourni les détails qui précèdent.—«Ce quartier (où est le Palais-Royal), qui est à présent un des plus peuplés de Paris, n'était, dit Voltaire, que des prairies entourées de fossés, lorsque le cardinal de Richelieu y fit bâtir son palais. Quoique les embellissements de Paris n'aient commencé à se multiplier que vers le milieu du siècle de Louis XIV, cependant la simple architecture du palais Cardinal ne devait pas paraître si superbe aux Parisiens, qui avaient déjà le Louvre et le Luxembourg. Il n'est pas surprenant que Corneille dans ces vers cherchât à louer indirectement le cardinal de Richelieu, qui protégea beaucoup cette pièce, et même donna des habits à quelques acteurs (voyez ci-dessus, p. 126). Il était mourant alors, en 1642, et il cherchait à se dissiper par ces amusements.»
[388]
Var. Où la chaleur de l'âge et l'honneur te convie
D'exposer à tous coups et ton sang et ta vie. (1644-56)
[389] Var. Honnête, belle et riche. (1644-56)
[390] Var.Ah! Monsieur, je frémi. (1644-64)
[391] Var. Je veux qu'un petit-fils puisse tenir ton rang. (1644-64)
[392] Var.Mais s'il m'est impossible[392-a]? (1644-63)
[392-a] L'édition de 1682 porte, par erreur: «Mais il est impossible?»
[393] Var. Ah! si vous la saviez! (1644-68)
[394] L'édition de 1656 est la seule qui porte col, et non cou (coû).
[395] «On faisoit autrefois des montres à sonnerie, qui sonnoient d'elles mêmes à l'heure, à la demie, et quelquefois aux quarts.» (Dictionnaire de Trévoux.)
[396] Au commencement du dix-septième siècle, on disait indifféremment horloger ou horlogier, et quelquefois horlogeur. Les éditions de 1656 et de 1692 donnent seules horlogers. Voyez le Lexique.
[397]
Var. Pensons faire beaucoup de différer un peu.
Comme à ce boulevard l'un et l'autre travaille. (1644-56)
[398] Le mot ici manque dans l'édition de 1663, qui donne cette indication à la marge.
[399] Var. Donc, pour sauver ma vie avecque son honneur. (1644-56)
[400] Var. Oh l'utile secret de mentir à propos! (1644-56)
[401] Ce jeu de scène manque dans les éditions de 1644-60.
[402] Var. DORANTE, après avoir lu. (1644-68)
[403] Var.
[404] Var. Mon heur en est extrême, et l'aventure est rare. (1644-60)
[405] Var. Qui me battois à froid et sans savoir pourquoi, (1644-56)
[406]
Var.Quoi que j'aye[406-a] pu faire,
Je crois n'avoir rien fait qui vous doive déplaire. (1644-56)
[406-a] Voltaire fait sur ce vers la remarque suivante: «le mot aye ne peut entrer dans un vers, à moins qu'il ne soit suivi d'une voyelle avec laquelle il forme une élision.»
[407]
Var. Jusques à cejourd'hui, que sortant d'embuscade,
Vous m'en avez conté l'histoire par bravade. (1644-56)
[408] Var. De voir sitôt finir notre division. (1644 et 48)
[409]
Var. Prenez sur un appel le loisir d'y rêver,
Sans commencer par où vous devez achever. (1644-56)
[410] Var. Je viens de tout savoir d'un des gens de Lucrèce. (1644-56)
[411] L'édition de 1692 donne seule su, au lieu de vu.
[412]
Var. Comme il en voit sortir ces deux beautés masquées,
Sans les avoir au nez de plus près remarquées,
Voyant que le carrosse, et chevaux, et cocher,
Étoient ceux de Lucrèce, il suit sans s'approcher,
Et les prenant ainsi pour Lucrèce et Clarice. (1644-56)
[413] L'édition de 1656 donne, par une erreur évidente, cesse, pour cessez.
[414] Var. J'ai fait ce grand vacarme à ce divin objet? (1644-56)
[415] Var. Ou bien, s'il l'a donnée, il l'a donnée en songe. (1644-64)
[416] Il y a tes dans toutes les éditions publiées du vivant de Corneille, bien qu'Alcippe d'ordinaire ne tutoie pas Dorante. L'impression de 1692 donne vos.
[417] Var. Le voyant resté seul avecque son valet. (1644-56)
[418] Var. Et si l'on les veut croire, ont vu chaque campagne. (1644-56)
[419] Var. D'une autre toute fraîche il dupe encore Alcippe. (1644-56)
[420] Var. Il aura su qu'Alcippe étoit aimé de vous. (1644-56)
[421] Var. Quoi? votre humeur ici lui désobéira? (1644-56)
[422] «Cette métaphore, tirée de l'art des armes, paraît aujourd'hui peu convenable dans la bouche d'une fille parlant à une fille; mais quand une métaphore est usitée, elle cesse d'être une figure. L'art de l'escrime étant alors beaucoup plus commun qu'aujourd'hui, sortir de garde, être en garde, entrait dans le discours familier, et on employait ces expressions avec les femmes mêmes; comme on dit à la boule-vue à ceux qui n'ont jamais vu jouer à la boule; servir sur les deux toits à ceux qui n'ont jamais vu jouer à la paume; le dessous des cartes, etc.» (Voltaire.)
[423] Var. Non, je lui veux parler par curiosité. (1644-56)
[424] Var. Et si c'étoit lui-même, il me pourroit connoître. (1644-56)
[425] Var. Ne hésiter jamais, et rougir encor moins[425-a]. (1644-60)
[425-a] Les éditions de 1648-56 donnent rapportant, sans accord.
[426] Les mots à Isabelle manquent dans les deux éditions de 1644; et de même avant le vers 941 et le vers 949 les mots à Clarice.
[427]
Var. Il continue encore à te conter sa chance.
CLARICE, à Lucrèce. Il continue encor dans la même impudence. (1644-56)
[428] Telle est ici l'orthographe de toutes les éditions, y compris celle de 1692. Voyez plus bas, p. 236, note 493, le même vers écrit différemment (avec accord du participe) dans plusieurs éditions.
[429] Var. Que la foudre à vos yeux m'écrase, si je mens! (1644-56)
[430] Var. Et n'en a vu qu'à coups d'écritoire et de verre. (1644-63)
[431] On lit tout autre dans les éditions de 1648-60. Voyez tome I, p. 228, note 759.
[432] C'est-à-dire: Vous payez d'imposture. Voyez le Lexique.
[433] Voyez ci-dessus les vers 349 et 350, (page 166) et la Notice, p. 122.
[434]
Var. [CLIT. Si jamais cette part tomboit dans le commerce,]
Quelque espoir dont l'appas vous endorme ou vous berce,
Si vous trouviez marchand pour ce trésor caché. (1644-56)
[435] «Voilà deux vers qui sont passés en proverbe.» (Voltaire.)—Ils sont imités de l'espagnol. Voyez l'Appendice, p. 259.
[436] Var. Elle recevra point un accueil moins farouche. (1644-56)
[437] Var. Mais de quelques effets que les siens soient suivis. (1644-56)
[438] Voyez ci-dessus, p. 138, note 314.
[439] Var. Et quoique sur ce point elle les désavoue. (1644-64)
[440] Var. A quelque prix qu'ils soient, il m'en faut acheter. (1644-56)
[441]
Var.L'on ne sait; mais dedans ce murmure,
A peu près comme vous je vois qu'on le figure. (1644-56)
[442] Var. Un homme tel que nous ne se réjouit guère. (1644-68)
[443] Var. Croit qu'on doive l'entendre au moindre mot qu'il dit. (1644-56)
[444] Un peu plus haut (acte II, scène VI, vers 703 et 704) Cliton a dit:
Ces deux passages sont ironiques; Voltaire a donc tort de dire: «On peut remarquer qu'espérer ne se prenant jamais en mauvaise part, ne peut pas servir de synonyme à craindre, et qu'ici l'expression n'est point juste.»
[445]
Var. Mais vous en contez tant, à toute heure, en tout lieu,
Que quiconque en échappe est bien aimé de Dieu. (1644-63)
[446] Var. Que pour en échapper il faudroit de bons yeux. (1664)
[447] L'opinion générale est que ce fut le chevalier Digby qui apporta en France ce prétendu remède. Il exposa ses principes devant l'Académie de Montpellier, dans un Discours non daté, dont le privilége est du 21 décembre 1651, et une vive polémique s'engagea sur ce point; mais on voit qu'il était question beaucoup plus tôt de la poudre de sympathie. Déjà en 1647 un traité spécial était publié à Paris sous ce titre: Nicolaï Papinii... de pulvere sympathico dissertatio, in-8o. Nous pouvons remonter encore un peu plus haut: l'édition de 1644 de l'Abrégé chirurgical d'Honoré Lamy est augmentée d'un Discours de la poudre de sympathie par M. G. Sauvageon. Nous y trouvons un renseignement qui nous reporte tout juste au temps où Corneille fait parler Dorante. «Il faut savoir, dit l'auteur, qu'il y a quelque deux ou trois ans que cette poudre commença d'avoir cours en ce royaume; mais elle se donna ouvertement à connoître en l'année 1642 en l'armée de Roussillon.» La recette avait été achetée une cinquantaine de pistoles d'Espagne.
[448] Var. Qu'en moins de fermer l'œil on ne s'en souvient pas. (1644-60)
[449] Var. Que ce serait pour toi des trésors inutiles. (1644-64)
[450]
Var. Vous avez bien besoin de dix des mieux nourries. (1644 et 48)
Var. Vous aviez bien besoin de dix des mieux nourries. (1652-56)
[451] C'est dans ce sens que «M. de Bautru, parlant d'une personne dont il n'étoit pas encore sorti un bon mot, disait: «Il est toujours plein de bons mots.» (Ménagiana, tome II, p. 239.)
[452] Ici Cliton, frappé d'un étonnement mêlé d'admiration, saisit la basque de l'habit de Dorante et la baise. Je ne sais si ce jeu de scène est fort ancien; il était pratiqué par Dazincourt, qui, à la vérité, en ajoutait souvent à ses rôles. Plusieurs, qui semblaient un peu outrés, ont été supprimés après lui; mais celui-ci, adopté par M. Samson, qui a fait preuve en ces matières d'un goût si fin et si sûr, paraît définitivement consacré.
[453] Var. Que l'aise que j'avois ne put pas me permettre. (1644-56)
[454] Var. Il est homme qui fait litière de pistoles. (1644-56)
[455] Var. De toute cette nuit elle n'a point dormi. (1644-56)
[456] Var. SABINE, LUCRÈCE. (1644-63)
[457] Var. Elle meurt de savoir que chante le poulet. (1644-56)
[458] Var. Qu'avec un peu de temps on amollit leurs âmes. (1644-56)
[459] Var. Qu'il peut me rencontrer et paroître à mes yeux. (1644-56)
[460] Var. Que je suis pour le croire, et non pas pour l'aimer. (1644-56)
[461]
Var. [Que qui se croit aimée aime bientôt après.]
LUCR. Si je te disois donc qu'il va jusqu'à m'écrire,
Que je tiens son billet, que j'ai voulu le lire?
CLAR. Sans crainte d'en trop dire ou d'en trop présumer,
Je dirois que déjà tu vas jusqu'à l'aimer.
[LUCR. La curiosité souvent dans quelques âmes.] (1644 in-4o)
[462] N'en casser que d'une dent signifie qu'on ne mangera point de quelque chose, qu'on n'en aura pas plein contentement, ou qu'on n'obtiendra point ce qu'on prétend. Voyez le Dictionnaire de Furetière.
[463] Var. Laissons là cette folle, et me dis cependant. (1644-56)
[464] Prendre sur le vert, c'est prendre à l'improviste. Voyez le Lexique.
[465] Dans les éditions de 1644-56, cette scène a pour interlocuteurs GÉRONTE et ARGANTE (voyez les variantes des Acteurs, p. 140, note 1), et commence de la manière suivante:
—Dans un passage du Discours du poëme dramatique (tome I, p. 43), où Corneille parle de la nécessité de faire connaître, dès le premier acte, tous les acteurs qui devront paraître dans les suivants, il nous apprend en ces termes ce qui l'a déterminé à modifier ainsi cette scène: «Le plaideur de Poitiers (Argante), dans le Menteur, avoit le même défaut; mais j'ai trouvé le moyen d'y remédier en cette édition, où le dénouement se trouve préparé par Philiste et non par lui.»
[466]
Var. Cette rare beauté qu'ici mêmes on prise?
Vous connoîtrez le nom de cet objet charmant,
Qui de votre Poitiers est l'unique ornement? (1644-56)
Var. Cette rare beauté qu'ici même l'on prise? (1660-64)
[467]
Var. [N'a plus d'occasion de m'en faire un secret.]
ARG. Quelque envieux sans doute avec cette chimère
A voulu mettre mal le fils auprès du père;
Et l'histoire, et les noms, tout n'est qu'imaginé.
Pour tomber dans ce piège, il étoit trop bien né,
Il avoit trop de sens et trop de prévoyance.
A de si faux rapports donnez moins de croyance.
GÉR. C'est ce que toutefois j'ai peine à concevoir:
Celui dont je le tiens disoit le bien savoir,
Et je tenois la chose assez indifférente.
Mais dans votre Poitiers quel bruit avoit Dorante?
ARG. D'homme de cœur, d'esprit, adroit et résolu;
Il a passé partout pour ce qu'il a voulu.
Tout ce qu'on le blâmoit (mais c'étoient tours d'école),
C'est qu'il faisoit mal sûr de croire à sa parole,
Et qu'il se fioit tant sur sa dextérité,
Qu'il disoit peu souvent deux mots de vérité;
Mais ceux qui le blâmoient excusoient sa jeunesse;
Et comme enfin ce n'est que mauvaise finesse,
Et l'âge, et votre exemple, et vos enseignements,
Lui feront bien quitter ces divertissements.
Faites qu'il s'en corrige avant que l'on le sache:
Ils pourroient à son nom imprimer quelque tache.
Adieu: je vais rêver une heure à mon procès.
GÉR. Le ciel suivant mes vœux en règle le succès[467-a]! (1644-56)
[467-a] Ce vers termine la scène dans les éditions indiquées.
[468] Var. Quoi! Dorante a donc fait un secret mariage? (1660 et 63)
[469] Var. Mais il nous a servis d'une collation. (1660-64)
[470]
Var. Et d'un discours en l'air, que forme l'imposteur,
Il m'en fait le trompette et le second auteur! (1644-56)
[471] Var. Ceux qui l'ont jusqu'à nous fait passer dans leur sang? (1644-56)
[472] Var. Tout ce que l'un a fait, l'autre le peut défaire. (1644-56)
[473] Var. Tu n'es pas gentilhomme, étant sorti de moi. (1644 in-4o)
[474] Var. Est-il vice plus lâche, est-il tache plus noire. (1644-56)
[475] Var. Épris d'une beauté qu'à peine ai-je pu voir. (1644-56)
[476]
Var. [Que venoient ses beautés d'allumer dans mon âme;]
Et vous oyois parler d'un ton si résolu,
Que je craignis sur l'heure un pouvoir absolu:
Ainsi donc, vous croyant d'une humeur inflexible,
Pour rompre cet hymen, je le fis impossible;
[Et j'avois ignoré, Monsieur, jusqu'à ce jour.] (1644 in-4o)
[477] Var. Que la dextérité fût un crime en amour. (1644-64)
[478] Voyez tome I, p. 150, note 496.
[479] «Cette plaisanterie est tirée de l'opinion où l'on était alors que le troisième accès de fièvre décidait de la guérison ou de la mort.» (Voltaire.)
[480]
Var. Et qui sait si d'ailleurs l'affaire entre eux conclue
Rencontrera sitôt la fille résolue? (1644-56)
[481] Var. De ma première amour j'ai l'âme un peu gênée. (1644-63)
[482] Var. Et porter votre père à faire la demande? (1644-56)
[483] Il y a dans les Plaideurs de Racine (acte II, scène VI) un vers presque semblable:
[484] Ces mots à Clarice et un grand nombre des indications semblables qui se trouvent dans cette scène (quatorze sur trente-cinq) manquent dans les deux éditions de 1644.
[485] Var. Il t'en conte de nuit, comme il me fait de jour. (1644-56)
[486]
Var. Votre âme du depuis ailleurs s'est engagée.
DOR. Pour un autre déjà je vous aurois changée? (1644-56)
[487]
Var. Je me fais marié pour tout[487-a] autre que vous.
CLAR. Et qu'avant que l'hymen avecque moi vous lie. (1644-56)
[487-a] Voyez plus haut la note du vers 1020 (note (431).
[488] Ici l'édition de 1682 porte aussi tout autre pour toute autre.
[489]
Var. Dites qu'avant qu'on puisse autrement m'engager. (1644)
Var. Dites qu'avant qu'on puisse autre part m'engager. (1648-56)
[490] Var. Moi-mêmes, à mon tour, je ne sais où j'en suis. (1644-56)
[491] Exclamation qui indique l'heureux dénoûment d'une affaire. Elle a ici un sens ironique. Voyez le Lexique.
[492] Var. Vous diroit-il bien vrai pour la première fois? (1644 in-4o)
[493] Var. Les jours que j'ai vécus[493-a] sans vous avoir servie. (1644-56)
[493-a] Les autres éditions portent ici, comme plus haut, vécu, sans accord. Voyez ci-dessus, p. 192, vers 950.
[494] Var. Un seing de votre main, l'affaire est terminée. (1644-56)
[495] Au tome III, p. 296, nous avons rapproché ce vers et le suivant des vers 340 et 341 d'Horace.
[496] Voyez ci-dessus, p. 137.
[497] Voyez ci-dessus, p. 132-134.
[498] Voyez plus haut, p. 140, note 316.
[499] Voyez l'Examen, p. 137 et 138.
[500] C'est aujourd'hui la Calle Mayor.
[501] Nous adoptons l'orthographe des éditions modernes espagnoles.
[502] Acte I, scène I, vers 7.
[503] Ibidem, vers 90.
[504] Voyez ibidem, vers 102-104.
[505] Voyez acte I, scène II, vers 105-152.
[506] Acte I, scène III, vers 153 et suivants.
[507] Voyez ci-dessus, p. 137.
[508] Acte III, scène V, vers 1004.
[509] Acte I, scène IV, vers 197.
[510] Ibidem, vers 209.
[511] Voyez ibidem, vers 205 et suivants.
[512] Voyez acte I, scène V, vers 291 et suivants.
[513] Ibidem, vers 279 et 280.
[514] Acte I, scène VI, vers 323 et 324.
[515] Acte II, scène I, vers 383 et 384.
[516] Voyez ibidem, vers 389.
[517] Acte II, scène I, vers 398.
[518] Acte II, scène II, vers 404 et suivants.
[519] Ibidem, vers 443 et 444.
[520] Ibidem, vers 448. Voyez aussi les vers 464 et 465.
[521] Voyez acte II, scène II, vers 426 et suivants.
[522] Ibidem, vers 423.
[523] Ibidem, vers 450.
[524] Voyez ses notes sur la scène V du IIIe acte et sur le vers 955. La seconde de ces notes ne se trouve pas dans la première édition de son commentaire.
[525] Voyez acte II, scène III, vers 469 et suivants.
[526] Voyez acte II, scène III, vers 530.
[527] Ibidem, vers 474 et 534.
[528] Acte II, scène IV.
[529] Voyez ci-dessus, p. 244.
[530] Scène V.
[531] Scène III.
[532] Acte II, scène V, vers 591-594.
[533] Voyez ibidem, vers 615.
[534] Acte II, scène V, vers 618 et 619.
[535] Ibidem, vers 638.
[536] Ibidem, vers 665-674.
[537] Acte II, scène VI, vers 686-705.
[538] Acte II, scène VIII, vers 720-724.
[539] Comparez vers 769 et suivants.
[540] Acte III, scène II.
[541] Acte III, scène VI, vers 1079 et 1080.
[542] Acte IV, scène I, vers 1129, 1130, et scène III, vers 1169, 1170.
[543] Voyez acte IV, scène I, vers 1120.
[544] Voyez ibidem, vers 1132 et suivants.
[545] Acte IV, scène II, vers 1164.
[546] Acte II, scène V, vers 652.
[547] Acte IV, scène I, vers 1143 et 1144.
[548] Voyez acte IV, scène IV, vers 1227 et suivants.
[549] Ibidem, vers 1232.
[550] Acte IV, scène IV, vers 1254.
[551] Acte IV, scène V, vers 1260 et 1261.
[552] Acte V, scène I, vers 1478 et suivants.
[553] Acte V, scène III, vers 1501.
[554] Acte V, scène II.
[555] Acte V, scène III, vers 1519 et 1520.
[556] Comparez vers 1523 et suivants.
[557] Comparez vers 1543 et suivants.
[558] Acte V, scène III, vers 1581 et suivants.
[559] Acte V, scène VI, vers 1717.
[560] Voyez ibidem, vers 1724; et même acte, scène IV, vers 1620 et suivants.
[561] Voyez ci-dessus, p. 138.
[562] Voyez p. 137.
[563] A l'occasion de nos impartiales analyses, nous devons ajouter un mot sur une Histoire de la littérature dramatique des Espagnols, écrite en allemand, ouvrage très-utile et très-bien fait d'ailleurs, mais où sont prononcées contre le Menteur et le Cid de Corneille des censures fort injustes, d'un esprit exclusif, et qui supposent une étude trop incomplète. Voyez Geschichte der dramatischen Literatur und Kunst in Spanien, von Ad. Friedr. von Schack, tome II, p. 430 et p. 625.
Le tome III du même ouvrage, que nous regrettons d'avoir lu trop tard, présente, au détriment de Corneille, d'autres injustices qui, ajoutées aux précédentes, feraient croire, tant elles marquent d'inattention et d'arbitraire, à une aveugle prévention, indigne d'un tel critique. L'une de ces erreurs (p. 373) consiste à supposer que le Cid est une imitation combinée ou compilation des deux modèles fournis concurremment à Corneille par Castro et par Diamante, erreur d'autant plus étrange qu'elle est avancée à titre de rectification d'un jugement tout contraire exprimé au tome II. En se rétractant ainsi, sur la foi d'un certain sentiment de l'originalité espagnole, singulièrement déçu cette fois, M. de Schack oublie de réfuter la preuve péremptoire, la preuve chronologique, qu'il avait si justement invoquée lui-même. Il se laisse prendre au piége d'un petit article inséré par Voltaire au tome II de la Gazette littéraire de l'abbé Arnaud, et montrant très-peu de confiance envers la critique de Voltaire, il se donne pour convaincu par celle de l'abbé Arnaud, qui n'est autre que Voltaire lui-même dans l'article en question. Mais, pour en finir avec Diamante, nous avons nous-même à rectifier la supposition que nous avons faite au tome III, p. 238, que sa pièce n'avait été imprimée qu'une fois au dix-septième siècle, en 1658-1659. Il faut joindre à cette édition celle qui est comprise dans ses deux volumes de Comédies, Madrid, 1670 et 1674.
L'autre procédé, non moins arbitraire, regarde l'Héraclius. Pour maintenir en possession de la priorité l'Espagnol Calderon, qui a traité le même sujet dans son drame intitulé: En esta vida todo es verdad y todo mentira, M. de Schack (p. 177) antidate de vingt-sept ans la première publication de cette pièce, et la fait remonter à l'an 1637. Il est vrai qu'il se rétracte encore sur cette nouvelle erreur, et dans le même volume, p. 289; mais l'absence de toute date en sa faveur ne lui suffit pas pour renoncer à l'imputation de plagiat contre Corneille, et c'est ce dont nous aurons à parler au prochain volume.
V.
[564] Le Menteur, le Hâbleur, représenté à Mantoue au printemps de 1750.
[565] Voyez la Notice du Menteur, p. 122 et suivantes.
[566] Tome XVII, p. 163.
[567] Histoire de la vie et des ouvrages de P. Corneille, 2e édition, p. VII.
[570] On lit dans le Journal du Théâtre françois (tome II, fol. 853 verso): «La troupe royale mit au théâtre au commencement du mois suivant (décembre 1643) une comédie nouvelle de Corneille intitulée la Suite du Menteur.... Cette pièce.... n'eut que trois représentations; mais les comédiens du Marais l'ayant remise quatre ans après à leur théâtre, elle en eut dix, et elle y fut très-applaudie.»
[571] Cette épître ne se trouve que dans les éditions antérieures à 1660.
[572] Voyez l'Épître en tête du Menteur, p. 131.
[573] Voyez tome II, p. 119 et note 348.
[574] Voyez la Poétique d'Aristote, chapitre iv, et l'Art poétique d'Horace, vers 333 et suivants.
[575] Corneille a dit ailleurs: «Il est hors de doute que c'est une habitude vicieuse que de mentir; mais il débite ses menteries avec une telle présence d'esprit et tant de vivacité, que cette imperfection a bonne grâce en sa personne, et fait confesser aux spectateurs que le talent de mentir ainsi est un vice dont les sots ne sont point capables.» (Discours du poëme dramatique, tome I, p. 32.)
[576] Il y a garant (garand), au singulier, dans toutes les éditions (1644-1656).
[577] Ce sont les vers 267 et 268 de l'Art poétique, mais ils ne s'appliquent pas à ce que dit ici Corneille.
[578] Var. (édit. de 1648-1656): par les règles de poésie.
[579] Horace, Art poétique, vers 343.
[580] Var. (édit. de 1648-1656): Mais pourvu qu'ils ayent.
[581] Voyez tome I, p. 17 et note 224.
[582] Voyez tome I, p. 17 et note 225.
[583] Var. (édit. de 1656): Cependant, quand on mêle.
[584] Voyez tome I, p. 38 et note 281.
[585] Var. (édit. de 1648-1656): nous en fournira assez.
[586] Voyez tome I, p. 24 et note 245.
[587] Voyez tome I, p. 18.
[588] Voyez tome I, p. 20.
[589] Dans les éditions publiées du vivant de Corneille, cet examen suit celui du Menteur, qui finit par ces mots: «la comédie se termine avec pleine tranquillité de tous côtés.» Thomas Corneille, qui dans l'édition de 1692 a placé les examens après chaque pièce, a ainsi modifié la première phrase de celui-ci: «L'effet de cette pièce n'a pas été, etc.» Voyez tome I, p. 137, note 448.
[590] Voyez l'Appendice (page 241); et ci-dessus, la Notice (page 119) du Menteur, p. 119.
[591] Voyez acte II, scène II.
[592] Voyez acte I, scène II, vers 205 et suivants.
[593] Var. (édit. de 1660 et de 1663): que le poëte se donne à lui-même.
[594] Var. (édit. de 1645-1656): Philiste, amoureux de Mélisse.
[595] Var. (édit. de 1645-1656): Lyse, servante de Mélisse.
[596] Corneille dit dans le Discours des trois unités, tome I, p. 120, que: «la Suite fait voir la prison et le logis de Mélisse dans Lyon,» et que «les différentes décorations font reconnoître cette duplicité de lieu.»
[597] Var. Et quoique après deux ans ton souvenir s'avise. (1645-56)
[598] Var. Ton devoir, quoique tard, enfin s'est éveillé. (1645-56)
[599]
Var. Tout cet attirail prêt qu'on fait pour l'hyménée,
[Les violons choisis, ainsi que la journée:]
Qui se fût défié que la nuit de devant
Votre propre grandeur dût fendre ainsi le vent? (1645-56)
[600] Faire gille, se sauver, s'enfuir. Voyez le Lexique.
[601] Var. Et tout simple et doucet, sans y chercher finesse. (1645-64)
[602] Attendant le temps, l'occasion. Voyez le Lexique.
[603] Var. Mais quand j'eus bien pensé qu'il falloit à mon âge. (1645-56)
[604] Var. Et que quelques appas qui me pussent ravir. (1645-56)
[605] Var. Comme fait un sergent pour les deniers du Roi. (1645-60)
[606]
Var. Je demande d'entrer; et vous trouvant ici,
Je trouve avecque vous mon voyage accourci. (1645-56)
[607] Var. N'aurons-nous point ici des guerres d'Allemagne? (1645-56)
[608]
Var. L'autre, qui voit pour lui le séjour dangereux,
Saute sur mon cheval, et lui donne des deux. (1645-56)
[609]
Var. Et surtout le cheval, lui seul, en ce rencontre,
Vaut et le pistolet, et l'épée, et la montre. (1645-56)
[610] Voyez ci-dessus, p. 175 et 176.
[611] Var. Vous serez innocent avant qu'il soit huit jours. (1645-60)
[612] Il n'a pas le sou. Voyez le Lexique.
[613] Var. Et je doute sans toi si nous eussions soupé. (1645-56)
[614] Cette indication manque dans l'édition de 1645.
[615] «Pistole, pièce d'or qui n'est point battue au coin de France et qui vaut onze livres. Il y a des pistoles d'Italie et des pistoles d'Espagne. Une pistole légère, une pistole bonne et de poids.» (Dictionnaire de Richelet, 1680.)
[616] Var. Bien souvent on perd tout pour vouloir tout savoir. (1645-56)
[617] Voyez tome I, p. 150, note 496.
[618] Var.Je tremble, il la va refuser. (1645-56)
[619] Var.
[Mais qu'elle me pardonne]
Si.... CLIT. Je meurs, je suis mort. (1645-56)
[620] Dans l'édition de 1692, on a, pour varier (voyez l'indication qui précède le vers 205), substitué ensuite à puis.
[621] Var. Regarde-moi. LYSE. Je le veux. CLIT. Que t'en semble? (1645-56)
[622] Tromper sur un achat, supposer des déboursés imaginaires. Voyez le Lexique.
[623] Voyez la Notice du Menteur, p. 123, et même page, note 272.
[624] C'est-à-dire j'étalerai mes feux, mes sanglots, etc. Voyez le Lexique, et ci-dessus, p. 196, note 1.
[625] Telle est l'orthographe de ce mot dans toutes les éditions, même dans celle de 1692 et dans la première de Voltaire (1764).
[626] Var. Adieu: je serai peu sans vous venir revoir. (1645-56)
[627] Var.Adieu, beau Nazillard. (1645-56)
[628] Voyez ci-dessus la Notice du Menteur, p. 123-125.
[629] Var. Vous en riez aussi! DOR. Veux-tu point que j'en rie? (1645-56)
[630]
Var.Vous dites avoir le coup qu'on vous impute.
Voyez ce cavalier; en seroit-ce l'auteur? (1645-56)
[631] Var. De perdre un si grand cœur quand je le puis sauver. (1645-56)
[632] Var. Je vous tiens pour brave homme, et vous connois fort bien. (1645-56)
[633] L'édition de 1682 porte seule: «je me perdois,» pour: «je me perdrois.»
[634] Var. Pour le bien du public je le veux publier. (1645-56)
[635] Var. Qui savoit les tailler de si digne façon. (1645-56)
[636] Dans toutes les éditions publiées du vivant de Corneille, ce verbe est au subjonctif (avec une s ou un accent circonflexe: pust, pût).
[637] Var. Aux meilleurs d'après lui put donner quinze et bisque[637-a]. (1645-56)
[637-a] Terme du jeu de paume. On disait proverbialement à un homme sur qui l'on se vantait d'avoir de l'avantage en quelque chose que ce fût, qu'on lui donnerait quinze et bisque. Voyez le Lexique.
[638] Voyez ci-dessus, p. 15, note 32.
[639] «C'est précisément ce que dit Antoine à César dans la tragédie de Pompée (acte III, scène III, vers 952):
[640] Var. Et ce qui vaut bien mieux que toutes ses richesses. (1645-63)
[641] C'est-à-dire je m'en contenterais, je m'en arrangerais bien. Voyez ci-dessus, p. 156, note 348.
[642]
Var. Et je pense, s'il faut ne vous déguiser rien,
Que si j'étois son fait, il seroit bien le mien. (1645-56)
[643] Var. Comme il y tient sa place, il fait ce qu'il doit faire. (1645-56)
[644] Var. Et je lui dois mon cœur, s'il le daigne estimer. (1645-56)
[645] Souscrirez, signerez.
[646] Var. Et je m'ennuie enfin qu'avec cette grimace. (1645-56)
[647]
Var.Sommes-nous en Espagne, ou bien en Italie?
LYSE. Les amoureux, Madame, ont chacun leur folie. (1645-56)
[648] Var. C'est le plus généreux qui ait jamais[648-a] vécu. (1645)
[648-a] Cette transposition est très-vraisemblablement une faute d'impression; voyez cependant au tome II, p. 188, la note qui se rapporte à la variante du vers 1190.
[649] Les éditions de 1682 et de 1692 donnent seules il; toutes les autres ont elle.
[650] Var. De peur que ce duel ne pût être éventé. (1645-56)
[651] Var. Que sans armes chacun sortit par une porte. (1645-64)
[652] Var. Donc à les redoubler mets toute ton étude. (1645-56)
[653] Var. Que si tous leurs efforts ne le peuvent tirer. (1645-56)
[654] C'est-à-dire courir à la prison, m'y rendre en courant. Voyez le Lexique.
[655] Tablatures, instructions, leçons. Voyez le Lexique.
[656] Var. Cette scène est dans la prison. (1663, en marge.)
[657] Var. Mais puisque je vous vois, mon sort m'est assez doux. (1645-56)
[658] Var. Qui fit jaloux Alcippe avecque tant d'adresse. (1645-56)
[659]
Var. Fut-il pas le témoin du conte que vous fîtes?
Vous sépara-t-il pas lorsque vous vous battîtes?
Et sait-il pas enfin les plus rusés détours. (1645-56)
[660] Bricoler, au propre, c'est diriger une balle, une bille, un boulet de façon à atteindre le but indirectement et par raccroc; au figuré, c'est suivre des voies obliques, et activement, conduire par des voies obliques. Voyez le Lexique.
[661] Var. Donc sans perdre de temps, souffrez que j'aille apprendre. (1645-56)
[662] Var. Comme va maintenant l'amour ou la folie? (1645-60)
[663] Var. Par générosité lui rendrons-nous les armes? (1645-68)
[664] Var. Comme un galant commode, assez incommodé. (1645-56)
[665] Var. Éclaireront ce trouble, et purgeront ces soins. (1648-56)
[666] Var. Je veux le dérober. Mais qu'est-ce qui le suit? (1645-68)
[667] Telle est l'orthographe de toutes les éditions, sans excepter celle de 1692.
[668] Var. Voyez-vous pas que c'est ma maîtresse elle-même? (1645-60)
[669] Var. Qui? celle qui m'écrit? (1645 et 48)
[670] Var. A l'aimer tant soit peu vous l'eussiez deviné. (1645-56)
[671] Var. Quand je dis vrai, Monsieur, j'entends que l'on me croie. (1645-56)
[672] Var. Mais vous le montreriez. (1645-68)
[673] Var. Demain donc je le viendrai reprendre. (1645-56)
[674] Cette indication manque dans les impressions de 1645-63.
[675] Var. Peut-être à mon retour je te saurai guérir. (1645-56)
[676] Var. Mais on tremble toujours de peur qu'on ne les rende. (1645-60)
[677] Var. De crainte qu'aussitôt l'amour ne s'estropie. (1645-60)
[678] Var. Mais laissons ce discours, qui vous peut ennuyer. (1645-56)
[679] Var. Tais-toi, tu m'étourdis avecque tes raisons. (1645-56)
[680] Cette indication manque dans les éditions de 1645-60; celle de 1663 la donne en marge; dans les suivantes, elle est placée après le titre de la scène et les noms des acteurs.
[681] Var. J'ai des gens là dehors qui gardent qu'on n'écoute. (1645-56)
[682] Var. Et je vous puis parler en toute sûreté. (1645-56)
[683] De la gaieté, de l'enjouement. Voyez le Lexique.
[684] Var. Pour donner son avis il n'attend qu'on le prie. (1645-56)
[685] Var. J'en voudrois savoir un de l'humeur dont il est. (1645-56)
[686] Var. Croyez qu'à le trouver vous auriez grande peine. (1645-68)
[687] Var. Voilà de ses bons mots les grâces plus exquises. (1645-56)
[688] Var. Qu'il m'ôte les moyens de rien faire pour vous. (1645-56)
[689] Var. Vous figurez-vous point ce que ce pourroit être? (1645-56)
[690] Il y a croit, sans accent et sans s, dans toutes les éditions publiées du vivant de Corneille et dans celle de 1692. Voltaire (1764) a donné croît.
[691] Var. De lui ravir l'honneur en conservant ses jours. (1645-56)
[692]
Var. J'en ai fait mon ami, j'ai part dedans sa gloire;
Et je ne voudrois pas qu'on me pût reprocher. (1645-56)
[693] L'édition de 1656 porte: «je te suis,» pour: «je te fus.»
[694] Var. Si je t'ai pu manquer de foi. (1645-56)
[695]
Var.Sur toi retombent tes vengeances.... (1645)
Var.Sur toi retombent des vengeances.... (1648-56)
[696] On lit ici pourtrait dans l'édition originale, qui, comme les autres, donne partout ailleurs portrait.
[697] Ce vers a été omis par erreur dans l'édition de 1656.
[698] Var. Je lui regarde aux mains aussitôt comme aux yeux. (1645-56)
[699] Var. Ainsi détruit le temps les choses plus solides[699-a]. (1645-56)
[699-a] L'édition de 1645 porte en marge, à côté de ce vers, les mots: à Dorante.
[700] Var. Ce portrait, qu'il faut que l'on me rende. (1645-56)
[701] Var. C'est ma sœur que j'amène, à cause qu'il fait nuit. (1645-56)
[702] Var. Si je te nuis ici, c'est avecque regret. (1645-56)
[703] Tel est le texte de toutes les éditions, y compris celle de 1692. Voltaire (1764) y a substitué «tant d'épouvante.»
[704] Var. Que sait-on si c'est point le dessein de Madame? (1645-56)
[705]
Var. Si j'étois que de vous, je voudrois hasarder,
Et de force ou de gré je le saurois garder. (1645-56)
[706] Les éditions de 1663-82 donnent cette échange, au féminin; les précédentes et celle de 1692 font le mot masculin: cet échange.
[707] Var. Ainsi font deux soldats logés chez le bonhomme[707-a]. (1645-68)
[707-a] L'édition de 1692 et Voltaire, dans la sienne, ont adopté cette variante.
[708] Var. Et sur l'original vous pouvez tout prétendre. (1645-56)
[709] Var. Je retirois mon cœur en retirant ce gage. (1645-60)
[710] Var. Que tous mes jours usés dessous votre service. (1645-64)
[711]
Var. Je le sais; mais, Madame, en cas que je l'emporte,
Où vous dois-je chercher? (1645-56)
[712] Place de Lyon, qui, au commencement du dix-septième siècle, était encore une prairie, souvent inondée. La ville l'acquit en 1618.
[713] Var. Elles rabaissent toutes deux leur coiffe. (1645-56)—Elles abaissent toutes deux leur coiffe. (1660-68)—Voltaire (1764) a substitué baissent à abaissent.
[714] «Cette scène où Mélisse voilée vient voir si on lui rendra son portrait devait être d'autant plus agréable que les femmes alors étaient en usage de porter un masque de velours, ou d'abaisser leurs coiffes quand elles sortaient à pied. Cette mode venait d'Espagne, ainsi que la plupart de nos comédies.»
(Voltaire.)
[715] Var. PHILISTE, DORANTE, CLITON; MÉLISSE, LYSE, qui s'écoulent incontinent (1645);—.... qui s'échappent incontinent. (1648-60)
[716] Var. Laissez-les s'écouler, je vous dirai qui c'est. (1645)
[717] L'orthographe de ce mot est roolle dans toutes les éditions, hormis celle de 1656, qui a roole, par une seule l.
[718] Par une erreur singulière, les éditions de 1645-56 portent toutes: «Je n'ai point perdu de temps,» ce qui fait un vers de treize syllabes.
[719]
Var. Ce sont formalités que la justice veut;
Autrement, disent-ils, l'affaire ne se peut;
Mais je crois qu'ils en font ainsi que bon leur semble. (1645-56)
[720] Ce vers se retrouve presque textuellement dans les Plaideurs de Racine, acte II, scène I:
[721] Les éditions de 1664-82 et, à leur exemple, celle de 1692 ajoutent LYSE aux personnages de cette scène. C'est une erreur évidente: voyez p. 346, note 1.
[722] Var. Vraiment, je suis ravi que mon élection. (1645-60)
[723] Var. Cette digne oraison que j'avois tantôt faite. (1645-56)
[724] Voyez acte I, scène VI, vers 375 et suivants.
[725] Var. Pour de pareils sujets peut-on s'en garantir? (1645-68)
[726] Var. Et toi-même, à ton tour, penses-tu point mentir? (1645-56)
[727] Var. Toujours à contre-temps son malheur le produit. (1645-56)
[728] Var. Il vous eût fort avant donné dedans la vue. (1645-56)
[729] Var. Vous font ainsi tout croire et ne douter de rien! (1645-60)
[730]
Var. Lyse, c'est un amour bientôt fait que le nôtre. (1645-56)
Var. Lyse, c'est un traité bientôt fait que le nôtre. (1660)
[731] Var. Et sans s'inquiéter de mille peurs frivoles[731-a]. (1645-64)
[731-a] Voltaire, qui, dans son texte (1764), donne, comme nous, ce vers d'après l'impression de 1682, le cite dans une note avec de mille, pour d'aucunes, d'après les éditions de 1645-64.
[732] «L'assurance que prend Mélisse, au quatrième de la Suite du Menteur, sur les premières protestations d'amour que lui fait Dorante, qu'elle n'a vu qu'une seule fois, ne se peut autoriser que sur la facilité et la promptitude que deux amants nés l'un pour l'autre ont à donner croyance à ce qu'ils s'entre-disent; et les douze vers qui expriment cette moralité en termes généraux ont tellement plu, que beaucoup de gens d'esprit n'ont pas dédaigné d'en charger leur mémoire.» (Discours du poëme dramatique, tome I, p. 19.) Une note de Voltaire confirme ce qu'avance Corneille: «Si la Suite du Menteur, dit-il, est tombée, ces vers ne le sont pas; presque tous les connaisseurs les savent par cœur.»—L'idée exprimée dans ce passage revient plusieurs fois dans les pièces de Corneille. Voyez tome II, p. 308 et 309.
[733] Ce n'est pas là précisément ce que dit Sylvandre; mais dans le troisième livre de la seconde partie de l'Astrée, il grave un cadran «dont l'aiguille tremblante tournoit du côté de la tramontane, avec ce mot: J'EN SUIS TOUCHÉ: voulant signifier que tout ainsi que l'aiguille du cadran étant touchée de l'aimant se tourne toujours de ce côté-là (parce que les plus savants ont opinion que, s'il faut dire ainsi, l'élément de la calamite y est), par cette puissance naturelle, qui fait que toute partie recherche de se rejoindre à son tout; de même son cœur atteint des beautés de sa maîtresse, tournoit incessamment toutes ses pensées vers elle. Et pour mieux faire entendre cette conception, il ajouta ces vers:
[734] La leçon d'une autre n'est que dans les éditions de 1664 et de 1668. Toutes les autres donnent: d'un autre. Voyez tome I, p. 228, note 759 a.—L'édition de 1692 a le féminin, qui, de toute manière, parait ici préférable.
[735] L'Astrée, célèbre roman pastoral d'Honoré d'Urfé, divisé en cinq parties, dont la première a paru en 1610 et la dernière en 1625. Cette édition ne se trouve plus, dit M. Brunet en parlant de la 1re partie de 1610, in-4o, dédiée à Henri IV.
[736] Le village d'Astrée n'est pas nommé par d'Urfé, qui se contente de placer le lieu de la scène dans le Forez, sur les bords du Lignon.
[737] Var. Qu'elle et son Céladon étoient de mes parents. (1645-68)
[738] D'Urfé dit, dès les premières pages de son roman, qu'Astrée et Céladon «se virent poussés par les trahisons de Semyre aux plus profondes infortunes,» mais il ne donne point de détails particuliers à ce sujet, et, dans la Tragico-médie pastorale, où les amours d'Astrée et de Céladon sont meslées à celles de Diane, de Sylvandre et de Paris, par le sieur de Rayssiguier.... 1630, Sémire ne paraît même pas.
[739] Toutes les éditions donnent ce prisonnier. Voltaire (1764) y a substitué: un prisonnier.
[740] Var. MÉL. Avec? CLÉAND. Avec Dorante. MÉL. Avec ce cavalier. (1645-56)
[741] Var. Qu'à cette lâcheté je pusse consentir! (1645)
[742]
Var. Tu t'en fâches, ma sœur? MÉL. Je m'en fâche pour vous:
D'un mot il vous peut perdre, et je crains son courroux.
CLÉAND. Il est trop généreux; et puis notre querelle. (1645-56)
[743] Var. La plus belle ait de quoi suborner de bons yeux. (1645-56)
[744] Var. C'est encore votre ordre, ou je le conçois mal. (1645-56)
[745] Var. Je le viens d'obliger à prendre la maison. (1645-56)
[746] Var. Vous pensez l'engager avecque de tels gages. (1645-56)
[747] Var. Sans l'avoir jamais vu, je connois son courage. (1645-68)
[748] Var. Et si ces foibles traits n'ont pas de quoi lui plaire. (1645-56)
[749] Var. S'il aime en autre lieu, n'en appréhendons rien. (1645-60)
[750] Var. Votre amour me ravit, je la veux couronner. (1645-56)
[751] Var. Avecque tes façons que veux-tu que j'attrape? (1645-56)
[752] Var. S'excusera-t-il mieux que le mien ne l'excuse? (1645-56)
[753] En faveur de, à la faveur de.
[754] Cette indication manque dans les éditions antérieures à 1663.
[755] Garder le mulet, locution proverbiale, qui signifie «attendre longtemps, s'ennuyer à attendre.»
[756] L'édition de 1663 omet ici les mots à la fenêtre, et porte en marge, à côté du premier vers de la scène: Mélisse et Lyse sont à la fenêtre.
[757] Var. Ah! que je suis ravie! (1645)
[758] Var. Vous revoir en ce lieu me persuade mieux. (1645-56)
[759] Var. L'erreur n'est pas un crime; et votre chère idée. (1645-56)
[760] Var. Que dedans votre objet le sien s'est confondu. (1645-56)
[761] Voyez tome I, p. 299, note 978. L'édition de 1692 a quelque, sans s.
[762] Var. Et me prenant pour l'être à l'habit rouge et vert.... (1645-56)
[763] Var. M'ont jeté de roideur sur un monceau de tuiles. (1645-56)
[764] Var. La belle occasion dont je n'ai pu jouir. (1645-63)
[765] Var. Puissiez-vous recevoir dedans son entretien. (1645-56)
[766] Voyez le Menteur, acte III, scène IV.
[767] Var. Aujourd'hui même erreur trompe votre maîtresse. (1645-60)
[768]
Var. Vous pourrez maintenant tout savoir de Philiste.
DOR. Cliton, tout au contraire, il le faut éviter. (1645-56)
[769] Var. Et crois devoir au moins ignorer son amour. (1645-56)
[770] Var. Tu les sais prodiguer. (1645-56)
[771] Var. Vois quelle est sa méthode, et tâche de l'apprendre. (1652-56)
[772] But à but, c'est-à-dire d'une manière égale, sans nous faire réciproquement aucun avantage. C'est un terme de jeu.
[773] Var. Pour l'âme et pour le cœur, autant que tu voudras. (1645-56)
[774] Var. Avec toute assurance il se peut déclarer. (1645-56)
[775] Var. DORANTE, MÉLISSE, CLITON, LYSE. (1645-52)
[776] Var. Si je le puis guérir, ou s'il faut que j'y cède. (1645-56)
[777]
Var. Et de quel ennemi je me dois défier. (1645-56)
Var. Et de quel ennemi je dois me défier. (1660)
[778] Var. A son injuste loi que faut-il que j'impute? (1645-56)
[779] Var. Du moins avecque vous je puis les partager. (1645-56)
[780] Var. N'aigrissez point ma plaie, elle est assez ouverte. (1645-56)
[781]
Var. Et je me résoudrois à lui désobéir,
Si je pouvois aussi me résoudre à trahir. (1645-56)
[782]
Var. Par ce que je lui dois jugez, dans ma misère,
Ce que j'ai dû promettre et ce que je dois faire. (1645-56)
[783]
Var. Puisque même à vous voir je vous trahis tous deux:
Lui, soutenant vos feux, avecque ma présence;
Vous, parlant pour Philiste, avecque mon silence. (1645-56)
[784] Var. Je n'y puis consentir, et n'y sais que répondre. (1645-64)
[785] Var. Vos dames de Paris vous appellent vers elles. (1645-56)
[786] Var. Vous ne m'échappez point, à moins que m'introduire. (1645-56)
[787]
Var. [Et nous serons ainsi l'un et l'autre contents.]
Je voudrois toutefois vous dire une nouvelle,
Et vous en faire rire en sortant d'avec elle:
Chez un de mes amis je viens de rencontrer
Certain livre nouveau que je vous veux montrer.
[Vous me semblez troublé.] (1645-56)
[788] Var. Vous m'aimez, je l'ai su, Monsieur, de votre bouche. (1645-56)
[789] Var. Jugez par là, Monsieur, quel malheur nous menace. (1645-56)
[790] Var. Si de votre départ j'ai paru me piquer. (1645-56)
[791] Var. Vous les quittiez pour moi, je n'y puis consentir. (1645-56)
[792] Au sujet de ce refrain, critiqué par Voltaire:
voyez ci-après l'Appendice, p. 394.
[793] Les mots à Mélisse, et, avant le vers 1900, à Cléandre, manquent dans l'édition originale.
[794]
Var. [Et croyez qu'à l'envi je vous serai fidèle.]
Cher ami, cependant connoissez-vous ceci[794-a]?
(Il lui montre le Menteur imprimé.)
DOR. Oui, je sais ce que c'est; vous en êtes aussi:
Un peu moins que le mien votre nom s'y fait lire;
Et si Cliton dit vrai[794-b], nous aurons de quoi rire.
C'est une comédie où, pour parler sans fard,
Philiste, ainsi que moi, doit avoir quelque part:
Au sortir d'écolier, j'eus certaine aventure
Qui me met là dedans en fort bonne posture;
On la joue au Marais, sous le nom du Menteur.
CLIT. Gardez que celle-ci n'aille jusqu'à l'auteur,
Et que pour une suite il n'y trouve matière;
La seconde, à mon gré, vaudroit bien la première.
DOR. Fais-en ample mémoire, et va le lui porter;
Nous prendrons du plaisir à la représenter:
Entre les gens d'honneur on fait de ces parties,
Et je tiens celle-ci pour des mieux assorties.
PHIL. Le sujet seroit beau. DOR. Vous n'en savez pas tout.
MÉL. Quoi? jouer nos amours ainsi de bout en bout!
CLÉAND. La majesté des rois, que leur cour idolâtre,
Sans perdre son éclat, monte sur le théâtre:
C'est gloire, et non pas honte; et pour moi, j'y consens.
PHIL. S'il vous en faut encor des motifs plus puissants,
Vous pouvez effacer avec cette seconde
Les bruits que la première a laissés dans le monde,
Et ce cœur généreux n'a que trop d'intérêt
Qu'elle fasse partout connoître ce qu'il est.
CLIT. Mais peut-on l'ajuster dans les vingt et quatre heures?
DOR. Qu'importe? CLIT. A mon avis, ce sont bien les meilleures;
Car, grâces au bon Dieu, nous nous y connoissons;
Les poëtes au parterre en font tant de leçons,
Et là cette science est si bien éclaircie,
Que nous savons que c'est que de péripétie,
Catastase, épisode, unité, dénoûment,
Et quand nous en parlons, nous parlons congrûment.
Donc, en termes de l'art, je crains que votre histoire
Soit peu juste au théâtre, et la preuve est notoire:
Si le sujet est rare, il est irrégulier;
Car vous êtes le seul qu'on y voit marier[794-c].
DOR. L'auteur y peut mettre ordre avec fort peu de peine:
Cléandre en même temps épousera Climène;
Et pour Philiste, il n'a qu'à me faire une sœur
Dont il recevra l'offre avec joie et douceur;
Il te pourra toi-même assortir avec Lyse.
CLIT. L'invention est juste, et me semble de mise.
Ne reste plus qu'un point touchant votre cheval:
Si l'auteur n'en rend compte, elle finira mal;
Les esprits délicats y trouveront à dire,
Et feront de la pièce entre eux une satire,
Si de quoi qu'on y parle, autant gros que menu,
La fin ne leur apprend ce qu'il est devenu.
CLÉAND. De peur que dans la ville il me fit reconnoître,
Je le laissai bientôt libre de chercher maître;
Mais pour mettre la pièce à sa perfection,
L'auteur, à ce défaut, jouera d'invention.
DOR. Nous perdons trop de temps autour de sa doctrine;
Qu'à son choix, comme lui, tout le monde y raffine;
Allons voir comme ici l'auteur m'a figuré,
Et rire à mes dépens après avoir pleuré.
CLITON, seul. Tout change, et de la joie on passe à la tristesse;
Aux plus grands déplaisirs succède l'allégresse.
[Ceux qui sont las debout se peuvent aller seoir.] (1645-56)
[794-a] Les éditions de 1648-56 portent avant ce vers: «A Dorante.»
[794-b] Voyez vers 269 et suivants.
[794-c] Ceci pourrait bien être une allusion au triple mariage qui termine la pièce espagnole. Voyez l'Appendice, p. 394 et 395.
[795] Voyez plus haut l'Appendice du Menteur, p. 241 et 242.
[796] On trouve la même pièce dans la Biblioteca de autores españoles de Rivadeneyra, tome II des Comedias escogidas de Lope, Madrid, 1855, grand in-8o.
[797] Acte I, scène I, vers 70.
[798] A peine encore le nom, car il l'écrivait Lopez.
[799] Acte III, scènes III et IV.
[800] Dans la dernière note de la pièce.
[801] Voyez ci-dessus, p. 388, note 794.
[802] Acte III, scène II, p. 337 et 338.
[803] Acte IV, scène I, vers 1221 et suivants.
[804] Voyez ci-dessus, p. 279 et 285.
[805] Les frères Parfait placent Marguerite en 1640 et Philoclée en 1642; cette dernière pièce, qui contient, dit-on, quelques vers de Richelieu, a inspiré à la Chapelle un Téléphonte, à la Grange-Chancel un Amasis, et à Voltaire sa Mérope. Plus habile à choisir ses sujets qu'à les bien traiter, Gabriel Gilbert fit représenter en 1646 Hippolyte ou le Garçon insensible, et eut l'honneur de fournir à Racine l'hémistiche célèbre: