← Retour
La Légende des siècles tome III
16px
100%
XIX
CHAULIEU
Ayez de la faiblesse, ô femmes; c’est charmant
D’être faibles, et l’ombre est dans le firmament
Pour prouver le besoin que parfois ont de voiles
Même la blanche aurore et même les étoiles.
Les fleurs ne savent pas ce que va faire avril,
Elles ont peur; de quoi? D’un charme, ou d’un péril?
D’un péril et d’un charme. Eh bien, toi qui te mêles
Aux fleurs, et qui les vois trembler, tremble comme elles,
Mais pas plus. Oui, tremblez, belles; mais, croyez-moi,
Sur la frayeur des fleurs copiez votre émoi.
Voyez comme elles sont promptement rassurées.
Les roses sont autant de molles Cythérées,
Point méchantes; l’épine est la sœur du parfum.
Le ciel n’est point pour l’homme un témoin importun.
Aimons. On y consent au fond des empyrées.
Après avoir aimé les âmes sont sacrées.
L’heure où nous brillons touche à l’heure où nous tombons.
Brillez, tombez. Jadis les sages étaient bons;
Ils conseillaient la gloire aux héros, et la chute
Aux belles. L’herbe douce après la douce lutte
Devient un trône; Horace y fait asseoir Chloé.
Ainsi qu’un vieux trumeau dépeint et décloué
L’idylle aujourd’hui pend au grand plafond céleste,
Restaurons-la, suivons Galatée au pied leste,
Et je serai Virgile, et vous serez Églé,
O belle au frais fichu vainement épinglé!
Nous sommes des bergers, Gnide est notre village.
Attention! je vais commencer le pillage
Des appas, et l’on va courir dans les sillons;
Et vous ne ferez pas la chasse aux papillons,
Belle, les papillons étant de bon exemple.
O cieux profonds, l’amour est dieu, le bois est temple,
Et cette jeune fille à l’œil un peu moqueur
Est ma victorieuse et je suis son vainqueur!
D’être faibles, et l’ombre est dans le firmament
Pour prouver le besoin que parfois ont de voiles
Même la blanche aurore et même les étoiles.
Les fleurs ne savent pas ce que va faire avril,
Elles ont peur; de quoi? D’un charme, ou d’un péril?
D’un péril et d’un charme. Eh bien, toi qui te mêles
Aux fleurs, et qui les vois trembler, tremble comme elles,
Mais pas plus. Oui, tremblez, belles; mais, croyez-moi,
Sur la frayeur des fleurs copiez votre émoi.
Voyez comme elles sont promptement rassurées.
Les roses sont autant de molles Cythérées,
Point méchantes; l’épine est la sœur du parfum.
Le ciel n’est point pour l’homme un témoin importun.
Aimons. On y consent au fond des empyrées.
Après avoir aimé les âmes sont sacrées.
L’heure où nous brillons touche à l’heure où nous tombons.
Brillez, tombez. Jadis les sages étaient bons;
Ils conseillaient la gloire aux héros, et la chute
Aux belles. L’herbe douce après la douce lutte
Devient un trône; Horace y fait asseoir Chloé.
Ainsi qu’un vieux trumeau dépeint et décloué
L’idylle aujourd’hui pend au grand plafond céleste,
Restaurons-la, suivons Galatée au pied leste,
Et je serai Virgile, et vous serez Églé,
O belle au frais fichu vainement épinglé!
Nous sommes des bergers, Gnide est notre village.
Attention! je vais commencer le pillage
Des appas, et l’on va courir dans les sillons;
Et vous ne ferez pas la chasse aux papillons,
Belle, les papillons étant de bon exemple.
O cieux profonds, l’amour est dieu, le bois est temple,
Et cette jeune fille à l’œil un peu moqueur
Est ma victorieuse et je suis son vainqueur!
Chargement de la publicité...