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La Légende des siècles tome III

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Archiloque l’atteste, Athènes l’entendit,
Un jour un magistrat devint terrible et dit:
—Je m’en vais, je cherche un refuge,
L’Aréopage pèse à faux poids. Temps d’effroi!
Voilez-vous, cieux! on voit le droit hors de la loi
Et la justice hors du juge!
Cicéron était là quand un centurion
Brisa son glaive et dit à César:—Histrion,
Je connais ta pensée intime;
L’armée après toi marche avec ses généraux;
Pas moi. Je ne suis pas l’espèce de héros
Qu’il te faut pour commettre un crime.
O noir Machiavel, génie et paria,
Tu t’en souviens, un jour un apôtre cria:
—C’est trop! le pape trompe l’homme.
Horreur! Satan et lui mettent le même anneau.
Jérusalem, ils font dévorer ton agneau
Par la vieille louve de Rome!—
La conscience humaine est engloutie au fond
D’un océan de honte où tout rampe et se fond,
Mer sombre et sans route frayée;
Ce gouffre écume et roule, et l’on voit par moment
Reparaître au milieu des flots confusément
Le cadavre de la noyée.

LE CERCUEIL DE CHARLES IER.

Dessiné par F. Flameng. - Gravé par Louveau-Rouveyre.
L. HÉBERT, ÉDITEUR - Imp. Wittmann.

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