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La Légende des siècles tome III
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V
ASCLÉPIADE
Vous qui marchez, tournant vos têtes inquiètes,
Songez-y, le dieu Pan sait toujours où vous êtes.
Amants, si vous avez des raisons pour ne pas
Laisser voir quelle est l’ombre où se perdent vos pas,
Vous êtes mal cachés dans ce bois, prenez garde;
La tremblante forêt songe, écoute et regarde;
A tout ce hallier noir vous donnez le frisson;
Craignez que vos baisers ne troublent le buisson,
Craignez le tremblement confus des branches d’arbre;
La nature est une âme, elle n’est pas de marbre;
L’obscur souffle inconnu qui dans ce demi-jour
Passe, et que vous prenez pour le vent, c’est l’amour;
Et vous êtes la goutte et le monde est le vase,
Amants, votre soupir fait déborder l’extase;
Au-dessus de vos fronts les rameaux frémissants
Mêlent leurs bruits, leurs voix, leurs parfums, leur encens;
L’émotion au bois profond se communique,
Et la fauve dryade agite sa tunique.
Songez-y, le dieu Pan sait toujours où vous êtes.
Amants, si vous avez des raisons pour ne pas
Laisser voir quelle est l’ombre où se perdent vos pas,
Vous êtes mal cachés dans ce bois, prenez garde;
La tremblante forêt songe, écoute et regarde;
A tout ce hallier noir vous donnez le frisson;
Craignez que vos baisers ne troublent le buisson,
Craignez le tremblement confus des branches d’arbre;
La nature est une âme, elle n’est pas de marbre;
L’obscur souffle inconnu qui dans ce demi-jour
Passe, et que vous prenez pour le vent, c’est l’amour;
Et vous êtes la goutte et le monde est le vase,
Amants, votre soupir fait déborder l’extase;
Au-dessus de vos fronts les rameaux frémissants
Mêlent leurs bruits, leurs voix, leurs parfums, leur encens;
L’émotion au bois profond se communique,
Et la fauve dryade agite sa tunique.
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