Œuvres de P. Corneille, Tome 04
heureusement traduit d'Euripide.
Auteur de beaucoup d'autres ouvrages, nommé secrétaire des commandements de la reine Christine, et devenu son résident en France en 1657, c'est-à-dire après son abdication, il ne trouva la fortune ni dans ses occupations littéraires, ni dans ses fonctions officielles, et mourut, suivant toute apparence, vers 1675, recueilli par la famille d'Hervart, si bienveillante pour les gens de lettres pauvres, si célèbre par les soins délicats dont elle sut plus tard entourer la Fontaine.
[806] Mouhy, dans le Journal du Théâtre françois manuscrit que nous avons déjà cité plus d'une fois, mais auquel nous n'ajoutons qu'une confiance fort limitée, dit que les deux ouvrages furent représentés par «la troupe royale,» et que la pièce de Corneille fut jouée «deux mois» après celle de Gilbert (tome II, fol. 864 verso et 869 recto). Au reste, bien qu'ils diffèrent sur quelques points de détail, tous les historiens du théâtre s'accordent à mettre les deux pièces dans l'année 1644, et par conséquent à regarder la Rodogune de Corneille comme antérieure à Théodore, représentée incontestablement en 1645. Dans son édition, Voltaire dit d'une part que la Rodogune de Gilbert a été jouée à la fin de 1645, et de l'autre il place, suivi en cela par M. Lefèvre, la Rodogune de Corneille en 1646, après Théodore. Il ne fait pas connaître le motif qui l'a porté à un classement si contraire au témoignage unanime de tous ceux qui se sont occupés de notre théâtre; mais ce motif est facile à deviner, et, au premier abord, il ne manque pas d'une certaine force. Théodore a été imprimée avant Rodogune, et dans tous les recueils, si l'on en excepte celui de 1663, elle passe la première[806-a]. C'est pour ne pas changer cet arrangement que Voltaire a modifié les dates données partout; mais il aurait dû remarquer qu'une courte notice quasi officielle sur Corneille, publiée moins de dix ans après la représentation de Rodogune, intervertit cet ordre. Dans sa Relation contenant l'histoire de l'Académie françoise, publiée en 1653, Pellisson s'exprime ainsi (p. 553 et 554) à l'égard de notre poëte:
«Corneille. Pierre Corneille, avocat général à la table de marbre de Rouen, né au même lieu. Il a composé jusques ici vingt-deux pièces de théâtre, qui sont Mélite, Clitandre, la Veuve, la Galerie du Palais, la Suivante, la Place Royale, Médée, l'Illusion comique, le Cid, Horace, Cinna, Polyeucte, la Mort de Pompée, le Menteur, la Suite du Menteur, Rodogune, Théodore, Héraclius, Don Sanche d'Arragon, Andromède, Nicomède, Pertharite. Il a fait imprimer aussi deux livres de l'Imitation de Jésus-Christ en vers, et travaille aux deux autres.»
Fontenelle n'est pas moins explicite à cet égard: «A la Suite du Menteur succéda Rodogune,» dit-il dans sa Vie de Corneille (Œuvres, tome III, p. 105). On doit donc penser, suivant nous, que Théodore n'ayant nullement réussi, Corneille, qui n'avait point intérêt à en retarder l'impression afin de conserver aux comédiens qui l'avaient montée un privilége dont ils se montraient fort peu jaloux, eut hâte d'en appeler aux lecteurs du jugement des spectateurs, et publia Théodore, tandis que Rodogune poursuivait le cours de son succès. Plus tard, dans les recueils, on adopta sans doute l'ordre de l'impression plutôt que celui de la représentation.
[806-a] Dans l'édition de 1660, Théodore vient immédiatement après Pompée et précède le Menteur et la Suite du Menteur; Rodogune suit ces deux comédies. Dans l'impression de 1692, le Menteur et la Suite du Menteur sont placés après Pompée, et terminent le tome II; Théodore et Rodogune commencent le tome III.
[807] Œuvres, tome III, p. 106.
[808] Pages 62 et 63.
[809] Nous donnons en appendice, à la suite de la tragédie, l'analyse de cette pièce de Gilbert par les frères Parfait.
[810] Œuvres, tome III, p. 53 et 54.
[811] Page 67.
[812] Mercure de mai 1740, p. 845.
[813] Galerie des acteurs du Théâtre français, tome II, p. 4.
[814] Folio 869 recto.
[815] Voyez ci-dessus, p. 5 et 6.
[816] Tome II, p. 9.
[817] Tome II, p. 275.
[818] Tome II, p. 12.
[819] Acte V, scène III, vers 1559.
[820] Lettre à milord*** sur Baron, p. 5 et 6; et Lemazurier, tome I, p. 99.
[821] On sait qu'en ce temps-là on se tenait debout au parterre.
[822] Acte V, scène IV, vers 1826.
[823] Galerie des acteurs du Théâtre français, tome II, p. 195 et 196.
[824] Mémoires.... Anecdote sur Rodogune, p. 227 et suivantes.
[825] Acte I, scène V, vers 359-362.
[826] «L'Oracle, comédie en un acte, en prose, par M. de Saint-Foix, donnée pour la première fois sur le Théâtre françois le 22 mars 1740, avec beaucoup de succès, et souvent revue depuis avec plaisir. Cette pièce offre un tableau charmant du langage de la nature, rendu avec toutes les grâces et la naïveté possible par l'aimable actrice qui fait le rôle de Lucinde, c'est-à-dire Mlle Gaussin.» (Dictionnaire portatif des théâtres. Paris, 1754.)
[827] Pages 323 et suivantes.
[828] Cette épître, adressée au grand Condé, n'est que dans les éditions antérieures à 1660.
[829] Telle est l'orthographe de toutes les éditions où l'Épître a paru du vivant de Corneille.
[830] Dunkerque s'était rendu au duc d'Enghien le 7 octobre 1646. Ce prince, au moment où Corneille publia Rodogune, ne portait le nom de Condé que depuis deux mois environ: son père était mort le 26 décembre 1646.—Nous n'avons pas besoin de rappeler que les divers exploits rappelés plus haut étaient tous de date récente: la bataille de Rocroi, du 19 mai 1643; la prise de Thionville, du 10 août de la même année; la prise de Philippsbourg, du 9 septembre 1644; la victoire de Nordlingen, du 3 août 1645.
[831] Cette espèce d'avertissement, où l'auteur indique ses sources, ne se trouve que dans les impressions de 1647, 1652 et 1655.—Le fragment historique qui est placé en tête est tiré des chapitres LXVII-LXIX des Affaires ou Guerres de Syrie d'Appien.
[832] Cette fille de Ptolomée (Philométor) n'est autre que la Cléopatre de cette tragédie. Avant d'épouser Démétrius Nicanor (ou Nicator), elle avait été la femme d'Alexandre Bala.
[833] Antiochus Sidétès.
[834] Antiochus, surnommé Grypus.
[835] Voyez le Discours de la tragédie, tome I, p. 79 et 80.
[836] Voltaire a substitué elle-même à soi-même.
[837] Le chœur de cette tragédie est composé de jeunes filles de Trachine, amies et compagnes de Déjanire.
[838] Voyez ci-après, tome V, le commencement de la Notice d'Héraclius.
[839] Aristote, dans sa Poétique, cite avec éloge l'Iphigénie en Tauride; mais nous ne voyons pas où il la «donne pour exemple d'une parfaite tragédie.»
[840] Var. (édit. de 1655): du trente-huitième.
[841] Voyez le chapitre I du livre XXXIX de Justin.
[842] Voyez le chapitre I du livre XXXVI du même auteur.
[843] Voyez le chapitre II du livre XXXIX.
[844] Voyez les chapitres V-IX.
[845] Il faut se souvenir que les Examens ont paru pour la première fois dans l'impression de 1660 (voyez tome I, p. 137, note 1). Cela explique que parfois, comme celui-ci dans ses deux premiers paragraphes, ils ne soient que la répétition ou le résumé des Avertissements rédigés par Corneille pour des éditions antérieures et remplacés plus tard par les Examens.
[846] Voyez ci-dessus, p. 414 et 415. Corneille, comme on peut le voir, a un peu modifié sa traduction.
[847] Dans les scènes I et iv.
[848] Voyez le Discours de la tragédie, tome I, p. 79 et 80.
[849] Var. (édit. de 1660): dans la cour.
[850] «Peut-être préféroit-il Rodogune parce qu'elle lui avoit extrêmement coûté; car il fut plus d'un an à disposer le sujet.» (Fontenelle, Œuvres, tome III, p. 105.)
[851] Voyez le Discours des trois unités, tome I, p. 113.—Les éditions de 1660 et de 1663 omettent toutes deux les mots: «dans le troisième de ces discours,» et ont la variante fautive que voici: «que je la viens de l'expliquer.» Faut-il lire: «que je la viens d'expliquer,» ou «que je viens de l'expliquer?»—Dans l'impression de 1660, comme dans celles de 1664, 1668 et 1682, le troisième discours, ou Discours des trois unités, est placé en tête du volume qui contient Rodogune; mais dans l'édition de 1663 (in-fol.) il est à la fin.
[852] Voyez le Discours des trois unités, tome I, p. 116 et 117.
[853] Voyez ibidem, tome I, p. 118 et 121.
[854] Dans les scènes I et IV.—Ici Corneille a principalement en vue la Pratique du Théâtre de d'Aubignac, où on lit ce qui suit au sujet de cette narration: «Il faut prendre garde à bien entretenir le discours dans les mouvements et de n'y mêler aucune apparence de récit, parce que, pour peu que cela sente l'affectation, il est vicieux, comme fait exprès en faveur des spectateurs. Aussi ne puis-je jamais conseiller d'user d'une méthode assez commune, mais que j'estime fort mauvaise: c'est à savoir lorsqu'une personne sait une partie de l'histoire et que le spectateur n'en sait encore rien du tout; car en ces occasions les poëtes font répéter ce que l'acteur présent sait déjà, en lui disant seulement: «Vous savez telle chose,» et ajoutant: «Voici le reste, que vous ignorez.» A dire le vrai, cela me semble grossier; j'aimerois mieux faire entrer en motifs de passion ce que l'acteur présent connoît déjà, et trouver ensuite quelque couleur ingénieuse pour traiter le reste par forme de récit ordinaire. Ce défaut est sensible dans la Rodogune, où Timagène feint de ne savoir qu'une partie de l'histoire de cette princesse, et où tout ce qu'on lui répète sommairement et ce qu'on lui conte est après expliqué assez clairement par les divers sentiments des acteurs; si bien que cette narration n'étoit pas même nécessaire: outre qu'il n'est pas vraisemblable que ce Timagène, qui avoit été à la cour du roi d'Égypte avec les deux princes de Syrie, eût ignoré ce qu'on lui conte, qui n'est rien qu'une histoire publique, contenant des batailles, avec la mort et le mariage de deux rois.» (Pages 393 et 394.)
[855] Les éditions de 1660 et de 1663 donnent quelqu'unes, au lieu de quelques-unes.
[856] Var. (édit. de 1660): dans le second acte.
[857] Var. (édit. de 1660-1664): pour leur faire connoître combien, etc.
[858] Voyez les scènes II et III du deuxième acte.
[859] On appelle proprement protatique un personnage qui ne paraît qu'à la protase, c'est-à-dire dans les scènes d'exposition.
[860] Voyez le Discours du poëme dramatique, tome I, p. 46.
[861] Voyez la dernière scène de la pièce.
[862] Voyez la première scène de Médée.
[863] Var. (édit. de 1660 et de 1663): de Corinthe, où il ne fait qu'arriver.
[864] Voyez l'Examen de Médée, tome II, p. 336.
[865] Voyez la Poétique d'Aristote, chapitres XV et XXV.
[866] On lit dans toutes les éditions publiées du vivant de Corneille (1660-1682): Stratonice, au lieu de Laonice. Cette faute singulière a été corrigée dans l'impression de 1692.
[867] Var. (édit. de 1660 et de 1663): et exciter.
[868] Var. (édit. de 1660 et de 1663): de ce juste sentiment de reconnoissance pour le bien des deux États.
[869] L'édition de 1692 donne par leurs refus, au pluriel.
[870] Var. (édit. de 1660 et de 1663): avant qu'il ait rien pu savoir de sa mort.
[871] Voyez le Discours de la tragédie, tome I, p. 79 et 80.
[872] Voyez le Discours du poëme dramatique, tome I, p. 27.
[873] Les mots: «veuve de Démétrius Nicanor,» manquent dans les éditions de 1647-1656.
[874] Ces mêmes éditions (1647-1656) donnent seulement «fils de Démétrius;» les mots et de Cléopatre sont omis.
[875] Var. (édit. de 1647-1656): Rodogune, sœur du roi des Parthes.
[876] Var. (édit. de 1647-1656): Timagène, gentilhomme syrien, confident des deux princes.
[877] Var. (édit. de 1647-1656): Oronte, ambassadeur des Parthes.
[878] Var. (édit. de 1647-1656): confidente de la Reine.
[879]
Var. Des Parthes avec nous remet l'intelligence,
Affranchit leur princesse, et nous fait pour jamais. (1647-56)
[880]
Var. Quand poursuivant le Parthe, et ravageant sa terre,
Il fut, de son vainqueur, son prisonnier de guerre. (1647-56)
[881]
Var. La reine, succombant sous de si prompts orages,
En voulut à l'abri mettre ses plus chers gages,
Ses fils encore enfants, qui par un sage avis
Passèrent en Égypte, où je les ai suivis. (1647-56)
[882] Cléopatre était fille de Ptolémée Philométor. Au temps dont il est ici parlé, ce n'était pas son frère, mais son oncle Ptolémée Évergète II qui régnait en Égypte.
[883]
Var. Changeant de bouche en bouche, au lieu de vérités,
N'a porté jusqu'à nous que des obscurités.
LAONICE. Sachez donc qu'en trois ans gagnant quatre batailles,
Tryphon nous réduisit à ces seules murailles,
Les assiége, les bat; et pour dernier effroi,
Il s'y coule un faux bruit touchant la mort du Roi. (1647-56)
[884] De Séleucie.
[885] Var. Presse et force la Reine à choisir un époux. (1647-56)
[886] Var. Croyant son mari mort, elle épouse son frère [886-a]. (1647-56)
[886-a] Antiochus Sidétès, frère de son premier mari, Démétrius Nicanor.
[887]
Var. Semble de tous côtés traîner l'heur avec soi:
La victoire le suit avec tant de furie,
Qu'il se voit en deux ans maître de la Syrie. (1647-56)
[888] Var. Dessus nos ennemis rejeta nos alarmes. (1660-64)
[889] Var. Termine enfin la guerre, et lui rend tout l'État. (1647-56)
[890]
Var. Ayant régné sept ans sans trouble et sans alarmes,
La soif de s'agrandir lui fait prendre les armes:
Il attaque le Parthe, et se croit assez fort
Pour venger de son frère et la prise et la mort.
Jusque dans ses États il lui porte la guerre;
Il s'y fait partout craindre à l'égal du tonnerre;
Il lui donne bataille, où mille beaux exploits.... (1647-56)
[891] Les éditions de 1682 et de 1692 donnent: Il se veut retirer; mais les premiers mots de la scène suivante montrent que c'est une faute.
[892]
Var. Mais d'un frère si cher, que les nœuds d'amitié
Font sur moi de ses maux rejaillir la moitié. (1647-64)
[893] Les éditions de 1654 et de 1664 donnent seules rejaillir; toutes les autres portent rejallir.
[894]
Var. S'il ne la préféroit à tout ce qu'elle donne,
Qui renonçant pour elle à cet illustre rang,
La voudroit acheter encor de tout son sang.... (1647-56)
[895] Var. TIMAGÈNE, rentrant sur le théâtre. (1647-60)
[896]
Var. Vous oserois-je ici découvrir ma pensée?
ANTIOCH. Notre étroite amitié par ce doute est blessée. (1647-56)
[897] Var. L'égalité rompue en rompe les beaux nœuds. (1647-56)
[898] Var. Pour le trône cédé, donnez-moi Rodogune. (1647-63)
[899]
Var. Vous l'appelez une offre: en effet, c'est choisir;
Et cette même main qui me cède un empire. (1647-56)
[900] Var. Elle vaut à mes yeux tous les trônes d'Asie. (1647-56)
[901]
Var. J'espérois que l'éclat qui sort d'une couronne
Vous laisseroit peu voir celui de sa personne. (1647-56)
[902] Voyez ci-après l'Appendice, p. 510.
[903] Var. Cependant, aveuglés dedans notre projet. (1647-56)
[904] Var. Qui mirent l'un en sang, l'autre aux flammes en proie. (1647-56)
[905]
Var. Nous avons même droit sur un trône douteux;
Pour la même beauté nous soupirons tous deux. (1647-56)
[906]
Var. Et tout tombe en ma main, ou tout tombe en la vôtre.
En vain notre amitié les vouloit partager. (1647-56)
[907] Les éditions de 1682 et de 1692 sont les seules qui, au lieu de votre, donnent ici notre, leçon adoptée par Voltaire; l'impression de 1682 porte votre au vers 161, où c'est une faute encore plus évidente.
[908] C'est-à-dire un regret séducteur, mauvais conseiller. Comparez le vers 835 du Cid, tome III, p. 152.
[909] Var. J'embrasse avecque vous ces nobles sentiments. (1647-56)
[910] Var. Mais, de grâce, achevons l'histoire commencée. (1647-56)
[911] Toutes les éditions, jusqu'en 1660 inclusivement, portent trouvé ou treuvé, invariable.
[912]
Var. Trouve encor les appas qu'avoit treuvé le père. (1647 et 52)
Var. Trouve encor les appas qu'avoit trouvé le père. (1654-56)
[913] Var. Et son nouvel amour la veut croire coupable. (1647-56)
[914] Var. Qui ne la veut plus voir qu'en implacable maître. (1647-56)
[915] Var. Elle-même leur dresse un embûche au passage. (1647 in-12 et 52-60)
[916] Var. Contre l'Arménien qui court dessus ses terres. (1647-56)
[917] Var. D'abord qu'ils ont paru tous deux en cette cour. (1647-56)
[918] Var. Je n'ai point encor vu qu'elle aime aucun des deux [918-a]. (1647-56)
[918-a] Cette leçon est aussi celle qu'a donnée Thomas Corneille dans l'édition de 1692.
[919]
Var. Non pas que mon esprit, justement irrité,
Conserve à son sujet quelque animosité:
Au bien des deux États je donne mon injure. (1647-56)
[920]
Var. Il falloit un prétexte à s'en pouvoir dédire,
La paix le vient de faire; et s'il vous faut tout dire. (1647-56)
[921] C'est-à-dire: Quand je me permettais de lui mal obéir. Voyez tome I, p. 208, note 962.
[922] Var. Et qu'ainsi ma pitié la satisfaisoit mieux. (1647-56)
[923] Var. Quoique égaux en naissance et pareils en mérite. (1647-56)
[924] Var. Il est bien malaisé, dans cette égalité. (1647-56)
[925] Voyez tome II, p. 308 et 309, et ci-dessus, p. 409.
[926] Var. Quelque époux que le ciel me veuille destiner. (1647-56)
[927] Var. C'est à lui pleinement que je me veux donner. (1647-54 et 56)
[928] Var. Et si du malheureux je deviens le partage. (1647-56)
[929] Var. Qu'un autre qu'un mari règne dans ma pensée. (1647-56)
[930] Var. Avecque ce péril vous devez disparoître. (1647-56)
[931]
Var. Je l'ai trop acheté pour t'en faire un présent;
Crains tout ce qu'on peut craindre en te désabusant. (1647-56)
[932] Var. Oui, Madame, avec joie, et les princes tous deux. (1647-56)
[933]
Var. Si content d'en jouir et de me dédaigner,
Il eût vécu chez elle, et m'eût laissé régner. (1647-56)
[934] Voltaire a mis le singulier: délice. Le mot est au pluriel dans toutes les éditions publiées du vivant de Corneille.
[935] Var. En recevra tantôt celle qui m'y réduit. (1647-56)
[936] Var. Que la guerre sans lui ne se peut rallumer. (1647-56)
[937]
Dévaler, descendre. Voyez le Lexique.
—Var. On n'aura point ce rang, dont la perte me gêne,
Qu'au lieu de ma rivale on n'épouse ma haine. (1660)
[938] «Il semble que Racine ait pris en quelque chose ce discours pour modèle du grand discours d'Agrippine à Néron, dans Britannicus (acte IV, scène II).» (Voltaire.)
[939] Var. Si cher à mes souhaits, si doux à mon amour. (1647-56)
[940] Var. Il vous souvient peut-être encore de mes larmes. (1647-56)
[941] Var. Que pour ne vous voir pas exposés à ses coups. (1647-60)
[942] Var. Et de peur qu'il n'en prît, il m'en fallut choisir. (1647-56)
[943]
Var. Je n'en fus point trompée, il releva sa chute;
Mais par lui de nouveau mon sort me persécute:
Ce trône relevé lui plaît à retenir;
Il imite Tryphon, qu'il venoit de punir;
Qui lui parle de vous irrite sa colère;
C'est un crime envers lui que les pleurs d'une mère. (1647-56)
[944] Var. Que pour les dépouiller afin de nous poursuivre? (1647-56)
[945] Var. Je me crus tout permis pour ravoir votre bien. (1647-56)
[946] L'édition de 1682 porte mon fils, pour mes fils.
[947] Var. Consumer sur mon chef les foudres mérités. (1647-56)
[948] Var. Et nous croyons tenir des soins de cet amour. (1647-68)
[949] Les éditions de 1647-55 ont toutes ici une faute bien évidente: «nous nous en devons rendre,» pour: «nous vous en devons rendre.»
[950] Var. Nous le recevrons lors avec meilleure grâce. (1647-64)
[951] Var. Régnez, nous le verrons tous deux sans déplaisir. (1647-56)
[952] Var. S'il faut la partager avec votre ennemie. (1647-63)
[953] Les éditions de 1682 et de 1692 donnent ici cette amour, et trois vers plus loin cet amour. Toutes les autres ont cet amour aux deux endroits.
[954] Var. Ainsi vous me rendez l'innocence et l'estime. (1647-54 et 56)
[955] Var. Mais, Madame, pensez que pour premier exploit.... (1647-60)
[956] Les éditions de 1660-82 portent du fils. Toutes les autres, y compris celle de 1692, donnent d'un fils.
[957] Var. Croyez-moi, que l'amour n'est guère véhément. (1647-56)
[958] Var. Et pour user encor d'un terme plus pressant. (1647-56)
[959] Var. Régnons, tout son effort ne sera que foiblesse. (1647-56)
[960] Var. J'ai vu les gens de guerre épandus par la ville. (1660)
[961]
Var. Si nous avions autant de forces que de cœur!
Mais que peut de vos gens une foible poignée
Contre tout le pouvoir d'une reine indignée?
ORONTE. Vous promettre que seuls ils puissent résister,
J'aurois perdu le sens si j'osois m'en vanter:
Ils mourront à vos pieds; c'est toute l'assistance
Que peut à leur princesse offrir leur impuissance;
Mais doit-on redouter les hommes en des lieux
Où vous portez le maître et des rois et des Dieux? (1647-56)
[962] Var. Sentiments étouffés de vengeance et de haine. (1647-56)
[963]
Var. Et d'un honteux oubli rompant l'injuste loi,
Rendez ce que je dois aux mânes d'un grand roi. (1647-56)
[964] Var. De colère et d'amour encore étincelante. (1647-56)
[965] Var. Aujourd'hui que je vois cette main parricide. (1647-56)
[966] Var. Fier même le nom aux murs de ce palais? (1647-56)
[967] Var. Dedans mes yeux surpris garde-toi de paroître. (1647-56)
[968] Comparer Pompée, acte I, scène II, vers 221 et 222.
[969]
Var. Parlez, et ce beau feu qui brûle l'un et l'autre
D'une si prompte ardeur suivra votre desir,
Que vous-même en perdrez le pouvoir de choisir. (1647-56)
[970] Voyez ci-après l'Appendice, p. 510.
[971] Var. Mais ayant su mon choix, si vous vous en plaignez. (1647-56)
[972] Var. Vous êtes l'un et l'autre; et sans plus me presser. (1647-56)
[973] Var. De vouloir ou l'aimer ou régner à ce prix. (1647-60)
[974] Var. De faire une révolte et si pleine et si prompte. (1647-60)
[975] Var. Et jugez par ce trouble où mon âme est réduite. (1647-56)
[976] Var. Si je ne prétends plus, n'ont plus de choix à faire: Je leur ôte le droit de vous faire la loi. (1647-56)
[977] Var. Épargnez vos soupirs auprès de l'une et l'autre. (1647-56)
[978]
Var. Qui de vous deux encore a la témérité
De se croire.... (1647-56)
[979] «Espoux, dit Nicot dans son Dictionnaire, à l'article Espouser, est celui qui n'est que fiancé, et ne se peut encore porter pour mari.» Voyez le Lexique.—Voyez aussi plus haut, p. 415 et 425.
[980] Var. Il emprunte ma voix pour mieux se faire entendre. (1647-64)
[981]
Var. [Dont la vôtre envers nous daigne être l'interprète:]
Elle s'explique assez à ce cœur qui l'entend,
Et vous lui rendrez plus que son ombre n'attend[981-a];
Mais aussi, par ma mort vers elle dégagée,
Rendez heureux mon frère après l'avoir vengée.
[De deux princes unis à soupirer pour vous.] (1647-56)
[981-a] Et vous lui rendez plus que son ombre n'attend. (1655)
[982] Var. Et de reconnoissance et de sévérité. (1647-56)
[983]
Var. Hélas! ANTIOCH. Sont-ce les morts ou nous que vous plaignez?
Soupirez-vous pour eux, ou pour notre misère?
RODOG. Allez, Prince, ou du moins rappelez votre frère. (1647-56)
[984] Var. Un rigoureux devoir à cette amour s'oppose. (1647-56)
[985] Var. Ce n'est qu'à ce prix seul que je me puis donner. (1647-56)
[986] Var. Si pour d'autres que vous il m'ordonne de vivre. (1647-56)
[987] Var. Si tu veux triompher dedans notre aventure. (1647-64)
[988] Var. Ne vaut pas à vos yeux la peine d'y penser. (1647-56)
[989]
Var. Oh! trop heureuse fin d'un excès de misère!
Je rends grâces aux Dieux qui m'ont rendu ma mère. (1647-56)
[990]
Var. La nature est trop forte, et ce cœur s'est dompté.
Je ne vous dis plus rien, vous aimez une mère. (1647-56)
[991] Var. Sont autant de larcins à ses contentements. (1647-56)
[992] «On dit qu'au théâtre on n'aime pas les scélérats. Il n'y a point de criminelle plus odieuse que Cléopatre, et cependant on se plaît à la voir; du moins le parterre, qui n'est pas toujours composé de connaisseurs sévères et délicats, s'est laissé subjuguer quand une actrice imposante a joué ce rôle.» (Voltaire.)—Les derniers mots: «du moins le parterre, etc.,» ne sont pas dans la première édition du commentaire de Voltaire (1764); il les a ajoutés dans celle de 1774 in-4o, probablement après avoir vu Mlle Dumesnil dans ce rôle. Voyez la Notice, p. 408.
[993] Var. De prendre pour sincère un changement si prompt. (1647-60)
[994] Var. Que mon cœur n'ait cédés à ce frère avant vous. (1647-63)
[995]
Var. C'est ainsi qu'au dehors il traîne et s'assoupit,
Et qu'il croit amuser de fausses patiences
Ceux dont il veut guérir les justes défiances. (1647-56)
[996] Var. Et tel qui se console après un coup fatal. (1647-56)
[997] Var. Non, Madame; et jamais vous ne verrez en moi. (1647-56)
[998]
Var. Allons chercher le temps d'immoler nos victimes,
Et de nous rendre heureuse à force de grands crimes. (1647-56)
[999] Var. S'il m'arrache du trône et la met à mon rang. (1647-56)
[1000]
Var. [Il faut ou condamner ou couronner sa haine:]
Cette sorte de plaie est trop longue à saigner,
Pour en vivre impunie, à moins que de régner.
Régnons donc, aux dépens de l'une et l'antre vie;
Et dût être leur mort de ma perte suivie,
[Dût le peuple en fureur pour ses maîtres nouveaux[1000-a].] (1647-56)
[1000-a] Dût le peuple en fureur pour ces maîtres nouveaux. (1655)
[1001] Les éditions antérieures à 1660 donnent toutes arrouser.
[1002] Var. Mourir est toujours moins que vivre leur sujette. (1647-56)
[1003] Var. Tous ces vieux différends de leur âme exilés. (1647-56)
[1004] L'édition de 1692 substitue pendant à cependant: voyez plus haut, p. 137, note 5.
[1005] Var. Sujets du Roi son frère, et qui fûtes les miens. (1647-56)
[1006] Var. Voici votre roi, peuple, et voici votre reine. (1647-63)
[1007]
Var. Je ne puis: la douleur a tous mes sens troublés.
ANTIOCH. Quoi? qu'est-il arrivé? [TIMAG. Le Prince votre frère....]
ANTIOCH. Se voudroit-il bien rendre à mon bonheur contraire? (1647-56)
[1008] Var. Il sembloit soupirer ce qu'il avoit perdu. (1647-56)
[1009]
Var. [Il est mort? TIM. Oui, Madame.] ANT. Ah! mon frère! CL. Ah! mon fils!
RODOG. Ah! funeste hyménée! CLÉOP. Ah! destins ennemis!
[Voilà le coup fatal que je craignois dans l'âme.] (1647-56)
[1010] Certains exemplaires de l'édition de 1647 in-4o portent ici en marge: à Rodogune.
[1011] Var. Et de sa propre main il s'est privé du jour. (1647-56)
[1012]
Qui cherche à qui se prendre en sa juste colère.
Vous avez vu sa mort, et sans autres témoins. (1647-56)
[1013]
Var. Puis, arrêtant sur moi ce reste de lumière,
Au lieu de Timagène, il croit voir son cher frère;
Et plein de votre idée, il m'adresse pour vous. (1647-56)
[1014] Var. Je te perds, mais je trouve en ma douleur extrême. (1652-56)
[1015] Var. Avant qu'en soupçonner ou Madame ou la Reine. (1647-56)
[1016] Var. Contient, Seigneur, sans plus, ce que le Prince a dit. (1647-56)
[1017] Après ce vers, l'édition de 1692 ajoute ce jeu de scène, que Voltaire donne aussi dans la sienne: Il tire son épée et veut se tuer.
[1018] Var. Et me montrez la main qu'il faut que je redoute. (1647-56)
[1019]
Var. Puis-je vivre et traîner le soupçon qui m'accable,
Confondre l'innocente avecque la coupable. (1647-56)
[1020] L'édition de 1682 porte: «Vous demandez,» pour: «Vous demandiez.»
[1021] Var. Je ne me veux garder ni de vous, ni de vous. (1647-68)
[1022]
Var. Cette coupe est suspecte, elle vient de la sienne;
Ne prenez rien, Seigneur, d'elle, ni de la mienne.
CLÉOPATRE, à Rodogune. Qui m'épargnoit tantôt m'accuse à cette fois!
RODOGUNE, à Cléopatre. On ne peut craindre assez pour le salut des rois.
Pour ôter tout soupçon d'une noire pratique,
[Faites faire un essai par quelque domestique.] (1647-56)
[1023] Il y a tous égarés dans toutes les éditions publiées du vivant de Corneille; tout égarés dans celle de 16..
[1024] Les mots: ou à quelque autre, ont été supprimés dans l'édition de 1692.
[1025]
Var. [De ne voir point régner ma rivale en ma place.]
Je n'aimois que le trône, et de son droit douteux
J'espérois faire un don fatal à tous les deux,
Détruire l'un par l'autre, et régner en Syrie
Plutôt par vos fureurs que par ma barbarie.
Ton frère, avecque toi trop fortement uni[1025-a],
Ne m'a point écoutée, et je l'en ai puni.
J'ai cru par ce poison en faire autant du reste;
Mais sa force, trop prompte, à moi seule est funeste[1025-b].
[Règne: de crime en crime enfin te voilà roi.] (1647-60)
[1025-a] Ton rival, avec toi trop fortement uni. (1660)
[1025-b] Voltaire donne ces huit vers dans son édition, et oubliant, je ne sais comment, qu'ils se trouvent dans les premières impressions, jusqu'en 1660, il dit dans une note (1764): «Ces vers ne se trouvent aujourd'hui dans aucune édition connue. Corneille les supprima avec grande raison. Une femme empoisonnée et mourante n'a pas le temps d'entrer dans ces détails; et une femme aussi forcenée que Cléopatre ne rend point compte ainsi à ses ennemis. Les comédiens de Paris ont rétabli ces vers, pour avoir le mérite de réciter quelques vers que personne ne connaissait. La singularité les a plus déterminés que le goût. Ils se donnent trop la licence de supprimer et d'allonger des morceaux qu'on doit laisser comme ils étaient.»
[1026] Corneille paraît se rappeler ici un passage de la Médée de Sénèque dont il n'avait pas profité en traitant ce sujet:
[1027] Var. Encor dans les rigueurs d'un sort si déplorable. (1647-56)
[1028] Voyez le commencement de la Notice, p. 399 et suivantes.
[1029] Histoire du Théâtre françois, tome VI, p. 298-305.
[1030] Voyez ci-dessus, p. 436 et 437, dans la Rodogune de Corneille, les vers 151-168.
[1031] Voyez ci-dessus, p. 470 et 471, les vers 1011-1047.
[1032] Il y a ici un peu d'exagération dans l'analyse des frères Parfait; il faudrait dire simplement que Rodogune, ayant appris que Lydie avait épousé Hydaspe par contrainte, perd sa haine contre elle, et consent à tous les arrangements de famille qui forment ce singulier dénoùment.