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La Légende des siècles tome III

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VII
BION

Allons-nous-en rêveurs dans la forêt lascive.
L’amour est une mer dont la femme est la rive,
Les saintes lois d’en haut font à ses pieds vainqueurs
Mourir le grand baiser des gouffres et des cœurs.
Viens, la forêt s’ajoute à l’âme, et Cythérée
Devient fauve et terrible en cette horreur sacrée;
Viens, nous nous confierons aux bois insidieux,
Et nous nous aimerons à la façon des dieux;
Il faut que l’empyrée aux voluptés se mêle,
Et l’aigle, la colombe étant sa sœur jumelle,
S’envole volontiers du côté des amants.
Les cœurs sont le miroir obscur des firmaments;
Toutes nos passions reflètent les étoiles.
Par le déchirement magnifique des voiles
La nature constate et prouve l’unité;
Le rayon c’est l’amour, l’astre c’est la beauté.
Hyménée! Hyménée! allons sous les grands chênes.
O belle, je te tiens, parce que tu m’enchaînes,
Et tu m’as tellement dans tes nœuds enchantés
Lié, saisi, que j’ai toutes les libertés;
Je les prends; tu ne peux t’en plaindre, en étant cause.
Si le zéphyr te fâche, alors ne sois plus rose.
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