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Histoire du Bas-Empire. Tome 04

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[464] Par une loi rendue à Milan, le 19 janvier 383.—S.-M.

[465] Cette défense fut décrétée à Vérone le 17 juin 383.—S.-M.

[466] Nam dum exercitum negligeret, et paucos ex Alanis, quos ingenti auro ad se transtulerat, anteferret veteri ac romano militi, adeoque barbarorum comitatu et prope amicitia capitur, ut nonnumquam eodem habitu iterfaceret, odia contra se militum excitavit. Aur. Vict. epit. p. 231. Zosime donne, l. 4, c. 35, un pareil motif à la haine des soldats contre Gratien.—S.-M.

XLVII.

Caractère de Maxime.

Sulp. de vita Mart. c. 23. dial. 2, c. 7. dial. 3, c. 15.

Auson. in Aquileia. p. 216.

Oros. l. 7, c. 34.

Pacat. paneg. § 28 et seq.

Baronius.

Pagi ad Baron.

Il s'en trouva un à l'extrémité de l'empire, assez hardi pour lever l'étendard de la révolte, et assez habile pour faire croire qu'il y avait été forcé. Magnus Clemens Maximus tenait un rang considérable dans les légions romaines qui défendaient alors la Grande Bretagne contre les incursions des barbares du Nord. La naissance[467] et le caractère de cet usurpateur sont un problème historique; et dans la contrariété des opinions, il est difficile d'asseoir un jugement assuré. Les poètes et les panégyristes, qui lui préparaient sans doute des éloges, s'il eût été heureux jusqu'à la fin, l'ont chargé d'opprobres après sa défaite. Selon eux, c'était un bâtard sorti de la poussière[468]; il fut dans sa jeunesse valet de Théodose[469], dont la protection lui tint lieu de mérite, et lui procura de l'emploi dans les troupes[470]. D'un autre côté, Maxime se couvrit du masque de la religion; il honora les évêques; il fit mourir des hérétiques. Ce zèle sanguinaire, qui ne coûte rien à un prince sans humanité, et qui n'en imposa ni à saint Martin, ni à saint Ambroise, lui a cependant rendu favorables quelques auteurs ecclésiastiques, de ceux même qui ont désapprouvé sa cruauté. Par une bizarrerie très-commune, ils ont condamné l'action, et estimé la personne. A les entendre, Maxime sortait d'une illustre origine; il avait autant de vertu que de valeur; et, pour porter avec gloire le nom d'empereur, il ne lui manqua qu'un titre légitime[471]. Dans cette opposition de sentiments, je crois que le meilleur parti est de ne rien assurer touchant sa famille[472], et de juger de son génie par ses actions mêmes. On y verra un politique qui se joue de la religion; un ambitieux qui n'a point d'autre caractère: doux et cruel selon ses intérêts; brave lorsqu'il peut le paraître sans péril; timide contre des ennemis courageux; adroit à colorer ses injustices; d'un génie assez vaste pour former de grands desseins, mais trop faible pour surmonter de grands obstacles.

[467] Il était Espagnol, selon Zosime l. 4, c. 35. Ἴβηρ τὸ γένος. Ausone l'appelle Rutupinus Latro, sans doute parce qu'il était parti de Rutupiæ, le port de l'Angleterre le plus voisin de la Gaule, dont il se rendit bientôt le maître. Les premiers auteurs qui ont écrit en latin l'histoire de l'Angleterre, regardent Maxime comme un Breton, ce qui semble appuyé par ce passage de Socrate, l. 5, c. 11, Μάξιμος ἐκ τῶν περὶ τὰς Βρεττανίας μερῶν. Ceci pourrait s'entendre cependant du lieu d'où il partit pour envahir l'empire. Quoi qu'il en soit, les auteurs et les généalogistes gallois, c'est-à-dire les descendants des indigènes de l'Angleterre, n'ont pas balancé à adopter cet usurpateur, dont ils font leur 79e monarque. Ils l'appellent Maxen Wledig ou Maxime l'illustre. Il existe en langue galloise, une antique histoire intitulée Breuddwydd Maxen Wledig ou la mort de l'illustre Maxime. Après sa mort son fils Owayn lui succéda. Il est actuellement bien difficile de démêler ce qu'il peut y avoir de vrai, au milieu de ces traditions qui semblent être très-altérées. Il pourrait se faire, malgré le témoignage isolé de Zosime, que Maxime eût été réellement Breton de naissance. Plusieurs passages du panégyrique de Pacatus et de quelques autres écrivains, font voir qu'il avait auprès de lui un grand nombre de Bretons. Comme il s'était conservé, à ce qu'il paraît, dans l'Angleterre plusieurs petites principautés dépendantes de l'empire, il serait possible à la rigueur que Maxime ait appartenu à la race de ces petits souverains; car, pour ce qui concerne la basse origine qu'on lui attribue, il est probable qu'on en eût parlé tout autrement s'il n'eût pas été vaincu par Théodose. Les paroles de Pacatus, c. 23, regali habitu exulem suum illi exules orbis induerent; paroles qui font allusion à ce vers si connu de Virgile: Toto divisos orbe Britannos, ne peuvent guère s'appliquer qu'à un homme né Breton: il en est de même de cet autre passage de Pacatus, où il appelle Maxime, orbis extorris, patriæque fugitivus. Tout indique que Pacatus regardait bien Maxime comme un Breton. Le vers dans lequel Claudien (4º cons. Hon. v. 73.), dit que Théodose a vaincu la sauvage Bretagne, sæva Britannia fudit, est aussi en rapport avec cette même idée. Elle ne peut s'entendre qu'en faisant de Maxime, un Breton de naissance.—S.-M.

[468] Pacatus oppose ainsi, c. 31, la naissance de Théodose avec celle de Maxime; non ipse sibi objecisset, dit-il, te esse triumphalis viri filium; se patris incertum? Il est à remarquer que les historiens gallois qui ont conservé le souvenir de Maxime, ne donnent pas le nom de son père. Pacatus dit ensuite, te hæredem nobilissimæ familiæ; se clientem. On ne doit pas conclure de ces paroles que Maxime fut un personnage aussi obscur. L'histoire romaine offre en effet plus d'un exemple d'étrangers d'extraction noble, qui s'attachaient comme clients à des hommes puissants. Des rapports de cette espèce, avaient pu exister entre Théodose et Maxime; celui-ci pouvait appartenir à une famille distinguée de l'Angleterre et s'être mis à un titre quelconque, au service de Théodose gouverneur ou chef suprême du pays.—S.-M.

[469] Pacatus, c. 31, le représente comme remplissant les fonctions les plus basses dans la maison de Théodose. Domus tuæ, dit-il, negligentissimus vernula, mensularumque servilium statarius lixa. Il est difficile de discerner ce qu'il peut y avoir de vrai, dans ces paroles outrageantes, que la haine et la flatterie dictent au panégyriste d'un vainqueur.—S.-M.

[470] Selon Zosime, l. 4, c. 35, il avait été compagnon de Théodose, dans les guerres qu'il avait faites en Angleterre avant d'avoir été élevé à l'empire. Θεοδοσίῳ τῷ βασιλεῖ κατὰ τὴν Βρεττανιάν συστρατευσάμενος.—S.-M.

[471] Maximus, vir quidem strenuus et probus, atque Augusto dignus, nisi contra sacramenti fidem per tyrannidem emersisset, in Britannia invitus propemodum ab exercitu imperator creatus, in Galliam transiit. Oros. l. 7, c. 34. Maximus imperator rempublicam gubernabat, vir omni vitæ merito prædicandus, si ei vel diadema non legitime, tumultuante milite, impositum repudiare, vel armis civilibus abstinere licuisset. Sulp. Sev. dial. 2, c. 7.—S.-M.

[472] Sulpice Sévère dans sa vie de S. Martin, fait mention d'un oncle paternel de Maxime, et Pacatus § 35, parle de son frère nommé Marcellin. Il fut tué dans un combat près de Pettau (Petavio).—S.-M.

XLVIII.

Il est proclamé empereur.

Zos. l. 4, c. 35.

Vict. epit. p. 231.

Pacat. paneg. c. 31.

Claud. de 4º Cons. Hon.

Socr. l. 5, c. 11.

Prosp. chr.

Il avait pris naissance en Espagne[473] dans la même contrée que Théodose, dont il se vantait d'être allié[474]. Il servit avec lui dans la Grande-Bretagne[475], lorsque Théodose y faisait ses premières armes sous les ordres de son père. Étant resté dans ce pays, il parvint aux premières dignités de la milice. Il ne put, sans jalousie, voir élevé sur le trône celui qu'il traitait d'ancien camarade de service, tandis que lui-même demeurait caché dans un coin obscur de l'empire[476]. La haine qu'il conçut contre Gratien, auteur de l'élévation de Théodose, le porta à corrompre les troupes, toujours plus séditieuses en ce pays, parce qu'elles étaient plus éloignées du souverain. Il sema des mécontentements et des murmures; mais il eut l'adresse de couvrir ses intrigues, et se ménagea le prétexte dont il sut souvent se prévaloir, d'avoir été malgré lui entraîné à la révolte. Les faveurs que l'empereur répandait sur les Barbares, achevèrent de soulever les esprits: les officiers et les soldats déclarèrent que puisque Gratien méconnaissait les Romains, ils ne le reconnaissaient plus pour empereur. On proclama Maxime Auguste, et, malgré sa feinte résistance, il fut revêtu de la pourpre.

[473] Zosime est le seul auteur qui lui attribue cette origine, voyez ci-devant, p. 226, note 2.—S.-M.

[474] Carnifici purpurato, tua se et affinitate et favore jactanti. Pacat. c. 24. On peut ce me semble rendre raison du terme affinitas, déja expliqué par celui de favor qui suit, par les considérations exposées ci-devant, p. 227, n. 1.—S.-M.

[475] Voyez ci-devant, p. 228, n. 1.—S.-M.

[476] Οὗτος δυσανασχετῶν ὅτι θεοδόσιος ἠξίωτο βασιλείας, αὐτὸς δὲ οὐδὲ εἰς ἀρχὴν ἔντιμον ἔτυχε προελθὼν. Zos. l. 4, c. 35.—S.-M.

XLIX.

Il marche contre Gratien.

Pacat. paneg. c. 28.

Vict. epit. p. 231.

Zos. l. 4, c. 35.

Ruf. l. 12, c. 14.

Oros. l. 7, c. 34.

Till. Gratien, art. 18.

Il s'embarqua aussitôt à la tête des soldats romains, et d'un grand nombre de Bretons qui accoururent au premier signal[477]. Pour autoriser sa rébellion, il fit courir le bruit qu'il agissait de concert avec Théodose. Étant abordé à l'embouchure du Rhin[478], il traversa comme un torrent la Gaule septentrionale, entraînant sur son passage les troupes du pays et une multitude de Gaulois qui le reconnurent pour maître. Il était déja près de Paris, lorsqu'il vit paraître l'armée de Gratien, qui marchait à sa rencontre[479]. Malgré les désertions, elle était encore assez nombreuse, et commandée, sous les ordres du prince, par deux généraux vaillants et fidèles, Mérobaudès, actuellement consul, et le comte Vallion[480]. Gratien présenta la bataille, que Maxime n'accepta pas. On resta campé en présence durant cinq jours, qui se passèrent en escarmouches. Dans cet intervalle, Maxime pratiqua les troupes de Gratien; il en corrompit la plus grande partie. Le tyran répandait l'argent à pleines mains; et au contraire, les profusions précédentes du jeune empereur ayant épuisé ses finances, il ne lui restait plus de quoi retenir des ames vénales et sans foi. D'abord, toute la cavalerie maure passa du coté de Maxime: les autres corps suivirent successivement cet exemple; et Gratien se voyant trahi, se sauva à course de cheval, et prit le chemin des Alpes pour gagner l'Italie[481], avec trois cents cavaliers qu'il croyait fidèles.

[477] Les soldats bretons, d'après ce que dit Zosime, l. 4, c. 35, se distinguaient alors entre tous les autres par leur audace et leur arrogance, τῶν ἄλλων ἁπάντων πλέον αὐθαδείᾳ καὶ θύμῷ νίκωμένους.—S.-M.

[478] Ταῖς τοῦ Ῥήνου προσωρμίσθησαν ἐκβολαῖς. Zos. l. 4, c. 35. Les historiens de Bretagne ont cherché, assez mal à propos selon moi, à transporter dans leur pays, le lieu du débarquement de Maxime, sur le continent de la Gaule. Voyez Hist. de Bretagne de D. Morice, t. 1. Mémoires, ch. 1, § 15, et note 6.—S.-M.

[479] On apprend de Socrate, l. 5, c. 11, et de Sozomène, l. 7, c. 13, que Gratien soutenait alors la guerre contre les Allemans. Il paraît d'après une lettre de S. Ambroise, ep. 24, t. 2, p. 890, que c'était contre les Iuthonges qui vinrent piller la Rhétie vers cette époque. In medio Romani imperii sinu Iuthungi populabantur Rhetias.—S.-M.

[480] Maxime les fit périr dans la suite, en haine de l'attachement, qu'ils avaient montré jusqu'à la fin pour la cause de Gratien, dont ils avaient toute la confiance. Steterat enim uterque in acie Gratiani, et Gratianus utrumque dilexerat. Pacat. c. 28. Le même panégyriste donne à Vallion le surnom de triumphalis, à cause des nombreux triomphes dont il avait été honoré, et il appelle Mérobaudès trabeate, allusion à la pourpre consulaire dont il était alors revêtu, Vallio triumphalis, et trabeate Merobaudes recordetur interitum.—S.-M.

[481] Zosime rapporte, l. 4, c. 35, que Gratien s'enfuit en toute hâte vers les Alpes, ἔφυγε προτροπάδην ἐπὶ τὰς Ἄλπεις, mais que les trouvant sans défense, εὑρων δὲ ταύτας ἀφυλάκτους, il se dirigea vers la Rhétie, le Noricum, la Pannonie et la haute Mésie, ἐπὶ Ῥαιτίας ἐχώρει καὶ Νώρικον, Παιονίας τε καὶ τὴν ἄνω Μυσίαν. C'était peut-être le projet de Gratien, mais il est certain que ce prince ne passa pas les Alpes et qu'il mourut à Lyon. C'est donc une erreur de Zosime, mais elle est en rapport avec ce que cet auteur dit aussi du lieu où périt Gratien. Voy. ci-après, p. 232, n. 1.—S.-M.

L.

Mort de Gratien.

Pacat. paneg. c. 30.

Vict. epit. p. 231.

Zos. l. 4, c. 35.

Ambros. in Psalm. 61, t. 1, p. 961, et de obitu Valent. t. 2, p. 1173.

Aug. de civ. l. 5, c. 25, t. 7, p. 142.

Hieron. ep. 60, t. 1, p. 341.

Socr. l. 5, c. 11.

Soz. l. 7, c. 13.

Prosp. chr.

Ruf. l. 12, c. 14.

Oros. l. 7, c. 34.

Marc. chr.

Zon. l. 13, t. 2, p. 34.

Theoph. p. 57.

Baronius, p. 383.

Till. Grat. art. 18, not. 25.

Il en fut bientôt abandonné. Toutes les villes lui fermèrent leurs portes. Alors, errant çà et là, sans secours et sans espérance, poursuivi par un détachement de cavaliers ennemis, il quitta la robe impériale pour n'être pas reconnu. On rapporte diversement la manière dont il perdit la vie. Selon l'opinion la plus commune, Maxime envoya, pour le poursuivre, un de ses généraux nommé Andragathe, né sur les bords du Pont-Euxin[482], et en qui le tyran avait une singulière confiance. Ce barbare étant averti que le prince approchait de Lyon, se mit dans une litière; et dès qu'il aperçut Gratien sur l'autre bord du Rhône, il envoya lui dire que c'était sa femme Lœta qui venait le joindre pour partager ses malheurs. Gratien aimait tendrement cette princesse, qu'il avait depuis peu épousée. Il passa le fleuve, et ne fut pas plutôt à terre, qu'Andragathe s'élança de sa litière, et le poignarda[483]. Ce récit aurait besoin d'un meilleur garant que Socrate, qui paraît en être le premier auteur. Il est beaucoup plus sûr de s'en rapporter à saint Ambroise, qui n'a pu ignorer la mort d'un prince qu'il chérissait, et dont il était chéri. Ce saint prélat, après avoir gémi sur la malignité des ennemis de Gratien, qui avaient osé répandre des calomnies sur sa chasteté, quoiqu'elle fût irrépréhensible, raconte qu'il fut trahi par un homme qui mangeait à sa table, et qu'il avait honoré de gouvernements et d'emplois distingués; que le prince, invité à un festin, refusa d'abord de s'y trouver; mais qu'il se laissa persuader par les serments que ce perfide lui fit sur les saints Évangiles; qu'on fit reprendre à Gratien ses habits impériaux; qu'on le traita avec honneur pendant le repas, et qu'il fut assassiné au sortir de la table. On ne sait quel est ce traître dont parle saint Ambroise. C'est sur une mauvaise leçon de la chronique de saint Prosper, que quelques auteurs ont attribué ce noir forfait au consul Mérobaudès[484]; sa mort, que nous raconterons dans la suite, le justifie assez d'un soupçon si injurieux. D'autres, avec aussi peu de fondement, imputent ce crime à Mellobaud, prince français. Il vaut mieux dire que l'auteur en est inconnu. Saint Jérôme dit que, quelques années après, on voyait encore avec horreur, dans la ville de Lyon, les marques du sang de Gratien, sur les murailles de la chambre où il avait été massacré[485].

[482] Τὸν ἵππαρχον Ἀνδραγάθιον, ὁρμώμενον ἀπὸ τοῦ Εὐξείνου Πόντου. Zos. l. 4, c. 35.—S.-M.

[483] Zosime rapporte, l. 4, c. 35, que Gratien fut tué à Singidunum en Pannonie, au moment où il allait passer le pont de cette ville, καταλαβών τε διαβαίνειν ἐθέλοντα τὴν ἐν τῇ Σιγιδούνῷ γέφυραν, κατασφάζει. Cette erreur paraît venir, comme au reste on l'a déja remarqué, de la ressemblance que le nom de Singidunum présente avec celui de Lugdunum ou Lyon.—S.-M.

[484] Au lieu de Merobaudis magistri militum proditione superatus, il faut lire dans cette chronique Merobaude magistro militum proditione superatus.—S.-M.

[485] Gratianus ab exercitu suo proditus, et obviis ab urbibus non receptus, ludibrio hosti fuit, cruentæque manus vestigia parietes tui, Lugdune, testantur. Hieron. ep. 60, t. 1, p. 341, ed. Vallars.—S.-M.

LI.

Circonstances de sa mort.

Ambr. Serm. t. 2, de divers. t. 2, append. p. 439 et 441, et in Psal. 61, t. 1, p. 961.

Aug. de civ. l. 5, c. 25, t. 7, p. 142.

Oros. l. 7, c. 34.

Vict. epit. p. 231.

Socr. l. 5, c. 11.

Soz. l. 7, c. 13.

Philost. l. 10. c. 5.

Zos. l. 5, c. 39.

Marc. Chr.

Hist. misc. l. 12, ap. Murat, t. 1, p. 85.

Till. Grat. art. 19, not. 26.

Gratien témoigna en mourant la tendre confiance qu'il avait en saint Ambroise; il le nomma plusieurs fois pendant qu'il recevait les coups mortels; il avait encore son nom à la bouche lorsqu'il rendit les derniers soupirs; et le saint prélat, qui raconte le fait en versant des larmes, proteste qu'il n'oubliera jamais ce prince, et qu'il l'offrira sans cesse à Dieu dans ses prières et dans le saint sacrifice. Il fait en toute occasion l'éloge de sa piété et de ses autres vertus. Il est sans doute plus digne de foi que l'arien Philostorge, qui ose démentir l'histoire pour noircir la mémoire de ce bon prince, et qui le compare à Néron. Il mourut le 25 d'août, dans la vingt-cinquième année de sa vie[486], ayant régné depuis la mort de son père, sept ans, neuf mois et huit jours[487]. Il avait eu des enfants de sa femme Constantia[488]; mais ils moururent avant lui. On croit qu'il avait un fils, lorsqu'il éleva Théodose à l'empire[489], ce qui rendrait cette action plus noble et plus généreuse. Constantia était morte quelque temps avant la révolte de Maxime, et son corps fut, cette année même, porté à Constantinople[490]. Dans les derniers mois de sa vie, il épousa Lœta, dont on ne connaît pas la famille; on sait seulement que sa mère se nommait Pissamène. Après la mort de Gratien, Théodose prit soin de les entretenir l'une et l'autre dans la splendeur qui convenait à leur fortune passée. Elles vivaient encore vingt-cinq ans après, et elles eurent assez de richesses et de charité pour soulager par d'abondantes aumônes les pauvres de Rome, lorsque cette ville fut assiégée par Alaric.

[486] Cette date se trouve dans la chronique du comte Marcellin.—S.-M.

[487] La ville de Grenoble, dont le nom gaulois était Cularo, s'appelle en latin Gratianopolis, c'est-à-dire ville de Gratien; il n'est pas douteux qu'elle ne doive cette dénomination au fils de Valentinien, mais on ignore quand et comment se fit ce changement. Quelques-uns le placent avec assez de vraisemblance en l'an 379, lorsque Gratien revint dans les Gaules après avoir associé Théodose à l'empire.—S.-M.

[488] Fille posthume de l'empereur Constance, qu'il avait épousée en 374 ou 375.—S.-M.

[489] C'est ce qui résulte de ce passage de S. Augustin, de Civit. Dei, l. 5, c. 25, cum parvulum haberet et fratrem.—S.-M.

[490] Il y arriva le 31 août, selon la chronique d'Alexandrie, ou le 12 septembre, selon celle d'Idatius. Elle fut inhumée le premier décembre, trois mois après la mort de son mari.—S.-M.

FIN DU LIVRE VINGT-UNIÈME.

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